KOSTAR # 7

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SAISON 02 / NUMÉRO 07

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c r a z y r e p u b l i c . f r

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Nà A N AT NE ST E S


Kostar du mois n Christian Lacroix / P8 Podium n Valérie, Perceval, Céline Sahlini-Martin / P12 Shopping n Nickel chrome / P16 TêteS de série n Benoît-Marie Moriceau / P18 n Framix / P20 n Rennes Riot et Mademoiselle Âge Bête / P22 Jan Hammenecker / P24 n Pascale Nivet / P26 n Benjamin Gachon / P28 n Catherine Diverrès / P30 n Fichtre / P32 Sur son 31 n P31 Portefeuilles n Tanguyworld par Cédric Tanguy / P34 entretien n François Morellet / P44 plein écran n Sean Penn / P48 n Abdellatif Kechiche et Premiers Plans / P50 PortefeuilleS mode n Search & destroy / P54 n Service compris par Pierre Blanc / P61 jeux d’images n L’esquive par Arnaud Théval / P68 Une ville ailleurs n London by Benjamin Lamarche / P70 Kostarfriends n Poly et Polystyles / P75 Le moi dernier par Pierrick Sorin / P78 Guide Kostar n Agenda Expos / P82 n Agenda Spectacles / P86 Guide Angers, Nantes, Rennes / P92 hOMONyMe n Jean-Jacques Rousseau / P98 LIght-graff et photographie / Julien Breton

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Christian

Lacroix

Lacroix et la manière interview / vincent braud

PHOTOS / patrick thibault

Un TGV relooké, un cinéma à Nantes, bientôt un tramway à Montpellier… ça “roule” pour Christian Lacroix. Lacroix par-ci, Lacroix par-là, ça en agace plus d’un. Ça pose aussi des questions. Sur Lacroix et la manière. Vous apposez votre griffe sur le cinéma Gaumont à Nantes. Et bientôt sur celui de Rennes. S’occuper d’un cinéma, est-ce bien sérieux quand on s’appelle Christian Lacroix ? n Pour qu’un projet m’emballe, il faut qu’il y ait une charge affective… Le train et le ciné ont en commun de nous emmener en voyage. Quand j’étais enfant, il y avait la ligne Paris-Lyon-Méditerranée, c’était une poésie. La vie commençait quand j’entrais dans une salle de cinéma ou de spectacle. Pour autant, n’est-ce pas dévoyer l’art qui est le vôtre ? n Je ne suis pas artiste. J’aime les arts appliqués… J’aime être en confrontation avec les impératifs commerciaux. Moi, je suis bien avec un cahier des charges. Et si on va jusqu’au bout, le comptoir confiserie, c’est presque une installation d’art contemporain. Vous parlez de mode et de mode de vie… Ce n’est pas la même chose. n Mais si. Tout ça touche à l’humain. La mode, c’est comme la vie. Elle est faite de frottements. Une couleur n’existe que par rapport à une autre. Comme un corps n’existe que par rapport à un autre. Ce qui m’intéresse, c’est de provoquer des frottements inattendus. Comme la théâtralisation du quotidien… n Dans cette manière de théâtraliser le quotidien, le déclic, ça a été la création de costumes de théâtre. Quand Jean-Luc Tardieu m’a proposé de créer ceux de Chanteclerc en 1986, ce n’est pas rien de rappeler la date, je me suis dit « en voilà un qui a tout compris ». Je théâtralise le quotidien, oui. j’assume. Des trains, un tramway, des hôtels… n À Paris, je ne décore pas des hôtels de luxe pour Madonna, mais des hôtels de quartier parce que je veux que les gens découvrent des hôPA G E 0 / 1 0 0

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tels comme j’aurais aimé en trouver quand je suis arrivé. Mais vouloir toucher à tout, c’est un peu mégalo, non ? n La mégalomanie n’est pas quelque chose que je crains. L’important pour moi n’est pas d’être à la mode mais d’être ici et maintenant. Mais la mode, c’est l’image et vous vivez dans un monde d’images. n Je sais bien que, dans la mode, il est de bon ton d’être là où il faut, quand il faut et avec qui il faut. Mais moi, si ça n’est pas culturel, sensuel ou affectif, ça ne m’intéresse pas. Je n’ai jamais cherché la surenchère de l’image. Qu’est-ce qui vous intéresse ou vous inquiète aujourd’hui ? n J’étais étudiant en histoire de l’art dans les années 69-70. Il y avait de la violence dans l’art… On a eu une génération attirée par la célébrité et par le fric… Aujourd’hui, j’ai parfois l’impression que la mode, LVMH, le groupe pour lequel je travaille et la politique, c’est la même démarche. Alors, je me sens un peu gêné aux entournures. Quand les grands groupes s’occupent d’art contemporain, ça m’inquiète. On ne retient plus de Van Gogh que la cote des enchères. Quel est le rêve inavoué de Christian Lacroix ? n Les 20 ans de la maison, je ne souhaitais pas les fêter. Il y a un proverbe qui dit « Quand la maison est faite, la mort entre ». La vie, je l’ai vécue par procuration beaucoup. Je suis devenu adulte à la mort de mes parents. Le rêve inavoué ? Je dirais la mise en scène au théâtre. Ou le cinéma. n www.christian-lacroix.fr

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Perceval music

Rencontre du 3ème type

VALÉRIE

SOUVENIR, SOUVENIR...

TEXTE  / CHRISTOPHE MARTIN

TEXTE / Arnaud Alazard

Un collectif fan des 80’s très french touch qui ne se prend vraiment pas au sérieux ! Valérie ? Lemercier ou Giscard ? « Je dirais plutôt Valérie Mairesse pour les films minables qu’elle a faits dans les années 80. C’est un prénom qui a été beaucoup donné à l’époque… Ça me faisait délirer… C’est un peu has been, mais je trouvais que ça sonnait bien. Et puis j’aime bien trouver des noms. » n Blague à part, VALÉRIE ne possède pas encore de label et fait avant tout de la musique pour « s’amuser ». Cette grande famille de « potes » – College, Minitel Rose, Anoraak, Outrunners (playlister par Alan Braxe et Lifelike), Maethelvin… – tous originaires de la région, ont décidé de se réunir afin de mettre en commun leurs projets parce qu’ils allaient « tous dans la même direction. » n Bercés au son des séries américaines des années 80 et des dessins animés japonais, ils réinventent les B.O de leur enfance à grand renfort de bass, de sample et de synthétiseur. « Notre musique c’est du générique TV survitaminé… De la nostalgie musique !» n À cette déferlante de souvenirs de gamins s’ajoute des références à des groupes comme DAFT PUNK, Underground Resistance, Tangerine Dream ou bien encore la techno américaine. Mais le but de ce collectif, « c’est de regrouper des gens pour leur donner envie de mener à bien leur travail artistique.» VALÉRIE… jusqu’au bout des seins ! n myspace.com/valeriejetaime valeriecherie.blogspot.com

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À bord d’un nouvel OVNI musical, Tony Chauvin semble prendre définitivement de la hauteur. Depuis les frasques musicales de Chevreuil, aujourd’hui en sommeil, le Nantais poursuit au sein de Percevalmusic une quête toujours aussi allégorique et marginale défiant les lois de la pesanteur musicale. Une démarche hors norme qui met le spectateur au cœur de la performance et une guitare hybride, tantôt clavecin, orgue, faisant de lui un homme-orchestre à la manière d’un Remy Bricka. n Ici, pourtant pas de feu d’artifice fusant du chapeau, mais la magie opère tout de même. Après Vie Scolaire et après avoir composé la bande son du spectacle de danse Comme en plein jour de JeanBaptiste André (cf. Kostar #2), il sort un deuxième album Dormir sommeil où le propos prend encore plus d’ampleur, s’appuyant cette fois-ci sur la collaboration de Ti yann Février, batteur et saxophoniste. n Ensemble, ils composent une musique qui n’appartient à aucun genre prédéfini, ils explorent en largeur et en profondeur ce langage musical, confessant sans retenue un penchant pour la recherche sonore, la force du rock ou les mélodies venues d’ailleurs. Il visite les genres, désinhibe les influences aussi populaires que nobles (le Saint Graal, Steve Reich, Jean-Michel Jarre, Bach, AC/DC, La soupe aux choux, Rencontre du 3ème type, Elvis), par ironie ou pour tout simplement ouvrir la perception que l’on peut avoir de la musique. n

« Dormir Sommeil » (Effervescence / Differ-Ant) www.myspace.com/percevalmusic www.collectif-effervescence.com

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CÉLINE MARTIN

VOYAGE EN PREMIÈRE CLASSE TEXTE /Arnaud Alazard

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Fascinée par le monde du parfum et du luxe, Céline Martin a créé « son » parfum, subtil mélange d’Orient et d’Occident qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Céline Sahlini Martin – « 10% Indienne et 90% Française » – est une jeune femme aux longs cheveux couleur ébène, élégamment vêtue, en parfaite harmonie avec ce flacon de parfum en bois, verre et dorure, aux notes orientales, raffinées, fraîches et délicates comme le jasmin blanc de l’Inde… n Designer-graphiste de premier métier, Céline a toujours eu en elle cette envie de création parfumée. « Je savais, qu’un jour, j’allais faire quelque chose qui me ressemblerait… Peut-être aussi à cause de mes origines…» n Cette petite entreprise s’est mise en place naturellement, au fil de rencontres et de voyages en Inde et en Afrique : « Ça m’a pris deux ans pour connaître toute la chaîne de fabrication d’un parfum… Deux ans de création… Et ce n’est pas évident de débarquer dans le monde du luxe… J’apprends au jour le jour… » n Mais monter ce type de projet n’a pas été simple « Je me suis posé beaucoup de questions, surtout financièrement…» Un parcours du combattant dans la jungle de l’administration française, et la voilà aujourd’hui en devanture des parfumeries en France, au Koweït, en Russie et prochainement en Espagne. Céline a su se faire une place dans le milieu très select du luxe à la française. n www.sahliniparfums.com




Claireux Jean

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KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur des publications n Patrick Thibault responsable des éditions n Vincent Braud Graphisme et maquette n Damien Chauveau DIFFUSION Germain Braud / Claire Moreau Publicité pub@kostar.fr secrétaire de rédaction Cécile You Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro. Couverture Cédric Tanguy extrait de L’or boréal Rédacteurs n Arnaud Alazard, Pierre-Henri Allain, Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Élise Causeur, Christophe Cesbron, Thomas Di Martini, Gwenn Froger, Bertrand Lahaye, Benjamin Lamarche, Isabelle Lemière, Christophe Martin, Christian Paul, Eva Prouteau, Romain Rousseau, Pierrick Sorin. Photographes n Arnaud Alazard, Patricia Bassen, David Barreau, Vincent Bedouet, Arnaud Bénureau, Sandrine Boutros, Mathias Braux, Julien Breton, C. Clos, Guy Delahaye, Estelle Dubreuil, Laurent Grivet, Tangui Jossic, Isabelle Lemière, Christophe Martin, Olivier Metzger, Eva Prouteau, Anne-Laure Raffestin, Romain Rousseau, Pierrick Sorin, Arnaud Théval, Patrick Thibault, Christophe Urbain. GRAPHISTES / Illustrateurs n Renaud Paumero, Strom et Llor, Mysterdam. Remerciements n Aeroplastics, Aurélie, Belinda, Pierre Blanc, Gregg Bréhin, Claude Brumachon, Sylvain Chantal, Bruno Chibane, Vincent Nebois et toute l’équipe de Poly et Polystyles, Fanny, Nathalie Fidalgo, Annie Fillon, Christophe Lagarde, Caroline Lévy, Patrice Monmousseau et Jean-Maurice Belayche de Bouvet-Ladubay, Pathé Distribution, Cécile Petident, Phil / Martial Funk, Sabine Reinling, Thierry Rocourt, Jean-Jacques Rousseau, le Studio Vue d’Ouest, tous nos annonceurs. n Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2007 n myspace.com/kostarmag n www.kostar.fr Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 4 rue Vauban, 44000 Nantes n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764

Illustration / © 2007 Renaud Paumero

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Benoît-Marie Moriceau 40mcube de noir TEXTE / Christophe cesbron

PHOTOs / laurent grivet

A Rennes, il a peint en noir le «château», transformant le lieu d’exposition de 40m3 en monumentale et surprenante sculpture urbaine.

Benoît-Marie Moriceau a commencé ses premières réalisations plastiques dans des lieux en friches, espaces abandonnés, inhabités, domestiques ou industriel. Menant un travail d’investigation, de collecte, il proposait des interventions architecturales marginales, jouant sur le décalage, les perturbations, les glissements de sens et de perceptions. Avec une légère pointe d’étrangeté et d’humour, détournant les codes et les langages de l’architecture, il posait des questions sur les notions d’environnements, d’urbanisme, d’espace... n Invité à présenter son travail dans des galeries ou centres d’art, il a tout naturellement fait glisser son propos de l’espace inhabité à l’espace d’exposition, initiant par des gestes architecturaux simples, efficaces, une transformation radicale du lieu, dans sa forme et dans son statut. Avec Benoît-Marie Moriceau l’espace d’exposition n’est plus le réceptacle, l’espace blanc et sacralisé où l’on place des objets, mais devient la matière première de l’œuvre, l’objet même du propos. L’identité et le statut du lieu changent du tout au tout comme le regard du spectateur s’en trouve perturbé. n L’intervention proposée à Rennes est, de ce fait, exemplaire. Recouvrant l’ensemble du bâtiment de peinture noire mate pelable (peinture que l’on pourra retirer à la fin de l’exposition avec de l’eau chaude), il transforme complètement le lieu d’exposition, en fait une sculpture monolithique dont la présence sombre et imposante marque l’espace environnant et l’imaginaire du promeneur. L’idée est géniale, retournant le lieu d’exposition sur-lui même, le fermant au visiteur, pour l’ouvrir sur l’extérieur. n Intitulée «Psycho», en référence à la maison du film de Hitchcock, l’œuvre de BenoîtMarie Moriceau déroge aux règles habituelles des principes d’exposition. Éphémère, elle met en place une relation directe et forte entre l’art, la ville, l’architecture et le public. n psycho, jusqu’au 26 janvier 2008, 30 avenue Sergent Maginot, Rennes. www.40mcube.org

