Kiblind magazine Gratuit
NumĂŠro 22 Octobre-Novembre 08
Culture Blender www.kiblind.com
SOMMAIRE 05
Edito 7 Say it loud
ay it loud
L’oie 8 Vu par… 11 Elsa Francès
Elsa Francès
Dossier 12 Les années « friches »
Les années « friches »
Anachronique 19 La Demeure du Chaos
La Demeure du Chaos
Revue de presse 20 Le sens de la vie
Le sens de la vie
Globe 23
Bogota Kosice Sao Polo Athènes Séoul Melbourne Santiago de Compostela
Bogota Kosice Sao Polo Athènes Séoul Melbourne Santiago de Compostela
KIBLIND N°22 Couverture : Klavdij Sluban, Livold, Slovénie, 1967 www.sluban.com Le Bleu du ciel / Lyon Septembre de la Photographie www.9ph.fr Directeur de la publication > Jérémie Martinez // Direction rubrique > Ecran et Cahier Mode : Guillaume Jallut / Globe et Pages Blanches : Jérémie Martinez / Anachronique, Print, Bazart et By Pass : Jean Tourette / Vu Par, Dossier et Revue de Presse : Gabriel Viry. Rédaction Kiblind > Gabriel Viry + Jean Tourette + Jérémie Martinez + Guillaume Jallut + Matthieu Sandjivy + Maxime Gueugneau + nos correspondants/amis // Réalisation Cahier Mode > Direction artistique : Baptiste Viry / Stylisme : Inès Fendri / Photos : Alain Delorme / Marionnettes : Violaine. Graphisme > Jérémie Martinez + Arnaud Giroud (www.pitaya-design.com) + Kinga Sofalvi (www. sogoud.com) + Simon Bournel-Bosson + Clara Dutilleuil // Maquette > Jérémie Martinez //
Pages Blanches 27 Martin Kollar Nathalie Mohadjer Vesselina Nikolaeva Tereza Vlckova Antoine Néron-Bancel L’Original s’affiche Pitaya Design
28 30 32 33 34 36 40
Print 44
Ink Curtis Bottomless Belly Button Le Tigre Back Cover 4810 Projet Bermuda 2
Ink Curtis Bottomless Belly Button Le Tigre Back Cover 4810 Projet Bermuda 2
Bazart 48
Relecture > Frédéric Gude . Direction artistique : Jérémie Martinez // Direction développement : Gabriel Viry // Direction communication > Guillaume Jallut // Direction commerciale > Jean Tourette Imprimerie JM. Barbou / ZAE Bondy Sud - 8 rue Marcel Dassault - 93147 Bondy Cedex / 01 48 02 14 14 / contact@imprimerie-jmbarbou.fr Le magazine Kiblind est édité à 20 000 exemplaires par Kiblind Corp. / SARL au capital de 15 000 euros / 507 742 249 RCS Lyon / 4 rue des Pierres Plantées - 69001 Lyon / 04 78 27 69 82 / www.kiblind.com / Contacts : initiale du prénom.nom@kiblind.com ISSN : 1628-4046 // Les Textes ainsi que l’ensemble des publications n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits strictement réservés. THX CBS. The Future is now.
Septembre de la Photographie Potos Carrés Karavel 2 Musique de l’architecture Transclub Scène en vie
Septembre de la Photographie Potos Carrés Karavel 2 Musique de l’architecture Transclub Scène en vie
By pass 55 Écran 64
The Imaginarium of Dr. Parnassus Pandemic 2 Le Peuple de l’Herbe Live Spore
The Imaginarium of Dr. Parnassus Pandemic 2 Le Peuple de l’Herbe Live Spore
Cahier mode 67 La Piscine Tendance Bêtes de mode
La Piscine Tendance Bêtes de mode
Commandant Carotte 81 Chronique du Ki 82
Say it Loud Kiblind à Genève, Saint-Étienne, Grenoble, Annecy… Une voilure régionale pour une bordée d’interrogations : comment ça gratuit, culturel, tendance ET local ? Vilain sophisme : De la presse régionale on a l’image du bon vieux journal type PQR ou du magazine culturel local un brin ringard. D’un magazine portant beau et au fait des tendances culturelles on attendrait qu’il exploite la matière nationale au moins. Et s’il existe quelques modèles de métissage, ils sont essentiellement le fruit d’un décrochage local : un contenu national, pour quelques pages réalisées par des correspondants locaux. Alors, la girl next door définitivement pas sexy ? C’est mésestimer la potentialité de l’environnement culturel non parisien. Plus de 6 millions d’habitants, la première offre événementielle de France avec au moins 200 festivals par an, 200 musées et galeries, dont 2 des plus importants centres d’art contemporain, 300 lieux d’éditions, 5 conservatoires nationaux, 25 scènes de musiques actuelles, 30 scènes « théâtre et danse », dont 5 scènes nationales, un ballet national, 2 centres chorégraphiques nationaux, le premier opéra « national » de France, 650 salles de cinéma dont 124 « art et essai » et une position de 6e région mondiale du jeu vidéo. La région Rhône-Alpes a de la matière culturelle à revendre. Le fond est là, quid de la forme ? Nous faisons humblement de notre mieux. Vous jugerez vous-mêmes mais il ne semble pas que nous ayons à rougir, ou à envier quoi que ce soit à nos confrères nationaux. Alors il faudra s’y faire : oui il peut exister un beau magazine gratuit, culturel et tendance proposant un contenu régional. Et vous êtes plus de 20 000 à le lire. Say it loud. I’m from here, and I’m proud.
ÉDITO 07
l’oie 1/ Jusqu’au 5 octobre, Saint-Étienne : 4e édition des Potos carrés, festival des cultures urbaines. Hip hop, danse, slam, graff. www.myspace.com/potoscarres 2/ Du 6 au 21 octobre, Lyon : Belles Latinas, 7e édition du Festival des littératures contemporaines d’Amérique Latine. www.espaces-latinos.org
Rue Libre
On est encore l’oie
Après avoir réuni 75 000 trentenaires ou assimilés en 5 jours, à Paris, NTM fait son retour dans la région. C’est à l’Aréna de Genève, le 2 octobre, puis à la halle Tony Garnier de Lyon, le 23. Attention que l’oie ne cacarde pas trop près de M. Starr, faudrait pas qu’elle soit prise pour ce qu’elle n’est pas (un singe). Bon sinon, NTM sur scène, où que ce soit, ça met tout le monde « corda »…
départ
5/ Du 14 au 22 octobre 2008, Lyon + agglomération : festival Parole ambulante (littérature et poésie contemporaines) sur le thème « Amérique, Amériques ». http://espacepandora.free.fr/
8/ Du 29 octobre au 1er novembre, Rail Théâtre (Lyon 9) + Salle Rameau (Lyon 1er) : 5e édition de Spontaneous, un festival très « spontané ». www. spontaneous-festival.com 9/ Jusqu’au mois de novembre, prolongation de l’expo À Corps ouvert à la Sucrière. + d’infos : www.ourbodyacorpsouvert.com/ 10/ Du 14 au 23 novembre, Cinéma Le Zola (Villeurbanne) : 29e Festival du Film Court. www.lezola.com 11/ Du 14 au 29 novembre, Grenoble + agglomération : 38e Rugissants, festival international de la création musicale. www.38rugissants.com 12/ 18 novembre, Thonex-Genève : The Roots, le groupe de hip hop US qui joue avec de vrais instruments. www.thonex.ch/fr/culture/agenda 13/ Du 21 au 30 novembre 2008, MJC d’Oullins (69) : À nous de voir, le festival de la science et du cinéma. www.mjc-oullins.com 14/ 25 novembre, Le Radiant (Caluire, 69) : Moriarty. www.leradiant.com 15/ 28 novembre, Summum de Grenoble : Tindersticks. Quand le son des ténèbres rencontre le rock planant. www.tindersticks.co.uk 16/ 3 Décembre, sortie du Kiblind n°23, gloire à MJ.
+ d’infos : www.gallotta-danse.com
Cygne redesigné
07
4/ Du 9 au 25 octobre 2008, Annecy + agglomération : Attention les feuilles, festival de la « chanson vivante ». www.rabelais-spectacles.com
7/ 19 octobre, Espace Tête d’Or (Villeurbanne) : Festival international du disque, ouvert au public. Achat, vente, échange. www.espacetetedor.com
Ulysse 38
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Cinéma italien
arrivée
Chaque automne, depuis 1983, Annecy ressuscite le cinéma italien, que la télé de Silvio n’a pas complètement tué. Après Rome en 2007, la Toscane (Visconti, Zurlini, Benigni) est à l’honneur, cette année. À côté de la compétition officielle (fictions et documentaires), le festival propose des rétrospectives, des expos et la remise du prix « Sergio Léone », cultissime réalisateur transalpin (Le Bon, la brute et le truand, Il était une fois en Amérique). À découvrir, du 30 septembre au 7 octobre, dans plusieurs salles de l’agglomération.
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Depuis trois ans, Lyon a son Festival international du film « indépendant ». L’édition 2008 de ce festival « hors normes et plein écran » a lieu, du 30 septembre au 12 octobre, dans différents cinémas de l’agglomération. Autour de la compétition officielle (20 films inédits), plusieurs manifestations sont proposées, dont un concert du groupe Benjamin Fincher (Dandelyon 2007), le 8 octobre, au Ninkasi de Gerland.
À Saint-Étienne, les mines servent aujourd’hui à redessiner une ville devenue, en quelques années, une des capitales mondiales du design. Organisée du 15 au 30 novembre, la 6e Biennale internationale du design propose une vingtaine d’expos, des conférences et des animations variées, dans toute la ville. Ouverte à tous, la manifestation est aussi l’occasion de présenter un nouveau lieu d’exception : la Cité du design, qui fait du neuf avec du vieux (l’ancienne manufacture d’arme) et comprend 15 000 m2 d’expositions. + d’infos : http://biennalesaintetienne.citedudesign.com
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Herbivore
Hors écran
+ d’infos : www.hors-ecran.com
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+ d’infos : www.annecycinemaitalien. com
OIE 09
Vous prenez : une figure majeure de la nouvelle danse française ; un mythe re-chorégraphié quatre fois depuis la première scène (1981) ; un enfant du pays, dont les départs, à Paris ou à l’étranger, ne furent que la marque d’une odyssée mouvante. Vous avez : Cher Ulysse, de Jean-Claude Gallotta, du 23 au 25 octobre, à Grenoble. Ca se joue à domicile (MC2), avant de partir en tournée.
+ d’infos : www.ruelibre.fr
www.supreme-ntm.com
3/ Du 7 au 28 octobre, Rive-de-Gier + SaintÉtienne + Lyon : 30e édition du Festival Rhino-Jazz. 30 ans, c’est important… www.rhinojazz.com
6/ Du 17 au 19 octobre, Saint-Étienne : Fête du Livre en présence de 300 auteurs et éditeurs, français ou étrangers. http://fete-du-livre.saintetienne.fr/
« Les rues. Nos artères. Nos veines… » Rue Libre, c’est un manifeste et une journée nationale, le 25 octobre, pour battre le pavé avec les arts de rue. Plus de 300 initiatives ont été organisées, en 2007, dans toute la France. En Rhône-Alpes comme ailleurs, d’autres territoires restent, cette année, à investir. Les oies sont naturellement invitées à faire un peu de trottoir.
Rocktambule
La 14e édition du festival Rocktambule propose du In (Asian dub, Alain Bashung, Moriarty, High Tone , Fake Oddity, etc.), du off (expo, cinéma, résidences d’artistes) et un certain « principe de l’incertitude ». Du 8 au 25 octobre, à Grenoble (+ agglomération). Pour les afters, au STUD, les oisillons ont déjà fait leurs nuits. + d’infos : www.rocktambule.com
Herbie Jeffrey Hancock, véritable touche-à-tout du jazz contemporain, est sur le Vieux continent et accessoirement, de passage dans la région. C’est à l’auditorium de Grenoble, le 14 octobre, et au Victoria Hall de Genève, le 2 novembre suivant. Le pianiste américain, qui a fait ses débuts aux côtés de Miles Davis, est renommé pour sa musique inventive mêlant, au jazz, des éléments de soul, de rock, de funk ou de hip-hop. + d’infos : www.mc2grenoble.fr, www.ville-ge.ch/culture/victoria_hall
VU PAR 11
elsa francès
Directrice de la Cité du design et Commissaire générale de la Biennale Internationale du Design de Saint-Étienne, Elsa Francès défend le développement du design au croisement de l’environnement, de l’économie et du social. Itw: G. Viry K - Vous avez une approche globale du design, appliqué à des secteurs très variés. Est-ce une vision répandue ? E. F. - Nous voulons promouvoir et développer la création au cœur de la recherche. Comme la technologie, le design peut amener des innovations à des besoins quotidiens, à la fois sur le plan de l’usage et de l’esthétique. C’est une approche relativement novatrice. Elle est forcément présente chez les créatifs, mais il faut sensibiliser d’autres milieux. En France, par exemple, environ 20% des entreprises font appel à des designers, pas plus. K - Et à l’étranger ? E.F. - Chaque pays a une culture différente. En Italie ou Espagne, par exemple, l’industrie du meuble est importante : beaucoup de designers sont spécialisés dans ce secteur. Aux Etats-Unis ou au Japon, le graphisme est très ancré dans la culture. En France, nous avons une forte culture artistique et décorative. Mais nous sommes aussi un pays d’ingénieurs. Le design est arrivé par ces deux extrémités. K - Espace de diffusion avec la Biennale, Saint-Etienne est-t-elle aussi un pôle de création ? E. F. - A la Cité, par exemple, nous avons prévu une vingtaine d’appartements de résidence. Ils seront occupés, en fonction des projets, par des artistes, des designers ou des chercheurs. A côté de cela, de nom-
breux studios se sont développés dans la ville, avec lesquels nous travaillons étroitement. Enfin, il y a toute la « jeune » création liée à l’ESAD de Saint-Étienne*. K - Est-ce que la visibilité de la ville en matière de design incite des créatifs à venir s’y installer ? E.F. - C’est un tout. L’attractivité ne vaut pas seulement pour les designers. Ce qui compte, c’est l’attractivité d’un territoire qui fasse le lien entre la création, l’économie, le social, etc. Cela passe par l’arrivée de créateurs, par le développement des créatifs qui sont déjà sur place et par l’arrivée de commanditaires. C’est une optique globale : nous travaillons autant avec les entreprises qu’avec les designers. K - Pouvez-vous nous citer quelques exemples de jeunes designers émergents ? E.F. - Nous avons, à Saint-Etienne, un bon vivier de jeunes créateurs, qui exercent dans des secteurs très différents. C’est compliqué d’en citer un plutôt qu’un autre, mais vous avez par exemple Pascaline de Glo de Besses ou le collectif 1.8. On travaille également beaucoup avec Roxane Andrés, installée à Lyon, qui a mené de belles recherches sur le médical, de façon ludique et étonnante. Il y a aussi l’atelier BL119 ou, en graphisme, l’atelier Perluette. Ou encore, Loëtitia Cornelie, une architecte designer qui a notamment travaillé sur un tableau urbain.
