SAISON 04
NUMÉRO 21
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MICHAËL YOUN
Dernier coup de cœur ?
Mardi 8 juin à 18h30
Gossip
Actuellement à l’affiche de Fatal
Dernier coup de gueule ? Zahia. Je trouve ça lamentable qu’elle fasse payer Ribéry plus que les autres.
Dernière séance ?
Dernière blague ?
Dernière folie ?
300 à la télé et Iron man 2
Aux grosses têtes hier. J’ai fait beaucoup de blagues, mais aucune n’a été retenue.
J’ai pensé m’acheter une Ferrari 438 Italia. Sinon c’était un cadeau pour ma chérie.
Dernière résolution ?
Dernier de la classe ?
Soigner ma trichotillomanie. Mais ça va, hein !
Non. Turbulent mais toujours premier !
Dernier bide ? Aux grosses têtes hier. J’ai fait beaucoup de blagues, mais aucune n’a été retenue.
Dernier cri ?
Dernier texto ?
Une caméra Flip.
Un MMS d’une colonne Morris sur les Champs : « Isabelle Funaro est Athena Novotel. »
Dernières vacances ?
Dernier des Mohicans, Dernier métro ou Dernier tango à Paris ?
C’était en 1977, en Toscane… Franchement, je n’ai pas l’impression de manquer de vacances.
Dernier tango à Paris
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Dernier mot ? Gros bisous !
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On commence par le dernier n Michaël Youn / P3 Kostar du mois n Uffie / P8 Les objets du désir n / P10 Shopping n L’été à la sauce maillot / P12 Buzz éclair n Live 3D/ P14 Archi n David Cras / P16 Dossier n L’art du foot / P18 le foot vu par... n Pierrick Naud, François Marcadon, Vincent Mauger / P20 MATCH ULTIME n Séville 82 / P24 TêteS de série n Faustine Seilman / P26 Damien Marchal / P28 Sur son 31 n P31 Portefeuille MODE n So fresh par Gildas Raffenel / P32 entretiens n Sexy Sushi / P42 Michel Troisgros / P46 une ville ailleurs n Madrid par Mathilde Monnier / P50 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P54 Guide Kostar n P57 Expos, spectacles, soirées, festivals… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin. C’est le guide de l’été. BD n Les dessous de Kostar par Leslie Plée / P74
Illustration
Thierry Jaspart pour kostar / www.thierryjaspart.com
en couverture Modèle : Sophie n Photographe : Gildas Raffenel n Stylisme : Anne-Claude Le Balpe n Make Up : Laura Veron n Coiffures : Ludo Urban Expression n Graphiste : Florian Hody n Assistant : Kleber Guillemot n _maillot etam _lunettes Dior _chaussures Blinli _accessoires H&M
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Illustration / Charlotte Touzé
charlotte.touze@sfr.fr
GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n Thierry Jaspart, François Marcadon, Vincent Mauger, Pierrick Naud, Leslie Plée, Charlotte Touzé. KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros
Stylistes n Anne-Claude Le Balpe, Aurélie Provost.
Directeur de la publication n Patrick Thibault coordination rédaction n Arnaud Bénureau Graphisme et maquette n Damien Chauveau.
Partenaires Stylisme n A vue d’œil, Chapitre 4, Crazy Republic, Kitschen, Scott Premium, Scribe Optique.
Développement n Julien Coudreuse, Patrick Thibault. Publicité pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa
Remerciements n Xavier Carjuzââ, Vincent Cavaroc, Kléber Guillemot, Florian Hody, Mathieu Lefêvre, Laurent Levy, Ludo de Urban Expression,Thierry Rocourt, Maud Scandale, Laura Veron, tous nos annonceurs.
Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro.
n Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2010 n
Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Nelly Burel, Christophe Cesbron, Julien Coudreuse, Antonin Druart, Marie Groneau, Anne Laloux, Maëlle le Corre, Christophe Martin, Mathilde Monnier, Quentin Périnel, Pierrick Sorin, Patrick Thibault. Photographes n Jérôme Aubanel, Stéphane Bellanger, Joan Casanelles, Stéphane Chalmeau, Tangui Jossic, Christophe Le Dévéhat, Mathilde Monnier, Fabien Proyart, Gildas Radffenel, Pierrick Sorin, Patrick Thibault.
modèles n Sophie.
