SAISON 04 NUMÉRO 20 a v ri l / mai 2 0 1 0
FESTIVAL DU QUAI
© Solange Abaziou, Marion Guillemet, Wilfried Thierry | Le Quai | licences entrepreneur de spectacle : 1.1000219 – 2.1000216 – 3.1000218 | code APE 9001Z
5 jours d’effervescence créatrice, hors du quotidien, ouverts sur le monde L’occasion de célébrer les arts vivants avec le Théâtre Dromesko, Hervé Guilloteau et le Collectif Grosse Théâtre, Faustin Linyekula, Christian Rizzo et Caty Olive, L’Interlude – Théâtre Oratorio, Patrick Robine, Cecilia Bengolea et François Chaignaud, le Chœur d’Angers Nantes Opéra, la Compagnie Garin Trousseboeuf, Philippe Ménard, Pierrick Sorin, Katia Guerreiro et l’Ensemble de Basse Normandie.
ANGERS | 11 - 16 MAI10 renseignements, réservations | cale de la Savatte | du mardi au samedi 13:00 à 19:00
02 41 22 20 20 | www.lequai-angers.eu | www.lequai.tv
LOUISE BOURGOIN lundi 22 février à 17h45
Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec (actuellement en salles) Sweet Valentine (le 2 juin)
Dernier coup de gueule ? Sur la misogynie.
Dernière résolution ? Revoir Le Dernier pour la route.
Dernier texto reçu ?
L’Autre monde (le 14 juillet)
« Ce n’est pas la dernière fois, j’espère ? »
Dernier cri ? Dernière séance ?
Un iPhone 3GS blanc.
Dernière de la classe ? Non, pas du tout !
Un baiser, s’il vous plaît !
Dernier empereur, Dernière tentation du Christ, Dernier métro ?
Dernière blague ?
Dernier métro.
Impossible de m’en souvenir.
Dernière folie ? Dernier coup de cœur ?
Dernières vacances ?
Avoir acheté un appartement.
Dernier mot ?
À Noël, sur l’Île de Gorée.
Bonjour !
Blanche Neige d’Angelin Preljocaj.
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On commence par le dernier n Louise Bourgoin / P3 Kostar du mois n Cœur de pirate / P8 Les objets du désir n / P10 Shopping n À l’œil / P12 Buzz éclair n Pop’n foot / P14 Chef oui chef n Gérard Bossé / P16 Archi n Berranger et Vincent / P18 Portefeuille MODE n Aviator par Gildas Raffenel / P20 Sur son 31 n P31 TêteS de série n Ma chérie / P32 Sharon Eastwood / P34 Miguel Constantino / P36 photo légende n Cédric Tanguy / P38 Design n Patrick Jouin / P40 Dossier n La culture se met à table / P46 entretiens n François Delarozière / P50 Mrzyk & Moriceau / P54 Portefeuille n Nécessaires accessoires par Evor / P58 une ville ailleurs n Ilulissat par Pierre de Vallombreuse / P64 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P68 Guide Kostar n P71 Expos, spectacles, soirées, festivals… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin. BD n Les dessous de Kostar par Leslie Plée / P82 Illustration
Mathilde Aubier pour kostar / www.mathildeaubier.com
la couv KOSTAR # 20 signée...
Claire Soubrier
Photographe plasticienne. n Claire Soubrier est née en 1982 à Paris, elle vit et travaille à Bordeaux. n Diplômée des beaux arts de Nantes en 2007, elle continue son cursus à l’ECAL en Suisse jusqu’en 2008. Ses photos, ses vidéos, sont avant tout des dispositifs destinés à transformer, à sculpter l’image ou le corps de ceux qui veulent bien se prêter au jeux du « modèle ». Pour elle, « le portrait est un danseur qu’il faut chorégraphier ». n Actu : Photo de la com’ de l’événement La Part Des Anges, pour le centre chorégraphique du Cuvier à Bordeaux. n NUMÉRO 20 SAISON 04 0 a v ri l / mai 2 0 1
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http://www.clairesoubrier.com/
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Illustration 100% papier THOMAS HAIR pour kostar / www.myspace.com/karmasupra
GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n Mathilde Aubier, Evor, Thomas Hair, Mrzyk & Moriceau, Leslie Plée, Cédric Tanguy. KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros
Stylistes n Florian Hody, Aurélie Provost, Gildas Raffenel.
Directeur de la publication n Patrick Thibault coordination rédaction n Arnaud Bénureau Graphisme et maquette n Damien Chauveau.
modèles n Méa et Julien.
Développement n Julien Coudreuse, Patrick Thibault. Publicité pub@kostar.fr DIFFUSION n Germain Braud. secrétaire de rédaction n Cécile You Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro. Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Christophe Cesbron, Maëliss Coudray, Julien Coudreuse, Antonin Druart, Reynald Ferri, Marie Groneau, Maëlle Le Corre, Christophe Martin, Pierrick Sorin, David Thomas, Pierre de Vallombreuse. Photographes n Giacomo Bretzel, Stéphane Chalmeau, Evor, Tangui Jossic, Tangi Le Bigot, Christophe Martin, Philippe Millet, Karine Pain, Yann Peucat, Gildas Radffenel, Pierrick Sorin, Claire Soubrier, Cédric Tanguy, Pierre de Vallombreuse.
Partenaires Stylisme n Transfert Man & Woman, Crazy Republic, Scott, Select Shop, La Superette, Savinel Outrance & Authentique Taillandier, A vue d’œil, Scribe optique. Remerciements n Anne-Claude, Delta Yankee Aeroport Rennes, Tangi Le Bigot, Anthony Cailleau, Hugues, Jéjé, Kleber, Ludo de Urban expression, Oona, Sharone, Laura Veron, tous nos annonceurs. n Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2010 n
www.kostar.fr
www.myspace.com/kostar_graphik Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 4 rue Vauban, 44000 Nantes n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764 Kostar # 21 (été 2010) sortira le 15 juin
Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein des rubriques « Sur son 31 » et/ou « Homonyme », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.myspace.com/kostar_graphik ». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée. PA G E 0
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CŒUR DE PIRATE
« Quand, c’est tendance, je porte ! » interview / Julien Coudreuse
Photo Yann Peucat pour Kostar
Êtes-vous dingue de mode ? n Forcément, je suis une fille ! Et la mode permet de marquer son appartenance, d’être identifié. Votre look a-t-il beaucoup évolué avec les années? n Je suis passée par pas mal de choses... J’ai eu une période punk. Ensuite, j’ai fait un peu n’importe quoi, puis je suis tombée dans le rock. À un autre moment, je suis devenue grunge. Je portais des chemises à carreaux et j’avais les cheveux complètement sales. J’ai eu ensuite une période emo. Après quoi, je suis redevenue normale ! Ces changements de style correspondaient à ce que j’écoutais et me donnaient ce sentiment d’appartenance. Car souvent, je faisais tout ça pour impressionner des gens. Et aujourd’hui… n J’ai un style plus commun, qui varie avec les saisons. Je regarde beaucoup ce qui se passe. Et quand c’est tendance, je porte ! Même si certaines choses détonnent chez moi, comme les tatouages. À ce propos, regrettez-vous certains de vos tatouages ? n Non. Ils font partie de moi, de ma personnalité. Je continue d’ailleurs d’en faire. Je ne regretterai jamais quelque chose qui m’a rendue heureuse quand j’étais plus jeune. Y a-t-il une mode québécoise qui ne passerait pas en France ? n Les bottes Sorel ! Des grosses bottes que nous portons l’hiver, quand il y a trente centimètres de neige. Si je portais ça en France, les gens me trouveraient bizarre.
Avec Fabrice de Naïve New Beaters, vous êtes de la campagne de pub pour la marque The Kooples… n Une amie à moi y travaille comme attachée de presse. Quand nous avons commencé à sortir ensemble avec Fabrice, elle m’a sollicitée pour participer à cette campagne. Ça ne faisait vraiment pas longtemps que nous étions ensemble. C’était donc un peu bizarre. Mais finalement, je suis contente de l’avoir fait. Vous avez enregistré un titre avec Julien Doré, une autre victime de la mode… n Julien a une personnalité forte. Ce qu’il dégage, ce qu’il fait, s’en ressent. Il est très à l’aise. Mais je ne le connais pas beaucoup. J’avais enregistré un duo au Québec, que je voulais refaire avec un chanteur français. Son nom est ressorti, et j’ai accepté car il représentait bien le personnage que je voulais qu’il joue dans la chanson. Un de ses gros atouts, c’est qu’il peut se plier à plein de choses. Il est assez caméléon. Il écrit de super chansons, mais c’est un super interprète avant tout. À l’image de qui souhaiteriez-vous vieillir ? n Françoise Hardy ! Vraiment. J’adore ce qu’elle fait. Comme Vanessa Paradis d’ailleurs ! Son évolution est exemplaire. J’aimerais suivre le même type de chemin, rester fidèle à ce que je suis.
À quel âge est-il sage de ne plus changer de mec comme de chemise ? n Il n’y a pas d’âge. Je suis très one way. J’aime bien rester avec les gens longtemps. Quand je m’engage, je ne fais pas semblant. PA G E 0
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Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Non. J’ai des opinions très fortes. Je ne change pas d’avis sur un coup de tête. Au fait, où est passé votre accent ? n Mais je sors avec un Français ! n Le 22 mai, Art Rock, Saint-Brieuc. Le 30 mai, Papillons de nuit, Saint-Laurent-de-cuves
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Le Temps des Cerises & Japan Rags Après un premier essai réussi en 2009, Le Temps des Cerises et Japan Rags renouvellent l’expérience et adoptent leur philosophie sur une ligne de quatre modèles de casques de moto pour 2010. Une gamme développée avec Ed Guard, spécialiste du secteur de la moto. n Prix de vente conseillé : 149€ www.letempsdescerisesjeans.com
JaegerLecoultre / Memovox La grand
e Maison de la Vallée de Jo ux a attendu la fin de la première décennie du XXIe siècle pour rééditer l’une de ses réalisations les plus embléma tiques dans une int erprétation contempora ine : la Memovox. n
vinyl bag Pistols et le Save thd e save the Queen” des Sex
Après le “Go créateur écolos, Urban Factory, “Save the Planet” des de l’informatinde mo le r pou ce dan d’accessoires ten oche le vinyle avec cette sac que, a décidé de sauver vintage en cuir blanc. n
www.jaeger-l
ecoultre.com
9€. lic conseillé : 49, Prix pub -factory.com ban .ur www
Sigg / Édition limitée Vivienne Westwood
Sigg, créateur suisse de la bouteille en aluminium réutilisable et exposé au MoMA de New York, s’est associé à Vivienne Westwood pour sensibiliser le public au gaspillage et au tort causé à l’environnement par l’achat et l’utilisation du plastique. Trois bouteilles seront disponibles, en édition limitée, au cours de cette année. n Prix de vente conseillé : 19,5€ www.sigg.com
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p e t i t s a l o n d es créateurs _24 r ue de strasbourg _Na ntes 1 MARNI _MA 631S / 2 MODERN EARTH _ M E ME / 3 MARNI _M A098S / scribe optiqu e _9 r ue scribe + 14 r ue boileau _na ntes 4 c h r o me hearts _the beast ii / 5 paul s mith _ps-394 / 6 ic berlin _jere my frere / À v u e d’œil _1 r ue de la fosse _ n antes 7 BO Z _ new age / 8 JF REY _san dro / 9 T H IERRY LASRY x LIQUID ARC H ITECTURE x THO MAS LELU _PI NK / 10 THIERRY LASRY _POR NY
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Prochains rendez-vous
ORCHESTRE DE BRETAGNE RENS. 02 99 275 275 / WWW.ORCHESTRE-DE-BRETAGNE.COM
LE CLAVIER BIEN PARTAGÉ CARTE BLANCHE AU JAZZMAN YARON HERMAN ET À BERTRAND CHAMAYOU
> mar. 6 avril. 20h [concert complet] Rennes / TNB
COPRODUCTION TNB / ORCHESTRE DE BRETAGNE
GRANDS CLASSIQUES FAURÉ / TCHAÏKOVSKY
FRENCH CONNEXION BRAHMS / FAURÉ
Rennes / TNB
Rennes / Église Saint-Germain
MUSIQUE DE CHAMBRE MOZART / BRAHMS
CONCERT ANNIVERSAIRE BERLIOZ / DEBUSSY
> jeu. 8 avril. 20h > ven. 9 avril. 20h
> jeu. 6 mai. 20h
Rennes / Église Saint-Germain
> jeu. 20 mai. 20h > ven. 21 mai. 20h
> lun. 7 juin. 20h > mar. 8 juin. 20h Rennes / TNB
CRÉATION MATHIEU DESAILLY - LE JARDIN GRAPHIQUE / PRISE DE VUE NICOLAS JOUBARD / LICENCE SPECTACLE 2 102 625 2
Kostar printemps:ODB
photo / DR
Au prem ier rang, de gauche à droite : Bik ini machine au second rang, de gauche à droite : le stade re nnais
POP’N FOOT
Après une carrière aux Girondins de Bordeaux, au Werder de Brème et aussi en Bleu, le milieu offensif Johann Micoud est aujourd’hui patron d’un label. Son actu ? Une compilation où il est bien évidemment question de pop et de foot et dans laquelle on retrouve Miossec, Mickey 3D ou encore les Rennais de Bikini Machine. Quelle musique écoutes-tu ? n Je suis fan de Francis Cabrel. J’ai tous ses albums. J’aime les chanteurs qui ont une forte personnalité. Comme Miossec. Les hymnes des clubs en France, ce n’est quand même pas trop ça… n Vous avez quoi vous à Nantes ? Une chanson un peu bretonnante… n Je vois. À Cannes, c’était Les Trompettes d’Aïda. C’était assez drôle ! Après, à Marseille, ils ont Jump de Van Halen. La chanson donne un frisson supplémentaire lorsque tu entres sur le terrain. PA G E 0 1 4
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Aujourd’hui, que penses-tu du I Will Survive de la Coupe du Monde 1998 ? n Je ne peux plus l’entendre. Dès qu’elle passe à la radio, je zappe. En tous les cas, je n’aurais pas choisi cette chanson. Justement, en club, vous aviez une chanson que vous passiez dans le vestiaire ? n Lorsque je jouais à Bordeaux, Souleymane Diawara passait Le Petit bonhomme en mousse. Ça nous donnait le sourire ! La chanson nous avait suivis toute la saison. n Pop’n Foot (Virage Tracks / Platinum Records). Disponible dès le 10 mai.
