KIBLIND#36

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Kiblind magazine Gratuit

NumĂŠro 36 15/05 >15/07 2011

www.kiblind.com Cover 1/3




SOMMAIRE

ÉDITO VU PAR... Fabrice Desprez REVUE DE PRESSE Ça cartoon ARCHITECTURE Philippe Rahm DOSSIER Culture Pub GLOBE Bands trip PAGES BLANCHES Michel le Belhomme Manuel Gomez Burns Thierry Birkenstock Bettina & Domitille Monozukuri

8 JFabrice Desprez

COUVERTURES / ANDRÉ HEMSTEDT & TINE REIMER

10 ça cartoon

Les Allemands André Hemstedt & Tine Reimer construisent le mouvement d'un système d'équilibre que Kiblind présentera sur 3 couvertures différentes. Ils exposeront leurs travaux dans le cadre de la 16e édition du Festival Voies Off des Rencontres Photographiques d'Arles, du 2 au 10 juillet 2011. www.voies-off.com

12 Philippe Rahm 14 Culture Pub

STAFF /

20 BANDS TRIP 23 Michel le Belhomme Manuel Gomez Burns Thierry Birkenstock Bettina & Domitille Monozukuri

Direction artistique > Klar (agence-klar.com) Avec la participation de : Arnaud Giroud (pitayadesign.com) + Simon Bournel-Bosson (simonbournel. blogspot.com) + Marie Bienaimé (blog.mariebienaime. fr) + Claire Panel Relecture > Frédéric Gude  Directeur de la communication > Gabriel Viry Directeur commercial > Jean Tourette Relations commerciales > Olivier Trias

INFOS/

Imprimerie JM. Barbou / ZAE Bondy Sud - 8 rue Marcel Dassault - 93147 Bondy Cedex / 01 48 02 14 14 / contact@imprimerie-jmbarbou.fr Le magazine Kiblind est édité à 40 000 exemplaires par Kiblind Corp. / SARL au capital de 15 000 euros / 507 472 249 RCS Lyon / 27 rue Bouteille - 69001 Lyon / 04 78 27 69 82 / www.kiblind.com  Le magazine est diffusé à Paris, Lyon, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Toulouse, Rennes, Nantes, Lille, Strasbourg, Bruxelles et Genève. Ce numéro comprend un supplément spécial pour la région Rhône-Alpes. ISSN : 1628-4046 // Les textes ainsi que l’ensemble des publications n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits strictement réservés. THX CBS. Here comes a new challenger ! Contact : redaction@kiblind.com

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KIBLIND N°36 15 MAI - 15 JUILLET 2011

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Directeur de la publication > Jérémie Martinez Rédacteurs en chef > Jérémie Martinez + Jean Tourette  + Gabriel Viry  Rédaction Kiblind > Gabriel Viry + Jean Tourette + Jérémie Martinez + Maxime Gueugneau + Olivier Trias + Matthieu Sandjivy + Yann Dory + Arnaud Giroud + Marine Morin. Merci à Anaïs Bourgeois + Nicolas Courty  / Librairie Expérience + Guillaume Vonthron Cahier Mode > Direction artistique : Baptiste Viry  Photographe : Julien Soulier + Styliste : Alix Devallois + Article  : Astrid Guillot + Maquillage : Gaëlle Bertoletti

PRINT Belles illustrations + Saint-Étienne Lyon + Discuts + Geste + Tree of Codes + Haarmann, le boucher de Hanovre + Komiki

36 Belles illustrations + ST-Etienne Lyon + Discuts + Geste + Tree of Codes + Haarmann, le boucher de Hanovre + Komiki

ÉCRAN Sauce Piquante + Une plume dans le culte + Quelque chose de Tennessee + Panic ! Reverse + Moteurs open source + Portal 2 (x3) + Mortal Kombat + Atom Zombie Smasher + Top Spin 4

40 Sauce Piquante + Une plume dans le culte +Quelque chose de Tennessee + Panic ! Reverse + Moteurs open source + Portal 2 (x3) + Mortal Kombat + Atom Zombie Smasher + Top Spin 4

CAHIER MODE Malédiction et satanisme Effets contraires Wildmind

45 Malédiction et satanisme Effets contraires Wildmind

BAZART

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ÉVÉNEMENTS PARTENAIRES

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ÉDITO

T/ M. Sandjivy I/ S. Bournel-Bosson

CUBE SANS BORDS Et si le monde redevenait plus humain ? Alors que la dernière année approche, l’humanité semble opérer un véritable 360°. Une révolution, en jargon scientifique. Comme si elle avait, plus ou moins, inconsciemment touché ses limites, elle se rapproche petit à petit de son essence. À l’heure de la course aux amis, like, buzz, flux RSS, Fast & Furious 5, certains préfèrent jouer la carte du retour au plaisir, en créant des boissons désénergisantes (slow cow), du contrôle numérique, avec des réseaux sociaux limités à 50 amis (path.com) ou de la ré-humanisation, en installant des espaces de convivialité dans leur hall d’attente (BNP concept store). Le véritable luxe serait donc l’espace et le temps. Ça tombe bien puisque ce sont les 2 dimensions que nous ne contrôlons pas. Surfant sur cette vague d’optimisme ou ce vague optimisme, Kiblind se pose des questions sur les enjeux écologiques des MP3 et du piratage. La diminution des ventes d’albums transforme les artistes en bêtes de scène, d’éclairage, de watt, de transport se nourrissant au carbone. Loin de tourner sur eux-mêmes, Britt et Anna (Visual-edition) ont, quant à eux, décidé de mélanger les genres pour adoucir les mœurs. On a rarement vu la recherche graphique et l’édition vivre en telle harmonie. Tandis que le graphisme et le bon goût semblent parfois réserver aux esthètes, ces deux londoniens nous les offrent avec un service digne d’un cinq étoiles. Tout comme Belles illustrations. Et c’est déjà pas mal. L’avenir vous appartient alors pensez-y avant de tourner ces pages. Et n’oubliez pas, le monde est un cube sans bords. 06



FABRICE DESPREZ ENTRETIEN AVEC LE CRÉATEUR DE PHUNK QUI, ENTRE UNE AGENCE DE PROMOTION, UN LABEL, ET DES INCURSIONS DANS LA PROGRAMMATION ÉLECTRO, RESTE UNE ÉNIGME POUR LES NOMENCLATURES DE L’INSEE. AIDONS-LES… Itw / G. Viry Visuel : Marathon 2011 à la Bellevilloise

Kiblind  / Pourquoi as-tu créé Phunk ? Fabrice Desprez / C’est né d’une rencontre en 1995 avec Julien Lopato… sur un parking de rave, pendant les Trans Musicales. On était jeune (la vingtaine) et passionnés d’électro, de petits disquaires import et de vinyles introuvables. Au début, on a pensé faire de la distribution, mais c’était compliqué. Rapidement, on a constaté que c’était surtout la promo qui manquait : les médias étaient assez demandeurs, mais il fallait leur présenter les artistes. A l’époque, il y avait plein de labels émergents, mais pas d’agences spécialisées, de blogs ou de Myspace. Et c’est justement ce qui nous branchait, aller chercher les nouveautés. Le projet s’est donc construit de manière très intuitive. Au début, c’était vraiment un hobby, puis ça s’est structuré. K / Avec quels artistes avez-vous commencé ? FD / La première étape a été de lister les artistes et labels qui nous plaisaient. Puis on a rencontré un distributeur, qui venait de démarrer sur Ninja Tunes : en quelques semaines, on lui a apporté un vrai catalogue avec des artistes trip-hop, house, electronica, etc. À l’origine, on n’était pas vraiment sur la French Touch, qui démarrait au même moment (Cassius, Daft Punk, etc.) : ce qui nous intéressait, c’était de faire connaître les labels et des scènes non françaises, non disponibles en import. Les « Français » sont venus nous voir par la suite, parce qu’on avait développé un réseau. K / La baseline du Phunk, c’est « promoteur de musiques de qualité ». Vous les choisissez ? FD / On a, bien sûr, une exigence importante, mais on est aussi obligés de s’adapter au « marché ». Or, dans l’électro, les ventes se sont vraiment rétrécies : en France, en moyenne, un album de musique électronique se vend entre 600 et 700 copies, c’est confidentiel ! Depuis


VU PAR

quelques années on travaille donc davantage pour des sorties pures, sur des projets plus hybrides, indie, pop, avec une connotation électro. Concrètement, cela va de MGMT à The Ting Tings, en passant par Arnaud Rebotini ou Black Devil Disco Club. Cette évolution s’est faite d’ailleurs de manière assez naturelle, puisqu’elle vient aussi des labels. Certains étaient des références dans l’électro mais ont ouvert, progressivement, leur catalogue. Je pense notamment à Peacefrog : dans les années quatrevingt-dix, c’était la Rolls Royce de la techno, mais à partir de 2003, il a signé d’autres artistes, comme Nouvelle Vague. On bossait pour eux, donc on a suivi les projets.

et très utiles, finalement, pour initier certains publics aux musiques électroniques. Par contre, le courant est peut-être trop pop pour un public plus âgé, qui a grandi avec de l’électro plus « mentale ». D’ailleurs, même Pedro (Winter) ouvre lui-même, depuis deux ans, son catalogue. En tous les cas, ce courant reste une formidable carte de visite pour une forme de culture urbaine française : au niveau international, la musique reste quand même le mouvement le plus visible de ce qui se fait en France, actuellement, sur le plan artistique. Et Ed Banger, c’est plus de 150 millions d'écoutes Myspace...

K / Pour autant, l’agence reste « labellisée » électro…

K / Et les autres labels, ils « existent » ?

FD / On reste très impliqués dans la musique électronique « pure », mais plutôt à travers la promotion d’événements, de festivals ou de tournées. On travaille, par exemple, pour le Social Club, à Paris ou pour les soirées We Love. En France, aujourd’hui, je ne pense pas qu’il y ait une agence 100 % électronique. À Berlin ou Londres, il en existe quelques-unes qui, en même temps, occupent une scène locale et peuvent faire des campagnes mondiales pour des disques très spécialisés…

FD / I’m a Cliché, Tigersushi, Katapult sont là depuis dix ou quinze ans : ils ont creusé leur sillon, ils sont respectés, ils ont un réseau à l’international, mais ils n’ont pas le même impact… Maintenant, l’autre problématique, c’est une certaine uniformisation du public. J’en parlais récemment avec Cosmo Vitelli qui disait que les gens attendent, aujourd’hui, partout, le même type de musique, à Moscou, en Australie ou en Californie. Avant, il pouvait faire un peu ce qu’il voulait. Aujourd’hui, ça s’est uniformisé, même dans les niches.