www.kostar.fr
www.myspace.com/kostar_graphik Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 4 rue Vauban, 44000 Nantes n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764 Kostar # 22 sortira le 15 septembre 2010
Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein des rubriques « Sur son 31 » et/ou « Homonyme », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.myspace.com/kostar_graphik ». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée. PA G E 0
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UFFIE
« La mode, c’est ma façon de m’exprimer » interview / Arnaud Bénureau
photo / Ysa Perez
Votre album s’appelle Sex Dreams and Denim Jeans. Ok pour la première partie. Mais pourquoi cette histoire de jeans ? n Ce disque est un peu une chronique de ma jeunesse. Et le jean en a beaucoup fait partie. Tout simplement. Votre album vient à peine de sortir que vous êtes déjà célèbre. Comment vivez-vous cette célébrité qui vous est finalement un peu tombée dessus ? n Normalement, vous devez sortir plusieurs albums avant de vous faire un nom. Dans mon cas, c’est l’inverse. Mais, c’est assez difficile de réaliser que du jour au lendemain, on va vous voir un peu partout. C’est une sensation un peu étrange. J’essaie de ne pas trop y penser. Vous considérez-vous comme une it girl ? n Déjà, je n’aime pas trop le terme. Mais je crois que oui, je dois être une it girl. Ce qui est normal. Je sors un disque et fais de la promo. Involontairement, dans ces circonstances, on devient une it girl comme vous dites. Vous êtes signée sur Ed Banger qui est le label des fluokids. Qu’est-ce que cela signifie-t-il pour vous ? n Les fluokids ? Ce sont les hipsters, ceux qui veulent être à la pointe de tout. Je l’ai peut-être été. Mais c’est du passé. Aujourd’hui, je suis tout sauf une fluokid. Que représente la mode dans votre vie ? n Je l’envisage comme la musique. C’est ma façon de m’exprimer. Est-ce pour cette raison que vous avez souvent changé de look ? n J’ai toujours eu envie de faire ce qui me plaisait. Mes différents looks exprimaient juste ce que je pouvais ressentir à un moment donné. Vous considérez-vous comme une fashion victim ? n Absolument pas. Je préfère regarder par la fenêtre afin de savoir le temps qu’il fait pour m’habiller, plutôt que d’ouvrir un magazine pour savoir comment je devrais m’habiller. PA G E 0
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Même si vous n’êtes pas une victime de la mode, quel est votre must have ? n Les Vivienne Westwood Pirate Boots. Aujourd’hui, on peut trouver sur Coolcats un tee-shirt Uffie réalisé par la graphiste Fafi et édité à seulement cent exemplaires dans le monde. Ce qui est rare serait-il donc forcément à la mode ? n Définitivement ! C’est pourquoi je suis accroc au vintage. Je trouve assez jouissif de porter des vêtements que vous ne trouverez pas partout. Le premier single de votre album, Add SUV, a été enregistré avec Pharrel Williams. Préférez-vous le Pharrel Williams chanteur ou celui qui collabore avec Louis Vuitton ? n Le chanteur. Mais aussi le musicien. J’adore ses productions. Mais comprenez-vous qu’un artiste puisse se lancer dans le co-branding ? n De nos jours, plus personne n’achète de disques. Du coup, pour essayer de trouver sa place, il faut continuer à faire de la musique et développer une image. Et aujourd’hui, le co-branding est une chose importante en terme de création. Êtes-vous tenté par cette aventure ? n Ça va être bientôt le cas avec une marque de jeans (Diesel, NDLR). Quel est votre programme pour cet été ? n Des concerts et des interviews où il faut toujours parler de soi. Profitez-en alors pour vous poser une question à laquelle vous n’auriez pas encore répondu ? n Pas facile… Si, de quoi ai-je envie là maintenant ? Alors ? n Un cheese-cake ! n Sex Dreams and Denim Jeans (Ed Banger records / Because Music) Le 18 septembre, Scopitone, Nantes (44). www.scopitone.org
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Ozibao Maillot Algérie 82 Ozibao, marque nantaise amoureuse de la chose footballistique, ne pouvait pas passer à côté de l’événement sud-africain. À cette occasion, elle édite le fameux maillot que les Fennecs portaient lors de leur participation à la Coupe du Monde de 1982. Total look vintage. n www.ozibao.com
Apple iPhone 4 Dè
s le 24 juin, l’iPho ne 4 sera disponible en France. Apple le présente comme le smart phone le plus fin jamais conçu. Un design entièrem ent nouveau et des fon ctions telles que la visiop honie FaceTime, l’écran Retina, un apparei l photo de 5 mégapixels et l’enregistrement de vid éos en haute définitio n. n
New Balance 6 790 / 550dite/troi57 s modèles mythiques :
New Balance réé leurs des Los Angeles la 790 disponible aux cou , la 550 sortie en 1991 tics Cel ton Lakers et des Bos tée à la fin des années por pour les runners et la 576 nnequins. n 90 par de nombreux ma
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Magisso / Cake Server by Klein&More
Grâce au Cake Server, le partage et le service d’un gâteau deviennent plus facile et plus élégant que jamais. Le Cake Server de Magisso est parfait pour le goûter, les repas entre amis ou les soirées de fêtes. n www.kleinandmore.fr
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Yoo Digital / Scoopeese Yoo Digital
La marque français ur à la musique donne de la coule ceintes stéréo en s avec ses petite Scoopees. les : ro rét k loo au ion USB, le duo Grâce à sa connex atible avec mp d’enceintes est co r MP3 ou eu lad ba un d, un iPo ole de jeux. encore une cons nt disponibles : so is lor co e atr Qu et noir. n nc bla rt, ve rouge, al.com
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JACK DANIEL’S et OLD NO. 7 brand sont des marques déposées. ©2009 Jack Daniel’s. RCS BOBIGNY : 414 749 200
IT’S NOT SCOTCH. IT’S NOT BOURBON. IT’S JACK.*
*Ce n’est ni un scotch, ni un bourbon, c’est du Jack. Chaque goutte est filtrée sur 3 mètres de charbon de bois d’érable. C’est ce qui fait de Jack un Tennessee Whiskey.
