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IN THE M��D
Vous croiserez dans cette entrée quelques objets rencontrés par bonheur ces derniers mois lors de nos pérégrinations visuelles. Pour ce numéro, nous avons même croisé la route d'heureux·se·s fêtard·e·s.
Pas de panique, l'illustratrice
Marlène Zablocki a su les contenir avec brio.
■ FANZINE BibiandPeggy
Par Elsa Klée et Romane Bourdet Édité par Colorama elsaklee.com
@romane_bourdet colorama.space
BAGUE ŒUF AU PLAT ■ En argile et perles Par Moshifk mochifk.base.shop
AFFICHE ■ Concert de Japanese Breakfast et Andy Shauf à Chicago
→ Artwork par Mashen Lo manshenlo andyshauf.com japanesebreakfast.rocks
■ BOUGIES CHATS Par Love U Candle etsy.com/shop/LOVEUCANDLE
■ PIN’S Nancy Pin Set Par Secret Headquarters et Bubbles thesecretheadquarters.com bubbleszine.com
■ SINGLE JuntodeNósde Diogo Strausz (Cracki Records)
→ Artwork par Sun Bai sunbai.net @diogostrausz @cracki.records
REVUE MILLE COSMOS ■ @revue_millecosmos
Engagée et écologique, la revue Mille Cosmosest née il y a peu et a pourtant déjà beaucoup de choses à dire. Zoom sur cette revue au regard pointu qui, grâce à de nombreux langages artistiques dont celui de l’illustration, élucide quelques mystères des temps présents et futurs.
Bonjour Mille Cosmos. Pouvez-vous nous présenter votre revue ?
Bonjour Kiblind ! Mille Cosmos est une revue d’écologie lancée en 2022. Elle fusionne les approches scientifiques, artistiques et politiques. Le sous-titre raconte en peu de mots notre philosophie : « des lieux, des récits, des luttes ». Nous partons des lieux car nous tenons à ce que les pensées que nous relayons soient incarnées dans un territoire, ou plus encore, qu’elles émergent du territoire lui-même. Nous voulons également partager la multiplicité et la richesse des histoires qui s’érigent contre les récits dominants du progrès et de l’exceptionnalisme humain. Et enfin, parce que rien ne peut se passer sans luttes, nous relayons des manières de s’organiser collectivement, en résistance à un système fait d’injustices sociales et environnementales. Chaque numéro comporte des formats variés (entretiens, reportages, bande dessinée, littérature, photographie, extraits sonores…) avec un·e artiste invité·e au sein du dossier central. Notre premier numéro portait sur les écologies déviantes. Le deuxième interroge notre rapport à la mort en temps de crise écologique et sociale.
MilleCosmosa pris la suite de la revue Paysageur. Quelles nouvelles envies/ réflexions ont amené ce changement ?
Paysageur entendait réinscrire le paysage dans un récit immersif et en mouvement à travers la pratique de l’arpentage. Nous la présentons comme une revue « qui pense avec les pieds », c’est-à-dire qui sort d’un rapport strictement contemplatif ou savant au territoire. Avec Mille Cosmos, nous avons souhaité offrir une revue qui embrasse dans toute son ampleur le bouillonnement écologique en cours – dans ses dimensions à la fois intellectuelles, sensibles et politiques. Car notre conviction est que la crise écologique et sociale que nous traversons appelle, bien plus que des solutions « de surface », un changement cosmologique profond. Nous avons envie d’être des passeur·euses de récits, de savoirs et de pratiques militantes. Nous travaillons aussi à faire de la revue un objet de lecture accessible au plus grand nombre, car l’écologie – qui se définit avant tout par son attention aux relations – a fondamentalement à voir avec les questions sociales.
Une part importante est accordée à l’illustration dans MilleCosmos. Comme notre environnement est voué à changer, diriez-vous que les illustrateur·rices, tout comme les photographes, peuvent être considéré·es comme des archivistes ? Nous sommes particulièrement sensibles au travail de mémoire, mais nous envisageons surtout l’activité des artistes visuel·les comme accompagnant ou engageant des mutations de nos sensibilités et de nos imaginaires, en écho aux bouleversements actuels. D’où notre volonté de multiplier les regards et les formes de langages pour offrir une revue foisonnante et immersive, qui touche à notre façon même d’être au monde et de nous lier aux autres, et qui dessine des pistes. En ce sens, l’iconographie est aussi importante que le texte. Nous travaillons avec des artistes engagé·es dans leurs pratiques et qui contribuent à faire bouger les lignes. Ce deuxième numéro s’ouvre ainsi avec un portfolio de la photographe Yohanne Lamoulère, accompagné d’une conversation : il s’agit d’une artiste qui bouscule le rapport aseptisé à l’image et au corps et milite pour une pratique collective de la photographie.
