Actu Santé Janvier-Février 2011

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N°121 / janvier - février 2011 / 1€ www.defense.gouv.fr/sante

A S S u d s l i v i c s Les personnel Améliorer la protection contre les gelures Coopération médicale multinationale au Liban


Quoideneuf

© DICOD / ADC Biasutto

LePremierministredécoreun médecinmilitaireblesséen Afghanistan Le Premier ministre, Monsieur François Fillon, a remis mardi 21 décembre 2010, à l’Hôtel Matignon, la croix de la Légion d’honneur au médecin Sébastien Sicard, en présence du directeur central du service de santé des armées.

Après avoir été traité à l’HMC KAIA, Sébastien Sicard a été évacué vers l’hôpital d’instruction des armées Percy à Clamart, où le jeune médecin est toujours suivi.

« Les blessures et les morts appartiennent au destin des armées. L’acceptation du risque suprême honore le choix de vie que vous avez fait. Tout le monde n’a pas comme vous le courage de regarder le danger en face » a déclaré François Fillon.

Le Premier ministre a souligné le caractère primordial de l’action du Service : « Je pense au service de santé des armées qui est en première ligne des risques encourus et que je veux honorer aujourd’hui à travers le médecin capitaine Sicard. Je pense à ceux qui organisent le rapatriement des blessés et des morts et vous savez qu’il nous importe au Président de la République et à moimême que les avions gouvernementaux soient pour cela immédiatement mobilisés. Je pense aux personnels des hôpitaux militaires ».

Sébastien Sicard, médecin au 126e régiment d’infanterie de Brive-laGaillarde, a été grièvement blessé le 21 juillet 2009 lorsque son VAB sanitaire a fait l’objet d’une attaque par IED (engin explosif improvisé) dans la région du Wardak (Afghanistan).

François Fillon a également rendu hommage aux soldats « morts dans l’accomplissement d’une mission juste et noble, définie par la communauté internationale et approuvée par le Parlement français ». Depuis le déploiement des forces françaises en 2001, trois infirmiers et un auxiliaire sanitaire ont perdu la vie en Afghanistan.

Livres Leshôpitauxmilitaires danslaguerrede1914-1918

Champsélectromagnétiques, environnementetsanté Auteurs : Anne Perrin et Martine Souques Prix : 28€ Éditeur : Springer Nombre d’idées fausses circulent sur les effets des rayonnements non ionisants sur notre santé. Elles conduisent à une simplification excessive, à des amalgames fâcheux ou à une analyse parfois orientée des données. Les effets peuvent être alors exagérés ou plus grave, minimisés. Les auteurs de cet ouvrage (médecins, ingénieurs ou chercheurs) se sont attachés à fournir au public une information scientifique validée, facilement compréhensible et raisonnée sur les champs électromagnétiques et leurs effets biologiques et sanitaires. Après un rappel général sur la physique des ondes et une présentation des rayonnements non ionisants, les auteurs font le point sur les principales sources d’émission rencontrées dans un environnement quotidien. Ils résument simplement, mais le plus fidèlement possible les connaissances actuelles sur leurs effets biologiques et les limites d’exposition recommandées par les organismes internationaux pour pouvoir les utiliser en sécurité.

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Actu Santé - N°

Auteurs : François Olier et Jean-Luc Quénec’hdu Prix : 45€ Éditeur : YSEC Louviers

Plus de 950 vues et marques postales illustrent ce second ouvrage, d’une collection déclinée en cinq tomes, d’une étude qui se veut exhaustive sur les 10 000 hôpitaux militaires de la Grande Guerre. À l’intersection de l’Histoire et du monde des collections, ce nouveau volume fait apparaître pour chaque formation hospitalière de Paris et du centre-est (2 070 hôpitaux et annexes situés sur 615 communes) une monographie sommaire accompagnée d’un descriptif des marques et d’un indice de rareté. Deux dossiers historiques sur les hôpitaux d’évacuation et les trains sanitaires complètent ce volume. Cette série ambitieuse, présentera, à terme, à l’aide de dossiers thématiques, de précis d’organisation et de fonctionnement, une histoire générale des hôpitaux militaires et du service de santé militaire dans la guerre 1914-1918.

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Sommaire Dossier

Activitésopérationnelles Plan MASCAL à l’hôpital de KAIA

page 4

Accident de VAB en Surobi

page 6

Entraînement avec des parachutistes tadjiks

page 7

Coopération médicale multinationale au Liban

page 8

Gérer les MEDEVAC de la Task Force La Fayette

page 20

Les personnels civils du SSA

Vieduservice Vœux du Directeur

page 5

Mesurer le moral dans les armées

page 9

Promouvoir le SSA, une mission des centres médicaux des armées

page 18

55 centres médicaux des armées en métropole

page 19

Exercice Cold Response Norvège 2010

page 21

Appendicite en eau profonde

page 22

Formation médicale continue à Djibouti

page 23

La qualité au sein du SSA : une volonté de coordination

page 24

MITHA : en avant la 117 e promotion

page 25

Actualitésscientifiques Améliorer la protection contre les gelures

pages 10 et 11

© Photos couverture : CCH Stéphane Lemaire/BCISSA

Direction centrale du service de santé des armées Bureau communication et information Fort neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux 75614 Paris Cedex 12 - Tél : 01 41 93 27 77 Mél : bcissa@dcssa.fr Directeur de la publication : Médecin général inspecteur Joël Marionnet Rédacteur en chef : Médecin chef des services Anne Robert Secrétaire de rédaction : Infirmier anesthésiste cadre de santé Alexandre Schauer

P. 8 et 9

Maquettiste PAO : Technicien supérieur hospitalier Anne-Cécile Delpeuch Impression : Pôle graphique de Tulle BP 290 - 19007 Tulle Cedex - Tél : 05 55 93 61 00 Edition : DICOD 1, place Joffre - 75007 Paris Abonnements payants : ECPAD 2 à 8 route du Fort - 94205 Ivry-sur-Seine Tél : 01 49 60 52 44 Régie publicitaire : M. Thierry Lepsch (ECPAD) Tél : 01 49 60 58 56 Numéro de commission paritaire : N°0211 B05691 ISSN : 1165-2268 Dépôt légal : Mars 2010

P. 10 et 11

Tirage : 16 000 exemplaires 6 numéros annuels

Actu Santé - N°

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P. 12 à 17


Activitésopérationnelles

PlanMascal

àl’hôpitaldeKAIA

Le 23 août 2010, l’Hôpital médico-chirurgical (HMC) de KAIA (Kabul International Airport) a vécu son troisième plan MASCAL (1) depuis le début du mois de juillet.

À

3h36 du matin, le PECC (Patient evacuation coordination enter) qui régule les évacuations médicales de la Task Force La Fayette pré-alerte la cellule de veille opérationnelle (Ops room) de l’HMC. Trois soldats du 21e Régiment d’infanterie de marine (RIMa) de Fréjus, déployé en Kapisa, viennent d’être blessés. À 4h04, l’Ops room reçoit le message 9 Lines, envoyé lors de la prise en charge des blessés sur le terrain et répercute l’alerte au personnel de l’hôpital. Le médecin-chef de l’HMC déclenche le plan MASCAL. Le dispositif d’accueil des blessés se met immédiatement en place. Les équipes multinationales sont disposées selon une procédure pré-établie et parfaitement validée par le retour d’expérience.

sol, notamment le chirurgien et l’anesthésiste, qui doivent juger de la nécessité d’une inter vention chirurgicale immédiate au bloc opératoire ou d’une stabilisation préalable en salle de déchoquage.

À 5h38, la tour de contrôle de l’aéroport de KAIA nous prévient de l’arrivée imminente des hélicoptères transportant les blessés. Trois équipes de convoyage, deux belges et une française, se rendent sur le tarmac pour récupérer les patients.

À 5h45, les trois patients sont pris en charge en salle d’urgence. Le blessé le plus grave est envoyé directement au bloc opératoire. Après examen au scanner, le deuxième est dirigé vers l’hospitalisation, ainsi que le troisième, moins grièvement blessé.

Les blessés ont été pris en charge par la chaîne santé dès la phase d’extraction de la zone des combats. Au poste médical, après évaluation des blessures, ils ont été conditionnés pour le transport héliporté. Le médecin de l’équipe d’évacuation prend le relais à bord de l’hélicoptère pour surveiller leur état jusqu’à l’arrivée à l’hôpital.

Le plan MASCAL est levé à 6h15.

Dès le poser de l’hélicoptère, il débriefe rapidement les équipes médicales au

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Dès le premier bilan effectué en salle d’urgence et devant la gravité des blessures, le chef santé de l’opération Pamir a demandé à l’état-major opérationnel santé de la DCSSA qu’une évacuation médicale aérienne stratégique soit organisée. Opérés et stabilisés, les trois blessés restent en salle de réanimation en attendant leur évacuation vers la France. Actu Santé - N°

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À 9h55, le PECC de la Task Force La Fayette envoie un nouveau message faisant état de deux blessés graves appartenant au même bataillon. Malheureusement, leur décès est annoncé un peu plus tard.

À 18h13, un Falcon 900, avec à son bord deux convoyeuses de l’air, un médecin réanimateur et un médecin de la base aérienne de Villacoublay, se pose pour décoller deux heures plus tard avec les blessés. Ils arriveront à l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Percy environ 24 heures après leur prise en charge médicale sur le terrain.