K / Où en est le label Sister Phunk ? FD / Il est né d’une opportunité, fin 2004, car on connaissait Kevin MacKay du label Breastfed, sur lequel était signé Mylo. Comme cet artiste avait un gros potentiel, avec une ouverture un peu pop, on a pu le sortir pour la France. Le disque, effectivement, a bien marché. Ensuite, on a signé quelques maxis (six depuis 2005), surtout pour se faire plaisir. Aujourd’hui, cette activité est un peu en sommeil, d’autant plus qu’Olivier Pilz, mon associé, vient de quitter la société. J’aimerais relancer quelque chose après l’été, puisque j’ai des envies et des artistes qui m’intéressent, sans trop m’éparpiller. La musique est un secteur qui continue à bien secouer ! K / Comment perçois-tu la scène électro française actuelle ? FD / Pour moi, il n’y a pas une scène, mais des courants. Et le courant le plus visible, notamment de l’étranger, c’est celui d’Ed Banger qui concerne un public assez jeune. L’approche est assez « pop culture », attachée au design, de la pochette au logo, ou aux produits dérivés. Quant aux morceaux, ils sont assez courts, efficaces

K / L’actualité électro, c’est la 9e édition de Nuits Sonores, à Lyon… Qu’en penses-tu ? FD / Les principaux festivals électro forment en France quelques vitrines qui, comme Nuits Sonores, parlent d’« indie musique » et plus seulement de musique électronique. C’est bien une tendance générale : le contenu musical reste ouvert et le clivage se construit surtout par rapport au mainstream marketing. Il faut évidemment que ce type d’événement continue à se développer. La France étant, en plus, un pays d’histoire, je trouve cela idéal de faire rencontrer des lieux de patrimoine avec une vraie modernité. À Lyon, ça a été particulièrement bien réussi, puisque la ville s’est beaucoup investie et a compris l’intérêt de mettre ainsi en valeur son architecture et son patrimoine. Bref, ce genre d’événement, c’est bon pour la ville et c’est bon pour la musique. C’est un modèle à suivre… Prochaines sorties : Arnaud Rebotini (Blackstrobe Records), Sebastian (Ed Banger), Cults (Columbia), « un duo un peu pop, quelque part entre Phil Spector et David Lynch », Sidney Valette (single en mai, album en septembre). Phunk assure également la programmation du Ritz Bar, à Paris www.phunkster.com

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N. VIEILLIT BIE IL : IN V N LE BO PELER T COMME A CAVE ET DE RAP S 'E C , N ... 'ANIMATIO LES ENFANTS DE L ORNIENS D IF L A A M C É S IN E LE C RTIR ME L n antes d'u ION DE SO A BOUTEILLE, COM IT D N O res trépid ir) ; c'est C tu L A n E e v D a S s la S AVON ment « le veur » (L'Est Éc rê ulpteur ée de réfé QUE NOU ue », truff eau du sc caméléon

, iq ion ut la p ite graph hiques (« Jarmush « Qui ve e? » Quand L'Un une « pép p u ra d g sa u ix to g o a s V n ru m a u é a eS tL e, d s cin ...»), don al, Jean-pierr sur la découvert - rence , Kubrick rsonnage princip le de ca e la il g o u o p o p d rr o te e C n e ru p s'in u it le jo '« d d e u imil , « a he en lettres, Nord ass ar Johnny Depp son » de n accroc boite à so in , ss e  » d p p m e de hom 64m interprété une scèn nter S. T 50 libre 7x n'est pas nifie qu'on n'est naliste décavé Hu Résultats: déjà 2 e  c « : g g . au lon si o e n iv se la ra n e is a s P s au avert Soit c Las Vega dollars de recette c'est un ne animé ». it è s g so lu o p r, in a e c b e d Ba hallu ons d erait li ss re il v re è m d fi a plus chez s' y e t un nimation depuis que Cand ondial e journaux... ment : l'a Bull m ultes, s d d le a e s R x u u le a to par ans en plus e, en d ommagé d rm n e o sf r n u a œ ES, ETC. ar et a le c o se tr Selon La AUX ARM ». Malgré un osc toooby Do c .. S s. e e ri u e q ar  ard et oy S : ans les g Sources saga Fritz « Tremble Pix dollars » pour T rofidu itt-bull, d dès 1972, « la e p d sp é la peau lu  P rd ut p a « ve li s. le ui , « Q ierre ation adulte « un mil r Jean-P x im rseillaise u n aria a 'a e sculpteu on Presse, d M é é L film lon e P réserv re am ? », L'Uni ry 3 (« le Surugue  estendorp, « Le mps », se tre-cultu Cat » est te ves n e o s lè c W é th le s he  » la s om n at u u e oc ie Ag Supinf 3/2 ; n mato le de to ersive d les anc  u b v « ina pour à b ster" ta il e r, o su n è  v e st « it prix Imag ec un "Hambu sc u p amb e preav et en nace : ovence, x », La Pr e », elle m ue » qu'elle fut la er sien), me com ! ». Avec H ur d'un in a imation savoureu c an ri d' film to fo ass 6/2 ; « Le à Arras », Nord t « lubriq . et à dép de Supin étrage animé au en effet ant ng tellemen indépend 9/2 ; T. de Lesta ssée X ».. de recettes. t -m n la e  c rt n « u e n us o e c ie rie tr v Littoral, té un t mys s  », ils ière à ê llars » ie o « La mor nais, 23/2 ; m b d ra m e aco, dan o se d z n Parade, e en o s r nais bi », L'Ard iteuf n  burge x, à M million T « ri , 0 la p e de Bam 0 c e « Un Roan s, n  1 n d n, u « rri l , ra a r Pe  » Progrè Rémy orte ation lto. En F ar », Le t défoncé de remp aux Cés al intern y 3", le film Double sa « indépendant e "Toy stor rtie u « festiv que Maxime Ca d so ofitable 27/2 ; « re pr i sa d us e ss a pl d c u a t le n t ion le is , Le n te at a te » a û im fi ps m d o an m ja d' pro eg tten les te de tous Bény, ateurs, n  ». En a journaux er : quand La Pro /2 ; Julie / AFP, 28 n : Cartoon mais les , 3D l'un des cinq cré uveau Monde sm  » Parisien io ip ta at n sl im , fa u an » d r , u d Lyon u No « Film d’ rtonne à en 3D po uve un peu « mo que Le zau ction du movie ca 3 ; « Cartoon la presse s, 4/ tro la produ n Californie... »), nt a le à d Le Progrè à financer 156 n e e c n tt e a v dé é ne en aise ne se ip... movie ai urs ont dépass ie rement  j'irais bie animation franç chêne. Le uvrir le z sû (« o r films, plus st trées », u o en 'e p c d’ l'  » n ep de que le million odie Bidault, chope Z adaptatio r en fûts , rappelle 4/3 ; Él Progrès, voix du succès » Progrès s de mûri jour, une adultes ? ». verraient a p e n e o : n u te s , n d n te n « La petit , 19/3 ; « Rang -o n la r -t o g c a u s o rr ic e p e le bl or V Pu   G « Sex pour permis : seuls Le Bien l'ind'lézard pêche, « Happy y'a pas 'ailleurs, tout est  », selon D t le e e il u c léa i ! », La Dé uc'h, v sq e sk a in d re tr rb p Ve Le Bo ci, n (Le Té ice y exandre le destin pas, qu'i mangas en breto 21/3 ; Al e réalisatr n ses u  U uchiba: e « Bo ri s La é , lu em st r » s uisie « Bolh n'est p es My bler le L u l'ex-men n . o Les o r .. d e é ti it a ss nte sc animé de Libre, 23/3 ; « re im té e a d'an ler les gramme) ; ressu ulème (La Chare Charent trépidantes d'un s , le ciném d'enfant. Et cib o si  un g « n in aventure ur », L'Est Éclair, A A l, r, à « ob gno lire n rêve un jeu pfel, « Dé et caméléo Cités d'O laisser Alain Pla véritable n ic Holza ) et u ulement e se (… r, m 23/3 ; Ér rences à gogo e ê re y fé est m somb ) ; ou Voix denma » re re n s  ib e a tu en 2D, ré ot », La L lt V ra u rig é la d tt ea rc « . Le « à tir Ma riser  un ie », Roanne ue de li humour 23/3 ; « d'après l du  », scéna g oon Mov e boulimiq , n » rt du Nord, f  a rnationa n sa ti te  C c e In l « d je va nts, Une mes rum s). L 2nd Festi ge de l'Animatio pour enfa Etc. /3 ; étra autres cri teur du fo yon (Le Progrè  » c n e court-m o ir ogrès, 24 s ti d Pr a Le la », im rs é n ésa . , à L s Manga lui de est lanc polar d'a Japon. De me, iné aux C carrefour but mars s courant est ce m é o d « Mois du », Le Télégram n s le t, a l s h Bo dan t un le plu en breton phile Pillault, « Vie de C ial al éo égalemen tamment procédé e o 28/3 ; Th real music for re u n st e p re , hé mond s re s e  ; , y g ¼ , de Funk s ima Le pa seillaise du marc le lectu le sb t n u e ù o o , La Mar o ou n d » m M s le o : sé n si op li o la film pe diffu ducti Titeuf, le ; s. Réa uand e la ro q d p , e n s si ce, 6/4 d o Ph. D., « e c en in ss ov se A Pr La gro n. , e les du slip », « Entretien avec i, Rango de l'animatio uler entr M., Tran, Verbinsk David S. Progrès, 6/4 ; S. vent circ re o le t p G en Le m nn », in p si do a i Ze qu éric pas médiens ien, 14/4 ; par l'am « Ces co raconte Le Paris s d’or" la voix », ple, ne m e uses cité x rie e té La ys r pa « Les "M à Angoulême », . t 20/4 renaissen e Libre, Charent


REVUE DE PRESSE

les ehors sur e geler d Disney et m 'à u q ) r chaud (… il est repéré pa es ), « film  » ues anné u rs lq e d e ti u n le q a a , h n c  » o e sti e tt a d a rn p e In te « sa isbonn s des rine » in nt » de L choi- donnera aux personnage a d . tra, « vit n tc e e p é , aut, on ind , elle plus tard atatouille, Là-H x d'animati ral), se délocalise R e-Cament au d s, le sle a a to b g P é it ti c L u u e d tr ss i é u re it q c té (Nord i » in bre e s' ystérieuse it pas vra s de l'om é. PenLa press e g a n sit une m .. Roanne ne fa , n it o la im  pers as. accueil dessin an autres « ilais : Arr envie, mais elle ccès d'un évoque les « bru estival  f su « le s u t lu d n p fo st e e d e édition u ment O ile Sud emp age d'an , la 2 ire » (ex iscottes dant que a in g fin mars l du court-métr a n o im eb mati e l' ona paquet d program s de teurs d r internati pros : un c une fait casse e in e v o se d a i m s u c , q x  » ru u n  t a « 'u e u tlé a lq il l' e mation : i u se er q auss se, décon mière mondiale » calisent our bruit ambitieu pre on p s voix fo lon Le Parisien, ti e le a n , ré  u !) c « » e s  t d s do Se 13 ans e processu in. le on des journaux. il » Leson sur le my Clap ti u « porta ntité a n e te v u o n l'expositi Skhizein, de Jéré ville ple, le r l'ide nt ment à la ne par exem découvri t « Jack m e e d id du brilla v t é e t u t erm len e revien seulemen lle voix.fr p qui doub  » et les La palm n'est pas :e édiens » i an s m é u h o c q it  c u a , « y A tr c s de insieur r les re d'Anne o d su n M e ra ) sé g dessin an u s (… com le « plu ages de Bauer, , n e ix n é o o n sorte d'é  v n rs a « a e m p x ier, ciné , chaque principau nt Pasqu a petite édié au organise e Laure stival ondial d m « L e  f m s m « n o t c a e n D , e m é m e key ». deuxiè événem ic c a le M t -L e e lic retrac u d b d  » u e on fficiell Bien P Veyriero . e e » L h s  , e d'animati C » n s  re n e è c le sa delin u succ après Ca libu, mais s fait voix d t le parcours d'A de 25 ans a français M s a p ne t être , nou égalemen es omédien n'est peu derson, en 2010 econte, tail, une jeune c r, bizarrement, d L n e A ic s tr e a e P n m e g o u de W si n s q n e r e d nt d cé da s oublie qui, ava interprété aussi lan u o a st s , au moin e e » s' ri s  , e sé h ry p s, du ju « autogra onnages de film en . membre ès jeune, animée.. « pers tr re , x iè té u u rr re b a b é c d ma a une e B ll e E s ». e » d publicité tite lapin e s, ent n  p m « ie F m e F rn n ta u fo VOIESarOdes vignobles scafrliançais, le doublaanntt de « travailler », neno guise de v e uis À l'inst de cépag on ne nous bi, a ki ». Dep nnais, qui raà partir r Myaza ati u rde o im n  p 'A a « L l' cultivés r ambi ». on a lu a Cha , cain su L d ri n é r. -e e m y g a p n e euse de B a p ri a tr é h é st règn y vé t n m m e mort ple, co faon sau totalem par exem ulème, conte « la ire d'un bébé est pas , nt a te d n n o e c  » p ngo re ra histo « hébergé rente Lib x-menuisier » d'A une star C'est l' ut B e e e d d a le « e la noy e famil  devenu n « e u d st ment un r e a n , u p n a o pço e, mois ouchib t le « ch père sou le plusieurs t Bolhem B on aux USA » e n Le o m a d re isne), ati r, D ement ». de l'anim patrons de Pixa e jeune relles (A i, l'« empoisonn s le jourc an s 88, rd'hu chou de n achève, d  ». En 19 quotidien aujou e fée » s' aussi sèche qu'u d u Disney le o te t s n n o o rk  c d o « s w r, té t a u e ri p é te s v a le e b fenêtr ssem ur am r une vie ne re dessinate lors à poser des , nal, pa  la  » « rs : u m sé ea les is ro se résum es fresques sur s, mauva in animé ».  d ge à Pari « a ss e ss d a re p d n u n in pe er à rès u e vie : ap on, pour « dessin change d ti a l au nce Anim x là le cu chez Fra tais mieu é  j' («  » rs des déco

N O O T R A C ÇA

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Texte: G

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PHILIPPE RAHM ARCHITECTURE MÉTÉOROLOGIQUE Texte / J. Tourette Visuel / Astronomie domestique ©Philippe Rahm, 2009

L'architecture se conçoit habituellement en termes de surfaces, de volumes et d'espaces. La forme d'un bâtiment apparaît comme la traduction d'une idée dans un langage matériel, avec son vocabulaire physique, et de codes syntaxiques propres à la construction. Des balises sémantiques conventionnelles, qui livrent à l'oeil le récit d'une réalisation effective, qui racontent son histoire. L'architecture telle que la conçoit Philippe Rahm ne se lit pas sur les murs de ses réalisations, mais s'imagine dans les espaces vides qui les entourent et les séparent. « J’ai étudié l’architecture à la fin des année 80 et on était en pleine période « narrative ». Les projets des architectes de l’époque « racontaient » tous des histoires. Ils avaient tous une dimension symbolique, analogique, en référence à quelque chose, à une image souvent contextuelle mais qui pouvait aussi être historique. Tel bâtiment évoquait les années 50, tel autre une chaîne stéréo, etc. Cette position de l’architecture me gênait et dès le départ, j’ai voulu que l’architecture ne raconte pas des histoires, mais crée des espaces où des histoires puissent s’inventer. C’est pourquoi mon processus de travail n’est jamais analogique mais pourrait plutôt se rapprocher d’une démarche scientifique, rationnelle, qui ne présuppose pas du résultat final, ni formel, ni programmatique.