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FRAMIX

cow-boy des îles texte / arnaud alazard

artwork / Strom et llor - lvl

Framix, également connu sous le nom du « Shérif de Chantenay », compose en solo dans son home-studio une musique électro-acoustique tout droit venue du Golfe du Mexique. Compositeur, interprète, multi-instrumentiste, « électro dans la manière de bosser », l’univers musical de Framix « c’est de la dub… Et un mélange de choses qui n’ont rien à voir.» Ukulélé, New-Orléans, Calypso, Rock-Steady, Reggae, Dub R&blues, Gospel, Country, Électro-pop, en passant par la musique jamaïcaine et la musique de film style Ennio Morricone… Framix traverse les frontières et les styles musicaux avec aisance et en toute décontraction. n Un vieux sample dub « pour le grain » style Lee Perry ou King Tubby, retransformé et mis en boucle « c’est la base… ». Puis il attrape sa guitare avec le flegme qui le caractérise et chantonne en anglais par-dessus tout ça pour obtenir « des matières de voix.» n En live, toujours accompagné par d’autres musiciens, il devient Framix and Friends, un quatuor atypique qui compte dans ses rangs : Framix au chant et à la sèche, « le Bagarreur du Kentucky » spécialiste en samples, machine et effets, « Yann » à la basse – et le quatrième ? « pour la guitare, ça dépend… ça tourne.» n Après cinq années passées aux Beaux-Arts PA G E 0 2 1 / 1 0 0

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d’Angers, il sort son premier 45 tours avec son duo électronique Kazamix. En 1998, Framix se lance en solo, et sort un Ep, puis un album sur le label HI-Subway (Alternativ Novo Dub – Narcotic Vibes). Des participations à des compilations, des albums Kazamix (Cd et vinyle), des Cds sampler, ainsi que des signatures de musiques pour des courts-métrages et un long-métrage… n Aujourd’hui la musique de Framix est « plus sautillante et beaucoup moins électro minimaliste qu’auparavant », la voix tient une place plus grande, et le registre est à présent plus proche de la chanson, avec notamment une reprise de Johnny Cash, des sons empruntés aux 60’s et aux séries B et un goût prononcé pour les « vieux films d’extraterrestres et le cinéma zombie/horreur des années 80 ». Passé l’image du cow-boy dans le soleil couchant, le shérif nantais est, à coup sûr, une étoile de la french dub. n www.framix.fr www.myspace.com/framix www.myspace.com/kazamix

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Rennes Riot

& Mademoiselle Âge Bête La nouvelle « garde rock » rennaise TEXTE / ELISE CAUSEUR

PHOTO / SANDRINE BOUTROS

Tout jeune, tout frais, un nouveau collectif à deux têtes s’organise à Rennes. Bien décidé à tisser sa toile, Rennes Riot fait découvrir les jeunes talents rock indépendants et Mademoiselle Âge Bête revisite le fanzine version rock décomplexé. L’histoire commence en 2004, comme une saga estudiantine. Mademoiselle Riposte, membre fondatrice du collectif, arrive sur Rennes pour y intégrer une école d’art. Mais comme à Rennes, faire ses études c’est également découvrir le vie nocturne, la miss fait rapidement connaissance avec le milieu rock rennais. n Début 2007, elle « book » une première date avec Johnny Boy au Mondo Bizarro et le virus s’empare d’elle. Avec sa bande, l’envie de recommencer la démange et l’idée de créer un collectif se fait sentir. « Rennes a toujours été la ville du rock. Depuis 30 ans, les assos s’organisent et se passent le relais. Pour nous, c’est une continuité. » n Rennes Riot, en référence aux Clash, sort alors de sa coquille et propose tous les mois un concert, généralement gratuit, dans un bar de la ville. Le but : présenter une nouvelle scène rennaise rock et mutualiser le réseau comme le matos. n Un appel aux groupes dans la cité et, au final, huit formations motivées s’ajoutent au collectif : Bill Sikes, Missing Girl, Glassberries, Wankin’ Noodles, Football Club, Summer of Maria et The Smatch. n Si l’empreinte est bien rock’n roll, les univers sont éclectiques, du garage sixties, à l’esthétique brit rock en passant par

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du frenchy rock’n’roll. « Hors de question de s’enfermer dans une spécialisation ou dans un de ces mouvements fashion. On est des passionnés de musique et c’est le désir de jouer qui prime ! » n Le message est passé, c’est de musique dont on parle et pas question d’être réduit aux clichés slims et mèches dans les yeux ! n Deuxième tentacule de ce collectif : le fanzine Mademoiselle Âge Bête. Même équipe mais sans les groupes, ici l’esprit « Do it yourself » gouverne. Edité à 150 petits exemplaires, avec les économies des membres de l’asso, (ç’est mignon), ce gratuit dresse un panorama rock, mais aussi électro ou encore mode, de la vie culturelle rennaise. « On est tous fans de Oz et Bazooka. Un peu dans cette veine Mademoiselle Âge Bête est un terrain d’expérimentation où on peut se lâcher. » n Malheur au premier quadra en cuir qui dit que le rock est mort et que les p’tits cons de 20 ans doivent se taire. Car avec Rennes Riot et Mademoiselle Âge Bête, les jeunots ont de la répartie, des groupes de rock plein le perfecto ! n Rennes Riot, le 24 novembre au Sympatic bar, rue St Michel à Rennes avec Summer of maria + guest! Entrée gratuite

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Jan Hammenecker Belgique altitude

ssée  La cruche cave s ». ec la pièce oi av rê e s né se ur en to lement en artiste artisan qui « cr t el tu ac t es d flaman ntre avec un Le comédienvo n Kleist. Renco de Heinrich texte / GWENN FROGER

PHOTO / Vincent Bedouet

Histoire de jeter huile sur quelque feu, léchant touche à tout. « J’ai fait le clown pour un aujourd’hui les joues flamandes et wallonnes : cirque contemporain, j’ai fait de la vente « La Belgique est gardée par un équilibre de de porcelaine de Limoges, du bâtiment, rivalités. Mais si les rivaux s’entendaient ! » Le mais l’évidence était la comédie. J’ai toucruel Baudelaire stigmatisait le « bâton mer- jours osé croire en mes rêves, et toujours deux », dans son pamphlet Sur la Belgique. osé rêver. Le bonheur est que la plupart de Ironie de la petite histoire, le portrait ici es- mes rêves se sont réalisés, d’une manière quissé met la Belgique en scène, en ce qu’elle ou d’une autre. » n Comme celui de jouer possède de plus beau et de plus fédérateur : en France, le pays voisin aux espaces plus sa richesse artistique. Flamand d’origine, Jan vastes. L’approche est la même : humble Hammenecker s’impose et en impose dans le et jouissive, le bonheur de jouer ne soufrôle d’Adam, personnage central de La crufrant pas l’aigreur. « Qu’il s’agisse du cinéche cassée, création griffée Frédéric Bélier- ma ou du théâtre, le plaisir est le même. Je Garcia, maître à bord du Nouveau Théâtre regrette d’ailleurs que l’on mythifie le métier d’Angers. Et c’est avec la langue de Molière de comédien. C’est un métier, un savoir-faique le comédien lutte chaque soir, en un re et l’on apprend beaucoup plus en jouant registre comique qu’il aime tant : « J’essaie qu’en apprenant aux côtés de pseudo-maîtres soi-disant élus. Parfois, on se demande d’exploiter au mieux cette singularité. Les limites de la langue me permettent aussi pourquoi on s’inflige cette souffrance d’être sur scène. C’est sûrement ce mystère qui de jouer davantage avec mon corps. Mais j’espère surtout être compréhensible, et ne fait le bonheur de ce métier. La rigueur que l’on s’impose est largement récompensée. » pas insulter l’amour des Français pour les mots. Il y a tant de jeux de langue dans n Des récompenses et des satisfactions, Jan Hammenecker n’en manque pas : des rôles cette pièce ». n Jan Hammenecker a des désirs de proximité. Et Bruxelles, la capitale dans des films de Jaco Van Dormael (Mr dans laquelle tout le monde se connaît, n’y Nobody), Arnaud Desplechin (Rois et Reine), est pas étrangère : « C’est beaucoup plus Yolande Moreau (Quand la mer monte…) et dans de nombreuses pièces dont Tout vu facile de trouver du travail dans le milieu de la compagnie Transquinquennal, des prix du spectacle. Il n’y a pas ce système de d’interprétation, et notamment pour Max et casting comme en France. De même que Bobo de Frédéric Fonteyne ; une réalisation sans beaucoup de moyens, il est possiet des productions aussi. La touche Hammeble de monter ses propres créations. » n Encore faut-il avoir fibre et talent. La fibre, necker ? Ce non jeune premier en Belgique et encore, pour peu de temps, bon second dans Jan Hammenecker la fait vibrer tout petit, se plaisant à jouer le plaisantin, dévorant l’hexagone, habite son nom et transcende son les vieux films burlesques. Une école de corps. A l’image de son pays: une force tranthéâtre à Anvers aux carcans étouffants, quille et passionnée, qui, quand elle n’explose pas, éclate de créativité. n puis une école alternative à Bruxelles, aux non-préceptes salutaires cultivent le jarLa cruche cassée, du 12 au 22 décembre, le quai, Angers. www.nta-angers.fr din carré et foisonnant d’un saltimbanque PA G E 0 2 5 / 1 0 0

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PASCALE NIVET

à cloche-pied texte / THOMAS DI MARTINI

PHOTO / LA MARELLE

Illustratrice, la Rennaise Pascale Nivet a créé La Marelle éditions et La Marelle en papier. Aujourd’hui, ces deux sociétés vendent leurs « objets poétiques » à travers le monde.

www.lamarelle.net PA G E 0 2 7 / 1 0 0

catalogues de La Marelle Éditions, pour les objets, et La Marelle en papier, pour ce qui relève de la carterie. « Pour les choisir, je vais sur les sites qui me plaisent. Je trouve intéressant de créer ce réseau. » n D’abord diffusés dans une petite douzaine de magasins, les cinq cents « objets poétiques » de la Marelle le sont désormais dans quatre cents enseignes, réparties dans dix pays. Le chiffre d’affaires a augmenté l’an passé de 350 %. Trois personnes viennent d’être embauchées, une quatrième devrait suivre à la fin de l’année. La Marelle, success-story à l’américaine ? « J’aime bien le commerce, c’est ce qui nous sauve, confesse Pascale Nivet. Je suis autodidacte, je n’ai pas le bac. J’ai 38 ans et ça fait seulement deux ans que je gagne ma vie. » Les artistes du catalogue ne s’en plaignent pas qui touchent des droits d’auteur conséquents. n « Les illustrateurs intéressés doivent cependant savoir que je ne réponds que si ça me branche... » Voilà qui a le mérite d’être clair. n www.lamarelleenpapier.net

Sa vocation de directrice artistique, Pascale Nivet l’a rencontrée par hasard. En septembre 2003, la Rennaise décide de lancer, avec son mari Fabrice, une série d’assiettes illustrées par ses soins. C’est le début de La Marelle éditions, un pari risqué qui aurait pu tourner court. « On a grillé le capital avec seulement deux séries ! », explique celle qui signe sous le nom de Mademoiselle Héloïse. Mais le catalogue s’étoffe car s’y ajoutent rapidement bijoux, bocaux en verre, mugs et surtout des sacs en toile de jute, à partir d’octobre 2005, qui réalisent un carton auprès de la clientèle. n Pasacale Nivet n’est plus seule à dessiner, La Marelle se tourne vers l’extérieur. « J’ai eu très vite envie de solliciter d’autres illustrateurs. J’ai rameuté plein de gens sur internet. Je me suis alors aperçue que j’avais des talents de directrice artistique. » Des chanteurs Julien Ribot et Françoiz Breut aux locaux Josh et Hey de Delkographik, ils sont une quarantaine, provenant d’univers graphiques très variés, à figurer au sein des

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Benjamin Gachon Le sel du design TEXTE / Christian Paul

PHOTO / DR

Benjamin Gachon est diplômé – 2004 – de l’Ecole de Design Nantes Atlantique. Il est aujourd’hui designer chez Aqualux.

Son dispenseur de chlore qui s’est vendu à plus de 30.000 exemplaires, a obtenu le prix PACA du design global, et le prix de la nouveauté Promojardin.

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Naguère, la plupart des gens pensaient que le design ne s’appliquait qu’aux tables et chaises, à la décoration intérieure, voire à quelques voitures habillées d’une « robe » et transformées en « reines de beauté ». Le design était cher et réservé à une élite sociale et économique. n Aujourd’hui, tout est devenu design. Acheter une baignoire ou un lavabo ? Il faut qu’ils soient design. Un ordinateur, un stylo, une trousse ? Design, bien sûr. Un « mobile » non, plutôt un I-phone car il est mieux « designé ». Nous voilà esclaves du design comme il y a peu les victimes consentantes des marques. Le design est « tendance », une mode qui, comme toutes les modes, passera probablement. n Quand Benjamin Gachon crée son distributeur de chlore, on est loin de Roche-Bobois ou de Ferrarri, à des années-lumière de Gucci et de Bulgari, loin de la mode, de la tendance, du superflu. Un distributeur de chlore, c’est si banal… Pourquoi faudrait-il qu’il soit designé ? Ou tout simplement pensé ? Il suffit d’avoir rempli de sel son lave-vaisselle pour savoir qu’on le fait ou trop tôt ou trop tard. Comment savoir à quel moment il faut remplir sa piscine de sels chlorés pour avoir la bonne dose, purifier l’eau sans supplice pour les saison 0 2 / N U M É R O 0 7

yeux ? Jamais personne n’avait eu idée aussi ingénieuse pour distribuer le chlore, une idée simple, aussi banale qu’une clé à molette, ou bien qu’un stylo BIC. Cela fait presque 50 ans qu’aucun bricoleur ne saurait se passer de clé à molette, ni l’étudiant d’un stylo au fond de sa trousse. n Les idées banales font parfois les outils qui passent le temps, des outils qui à force d’être indispensables, deviennent quasi-culturels, cultes et sont repris parfois dans les « mythologies» de quelques philosophes. Le distributeur de chlore de Benjamin Gachon est-il un objet culte qui sera dans 100 ans le point de départ d’une recherche sur l’histoire des techniques au 21e siècle ? Allez savoir. n En attendant, ce dispenseur de chlore, fonctionnel, utile, ingénieux a permis à l’entreprise d’être reconnue pour sa créativité, de gagner des parts de marché. C’est aussi son travail à Benjamin Gachon : faire en sorte que le design génère de la valeur ajoutée. Au moment où le monde économique est en plein bouleversement, où se redistribuent sur la planète les cartes de la production industrielle, Benjamin – ce designer créatif – a eu une idée simple et dans « ce monde économique » de plus en plus complexe, la simplicité est révolutionnaire. n