Sur quels critères sélectionnez-vous les illustrateur·rices avec qui vous travaillez ? Les critères sont divers et liés aux sujets abordés – bien que nous tenions à sortir d’un rapport texte/image strictement illustratif. Pour le dossier du deuxième numéro, intitulé « La mort est-elle écologique ? », nous souhaitions aller à l’encontre de l’imagerie sombre habituellement liée à la mort dans notre société. Nous avions envie d’un festival de couleurs, pour matérialiser l’inscription de la mort dans le cycle de vie. Le travail de Jesús Cisneros, artiste invité de ce numéro, correspondait parfaitement à cette approche sensible et résonnait en tout point avec les thématiques de notre dossier (cycle de la matière, hybridation des corps, politiques mortifères du colonialisme et du capitalisme…). Parfois, nous avons des besoins plus spécifiques, comme les illustrations scientifiques, et nous faisons alors appel à des artistes comme Ève Barlier ou Marianne Tricot, qui maîtrisent ce langage visuel. C’est aussi une question de rencontres, comme celle avec Maya Mihindou, qui est à la fois écrivaine et artiste visuelle, et qui fait partie de notre comité éditorial. Nous adorons ce qu’elle fait, et les sujets que nous abordons résonnent particulièrement avec ses propres questionnements. Elle a ainsi réalisé pour nos deux premiers numéros des articles complets – écrit et images.
Avez-vous d’autres projets d’édition en cours ? Un prochain numéro ?
Nous souhaiterions développer notre collection de livres de photographie – au sein de laquelle nous avons déjà publié Arbres-Troncs de Zoé van der Haegen, un travail photographique et plastique sur le parc national transfrontalier de Kalmthout, entre la Belgique et les Pays-Bas, touché par plusieurs incendies et des pratiques extractivistes. Quant au prochain numéro de Mille Cosmos, il est en cours d’élaboration pour une parution au printemps 2024 !
■ LIVRE POUR ENFANT
Whatdodogsdreamof? (Owl & Dog Playbooks)
Illustré par Joe O’donnell
Écrit par Claudio Ripol et Yeonju Yang donnieodonnell.bigcartel.com @claudio_ripol @yeonju_yang_ owlanddog.com
■ EP DIGITAL (BONUS VERSION)
SitBackDiscode KX9000 (Pont Neuf Records)
→ Artwork par LIORZH – Gabriel Picard @liorzh_ @kx9000 @pontneufrecords
■ LIVRE
WereAllGoingToDieAnyway de Kyle Platts (Jumbo Press) kyleplatts.com shop.jumbo-press.com
GAMELLE ■ Par Aurore Carric barbusseburo.com
■ VERRES TULIPES En céramique Par Kiwi Poca kiwipocashop.etsy.com
AFFICHE ■ ACID Cannes 2023
→ Artwork par Xavier Lissillour @xavierlissillour lacid.org
■ AFFICHE
La Douve Blanche Festival
→ Artwork par Sophie Hauser (SPH OZR) sphozr.com ladouveblanche.com
EP DIGITAL ■
Haïkude Léo Kobuta
→ Artwork par Marie Mori @marie_mori_mm @leo.kobuta
■ VINYLE (DOUBLE LP COMPILATION)
Jacques Tati - Swing (Born Bad Records et Les films de mon oncle)
→ Artwork par Virginie Morgand virginie-morgand.com
@bornbadrecords @jacquestatiofficiel
■ AFFICHE
Soirée dessinée Drink and Draw par Grafik au musée de la BD de Bruxelles
→ Artwork par Noémie Fatio noemiefatio.ch grafik.brussels comicscenter.net
AFFICHE ■
Exposition commune au Sterput - Bruxelles autour de la BD QuelquesMinutesavantque leTempss'arrêtede Doublebob Par Marion Jdanoff et Doublebob palefroi.net @_doublebob_ @sterput.bxl @editions_fremok
SWEAT-SHIRT ■ Poleron Poison Par Belena Bels @belenabels
CHAISES DE CAMPING POUR ENFANTS ■ Par Tess Smith-Roberts
Avec My Little Tiger tesssmithroberts.co.uk mylittletiger.co.kr
SAC DE RANDONNÉE ■ → NICOLAS OULÈS & ATELIER REBIÉ @nicolas.oules @atelierrebie
Leur amour pour les personnages bodybuildés et le travail bien fait les a réunis, et de cette union est né un beau bébé : un sac de randonnée illustré par Nicolas Oulès et fabriqué par l’Atelier Rebié. Il s’agissait d’en savoir un peu plus sur cette collab de qualité française.