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F e s t i v a l
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SAMEDI
8 MAI
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m u s i q u e s
t s i g a n e s
20h30 THV, SAINT-BARTHÉLEMY D’ANJOU
CONCERT : COSTEL NITESCU Quartet 1ère partie : VINTA SINTE
11 MAI
20h30 ESPACE GALILÉE, SAINT-JEAN-DE-LINIÈRES
CONCERT : « Django 1910… NUIT du 100ème ANNIVERSAIRE »
+Concerts plein-air, cafés-concerts...entrée libre.
Avec DAVID REINHARDT, LEVIS ADEL-REINHARDT NOÉ REINHARDT, SAMY DAUSSAT, MATCHO WINTERSTEIN MUNDINE ET ROCKY GARCIA, BÉRO LANDAUER, SWAN BERGER, FRED DE CHARCO
MERCREDI
12 MAI
20h30 LE CHABADA, ANGERS
CONCERT : FAPY LAFERTIN – LOLLO MEIER Quartet 1ère partie : ESMERALD’JAZZ : « Hommage à FRANCIS ALFRED MOERMAN »
«after Club» : ROCKY GRESSET – NOÉ REINHARDT Duo
7 au 12 mai 2010
ANGERS / ST-BARTHÉLEMY D’ANJOU / ST-JEAN-DE-LINIÈRES BOUCHEMAINE / VILLEVÊQUE
Accueil des Gens du Voyage
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Peinture baigneuses librement inspirée d’une peinture de Django REINHARDT / Photo musiciens : photothèque des “Perrins”
MARDI
GÉRARD BOSSÉ Interview & photos / Christophe Martin
Le chef a quitté l’île de Béhuard et l’ombre des Tonnelles pour venir s’installer en plein cœur d’Angers et tenter de redéfinir la cuisine du Maine-et-Loire. Le décor a changé. La cuisine et l’inspiration ont-elles également pris le large ? n Ma cuisine est moins empreinte des contraintes et exigences liées à la Loire. C’est très surprenant de voir qu’ici, les gens accordent peu d’intérêt à leur fleuve et à leurs vins. Je reste cependant attaché au produit et je continue de faire ce que j’aime. Retrouver une étoile change-t-il votre démarche ? n Nous n’avions jamais dit que nous ne voulions plus d’étoile. Ça reste une belle reconnaissance. Je suis assez bagarreur ! Je me suis battu et j’ai gagné ! PA G E 0 1 6
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Votre cuisine manifeste une réelle sérénité… n On me reproche parfois de faire une cuisine simple. Je dis plutôt que je fais une cuisine sans complication. L’essentiel du goût, c’est l’immédiateté ! Et la cuisine moléculaire ? n C’est en train de se dégonfler tranquillement. Mais heureusement qu’il y a toujours eu des cuisiniers pour secouer le cocotier ! Pour ma part, en 2010, je préfère chercher à redéfinir la cuisine du Maine-et-Loire ! n Une île, 9 rue Max richard, Angers. www.une-ile.fr
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Un vin Un Anjou Blanc de chez Richard Leroy
un menu Quelques « amuses bouches » annonciateurs Une fringante « Anguille de Loire rôtie » Un vigoureux « Pigeonneau aux épices douces » Une renversante « Tarte Tatin ».
D E S T I N AT I O N C H O L E T ulture
Après-midi c
ing atinée shopp
M
MARQUES AVENUE Grandes marques, grandes démarques toute l’année. Café Coton, IKKS, Lagostina, Levi’s, Princesse Tam-Tam... Marques Avenue Junior : Catimini, Chipie, Floriane, IKKS, Kenzo, Kickers, Petit Bateau...
La Séguinière LES ARCADES ROUGÉ Habillement, restauration, cinéma multiplexe, tout un nouveau quartier commercial dans l’hyper-centre.
22>25 AVRIL 2010 14h30 / 18h Renseignements / Réservations : Théâtre Interlude / 02 72 77 24 24 9 rue de St Melaine - CHOLET
Benetton, H&M, La Grande Récré, New Yorker, Sephora...
Cholet / centre-ville L’AUTRE FAUBOURG Un shopping park à ciel ouvert, nouvelle génération de centres commerciaux. Une référence en termes d’accessibilité. Décathlon, Cultura, Celio, Hémisphère Sud, Maxi Toys, Notting Hill, Tati...
Cholet / L’Ecuyère
Soirées concerts
ANGERS
23 AVRIL JARDIN DE VERRE > 21h L’instant par LINA > 22h30 Oui need songs (chanson/rock) 23 AVRIL BAR’OUF > 21h Street Chaman > Candy Cash (trip hop/rock) 24 AVRIL JARDIN DE VERRE > 21h L’instant par LINA > 22h30 Karim Ammour (electro-song/nomades)
A87
NANTES
N249
CHOLET A87 LA ROCHE-SUR-YON
ville-cholet.fr
HOUSE TO CATCH THE TREE Nantes (44)
Berranger & Vincent Architectes photo / stéphane Chalmeau
En plein Nantes, House to catch the tree, projet architectural de Berranger & Vincent, s’inscrit plus que jamais dans son contexte naturel : conçue sur un terrain modeste et pentu, la maison compose avec la présence d’un vieux marronnier, classé et protégé. Adossée au grand arbre qui la protège des caprices des saisons, la maison est faite de tôle blanche, un matériau comme une marque de fabrique pour les jeunes architectes. n Quand ils se lancent dans l’architecture en 1993, Jérôme Berranger et Stéphanie Vincent aspirent à réaliser des « choses étonnantes ». En 2000, étudiants à l’ENSAB (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Bretagne), les deux complices se rapprochent lors d’un stage à Varsovie. À leur retour, ils créent leur agence Berranger & Vincent architectes. Les commandes affluent, et ils obtiennent le prix de la Première Œuvre Le Moniteur en 2004. n « Plus d’espace, plus de lumière, plus de relation au paysage, plus de relation aux autres ». Comme une devise, le couple affirme une architecture positive, sans idées préconçues. Ils viennent de remporter un chantier sur l’île de Nantes : la construction de 45 logements et d’un foyer d’accueil pour jeunes autistes. n www.berrangeretvincent.com PA G E 0 1 8
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avril 2010NTRES
ES T S I T 0 AR AVEC 33 NT E M E T R A P É D UT LE
RENCO TO S N A s sur D n o i t a form les in s e t u o T
Le programme est disponible à la Vitrine 6 allée Brancas, à Nantes
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aviator photographe _Gildas Raffenel Modèles _Méa & Julien retouches _Florian Hody & Gildas stylisme _Gildas & Florian make up _Laura Veron c o i f f u r e s _ L u d o Ur b a n E x p r e s s i o n a s s i s ta n t _ K l e b e r
Elle _veste PAUL SMITH _robe TOMMY HILFIGER _lun ettes CHANEL _sacs LONGCHAMP _chaussures GUESS
Lui _cosutme KENZO _lun ettes PRADA _chaussure PAUL SMITH _m on tre VESTAL _valise PAUL SMITH
_jean et ceinture DIESEL _t-shirt KULTE _veste PAUL SMITH _chaussures KENZO _mo n tre VESTAL
_robe ARMANI _lunettes BURBErRY _chaussures GUESS _mon tre NIXON _valise SAMSONITE
Lui _uniforme Elle _chemise GANT _jupe TOMMY HILFIGER _lunettes RAY-BAN _bracelet ANNA ELLEOUET
Lui _costu me KENZO _t-shirt OBEY _chaussures PAUL SMITH Elle _combinaison BJöR KVIN _bracelet MINA LOU _sautoir ROSE FELIX _boucle d’oreilles ANNA ELLEOUET
Lui _COMPLET HUGO BOSS _chaussures et parapluie PAUL SMITH
Elle _robe et trench ARMANI _bottes FELMINI _sac airlines originals _collier MINA LOU _sautoir ROSE FELIX
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MBVS BUT!EV!QSJY!EFT!BSUT!QMBTUJRVFT!311: 23016!?!41016021!! L’ATELIER
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www.nathaliefonteneau.com
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toi aussi, envoie tes photos sur ton 31 Faites-vous photographier devant un 31, et envoyez vos clichés par mail à redaction@kostar.fr Tous les 31 sont sur www.kostar.fr
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MA CHÉRIE Droit à l’image texte / reynald ferri
photo / Philippe Millet pour Kostar
Ancienne boss de La Bulle à facettes, salon de thé-brocante aujourd’hui disparu de la place nantaise, djette qui tabasse à ses heures perdues, Tiphaine Liotard est (à) la tête de Ma chérie, jeune agence de conseil en image et relooking. Dans un monde où Nantes serait inscrit sur la carte de la mode, Tiphaine Liotard aurait sa place chez Loïc Prigent, documentariste s’invitant sur les podiums du monde entier pour analyser les habitudes des it girls et golden boys faisant la pluie et le beau temps sur les tendances d’aujourd’hui et de demain. Le gène du style, la jeune femme doit l’avoir tatoué au fer rouge. « Je ne suis pas une fashion victim, prévient-elle d’emblée, mais j’ai toujours été passionnée par la mode. Regarder les gens dans la rue m’inspire. Quand je vois quelqu’un, je ne peux pas m’empêcher de le transformer ». Comme pour mieux couper la planète en deux ? D’un côté, les losers de la sape et de l’autre, les victimes de la mode ? « Non. la question n’est pas de savoir si une personne est bien ou mal habillée ; mais d’être à l’aise dans les vêtements que nous portons. Le but du jeu n’est pas de faire de Cendrillon, une princesse ». n Le pari de Ma Chérie est de détendre les rapports que nous pouvons entretenir avec notre penderie. « Ça doit rester ludique et ne surtout pas se limiter à un avant et un après. Il faut apprendre à maîtriser l’image que l’on dégage ». La sienne est affirmée. Pas étonP A G E 0 33
nant lorsque Tiphaine déclare avoir « mille idées à la seconde » ! Ne jamais se perdre en route pour mieux filer droit au but. « Il ne faut pas oublier de citer mes partenaires sur Nantes : La Salle de bain et La Mèche rebelle ». Voilà, c’est chose faite ! Car Tiphaine ne joue pas en solo. Elle collabore avec des endroits à son image : cool et dans l’air du temps. n Le temps, Ma Chérie le prend avec ses clientes. Et s’autorise même de refuser certains conseils en image. Lorsque le courant ne passe pas. Mais si tel est le cas, les idées fusent : tri dans la garde-robe, coaching en maquillage et coiffure, accompagnement en boutique… n Le bouche-à-oreille est excellent. La force de la jeune agence est de ne pas vouloir à tout prix être tendance. « La mode ne va pas à tout le monde ». Du coup, il faut s’adapter, accessoiriser, trouver le petit détail qui fera la différence. En évitant de tomber sous le joug de la dictature du style. « Quand tu te balades en jogging et que tu t’assumes, je ne vois aucun problème ». Pourtant, à peine le point final tombé que déjà, dans l’esprit de Tiphaine, le jogger du dimanche est déjà relooké. n www.macherie-relooking.com K O S TA R
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Sharon Eastwood Comme au cinéma Texte Julien Coudreuse