L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
l’été à la sauce
maillot sélection _Aurélie provost
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O p t i q u e 9 rue scribe _ nantes _ 02 40 69 32 57 14 rue Boileau _ Nantes _ 02 40 48 64 01
CHINESE MAN EN LIVE 3D interview / Nelly burel
Vidéastes du label/collectif/groupe Chinese Man, Fred & Annabelle manient l’art de la 3D, qui accompagne désormais l’équipée zen en live. Un grand bond en avant ? De quoi s’inspire votre univers vidéo ? n Le cinéma, l’art, la pub, les jeux vidéos, ces medias en surabondance s’inspirent les uns les autres ; le clip est au milieu de tout ça, et nous aussi. Les vidéos sont-elles produites indépendamment de la musique ? n Nous ne savons qu’écouter nos envies, qu’elles soient graphique, filmique ou scénaristique. Nous tâchons toujours d’expérimenter, en essayant de coller au mieux au ressenti du morceau. On ignore souvent la forme exacte que l’on va obtenir. On génère nos propres images mais on en glane aussi pas mal... De vieux spots institutionnels, des illustrations faites par des potes, ou des films de nos mamans... La musique impose surtout un découpage et un rythme de montage. À quoi peut s’attendre le public qui découvrira ce concert vidéo en 3D ? n On ne sait pas si c’est vraiPA G E 0 1 4
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ment un concert vidéo. Après une étude de mœurs approfondie de la Faune des Concerts, on s’est aperçu que 29% étaient trop petits ou trop myopes pour voir l’écran, 37% trop occupés à faire autre chose, 12% attendent encore leurs bières au bar. Quant aux autres, ils sortent avec quelques acouphènes et les yeux qui saignent… « d’toute façon, les lunettes elles marchent pas ! » n La philosophie zen de Chinese Man ? n « Pour être zen, fumez des nems ! » le 25 juin au château des ducs de bretagne, Nantes (44) Le 23 juillet à Bournezeau (85), festival Le Chant de Foire Le 24 juillet à Briouze (61), festival Art Sonic www.chinesemanrecords.com
jeu d’eaux Saint-Servan (35) David Cras
photo / stéphane Chalmeau
Perchée à Saint-Servan, l’extension d’une maison familiale créée par David Cras s’inscrit dans un décor de rêve d’une agréable couleur locale bretonne. Conçue essentiellement pour l’ouverture et l’exposition à la lumière, cette extension s’ouvre sur une terrasse qui offre un panorama unique sur l’estuaire de la Rance. Où les couchers de soleil sont quasi divins. Cette bâtisse très longiligne, aux parois de bois et à la toiture en zinc, se fond parfaitement dans le paysage, qui l’abrite des regards extérieurs. n David Cras, diplômé de l’école d’architecture de Rennes dans les années 80, sillonne le grand Ouest depuis maintenant trente ans. Originaire des Côtes d’Armor, ce Breton ne cache pas l’attachement qu’il a pour sa région. n Dans un esprit tourné vers l’architecture moderne adaptée au cadre naturel et dans un style simple et élégant, David Cras a conçu un grand nombre de bâtiments publics : écoles, salles polyvalentes, centres culturels… Ses interventions dans le domaine privé ont en revanche toujours été limitées. Aujourd’hui, il ne compte qu’une vingtaine de maisons sur l’étendue de sa carrière. n La luminosité, l’élégance et l’étonnante sobriété de cette villa en font un projet atypique, mais tout à fait en accord avec sa conception architecturale, basée sur l’authenticité. n
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À l’heure du rendez-vous mondial du ballon rond, Kostar se met au vert. Petit tour des artistes qui ont été inspirés par le foot. Carte blanche à Pierrick Naud, François Marcadon et Vincent Mauger, trois artistes qui exposent sur le terrain de Kostar et qui nous livrent leur vision du foot. Puis, présentation du projet de cinéconcert autour du match ultime de Séville 1982.
texte / Christophe Cesbron
En 2003, Laurent Perbos a créé ballon2 (dimensions réglementaires au carré, page ci-contre dans le titre) et le plus long ballon du monde. Chaque fois qu’il en vend un, il est plus long pour être le plus long ballon de l’année. Ici, le plus long ballon du monde 2006. 195 x 27 x 27 cm photos Florent Joliot et Marcell Esterhazy PA G E 0 1 8
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Dans la série des Pierrick et Jean Loup de Pierrick Sorin, il y a un petit épisode truculent où les deux protagonistes, après avoir regardé un match à la télé, décident de jouer au foot dans le jardin. Ils se mettent à construire un but en utilisant les outils qu’ils ont sous la main (escabeau, pelle, râteau, balaie, brouette…). À un moment donné, Jean-Loup regarde ce but fait de bric et de broc et, “tout pensif”, se demande s’ils n’ont pas fait là quelque chose qui pourrait être une œuvre d’art. « On en a discuté un peu, mais pas trop, parce qu’on avait envie de jouer quand même ». n En cette période de Mondial, les sujets sur le foot pleuvent et nous rebattent les oreilles des sempiternelles mêmes références, parallèles, analogies. Le stade est un théâtre où se joue une tragédie. Un terrain est comme un tableau où les lignes de forces ne cessent de bouger. Les joueurs sont des artistes, des performers. Les spectateurs sont des acteurs, tissant avec le jeu une relation incroyablement physique, rituelle. Le ballon est ce centre de gravité insaisissable vers quoi tout converge. Le jeu est chorégraphique, parfois incroyablement érotique. L’équipe est une micro-société avec ses règles, ses hiérarchies, ses contraintes. Sans oublier d’évoquer les phénomènes liés aux nationalismes, à la médiatisation, la starisation, aux grandes marques, à l’économie, que sais-je encore. sa i so n 0 4 / N U M É R O 2 1
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Il y a quelque chose dans tout cela de tellement banal et tellement fascinant. n Nombreux sont les artistes qui y ont puisé, cherchant dans cette matière, cette énergie de quoi nourrir leurs recherches. Robert Delaunay, Nicolas de Staël ont été captivés par l’éclat des couleurs, la transe, le bruit. Picasso a travaillé le corps du footballeur dans ses sculptures en feuilles de métal pliées. n Mais ceux que je préfère, ce sont ces artistes qui ont déformé, détourné, mis à mal, poussé jusqu’à l’absurde les codes, règles, principes du jeu et de ses représentations. Fabrice Hyber et son ballon carré. Laurent Perbos et son ballon le plus long du monde. Brian Jungen qui crée des masques et totems à partir de chaussures de foot. Pascal Rivet qui réincarne Cantona ou Fabien Barthez. Ange Leccia qui installe face à face deux buts dans un étrange baiser. Douglas Gordon et Philippe Parreno qui filment Zidane et exclusivement Zidane pendant la durée d’un match. Sans oublier le ballon de Priscilla Monge réalisé en cuir noir et serviettes hygiéniques blanches, proposant une intrusion féminine audacieuse dans cette arène beaucoup trop masculine. Là, les propositions infiltrent, distordent, décalent le regard et la pensée pour nous entraîner dans un autre domaine plus conceptuel mais tout aussi captivant. n PA AG G EE 00 11 99 P
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à gauche : Pascal Rivet, Canto, 1997 Cliché : Stéphane Bellanger, Nantes Collection du Frac des Pays de la Loire © Frac des Pays de la Loire à droite ; Fabrice hyber et son ballon carré en 1998 pour l’opération les empêcheurs de tourner en rond de la FNAC.
