KOSTAR # 13

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Philippe Candeloro

Dernier coup de foudre ? Ma femme, il y a 15 ans. Et encore hier, sur elle...

mardi 21 octobre à 18h

Philippe Candeloro - Hello & Goodbye, l’incroyable spectacle d’adieu 14 et 15 février, puis 3 et 4 octobre 2009 à Rennes; 28 et 29 novembre 2009 à Nantes

Dernière folie ? J’ai dépensé un euro aujourd’hui.

Dernier texto ? Bien arrivé à l’aéroport, bien décollé.

Dernier coup de gueule ?

Dernière casquette ? On en vend après le spectacle.

Dernier regret ? Je vis plutôt avec des remords qu’avec des regrets. D’abord je fais, et éventuellement j’ai des remords après.

Il y a une semaine, j’avais une glace de merde pour le spectacle.

Dernière résolution ? J’essaie d’être à l’heure. En tout cas de ne pas dépasser la demi-heure de retard.

Dernier de la classe ? Je n’ai jamais été le dernier. Il y avait toujours pire. On se console comme on peut.

Dernière blague ? Tu sais pourquoi t’as toujours une goutte au bout du gland ? Non ? ... T’as déjà vu une bite renifler ?

Dernier bide ? L’émission de télé avec Nagui N’oubliez pas les paroles. La musique n’est pas un domaine dans lequel j’excelle, contrairement à Nelson.

Dernier mot ? Goodbye, and see you !

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On commence par le dernier n Philippe Candeloro / P3 Kostar du mois n Vincent Delerm / P8 Shopping n Garçonne / P10 Tout nouveau, tout bio ! / P12 Buzz éclair n Football de table / P14 Podium n I’m fresh ! You’re pretty !, La vidéo supérette, Ajax Tow / P16 TêteS de série n Bruno Collet / P20 n Farida Abid / P22 Gablé / P24 n Héléna Bourdaud / P26 Raphaël Sévère / P28 Sur son 31 n P31 SUIVI DE CHANTIER n Roman Signer / P32 Atelier n Samir Mougas / P34 Illustration PA G E 0 / 1 0 0

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Portefeuilles MODE n Rock’n’rôles / P36 Culture Club / P52 entretien n François Girbaud / P46 Portefeuille n Chambres doubles parMarilyn Flesh & Danny Steve, Médi Holtrop & Willem, Charles Burns & Killoffer, Ludovic Debeurme & Quentin Faucompré / P62 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P68 Une ville ailleurs n Cape Town par David Salsedo / P72 Kostarfriends n Elton & Jacobsen / P76 Comic strip n Didier Monot dans l’entreprise / P78 Guide Kostar n P79 Expos, spectacles, soirées, shopping, bars, boutiques… : 19 pages de bons plans à Angers, Nantes, Rennes et plus loin. hOMONyMe n Sergei Bubka / P98 Thomas Hair pour kostar / www.myspace.com/karmasupra

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daniel tremblay

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8 novembre 2008 - 3 mai 2009


Illustration / Eléonore Ampuy pour kostar

http://elonore.ampuy.over-blog.com

KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur des publications n Patrick Thibault responsable des éditions n Vincent Braud Graphisme et maquette n Damien Chauveau Développement n Julien Coudreuse, Patrick Thibault Publicité pub@kostar.fr DIFFUSION n Germain Braud secrétaire de rédaction n Cécile You Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro. Couverture : John & Jehn par Gildas Raffenel John : collier Uno de 50, chez Jim, Nantes Jehn : cardigan Misericordia, chez Pat Panik Select Shop, Rennes Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Élise Causeur, Christophe Cesbron, Julien Coudreuse, Antonin Druart, Quentin Duparc, Gwenn Froger, Bertrand Lahaye, Émilie Lejas, Isabelle Lemière, Frédérique Maire, Christophe Martin, Fabien Salliou, David Salsedo, Pierrick Sorin.

Photographes n Philippe Anessant, Damien Arnaud, Bertrand Béchard, Arnaud Bénureau, Sandrine Boutros, Christophe Cesbron, Serge Derossi, Jacques Gavard, Tangui Jossic, Keno, Tristan Le Braz, Isabelle Lemière, Christophe Martin, Mysterdam, Yann Peucat, Gildas Raffenel, Pierrick Sorin. Stylistes n Romane Boscolo, Aurélie Provost GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n Eléonore Ampuy, Charles Burns, Thierry Bedouet, Ludovic Debeurme, Quentin Faucompré, Marilyn Flesh, Thomas Hair, Florian Hody, Médi Holtrop, Killoffer, Mysterdam, Danny Steve, Vide-Cocagne, Willem. Remerciements n Marie Blanchard, Véronique Bonnet, Sergei Bubka, Gérard Carnot, Chris de La suite 21, DXM Rennes, Elton & Jacobsen, Quentin Faucompré, Florian de Ping Pong, Jérôme, John & Jehn, Patrice Monmousseau et Jean-Maurice Belayche de Bouvet-Ladubay, Muriel de Lamarzelle, Karine Pain, Shop photo Rennes, Patricia Teglia, Tristan, tous nos annonceurs. n Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2008 n www.kostar.fr / www.myspace.com/kostar_graphik Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 4 rue Vauban, 44000 Nantes n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764

Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein des rubriques « Sur son 31 » et/ou « Homonyme », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.myspace.com/kostar_graphik ». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée. PA G E 0 / 1 0 0

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Lumières du Nord collections du musée de Kiel 24 octobre 2008 25 janvier 2009 MUSée DeS BeAUX-ARTS De NANTeS

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VINCENT DELERM

« Afficher les marques, c’est ploucos » interview / Arnaud Bénureau

PHOTO / Serge Derossi pour Kostar

D’après toi, les filles de 73 et leurs copains avaient-ils un meilleur look que les adolescents de 2008 ? n Tu rigoles. Aujourd’hui à treize ans, ils portent des mocassins. Ce qui est quand même plus classe que nos T-shirts NafNaf XXL ou nos chemises par-dessus les cols roulés. Au collège, la petite queue dans le cou était le seul accessoire original. Par contre les voir autant lookés, ça fait peur. Ils ont treize ans et en paraissent trente. Justement, comment était looké l’adolescent Vincent Delerm? n Je n’étais pas très original. Je portais un jean retroussé et des Tshirts qui me vont encore. À l’époque, la mode était de porter des vêtements très larges. Et aujourd’hui, elle est de porter des fringues près du corps. Il y avait aussi une dictature des marques. n Nous étions prêts à payer cher des fringues moches. En ce sens, LC Waikiki était une bonne marque parce qu’elle coûtait cher. Je me souviens d’un copain de classe qui avait les Air Jordan. Elles lui avaient coûté 850 francs. Nous les avions tous essayées. Alors qu’aujourd’hui, la tendance est no logo. n Afficher les marques, c’est ploucos. Ça fait un peu Von Dutch. En même temps, dans cette période no logo, il ne faut pas porter tel tee-shirt car l’encolure rappelle celle des Zadig. Par exemple, lorsque Zidane donne à Canal une interview pour s’expliquer de son coup de boule sur Materazzi, il porte une veste militaire et un T-shirt Zadig & Voltaire. Vraiment ? n Je te promets. Ok, ça fait un peu parisien, mais tout le monde est hyper au courant. Tout ça pour dire que les garçons se sont féminisés. Et ce n’est pas juste frivole. La mode est une vraie science. PA G E 0 / 1 0 0

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Pour continuer sur le registre du foot, que penses-tu des maillots des clubs. N’était-ce pas mieux avant ? n Oui. Mais il faut se méfier. La télé a tendance à tout déformer. Quand tu revois les images de la Coupe du Monde 1986, tu n’as qu’une seule envie : acheter le maillot de l’Argentine. À l’époque, je l’avais fait. Et bah, niveau textile, ce n’était pas du tout ça. Il claquait moins qu’à la télé. De ton côté, te prends-tu la tête pour t’habiller ? n L’année dernière, j’ai acheté vingt T-shirts American Apparel. Et depuis, je tourne dessus. Peut-être est-ce plus compliqué lorsque tu dois passer à la télévision ? Sors-tu tes habits du dimanche ? n C’est un peu ça. Je n’ai pas quinze costumes. Alors je me pose la question : j’ai mis ce costume chez Drucker, lequel je vais mettre maintenant ? As-tu été tenté de te construire un personnage ? n À la fac de lettres, oui. Je portais des vestes de velours à la Édouard Baer. Je me posais la question du style pour plaire aux étudiantes. À la sortie du premier album, ça me plaisait d’être l’archétype du mec étudiant en fac de lettres. Et puis, les gens se demandaient : « Pourquoi lui ? En plus, il ne chante pas super ! » Dans J’aime pas la chanson française, le dessinateur Luz passe son temps à te tailler un costard. Qu’en as-tu pensé ? n Ce n’est pas très friendly, mais je comprends. Ça ne m’empêche pas de continuer. Luz a juste convaincu ceux qui pensaient que je ne valais pas le coup. n Quinze chansons (Tôt ou Tard) 24 février, Théâtre de l’Hôtel de Ville, Saint-Barthélémy-d’Anjou 8 avril, Moulin du Roc, Niort 13 mai, Le Quartz, Brest

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Lunettes_Cutler & Gross

Noeud Papillon _Patrizia Pepe

Borsalino_La Halle

Chemise_Mango

Gilet d homme_I.CODE pantalon À pont_Cop.Copine

GARÇONNE sélection _Aurélie provost

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Cabas Nini _en cotone de Paris _By Virgo bio et bois naturel

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sélection _Aurélie provost

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Baume À lÈ _aux ingrÉdvres _Ekyog ients bio

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T-shirt _Misericordia _en coton bio _fabriquÉ selon les principes d’un commerce Équitable

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Savon _Tade Pain d’Alep _À la cPays du Le vant endre vÉgÉtale

© Bernard Touillon, Grégoire Gardette

© AurÉlien Lafargue

T-shirt _HappyBoardDay _en coton bio et teint À l’aide d’encres naturelles


Venez faire un voyage enchanté dans un authentique Hammam traditionnel

Nantes, Le Lieu Unique - 2, rue de la Biscuiterie (entrée quai de la Biscuiterie) - Tél. 02 40 89 09 99 www.zeinorientalspa.fr


coupe du monde du football de table rencontre / HPG

PHOTO / Mysterdam

À l’occasion de la Coupe du Monde de Football de Table, rencontre avec Brice Harpin, 32 ans, arrière de formation et président du Nantes Football de Table.

Le Football de table est-il un sport ? n C’est la même chose que pour le ping-pong. Le baby-foot est un loisir. Alors que le football de table est un sport. Il ne se joue pas une clope au bec et une bière à la main. En quoi consiste votre entraînement ? n Je m’entraîne vingt heures par semaines. J’étudie les différents styles de jeu à la vidéo. Comme un musicien, je fais mes gammes. Ensuite, je mets en application. Et avant les matchs, je fais de la sophrologie. Existe-t-il un jeu à la nantaise ? n Oui. Il est basé sur les appels des attaquants. Y a-t-il le droit de marquer des demis ? n En Ligue 1, on n’interdit pas à Juninho de marquer des buts de quarante mètres. Au football de table, c’est pareil. Quel est le meilleur joueur du monde ? n Le Belge Frédéric Collignon. Il a gagné sur les cinq tables homologuées par la fédération internationale : l’Américaine Tornado, l’Italienne Robert Sport, l’Allemande Take Ball, l’Autrichienne Garlando et sur la Française Bonzini. n du 8 au 11 janvier, complexe Mangin-Beaulieu, Nantes www.francebabyfoot.com

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I’m Fresh ! You’re Pretty ! No limit !