Photo Gildas Raffenel pour kostar
Sharon Eastwood, 28 ans, mariée, deux enfants, recèle son petit grain de folie passionnée. Sa pratique de créatrice de bijoux à travers sa marque Rose Félix s’en ressent : originale, moderne et très diverse. Un talent à multiples facettes. Autant clarifier tout de suite : ceux qui pensaient tenir là l’équivalent féminin de Marylin Manson en seront pour leurs frais, Sharon Eastwood est bien son unique et véritable patronyme. Vraiment ? « Je sais, c’est totalement improbable... Les gens hallucinent en général. Moi, ça me fait rire. » Pas de nature à s’embêter pour ça. Ou trop occupée peutêtre... n Créer des bijoux déjà, puisque c’est ce qui lui vaut notre visite. « C’est presque naturel chez moi. Ma grand-mère tricotait, ma mère cousait, j’ai toujours eu des choses que personne n’avait, et ça me plaisait. Quand j’ai commencé à chercher des bijoux dans le commerce, je ne trouvais pas ce que je voulais. Je me suis donc mise à en faire. Dès 12 ans, et plus sérieusement vers 17. » n Ça s’affole à partir de juin 2009, un an après son installation près de Rennes. « À ce momentlà, j’ai trouvé le nom de ma marque, Rose Félix, et une réelle identité. Et surtout, j’ai trouvé LE matériau qui m’offrait la liberté que je cherchais : le plexiglas. » Sharon développe alors plusieurs collections : Hors de prix, « des étiquettes de prix blanches et vierges. Un pied de nez au contexte de crise dans lequel je me lançais », puis Tatoo, « conçu avec du plexiglas noir mat, qui rend l’effet du PA G E 0 3 4
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tatouage sur la peau. » La thématique suivante, opportunément lancée en même temps que le film, est une plongée dans l’univers d’Alice au pays des merveilles. Cet été suivra Saloon, après quoi Sharon s’attaquera à Paris. En France, une dizaine de boutiques distribuent ses créations, qui suscitent un intérêt croissant. Parmi elles, La Supérette, boutique associative qu’elle a ouverte à Rennes avec quatre autres créatrices. n Sa recette ? Une bonne dose d’inspiration, beaucoup de travail, un mélange d’enthousiasme et d’insouciance, et un peu de chance. Ses talents sont multiples, et s’épanouissent en tous sens. Médaille d’or au Conservatoire en... mandoline, en musique de chambre, en musique de chambre ancienne et en solfège, la jeune femme a même enregistré un disque avec l’Orchestre Philharmonique de Monaco, sa Principauté natale. « La musique a toujours été présente en filigrane dans mon travail. Les bijoux que j’ai créés pour La Route du Rock l’an passé avaient de ce fait beaucoup de sens pour moi. » n Ce qui n’explique pas son autre penchant fanatique pour la cuisine moléculaire. n Multiple on vous dit. n www.rosefelix.com La Superette, 9 rue Saint-Georges, Rennes.
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MIGUEL CONSTANTINO Homme studio
texte / Arnaud Bénureau photo / Tangi Le Bigot assisté d’Anthony Cailleau pour Kostar
Installé au fin fond de la Bretagne, Miguel Canstantino est un homme de l’ombre. Et pourtant, en tant qu’ingénieur du son, il a participé à des aventures qui ont chamboulé la scène rock. Qu’est-ce que tu feras quand tu seras grand ? À ce petit jeu, le gamin hésitera toujours entre Zidane, pompier ou Nouvelle Star. Mais jamais, il ne répondra du tac au tac Steve Albini, gourou du rock indépendant et ingénieur du son ayant collaboré, pêle-mêle, avec Nirvana, les Pixies ou encore PJ Harvey. « J’ai d’abord commencé comme musicien. Le grand frère d’un ami m’a montré les accords de base et son 4-pistes cassette que je lui ai très vite racheté. Ça a été mon premier contact avec les techniques d’enregistrements. Arrivé au lycée, j’ai rencontré les deux seules personnes des environs qui écoutaient la même musique que moi : Pavement, Sonic Youth, Beck… On a immédiatement monté un groupe et enregistré nos morceaux sur mon 4-pistes. J’ai très vite pris goût à cet aspect technique de la musique et aux possibilités créatives du studio ». n Un documentaire sur la musique concrète diffusé sur Arte et une Maîtrise Sciences et Technique Image et Son plus tard et Miguel Constantino est aujourd’hui un des hommes de l’ombre les plus recherchés de la planète indé. Il est aux manettes des albums de Patriotic Sunday, Marvin, My name is nobody, Centenaire, Papier tigre ou encore Passe Montagne. « Il y PA G E 0 3 7
a peut-être un savoir-faire Constantino, mais pas vraiment un son. Chaque groupe est unique et différent. Et c’est important qu’un disque montre la personnalité d’un groupe, et pas celui de l’ingénieur du son ». Toujours au service, Miguel Constantino ne prendra jamais le succès critique d’un groupe à son compte. « Je suis surtout ravi pour le groupe lorsque son travail est justement récompensé ». n Entre surf, skate, pratique quotidienne du yoga et projet perso en stand-by (Audiopixel, c’est lui !), l’entrepreneur du son ne se voit pas bouger de sa Bretagne. « C’est la région où je suis né. Et même si je me sens beaucoup plus attaché au Portugal qu’à la Bretagne, c’est un coin où j’aime bien vivre. On peut y surfer toute l’année. Il est aussi facile d’y trouver des lieux sans voisin où il est possible d’enregistrer confortablement. Les groupes sont prêts à faire des kilomètres pour avoir ce confort. J’enregistre très peu de groupe de la région, et Talibam est venu de New York pour qu’on travaille ensemble ». Ce dernier est le projet complètement fou du batteur Kevin Shea et dont le premier album avait été enregistré par Steve Albini. Alors, gamin, quand tu seras grand, qu’est-ce que tu feras ? Ingé son ? n K O S TA R
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On peut, selon son humeur, la grignoter en commençant par les oreilles ou la croquer à belles dents. Cédric Tanguy nous fait partager sa gourmandise. Dans un habile et fascinant jeu de miroirs, il investit le lieu unique pour le ramener à son histoire et les visiteurs, petits et grands, à des préoccupations très actuelles. Étonnant, délirant, superbe… n Tanguy et la biscuiterie, jusqu’au 25 avril, le lieu unique, Nantes.
La beue des beurs : le blĂŠ du beurre
Solid est une collection de mobilier produite par MGX à partir du nouveau procédé de stéréolithographie qui permet notamment de produire moins cher.
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faites tourner ! photo / Giacomo Bretzel
Le flocon a été créé en 2008 pour Häagen-Dazs «afin d’être compréhensible par tous. Ce n’est pas une sculpture contemporaine snob et inaccessible».
« Une interview avec Patrick Jouin ? Entre Milan et l’expo au Centre Pompidou, je n’arrive plus à caler ça dans son planning. Mais n’hésitez surtout pas à ma rappeler dans six mois. Ça devrait être plus calme ! ». Au téléphone, la jeune attachée de presse pour l’agence Patrick Jouin est complètement débordée. Pas étonnant, l’engouement autour du designer né à Nantes donne le vertige. n Avec Patrick Jouin – La Substance du design, le Centre Pompidou propose une immersion dans les coulisses d’une agence, protagoniste majeure du design contemporain. Il serait trop long de dresser une liste exhaustive de tous les projets menés à bien par Patrick Jouin et son équipe. Le bar, le restaurant et la terrasse du Plaza Athénée, c’est lui ! Le Vélib’, l’architecture intérieure de la boutique Van Cleef & Arpels à Paris, ou encore la spatule Tarti’nutella, c’est toujours lui ! n En 2010, l’ancien collaborateur de Philippe Starck devenu designer majeur bardé de prix crée l’événement. Nous vous proposons ici de le découvrir à travers quelques unes de ses réalisations. n exposition Patrick Jouin - La Substance du design, jusqu’au 24 mai, Centre Pompidou, Paris.
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En 2007, création des Vélib’ mis en place à Paris par JCDecaux.
Une vache avec des tâches perchée sur des roulettes, c’est Pistache un jouet d’encastrement anticonformiste créé en 2002 pour Fagoë.
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Le fauteuil Mabelle a été pensé comme une couverture jetée sur une structure ultra légère en inox (Cassina 2003).
Thalya est une chaise en polycarbonate transparent qui surprend par l’intensité de son design et la simplicité de son concept. Une des plus classes de Kartell (2008).
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A mi chemin entre la spatule et la cuillère, la Tarti’Nutella a été imaginée pour simplifier l’art de la tartine (Ferrero 2003).
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Les assiettes Wave sont à la fois plateau, assiette et bol en faïence blanche de Gien (1999).
Editée par Murano Due, Mercure est une lampe conçue comme une grosse goutte de mercure flottant dans l’espace (2005/2006).
Transparents, multicolores et miroités, les cubes Optic permettent de moduler et réinventer l’espace grâce à un étonnant jeu de couleurs et de reflets. (Kartell).
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la culture se met
à table ! Difficile de briller en société sans s’être préalablement sustenté, d’enchaîner cinq heures de danse sans se remplir la panse. On le sait depuis Le Banquet de Platon, et que l’on soit apérophage de vernissage ou encore accroc au kébab nocturne, culture et nourriture on toujours fait bon ménage. La preuve par le menu avec l’œuvre gustative de Laurent Duthion, qui inaugure la seconde Biennale d’art contemporain de Rennes, et le collectif Rock’n’toques qui collabore pour la troisième année avec le festival Art Rock de Saint-Brieuc. textes / Antonin druart
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Laurent Duthion, Claire Kémia, 2008, buffet transparent et incolore pour l’exposition Une réalité n’est pas le résultat d’un processus démocratique, galerie ARKO et MCNN, Nevers, 2008. Droits Réservés.