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Pierrick Naud 41 ans, Montfaucon-montigné (49) actu : «Jouvences» carte blanche à Pierre Sterckx. Chateau d’Ardelay, Les Herbiers (85) «13 à table» Fort Liédot, Ile d’Aix (17) www.pierricknaud.com
Sans titre. collection particulière . courtesy la galerie particulière (Paris)
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François Marcadon 28 ans, Bruxelles Actu : exposition «Sur la terre comme au ciel» Centre d’art contemporain de Pontmain(53)
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Vincent Mauger artiste plasticien, entre Nantes (44) et Cholet (49) actu : «L’art dans les chapelles», du 9 juillet au 30 août 2010, chapelle saint Nicodème, 56150 Guénin.
sans titre, installation présentée lors de la Biennale Art Grandeur Nature aux Instants Chavirés à Montreuil.
www.collectifr.fr/reseaux/
ET AUSSI : Dynasty, JUSQU’au 5 septembrE, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et Palais de Tokyo. 13 à table, à partir du 3 juillet 2010, Fort Liédo, île d’Aix. PA G E 0 2 2
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SÉVILLE 82 « Ce match
est un western »
rencontre / Arnaud Bénureau et Julien Coudreuse Photo / Christophe le dévéhat
Séville 82 est un parfait une-deux entre folk torturé et dramaturgie footballistique. Rencontre avec Red, songwriter écorché à l’origine de ce ciné-concert revenant sur la demi-finale de Coupe du Monde France-Allemagne de 1982. « En 1982, j’avais 14 ans. J’ai donc regardé le match chez mes parents. Tout le monde était devant la télé. Et on hurlait. Les voisins aussi d’ailleurs ! À l’époque, je jouais en club. Je me suis rendu compte immédiatement que c’était un match énorme. Évidemment, j’ai été marqué par l’attentat d’Harald Schumacher sur Battiston. Aujourd’hui encore, les images sont choquantes. Mais pour moi, l’élément clé du match reste la faute non sifflée sur Giresse, juste avant le but de Rummenigge. Avec le recul, ce match est un vrai film, un western même avec les pénalties comme duel final. C’est aussi un sacré souvenir pour les gens qui l’ont vu, chacun se souvient d’où il était, avec qui il était. On en a reparlé des centaines de fois, il y a même un livre dessus. C’était donc amusant d’y revenir et d’apporter un grain de sel rock’n roll ». n Les Tombées de la Nuit, du 5 au 10 juillet, Rennes. www.lestombeesdelanuit.com Scopitone, du 15 au 19 septembre, Nantes. www.scopitone.org
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FAUSTINE SEILMAN Amazing Grace Texte / Maëlle le Corre
Photo / Fabien Proyart pour Kostar
Pianiste chez My Name Is Nobody, la Nantaise Faustine Seilman sort son deuxième album, Whispers and Shouts : un disque folk teinté de pop, aérien et lumineux. Un moment de grâce. Dès les premières notes de piano, le charme opère. Une voix grave et profonde, chargée d’émotions et toute en retenue à la fois. On oscille entre la ballade pop et l’envolée mélancolique. « Pendant l’enregistrement, j’ai écouté Nick Cave, Vic Chesnutt. Barbara aussi. Mais je ne me suis pas dit : “ je vais essayer de sonner comme… ”. Et même si mon nom est sur la pochette, c’est un travail commun avec les autres musiciens ». Faustine Seilman est une de ces filles désarmantes de naturel, parler d’elle n’est pas son fort, mais elle se prête à l’exercice avec le sourire. n L’album sort à peine qu’elle a hâte de tourner. « On a fait quelques concerts, et ça m’a ouvert l’appétit ! ». La scène, ça fait un bout de temps qu’elle y a fait ses armes avec ses camarades de My Name Is Nobody. « Jouer devant un public, c’est euphorisant. Rencontrer les gens, être sur la route, ça me plaît. Autant pendant l’enregistrement, on est dans une bulle, hors du temps. Sur scène, on en sort et là, on est complètement dans l’action. » Et à écouter Whispers and Shouts, on se dit en effet que le live lui va sûrement à merveille. n Difficile d’être prise au sérieux en tant que fille quand on fait de la musique ? « Je l’ai parfois ressenti. Il faut peut-être un peu plus de hargne, d’assurance. Ce qui
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m’agace un peu, c’est que maintenant on a créé une espèce de case spéciale, un créneau “filles qui font de la musique”. Je trouve ça dommage ». Hors de ce carcan, Faustine ne désespère pas, loin de là. « Je joue avec des mecs et je suis très bien comme ça ! ». Confiante, elle a tracé son petit bonhomme de chemin, navigant bien entourée entre ses projets solos et son groupe. Mais une question revient souvent : pourquoi chanter en anglais ? « C’est un peu vexant quand on me le reproche. L’anglais est ma langue paternelle alors ce n’est pas un choix, c’est juste que je ne sais pas écrire autrement. Les gens sont prévenus, s’ils ne comprennent pas, tant pis ! » Qu’on se le tienne pour dit. n Quand on lui demande si elle se voit mener une carrière internationale, être dans une grande maison de disques, elle se marre : « Si un jour, je fais des mégas tubes ! ». On ne la sent pas prête à faire des infidélités au Collectif Effervescence, attachée à « ce côté militant ». Autant se l’avouer, elle ne trouverait sans doute pas le même équilibre ailleurs. « Travailler avec les gens que je connais me permet une grande liberté. Et humainement, c’est très chouette ! ». n Whispers and Shouts (Collectif Effervescence)