Et je crois que l’on est beaucoup plus imaginatif, beaucoup plus inventif et beaucoup plus extraordinaire ainsi qu’en compilant ou mixant les images et les références déjà existantes. » Afin de s'extraire des schémas communs et des archétypes narratifs, Philippe Rahm abandonne le paradigme de la surface et du volume pour se concentrer sur l'atmosphère et le climat comme données primordiales. Sa démarche scientifique le conduit naturellement vers la discipline qui étudie précisément ces phénomènes : la météorologie. « L’architecture, c’est avant tout un travail sur le vide, sur le creux, sur l’espace. Et pour qualifier ce vide, c’est bien sûr les moyens de la météorologie qu’il faut employer. Comment qualifier l’espace en tant que tel ? C’est bien sûr en des termes de chaleur, de lumière, d’humidité qu’on devra le faire et c’est pourquoi je pense que la météorologie est fondamentalement liée à l’architecture. Et puis, ce lien devient nécessaire aujourd’hui face aux problèmes environnementaux et au réchauffement climatique. L’architecture doit s’occuper du climat, elle peut le faire dans ses fins mais aussi dans ses moyens en utilisant les phénomènes météorologiques tels que la convection ou la conduction comme des outils de compositions architecturaux. »


ARCHITECTURE

En pensant l'architecture dans le champ lexical du climat, Philippe Rahm propose une autre perception de la spatialité, fondée sur un rapport plus sensoriel et physiologique à l'espace. Un intérieur ne s'appréhende plus comme une « surface habitable » mais comme une atmosphère particulière, avec ses variations de pression, de température, d'humidité et de lumière. Les instruments de mesure deviennent les nouveaux indicateurs du design architectural. Dans chaque projet, c'est d'abord une atmosphère qui est générée : le climat d'une pièce n'est pas statique, normalisé et homogène, mais suit les fluctuations d'une réelle météorologie, dynamique et variable, avec ses courants, ses zones froides

fonctionnalités sont déterminés par les températures et leurs relations avec le corps, l’habillement et le mouvement. De cette expérimentation aboutissent ses Appartements Convectifs construits sur trois niveaux (Hambourg, 2010), découlant du même principe que l'atmosphère idéale d'un lieu dépend de l'activité de vie et que la température doit donc naturellement varier d'une pièce à l'autre. Associant à son architecture une dimension artistique affirmée, Philippe Rahm expérimente ses travaux dans les musées et lieux d'exposition, qu'il considère personnellement comme « les lieux d'un questionnement des moyens et des finalités de l'architecture ». En 2006 à Montréal, son installation Interior

Appartements Convectifs ©Philippe Rahm, 2010

« L’ARCHITECTURE, C’EST AVANT TOUT UN TRAVAIL SUR LE VIDE, SUR LE CREUX, SUR L’ESPACE. C’EST POURQUOI LA MÉTÉOROLOGIE EST FONDAMENTALEMENT LIÉE À L’ARCHITECTURE. » et tempérées, ses masses d'air et ses variations thermiques. Quand l'architecte présente le prototype Astronomie domestique, en 2009, dans le cadre de l'exposition Green Architecture for the Future à Humlebæk (Danemark), il s'agit d’un appartement dont on n'habiterait plus la surface mais l’atmosphère. En se basant sur la loi d'Archimède selon laquelle l'air chaud monte et l'air froid descend, l'espace est organisé selon différentes hauteurs et profondeurs par rapport à la ligne horizontale du sol, créant naturellement des niveaux thermiques distincts et en adéquation avec l'activité dévolue à la pièce, tout en réduisant l'énergie (salle de bain au plus haut, chambre au plus bas). Le mobilier et ses

Weather interroge les mécanisme de production et d'interprétation d'un climat ; Territoires déterritorialisés (Carte Blanche Prize, Parie 2009) reconstitue chimiquement et météorologiquement la géologie et l’atmosphère parisienne, avant l’apparition de la pollution massive du XIXe siècle, comme une réalité naturelle à la fois filtrée et régénérée ; Géologie blanche, présenté en 2009 au Grand Palais pour La Force de l’art 02, est un travail sur la réverbération d'un arrière-plan projetée sur l’émissivité du blanc, un certain taux de réflexion optique, en retrait. Et dans ce même élan, avec de nouveaux projets, il participera aux prochaines biennales de Buenos Aires et de Moscou.

Interior Weather

©Philippe Rahm, 2006

Géologie blanche

©Philippe Rahm, 2009

Philippe Rahm, Architecture météorologique, Archibooks, « Crossborders », 2009 www.philipperahm.com 13


CULTURE PUB

Texte / G. Viry Visuel /S. Bournel-Bosson

LE PRIVÉ N’AIDE PLUS SEULEMENT LA CULTURE : IL LA FAIT ! C’EST UN PEU L’HISTOIRE DES JEUNES TALENTS SFR FACE AUX DÉCOUVERTES DU PRINTEMPS DE BOURGES. RACONTONS…


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Une jeune actrice française, assez mauvaise, poussant la chansonnette ? Non, Mélanie Laurent n’est pas vraiment une surprise, fin avril, à Bourges, car il y a plus étonnant : pour sa 34e édition, le festival s’appelle désormais « Printemps de Bourges Crédit Mutuel ». Daniel Colling, son fondateur, donne le « las »: « La région et le département ont diminué leurs subventions. Pour compenser, nous avons choisi de renforcer les partenariats privés, notamment avec le Crédit Mutuel, en contrepartie de quoi il est associé à l’appellation ». Les faits sont là, aussi démonstratifs qu’un hypothétique syllogisme de La Scène culturelle pour les nuls : la culture a besoin d’argent ; les bailleurs publics en donnent moins ; résultats : à l’instar du réseau bancaire, présent dans la musique depuis 2002, partenaire d’une dizaine d’événements (Francofolies, Main Square Festival) et de plusieurs scènes (L’Aéronef à Lille), les entreprises avancent, au galop, dans des scénarios de chevaliers blancs… Il n’est pas nécessaire de remonter à Laurent de Médicis pour constater que les ressources privées forment une bonne margarine dans les épinards de la création artistique : le CAC 40 suffit. Bernard Arnault, François Pinault ou feu Paul Ricard, entre autres, partagent une passion pour l’art contemporain, dont il serait malhonnête de réduire la philanthropie au bas des fiches d’impôt ou en haut d’un PPT de planning stratégique. Ainsi, pour Antonia Scintilla, responsable de la communication de la Fondation d’entreprise Ricard, il n’y a pas que le pastis dans la vie : « Paul Ricard a fait les Beaux-Arts et a toujours soutenu de nombreux créateurs. L’ouverture d’un Espace dédié à la création contemporaine, en 1996, n’est que le prolongement de son engagement personnel et artistique ». On la croit. Audelà de ces donateurs « à l’ancienne », la France favorise, depuis 2003, le mécénat culturel, en agissant notamment sur la fiscalité des particuliers et des entreprises.

Et en quelques années, il a atteint des sommets, représentant près d’un milliard d’euros, en 2008, soit plus d’un tiers du budget du Ministère de la Culture ! C’est beaucoup et bien peu par rapport à d’autres pays, comme les Etats-Unis, où les financements privés semblent aussi culturels que l’« exception » française paraît bien romantique : un bon vendeur de clopes, comme Reynolds, investit par exemple près de 60 millions de dollars, chaque année, dans sa Fondation, contre un million d’euros chez Ricard ! Et ce n’est pas tout : selon les dernières évaluations du mécénat culturel, en France, les résultats sentent aussi mauvais qu’une bouffée de winfield… Branle-bas de combat, en octobre, chez Admical : l’organisme de promotion du mécénat d’entreprise publie les résultats de son baromètre bisannuel, qui fait apparaître une avalanche des financements dédiés à la culture. Moins 61 % en deux ans ! Avec 380 millions d’euros, elle ne représente plus que 19 % de l’argent du mécénat, loin derrière le « social, éducation, santé » et le sport. Parmi les raisons évoquées, conjoncturelles et structurelles, Admical constate l’augmentation des tirs croisés (culture et solidarité par exemple) et la recherche d’une visibilité immédiate, pas forcément adaptée au tempo de la création artistique. Olivier Tcherniak, son Président, va plus loin : « On observe un rapprochement dangereux entre le mécénat et la communication. Or, si la communication est la voile d’un bateau, le mécénat en serait la quille : on ne devrait pas avoir besoin d’y mettre ses logos ». Ainsi, si les entreprises « abandonnent » la culture, c’est sûrement pour mieux y revenir, en prenant une nouvelle vague…

ROCK BRAND

Cas d’espèce. Le 5 mai, à Paris, La Caisse d’Épargne ne lésine pas sur les moyens lorsqu’elle convoque la presse : Frédéric Taddeï fait le ménage sur la 15


scène des Trois Baudets, temple parisien du défrichage musical (Gainsbourg, Blur, etc.) et Olivier Klein, directeur du groupe, a choisi ses plus belles chaussettes blanches, sur costume noir, pour parler indistinctement de « mécénat » et de « sponsoring » : « Nous quittons le football et le cyclisme pour entrer sur la

À l’étranger, dans de nombreux pays, il devient parfois difficile de distinguer un dircom et un commissaire d’expo. Depuis l’ouverture de la Tate Modern, à Londres en 2000, Unilever y a même son espace réservé : chaque année, il investit le « turbine hall » pendant six mois pour exposer un artiste contemporain, comme le chinois Ai Weiwei pour les « Unilever Series 2011 ».

notre budget de communication annuel ! Et nous ne sommes pas un petit annonceur… ». Les écureuils, définitivement, sont has been… Plus largement, la scène culturelle semble devenir l’un des sports préférés des communicants, expliquant notamment le transfert de fonds, du mécénat