Laurent Duthion mystère cocktail photo / Gildas raffenel pour Kostar
Du 30 avril au 18 juillet, l’artiste Laurent Duthion est programmé à la seconde édition des Ateliers de Rennes – Biennale d’art contemporain. Le Rennais a décidé de mettre son art au service du cocktail inauguratoire avec une cuisine moléculaire, composée d’aliments incolores totalement inconnus. Une mise en bouche s’imposait. Nombreux sont les gens peu friands d’art contemporain, qui digèrent mal le conceptuel, allant même jusqu’à le qualifier d’excrément. Peut-être est-ce en prenant ce constat au pied de la lettre que Laurent Duthion transcende le sempiternel buffet Curly/rosé en œuvre d’art à part entière. n Passionné de sciences en général et de cuisine moléculaire en particulier, le plasticien, en bon disciple des préceptes d’Hervé This (co-fondateur avec Nicolas Kurti de la gastronomie moléculaire), élabore un apéritif des plus atypiques. « Mon travail s’intitule Cécile Substantine. Cécile est un prénom, qui renvoie donc par définition à la notion d’identité. Mais il possède également une racine commune avec la cécité, qui est une pathologie sensorielle qui se traduit par la perte de la vue. C’est pourquoi il s’agira d’une œuvre anoptique, tout du moins à densité optique réduite, à savoir dont tous les éléments constituants seront transparents. Transparents et comestibles. » n Soit une nuance d’aliments aux formes non standard PA G E 0 4 7
(bulles, chips transparentes, émulsion, films), obtenus par l’utilisation de divers excipients tels que la gélatine, l’agar-agar ou encore la lécithine de soja, et renfermant des saveurs ou des parfums capiteux. n Senteurs de fleurs, odeurs fumées, boisées, lichen, térébenthine (rien à voir avec l’essence, rassurez-vous). Des boissons seront également proposées, à base d’alcool blanc (dress-code oblige) et aux goûts tout aussi exotiques, toujours dans le but de bousculer les habitudes du visiteur. On est ce que l’on mange. Partant de ce postulat, Duthion amenuise, voire anéantit l’espace entre l’œuvre et le spectateur. n « L’alimentaire a cette capacité d’infiltration, d’intégration. On perd la localisation de l’œuvre d’art, pensée en tant que sculpture et sculptant. » Espérons que les pique-assiettes oseront la ruée vers l’incolore, ou l’opacité n’a pas droit de cité. n Les ateliers de rennes, biennale d’art contemporain, du 30 avril au 18 juillet, Rennes. www.lesateliersderennes.fr K O S TA R
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Rock’n’ toques À TON ÉTOILE L’opération Rock’n’toques est une initiative de l’office du tourisme de la Baie de Saint-Brieuc et du festival Art Rock. Locomotives de ce projet, les chefs étoilés au Michelin prennent un plaisir non dissimulé à sortir des sentiers battus, s’éloigner des conventions rattachées à leur métier et servir sur un plateau de la gastronomie haut-degamme pour festivaliers affamés. Pour Kostar, Nicolas Adam, Jean-Marie Baudic, Mathieu Aumont et Christophe Le Fur nous livrent leurs impressions et leurs propositions pour cette année.
photos © henri poulain
Art Rock, du 20 au 24 mai, Saint-Brieuc. www.artrock.org
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La Vieille Tour rue de la Tour, Port du Légué, Plérin www.la-vieille-tour.com
À propos de Rock’n’ toques n Même son de timbale au Youpala, où le chef aime l’interaction avec les autres restaurants. « Ce qui me touche également dans ce projet, c’est le fait de montrer à un large public que l’on peut faire du bien, du bon, du fin, et ce pour le même prix qu’un kébab (6 euros par assiette). Et je considère la cuisine comme un art à part entière, donc ça correspond bien à l’esprit d’Art Rock. » Plat proposé n « Je n’ai pas encore vraiment établi ce que je ferai cette année, car j’aime bien travailler au pied du mur, être dans l’urgence. Mais pour vous donner une idée, l’année dernière, j’ai proposé de la morue, un plat connu mais finalement peu usité dans les foyers français, surtout marié à des saveurs surprenantes comme le cacao ou le concombre. » n Le Youpala Bistrot Rue Palasme de Champeaux, Saint-Brieuc www.youpala-bistrot.com
Mathieu Aumont
À propos de Rock’n’ toques n « Il y a 3 aspects qui m’ont interessés dans ce projet. Tout d’abord le côté foule, car on prépare tout de même 600 repas, il y a une relative mise en danger. Ensuite, on est confronté à un public qui n’ose peut-être pas mettre les pieds dans nos restaurants, et enfin l’anti malbouffe à bas prix. » Mathieu Aumont tient également à insister sur le fait qu’il n’y a pas d’un côté les chefs étoilés et les autres, mais que tout le monde est sur le même pied d’égalité. Plat proposé n Pour rester fidèle aux spécialités maison (pesked veut dire hameçon en breton), le chef proposera cette année un plat à base de poisson : « une tartine XXL, pensée comme un Big-Mac à la bretonne, en bien plus copieux et avec des produits frais. » n Aux Pesked rue du Légué, Saint-Brieuc www.auxpesked.com PA G E 0 4 9
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© DR
À propos de Rock’n’ toques n « Ce que je retiens tout d’abord, c’est la notion de collectif. C’est agréable de se retrouver entre collègues, que l’ont soit restaurateur, crêpier ou caviste, car on ne se voit pas tellement en dehors. Et puis, je suis fier d’être acteur d’un festival familial, urbain. » Le chef apprécie aussi de tomber la veste de cuisine pour déambuler en T-shirt à proximité des convives. Plat proposé n « Cette année, je m’attaque au hamburger, car il permet de bouger et est facile à manger. Mais rien à voir avec ceux de chez qui vous savez. » Nicolas A les États-Unis dans le cœur, et son Madison Square Garden sera essentiellement composé d’aliments qui plaisent à sa fille, prénommée Madison, avec notamment un peu de chocolat dans le pain. n
Jean-Marie Baudic
© F. Daniel
© F. Daniel
© F. Daniel
Nicolas Adam
Christophe Le Fur
À propos de Rock’n’ toques n « Le côté populaire est primordial. On se retrouve entre copains dans un lieu et une ambiance différente. On échange nos petits trucs entre nous et on communie avec un public varié. Ça permet aussi de faire découvrir la région et ses saveurs. » Plat proposé n En souvenir d’un plat traditionnel que lui préparait son grand-père, Christophe veut remettre au goût du jour les patates au lard à l’aide d’une mise en scène moderne. « Il ne faut pas oublier que le porc est un produit noble. Dans le temps, on parlait de Monseigneur le cochon ! » n L’Auberge Grandmaison rue Léon Le Cerf, Mur-de-Bretagne www.auberge-grandmaison.com
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FRANçOIS DELAROZIÈRE « Je m’étais juré de ne jamais venir m’installer à Nantes » interview / Arnaud Bénureau
photo / Philippe Millet pour Kostar
À l’occasion de la sortie des Carnets de croquis et réalisations, rencontre avec le directeur artistique de la compagnie La Machine : François Delarozière. Ou comment un gamin qui ne dessinait que des chevaux vus de côté est devenu l’homme qui s’approprie la ville comme décor de ses projets hors-norme, à l’image de son Grand Éléphant. Lorsque vous étiez étudiant à l’École des beaux-arts de Marseille, envisagiez-vous déjà un tel parcours ? n J’ai d’abord fait des études agricoles. Et plutôt que de continuer dans cette branche, je me suis orienté vers les Beaux-Arts. Parce que j’aimais bien dessiner. Ensuite, je n’ai jamais décidé de ce que j’allais faire le lendemain. La vie a décidé pour moi. Étant étudiant diplômé de l’École des beaux-arts, j’étais censé être un plasticien assez solitaire. Mais ma rencontre avec l’univers du théâtre de rue a fait basculer mon mode d’expression vers des aventures collectives. Quel rapport entreteniez-vous avec le dessin ? n Enfant, je dessinais énormément. Jusqu’à l’âge de huit ans, je ne dessinais que des chevaux vus de côté. Le temps de mes études agricoles, j’ai arrêté le dessin pour m’y remettre aux Beaux-Arts. Mais j’ai appris qu’il n’était plus à la mode de dessiner. La figure n’avait plus aucun intérêt. Il fallait faire de l’art conceptuel. Je n’ai retrouvé le dessin que lorsqu’il a été nécessaire de fabriquer des machines. C’est devenu mon langage, ma façon de raconter des histoires. Justement, à quand remonte votre rencontre avec l’univers des machines ? n PA G E 0 5 1
Parallèlement aux petits boulots que je faisais pour payer mes études, j’ai rencontré, par hasard, une compagnie qui s’appelait Royal de luxe. Elle m’a fait rencontrer le monde du théâtre de rue. Au départ, je participais à titre de quasi spectateur. La collaboration s’est intensifiée. J’ai aussi rencontré des compagnies comme La Fura del baus, le Théâtre de l’unité et énormément de gens qui avaient une réflexion sur l’espace urbain. Quand arrivez-vous sur Nantes ? n En 2003. Pour monter et installer Le Grand répertoire et lancer le projet des Machines de l’île. Que vous inspire-t-elle à ce moment-là ? n En fait, je connaissais Nantes avant 2003. En 1989, au moment de la construction du livre de La Véritable histoire de France, j’y avais passé une année. Et aussi en 1991, pour la venue du cargo dont j’avais dirigé la construction. Depuis les années 90, j’avais vu Nantes endormie, comme une ville vraiment grise. Et je m’étais juré de ne jamais venir m’y installer. Pourtant, en quinze ans, la ville s’était révélée. Elle avait changé, pris de la couleur, de la lumière. J’ai vu des gens envahir l’espace public au fur et à mesure que j’y venais. K O S TA R
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Pourquoi ne pas vouloir vous y installer ? n À cause du temps ! En 1990, il avait bruiné tout l’hiver. J’ai appris à l’aimer. Je suis devenu un peu nantais. Aujourd’hui, j’y vis et y travaille. En 2000, avec Pierre Orefice, vous proposez le projet des Machines de l’île. Ne vous dîtes-vous pas que ce projet est quand même un peu fou ? n Oui. C’est un projet complètement absurde, absolument pas sérieux et inutile.