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DAMIEN MARCHAL Marchal Hombre Texte / Antonin Druart
photo / Joan Casanelles pour kostar
Exposé à la Criée, dans le cadre de Ce qui vient, seconde biennale d’art contemporain de Rennes, le « plasticien sonore » Damien Marchal explore les rapports humains et explose les conventions (et les tympans) des spectateurs passifs. « Je n’ai jamais voulu être un artiste ». Ce n’est pas le fils illégitime de Michel Berger qui s’exprime en ces termes frondeurs, mais bien Damien Marchal, bruitiste empiriste et plasticien performer. Bien que né la même année que Star Wars et Nevermind the Bollocks (1977), le garçon ne semblait pas prédestiné à triturer des machines lors de happenings. Sa formation d’architecte l’expédie à La Poste pour laquelle il livre les dessins d’un nouveau centre de tri. Il rentre ensuite en fac d’arts plastiques dans l’idée d’en sortir non pas indemne, mais enseignant. Il passe en parallèle par la case Beaux-Arts où il amplifie les expérimentations sonores initiées à l’université. Associé à trois autres artistes, Damien devient en 2006 le cofondateur de l’atelier Vivarium, ancien réfectoire de 300 m2. Devenu centre de réflexion et de création, le lieu abrite aujourd’hui huit plasticiens. n Dès lors, le mélomane multipistes orchestre des « symphonies pour ordinateur démonté », tape un bœuf en duo avec une moto ou accompagne un batteur au son de ses imprimantes mutantes, comme en 2009 dans le cadre d’Electroni[K]. « Pour autant, le terme de plasticien sonore qui me colle à la peau m’épuise à la longue. (…) Comme John Cage [précurseur de la musique concrète,
NDLR], je m’intéresse aussi au silence, ou à l’incapacité du sonore. » Plus que le son, ce sont les notions de communication, d’échange et de contact qui prédominent dans son œuvre. Les rencontres influencent et nourrissent ses projets, que ce soit un chorégraphe à Rennes (Julien Jeanne) ou une chorale à Glasgow. n « Toutes mes expositions antérieures sont collectives, et même celle ayant lieu en ce moment à la Criée, qui est peut-être ma première exposition personnelle, est le fruit d’une collaboration. » Garage Bomb Truck, à la Criée donc, fait partie d’un cycle non définitif autour des objets explosifs improvisés (bombonnes, enveloppes, portables…). Ces réalisations interrogent sur le terrorisme en détournant les principes des grandes industries. Cette autre forme d’extrémisme aseptisé sait rendre accessible l’inacceptable en y mettant les formes, offrir du temps de cerveau disponible, blottir la perversion dans un écrin de finesse. Tout aussi critiquable que l’action directe. Contre la fureur, le bruit. n Garbage Bomb Truck [ou le bombardier du pauvre], dans le cadre des Ateliers de Rennes - Biennale d’art contemporain, jusqu’au 18 juillet, La Criée, Rennes. www.marchal.biz
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son b le m u s é u m f ê t e Exposition produite par le muséum de Neuchâtel en Suisse
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Mouche verte, Lucilia sericata © François Gilson – Biosphoto
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muséum de nantes · 25 juin 2010 · 27 mars 2011
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so fresh P h o t o g r a p h e _ G i l d a s Ra f f e n e l Modèle _Sophie S t y l i sm e _ A n n e - C l a u d e L e B a l p e M a k e U p _ La u r a V e r o n C o i f f u r e s _ L u d o U r ba n E x p r e s s i o n Graphiste _Florian Hody Ass i s ta n t _ K l e b e r G u i l l e m o t
ARTI C LE S DI S P ONI B LE S C HE Z _ C h a p i t r e 4 _ RENNE S S C OTT PREMIUM _ NANTE S ET RENNE S C R A Z Y REPU B LI C _ NANTE S ET RENNE S K ITS C HEN _ NANTE S ET RENNE S À VUE D ’ Œ IL _ NANTE S S C RI B E OPTI Q UE _ NANTE S
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SEXY SUSHI
« Non, Sexy Sushi n’est pas une escroquerie ! » interview / Arnaud Bénureau et Maëlle Le Corre
photo / Tangui Jossic pour Kostar