Lieutenant Stéphanie Barrau Officier opérations de l’HMC KAIA Médecin en chef Bernard Powell Comsanté Pamir - Afghanistan

(1) Le plan MASCAL (massive casualties) gère un afflux de blessés graves


© CCH Stéphane Lemaire

Vœux

u cours de cette année 2010 qui s’achève, le Service de santé des armées a encore une fois été très fortement sollicité et touché, à plus d’un titre. En opérations extérieures tout d’abord et en Afghanistan tout particulièrement, nombreux sont ceux qui ont eu à souffrir dans leur chair et deux d’entre nous ont même payé de leur vie leur engagement. Mes pensées se tournent naturellement vers ces familles endeuillées que je veux assurer du soutien de notre institution ; je souhaite à ceux qui sont blessés de pouvoir le plus rapidement possible retrouver leurs pleines capacités. Le Service de santé leur doit ce soutien médical, autant que moral. Je pense aussi à ceux qui sont encore sur les théâtres et qui y vivront la transition avec l’année 2011. Je veux leur adresser, au nom du Service, l’assurance de notre soutien.

A

L’autre événement marquant est la publication du rapport public « Médecins et hôpitaux des armées ». Je sais que l’immense majorité d’entre vous l’a lu et que vous êtes très nombreux à ne pas partager tous les constats faits et les conclusions qui en sont tirées. La direction centrale a pris acte de ce rapport, l’a analysé longuement afin de répondre aux critiques qui sont faites et d’améliorer encore son efficacité et sa performance. Nous sommes, tous, à la direction centrale aussi bien qu’au sein des établissements, au travail depuis

longtemps, avant même sa parution, pour que le Service puisse remplir au meilleur niveau sa mission de soutien des forces, avant, pendant et après l’engagement. Des plans d’action ont été élaborés, partagés avec les responsables de l’État-major des armées et du Ministère et de nombreuses actions seront impulsées dans les mois à venir. La baisse des indicateurs du moral témoigne de vos questionnements sur votre avenir et celui du Service. Au travers des commentaires détaillés se lit votre désir de davantage de communication interne, de partage, mais aussi votre volonté de vous engager résolument dans l’action. Ce dernier point est un élément très positif que je veux retenir sans négliger bien évidemment les deux premiers ; nous nous emploierons dans les mois à venir à les améliorer. La transformation du Service est en plein développement, de nombreuses étapes ont été franchies ; d’autres sont encore devant nous. Des efforts importants devront être consentis par chacun d’entre nous, quels que soient les statuts ou les emplois. Je sais pouvoir compter sur votre engagement et je veux vous assurer de la détermination de toute l’équipe à préserver et faire progresser notre Service.

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Le succès de la transformation en cours et l’amélioration de la performance ne seront acquis qu’à ces conditions, soutenues par une parfaite loyauté et une indispensable solidarité entre toutes les composantes. À l’orée de cette année 2011 je souhaite que vous puissiez vous épanouir à titre personnel, professionnel, familial au sein d’un service dont vous êtes la richesse.

Le médecin général des armées Gérard Nédellec Directeur central du service de santé des armées

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Activitésopérationnelles

AccidentdeVAB enSuro L’opération menée en août dernier en Surobi, par le Groupement tactique inter-armes (GTIA) Bison, a nécessité le soutien médical du Véhicule de l’avant blindé (VAB) sanitaire de l’escadron. Son équipage est composé d’un médecin, d’un aide-soignant, d’un auxiliaire sanitaire qualifié en sauvetage de combat de deuxième niveau et du brancardier-secouriste de l’escadron, pilote du VAB. Entrée des urgences de l’HMC KAIA

endant le désengagement de l’opération, un VAB, avec trois militaires à son bord, chute dans un ravin. Le VAB sanitaire est positionné 300 mètres avant le lieu de l’accident. L’axe est sécurisé et l’équipe médicale remonte la piste à pied avec son matériel, pour prendre en charge les blessés. Deux soldats ont été éjectés du VAB. Deux militaires ont commencé les premiers gestes d’urgence. La Quick reaction force (QRF) est déclenchée. Le premier blessé est conscient avec un Glasgow à 15. Il respire, il a un pouls radial et présente une déformation du fémur droit, liée à une fracture, et une plaie du genou du même côté. Un protocole MARCHE RYAN(1) est effectué puis le blessé est brancardé en matelas coquille jusqu’à la piste, après avoir reçu une syrette de morphine. Le deuxième blessé est polytraumatisé, sans respiration spontanée, malgré une libération des voies aériennes supérieures. Le pouls carotidien n’est pas perçu. Le pronostic vital étant engagé, il est rapidement remonté sur la piste où il est intubé et reçoit des soins de réanimation cardio-vasculaire. Un compte-rendu immédiat est transmis au centre opérationnel et le Patient evacuation coordination center (PECC) de la Task Force La Fayette demande deux hélicoptères médicalisés. Au fond du ravin, un troisième blessé est allongé près du VAB. Il est conscient et respire. Il souffre d’une fracture fermée de la hanche droite qui nécessite l’administration de deux

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© DR

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syrettes de morphine. Un MARCHE RYAN est effectué avant son brancardage jusqu’à la piste, où un point de regroupement des blessés est organisé. Le VAB sanitaire de la QRF arrive sur les lieux de l’accident et son personnel est réparti entre les trois blessés. Un hélicoptère, avec son équipe médicale, se pose peu après. Après un bref échange de bilans, le médecin prend en charge les trois blessés pour les transférer, en une seule rotation, à l’Hôpital médico-chirurgical (HMC) français de Kaboul. Le blessé le plus gravement atteint décède malheureusement à l’hôpital des suites de ses blessures. Les deux autres sont opérés puis stabilisés, avant d’être évacués dans la nuit vers l’hôpital d’instruction des armées Percy à Clamart.

(1) MARCHE RYAN : méthode standardisée de prise en charge des blessés de guerre, enseignée dans les Centres d’instruction aux techniques de réanimation de l’avant (CITERA)

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© ECPAD

Médecin en chef Xavier Martin Médecin du GTIA Bison


Activitésopérationnelles

Entraînement

obi

avec des

parachutistestadjiks

D

u 21 au 27 septembre 2010, s’est déroulé au Tadjikistan l’entraînement annuel franco-tadjik de parachutisme. Sept spécialistes français ont encadré et formé 48 militaires tadjiks. Après trois jours d’instruction au sol, ceux-ci devaient réaliser trois sauts avec ouverture automatique, à 400 mètres d’altitude depuis un Transall C160. Pour assurer le soutien de ces sauts, le Comsanté Pamir et un infirmier du bataillon logistique de Kaboul ont renforcé le poste médical du détachement air de Douchambé. Lors de la dernière séance de saut, le parachute dorsal d’un militaire tadjik s’est torsadé à la sortie de l’avion. Il a alors ouvert son parachute ventral qui s’est enroulé autour du dorsal. N’ayant plus suffisamment de portance, il est descendu trop rapidement et s’est très mal réceptionné au sol. Souffrant de contusions multiples, il a été immédiatement pris en charge, mis en condition puis évacué jusqu’à l’hôpital militaire de Douchambé après plus d’une heure de route.

© Photos : MC B. Powell

Médecin en chef Bernard Powell Comsanté Pamir - Afghanistan

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Activitésopérationnelles

Coopérationmédicale multinationale

auLiban

L’exercice Angel rescue, organisé en octobre 2010 au Liban, a permis de tester la coopération multinationale dans le domaine du soutien médical. voie héliportée accompagné par l’Aero medical evacuation team (AMET) française. Après dix minutes de vol, l’hélicoptère atterrit sur la zone de poser à proximité de l’accident. Le médecin coréen amène le blessé avec son ambulance et transmet ses consignes. Après avoir achevé la mise en condition du blessé, le médecin urgentiste français adresse son bilan au médecin régulateur et l’hélicoptère décolle pour Naqoura. À 9 h 45, le patient franchit la porte de la salle de déchoquage pour être pris en charge par un réanimateur indonésien, un chirurgien orthopédiste indien et un viscéraliste ukrainien, secondés par un radiologue italien. Fin de l’exercice Angel rescue qui a mis en oeuvre une chaîne médicale impliquant six nations.

ardi 19 octobre 2010, 8 h 30. Un véhicule de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) est victime d’un accident de la route. Le centre opérationnel de l’état-major de la FINUL à Naqoura reçoit un message précisant le lieu et le nombre de victimes, trois. Le détachement de l’armée de l’air italienne est mis en alerte. Après étude de la cartographie de l’aire d’opération, le médecin régulateur indonésien désigne le poste médical le plus proche pour porter secours. Quinze minutes plus tard, un médecin généraliste coréen arrivé sur place passe son bilan. Deux blessés légers avec des contusions multiples seront évacués par voie routière vers l’hôpital de Naqoura. Le troisième, plus sévèrement touché, présente un traumatisme crânien grave avec plaie abdominale et fracture du fémur. Le médecin régulateur décide de l’évacuer par

M

© Daniele MAUGIHI

La FINUL entraîne ainsi, tous les deux mois, son centre opérationnel et sa chaîne santé. Pour les besoins de l’exercice, tous s entre le médecin gne nsi co de s on issi nsm les blessés ont été évacués Tra français coréen et le médecin à Naqoura. En situation réelle, les blessés graves seraient transférés vers les hôpitaux de Saïda ou de Beyrouth.