La 6e Biennale du design, c’est du 15 au 30 novembre 2008, à Saint-Étienne : http:// biennalesaint-etienne. citedudesign.com BIO : 1991 : Diplômée de l’École nationale supérieure de création industrielle (Ensci) 1993 : Engagée par Philippe Starck, au sein de l’équipe européenne « Tim Thom ». Occupe successivement les postes de designer, responsable de gamme, responsable de la prospective puis directrice artistique. En parallèle, Elsa Francès enseigne, crée des luminaires (Ligne Roset), participe à des workshops (ateliers de travail entre designers) 2005 : Nommée directrice de la Cité du design de SaintÉtienne. Ouverture en 2009. 2008 : Commissaire générale de la 5e Biennale du design. * Ecole supérieure art et design
DOSSIER_LES ANNÉES FRICHES 13
Texte: G. Viry Illustration : K. Sofalvi
les années « friches » Face à la gentrification des villes et à l’institutionnalisation de la culture, les friches « culturelles » représentent-elles l’avenir de la création artistique et la possibilité, pour ses acteurs, d’exercer leur « droit » de cité ? Un peu partout, des « ruines urbaines » (anciennes usines, entrepôts, casernes) sont transformées en lieux d’expérimentation et de diffusion culturelle. Défrichage…
aaaaaaa Si le 21e est le siècle de l’esprit (Malraux), il a aussi un corps, qui change. Dans nos sociétés post-industrielles, c’est pire qu’à l’adolescence. Imaginez, en Europe : 200 000 ha de friches urbaines qui pourraient, à elles-seules, recouvrir 42 villes de Lyon. Si Malraux présidait aujourd’hui l’American Institut of Architects, il dirait, sans état d’âme, que le 21e siècle est d’abord l’histoire d’un corps. 90 % des interventions architecturales à venir concerneront, en effet, des structures existantes. Pour autant, seulement une friche sur cinq fait l’objet d’un projet de réhabilitation. A Lyon, par exemple, une vaste galerie d’art contemporain (6 000 m2) a été installée, en 2003, Port Rambaud, dans une ancienne sucrière. A Paris, en octobre, le 104, centre d’exposition et de production artistique, fait revivre, sur 39 000 m2, les anciennes Pompes Funèbres. Qui dit mieux ? Pas Elsa Francès, à Saint-Etienne, déjà pressée d’occuper, avec la Cité du design (2009), une « petite partie » des 17 000 m2 de l’ancienne manufacture d’armes. Les pouvoirs locaux, propriétaires des lieux, peuvent agir autrement : en confiant, à des artistes ou prescripteurs artistiques, l’exploitation d’une friche « défrichée ». Mais, sans intervention préalable, tous les artistes ne restent pas à la porte des usines. Souvent, ils ont commencé eux-mêmes par « squatter », n’attendant pas grand chose, sinon le pire, de la part des collectivités. Qu’il s’agisse de création pure ou d’émulation collective, les artistes ont besoin d’espace ; parfois : des autres. On imagine aisément, pour un décorateur de théâtre ou un performer pyrotechnicien, qu’une salle de bain ne soit pas suffisante pour travailler. Et puis nos deux larrons souhaiteront partager, à l’occasion, le même espace de création : pour faire exploser le décor, par exemple, quand Julio et Romette, à la dernière scène, (se) finiront ensemble…
Seul problème : dans les grandes villes, l’espace se raréfie et se monnaie cher, ce qui explique d’ailleurs que la géographie artistique se soit toujours déplacée avec la « gentrification » (l’embourgeoisement) des quartiers. Ici, New York. Vous connaissiez Manhattan ? Chelsea, Soho, puis East Village ? Bienvenue, aujourd’hui, dans les entrepôts de Brooklyn ! Vous rêviez de peinture dans un ancien atelier textile des Pentes de la Croix-Rousse, à Lyon ? Dîtes-vous que les amateurs de lofts ont, outre l’espace idéal, une arme implacable : l’argent.
De l’ouvrier à l’œuvrier : Virginie Foucault, étudiante à tête chercheuse, a joliment résumé ce phénomène né dans les années soixantedix, dans plusieurs villes d’Europe (Amsterdam, Bruxelles, Berlin) Etre ensemble, ne pas s’exhiler, avoir une liberté artistique qui puisse être gratuite : depuis une trentaine d’années, les artistes ont pris le chemin des usines. De l’ouvrier à l’œuvrier : Virginie Foucault, étudiante à tête chercheuse, a joliment résumé ce phénomène né dans les années soixantedix, dans plusieurs villes d’Europe (Amsterdam, Bruxelles, Berlin). A Vincennes, près de Paris, le théâtre du Soleil d’Ariane Mouckine occupait, dès cette époque, La Cartoucherie, une ancienne fabrique d’armements. Dans les années quatrevingt, Le Confort Moderne s’installe, à Poitiers, dans un entrepôt d’électro-ménagers. A Grenoble, le 102 investit une ancienne cartonnerie. Etc. Le phénomène grandit, grandit, partout en France.
DOSSIER_LES ANNÉES FRICHES 15
Fermée au mois d’août dernier, la friche Artamis (25 000 m2 d’anciens services industriels) était occupée depuis 1996.
Artfactories, « plateforme internationale de ressources pour les lieux et les projets culturels de créativité artistique et sociale » recense aujourd’hui plus de 90 friches. Devant l’intérêt des artistes, des médias et du public, le ministère de la culture commande un rapport, en 2001, à Fabrice Lextrait, ancien administrateur de la friche Belle de mai, à Marseille. Il préconise l’accompagnement de ces initiatives qui jouent « un rôle majeur (…) dans l’émergence des pratiques artistiques ». Les « friches, laboratoires, fabriques, squats » ou autres « projets pluridisciplinaires » forment désormais les « nouveaux territoires de l’art ».
Elle abritait entre 200 et 300 artistes et pas moins de cinq salles de concert. Sur le web, les « pour » et les « contre » s’agitent : à quelques minutes de là, l’Usine résiste...
Culture sur champ de ruines
Grand terrain de jeu industriel, la région RA, que l’on a coutume d’étendre culturellement jusqu’à Genève, a ses « friches culturelles » : dans la métropole suisse (L’Usine, Artamis), à Grenoble (Le 102, Le Brise Glace), à Lyon-Villeurbanne (RVI, Grrrnd Zero, En Cours, Ateliers Frappaz), dans la Loire (La Fabrique à AndrézieuxBouthon, Mavilor à Lorette). Malgré les ressemblances, ces lieux sont relativement différents. Espaces de diffusion (salles de concerts, lieux d’exposition) ou lieux de production (studios d’enregistrement, salles de répétition). Pluridisciplinarité contre « spécialité » artistique (théâtre à La Fabrique, musique à Grrrnd Zero). Ateliers de travail, ou résidences à vivre. Squats qui restent des squats (l’ancien Mandrak, à Grenoble) ; occupations « réglementées ». Autofinancement (billetterie, café-resto, cotisations) ou projets subventionnés… Depuis 1989, l’Usine est un lieu emblématique de la culture « alternative » genevoise. A l’origine : un collectif d’artistes, « Etats d’Urgence », qui investit, sans ironie, une ancienne usine de dégrossissage d’or. En 1989, les lieux sont « mis à leur disposition », gratuitement. L’Usine peut alors accueillir : du public (salle de concert, théâtre, café-resto, magasin de disque, et même un coiffeur), des espaces de création (ateliers d’archi, studio d’enregistrement) et à peu près toutes les « muses » qui n’existaient pas encore du temps de Platon : cinéma, graphisme, sérigraphie, photo, stylisme, fabrique de costumes, etc. Aujourd’hui, l’Usine est toujours prêtée gratuitement, à travers une convention conclue tous les cinq ans. La municipalité règle même les factures d’eau et d’électricité. Le reste est payé par les cotisations des « œuvriers », la billetterie des spectacles et les recettes du café. L’autogestion fonctionne, ou « résiste » (c’est selon), quand, à quelques mètres de là, la friche Artamis vient d’être
fermée pour cause de pollution aux hydrocarbures, ou autres substances illicites. D’Artamis à RVI, à Lyon, la fermeture d’une friche est un glas, qui sonne parfois. Il y a les problèmes de sécurité et d’insalubrité. L’appétit, dans l’estomac des villes, des promoteurs privés. Ou le dessein d’un grand projet urbain. A Grenoble, en 2004, on décida par exemple de transformer la friche Bouchayer, occupée, depuis des années, par des artistes « squatteurs », en un vaste ensemble de logements, de commerces et surtout de bureaux. Ailleurs, cela se passe autrement. A Marseille, par exemple, la Belle de Mai est totalement intégrée au réaménagement de son quartier. A Villeurbanne, le collectif Komplex Kapharnaum ne s’appelle pas encore « Carré de soie », un des chantiers majeurs du Grand Lyon, mais fait déjà partie des plans. Les élus ont compris que les friches répondaient à une autre demande que celle des artistes : l’intérêt du public.
Cas social
Pour Philippe Foulquié, directeur de la Belle de Mai, les friches forment une nouvelle époque culturelle, succédant à la culture « militante » des MJC et à la culture « instituante » des grands événements et des musées. Les artistes auraient pris l’initiative pour créer, diffuser leurs œuvres et organiser la rencontre (en direct) avec le public. Quand l’ancien squat Grrrnd Zero obtient un espace à Gerland, c’est pour diffuser (avec le Rail Théâtre de Vaise) un genre musical, le rock indé qui, ailleurs, se raréfie. Quand CFA-RVI parle de « maelström », c’est pour caractériser, au-delà de la performance artistique, toutes les formes de « rencontres » avec les habitants du quartier : repas de voisinage, création d’un jardin « partagé », sur le parking, parce que la friche, lieu artistique, est d’abord un « lieu de vie sociale et d’échanges ». À Andrézieux, La Fabrique propose des actions de sensibilisation scolaire et péri-scolaire.
Depuis 2002, des artistes occupent, à Lyon, l’ancienne usine de Renault Véhicules Industriels (RVI), dans le quartier Monplaisir : local de répétition théâtrale, studios de musique, entraînement d’un acrobate, tournage de courtsmétrages, construction de décors, artistes plastiques, numériques, « de rue », etc. Seule inconnue : l’avenir de la friche, après décembre 2009...
Que va devenir la friche RVI ? La plus grande friche culturelle de Lyon (34 000 m2) doit faire face aux projets de la ville, comme nous l’explique Céline, un jour d’ouverture exceptionnelle au public. Au printemps 2002, une compagnie de danse s’installe dans l’ancienne usine Renault pour préparer la Biennale. A l’issue du festival, quelques artistes décident de rester. Ils s’organisent. Le collectif autogéré CFA-RVI rassemble les 5 groupes « gestionnaires » des espaces (KaryBD, No Mad, Réservoir, Reso, Vaca Loca) et conclut, en juillet 2004, une convention d’occupation temporaire, valable 10 ans, renouvelable chaque année. Mais aujourd’hui, la ville a d’autres projets : une école, un parc, un centre de formation. CFA-RVI vient de lui proposer de continuer à entretenir une partie du site (17 000 m2), après décembre 2009. D’autres lieux circulent déjà, pour installer les artistes : dans les entrepôts Sernam (Jean Macé), sur le Marché de Gros (Perrache), et en périphérie, à Givors ou à Grigny. « Nous sommes un peu dans le flou ». Et ce n’est pas seulement artistique…
DOSSIER_LES ANNÉES FRICHES 16
Occupés depuis 2003, les Ateliers Frappaz sont les anciens « ateliers municipaux » (4 500m2) de Villeurbanne.
Quant aux Ateliers Frappaz, ils forment la caution « pas pareil » de Villeurbanne et un « lieu d’action culturelle, auprès de la population ». Les habitants sont directement impliqués dans les activités de création, en particulier lors de préparation du festival « Les Invites ». Les friches remplissent les vides que les lieux culturels « classiques » ont laissé. La démocratisation culturelle passerait, aujourd’hui, par la proximité et la participation, quand les politiques publiques, en la matière, regardent au loin : l’horizon. Prenons l’exemple, en tant que lieux de diffusion, des grands musées en
Les artistes ont obtenu une «mise à disposition gracieuse» des lieux, ainsi que des financements. Ils remplissent trois types d’actions: organiser, sur le plan artistique, le festival «Les Invit»; accueillir des artistes résidents ; agir, en tant que lieu culturel, auprès des habitants... A l’instar des Ateliers, les friches culturelles participent à la dimension sociale de l’art. Photos : Julien Daviron
construction. Quand l’on s’agite, sur le toit de Beaubourg, pour l’annexe du Centre d’art moderne de Metz (2009) ou, sous la Pyramide du Louvre, pour le Louvre 2 (promis à Lens, en 2011), les deux villes ne s’en cachent pas : destinations touristiques limitées, elles comptent bien sur leurs musées pour y remédier. Le miracle Bilbao traîne dans tous les esprits. Construit en 1997, dans une ville qui avait elle-même des allures de « ruine urbaine », le musée Guggenheim attire plus d’un million de touristes chaque année et a « fait énormément pour le renouveau et la notoriété de la ville » (NY Times, 2007). L’architecture, bien-sûr, y est pour beaucoup. D’ailleurs, quand on a fait 923 bornes pour se « taper » les robes d’Armani, on se satisfait de voir, en vrai, l’œuvre de Franck Gehry. De Metz à Lyon (La Confluence), en passant par Paris, les recettes sont les mêmes : un monument qui mérite, quoi qu’on y mette dedans, le déplacement. Rien d’étonnant à ce que Sophie Cahon, dans Télérama, nous annonce que le Musée du Quai Branly, à Paris, connu dans le monde entier pour son « drôle de bâtiment en forme d’insecte » se « préoccupe enfin du public ». Cela signifie, dans un esprit bien tourné, qu’il ne le faisait pas avant. Cet exemple, parmi d’autres, permet d’opposer ces musées et les « nouveaux territoires de l’art ». Dynamique touristique contre proximité socialisante. Constructions monumentales contre reconversion d’un patrimoine. Prime au contenant, primauté du contenu. La « nouvelle approche de l’art » proposée dans les friches serait davantage qu’une suite logique à la culture « instituante » : c’est un avion, à réaction. L’important n’est pas la chute puisque le phénomène est un vol sans fin. C’était écrit, à Grenoble, dans le hall du Brise-Glace : « Echapper aux pouvoirs… d’autres apparaissent. Echapper aux territoires… d’autres apparaissent ».