Oubliez, la vuvuzela et l’Islandais chaud comme la braise Eyjafjöll ! Cet été, vous n’aurez qu’un mot à la bouche : Cyril. Avec ce nouvel et très bon album, les Nantais Mitch Silver et Rebecca Warrior reviennent gonflés à bloc. Retour sur le phénomène Sexy Sushi. Entre deux “lol” et un sandwich triangle. Évacuons d’emblée la question : qui est le Cyril de ce deuxième album ? n Rebecca Warrior : Le titre complet devait être Cyril, Parrain, Marraine, Vigile. Cyril est l’ancien prénom de Christina Ricci. Du coup, comme on l’aime bien… Plus sérieusement, on ne pensait pas faire un album. On avait quelques titres. Et de fil en aiguille, on a eu trente minutes de son. Après, je ne sais pas si c’est un album, un mini album ou un EP. Dans tous les cas, c’est bâtard ! Une chose est bien certaine, c’est le buzz qui existe autour de Sexy Sushi. Comment le vivez-vous ? n RW : C’est un mot interdit ça ! Il va falloir en trouver un autre. Alors, quel regard portez-vous sur le phénomène Sexy Sushi ? n RW : Déjà, on fait Sexy Sushi parce que ça nous fait plaisir. Ça ne marcherait pas, ça serait pareil ! Depuis le premier concert, les gens n’arrêtent pas de nous parler de ce buzz. Mais ça va faire maintenant sept ans que Sexy Sushi existe. Peut-être qu’en fait, il ne se passe rien ! Justement, quel souvenir gardez-vous de ce premier concert au lieu unique ? n Mitch Silver : À l’époque, je fumais. C’est le seul truc dont je me souviens. n RW : On avait transporté la tour d’ordinateur sur un skate ! Mitch, tu m’avais dit : « Si tu es ca-
pable de monter sur la table, je te paie une bière ». J’avais passé tout le concert nue sur le bar ! n MS : C’était mon premier concert. J’étais complètement flippé ! Mais se déguiser m’a aidé. Et puis ça allait bien avec ce que nous faisions. n RW : On regrette seulement nos noms de scène ! C’est toi qui a trouvé Rebecca ? n MS : Oui. C’était ça ou Céline ! À partir de quand, Sexy Sushi est-il devenu un projet sérieux ? n RW : Jamais. Il ne l’est d’ailleurs toujours pas. Mais cet été, vous êtes quand même à l’affiche de Glastonbury ou encore Dour… n RW : La classe, hein ? Ou une grande escroquerie ? n RW et MS : Les deux ! n RW : Non, Sexy Sushi n’est pas une escroquerie. Nous sommes contents de faire ce que nous faisons. Le succès à outrance ne nous intéresse pas. Ça nous fait juste bien plaisir d’aller à Glastonbury faire notre show. Mais nous continuons à jouer avec autant de plaisir dans des squats. n MS : Et puis, on ne l’a pas cherché. n RW : Les escrocs, ce sont les autres groupes. Des sales enfoirés qui veulent des cachets monstrueux, devenir des stars monstrueuses et vivre de leur musique.
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En parlant de vos concerts, il y a quand même quelque chose de frappant. Chaque passage sur scène semble être le dernier… n MS : Et c’est bien ça le problème. Quand tu vois que nous avons vingt dates de calées. n RW : Je trouve ça cool ! À chaque fois, on se dit que nous sommes trop contents d’être là. C’est peut-être pour cette raison que sur certaines dates, j’ai eu énormément de mal. Comme, à Genève. La veille, nous étions sur Paris. Et là, j’ai vraiment cru que ça serait le dernier concert. n MS : Du coup, on a raté l’avion. n RW : J’ai tout raté. Je n’étais bonne à rien.
« Sexy Sushi fonctionne comme un énergiseur. on fait de la Red Bull techno. » Vous parliez de Genève. Comment se déroulent vos concerts à l’étranger ? n RW : Dans les pays non-francophones, c’est chelou. En Allemagne, je hurlais : « Vous êtes tous des gros pédés ! ». Les gens dansaient et ne comprenaient rien. Cette année, au Printemps de Bourges, les Anglais des Foals nous ont vu et nous ont demandé de tourner avec eux. Je me demande encore ce qu’ils ont capté du concert. Ils ont juste vu deux maboules se rouler dans des pots de terre. D’autant plus qu’il existe un décalage entre le côté festif du live et une certaine gravité dans les textes… n MS : Je ne trouve pas ça festif. Sexy Sushi fonctionne comme un énergiseur. En fait, avec Rebecca, on fait de la Red Bull techno. Mais par rapport aux textes, c’est vrai. Tout comme la musique d’ailleurs ! Sur Cyril, il y a des instrumentaux plus dark. Je pense que les gens viennent nous voir pour s’amuser, mais surtout pour devenir fous. Quand j’allais dans des concerts techno, ça manquait, il y avait juste un DJ qui balançait de la grosse frappe. Nous voulons qu’il y ait une interaction entre le public et nous. Même si cela est peut-être moins vrai aujourd’hui, avez-vous conscience qu’à une époque, Sexy Sushi pouvait être un point de ralliement pour la communauté homosexuelle ? n RW : C’est parce que je suis lesbienne ! Au départ, je cherchais des meufs. C’est tout ! n MS : Moi, je cherchais… n RW : Des meufs aussi ! Mitch, tu es la plus grosse gouine de Nantes ! PA G E 0 4 4
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Plus sérieusement Rebecca, ce côté porte-parole a-t-il eu tendance à t‘agacer ? n RW : Mais tout ça, c’était il y a quelques années. n MS : Aujourd’hui, le public est très éclectique. n RW : Beaucoup d’homos nous ont portés au début. Nous avons encore envie que Sexy Sushi leur parle. Malgré tout ; nous souhaitons nous adresser à tout le monde. Un titre comme Sex Appeal ne vise pas un seul public. D’ailleurs, ma mère l’aime bien ! Vous est-il arrivé de vous faire prendre pour des clowns ? n RW : Ouais. Et certains pensent que nous nous foutons de leur gueule ! Une fois à Ouï FM, ça s’est mal passé. Le mec voulait juste que nous fassions les guignols. n MS : Alors que nous sommes des gentils. n RW : Il y a des choses que nous ne voulons pas faire. Comme un morceau en acoustique pour la promo. Ce n’est pas notre sauce et nous passons pour des gros cons