LE NAMING SEMBLE ÉGALEMENT S’ÉTENDRE À CERTAINES SCÈNES ET LIEUX D’ART. À PARIS, PAR EXEMPLE, 12 MAIL N’EST PLUS SIMPLEMENT UNE GALERIE CONTEMPORAINE POINTUE (MANYSTUFF, JE SUIS UNE BANDE DE JEUNES, ETC.) : C’EST UN NOUVEAU « RED BULL SPACE », SUR LE MODÈLE DE CEUX QUE LA BOISSON ÉNERGISANTE AUX 3 MILLIARDS D’EUROS DE CA FINANCE À NEW YORK, SIDNEY, LONDRES OU TORONTO. scène musicale, plus en phase avec la réalité de l’entreprise, car elle est accessible à tous les publics et implantée, comme nos agences, sur l’ensemble du territoire ». Parmi les mesures annoncées, le groupe va notamment financer une cinquantaine de scènes et favoriser la visibilité de jeunes artistes en live. « Ce programme va représenter environ 20 % de

au sponsoring, dans une logique très Maussienne, du don au contre-don : 1. Je donne. 2. J’attends. 3. PS : pas trop longtemps… Cette tendance n’est pas nouvelle puisque la plupart des lieux et des événements culturels ont, depuis longtemps, des sponsors privés. Ce qui évolue, c’est la profondeur de l’incrustation, qui ne se limite plus à dealer le logo de Total, au Louvre, en échange de la rénovation, en 2004, de la Galerie Apollon. En effet, si les gros porteurs culturels ont toujours les faveurs des entreprises, ils forment désormais un point de départ pour s’associer, plus largement, à une discipline artistique. Ainsi, Le Crédit Mutuel ou SFR aiment la musique, HSBC préfère la photographie, Renault, féru d’espionnage, « soutient » le cinéma. Etc. Dans tous les cas, les règles sont assez proches du sponsoring sportif, ce qui est d’autant plus évident, pour ces entreprises, qu’il constitue souvent un autre versant de leur communication. HSBC, par exemple, a longtemps été impliqué dans la F1. Quant à Cédric Mignon, directeur Image et communication de la Caisse d’Épargne, il nous rassure :


DOSSIER / CULTURE PUB

« Nous continuons à sponsoriser le ski et le running »… En janvier dernier, l’inauguration du nouveau stade du Mans défraie la chronique : pour la première fois, en France, un équipement sportif d’envergure (25 000 places) est financé, en partie, grâce au naming d’une entreprise locale, plus connue pour sa philosophie du zéro bla-bla. Pour coller son nom à la nouvelle Arena, MMA s’est en effet engagée à lui verser 10 millions d’euros sur dix ans. Pratique très courante à l’étranger (en 2010, JP Morgan lâche 300 millions de dollars pour le Madison Square Garden à New York), le naming est une sorte d’acmé du sponsoring sportif et arrive, progressivement, dans la culture. En Europe, plusieurs festivals importants portent déjà le nom de leur « parrain ». C’est le cas du Bilbao BBK Live, Heineken Jamm’in à Venise, Heineken Open’er en Pologne ou Super Bock Super Rock, à Lisbonne, qui nous rappellent d’ailleurs, comme à Bourges, que les banquiers et les alcooliers n’ont pas forcément d’aversion pour les jeunes. Au-delà des événements, le naming semble également s’étendre à certaines scènes et lieux d’art. À Paris, par exemple, 12Mail n’est plus simplement une galerie contemporaine pointue (Manystuff, Je Suis une Bande de Jeunes, etc.) : c’est un nouveau « Red Bull space », sur le modèle de ceux que la boisson énergisante aux 3 milliards d’euros de CA doit financer à NY, Sidney, Londres ou Toronto. Si la présence de la marque reste, en l’espèce, assez discrète, elle l’était beaucoup moins dans le cas de la salle de concerts parisienne La Cigale qui, entre 2007 et 2009, s’est rajouté une petite extension : La Cigale SFR. Heureusement, le Théâtre Antique d’Orange n’est pas un concurrent…

ACTEURS CULTURELS…

À Pigalle, les cigales chantent, mais personne ne répond : on ne saura pas

pourquoi SFR n’a pas renouvelé son partenariat, mais simplement qu’il a ouvert, entre temps… sa propre salle de concerts ! Inauguré en juin 2008, le Studio SFR est un espace de 1 000 m2, en plein de cœur de Paris, comprenant notamment une salle modulable de 250 places. Sa capacité est limitée, mais l’opérateur peut inviter ses abonnés, souvent gratuitement, à des petites sauteries en compagnie de Phoenix, Cocoon, Yelle ou The Ting Tings. La création du Studio rentre également dans l’important dispositif « Jeunes Talents » avec lequel SFR revendique, depuis 2006, la découverte d’artistes dans la musique live, mais aussi la photo ou la bande dessinée. Concrètement, l’entreprise organise des prix et diffuse les « talents » dans le cadre de ses événements partenaires, des Rencontres d’Arles aux Trans Musicales, en passant par les Nuits Sonores ou les Eurockéennes de Belfort. En 2009, dans un article du magazine Stratégies, « L'art et les marques convolent en secondes noces », Alain Delcayre identifiait le phénomène : les entreprises (s’)investissent désormais directement dans la production de contenus artistiques. Conformément à une tendance générale d’événementialisation cultu-

En 2006, une trentaine d’artistes émergents, soutenus par le Palais de Tokyo, participe à l’exposition Ultra Peau, initiée par… Nivea. Engagée clairement sur le contenu artistique, la marque de cosmétiques a également fait participer les employés de son usine de production parisienne…

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relle, elles ne suivent plus seulement l’existant, mais cherchent à créer leurs propres manifestations. Si l’un de nos premiers concerts remonte en effet à la jonction curieuse de James Brown et De Palmas, en 1994, sur la scène itinérante du Ricard Live Music, les cas se multiplient aujourd’hui dans tous les domaines. En 2009 par exemple, Electrolux lance son projet arty-culinaire Art Home, sur le toit du Palais de Tokyo. Et depuis 1998, Red Bull, dont le site ressemble davantage à un portail culturel et sportif qu’à une superette, organise sa « Music Academy » dans le monde entier : il s’agit d’un immense « atelier musical » (concerts, performances, workshops, etc.) décliné, tout au long de l’année, dans une centaine de villes. En France, par exemple, la caravane 2011 s’est déjà arrêtée à Lyon, Strasbourg ou Nantes, avec Pedro Winter, DJ Mehdi et le Ed Banger Allstars.

SPONSORS OF TOMORROW™

Depuis que les processeurs Intel sont entrés dans les ordinateurs Apple, le géant informatique peut désormais compter sur des gros mangeurs de pomme : les créatifs. « Intel est venu nous voir, en 2009, pour lancer un nouveau projet artistique autour de la technologie », explique Cécile Logeay, chef de projet événementiel chez Vice Magazine. Les « Créateurs du futur » ont commencé en France, puis l’initiative a été développée dans le monde entier (Etats-Unis, Chine, Brésil, etc.). Elle vise à encourager la création d’œuvres utilisant la technologie dans le domaine de la musique, du design, de la vidéo, ou au croisement de plusieurs disciplines artistiques. Concrètement, The Creators Project propose une plateforme numérique en ligne, une série d’événements internationaux partenaires pour diffuser les artistes (reconnus ou émergents) et même un « Studio » destiné, désormais, à la création. « Vice va chercher les créateurs, sélectionne les postulants et Intel a évidemment son mot à dire sur l’utilisation de la technologie ». Après le festival californien Coachella en avril, The Creators Project revient en France en juin, dans le cadre de Nuits Sonores, puis à la Gaité Lyrique… www.thecreatorsproject.com

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« Créée il y a cinq ans, reGeneration2 est une exposition de photographes émergents », résume Emilie Gently, responsable de la communication du Musée de l’Élysée, à Lausanne, l’une des principales institutions européennes consacrées à la photographie contemporaine. « Pour la deuxième édition, en 2010, Lacoste a lancé un prix et sollicité 12 artistes dans l’exposition pour revisiter L.12.12, nom de code de son célèbre polo ». Di Liu, jeune photographe chinois est le premier lauréat : ses clichés montrent des animaux gigantesques qui, à l’instar du croco, sont omniprésents dans la ville. « L’initiative va être renouvelée et la seule condition reste la liberté artistique ». Cela ne signifie pas pour autant que Lacoste se contente de la financer, puisqu’elle participe au jury et choisit, au final, le gagnant… Le Lacoste Elysée Prize n’est qu’un exemple des innombrables prix, bourses ou concours créés ad hoc par des entreprises ou leurs fondations : Prix HSBC pour la Photographie, SFR Jeunes Talents, Bourses Lagardère, Audi Talents Awards, etc. Ils sont mono ou pluridisciplinaires, attachés à une structure culturelle ou « indépendants », mais ils s’adressent tous aux jeunes artistes émergents, suscitant au moins deux réserves. Contrairement au mécénat classique, destiné à financer la création, ces initiatives se réduisent généralement à la diffusion, même si leurs résultats peuvent favoriser, en retour, le travail artistique. Concentrées sur la jeune création, elles installent surtout les entreprises dans un rôle de défricheurs, capables de dessiner une partie du paysage artistique contemporain. Tout ceci nous ramène sur la scène des Trois Baudets où, pour résumer le programme musical de la banque, dont l’inévitable concours, le patron de la Caisse d’Épargne ose, comme les chaussettes : « Nous formons un nouvel acteur culturel ». Ben voyons…



BANDS TRIP

Sujet/ M. Gueugneau & J. Martinez Visuel/ Claire Panel

PENDANT QUE D’AUTRES SE DORERONT LA PILULE CET ÉTÉ, LES ZICOS VONT SE TUER À LA TÂCHE. KIBLIND A RETRACÉ QUELQUES-UNES DE CES « VACANCES » DE MUSICIENS.


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Ouverture /... 23



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MICHEL LE BELHOMME

Dans le cadre du festival Voies Off d’Arles, Michel Le Belhomme poursuit son travail amorcé lors de la précédente édition. Avec Les Espaces Voyous, il joue du carré de l'image pour remplir l'espace, définitivement saturé. De son enseignement auprès de Tom Drahos à l’ERBA de Rennes, il a su garder une maîtrise technique imparable, associée au melting-pot de ses intérêts personnels. Voies Off se déroule du 02 au 10/07 à Arles. www.voies-off.com

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MANUEL GOMEZ BURNS

La sagesse nous dit que nous avons toujours à apprendre de nos aînés. Manuel Gomez Burns fait mieux que ça : il réactualise la bande dessinée d’antan. L’allure vieille école de ses personnages ne doit pourtant pas entraver le propos résolument 2011 (voire plus) de ses illustrations. En témoignent ses expositions et apparitions diverses aux quatre coins du monde (le Pérou où il réside, les Etats-Unis, l’Espagne, l’Allemagne, la Finlande, etc.), ainsi que ces deux illustrations. www.mgomezburns.blogspot.com

THIERRY BIRKENSTOCK

L’auteur de L’Odyssée de Barnabé (autoproduite) est un autodidacte comme on les aime. Passé par le graffiti, il s'est forgé une réputation propre entre des illustrations pour les soirées Dolus & Dolus ou le maxi de Douster & Savage Skulls, sur Mad Decent. Amoureux du tantrisme et de la cosmologie, il cherche par tous les moyens à atteindre la lumière céleste. Deux de ses tentatives ici. Apparemment, il gravit les échelons. www.thierry-birkenstock.fr

1,2, PAF ! BETTINA & DOMITILLE EXPLOSENT CHEZ COTÉLAC

Quel plaisir d’accueillir ces deux fraîches illustratrices sorties depuis quelques temps de l’habile ESAD de Strasbourg pour une composition inédite. Fruit de la collaboration entre Kiblind et la marque Cotélac, l’agencement de ces deux talents est une christique bouffée d’air frais dans ce monde diabolique. Exposition commune à partir du 9/06 à la boutique Cotélac Beaurepaire (30, rue Beaurepaire 75010). www.bettinahenni.com www.domitilleleca.com

MONOZUKURI FORMES D’IMPRESSION AU FESTIVAL DE CHAUMONT

L’étape dans la création est une chose sur laquelle on s’appesantit peu. Monozukuri (« processus de fabrication », en français) est une proposition du Festival International de l’Affiche et du Graphisme de Chaumont (du 21/05 au 5/06) qui met l’accent sur les procédés techniques qui emmènent le graphiste aux portes de la perfection. Exemples ici et maintenant avec Julien Tavelli & David Keshavyee, jeunes graphistes entre Berlin et la Suisse, travaillant sur des expérimentations autour des procédés de l'offset et images de posters issus du livret acid test. www.chaumont-graphisme.com Pages Blanches n°36 Crédits


MAGAZINE

CULTURE VISUELLE

- NEW KIBLIND.COM

Crédit photo : Marie Bienaimé

VISION CULTURELLE


PRINT

BELLES ILLUSTRATIONS INITIATIVE ÉDITORIALE PORTÉE PAR DE JEUNES ILLUSTRATEURS TALENTUEUX FRAÎCHEMENT SORTIS DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DES ARTS DÉCORATIFS DE STRASBOURG, LA REVUE BELLES ILLUSTRATIONS, PAR SON HISTOIRE, TÉMOIGNE DU QUOTIDIEN D'UNE « NOUVELLE GÉNÉRATION » DE L'ILLUSTRATION. T / J. Martinez Visuel Couverture Belles Illustrations #4

Elle s'est fait immédiatement remarquer lorsqu'on l'a exposée pour la première fois au beau milieu de ses semblables : plus grande que la moyenne, allure élancée, élégante et soignée, elle ne communique depuis sa naissance que par images interposées. La revue Belles illustrations est née en 2008 d'une initiative portée par une promotion de l'ESAD de Strasbourg, référence internationale en la matière (Blutch, Marjane Satrapi, et bien d'autres sont passés par là). Après un atelier sur le fanzine animé par Julia Wauters, l'envie devient évidence et Alexis Beauclair, Bettina Henni, Clément Paurd, Guillaume Chauchat, Matthias Arégui, Léo Maret, Mathieu Lefèvre et Jérémy Piningre embarquent l'ensemble de leurs camarades dans l'aventure Belles Illustrations. Encouragés par Guillaume Dégé qui dirige depuis 2005 l'atelier d'illustration, la section la plus reconnue de l'école, ils vont réinventer le classique « fanzine » estudiantin en affirmant haut et fort leur spécificité et leur envie de faire vivre leurs travaux. L'objet sera très grand (28 x 38 cm), épais (entre 100 et 150 pages de papier de grande qualité) et relié par un dos carré collé. Mise à part la couverture, sérigraphiée en trois tons directs, le reste de la revue est exclusivement en noir et blanc, renvoyant ainsi à l'essence même du dessin illustratif ou de bande dessinée. En choisissant de s'orienter clairement vers l'objet livre/revue, en rejetant l'aspect thématique et en offrant l'immensité de ses pages aux seuls propos illustratifs en niveau de gris de ses auteurs, Belles Illustrations inspire, dénote et souffle une petite brise changeante, présente pour un moment dans l'air du temps illustratif.