MARJAYOUN

bataillon espagnol bataillon coréen

bataillon indien bataillon indonésien

secteur

EST

Mer Méditerrannée

bataillon italien 1 bataillon français

Le dispositif santé au Liban sud L’aire d’opération de la FINUL au Liban sud est divisée deux secteurs, ouest et est. Un militaire de la FINUL victime d’un accident est pris en charge par le poste médical le plus proche. Le régulateur des secours médicaux dispose au total de 90 médecins, de 12 nationalités différentes. La géographie et la qualité des routes font privilégier l’évacuation héliportée. Chaque secteur possède son hôpital de rattachement, indien à Naqoura pour le secteur ouest et chinois à Marjayoun pour le secteur est. L’équipe médicale française tient une place à part entière au sein de la chaîne santé de la FINUL. Elle est en effet reconnue par les autres nations pour sa compétence dans le domaine de la médecine préhospitalière. L’évacuation héliportée dans le secteur ouest lui est ainsi confiée à chaque mandat. Une équipe chinoise est désignée pour le secteur est L’équipe française est composée de deux médecins, deux infirmiers et deux brancardier-secouristes. D’alerte à 15 minutes 24h/24h et 7j/7j, elle forme l’AMET avec le détachement de l’armée de l’air italienne. Le poste de médecin urgentiste au sein de l’AMET est original à plus d’un titre : confrontation des expériences et des pratiques médicales propres à chaque nationalité, utilisation du vecteur aérien, maîtrise de l’anglais médical et opérationnel.

secteur

OUEST

LIBAN BEROUTH

bataillon italien 2

bataillon népalais

NAQOURA

SYRIE SOÛR

© BCISSA

bataillon ghanéen

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Aire d’opération de la FINUL au Liban sud Actu Santé - N°

ISRAËL

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Médecin en chef Ronan Fraboulet Centre médical des armées de Paris École militaire Antenne de La Pépinière


Vieduservice

Mesurerle moraldansles armées À la demande du cabinet du ministre de la défense, les armées et services calculent, deux fois par an, l’Indicateur de mesure du moral (I2M). Il s’agit de lui apporter des éléments d’estimation de l’évolution du moral dans les armées.

our la cinquième année consécutive, la section « condition du personnel » de la sous-direction ressources humaines a donc évalué le moral du personnel militaire et civil du SSA. Au mois d’octobre dernier, un échantillon de plus de 3 000 personnes, tiré au sort par catégories professionnelles, a été invité à répondre à un questionnaire anonyme en ligne sur INTRASAN. Ce questionnaire, commun à toutes les armées et services permet, d’une part, le calcul d’un I2M homogène et cohérent à l’ensemble de l’institution à destination du ministre, et, d’autre part, une exploitation des résultats en interne. Cette enquête est l’occasion pour le personnel de s’exprimer librement sur ses satisfactions, insatisfactions, attentes ou inquiétudes portant sur ses conditions de travail, ses conditions de vie, ses relations professionnelles, son statut militaire ou encore ses évolutions au sein du SSA. Les résultats de cette enquête ainsi que les commentaires qui l’accompagnent ont fait l’objet de la plus grande attention de la part du Directeur Central. L’année 2010 a été marquée par une baisse de moral parmi l’ensemble du personnel du SSA. Les deux plus grandes insatisfactions exprimées sur les évolutions actuelles que connaît le SSA ainsi que la communication interne de l’information ne font vraisemblablement que traduire les inquiétudes et interrogations du personnel militaire et civil face aux restructurations et aux conclusions du récent rapport de la Cour des comptes. La DCSSA prend sa part de responsabilité et s’attachera à améliorer sa communication. Malgré cela, il ressort un réel sentiment de fierté d’appartenir au SSA ainsi qu’un fort sentiment d’utilité. Les relations humaines entre les personnels

© BCISSA

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sont bonnes : cette satisfaction s’exprime à travers la cohésion, les relations avec les supérieurs, ou encore le sentiment de pouvoir s’exprimer librement. L’exploitation des résultats s’est opérée également par catégories professionnelles. En effet, si de nombreuses préoccupations sont communes à tous, chacun exprime les siennes, spécifiques à son métier ou son statut. Ainsi, l’enquête révèle que les médecins, pharmaciens, vétérinaires et chirurgiens-dentistes ainsi que les Militaires infirmiers et techniciens des hôpitaux des armées (MITHA) portent une attention particulière aux moyens humains déployés dans l’exercice de leur métier. S’agissant des officiers d’administration, ils expriment une inquiétude quant à leur avenir au sein du SSA et les sous-officiers, hors MITHA, s’inquiètent de leur formation et de leur reconversion. Les préoccupations des militaires du rang et volontaires du SSA rejoignent celles du personnel civil sur leurs possibilités d’évolution de carrière. Quelle que soit la catégorie à laquelle il appartient, le personnel apprécie son travail et les responsabilités qui lui sont confiées. Actu Santé - N°

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Les résultats de ce type d’enquête aboutissent à la définition d’indicateurs des préoccupations du personnel. Ils ne peuvent qu’inciter la DCSSA à poursuivre, toujours davantage, ses actions de communication. Créée dans le but de permettre au ministre de suivre l’évolution du moral des armées, l’enquête se révèle être un réel outil d’aide au commandement. Ce n’est qu’en continuant périodiquement à interroger le personnel sur ses préoccupations qu’il sera possible d’évaluer l’impact des réformes, des restructurations ou des multiples travaux en cours. C’est pourquoi, malgré la fréquence biannuelle de l’enquête qui peut sembler répétitive, il paraît essentiel que chacun se persuade de son intérêt et accorde de son temps pour y répondre. Médecin général inspecteur Frédéric Flocard Sous-directeur Ressources Humaines

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Actualitésscientifiques

Améliorer laprot contre

Déployés en milieu froid, lors d’exercice ou en opération, les militaires affrontent parfois des températures extrêmes. Outre le risque d’hypothermie, les accidents locaux et en particulier les gelures, sont très fréquents. Or nous ne sommes pas tous égaux face à ce type d’accidents. Quelles sont les personnes et les situations à risque ? Et comment améliorer la protection ? 120 000 soldats gelés au cours de la Grande Guerre, 100 000 à Stalingrad en 1942, 15 000 dans les troupes américaines au cours de le guerre de Corée. Plus récemment, on dénombrait 4 000 gelés traités à Chamonix pour la période 1979-1999. En 2004, deux élèves de l’école militaire de St-Cyr trouvent la mort lors d’un raid en montagne à cause des températures extrêmes et sept autres sont blessés. Enfin en 2009, l’OTAN constate l’augmentation du nombre de gelures dans les armées. Indéniablement, les gelures sont des risques à ne pas négliger tant pour la santé des combattants que pour les missions qu’elles peuvent compromettre. Ces accidents sont d’autant plus difficiles à prévenir qu’il semble exister une très grande variabilité entre des personnes soumises aux mêmes contraintes opérationnelles, mais ceci est peu documenté dans la littérature scientifique. Afin de combler ces lacunes, une étude, dirigée par le médecin chef des ser vices Gustave Savourey et le médecin en chef Jean-Claude Launay,

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les

n de la main Test d’immersioà 5°C au l’e dans de

chercheurs à l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) antenne de La Tronche, a été réalisée en collaboration avec l’IRBA à Brétigny-sur-Orge, les directions régionales du SSA, des médecins d’unité, l’HIA Bégin et des universités. Les dernières expérimentations ont eu lieu en mars 2010 et les résultats sont actuellement en cours de traitement.

Comment le corps réagit-il au froid ?

conséquences dramatiques. Comme les brûlures, elles sont plus ou moins sévères et dans les cas les plus graves, la nécrose des tissus peut aboutir à l’amputation. Les études épidémiologiques montrent que les pieds sont les premières parties à geler (57 % des gelures), puis les mains (46%) et enfin la face (17 %).

Dès les premières secondes d’une exposition à un froid sévère, inférieur à 0°C, l’organisme réagit par une augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle. Au bout de quelques minutes, le refroidissement des extrémités provoque une vasoconstriction cutanée. De plus, le frisson musculaire produit de la chaleur pour permettre le maintien de l’homéothermie ; mais les performances neuromusculaires diminuent au fur et à mesure de la durée d’exposition, réduisant la capacité de travail et aggravant le risque d’accident au froid.

Comprendre les différences individuelles face au risque de gelures

« Il existe deux grands types d’accidents liés au froid, note le MC Launay. L’hypothermie qui est une pathologie générale et les accidents locaux, en particulier les gelures, mais aussi les pieds de tranchées, les engelures ou encore les urticaires au froid ».

Lors de l’étude, les participants ont plongé la main droite dans une eau à 5°C pendant 30 minutes, tandis que des variables physiologiques (température corporelle, fréquence cardiaque et pression artérielle, débit sanguin cutané local), et biologiques (hémoglobinémie, hormones,...) étaient mesurées.

Invalidantes en contexte opérationnel, les gelures peuvent avoir des Actu Santé - N°

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Pour comprendre les facteurs de tolérance au froid et l’origine de la variabilité entre individus, le premier volet de l’étude de l’IRBA s’est intéressé à des convalescents de gelures. 24 personnes victimes de ce type d’accidents ont été recrutées avec l’aide des directions régionales du SSA et des services médicaux d’unité afin de participer à une série de tests dont les résultats ont été comparés à ceux d’une vingtaine de témoins non gelés.