Un trio angevin adopte la fraîche attitude et décide de draguer une scène électro en mal d’énergie rock. Depuis quelques mois, un nom se porte aux lèvres comme le signe d’un heureux présage. Même si I’m fresh ! You’re Pretty ! sonne comme une mauvaise formule de drague, elle n’en est pas moins spontanée et sincère. Le trio affiche ses modestes intentions et distille son élixir de jouissance, un cocktail électro-rock taillé pour le dancefloor, une nu-rave grisante faite de beats ravageurs et de riffs tubesques. n Le groupe, très porté sur la fête, n’oublie pas son passé rock et ne voit dans ce revirement électro qu’une histoire d’image, l’électro devient rock et le punk plus disco. Ces gars-là aiment déchirer les étiquettes pour se sentir plus libres. « Nos motivations sont surtout liées à la scène. Se faire plaisir en jouant, à l’occasion de soirées spécifiques, comme les For The Win par exemple, où les gens dansent avec nous, c’est du moins ce que nous aimons penser ! ». Après seulement quelques dates, le live-band s’est fait remarquer par Les Inrockuptibles pour jouer à l’Apple Expo de Paris en septembre dernier. n Aujourd’hui sous la houlette du FTW net label, le buzz se poursuit avec la sortie récente d’une reprise de No Limit des 2Unlimited, hymne dance par excellence. IFYP emboîte donc le pas de Midnight Juggernauts et Does it offend you yeah ! et s’offre un horizon sans limite. n www.myspace.com/imfreshyourepretty K O S TA R

Mode de production texte / abé

texte / CM

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LA VIDÉO SUPÉRETTE La Nantaise Claire Fleurance est à la tête de La vidéo supérette qui produit les travaux de Charlie Mars ou encore les émissions Noc et Jasmine cuisine

Elle a trente ans et est une working girl dirigeant, en solo, la boîte de production La vidéo supérette. n Claire Fleurance, l’enfant de la télé par excellence ? Trop simple. Car à l’image de cette génération qui a grandi en même temps que la chaîne du foot et du porno, la jeune femme autodidacte garde un œil sur le petit écran et sur la toile. « La télé décline, explique-t-elle. Aujourd’hui, les gens regardent des vidéos sur le net. J’ai envie de participer à ce mouvement ». Comme par exemple Hôtel cauchemar de Charlie Mars. n Là encore, il serait réducteur de résumer l’ascension de La vidéo supérette à celle du vidéaste. Car c’est aussi elle qui produit le programme noctambule Noc, les cartes postales gourmandes et punk de Jasmine cuisine ou encore la séquence linguistique Télé Dilon. Tous diffusés sur Télénantes. n « Le modèle économique de la télé version Bernard Tapie est dépassé. En 2008, il est possible de faire de la vidéo créative avec des outils très simples ». La vidéo supérette défend la devise du do it yourself et épouse parfaitement le territoire nantais. En ce sens, Claire Fleurance ne prend pas le téléspectateur de haut, mais par la main, pour l’inviter à participer davantage à la vie en société. Avec en tête de gondole, ce souci du décalage, véritable marque repère de La vidéo supérette. n

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AJAX TOW

L’HOMME DE LA PLA(T)INE texte / ADé

Le “stereosniper” rennais Ajax Tow orchestre un duel entre Ennio Morricone et Kid Koala. Mortel et vif ! « Ajax c’est pour le club de foot. Pas un dieu grec, ni un logiciel », explique le funky cow-boy jovial toujours près à dégainer du gros son de sa ceinture. Le barillet chargé de sonorités funk, hip hop, country, house et dub, secondées par une science du sample redoutable, atout caché dans sa manche. Une musique cinématographique, référencée, qui instaure une ambiance, plan par plan. n Sur sa dernière production, western electriphop, ce Gainsbourgien convaincu donne de la voix sur la plupart des titres. « Je chante seulement en anglais. Ça correspond mieux à ma voix, et à ma musique. » Les plages de l’album évoquent aussi bien Kid Koala et Just Jack qu’Ennio Morricone. Que du bon, brut et trouant. Dominant ce décor de far-ouest, l’ombre tutélaire du ninja suprême, DJ Shadow. n Dans son ranch contaminé par les machines et les vinyls, au sommet d’une tour de Rennes, l’homme à la mixette facile peaufine le prochain opus, à base de bootlegs, de sessions instrumentales et de beats cartoonesques. Le tout saupoudré de scratchs de DJ Fresh. n Et pour ne pas finir six pieds sous terre dans le cimetière de Sad Hill, il convient de mentionner qu’Ajax Tow est membre actif du collectif Soap, et qu’il illustre le fanzine de ses sons. Alors en selle. n le 4 décembre au Chantier, Rennes www.myspace.com/mrajaxtow





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Bruno Collet

Sculpteur d’images texte / Emilie Lejas

PHOTO / Gildas Raffenel pour Kostar

Réalisateur de films d’animation associé à la société de production rennaise Vivement Lundi !, Bruno Collet évoque son métier avec humour. « Quand je suis dans la création, j’écris, je sculpte,   je dessine ; je n’ai pas vraiment l’impression de travailler... » Sculpteur de formation, il débute comme décorateur sur le tournage de L’Homme aux bras ballants du regretté Laurent Gorgiard, rencontré aux Beaux-Arts de Rennes. Mais poussé par « l’envie de faire parler les objets », il passe rapidement à la réalisation. Son premier film, Le Dos au mur est, excusez du peu, primé au Festival de Cannes. Cette reconnaissance internationale est presque inattendue pour Bruno Collet qui enchaîne alors les courts métrages et séries d’animation à succès. n Drôles ou plus sérieux, toujours rehaussés d’une pointe d’ironie, ses films « racontent la vie d’une sculpture populaire », faisant renaître à nos yeux des objets tombés dans l’oubli. Ses personnages en volume animés évoluent dans un décor réglé au millimètre. À la beauté de l’image s’ajoute la puissance musicale. « Le son, c’est 50 % du film. La musique, les bruitages mais aussi le silence, tout a son imporPA G E 0 2 1 / 1 0 0

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tance, d’autant plus que mes personnages sont muets ». Pour Le Jour de gloire, court métrage sur les combattants des tranchées, Bruno Collet fait le bon choix en s’associant à Olivier Mellano. « J’apprécie son travail et je savais que nos deux univers pouvaient se rejoindre ». Le résultat est électrisant, emprunt de force et d’émotion. n En plein tournage d’un film hommage à Bruce Lee, « une légende hollywoodienne d’une grande modernité », le réalisateur travaille déjà sur de nouveaux projets. « Je fais actuellement des recherches sur Le Radeau de la Méduse et Tchernobyl, deux sujets qui m’interpellent et qui pourraient voir le jour sur pellicule… » n « Pleine Lune », 5 courts-métrages de Bruno Collet, Laurent Gorgiard et Emmanuelle Gorgiard (Vivement Lundi !), programmé au Ciné TNB jusqu’au 26 novembre 2008. DVD Le Jour de Gloire (et Le Dos au Mur), en vente 15 € sur www.vivement-lundi.com

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Farida Abid Prolo chic texte / vincent braud

PHOTO / Philippe Anessant

La rue du Fer à cheval n’est pas l’avenue Montaigne. Dans ce quartier populaire de Nantes, une jeune créatrice, Farida Abid, s’est fait une place. Et sa marque – Les petites mains – ne demande qu’à grandir. « Ce que je fais ? C’est du prolo chic ! », lance-t-elle dans un éclat de rire. Farida Abid se souvient de ses débuts, pas si lointains, où elle proposait « sur les marchés » la série de sarouels qu’elle avait crée. Une époque où elle en avait (presque) terminé avec les « petits boulots » et où il lui arrivait de défiler pour d’autres. « J’ai démarré sans formation, sans aucune idée des filières de production, de distribution… » En août 2005, Farida saute le pas et aménage les 70 m2 d’un appartement de Bellevue en atelier de création. Autant dire que les 70 m2 sont bien occupés. Les coupons de tissus, dans une tranquille anarchie de couleurs et de matières, occupent l’espace disponible, laissant juste un peu de place pour travailler. Farida qui a dû renoncer à la langue kabyle (sur injonction d’une institutrice qui voyait dans cette langue un obstacle à l’intégration) n’a pas oublié ses racines. n Pour autant, « ce n’est pas une mode ethnique » qu’elle propose. « L’élégance n’est pas une affaire de classe sociale ou de budget. J’aime travailler pour que les femmes se sentent belles. Pour moi, la création, c’est le bonheur de partager… » Alors, ses modèles sont souvent modulables, s’accommodant aux soirées chic comme aux après-midi décontractés. n « Le prolo chic, c’est un état d’esprit, pas simplement un positionnement… » Farida n’oublie pas d’où elle vient. Les souhaits de ses parents de la voir réussir. « Il fallait que je sois médecin ou avocat… » Raté. Encore que la trentaine venue, seule et avec deux enfants à charge, elle a mis un point d’honneur à décrocher un bac qu’elle avait raté à 18 ans parce qu’elle n’en avait « rien à faire ». n Aujourd’hui, Farida a gagné ses premiers galons. Un passage remarqué lors d’un défilé de jeunes créateurs au Musée des beaux-arts de Nantes a confirmé un réel talent. Sans lui tourner la tête. Une première petite main, Olena, a rejoint son atelier en mars dernier. L’objectif ? « Aller au-delà des micro-séries que je peux proposer ». Et puis, de fil en aiguille, un autre projet : « mettre en place un atelier de confection textile éthique et solidaire ». Histoire de mettre en valeur, dans ce quartier populaire, « l’intelligence pratique de femmes auxquelles il ne manque souvent que la technique ». Histoire peut-être aussi de donner à d’autres l’envie d’entreprendre et d’aller aux bouts de leurs envies. n Farida Abid, Les petites mains, 3 rue du Fer à Cheval, Nantes PA G E 0 2 3 / 1 0 0

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GABLÉ

Les promesses de l’ombre texte / Arnaud Bénureau

illustration / Charlie Lenoir

Lauréat du concours CQFD/Les Inrockuptibles et programmé aux Transmusicales, le trio mixte Gablé est the next big thing d’une scène sur laquelle se croisent les ombres de Daniel Johnston et Why ? Un samedi soir sur la terre. Dans un appartement taille XS. Une riot grrrl ultra sexy se penche sur son Mac Book. Un double-clic plus tard et c’est J’ai copié Mogwai mais on m’avait dit qu’ils faisaient pareil qui pousse une bande de jeunes gens modernes à s’initier à la pratique du headbanging sur canapé. Preuve que Gablé est de toutes les party. De la surboum à domicile au squat arty. n Mathieu, Gaëlle et Thomas sont actuellement en train de traverser les frontières de l’underground pour rejoindre le pays du mainstream. De quoi angoisser Mathieu, jeune trentenaire à l’origine du groupe. « Ça va trop vite. J’ai envie d’aller à mon rythme. Le buzz m’effraie. Et nous voulons le ralentir ». Impossible tant ce monstre semble difficile à terrasser. Mais le capital sympathie dégagé par Gablé et décuplé par des lives bricolés, fragiles et furieusement mélancoliques est leur meilleur parade. n « En débarquant dans le milieu pro, nous nous attendions à nous faire lyncher par le mouvement indé ». Rien de tout cela. « Nous sommes fiers d’avoir traversé cette transition sans faire de consensus ». Sans jamais diluer leur cocktail folk, hip hop et électronique. PA AG G EE 00 22 44 // 11 00 00 P

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sa ii so so n n 00 33 // N NU UM M ÉÉ R RO O 11 33 sa

La recette, mélangée au shaker du sampling, est la même que celle proposée par les nerds du label américain Anticon. Why ? en tête. « Découvrir Why ? a été une révélation pour continuer dans ce sens ». Celui qui ne connaît aucune limite. Dans cette direction, le Wu Tang, Daniel Johnston ou encore Sonic Youth avancent main dans la main. « Nous sommes curieux. Et je pense qu’il est ridicule de s’arrêter à une seule musique ». n Ainsi, Gablé fait de la musique qui respire la joie de vivre. Et ce n’est bien évidemment pas le cas pour tout le monde. L’hymne tout en trompettes, chorale, batterie rageuse et coup de mitraillette Noone knows why est un slow furieux et rageur. Le genre de morceau de bravoure à inciter les kids de demain à composer le titre hommage : J’ai copié  Gablé mais on m’avait dit qu’ils faisaient pareil. Peut-être mais en nettement mieux ! n le le le le le

20 novembre, le 6par4, Laval. 28 novembre, L’Olympic, Nantes 29 novembre, Run ar Puns, Chateaulin 5 décembre, Maison d’arrêt, Rennes 6 décembre, L’Ubu, Rennes

http://charlilenoir.blogspot.com http://gable1.free.fr/index.html

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HÉLÉNA BOURDAUD

Le travail au chant texte / Frédérique Maire

PHOTO / mysterdam pour Kostar

Remarquée et remarquable dans la comédie musicale Minuit song présentée lors du dernier festival d’Avignon, Héléna Bourdaud se revendique chanteuse autant que comédienne. Et récolte aujourd’hui les fruits de la passion. Héléna Bourdaud, 29 ans, est une jeune femme de son temps. Elle donne rendez-vous dans un café à la cool du centre-ville de Nantes. Elle commande un café allongé, se déclare « fumeuse par intermittence » et parle, avec passion, de son job. « Je commence dans ce métier-là ». Enfin presque. La comédienne-chanteuse a « toujours aimé se donner en spectacle. La comédie m’a très vite semblé une évidence ». Mais à Saffré, là où elle a grandi, le monde du théâtre est à mille lieues d’une réalité n’envisageant pas la scène comme un travail. « Malgré tout, il y a une histoire de milieu. Comédienne était un métier inaccessible. Trop difficile à garder ». Aujourd’hui, Héléna Bourdaud a le diable de la comédie chevillé au corps. Son agenda est noirci de dates. Aussi bien avec le Théâtre Nuit, le Bal des variétistes ou encore avec Les têtes d’atmosphère. n « Depuis début septembre, mes journées libres se comptent sur les doigts d’une main ». Héléna Bourdaud est partout. Mais jamais nulle part. « Je n’ai pas envie de m’enfermer avec une compagnie et de me concentrer sur une pratique ». L’ancienne élève de Paul-André Sagel (de la compagnie Jo Bithume) ne fait aucune différence entre le chant et le théâtre. « Je revendique cette double étiquette. Au départ, je voulais être comédienne. Mais il y a quelques années, j’ai commencé des cours de chant lyrique. Et le chant s’est alors imposé à moi. J’aime son côté spontané et naturel. Malgré tout, le désir pour deux formes artistiques est le même ». Et ses désirs d’avenir ? Où vont-ils la conduire ? « Je ne suis pas encore à l’initiative de projets. Je n’ai pas l’impression d’avoir de parole à porter. Mais plus je travaille, plus les envies poussent ». Elles attendront encore un peu avant d’éclore. Son portable sonne. Une nouvelle date de confirmer. Dans l’œil du cyclone, Héléna Bourdaud ne doit plus douter. « Je suis pétrie de doutes. Tout le temps. Par contre, ils ne sont pas castrateurs ». Mais davantage les moteurs d’une jeune femme emportant tout sur son passage. n Minuit song, les 2 et 3 décembre, Onyx/La Carrière, Saint-Herblain Minuit song, le 19 décembre, au Champilambart, Vallet Le roi de haut en bas, le 4 décembre, salle Coppélia, La Flèche Le bal des variétistes, le 20 décembre, La Trocardière, Nantes