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Catherine Diverrès

Danse à la carte ! TEXTE / ELISE CAUSEUR

PHOTO / SANDRINE BOUTROS

Copyright réservé pour Blowin’, la nouvelle création de Catherine Diverrès, directrice du centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, qui propose une formule dansée « à la carte » où improvisation et principes chinois sont maître mot. Si, pour Catherine Diverrès, la danse s’est imposée très jeune comme le choix de toute une vie, rapidement cette chorégraphe s’est réalisée dans une voie à contre courant des modes. n Alors que dans les années 80, toute la profession s’envole Avec Blowin’, ils relèvent le challenge et doivent aux USA, aimantée par la technique des « corps structurés », être sans cesse disponibles, en éveil, à l’affût ». n initiée par le chorégraphe Cunningham, Catherine Diverrès Ici, le fil directeur est subtil, car les huit danseurs prend un avion pour l’opposé, direction Tokyo. Là-bas, elle et les deux musiciens équilibrent leurs partitions rencontre le précurseur Kazuo Ohno, maître du butô. n « Cet- imaginaires sur six principes chinois : l’opposition, te personnalité singulière m’a dirigée vers une voie étonnante l’unité, l’accumulation, la terre, le ciel et la transe. et m’a fait découvrir une nouvelle esthétique. J’ai fait table n « Il s’agit s’une pièce plastiquement souple, avec rase de mon enseignement classique et abandonné mes une vision de proximité qui propose des situations et acquis. » n Avec Blowin’, une fois de plus, la chorégraphe des dynamismes orientées par le principe lui-même. » sort des sentiers battus, étonne et propose une forme n Véritable ovni, Blowin’ est totalement modulable inédite de représentation dansée. Une œuvre expéri- dans sa forme, son sens et sa durée. Un concept qui mentale, basée sur un nouveau type de relation entre a l’originalité d’impliquer plus directement le programmamusique et danse. « J’ai senti que le moment était teur, qui fait le choix des thèmes. « Il est responsable de venu de laisser la place à l’improvisation et à l’aléa- la combinaison qu’il a choisi. On peut même dire qu’il est toire. Si le dialogue entre musique et impro est associé à l’œuvre ». naturel, pour un danseur cette relation n’est Proche, humain et portant une attention extrêmement prégnante pas si simple. Les danseurs ont l’habitude avec son public, le vaisseau Blowin’ atterrit, à Rennes, jeudi 22 et vendredi 23 novembre, à 20h30, au Triangle. n de se reposer sur un plan, une écriture. PA G E 0 3 0 / 1 0 0

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toi aussi , envoie tes photos devant ton 31 Kostar se met sur son 31. et vous ? êtes-vous capable de vous prendre en photo devant un numéro 31 ? Nous publions les meilleurs clichés.

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Fichtre

cheval de troie texte et photos / romain rousseau

Fichtre, ce sont les bancs en planches de bois tordu que l’on trouve après la billetterie, tout au fond du Lieu Unique à Nantes. Fichtre : Frédéric Péchereau, Thomas Cantin et Wilfrid Lelou, tous trois architectes, diplômés en philosophie de l’esthétique, musiciens, menuisiers, soudeurs ou performeurs. n Fichtre, c’est un statut introuvable, un cassetête pour assureur : bien sûr, comment opposer un principe de précaution à une volonté irréductible à faire partager du sensible, à bricoler des multiplicateurs de démocratie ? n Car ces bancs tordus du lieu unique sont bien de cet ordre-là. Rien à voir avec un quelconque bio design bobologique, leur force émane au-delà de l’objet. Ils fabriquent leur propre espace, leur propre niche au cœur d’une centre d’art contemporain, un lieu où, chose incroyable, rien ne vous est demandé, ni d’être amateur d’art, ni de consommer. Ces bancs sont à eux seuls une modification de trajectoire, un lieu de rencontre libre et gratuit non-institutionnel au cœur de l’institution. n Fichtre c’est aussi le hangar 18, quai des Antilles, sur l’île de Nantes, un lieu de recherche et de production partagée avec d’autres explorateurs de l’espace : Élodie Dano, Raphaël Lerays, Karine Olivier et Yann Superchi ; un endroit précaire propice à l’inconfort, aux fêtes et au mouvement. n À l’occasion de la manifestation Estuaire, celui-ci est complètement réaménagé, comprimant l’espace de travail sur 20% de la surface du local, permettant ainsi à l’espace public de s’engouffrer au plus profond, invitant les promeneurs curieux à participer à l’agencement, à déplacer leur point de vue : Est ce que ranger son bureau est une action artistique ? Cette action mérite-t-elle d’être donnée à voir ? Le vide proposé n’est-il pas une autre réponse au remplissage systématique et commercial de la pointe de l’île, la fabrication d’une forme ouverte, d’un interstice de possibles ? n Orphelins de notre capacité à saisir le moment présent sans béquille culturelle ni mode d’emploi, cette situation est pour le moins embarrassante : entrer et sortir – il n’y a rien à voir –, ou rester, boire un café et commencer à discuter, risquer la relation à l’autre. n C’est exactement là, entre architecture, art et politique, que se trouve leur territoire. Fichtrement excitant. n http://fichtre.fabrique.free.fr PA G E 0 3 2 / 1 0 0

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Tanguyworld PAR

cédric Tanguy

Il ne se prend pas pour le fils d’un dieu. Quoique… Cédric Tanguy n’en rejoue pas moins, à travers son œuvre, un épisode d’un Nouveau testament, imposant ce qui pourrait être « sa » marque : la trans-figuration.

Cédracula with Romulus & Remus Cédric Tanguy for PRÉFÉRENCES mag 2004 | 60 x 79,16 cm and 150 cm x 113cm

Il n’est pas né à Nantes comme tout le monde (ce qui est d’un banal !) mais à Vannes. Il est vrai que Cédric Tanguy aime les itinéraires singuliers. Artiste maudit, bravant la tempête face à la falaise : l’image lui plairait assez. C’est son image, maquillée, transfigurée, démultipliée qu’il a tout d’abord offerte au public. Et plutôt que d’attendre une consécration toujours aléatoire, c’est « sa » ville – Tanguyville – dont il a dessiné les contours rocambolesques et baroques. n C’est dans le Midi ensoleillé, aux antipodes de l’univers tourmenté qu’il met en scène, qu’il a installé son atelier. Il nous revient aujourd’hui dans un théâtre de résurrection, sous des ciels froids, lunaires, inhospitaliers, inquiétants. Batailles légendaires, mythes et icônes se côtoient dans un monde résolument baroque. Entre photographie, infographie, peinture à l’huile et passementerie, il jongle et s’amuse au croisement du kitsch et du sacré, entre imaginaire collectif et mythologie du quotidien, s’immisçant lui-même dans les fissures et figures de l’Histoire. n De ses années nantaises, on garde le souvenir de quelques « performances » extravagantes où le divertissement flirtait avec l’art contemporain. Ceux aussi d’interventions au lieu unique ou à la galerie Ispo facto. L’artiste y confirmait son goût (et son talent) pour les mises en scène somptueuses et insensées. Ludiques et magiques. n Oublié Cédric Tanguy ? Pas vraiment. La silhouette longiligne, nageant dans des panoplies de rappeurs américains aux blings blings scintillants, a certes déserté le pavé du Bouffay à Nantes mais son travail côtoie, dans les expos, celui des Witkin, Cindy Sherman, Andres Serrano, Olivier Blanckart ou Martin Parr. Et ses fresques géantes sont présentées à Bruxelles, Paris, Montréal ou New York. Et puis ici, ses dernières œuvres en avant-première dans Kostar. Avec son aimable complicité. Welcome to Tanguyworld ! n GOLDEN ICE, expo perso jusqu’au 19/01/08, galerie helenbeck, 17 rue des beaux-arts, 75006 paris XV, expo de groupe JUSQU’AU 22/12/07, musée GÉO CHARLES D’ÉCHIROLLES

courtesy aeroplastics contemporary Brussels WWW.AEROPLASTICS.NET PA G E 0 3 4 / 1 0 0

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CÉDRIC TANGUY EST REPRÉSENTÉ PAR AEROPLASTICS CONTEMPORARY (BRUXELLES) ET PAR LA GALERIE SANDRINE MONS (NICE) d é c e m b r e 2 0 0 7 / j an v i e r 2 0 0 8


Welcome to Tanguywood (Cédric Tanguy, Yvan F. Choultse) 2007 C-print on aluminium or dibond diasec or protection film | 108 x 108 cm

La dernière part en pendentif (Cédric Tanguy, Ivan F. Choultse) 2007 C-print on dibond et diasec 60 x 102 cm & 120 x 204 cm PA G E 0 3 5 / 1 0 0

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La fusée de détresse 2007 | Huile sur toile 92,5 x 154 cm + encadrement tissus et passementeries PA G E 0 3 6 / 1 0 0

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Les 3 vies d’ Eminem 2007 | Oil painting on canvas | 62 x 155,5 cm PA G E 0 3 8 / 1 0 0

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Nouvelle guerre froide en dentelle de synthèse 2007 60 x 135,22 cm & 108 x 243,4 cm PA G E 0 4 0 / 1 0 0

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François Morellet Game lover interview / EVA PROUTEAU

PHOTOS expo ma musée / C. Clos © Ville de Nantes

© Eva prouteau

La vivacité extrême d’un esprit mutin dans un corps à l’âge quasi-canonique : le temps glisse sur François Morellet, artiste choletais né en 1926, sans jamais entamer son énergie adolescente. L’ensemble de son œuvre marie le contrôle et la précision avec une dimension qui relève de l’humour, du jeu, de la frivolité. Rencontre avec celui qui transfigure actuellement le musée des beauxarts de Nantes avec une installation magistrale intitulée Ma Musée. Pour votre intervention au musée des beaux-arts de Nantes, vous proposez une traduction en trois dimensions d’une peinture datée de 1975, Six lignes au hasard. Les lignes noires se transforment en réseau de couloirs et les surfaces blanches en volumes : vous désirez dérouter le visiteur, le perdre dans un labyrinthe ? n Non, j’ai toujours eu beaucoup de mal à aimer les labyrinthes ! Ils vous foutent l’angoisse de ne pas savoir où est la sortie. Mon installation comporte douze entrées : vous en choisissez une, il vous reste onze sorties ! Ces ouvertures vous conduisent vers des œuvres d’art ancien des collections du musée, qui, à leur tour, vous projettent dans un autre espace, une perspective ou un point de vue. Je ne vous enferme pas dans un dédale mais au contraire, je vous propose onze façons d’aller vers l’infini. Et puis je trouve très excitante l’idée de rentrer dans un tableau tout à fait plan et de vivre à l’intérieur.

« je fais partie de cette génération un peu con où les professeurs et les flics, c’était pareil...»

flics, c’était pareil. Je n’arrivais pas à aimer ce qu’on m’apprenait. De qui, alors, avez-vous appris ? n Je ne sais pas si le mot convient. Je me suis enthousiasmé pour des artistes que j’ai découverts moi-même : Paolo Ucello, Piero della Francesca, Georges de la Tour et tous les trésors du musée de l’Homme, avec en particulier les tapas océaniens et leurs répétitions all over. J’aime aussi un art qui va de Dada à Duchamp, Picabia, Arp, Mondrian, Van Doesburg, Max Bill et Sophie Taeuber-Arp. À la rigueur Picasso... Peut-être que si j’avais fait une école d’art et supporté les professeurs, j’aurais eu une vision plus juste de l’art. Mais peut-être faut-il ne pas aimer trop de choses autour de soi pour en faire de nouvelles. Ceci dit, je n’ai pas forcément la prétention de créer des œuvres qui sont à la hauteur du reste : mais elles ont au moins l’avantage de dégoûter les parents ! Pourquoi ce titre, Ma Musée ? n J’ai beaucoup d’ennuis avec l’orthographe. Des mots masculins avec –ée à la fin, cela m’a toujours déplu ! Et de considérer un musée au féminin me correspond davantage… J’en profite pour faire un jeu de mot potache qui me rappelle une phrase de Duchamp : « Ce qui ne m’amuse pas ne m’intéresse pas. » Longtemps, j’ai eu honte d’être aussi peu grandiose et dramatique dans ma vie. Maintenant, je m’en fous et même, j’en suis fier.

Votre œuvre Ma Musée intègre l’espace et dialogue avec le temps passé : quel est votre rapport à l’histoire de l’art ? n Je n’ai fait aucune école d’art. Je suis allé d’amour en amour, et mes amours étaient dirigés par un esprit de contradiction : je ne trouvais pas intéressant ce que mes parents avaient aimé ou jugeaient normal. Et puis je n’ai jamais L’humour, la distanciation et l’ironie semsupporté l’école : je fais partie de cette gé- blent des constantes dans votre carrière… nération un peu con où les professeurs et les n Stendhal, parlant des Français (dont il faiPA G E 0 4 5 / 1 0 0

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sait partie !) écrivit : « Les Français, qui pour le plaisir de montrer de l’ironie étouffent en eux le bonheur de l’enthousiasme… » Je me sens tout à fait épinglé par ce propos, tout en me disant que si l’humanité avait été moins ironique et plus enthousiaste, peut-être aurait-elle encore moins évité un Hitler, Mussolini, Franco, Staline… Le bonheur de l’enthousiasme s’avère un état des plus dangereux qui peut entraîner des millions de morts, non ? Tout ce développement pour me conforter dans mon ironie frivole ! Bien sûr, il apparaît alors assez curieux de choisir la rigueur, l’économie de moyen, mais je ne veux pas me laisser aller à un côté «artiste». Vous reproche-t-on encore aujourd’hui la neutralité de vos œuvres ? n Produire des œuvres dures, neutres, exécutées par d’autres que moi comporte un côté choquant, moins peut-être aujourd’hui mais sûrement il y a cinquante ans. Faisons une digression dans le champ musical : un musicien pouvait être un mauvais exécutant. Il paraît que Ravel était fort mauvais pianiste. On s’en fout ! Que Le Corbusier ne sache pas gâcher le plâtre, on s’en fout ! Que l’écriture manuscrite de Paul Valéry soit illisible, on s’en fout ! Mais que Picasso ou Matisse n’aient pas su dessiner, ce n’est pas possible… Dans les arts plastiques,