Bagels, Salades, Tartines, Jus de fruits, etc. Sur place, À emporter, Non stop.
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la demeure du chaos Générateur d’art en expansion constante, La Demeure du Chaos est une œuvre ouverte anachronique. Une expérience artistique et ésotérique majeure, en résonance à l’attirance-répulsion d’un chaos contemporain. Texte: J. Tourette Illustration : S. Bournel
Vente de matériel hydroponique Engrais bio Vente d’orchidées et plantes carnivores Devis personnalisé
Horaires d’ouverture Du mardi au samedi NON STOP 11H30 à 19H00
16 rue Sébastien Gryphe 69007 Lyon T&F: 04 37 28 50 74 / @: hydrokult@hotmail.fr
+ d’Infos La Demeure du Chaos Domaine de la Source Saint-Romain-au-Montd’Or www.demeureduchaos.org La Demeure du Chaos Catalogue raisonné Tome I Editions Musée de l’Organe 1 280 pages 2 500 œuvres 10 euros
aaaaaaa Le chaos n’est pas le désordre. Sous l’agencement apparemment confus des éléments résident des principes, des lois qui enclenchent des processus. Mais à la différence des mécanismes ordonnés, ses résultats sont imprévisibles et la dimension qu’ils peuvent prendre échappe à la spéculation. Parce qu’il auto-génère ses codes, parce qu’il s’alimente de chaque phénomène accidentel, ses œuvres inattendues surgissent selon une logique incontrôlable. Il est le processus-même de création. Si la Demeure du Chaos apparaît à l’œil distrait comme l’agonie programmée d’une bâtisse bourgeoise en pierres dorées, un amassement confus d’horreur, un anachronisme improbable, sa logique rigoureuse suit elle aussi un plan déterminé. Certes, c’est un montre, au sens de la démesure, de l’étrangeté, de l’inconnu. Attirance-répulsion. Un Léviathan auquel son architecte, Thierry Ehrmann, substituera « L’Esprit de la Salamandre ». Expérimentation esthétique et philosophique inégalée, sa reconstruction est inspirée des Demeures philosophales de Fulcanelli. Où il est question d’alchimie, de transmutation, elle est pensée à la fois comme Materia Prima et pierre philosophale. Matérialisation d’œuvres monumentales imaginées par son créateur, la Demeure est dédiée à l’exercice de l’art et à l’interrogation sur notre siècle. Investie pierre par pierre par des centaines d’artistes, il n’est
pas un espace qui n’ait été esthétisé. Plus de 2 700 œuvres, comme miroir de notre époque somptueuse et tragique.
« Quand tu verras la noirceur, réjouis-toi car c’est le début de l’œuvre » Jugé fou ou génial – les deux sont synonymes – Thierry Erhmann a crée une maisonmusée. A la manière de Des Esseintes, le protagoniste d’A rebours de Huysmans, qui s’était retiré du monde pour faire de son manoir un temple de l’art décadent, où chaque pièce reflétait cette touche symboliste si particulière, ce nouveau personnage s’est entouré d’œuvres-témoins de la Décadence moderne. Mais en s’avançant bien plus loin que le dandy, modelant sa demeure en œuvre ouverte où les murs et l’enceinte font partie intégrante du fait artistique. Les limites n’existent pas. Le processus de création est en perpétuelle progression. Peut-être ne lui reste-t-il, pour parachever l’Œuvre, qu’à dépasser l’artiste et devenir son propre artefact. Qui sait ? On a pu dire, en parodiant Dante, « vous qui entrez, laissez toute espérance ». Si on fait référence à la quantité incroyable de productions artistiques qu’a inspiré l’épigraphe de la Porte de l’Enfer, le parallèle est pertinent. Mais à la lettre, la Demeure du Chaos reflète précisément l’inverse. Elle est le royaume des possibles.
REVUE DE PRESSE 21
le sens de la vie Penser aux anciens, divertir les nouveaux : dans la région, ça se fait dans les journaux. Puisqu’il y a un sens à la vie, commençons par les premiers servis.
Texte: G. Viry
Sources:
“«Dérapage» sadomasochiste : prison ferme pour un ex-président d’université”, Paris Match, 28/5 ; Sophie Bourdais, “Annecy, ses projections de courts-métrages et son… Festivalier”, Télérama, 12/6 ; Camille Lemoine, “35 universités escroqueraient les étudiants”, L’Express, 23/7 ; Cordélia Bonal, “L’Unef épingle 34 universités pour «frais d’inscription illégaux»”, Liberation. fr,23/7 ; Sophie Bourdais,“L’Inde, invitée d’honneur du 32e Festival du film d’animation d’Annecy”, Télérama, 31/7 ; Sophie Bourdais, “Annecy en pleine “bollymation”, Télérama, 31/7 ;
aaaaaaa Canicule ou pas, cet été, Grenoble avait tout préparé. Le Figaro s’intéresse aux « gérontechnologies », développées dans la ville, qui permettent de suivre « la mobilité des personnes âgées ». « Les seniors servent de cobayes », comme Mauricette, 83 ans, mieux « surveillée qu’un repenti mafieux », dans « un appartement du futur », truffé de « capteurs à infrarouge ». Le labo a développé d’autres outils: des « microphones capables de détecter un mot-clé » (“au secours”), ou des « mouchards », sur le réfrigérateur, pour « suivre le rythme des repas ». Et si Mauricette veut aller danser, elle pourra emprunter « le capteur embarqué, (…) détecteur de chutes ». Une mauvaise passe ? Robert, retraité lyonnais de 63 ans, a un autre type de déhanché : « la marche rapide ». A l’occasion des JO, il s’est enquillé 14 000 km (un Saint-Genis Laval-Pékin), pour « délivrer un message de paix ». Son sponsor, Véolia, n’a pas forcé sur les capteurs: « le coureur a effectué son périple sans aucune assistance ». Il est arrivé à Pékin début août après « un an et dix huit jours d’efforts ». Ce fut sa « plus belle aventure » mais « pas son premier exploit ». Et dire que tout cela a commencé, à 30 ans, quand « il a arrêté de fumer ». Le sens de la vie ?
Hier encore, j’avais 20 anS A Genève, les mouchards sur les frigos
permettraient de « capter » les jeunes qui les remplissent de Malibu coco. Le Monde s’intéresse aux « bottelones », « rassemblements spontanés de jeunes » pour « une consommation non modérée d’alcool, à moindre frais ». Le phénomène est né dans les années 90, en Espagne, et « a fait irruption, cet été », en Suisse. Le 22 août, par exemple, le Parc des Bastions, à Genève, accueillait plus de 400 jeunes pour une beuverie géante. Pourtant « de tradition libérale », pronant « la tolérance et l’organisation », la municipalité a du mal à avaler. Pas Yvan, aide-pharmacien de 24 ans, juste déçu qu’il y ait eu trois fois moins de monde ce soir-là que le mois précédent (« c’était la folie ! »). En Espagne, devant l’ampleur du phénomène, « une loi anti-bottelon a été adoptée ». Si tel était le cas en Suisse, Raphael, l’étudiant « qui avait lancé l’invitation sur Facebook », aurait la solution : donner rendez-vous pour « un limonadon » ou un « pique-nique ». Et si ça ne marche pas, encore pourra-t-on se demander, pour élever le débat, si les jeunes sont réellement protégés par la loi. Rien n’est moins sûr, en Rhône-Alpes, quand l’on voit les interprétations que font les universités des droits d’inscription. Selon l’UNEF, 40 % des fac « escroquent les étudiants » (L’Express) et « six mauvais élèves » (Libé) demandent « des droits complémentaires dépassant 1 000 euros ». Dans la liste figurent Lyon 3 (certains masters peuvent « coûter » , selon l’UNEF, jusqu’à 7500 euros), Chambéry et Grenoble 2.
Grenoble 1 n’y est pas, mais a mieux que cela : un ancien Président, qui s’applique à lui-même « certains frais illégaux », en particulier une relation sado-masochiste « monnayée ». Il a été récemment condamné pour « proxénétisme et abus de faiblesse », ce que justifie le procureur, dans Paris Match : « Nous ne faisons pas le procès du sado-masochisme. Il s’agit du dérapage du sado-masochisme. » Hier encore, les dérapages, ça se passait à vélo, et les coups, sous le préau...
Avant hier : c’était comment ? A l’occasion de la sortie de son 12e album (1), le dessinateur genevois Zep explique d’où vient son inspiration : des épisodes de sa vie. Il y a « Nadia-du-livre », la fille dont il « était amoureux » petit, mais aussi toutes les « erreurs de compréhension », qu’il a eut, enfant : quand on parlait de « maniaques aux sorties des écoles, qui pouvaient kidnapper les enfants pour des “jeux sexuels”, (...) je pensais qu’on allait devoir jouer au foot tout nus ! ». Dans les cours de récré, c’est toujours la teuf à Titeuf. A la télé, ça boom aussi. Mais d’autres dessins animés préparent également leur rentrée. Télérama a consacré cet été un vaste dossier au Festival international du film d’animation d’Annecy. Au sommaire: le portrait-robot du festivalier (« une bande sonore à lui tout seul, (…) qui chante le générique en chœur et hurle “le lapin !” dès qu’il aperçoit de grandes oreilles ») ; l’interview de Serge Bromberg, directeur artistique, sur l’émergence de l’animation indienne (« rappelez-vous cette animation dite “à trois sous”, qui venait du Japon (…) C’était la face émergée d’un iceberg passionnant (…) nous sommes à la veille d’une déferlante du même genre ») ; des extraits de films et l’extraction des tendances. Le magazine s’intéresse,
par exemple, à la diffusion « de messages d’intérêt public ». Eloignez, ou approchez les enfants, devant « ce spot qui met en scène le suicide d’un fœtus in utero pour dénoncer les avortements sélectifs » ou ce film musical « pédago-émouvant, (…) qui dénonce les torts infligés à la Mère-Terre par la pollution ». Plus légers, Télérama évoque aussi les « Yaourts mystiques », de Sylvie Guérard, ou « l’existence atroce d’un yaourt dans un réfrigérateur » en pâte-à-modeler (« une vie d’attente dans la nuit, tourmentée par la crainte de se périmer »). L’hebdo a également apprécié « la Révolution des crabes » d’Arthur de Pins, « fable cocasse sur le destin tragique de crustacés incapables de se déplacer autrement que de côté ». Ca plaira aux enfants et peut-être même à Mauricette, devant son « arsenal technologique »: ça « clignote parfois, je ne sais même pas pourquoi. ». Notre amie a tout compris: les dessins, c’est comme la vie, ça s’enchaîne très vite…
Marc Belpois, “Cinécinéma Famiz. Une savoureuse programmation à l’occasion du festival d’Annecy.”, Télérama, 31/7 ; “Parti de Lyon à pied, il sera à Pékin pour la cérémonie d’ouverture des JO”, Le Point/AFP, 13/8 ; François Lestavel, “Rentrée des classes pour Titeuf”, Paris Match, 13/8; Agnès Leclair, “Des personnes âgées testent la maison du futur”, Le Figaro, 22/08 ; Agathe Duparc,“Les «bottelones», beuveries publiques entre jeunes, inquiètent la Suisse”, Le Monde, 25/8. (1) Le Sens de la vie, Éditions Glénat
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Raconter Bogotá
Colombie / Nicolás Rodríguez Galvis
+ d’infos : « Espacio de cuenteros » Tous les dimanches de 15h à 18h Place centrale d’Usaquén Carrera 6 # 119-24 Bogotá
Bogotá Capitale de la Colombie Dpt: Cundinamarca Coordonnées : Latitude: 4º 39’ Nord Longitude 74° 3’ Ouest Superficie : 1 732 km² Altitude : 2 640 m Population : 6 778 691 habitant Densité : 3 912 hab/km² Date de Fondation : 6 août 1538
a La place centrale du quartier d’Usaquén, à Bogotá, voit tous les dimanches aprèsmidi des centaines de personnes qui vont écouter pendant quelques heures ce qu’une poignée d’hommes ont à dire. Ces hommes parlent à tour de rôle, font des gestes grandiloquents, et avec des belles et puissantes voix réussissent à captiver l’attention de tous ceux qui acceptent de s’asseoir par terre. Ces séances finissent par des vagues d’applaudissements. Parfois même, les gens du public acceptent d’ouvrir timidement leurs portefeuilles pour leur laisser un ou deux billets. Ces hommes ne sont pas des politiciens ni des religieux. Ce sont des « cuenteros », des raconteurs. Depuis une dizaine d’années, la place d’Usaquén permet aux gens qui partagent le goût réciproque de raconter et d’écouter des histoires de se retrouver. Une fois par semaine, l’élan originel de la littérature, qui trouve ses racines dans l’oralité, incite des inconnus à écouter quelqu’un qui ne sort pas d’un écran de télévision. Si les
Anciens racontaient les aventures de leurs compatriotes autour du feu, les cuenteros de Bogotá racontent aujourd’hui les aventures tragicomiques des Colombiens autour d’un chapeau qui attend quelques pièces. L’objectif des histoires est toujours le même : partager des inquiétudes sur la vie à travers la beauté des mots. L’art de raconter trouve désormais à Bogotá une petite place qui s’étend à d’autres lieux publics. Les raconteurs partagent leur lieu de présentation avec des musiciens et d’artistes de rue, qui prennent, eux aussi, petit à petit, plus d’ampleur. Les gens qui suivent ce type de spectacles urbains ouverts à tous ne sont pas dupes. Ils savent qu’en partageant ces expressions culturelles ils créent une véritable culture citoyenne. Ils savent aussi qu’à n’importe quel moment, une de ces histoires, une de ces chansons, un de ces tours de magie peut ressembler prodigieusement à un message dans une bouteille.