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RaphaËl SÉvÈre Le vent en poupe texte / VINCENT BRAUD

PHOTO / Bertrand Béchard pour kostar

14 ans tout juste et déjà en classe de première. Depuis la maternelle, Raphaël Sévère accumule les bonnes notes. Sur le plan scolaire comme dans les salles de concert, le clarinettiste est habitué aux premières places. La musique, il est tombé dedans quand la PlayStation 3 au synthé où Raphaël aime improil était tout petit. Un papa clarinettiste, viser. Au choix, Jaco Pastorius ou Joshua Redune maman pianiste, tous deux proman… Raphaël Sévère n’est pas monomaniaque. fesseurs de conservatoire, voilà qui exn Dans sa chambre, sous les toits de la maison plique sans doute un penchant naturel familiale aux portes de Nantes, un drapeau portupour la musique. À l’heure où d’autres gais (« je suis fan… »), une guitare, des dessins… grimpaient aux arbres dans le jardin, lui Des souvenirs aussi. Malgré son jeune âge, escaladait le tabouret du piano familial. Raphaël les accumule avec gourmandise. Par exemple, ce premier concert, comme soliste, à Car c’est au piano que Raphaël fait ses premières gammes. Avant de s’essayer Macao. Il avait 11 ans. « Je suis arrivé là-bas, j’ai au violoncelle et d’opter, à 8 ans, pour la vu les affiches avec ma photo dans les rues… » clarinette. n Au conservatoire, il se retrouve Ce 27 janvier 2006, on fêtait le 250 e anniveren 3e cycle à 9 ans après avoir “sauté” huit saire de la naissance de Mozart, ça ne s’oublie niveaux : « un peu comme si on passait du pas. « Trop fort » aussi, ce coup de fil de Michel CP en terminale… » Tout va très vite : 1er prix Portal, un dimanche matin, en mars dernier : et prix spécial du jury, à tout juste 10 ans, « Il avait entendu parler de moi et voulait qu’on au concours national du jeune musicien à se rencontre. » n Alors, de temps à autre, il Lempdes, lauréat de six concours internatiolâche la clarinette pour le clavier parce que le jazz, aussi, le fait vibrer. Mais la clarinette n’est naux, à 12 ans… « À Tokyo, la plupart des jamais loin. Un premier album (récital clarinetcandidats avaient 18/20 ans… » Et le voilà, en 2007, le plus jeune soliste invité à La folle te/piano avec Tünde Hajdu) lui a valu quatre journée à Nantes. Une prestation si appréciée diapasons Télérama. On y relevait sa « matuqu’elle lui vaut une invitation, en mai, pour rité musicale éblouissante ». C’était il y a un La folle journée de Tokyo et quelques concerts an. Depuis, Raphaël a encore grandi… n en Chine. n Aujourd’hui, la musique, c’est « au 3 décembre, récital avec le pianiste moins quatre heures par jour ». Parfaitement Tünde Hajdu, auditorium Sacha Guitry, compatible avec les trois heures de travail que Radio France lui demandent ses cours du CNED. Ce qui 25 janvier, festival de musique au cœur du médoc laisse encore un peu de temps pour passer de PA G E 0 2 9 / 1 0 0

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toi aussi, envoie tes photos sur ton 31 Faites-vous photographier devant un 31, et envoyez vos clichés par mail à redaction@kostar.fr Tous les 31 sont sur www.kostar.fr

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Roman SiGner Roman Signer est venu, discrètement, faire un tour à Trentemoult. Pas en simple touriste. L’artiste y prépare une intervention dans le cadre d’Estuaire. Fasciné par le fleuve et l’architecture industrielle. texte et Photos / christophe cesbron

Je retrouve Roman Signer, dans un café, face à la Loire. Il fait gris. Il discute avec les techniciens qui vont suivre son chantier. Derrière ses grosses lunettes, il observe, en grignotant les miniatures qui accompagnent son café gourmand. Il a l’air fatigué. On me montre les plans du projet et puis on sort et se dirige vers le site. On emprunte un petit chemin boueux (je n’ai pas prévu de bottes) qui longe le fleuve. On passe à travers un trou dans un grillage et on arrive devant l’ancienne cimenterie. Étrange architecture faite de poutrelles et de bardages métalliques rouges, elle est figée, étrange et fascinante comme un grand animal aux pieds fragiles. Des ingénieurs l’auscultent, donnant ça et là des coups de marteau pour vérifier l’état de solidité et de corrosion. Signer en fait le tour et monte vers les étages.

« J’aime ces bâtiments industriels, ils ont une présence et une couleur spontanées. Ce sont des architectures anonymes, sans architecte. » Les dalles des marches et du sol sont, par endroits, tellement rouillées que l’on voit au travers. Le projet de Signer est fait pour durer jusqu’à la démolition de la cimenterie. Il va accompagner cette extraordinaire machine d’un mécanisme malicieux jusqu’à sa disparition. n « Aujourd’hui, je suis venu voir les conditions techniques de réalisation de l’œuvre, voir comment le bâtiment va supporter l’intervention que j’envisage. C’est qu’il est très rouillé et montre des signes de fragilité au niveau des pieds. Il faut que l’on soit sûr de sa stabilité. Alors, on l’expertise et on va voir à quel endroit il faut le renforcer. Et puis, je suis venu voir les circulations du public (…) par où les gens arriPA G E 0 3 2 / 1 0 0

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vent, jusqu’où ils peuvent approcher, si on installe une plateforme. Il faut travailler tout cela (…) Il va y avoir du son. Je dois travailler avec les ingénieurs pour que le son soit directionnel et qu’il ne gêne pas les gens qui habitent à côté. Peut-être que la nuit, on arrêtera le son (…) J’aime ces bâtiments industriels, ils ont une présence et une couleur spontanées. Ce sont des architectures anonymes, sans architecte. Il faut maintenant pouvoir les garder. L’idée que j’essaie de mettre en forme, elle va accompagner ce bâtiment pour le temps qui lui reste. Les tôles vont tomber petit à petit, mais l’ossature va rester encore quelques années. » n Roman Signer est un artiste que j’aime bien, quelqu’un qui donne à la sculpture une autre forme, un autre langage. Ces interventions ont toujours à voir avec l’espace, le temps, la transformation, tout en étant décalées, drôles, poétiques, impertinentes. Il travaille à partir d’expérimentations de phénomènes physiques (chutes, explosions, propulsions, jets…) qui parfois tournent au gag. Et comme chacun le sait, derrière chaque gag, il y a une pensée, une écriture, une action et un éclat. n « Je suis un artiste élémentaire, je travaille avec les éléments et les formes qui paraissent les plus simples (…) Quand j’ai reçu l’invitation pour Estuaire, je savais qu’il y aurait un rapport avec la Loire. J’aime travailler avec l’eau. Et quand on m’a amené ici, la cimenterie m’a inspiré une idée spontanée. Tout n’est pas logique dans ma tête, mais ce bâtiment, sa disparition prochaine, la sablière, tout cela a induit une idée… ». Si l’Allemagne, la Suisse ont plusieurs fois fait appel à Roman Signer pour qu’il réalise une « sculpture » dans l’espace public, celle d’Estuaire sera la première qui verra le jour en France. n

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Samir Mougas L’art en fluctuation

TEXTE / antonin druart

photos tristan le braz pour Kostar

Depuis quelques temps, la structure 40mcube met à disposition son espace initial rue de l’Alma, remodelé en atelier, pour des résidences d’artistes de plus ou moins un an. Samir Mougas est l’actuel bénéficiaire de ce coup de pouce profitable, jusqu’à janvier. Le lieu n Accueilli par deux modules telluriques et pythagorien d’un orange vif frondeur, enivré par un aguichant parfum de dissolvant, je m’immisce dans l’univers et dans l’atelier (temporaire) de Samir Mougas. Un work in progress libre mais exigeant qui illustre bien la démarche de l’artiste. Des sculptures massives donc, mais aussi beaucoup de dessins, ébauches débauchées de son esprit qui s’accomplissent dans le temps, des photos, des maquettes. Un alliage de carton et de résine rend possible l’émergence de structures imposantes, architectures-totems autotéliques. Travaux en cours n « Ma ligne conductrice, en quelque sorte, c’est de ne pas en avoir. » Une fluidité de pensée qui semble se figer quand l’œuvre paraît. « Je ne suis pas spécialement attiré par l’utilisation du média vidéo. J’ai besoin d’objets concrets, présents dans l’espace. » Et pourtant le processus créatif ne s’arrête pas là. Réemploi, mutation, variation. « J’essaie de travailler dans le temps, j’expérimente. » Un tâtonnement perpétuel très fertile. Depuis 2005, Samir a déjà exposé en Belgique, aux Pays-Bas et même à Tokyo. Et quand ses formes PA G E 0 3 4 / 1 0 0

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conceptuelles se frottent au réel, leur éventuelle érosion fait partie intégrante du projet. Il customise la nature tout en la laissant, elle aussi, faire son œuvre. Un goût certain pour la transformation qui l’amène à s’intéresser de près au phénomène tunning, dans une quête de formes inédites. S’il prend des photos, c’est pour capturer la structure des choses, qu’il compile en catalogue. Une base de donnée exploitable selon l’intuition. Rencontres n S’il reçoit parfois des condisciples, rares sont les chalands qui rentrent spontanément. « Les gens qui passent devant et me voient travailler à travers la vitrine n’osent pas me déranger. » Peu importe, les rencontres sont dans les créations : la forme et la couleur, l’éphémère et l’infini, l’aléatoire et le calculé… À voir n « J’ai une exposition prévue courant 2009 à la galerie AC/DC récemment “délocalisée” à Bordeaux, et une en avril-mai au Bon Accueil à Rennes. » Une amorce alléchante à la fluctuation des possibles. Samir Mougas, en résidence à la galerie 40mcube, Rennes

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[ préSeNCe daNS La viLLe | iNStaLLatioN | SpeCtaCLe ]

La Coupure ALIS NouveLLe CréatioN CoNCeptioN pierre FourNy

Bricoleuse d’imaginaire, aux frontières du théâtre, des arts plastiques et des arts numériques, aLiS présente un spectacle visuel et ludique qui manie avec bonheur jeux de langues, d’esprit et de « poésie à 2-mi-mots ».