Actualitésscientifiques

tection

Image infra-rou ge montrant le réchauffe des 3 derniersment retardé do le test d’imm igts après main dans deersion de la l’eau à 5°C

© Photos : IRBA

sgelures « L’exposition des extrémités au froid induit une vasoconstriction locale, explique le MCS Savourey. Le problème de cette réaction physiologique est que le sang ne circule plus et que les tissus peuvent geler. C’est pourquoi cette vasoconstriction se relâche par intermittence. Appelé vasodilatation paradoxale, ce mécanisme qui correspond à l’ouverture de vaisseaux cutanés induisant un réchauffement des extrémités préviendrait l’apparition des gelures. Cette vasodilatation paradoxale est cependant très variable d’un individu à l’autre et pourrait expliquer la différence de susceptibilité aux gelures. » Ces travaux visent donc à rechercher des différences individuelles dans la vasodilatation paradoxale tant dans sa manifestation que dans son origine biologique, ceci afin de mieux connaître ces réponses pour mieux prévenir les gelures.

Les contraintes opérationnelles sontelles des facteurs aggravants ? Le deuxième volet de l’étude s’est intéressé à des facteurs potentiellement

aggravants, comme la fatigue physique et la privation de sommeil. Les variables physiologiques et biologiques ont ainsi été mesurées chez des volontaires sains lors de l’immersion de la main dans l’eau à 5°C, pendant 30 minutes, avant et après 36 h de privation de sommeil mais aussi avant et après un exercice physique épuisant. « Il semblerait que les contraintes opérationnelles aient des effets sur la réaction paradoxale au froid, confie le MCS Savourey. Les premiers résultats montrent qu’il y a moins de douleur après exercice physique, mais plus après une privation de sommeil. Ces premières constatations doivent cependant être confirmées par le traitement de l’ensemble des données. »

Des contre-mesures à développer L’ensemble de ces travaux devrait prochainement aboutir à des propositions pour prévenir les accidents liés au froid. Une première piste à développer pourrait être un test afin de déterminer la susceptibilité individuelle des militaires amenés à Actu Santé - N°

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travailler dans le froid. Cela permettrait de mieux protéger les individus les plus sensibles mais surtout de leur proposer des solutions pour améliorer leur tolérance au froid. En effet, le corps possède de formidables mécanismes d’adaptation, qu’il faut toutefois développer à l’aide d’une préparation adaptée. Pour les gelures et les accidents des extrémités, le principe est connu : soumettre les extrémités à un froid modéré, puis de plus en plus intense tout en augmentant les durées de l’exercice. On gagne alors en dextérité tandis que la douleur diminue. « En fait, un individu peut améliorer sa réponse physiologique au froid, en particulier la vasodilatation paradoxale en seulement 15 jours, affirme le MCS Savourey. Ces exercices d’adaptation présentent un avantage considérable, compte tenu de leur simplicité et de la réduction des risques qui y est associée. » IRBA - Cellule projets, valorisation, relations forces

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Dossier

Lespersonnels civils duSSA Lanouvelleorganisationterritoriale delagestion dupersonnelcivil La nouvelle organisation territoriale de la gestion du personnel civil constitue une réforme majeure du ministère de la défense. Décidée en conseil de modernisation du ministère de la défense (C2M) à la fin de l’année 2008, elle est progressivement mise en place depuis le 1er janvier 2010.

SPAC Administration centrale CMG Saint-Germain-en-Laye

S’

inscrivant dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), elle poursuit un triple objectif : • contribuer à l’interarmisation et à la rationalisation des fonctions de soutien ; • réduire la ressource dédiée à cette gestion (ratio global de 2,5 gérants pour 100 agents gérés) et professionnaliser la chaîne RH ; • faciliter la mise en œuvre et l’accompagnement des opérations de restructuration. Cette réforme ambitieuse aboutit à une redéfinition des missions et des rôles et s’appuie sur des acteurs nouveaux : les Centres ministériels de gestion (CMG) et les Bases de défense (BdD). Les CMG, services extérieurs de la Direction des ressources humaines du ministère de la défense (DRH-MD), sont au nombre de 7 auxquels s’ajoute le Service parisien de l’administration centrale (SPAC). Ils assurent l’administration de niveau intermédiaire et participent à la gestion du personnel civil de leur ressort territorial, quels que soient son armée, direction ou service d’emploi. En pratique, ils tiennent le dossier administratif et

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CMG Metz

prennent la plupart des actes qui jalonnent la carrière des agents (avancement, mutation, disponibilité, etc.).

CMG Lyon CMG Toulon CMG Brest

La gestion de proximité, le renseignement des agents sur leur situation personnelle, leurs droits et obligations, seront désormais assurés au niveau des BdD avec les Groupements de soutien des BdD (GSBdD). Leur déploiement est achevé depuis le 1er janvier 2011. Toutefois, certaines modalités concrètes de cette gestion de proximité restent à préciser.

CMG Rennes CMG Bordeaux

Brest

Saint-Germain-

Rennes

Vous êtes personnel civil du service de santé des armées • appartenant aux filières administrative et technique : vous êtes géré par le CMG auquel votre établissement est territorialement rattaché ; • appartenant à la filière paramédicale, ouvrier de l’État des branches 9 et 15 ou agent non titulaire recruté au titre des articles 4 et 6 de la loi n°84-16 : vous êtes géré par le CMG de Saint-Germain-en-Laye (BCGAPCSSA). Quel que soit votre CMG de rattachement, votre gestion de proximité est confiée au BLRH dont vous dépendez (à l’exception des agents civils des centres médicaux des armées, rattachés directement aux GSBdD).

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Bordeaux


Les personnels civils du SSA

our le service de santé des armées, la gestion de proximité est confiée aux 11 Bureaux locaux de ressources humaines (BLRH), qui soutiennent la quarantaine d’établissements du service. Ces BLRH ont vocation, à terme (1) , à être organiquement rattachés aux GSBdD pour le compte desquels ils poursuivront leur activité au sein des services et au profit du personnel du SSA. Le Service de santé des armées (SSA) s’inscrit ainsi pleinement dans la réforme de l’État. La mise en place des BLRH, qui a valu au SSA l’obtention du prix des Victoires de la modernisation de l’État remis en juillet dernier par le ministre

Dossier

Découpage territorial des CMG et grandes compétences Ce sont les arrêtés du 2 mars 2010 qui déterminent la répartition territoriale des CMG et du SPAC et précisent leurs domaines de compétence :

-en-Laye

Metz

Lyon

Toulon

© CCH Stéphane Lemaire

P

de la fonction publique, répond d’ailleurs complètement aux objectifs de rationalisation et de professionnalisation des chaînes RH. Au niveau intermédiaire, le personnel civil du SSA est géré par les CMG, selon le découpage territorial propre à chacun de ces centres, à l’exception cependant du personnel périmédical et paramédical. Le SSA étant l’unique employeur de ces catégories d’agents au sein du ministère de la défense, leur administration a été confiée au seul Bureau central de gestion et d’administration du personnel civil du ser vice de santé des armées (BCGAPCSSA) qui intégrera le CMG de Saint-Germain-en-Laye, avec lequel il est colocalisé, à compter du 1er janvier 2012. Cette organisation permettra de la sorte de pérenniser la gestion centralisée des métiers qui font la spécificité du SSA. Dans la nouvelle organisation territoriale de la gestion du personnel civil, les CMG occupent une place éminente. Détenteurs des dossiers administratifs des agents, délégataires de certains pouvoirs du ministre de la défense en matière de gestion et d’administration du personnel civil, ils sont prestataires de service au profit des employeurs. Ils signent la majorité des actes individuels concernant les agents, assurent un rôle de conseil, préparent notamment les travaux de notation et d’avancement, opèrent les fusionnements de niveau « régional » en lien avec les employeurs et contribuent à la coordination des mobilités dans le cadre des opérations de restructuration. Afin d’être représenté au meilleur niveau, le SSA a désigné, pour assurer Actu Santé - N°

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le rôle de représentants locaux auprès des CMG, le directeur des approvisionnements en produits de santé pour le CMG de Rennes et les directeurs régionaux du SSA pour les autres CMG. Le représentant local est assisté du chef du BLRH géographiquement le plus proche du CMG en qualité d’expert. Le sous-directeur ressources humaines représente pour sa part le service de santé au sein du comité de coordination des employeurs centraux (CCEC) présidé par le Directeur des ressources humaines du ministère de la défense (DRH-MD). Ce comité a notamment en charge de définir les orientations communes à toutes les armées, directions et services et de s’assurer de la réponse des CMG aux besoins des employeurs. Doté d’une chaîne de ressources humaines civiles complète et cohérente, avec à sa tête le bureau Gestion du personnel civil (GPC) de la DCSSA responsable de son pilotage et de son animation, le SSA dispose aujourd’hui des outils lui permettant d’offrir aux agents civils qui travaillent au sein de ses établissements une gestion de qualité, de déterminer et de mettre en œuvre une politique adaptée aux besoins de ses services d’emploi et de répondre ainsi plus aisément aux défis de la transformation. DCSSA Bureau gestion du personnel civil (1) Le rattachement des BLRH aux GSBdD se fera lorsque les différentes actions suivantes seront réglées : raccordement opérant entre le SIRH Arhmonie et le logiciel de solde Louvois, mise en place du SIRH ministériel unique et surtout finalisation de la restructuration de la chaîne RH du Service de santé des armées (déploiement de certaines fonctionnalités RH sur le site de Tours, réorganisation des DRSSA, finalisation de l’organisation de l’échelon de gouvernance centrale à Balard, finalisation des missions de l’École du Valde-Grâce, ...)

