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Détachement d’instruction opérationnel en Ouganda
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Dans le cadre d’un Détachement d’instruction opérationnel (DIO) effectué du 13 janvier au 18 février 2010 au camp de Singo en Ouganda, trente-cinq militaires de la 13 e Demibrigade de légion étrangère (13 e DBLE) stationnée en république de Djibouti ont dispensé des cours aux soldats ougandais désignés pour le prochain mandat de l’Union africaine (UA) chargée d’une mission de maintien de la paix à Mogadiscio.
Un médecin et un infirmier du Centre médical interarmées (CMIA) de Djibouti ont assuré la formation au secourisme de combat de 1700 soldats ougandais, l’instruction complémentaire de 85 medics et le soutien des militaires de la 13 e DBLE.
Une mission particulière
Depuis février 2007, l’UA sous mandat de l’ONU a mis en place une mission de maintien de la paix afin de favoriser le retour d’un régime stable en Somalie. Basée à Mogadiscio, l’African union mission to Somalia (AMISOM) est majoritairement armée par l’Ouganda et le Burundi. Par leur persévérance, ces deux pays ont prouvé la viabilité d’une mission exclusivement africaine que beaucoup vouaient à l’échec. La France s’est inscrite dès le départ comme un partenaire privilégié en termes de formation mais aussi de soutien en évacuant, de Mogadiscio à Nairobi, en septembre 2009, des blessés à la suite d’un attentat contre la base de l’AMISOM.
Former au sauvetage au combat
Chaque contingent de l’AMISOM ayant subi des pertes humaines, le sauvetage au combat était de toute évidence un des axes majeurs du programme de formation. La plus grande difficulté a résidé dans l’adaptation au référentiel français du Sauvetage au combat de 1 er niveau (SC1) de la réalité d’une armée qui ne possède ni dotation, ni doctrine dans ce domaine. Par groupes de 80 soldats, vingt et un modules ont été dispensés en quatre heures. Ils ont concerné la mise à couvert, le message opérationnel, le contrôle des hémorragies, la prise en charge des blessés inconscients et la mise en position d’attente. Les moyens pédagogiques et le matériel étaient rudimentaires : écharpe en tissu, adhésif, plastique et morceau de bois… Les modules comprenaient des parties théorique et pratique, des rappels et des restitutions. Tous les cours donnés en anglais étaient traduits en swahili par un militaire ougandais. La part belle était laissée à la démonstration et à la pratique. E n o u t r e , u n e n s e i g n e m e n t complémentaire théorico-pratique de six heures a été dispensé aux medics. Il s’agissait de les former afin qu’ils puissent eux-mêmes transmettre les savoir-faire acquis. Ils ont été également formés à la prise en charge des blessés à l’avant selon la méthode du SAFE MARCHE RYAN (1) telle qu’elle est enseignée par le Centre d’instruction aux techniques élémentaires de réanimation de l’avant (CITERA) de Lyon.
Vacciner contre la grippe A
Par ailleurs, en accord avec la Direction centrale du service de santé des armées (DCSSA), l’équipe médicale a vacciné contre la grippe A(H1N1) quatorze personnels de l’ambassade de France à Kampala, quatorze élèves de l’école française et six ressortissants français.
Cette mission enrichissante a permis de mettre en avant plusieurs points. Toute préparation opérationnelle doit intégrer une partie de secours au combat avec des exercices de restitution dans des situations tactiques variées. Nous avons pu mesurer les avancées des concepts et des matériels opérationnels. Sur un plan personnel, ce type de mission est l’occasion de remettre en question ses pratiques, de progresser dans les méthodes d’instruction et les relations avec les militaires français ou étrangers dont nous avons la charge. Les soldats ougandais ont montré un intérêt et un enthousiasme certains pour pratiquer ces nouvelles techniques et notamment les medics qui se sont vus ainsi valorisés.
Médecin François-Xavier Le Flem Médecin-adjoint du centre médical interarmées de Djibouti
(1) SAFE MARCHE RYAN: méthode standardisée de prise en charge des blessés de guerre