GLOBE 25
Východoslovenská Galéria
quartier gazi
Košice_Slovaquie / Janka Ballova
Alexandre Orion
Gwacheon HanMadang Festival
Séoul_Corée du Sud / Élodie Trias
Curtocircuito Alexandre Born in a taxi
Santiago de Compostela_Espagne / J. Tourette
Melbourne_Australie / J. Martinez
Athènes_Grèce / Yannis Tsikalakis
São Polo_Brésil / Jorge Do Santos
Marseille, capitale de la culture 2013, partagera ce statut avec la ville Slovaque de Košice, élue depuis décembre 2007. Historiquement bridée sous l’empire Austro-hongrois, puis par les vingt années de Normalisation, l’identité culturelle Slovaque fait depuis preuve dans tous les domaines artistiques d’un dynamisme explosif. 2e plus grande ville du pays et capitale régionale de l’Est, Košice est au croisement d’influences venues d’Autriche et de République Tchèque bien entendu, mais aussi de Hongrie, d’Ukraine ou de Pologne. Inaugurée en 1951, la Východoslovenská Galéria fut d’abord exclusivement consacrée aux artistes locaux (fait unique en Slovaquie), avant de s’ouvrir au national. Et si traditionnellement le courant des Beaux-Arts est particulièrement bien représenté dans le pays, le lieu est devenu depuis une référence pour qui souhaite découvrir les artistes slovaques émergents. Photo, peinture ou infographie, on peut ainsi trouver les travaux des très jeunes Matúš Lányi (www.lanyi.euweb.cz), Kamil Kozub, Boris Vaitovi (www.obris.sk) ou Vlasta Žáková (voir sa page sur http://priestor.crazycurators.org). A noter : l’entrée vous coûtera au mieux 1,30 euros. + d’infos Východoslovenská galéria Hlavna 27, 040 01 Košice Tél > +421 (0) 55 622 66 67
Né en 1979 à São Polo, Alexandre Orion est à la fois graffiti artiste, illustrateur pour de nombreuses publications brésiliennes, et photographe autodidacte. Se définissant lui-même comme un artiste visuel, il joue avec les représentations et les perceptions de l’œuvre artistique. 2 projets majeurs ont ainsi marqué les esprits ces dernières années. En 2006, son œuvre intitulée Metabiotics présente l’interaction entre peinture et photo. Des personnages graffés sur poster dans des attitudes ou positions bien particulières sont ensuite placardés à certains endroits de la ville. Ne reste plus que l’élément fortuit (un badaud, une moto qui passe…) qui donnera vie à une photographie, image instantanée d’une œuvre éphémère. Son 2e tour de force est d’avoir réalisé une grandiose fresque murale, sans peinture… Il a en effet simplement joué avec la couche de crasse du mur d’un tunnel routier de São Paulo, pour graffé un ossuaire de plusieurs dizaines de mètres de long. Et lancer du même coup le reverse graffiti… + d’infos www.alexandreorion.com
Les maisons closes du quartier de Gazi à Athènes ont laissé place à des bars et cafés « tendance ». Les jeunes branchés y sirotent leur « cappuccino freddo » l’après midi et leur mojito le soir. L’usine à gaz d’éclairage qui a donné son nom au quartier s’est transformée en Technopolis : un complexe artistique autour duquel s’est développée une effervescence culturelle attirant ce qui se fait de plus créatif dans la ville. L’équipe RE:OKSIS, composée de jeunes graphistes et spécialistes en animation a trouvé domicile au sein du K44. Cet espace multiple outre un bar-lounge / salle de projection, abrite dans son openspace à l’étage un ensemble de jeunes structures qui montent. « En Grèce les gens commencent à peine à réaliser la plus-value que peut apporter un design graphique de qualité, ce qui est à la fois source d’opportunités et de difficultés pour imposer son point de vue », témoigne Jonas qui a commencé sa carrière de graphiste à Paris et dit s’être installé avec ses collègues à Gazi « avant que ça devienne branché et donc plus cher ».
Dans la banlieue de Séoul, HanMadang Festival est l’événement incontournable de théâtre de rue. Tout comme les festivals d’Aurillac ou de Chalon en France, il est à présent devenu le symbole de sa ville : Gwacheon. Déjà à l’origine, en 1997, HanMadang détonait par sa programmation riche et ouverte sur l’international. Au fil des années, l’événement est devenu la référence locale, proposant d’audacieuses créations de théâtre et de cirque, en provenance de Corée ou d’ailleurs. Le festival a permis à sa ville de développer des échanges culturels internationaux de qualité et ainsi, de se forger une image de créativité culturelle et artistique. Dans toute la ville, des grandes places aux moindres petites ruelles, de nombreuses formes artistiques sont proposées : installations, performances, musique, théâtre, lectures. Du 23 au 28 septembre 2008, la programmation de la douzième édition propose entre autres deux créations des compagnies françaises : Generik Vapeur et Ex Nihilo Danse. Haut lieu de transversalité artistique, HanMadang signifie « l’endroit où tout le monde se rencontre », et on comprend mieux pourquoi.
Installés à Melbourne, Australie, les quatre comédiens de la compagnie Born in a taxi proposent par leurs différentes influences, un travail singulier, très visuel et bien souvent comique. Depuis 1999, la compagnie est résidente du Theatreworks, situé dans le quartier pittoresque, intello et artistique de St-Kilda de Melbourne. Le Theatreworks est depuis 25 ans le laboratoire de création théâtrale contemporaine pour la communauté artistique de la ville. La compagnie Born in a taxi y a produit de nombreux spectacles à la fois absurdes, comiques et menés par la performance physique. Ils se produisent également lors de festivals de théâtre de rue en Australie ou dans différents lieux du globe. Leur travail physique et non-verbal est issu de diverses influences : danse, théâtre, mime, cirque et surtout techniques d’improvisation, qui leur permettent de mettre en avant l’intuitif, l’émotion et l’inconscient. Leurs créations sont le reflet d’un univers innovant, imaginatif, totalement imprévisible et absurdement comique.
+ d’infos K44 : 44 Konstatinoupoleos street 10676, Gazi, Athènes. Metro Ligne 1, station Keramikos www.k44.gr /www.oksis.net/www. glassroom.net/www.charliemakkos.com
+ d’infos HanMadang Festival 12e édition, 23 au 28 septembre 2008 Gwacheon – Gyeonggi-do Corée du Sud www.gcfest.or.kr
+ d’infos Compagnie Born in a taxi 14 Acland Street [cnr of St Leonards Ave] St-Kilda VIC 3182, Australie www.borninataxi.com.au borninataxi@yahoo.com
Si la ville galicienne de Santiago de Compostela (francisée Saint-Jacquesde-Compostelle), doit sa renommée à un pèlerinage célèbre et à un coquillage, elle est également en train de se forger une réputation incontournable dans le domaine cinématographique. En quatre années seulement, Curtocircuito, son Festival de courts-métrages, est parvenu à acquérir une notoriété internationale et attiser la convoitise des professionnels, notamment avec un Marché du Court de grande qualité. Pour cette 5e édition, 93 pays ont proposé leur participation, totalisant 2 647 films candidats. Un nombre record, qui a dû entraîner grands débats et nuits blanches pour l’équipe du festival, car seulement 147 films pouvaient être retenus en compétition. Selon Tim Redford, directeur du festival : « Si 2007 a été le point de bascule qui a donné une envergure mondiale à Curtocircuito (avec une progression de 460 % des propositions de films étrangers), l’édition 2008 a confirmé cette belle impulsion et s’est montrée à la hauteur de nos espérances en termes de qualité cinématographique. » Courtocircuito, c’est en Galice, du 17 au 24 octobre. Un choix d’images mobiles pour un été indien. + d’infos Curtocircuito Festival international de courts-métrages Saint-Jacques-de-Compostelle, Galice, Espagne 17/10 au 24/10 www.curtocircuito.org
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¤Pages Blanches n°22 Ouverture
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7 péchés capitaux
avarice
gourmandise
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orgueil
paresse
envie
luxure Etudes et variations pour 7 tablettes de chocolat par PITAYA design Biennale Internationale du design de St-Etienne 2008
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¤Pages Blanches Kiblind n°22 Martin Kollar, Brno CZ, série Nothing Special, 2003. Galerie Domus & Hall des Humanités Lyon Septembre de la Photographie (www.9ph.fr) Nathalie Mohadjer, Un chien sauvage venant d’être abattu, camp de réfugiés Grab Potog, série Blood+Honey, 2004. Goethe Institut Lyon Septembre de la Photographie (www.9ph.fr) Vesselina Nikolaeva, Sans titre, série School nr. 7, 2005. IUFM Confluences Lyon Septembre de la Photographie (www.9ph.fr) Tereza Vlckova, Two, 2007-2008 Bibliothèque du 1er et MAPRA Lyon Septembre de la Photographie (www.9ph.fr) Antoine Néron-Bancel a.neronb@hotmail.fr Exposition itinérante L’Original s’Affiche 08 Du 1er octobre au 06 décembre Consultation et vote sur www.loriginal-festival. com et dans les différents lieux d’expositions. (liste disponible sur le même site Internet) Pitaya Design Biennale Internationale du Design de Saint-Étienne Du 15 au 30 novembre 2008 www.citedudesign.com
PRINT 45
Super revue créée en mai 2006 par les Superscript, jeune et talentueux studio graphique lyonnais, Ink questionne l’univers du design graphique et la typographie, oscillant entre enjeux théoriques et expérimentations artistiques. Ink, une revue chic pas seulement pour le geek. Texte: J. Martinez Illustration : Visuel tiré de la couverture de Ink n°3 (mai 2008) réalisé par Superscript2
aaaa À l’origine de la revue typographique Ink, Pierre² Delmas Bouly et Patrick² Lallemand, deux jeunes passionnés de typo fraîchement sortis de l’école régionale des Beaux-Arts de Valence en 2006. Rencontrés sur les bancs de l’école, les deux garçons se trouvent immédiatement des affinités artistiques et décident de créer, dès la sonnerie finale retentie, Superscript². Ce studio de création permet aux deux artistes d’investir différents champs du design graphique : le multimédia, la création numérique, les installations interactives, l’édition et la typographie. Lancé en mai 2006, Ink sera ainsi l’une des premières réalisations du tout beau, tout nouveau Superscript².
L’encre est jetée
Dés le numéro zéro concocté avec le soutien logistique de l’École des Beaux-Arts, l’objectif est clair pour les Superscript² : Ink sera un fanzine biannuel, thématique et participatif. Le tout centré sur le design graphique, entre questionnements théoriques et expérimentations graphiques. Le numéro zéro traitera donc de la
lisibilité du texte et des expériences de lecture. Sept participants apporteront leur réflexion sur cette thématique, et cette première édition fera l’objet d’un lancement le week-end d’ouverture du Festival international de l’affiche et des arts graphiques de Chaumont, au salon de la petite édition. Imprimé à 120 exemplaires et bénéficiant d’un accueil enthousiaste du côté des professionnels, le numéro 0 est immédiatement épuisé. Avec les fonds collectés par les ventes, le binôme réinvestit immédiatement dans un retirage. Ré-épuisé. Tirés à 400 exemplaires, les numéros un, deux et trois (paru en mai 08), vendus dans quelques librairies triées sur le volet, ont subi le même sort : sold out. En érigeant comme principe financier « l’autofinancement » et en réinvestissant systématiquement les gains issus des ventes dans le prochain opus de la revue, les Superscript² ont pu augmenter le tirage (500 exemplaires prévus pour le numéro 4) et améliorer la qualité du support (64
pages dorénavant). La caractéristique principale d’Ink est son fonctionnement participatif. En dehors de la direction artistique, les Superscript² s’attachent à circonscrire un champs de recherche en lien avec le graphisme. Ils thématisent en conséquence chacun des numéros de la revue et lancent un appel à
« Cette publication ambitionne d’être un espace d’échange, de partage, de confrontation et veut offrir ainsi une approche plurielle du design graphique, à la fois visuelle et théorique. » contributions aux acteurs du design graphique (professionnel, étudiants, théoriciens, journalistes, etc.). La revue est ainsi exclusivement constituée de featuring. La
thématique choisie pour les trois premiers numéros, « mise en page et perception », fut introduite dans le n°1. Le n°2 s’attacha à installer le concept de « grille » comme outil d’analyse de la structuration (textuelle, graphique, etc.). Enfin, le n°3, sorti en mai dernier, présenta une approche plus numérique et posa la question plus large de la « démocratisation typographique » via l’utilisation des polices systèmes. Ok. Normalement, votre cortex pariétal doit commencer à se fissurer et votre cerveau fait des nœuds. Mais Ink c’est aussi une façon ludique d’interroger l’univers du design graphique : un micro trottoir sur vos habitudes typographiques, une comparaison entre la méthode par division géométrique et le principe basket-ballien de l’attaque en triangle (cher aux Bulls, Phil Jackson, Michael Jordan et Scottie Pippen), des posters douteux, etc. Pour faire court, préparez-vous à rentrer en action… Le prochain numéro sort en novembre. Au fond, la forme.
+ d’infos : www.ink-magazine. com Points de vente : > LYON (69) Ouvir l’oeil / Librairie 6 rue des Capucins 69001 Lyon T. 04 78 27 69 29 > PARIS (75) Galerie Anatome 38 rue Sedaine 75011 Paris >VALENCE (26) Lux° / Scène nationale de Valence 36 boulevard du Général de Gaulle 26000 Valence Ink magazine : association loi 1901, revue créée par Superscript². Prix de vente : 6 euros. Prochain n° : novembre 2008
PRINT 47
Bottomless Belly Button Curtis
par Nicolas Courty/Librairie Expérience
On a dit d’Hubert Selby Jr, l’auteur de Last exit to Brooklin, qu’il écrivait du « Céline dégraissi ». On peut dire du jeune auteur Dominique Salon, publié aux éditions À plus d’un titre, qu’il écrit du « Selby dégraissi ». Pour preuve, Curtis, (très) court roman noir qui cueille son lecteur comme un uppercut à la mâchoire, avec une langue travaillée au plus près de l’os. Avec ce deuxième titre à son catalogue, la collection « À charge «, dirigée par Frédérick Houdaer tient toutes ses promesses. Ses ambitions ne sont pas minces (contrairement à ses deux premiers romans), puisqu’elle est dédiée à une littérature « noire, vibrante et contemporaine ». Enfin, un projet qui prend forme et redonne l’envie de croire en la chose écrite. Je voyais bien, j’étais connu dans le quartier avec mon Stetson vissé sur la tête. Un signe parce que larbin, jamais tu m’entends ? Dans la rue, les bars, les commerces, les gens du coin disaient « salut Curtis ». Jamais à poil. On me respectait du lundi au lundi. Curtis sur la route. Curtis sapé classe affaire. Curtis définitif. Un vrai black en somme. On me prenait pour un black. J’y croyais mon frère. C’était ça, la grande classe. Être black et faire péter le monde.