« Aujourd’hui, Nous voyageons dans le monde entier pour raconter des histoires. Je n’espère rien de plus. Sinon de continuer à inventer. » Votre ambition n’est-elle pas encore aujourd’hui, d’insuffler du rêve et de l’imaginaire dans l’espace urbain ? n Une des questions qui me passionnent, c’est de savoir comment rêver la ville de demain. Comment rêver les villes, les lieux, les espaces. En ce sens, je suis persuadé que le citoyen doit prendre en main la vie de sa ville et faire des propositions qui vont changer son rapport à la ville, à sa façon de vivre la ville. Votre rayonnement dépasse largement Nantes. Comment abordez-vous une ville ? n On va sur le lieu. On regarde. On observe. On rencontre les architectes, les urbanistes. Et puis, on voit comment les gens circulent. Pour savoir comment nous pouvons nous insérer dans une aventure pour y ajouter du sens. Vous parlez de sens. Voulez-vous aussi y apporter du rêve ? n Un petit peu ! De la folie aussi ! On essaie de provoquer l’émerveillement. Comme cela a pu être le cas à Liverpool et à Yokohama avec vos araignées… n Ce projet s’inscrit dans celui des Machines savantes. L’idée est de voir sortir de nos ateliers des machines qui nous échappent et que nous retrouvons dans des grandes manifestations pouvant émerger aux quatre coins du monde. C’est le point de départ d’une grande saga qui va s’enrichir de machines et qui s’adapte à la ville. C’est-à-dire que je ne pars pas avec une histoire. L’histoire naît de la ville elle-même. PA G E 0 5 2
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Y a-t-il des villes dans lesquelles la Compagnie La Machine ne pourra jamais aller ? n Aucune ville n’est impossible. Il s’agit juste d’inventer les objets et les architectures qui vont s’y fondre. Nous avons récemment inventé pour Saint-Pétersbourg, sans savoir si le projet sera validé, une machine qui passe sous les câbles du tramway et qui d’un coup, peut s’élever à quatorze mètres de hauteur et se glisser à moins de cinq mètres de profondeur. Là, on invente la machine pour la ville. La structure de cette dernière déclenche des inventions. À côté de ces projets très concrets, très visibles, vous publiez aujourd’hui des Carnets de croquis et réalisations… n On veut partager notre aventure avec le plus grand nombre. Car ce que nous réalisons, nous ne le réalisons pas pour nous. En ce sens, publier ces croquis est une belle façon de se glisser dans les bibliothèques des gens. Pour laisser une trace? n Bien sûr ! Aujourd’hui, que reste-t-il de l’enfant qui ne cessait de dessiner des cheveux vus de côté ? n Je crois être un sacré chanceux. Même si mes parents ne roulaient pas sur l’or, j’ai eu une enfance de rêve. La vie est venue vers moi pour me pousser à créer, à inventer. Aujourd’hui, nous créons des projets à l’échelle d’une ville entière. Nous voyageons dans le monde entier pour raconter des histoires. Je n’espère rien de plus. Sinon de continuer à inventer. Justement, avez-vous peur du jour où vous ne serez plus capable d’inventer ? n Il ne me resterait qu’un petit carnet de croquis et une main pour dessiner, je continuerais à inventer des histoires. Je n’ai jamais séché sur une proposition. Certaines ne m’ont pas intéressé. Mais quel que soit le domaine, dès l’instant où il y a des histoires à raconter, je continuerai. n
François Delarozière, Carnets de croquis et réalisations (La Machine / Actes Sud)
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DU MARDI 25 MAI AU VENDREDI 4 JUIN 2010 - LE GRAND T
D’après Molière Mise en scène Omar Porras par le Teatro Malandro
Production : Teatro Malandro Coproduction : Le Grand T, ThÊâtre Forum Meyrin (Genève), ThÊâtre de Carouge – Atelier de Genève, Espace Malraux scène nationale de ChambÊry et de la Savoie, Bonlieu scène nationale d’Annecy, Château-Rouge – Annemasse Avec l’appui de la Ville de Genève – DÊpartement de la culture, avec le soutien de la RÊpublique et du canton de Genève, de la Commune de Meyrin, de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture et de la Fondation meyrinoise pour la promotion culturelle sportive et sociale. Le Teatro Malandro est en rÊsidence au ThÊâtre Forum Meyrin.
www.legrandT.fr
02 51 88 25 25
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Photo Marc Vanappelghem
Avec Julie Biereye, Sophie Botte, Olivia Dalric, Peggy Dias, Karl Eberhard, Alexandre Ethève, Paul Jeanson, Lionel Lingelser, Richard Sandra
Mrzyk & Moriceau Courtesy galerie Air de paris
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« Le dessin est une pratique tout-terrain » interview / Arnaud Bénureau
Elle est née en Allemagne. Lui, à Nantes ! Ils vivent aujourd’hui dans le Berry, viennent de clipper Sébastien Tellier, vont exposer à San Francisco, collaborent avec le label Record Makers pour une application iPhone, citent George Michael et dessinent comme personne. Bienvenue dans le monde complètement fou de Petra Mrzyk et Jean-François Moriceau ! À quand remonte votre rencontre ? n Nous nous sommes rencontrés dans le grand huit en bois de Coney Island : The cyclone. Nous avions le même chien. C’était en 1995 ! Vraiment ? n Oui ! À l’école des Beaux-Arts de Nantes, votre collaboration vous a-telle paru d’emblée évidente ? n En sortant des Beaux-Arts, nous avons édité à la photocopieuse un livre de dessins noir et blanc, relié à la main et tiré à une centaine d’exemplaires : Trois fois plus. Nous l’avons distribué autour de nous et aussi à quelques curators et galeries. À partir de ce premier projet, il nous semblait naturel de continuer ensemble. En fait, nous nous ne sommes même pas posé la question. Pourquoi vous êtes-vous orientés vers le dessin ? n Au départ, la raison est éconoPA G E 0 5 5
mique. Nous n’avions pas de fric. Puis très vite, nous avons pris goût à cette pratique hyper légère. Tu peux travailler n’importe où avec un papier et un crayon. Ce n’est pas lourd à transporter ou à stocker comme une sculpture en goudron de plusieurs centaines de kilos. Vous dessinez à quatre mains. Pouvezvous revenir sur cette façon d’appréhender votre travail en duo ? n À force de travailler ensemble, nos deux styles ont fusionné. Du coup, lorsque nous regardons d’anciens dessins ; nous ne savons plus qui a fait quoi. n Petra peut avoir une idée que je dessine. Et inversement ! Comme nous vivons ensemble, c’est assez marrant de pouvoir parler de projets à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. Malgré tout, il y en a un des deux qui dessine beaucoup plus que l’autre. L’exposition Collection Dans la marge au lieu unique, celle consacrée au comic strip à Delkographik ou des magazines lifestyle qui consacrent des dossiers au dessin contemporain… On a l’impression qu’il y a un nouvel engouement pour cette K O S TA R
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pratique… n C’est vrai que depuis quelques années, il y a un boum du dessin. Mais pour nous, il a toujours été très présent. Déjà aux Beaux-Arts, les dessins de Tony Cragg, Markus Raetz ou d’Eva Hesse nous impressionnaient. Mais encore une fois pour des raisons économiques, ce sont des prix très abordables pour de jeunes collectionneurs.
« Lorsque nous avons entendu look de sébastien tellier, il était évident qu’il fallait utiliser cette idée du cul qui se déhanche au rythme de la chanson. »
Votre travail est très cinématographique. Le cinéma ferait-il partie d’une de vos sources d’inspiration ? n Peut-être. Les dessins animés de notre enfance nous ont aussi beaucoup marqué : La Linea d’Osvaldo Cavandoli, le vieux générique d’Antenne 2 de Jean-Michel Folon, La Planète sauvage de René Lalou, les Tex Avery… Les rêves sont également une source d’inspiration. La force de votre travail est qu’il est compréhensible par tous. Votre univers n’est pas réservé aux seuls spécialistes de l’art contemporain. Peut-on parler d’une approche ludique et décomplexée de votre pratique artistique ? n C’est vrai que nous avons plutôt envie de nous amuser, de prendre du plaisir dans ce que nous faisons. Nous aimons que les idées restent simples et accessibles. Nous préférons visiter les zoos plutôt que les galeries.
Vous avez réalisé des clips pour Air, Katerine ou encore Sébastien Tellier. Comment se déroulent ces collaborations ? S’agit-il de commandes ? n Les clips Don’t be light et Sing Sang Sung pour Air sont des commandes. Même si le mot ne colle pas vraiment ; car il n’y a pas de cahier des charges à respecter. Nous nous mettons d’accord sur un petit story-board et ensuite, nous sommes totalement libre. n Pour la chanson Excuse moi de Katerine, c’était à l’occasion d’un mois d’août très et trop tranquille. Nous avons eu l’idée en écoutant l’album. Nous lui avons proposé le clip. Et il a tout de suite accepté. En mars dernier, est sorti le clip autour du morceau Look de Sébastien Tellier. Votre idée est simple, hypnotique et érotique : mettre en scène une paire de fesses… n Lorsque nous avons entendu le morceau, il était évident qu’il fallait utiliser cette idée du cul qui se déhanche au rythme de la chanson. Nous cherchions un effet hypnotisant. D’ailleurs, cette idée s’inspire directement d’un autre clip, le I want your sex de George Michael où nous pouvons voir quelques plans très courts d’un cul qui marche. Qu’on le veuille ou non, à travers ces clips, vous avez travaillé avec des artistes hype. Du coup, avez-vous conscience que vous pouvez également faire partie de cette hype ? n Ça ne nous intéresse pas. On habite dans le Berry. On a du recul ! Vous semble-t-il inimaginable de mettre votre dessin au service d’artistes dont vous n’appréciez pas la musique ? n Oui. C’est essentiel ! Par exemple, la dernière proposition que nous avons reçue était pour un titre r’n’b américain plutôt nul. Même si le budget était assez confortable, nous avons préféré décliner. Il est assez difficile d’avoir une bonne idée sur un mauvais morceau. À l’inverse, existe-t-il un groupe avec lequel vous rêveriez de travailler ? n Prince ? Il lit Kostar ? Ça se saurait. En attendant, quel regard portez-vous sur les clips ? n Nous sommes assez attentifs à tout ce qui sort. Et spécialement les clips de Keith Schofield, Encyclopedia Pictura, Éric Wareheim ou encore Dougal Wilson.
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Pour ne parler que de deux exemples connus, Michel Gondry et Spike Jonze ont une trajectoire qui les a conduits du clip au cinéma. Une telle perspective pourrait-elle vous séduire ? n Nous ne pensons pas. Un long-métrage est une grosse machine qui demande énormément de temps et d’énergie. Gondry et Jonze sont de bons exemples. Mais d’autres réalisateurs issus de la pub et du clip se sont cassés les dents en passant au long-métrage. Nous sommes plutôt faits pour des formats courts, comme une mini série pour la télévision ou le net. À l’occasion des dix ans du label Record Makers, vous proposez un cadavre exquis disponible sur iPhone. En tant qu’artistes, en quoi l’iPhone et ses applications peuvent-ils être de nouveaux supports pour l’art contemporain ? n L’idée du cadavre exquis nous trottait dans la tête depuis longtemps. Mais nous ne savions pas comment la développer. Jusqu’à l’arrivée de l’iPhone ! C’est un projet qui a coûté zéro euro ou presque. Tellier, Mr Oizo et nous avons travaillé dessus gratuitement. Simplement pour le plaisir ! L’application est gratuite ! n L’iPhone et ses applications, c’est comme une Game Boy pour adultes. L’objet est très ludique. Il tient dans la main. Et c’est un nouveau moyen pour diffuser son travail. On devrait voir arriver beaucoup d’autres applications d’artistes. Par exemple celle de Miltos Manetas, Jackson Pollock, est super ! Vous réalisez des clips, travaillez sur une application pour iPhone, réalisez des expositions… Vous n’êtes pas enfermés sur un seul support. Vous semble-t-il important de confronter votre pratique à de multiples supports ? n Effectivement, c’est important ! Nous ne savons pas pourquoi mais depuis environ un an, les propositions se sont élargies et ne se limitent plus à des wall-drawings et des clips. Le dessin est une pratique tout-terrain. Il peut devenir sticker, jeu, tatouage, volume, gaz… À ce propos, quelle serait votre définition du dessin ? n Légèreté, liberté et rapidité ! Pour finir, quelle est votre actualité dans les mois à venir ? n Une chambre d’hôte dans un château, une expo à San Francisco, une ligne de bijoux, un minigolf… Et un bébé, la fusion ultime ! n
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nécessaires accessoires par
evor
Mêlant le baroque au minimal dans un jeu aussi doux qu’inquiétant, Evor aime marier les contraires, créant des formes hybrides dont les possibilités de jouissance semblent se multiplier. TEXTE / christophe cesbron
photos / evor
Aussi sophistiquées que primitives, cassant les frontières entre l’organique et le minéral, débordant et brouillant les notions de genre, les œuvres qu’Evor conçoit échappent à toute classification, entretenant avec le regardeur (voyeur) d’énigmatiques relations. n Étonnante chrysalide dont l’imago est loin d’être innocent, il s’approprie et manipule les formes, les codes, les motifs, les rites de la séduction, créant des dessins et des « objets » troublants, amoureux, oniriques ou tribaux. Il y a dans chacune de ses œuvres une zone de mystère, un état de confusion, une dilution des sens et des couleurs, une part de brume, comme un nuage de poudre, comme un parfum épais où le réel s’égare. n Entre l’éclat froid du métal chromé et la touffeur d’une fourrure, entre la perfection clinique et la sensualité d’une couleur qui se répand, entre la rigueur géométrique et les profusions protéiformes, Evor ne choisit pas, il invente une chorégraphie des contraires, sorte de parade aussi élégante que dangereuse. n Evor est lauréat 2009 du Prix de la ville de Nantes Son travail est représenté par la Galerie Mélanie Rio, à Nantes exposition : bilboquet, à l’atelier, nantes. du 12 au 30 mai. Son site : wwww.evor.fr
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esseNtial accessory 2009
orée’s guardians 2010
dardaNcy 2009
Y alistolochasim 2010
Ilulissat par
Pierre de Vallombreuse
Le photographe aventurier Pierre de Vallombreuse est parti cinq semaines dans le Groenland. Aujourd’hui, il vous invite à découvrir la principale ville touristique du groenland : Ilulissat.