SE FAIRE LA BELLE Belles Illustrations n°1 (2008), n°2 (2009) et n°3 (2010). Tirage épuisé

Après quatre numéros publiés entre 200 et 500 exemplaires, dont les trois premiers sont épuisés, la revue s'apprête à vivre quelques changements. L'équipe s'est recentrée autour de son noyau dur afin d'achever son processus d'émancipation et de développer une véritable plateforme artistique. Ayant optimisé les outils mis à disposition par l'environnement


LIVRE I BD I REVUE

scolaire, coupé le cordon avec BELLES ILLUSTRATIONS EST UN « LABORATOIRE DE l'Atelier d'illustration, déserté FORMES ET D'IDÉES » FOCALISÉ SUR « LES ÉCRITURES peu à peu la East Coast, reçu les lauriers d'Angoulême, l'objectif PERSONNELLES ET INVENTIVES, SENSÉES ET LISIBLES, est désormais d'affirmer haut et QUESTIONNANT LE DESSIN, LES PROCÉDÉS DE fort la notion de « laboratoire NARRATION ET LES MODES DE LECTURE » de formes et d'idées » focalisée sur « les écritures personnelles et inventives, sensées et lisibles, questionnant le dessin, les procédés de narration et les NOTICE modes de lecture ». En conservant toujours une grande exigence de qualité tant pour les Belles Illustrations #4 au printemps 2011 travaux que pour l'objet. Dans un univers de l'illustration en pleine redéfinition, la revue Sorti 28/38cm - dos carré collé reste en effet pour les participants une belle vitrine pour des travaux personnels, liberés de Couverture à rabats 3 tons directs toute contrainte, sinon celle de s'exprimer en noir et blanc sur un grand format. Exister, Sérigraphie 500 exemplaires en somme, sans dénaturer leur processus personnel de création. Et cela fonctionne. Que 25 euros ce soient la presse (Le Monde), les revues (XXI ou Le Tigre) ou les éditeurs de Bande www.bellesillustrations.com Dessinée (Les Requins Marteaux, Alain Beaulet, etc.), leurs expérimentations trouvent un Prochaines sorties : n°5 janvier 2011 écho chez qui veut bien l'entendre. n°6 janvier 2012 Lors du prochain Festival d'Angoulême, rendez-vous annuel de parution de la revue, de Belles IllustraBelles Illustrations (cinquième numéro) aura donc sans aucun doute modifié ses attributs L'équipe tions sera présente lors du et sortira pour l'occasion accompagnée d'une nouvelle collection de livres d'artistes mi- Grand salon de la micro de Lyon, les 14 et 15 cro-édités. Une galerie va également être mise en place sur le site de la revue pour mettre édition mai à GRRRND ZERO. en avant les originaux (dessins, impressions, planches...) des participants à l'aventure. www.grand-salon.fr D'ici-là, pour les nouveaux prétendants, il faut suivre les appels à participation publiés sur le Net, et pour les autres, se procurer le n°4 de la revue tant qu'il se pavane encore dans les librairies de Paris, Strasbourg, Lyon ou Marseille. 37


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ST-ÉTIENNE LYON

DISCUTS

T / N. Courty

T / M. Gueugneau

La SaintéLyon est un raid nocturne de 68 kms entre Saint-Étienne et Lyon, avec 1 300 mètres de dénivelé positif et 1 700 négatif, que l'on effectue à pieds, de nuit et étrangement en décembre. Saint-Étienne Lyon est la dernière BD de B-GNET (celui de Rayures, Old Skull, Waf-Waf...). Ici, pour des raisons de budget mais pas que, une famille de Stéphanois se rend à Lyon... en avion. Famille tout ce qu’il y a de lambda, avec papa vaguement simplet, la fille peutêtre gay ou pas, un fils juste normal et un bébé dont les hurlements peuvent servir d'arme de persuasion. Ah oui : maman n'est pas là, ils l'ont oubliée à la maison... Là, l'avion va se faire détourner par deux groupuscules pas si distincts, puis surdétourner. S'en suivra un amerrissage pas si crash, des scènes d'anthropophagie dignes de Joe d'Amato, le monde carcéral décrit d'une façon si violente que cela renvoie Oz à un conte pour fillette blonde. On y croisera un cambrioleur débutant, un cadre aux airs supérieurs, un vieux bab tout cramé et un marcassin. Mais aussi des hélicoptères, une moto, un obus oublié et un mug. Sous forme de strips, SaintÉtienne Lyon fourmille de gags et de rebondissements incongrus. L'univers de B-GNET est si rôdé que l'humour absurde semble logique tout en livrant quand même des chutes surprenantes. Régalade.

Ni anachronique, ni visionnaire, Alexis Maubert est un uchronique. Il évolue dans un monde schizophrène porté à la fois par la volatilité de la musique qui peut se trouver sur une radiographie de côtes humaines comme dans une brosse à dents, et à la fois par l’extrême importance de la matière physique sur laquelle elle est gravée, sculptée ou imprimée. Discuts, le premier magazine dédié à l’art de la manipulation sonore et de l’enregistrement physique, est l’aboutissement d’une carrière de blogueur (qui continue), de collectionneur incroyable et d’une vie de peloteur en chef. Dans son histoire, le Toucher guide l’Ouïe, et Alexis Maubert aka Tapetronic (lorsqu’il fait de la musique) s’est toujours laissé emporter par le désir physique de la musique. Le numéro 0 n’est pas parfait graphiquement ni même, et c’est un comble, matériellement. Mais l’important n’est pas là : il est dans la reconstruction de notre rapport à la musique par les dispositifs d’enregistrements décrits. À l’heure où les mp3 s’organisent en nuées, Discuts participe à la reconnaissance de la matérialité sonore dans ce qu’elle a d’incongru, d’esthétique et, surtout, d’artistique. Des multiples formats magnétiques aux disques pirates de l’URSS (sur radiographie par exemple) en passant par le disque laser nouvelle formule, Alexis Maubert nous ouvre les portes d’un nouveau monde, diablement curieux. Et passionnant.

GESTE

Discuts Numéro 0/Printemps 2011 Gratuit http://discuts.blogspot.com

Revue Geste Annuel N°7 – Printemps 2011 232 pages / 10 euros

Saint-Étienne Lyon B-GNET La Boîte à Bulle Sorti fin avril 2011 48 pages / 12,5 euros

T / M. Morin

Pour ce numéro 7, s’est opérée une mue très inspirée de la maquette. Une seconde naissance signée Robert Meltzer. Éditée depuis 2005 à raison d’une parution par an, la revue Geste est motivée par l’envie de montrer que le geste – que ce soit celui du danseur, du peintre, du sculpteur mais aussi de l’architecte, du cuisinier, du politique ou encore du sportif, du scientifique ou de l’écrivain –, contribue à configurer une communauté de sens : notre quotidien ostensible comme théorique. Au menu de cet opus : Rencontre avec un catcheur (ancien) champion du monde. Dossier autour du verbe « proliférer » et les propositions de gestes qui peuvent y être rattachés comme les gribouillages (J.-F. Puff), les répétitions (G. Clément), les excroissances (M. Blazy) parmi tant d’autres. Événement : « Les Halles avant travaux » discuté avec l’employé du manège. Tour d’horizon plutôt insolite. Désormais les contributions – explorations en soi de la diversité des formes de créativité qui constituent notre monde contemporain – prennent corps dans une mise en page et un graphisme qui en prolonge élégamment le sens. Belle réussite pour cette nouvelle mouture d’une revue qui se présente elle-même comme exploratrice de « la richesse, l’inventivité et l’engagement du geste ».


LIVRE I BD I REVUE

HAARMANN, LE BOUCHER DE HANOVRE T / J. Tourette

KOMIKI #2

Le jeune trentenaire Jonathan Safran Foer a marqué de son empreinte l'année 2010 avec son roman Faut-il manger des animaux ? Après le succès de Extrêmement fort et incroyablement près paru en 2005, c'est le deuxième best-seller consécutif pour ce charmant habitant de Brooklyn. Ne sachant pas se reposer sur ses glorieux et récents lauriers, il a sorti en novembre dernier Tree of codes, livre exceptionnel qu'on a peu de chances de voir traduit en français. Son petit éditeur londonien, Visual Editions, amoureux de l'objet imprimé, a dû en effet braver les contraintes techniques pour sortir cette œuvre exceptionnelle, à la mise en page délirante. Un livre où il manque des mots car ils ont été découpés physiquement. Le lecteur peut combler ces vides en bougeant manuellement les pages dans les espaces manquants. L'auteur contextualise ainsi dans l'histoire la présence de ces trous, comme dans la reprise de la nouvelle La Rue des crocodiles de Bruno Schulz. Pour mieux comprendre et découvrir cette belle maison d'édition : www.visual-editions.com.

1924, Hanovre. Suite à l'assèchement de la Leine, la police locale découvre une quantité invraisemblable d'ossements humains. Des victimes du typhus, jetées en amont suite à l'épidémie qui a touché la ville d'Alfeld à l'automne dernier ? L'hypothèse semble peu crédible, d'autant plus que les os ont été soigneusement raclés pour en séparer la chair. Un vrai travail de chirurgien. Ou de boucher. Tandis que l'enquête s'enlise et que les autorités peinent à assoir la thèse de la contagion auprès de la population, Fritz Haarmann poursuit tranquillement son marché noir dans le quartier de la vieille ville. Les temps sont durs sous la République de Weimar de l'après-Versailles, et il n'est pas aisé de se procurer quelques morceaux de viande, ou des fripes vendues à grand prix. Haarmann entretient son commerce, à sa façon, et garantit à ses clients une viande de premier choix, à moitié prix. Et il n'est pas rare qu'il y ajoute pour quelques pfennig une veste à peine usée ou un pantalon de ville... Avec une efficacité glaçante et un trait au scalpel, Peer Meter et Isabel Kreitz traduisent en images l'un des faits divers les plus macabres de l'histoire criminelle allemande. Appuyé par un dossier documenté annexé au recueil, ce Boucher de Hanovre raconte l'histoire du tueur en série le plus célèbre d'Allemagne, qui avouera à son arrestation avoir tué vingt-quatre jeunes hommes. De sang froid.