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Dossier

Les personnels civils du SSA

LepersonnelcivilauSSA En 2010, les personnels civils représentent un tiers des effectifs du SSA. Ils sont présents dans tous les domaines d’emplois (administratif, technique et paramédical) et dans quasiment tous les métiers. Certaines professions paramédicales (secrétaires médicaux, infirmiers…) restent actuellement occupées exclusivement par des personnels sous statut militaire. Le processus de civilianisation enclenché depuis 2010 modifiera très bientôt cette organisation.

Au sein du SSA, les contractuels ont une place importante. Par exemple, pour faire face à des vacances de postes au sein d’un service hospitalier, situation lourde de conséquences pour la sécurité des patients, le recours aux contractuels est une garantie du bon fonctionnement du service, le temps

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Les ouvriers de l’État occupent essentiellement des fonctions de soutien dans des métiers techniques. Ayant vocation a être progressivement remplacés par des fonctionnaires recrutés dans le corps des agents techniques, le Ministère de la Défense ne procède plus aujourd’hui au recrutement d’ouvriers de l’État. Les personnels civils représentent aujourd’hui un tiers des effectifs du SSA. Le processus de renforcement de la place des civils au sein du SSA qui vient récemment d’être enclenché va en accroître le nombre dans les prochaines années (Cf. article sur la civilianisation). DCSSA Bureau gestion du personnel civil

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© CCH Stéphane Lemaire

que le poste soit à nouveau pourvu par un fonctionnaire.

© CCH Stéphane Lemaire

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u nombre de 5 362 ETP (équivalent temps plein), les agents civils du Service de santé des armées (SSA) regroupent fonctionnaires, ouvriers de l’État et contractuels. Le statut de la fonction publique d’État (FPE) veut que tous les postes soient occupés par des fonctionnaires, et ce dans tous domaines d’activité. Le principe de base du recrutement des fonctionnaires est le concours, même s’il existe des recrutements parallèles comme celui permettant la reconversion des militaires (article L 4139-2) ou le recrutement des personnels handicapés sur contrat suivi d’une intégration dans un corps de fonctionnaire. Si le recours aux fonctionnaires est le mode de pourvoi naturel des postes, le recours aux personnels contractuels ne peut être que l’exception, autorisée dans des conditions précises : - assurer une mission temporaire ne nécessitant pas un poste permanent de fonctionnaire ; - recruter sur un poste où il n’existe pas de corps de fonctionnaires (c’est le cas des chercheurs au Ministère de la Défense) ou pour lequel les recrutements fonctionnaires sont infructueux ; - occuper des emplois à temps incomplets (par exemple : médecins exerçant des vacations dans les HIA) ; - pourvoir des vacances de postes temporaires (vacataires de 10 mois).


Les personnels civils du SSA

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Lesprofessionsparamédicales civiles

Une des grandes spécificités du Service de santé des armées (SSA) au sein du ministère de la défense est la présence de personnels paramédicaux. Seuls l’Institution nationale des Invalides (INI) et l’Office national des anciens combattants (ONAC) disposent de corps paramédicaux, mais sans commune mesure avec les effectifs du SSA.

L

fonction, les ISM étant affectés dans les centres de médecine de prévention, pour exercer la fonction d’infirmier de prévention, et les ISG ayant vocation à être affectés dans les HIA pour exercer leur fonction dans les ser vices cliniques auprès des patients. Il convient de souligner que, jusqu’à présent, le SSA n’avait recruté aucun ISG et que les premiers recrutements interviendront en 2011. Enfin, les Cadres de santé, toujours recrutés sur titre, exercent selon leur spécialité leur fonction d’encadrement dans les différents établissements du SSA (HIA, CTSA, PCA, etc.). Les spécialités existantes sont identiques à celles des TPC auxquelles peuvent s’ajouter les cadres de santé infirmiers. Si le SSA n’assure pas la formation initiale de ses paramédicaux civils puisqu’il les recrute déjà diplômés, il existe des possibilités de promotion sociale pour les agents afin d’obtenir un diplôme de catégorie supérieure. Au-delà de toutes les formations continues qui peuvent être offertes aux agents, ceux-ci peuvent bénéficier d’un congé formation qui peut aller jusqu’à trois ans et qui leur permet de se consacrer à temps plein à leur formation avec la possibilité de percevoir pendant un an maximum une indemnité correspondant à 85 % © CCH Stéphane Lemaire

es paramédicaux civils du SSA, qu’ils soient fonctionnaires ou ouvriers de l’État, même si cette dernière catégorie est en diminution (Cf. article sur les personnels civils au SSA), occupent des fonctions très variés. Ces fonctions vont de la catégorie C de la fonction publique avec les Agents civils de service hospitalier qualifiés (ACSHQ) et les Aides-soignants civils (ASC), à la catégorie B avec les Techniciens paramédicaux civils (TPC) et les 2 corps d’infirmiers : les Infirmiers de services médicaux (ISM) et Infirmiers de soins généraux (ISG) et se terminent à la catégorie A avec les Cadres de santé (CS). Les ACSHQ, dont le recrutement se fait sans exigence de diplômes, assurent le bio-nettoyage dans les services cliniques et les chambres des patients. Ils peuvent aussi exercer la fonction de brancardier. Les ASC, dont le recrutement se fait sur titre, à savoir le diplôme d’aidesoignant, exercent leur fonction auprès des patients dans les HIA. Les TPC, dont le recrutement se fait sur titre, à savoir le diplôme correspondant à la spécialité du recrutement visé, exercent dans une multitude de domaines d’emplois tels que : masseur-kinésithérapeute, manipulateur en radiologie, technicien de laboratoire, diététicien, préparateur en pharmacie, ergothérapeute, orthoptiste, orthophoniste, etc. Les ISM et les ISG sont également recrutés sur titre à partir du diplôme d’État d’infirmier. Néanmoins, ils n’ont pas vocation à exercer la même

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de leur traitement indicé. Mais attention, si la formation excède un an, les agents ne perçoivent plus aucune rémunération à l’issue de la première année. Pour pallier ce dispositif non totalement satisfaisant, le dispositif de la sélection professionnelle a été mise en place depuis quelques années. Sur la base d’une sélection opérée par un jury, les agents retenus bénéficient d’une décharge de service pour se consacrer à leur formation tout en conservant, pendant toute la durée de celle-ci, leur rémunération. De surcroît, les frais de scolarité sont pris en charge. Ce dispositif permet notamment aux ACSHQ d’obtenir le diplôme de d’aide-soignant, aux ASC d’obtenir le diplôme d’infirmier et aux TPC et ISG d’obtenir le diplôme de cadre de santé. DCSSA Bureau gestion du personnel civil

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Dossier

Les personnels civils du SSA

HIA, vers une plusgrandecivilianisation La nécessité de s’adapter en permanence aux grands enjeux de la Défense guide le processus de modernisation du Service de santé des armées (SSA). Pour ce faire, tout en sachant conserver sa polyvalence et son excellence, le Service doit répondre à la fois aux besoins du contrat opérationnel des forces armées, mission première confiée par le Ministère, mais aussi savoir s’inscrire dans l’évolution des programmes de santé au niveau national. L’ensemble de ces exigences, dans un contexte financier toujours contraint, a amené le SSA à réfléchir à l’accroissement du taux de civilianisation de certaines catégories de ses personnels. En effet, le maintien exclusif de militaires (MITHA) dans un certain nombre de métiers projetables sur des théâtres ne peut pas être uniquement justifié par des impératifs de bon fonctionnement du service. Toutefois, le maintien d’un socle suffisant de MITHA, en dessous duquel le contrat opérationnel ne pourrait plus être garanti doit être assuré. La civilianisation contribue également à la réduction des coûts de fonctionnement. L’ensemble de ces constats se retrouve dans les recommandations de la Cour des Comptes.

Augmenter la proportion de postes civils au sein des Hôpitaux d’Instruction des Armées (HIA) Les postes d’agents de ser vices hospitaliers (ACSHQ) et d’aidessoignants (ASC) sont fortement tenus par des agents du ministère de la Défense sous statut civil (environ 70 %). D’autres métiers de la santé, comme les masseurs kinésithérapeutes ou les manipulateurs d’électroradiologie sont ouverts aux candidats civils mais la situation concurrentielle

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avec le monde de la santé civile fait que leur taux de civilianisation au sein du Service reste faible. A contrario, alors que des statuts d’accueil existent, le SSA n’a pas, à ce jour, ouvert certains métiers aux candidats civils : il en est ainsi des postes d’infirmières en soins généraux et des postes de secrétaires médicales. Un plan de montée en puissance des postes tenus par des civils va donc se mettre en place dès 2011 et les années suivantes afin de rééquilibrer les effectifs entre les statuts civil et militaire, tout en s’assurant du maintien des missions opérationnelles du Service. © CCH Stéphane Lemaire

Répondre à la modernisation du service

Secrétaires médicaux Actuellement uniquement sous statut MITHA, un certain nombre de fonctions occupées par les secrétaires médicaux ne relèvent pas de leur vocation initiale mais plus du secrétariat simple ou de fonctions administratives. Sur la plan opérationnel, les secrétaires médicaux ne sont pas identifiés comme des professions projetables, ne justifiant pas de la sorte au seul recours d’un statut militaire. Sur cette base, le pourvoi de certains postes tenus par des secrétaires médicaux sous statut militaire, tant dans les HIA que dans les autres établissements, pourra s’effectuer par des adjoints administratifs sous statut fonctionnaire, soit par le biais des recrutements par concours, des reclassements d’anciens MITHA au titre de leur reconversion ou bien par l’accueil d’agents touchés par les restructurations ou par mobilité simple. Actu Santé - N°

