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anciens tubes, dédicaces et séances photo. »
Article de Lucas Larcher, Ouest-France.fr, publié le 30 mai 2023.
Si la discothèque est un haut lieu de la fête, la bande dessinée n’est pas en reste. Question cotillons et musique forte, elle sait y faire. Astérix finit toujours par se la mettre dans un banquet, Hopey et Maggie ne sont pas les dernières dans Love and Rockets et Aude Picault en a même fait l’actrice principale d’un de ses classiques : Fanfare. Ne vous inquiétez pas, le marathon de la marrade continue encore aujourd’hui. Dans leurs albums respectifs, Paul Descamps (Zboing zboing , Poubelles city stories), Lisa Blumen (Avant l’oubli , Astra Nova) et Marie Spénale (Millie & Catsou à l'Ultra fiesta) y font référence plus ou moins explicitement, via une atmosphère ou une rupture narrative, ou carrément comme thème de l’histoire. Oui, mais pourquoi ? Et, peut-être plus important, comment ? C’est armés de nos plus jolis fanions que nous sommes allés demander à ces trois-là quel service pouvait rendre l’espacetemps festif dans la construction d’une bande dessinée, mais aussi avec quels petits tips nous pouvions dessiner ces moments, qui sont autant des explosions graphiques qu’une question de ressentis.
Zboing zboing de Paul Descamps n’est pas une grande boum en tant que telle. Elle raconte une journée de copains lycéens aux prises avec une bande rivale autant qu’avec l’administration. Rien de folichon pour qui a vécu son secondaire comme un traumatisme. Ce qui est d’ailleurs le cas de l’auteur. Sauf que lui avait la technique. « Quand j’étais ado, ma vie n’était pas ouf mais je faisais grave semblant dans ma tête. » Une astuce d’auto-manipulation mentale qu’il a reprise et améliorée pour son premier livre qui ne ressemble à aucun autre. Plutôt que de s’enfoncer dans le morne quotidien de notre jeunesse boutonneuse, il en a fait un opéra-rock, lorgnant autant du côté de Starmania que de Jojo’s Bizarre Adventure. Ainsi, le livre devient fête, une fête picturale et musicale qui sonne comme jamais. « J’ai fait un quotidien rêvé. Un rêve de lycée », lâche-t-il, et celui-ci devait absolument passer par la musique. « Ça m’a toujours touché. J’écoute vraiment beaucoup de musique, et ça me parle. J’essaie de ne jamais être dans le silence. Cet amour est sincère. » Alors, de la passion, le Marseillais est naturellement passé à la concrétisation. « Je ne fais pas de musique mais j’aime bien écrire des paroles. J’aime bien les comédies musicales, mais pas forcément leur musique. Et je me suis dit, là c’est stylé, c’est une comédie musicale où tu peux mettre ta propre musique. » Et Zboing zboing naquit dans ce grand mariage de la surboum et de l’épineuse question du trouble adolescent.
Mais ce n’est pas la première fois qu’il rendait son dû à la party, comme en témoignent ces pages superbes de Poubelles city stories, un fanzine auto-édité en 2022 où la révolution se passe à Strasbourg et, parfois, au dancing. Si la fête se mêle de ses dessins, c’est qu’elle est présente dans sa vie, tout simplement. «
C’est important dans ma vie. Je ne suis pas un teufeur mais j’aime beaucoup quand même. À Strasbourg, on avait même un collectif avec lequel on organisait des raves. »
Et puis, grâce à cette outre-dimension qu’elle représente, la fête est aussi l’occasion pour Paul Descamps de subir à la fois des chocs esthétiques et des chocs émotionnels. « Parfois, c’est tellement beau, une fête, que ça provoque une forte émotion. Quand tout se passe bien, que les gens s’amusent, c’est beau. » Le but du passage à la planche de dessin devient alors évident : « On essaie de faire revivre ces émotions. Ce ne sera jamais vraiment pareil, mais on essaie. »
La singularité de la fête, ce moment suspendu, est aussi un outil chez Lisa Blumen, d’autant plus que ses deux bandes dessinées ont trait à une fin (de vie ou du monde) imminente. « Dans mes histoires, j’essaie de présenter plein d’aspects et de ne pas rester dans une note trop négative. Mes BD n’ont pas des thèmes très joyeux. J’avais envie de parler de choses différentes. De dire que même avant la fin du monde ou avant un départ sans retour d’un ami proche, il y a aussi des moments de légèreté, des moments drôles et absurdes. Je trouve que la fête peut ramener ça. J’essaie toujours d’intégrer ça pour relâcher les tensions. Même si ça peut en entraîner d’autres ensuite. »
Effectivement, chez elle, la fête n’est jamais gratuite. Elle est un acte moteur de sa narration. Car l’autrice d’Astra Nova et Avant l’oubli s’attache autant à la jouissance de l’événement qu’à son pouvoir perturbateur. Une façon de faire basculer ses personnages dans un état d’esprit qui vient bouleverser le récit.