« Comme beaucoup dans le monde, il y avait une fois, un livre collectif idiot et imbécile : le deuxième numéro du Komiki. » En septembre 2009, Marie Novion et Gaëlle Almeras fondent la Maison Komiki. Leur grand dessein est de parvenir à monter des expositions et de réunir dans un ouvrage collectif les auteurs qu'elles aiment bien et dont elles apprécient le travail. Le premier numéro de la revue Komiki sort donc l'année suivante : format A4 classique avec couverture sérigraphiée, proposant 60 pages de BD maison en noir et blanc, réalisées par les deux hôtesses et avec la contribution notable d'Emmanuel Olivier et Julie Colombet, qui réalisent chacun une dizaine de pages. Ce début d'année marque la sortie du Komiki n°2. Le collectif s'est agrandi, puisque neuf auteurs se partagent cette fois-ci les feuilles de la revue. Autour de la thématique des légendes basques, ils ont imaginé des histoires qui mêlent mystère et humour : on y croisent évidemment des moutons, mais aussi une paysanne en solex, une sorcière cleptomane, des laminak lubriques ou des basajaunak pelucheux, ainsi qu'une ribambelle de personnages fabuleux et attachants. Plus d'infos concernant la Maison Komiki sur www.myspace. com/maisonkomiki.

Tree of Codes Jonathan Safran Foer Visual Editions 25£ www.visual-editions.com`

Haarmann, Le Boucher de Hanovre Isabel Kreitz et Peer Meter Casterman / Collection Écritures Sorti courant avril 2010 176 pages / 14 euros

KOMIKI N°2 Collectif de Bandes dessinnées maison Maison Komiki éditions Sorti en janvier 60 pages / 10 euros

TREE OF CODES T / J. Martinez

T / J. Tourette

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T / G. Vonthron & G. Viry

SAUCE PIQUANTE

T / G. Vonthron & G. Viry APRÈS VINGT ANS D'AUTORITARISME ET QUELQUES PROBLÈMES DE VOISINAGE, LA CORÉE DU SUD SEMBLE AVOIR UNE FURIEUSE ENVIE DE SE DÉFOULER : LE PUNCHING-BALL, C'EST LA CAMÉRA...

Kim Ki Duk, Park Chan-wook, Im Sang-soo, Kim Jee-woon, Bong Joon-ho… Tous ces réalisateurs, devenus des stars en Corée du sud, avaient la petite vingtaine, en 1980, lors du soulèvement des étudiants à Gwangju face au régime dictatorial. Cette « nouvelle vague » de cinéastes a ainsi émergé dans un contexte favorable à la liberté de création, avec l'essor de nouvelles sociétés de production et l’apparition de quotas favorisant l’industrie cinématographique nationale. Cette génération de cinéastes a une autre particularité : elle semble écartelée entre la fascination et le rejet de la culture américaine. Avec The Host, par exemple, Bong Joon-ho utilise les artifices du cinéma à grand spectacle hollywoodien pour réaliser ce qui ressemble au premier blockbuster coréen. Plein de second degré, ce film catastrophe met en scène une créature monstrueuse, aux allures un peu débiles, créée par la pollution d’un court d'eau : il renvoie implicitement à un « accident » survenu en 2000 où, sur ordre des forces américaines, des produits toxiques avaient été déversés en masse dans la rivière Han.

FAITES ENTRER L’ACCUSÉ Par ailleurs, la présence de l’armée américaine sur le sol coréen, depuis plus de 60 ans, a sans doute participé à la décrédibilisation de l'État.

Dans ce contexte, les réalisateurs s’en donnent à cœur joie et mettent à mal toutes les formes d’autorité, à tel point que leurs représentants tentent de réagir. Le petit fils du président Park Chung-hee tenta par exemple d’interdire The President’s Last Bang de Im Sang-soo dans lequel son défunt de père semble avoir la « bunga bunga attitude ». Quant à la police, elle est toujours représentée dans le cinéma coréen par des tocards notoires, carburants au soju et incapables de résoudre la moindre enquête cluedo. L'image désastreuse des forces de l'ordre explique aussi l'omniprésence du thème de la vengance... Dernier thriller enragé et mené de main de maître par Kim Jee-woon (Le Bon, la brute et le cinglé, 2 Soeurs), J’ai rencontré le diable est une nouvelle brochette vengeresse sur le barbecue coréen. Suite à l’assassinat de sa fiancée, retrouvée en plusieurs morceaux, un agent secret se lance en effet dans une chasse à l’homme pour tenter de se faire justice. Particulièrement violent, le film a provoqué un véritable scandale dans la péninsule : il lui a fallu trois passages devant la commission de classification et pas moins de sept scènes coupées avant de pouvoir sortir en salle. Il débarque enfin en France pour rappeler que le soju, c'est pas de la Tourtel... J’ai rencontré le diable de Kim Jee-woon Sortie : 6 juillet 2011


ÉCRAN CINÉMA

UNE PLUME DANS LE CULTE

Sorti en pleine guerre du Vietnam, Soldat bleu relate le carnage de Sand Creek, où 700 indiens ont été exterminés, faisant indubitablement écho au massacre de civils vietnamiens à My Lai, en 1968, par l’armée américaine. Ce film militant, signé Ralph Nelson, fait figure d’enfant terrible dans la grande famille modèle du Western. En effet, généralement viril et réactionnaire, le genre a plutôt tendance à mettre en scène de bons américains face à des « autochtones », tous plus ou moins barbares. Mais n’en déplaise à papa Ford, chez Nelson, c’est madame qui porte la culotte. Ici le héro est une héroïne, qui rote, jure, cumule les amants et tente accessoirement de faire face aux soldats américains violant, mutilant, puis exterminant tout ce qui porte une plume. Zizi Jeanmaire a eu chaud… Sortie le 24 mai en DVD chez Studio Canal www.studiocanal.com

QUELQUE CHOSE DE TENNESSEE

Disparu discrètement depuis presque cinq ans, il n’est jamais trop tard pour rendre hommage à Robert Altman. L’occasion se présente le 6 juillet, avec la ressortie en salle de son film le plus injustement méconnu : Nashville, une fresque acerbe sur les mœurs américaines sur fond de musique country, où une vingtaine de personnages voient leurs chemins et destins s’entremêler. Ce film choral, ancêtre de Short Cuts, a été réalisé dans des conditions miraculeuses, avec un budget digne d’une série Z : il fut d'ailleurs tourné en quarante-cinq jours, obligeant les acteurs à improviser une bonne partie des dialogues... Nashville de Robert Altman, ressortie en salle le 6 juillet 2011 www.acaciasfilms.com

PANIC ! REVERSE

Panic ! Cinéma organise un concours autour du film de genre, mais à l'envers : partir de l'affiche pour réaliser le film. Un appel à graphistes est donc lancé pour imaginer l'affiche d'un film qui n'existe pas, tout en suivant les contraintes et les caractéristique du cinéma de genre (Gore, Fantastique, SF, Polar, etc.). Les 10 affiches sélectionnées serviront de base à la seconde phase du concours : un appel à réalisateurs, qui devront produire le court-métrage ou la bande-annonce correspondant à l'affiche de leur choix. Viva Machete ! Concours d'affiches : jusqu'au 31 mai / Concours de films : du 15 juin au 12 septembre www.paniccinema.com

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MOTEURS OPEN SOURCE Johnny One Hundred + Doctor No + Mouzmouz

Avez-vous déjà remarqué que le joueur Lambda est souvent plein de perles de sagesse. « La jouabilité de Poney Fighter 6 pue trop sa race ! ». « Les angles de caméra de Extreme Wheelchair Racer Ultimate fouettent trop leurs grands-mères ». « Les graphismes de François Hollande : Redemption m'ont littéralement donné une tumeur aux yeux ». J'en passe et des plus pertinentes. À ces gardiens du bon goût vidéo-ludique j'ai envie de dire : nous vous avons entendu, faites-nous rêver maintenant ! En effet, saviez-vous que les moteurs d'au moins deux jeux chroniqués dans ces pages ce mois-ci sont disponibles gratuitement et légalement sur la toile ? UDK d'Epic (Gears of War 3, Arkham Asylum, Bioshock...) et Source de Valve (Half Life 2, Left 4 Dead, Portal 2) se tiennent à la disposition de quiconque pense avoir quelque chose d'intéressant à montrer. Si les années 2000 étaient celles des cinéastes indépendants avec l'avènement des caméras DV accessibles à tous, dites-vous bien que les années 10 nous appartiennent. Alors faites de l'art, faites de la merde, mais faites le vous-mêmes. Nous, on ramassera les copies à la rentrée.

STEPHEN MERCHANT

PORTAL 2

CAVE JOHNSON

CO-OOOOO OOOOOP !!!

YOU CAN'T FIRE ME !

IT MAKES A HAPPY FACE DUUUUUDE ! TIIIITS !

VALVE / Disponible sur XBOX360, PS3, PC, MAC

RHYMESWITHGLUE

CHRISTOPHER LAMBERT

TOASTY

FRIENDSHIP

BON GOÛT

ARRÊTE AVEC LE GRAPPIN, MERDE!

Cet article était à la base un poème épique de 860 pages à la gloire de Portal 2. Ces messieurs les ronds-de-cuir de la rédaction n'ont cependant pas validé le projet allant jusqu'à lancer des qualificatifs comme « irréaliste », « grotesque » ou encore « trou du cul » pour définir l'entreprise. Voici donc pour faire court ce que je n'ai pas aimé dans Portal 2. 1/ Les non initiés ne comprennent pas de quoi je parle H 24 depuis ces dernières semaines. 2/ Je rigole tout seul dans le bus. 3/ Je me cogne toujours dans les murs quand je suis saoul mais maintenant, je le fais exprès.

MORTAL KOMBAT

Mortal Kombat arrive juste avant l'été et une nouvelle génération de jeunes vacanciers en short va pouvoir découvrir cette institution du jeu de la meilleure façon qui soit : en glandouillant chez un pote qui, lui non plus, n'a pas encore atteint l'âge écrit sur la boîte. Pour info, cette nouvelle entrée dans la série lui fait honneur. Les graphismes sont à la croisée des chemins entre une pochette de Man’o’war et une coloscopie mais dans le bon sens du terme, et l'histoire ressemble à ce que Jean-Claude Van Damme imagine quand il ferme les yeux dans son bain moussant. Un rite de passage je vous dis ! NETHERREALM STUDIOS / Disponible sur XBOX 360, PS3


ÉCRAN JEUX VIDÉOS

ALLEZ, ENCORE UNE SALLE

PORTAL 2

HUMOUR SYNTHÉTIQUE

EXPLOSER SON COPAIN (EN FAISANT EXPRÈS)

EXPLOSER SON COPAIN (SANS FAIRE EXPRÈS)

BLEU + ORANGE = MARRON TROU ASHIGARU

WATCH THE ART < BUUUZZER >

COOP (RELOU AU PAD)

GROSSE BERTHA

\O/

AVENIR DE L’HUMANITÉ

SIMPLE IS BEAUTIFUL

INTELLIGENCE PRÉ REQUISE NOVAK N°1

SPHÈRE = CUBE SANS BORDS

OUT OF THE BOX

JEAN –PAUL LOTTE

PERSONNALISATION

PORTAL 2

Après 30 minutes de Portal 2 en solo, j’ai eu la confirmation qu’il existe une véritable intelligence humaine collective. Après 3h en coopération, je suis à court de mots. Je suis complètement passé au travers du premier opus et, pour être honnête, j’ai failli refaire la même boulette. J’étais en train d’acheter un jeu d’occaz chez mon dealer lorsqu’au moment de composer mon code de CB je vois la démo de Portal 2 sur les écrans de luxe au-dessus de ma tête. Sur une intuition j’appelais Johnny 100 et No pour obtenir une seule et même réponse : awesome . Eh bien ça sera mon dernier mot Jean-Pierre. VALVE / Disponible sur XBOX360, PS3, PC, MAC

TOP SPIN 4

DAFT PUNK EN BO

RÉALISME

J'ai chopé AZS il y a peu, à peu près en même temps que Shogun 2... plus par curiosité en fait. Et puis j'ai invité un pote pour qu'on se fasse une bonne soirée/nuit gaming. Je nous voyais déjà en train d'élaborer des stratégies à base de cavalerie lourde avec un rictus malsain aux lèvres sous mon masque de (kono) samouraï... Eh bien... pas du tout. On a lancé AZS, histoire de se faire un amuse-bouche, un jeu pour l'apéro, quoi. Résultat : nuit blanche... scotchés. Toute une nuit à vibrer devant une simple ville vue de dessus et des petits pixels jaunes et roses ! Une nuit à serrer les fesses, à se dépasser pour enrayer la menace toujours grandissante... et perdre aux premières lueurs du jour. BLENDO GAMES / Disponible sur PC/Mac

GROSSES NEXPLOSIONS

CO-OP ULTIME

VALVE / Disponible sur XBOX360, PS3, PC, MAC

ATOM ZOMBIE SMASHER

ZOMBIES ROSES

SURF MUSIC

Ou Potatoe si vous avez suivi le geek marketing de Valve. Certes d'aucuns auraient préféré que toute la campagne annonce autre chose que Portal 2 et ses chapeaux (Half Life épisode 3...) mais on va pas faire les difficiles car le jeu est bon. Très bon même. Un scénar plutôt bien fichu pour un « simple puzzle-game », un mode coop assez fendar, mais c'est surtout l'atmosphère qui a été revue. Saluons d'ailleurs le design sonore qui contribue grandement à l'atmosphère et parvient même à faire oublier un moteur source (certes hyper optimisé) un peu vieillissant. Mais bon, comme on dit, quand le gameplay va, tout va...