La Coupure (à nu) [présence dans la ville]

du dim. 14 au mar. 23 décembre 08 | terraSSe + viLLe | aCCèS LiBre

La Coupure (en un mot commençant...) [installation]

du dim. 14 au mar. 23 décembre 08 | de 13:00 à 19:00 | Le Quai théâtre 400 | eNtrée LiBre

La Coupure (à vue) [spectacle]

dim. 21 | 16:00 | LuN. 22 et mar. 23 décembre 08 | 19:30 | dèS 10 aNS | Le Quai théâtre 900 tariFS 14€ aduLteS | 5€ moiNS de 18 aNS

renseignements 02 41 22 20 20 | www.lequai-angers.eu

théâtre Le Quai | angers | cale de la Savatte | du mardi au samedi de 13:00 à 19:00


rock’n’rôles m o d è l e s _ J O H N & J E H N ( W W W. M Y S PA C E . C OM / J O H N J E H N ) P h o t o g r aph e _ G i l d a s Ra f f e n e l ( www. g i l d a s r a f f e n e l . c o m ) A s s i s tan t & g r aph i s t e _ F l o r i an H o d y ( f l o r i anh o d y. b l o g s p o t. c o m ) Stylisme _Aurélie provost Ma k e u p _ La u r e nc e M é r i c R e m e r c i e m e n t s _ h o t e l A r v o r S t G e o r g e , pa r i s _ m a r i e b l ancha r d

John _cravate Hugo _chez Transfert _nantes et rennes _pantalon Kenzo _chez Kenzo _nantes _chapeau brixton _chez Jim _nantes Jehn _chemise Kenzo _chez Kenzo _bracelet So Shine _chez La porte 10 _nantes _collier Isabel Marant _chez Simone _nantes

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décor _chapeau brixton _flasque Equinoxe _chez Jim _2 leggings Hëlls Bëlls _ceinture vintage _chez Wild Horse _ceinture I.Code _chez La porte 10 _manteau American Retro _chez Act III _nantes _T-shirt Kulte _chez Jim


john

&

jehn Le double mixte frenchy aujourd’hui exilé à Londres est en train d’affoler le buzz. Les branchés se les arrachent. Pour comprendre le mode d’emploi d’un homme et d’une femme pas comme les autres. Leur rock indé ne suit pas la mode. Il est la mode. Celle qui regarde dans le rétro pour flirter avec le fantôme du Velvet Underground. John & Jehn, c’est une cigarette après l’amour, dans la bouche d’une girl next door. Beau et animal. Moite et sauvage. 4 décembre, les transmusicales, La Cité/Rennes 20 février, la route du rock, l’omnibus/saint-malo

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John _T-shirt American Apparel chemise _ People’s Market _chez Wild Horse Jehn _manteau American Retro _chez Act III _ceinture I.Code _chez La porte 10 décor _sac Diesel _chez Jim _fourr ure vintage _chez Wild Horse

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John _veste en cuir Armani Jeans _chez Transfert _jean April 77 _chez Wild Horse Jehn _bracelet So Shine _chez La porte 10 _ceinture vintage _chez Wild Horse


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François Girbaud

“ je voulais être un cow-boy ” interview vincent braud

photo / Jacques Gavard

De leurs prénoms, ils ont fait une signature. Dans un carré vert, Marithé + François Girbaud. Une aventure de plus de 40 ans. Leur succès, ils le doivent au jean. Ou plutôt à ce qu’ils en ont fait. On va parler d’une époque que les moins de 20 ans… Tout commence, pour vous, dans les années 60. n Ce qu’on ne sait plus aujourd’hui, c’est que lorsqu’on débarque à Paris en 1964, il n’y a pas de jeans. On ouvre une boutique avec des idées d’Amérique. On voit de grands westerns et je voulais être cow-boy. Donc, c’était évident, je devais porter un jean. Cette Amérique-là, c’est une Amérique fantasmée ? n Je n’y étais jamais allé. J’étais monté de Mazamet à Paris avec ma guitare en pensant faire carrière. Et là, je tombe sur deux mecs qui ouvrent la Western House qui va être la première jeannerie du monde. On amène l’Amérique et on ne s’en rend pas compte.

« Je suis le mec qui, depuis 40 ans, regarde l’entrejambe » Cette arrivée du jean est aussi liée à l’histoire du rock… n C’est l’époque du Golf Drouot. Il y a un Jean-Philippe-Smet qui devient Johnny Hallyday, un Claude Moine qui devient Eddy Mitchell et moi, j’habille ces gens-là. Mais le jean ne va rencontrer la rue que beaucoup plus tard, dans les années 80. Mais avec Marithé vous étiez déjà passés à autre chose… n On s’est assez vite rendu compte qu’il fallait passer à autre chose. C’est le début du prêt-à-porter. Dans les année 70, le Sentier est en train de naître. Alors avec Marithé, on dessine des trucs mais sans même être conscients de ce qu’on fait vraiment. Ce sont les AmériPA G E 0 4 7 / 1 0 0

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cains qui vont nous dire « on a ce tissu-là depuis un siècle et vous, c’est bizarre ce que vous en faites… » Marithé et François Girbaud, ça démarre là ? n Non. On ne voulait pas être une maison de mode, ou un truc comme ça. On a créé ça, une marque communautaire. Puis Marithé a commencé à dévaler les jeans et, très vite, il y a eu des marques françaises. Le jean, ce n’était plus simplement l’affaire de Lee, Wrangler et Levis… Dans les années 80-90, le jean a beaucoup changé… n Oui, le jean de cow-boy, c’est terminé. On ne s’en rend pas compte tout de suite en France, mais nous, on a fait bouger la rue en Amérique. Le jean serrecouilles, c’est fini. C’est nous qui avons lancé le baggy. Mon but, ça n’a jamais été de faire un cinq poches américain. C’était de proposer autre chose. Habiller l’Amérique et Obama en Girbaud ? n Obama, je ne sais pas. Mais j’ai vu une photo où il posait devant la Maison Blanche avec, à ses côtés, deux mecs en Shuttle. Alors Obama, pourquoi pas ? Ronald Reagan en Girbaud, ça, je l’ai vu. Comment définir le style Girbaud ? Les valeurs qui sont les vôtres ? n Ça, ce sont des formules de com. Muriel (ndlr Muriel de Lamarzelle, dircom Marithé et François Girbaud) fait ça beaucoup mieux que moi. Moi, je résume ça à la règle des 3 F : fit, form, function. Pour le reste, je crois qu’avec Marithé, on a été là où il fallait au moment où il fallait. On a gardé notre curiosité, notre envie du premier jour.

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Avec, en plus une image de luxe… n On a la durée, on a la culture, on a les icônes… comme une marque de luxe. Mais les parfums, les bijoux, les bagages et le reste, non merci. Les marques de luxe rêvent de faire du jean. Nous, on vient de là, de la rue… Alors qu’est-ce qui vous intéresse dans ce que vous faites ? n Si je vous dis que c’est le cul… L’érotisme, vous voulez dire… n Non. Je suis le mec qui, depuis 40 ans, regarde l’entrejambe. On a créé des formes, remonté les fesses, modelé une silhouette. Le fabricant de jeans habituel, lui, il se contente de deux tubes et ça fait des jambes. Thomas Dutronc a dit « quand on a passé trente ans, le jean, c’est ridicule »… n Il fait peut-être comme Jacques. Son père, à l’époque de Johnny et des autres, il était plutôt costard. Plutôt minet de drugstore que rebelle.

« Un T-shirt, c’est 160 gr de coton, 180 gr de produits chimiques et 2 700 litres d’eau. » Et, à l’époque, le jean était rebelle… n Nous, on a fait des jeans pour faire chier les bourgeois. Pour casser les codes. Aujourd’hui, c’est devenu un uniforme. Notre génération a totalement merdé. La preuve, c’est que le jean est toujours là. Cette génération est aussi rattrapée par des problèmes qu’elle a créés ? n Il y a eu une époque où, très honnêtement, on ne savait pas. Dès les années 80, j’ai dit stop. Du délavage, on est passé au stone washed. On a travaillé sur de nouvelles molécules. La recherche a fait d’énormes progrès. On a les solutions pour travailler les matières, avec le laser par exemple, sans renvoyer de la merde dans la nature. Un T-shirt, c’est 160 gr de coton, 180 gr de produits chimiques et 2 700 litres d’eau. Tout ça pour ce putain de T-shirt que vous portez. Vous pensez qu’on peut continuer comme ça ?

page de droite : Défilés marithé + françois girbaud printemps/été 2009

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Tout est fait, tout de même, pour que le consommateur… consomme. n J’ai la chance de marcher dans la rue sans être reconnu. Je suis assez fier de croiser des gens qui portent du Girbaud qui a déjà quelques années. Ce que nous faisons, on le fait aussi pour durer… Avoir 80 jeans ou pantalons, dans sa garde-robe, je trouve ça déprimant. sa i so n 0 3 / N U M É R O 1 3

Mais il vous arrive d’en porter… n Le jean, j’y suis revenu parce qu’on l’a changé. Mon jean, c’est Le jean. Ce qu’on appelle du casual fashion. C’est mieux que Girbaud jeans, non ? Vendre Le jean (en français dans le texte) aux US, je trouve ça drôle. Et avec ce jean, je porte un pull en cachemire Marithé + François Girbaud… Le rebelle des années 60 n’est pas mort… n J’ai toujours envie de me battre. Faire bouger les choses pour qu’on n’aille pas dans le mur. La question, c’est de savoir ce qu’il y aura après le jean. Je sais faire un jean sans couture, travailler les matières… mais pour l’instant, ça coûte trop cher. Avec Marithé, vous menez les mêmes combats ? n Oui. On n’est pas conformistes. On n’accepte pas. Ce qu’on fait pour les enfants, ce qu’on essaie de faire pour la paix, on le fait sans tapage… Le tapage par contre, c’est votre pub avec La Cène… n Ça, c’était totalement provoc. Je n’imaginais vraiment pas que l’Église allait réagir comme ça. Ce qui est con, c’est qu’il faut parfois que quelqu’un crie au scandale pour se faire entendre. On a travaillé aussi avec Godard pour la pub. Sur la métamorphose du jean. Et puis, il y avait eu Flashdance et Jennifer Beals… Dans le couple Girbaud, qui fait quoi ? n C’est une question à la con. Ça ne se passe pas comme ça. On est rarement d’accord. On se frite mais sa force à elle, c’est qu’elle est dans la vibration de la connerie du monde, pardon, avec ce que les gens attendent. Ça fait plus de 40 ans que ça dure. On se complète. Chacun sait ce que l’autre pense… Qu’est-ce qui vous fait encore rêver ? n À la réflexion, mon rêve, je l’ai touché lorsque, dans l’Idaho, j’ai vu monter dans l’avion un cow-boy avec sa selle sur l’épaule et sur les fesses un jean Girbaud. Je ne suis jamais devenu cow-boy mais j’ai fini par les habiller. Le comble du mauvais goût pour François Girbaud ? n Un milliardaire russe dans un grand hôtel parisien portant un jean déchiré qu’on lui a peut-être vendu… n Small couture : Mixages, exposition du 12 décembre au 22 février, au Musée du textile, Cholet. www.girbaud.com

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oRchestRe de bRetaGne

dracula’s house schwertsik

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ven. 9 janv. 20h. Opéra / Rennes sam. 10 janv. 20h. Opéra / Rennes Retrouvez l’intégralité des concerts de la série “Fais-moi peur” sur www.orchestre-de-bretaGne.com

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CRÉATION MATHIEU DESAILLY - LE JARDIN GRAPHIQUE / PRISE DE VUE NICOLAS JOUBARD / LICENCE SPECTACLE 2-1011013

fais-moi Peur !


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chambres doubles À l’occasion de l’exposition collective Orbis Picture Show qui aura lieu au mois de janvier prochain à l’Atelier (nouvel espace d’exposition basé à Nantes), Kostar, le Orbis Pictus Club et la galerie nomade Art’s Factory présentent en exclusivité, et en guise de mise en appétit, un ensemble de dessins réalisés en duo. Marilyn Flesh & Danny Steve, Médi Holtrop & Willem, Charles Burns & Killoffer, ainsi que Ludovic Debeurme & Quentin Faucompré se sont prêtés au jeu. Prolongement du projet éditorial « Grand Hôtel Orbis » où chaque « résident » est invité à occuper une « suite » graphique, l’exposition Orbis Picture Show propose une programmation résolument décloisonnante qui, à l’heure où le marché de l’art redécouvre les vertus de l’œuvre sur papier, privilégie les univers atypiques, l’originalité du trait et des compositions, au background de l’artiste. n Sont notamment conviés pour cette exposition événement : Stéphane Calais, Frédéric Coché, Damien Deroubaix, Blex Bolex, Charles Burns, Placid, Guillaume Pinard, Julie Redon, Ludovic Debeurme, Guillaume Dégé, Sophie Dutertre, Quentin Faucompré, Daisuke Ichiba, Daniel Johnston, Killoffer, Danny Steve, Muzo, Pierre La Police, Tom de Pékin, Willem… soit la fine fleur du dessin actuel, évoluant au carrefour de l’art contemporain, de la bande dessinée, de l’illustration et du graphisme. n Orbis Picture Show, du 17 janvier au 1er février 2009, L’Atelier, 1 rue de Chateaubriand, Nantes 02 40 41 90 00 PA G E 0 6 2 / 1 0 0

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Marilyn flesh + danny steve


medi holtrop + willem


willem + medi holtrop


Charles burns + killoffer / courtesy galerie art’s factory


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par

pierrick sorin

Présenté à Paris, New York, Londres, Tokyo, Buenos Aires, le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Depuis novembre 2006, il nous raconte son quotidien de créateur. signé sorin, naturellement. texte et Photos / Pierrick Sorin photo-montages / Karine Pain

Paris. Du 4 au 5 octobre, s’est déroulée la 7ème édition de Nuit Blanche : plus d’un million de promeneurs noctambules ont butiné la “création contemporaine”. Les gares furent les principaux terrains de jeu des artistes. Parmi eux, Shaad Ali, réalisateur “bollywoodien”, Ryoji Ikeda, artiste et compositeur de musique électronique, Johnni To, réalisateur hongkongais, Patti Smith, qui pour l’occasion poussait la chansonnette dans une église… De tout cela, comme bien souvent, je n’ai rien vu, ni rien entendu. Trop occupé à mettre en œuvre, avec une trentaine de collaborateurs ou assistants, deux projets sur le parvis de la gare de l’Est. Sur la façade de l’hôtel Terminus, face à la gare : dégoulinures géantes. Deux de mes complices faisaient couler de la peinture sur de toutes petites plaques de verre, devant des caméras. Deux projecteurs vidéo super-puissants donnaient à voir les tablotins dégoulinants à une toute autre échelle. Les coulures transformaient les 2 000 m2 de la façade de l’hôtel en un tableau animé, un peu visqueux mais bien