Il s’agit ici d’une histoire de famille : Les parents, après 40 ans de mariage décident de divorcer parce qu’ils « ne sont plus amoureux ». Ils annoncent cela naturellement à leurs trois enfants. Peter, le plus jeune fils, n’a pas l’air si concerné. Post-adolescent, fumeur de joints, il passe son temps à la plage avec sa nièce Jill, à nouer une idylle avec une mono de camp de vacances. Peter a, étrangement, une tête de grenouille. Il dira que ses parents l’ont toujours pris pour une grosse grenouille stupide... Des personnages finement campés, personnages pour lesquels l’empathie est forte sans qu’il ait eu besoin pour ça d’actions héroïques. Juste des personnes confrontées à une situation donnée dans le huis-clos de la maison familiale. Le dessin, noir et blanc comme il se doit pour une graphic novel de cette taille, est simple et efficace. Le style évoque les bons Chris Ware ou le talentueux Adrian Tomine. L’auteur, Dash Shaw, 25 ans, a déjà été nominé aux prestigieux Eisner award (l’équivalent des Oscars à Angoulême), il joue dans un groupe de rock et réalise des courts-métrages... Son éditeur français a déniché ce livre sur le stand Fantagraphics d’un festival indépendant à NY, a lu le livre dans l’avion du retour et a signé les droits dès l’atterrissage.
+ d’infos : Curtis de Dominique Salon Éditions À plus d’un titre collection À charge 50 pages / 7 euros http://aplus1titre.nerim.net http://houdaer.hautetfort.com
+ d’infos : Bottomless Belly Button (Nombril sans fond) de Dash Shaw Éditions Ca et Là parution 22 novembre 2008 720 pages / 30 euros
par Stanislas Lefort
Projet Burmada 2 par J. Tourette
Le Tigre
Back Cover
« Curieux magazine curieux ». Indépendant, généraliste et particulièrement pertinent, Le Tigre se veut doublement curieux : par ce qu’il est, et pour ceux qui le sont. Garanti sans pub, disponible en kiosque et librairie, une exquise découverte qui frappera les amoureux de belles lettres et les esthètes de Médan, tout autant par la rareté de son costume que pour l’acuité de son ironie. Décadent, au sens que lui donnait Péladan, Le Tigre se distingue par son éclectisme de fond et de forme : reportages d’écrivains, articles géopolitiques, pamphlets, dessins de presse, critiques de la consommation, etc., servis par une typographie originale à empattements d’époque, des fausses pubs à l’ancienne, du dessin et de la photo. On retiendra hors article le récurrent « Incroyable Almanach », regorgeant de savoirs utiles et futiles (savoir-vivre, en somme), le ton anachronique et visuellement efficace de l’Hippopotable, ou encore Ecce, le people vraiment mortel (Volume X). En un mot comme en cent : bravo. Et Le Tigre est feuillettable sur www.le-tigre.net.
Bon, pour faire simple, Back Cover, c’est tout comme Marie Louise mais avec un nom différent. D’ailleurs, sur le site de l’éditeur, ils sont même allés jusqu’à garder au mot près le même texte de présentation. Donc Back Cover n°1 (été 2008), c’est une revue semestrielle spécialisée dans le design graphique en forme de « tribune pour des personnalités de tous pays qui font ou analysent l’univers visuel dans lequel nous vivons. Back Cover n’est pas une revue d’actualité et ne présente pas de portfolios ». En fait, c’est comme Marie Louise, et ça, c’est très bien. La revue est toujours réalisée par les talentueux De Valence, studio graphique connu pour ses réalisations et ses précieuses collaborations en particulier dans le domaine culturel (divers travaux effectués pour Les Laboratoires d’Aubervilliers, le Palais de Tokyo, ou Mains d’Œuvres) ou de l’édition (Les Inrockuptibles, Double, etc.). Pointu mais passionnant. Et en plus, il y a de l’anglais dedans.
par J. Tourette
+ d’infos : Le Tigre / # XI Septembre-octobre 108 pages / 6,80 euros
par J. Martinez
+ d’infos : Back Cover design graphique, typographie, etc. graphic design, typography, etc. nº1, été/summer 2008, 60 p., 9,50€ Bilingual Français/English www.editions-b42.com/
« Nouvelle altitude, autre regard ». Une baseline plutôt évocatrice pour une revue dont le nom fait référence au Mont-Blanc. Évidemment, les puristes savoyards se sont insurgés sur la valeur « erronée » du pic (4807 m). Eh quoi ? 3 mètres au-dessus du toit de l’Europe, n’est-ce pas une bonne élévation pour un autre regard ? Ceci étant établi, 4810 propose depuis trois numéros trimestriels son point de vue sur les cultures et sociétés en Rhône-Alpes. La parole est donnée à ceux qui produisent, créent, expérimentent en région. Régional sans être « régionaliste », chaque numéro est basé sur une thématique (Identité, Révolution, Vision) qui trouve un sillon entre réflexions d’universitaires, chercheurs, acteurs du monde culturel ou associatif, et coups de projecteur sur des actions ou des expériences artistiques. Richement illustrée, joliment réalisée, la revue est aussi un support d’expression et de diffusion pour toutes formes de créations.
APPEL A CANDIDATURES : La Librairie Expérience invite les illustrateurs et scénaristes régionaux à participer au Projet Bermuda 2, qui paraîtra en juin 2009. Pour rappel, le Projet Bermuda est un recueil BD d’histoires plus ou moins courtes. D’où la référence au petit pantalon. Le premier volume, paru en juin 2007, recensait ainsi une cinquantaine d’artistes régionaux, pour un nombre presque équivalent de nouvelles dessinées. Côté facture, les éditeurs n’avaient pas lésiné sur l’élégance du support, chaque histoire faisant l’objet d’un mini-album, avec page de couverture et illustration. Une sorte de CV collectif de 320 pages, tiré à 2000 ex., offrant à certains leur première publication et une présence dans les bonnes librairies. Envoyez donc votre projet. Pas de contrainte de fond ou de forme, juste de qualité. Pré-projet à transmettre à la librairie (5 place Antonin Ponet - 69002 Lyon) ou par mail à lexperience@free. fr. Par pré-projet nous entendons : Une planche finalisée, le nombre de pages prévues, le story-board incluant les dialogues ou le scénario détaillé. Date limite de remise mi-novembre 2008.
+ d’infos : 4810 / #3 août-septembre-octobre Éditions Glénat 84 pages / 10 euros
+ d’infos : Le Projet Bermuda Éditions de la librairie Expérience 320 pages / 25 euros www.librairie-expérience.com
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par J. Tourette
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e d e r b m septe e i h p a r g la photo
eugneau Texte : M. Gu Fontain ux Ro ic Ér : Photo
Rentrée des classes, cartables Tann’s, gomme Maped et photographies. Comme tous les deux ans, Lyon se met en branle afin d’offrir au public une vision nouvelle de la photographie. Cette année, le thème est IDENTITÉ(S). Papiers, s’il vous plait.
aa Le festival fête en 2008 cinq années de bons et loyaux services dédiés à travailler le lien entre la photographie documentaire et l’art contemporain. Cette année encore, avec le thème on ne peut plus universel et intemporel de l’identité, le Septembre de la Photographie se situe au carrefour de l’art, de la philosophie, de la sociologie et de la géopolitique. Pour l’occasion, les artistes se sont penchés plus particulièrement sur un territoire européen en pleine réflexion quant à ses origines et son histoire. Les photographies présentes ne sont pas des œuvres abstraites mais des documentaires créatifs, témoignages des hommes et du territoire qui les a construits. Comme dans un miroir, nous sommes nous-mêmes interrogés sur notre propre situation, sur la relation entre notre identité propre et notre identité collective. Néanmoins, ce ne sont pas des reportages actuels, mais bel et bien une somme de point de vues sur la nature humaine, sur le lien qui attache les êtres humains à l’espace géographique dont ils sont issus. Dans ce dessein, le directeur artistique du Septembre de la Photographie et directeur de la galerie Le Bleu du Ciel, Gilles Verneret a convoqué plus de 90 photographes venus d’ici ou d’ailleurs, faire part de leur vision d’un thème en questionnant la construction personnelle et sociale de l’Homme.
s é r r a c s o t po . Texte : G
Il est loin le triste temps d’un 12 mai trop allemand, désormais Saint-Etienne et poteaux carrés sont réconciliés.
+d’infos : wwwlebleuduciel.net Septembre de la Photographie du 15/09 au 31/10.
aa Cousin de L’Original à Lyon, le nom du festival ligérien confie à lui seul ses origines. La rentrée stéphanoise se vit chaque année depuis 2005 aux rythmes pointus des beats Hip Hop. On pourrait dire le festival parti de pas grand-chose, si l’on omettait bêtement l’amour de son paternel instigateur, et le constat un peu lucide d’un cruel manque d’événements dédiés aux cultures urbaines. Seul de son espèce en effet mais enfant choyé, Potos Carrés est l’unique festival purement Hip Hop de la région. Qui plus est et ô étrangeté des termes, il poursuit un but ultime : la variété. Variété d’abord par ce qu’il présente de différences dans ses disciplines : les classiques événements danse / graff / DJ / rap le disputent aux plus rares mais bienvenus expos photos, théâtre, slam ou match de basket. Varié aussi le public, car le terme d’événement populaire n’est ici pas plus anodin qu’il n’est vain. Le festival s’approprie ainsi l’espace publique stéphanois d‘une part, et propose d’autre part des concerts allant de l’entrée libre, à 7 euros la place pour le plus cher !
Melodee, tempo & harmonie
CIRCULEZ !
Des artistes de l’Europe entière viennent ainsi confronter leur réflexion sur l’identité des peuples et des personnes photographiées, et nous livrent, par là-même, une part de leur propre identité.On peut y retrouver des photographes connus du public (Raymond Depardon), ou bien des rookies prometteurs (Eric Roux-Fontaine, à voir absolument). Inscrit dans la ville entière à la manière de la Biennale de la Danse, avec laquelle il dialogue artistiquement, le Septembre de la Photographie souffle un vent créatif sur les 9 arrondissements lyonnais, permettant à chacun d’apprécier les réponses données par les photographes à la vaste question de l’identité. Le Septembre de la photographie ou l’insoutenable réflexion de l’être.
Jallut
+ d’infos : Potos Carrés Festival européen de culture Hip hop Du 25 septembre au 05 octobre Saint-Etienne www.myspace.com/potoscarres
Varié enfin par la diversité des nationalités artistiques conviées. On pourrait croire la dénomination de Festival Européen de la culture Hip Hop un brin fiérote, il n’en est rien. Mieux, quand la plupart des festivals Hip Hop se contentent assez naturellement de se tourner vers le grand frère américain, Potos Carrés a l’audace de dénicher la chaleur de Scandinavie ! Suède, PaysBas et Belgique mais aussi Pologne, Angleterre, Italie, Portugal, ou Espagne, le Hip Hop est une fête et tout le Monde est invité. Primeur malgré tout aux anglo-saxons. L’Américain El Da Sensei, hérault Hip hop au long cours, MC, beat boxeur, graffeur, b-boy et dessinateur, ouvrira la série de concerts. Puis les Anglais parleront aux Français, quasiment depuis Londres, avec Mr Thing et Jehst. Soirée nordiste le lendemain, avec dread blonde, barbe et chemises à carreaux des très éclectiques membres de Looptroop, qui précéderont la révélation qu’est Melodee (du combo La Melodia), phénoménale petite femme et grande MC à voir absolument. Finir en beauté étant une absolue nécessité, le festival s’achèvera en block party, avec jam de graffiti, tournoi de basket, son, battle de danse et barbecue. Qui ne saute pas n’est pas stéphanois, pourrait-on dire.
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l e v kara
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llu : G. Ja Texte
Local hero de la danse, Mourad Merzouki et la compagnie Käfig annoncent avec le nouveau Karavel le départ d’un navire aux allures d’arche
aa Né en 1973 à Lyon, Mourad expérimente très jeune le mélange des genres, arts martiaux et circassiens. A 15 ans, son adolescente passion pour le Hip Hop le porte à la danse. Avec la force tenace de ceux qui veulent construire, il pratique inlassablement son art mais se nourrit aussi de rencontres (Jean-François Duroure et Josef Nadj ), d’autres sensibilités. A 23 ans, il crée sa compagnie : Käfig. Mourad Merzouki : « Un langage - le Hip Hop - un mouvement issu de la rue, des quartiers de la banlieue où apparaît primordiale la rage de dire, d’exprimer cette énergie qui déborde, cette envie de vivre. Un acte volontaire, qui avec le temps, mûrit, croise des courants de pensée multiples, se nourrit de tous ces éléments et devient art. Une détermination : vouloir s’affranchir des clichés et des idées reçues; s’émanciper des poncifs du genre : ‘‘ Hip Hop ’’ mouvement social pour ériger ce langage en mode d’expression artistique à part entière ».
e d e u q i s u m e r u t c e t i h c r l’a
Texte : J. Tourette
Pour cette saison, le centre culturel de La Tourette organise un cycle musical sur le thème Musique de l’Architecture. Et l’ombre de Xenakis plane sur les surfaces anguleuses du couvent corbusien.