Qui connaît Ilulissat, principale ville touristique et premier port de pêche du Groenland ? Elle compte 4 500 habitants. Et plus de 2 500 chiens ! n Avec l’arrivée des premières neiges, il n’est pas rare de voir des parents emmener leurs enfants à l’école avec des traîneaux tirés par leurs chiens. En hiver, des groupes d’hommes peuvent partir plusieurs jours avec leurs traîneaux pour aller chasser et pêcher sur la banquise. Chasse et pêche sont à la fois une tradition et une ressource économique fondamentale pour les habitants de cette île grande comme quatre fois la France. En une nuit, un pêcheur peut obtenir jusqu’à cinq cents kilos de poissons. n À Ilulissat, il n’y a, par endroits, qu’une fine couche de PA G E 0 6 4
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terre. Les maisons et les immeubles peuvent être construits à même la roche pour affronter les rudes assauts du climat, ses froids intenses (jusqu’à moins 50 degrés !), ses vents glacés et violents. n De nombreux logements sociaux parsèment la ville. Le coût de la vie y est très cher et une partie de la population n’a que de faibles revenus. Des salles de jeux ont pu être installées au bas de ces immeubles. Outre le complexe sportif et le petit centre culturel, c’est un des rares endroits de distraction pour les adolescents. Le soir, comme il n’y a ni salles de cinéma ni salles de concert, les jeunes vont dans des tavernes programmant des concerts de hard rock. D’ailleurs, le rêve de l’un d’eux était de jouer
un jour avec Iron Maiden. n Dans un des petits bars de la ville, des marins, des chasseurs, des ouvriers et quelques femmes viennent boire des bières et jouer aux machines à sous, dans une atmosphère saturée de fumée de cigarettes et de l’odeur rance de l’huile de friture. Dès le vendredi soir et durant tout le week-end, on vient s’y soûler abondamment. n J’ai vécu ce voyage au Groenland comme un plongeon dans une autre dimension où la nature règne et semble indomptable. Dans ce territoire immense et gigantesque, l’homme est ramené à sa juste dimension. Il n’est rien s’il ne peut pas s’adapter. Je n’ai jamais de parti pris quand je pars dans un endroit car j’ai tout à y apprendre. Les Occidentaux
ont des idées extrêmement préconçues sur les peuples autochtones, considérés comme des primitifs, des sauvages… n Le peuple inuit est à la fois direct, timide et d’une incroyable solidarité. Les relations sont basées sur la confiance. Quand on part chasser ou pêcher sur la banquise, il faut être sûr que son équipier viendra en aide s’il nous arrive quelque chose. Cela forge de vraies amitiés. L’entraide entre les chasseurs est la règle et c’est cette solidarité qui permet aux Inuits de survivre sur une terre si extrême. n En octobre, l’arrivée du grand froid précède la longue nuit polaire. La mer encore libre de glace permanente peut voir en quelques heures se former une banquise de plusieurs dizaines de centimèPA G E 0 6 5
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tres. Des vents violents et glacés soufflent sur les montagnes, soulevant des nuages de neige. Je repense à ce trajet sur ce petit bateau-taxi sillonnant les villages isolés de la baie de Disko. À chaque arrêt pour faire monter et descendre des passagers, charger et décharger des vivres et du courrier, l’océan se fige et le bateau commence à être pris dans la glace. Le voyage est encore plus spectaculaire de nuit à la lumière des projecteurs qui éclairent des monstres de glace. Les icebergs sont parfois si grands qu’ils peuvent parfois interdire l’entrée du port aux bateaux de taille moyenne. Au début de l’hiver, la glace vient envahir le port et peut en une nuit le recouvrir, empêchant les petits bateaux de pêche de PA G E 0 6 6
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prendre le large. n S’adaptant depuis toujours aux soubresauts de la nature, les Inuits ne perçoivent pas tous le réchauffement climatique comme un danger. Certains voient même en celui-ci une possibilité d’accéder enfin à de nombreuses ressources minières et pétrolières. Les habitants les plus inquiets mènent une vie plus traditionnelle. Ils perçoivent déjà les dangers du réchauffement puisqu’ils ne peuvent plus s’aventurer en hiver sur la mer gelée : la couche de glace est par endroits devenue beaucoup trop fine et le risque trop grand. n Hommes Racines, jusqu’au 29 août, Les Champs libres, Rennes.
photos / DR
Ilulissat : le show froid ! Voilà une destination peu banale. À gagner, de préférence, l’été. Tout au Nord, le Groenland et Ilulissat, une “ville” de 4 000 habitants dont les gratte-ciel sont des icebergs. Enfilez vos doudounes… Cartes postales passer par Reykjavik ou «Le désert blanc, infini, uni- Copenhague. La Maison forme, écrasant, s’ouvrait du Groenland à Paris reste devant nous. Aucune place LA mine d’informations n’y était réservée à l’hom- pour dessiner les contours me.” Paul-Émile Victor et de l’expédition. Plusieurs quelques pionniers ont été prestataires (www.gngl. les premiers à s’installer, en com ou www.comptoir. Terre Adélie, pour observer fr/groenland par exemple) le grand Nord. Ilulissat, proposent des “produits” c’est “la perle de la baie adaptés à ce tourisme peu de Disko”. Un petit port, banal. Randos, croisières, une colline et rien d’autre sorties en kayak… on peut ou presque. Avec une vue se la jouer sportif ou un imprenable sur une baie peu moins mais le voyage, qui sert de déversoir aux pour être inoubliable, n’en plus grands glaciers du demandera pas moins de monde. 4.000 habitants disposer de quelques écoet des maisons de bois, nomies : un circuit d’une accrochées à la roche, huitaine de jours flirte fadont le rouge, le vert, le cilement avec les 2 500 bleu, le mauve se mêlent euros/personne. aux reflets cuivrés du soleil de minuit. Car, ici, en S’y loger été, le soleil couchant ne Avec ses quelques milliers se couche jamais. L’après- d’habitants, Ilulissat est, midi, la température peut pour le Groenland, une “grimper” jusqu’à 14°. Mais “grosse” ville. Pour autant, la baie, même en été, reste l’équipement hôtelier n’est blanche de glace. La ville pas celui d’une capitale. Divit au rythme de son port, sons qu’au pays du grand celui de la pêche et… du froid, les prix sont en génétourisme. On vient en effet ral très… chauds. On troudans la région pour enten- ve des circuits avec séjour dre “chanter les icebergs”, chez l’habitant. L’Arctic, le comme disent les Inuits. seul grand hôtel d’Ilulissat, est un 4**** perché, en terY aller rasse, au-dessus de la baie Aller à Ilulissat, c’est (à partir de 155 euros/nuit),
pour lequel il est prudent de réserver. Mais il existe aussi quelques B & B.
S’y restaurer Voyager, c’est d’abord découvrir. Oubliez donc vos habitudes et vos envies. Légumes verts et fruits sont importés et l’alcool fortement taxé. On peut
par contre s’y régaler de poisson frais ou de phoque (que l’on consomme cru, bouilli, grillé…) tous les jours. Les étals des marchés (flétans, crevettes…) sont un appel à la gourmandise. La plupart des circuits touristiques intègrent la restauration. n
Circuit Kostar Ici, c’est une nature, brute et sauvage, qui nous attend. Ilulissat, c’est en effet la baie de Disko où se déversent d’imposantes masses de glace mais aussi l’entrée du fjord Kangja, classé au patrimoine de l’humanité. Au sud de la ville, le panorama offert depuis les collines de Sermermiut est époustouflant. Le Sermek Kujatdleq est la plus grosse fabrique de glace de l’hémisphère nord. Le glacier avance d’une vingtaine de mètres par jour et l’immense langue de glace se brise, en d’impressionnants fracas, dans la baie. Les “glaçons” peuvent atteindre 50 mètres de haut. Une croisière dans le fjord Kangja reste, de l’avis général, “le” souvenir de cette expédition. n
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leรงon de mode
par
pierrick sorin
Présenté à Paris, New York, Londres, Tokyo, Buenos Aires, le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Depuis novembre 2006, il nous raconte son quotidien de créateur. signé sorin, naturellement. Photos / P.Sorin
Photomontages / K. Pain
Une fois encore, je me suis fourré dans divers projets qui m’occupent jours et nuits. Les plus prenants : la création d’un spectacle qui sera principalement présenté au Théâtre du Rond Point * et une exposition-rétrospective au lieu unique. À cela, s’ajoute la conception d’une mise en scène d’un petit opéra de Ravel, L’enfant et les sortilèges, qui sera joué l’année prochaine à l’Opéra de Taiwan et une
ma défunte grand-mère, Constance, faisait des gâteaux, des «petits beurre LU». Me voici sur ses traces, à trimer dans la même usine... prestation d’acteur, aux côtés de Julie Depardieu. Cette dernière expérience est pour moi la plus originale car je ne suis pas un habitué des plateaux de cinéma. Elle m’a particulièrement intéressé par son aspect technique : c’est une production en 3D relief. Je ne suis pas sûr que le relief ait un intérêt artistique « fondamental », mais je suis convaincu qu’il offre des possibilités créatives assez jubilatoires. Le film s’appelle Shooting d’Artagnan et il sera un jour à l’affiche si son auteur, Jérôme PA G E 0 6 9
Acteur / N.Sansier
Diamant Berger, parvient à réunir les fonds nécessaires à l’achèvement de la production… Je ne m’étendrai pas, toutefois, sur ce sujet. Actualité nantaise oblige : c’est de mes futures expositions locales dont je dirai quelques mots. n L’exposition du lieu unique ouvrira le 11 juin. C’est la plus importante que je n’ai jamais réalisée. En terme quantitatif, en tout cas. Pour ce qui est du qualitatif, on verra… Les visiteurs en jugeront. Ce qui est sûr, c’est qu’ils pourront s’en mettre plein la lampe : une trentaine de courts-métrages de 2 à 26 minutes, une vingtaine d’installations vidéo, des photos, des textes… et un parcours sur 2 000 m2. Côté dessert, le service aura lieu à quelques encablures : la jeune galerie Mélanie Rio accueillera environ 8 pièces montées. Enfin… j’espère qu’elles seront effectivement montées, car avec tout le travail que j’ai, ça ne va pas être « du gâteau ». Tiens..., à propos : ma défunte grandmère, Constance, faisait des gâteaux, des « petits beurre LU ». Me voici sur ses traces, à trimer dans la même usine, avec, quand même, cette chance qui ne fut pas la sienne : pouvoir librement tartiner mon ego sur les K O S TA R
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grands murs de briques. n Il n’y aura pas « Tout Sorin » dans cette exposition : il y a des pièces que je n’aime pas, d’autres qui sont vraiment trop pénibles à monter, d’autres qui ont été conçues pour des lieux ou événements trop spécifiques, d’autres qui sont coincées dans des collections lointaines…
De manière générale, exposer me passionne moyennement. Je préfère inventer de nouvelles histoires plutôt que scénographier du «déjà-fait». mais la sélection offrira quand même une vision « assez exhaustive » de mon activité depuis les années 80, des petits films Super 8 de « fonds de tiroirs » aux captations sophistiquées d’opéras à gros budgets. C’est donc bien une rétrospective. Je tenterai de lui donner la forme d’un parcours bien vivant. n De manière générale, exposer me passionne moyennement. Je préfère inventer de nouvelles histoires plutôt que scénographier du « déjà-fait ». Certains diront que la conception d’une exposition peut faire « œuvre en soi »… mais ça, j’en doute un peu. Toujours est-il que, dans le cas présent, c’est avec une grande joie (voyez ma queue
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qui frétille) que je m’installe en ce lieu unique à l’égard duquel j’ai un réel attachement et qui verra passer, je l’espère, nombre de mes connaissances et amis du terroir. n Une exposition complémentaire présentée par la Galerie Mélanie Rio donnera à voir, entre autres, plusieurs pièces qui ont en commun un côté « easy viewing » (si le terme n’est pas usité, je le lance et ce malgré mon respect de la langue française) et une propension à s’intégrer dans l’espace de la maison. Titre de l’exposition : « Curiosités domestiques ». Quant au titre de l’exposition au lieu unique : « Rétrospective/Prospective ! », donné avec mon plein accord, il est à prendre comme une formulation rimée et sympathique qui exclut l’idée que l’on m’enterre trop vite. En vérité, je me sens poussé dans n’importe quelles directions par le besoin vital de créer et par des propositions hétéroclites : je ne prospecte pas et n’ai pour perspective que de fuir un point vide. En rigolant, quand même. n n n * 22h13, également joué dans le cadre du festival Jours étranges, les 15 et 16 mai, le quai, Angers. rétrospective prospective !, du 11 juin au 12 septembre, lieu unique, nantes.
dessin de jim avignon extrait de l’exposition Collection dans la marge, du 22 mai au 13 juin, Le lieu unique, Nantes.