Le dernier jeu de tennis auquel j’ai joué s’appelait Super Tennis et c’était sur Super NES. Et il était super bien ! Mais malgré ça, je suis un peu resté sur les fesses lorsque j’ai testé TS4. Bon, ça reste un jeu de simulation de Tennis, donc c’est pas non plus « li kif absolu ». En revanche, c’est juste trop bien fait. En tant que joueur IRL plutôt expérimenté, je retrouve de vraies sensations et ça me fait trop plaisir de faire des montées au filet en aveugle après un petit revers slicé décroisé. Et puis mettre des roustes à Nadal, ça n’a pas de prix. Go go Djoko !! 2KSPORTS / Disponible sur toutes les plateformes

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MALÉDICTION ET SATANISME DANS L’AMÉRIQUE BON CHIC BON GENRE… PAR ASTRID GUILHOT - CULTFLARE.COM

Dix ans après la sortie du film Dracula (Terence Fisher), Rosemary’s baby (1968) impose un nouveau genre en matière de film d’horreur. Sans brouillard, ni monstres, ni effets spéciaux, Rosemary’s baby (1968) rompt avec le traditionnel film d’horreur. Entre hallucination et réalité, ce thriller psychologique est la première réalisation 100 % américaine de Roman Polanski. Considéré comme l’un des plus effrayants films d’horreur de tous les temps (glaglagla), Rosemary’s baby propulse le réalisateur polonais sous les feux de la rampe. Immense succès populaire en salle, ce film culte du cinéma fantastique retrace le délire cauchemardesque d’une jeune femme enceinte persécutée par des adorateurs de Satan infiltrés dans la bonne société américaine. Femmes enceintes s’abstenir… HISTOIRE(S) À VOUS GLACER LE SANG DANS LES VEINES À l’angle de la 72e avenue et de Central Park, les Woodhouse, Rosemary (Mia Farrow) et Guy (John Cassavetes), fraîchement mariés, emménagent dans un appartement coquet du Dakota Building. En somme, un adorable petit couple « Monsieur et Madame Tout le Monde ». Mais rapidement, l’ambiance dans l’immeuble se fait inquiétante… D’abord, leur vieil ami Hutch leur déconseille d’emménager dans cet immeuble… Puis voilà que survient un argument de taille, à vous faire tourner vos jolis talons d’un coup sec sur la 72e : une voisine vient de se défenestrer.


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À cet inquiétant tableau s’ajoutent un couple de voisins sexagénaires aux attentions étouffantes, des fissures bizarres dans le carrelage, des chants qui s’échappent des cloisons la nuit, des réunions « magie noire »… Puis une nuit, Rosemary fait un étrange cauchemar au cours duquel elle est violée par le diable en personne. Le lendemain matin, Guy s’excuse de lui avoir fait l’amour pendant son sommeil. Rosemary tombe enceinte. Délire paranoïaque ou piège infernal ? C’est dans ce climat anxiogène aux contours troubles, que Roman Polanski décrit la face sombre d’Hollywood et de la bourgeoisie new yorkaise au dessus de tout soupçon. Un constat plus effrayant encore lorsqu’on sait que quatorze mois après la sortie du film, la femme du réalisateur, Sharon Tate, enceinte de 8 mois, a été à son tour assassinée, poignardée 16 fois, ses tueurs ayant inscrit le mot « porc » avec son sang sur les murs de la maison.

STYLISME MAITRISÉ POUR FILM D’ÉPOUVANTE SOIGNÉ Fini de trembler et de grincer des dents, il est temps de parler chiffons et d’envoyer au diable la mode des fifties et ses petits tailleurs supra stricts. Ici Mia Farrow se fait la digne représentante de l’émancipation de la femme – hormis son teint verdâtre et ses petits yeux révulsés à la vue du petit poupon satanique. L’actrice multiplie coiffure et robes à la mode : coupe de cheveux androgyne, genoux découverts, col claudine, imprimés pop art psychédéliques… Un jour en robe trapèze ou chasuble façon Courrèges, l’autre dans une diabolique (et très moderne) combinaison rouge en mousseline de soie, Mia Farrow et sa frêle silhouette hantent avec goût le genre et la tendance des seventies… Pas étonnant pour un sous, quand on sait que c’est la styliste Anthea Sylbert – nominée aux Oscars dans la catégorie Meilleurs Costumes pour Chinatownqui s’est occupée de la garde robe de notre charmante Rosemary. 47



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PANORAMA DE L'ACTUALITÉ CULTURELLE Textes / M. Gueugneau

NUITS SONORES Lyon

Sous la volute graphique des Nuits Sonores 2011 orchestrées par les Superscript2 se cache cette année encore un bien plantureux festival. Il en faudra du raout pour contenter les espérances joyeuses de la masse volubile qui ne manquera pas de se coller aux grilles du marché gare, le premier juin dès 20h30. Professionnelle, la clique de Vincent Carry ne s’en laisse pas compter et sèmera, comme à l’accoutumé, un mélange de bruit et de fureur entre artistes émergents et étoiles techno. Nos meilleurs vieux seront donc là avec DJ Shadow, Tortoise, Black Devil Disco Club (Bernard Fèvre), Busy P feat. Joeystarr, épaulés par une jeunesse gaillarde fièrement représentée par Direction Survet, Nicolas Jaar, Souleance (Fulgeance & Dj Soulist), Opti, Discodéine, Acid Washed, entre autres. Du bon boulot. Nuits Sonores 2011 du 1er au 5/06 à Lyon. Avec aussi Matthew Dear, Battles, Shackleton, Bot’Ox, The Gaslamp Killer, The 5, 6, 7, 8’s, Agoria, Gonzales, etc. www.nuits-sonores.com

UZÈS DANSE Uzès

Le festival Uzès Danse intervient dans le paysage festivalier comme un sacre de l’été : un rite inamovible où chorégraphes et danseurs glorifient leur muse, Terpsichore, pour son don séculaire. L’année 2011 ne fera pas exception. C’est sans lieu mais dans le cadre éblouissant du premier duché de France, qu’Uzès invite les talents à suivre et gloires confirmées à ce sacrifice ô combien rédempteur. Pour ce faire, le CDC d’Uzès a demandé la présence soutenue de Xavier Le Roy pour la reprise de trois pièces de son répertoire (dont Le Sacre justement) ainsi que celle de Bouchra Ouizguen pour l’avant-première de Sujet à Vif, issu de sa collaboration avec Alain Buffard. En outre, Uzès Danse pourra se targuer de faire venir l’extraordinaire Olga de Soto pour Une Introduction, ainsi que la promesse confirmée Radhouane El Meddeb. Un rite païen peut-être, une ode splendide à la danse plus sûrement. Uzès Danse du 17 au 22/06. Avec aussi Christophe Haleb, Régine Chopinot, Antonia Baehr, Tânia Carvalho, etc. www.uzesdanse.fr

Encore une fois Villette Sonique est en plein dedans : Matias Aguayo, Animal Collective, Glenn Branca, Pilooski et OOiOO pour ne citer qu’eux. Du 27/05 au 1/06 au Parc de la Villette, Paris.


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Le design graphique a, parfois, envie de souffler, s’échapper de la vision commerciale qui lui colle aux basques et se planter au milieu du champ artistique. Panorama. Design graphique en Suisse Romande est là pour lui. Jusqu’au 26/06 au Centre d’art contemporain de Genève.

NUITS PHOTOGRAPHIQUES Paris

La photographie est l’art du regard. Art consommable pour les uns, alliage artistique de l’homme et la machine pour les autres, elle s’est toujours construite en marge des autres disciplines. Pourtant cet art de l’image a beaucoup à échanger avec ses cousins cinématographiques, musicaux, animés. Les Nuits Photographiques l’ont bien compris, elles qui, en ce mois de juin, proposent aux parisiens quatre soirées gratuites dédiées aux dernières évolutions du média photo à travers des projections de films photographiques, agrémentés pour le coup d’environnements auditifs. Pour voir s’animer le regard des autres. Les Nuits Photographiques les 3, 10, 17, 24/06 aux Parc des Buttes Chaumont à Paris. www.lesnuitsphotographiques.com

/// UNE SAISON GRAPHIQUE 11/// Le Havre

L’Homme et son dessin : les hommes et leurs destins. Le Grand Soir des hommes libres et de leurs éditeurs indépendants s’annonce et les mécréants reculent aussi sec. À l’aube du troisième millénaire, les peuples du monde ont les yeux fixés sur deux villes, deux sœurs : Lyon et Toulouse. Oui, ils loucheront. Et pour cause, à l’avant-garde musclée d’Indélébile qui annonce les Requins Marteaux, FBLB et 6 pieds Sous Terre, le Grand Salon répond par la malice du Lézard actif, les primés Arbitraires ou le phénix Barbe à Pop. Certains auront même le don d’ubiquité, comme tous les grands hommes : les éditions Frémok et Warum pour ne citer qu’eux. L’étau se resserre ainsi pour la France qui voit Les Textes se révéler enfin. Ils disaient qu’un jour, le monde serait beau. /// Une Saison Graphique 11 //// jusqu’au 2/07 au Havre. Avec aussi une intervention dans l’espace publique (Gare > Hôtel de Ville), démonstration de Bike Polo, etc. www.unesaisongraphique.fr

Les ateliers lillois LA CARPE et LE CAGIBI se sont associés à l'atelier lyonnais ALL OVER pour éditer un livre entièrement sérigraphié. Intitulé EMULSION, regroupant les illustrations de plus de 40 artistes lillois et lyonnais. A l'occasion de la sortie du livre, ALL OVER propose du 19/05 au 09/06 une exposition collective qui présentera les sérigraphies et les originaux des artistes invités. BAZART 61


KOUDLAM Paris

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Et si c’était un homme. Il était une fois un être vivant dans la guérite d’un parking inaccessible, au cœur d’un pays où sévit une guerre éternelle entre deux peuples d’androïdes conçus tous deux, à l’origine, par Aiwa. L’esprit traversé sans cesse par de tragiques ondes électroniques, Koudlam, c’est son nom, peine à se remémorer ses faits et gestes. Il est à peu près sûr qu’il crée de la musique. Des flashs le persuadent qu’il compose une œuvre en réponse à d’anciens rites terriens ; Goodbye, 2009, sont les seuls souvenirs distincts dont il dispose. Un rendez-vous lui est fixé, à la Gaîté Lyrique, pour Filmer La Musique. Il le sait. Après ça, tout est noir.

Z Koudlam en concert le 31/05 à la Gaîté Lyrique (Paris) dans le cadre du festival Filmer La Musique, en collaboration avec le plasticien et vidéaste Cyprien Gaillard. Goodbye, son premier album est sorti en 2009 sur le label Pan European Recording. www.filmerlamusique.com ; www.koudlam.com ; www.paneuropeanrecording.com

DOSSIER DE PRESSE 2011

LES SIESTES ELECTRONIQUES Toulouse

Avec une bonneCONTEMPORAINES blonde, il fait bon dormir. Les Siestes Électroniques ont décidé VAL LATITUDES d’upgrader ce concept il y a de cela dix ans. Dormir pendant la sieste est telle-

ment 90’s, qu’il n’en est bien sûr plus question. Danser maintenant est la nouvelle tendance. Pour célébrer une décennie de siestes en éveil, le festival toulousain donne une sacrée ampleur à son événement.. Avec DJ Tron, Shangaan Electro, Arto Mwambe, James Pants, Umberto, et le chouchou du moment Connan Mockasin, la digestion risque en effet d’en prendre un coup. Et, en plus, c’est gratuit. Fini de dormir : wake up, gros.