Au-delà de son caractère ludique, cette création visuelle parlait d’amitiés factices et de bonheur purement virtuel. joli. n L’idée est assez facile, un poil ringarde, je l’admets. Mais le résultat présente une certaine efficacité poétique plutôt bienvenue dans le cadre d’un événement mi-intello, mi-populaire. L’envie m’est d’ailleurs venue de récidiver dans quelque temps sur un bâtiment nantais bien connu : la tour Bretagne. Des dégoulinures colorées sur une hauteur de cent quarantre mètres, au cœur de la ville. Sympa, non ? Avec la récession qui pointe, PA G E 0 6 9 / 1 0 0 PA G E 0 6 9 / 1 0 0

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l’idée risque toutefois de rester dans les cartons pendant un certain temps. n Bref, revenons gare de l’Est. L’autre projet était plus sophistiqué. Sur un alignement d’écrans, permettant d’afficher une image ultra-panoramique de 30 mètres de long, défilaient des photos-souvenirs. Genre « photos de vacances », dans lesquelles j’étais toujours présent. Juste à côté, dans un studio de prises de vue en plein air, des volontaires se faisaient photographier dans diverses attitudes, sans savoir ce qu’il adviendrait de leur image. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient – sur grand écran et sous le regard de tous – en ma compagnie, échangeant un baiser sur un quai de gare, buvant du champagne dans une baignoire ou essuyant une tempête sur fond de petit port breton. Titre de la performance : Vous êtes tous mes amis. n Au delà de son caractère ludique, cette création visuelle parlait d’amitiés factices et de bonheur purement virtuel. Pour guider le travail des photographes et des infographistes, qui œuvrèrent la nuit durant à la production des images, j’avais préparé soixante modèles de « photos de vacances », jouant moi-même, affublé d’une moustache, le rôle des futurs participants. Ce document, produit à l’origine à des fins strictement techniques, pour déterminer les positions que devraient prendre les gens face au photographe, s’est avéré fort amusant , voire même assez « gay ». n J’ai donc eu envie de présenter, ici, quelques exemples de ces images-modèles. Des véritables “poseurs” qui se prétèrent au jeu des photos factices, je n’en ai gardé qu’un, reconnaissable de tous : Bertrand Delanoé, grand maître de cérémonie de cette nuit mémorable. n

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Cape town par

david salsedo

Dans cette rubrique, un artiste évoque une ville qui le fait vibrer, ailleurs. Salsedo (ex-voix de Silmarils) s’offre une escapade sud-africaine.

Mercredi 5 mars 2008 : aujourd’hui ma nouvelle vie commence. Je m’explique, après avoir été éduqué par Iggy Pop, Lemmy de Motorhead et autres égorgeurs d’enfants, me voici prêt à relever l’ultime défi, le challenge suprême : faire un disque qui plaise à mes parents ! Ce mercredi, c’est mon premier concert solo ! Départ Paris, gare de l’Est, arrivée Nancy. Il fait froid, pas beau, bref, de quoi nous foutre le moral à la Annie Girardot. Tout se passe bien, bon concert, très bon public, et un trac de débutant ! Après le show, comme d’hab’, rendez-vous dans un bar sordide avec les poteaux du cru. Quelques verres, et hop, tout le monde au lit… Tout le monde ? Non, en fait seulement moi car demain une journée spéciale m’attend. Objectif : tourner un clip. Direction : Cape Town. n Jeudi 6 mars / Nancy / 6 heures du matin. « Votre mission, si vous l’acceptez : rejoindre Le Cap le plus vite possible après votre concert ». TGV en sens inverse, puis taxi, Aéroport Charles De Gaulle, puis avion, Londres, attente, correspondance, re-avion… et enfin PA G E 0 7 2 / 1 0 0

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ça y est ! À moi l’Afrique ! Presque 24 heures de voyages… un peu long, mais on a un peu traversé la planète du Nord au Sud quand même. Je ne suis jamais allé en Afrique ; enfin en Afrique du Nord, si, mais ce n’est pas vraiment l’Afrique, avec sa brousse, ses éléphants et ses cadres de compagnies pétrolières qui se baladent avec leur valise de billets, prêts à tout corrompre, même les cailloux. L’arrivée à Cape Town est forcément marquée par tout ce qu’on a entendu sur l’Afrique du Sud. Forcément, dans la queue qui nous emmène au bureau de l’immigration, on ne peut s’empêcher de dévisager tout le monde. On cherche des Afrikaners, des descendants de criminels nazis, des oppressés, des oppresseurs… Jusqu’ici tout va bien… Entre l’aéroport et le centre de Cape Town, il y a une demi-heure de route. Avec les bouchons du matin, beaucoup plus. On se croirait porte de Bagnolet un vendredi. La première chose que l’on voit en arrivant n’a rien de très sexy : sur le bord de la route s’étalent les bidonvilles, que l’on appelle ici

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les townships. Les locaux appellent ça les « Shacks ». Maisons bricolées avec de vieilles planches et des morceaux de tôles, entassement, surpopulation, on devine l’extrême indigence dans laquelle les gens survivent. La première vision que nous avons de ce pays ressemble à un documentaire sur le quart-monde. n Après une heure de route, nous entrons dans la périphérie du Cap. Changement de décor : palmiers, longues avenues, paysages sublimes, majestueux. En face de nous se dresse la « table moutain », une montagne en forme de table hyper impressionnante, qui s’échoue littéralement dans la mer. Rien à dire, ça tue. Le premier sentiment que l’on a lorsque l’on pénètre dans le centre est cette impression de « déjà vu ». Il y a indéniablement un côté Caraïbes, mais aussi une ambiance californienne. Le style colonial nous fait penser à Port Louis, la capitale de l’île Maurice. Il faut dire que Madagascar n’est pas si loin ! J’adore les villes au saut du lit. Ça klaxonne à tout va, ça bouge, ça brasse, bref c’est vivant ! Il faut dire PA G E 0 7 3 / 1 0 0

que Cape Town est devenue incontournable en matière de tournages. C’est devenu la Mecque de la pub, le Hollywood africain. On nous explique encore que toute l’économie de la ville repose sur cette manne encore inexploitée il y a quelques années. Les changements politiques du pays y sont évidemment pour beaucoup. Nous arrivons à l’hôtel. 90 % des clients ne sont ici que pour faire des images. Les boites de prod du monde entier sont là, et il y a plus de models au mètre carré qu’à la surboum d’anniversaire de John Galliano. Nous rejoignons dans sa chambre mon vieux pote Dimitri Coste, qui va réaliser le clip. L’homme est arrivé il y a déjà une semaine. n 1300 km de repérage, un casting en cours pour trouver les comédiens qui joueront dans le clip, la fabrication d’accessoires et le découpage des scènes. Nous regardons ensemble les photos des différents paysages sélectionnés. Puis les bouts d’essai des actrices et des acteurs. Le reste de la journée, nous le passerons à la plage (Clifton, Camps bay). Sable blanc,

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montagnes qui se jettent dans l’océan atlantique, ambiance « chill out », petits restaurants sur le sable. Ici, pas de constructions monumentales en bord de mer (on n’est pas à Fréjus). Juste quelques petits endroits assez « branchaga » où l’on peut boire et se restaurer. Le soir, toute l’équipe nous propose de nous faire visiter Cape Town by night. En fait il y a une rue ! C’est long street. Artère vraiment charmante, très « New Orleans » avec ses immeubles coloniaux et ses balcons où il fait bon déguster une bière locale, dans une ambiance, une fois n’est pas coutume, assez mixte, où noirs et blancs se retrouvent… parfois. Il fait bon, pas trop chaud. Terrasses à ciel ouvert et dégustations de mets atypiques pour les Gaulois que nous sommes : crocodile, autruche… La viande, ici, est exceptionnelle, sûrement piquée aux mêmes hormones que leurs joueurs de rugby, mais vraiment très bonne. Et le coût de la vie, très abordable, fait que l’on peut manger toute la carte et boire le bar entier sans se ruiner. n Le lendemain matin, vers 7 h, départ pour le tournage. Une heure de route plus PA G E 0 7 4 / 1 0 0

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loin, arrivée dans un petit village au milieu de nulle part. On se croirait dans la série « Shériff fais-moi peur ». Ça ne ressemble plus du tout à Cape Town, c’est ici que l’Afrique commence. Vieilles bagnoles, équipe super pro, ambiance « à la cool ». Le clip peut débuter… Le résultat, à la télé… ou sur le net (myspace.com/salsedo). n Au total, nous n’aurons passé que 5 jours sur place. Difficile donc, de dire que l’on connaît la ville, et encore moins le pays. Reconnaissons que ce que nous avons vu nous a plu. Les gens, le climat, les paysages, les plages. Cape Town n’est pas vraiment l’Afrique. L’empreinte européenne y est partout, la mixité sociale et ethnique encore à l’état embryonnaire, mais il n’en reste pas moins qu’il s’en dégage un parfum fait de douceur de vivre (pour ceux qui sont du bon côté de la barrière, comme moi, touriste) et le temps s’y écoule lentement et tranquillement… Nous quittons le Cap le 12 mars au matin, je joue le soir même à Grenoble… c’est mon anniversaire. n

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Cap au sud

Fondée au XVIIe siècle par la Compagnie orientale hollandaise, Cape Town est la capitale du Cap occidental. Avec 3,5 millions d’habitants et une moyenne d’âge inférieure à 25 ans, Cape Town est la première destination touristique d’Afrique du Sud. La ville se prépare (déjà) à accueillir la Coupe du monde de football de 2010. Cartes postales Cape Town est nichée dans l’une des plus belles baies du monde. De ses 1 000 mètres d’altitude, la masse de Table mountain domine les gratte-ciel de la ville. Le “mother city” a gardé d’importants vestiges des occupations hollandaise puis anglaise. Du haut de Signal Hill, un vieux canon, le Noon gun, se fait entendre à midi pile. De part et d’autre de Greenmarket square, le centre historique peut se découvrir pas à pas. Les marchands ambulants s’y installent volontiers du côté de l’ancien hôtel de ville (Old Town House) classé monument historique. Un peu plus loin, St George’s Mall accueille musiciens et danseurs et Long street aligne ses nobles façades victoriennes. photo page 75 / Damien arnaud

Y aller Compte tenu de la distance, le vol n’est pas vraiment donné. Avec Emirates, l’aller-retour, avec escale à Dubai, est à moins de 800 €. Mais le vol frôle les 19 heures. British Airways, via Londres, est moins long (14/15 heures) mais dépasse les 900 €. Malgré les 9 500 km

entre Paris et Cape Town, le décalage horaire n’est que d’une heure.

S’y loger La haute saison, c’est l’été austral. Notre hiver à nous. Prix naturellement plus élevés. Cape Town, capitale touristique d’Afrique du Sud, dispose d’un important parc hôtelier. Mais, tradition britannique oblige, on compte aussi de nombreux B&B où l’hébergement (pour deux) se situe aux environs de 50 €. Compter 70 à 100 € pour un hôtel de chaîne en centre-ville. Le waterfront, lui, est sensiblement plus cher. Le Breakwater Lodge (une ancienne prison du XIXe restaurée !) propose néanmoins des chambres confortables à environ 90 €.

petits restaurants offrent un excellent rapport qualité-prix. Y compris dans le centre historique. Le plus souvent, la cuisine “africaine” est d’inspiration

S’y restaurer Cape Town est l’une des villes les plus métissées au monde. La cuisine est, elle aussi, très cosmopolite. L’une des traditions, à l’honneur dans de nombreux restaurants avec terrasse ou jardin, est le braai. Il s’agit d’un barbecue où la viande, comme le poisson, est à l’honneur. De nombreux PA G E 0 7 5 / 1 0 0

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maghrebine. La langouste, spécialité du Cap, est abordable. Cuisine créole ou asiatique, la gastronomie sud-africaine, c’est (aussi) un voyage. n

Circuit Kostar Incontournable monument historique, Castel Good Hope est la plus ancienne construction d’Afrique du Sud. Construit au XVIIe à l’emplacement d’un ancien fort en bois, le château domine la Grande parade, place impressionnante où s’installe, le mercredi et le samedi, un important marché. Un téléphérique permet d’accéder au sommet de Table mountain qui offre une vue panoramique sur la ville. Autre monument, au large cette fois, la prison de Robben Island où les guides sont d’anciens détenus. Nelson Mandela y séjourna 18 ans. Pour mémoire, l’apartheid ne fut abolie qu’en 1991. En ville, l’un des quartiers les plus animés et branchés est aujourd’hui le Waterfront. Les anciens docks ont été réaménagés à grands frais. Ce quartier ne dort jamais tout à fait. Mais Le Cap est (aussi) un point de départ idéal pour d’autres aventures : circuits safaris ou virée dans les vignobles tout proches. n sa i so n 0 3 / N U M É R O 1 3

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Tout au long de cette saison 3, Kostar se propose de partir à la rencontre de stylistes internationaux. À travers cette double page, présentation d’un talent confirmé ou de demain qui nous éclaire aussi sur l’actualité culturelle de sa ville.