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de la Renaissance jusqu’à aujourd’hui, l’interprétation et la réalisation technique faisaient tout le charme des œuvres. Cela m’a amusé de prendre le contrepied : un recul absolu vis-à-vis de ce que je faisais et un attrait certain pour la provocation. Que le grand public puisse prendre son pied avec mes couillonnades est une illusion que j’ai perdue depuis bien longtemps. L'artiste devrait-il se résigner à l'incompréhension ? n L’art populaire, l’art dominant a toujours été figuratif. Après les Impressionnistes, l’art s’est éloigné de la réalité. Puis les artistes sont allés de provocation en provocation, tout en se lamentant que le bon peuple ne suive pas. Mais à mes yeux, l’histoire de l’art est ce grand courant figuratif, avec une espèce de bras mort, d’impasse fructueuse dont je pense faire partie. Fort heureusement, la même musique ne fait pas marcher tout le monde au pas ! Et au final toutes ces œuvres, figuratives ou non, conservent tout de même certains points communs : elles ne servent à rien, sinon à donner du plaisir à quelques individus, un plaisir qui ne passe ni par le sexe ni par l’estomac. n François Morellet, Ma Musée, jusqu’au 4 février 2008, musée des beaux-arts de Nantes

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Sean Penn Alaska de conscience Texte / Arnaud Bénureau

Photo / Pathé Distribution

À travers l’histoire, vraie, d’un gamin trop doué, qui décida un beau matin, de tout plaquer pour rejoindre l’Alaska ; Sean Penn met en scène, avec Into the wild, les Etats-Unis. Une claque. Into the wild ou le portrait d’un jeune idéaliste à la con ? Le quatrième long de Sean Penn, 17 ans après Indian runner, aurait pu sentir le renfermé. À contrario, le réalisateur plante des clous rouillés dans les ailes de la vie rêvée des anges. Et ce d’emblée. n Cette adaptation du livre éponyme de Jon Krakauer relatant l’épopée bigger than life de Christopher McCandless, s’ouvre par le début de la fin. La fin d’un road trip trouvant son épiloPA G E 0 4 8 / 1 0 0

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gue en Alaska, terre hostile et sauvage pour l’homme. n Seul au monde, Christopher s’en va communier avec la nature. À la croisée de Gerry et Old joy. « Il me semblait plus juste de commencer en Alaska, explique Sean Penn, dans un salon cul serré du Plaza. Et puis, pour être honnête, je n’aime pas analyser ce type de décision. La seule chose que je connaisse, est la structure d’un film : scénario, tournage et montage. Cette dernière étape est

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un processus viscéral. Le film m’a parlé pendant que je le montais ». Mais aussi dix ans auparavant. Le jour où Penn a flashé sur cette couverture noire et blanche montrant un bus. Celui de Christopher et home sweet home de fortune en Alaska. « Toutes les images du film ont jailli de chaque page. Les paysages, le chemin parcouru supposent la volonté extraordinaire de ce garçon. J’ai tout de suite été admiratif de cette volonté ». Une volonté qui a poussé cet Américain fraîchement diplômé et en partance pour Harvard, d’envoyer balader son american way of life bien pépère pour prendre la route. Le long du parcours, Christopher – habité par un Émile Hirsch dont la performance rappelle celle de Michael Pitt dans Last days – croisera un grand-père, mort-vivant depuis les pertes de sa femme et son fils, un couple de hippies en retour d’acides, des branleurs scandinaves à moitié à poils et complètement allumés, une lolita belle à pleurer

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comme un morceau de Will Oldham. n Cette galerie de portraits jalonne le périple et entraîne Into the wild sur une partition americana. « Effectivement, il y a cette quête d’une vraie Amérique. Mais pas par opposition à quelque chose. Christopher ne veut pas brûler sa maison. Juste l’oublier. Petit à petit, les hypocrisies, les mensonges s’en vont. Ainsi, il sort de sa zone de confort ». Sort de la voie qui semblait toute tracée. n Malgré ce destin singulier, Into the wild possède un caractère universel. « Chacun partage cette volonté de parcourir le monde. J’aimerais que le film encourage ce genre de réflexion ». n Into the wild se veut une réflexion intérieure et personnelle. Sans ne jamais tomber dans l’endoctrinement. Non, juste que ce kid of America est un peu Sean Penn. Et surtout un peu nous tous. n Into the wild, de Sean Penn, avec Emile Hirsch, William Hurt (film américain – 2007 – 2h27). Sur les écrans le 9 janvier

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Abdellatif Kechiche Travail d’Arabe interview / Arnaud Bénureau

PHOTOS / DR

À l’occasion de la 20 édition du Festival Premiers Plans et de la sortie en salles de La graine et le mulet, portrait d’Abdellatif Kechiche, le nouveau golden boy du cinéma français. e

Mardi 30 octobre, minuit. Dans la salle king size du Corum, la première projection publique de La graine et le mulet, à l’occasion du Cinémed, festival montpelliérain dédié au cinéma méditerranéen, se termine. Abdellatif Kechiche, enfant du pays, est accueilli en rock star. La standing ovation dure dans la nuit. Le succès, le cinéaste le tutoie. Et ce depuis, La faute à Voltaire, love story pari-

Le succès ? Est-ce quand les gens du métier et de la presse aiment votre film ? sienne entre un jeune Tunisien jet-laggé et une paumée à la gueule d’ange. n « Le succès ? Est-ce quand les gens du métier et de la presse aiment votre film ? Je ne sais pas. Car malheureusement, la réalité reste la rentabilité d’un film. Mon objectif serait de toucher le public populaire. C’est vraiment difficile ». Kechiche serait-il déjà blasé face à la réalité d’une industrie filant à 24 images par seconde ? « La reconnaissance donne envie de continuer ». n En 2001, sous la présidence de Pavel Lounguine, La Faute à Voltaire se voit décerner le Prix Spécial du Jury du Festival Premiers Plans. Un encouragement pour la suite d’une carrière que l’on sait. « La faute à Voltaire avait reçu le Lion d’or de la meilleure première œuvre à Venise. Mais Angers reste un joli souvenir. De toute façon à chaque présentation, je ressens une pression particulière. C’est assez excitant ». Cette année 2001 restera à jamais graver sur pellicule. « Tous les films sont importants et décisifs pour la suite. PA G E 0 5 1 / 1 0 0

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J’ai aujourd’hui l’impression que La graine et le mulet est un aboutissement ». Ou une nouvelle étape après le succès critique et public de L’esquive. n En 2007, Kechiche tape encore plus fort du poing sur la table avec La graine et le mulet. Ou l’histoire d’un homme trop vieux pour son patron qui, après un licenciement à l’arrache, décide d’ouvrir un restaurant. Voilà pour la colonne vertébrale de cette comédie dramatique impossible à “pitcher”. « Il serait trop long de définir tout ce qu’il y a dans le film ». Pêle-mêle : de l’amour, de la haine, une jeunesse mal en point, des femmes qui en ont, des hommes qui n’en ont plus. Et surtout, un jeu de maux croisés reflétant la France d’aujourd’hui. Pas celle fantasmée sur l’autel d’une Coupe du Monde de football. Non, celle qui ne s’affiche jamais en ouverture des journaux.  « Il n’est pas évident de trouver une place sur le quai de la République lorsqu’on est vieux, d’origine maghrébine et qu’on essaie de rêver. Telle serait la morale du film. Je ne veux pas enjoliver les choses, mais voulais parler de cette catégorie socioprofessionnelle dont l’image, dans l’inconscient collectif français, est souvent faussée. » n À l’heure de l’ouverture, Abdellatif Kechiche est un des plus pertinents et talentueux observateurs de la France des années 2000. n La graine et le mulet, d’Abdellatif Kechiche, avec Hafsia Herzi, Habib Boufares (film français – 2007 – 2h31). Sur les écrans le 12 décembre. Festival Premiers Plans. Du 18 au 27 janvier, Angers. www.premiersplans.org

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Dans son assiette PAR

Pierre Blanc

Pierre Blanc s’illustre dans le tuning de céra­ mique. Un travail plastique original et décalé qu’il a accepté de mettre en œuvre pour la série mode de Kostar. La Reine d’Angleterre avec de la moustache, une image terrible. Pierre Blanc a commencé ainsi. Griffonant au marqueur sur les têtes de personnalités imprimées sur de banales assiettes. Du Prince Rainier au Pape Jean XXIII, en passant par le Général de Gaulle, pas un des symboles surranés de l’autorité ne lui a échappé. « Je les collectais sur les vide-greniers. “Collecter” oui, je préfère ce terme à celui de “collectionner”. » En parallèle à cet amusement, l’étudiant aux Beaux-Arts développait un travail de peinture, sur de grands cercles d’un mètre de diamètre, avec pour sujet les hooligans anglais, ces supporters rendus tristement célèbres par leur violente passion pour le football. « Je voulais arriver au décalage entre le médium et ce qui est figuré. Quand j’ai pensé à de l’assiette s’est imposée d’elle-même. » une déclinaison objet de mon travail, l’idée Aujourd’hui, Pierre Blanc imprime donc des motifs décalés sur de la vaisselle, qu’il chine lui-même dans les brocantes ou que lui offrent des amateurs de son activité plastique. « J’ai reçu des assiettes magnifiques de gens qui me sera parfaite pour toi”. Sur un salon, j’ai disaient : “celle-là est très belle, elle Off-Court. Il m’a parlé d’une assiette même rencontré le directeur du festival possession. De retour chez lui, il me de l’AS Saint-Étienne qu’il avait en sa une assiette de foot avec le logo de l’a envoyée. En échange, je lui ai offert au sponsor. » Pour réaliser chacune son festival à la place de celle réservée de ses pièces uniques, Pierre Blanc combine impression numérique avec cuisson au four. Inutile donc de songer à un usage domestique pour l’assiette football », le moindre coup de fourchette « Michel Sardou » ou le cendrier « Terrain de ou mégot de cigarette abîmerait les œuvres. Dommage, car on aurait adoré offrir à Mamie le service à thé « Groupe de hard rock norvégien » pour quand elle reçoit ses amies. On imagine aussi sans mal le plaisir de vider une assiette de chili con carne et de découvrir à la fin du repas le visage d’un catcheur mexicain de Lucha Libre. Parallèlement à ce travail plastique, Pierre Blanc est chef décorateur en cinéma d’animation, graphiste et décorateur pour les bars et restaurants, un cumul d’activités qui commence à lui poser problème au vu du succès croissant remporté par ses assiettes. Car ce travail, sous certaines conditions, peut être soumis à la commande. C’est ce que l’artiste a accepté de réaliser pour Kostar en reproduisant, sur de la vaisselle, une série mode de ce nouveau numéro. n Texte / Thomas Di Martini

Photo / Estelle Dubreuil

www.myspace.com/legaragepierreblanc www.legaragepierreblanc.com Disponible à la boutique du lieu unique, à Nantes.

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par

ARNAUD THÉVAL Tout au long de la saison 2007-2008, Kostar accompagne le projet La relève, qui prolonge Moi le groupe mené par l’artiste Arnaud Théval dans des lycées professionnels de la région Pays de la Loire. Deuxième étape au Mans, où l’artiste a travaillé avec les élèves de la section « MOP » du lycée Le Mans-Sud.

L’esquive

page de droite : L’esquive, 2007_affiche 322 x 435 cm sur support en bois. Installation sur le bâtiment des élèves du lycée professionnel Le Mans-Sud.

Les « MOP », c’est comme ça qu’on les appelle. Dans cette énorme cité scolaire de 2 000 élèves (dont 500 en filière professionnelle), j’ai travaillé avec cette section du lycée Le Mans-Sud. « MOP » signifie « Mise en œuvre des objets plastiques ». Par extension, c’est le surnom qu’on a collé à ces élèves qui apprennent à régler des machines et à s’assurer de leur bon fonctionnement. Nous entamons la discussion dès mon arrivée dans la classe, mais je sens bien vite que ces adolescents sont dans une position de défiance à mon égard. Je décide de réaliser une série de portraits d’eux, en « tenue de ville ». Tous sont très stylés. Flingues, panthères, tête de mort, pitbull, les différents motifs qui ornent leurs vêtements relèvent d’une esthétique qui contraste avec leurs personnalités apparemment cool. n Je leur propose ensuite de me conduire à leur atelier afin d’effectuer d’autres photos, en bleu de travail cette fois. La lutte commence. « On n’a pas la clé de la salle, Monsieur. » « Pas grave, je vais la demander à votre professeur ». Je m’exécute. Une fois à l’intérieur de l’atelier : « On n’a pas la clé des casiers, Monsieur ». « Pas grave, je vais les demander à votre professeur ». Je sais qu’ils se moquent de moi : « Tant pis, c’est fini pour aujourd’hui. On arrête, on va manger. » Au self, je m’assieds à leur table, les interroge sur leurs goûts musicaux, parle « Ipod ». Ils me prennent pour un ovni. n La semaine suivante, sur les quatorze élèves avec qui j’ai théoriquement rendez-vous, dix sont aux abonnés absents ! Puisque je suis là, je vais quand même faire quelques photos avec ceux qui sont présents. Je transforme leur atelier en terrain de jeu. En apprentissage, les « MOP » sont généralement en binômes et se crient des trucs d’un bout à l’autre

de la machine. Lors de la séance, je leur demande donc de rattraper des objets. « Pourquoi ? », me questionnent-ils. Ce sera une surprise. Je quitte les quatre élèves à midi, mais avant de reprendre la route, je passe voir le proviseur en réunion avec ses professeurs d’ateliers. Je leur propose de revenir à l’improviste afin de « surprendre » les élèves dans l’usine. n Ce que je fais effectivement quelques jours plus tard. Là, ils sont coincés, mais leur refus est tenace. « Qu’est-ce que vous allez faire de notre image ? Et puis, en bleu de travail, c’est pas nous... » Pour preuve, un élève a été jusqu’à reproduire le sigle Nike avec du Blanco sur ses chaussures de sécurité. Je m’interroge : je continue ou j’arrête ? Si j’arrête, c’est un échec pour tout le monde, c’est inopérant d’un point de vue intellectuel. Je trouve un compromis : « Si vous ne voulez pas poser en bleu de travail, c’est qu’il y a une raison. Ce refus, je veux que vous l’assumiez dans l’image. » Ils acceptent le principe de la négociation. Certains se la jouent « caïds », d’autres n’en ont rien à faire du projet et se positionnent en retrait. J’en garde une, réalisée dans les dix premières minutes de la séance. J’y vois une transcendance qui est de l’ordre du mannequinat. Je la retravaille plastiquement, la bleuit. Plus tard, je leur montre l’image du projet, leur demande s’ils veulent bien que je l’affiche dans le lycée, ils n’y sont pas opposés. Ce sont même leurs professeurs qui placardent sur la palissade l’image de leurs élèves. n Dans un deuxième temps, je réalise un jeu vidéo « Dégiffmop » dont le principe consiste à aider les « MOP » à retrouver leurs marques. Le jour de la présentation du jeu, il n’y avait aucun absent. n n n

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london by

benjamin lamarche dans cette rubrique, un artiste évoque une ville qui le fait vibrer, ailleurs. Benjamin Lamarche, danseur, co-directeur du centre chorégraphique national de nantes, raconte Londres, ville qu’il a découverte avec claude brumachon.