« Dans beaucoup de mes histoires, mes personnages sont en train d’avoir un déclic de type “oh et puis merde”. Et c’est à ce moment-là qu’intervient la fête. Ça leur permet de mettre de côté les conventions sociales. La fête intervient comme un prétexte et un moyen de lâcher prise et de vivre pour de vrai, de ressentir plus de choses, d’être plus en contact avec les gens ». Cette déconnexion ou plutôt cette ouverture au monde que permet ce genre d’événement vient troubler les certitudes de ses héros, d’autant plus inflexibles, dans ses deux bandes dessinées, que l’avenir est plutôt compromis.
PAUL DESCAMPS - LA BOÎTE QUI TE FAISAIT RÊVER ADOLESCENT ?
Ben je suis pas sûr que j’imaginais aller en boîte ou quoi… j’étais vraiment un boloss.
- TON MEILLEUR SOUVENIR DE SOIRÉE ?
Une fois, j’étais dans un appart d’étudiants ingénieurs je crois et je connaissais pas trop les gens mais je les aspergeais avec un biberon et tout… c’était pas mal. Surtout à un moment, il y avait un canapé avec deux jeunes qui vomissaient dans des bassines et un couple qui s’embrassait juste à côté. C’est super nul à raconter mais la photo est trop bien.
- LA MEILLEURE CHANSON POUR ENFLAMMER LA PISTE ?
« Love is Drugs » – Cartier
God. Enfin c’est peut-être pas enflammant mais je pense que personne ne peut ne pas aimer cette chanson.
- COMMENT TU IMAGINES LA BOÎTE DU FUTUR ?
Je sais pas franchement… j’espère que l’entrée sera gratuite, avec des boissons pas chères et des artistes bien payé·es. J’aime bien aussi les soirées en extérieur, ça pourrait être pas mal de démocratiser les toits ouvrants. Beaucoup de miroirs et des sols qui glissent bien sous les pieds, c’est pas mal pour danser.
« Pour Avant l’oubli, c’était une possibilité d’action avant la fin du monde. La plupart des gens quand on leur demande, il y a ceux qui veulent rester en famille et ceux qui veulent s’éclater la tronche. Je partais de ce postulat-là : les gens disent qu’ils feraient ça, mais qu’est-ce qu’ils feraient vraiment ? Et à chaque fois je revenais avec cette idée de créer du lien avec les gens. C’est pas que s’éclater et prendre un max de drogues. C’est pas ça l’intérêt. »
Et ces instants qui pourraient sembler anecdotiques et nihilistes deviennent, dans le travail de la Parisienne, un temps de réflexion profonde et de remises en question. « Dans Avant l’oubli, au début de la fête, le personnage principal dit à son pote que “de toute façon, plus rien n’a d’importance”. En fait, c’est tout l’inverse de ce qui est dit dans le bouquin : si, justement, tout a de l’importance. Et encore plus à ce moment-là. Faire la fête pour oublier, c’est pas ça l’idée. Alors il va rencontrer quelqu’un à la fête et il va vraiment se passer quelque chose de chouette. Une histoire d’amour. La fête était un prétexte pour dire que même si on a l’impression que c’est YOLO, on met toujours du sens dans tout. »
C’est dans cette communion bruyante et exacerbée que Lisa Blumen se place pourtant au plus près des individus. Car, paradoxalement, c’est là qu’ils vont faire valoir qui ils sont vraiment. « J’aime bien l’idée que ce soit un prétexte social, mais que chacun en fasse ce qu’il veut. Dans les deux livres, il y a des contre-soirées où les personnages s’extraient de la fête en cours pour avoir un moment hors sol ailleurs. Par exemple Nova ne veut pas participer au karaoké, donc elle va se mettre un peu plus loin. »