ELTON & JACOBSEN Arendal/Norvège

Vie en ville

In Paul Klee´s Magical Garden n Jusqu’au 7 décembre, le centre d’art Henie Onstad à Oslo expose les peintures aux formes géométriques de Paul Klee. Les alentours du musée sont magnifiques. Et le restaurant, sympa. www.hok.no

La marque Elton & Jacobsen, dédiée à la mode au féminin, a été créée par deux sœurs norvégiennes : Solveig et Ashild Elton Jacobsen.  n Avec leur expérience acquise auprès d’Alexander McQueen et dans le domaine de l’art, Solveig et Ashild lancent Elton & Jacobsen en 2007. Après une année passée à Londres, les deux jeunes femmes travaillent désormais ensemble dans la petite ville d’Arendal, sur la côte sud de la Norvège. Leur atelier a vu sur mer.  n Les sœurs collectionnent déjà les prix. Et la presse les acclame. En août 2007, la styliste Solveig Elton Jacobsen remporte le prix du Best new designer lors de la fashion week d’Oslo. En janvier 2008, au Who’s next à Paris, Elton & Jacobsen gagne le Concours Jeunes Créateurs.  n La marque norvégienne est connue pour ses lignes modernes et futuristes déclinant une palette de couleurs sombres. Inspirées par l’art et la sciencefiction, les collections mixent la rue et une idée plus mainstream du look. L’artiste et icône Grace Jones est la muse de la collection printemps/été 2009 d’Elton & Jacobsen. Intitulée Grostesque Beauty, elle est inspirée par les papillons et leur transformation, du grotesque à de magnifiques créatures. n

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www.myspace.com/lykkeli

Emanuel Vigeland Mausoleum n Un des secrets les mieux gardés d’Oslo, le mausolée d’Emmanuel Vigeland, ouvert tous les dimanches de 12h à 16h, est construit comme une petite église sans fenêtres. Les murs intérieurs et le toit sont couverts d’une fresque géante, Vita, décrivant la vie, l’amour et la mort. C’est beau et grotesque. www.emanuelvigeland.museum.no

http://eltonjacobsen.com PA G E 0 7 6 / 1 0 0

Lykke Li n Le John Dee à Oslo programme le 10 décembre la nouvelle coqueluche de la hype mondiale : Lykke Li. Avec son premier album, Youth Novels, la Suédoise bricole une pop addictive.

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Marianne Denicourt passe noël à La ville

rencontre théâtre : marianne denicourt

expo Bom.K L’art est dans la rue. Et l’art de la rue, dans les galeries. Pour preuve, le buzz planétaire qui souffle sur un des papes du street art : Bansky. La librairie L’index accueille un des membres très actifs de la scène graffiti parisienne : Bom.K. Ce membre du collectif Da Mental Vapors est connu pour son travail d’illustration et pour ses nombreuses fresques murales très colorées. Le garçon est à la croisée des chemins de la culture graff et de l’illustration. n Jusqu’au 3 janvier, Librairie L’index, Nantes

“Des fêtes studieuses...” rencontre / Vincent braud

Photo / Carole Bellaiche

C’est à Nantes, et du côté du Grand T, que Marianne Denicourt passe cette fin d’année : « Ce seront des fêtes studieuses. » Le “coupable”, c’est Marc Paquien qui a fait appel à elle pour jouer Claire dans La ville, une création coproduite par le Grand T. « J’aime beaucoup le théâtre de Martin Crimp. C’est très énigmatique et, en même temps, très ancré dans la réalité. Cette pièce se passe sur une année, de Noël à Noël, avec un tableau par saison. Ses personnages sont, comme son œuvre, traversés par le monde qui est le nôtre… » Ce qui lui a plu dans cette pièce ? « C’est une réalité de couple très finement observée… » Et qu’importe si, dans l’histoire, on ne sait jamais vraiment si Claire nous dit vrai ou si elle nous raconte des histoires.

n « Le théâtre, c’est autre chose… » L’actrice ne cache pas son plaisir de se retrouver embarquée dans un projet comme celui-là. « C’est une rencontre avec un auteur, un metteur en scène, des partenaires… Au théâtre, on se fabrique », ajoute Marianne Denicourt qu’on retrouvera, au printemps, aux côtés de Clovis Cornillac, dans le film de François Favrat, La Sainte Victoire.  n La Ville, création française de la pièce de Martin Crimp, du 8 au 16 janvier, au Grand T à Nantes

open arts Ne coupez pas Une proposition de Pierre Fourny est (forcément) inclassable. Le Quai présente donc La coupure, un projet protéiforme où le théâtre croise les arts plastiques et dont le dénominateur serait le verbe. La parole, donnée, dite ou non dite, la parole coupée, le sens des mots, la réalité du langage. Le but du jeu ? Troubler et donner à réfléchir. Dans un monde d’images, Pierre Fourny interroge chacun, devenu spect-acteur, sur sa relation au langage. n La Coupure, du 15 au 23 décembre, Le Quai, Angers.


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© MArgyroglo

© Philippe Estournet

cirque Le fil de la vie Leur vie ne tient qu’à un fil. Ou presque. C’est en effet après un grave accident qu’Antoine Rigot, funambule, a imaginé ce spectacle. Sous le chapiteau, des fils tendus tissent une étrange toile. Et ils sont sept, hommes et femmes, accompagnés de trois musiciens, à défier les lois de l’équilibre. Ils nous racontent la vie, avec ses moments de joie, de tristesse, de doute, d’amour aussi, au fil (!) de numéros plein de poésie. n Le du au au

fil sous la neige, 30 janvier 12 février, Grand T à Nantes

théâtre Pièces détachées Philippe Quesne ne laisse pas indifférent. Depuis sa première création (La démangeaison des ailes), on a toutefois cessé de l’interroger sur un processus qui l’amène à proposer des spectacles qui ne ressemblent à rien d’autre. « Généralement, on part d’un mot et on procède pas rapprochements. C’est une   réflexion collective. Au départ, L’effet de Serge était une pièce pour Gaétan Vourc’h. L’histoire d’un homme qui se livre, chez lui, à des numéros de magie (plus ou moins réussis) dont il partage les effets ou non effets avec ses amis. » En fait, L’effet de Serge résume assez bien le théâtre que proposent Philippe Quesne et son Vivarium Studio : un théâtre qui se moque des effets du théâtre, des codes et des normes, avec un début et une fin. Un théâtre de pièces détachées en quelque sorte. Alors, pour faire bonne mesure, Philippe Quesne aura droit à une deuxième chance, au printemps, avec La mélancolie des dragons. Une autre histoire pour nous rappeler que, lorsque le rêve est confronté à la réalité, il n’y a pas que le roi à être nu. n

expo

L’effet de Serge, du 9 au 12 décembre, le lieu unique, Nantes

Mogwai, 30 janvier, La Carène, Brest

© Steve Gullick

post rock Tonnerre de Brest De l’Écosse, on connaissait Mo Johnston. C’était dans une autre vie. Mais depuis 1995, cinq Écossais, fans hardcore de la culture kick and rush, ont décidé de se la coller avec le mur du son. Mogwai est fait d’amour et de violence. Et joue la musique du jour d’après. Celle du lendemain de l’apocalypse. n

L’homme étoile Daniel Tremblay a traversé le début des années 80, comme une étoile filante, douce et insaisissable. Mort dans un accident de voiture en 1985, il laisse derrière lui une œuvre extraordinaire d’une incroyable poésie. Utilisant les matériaux les plus quotidiens (paillassons, moquettes, linoléum, caoutchouc noir, ardoise…), il les transmutait, les projetait dans un autre espace, celui d’un rêve infini. Ce magicien utilisait la poussière du sol pour la propulser dans le ciel et en faire des étoiles. L’exposition retrace avec bonheur le bref parcours d’un artiste fulgurant. n Daniel Tremblay, jusqu’au 3 mai, au musée des beaux-arts d’Angers


MUSée DeS BeAUX-ARTS De NANTeS

Les années 50-60

Gildas Fardel un collectionneur d’art abstrait 10 octobre 2008 5 JanvIer 2009 Chapelle de l'oratoire


© Nathalie béasse

joël jouanneau met en scène hydrogen jukebox

danse

rencontre opéra : Joël Jouanneau

“ Mettre l’opéra en panne ” rencontre / HPG

Photo / DR

Hydrogen jukebox, drôle de nom pour un opéra. Allen Ginsberg, figure emblématique de la beat generation pour les textes, et Philippe Glass, pionnier de la musique minimaliste, pour la musique. Et c’est Joël Jouanneau qui se “colle” à la mise en scène. « J’ai un rapport un peu compliqué avec l’opéra. Moi qui travaille dans l’épure, j’ai du mal avec la logistique de l’opéra qui transforme souvent le metteur en scène en agent de circulation des artistes… » Ce n’est pas une fantaisie que s’offre Joël Jouanneau en mettant en scène Hydrogen Jukebox. L’auteur et metteur en scène avait décliné l’invitation de Jean-Paul Davois (Angers Nantes Opéra) de monter The Rake’s Progress. Pourquoi ce retournement ? « Parce qu’Hydrogen Jukebox, c’est un opéra de chambre, très proche du théâtre musical. Et parce que cette œuvre est d’une brutale actualité. Allen Ginsberg et ce qu’on a appelé la beat generation, ce sont des gens qui ont apporté de la dis-

sonance dans le brouhaha. Il y a une vraie oralité et une vraie démarche politique. Un peu comme ont pu le faire les surréalistes ou bien Duchamp. ». n « J’ai dit que je voulais mettre l’opéra en panne. Pas par provocation. Simplement parce que les poèmes de Ginsberg ont en commun de nous dire que l’Histoire s’est accélérée mais que nous, nous sommes arrêtés. » Dans la dernière scène d’Hydrogen Jukebox, Joël Jouanneau a été rattrapé par une actualité très récente : l’argent se fait très volatile.  n Hydrogen Jukebox, 12, 13, 14 janvier, théâtre Graslin, Nantes 22, 24, 26 janvier, Le Grand T, Nantes 28, 29 janvier, Le Grand Théâtre, Angers

CINÉMA TCHI TCHA Tueuse née Après Aaltra et Avida, les Grolandais Gustave Kervern et Benoît Delépine passent de nouveau derrière la caméra en compagnie de Louise Michel. Ou l’histoire d’ouvrières virées et bien décidées à buter leur salaud de patron. Produit par Kassovitz, cette comédie noire portée par Yolande Moreau réunit une belle bande de cinglés : Bouli Lanners, Dupontel, Francis Kuntz et Poelvoorde. Les réalisateurs seront en ville pour défendre leur Louise Michel. n le 4 décembre, Cinéma Katorza, Nantes

Be happy Ce n’est pas un spectacle jeune public. Pour autant, Happy Child, la nouvelle création de Nathalie Béasse, pourrait être un conte. Ou un polar joyeux. Avec ce qu’il faut d’ombre et de mystère. La chorégraphe ajoute la littérature aux “matériaux” habituels de ses créations. Sur scène, il y aura quatre comédiens et une danseuse. De la danse, bien entendu, mais aussi du théâtre avec ce qu’il faut de légèreté et d’humour pour être, enfant ou non, parfaitement happy. n Happy child, 20 et 21 novembre au Quai, à Angers, 25 et 26 novembre au Grand R, à La Roche-sur-Yon, les 9 et 10 décembre, au Théâtre Universitaire à Nantes


9N 0N_{[R

Salle des musiques actuelles � Brest

concerts – studios – résidences – rencontres – ateliers

plein écran

Cinémas d’hiver, divers festivals

27/11 8.; :68.:6 =5<A< 0<;02?A

Festival des 3 continents Du 25 novembre au 2 décembre à Nantes, le festival dédié aux cinématographies d’Afrique, d’Amérique et d’Asie fête sa trentième édition. Au programme : trente ans de Mongolfières d’or, un film de zombies pakistanais, des courts-métrages, l’intégrale Eward Yang, le très attendu The Chaser (photo), une installation bigger than life de Wang Bing (14 heures) ou encore la présence de l’actrice Clotilde Hesme.  n

29/11 :.12:<6@2992 8 02/12 .?A5B? 5 0<96; 059<o 12/12 @23FB 23/01 .F< 26/01 82G6.5 7<;2@

www.3continents.com

Festival Travelling Du 31 janvier au 10 février, à Rennes, Travelling célèbre la vingtième édition d’un festival donnant rendez-vous à une ville. En 2009, Jérusalem défile en 24 images/seconde. Et Travelling invite des cinéastes israéliens et palestiniens à faire découvrir une ville empreinte de réalité et d’imaginaire.  n www.travelling-festival.com