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Infirmiers diplômés d’État Comme les secrétaires médicaux, les infirmiers au sein des HIA sont tous militaires. À l’instar de ce qui existe pour les aides-soignants, une coexistence des deux statuts civil et militaire peut donc s’envisager. Il convient néanmoins de rester très prudent dans ce domaine car dans le milieu civil la profession d’infirmier est très concurrentielle dans un contexte de pénurie d’effectifs avec le secteur privé mais aussi les hôpitaux publics. Le pourvoi de ces postes dans les prochaines années, comme pour les secrétaires médicaux, pourra se faire par la voie du concours ou du reclassement d’anciens MITHA. Les concours devront aussi permettre d’accueillir les aides-soignants civils qui au titre de la sélection professionnelle sont actuellement en formation pour l’obtention de leur diplôme d’infirmier. DCSSA Bureau gestion du personnel civil


Les personnels civils du SSA

Dossier

Pland’accompagnement desrestructurations

Depuis 2008, le ministère de la défense connaît un fort mouvement de restructurations associant fermetures d’établissements et rationalisations de fonctions. Pour un agent, connaître cette situation n’est jamais facile car c’est devoir faire face à un changement non choisi et non anticipé, dans un contexte sensible auquel nul n’est suffisamment préparé. Cela impose souvent de faire un choix entre changer de métier, d’établissement ou de lieu de résidence, voire les trois à la fois. et distance entre l’ancienne et la nouvelle affectation), de 8 000 à 32 000 euros. - Une Indemnité de départ volontaire (IDV) peut également être demandée. Elle est versée aux agents qui, sous certaines conditions, quittent la fonction publique. Le montant varie selon que l’agent est fonctionnaire (jusqu’à 24 mois du salaire brut imposable) ou ouvrier de l’État (de 49 000 à 91 000 euros non imposables). En complément de ces principales mesures, il existe divers autres dispositifs d’aide à l’emploi du conjoint, à la reconnaissance de la future affectation ou bien à la recherche d’un logement (location, achat, travaux, revente). Pour accompagner les agents dans leurs démarches, les établissements

concernés doivent mettre en place à leur niveau une Antenne mobilité reclassement (AMR) présidée par le chef d’établissement et dans laquelle les ser vices RH, le responsable formation et l’assistante sociale sont parties prenantes. Par ailleurs, les Centres ministériels de gestion (CMG), relevant de la direction des ressources humaines du ministère de la défense, ont en leur sein des Cellules régionales de mobilité et reclassement (CRMR) qui sont des atouts précieux en termes de connaissance des postes vacants sur un territoire géographique donné et peuvent soutenir les AMR dans leur accompagnement au reclassement des agents et la proposition de postes. DCSSA Bureau gestion du personnel civil

L’ECMMSSA de Mondeville, fermé en 2009

© DAPSA

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ans le cadre de l’accompagnement des restructurations, le ministère s’est doté d’un dispositif complet afin de faciliter le reclassement des agents concernés. Certes, ce dispositif ne peut répondre à toutes les attentes des agents ni compenser l’impact de tels changements, mais il doit être perçu comme une aide. Ce dispositif, connu sous l’acronyme PAR (Plan d’accompagnement des restructurations) est en vigueur depuis début 2009 et a connu des évolutions, la dernière étant l’entrée en vigueur du PAR II depuis l’été 2010. Il serait trop long de décrire tout le dispositif (qui peut être consulté sur l’Intradef). Néanmoins, les principales mesures à noter sont les suivantes : - L’administration doit formuler trois propositions de poste pour le reclassement des agents, ces derniers disposant d’un délai d’un mois à 45 jours pour faire connaître leur choix, selon le nombre de propositions faites simultanément. À la différence d’autres employeurs du ministère, le SSA a fait le choix de ne pas comptabiliser dans les trois propositions de l’administration les demandes de mobilité faites directement à l’initiative des agents, augmentant ainsi leurs chances de reclassement. - Les agents subissant une mobilité suite à une restructuration ou à une rationalisation de poste peuvent bénéficier d’indemnités compensatrices si la distance entre leur ancienne affectation et la nouvelle dépasse 20 km. Le montant de ces indemnités varie selon les cas (situation de famille

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PromouvoirleSSA,

unemissiondes centresmédicauxdes armées Mieux faire connaître le concours d’entrée à l’École du service de santé des armées (ESSA) de Lyon-Bron est indispensable pour assurer un recrutement de qualité. Les centres médicaux des armées doivent participer à cet effort de communication. Témoignage de l’antenne médicale de Caen.

A

Conformément à la directive de communication du SSA, l’antenne médicale de Caen se mobilise, depuis 2009, pour participer aux actions de recrutement. Cette mission a été confiée au commandant (R) Philippe Massicot, OCTASSA réserviste, par ailleurs président de la commission de surveillance du concours d’entrée à l’ESSA, pour le centre d’examen de Caen. Après avoir pris contact avec les recruteurs professionnels locaux, deux grands évènements annuels sont ciblés : le salon de l’Étudiant, tourné vers les lycéens et les jeunes étudiants, et le forum “Place aux Métiers”, organisé par le conseil régional. Nos camarades du Centre information recrutement (CIR) de la gendarmerie nationale et du Centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA) nous proposent de partager les stands qu’ils animent. Nous devons ensuite organiser l’animation du stand. La DRSSA de Brest nous fournit un “stand parapluie”, de la documentation et des DVD. Pour le personnel, nous faisons appel aux volontaires parmi les infirmiers et les médecins d’active et de réserve de l’antenne médicale.

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© Photos : Commandant (R) Philippe Massicot

vant de se présenter au concours d’entrée à l’ESSA de Lyon-Bron, les candidats doivent acquérir un minimum de connaissances sur le monde militaire. Avec la dissolution du 18 e régiment de transmissions, la région de BasseNormandie a perdu sa dernière unité. La présence militaire se résume dorénavant aux implantations de la marine nationale à Cherbourg et aux unités de la gendarmerie nationale.

questions sont très précises, tant sur les conditions d’accès au concours et sur les études, que sur la vie militaire et la carrière d’un médecin des armées. Le forum “Place aux Métiers” est notre baptême du feu. Il s’adresse à un public jeune, essentiellement des collégiens des classes de 4 e et de 3 e. Pendant trois jours, nous dispensons une information collective à des groupes de collégiens. Nous aurons donc peu de candidats dans l’immédiat, mais nous semons “des petites graines” pour les années à venir. Le salon de l’Étudiant est une grosse machine bien rodée, très impressionnante par son nombre d’exposants. Le visiteur, lycéen ou jeune étudiant, a déjà une idée précise de la voie professionnelle dans laquelle il veut s’engager. Il vient chercher des informations sur les études à suivre. Ce salon ne dure que deux jours, mais il est intense. Les entretiens individuels avec les lycéens et étudiants se succèdent à un rythme soutenu. Beaucoup d’entre eux sont accompagnés par leurs parents. Les Actu Santé - N°

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Pour le concours 2009 au centre d’examen de Caen, 32 candidats se sont présentés en catégorie baccalauréat. En 2010, ils étaient 47. Est-ce à dire que cet accroissement est dû uniquement à notre présence sur le salon de l’Étudiant quelques mois avant ? Peut-être pas... Mais il y a vraisemblablement un lien. Nous avons donc décidé de continuer cette expérience, qui apparaît à la portée de chaque Centre médical des armées (CMA). Pour le forum “Place aux Métiers”, nous disposons maintenant d’un emplacement individualisé, et pour le prochain salon de l’Étudiant, le BCISSA met à notre disposition un stand individuel. Commandant (R) Philippe Massicot Médecin en chef Stéphane Lespinas Centre médical des armées de Cherbourg Antenne médicale de Caen


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centresmédicauxdesarmées en métropole

Lille Cherbourg (Querqueville)

Charleville-Mézières Creil Évreux

Brest

Verdun

Rennes

Nancy

Montlhéry

Orléans

Phalsbourg

(Thierville/Meuse)

St-Dizier

Paris

(Cesson Sévigné)

Coëtquidan

Metz

Mourmelon

(Ochey)

(Bricy)

Colmar Belfort

Luxeuil Angers Tours

Besançon

Dijon

Bourges

Strasbourg

(Avord)

St-Maixent

ClermontFerrand

Rochefort

La Valbonne

Angoulême Lyon

Bordeaux Cazaux

Grenoble(Varces) Brive-la-Gaillarde Valence

Gap

Montauban Mont-de-Marsan

St-Christol

Nîmes ©

BC ISS

Toulouse A

Draguignan

Istres

Pau Carcassonne

Marseille

Toulon Calvi

DRSSA Bordeaux

Metz

Brest

St-Germain

Lyon

Toulon

Ventiseri-Solenzara

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our assurer, en métropole, le soutien médical des 51 bases de défense et celui de la gendarmerie nationale, 55 centres médicaux des armées (CMA) sont créés. Les CMA sont des organismes du service de santé des armées, subordonnés aux directions régionales du service de santé des armées territorialement compétentes. Ils peuvent disposer, le cas échéant, d’antennes au sein des formations administratives implantées dans la base de défense ou d’unités de la gendarmerie nationale. Pour chaque CMA, un médecin des armées est nommé commandant de formation administrative et porte le titre de médecin-chef de la base de défense. Médecin en chef Michel Stévenard DCSSA - Bureau organisation

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Activitésopérationnelles

Gérerles MEDEVAC

La Task Force La Fayette (TFLF) est déployée en Afghanistan depuis le 1er novembre 2009. Placée sous commandement américain, au sein du Regional Command East (RC-E), la brigade française s’est vu confier la responsabilité de la province de Kapisa et du district de Surobi. Depuis la même date, un Patient evacuation coordination center (PECC) est intégré dans son état-major. a zone sous mandat français s’étend sur une superficie équivalant à celle du département du Rhône et peuplée de 450 000 à 500 000 habitants. Les 2 200 militaires de la TFLF se décomposent en un état-major de brigade, deux Groupements tactiques interarmes (GTIA) et un bataillon d’hélicoptères (BAT HELICO).