Karavel + Pik = Acte2
+d’infos : KARAVEL 2008 du 18 au 25 octobre Espace Albert Camus (Bron)
Le propos est clair et intelligent, les actes correspondent. Käfig est ainsi depuis 2007 l’instigatrice du festival Karavel. Du nom du révolutionnaire esquif qui permettait au 15e siècle d’embarquer un équipage conséquent tout en restant rapide et extrêmement maniable, le but de Karavel n’est ni plus ni moins qu’une allégorie de son étymologie. Bousculer les idées reçues sur le Hip Hop, l’ouvrir à d’autres horizons (danse contemporaine, arts martiaux…), embarquer dans l’aventure compagnies reconnues (Aktuel Force) et émergentes (Stylistik, Shonen), Karavel est un formidable catalyseur. Treize compagnies participent cette année, et proposeront des chorégraphies où Bizet, Vivaldi et Ravel côtoient Franck II Louise, où on l’on s’interroge sur la mémoire personnelle et la conscience collective, sur notre rapport aux limites, sur le temps qui fuit… Il ne fuit pas inutilement. Courant novembre, Kafig ouvrira Pôle Pik un lieu inédit en France, premier centre de création et de développement chorégraphique entièrement dédié au Hip Hop. Deux studios de danse, des bureaux et locaux pour les décors, un espace d’accueil, de documentation et de vidéo-projection verront ainsi le jour au sein d’une friche commerciale réaménagée. De Karavel au Pôle Pik, des shows aux master class, Käfig mène sa barque en combinant représentation (dans tous les sens du termes), transmission et éducation. Hissez haut.
aa La formule est empruntée à l’ouvrage posthume du compositeur Iannis Xenakis*. Mathématicien et architecte, élève de Le Corbusier, il est à l’origine de la musique stochastique. Cette musique repose sur des processus aléatoires entraînant une composition semi-automatisée, dont les variables permettent un véritable processus de création globale. S’interrogeant également sur le son et son déplacement, il élabore de nouvelles spatialisations en plaçant les musiciens de façon peu courante, expérimentant les incidences acoustiques. Ainsi crée-t-il en 1954, avec Metastasis, une œuvre entièrement déduite des mathématiques et interdépendante de l’architecture : une composition et un son résolument inédits. Quoi de plus évident alors que le couvent la Tourette, édifié par Le Corbusier, pour réverbérer les ondes du compositeur et réunir le maître et l’élève dans une musique encore inéprouvée ?
Réverbération
*Musique de l’Architecture Textes de Iannis Xenakis assemblés et commentés par Sharon Kanach Editions Parenthèses Les 3 rendez-vous d’automne 11/10 et 12/10 : Ausculter, écouter le son dans l’espace-labyrinthe du Couvent la Tourette 18/10 et 19/10 : Hommage à Claudine Brahem-Drouet Du 05/11 au 09/11 : Forum international Musique et Architecture Infos : Centre culturel de La Tourette L’arbresle 04 74 26 79 70 www.couventlatourette.com
« Le Corbusier [racontait Xenakis] était alors ouvert à toutes propositions “autres” et donc, avec ce projet et dans cette ambiance, le rapport, la synthèse musique et architecture est devenu expérimental, concret. […] Des arches pouvaient alors être jetées entre musique et architecture. » Pour concrétiser l’expérience, le centre culturel de La Tourette décline sa saison en trois moments dévolus à musique et architecture, dont le premier (octobre / novembre) s’articule lui-même sur trois temps, consacrés à l’œuvre de Xenakis. Le premier temps proposera un parcours sur la thématique « Ausculter, écouter le son dans l’espace-labyrinthe du Couvent de la Tourette ». Un week-end dirigé par la compositrice Pascale Criton, dédié à la richesse acoustique de l’architecture du lieu, explorant la place de l’auditeur dans l’élément sonore. Le second temps, conduit par le musicien et compositeur Jean-Pierre Drouet rendra hommage à Claudine Brahem-Drouet, l’inventrice de machines sonores et associée aux créations du Théâtre musical de Georges Aperghis. Le troisième temps sera celui du Forum international Musique et Architecture, piloté par le musicologue Sharon Kanach. Ce dernier rendez-vous d’automne, élaboré sur cinq jours, rassemblera compositeurs, interprètes, architectes et ingénieurs, autours des trois thèmes suivants : musique et espace, espace de la musique, musique et architecture. Une programmation à voir, sentir et entendre.
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b u l nsc
tra Avec des structures comme le Transclub ou Gourmets Recordingz, Lyon pallie enfin le manque de club et de label capables d’animer une vie culturelle musicale digne de son importance
e: Text
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ll G. Ja
aa Mai 2007, dans le cadre du Circuit Electronique des Nuits Sonores, Vincent et Mathieu investissent le temps d’un soir le club du Transbordeur. Respectivement organisateur des soirées Art Konnexion à la Plateforme et amateur éclairé de musique, les deux amis font immédiatement preuve de goût et d’un certain sens de l’anticipation en conviant pour cette édition 00 Boys Noize et Detect. À l’aune de la qualité et du succès de cette expérience censée être un one shot, l’équipe du Transbo leur propose de pérenniser le principe : le Transclub prendra désormais des atours de club plusieurs fois pas an. L’équipe a dès le début une idée précise de ce qu’elle veut mettre en place : il faut que le Transclub possède le fond et la forme. Première exigence, une vraie scéno, avec de l’animation vidéo, pour créer un réel univers complet. Deuxième nécessité, une belle programmation comprenant à chaque fois un artiste jamais passé par Lyon. Le Transbo pâtissant un peu de son manque de cohérence dans la programmation et de son environnement, on aurait pu croire le challenge difficile à relever. Et pourtant…
e i v n scène e . Texte : M
Jean Vilar a inventé le théâtre, au détour d’une conversation, en 1947. En 2008, Scène en Vie continue amoureusement de lui mettre des coups de polish.
+d’infos : www.myspace.com/transclub www.letransclub.free.fr 11/10 : Danton Eeprom + Housemeister + Get the curse
Le succès est immédiat. En un an, le Transclub aura programmé une vingtaine d’artistes, dont les premières fois lyonnaises de Boys Noize, Guns’n’bombs, Strip Steve ou Midnight Juggernauts. Grâce à une programmation variée (allant de la turbine à la minimale) et qualitative voire pointue, le lieu aura également réussi à conquérir un public varié en terme d’âge, et à créer une relation de confiance qui le pousse, chose rare, à venir écouter même quand il ne connaît pas. Les organisateurs ne se considèrent pas pour autant comme prescripteurs. Evidemment satisfaits d’avoir su « dénicher » quelques bombes explosées plus tard, ils préfèrent parler de promotion et d’attachement à une certaine idée du live. Avec comme nouveau défi de passer d’un format évènementiel à un vrai fonctionnement de club, Le Transclub amorce avec force la saison à venir : une soirée par mois, un nouveau concept de Live (un gros concert, en semaine, sans after et terminé à minuit), une collab’ avec Bastardgraphics pour des affiches/fly collectors. L’année promet d’être sexy.
aa La passion est le moteur (un V12), les deux troupes, amateur et professionnelle, sont les roues (jantes 18’’), et les œuvres la carrosserie (peinture métallisée). Au volant, deux pilotes : Laurent Doudiès, président et Benoit Kopniaeff, directeur artistique. Depuis maintenant dix ans, ils conduisent leur Jeep sur les chemins boueux de la création théâtrale. D’aucuns diraient : « La route est droite, mais la pente est forte ». Eux aussi sans doute. L’amour du jeu étant la première pierre de la bâtisse Scène en Vie, la troupe amateur et la troupe professionnelle revêtent la même importance. Cette particularité offre à la compagnie un équilibre rare, les deux troupes se consolidant mutuellement. De plus, l’exigence et l’éclectisme sans cesse réaffirmés dans le choix de leurs pièces font de la compagnie un acteur de choix dans le paysage culturel grenoblois. Pour preuve, les deux pièces présentées en ce bel été indien du pays isérois.
Il était une femme
Dance Wiv me
+ d’infos : La Camoufle, 7 et 8 Octobre, Théâtre Prémol, Grenoble. Lysistrata, 11 Octobre, Théâtre en Rond, Sassenage. www.scene-en-vie.fr
Gueugneau
Un parfum d’après-guerre vole dans La Camoufle, pièce transversale où se mêlent musique littérature et, bien sûr, théâtre. Portée par la gouaille et l’entrain de Muriel Roux, l’œuvre de Remi de Vos, mise en scène par Benoit Kopniaeff, nous transporte dans les cuisines de ces femmes oubliées. Celles qui étaient les ombres de la « der des ders », qui ont porté la France quand les hommes se faisaient allègrement gazer pour la joie dissimulée de quelques gouvernants. Avec l’air de ne pas y toucher, La Camoufle est plus qu’une confidence de femme, c’est un voyage du rire à l’obscure, de la larme à la danse. Scène en Vie nous y montre son attachement à la parole, à l’histoire particulière révélatrice d’une réalité d’envergure. Les femmes et la guerre sont un thème qui semble tenir à cœur à Benoit Kopniaeff puisqu’il met également en scène Lysistrata, tragédie classique d’Aristophane. La grève du sexe entamée par les femmes grecques sert de tremplin à une profonde réflexion face à l’absurdité guerrière des hommes. Deux pièces, deux styles différents pour une même envie : vivre le théâtre. Scène en Vie offre aux grenoblois un mois d’octobre placé sous le signe de l’ambition créative, en mêlant le classique au contemporain pour l’amour de l’Art.
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PROGRAMME PARTENAIRES PASS KIBLIND ATELIERS* l L’AUGMENTATION l 21/10 > 26/10 En 1967, Georges Perec reçoit une commande de la radio de la Sarre pour une pièce radiophonique. S’attelant à ce nouvel « exercice de style », il conçoit un texte à partir d’un organigramme dont le point de départ est simple : demander une augmentation à son chef de service. A partir de toutes les hypothèses, alternatives et décisions, il explore alors successivement toutes les éventualités et en tire une pièce de théâtre qui suscite à la fois rire et angoisse. En somme, comment, quelles que soient les conditions sanitaires, psychologiques, climatiques, économiques ou autres, mettre le maximum de chance de son côté en demandant une augmentation ?
INFORMATION Texte de Georges Perec Mise en scène de Anne-Laure Liégeois A voir également 18/11 au 23/11 : Un grand nombre 26/11 au 30/11 : Passion selon Jean
* Genre : Théâtre / 5 rue Petit David - Lyon 2e / www.theatrelesateliers-lyon.com
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IRIS* l GISELLE… LE RÉCITAL l 05/11 > 08/11 Clown pour adulte, Giselle est colérique, jalouse et obsédée par les questions de l’amour. Sans but affiché, elle erre dans la ville, à la fois fascinée et méfiante, assurée et craintive. Un soir, elle entre maladroitement dans un théâtre rempli de spectateurs. Ils sont là pour assister à un récital d’anthologie de la poésie. Lorsqu’elle fait irruption devant ce parterre d’inconnus, Giselle semble perdue, errante, peu sûre. Mais l’angoisse va rapidement tomber. Et au fil de la discussion, Giselle va parvenir à les toucher, en leur parlant de leurs photographies, de leurs ancêtres, de Victor Hugo, d’un livre abandonné, de la communication par talkie-walkie, des maisons de retraite et de la mort, tout en embrassant les poèmes, les images et les mots.
INFORMATION Par la Compagnie Acte 9 De et par Anne Gaillard A voir également 16/10 au 18/10 : Poch + Figures à la marge 23/10 au 25/10 : La Nuit l’ordure + Des lambeaux noirs dans l’eau du bain 27/11 au 20/12 : Tartuffe
* Genre : Théâtre / 331 rue Francis de Pressensé - Villeurbanne / www.theatredeliris.fr
NTH8* l LES NUITS DU NTH8 l 24/10 Suite aux expériences de mai dernier, le Nouveau Théâtre du 8e met en place pour cette saison un cycle de Nuits. Moments éphémères et composites où la création prend prétexte d’une actualité, d’un évènement, ou d’un sujet qui brûle, ces nuits s’exposeront sous des lumières multiples. Gestes fugaces, formes impromptues, actes inédits, débats et prises de parole, elles mêleront artistes de rivages divers (musiciens, chanteurs, comédiens, auteurs, etc.) et formes de représentation changeantes (cabaret, scène, tribune, cercle, déambulation…). La première Nuit Trouble du 24 octobre réunira, autour du texte Le Dire troublé des choses de Patrick Lerch, comédiens, chanteurs, plasticiens, musiciens, auteurs, metteurs en scène, de 20 h à 8h.
POINT DU JOUR* l J-J ROUSSEAU l 08/10 > 23/10 Imaginée voici trente ans par Bernard Chartreux et Jean Jourdheuil, à partir de morceaux choisis de la bibliothèque de Rousseau, cette fantaisie invite le spectateur dans le salon du philosophe, le temps d’une journée de campagne. Du lever du soleil à la tombée de la nuit, Michel Raskine met en scène un Rousseau bucolique et confident, rêveur solitaire ou moraliste affligé, devisant de la communauté, de la vie concrète ou du théâtre entre deux cerises à l’eau-de-vie. Le parti-pris scénique de faire de l’homme de lettre un véritable personnage : « Quelques pages arrachées aux Rêveries du promeneur solitaire, aux Confessions et à La Lettre d’Alembert, dessineront, durant une heure de temps, en forme de monologue, le portrait fragmenté d’un « héros » de la littérature française. »
INFORMATION Mise en scène Michel Raskine Avec Marief Gittier et Bertrand Fayolle A NOTER 28/10 au 9/11 au Théâtre Saint-Gervais (Genève) 18/12 et 19/12 à l’Espace Baudelaire (Rillieux-la-Pape) A voir également Ma vie, du 17 au 20 novembre Cie Grand Magasin, avec François Hiffler et Pascale Murtin
* Genre : Théâtre / 7 rue des Aqueducs - Lyon 5e / www.lepointdujour.fr
RENAISSANCE* l L’OPÉRETTE l 22/10 > 24/10 INFORMATION Les 3 Nuits du NTH8 24/10 : Nuit trouble 03/04 : Nuit do it ! 12/06 : Nuit des chimères et autres bêtes à poils… A voir également Du 16/10 au 19/10 : Double moi Du 13/11 au 15/11 : Les Larmes d’Ulysse Du 3/12 au 17/12 : Notre Cerisaie
* Genre : Théâtre / 22 rue du Commandant Pégout - Lyon 8e / www.nth8.com
La jeune compagnie Air de Lune s’empare du prologue et de l’acte III de L’Opérette imaginaire de Valère Novarina. Pièce folle, véritable machine langagière à la mesure de l’auteur entré l’an passé au répertoire de la Comédie française, et plébiscité en Avignon pour L’Acte inconnu la même année, cette opérette est d’ivresse et de fièvre. A deux pas du théâtre forain, la musique, parfaitement jouée, se teinte de répertoires bigarrés : chansons, foire ou quatuor de Gounod, Mozart, Haendel. Une vision du monde profondément humaine et enivrante. « Public d’opérette, demeurez attentif ! Murs, fermez limites ! Plancher, soutenez pieds ! Gens d’en face : reculez pas, n’avancez pas ! Plafond, protège-nous du soleil et des multitudes de la pluie ! Temps, attendez-nous ! Gens parmi là, supportez-nous ! »
INFORMATION Texte de Valère Novarina Mise en scène de Marie Ballet et Jean Bellorini A voir également 07/11 et 08/11 : Don Quichotte et les invincibles 13/11 : Orchestre des Pays de Savoie 17/11 au 20/11 : Le Conte d’hiver
* Genre : Théâtre / 7 rue Orsel - Oullins / www.theatrelarenaissance.com
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CLACSON* l DOPPLER RELEASE PARTY ! l 17/10 Guitare, basse, batterie : du rock mes amis, du rock. Doppler a grandi, grandi, il est à présent si haut que les autres groupes peinent à lui serrer la main. Ils ont même bâti leur petite famille. Deux enfants : Si Nihil Aliud et le petit dernier Songs To Defy. Doppler nous ont glissé qu’ils comptaient d’ailleurs organiser une petite surboum pour le baptême du fils prodigue. Ça se passera au Clacson, juste histoire de faire saigner les oreilles de nos amis oullinois. On dit de Doppler qu’il était le seul groupe que Jeanne Calment écoutait sur sa fin de vie. C’est le seul qu’elle pouvait entendre. Dommage que cette fan de la première heure n’ait pu assister à la naissance de ce deuxième album, elle en aurait été drôlement fière. Rendez-vous donc le 17 octobre.