Ce n’est pas Marie Spénale, autrice de la BD pour enfants Millie & Catsou à l'Ultra fiesta, qui dira le contraire. La liberté de chacun et la folie des autres sont les points cardinaux de son livre dans lequel ses deux personnages abandonnent leur ronflant quotidien pour se laisser porter par l’effusion. « La fête est par définition un lieu d’expression où les choses ne sont pas prévues et figées. » Contrairement à une certaine période de notre existence récente où tout était très très contraint. « Quand j’ai fait cet album, je l’ai pensé de manière un peu égoïste. Je ne me suis pas dit “qu’est-ce que je pourrais faire comme album pour parler à des enfants ?”, je me suis plutôt demandé ce dont j’avais envie de parler. Il y a l’effet confinement qui a un peu joué. J’avais envie de retrouver cette vie sociale plus intense et plus joyeuse. » Un album comme une thérapie, comme un plaisir à aller rechercher après des temps difficiles. « C’est un livre que j’ai fait un petit peu pour me donner des leçons à moi-même en me disant qu’il faut être capable de lâcher du lest. Ça parle de fête mais aussi de petites anxiétés sociales, de difficultés à faire la fête. C’était un peu ça qui m’a intéressé dans ce sujet : aller chercher un lâcher-prise. » Un laisser-aller mental qui va de pair avec une explosion graphique en forme de catharsis. « Visuellement, forcément il y a aussi quelque chose d’hyper dense, d’hyper fun à mettre en image. Ça permet de créer des images très fouillées. » Mais d’ailleurs, ça se dessine comment, une fête ?
Avec Zboing zboing de Paul Descamps, le tumulte et le lâcher-prise propres aux moments de liesse sont décelables au premier regard. Ici et là, d’un coin à l’autre de la page, les éléments graphiques tourbillonnent, rebondissent et virevoltent dans un fourmillement qu’on n’a aucun mal à raccrocher au sujet. Son titre avait déjà annoncé la couleur : Zboing zboing sera un livre qu’on écoutera en plus de le lire. C’est d’abord grâce à une utilisation spontanée et non moins méticuleuse de la typographie que l’auteur réussit à rendre le récit ultra-dynamique. « Dans les mangas, il y a pas mal d’onomatopées qui vont prendre de la place dans les pages et rythmer le tout. J’ai compris au bout d’un moment que mon dessin pouvait faire ça, alors que c’était pas forcément voulu au départ. » Se laissant porter par cette heureuse découverte, Paul Descamps disperse ainsi des paroles et des onomatopées où bon lui semble. « Ça me faisait rigoler de faire des choses un peu baroques avec beaucoup d’écriture sur les vêtements et les personnages », nous confesse-t-il, en révélant d’ailleurs tout le soin apporté au choix des vêtements de ses personnages.
LISA BLUMEN - LA BOÎTE QUI TE FAISAIT RÊVER ADOLESCENTE
?
Le Bus Palladium à Paris. J’y suis allée plus tard, et même si la boîte était sur la fin et que ça n’était plus très rock, je m’y suis bien amusée !
- TON MEILLEUR SOUVENIR DE SOIRÉE ?
Ce n’était pas vraiment une soirée, parce que c’était au petit matin, mais je sortais d’une fête bruyante et obscure et dehors il faisait jour et tout était calme. J’ai vu deux oiseaux noirs et blancs voler dans le ciel et s’embrasser comme dans le tableau de Braque. Ça m’a fait me sentir en vie.
- LA MEILLEURE CHANSON POUR ENFLAMMER LA PISTE ?
