Vie du service Photo : IRCGN
Laboratoire d’anthropologie légale
les
experts de l’ircgn
L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) est le laboratoire de police scientifique de la gendarmerie, situé à Rosny-sous-Bois en banlieue parisienne. Un médecin légiste des armées dirige son département Anthropologie-thanatologie-odontologie (ATO).
L’
IRCGN est le seul laboratoire en France à intégrer des activités médicolégales. Il possède également une composante opérationnelle regroupant l’Unité nationale d’investigations criminelles (UNIC) et l’Unité gendarmerie d’identification de victimes de catastrophe (UGIVC). Le département ATO appartient à la division criminalistique - identification humaine. Il est dirigé depuis septembre 2008 par un praticien des armées, médecin légiste. Ce département est divisé en six unités d’expertise, uniques au sein de la police scientifique française. L’anthropologie légale étudie les ossements afin d’en déterminer l’origine humaine ou animale, d’en estimer l’âge, le sexe, la race, le délai post-mortem, d’en déduire les traces d’outils. L’odontologie légale s’intéresse aux dents en vue de préciser l’origine humaine, l’âge, le sexe, la race, certaines habitudes alimentaires, certains corps de métier, un relevé dentaire post-mortem. Elle compare les odontogrammes post-mortem et ante-mortem dans un but d’identifi-
cation. Elle réalise également le vieillissement facial. La thanatologie médico-légale comprend plusieurs activités. La reconstitution faciale est opérée par l’unité d’anthropologie. Les autopsies sont pratiquées par les deux médecins légistes de l’institut à l’hôpital d’Evry et sur le théâtre, en cas d’activation de l’UNIC ou l’UGIVC. La morphoanalyse des traces de sang étudie la forme et la répartition géographique des traces de sang dans le but de déterminer le scénario le plus probable des évènements, la localisation précise des faits et la compatibilité des témoignages. La recherche visuelle concerne les traces de sang visibles, tandis que la détection chimique, à l’aide du BlueStar® notamment, concerne les traces non visibles. L’activité de biologie aquatique s’occupe d’une part de prouver le caractère réel de la noyade par la recherche d’algues microscopiques, les diatomées, d’autre part d’estimer le délai post-mortem de la submersion par l’étude de la faune aquatique.
Une police scientifique en plein essor Avec l’arrivée d’un deuxième praticien militaire, le département ATO est de nouveau dirigé par un médecin légiste. Actu Santé - N°
113 - septembre - octobre 2009
L’activité de police scientifique étant en plein essor, l’institut a connu un fort développement. Ayant débuté avec vingt personnels en 1987, il se compose aujourd’hui de deux cent cinquante personnes. Un renfort en médecine légale était devenu indispensable à la bonne marche du laboratoire. La renommée de l’IRCGN s’étend audelà des frontières nationales. Parallèlement, l’activité de médecine légale orientée sur la police scientifique a atteint une notoriété certaine. A ce titre, l’institut s’est vu attribuer le rôle d’acteur majeur et principal dans les activités d’identification et les opérations d’autopsie au cours des accidents au sein du ministère de la Défense et en cas de catastrophe impliquant des ressortissants français, dans le monde entier. Pour l’aider dans cette tâche importante, le partenariat très fort de l’institut avec le service de santé des armées permet aux deux médecins légistes d’active d’être renforcés, en cas de besoin, par quinze confrères de réserve et trente chirurgiens dentistes d’active et de réserve, dont l’IRCGN assure la formation continue. Médecin en chef Florent Ducrettet IRCGN - Rosny-sous-Bois
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