_ DU 7 AU 17 JUIN

Les Siestes Électroniques, 10e Édition du 23 au 26/06 avec aussi, Arnaud Fleurent-Didier, Lone, Villa Nah, The Miracles Club, Robert Johnson, etc. www.les-siestes-electroniques.com

LATITUDES CONTEMPORAINES Lille

Force est de constater que Latitudes Contemporaines ne spolie personne. Tout est dans le nom. Le festival lillois, porté par l’association du même nom, cartographie chaque année les enjeux de la danse actuelle. Entre Rachid Ouramdane et son Exposition Universelle posant la question du récit officiel de l’Histoire et Latifa Laâbissi drapant les minorités dans son Loredreamsong, le danseur a décidément du mal à se situer. Et quand son humanité est mise à plat par la performance préhistorique de Steven Cohen, The Cradle Humankind, et son travail chorégraphique dépecé par Gilles Jobin dans A+B=X, le corps se meut en un gigantesque point d’interrogation. Pas de panique, Latitudes Contemporaines connait le chemin. Latitudes Contemporaines, du 7 au 17/06 à Lille. Avec aussi Daniel Linehan, Mathilde Monnier, Doris Uhlich, Claudia Triozzi, Anna Krzystek, Luiz de Abreu, etc. www.latitudescontemporaines.com


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BAZART

L’artiste plasticienne et vidéaste américaine Sarah Morris se paie une exposition chez Air de Paris. Jusqu’au 25/06.

Papier avec Lune au Quartier de Quimper est une exposition d’art contemporain qui scrute le passé pour montrer notre futur. Sources, réminiscences et projections jusqu’au 12/06.

AWESOME TAPES FROM AFRICA New York

Il est des instants où la vie se découvre pulpeuse, en forme, gironde sans en faire trop, et, pour le coup, semble tout à fait gouleyante. Les moments passés devant le blog de Brian Shimkovitz, Awesome Tapes From Africa, sont de ce genre. Après avoir traîné ses oreilles au Ghana pour raisons scolaires, il s’en accroche une ou deux à l’étal du marchand de cassettes. Correct, il en fait profiter son ami l’internet et, par lui, le monde entier. Depuis, il laisse dans son sillage une traînée d’amour sous forme de flûtes algériennes enfumées (Cheik Meskine), de magique disco éthiopienne (Kweysha Seta) ou de chillant rap Tanzaniens. D’aucuns disent que son blog est culte. Un prophète est-il « culte » ? Brian Shimkovitz sera présent aux Siestes à Paris, Musée du Quai Branly, le 10/07. www.awesometapesfromafrica.blogspot.com

Le si formidable et si étrange groupe de rock de Matt Mehlan (Shinkoyo), Skeletons, sera au Poste à Galène de Marseille sur une initiative du GRIM. C’est New Yorkais, joli et précédé des inestimables Johnny Hawaii, Kid Francescoli et Oh ! Tiger Mountain. Le 22/05.

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BOMBA ESTEREO Bogotá

Hispanophones de tous les pays, levez-vous, car voici les Colombiens qui ont conquis l’Amérique, les Bolivar de l’ère hédoniste : Bomba Estereo. Qui, en effet, ne possède en lui cette fibre solaire qui l’invite à s’épuiser sur la cumbia-pop (rythme colombien traditionnel+electro-pop d’aujourd’hui) construite par Mejia (tête pensante) et Liliana (chanteuse) et dont l’hymne Fuego enchanta EA Sports et McDonald’s de conserve. Les formes appétissantes de la rythmique chienne de ces Colombiens rendent hagards les loups que nous sommes. Il suffit de succomber, en juillet à Dour. Bomba Estereo au Festival de Dour le 17/07 pour défendre l’album Estella sorti en 2009. www.dourfestival.com ; www.bombaestereo.com

Le Festival International du Documentaire de Marseille place la (les) caméra(s) au centre du réel. Du 6 au 11/07.

JOHN LORD FONDA

Dijon

Une fois, une seule, Terre et Ciel ont échangé leur place : le Ciel à Dijon, la Terre à Zion. C’était en 1974, année Giscard. De ce retournement des pôles cosmiques est né John Lord Fonda. Puis, la vie cheminant, Jean-Seigneur s’est vu promettre un bel avenir de star de la musique française. Ce fut fait et bien fait avec le Debaser LP, et son brelan Personal Jesus, So Far Away et Music Is Not Computer Algebra qui propulsèrent notre ami costadorien tout en haut des artistes préférés de la jeunesse française. Supersonique, nouvel album sorti le 25/04 toujours chez Citizen, est du même acabit : techno à donf’ + trinitrotoluène mélodique. Bang, What’s Going On et Heaven’s On Fire seront des amis pour la vie quand Brunette Tatoo et Supersonic pourront être quelques amants de luxe. Amis, amour, Seigneur Dieu, un mot : la Vie. Supersonique sorti le 25/04 sur Citizen Records. www.citizen-records.com

CHRISTIAN GEFFROY SCHLITTLER Caen/Genève

Le pathos est une technique bien connue des orateurs depuis Aristote, en principe. On dirait bien que, ces dernières années, nombre d’intervenants dans l’espace public savent parfaitement les règles antiques de la rhétorique. Christian Geffroy Schlittler, dans Le Laboratoire des copies (dans le cadre du projet de recherche Matériau Pathos) a choisi d’épuiser le pathétique comme on répète un mot jusqu’à ce qu’il perde toute signification. Reprenant, parodiant, imitant les décortiqueurs de pathos du théâtre contemporain (Castellucci, Warlikowski, etc.), ce performeur place la passion au cœur de ces contradictions : une émotion forcée et fictionnelle. Singer n’est pas jouer, c’est signifier. Christian Geffroy Schlittler, Le Laboratoire des copies ou Les artistes de la contrefaçon, du 24/05 au 28/05 au Théâtre Saint-Gervais de Genève, dans le cadre du Festival Extra-11. www.festival-extra.com ; www.louispinagot.ch


BAZART

Amis des bêtes et/ou de la taxidermie 2.0, Le Lieu Unique de Nantes accueille une trentaine d’œuvres d’artiste français autour de la figure de l’animal. Du 11/06 au 4/09

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PERFECT LOOSERS Paris

Il y a deux ou trois cents ans, bien peu de musiciens électro actuels existaient. Leurs noms étaient ignorés du grand public, même du mince. Tout cela a bien changé, semble-t-il, depuis ces cinq dernières années. Les Perfect Loosers sont de cette fournée, celle nourrie de la musique des antipodes, bercée aux envies d’ailleurs. Les trompettes qu’ils délivrent, les koras qu’ils libèrent, les beats tropicaux qu’ils envoient servent l’humanité dans sa lutte pour éliminer le monde méchant. Princes de paix qui officient sur les dancefloors ou à travers de simples EP (Bandits EP), compilations (merveilleuse Perfect Loosers present Akwaaba Remixed) et remix (Ze Bula de Figura), les trois compagnons n’en sont pas moins travailleurs puisque, pour juin, ils nous réservent un nouvel EP plus ethnocentré. Les Perfect Loosers se soucient beaucoup de nous et veulent que nous tirions profit de ces réserves d’amour. Soit. Prochain EP Bad Winners prévu en juin. En concert le 1/06 au club 1979 à Paris. www.myspace.com/perfectloosers ; www.soundcloud.com/perfectloosers ; www.badwinners.com

ARABESQUES Montpellier

La parole artistique est un feu que rien ni personne ne peut étouffer. Celle-ci vient encore de prouver son pouvoir en allumant ici et là quelques chiffons bien calés dans les cocktails Molotov d’une génération d’hommes et de femmes à bout. Le Festival Arabesque et l’association Uni’Sons ont toujours porté haut les artistes arabes honnis par les autorités, adulés par la liberté. Ceux dont l’intelligence du discours magnifie la beauté de leur art. Le propos des 6e Rencontres des Arts du monde arabe témoigne aujourd’hui plus que jamais de ce mariage de la raison et de l’esthétique. Baâziz l’Algérien ou Emel Mathlouti la Tunisienne, présents à Montpellier, sont ainsi les dignes représentants de cette jeunesse engagée, consciente de la force médiatique de l’art qui fut souvent le seul rempart contre les totalitarismes. Au programme encore de cette édition : Orchestre National de Barbès, Jil Jilala, La Nuit du Conte avec Kamel Guennoun et Rachid Akbal, et, parce que « l’air du Paradis est celui qui souffle entre les oreilles d’un cheval », les Chevauchées d’Arabesques consacrées cette année aux cavalières. Festival Arabesque au Domaine d’O à Montpellier du 18/05 au 22/05 avec aussi Ali Bougheraba, Cie Al Andalus Danza, HK & Les Saltimbanks, etc. www.unisons.fr ; www.festivalarabesques.fr 65


ÉVÉNEMENTS PARTENAIRES KIBLIND EXTRA-11

Extra, extra, ce festival transfrontalier, il est extra. Oui, car Extra-11, organisé conjointement par Bonlieu Scène Nationale à Annecy, l’ADC et le Théâtre Saint-Gervais de Genève, propose une exploration des bordures, des frontières, des limites. Entre Rachid Ouramdane et la paire Allio-Weber en passant par Latifa Laabissi ou Steven Cohen, c’est le passage du moi au tu qui est creusé. Cette exploration se joue aussi sur les frontières disciplinaires, la frontière Franco-Suisse et bien d’autres. Jusqu’au 28/05 à Bonlieu-Scène Nationale d’Annecy et au Théâtre Saint-Gervais de Genève. www.festival-extra.com

FESTIVAL DE CHAUMONT

Doit-on présenter la France ? Doit-on présenter le Festival de Chaumont ? Les deux sont une évidence. Le Festival de Chaumont présente sa 22e édition tournée, cette fois encore, vers l’innovation dans le design graphique. Expositions et performances se chevaucheront dans la thématique de la Lettre. Au programme, Olivetti, Ed Fella, Monozukuri, formes d’impression et bien sûr l’éternelle jeunesse, avec des présentations de jeunes professionnels et les travaux sélectionnés des concours. Festival international de l’affiche et du graphisme de Chaumont du 21/05 au 05/06 www.chaumont-graphisme.com

FILMER LA MUSIQUE

Le Cinéma a toujours été très amoureux de la musique qui l’a un peu vu comme un sex friend à ses débuts. Puis avec le temps, elle s’est mise à l’aimer en retour. En 2011, rien ne pourrait les séparer. Filmer La Musique, festival admiratif de ces grandes passions, offre depuis 5 ans objets filmiques rares (25) et rares objets musicaux (20) dans un même pot. En vrac cette fois-ci : Jay Reatard, Albert Ayler folk texans à l’écran ; Koudlam, FM Belfast, Egyptrixx, Matthew Dear sur scène. Filmer La Musique à la Gaîté Lyrique de Paris du 31/05 au 5/06 www.filmerlamusique.com

VOIES OFF

Voies Off aime l’à-côté. Jetant la prudence aux orties, le Off des Rencontres d’Arles traverse en dehors des clous, se jette à corps perdus dans les bois, plonge dans la témérité : ils font confiance aux jeunes. C'est d'ailleurs Voies Off qui nous offrent les couvertures du présent numéro. Des soirées projections et festives de la Cour de l’Archevêché à l’exposition de la Galerie Voies Off , Christophe Laloi, directeur, ouvre son cœur et ses portes à la nouvelle génération, talentueuse et pictophage invétérée... Voies Off du 4 au 9/07 dans Arles. www.voies-off.com

DOUR FESTIVAL

Un festival de musique est un lieu enchanteur où les règles sociales deviennent un peu lâches. Seul la mélomanie subsiste. Et quand elle est brossée dans le sens du poil, elle se met doucement à ronronner. Ainsi le Festival de Dour est-il fait avec près de 200 artistes en 4 jours, et des bons : Systema Solar, Shadow Dancer, Gaslamp Killer, Luke Vibert, L-vis 1990 & Bok Bok, Rusko, Strip Steve, I’m From Barcelona, Architecture In Helsinki, Erol Alkan, IAMX… Oulala, gros risque d’anomie. Dour Festival à… Dour, en Belgique, du 14 au 17/07. www.dourfestival.be

Annecy_Genève / 2011

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