INFORMATION Songs To Defy (SK Records), Septembre 2008. www.doppler.free.fr www.myspace.com/personnenedanse A voir également 10/10 : jmpz + Troïdes Priamus Hecuba 17/10 : Doppler + Ned + 37500 yens 24/10 : Parabellum + I.S.P. + Guest 31/10 : Halloween Électro Freaks Party ! 08/11 : Idem + Revo + Scratch Bandits Crew 13/11 : UHT + Fluid + Monstroplantes 04/12 : The Bellrays + Thes Buttshakers + Eko Animo
* Genre : Musique / 10 rue Orsel - Oullins / www.clacson.fr
ÉPICERIE MODERNE* l Melingo l 05/10 Café de los maestros, le documentaire de Miguel Kohan montre l’incroyable renaissance dans son pays de la musique traditionnelle argentine : le Tango. Un niño del país, Daniel Melingo nous le dira lui-même : « Le Tango c’est la souffrance, mais c’est une manière de vivre ». Impossible de ne pas être séduit par cette voix grave, chaude et éraillé de ceux qui ont beaucoup vécu. Né en Argentine en 1957, Melingo fuit à 21 ans son pays devenu dictature militaire, pour s’installer au Brésil. De retour 4 ans plus tard pour faire résonner son rock contestataire, il s’envole finalement au milieu des années 80 pour vivre la Movida madrilène, en intégrant notamment un groupe punk. Revenu depuis à Buenos Aires il redécouvre les vertus du tango canaille aux poèmes chantés en lunfardo, l’argot des banlieues.
INFORMATION www.danielmelingo.com Album Maldito Tango sorti en mars 08 A voir également 09/10 : Nouvelle Vague 16/10 : Belle du Berry + Buridane 17/10 : French Cowboy + Coming Soon 20/11 Foals + Alister
* Genre : Musique / Place René Lescot - Feyzin / www.epiceriemoderne.com
HOT CLUB DE LYON* l jb hadrot trio l 24/10 Jeune formation lyonnaise, le trio évolue sur les constructions jazz moderne de son pianiste. Ses compositions, influencées aussi bien par Debussy et Ravel que par Pat Metheny ou le trio suédois EST, mélangent romantisme et énergie rock, en perpétuant l’héritage issu du jazz. Depuis sa création en 2004, Jean-Baptiste Hadrot trio a donné plus de vingt concerts en France, à Lyon notamment (au Hot Club évidemment), mais aussi dans le cadre de festivals régionaux. La cohérence du répertoire et la complicité des trois musiciens permettent au groupe de se construire un univers propre chargé d’émotion, où l’improvisation et la communication conservent une place importante. Sunday with the queen, premier album sorti en 2007, est le reflet de toutes ces qualités acquises sur scène.
INFORMATION Sunday with the queen, Autoproduit, décembre 2007 Jean-Baptiste Hadrot, Brice Berrerd, Roland Merlinc www.myspace.com/jbhadrottrio
A voir également 08/10 : Nacim Brahimi 14/10 : Jean-Pierre Verdolini Jazz Band 29/10 : Happy Stompers Big Band 30/10 : Sweet Mary Cat 05/11 : Flagada Stompers 14/11 : Mystère Swing 15/11 : What’s Up Docs ?
* Genre : Musique / 26 rue Lanterne - Lyon 2e / www.hotclubjazz.com
MARCHÉ GARE* l Brain Damage l 07/11 Les deux stéphanois de Brain Damage suivent définitivement un chemin qui leur est propre. Depuis 2006 et la sortie du concept album Spoken Dub Manifesto, le groupe s’est envolé, flirtant toujours à la lisière du dub, mais planant allégrement entre rock hanté, Hiphop ténébreux ou pop éthérée. Si on se rappelle des onze chanteurs s’exprimant en sept langues différentes du Manifesto, leur 4ème album Short Cuts fait au moins aussi fort. En posant 24 morceaux d’environ 2 minutes, Brain Damage chamboule encore le fondement même du Dub, genre ordinairement plutôt marqué par un long acheminement de sensations. Leur auto proclamé émo-dubambient détonne donc, mais nul ne doute qu’avec autant de référence cinématographique leur show ne soit une expérience à vivre.
INFORMATION www.myspace.com/braindamagedub A voir également 16/10 : Des fourmis dans les mains + Altam 23/10 : Maxxo 14/11 : Mango Gadzi + Antiquarks 29/11 : Fallaster + Vegastar
* Genre : Musique / 34 rue Casimir Perrier - Lyon 2e / www.marchegare.fr
BY PASS 61
NINKASI KAO* l Megalow + Anis l 19/11 Megalow : Lauréat du concours « C’est ma tournée », ce trio isérois croise sous la bannière de l’acoustique rock, pop, funk, et folk. Une guitare, une contrebasse, une batterie, une voix et des chœurs pour des compos pleines de chaleur, portées par des textes en français. Anis : Un père révolutionnaire marocain, une mère russe, une enfance à Cergy à écouter Tom Waits, Bo Diddley, Edith Piaf ou le Ministère Amer, un crochet par tous les métiers en « eur » (serveur, plongeur, déménageur), quand Anis chante, c’est beau, ça sent la vie et ça touche au cœur. Des couloirs du métro à l’Olympia, Anis transporte partout avec le vent sa joie, sa désinvolture, et marrie son petit côté crooner au swing de son spleen. Absolument idéal.
INFORMATION Megalow : www.megalow.fr Anis : www.anis-music.com Nouvel album Rodéo Boulevard, sortie le 6 octobre A voir également 16/10 : Tunisiano 20/10 : The Herbaliser 23/10 : Hushpuppies + Subway + Triste Sire 27/10 : Horace Andy & Dub Asante + TD 16/11 : AqME + Stereotypical Working Class 27/11 : Alex Beaupain 30/11 : Neg Marrons
* Genre : Musique / 267 rue Marcel Mérieux - Lyon 7e / www.ninkasi.fr
Toboggan* l LOLA LAFON ET LEVA l 09/10 LEVA, c’est un Macédonien à la guitare, un Serbe à l’accordéon, un Français à la basse, un Belge aux samples, et une Franco-Biélorusse au chant : Lola Lafon. Cette chanteuse à textes et son groupe proposent un folk balkanique militant. Une fanfare chaotique, un joyeux bazar absolument délicieux. Lola Lafon est une écrivaine déjà auteur de plusieurs textes plus ou moins longs. Percutants pour certains, ils reflètent peut-être l’époque mais « à la manière d’un bouclier et pas d’un miroir ». Elle chante une prose fine et acérée et revendique une rage fébrile contre un monde mercantile. A écouter : son album Grandir à l’envers de rien et, petite perle de la nébuleuse deezer.com, sa reprise époustouflante de Paint it black.
INFORMATION Avec : Lola Lafon, Olivier Lambert, Julien Rieu de Pey, Ivica Bogdanic http//:levaweb.free.fr A voir également 08/10 au 10/10 : La Cucina dell’Arte 15/10 : Kettly Noël 23/10 et 24/10 : G 06/11 et 07/11 : Galop du vent, galop du temps 18/11 : Festival Guitares 20/11 et 21/11 : Regarde maman, je danse 27/11 : Flux, Small Boats, Push
* Genre : Musique / 14 avenue Jean Macé - Décines / www.letoboggan.com
COMOEDIA* l RETRO NOUVELLE VAGUE l 06/11 L’Université Populaire et le Comœdia proposent sur la saison 08/09 une rétrospective de films de la Nouvelle Vague. Initié par les rédacteurs des Cahiers du cinéma, ce courant posa les bases d’un renouveau du cinéma français, caractérisé par l’abolition de nombreuses contraintes. Les jeunes réalisateurs privilégient alors les décors naturels plutôt que le tournage en studio, se libèrent d’une certaine censure morale, s’affranchissent du culte des vedettes et des adaptations littéraires formatées par la sacro-sainte « qualité technique » de l’époque, sans évolution depuis les années 30. La bande des Cahiers passe à l’action en 1958 par le biais de Chabrol et de son Beau Serge qui sort le 2 Février 59. Le mouvement devient raz-de-marée et ouvre un champ de possibilités pour nombre de jeunes cinéastes.
A voir également Cycle Nouvelle vague 08/09 06/11 : A bout de souffle (Jean Luc Godard) 04/12 : La maman et la putain (Jean Eustache) 08/01 : L’année dernière à Marienbad (Alain Resnais) 05/02 : Adieu Philippine (Jacques Rozier) : 05/03 : Le signe du lion (Eric Rohmer) 02/04 : Paris vu par... (Jean-Luc Godard, Jean Douchet, Eric Rohmer) 14/05 : Cléo de 5 à 7 (Agnès Varda) 04/06 : La Peau Douce (François Truffaut)
* Genre : Cinéma / 13 avenue Berthelot - Lyon 7e / www.cinema-comoedia.com
Institut Lumière* l MUET ÉROTIQUE l 23/10 « Les effeuillages vestimentaires et les étreintes sont, exceptées quelques audaces encore troublantes aujourd’hui (La Femme et le pantin de Jacques de Baroncelli), rarement responsable de l’émoi de nos sens. C’est la plasticité de ce cinéma qui est responsable de notre hypnose et de notre excitation. » Images muettes de l’érotisme, c’est sur ce thème que Dominique Païni, ancien directeur de la cinémathèque française, critique de cinéma et concepteur du Musée Lumière, viendra disserter le temps d’une ciné-conférence. Il présentera les extraits de nombreux films cultes du genre, parmi lesquels : Erotikon de Mauritz Stiller, La Chair et le diable de Clarence Brown (avec Greta Garbo), Queen Kelly de Erich von Stroheim, La Femme et le pantin de Jacques de Baroncelli.
INFORMATION 19h30 : Conférence « L’érotisme spécifique du muet » par Dominique Païni (entrée libre) 21h : Ciné-Concert, Les Damnés de l’océan de Josef von Sternberg, accompagné en direct au piano par Florian Doidy A VOIR ÉGALEMENT 09/10 : Le Facteur de Michael Radford Inspiré de la vie de Pablo Neruda En présence d’Antonio Skármeta Soirée organisée dans le cadre de la 7e édition de Belles Latinas
* Genre : Cinéma / 25 rue du Premier Film - Lyon 8e / www.institut-lumiere.org
BY PASS 62
ZOLA* l FESTIVAL DU FILM COURT l 14/11 > 23/11 « Ouvrez les yeux, soyez curieux ! » C’est sur ces deux impératifs dédiés à l’ouverture et à la curiosité que le Festival du film court de Villeurbanne entend une nouvelle fois créer la surprise. Nouvelles images, nouvelles histoires, nouveaux horizons, en plus de 150 films courts proposant pour la 29e fois un voyage cinématographique entre genres et frontières. De l’international au régional, de la fiction à l’expérimentation, du documentaire à l’animation… un choix de taille pour de petites formes qui méritent le grand écran. Entre autres compétitions (francophone, européenne et numérique), cette édition sera marquée par la Longue nuit de la Comédie, L’Odyssée de la 3D, Prix de Courts, Découverte Expérimentale, avec un passage par le Mois du Film documentaire du côté de la Maison de l’image et du son.
A voir également 05/09 : Entre les murs 06/10 : Quai des Orfèvres 10/10 : Un coupable idéal (vo) 12/10 : Exils 19/10 : La valise 25/10 au 5/11 : Festival Toiles des Gônes 03/11 : L’île nue (vo) 25/11 : Mon frère est fils unique (vo)
* Genre : Cinéma / 13 avenue Berthelot - Lyon 7e / www.cinema-comoedia.com
IAC* l FABRICATEURS D’ESPACES l 17/10 > 04/01 Fabricateurs d’espaces réunit huit artistes européens de renommée internationale, avec des œuvres récentes ou spécialement produites pour l’exposition. Sculpteurs d’espaces, « espaceurs », ces artistes emploient un vocabulaire de formes dont l’art minimal ou le Land art constituent le creuset. Espace généré par le corps du spectateur, espace architectural, espace mental et imaginaire, espace cosmique… L’espace sondé, contraint, outrepassé ou réinventé. La recherche d’un « ailleurs », ici, rejoint une volonté de se libérer de la gravité. Une approche philosophique et perceptuelle qui traverse les démarches artistiques et les œuvres de cette exposition, et interroge la notion d’utopie, la quête d’un futur en train de se réinventer.
INFORMATION Exposition du 17 octobre 2008 au 4 janvier 2009 Vernissage le jeudi 16 octobre 2008 à 18h30 Artistes espacés : Björn Dahlem, Jeppe Hein, Vincent Lamouroux, Guillaume Leblon, Rita McBride, Evariste Richer, Michael Sailstorfer, Hans Schabus
* Genre : Cinéma / 11 rue Docteur Dolard - Villeurbanne / www.i-art-c.org
ÉCRAN 65
PANDEMIC 2 a Lancé cet été sur le net, Pandemic 2 est un vilain petit jeu de stratégie honteusement jouissif. Émergeant de la multitude indifférenciée des micro-jeux violents ou gores mais sans inventivité, Pandemic 2 est parfaitement amoral. Comme le laisse supposer son petit nom, il est ici question d’épidémie : on doit contaminer puis décimer la plus importante part possible de la population mondiale, avec en ligne de mire l’éradication de l’espèce humaine. Sur le modèle d’un RPG classique, on choisit un type de personnage (virus, bactéries ou parasite), puis on développe ses compétences : symptômes, résistance, transmission. Une carte du monde permet de suivre l’évolution de sa petite maladie : son apparition dans d’autres pays grâce aux trafics aérien et maritime, le pourcentage de population infectée, puis de mort… On constate région par région l’étendue des dégâts, et les mesures prises par les gouvernements locaux : distribution d’eau en bouteille, fermeture des frontières, instauration de la loi martiale. Élu meilleur jeu de juillet par Newgrounds, le website de référence en la matière, Pandemic a déjà contaminé une bonne partie de la planète. Qui fera mieux que la peste noire, la grippe espagnole ou le sida ?