lorsque nous refusons. n MS : Cette tendance va avec les nouveaux moyens de promotion, Facebook et tout ça. Il faut sans cesse avoir une mini actualité : « Aujourd’hui, j’ai construit une cathédrale avec des allumettes ». Et artistiquement, pour un projet, ça finit par sonner creux. n RW : Ça m’énerve de voir plein de projets qui sont ainsi, qui ont un joli packaging, qui vont passer à mort à la radio, mais que je ne peux pas écouter. Vous déteste-t-on ? n RW : Grave ! Chez Vice, ils nous détestent. Comment prenez-vous les critiques ? n MS : Ça ne m’a jamais touché. n RW : Au début, je les prenais hyper mal. J’avais envie d’aller chez les mecs pour les taper à coups de batte. Je n’arrivais pas à digérer leurs critiques. Pourquoi ils ne parlent pas dans leurs pages des trucs bien ? Je ne les ai jamais forcés pas à nous écouter. Finalement, où se situe Sexy Sushi ? n RW : Entre la côte et l’échine. n MS : À part la nôtre, nous n’écoutons pas de musique. n RW : J’ai quand même l’impression que parfois, je fais du Cascada. n MS : Moi, je fais de la techno. J’ai toujours écouté ça. J’aime autant le côté puriste que le côté boîte de nuit. Donc avec Sexy Sushi, on mélange tout. Ça y est, je viens de comprendre ce que nous faisons ! n Cyril (Labelmaison / Pias)
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Michel Troisgros
« Le grandiose se reconnaît dans la simplicité des choses. » interview / Patrick Thibault
photo / Jérôme Aubanel
Le grand chef de la célèbre maison Troisgros, à Roanne, présentera une performance au centre de la Grande Tablée, dîner festif pour 800 convives organisé dans le cadre du festival Les Goûts uniques. Luc Dubanchet d’Omnivore a placé Les Goûts uniques sous le signe de la simplicité et du partage, est-ce que ça caractérise aussi votre démarche? n Savoir accueillir, héberger, donner du plaisir à une personne de passage, c’est la base même de notre métier de restaurateur. Vous vous considérez plus comme un restaurateur que comme un chef ? n Je suis cuisinier. Ce qui m’anime, c’est d’être au feu, sur les marchés, au contact avec la matière. Puis le processus de création avec la mise en forme et naturellement la réflexion. Quelle est la différence entre un grand et un petit chef ? n Le petit chef, c’est celui qui deviendra grand, je l’espère. Je fais 1m64 et j’ai beaucoup de choses à apprendre. J’ai la chance d’être le fils d’un grand cuisinier. Et j’admire les gens qui font des choses exceptionnelles dans une auberge. Le grandiose se reconnaît dans la simplicité des choses. Comment faites-vous pour être à la fois dans l’héritage et dans l’invention ? n Il y a des plats traditionnels de la maison, comme le saumon à l’oseille, que j’avais mis dans le garde manger pour proposer ma cuisine. Puis, cette tradition est revenue. Rien n’est définitif. On ne doit pas être prisonnier de son passé. Vous avez choisi Patrick Bouchain pour réaménager La Colline du Colombier. Peut-on dire que vous faites tous la même chose ? n On partage la volonté de changer les choses. Explorer des pistes. Les
doutes aussi. Chacun a sa spécificité, mais le but c’est d’arriver à quelque chose de très personnel. Patrick m’a beaucoup aidé à me questionner. Comment fait-on de la cuisine française en tenant compte des influences internationales ? n Ma cuisine se fait et se défait au quotidien. Elle est française parce que j’en ai hérité de mon père. Italienne parce que j’en ai hérité de ma mère. J’aime l’acidité, les goûts nets et francs. La France d’aujourd’hui est celle de la diversité, dans la musique, la mode… Je peux intégrer des ingrédients venus d’ailleurs. Mais être un chef aujourd’hui, c’est aussi arrêter les cargos qui viennent du bout du monde. Les Goûts uniques invitent le public à rencontrer des producteurs et des chefs, est-ce que ça permet de lutter contre la malbouffe ? n Ça y contribue. Notre devoir, c’est de défendre un certain naturel et une tradition d’être à table. Ne pas oublier le geste le plus naturel de partager une tomate cueillie pour être tenté de bouffer n’importe quoi en ouvrant son congélateur. Ne pensez-vous pas qu’on contraint les chefs à devenir des businessmen ? n Non. Je suis quasi tout le temps à Roanne. J’ai un restaurant à Tokyo et la table du Lancaster à Paris. Mes plats se construisent au retour du marché que je fais moi-même et pas dans le TGV. C’est très familial. n Festival Les Goûts uniques, les 4 et 5 septembre, le lieu unique, Nantes. www.lelieuunique.com, www.troisgros.fr
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nouvelle collection… nouveau créateur… en exclusivité à Nantes chez…
madrid par
Mathilde Monnier
Directrice du Centre Chorégraphique National de Montpellier Languedoc-Roussilon, Mathilde Monnier met sa créativité à l’épreuve depuis plus de vingt ans. Les chemins de traverse qu’elle emprunte, les frottements artistiques insolites qu’elle suscite lui valent une reconnaissance unanime (publique et critique). Plongez à ses côtés au cœur d’une ville qu’elle affectionne : Madrid.