1984 : la première fois. Arrivé par la mer, le bateau de nuit qui s’approche des côtes anglaises, le train qui traverse les banlieues grises de l’ère thatchérienne, l’imposante gare de Waterloo et puis Londres. On n’échappe pas aux poncifs, les taxis noirs, les autobus à impériale, Piccadilly, Leicester Square et ses néons flamboyants. Terre des différences. Covent Garden d’un côté et The Place, petit théâtre qui nous a invités, posé entre l’énorme King’s cross et la bouillonnante Euston station. n Retour en capitale anglaise vingt ans plus tard. J’aime me promener à pied dans les villes, on les découvre comme on visite un palace, des cuisines au grenier, des salles d’apparat aux communs crasseux. Laissant le PA G E 0 7 0 / 1 0 0

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centre, nous errons le nez en l’air dans Shoreditch et ses cafés multilingues, dans Brick Lane, quartier bengali où la rue sent le curry, entre une vraie ferme avec ses animaux et ses cultures (bengali) et les marchés pluriels dans lesquels s’ouvrent toutes les boutiques artisanales, cosmopolites, modes et rétro. Spitalfield market, polyglotte. n Tout est contraste et contradiction, tolérance et interdit, liberté et réglementation. L’énormité de l’ancienne brasserie – pas encore reconvertie en centre culturel ou commercial –, briques blanches crasseuses, accompagne les vendeurs qui s’installent dans Brickstreet. En une heure, la rue est saturée. Les vide-greniers prennent une ampleur indescriptible. n La rue, c’est en

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Photos / patrick thibault

déambulant qu’on la découvre, la température de la ville se prend à toutes les heures de la journée. Le nez en l’air, questionner les façades des immeubles victoriens, l’empire se décline en version anglaise, ou l’enfilade des petites maisons accolées briques jaunes, briques rouges, rideaux blancs. On passe de la City moderne à la ville ancienne, les colonnes et les sculptures appellent l’Afrique et l’Inde, les statues rappellent les heures glorieuses, des rois, des conquérants de Wellington à Cromwell vice-versa. Les perdants, eux, n’ont pas droit à leur statue. Westminster se pare de mille gargouilles monstrueuses, les touristes se pressent à l’intérieur et je préfère m’évader dans l’onirisme des pierres. n Londres PA G E 0 7 1 / 1 0 0

se peuple d’habits traditionnels, éthiques, ethniques, sociaux, rebelles, anars, religieux, britishs, élégants et pouilleux. Contraires et semblables. Ici, on côtoie, on vit ensemble, une tolérance au melting-pot invraisemblable outre-Manche. Un côte à côte cru, violent parfois, la matière brute du monde. n Quand les pieds n’en peuvent plus, la rue vue d’en haut prend un caractère féerique, double-decker, on s’enfile les rues du sud au nord. n Londres c’est les fringues qui m’enivrent. Ensorcelés par le souvenir, nous retournons à Camden Town. Camden Lock, flash ! La claque, l’ère punk merveilleuse est toujours vivante, éclatante, les années 80 sont là flanquées des suivantes et des précédentes, les babas,

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les beatniks, les golden boys et les gothiques… Trottoirs saturés, boutiques éventrées, robes, jupes, bracelets, casquettes et chapeaux, bijoux et tatouages, pantalons, tout s’achète et se vend, même les porte-monnaie version plastique, cuir ou confection extravagante. n Le futur s’imagine ici dans des atours rocambolesques et multicolores qu’on rêve de porter un jour. n Londres c’est la musique, underground et indépendante, électro et rock, house et classique. Boîtes de nuit aux torses nus ruisselants de sueur à Vauxhall, cafés transportés dans les squares, verres de bière en plastique à la main, parce qu’on ne peut plus fumer à l’intérieur, les sexualités s’exposent et s’imposent, la police veille au grain. La PA G E 0 7 2 / 1 0 0

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rue au petit matin se couvre de canettes et de papier, de traîne-savates et de ladies désœuvrées, terre d’antonymes et d’antithèses. n Londres se résume au Sir John Soane’s Museum. Coincé entre de superbes maisons bourgeoises en enfilade, le musée est un assemblage invraisemblable de tout ce que le romantisme et la frivolité, le classicisme et le dandysme, le diabolique et le religieux, le collectionneur et le bourgeois, l’explorateur et l’homme de salon a pu accumuler dans sa vie. Gothique. Londres, décidément, terre de mélange et de flegme. n

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Ici, Londres Paris, la plus belle ville du monde ? Shocking. Londres n’est pas mal non plus. Mégalopole de plus de 8 millions d’habitants, la capitale britannique accueille quelque 27 millions de touristes par an. Surprenante, bouillonnante, cosmopolite, Londres se la coule douce au bord de la Tamise. Cartes postales Au siècle dernier, les petites Anglaises faisaient rêver les ados des 70’s. Et Carnaby street surfait sur la beatlemania. Aujourd’hui, le Cambridge Theater affiche la même comédie musicale, Chicago, depuis 8 ans. On peut aussi voir Billy Elliot ou Grease dans ce quartier de West End. Londres, c’est aussi Westminster, le Parlement, Buckingham… et les quais qui mènent à la superbe Tate modern.

Y aller Au départ de Nantes, vol Ryanair pour LondonStansted. Au prix low cost du billet, s’ajoute le transfert vers Londres. Avec l’Eurostar via la gare du Nord à Paris, on se retrouve à Saint Pancrace, la plus belle gare de Londres, remise à neuf et inaugurée by the Queen, début novembre. À suivre également les promos de la Britanny ferries.

S’y loger Dans un pays où la colocation, pour les jeunes, est souvent la règle, le mieux est de partager sa

chambre. Hôtel ou B&B, la différence n’est pas toujours énorme. Éviter les adresses trop excentrées. On peut trouver une chambre double à Kensington (en 2*) pour moins de 70 euros.

le détour pour ses soldes. On se bouscule autour des rayons d’Harrods comme des boutiques

branchées. La grande exposition Louise Bourgeois, à la Tate modern, peut être un alibi…

s’y restaurer La qualité de la cuisine indienne n’est pas une légende. Pas toujours bon marché : Tandoori chicken à 16,95 euros (!) à la so chic Bombay brasserie de Courtfield road. Plus abordable, la (petite) chaîne Masala zone qu’on trouve à Soho, Covent garden, Earls court… Londres regorge de petits restos grecs, italiens ou chinois qui permettent d’éviter les affres de l’international burger company !

événements C’est ici qu’Apple a inventé, en juillet, l’iTunes festival. En automne, les rendez-vous culturels se bousculent au calendrier. Avec un festival ciné et le fameux London jazz festival. 165 concerts (dans 35 lieux !) et 60 000 spectateurs. L’événement a lieu début novembre. Londres vaut également PA G E 0 7 3 / 1 0 0

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GILBERT & GEORGE, TATE MODERN

Circuit Kostar Plutôt musées ou boutiques branchées ? Qu’importe. À Londres, difficile de ne pas trouver son bonheur. Tate britain et Tate modern, mais aussi British museum (ouvert et gratuit depuis 1759 !) qui accueille (jusqu’au 6 avril prochain) une douzaine de soldats d’argile de l’armée de Qin Shihuang. Côté shopping, un tour chez Harrods ou chez Selfridges qui vient d’ouvrir un « concept store » dédié aux cadeaux rares. Mais c’est à Shoreditch que ça bouge. Un dédale de ruelles entre d’anciennes brasseries. Station de métro Spitafields puis, entre Commercial street et Brick lane, des boutiques au milieu de chantiers. Sneakers en édition limitée, jeans et blousons vintage, junky styling (sic)… De jeunes designers et stylistes ont désormais pignon sur rue. Et, là, on est à 100 lieues de la City ! À deux pas, on peut prendre un verre et une assiette de fromages dans l’une des brasseries installées dans une galerie près de l’ancien marché du quartier. Avant de reprendre le métro à Old street. London ? Be independant ! n saison 0 2 / N U M É R O 0 7

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Kostar donne carte blanche à un de ses homologues. Après Looc (madrid), dif (lisbonne), Wonderland (copenhague), NUDE (LONDRES), fake (madrid), H magazine (barcelone), Poly et polystyles (strasbourg) poursuivent la série.

Poly et Polystyles sont deux mag’ respectivement dédiés à la culture et à la mode dans le grand Est.

la sélection de poly Un bar Le Troc’afé. Ce bar où le bric et le bock règnent en maîtres est, en plus d’une bonne adresse, un haut lieu de la culture alternative… Les joueurs du Panimix (DJ’s, graphistes, vidéastes, marmitons…) y proposent des événements durant lesquels ils balancent des vinyles electro-easy-pop et des vidéos absurdo-poétiques en pleine lucarne.

8 rue du Faubourg de Saverne - 03 88 23 23 29 www.panimix.net

Un salon Avila. Salon de coiffure, mais pas seulement… Cet endroit, qui a un petit air de Factory warholienne, regroupe un collectif de coiffeurs à la pointe, mais aussi des pros de la beauté : massages, soins… On adhère à un état d’esprit : décontracté et cultivé, avec DJ’s, créateurs (découvrez la belle collec’ de T-shirts inédits…), photographes ou peintres…

Depuis 10 ans, ils offrent à eux deux un panorama du meilleur de l’actu de la région : expos, concerts, spectacles, déco, fringues, design, sorties, shopping… Tout au long de l’année, rédacteurs, photographes, illustrateurs, graphistes ou stylistes livrent leur regard sur la création, les tendances. Poly et Polystyles : deux laboratoires complémentaires. n

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Arcades

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Un artiste T. Le label alsacien Herzfeld, c’est la pop indé de Buggy, le folk sous tension de Lauter, les chansons hantées de Loyola, le rock énergique d’Electric Electric ou le post-rock 80’s de Drey : autant de trésors à se glisser dans les tympans. T., artiste phare de Herzfeld, livre un nouvel album d’une grande délicatesse, avec beaucoup de cordes, d’émotion à fleur de peau. Les amoureux de Divine Comedy vont se l’arracher.

whfgdm (site internet)

T. Bau - www.hrzfld.com

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RS NE

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SOUVENIRS D’AUTOMNE

Ambiances glacées et sophistiquées, quelque chose de la pureté et de la sobriété du design suisse : les photos de notre collaborateur Olivier Metzger, passé par l’École d’Arles, également à l’œuvre dans le magazine Coming Up ou le journal Le Monde, sont forcément familières aux2007 aficionados de 2007 Polystyles. En parallèle à son exposition qui se tient en ce moment même à la Filature, il nous confie une série inédite réalisée à l’automne dernier, et qui se trouve au cœur de son domaine d’excellence : la mode.

polystyles — — Automne Automne // Hiver Hiver polystyles

Exposition à la Filature de Mulhouse, jusqu’au 25 novembre


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Ambiances glacées et sophistiquées, quelque chose de la pureté et de la sobriété du design suisse : les photos de notre collaborateur Olivier Metzger, passé par l’École d’Arles, également à l’œuvre dans le magazine Coming Up ou le journal Le Monde, sont forcément familières aux aficionados de Polystyles. En parallèle à son exposition qui se tient en ce moment même à la Filature, il nous confie une série inédite réalisée à l’automne dernier, et qui se trouve au cœur de son domaine d’excellence : la mode. Exposition à la Filature de Mulhouse, jusqu’au 25 novembre 03 89 36 28 28 – www.lafilature.org

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« De deux beaux stylos, je me fais des baguettes...»


par

pierrick sorin

Présenté à Paris, New York, Londres, Tokyo, Buenos Aires, le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Kostar a sollicité l’artiste pour qu’il nous raconte son quotidien de créateur.

Photos / P.Sorin

Séjour à Berlin. Ciel couvert, temps gris. Exposition au Martin-Gropius Bau, un musée à l’architecture néo-Renaissance, un peu lourde, du côté de la Potsdamer Platz. Nous sommes une vingtaine d’artistes, de divers pays, à présenter des dispositifs qui font appel, ou se réfèrent, aux « nouvelles technologies ». Titre de l’exposition : « De l’Étincelle au Pixel » (« Von Funken Zum Pixel »). Images en relief, interactions « live » entre images et sons, interactivité avec le spectateur... Les effets visuels sont au rendez-vous avec, heureusement, une dose appréciable de poésie. Parmi les plus belles « pièces » : une installation très épurée du collectif japonais Dumb Type, un subtil jeu ondulatoire entre son, lumière et eau de McIntosh – il a exposé récemment à Nantes, au Lieu Unique –, une impressionnante sculpture lumineuse et cinétique du Suédois Parto. Ce dernier séduira aussi le visiteur, sensible aux idées de travail, d’application et de patience, avec un portrait

Retouches Photos / K.Pain

de sa mère au réalisme photographique, révélé par la juxtaposition de centaines de petits miroirs. Selon leur orientation, en regard d’une source de lumière, ils se changent en pixels carrés. Déclinant des valeurs du clair à l’obscur, ils figurent, point par point, le visage (voir photo pour piger la trouvaille). n Enfin, le « clou » de l’exposition est constitué de deux structures monumentales : deux demi-sphères suspendues qui invitent le spectateur à une immersion visuelle et sonore. Ici, la force du contenu, en regard de la taille du contenant, est un peu molle. Pour ma part, je présente trois petites « sorinades » en forme de théâtres optiques : à l’Est, rien de nouveau. n Je pensais, à cette occasion, rencontrer des artistes venus du Japon, des états-Unis, du Canada… mais l’idée de provoquer un moment de convivialité, propice à l’échange, ne semble effleurer personne. n Je me retrouve assez vite seul, errant dans de vastes avenues, propres et quasi-désertes, au pied

VISP 2000. Christian Partos. (sculpture lumineuse animée)

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M.O.M (Multi oriented mirror) 2003. Christian Partos.Vue dans un mauvais angle puis vue dans le bon angle

d’immenses buildings de verres, à la recherche d’un supermarché. Tant qu’à me sustenter en solo, autant le faire dans ma chambre d’hôtel, au demeurant spacieuse et confortable. Je dois admettre que je ne suis pas non plus une « bête » en matière d’échange avec autrui et, finalement, la situation m’arrange : je vais travailler dans mon coin à la mise en

Je dois admettre que je ne suis pas une « bête » en matière d’échange avec autrui. scène d’un opéra, pour laquelle je dois bientôt « rendre ma copie », plutôt que de perdre mon temps en de vaines causeries anglophones dont, de toute manière, une bonne partie du sens, généralement, m’échappe. J’ai fini par trouver mon supermarché : épinards à la crème, crevettes congelées en sauce et une bouteille de Rioja pour faire honneur à la production locale. n En rentrant, je passe devant une affiche publicitaire. Une « réclame » pour de la bière. Chaude ambiance dans un bar : une dame, la soixan-

taine, coquette et sapée un peu « glam », secoue joyeusement une canette non loin du bas ventre d’un beau et jeune serveur. Ce dernier fait virevolter une serviette blanche au bout de son bras dressé : la blancheur floue du tissu a quelque chose de « spermatique ». La dame me regarde et semble dire : «Tu sais que je peux encore faire gicler mon homme». n La sexagénaire échauffée par le sexe et l’alcool, un modèle de comportement peu courant dans les supports publicitaires français. n De retour à l’hôtel, je réalise que je n’ai aucun couvert pour attaquer crevettes et épinards. Ayant acquis, au cours de mes voyages, une sorte de culture cosmopolite et une certaine dextérité dans le maniement de certains ustenciles exotiques, j’opte pour la solution suivante : de deux beaux stylos – fraîchement achetés à l’aéroport – je me fais des baguettes et mon humble repas devient alors chinois. n Arrive le soir du vernissage. Assez protocolaire. Deux euros le verre de blanc et tout le monde à la même enseigne. Pas très « fun », mais politiquement correct. Je rencontre enfin confrères et consœurs. Nous atterrissons plus tard, un peu torchés, dans un bar undreground. Aucun nom sur la boutique. Endroit discret. Déco super jolie et drôle, très bonne musique et la cerise sur le gâteau : une voix qui m’interpelle « Hey Pierrick, how are you ? » C’est Graham, musicien-performer improbable, gentil comme tout, look de dandy - VRP-POP ( coup de bol pour moi qui ne connaissait a priori personne dans cette ville). Il tient le bar, l’animal, et il est content de me voir : « Drink what you want, it’s free for you. » Ambiance du lieu méga-sympathique. Du jamais vu. Ich liebe Beurline. n n n

«De l’Etincelle au Pixel» vue générale de l’exposition.