« Smalltown Boy » de Bronski Beat.
- COMMENT TU IMAGINES
LA BOÎTE DU FUTUR ?
Je pense que les gens vont avoir de plus en plus besoin de décompresser avec ce futur qui s’annonce pas très fun... Donc les boîtes seront indispensables ! Mais elles seront peut-être plus abordables et accessibles.
Ça pourrait être quelque chose hors du système, autogéré, en extérieur, un peu comme la fête de fin de l’humanité dans Avant l’oubli peut-être ?
Colorés, extravagants, taillés à la perfection... Les looks survitaminés des lycéens de Zboing zboing s’apparentent plus à ceux des célébrités qui franchissaient la porte des Bains Douches à son apothéose qu’à ceux portés par les élèves du lycée Jules Ferry du coin.
« Les tenues sortent de mon imagination. Mais bien sûr, on voit des choses et on les recrache sans faire attention. J’étais beaucoup sur Prince au moment de la réalisation de Zboing zboing, il était très stylé avec ses vêtements, ses guitares, etc. », nous dit-il. Une référence plutôt appropriée quand on sait les fêtes dantesques que celui-ci organisait chez lui à Minneapolis. « J’aime bien que chaque personnage soit un héros. Tout le monde est le personnage principal de sa vie. Même dans la foule, je voulais que chacun se démarque », ajoute Paul. Et ce pari est réussi quand on constate la manière dont les corps de chaque personnage occupent l’espace et créent, page après page, une spirale d’énergie qui vient chercher le lecteur pour ne plus jamais le laisser repartir. Dans Poubelles city stories, c’est grâce à des lumières hypnotisantes émanant du plafond de ce qui s’apparente à une boîte que les tenues plus sobres des personnages révèlent tout leur éclat.
Grâce à de nombreux filtres dont la bien nommée « lueur externe », celui qui a « pas mal roulé sa bosse sur Photoshop » illumine ses dessins pour qu’ils soient aussi incisifs qu’un stroboscope en pleine face. Chez Lisa Blumen, la fête est plus discrète, et pourtant toujours utilisée comme un élément narratif puissant permettant de marquer une rupture avec le reste du récit. Elle est le moyen de mettre en avant des sentiments contradictoires, de l’enchantement à l’enfermement. Que ce soit dans Astra Nova ou dans Avant l’oubli, on y pénètre toujours grâce à une pleine page.
Une fois le seuil franchi, les lumières et éléments figuratifs légers et colorés de la première nous entraînent vers une douce décadence : « Dans Astra Nova, je voulais que la fête soit un peu too much et qu’elle n’ait rien à voir avec l’histoire. Même graphiquement, le fait qu’il y ait ce personnage kawaii, ces petits scintillements, c’était pour rendre la fête grotesque et faire un contraste avec Nova, qui est habillée en blanc et très rigide et qui se retrouve propulsée dans une fête très second degré. » Même si toutes deux interviennent à des moments graves, la célébration d’Avant l’oubli provoque pourtant un tout autre sentiment.
« C’est assez net parce qu’il y a cette espèce d’orgie avec plein de cases partout et des corps qui s’entremêlent. Il y a un étouffement avec trop de corps partout. C’est assez évident que le personnage n’en peut plus et qu’il fuit », nous raconte-t-elle.
Marie Sp Nale
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LA BOÎTE QUI TE FAISAIT RÊVER
ADOLESCENTE ?
J’ai grandi au fond de la campagne, la seule boîte dont je connaissais le nom, c’était le Galaxy, abrégé en Galax’. Mes copines du collège échafaudaient des plans complexes pour y rentrer, à base de talons et fond de teint bien plâtré. Le Galax’ a hélas fait faillite avant que j’aie l’âge d’y aller...
- TON MEILLEUR
SOUVENIR DE SOIRÉE ?
Je garde un souvenir ému de mes études à Paris, à boire du vin de cubi avec mes copines, sur les quais de Jussieu en faisant des bonjours aux bateaux-mouches...
- LA MEILLEURE CHANSON POUR
ENFLAMMER LA PISTE ?