L

Leur soutien est assuré par six postes médicaux, dont deux équipes mobiles par GTIA, ainsi qu’une équipe chargée des évacuations médicales (MEDEVAC) au sein du BAT HELICO.

informations nécessaires à la réalisation d’une MEDEVAC s’appelle le nine lines car il est composé d’une partie à neuf lignes suivie d’un bilan médical, lui aussi formaté. Les liens étroits avec les acteurs de la troisième dimension, basés sur la connaissance des contraintes techniques de chacun et sur une confiance mutuelle, participent à la réalisation d’une chaîne médicale nationale qui se prolonge jusqu’à un hôpital d’instruction des armées

© MC E. Czerniak

dela TaskForceLaFayette

parisien, le plus souvent dans un délai d’environ 24 heures. Cette chaîne médicale complète, spécificité française, est l’illustration du savoir-faire du service de santé en opérations. Le PECC-TFLF en est un maillon récent et essentiel dans la régulation des MEDEVAC. Médecin en chef Erik Czerniak Conseiller santé de la Task Force La Fayette

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© ECPAD

Le PECC dégage ainsi les équipes médicales de la charge que représentent la gestion, la coordination et l’organisation du transport médicalisé héliporté. La trame pré-formatée du message qui sert à transmettre l’ensemble des

© BCISSA

La régulation des MEDEVAC est confiée au PECC qui centralise et gère l’ensemble des demandes d’évacuation médicale dans l’aire de responsabilité de la brigade. Cette cellule est placée sous l’autorité du médecin conseiller de la Task force. Armée par un secrétaire administratif santé et un infirmier, elle joue un rôle primordial dans l’évacuation des blessés. Son intégration au sein du centre opérationnel tactique de la TFLF lui permet d’assurer la gestion globale des évacuations, depuis le lieu de la blessure ou le poste médical, jusqu’à l’hôpital médico-chirurgical de KAIA (Kabul international airport).

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Exercice ColdResponse Norvège 2010 Cold Response est un exercice de combat de haute intensité organisé par l’OTAN, regroupant 14 nations, soit près de 9 000 militaires dont environ 4 000 de l’armée de terre. La marine, l’armée de l’air et les forces spéciales y participent également. Une compagnie du 27e Bataillon de chasseurs alpins (BCA) de Cran Gevrier représente la France.

a manœuvre s’est déroulée du 15 février au 7 mars 2010, au nord de la Norvège, près de Narvik. Deux forces multinationales s’affrontent, des fantassins et des cavaliers, assez lourdement équipés. En cette période, bien que les jours rallongent, la nuit tombe vers 16 heures 30. Le thermomètre oscille entre -30°C la nuit par ciel dégagé et +2°C la journée par ciel couvert, souvent associé à des chutes de neige. Seuls les véhicules chenillés peuvent se déplacer en dehors des routes. Sur tout type de terrain, différents chars s’affrontent, les fantassins évoluent à pied ou à bord de véhicules articulés chenillés, d’autres se déplacent en scooter des neiges. Le soutien médical de l’exercice est constitué principalement par les Norvégiens en coopération avec les Hollandais, la France se trouvant sous le commandement des Pays-Bas. Le secteur civil est inclus dans cette chaîne santé, avec en premier recours le SAMU local mais également de nombreux hôpitaux. Après une courte phase de prise en compte de l’exercice, de perception de matériels spécifiques norvégiens, c’est le début de la manœuvre proprement dite. Fort d’un effectif constitué d’un médecin, d’un infirmier, d’un auxiliaire sanitaire, d’un pilote et d’un transmetteur, ainsi que d’un véhicule chenillé de transport de matériels, le poste médical colle au plus près de la compagnie d’infanterie issue du 27e BCA.

© MC F. Cardinale

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Un ennemi, le froid Outre l’ennemi virtuel, le danger provient du froid, parfois associé au vent. Souvent statiques, les troupes ont bien quelques moyens de réchauffement interne comme l’ingestion de boissons chaudes mais avec des températures négatives, où la sensation de soif est diminuée, les équipements vestimentaires prennent toute leur importance. Au bilan, sur une quarantaine de consultations, nous dénombrons douze gelures des extrémités dont deux du second degré, une hypothermie légère et trois traumatismes liés à des chutes par glissade. Les pathologies liées au froid et à son environnement représentent 40% du nombre total de consultations, malgré des actions de prévention et le port d’équipements grand-froid.

La problématique majeure du poste médical n’est pas l’absence de salle de consultation, mais la recherche de solutions pour ne pas exposer au froid les médicaments, surtout les injectables et les quelques poches de solutés. Sur les trois caisses que nous avons confectionnées, deux doivent à tout prix échapper au gel. Pour cela, à chacun de nos déplacements sur le terrain, le module arrière du véhicule doit être suffisamment chauffé. En outre, il faut disposer ces deux caisses à proximité du poêle à gazole le soir sous la tente, tout comme nos deux jerricans d’eau. Cette expérience norvégienne est d’autant plus belle à vivre que les paysages de fjords, de forêts de bouleaux et de conifères sont magnifiques et que l’on peut avoir la chance, le soir, à condition d’être bien vêtu, de contempler un spectacle d’aurore boréale. Médecin en chef Fabien Cardinale 27 e bataillon de chasseurs alpins - Cran Gevrier

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Appendicite en eau profonde

Peu de place est donc laissée au hasard pour l’équipe médicale du SNLE qui dispose d’un large éventail diagnostique et thérapeutique. En la circonstance, l’aide opératoire est le commandant en second qui passe au bloc pour “aguerrissement chirurgical”. Une inter vention récente pour appendicite conforte la qualité de la formation reçue et les moyens déployés avec un unique objectif : les impératifs de la mission. Tout le reste est une aventure humaine avec confrontation à l’isolement… Médecin principal Arnaud Castelnérac

À bord d’un SNLE, l’équipe médicale a parfois besoin de l’aide pratique d’un assistant. C’est là que le commandant en second intervient.

L’entraînement Assister le médecin lors de l’opération d’une hernie à l’HIA. Enfin l’épreuve qui parachèvera ma formation avant de partir en mer, moi dont la connaissance de la médecine se limite à la vie romancée d’Ibn Sina (1). Je m’équipe, je pénètre dans le bloc. Peu de mots. La peau cède sous le scalpel, une odeur de chair brûlée imprègne la salle… la sueur perle sur mon front, les images tournent, vite... Une silhouette verte aux yeux rieurs approche un tabouret. La suite est classique : les couleurs reviennent, mon regard suit les mains du virtuose, les fils achèvent l’office. Le stage est validé. L’équipe médicale connaît mes faiblesses, elle a confiance. Affaire d’hommes.

© DR

La patrouille

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Ce matin, le “doc” est inquiet. Réveillé dans la nuit par un marin tout en muscles, il présage une appendicite. En soirée, le diagnostic s’affine, la cinétique d’évolution impose l’action. Réunion au sommet. Le commandant retient l’opération, au plus tôt ; attendre pour agir ne ferait qu’augmenter fatigue et stress, réduisant de facto nos chances de succès. En quelques heures, l’infirmerie devient un bloc opératoire « avec un tabouret! » soulignent les infirmiers. À bord, la pression est perceptible. L’équipage connaît le programme, le commandant vient de l’annoncer. 22h00 : le médecin s’entretient avec son patient, moment fort. Puis ce marin me renouvelle toute sa Actu Santé - N°

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confiance. Fous rires, la tension s’évacue. Les seringues sont prêtes, les appareils fonctionnent, électriciens et mécaniciens de renfort veillent à la cafétéria, prêts à rendre transparente l’avarie électrique potentielle : toujours anticiper. Le boulanger prépare l’Après… 23h00 : le patient s’allonge, l’anesthésie prend vite, ses poumons sont saturés en oxygène. Minuit : premier coup de scalpel, bistouri électrique et … tabouret. Remarquable symphonie. Aucune appréhension ne m’inhibe, mes mains ouvrent le corps d’un homme que je côtoie chaque jour, et je ne vois plus qu’un “ouvrage” à faire. Le curare, je découvre ses vertus lorsque, sous l’effet des premières incisions, l’abdomen se contracte. Rapidement, tout s’apaise. Assez vite, la “tuyauterie” apparaît. Je tire sur les écarteurs pour faciliter la recherche ; 20 minutes, le doute s’installe. Détendre l’atmosphère, soutenir l’équipe, telle est aussi ma fonction. Enfin, l’appendice surgit, turgescent. Une pause puis le bout est tranché… Bien taillé, mais maintenant il faut recoudre, et si ta vie ne tient qu’à un fil, mets-en deux. Sage devise … 4h30 : le patient se réveille, il comprend à nos mines que tout s’est bien passé. Dix jours après cette intervention, le marin opéré a repris son poste de quart, en pleine forme. © CSS-FOST

Chaque médecin de SNLE bénéficie, en complément des formations propres au sous-marin et à son atmosphère confinée, d’une préparation médicochirurgicale de plus de dix mois dans les HIA de Brest ou de Toulon. Il entretient ce savoir-faire technique, comme les deux infirmiers, pendant deux à trois semaines avant chaque départ opérationnel, de manière à faire face à l’imprévu, notamment l’appendicite aigue (34 cas en 445 patrouilles).