Univerciné : cinéma britannique Le cycle Univerciné part une nouvelle fois à la rencontre des cinémas allemand, russe et italien. Du 10 au 16 décembre, au Katorza à Nantes, il sera question du cinéma britannique. Avec des avant-premières, des inédits et des rencontres.  n www.univercine-nantes.org

05/02 A6;12?@A608@ Cécile Binjamin + Marion Kueny | photographies : Benjamin Rohel, DR | licences : 1-291102, 2-291103, 3-291104

www.premiersplans.org

30/01 :<4D.6

graphisme

Festival premiers plans Même à Locarno, carrefour du cinéma du monde et de la jeunesse dorée suisse, on entend parler de Premiers plans. C’est dire le capital hype qu’engendre le festival angevin. Un rendez-vous qui sait manier, dans une même pellicule, fête et cinéma. Du 16 au 25 janvier, toujours des premiers films européens. Mais aussi une sélection de films de cinéastes européens réalisés aux Etats-Unis, l’intégrale Buñuel…  n

14/02 2920A?60 2920A?60 3?.;n<6@ C6?<A 20/02 A52 D.98:2; 24/02 AU 04/03 32@A6C.9 92@ .;A6=<12@ 11/03 ?<86. A?.<?o 15/03 3<6?2 .BE 16@>B2@ 12 3?o>B2;02 :BA6;2 18/03 06?8B@ D6A5 ;2;25 052??F 19/03 7<;.A5.; ?605:.; 21/03 :.4:. Points de vente : Réseau Billetel ; magasins Fnac, Carrefour, Géant ou par tél. au 0 892 68 36 22 (0,34€ / min) et fnac.com. Réseau Ticketnet et magasins Leclerc. Digitick.com. Autres points de vente sur www.lacarene.fr


COMME SUR DES ROULETTES Championnat de France de skateboard 2009 La première étape du SK8 Tour 2009 aura lieu à Nantes. Au programme, deux disciplines : street et rampe. Pour cette dernière, le nom du champion de France sera connu lors de cette escale. Chaque année, l’étape nantaise réunit 120 participants et 1200 spectateurs. Partez à la découverte de kids défiant les lois de l’attraction. n du 23 au 25 janvier, Skatepark Le Hangar, Nantes

Le Gentil Garçon, jusqu’au 25 janvier, le lieu unique, Nantes

© Pasacal Beltrami

expo Gentil délire Le Gentil Garçon est un artiste étonnant. Il manie avec malice des idées qui peuvent sembler stupides et se révéler drôles, grinçantes, poussant la logique jusqu’à l’absurde. La grande décomposition procède autant de la sculpture que du cartoon. Utilisant les piliers métalliques de l’architecture comme les points d’accroche de 21 scènes se déployant comme autant d’images d’un dessin animé, il compose un scénario en 3D, mettant en scène une décomposition hallucinante et amusée. Le Gentil Garçon mêle à plaisir les mythes, les stéréotypes, manipulant la magie de l’animation et les mécanismes optiques pour créer une grande “vanité” revisitant autant l’histoire de l’art que celle des hommes. n

expo Jardins Sauvages Marine Bouilloud convoque au rang de ses références aussi bien Jérome Bosch que la figuration narrative ou l’art cinétique. Un big bang d’influences d’où naît un magma ultra terrestre. De grandes surfaces abyssales saturées d’oppressants spectres organiques et fluorescents. Une science de la chamanique macromoléculaire et ectoplasmique, rien que ça, dans laquelle les icônes de nos sanctuaires capitalistes sont discrètement scarifiées. n Habitation Familiale (Espace Guérand), 110 bvd Clémenceau, Rennes, jusqu’au 18 décembre

photo légende

© Hisham Bharoocha

POWER POP Femme de joie Pamela Hute, c’est Pam, Igor et Ernest Lo. Le trio parisien compose une power pop détonante et euphorisante. Hysterical se présente comme le tube de cette fin d’année. La guitare est lourde. La voix, ensorceleuse. Et le cocktail, boosté au GHB. n High Places / Rob & Mary / Brooklyn / Fucking cool lo-fi pop 19 décembre / Lieu unique

17 décembre, Live Factory, Nantes. 19 décembre, T’es Rock Coco, Angers


TRACES Urbain, Rebelle, Poétique

Mardi 2 et mercredi 3 décembre 20h30 / Piano’cktail

Succès mondial. Acclamé à New York, Berlin, Montréal, Edimbourg, Barcelone… « prouesses physiques, [...] un spectacle de premier ordre » The New York Time 15/02/2008 Tarifs : de 19,50 € à 28,50 €

expo Abstraction faite Figure énigmatique, collectionneur atypique et boulimique, Gildas Fardel donnait en 1958 au Musée des beaux-arts de Nantes un premier ensemble de toiles abstraites comportant des œuvres de Kandinsky, Hartung, Soulages, Schneider ou Poliakof…. D’autres dons suivront, toiles, dessins, estampes, ainsi que la totalité de sa documentation. Ce formidable geste a permis au musée de Nantes de se constituer un important ensemble d’art abstrait des années 1950-1960. Le tableau de Kandinsky que Fardel avait donné au musée favorisa, des années plus tard, le dépôt par le Centre Georges Pompidou, d’une belle série d’œuvres de la période “Bauhaus” de l’artiste, donnant à la collection nantaise une reconnaissance internationale. n Les années 1950-1960. Gildas Fardel, un collectionneur d’art abstrait, Chapelle de l’Oratoire, Nantes

théâtre John Gabriel Borkman John Gabriel Borkman, homme d’affaire déchu imaginé par Henrick Ibsen en 1896, se retrouve aujourd’hui entre les mains du metteur en scène allemand Thomas Ostermeier. Figure incontournable du théâtre contemporain, co-directeur artistique à la Schaubühne de Berlin, Ostermeier avait impressionné avec son adaptation de Nora du même Ibsen, présentée en 2004 à Mettre en Scène. n

Billetteries : Piano’cktail et www.pianocktail.fr (en ligne) Et autres points de vente habituels, Fnac, Auchan, Carrefour, Leclerc

OURS et FLOW 1 soirée 2 concerts Mardi 9 décembre 20h30 Piano’cktail

OURS sort de sa tanière pour présenter son premier album. Il émerge sur la nouvelle scène française, pour y apporter cette fraîcheur que donnent ses chansons à la mélancolie désinvolte. FLOW, un petit bout de femme proche de Patti Smith et Mano Solo, bercée par une marraine punk qui aurait écouté Edith Piaf ! Tarifs : de 8 € à 16 € Piano’cktail et autres points de vente habituels (Fnac, Auchan, Carrefour, Leclerc)

TNB, Rennes, du 10 au 13 décembre

Tel 02 40 65 05 25

www.pianocktail.fr


la nuit nous appartient

© Marc Roger

CLUBBING BANG !

Folle Journée 2009

Été 2008. La projection en avant-première et à ciel ouvert du trip sous acides et électro Berlin Calling vient à peine de s’achever que déjà Paul Kalkbrenner, Dj et acteur pour l’occasion est on stage. L’Allemand balance les premières mesures de Aaron. N’en jetez plus. Le syndicat de la hype est en transe. n Quelques mois plus tard, le 24 janvier à Angers, la clique Modern Factory programme une Premiers Plans closing party spécial Berlin Calling. Comme pour dire «in minimal we allways trust ». In Valerie too ! Le 20 décembre au Chabada, le collectif rétrofuturiste organise sa surboum : Valérie Xmas Party. Toujours du côté d’Angers, les geeks de Fuck That World sont le 5 décembre au Memphis Belle pour une Hypepod Battle réunissant Timid Rec., Ego Twister et Boom Tschak. Clic-clac, Anoraak ! Le garçon balance son électro pop humide de la culotte le 6 décembre à l’Igloo. Même énergie sexuelle avec Dtwice, le 24 novembre au Klimt à La Baule. Il y aura certainement moins de lolitas le 26 novembre à L’Ubu et le 5 décembre au 4 Bis : Depth Affect vient jouer son album à vous faire danser un cul de jatte, Hero Crisis. n Difficile d’oublier les Transmusicales. Du 3 au 6 décembre, l’internationale électro chic va faire danser la Rennes. Pêle-mêle : Naïve New Beaters, Sebastian, Birdy Nam Nam, Beat Torrent, la petite teigne Brodinsky ou le très attendu Ricain Diplo. Du côté des Bars en Trans, du 3 au 6 décembre, Rubin Steiner vient faire le foufou. Et vous avec. Une folie qui s’invite également le 18 décembre à l’Altercafé où Raphael, initiateur des soirées Fragil et membre du crew Nobody’s Virgin, joue électro. Enjoy the party ! n playlist 1 2 3 4

Circlesquare / Hey you guys Simone elle est bonne / Johnny Collège / She never came back Booka Shade / In white rooms live @ Glastonbury

Bach avec mention Tous les chemins mènent à Bach. René Martin et son équipe nous proposent de réviser nos classiques avec un siècle de musique allemande. Au programme donc, Jean-Sébastien et les grands compositeurs du baroque allemand. La Folle Journée était (sans doute) l’une des plus folles idées de la fin du siècle dernier. Montée en puissance, La Folle Journée accueille un millier d’artistes et enregistre plus de 100 000 entrées à ses concerts. n 28 janvier au 1er février, Cité internationale des congrès, Nantes. Info : www.follejournee.fr

théâtre On the rocks Avec le Théâtre des Cerises, le théâtre, c’est rock’n’roll. Parce que ce théâtre-là est allumé et musical. Maxa on the rocks, c’est un opéra signé Thomas Cannone pour le livret et Kevin Hill pour la musique. L’histoire, épouvantable et drôle, d’une femme qui n’en finit pas de mourir… sur scène. Pour accompagner le cortège, des comédiens et un groupe neo-post rock berlinois. « J’avais envie d’aborder ce thème de la mort, et de la peur qui va avec. On est même allé au Mexique sur les traces d’une actrice qui a vraiment existé. On a assisté à des rites funéraires. Là-bas, il y a aussi une forte tradition de ce qu’on appelle, chez nous, le Grand-Guignol… Maxa on the rocks, c’est un peu tout ça. » n du 27 au 30 janvier, Le Quai, à Angers, du 3 au 12 février, au Théâtre Universitaire, à Nantes


expo Vouet pour l’éternité Simon Vouet a tout juste 23 ans lorsqu’il quitte Paris pour l’Italie. Fils d’un “petit maître parisien”, il ne manque pas d’ambition. Venise, Milan puis Rome. Lorsqu’il arrive dans la capitale, Carache et Le Caravage viennent de s’éteindre. Le jeune Français va recevoir l’appui du pape Urbain VIII, ce qui va lui valoir d’importantes commandes religieuses mais aussi celles de grandes familles italiennes. Les années italiennes retracent ces quatorze années (1613-1627) passées en Italie. Il rentrera ensuite en France à la demande de Louis XIII. n Simon Vouet, du 21 novembre au 23 février, musée des beaux-arts de Nantes.

expo

expo Un nouveau souffle L’œuvre engagée, libre et marginale de Claude Dityvon trouve encore une pertinence et une force esthétique incommensurable. Quarante ans plus tard, cet illustre photographe nous livre à titre posthume, un regard sur Mai 68 toujours teinté de vivacité et de jeunesse au travers d’une sélection de tirages couleurs et noir et blanc. n MAI 68 - COMME UN SOUFFLE, jusqu’au 8 janvier Bibliothèque Universitaire BELLE BEILLE, 5 rue Le Nôtre, Angers

Arrêt sur images Le Grand Hornu est un ancien site minier du côté de Mons en Belgique. On y a installé un vaste complexe d’arts contemporains. Jean-Louis Schoellkopf, lui, est un grand de la photographie documentaire. Son regard sur le chantier (de la transformation de bâtiments industriels en espaces culturels), il l’a donné à voir dans un livre, La reprise des monuments. Pour la première fois, les photos réalisées en 2002 font l’objet d’une exposition. n Le Grand Hornu, Jean-Louis Shoellkopf, jusqu’au 20 décembre, Artothèque, Angers.