J’aimerais avoir un choix stylé, mais la vérité, qui peut résister à « La Moulaga », de Jul et Heuss l’enfoiré ?
- COMMENT TU IMAGINES LA BOÎTE DU FUTUR ?
À peu près exactement comme dans ma BD ! J’attends des appels de promoteurs, qu’on mette ça sur pied.
Avec l’utilisation du silence et de la réduction des dialogues également, elle marque un changement de tension. « Il est dans sa bulle. Il ne voit plus rien, il n’entend plus rien. C’est un bad trip cette fête. Au début il s’amuse un peu, il danse un peu, puis ça devient un peu l’enfer. C’est aussi pour ça que je ne voulais pas qu’il y ait de texte ou de bulles. »
Comme les personnages de ses bandes dessinées, l’illustratrice nous confesse ressentir elle-même une certaine perplexité face aux sentiments que peut entraîner la fête.
Heureusement, lorsqu’il s’agit de la dessiner, Lisa Blumen ne rechigne pas à la tâche : « C’est assez chouette de faire ces dessins-là. Parce qu’il y a des personnages, du mouvement, c’est un moment de création un peu joyeux. Ça vient soulager le dessin, mettre un autre rythme, un peu de légèreté. » S’il en est une autre qui a pris plaisir à dessiner la fête, c’est bien Marie Spénale. « Pour cette BD, j’ai complètement abandonné le genre d’obligations que je me mettais dans le dessin. Je me suis juste mise à dessiner avec moins de crayonnés, comme ça m’amusait », se réjouit-elle. Cette liberté artistique se ressent d’ailleurs d’entrée, dans la manière dont le récit est découpé : « Dans Millie & Catsou à Ultra Fiesta, il y a une grande double page qui représente cette grande fête et on va aller chercher dedans les endroits qu’on a envie de voir d’un peu plus près. Dans la grande image principale, il y a de petites pastilles qui vont renvoyer vers de petites histoires indépendantes les unes des autres mais qui se passent toutes dans cette fête », nous explique Marie Spénale. Bien qu’adressée aux enfants, la fête racontée dans cette BD ne représente pas pour elle une célébration bien éloignée de celles dont on a l’habitude : « J’ai repris des choses de la fête qui sont assez intemporelles qu’on soit enfant ou adulte. Finalement, qu’est-ce qui définit une fête d’adultes ? Je n’ai pas eu l’impression de faire un vrai travail d’adaptation. » Outre les éléments qui rappellent des moments de joie et de fun, à l’instar du trampoline, l’illustratrice s’est allègrement servie de la typographie pour rendre compte de l’atmosphère de la fête : « Entendre le bruit et avoir cette impression de brouhaha, ça faisait partie du livre. Il fallait donc trouver des astuces pour que ça s’intègre bien. C’est passé par des trucs bêtes mais par exemple, toute la typographie est dessinée à la main pour que je puisse avoir des onomatopées qui viennent s’intégrer, pour qu’il n’y ait pas de grosses différences entre le numérique et mon dessin ».
En effet, chaque petite histoire présente dans le livre est accompagnée d’une onomatopée soigneusement choisie, ajoutant une ambiance sonore supplémentaire à la lecture.
« Les onomatopées donnent un truc un peu plus marrant à lire, et directement une ambiance. Par exemple, si je dis qu’une histoire s’appelle “chomp chomp”, on a des bruits de bouche qui viennent en tête, c’est l’idée d’immersion ». En plus de la dimension sonore apportée à ses histoires, l’esthétique festive de la BD de l’illustratrice a été renforcée grâce à une esthétique colorée et vintage éclatante. « Graphiquement, j’ai quand même essayé de faire un truc assez psychédélique, années 70 »,s’amuse-t-elle.
C’est par toutes ces astuces que Marie Spénale, Paul Descamps et Lisa Blumen ont su capturer l’énergie, la joie, les tensions et les questionnements propres à la fête. Lieu d’expression, de liberté et de lâcher-prise dans le vrai monde, la fête peut devenir un sujet propice au relâchement et au plaisir sur papier, et il serait bien dommage de s’en priver.