Capitaine de vaisseau Marc Véran

(1) Ibn Sina (Avicenne en latin) : médecin, savant et homme politique de l’ancienne Perse (980 - 1037)


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Formationmédicalecontinue L’Hôpital médico-chirurgical (HMC) Bouffard a organisé, en avril dernier, un stage dédié à la pratique de l’échographie et du scanner en médecine d’urgence. Djibouti, des réunions de perfectionnement des praticiens, les Mardis de Bouffard, sont organisées toutes les semaines. Cette formation médicale continue s’adresse aux médecins d’unité comme aux médecins hospitaliers, qu’ils soient militaires ou civils, français ou djiboutiens. Dans ce cadre, du 25 au 29 avril 2010, l’HMC Bouffard a mis en place, avec le concours du Groupe des radiologistes enseignants francophones (GREF), une Formation médicale continue (FMC) intitulée « L’échographie et le scanner en médecine d’urgence et en soins intensifs ». Elle est destinée à l’ensemble des médecins et sagesfemmes djiboutiens et français qui assurent des gardes ou astreintes dans un service d’accueil des urgences. Elle fait appel à deux professeurs d’université, chefs de service à l’hôpital Tenon à Paris et à l’hôpital Nord à Amiens.

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L’objectif de cette formation est d’intégrer le rôle et la place de

l’échographie et de la tomodensitométrie (TDM) par un enseignement s’appuyant sur des situations cliniques. En France, depuis environ dix ans, l’échographie aux urgences est utilisée comme outil de triage et de diagnostic rapide. Elle en améliore la précision ce qui se traduit par une réduction de la morbidité et de la mortalité. Le programme de la FMC se compose de trente modules, associant rappels théoriques synthétiques et ateliers pratiques. Les thèmes développés montrent l’intérêt de l’utilisation de l’échographie et du scanner qui apporte des solutions rapides à des questions très spécifiques rencontrées en médecine d’urgence. Elle permet le dépistage au lit du patient de situations mettant en jeu le pronostic vital : anévrisme de l’aorte abdominale, hémopéritoine et hémopneumothorax traumatiques, tamponnade péricardique. De la même manière, la pratique de l’échographie avec compression réduit de manière significative le délai diagnostique d’une

Scanner à l’HMC Bouffard

© MC Boete

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thrombose veineuse profonde proximale. Le guidage par échographie diminue le risque de certains gestes, qu’il s’agisse d’accès vasculaire ou d’anesthésie loco-régionale. La mise en pratique de l’échographie d’urgence s’est révélée un point clé de la formation. Les ateliers par petits groupes de dix laissent le temps aux participants de se familiariser avec l’acquisition des images mais également avec le maniement de trois échographes portatifs différents. Cette FMC a rassemblé dix-sept médecins djiboutiens et quatorze praticiens français. Parmi les dix-sept médecins djiboutiens, sept sont des médecins généralistes des forces armées djiboutiennes, un cardiologue, un radiologue et un chirurgien viscéral du centre hospitalier général Peltier, trois généralistes de l’Œuvre de protection sociale (OPS), deux gynécologues-obstétriciens du centre Dar-el-Hanan et deux généralistes de l’hôpital de Balbala. Les praticiens français se répartissent en six généralistes des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj), six hospitaliers de Bouffard et deux généralistes civils. Bien perçue par les deux tiers des participants, ceux-ci ont majoritairement souhaité le renouvellement sur d’autres thèmes de cette formation.

© MERCN (R) Noret

Médecin en chef François Topin Infirmière de classe normale Christelle Bonal HMC Bouffard - Djibouti Actu Santé - N°

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LaqualitéauseinduSSA: unevolontédecoordination

Depuis des années, le service de santé des armées est engagé dans de nombreuses démarches qualité adaptées à la diversité de ses missions. Une cellule de pilotage et de coordination des démarches d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, placée sous l’autorité du directeur du département de l’audit interne du service de santé des armées, a été récemment créée.

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Les services vétérinaires des armées et les laboratoires du Service de protection radiologique des armées (SPRA) sont accrédités COFRAC. Le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA), la Direction des approvisionnements en produits de santé des armées (DAPSA) et l’École du personnel paramédical des armées (EPPA) sont certifiés ISO 9001. Enfin, un référentiel d’autoévaluation, inspiré de celui de la HAS pour les hôpitaux, a été élaboré pour être mis en application dans les centres médicaux des armées.

Une cellule centralisée La gestion de la qualité du SSA a débuté, en 2003, à la sous-direction organisation, soutien et projection de la direction centrale, avant d’être confiée à la sous-direction action scientifique et technique. Dans un souci de centralisation, une cellule de pilotage et de coordination a été créée, en 2010, au sein du département de l’audit interne du service de santé des armées. Elle est

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© BCISSA

epuis près de dix ans, les Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) conduisent les démarches de certification des établissements sanitaires demandées par la Haute autorité de santé (HAS). Celle-ci vise, dans sa troisième version 2010, à évaluer le système de pilotage de l’établissement et le niveau de qualité atteint sur des critères thématiques jugés essentiels.

chargée d’assurer la coordination technique de la qualité et de la gestion des risques des établissements et d’animer en particulier les activités de la cellule de pilotage de l’accréditation des laboratoires de biologie médicale selon la norme 15 189. Un état des lieux des démarches existantes est en cours de réalisation auprès des structures du SSA. Des tableaux de bord globaux déclinant des indicateurs stratégiques sur la qualité, la sécurité des soins et des pratiques, sont en construction en collaboration avec les directeurs qualité et les responsables qualité des hôpitaux des armées. Dans le cadre de la certification, des pistes de mutualisation dans les domaines des contrôles des risques sanitaires, des évaluations, des enquêtes, des audits qualité, des évaluations des pratiques professionnelles sont recherchées.

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La cellule est destinée à soutenir la montée en puissance de la démarche qualité dans l’ensemble des composantes du SSA. Son rôle est essentiel dans la coordination d’un réseau de référents qualité et de gestionnaires de risques. Elle doit également entretenir des relations avec les institutions qualité extérieures au SSA, favorisant ainsi le benchmarking et la veille stratégique sur la qualité, la sécurité des soins et des pratiques. Créée pour favoriser le déploiement des démarches qualité, cette cellule qualité est un outil qui doit contribuer au succès de la transformation en cours du SSA. Médecin en chef Corinne Balaire Département d’audit interne du SSA


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MITHA: enavantla117 promotion e

La Formation militaire initiale (FMI) est destinée à familiariser les MITHA nouvellement engagés au monde militaire et à leurs futures missions en OPEX. Elle se déroule à l’école de gendarmerie de Châteaulin. Récit d’une stagiaire.

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Nous absorbons une foule d’informations très diversifiées, allant de la manipulation d’une arme à la hiérarchie militaire et ses protocoles. Nous apprenons les règles de commandement, le respect, la discipline et l’organisation du soutien médical en opérations extérieures. Durant ce stage nous avons plusieurs fois rendu hommage à nos morts en mission. Deux journées sont consacrées à l’évaluation finale. Au cours de la première, nous répondons aux questions posées par nos formateurs. Le lendemain, nous participons à une course d’orientation avec des épreuves à effectuer à chaque halte. Que ce soient des énigmes à résoudre, un test de relevage-brancardage ou encore une mise en situation comme combattant. À l’issue, tous les stagiaires valident leur unité de valeur. Avec le recul, je pense qu’il ne me restera que des bons souvenirs de ce stage. Je garderai, surtout, les rires que j’ai partagés et les soutiens que j’ai reçus ou donnés. Infirmière de classe normale Aude Jousseaume HIA Percy Clamart

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© Photos : ICN Aude Jousseaume

ous sommes 27 Militaires infirmiers et techniciens des hôpitaux des armées (MITHA), fraîchement recrutés par le service de santé des armées, à arriver à la gare un dimanche soir portant notre paquetage, trop lourd et trop encombrant, prêts à vivre à la dure. Une pointe d’angoisse, une pointe d’excitation et une pointe de « suis-je bien à ma place ? ». Nos motivations, nos projets, nos attentes et nos inquiétudes, même s’ils peuvent converger sur certains points, sont différents pour chacun d’entre-nous. Ceci n’empêche pas notre groupe de trouver rapidement ses marques et sa cohésion. Une ambiance bon enfant s’installe dès les premier jours. Bien que le stage se termine par un examen, nous restons concentrés, solidaires et pleins d’entrain. Nous avons la chance d’avoir un encadrement très ouvert, sympathique et compréhensif. La première semaine passe très vite, rythmée par les cours, les travaux d’intérêt général et les repas. Pour notre sortie sur le terrain, nous recevons pour mission d’installer et de sur veiller le campement. Toute la nuit, nous nous relayons par groupe de trois pour faire des rondes. Il fait froid mais la peur nous tient chaud. Il fait nuit mais la lune nous éclaire. Le silence règne mais un hibou hulule au loin (des rumeurs courent sur le fait que ce hululement émane de notre adjudant...). Nous nous sentons isolés du monde. Cet exercice grandeur nature nous laissera en souvenir une odeur d’herbe humide, une sensation de fraîcheur bretonne et un sentiment d’inquiétude partagée.

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