40mcube, Rennes, jusqu’au 20 décembre

théâtre L’échelle de Richter Pas de doute, pour Cyril Teste, il faut écouter ce que nous dit Falk Richter. Ce sont les tremblements, les errements de notre société que celui-là ausculte. Electronic city fait partie de textes rassemblés dans Le système. « Richter nous parle d’une société qui tend à nous rendre amnésique par défaut puisque nous sommes, en permanence, assistés par des machines. » Ce qui a intéressé Cyril Teste et son collectif (MxM), c’est de travailler non à trouver une réponse mais à accepter le principe du manque, la question étant, au bout du conte, que se passe-t-il lorsqu’il y a un bug ? Dans Electronic City, une histoire d’amour et de rendez-vous manqués, les dialogues tiennent en trois pages. Pour Cyril Teste, la narration n’est pas le propos : « Une image, une lumière peut remplacer bien des mots. Il ne faut pas chercher à comprendre. Electronic City, c’est une déferlante… » Style magnitude 7 sur l’échelle de Richter. n Electronic city, du 26 au 28 novembre, au lieu unique à Nantes

Paul-émile pajot

expo Abstract Lady Guardian Les frères Quistrebert, insolents cerbères d’un art fictionnel, lâchent leurs chimères nourricières d’un paysage transgenre. Une atmosphère éthérée, tout en bronze et en tons délavés. En rentrant dedans, à tout moment, on s’attend à tomber nez à nez avec une nuée d’elfes-angels en harleys rutilantes, un Faust sceptique ou un bouquet d’orques hideux. Au détour d’une grotte, Xéna la guerrière partageant une bière avec Aleister Crowley et Lemmy Kilmister. Une expo dont vous êtes le héros. n

expo L’abbaye prend le large Aux Sables d’Olonne, le musée de l’Abbaye Sainte-Croix est (toujours) dans la course. À l’occasion du Vendée Globe, deux expositions pour prendre le large. Paul-Émile Pajot, marin pêcheur de La Chaume puis artiste peintre, est un “imagier de la mer”. Il a laissé une œuvre importante de dessins et gouaches. Autre invité du musée, Titouan Lamazou. Lui a beaucoup bourlingué sur les mers du monde. Il présente Femmes du monde, une série de photos et de dessins. n Paul-Émile Pajot, jusqu’au 29 mars, Titouan Lamazouu, jusqu’au 15 février, musée de l’Aabbaye de Sainte-Croix, les Sables d’Olonne.



jasmine cuisine dans ta télé

ouverture

PLATEAU TÉLÉ

CUISINELLA texte et photo / abé

Sur Télénantes, Jasmine Vegas en fait tout un plat. Le temps d’une saison, la meneuse de revue allumée du Cabaret New Burlesque d’Estuaire 2007 vient cuisiner chez vous. Décalé et appétissant. Moins bankable que Jamie Oliver et plus punk que Jean-Luc Petitrenaud, Jasmine Vegas envoie des cartes postales gourmandes tâchées d’huile d’olive première pression. Comment aurait-il pu en être autrement avec cette diva de la scène new burlesque ? « Elle a tendance à laisser brûler les cuillères en bois, sourit Fanfan qui, ce midi-là, accueille la Vegas aux fourneaux. Jasmine est gourmande donc bonne élève ». n En même temps, celle qui « adore le beurre salé et rentre toujours dans [s]es jeans du collège » s’amuse à jouer la naïve. « J’aime

cuisiner et apprendre des astuces. Dans l’émission, j’apporte mon grain de poivre ». Et le téléspectateur de demander du rab’. n Malgré ses apparences loufdingues, Jasmine cuisine se veut un programme militant. « On lutte contre la mal bouffe. D’accord, je ne suis pas tout à fait bio ; mais j’ai arrêté d’acheter des tomates sans goût ». Trop formatées. Soit tout l’inverse de cette pastille cathodique aussi drôle que gustative. n Jasmine cuisine. Tous les troisièmes mardis du mois sur Télénantes. Et en libre accès sur www.telenantes.com

CAROLE ET ODLO : UNE HISTOIRE DE SPORT Carole vous accueille, à partir du 18 novem­ bre au 19 quai Châteaubriant, dans la boutique ODLO, la 6e du genre seulement en France : c’est vous dire l’événement ! Passionnée de sport, de course à pieds et plusieurs fois marathonienne, Carole sera la conseillère idéale dans le choix de vos vêtements de sport Odlo. Cette marque norvégienne créée en 1946, spécialiste des sous-vêtements techniques pour le sport et la vie quotidienne, privilégie les matières innovantes, fonctionnelles et agréables à porter. n ODLO, 19 quai Châteaubriant à Rennes, à partir du 18 novembre.

CUSTOM À fond les ballons ! Le Football, c’est trop de la balle. Et ça peut même devenir tendance. Pour preuve, les chaussures bariolées et en crampons moulés qui ont depuis quelques saisons, détrôné les mythiques Copa Mundial de chez Adidas. La nouvelle marque de ballon Kube surfe sur la vague du street football. Kube est une gamme de ballons sérigraphiés aux graphismes tendance et flashy. Disponible à Nantes chez Crazy Tube, Le Labo, Scott Premium, Foot Attitude et Crazy Republic. À Angers, chez Events. Et à Rennes, chez Scott Premium, Crazy Republic et Kaki Crazy. n www.kube-lesballons.com


I

wik à Rennes, à Nantes… faites le plein d’ém ti ns ciné, cultures, l isirs !

à découvrir L’eau à la bouche Un joli petit salon de thé nouvelle génération où, confortablement coincé entre la table voisine et la cuisine à vue, lové par les parfums capiteux, on s’empresse pour goûter aux petites merveilles sucrées ou salées d’Alice. Tout au long de la journée, elle vous prépare des crumbles, courge-jambon cru, des tartes aux marrons ou autres cookies aux Myrtilles avec talent et fantaisies. n

LE BAROQUE

Le dos de la cuillère, 35, rue Toussaint, ANGERS

bio Ren à... Rennes Référence en cosmétique bio, REN, la marque star en Angleterre débarque à Rennes. Un tout nouvel institut de soins et cosmétique Evasions Beauté Bio animé par Bernard Baudoin et son équipe. 250 m2 de sérénité et d’attention avec une pensée pour les femmes pressées : un soin spécial en 30 minutes. Désormais, à Rennes, plus de Père Noël sans… Ren. n 19 rue du Puits

Mauger à Rennes

du smoothie de l’après-midi au cocktail du soir…

CA FÉ Angers

…le baroque vous accueille de 15h à 2h 35 rue Saint Laud tel : 02 41 20 02 08


24 heures promo à angers

ouverture

BURGER KING texte et jolie photo / abé

made in nantes

Burger House est en passe de devenir le lieu de rendez-vous des branchés noctambules et des familles avec kids. Sidonie est Nantaise. Rick, Américain et diplômé de la California Culinary Academy. Ils sont mariés. Et depuis l’ouverture en août dernier de leur Burger House, le couple est en passe de détrôner le très bankable kebab sauce blanche. n Coincé entre deux cafés concert dans la très cosmopolite, noctambule et commerçante rue du Maréchal Joffre à Nantes, Burger House propose des hamburgers made in USA. Leur credo ? « Le vrai hamburger 100 % pur bœuf ». La viande est en provenance directe du boucher du quartier. Le pain vient de la boulangerie d’en face. Cette adresse, grande comme un T2, accueille une clientèle âgée de 18 à 35 ans. Les familles l’ont déjà prise d’assaut et sont prêtes à réserver le lieu pour l’anniversaire du petit dernier. Les communautés américaine et anglo-saxonne de la ville en ont fait leur headquarter. n Burger House, 53, rue du Maréchal Joffre, Nantes

La particularité ?

Rick, le patron, ne parle pas français. Le hit ?

Le Bacon Cheesburger : 95 grammes de steak, de la mayonnaise, de la poitrine fumée. Le tout pour 5 euros. La spécialité ?

Les milk shakes (2.80 euros) au lait entier et au parfum vanille, chocolat ou fraise. La machine à milk shake est importée directement des États-Unis. Les plus ?

L’ambiance à la cool, les glaces Ben & Jerry’s, l’ouverture prochaine d’une autre salle, l’arrivée imminente du fameux soda Dr Pepper.


marchés de noël

HI-FI SOUND SYSTEM Créé en 1964 par un professeur en génie électrique du MIT, Bose est depuis la référence en matière de son. Même les haut-parleurs des navettes de la NASA sont de Bose. Aujourd’hui, au cœur du centre-ville, allée d’Orléans, un espace est entièrement dédié aux produits Hi-Fi, Home cinéma et Personal Audio de la marque américaine. n espace Bose, 10 allée d’Orléans, Nantes

ça sent le sapin ! Les marchés de Noël ont fleuri, ces dernières années, un peu partout. Sans grand intérêt, pour la plupart. Dans la foulée, d’autres initiatives essaient de se faire une place sur le pavé. Marché Divers À Angers, c’est un village de yourtes qui s’installe place de la République. Au rendez-vous, 50 artistes et artisans avec l’objectif de « promouvoir des achats raisonnés ». Avec possibilité de boire et de manger bio sur place. Et pour que le plaisir soit total, le village accueille aussi des spectacles et des concerts. Bazar Divers, du 6 au 27 décembre, de 10h30 à 19h30, place de la République, Angers.

Marché de Lëon À Nantes, l’idée est partie de l’Atelier des petites mains. Un marché de Noël à l’envers ? Un marché de créateurs pour montrer la richesse et la diversité de la création dans la région. Vêtements mais aussi accessoires et autres cadeaux potentiels auront en commun de ne pas être “made in quelque part”. Marché de créateurs, du 12 au 24 décembre, square Daviais, Nantes.

ouverture Et les Mistrals Gagnants... Chez Nathalie, on se surprend à jouer à la marchande, on y voit aussi certains le nez dans cette colle au délicieux parfum d’amande, déballer un chewing-gum gagnant ou se ruer sur les régressifs bonbons anglais Hope and Greenwood. Cette boutique au décor suranné offre un large choix d’épicerie fine ou d’objets déco, anglais, français et scandinaves (House Doctor, Green Gate…) n La Petite Marchande, 3 rue St Aubin, ANGERS

Noël au Jardin Noël approche. L’angoisse ressurgit : trouver un cadeau original et ne rien dévoiler avant le jour J. Un enfer qui peut se résoudre le 17 décembre (19h) lors du Marché de noël du Jardin Moderne. Derrière les étals, uniquement des productions locales : des Cocotteries (bijoux fantaisies), Midi douze (sacs et coussins), Rogue Annyvonne (poupées), Velvet etc (vêtements pour enfants)... Et la crème de l’indé rennais avec Soap et la librairie Alphagraph. n


Food addicts

Jérémy BARON & Antoine LANDRON

Ludique, cool & exaltant

texte et photos / christophe martin

Partage, convivialité, saveurs, qualité : tels sont les mots d’ordre de ces deux associés qui tentent à leur manière de redéfinir la « food attitude ». Nichée au bas d’une rue a priori sans charme, cette nouvelle adresse, ouverte depuis peu, risque fort de devenir le nouveau QG des gourmets. Bacchusiens, épicuriens de tous bords, trouveront ici la recette qui fait généralement le succès des tables gourmandes : une sérieuse sélection de vins, dénicheuse de merveilles de la région et d’ailleurs, accompagnant une cuisine du marché qui flirte avec la fantaisie. Sans extravagance ni échafaudage complexe. n La terrine de queue de bœuf, foie gras et betteraves confites ; le pavé de bœuf MaineAnjou, légumes rôtis sauce vin rouge ; l’épaule confite d’agneau aveyronnais, coco de Paimpol ou encore le parfait pistache, meringue et coulis de mûres, sont la marque d’un humble savoirfaire. Sans hors pistes, formés à bonne école, Jérémy le chef cuisinier et Antoine le sommelier, la trentaine pointant à l’horizon, se lancent donc dans un pari généreux et exaltant. En s’émancipant du marathon des grandes maisons, ils tentent de gagner en autonomie et laissent s’exprimer au mieux leur personnalité. n « Nous voulons dépoussiérer à notre manière l’image de la gastronomie, reconquérir et initier la jeune clientèle ». Voilà donc deux jeunes, très déterminés, appartenant à une nouvelle génération addict de bonne chère et décidée à en finir avec la « junk food ». Par ailleurs, est-ce l’effet d’une étoile qui rayonne et dynamise la profession qui motive ces jeunes à prendre les commandes de ce fringant repaire ou tout simplement l’envie de partager ? Peu importe, pourvu qu’ils nous rendent nous aussi accros. n Autour d’un Cep, 9 rue Baudrière, Angers

Sélection de vins

2 mentors

Anjou Rouge de Chaffardon, St-Jean-desMauvrets

Lionel Hénaff, La Roseraie de bel-air, Pluguffan, Finistère

Domaine de l’Anglore, Tavel-Gard/ Vallée du Rhône

Michèle Vetele, sommelière, La Maison Anne de Bretagne, La Plaine-sur-Mer, Loire-Atlantique

kostar # 14 (février-mars) sortira le 10 FÉVRier Concerts, spectacles, soirées, expos, salons, ouvertures et actus des boutiques, bars, restaurants… envoyez-nous vos infos pour le guide dès que possible et au plus tard le 23 JANVIER 2009 DÉCEMBRE 08 / JANVIER 09

redaction@kostar.fr


24 heures promo Ă rennes

kostar.fr cultures & tendances / Angers / Nantes / Rennes

work in progress


sergei bubka tennisman open de tennis, rennes (35)

PHOTO

Gildas raffenel


Design: Cyril / Michenaud.com


DIRECTEUR ARTISTIQUE : KAmEl YAhImI


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