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expos Labyrinthiforme Œuvres abstraites, gravures anciennes et contemporaines, sculptures ou objets de mémoire, le Musée d’Art et d’Histoire de Cholet présente l’ensemble des acquisitions réalisées pour son compte depuis 1993. jusqu’au 30 décembre, musée d’art et d’histoire, Cholet

Steven Pippin Cet artiste britannique s’est intéressé aux radars qui jalonnent les routes françaises, aux éoliennes qui commencent à modifier le paysage et prétend avoir vu un OVNI.

jusqu’au 2 décembre, Domaine de Kerguéhennec, Bignan (56)

Ivan Grubanov Exposition personnelle d’Ivan Grubanov, un jeune artiste serbe. Dans le cadre de cette exposition est présentée une œuvre exceptionnelle composée de 170 dessins du procès de Slobodan Miloševic.

jusqu’au 30 décembre, Grand Café, Saint-Nazaire

Camille Bryen L’exposition Bryen et compagnie met en lumière les multiples collaborations de l’artiste avec des personnalités témoins et acteurs

de ses expériences artistiques et littéraires.

jusqu’au 7 janvier, Chapelle de l’Oratoire, Nantes

jusqu’au 30 novembre, Galerie et Puits de Lumière, Le Triangle, Rennes

Psycho Au travers de sculptures et installations, le spectateur explore les lieux et se crée sa propre histoire du château. L’artiste BenoîtMarie Moriceau intervient sur l’espace et l’architecture, perturbe la structure et donne un nouveau sens à cet espace.

constitués qui émergent de ces lavis ou de ces traits de crayons.

jusqu’au 27 janvier, musée des Beaux-arts, Angers

Roderick Buchanan La Criée expose un ensemble d’œuvres de Roderick Buchanan, issues du vivier artistique de la School of Art de Glasgow, sa ville natale. Dans son travail qui utilise photographie et vidéo, il pointe des frictions socia­les souvent conflictuelles au quotidien.

jusqu’au 26 janvier, Galerie 40mcube, Rennes

jusqu’au 4 février, Musée des Beaux-Arts, Nantes

Fragments et figures Damien Valero expérimente l’image numérique et le corps, des matériaux aussi divers que le plexiglas, l’acier ou le bois, pour créer des infractuosités hasardeuses comme des peaux altérées par le temps.

Pipedream La galerie Art & Essai et le Cloître de l’école des beaux-arts accueillent les œuvres d’Alexandre Perigot. Une exposition aux dimensions esthétique et politique décalées, où de drôles de machines mécaniques s’animent sur fond de géopolitique mondiale en crise.

Aléatoire Pour sa cinquième manifestation, le Garage présente les papiers découpés en 3D d’Anne-Marie Millet, ainsi qu’une yourte très spéciale réalisée par Monique Bretéché.

Laurent pariente Le métal incisé dessine un réseau de lignes courbes, des surfaces sur lesquelles la lumière évolue en fonction de l’éclairage et de la position du spectateur dans l’espace… Attention les yeux !

Francis Limérat Exposition de dessins et d’encres sur papier de l’artiste Francis Limérat. D’Hanoï au Vietnam en passant par le Cambodge, autant de paysages, de fragments graphiques re-

jusqu’au 9 décembre, La Criée, Rennes

jusqu’au 6 janvier, Atelier d’Estienne, Pont-Scorff (56)

jusqu’au 21 décembre, Galerie du Cloître et Galerie Art & Essai, Rennes

Ma musÉE L’artiste François Morellet s’installe dans le patio du Musée des beaux-arts et transpose en trois dimensions une peinture de la série des Lignes au hasard de 1975 (lire page 46).

jusqu’au 9 décembre, le Garage, Château-Gontier

François Perrodin Cet artiste plasticien développe un travail qui prolonge l’histoire de l’abstraction du XXe siècle et met en jeu la peinture dans sa relation à l’espace : l’espace de l’œuvre, l’espace de l’exposition et l’espace du spectateur.

jusqu’au 8 décembre, Galerie Oniris, Rennes

© ErWin Wurm

Erwin wurm Vroum Wurm ! Souvenez-vous : dans la biennale Estuaire l’été passé, il avait malicieusement ramolli un bateau posé sur l’écluse du canal de la Martinière. Erwin Wurm, artiste autrichien très attentif aux mutations métamorphiques des choses et des êtres, revient pour une ahurissante rétrospective en deux lieux, le hangar à bananes et le lieu unique. Voiture ou maison boursouflées jusqu’à l’éclatement, combi Volkswagen tordu comme une barre de chewing-gum, sculptures humaines incongrues et fugitives, vêtements-tableaux, l’esprit Wurm mêle dada et la

sculpture molle, Fluxus, l’art corporel engagé et le pop art. Depuis la fin des années 80, il pose dans ses travaux les questions plastiques du dehors et du dedans, de l’espace vide et du volume, de la stabilité et de l’instabilité. Son univers proliférant est représenté à Nantes par un corpus de près de 150 œuvres où l’humour incisif et très contagieux côtoie une très belle réflexion sur l’immatérialité, le vulnérable et l’éphémère. Une rétrospective incontournable. n EVA PROUTEAU n 16 décembre 2007-16 mars 2008, lieu unique et hangar à bananes



expos Fanny Alloing Pour cette installation intitulée À l’intérieur, l’artiste présente ses photos et moulages des corps de danseurs rencontrés la saison passée à Onyx.

jusqu’au 2 février, espace culturel Onyx, saint-herblain

XXIe ateliers internationaux Dans le cadre d’un partenariat avec le collectif HUB qui réunit des artistes, des musiciens et des plasticiens, Julien Quentel présente ses créations sonores.

jusqu’au 17 février, FRAC des Pays de la Loire, Carquefou

Reflets d’art L’occasion de découvrir ou redécouvrir les créations artistiques et les actions menées lors de la manifestation  Étangs d’art : de l’art sur des étangs  au pays de Brocéliande en juin dernier.

jusqu’au 31 janvier, archives départementales d’Ille-et-Vilaine, Rennes

Trois projets pour l’Artothèque d’Angers L’Artothèque fait appel à des architectes pour

imaginer un nouveau lieu d’exposition. Présentation des projets de Jean-Claude Pondevie, Paul Le Quernec et LLB architecture.

jusqu’au 6 janvier, maison de l’architecture, Angers

Décentralisation La galerie parisienne Chez Valentin s’expose à l’espace Mica. Fragments, énigmes, perforations, sophistications, féeries, chaque artiste, à sa façon, explore la question du paysage.

jusqu’au 26 janvier, Galerie Espace Mica, La Brosse, Saint-Grégoire (Rennes)

Marie-Jo Lafontaine Coup d’ouble pour la Ville d’Angers (lire ci-dessous) qui présente deux expositions de l’artiste flamande.

Du 17 novembre 2007 au 18 mai et du 15 décembre au 13 avril, Angers

Quentin Faucompré Le dessinateur nantais investit Rennes pour présenter un ensemble de sérigraphies intitulé Parade nuptiale.

Du 22 novembre au 24 décembre, Lendroit, Rennes

Projection d’art vidéo L’asso Fragments présente une soirée de projection d’art vidéo chinois entièrement inédite et s’associe pour cette rencontre avec le collectif berlinois Directors Lounge.

Le 23 novembre, Lieu Unique, Nantes

Global Life Japon(s) Des arts plastiques à l’architecture, en passant par des concerts, de la danse ou autres performances, pour sa première édition, Global Life présente une série d’œuvres qui dialoguent avec la société et la culture japonaise.

Du 24 novembre au 24 décembre, Life, Saint-Nazaire (44)

La mode fait son cinéma Trente robes et costumes portés par les plus grands noms du cinéma ainsi que quatre-vingts gouaches originales des plus grands créateurs d’hier et d’aujourd’hui s’exposent au grand jour. Sensibilité, rêve et glamour.

Du 1er décembre au 31 janvier, musée du textile, Cholet

Festival de BD de Nantes La deuxième édition du festival de bande-dessinée, organisée par l’association Taille-Crayon, se déroule à Nantes. De quoi ravir les bédéphiles en manque !

Les 8 et 9 décembre, salle de la Manu, boulevard de Stalingrad, Nantes

Erwin Wurm Absurde et étonnant, le travail de l’artiste défit les règles et les habitudes de la sculpture. Détournement d’objets du quotidien, vidéo, dessin, photographie, les œuvresobjets de Wurm auraientelles une âme ?

Du 16 décembre au 16 mars, Lieu Unique, Nantes

Christelle Familiari Originaire de Nantes et résidant à Paris, Christelle Familiari est une artiste qui questionne la relation intime qui se tisse dans la construction de soi et dans la relation à l’autre.

Du 11 janvier au 24 février, la Criée, Rennes

Marie-Jo Lafontaine source d’inspiration

Can you hear me, 2007, Light box, 2,23m, 1,83m, 0,16 cm, collection de l’artiste © Marie-Jo Lafontaine

Peinture, sculpture, photographie, vidéo, son… Marie-Jo Lafontaine se joue des médias et des supports comme des éléments – terre, eau, air, feu – que l’on retrouve dans son travail. De la Tate de Londres au Guggenheim de New York, en passant par le Centre Pompidou, l’artiste a vu son travail exposé dans les plus grands musées du monde. Et voilà qu’Angers fait coup double. Alors qu’une expo de Marie-Jo Lafontaine suffit à faire l’événement, la Ville en accueille deux ! À travers un ensemble d’œuvres (dont trois créations

originales), Come to me propose un parcours autour du monochrome. Dreams are free offre, quant à elle, une vision du monde actuel vu par l’artiste à travers la photo et la vidéo. Avec un appel à la contribution du public et, en point d’orgue, une installation, sculpturale et sonore, consacrée au Rire du monde comme ultime interpellation ou pied de nez. n Vincent Braud n Du 17 novembre au 18 mai, au musée Jean Lurçat de la tapisserie contemporaine et du 15 décembre au 13 avril, au musée des Beaux-arts, Angers


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spectacles Cafés philosophiques Face à la tenture de l’Apocalypse, historiens, philosophes, théologiens, journalistes et spécialistes de l’architecture sont invités à faire part de leurs impressions sur ce chef-d’œuvre unique de l’art médiéval. les 4 décembre, 5 février, 4 mars et 1er avril, Château, Angers

Al Bongo’Billy’Show Le One Man Band d’Arizona pose sa guitare et son baluchon sur le sol nantais. Un petit bœuf entre amis – très country-blues – en compagnie du DJ French Tourist… Yépa !

Le 22 novembre au Flesselles, le 23 au Cascabel, le 24 au bar du coin, les 29, 30 et 1er décembre au Violon dingue, Nantes. Les 6 et 7 décembre à la Bernique, Rennes. Le 8 décembre à la Barakasson,Rezé. Le 15 décembre au Pub St Sauveur, Dinan

Florian Mona Multi instrumentiste et seul en scène, Florian Mona développe un univers particulier. Des ballades inspirées d’images et des mélodies pleines de poésie. Le 22 novembre à L’UBU, et le 5 décembre au CRIJ Bretagne, Rennes

Effroyables jardins La Compagnie « les Matapeste » se déguise en clown

et captive son auditoire en mélangeant l’histoire dramatique de la guerre et des blagues de pitres au gros nez rouge.

Le 23 novembre, Théâtre de la Halle au Blé, La Flèche (72)

Le peuple de l’herbe feat Sir Jean & JC 001 + Doctor Flake DJ Pee et DJ Stani, un batteur Psychostick, un trompettiste N’Sang, le Peuple de l’herbe est une grande famille aux horizons divers et variés qui donne à sa musique des sonorités drum and bass, acid jazz, rock et hip hop. Le 23 novembre, le Chabada, Angers

Les Blaireaux Six voix, deux guitares, un piano, un trombone, un accordéon et une batterie, de l’humour et des saynètes satiriques… Tout ça, sur une seule et même scène !

Le 24 Novembre, L’Antipode, Rennes

Phobos Une création de Claude Brumachon pour 18 danseurs. Une pièce de corps à corps pour exorciser nos peurs ? Dans la lignée de Festin.

Les 21, 22, 23, 24, 25, 27, 28 et 29 novembre, Studio Jacques Garnier, Nantes

En attendant le songe À partir d’un texte du répertoire, le célèbre Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, Irina Brook imagine une fête pour baladins, burlesque et poétique. Une création qui renoue avec le goût de la fête.

danse tandis que Benat Achiary chante. Un duo intense et profond où se mêlent voix, musique, chant et danse contemporaine.

Gênes 01 Le récit-témoignage de Fausto Paravidino et la mise en scène épurée de Stanislas Nordey pour une pièce civique et politique aux allures de tribune, qui dénonce avec vigueur les événements en marge du G8 de Gênes.