Hello Nicolas ! Peux-tu nous en dire plus sur ta collab avec l’Atelier Rebié ?
Salut ! Mon ami Aymeric de l’atelier Rebié travaille initialement sur des sacs sur- mesure pour la randonnée et le vélo, on s’est vite retrouvés sur des centres d’intérêt communs : les motifs de camouflages saugrenus, le matériel technique ainsi qu’une esthétique singeant gentiment les Soviétiques, avec ces personnages balèzes, taillés pour le gros ouvrage. Une volonté de détourner ces codes nous a lancés sur la production d’un sac hybride à la croisée de nos univers ; la montagne et la ville. Cette collab est un pack qui s’intitule « Gravir jusqu’au pire », constitué d’un sac de randonnée multiusages, d’un tirage risographie A3 d’un visuel déclinant le motif présent sur le sac, ainsi que d’un pin’s à l’effigie du chat aux bras stéroïdés présent sur la boucle.
Comment as-tu pensé ce visuel pour qu’il soit en phase avec un objet aussi spécifique qu’un sac à dos de randonnée ?
Le gabarit prévu pour le sac amenait un volume ajustable, une fois déplié il est assez haut, le concept d’un motif d’échafaudage correspond à ces proportions, il s’étale en hauteur comme en largeur.
Mon visuel se calque donc sur ce schéma de répétition, en utilisant comme structure des personnages robustes (parfois segmentés comme des statues), ainsi que des chiens et des chats. Tous se soutenant à bout de bras/ de pattes dans un élan commun pour former cet échafaudage, grimper toujours plus haut, pour atteindre la cime d’un building ou d’une montagne, avec des copains chiens et des copains chats !
Les couleurs du motif, orange, jaune et gris, font écho aux couleurs présentes sur les vêtements utilitaires et équipements techniques afin d’être vu en montagne ou en milieu hostile. Elles se raccordent sur plusieurs éléments, la boucle orange métallisée, ainsi que sur les bordures et élastiques, jaunes. Un chat stéroïdé (présent en easter egg dans le motif) se retrouve aussi gravé sur le clip central et sur le pin’s.
Est-ce que cette collab t’a donné envie d’accoler tes illustrations à d’autres types d’objets, et si oui, lesquels ?
Avec ce genre de collaboration, j’aime le fait de pouvoir toucher des personnes différentes du public de niche auquel ce type d’objet se trouve habituellement restreint. Je viens du fanzine DIY, donc réfléchir à la forme du support de l’illustration reste une problématique qui m’a toujours plu. Pour l’événement de sortie du sac à La Chemise Club à Bordeaux, j’ai produit des modules de présentation du sac qui reprenaient les éléments du motif avec un néon coloré. Cette déclinaison m’a donné envie d’accoler mes illustrations sur d’autres supports, comme des objets destinés aux enfants, des lampes, des meubles, un arbre à chat, ou même des couverts ! Si ces objets pouvaient être utiles et fonctionnels en plus d’être décoratifs, c’est encore mieux !
Quelle serait ta collaboration rêvée ? Travailler sur des projets destinés aux enfants, avec la thématique animalière, très souvent présente dans mes visuels, cela me plairait. Ça offrirait un aspect ludique.
Au -delà de ça, j’ai toujours aimé travailler sur des grosses surfaces, comme les fresques, j’adorerais collaborer avec des architectes, des bâtiments aux formes d’illustrations de chat, de chien ou autres, selon les échelles de taille, ce serait intéressant !
Quelles sont tes actualités à venir à titre personnel mais aussi avec ton collectif Mondo Zero ?