THE IMAGINARIUM OF DRR. PARNASSUS The Imaginarium of Dr. Parnassus est l’un des films les plus excitants de l’année à venir. Parce qu’il est signé Terry Gilliam, et parce qu’il est aussi la vraie dernière apparition du Joker Heath Ledger.
Texte: G. Jallut
+ d’infos http:// doctorparnassus.com Réalisateur > Terry Gilliam Sortie > courant 2009 Tony > Heath Ledger Tony > Johnny Depp Tony > Jude Law Tony > Colin Farrell Dr Parnassus > Christopher Plummer (déjà Dr dans L’Armée des 12 singes) Mr Nick > Tom Waits Valentina > Lily Cole (Top à la tête toute ronde) Percy > Verne Troyer (Mini moi des Austin Powers) Anton > Andrew Garfield (Lions et Agneaux)
aaaaaaa Fable morale et poétique, The Imaginarium raconte l’étrange histoire d’une troupe de théâtre ambulant qui offre à son assistance l’incroyable opportunité de choisir les sentiments qu’elle veut que le spectacle lui procure… Seigneur de cette ribambelle, le troublant Dr Parnassus est à la fois béni par le don de guider l’imagination des gens, et maudit pour avoir plusieurs fois pactisé avec le Diable lui-même. Hanté par ses actes irréparables, Parnassus promet la main de sa fille à celui qui vaincra le Diable, venu récupérer l’âme de cette dernière à l’occasion de son seizième anniversaire…
Maldetto
Ce film faustien est bien à tous égards une histoire de malédiction. Son réalisateur Terry Gilliam, surnommé par les media américains « l’aimant à malchance », faisant en effet figure d’éternel poissard flamboyant d’un cinéma trop beau et trop risqué. Point d’orgue et record de déveine toujours indétrônable, son film avorté, L’Homme qui tua Don Quichotte, qui, entre inondations, manoeuvres militaires et blessures, fini naufragé, perdu
dans la Mancha. Sa superbe propension à échouer n’est d’ailleurs pas loin d’être avéré. Co-écrit avec Charles McKeown, son complice de Brazil et Des Aventures du Baron Münchausen, le film comptait dans sa distribution originale un jeune acteur australien en pleine ascension : Heath Ledger. Déjà dirigé lors du tournage des Frères Grimm en 2005, il tenait cette fois encore l’un des rôles principaux. On n’a pu échapper à la trajectoire écourtée de l’acteur, retrouvé mort le 22 janvier dernier. La peine passée, Gilliam déploya ses ressources… En imagination. Tony (Heath Ledger) évolue dans des mondes parallèles, alors il peut lui-même être composé de plusieurs facettes. Résultat ? Pas moins de trois acteurs pour reprendre le rôle : Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrel. Avec son scénario onirique et halluciné, sa pléiade d’excellents acteurs (Chritopher Plummer en Parnassus, Tom Waits dans le rôle du diabolique Mr Nikki), il ne manquait finalement et malheureusement plus que la légende posthume en cours de Heath Ledger pour faire du film un des évènements de l’année.
+ d’infos www.crazymonkeygames.com/Pandemic-2.html Sortie été 08 /
PEUPLE DE L’HERBE IN live a 1er objet live du Peuple de l’Herbe, double occasion de (re)découvrir l’album Radio Blood Money et le groupe lyonnais sur scène. Les media nationaux avait manqué de sagacité il y a un an en ignorant le très noir et très subtil 4e album studio du Peuple. Concept album à l’univers fort, articulé autour des romans d’anticipation de Philip K. Dick et de George Orwell et des imageries de Fritz Lang ou des Temps Modernes de Charlie Chaplin, c’est sans doute l’un des disques les plus sensibles du PH. Fidèle à son habitude de défendre sa musique en prise directe, le groupe prit la route du Radio Blood Money Tour un rien désappointé et effrayé du manque d’écho de leur dernier projet. Grand bien leur prit, puisque l’accueil du public fut au moins inversement proportionnel au flegme médiatique. Ce premier live est à cet égard une sorte de remerciement à tous ceux qui portent le groupe. Au menu, copieux, dudit objet : un CD de 15 titres live et un DVD de plus de 2h30 de programme : un concert, un documentaire sur l’histoire du groupe, le live avec les Svinkels, un clip, des courts-métrages.
+ d’infos CD/DVD Le Peuple de l’Herbe Live sortie le 15/10 - À voir > le dossier PH sur www.webzine-kiblind.com
SPORE
a Incarner un protozoaire peut sembler loin d’être excitant, pourtant quand Will Wright rencontre Darwin, cela donne le jeu de simulation le plus en vue du moment. Inventeur en 1989 du très BTPiste SimCity, Wright fait la joie, onze ans plus tard, de toute l’espèce humaine avec Les Sims, simulateur de vie sociale à l’américaine. Et le monde bruisse à nouveau depuis un mois de la nouvelle et ingénieuse trouvaille de Mr Simulation. À juste titre, puisqu’il s’agit désormais avec Spore de simuler la vie elle-même, de sa condition la plus primitive d’amibe à celle de race entière à la conquête intergalactique. God game ou objet évolutionniste parfaitement athée, toujours est-il que le principe de Spore fera date dans l’histoire du jeu vidéo. À partir d’un organisme unicellulaire aquaphile, essentiellement tourné vers la fuite et la collecte de nourriture, le joueur et sa création évoluent à travers quatre autres phases : être complet enfin terrestre, instinct grégaire et socialisation, génération de civilisation, et conquête spatiale. C’est américain, mais c’est bien.
+ d’infos www.spore.com/Sortie > O4 septembre Dispo > Mac, PC et Nintendo DS /
CAHIER MODE 67
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LA PISCINE La Piscine nous avait enchanté à coup de collections intrigantes de simplicité, nous avons donc croisé la créatrice lyonnaise, Géraldine Varichon, pour en savoir un peu plus… Issue d’une famille dont les femmes créaient déjà des modèles, la mode représente pour Géraldine bien plus que du vêtement. Diplômée de l’école des Beaux-Arts de Lyon et forte d’une expérience de 10 ans dans l’industrie textile, elle lance sa propre collection en 2000. Parée à affronter le monde impitoyable de la mode, Géraldine appréhende sereinement les choses, en posant un regard artistique sur ce qui l’entoure. Pour elle, le vêtement est une forme d’expression esthétique, ce qui lui permet de collaborer régulièrement avec des artistes de tous bords. La Piscine née officiellement en 2000 et Géraldine profite dans la foulée d’une résidence d’artiste de 6 mois au Japon, où elle disposera d’une première boutique éphémère. 6 ans plus tard, le showroom La Piscine ouvre ses portes à Lyon et dévoile ses collections sobres, simples et discrètes. Géraldine s’amuse avec la matière, la rend aérienne, lui donne des volumes démesurés mais calculés, pour nous offrir une garde-robe chic et sans superflu. Sa nouvelle collection, 16ème du nom, intitulée Cosmetics, promet d’être haute en couleurs, carrée a-t-on entendu dire, et basée sur l’art presque alchimique de la séduction...
K - La première chose que vous faites au réveil? GV - Je bois un verre d’eau, puis un café
K - Ce qui compte le plus à vos yeux? GV - Continuer à pouvoir créer des choses.
K - Votre livre du moment? GV - 1974 de David Peace, c’est un très bon bouquin
K - Votre devise? GV - C’est drôle, on me pose souvent cette question, mais je n’en ai pas. Je vais m’en trouver une pour la prochaine fois.
K - Votre dernière expo? GV - Celle de Christian Lacroix à Paris, pour ses 20 ans de création K - Les 3 cd que vous faites tourner en boucle ? GV -Johnny Cash, Detroit Corbas, et Erik Satie quand je veux être plus tranquille K - À qui vouez-vous un culte? GV - Oh il y en a beaucoup… Gabrielle Chanel pour la mode, Saburo Teshigawara en danse, François Truffaut pour le ciné. Si je devais partir sur une île déserte c’est lui que j’emmènerais. Cette façon de faire le même film mais toujours différemment. La série des Doisnel m’a beaucoup marquée. K - Que désirez-vous plus que tout ? GV - Que La Piscine dure le plus longtemps possible. Et que ma vie intime soit réussie !
K- Une histoire drôle? GV - Bali et Balo sont dans un bateau. Bali tombe à l’eau. Lequel des deux est chauve ? K - Lyon en un mot? GV - Si on réussit à Lyon on peut réussir partout. C’est une belle ville mais elle a quelque chose d’étouffant. K - Votre boulot en un mot? GV - Il faut avoir conscience qu’il n’y a que 10% de création pure… Et que faire une école de commerce n’est pas une mauvaise idée. K - À ma place, quelle dernière question vous poseriez-vous? GV - Quelle heure est-il ?
LA PISCINE showroom 5 rue Pizay, 69001 F- Lyon + 33 4 72 07 01 34 contact@lapiscine.org
Anachronique 27
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adresses Marques American Apparel // http://americanapparel.net Ash // www.ashitalia.com Candice Petite // @ Tube à Essai Candy For Richmen // www.candyforrichmen.com // @ 55 555 Charlotte Sometime // www.charlottesometime.com // @ Tube à Essai Cheap Monday // www.cheapmonday.com // @ French Fries Cop.Copine // www.cop-copine.com // 37 rue Brest, Lyon 2ème // 04 78 42 37 48 Feiyue // www.feiyue-shoes.com // @ French Fries Firetrap // www.firetrap.com Gat Rimon // @ French Fries Humanoïd // www.humanoid.nl // @ Bulle de Prune Isabel Marant // www.isabelmarant.tm.fr // @ As it is Jonytoy // www.jonytoy.com // @ Tube à Essai Kulte // www.kulte.fr // 16 rue Paul Chenavard Lyon 1er // 04 78 28 08 52 Manoush // www.manoush.com // @ French Fries Melissa // www.melissaplasticdreams.com // @ Shoez Gallery Nike // www.nike.com // @ Shoez Gallery Petit Bateau // www.petit-bateau.com // 98 rue du Président Edouard Herriot, Lyon 2ème // 04 78 37 30 40 Repetto // www.repetto.com // 36 rue du Président Edouard Herriot, Lyon 1er // 04 72 00 28 48 Sixpack // www.sixpack.fr // @ Dope Wrangler // www.wrangler.com // @ Stocks Bellecour Zara // www.zara.com // 73 rue République, Lyon 2ème // 04 78 92 46 60 Zoe La Fée // www.zoelafee.com // @ Tube à Essai Zoe Tee’s // www.byzoe.fr // @ French Fries Shops 55 555 // http://55-555.com // 5 rue Pleney, Lyon 1er // 04 78 29 55 55 As it is // 3 rue des 4 chapeaux, Lyon 2ème // 04 72 41 93 69 Bulle de Prune // www.bulledeprune.fr // 5 rue Chavanne, Lyon 1er // 04 78 29 51 57 Dope // 10 rue d’Algérie, Lyon 1er // 04 78 28 44 96 French Fries // www.frenchfries.fr // 4 rue Grenette, Lyon 2ème // 04 72 41 90 20 Shoez Gallery // 15 bis rue d’Algérie, Lyon 1er // 04 78 28 33 78 Stocks Bellecour // 25 place Bellecour, Lyon 2ème // 04 78 37 17 11 Tube à Essai // // www.villagedescreateurs.com // 19 rue René Leynaud, Lyon 1er // 04 78 29 46 02
CHRONIQUE DU KI 82
Texte: M. Sandjivy Illustration: S. Bournel
AAAAAAA Kiblind Corporation est née. Suivant le conseil que l’on donne à tous les jeunes, les kiblindeurs ont décidé de devenir une entreprise, une société avec des actionnaires, des conférences et tout quoi. Investissement en canapé et boissons rafraichissantes la Kiblind Corp sait recevoir. C’est ainsi que je fus convoqué un jeudi soir à vingt heures trente… Je mis une cravate. En fait, je l’avais déjà car mon nouveau travail se situant à city one, je me dois d’être tous les jours au moins sur mon trente et un. - - - - - - -
La chronique doit changer. Ah ? Eh oui, tu sais la conjoncture actuelle n’est plus aux sentiments et autre poésie, tu sais ? Non, je savais pas. Tu devrais lire Rue89, c’est un peu comme Les Echos, ça devrait te parler. Ok. Ils ont un site ? Oui, bien sur.
Alors le Kiblind s’entreprend et ayant intégré la prise, il était logique que M.Ki se patronise. La chronique prend donc un virage professionnel et va dès maintenant vous par-
ler de l’entreprise à travers ma vision qui vous est désormais familière. Impressions, anecdotes, découvertes, narrations sont au programme et, c’est promis, un peu d’étoiles et tout ça tout ça, dès qu’ils auront le dos tourné. Au lieu d’aller sur facedebouc pour glander, je me ferai pousser la moustache (inside joke, sorry, c’est comme ça la vie de l’entreprise, vous verrez : bientôt vous retrouvez vos marques). On commencera donc par un teasing en bonne et due forme avec : Des nanas canon, de la technologie (genre une Nespresso), des nanas canon, des intrigues (« comment j’ouvre un .docx ? j’ai pas Vista…), des nanas canon (c’est lourd hein ? ouais, comme dans une mauvaise bande-annonce), plus de technologie (Wouah ! un intranet !), de l’action (« Ki ? tu peux vider ma boite mail steuplé ? »), du suspens (*sonnette de la porte* « Tiens je n’ai pas rendez-vous… Ki tu vas ouvrir ? »)… Bref, une folle année en perspective. Allez ciao. Je vous souhaite une heureuse rentrée 2008 en vous offrant ces 2008 caractères espaces compris. Hé hé. AAAA A AA