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DR
© Marc Vanappelghem
spectacle vivant
CLUBBING
Bienvenue au club Francisco Allendes, le 24 avril, Le Colisée, Nantes. n Le Chilien mixe tech house. Sans oublier de mettre de la folk de son pays et des percus afro-latines dans son set.
THÉÂTRE Omar et la manière
Kanabeach Party, le 1er mai, Le Calysto, Nantes. n Les Londoniens d’Aquasky débarquent en ville avec leur jungle dans leurs valises.
Philippe Coutant, directeur du Grand T, a bien fait de relever la précision. « Le “d’après Molière” est important. Omar Poras est un metteur en scène iconoclaste et ses Fourberies de Scapin, ça peut être choquant ». Tant mieux ! n En s’attaquant de front à la pièce de Molière, le metteur en scène et acteur suisse-colombien (Ubu roi, Othello, El Don Juan…) élargit sa vison du théâtre, celui d’un théâtre masqué, et s’invite pour la première fois dans le répertoire classique français. Bienvenue aux frontières du réel ! Bienvenue dans le théâtre puissant et jubilatoire d’Omar Porras ! n
Modern Temptation, le 8 mai, Salle Nantes Erdre, Nantes. n Un menu de choix : Tim Paris, The Hacker, Arnaud Rebotini, RPlay, Fake VJ. Rien que ça. Faîtes de beaux rave ! Uncut Funk, le 13 mai, L’Ubu, Rennes. n Amateurs de disco et de soul, soyez au rendez-vous. Après les soirées Soul Food, DJ Haze revient enflammer l’Ubu.
Les Fourberies de Scapin, du 25 mai au 4 juin, Le Grand T, Nantes.
Vice@LU, 21 mai, Le Lieu Unique, Nantes. n L’intrépide dessinateur à moustache Luz délaissera ses crayons pour les platines lors de la soirée Vice. À votre tour de «claudiquer sur le dance-floor»... Killing you softly party, 22 mai, Le Calysto, Nantes. n Les quatre Dj’s de Pulpalicious, que l’on compare de plus en plus à Birdy Nam Nam, s’invitent à Nantes le temps d’une nuit. Scratch Bandits Crew, le 27 mai, Le Chabada, Angers. n Dans le cadre du festival Artaq, Le Chabada programme les membres du crew oscillant entre trip hop et électro musclée. The Bloody Beetroots, 30 mai, salle de la Cité, Rennes. n Dans le cadre de sa tournée Death Crew77, le trio présente son électro-punk schizoîde. n
© Jeff Rabillon
Dan le Sac vs. Scroobius Pip, le 20 mai, L’Ubu, Rennes. n Le duo anglais (photo) alliant beats électro et spoken words, rouflaquettes et grosse barbe, pour un hiphop poétique et décalé.
OPÉRA La belle affaire La nouvelle production attendue d’Angers Nantes Opéra est un opéra en trois actes : L’Affaire Makropoulos. Il y est question d’une jeune femme à la beauté irréelle, de secret, de l’empereur Rodolphe II… Cet opéra de Leos Janacek est mis en scène par Patrice Caurier et Moshe Leiser (photo). La direction musicale est assurée par l’Anglais Mark Shanahan. À noter que dans le cadre de la journée européènne Tous à l’opéra, le 8 mai, une répétition est ouverte au public. n L’Affaire Makropoulos, les 27 et 29 mai, et le 1er, 3 et 6 juin, Théâtre Graslin, Nantes. Les 13 et 15 juin, Le Quai, Angers
Alèmayèhu Eshèté / DR
spectacle vivant
DANSE CONTEMPORAINE
Back in USSR
Mathilde est revenue
Du 2 au 4 juin, à Rennes, la chorégraphe Mathilde Monnier présente sa dernière création Pavlova 3’23, une pièce qui s’inspire d’un solo interprété en 1907 par la célèbre ballerine russe Anna Pavlova. Pavlova 3’23 est une pièce qui « réfléchit sur la représentation de la mort ». À travers la figure du Chant du cygne, Mathilde Monnier s’interroge sur la mort comme une perte, mais aussi sur la persistance par le souvenir. Elle utilise le symbole du chant du cygne, comme un spectre qui danse sans fin, et dont chaque mouvement, chaque geste, chaque respiration réactive la mémoire. n Pavlova 3’23 s’inspire de la pièce créée en 1907 par Michel Fokine, La mort du cygne. Le mythique chorégraphe de ballet russe avait créé cette chorégraphie pour Anna Pavlova, ballerine icône de la danse classique. Déjà, le solo improvisé se penchait sur la question de la mort puisque, gravement malade, la danseuse étoile avait choisi de continuer à danser et de mourir pour son art plutôt que d’y renoncer. n Pavlova 3’23 utilise des références cinématographiques (la mort dans l’opéra, le western), musicales (Rodolphe Burger, Erikm, Heiner Goebbels et Gilles Sivilotto revisitent Camille Saint-Saëns), picturales et littéraires, comme un support pour sa dizaine d’interprètes. À partir de ce matériau riche, la chorégraphie tend à un dépouillement abstrait, comme un retour à l’essentiel pour aborder ce thème, et affirmer que la danse est un « art de la persistance ». n Pavlova 3’23’’, du 2 au 4 juin, TNB, Rennes.
La nuit des éthiopiques, le 18 mai, Le lieu unique, Nantes.
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MUSIQUE DU MONDE Made in Éthiopie En 1996, sous l’impulsion de Francis Falceto, le label Buda Musique sort du placard les pépites du jazz éthiopien, en pleine effervescence dans les années 1960 et 1970. Mélange de soul, rhythm & blues, rock, jazz et musique traditionnelle, le groove d’Addis-Abeba est à l’honneur au lieu unique avec la venue d’Alémayèhu Eshété, crooner mythique surnommé le James Brown éthiopien, et de Mahmoud Ahmed, cireur de chaussures devenu une star en Afrique. n
CHANSON Putain 20 ans ! Dans le cadre de son rendez-vous très chansons qui décoiffent, Tous à la Brel !!! (du 29 avril au 8 mai), Le Fanal de Saint-nazaire invite les frangins Amokrane, Mouss et Hakim, a fêter en live et en métissage leur vingt ans de scène. Les Toulousains, révélés avec le groupe Zebda, n’ont pas leur pareil pour revisiter les chansons de l’immigration algérienne ou encore les chants de lutte. En vingt ans, rien a changé. Mous et Hakim sont toujours motivés ! n Mouss et Hakim, le 6 mai, Salle Jacques Brel, Saint-Nazaire.
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© Raynaud Delage
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Lazarus et coutumes La Fragil du vendredi 21 mai s’annonce survoltée. En effet, la désormais fameuse soirée électro made in Nantes est susceptible d’accueillir encore plus de noctambules. Elle confie la scéno et la déco à Aquabassimo et invite le Dj superstar : Damian Lazarus. Le Londonien vient de sortir sur le label de Booka Shade, un premier album, Smoke the monster out, navigant entre pop, techno et deep house. n
DANSE CONTEMPORAINE Des souris, des hommes, du goudron et des plumes Tirée du roman de Steinbeck Des souris et des hommes, Du goudron et des plumes, la dernière création du chorégraphe Mathurin Bolze, invite à poser un regard différent sur le monde. Un prisme au travers duquel on examine la société, sa violence et sa perception. Cinq personnes, et une scène sur laquelle l’auteur/artiste désire « que nous travaillions sur ce qu’il y a de Lennie et de George en chacun de nous. » Une petite humanité qui interroge et embarque le temps de la représentation. n Du goudron et des plumes, du 4 au 6 mai, TNB, Rennes.
FRESQUE MUSICALE Dépêche mode Événement au Grand T. Le Brestois Tanguy Viel, auteur à l’écriture très cinématographique, propose de relire les principales étapes de la vie de Jesus. Marc Paquien qui a créé en janvier 2009 La Ville de Martin Crimp (déjà au Grand T), met en scène cette relecture, fidèle aux récits des Évangiles. À partir de ce récit convoquant les références contemporaines, les musiciens de la compagnie Frasques et le comédien Philippe Faure imaginent un objet scénique singulier dans lequel texte et musique tendent à ne faire qu’un. n Personal Jesus, le 27 avril, Le Grand T, Nantes.
Kery James ©Thomas Fortier
© Hélène Bamberger
Fragil, le 21 mai, Calysto, Nantes.