Les 29 et 30 novembre, le Triangle, Plateau pour la danse, Rennes

Le 27 novembre, Théâtre de Verre, Châteaubriant. le 29 novembre, espace culturel Athanor, Guérande. le 1er décembre salle municipal du Canal, Pornic

Du 27 novembre au 1er décembre, Salle Guy Ropartz, TNB, Rennes

Faut pas payer 1970. L’Italie est en crise. Les femmes désespérées dévalisent les supermarchés et feignent des grossesses pour dissimuler les marchandises volées. Une pièce délirante et drôle signée par Dario Fo. Du 28 novembre au 8 décembre, Le Grand T, Nantes

Tant la cendre que la poussière Une femme marche le long du fleuve Adour et entame une discussion intime avec elle-même. Flora Théfaine

Les 28 et 29 novembre, Théâtre Universitaire, Nantes

Àbikù Virtuosité, danse, et poésie pour un spectacle acrobatique où deux voltigeurs s’amusent à jouer avec les lois de la pesanteur… Ô temps, suspends ton vol !

Marianne Faithfull Diva rock’n’roll des 60’s la charismatique Marianne Faithfull à la voix nicotine interprète plusieurs de ses tubes ainsi que de nouveaux morceaux inédits.

Le 29 novembre, Lieu Unique, Nantes

Week-end à réaction Au programme de ce week-end à réaction : Insert ou quand les mots racontent le retour au pays natal, Face au mur ou la douceur et la désinvolture de Martin Crimp pour dénoncer la violence, et Intimité, spectacle en devenir au cœur d’une famille entre fantasme et réalité. Les 29, 30 novembre et 1er décembre, le grand R, Théâtre, Fuzz’yon, Maison Gueffier, la Roche-sur-Yon

The do / DR

Transmusicales Sur tous les sons En décembre, Rennes monte le son. Depuis 1979, les Trans continuent de surprendre, de révéler et de séduire. Trois jours et trois nuits de musique. Dans une programmation foisonnante – 20 concerts pour le seul samedi 8 décembre au parc expo ! –, à noter quelques raretés : trois soirées très attendues avec Tunng, au terme d’une résidence à l’Aire libre, un numéro de French Cowboy, le jeudi soir, avec dans la foulée, The Do, un duo franco-

finlandais, des retrouvailles avec les Vedettes (les Katerine’s majorettes), le vendredi soir, et la découverte de deux (très) jeunes stars du rock new yorkais, les Tiny Masters of today. Quant au samedi soir, il s’annonce… animé avec les Foreign Beggars, Yuksek ou encore les Berlinois de Modeselektor. De quoi retourner le Parc expos jusqu’à l’aube. n vB n 6, 7 et 8 décembre, Parc des expos (et aussi ailleurs), rennes



spectacles Eric Prydz Tech House, Disco House, Dark Trance, amateur de musique électronique House, direction le LC Club où le DJ Eric Prydz pose ses valises à Nantes pour un soir.

Le 30 novembre, LC Club, Nantes

Road to Nowhere Les papy-chanteurs de cette compagnie – âgés de 71 à 93 ans – s’emparent de textes décapants de standard pop-rock, de Sinatra aux Clash, en passant par Bob Dylan et les Stones, mais aussi dansent et chantent sur du disco...

Le 30 novembre et les 1er et 2 décembre, théâtre 900 du Quai, Angers

Chant d’adieu, les mots pour le dire... Tokyo. Une jeune femme meurt. Ses proches doivent régler les derniers détails de la cérémonie funéraire. Les mots pour exprimer la douleur ne sont pas les mêmes, le rire, lui, reste universel.

Les 4 et 5 décembre, Le Fanal, Saint-Nazaire

Igishanga Créée aux Rencontres à la Cartoucherie de 2002, ce spectacle est pour la première fois proposé au public nantais. Le génocide rwandais de Jean Haztfeld

est matérialisé ici avec subtilité par Isabelle Lafon. Une œuvre troublante, poignante et émouvante.

Du 4 au 8 décembre, T.U, Nantes

La tercera Obra Grand’peur et misère du IIIème Reich de Brecht made in Chili. Le collectif Teatro La Maria donne à voir une œuvre radicalement engagée qui interroge la fascination du pouvoir et la capacité de la société chilienne à dépasser la barbarie de Pinochet. Les 4,5 et 6 décembre, Lieu Unique, Nantes

Répétition Hamlet Prix du Meilleur spectacle étranger 2006, Ensaio Hamlet fait honneur à l’œuvre de Shakespeare.

Le 4 et 5 décembre, théâtre 400 du Quai, Angers

The Coral Le groupe anglais propose un rock envoûtant tendance pop psychédélique style 60’s et un folk des plus chaleureux.

Le 5 décembre, le Chabada, Angers

Les bars en Trans 22 ans que les Trans ont leur festival off. Festival de découvertes dans 12 bars de la ville. On y croise des Bad lovers, on se fait du Minitel rose, on y cherche Fortune, on y bouffe du

Curry & Coco ou on y drague Amélie. Au choix. du 5 au 8 décembre, les bars en trans, Rennes

Terrain vague Un endroit de passage et de rencontres où Mourad Merzouki mêle le hip-hop au cirque. Neuf danseurs, comédiens et acrobates associent leurs énergies et leurs pratiques pour habiter ce terrain désolé de leur grâce poétique. Les 7 et 8 décembre, CNDC, théâtre 900 du Quai, Angers

Nguyên Lê Un hommage à l’art électrique du grand Jimi Hendrix, orchestré, ici, par le guitariste de jazz francovietnamien Nguyên Lê. Un concert jazz-fusion où se mêlent blues, rock, musique électroniques et musiques du monde.

Le 8 décembre, le VIP, Saint-Nazaire

The Vienna Vegetable Orchestra + Carton-Park À l’occasion des Transmusicales, L’Antipode propose au public un concertvégétalien et une soupe de légumes. Concombres, citrouilles et autres poireaux se transforment pour un soir en instrument de musique et offre, contre toute attente, un univers musical envoûtant et inexploré.

Le 8 décembre, L’Antipode, Rennes

Le bruit du monde m’est rentré dans l’oreille Changer les choses ! Telle est l’ambition de ces personnages féminins qui ne supportent plus l’hégémonie des hommes qui gouvernent le pays. Une pièce écrite par Elsa Solal, mise en scène par Philip Boulay.

Le 8 décembre, Festival Tissé Métisse, Nantes

Qui + Zone Libre Qui c’est ? Un trio composé du batteur et chanteur Paul Christensen, du guitariste Matt Cronk et du chanteur fou de feu Jesus Lizard. Un rock énergique qui réveille. Suivi de Zone libre, du punk style Naked City à l’atmosphère envoûtante.

Le 10 décembre, L’Olympic, Nantes

Toto le mômo Imaginé et interprété par David Ayala, cette pièce porte les stigmates du poète et écrivain français Antonin Artaud. Une œuvre magistralement interprétée, pleine de violence et de folie, qui redonne corps à la parole incandescente du « fou de Rodez ».

Du 11 au 21 décembre, La Chapelle, le Grand T, Nantes

© Guy delahaye

Des gens qui dansent Comme vous et moi L’exercice n’est pas nouveau. Il y a plus de 20 ans, Jean-Claude Galotta embarquait déjà dans une même aventure danseurs professionnels et amateurs. Confronter son écriture aux “vrais” gens, tout comme donner à voir une personne dans l’interprète, a toujours été au cœur de la démarche du chorégraphe. Des gens qui dansent est le 3e volet d’un triptyque commencé avec 99 duos et poursuivi avec Trois générations.

Concentré d’humanité, famille ou chœur de théâtre antique ? Jeunes ou moins jeunes, ils sont ces gens qui dansent. Sur scène, trois générations, d’hommes et de femmes, partageant un même espace et une même certitude : « Je danse donc je vis. ». Créée à Grenoble et saluée à Chaillot, la pièce donne envie d’entrer dans la danse. n vincent Braud n mercredi 9 janvier, le Grand T, Nantes


Pour vos

, l ë o N e d x u cadea ez du offr » t n a v i v e l c a «spect

Jacques Higelin mercredi 23 janvier 20h45

théâtre , musique , danse, jeune public... Le gardien / Robert Hirsch Irrésistible / Virginie Ledoyen et Arié Elmaleh Théâtre du Rictus Si tu mourais / Robin Renucci Manu Dibango Barbara Hendricks & Magnus Lindgren Quartet Terrain Vague /Cie Käfig Blanc / Isabelle Carré et Léa Drucker Fantaisie martienne /Hervé Suhubiette Le roi des Papas en conserve/ Vincent Malone Titoff Jacques Higelin Michèle NGuyen Confidences trop intimes / Christophe Malavoy Le Quatuor L’importance d’être Constant / Macha Méril, Frédéric Diefenthal, Lorànt Deutsch ...

billetterie, informations : 02 28 22 24 24

www.carquefou.fr


spectacles Cendres sur les mains Un pays dévasté par la guerre où deux fossoyeurs brûlent des cadavres. Une femme rescapée du bûcher revient d’entre les morts pour les hanter. Le 13 décembre, le kiosque, théâtre municipal, Mayenne

Hell La dernière création des chorégraphes Emio Greco et Pieter C. Scholten met en scène huit danseurs puissants, suggestifs et virtuoses. Un voyage fascinant vers l’au-delà.

Le 14 décembre, Le Grand T, Nantes

Le Comte Ory Angers Nantes Opéra accueille Le Comte Ory de Rossini, mis en scène par Frédéric Bélier-Garcia. Autour du thème de l’amour, de la séduction et du libertinage, ce vaudeville pétillant offre au public une œuvre généreuse et d’une beauté insolente.

Les 14, 16, 18, 19, 21 décembre, Théâtre Graslin, Nantes. les 28, 30, 31 décembre, le Grand théâtre, Angers

terrain vague Nouvelle création de la compagnie Kafig. Sur un même terrain de jeu, des artistes venus du théâtre, du cirque et du hip hop. Mourad Merzouki signe

une œuvre époustouflante de rythme et de virtuosité.

Le 15 décembre, théâtre de la fleuriaye, carquefou

Ponctuation, musique à tous les âges Le Quai accueil la compagnie belge Zonzo. Un festival musical pour enfants et parents où se mêlent concerts interactifs, théâtre musical, et de drôles d’instruments… Surprises garanties ! Le 16 décembre, le Quai, Angers

Sang et Or Un orchestre de cinq musiciens accompagne les treize acrobates et un percheron dans leurs numéros d’excellence. Un cirque en cavale et des spectateurs sous le charme.

Les 18, 20, 21, 22 et 23 décembre, arc/Onyx/La Carrière, à la Bégraisière, Saint-Herblain

Le Petit Bossu Les percussions de Strasbourg mettent en musique l’histoire du petit bossu. Des instruments de contes de fée, un acteur facétieux, des rebondissements et du rythme pour un spectacle musical surprenant. Les 21, 22, 23 décembre, théâtre 400 du Quai, Angers

Tok le p’tit cirque Humour, acrobatie, chant, musique et performances sous le chapiteau coloré du P’tit Cirk. Des numéros de

trapèze volant à couper le souffle. les 21, 22 et 23 décembre, le grand logis, Bruz

Il mundo della luna L’œuvre de Carlo Goldoni a inspiré le compositeur de talent, Joseph Haydn, qui signe ici un opéra étourdissant, drôle et cocasse. Pour terminer l’année dans le rire et…sur la lune !

Les 28, 29, 31 décembre et le 1er janvier, opéra de Rennes

Fées Dans le huis-clos d’une salle de bains, un jeune homme est hanté par deux créatures mystérieuses, mifées, mi-femmes-enfants, tour à tour affectueuses, moqueuses ou perverses, et riant ironiquement des maux de notre époque. Les 8, 9, 10, 11 Janvier, Lieu Unique, Nantes

Musique Française Sous la direction d’Alain Lombard, l’ONPL présente trois œuvres majeures de la musique française : Varèse, Debussy et Berlioz.

Les 9 et 10 janvier, Cité des Congrès, Nantes Les 11 et 13, Centre des congrès, angers

Oh les beaux jours Singulier monologue d’une femme qui s’enfonce dans un monticule de sable, avec son sac à main, son ombrelle et son revolver.

Du 10 au 18 janvier, Théâtre Universitaire, Nantes

L’Ouverture Mathilde Lechat crée L’Ou­ verture, un spectacle musical en compagnie d’un trio de musiciens improvisateurs. Un voyage poétique sous le signe de l’expérimentation et du plaisir partagé. Le 16 janvier, Théâtre municipal de Rezé, Rezé

Astrid Hadad Cette artiste mexicaine bouscule son public et fustige la société machiste. Reconnue dans le monde entier, elle a inventé le style Heavy Nopal, fusion de théâtre, arts plastiques, cabaret et art populaire.