Il y a le prochain tome du livre Le Cinéma français c’est de la merde (le titre parle de lui -même) qui devrait sortir dans quelques temps, pour lequel j’ai fait quelques dessins sur d’obscurs films français. Concernant Mondo Zero, mon collectif avec lequel nous produisons des recueils d’illustrations, on s’apprête à sortir une petite édition sur le travail de Jean Turner, artiste spatial infatigable qui nous tient à cœur. La sortie est prévue avec une exposition de son travail à Disparate dans le cadre du Zinefest, début juillet à Bordeaux.
ARTWORKS ■ → Dexter Maurer @dextermaurer
Comme un éclair, chaque nouveau dessin de Dexter Maurer frappe instantanément. Alors, quand il vient en plus incarner des albums de talentueux musicien·nes, le choc esthétique est total. On a discuté avec celui qui a fait naître sur sa tablette les artworks sublimes de Muddy Monk, Mairo, Bonnie Banane ou encore The Weeknd.
Hello Dexter, peux-tu nous raconter la phase de recherche et de travail derrière cette pochette d’un cavalier sans tête pour Mairo ?
J’ai été contacté par Mairo pour illustrer la cover de son nouveau projet, et ils avaient déjà une direction artistique en tête qui s’articulait autour d’un personnage sans tête avec une hache noire.
Du coup, j’ai d’abord réalisé quelques croquis de ce personnage fictif et j’ai essayé de donner un côté vieux film d’horreur 80’s mais il manquait quelque chose… un cavalier sans tête, sans monture c’est comme illustrer saint Georges sans dragon. Alors je lui ai demandé si on pouvait inclure une monture pour que cela fasse sens, et là est venue l’idée du chameau, du décor, etc. Pour se rapprocher de ses origines.
Quel a été ton degré de liberté ici par rapport aux demandes du label ?
Pour ce mandat, j’ai été chanceux car l’équipe avait déjà préparé un moodboard calqué sur mon travail et leurs attentes. Ce sont les seules contraintes que j’ai eues, mais en réalité quand des clients arrivent avec un topic qui matche autant ce que j’aime faire, j’ai une grande sensation de liberté !
Tu réalises souvent des pochettes de disques (Muddy Monk, SANTO, etc.), qu’est-ce qui te plaît le plus dans cet exercice ?
Personnellement j’écoute pas mal de musique lorsque je dessine et cela a toujours fait partie de mon processus créatif. Le fait de réaliser une illustration qui dépeint l’univers musical d’un album me paraît assez naturel.
Tu t’es également frotté à l’animation pour les clips de Muddy Monk et The Weeknd. Est-ce une discipline dans laquelle tu aimerais t’investir plus ?
Si j’avais une équipe d’animateurs autour de moi, je dois avouer que cela rendrait l’exercice plus agréable… Mais voir nos images prendre vie est si satisfaisant que l’on peut vite oublier le côté très chronophage de ce medium.
Tu sembles très inspiré par l’heroic fantasy, quelles sont les œuvres (littéraires, cinéma) qui t’ont attiré vers cet univers ? Gamin, mon père me lisait la trilogie du Seigneur des anneaux ainsi que les Harry Potter. Les films animés d’Hayao Miyazaki m’ont également beaucoup marqué. Cela a fortement contribué à développer mon imagerie fantaisiste et mes goûts pour l’illustration. J’aime l’idée qu’une illustration est une fenêtre vers un monde où les règles quile régissent sont les limites de notre imaginaire.
Avec quel artiste (musicien) rêverais-tu de collaborer ?
Je pense que j’adorerais illustrer l’univers de Tyler the Creator et de King Gizzard and the Lizard Wizard. Et pour mes artistes francophones je dirais Hamza, et la Fève !
■ STICKERS Par SanQian sanqian.cargo.site @wabhuatongbooks
■ SAUCISSE En céramique Par Marie Chanteur @wobblystudio
■ FANZINE
FosfatinaQuarterly#2
De Cynthia Alfonso et Óscar Raña
Édité par Fosfatina Ediciones rapapawn.bigcartel.com editorialelvira.com
BANDE DESSINÉE ■ Youfeedfirelikeit'sahorse De Marco Quadri marcoquadri.com
AFFICHE ■ Soirée Aurora organisée par Enhancing Life Unit → Artwork par Anaïs Rallo anaisrallo.bigcartel.com @enhancing_life_unit
AFFICHE ■
Festival Qui va piano va sano par Microqlima → Artwork par Zoé Coulon faune-studio.com microqlima.cool
26 JUIN → 1ER SEPT. 2023
AMUSEZ-VOUS SOUS LE SOLEIL DE LA MÉTROPOLE DE LYON