HIP HOP Rap time Jongl’hop, festival de hip hop à la campagne, n’a rien à envier à son voisin nantais Hip Opsession. En plus de l’incontournable battle où s’affrontent danseurs, footballeurs freestyle et grapheurs, quatre graphistes se rencontrent en live pour un mélange entre street culture et art visuel. Sur la grande scène, deux pointures se retrouvent face à face dans un “battle of producers” : Just blaze (producteur de Jay-Z, Kanye West) et The Alchimist (producteur de Mobb Deep). Les mythiques Assassin, piliers du rap français, clôturent ce rendez-vous qui n’en finit plus de monter. n Jongl’Hop, le 8 mai, Boufféré.www.jonglhop.com
28.29.30 mai 10 Édition ÈmE
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LES 3 ÉLÉPHANTS Les Grands Éléphants Pour cette nouvelle édition, la treizième, le festival fait peau neuve, change de date, dure plus longtemps, s’installe dans le centre-ville, étoffe sa proposition d’installations plastiques et se recentre sur la scène indépendante. Pour preuve, la power pop complètement folle de Boogers, la pop ultra dansante de The Chap ou encore la sensation éléctro révélée par les prescripteurs de la hype de chez Kitsuné : Two door cinema club (photo). n
SAINT-LAURENT DE CUVES (50) 3 SCÈNES 35 CoNCERTS
Les 3 Éléphants, du 10 au 13 juin, Laval. www.les3elephants.com
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GoSSIP MADNESS JACQUES DUTRoNC JOURS ÉTRANGES Jours de fête Emmanuelle Huynh du CNDC, Frédéric Bélier-Garcia du NTA et Christian Mousseau-Fernandez de l’EPCCLe Quai se sont associés pour proposer cinq jours d’effervescence créatrice et fêter ainsi la troisième année du Quai. Du forum aux studios, onze spectacles sont proposés pour découvrir la structure sous un autre angle et des propositions artistiques vraiment pas comme les autres. n Jours étranges, du 11 au 16 mai, Le Quai, Angers. http://lequai-angers.eu
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festivals
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PÉRISCOPAGES Rennes a une case ! Périscopages met une nouvelle fois la bande dessinée indé à l’honneur. Conférences, rencontres, films et spectacles sont au au centre de ces neuvièmes rencontres. Au détour des griffonages, on retrouve Laurent Lolmède, observateur décalé, qui nous livre une vision singulière du quotidien. Avec un style volontairement maladroit, il décrit ses incertitudes et mésaventures. Drôle et captivant ! n
Locations www.printemps-bourges.com et www.fnac.com Et en magasins Fnac, Carrefour, Géant, Magasins U & points de vente habituels Infos 02 48 27 28 29 - Loc 0 892 68 36 22 (0,34€/min)
Périscopages, du 13 mai au 6 juin, Rennes. www.periscopages.org
ADAMI / CNV / FCM / SACEM / SPEDIDAM
Air par Luciana Val & Franco Musso
PB10_3127_D195/yeaaah-studio.com/Floe
carmen maria vega • emilie simon • caravan palace izia • vitalic v-mirror live • two door cinema club
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archive • - m - • iggy & the stooges • gush
ART ROCK Un bol d’Air Ok, il y a Peter Doherty (vu en Arles l’été dernier : dément !), le folk rock qui va bientôt tout défoncer de The Bewitched hands on the top of our heads ou encore l’artiste Troy Henriksen qui installe ses œuvres dans l’ancien Monoprix. Pourtant, l’événement de cette édition 2010 est la présence de Air qui en compagnie de Hot Rats (deux Supergrass !), joue en live et pour la première fois l’intégralité du score de Virgin suicides. Pan ! n Art Rock, du 20 au 24 mai, Saint-Brieuc. www.artrock.org
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FESTIVAL ARTAQ Quality Street Faire d’Angers pour le street art ce qu’est Angoulême pour la BD : tel est l’objectif du festival Artaq. Au programme, une expo de 400 bombes, inoffensives et détournées, au Grand Théâtre, un hommage à Jean Faucheur à l’Abbaye du Ronceray et à l’ENSAM, des performances de jeunes talents régionaux sur le parvis du Quai… sanctionnées par les Young Street Awards. Des expositions prolongeront, jusqu’à l’automne, les quatre jours du festival. n
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Festival Artaq, du 27 au 30 mai, Angers. www.angers.fr
URBAINES À la rue ! Des expos, des ateliers de Paper Toys, Art Toys ou encore de Light Painting, des concerts… C’est clair, jusqu’au 24 avril, L’Antipode n’est pas à la rue et met à l’honneur les expressions urbaines. Au rayon musique, on annonce du lourd : le flow incisif de Casey, le rock brûlant de Programme ou encore les Berlinois de Jahcoozi (photo) et leur house d’une efficacité que vous n’imaginez même pas ! n Urbaines, jusqu’au 24 avril, Rennes. www.antipode-mjc.com
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GIPSY SWING FESTIVAL Gypsy Caravan La musique tsigane, on ne l’écoute pas dès le petitdéjeuner. Pourtant, des fulgurances, souvent cinématographiques, nous font revenir vers ce genre porté par Django Reinhardt. Il y a bien sûr le Woody Allen (Accords et désaccords), toute la filmo ou presque de Tony Gatlif et surtout le très bel hommage de Jasmine Dellal avec son doc entraînant Gypsy Caravan. Du coup, le 11 mai à l’espace Gallilée, on irait bien fêter le centième anniversaire de Django. A cette occasion, la crème des musiciens tsiganes est réunie. n Gipsy Swing Festival, du 7 au 12 mai, Angers, Saint-Barthélemy d’Anjou, Saint-Jean-de-Linières, Bouchemaine, Villevêque.
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www.gipsyswing-festival.fr
HELLFEST Métal hurlant Le festival « sataniste » (selon Philippe de Villiers), qui « véhicule la culture de la mort » (selon Christine Boutin) sort les griffes en nous concoctant une affiche digne des plus grands festivals avec la crème du versant extrême de la culture rock : Deftones, Sepultura, Slash, Alice Cooper, Kiss, Motörhead, Slayer… Au cœur des polémiques, le Hellfest répond de bien belle manière aux attaques, et comme l’a dit Frédéric Mitterrand : « la diversité culturelle est notre richesse. Il faut raison garder ! ». n Hellfest, du 18 au 20 juin, Clisson. www.hellfest.fr
expositions EXPOSITIONS
À voir ou à revoir Contribution
Espaces muséaux, du 20 avril au 22 mai, Carré d’Art, Chartres de Bretagne. n Pour ce travail, l’artiste rennaise Muriel Bordier vient de recevoir le Prix Arcimboldo, décerné par l’association Gens d’images. Des Lendemains qui chantent, du 23 avril au 29 mai, Galerie Mélanie Rio, Nantes. n Détourner la mémoire, jouer avec les symboles visuels, imaginer au-delà des songes collectifs lient les cinq artistes de l’exposition. Contribution, du 28 avril au 17 juillet, Halles Centrales/Galerie Mica, Rennes. n Contribution, la nouvelle manifestation de l’association LAB, se donne comme une proposition d’imaginer collectivement un avenir régi par l’intelligence collective. INGENIUM, du 30 avril au 17 juillet, 40mcube, Rennes. n Pensée comme un cabinet de curiosité contemporain, l’exposition d’Emmanuelle Lainé présente des sculptures aux formes inspirées d’objets scientifiques ayant donné lieu à des recherches de matériaux spécifiques.
Garbage Truck Bomb
Garbage Truck Bomb (ou le bombardier du pauvre), du 30 avril au 18 juillet, La Criée, Rennes n La Criée et l’association Art to Be invitent le plasticien sonore Damien Marchal. AM / PM, du 11 au 18 mai et du 20 mai au 16 juin, Heidigalerie, Nantes. n 16 performances en 8 jours : une à midi et une à minuit. Pour Christophe Fiat, « le choix de cette fréquence s’explique par le temps nécessaire pour créer une épopée contemporaine ». Expo à partir du 20 mai. La Fonction Oblique, du 21 mai au 11 juillet, HUB-Studio, Nantes. n L’intervention de John Cornu pour le HUB consiste en une greffe ou une série de greffes architecturales. [accords] & [désaccords], jusqu’au 30 avril, l’Atelier, Nantes. n Proposition de la galerie RDV, cette exposition de sculpture regroupe les créations de divers artistes contemporains aux pratiques variées. Avec entre autres Saâdane Afif, Bernard Calet, Béatrice Dacher…
The Matrix
The Matrix, jusqu’au 5 mai, Tripode, Galerie de l’Espace Diderot, Rezé. n Bevis Martin & Charlie Youle conçoivent un dispositif sculptural tiré d’un atlas de philosophie illustrée : L’Atlas de la Philosophie TEMPS RETROUVÉ, jusqu’au 16 mai, Musée des beaux-arts, Angers. n Œuvres de la collection du Frac des Pays de la Loire. Avec entre autres, Jean-Michel Alberola, Philippe Jacq, les frères Quistrbert, Raphaël Zarka… HENRI DIMIER, jusqu’au 23 mai, Musée de l’abbaye sainte Croix, Les Sables d’Olonne. n Henri Dimier (1899-1986) créa à partir de 1935 un univers personnel teinté de rêveries, peuplé de figures fantastiques et de mystérieuses constellations. Jouvences, du 22 mai au 31 août, Château d’Ardelay, Les Herbiers. n Le critique d’art Pierre Sterckx s’est vu confié une expo collective durant laquelle seront présentées les œuvres de Wim Delvoye, Marc Desgrandchamps ou encore Tony Cragg.
Muriel Bordier Espaces muséaux
Loïc Le Groumellec
L’heur, jusqu’au 8 mai, Galerie RDV, Nantes. n La jeune artiste Claire Pollet, passée par les Beaux-Arts de Nantes, se donne pour mission de rendre le temps visible. Fabienne HOUZE-RICARD, jusqu’au 28 mai, Galerie des Urbanistes, Fougères. n Un univers intime et complexe, basé sur trois thèmes, la ferme, la maison et l’élevage. Comme un retour aux sources, intense et troublant. Loïc Le Groumellec, jusqu’au 29 mai, Galerie Nathalie Clouard, Rennes. n Loïc Le Groumellec peint avec constance les thèmes qu’il a adoptés comme prétexte à sa peinture: le mégalithe, la croix et la maison. Hotchpotch, jusqu’au 1er juin, DAF, Nantes. n Dans un nouveau lieu occupé par des archis et des artistes plasticiens, la Bordelaise Jeanne Tzaut, qui utilise principalement la sculpture retranscrit et déplace les données afin de créer de nouvelles temporalités. Le présent du passé, jusqu’au 20 juillet, Domaine départemental de la Garennes Lemot, Gétigné-Clisson. n Œuvres de la collection du Frac des Pays de la Loire avec entre autres Roy Arden, Michel Aubry, Pascal Convert, Braco Dimitrijevic… n
expositions
ART CONTEMPORAIN Au grand air L’Art prend l’air permet au public de découvrir le travail de plus de 300 artistes plasticiens. Photographies, sculptures, peintures et autres arts plastiques sont au cœur des expositions réparties dans tout le département. Et pour cette édition 2010, le public pourra rencontrer les artistes directement sur les lieux d’expositions, et même dans leurs ateliers. Une occasion donc d’apprécier le travail de création des plasticiens et de respirer une bonne “bouffée d’art pur” ! n L’Art prend l’air, les 10 et 11 avril, Loire-Atlantique. www.art-prend-air.fr
DESSIN CONTEMPORAIN À bonne école Dans la marge est une collection de cahiers de dessins contemporain inaugurée en 2007 par Daniel Johnston himself. L’immense songwriter américain a griffonné un cahier d’écolier de 32 pages. Car telle est l’ambition de cette entreprise éditoriale menée par Effi Mild et Laurent Zorzin. Depuis, dix titres sont parus : Jim Avignon, Moolinex, Tom de Pékin ou encore Jochen Gerner. Collection Dans la marge est donc une expo incontournable pour tous les curieux, les kids et les fans de dessins pas comme les autres. n Collection dans la marge, du 22 mai au 13 juin, Le lieu unique, Nantes.
expositions FIFTEEN
« Le comic est un genre assez marginal » interview / Maëliss Coudray
© Mengele Zoo par Bendik Kaltenborn
Fifteen ou une bonne occasion de découvrir le comic strip, genre confidentiel et rarement mis en valeur. Rencontre avec Easy Hey de Delkographik qui accueille cette exposition de groupe.
Pourquoi avoir décidé de regrouper des artistes au style si différents ? n Pour la diversité ! Au sein de Fifteen, certains sont dans un style mélangeant l’étrange, l’absurde tandis que d’autres présentent un travail plus conventionnel.
Peut-être, mais ce n’est pas le but premier de l’expo. Auquel cas, nous nous serions lancés dans la création d’un livre. Nous voulons donner l’occasion de changer de support et de lieu en présentant une infime partie du travail des illustrateurs.
Quelle est la visibilité des artistes sélectionnés ? n Certains travaillent de façon ponctuelle avec la presse internationale. Comme Jean Jullien pour le New York Times). D’autres diffusent leurs comics dans des magazines. Vice en ce qui concerne Johnny Ryan. Et d’autres encore sont édités, comme David Sandlin chez Fantagraphics.
Au même titre que le dessin, ne trouvez-vous pas que le comics trip connaît aujourd’hui un renouveau ? n De notre point de vue, le genre est assez marginal, voire confidentiel. Le support ne trouve pas facilement un public. Il serait sûrement déplacé de faire un état des lieux de cette discipline. n
Cette expo est-elle un moyen de pallier au côté éphémère du genre ? n
Fifteen, une exposition de groupe sur le comic strip, du 24 avril au 2 juin, Delkographic, Rennes.
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