16 et 17 janvier, Lieu Unique, Nantes

Othello Shakespeare mis en scène par Gilles Bouillon. Une pièce de théâtre tragique qui explore avec force la fascination pour le mal et sa puissance de séduction. Les 16, 17 et 18 janvier, NTA, théâtre 900 du Quai, Angers

Cristina Branco Entre modernité et tradition, Cristina revitalise le fado par l’authenticité de son interprétation. Un « live » emprunt de nostalgie et de mélancolie douce et amère. Le 22 janvier, Piano’cktail, Bouguenais (44)

Kemener/Ripoche Dialogues en duo Il y a quelques années que ce duo insolite et improbable – chanteur breton et violoncelliste classique – a fait ses gammes. La signature et le succès de deux albums (An Eur Glaz et An Dorn) ont incité Yann Fanch Kemener et Aldo Ripoche à poursuivre une démarche artistique originale et tout bonnement remarquable. Le chanteur continue infatigablement son travail de « passeur de mémoire » et compose des pièces profanes

et sacrées. La voix d’or de Kemener associée à celle, étrangement humaine, du violoncelle de Ripoche ou comment faire dialoguer l’oral et l’écrit, la liberté et la rigueur. Au printemps, le Théâtre de la Ville (à Paris) accueillait le désormais célèbre duo. Les deux complices sont de retour au pays. La fête avant les fêtes. n BL n 18 et 19 décembre, salle Guy Ropartz, rennes



angers Coco Kitsch de bon goût Ce petit bazar aux allures de cabinet de curiosité est rempli de petits trésors à offrir. L’influence vénitienne, années trente, séduira les amateurs d’accessoires ou d’objets déco très rococo. Des pièces uniques ou séries limitées de créateurs parisiens, sacs “les cakes de Bertrand”, bijoux Marian Godard … et autres raretés. n 30, rue Saint Julien

Le petit Julien Beer or not to be Dans leur resto cave à bières, Guillaume et Grazellia proposent de nous en dire plus sur cette boisson populaire que l’on croyait si bien connaître. L’influence belge est majeure et inspire les plats d’une cuisine traditionnelle détournée. La Piautre, la Duchesse de Bourgogne ou la Chouffe ne manquent pas de noblesse. n

L’arrosoir se mettre au vert Un petit brin de campagne en ville, c’est ce que Lucie et Marie tentent de distiller dans cette boutique aux vitrines insolites et à la déco chinée. Une adresse incontournable pour quiconque souhaite offrir des compositions originales, mais aussi quelques objets déco et autres parfums d’ambiances pour entretenir cet esprit champêtre. n

17, rue Valdemaine

21, rue Saint laud

Rincon Latino Con mucho gusto ! Ce restaurant très convivial met à l’honneur la cuisine latino-américaine avec des spécialités qui sans agresser le palais occidental nous font voyager à la découverte de nouvelles saveurs. Sopa verde con ceviche, lomo argentin ou tentación porteña s’accompagnent de soirées thématiques pour enrichir ces plaisirs partagés. n 5, rue des Deux Haies

L’heure anglaise décalage horaire Soizic, la nouvelle maîtresse de maison offre en toute simplicité un moment de détente et de dégustation dans ce salon de thé so british. Tea time dans un cadre très cottage pour apprécier les thés Mariage Frères accompagnés de mignardises. Repartez avec du thé, quelques gourmandises sélectionnées ou de la vaisselle. n 3, rue Montault

A FUNTANELLA

www.kostar.fr BAR•RESTAURANT•TERRASSE ÉPICERIE•SPÉCIALITÉS CORSES

2, PLACE DU PILORI-ANGERS

02 41 18 07 6 8

8 place Victor Vigan – 49000 Angers – 02 41 48 15 28 – www.lestudio49.com Ouvert de 23 h à 4h les vendredis, samedis, jeudis à thème et veilles de fête


angers

ROBERTA PRACCHIA Dolce Vita

TEXTE et photo christophe martin

Ses doudous sont à son image, pleine de douceur et de fantaisie. Ils incarnent ce goût du partage et nous poussent aussi à plus de frivolité. C’est à Angers, que cette jeune créatrice décide de poser ses valises après avoir quitté son Italie d’origine voilà plus de quatre ans maintenant, un choix hasardeux, mais déterminant. Elle avoue trouver plus de légèreté ici, la France lui paraissant plus paisible et moins insubordonnée, quoiqu’un peu revêche. Une couleur qui lui convient malgré tout. n Nourrie par l’esprit des squats artistiques milanais, lieux de création où se rencontrent musique, peinture, littérature et cinéma, elle trouve sous d’autres formes cet esprit collectif au sein d’une nouvelle tribu d’artistes angevins. Elle développe alors un nouveau langage artistique à travers différents supports. Les objets qu’elle fabrique son un moyen de dialoguer avec l’autre, elle abandonne la décoration d’intérieur au profit de la scénographie plus ouverte vers l’extérieur, se colle aussi à l’illustration et au graphisme, elle signe notamment l’affiche de « Bazar Divers » et la nouvelle pochette des ZENZILE, une histoire de famille nous raconte-t-elle. n Roberta est sensible à l’humain, à tout ce qui vient de la rue, à la culture populaire, l’Art Brut, c’est dans ce sens qu’elle collecte des objets chargés de mémoire pour ensuite les détourner, réinventer leur fonction, leur histoire ou tout simplement nous faire rêver. Ses objets ne sont voués à aucune fonction particulière et préfèrent trouver une place plus ludique dans le cadre d’expositions ou de festivals. Sans orgueil, Roberta nous ouvre les portes de son univers et nous invite naturellement au partage.  n

Ses créations

où ?

Les Doudous toujours disponibles chez Little Cocoon à Angers.

BAZAR DIVERS du 5 au 24 décembre

Les tables à actionner et les canapés peluches du projet Motus en collaboration avec Bertrand Thibault. Projet Poursuivre le projet Motus en fabriquant un manège.

On a pu voir certains objets exposés au restaurant la Guillemette cet été, au Quai pour la journée du développement durable le 14 octobre dernier, aux Accroche-Cœurs ou encore dans le cadre du festival CHAP’PAYS à Brion, initié conjointement par l’association du festival d’Anjou et la Fada Family (les Farfadas).

2008

kostar 8 à partir du 22 janvier

www.kostar.fr


nantes Maison Baron-Lefèvre Le chant de Mars Dans un ancien entrepôt du Champ de Mars, la “maison” conjugue qualité et convivialité. Foie gras maison au torchon, soupe de potiron, pavé de bar au beurre de champignon, gratin de homard… la carte chante au fil des saisons. Et JeanCharles Baron, ajoute une sélection de produits de qualité à emporter. n 33 rue de Rieux

Téo Table avec vue Largement ouvert sur le quai des Antilles, dans un décor design et sobre, la table respire le large. Une carte qui croise habilement produits de qualité et saveurs subtiles, une cave qui associe vins d’ici et d’ailleurs : passeport pour un voyage qui vous fait retrouver… la banane ! n 21 quai des Antilles

5e avenue Coin salon On n’y passe pas. On s’y installe. L’entrée, digne d’un studio, donnerait envie d’y faire son cinéma. On peut venir s’y faire un look de star dans une ambiance cosy. Un salon, un vrai, avec des accrochages artistiques. Ici, on ne coupe pas les cheveux en quatre, on se fait beau tout simplement. n 2 place de la Petite Hollande

GILLES Vially Passage obligé Dans l’élégante boutique, discrètement ouverte sur le passage Pommeraye, Gilles Vially s’est amusé à décliner les nuances d’une planète verte. À l’affût des dernières tendances, il propose des vases, vasques et fontaines aux cotés de délicates orchidées ou de somptueuses plantes tropicales. n Passage pommeraye

la porte 10 Dix sur dix Cette boutique à la ligne contemporaine propose un large choix de prêt-à-porter et accessoires. De Chipie à I.Code en passant par Fracomina, Harris Wilson, Georges Gina&Lucy ou So Shine, une sélection de dix marques « tendances » qui fera le bonheur des femmes. Dix bonnes raisons de pousser la porte ! 10, rue Rubens

26 bd Prairie au Duc, Nantes 02 40 35 18 10


nantes

Un péché mignon La tarte au citron, c’est sa madeleine à lui lorsqu’il veut se faire plaisir. Un passe-temps La lecture (la presse et les livres d’Histoire) et… la moto : deux moyens d’évasion. Une adresse Une boutique qui s’appelle La boutique tout simplement, sur l’Île de Ré. On y restaure et on y recycle toutes sortes de mobilier.

Vincent Guerlais Chocolat show ! Texte / VINCENT BRAUD

PHOTO / PATRICK THIBAULT

11 rue Franklin. La seule évocation de l’adresse suffit à faire saliver. C’est là que s’est installé Vincent Guerlais, il y a une dizaine d’années. intarissable. n « Ce qui m’intéresse dans ce métier, c’est son approche artistique… » Alors, avec lui, le dessert peut se faire “haute couture”. Et le chocolat se frotter, le temps d’un dîner à l’Atlantide, à des saveurs inattendues. « Ce qui est formidable, c’est que ce travail est sans limite… » Son truc, c’est la recherche d’associations inédites qui l’amène à proposer, par exemple, un macaron au vinaigre balsamique. Dans son tout nouveau labo – à La Chapelle-sur-Erdre – il imagine de subtils cocktails où le sésame torréfié rejoint le praliné, où un subtil mélange de figues (sèches et fraîches) s’acoquine avec une ganache… n Aujourd’hui, le chocolat, comme les desserts, se déclinent selon les saisons. À l’instar de quelques grands, Vincent Guerlais a créé ses propres collections. Histoire de faire partager sa gourmandise et son talent. Maître chocolatier ? Mieux. Agitateur de papilles. n VINCENT GUERLAIS, 11 rue Franklin, NanteS 4 RUE DE LORRAINE, LA CHAPELLE-SUR-ERDRE

Laurence Déjeuner Dégustation de thés Spécialités végétariennes Produits issus de l’agriculture biologique

02 51 82 67 34 1 & 3 rue Lekain 44000 Nantes

peinture : Philippe Béranger

Vincent Guerlais l’avoue volontiers : il est gourmand. Un péché mignon qui lui a valu, “très jeune”, de s’intéresser à la pâtisserie et au chocolat. Pourtant, Vincent Guerlais n’est pas “fils de…” Cette passion, c’est quelque chose de très personnel. « J’avais 12-13 ans, je faisais des gâteaux à la maison. Simplement pour faire plaisir… » Quelques années plus tard, et après un brevet de maîtrise obtenu à Angers, le voilà qui ouvre boutique rue Franklin. n Le jeune chocolatier – qui ne manque ni d’idées ni de culot – labellise l’une de ses créations : le “gerlingot”. « Il y avait le berlingot de mon enfance. J’en ai repris la forme, les couleurs… et j’ai inventé un chocolat qui peut se transporter facilement et qu’on apprécie aussi comme un clin d’œîl…» Gonflé, mais bien vu. Fini en effet le temps en effet où le chocolat se résumait à trois couleurs de base : noir, blanc et au lait. De l’origine des fèves de cacao au choix des producteurs en passant par la ganache au beurre salé aux noix de pécan caramélisées, Vincent Guerlais serait


RENNES LA COUR DES MIRACLES bar à la page Un bar et une librairie, un lieu de vie qui mêle la fête et la culture. Au menu, rencontres avec des auteurs, dédicaces, apéro poésie, « speed booking »… petite restauration et boissons provenant du commerce équitable. À découvrir, dans la petite salle des « Enfers », les livres « interdits » ou sulfureux.n 18 rue de Penhouet

EXPOSITO Coupe à cœur Relooking complet par PHENOME architecture pour ce salon de coiffure qui reçoit maintenant dans un décor high tech : le plafond change de couleur grâce à des jeux de lumières, des petits écrans sont incrustés dans les miroirs… Carole et ses 7 coiffeurs y appliquent toujours les mêmes techniques anglo saxonnes de coupe. n

14 rue Saint-Hélier

coiffeur, 23 rue de Penhouet

CREDIT PHOTO SANDRINE TARDIF

SHAMROCK IRISH PUB c’est pas pour les lutins Un peu en dehors de l’agitation du centre, ce bar irlandais programme des concerts de musique celtique, rock ou country. Avec la déco et le look du patron, on se croit au cœur de Dublin ! Cocktails inédits à base de bière, irlandaise évidemment, comme le Cork ou le bien nommé «Ramasse-moi». n

MIZUNA soleil levant Ouvert en avril, ce restaurant japonais offre des spécialités de tradition familiale comme des potées à base de porc ou de poissons, des sushi et maki, mais aussi des plats inspirés de la cuisine occidentale. Miho, jeune japonaise de 31 ans, concocte ces merveilles avec le désir de faire voyager en restant authentique. n 3 rue d’Argentré

GARANCE Goût et couleurs Une boutique de déco qui fait dans le contemporain chaleureux. Meubles, luminaires, rideaux mais aussi la fameuse peinture murale Farrow&Ball, dans des couleurs chaudes et naturelles. Laurence ne vend que ce qu’elle aime : vaisselle Astier de Vilatte, lampes en bois flotté Bleu Nature, pièces Vox Populi, à prix doux. n 3 rue de Montfort

myspace.com/chantier_rennes Lieu de vie musicale, expos, contest video-audio, émission de radio en direct, slam, accès wifi.

petite restauration le midi ouvert de 11h30 à 1 h sauf le dimanche. 18, carrefour Jouault bas de la Place des Lices - Rennes Tél. 02 99 31 58 18

www.kostar.fr


RENNES

Son chocolat préféré le chocolat noir à la ganache framboise Ce qu’elle conseille aux indécis la dernière création La création qu’elle trouve la plus incongrue le kamasutra en chocolat façon bas relief

Céline Duval

Histoire de cabosse et de Carabosse Texte ET PHOTO / ISABELLE LEMIÈRE

Non, Céline n’est pas tombée dans la grande marmite de chocolat quand elle était petite ! Mais maintenant qu’elle tourne autour, ce sera difficile de l’en éloigner. C’est dans la caboisse que se cachent les fèves de cacao. Et c’est à l’enseigne de la fée Carabosse qu’elle s’est installée. Arrivée un peu par hasard, il y a un an, au poste de responsable du magasin, Céline y a tout appris ce qu’elle sait aujourd’hui du chocolat. n Et quand on sait que la jeune femme vient de l’imprimerie, on imagine assez bien qu’elle a eu fort à faire. Curieuse de tout, elle s’est vite passionnée pour le chocolat. Elle avoue se laisser tenter tous les jours par ces gourmandises et reconnaît même éprouver un « manque » quand elle n’en mange pas ! « Et finalement, c’est important de savoir ce que l’on vend au client ! » dit-elle dans un sourire. C’est sûr ! Il suffit de rentrer dans la boutique, de sentir cette merveilleuse odeur, pour se laisser tenter. Devant la belle vitrine, décorée par Céline, les passants poussent souvent la porte. « Ca me fait plaisir quand des gens entrent dans le magasin, regardent les étagères et repartent… même s’ils n’achètent pas ! Cela reste

un produit de luxe. Bien souvent, ils reviennent. C’est vraiment un produit agréable à vendre ! » savoure t-elle. n Maintenant Céline, en étroite collaboration avec son patron, Laurent, participe au choix et à l’organisation des créations proposées par quelques artisans chocolatiers, fournisseurs de la boutique depuis sa création il y a huit ans. C’est un véritable travail d’équipe où tout le monde se connaît et agit en osmose à raison d’un thème par mois. Il y a, bien sûr, les incontournables comme la cabosse (fruit du cacaoyer) tout chocolat, garnie de chocolats fins ou croquants, qui a ses adeptes. n Céline, qui attend Noël avec impatience, dit avoir trouvé le travail qu’elle rêvait d’avoir et se sent, dans la boutique, comme une écorce d’orange dans le chocolat. Et cette fée en a plein la cabosse… n La Fée Cabosse, 2 rue Poulain Duparc à Rennes et 19 Grande Rue à Dinan

Toutes vos sorties ciné , scènes, expos, loisirs… à Nantes et Rennes


JEAN-jacques rousseau

trésorier, amicale rétro peugeot atlantique SAINT-PHILBERT-DE-GRAND-LIEU (44)

PHOTO

PATRICIA BASSEN / WWW.PATRICIABASSEN.COM




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