La vie de tournée permet de parcourir de nombreuses villes. Certaines laissent un souvenir plus prononcé. C’est le cas de Madrid. n Première image de Madrid, octobre 1990. Je répète et présente une nouvelle pièce dans le cadre du très beau festival de Otoño. Ces périodes de création ne permettent pas de profiter de tous les charmes d’une ville, mais 20 ans après, j’ai encore en tête des sensations, des couleurs, des odeurs de la capitale espagnole. J’y retrouvais quelque chose de très méditerranéen qui me rappelait mon enfance passée au Maroc. Lors de ce séjour, je me souviens de balades dans l’immense parc du Retiro. Un quartier m’avait particulièrement intrigué : Lavapies. Ce quartier populaire était alors réputé pour ses petites rues remplies de bars minuscules, ambiance très hippie… À cette époque, PA G E 0 5 0
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l’esprit de la Movida soufflait encore dans les rues de Malasana, surtout autour de la Plaza Dos de Mayo. On pouvait y croiser des jeunes aux looks complètement délirants, des travestis et plein d’artistes. C’était aussi ma première rencontre avec la performeuse La Ribot qui connaissait sa ville comme sa poche. n C’est avec elle, justement, que j’ai eu l’occasion de revenir à Madrid l’an passé pour présenter le spectacle que nous avons créé toutes les deux, Gustavia. 20 ans après ma première rencontre avec cette ville, tout semble à la fois pareil et différent. Lavapies regorge toujours de petits endroits underground. Les jeunes et les immigrés indiens, africains et latinos y donnent une couleur plus métissée, une ouverture aux influences variées. La Movida est devenue désormais une marque plus qu’un art de vivre ou
un courant artistique. Mais quelque chose subsiste : un esprit ouvert qui permet aux jeunes et aux personnes âgées de se côtoyer dans de mêmes lieux, à toutes heures. En cela c’est très différent de la France où chacun doit rester à sa place. À Madrid, la rue est un espace à partager par tous. À 3h du matin, les festivités battent leur plein, et tout s’autorégule sans animosité aucune. Chueca, un des plus grands quartiers gay d’Europe situé en plein cœur du centre de Madrid, à deux pas de la fameuse artère principale Gran Via, a beaucoup changé également. C’est devenu l’endroit incontournable du shopping. Les boutiques de fringues se succèdent à perte de vue. El mercado de Fuencarral propose sur 3 étages une multitude de petites boutiques de créateurs pour tous les goûts. Au rez-de-chaussée, un DJ passe
des disques toute la journée… Changement de quartier et d’ambiance, je vous conseille de vous arrêter au Mercado San Miguel, proche de la Plaza Mayor. Idéal pour l’apéro : tous les producteurs de charcuterie, vin, fruits de mer ont leur échoppe et tout le monde vient y grignoter à la sortie du travail… n Niveau arts, Madrid a énormément évolué. Le Prado et ses merveilleuses œuvres de Goya, Velasquez ou Bosch n’a plus le monopole. Le musée de la Reina Sofia est aujourd’hui un lieu majeur de l’art en Europe. La récente extension du bâtiment pensée par l’architecte Jean Nouvel est incroyable. On a du mal à croire qu’une architecture aussi contemporaine et audacieuse puisse côtoyer la bâtisse historique du musée. Si vous ne l’avez jamais vu, foncez voir Guernica de Pablo Picasso. Même si nous PA G E 0 5 1
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avons tous plus ou moins en tête cette œuvre majeure du peintre espagnol, cela procure une grande émotion de la voir en vrai, dans sa monumentalité. Non loin du Reina Sofia, un nouveau lieu consacré à l’art est né récemment : Caixa Forum. Les expositions sont inégales mais l’endroit est extraordinaire. Une sorte d’enveloppe couvre le bâtiment, telle une dentelle de rouille. Face à cela, un mur végétal… Allez prendre un café au dernier étage, le design est très soigné. Mon endroit coup de cœur dédié aux arts est incontestablement la Casa Incendida. Ce lieu entièrement financé par une banque (impensable en France !) tourne à plein régime. Du matin au soir, on peut y voir toutes les formes d’arts, avec un positionnement tourné vers l’émergence. Je vous conseille de faire une petite pause contemplative PA G E 0 5 2
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sur la terrasse située au dernier étage. En plus d’une vue somptueuse, vous découvrirez des plantes incroyables. D’autres plantes sont à contempler dans la gare d’Atocha. Les gares sont en général toujours des lieux anxiogènes et austères. Celle-ci, la plus grande de Madrid, donne envie de se poser, bouquin à la main, pendant des heures. Un jardin tropical occupe l’espace central de la gare. Des arbres de plus de 10 mètres de haut font oublier l’activité de ce lieu. n Le Madrid que j’aime ressemble à tout cela à la fois. Ceux qui ne jurent que par Barcelone doivent mettre au placard les préjugés. Certes, il n’y a pas la mer à Madrid. Mais l’ambiance y est sûrement plus bouillonnante, mêlant authenticité et modernité… Caliente ! n
barajas
cafe oriente
gran via
Madrid me mata ! Madrid n’est pas une capitale comme les autres. Fière sans doute, mais discrète, Madrid résiste à tous les clichés. Froide en hiver, torride en été, chaude toute l’année. Demandez donc aux supporters du Real et de l’Atletico. Cartes postales “Neuf mois d’hiver, trois mois d’enfer”. Le dicton populaire plante le décor: un climat continental impose à Madrid, au cœur de l’Espagne, des saisons contrastées. Le printemps est la période idéale pour y flâner. Le Paseo de la Castellana, l’axe nord-sud, semble couper la ville, de la place de Castilla à la place Colon, et traverse les quartiers construits au fil de l’Histoire. Madrid des Austrias, avec le palais royal, la plazza Major et la cathédrale de Almudena, Madrid de Salamanca, avec ses parcs (Retiro, jardin botanique), ses musées (Prado, Reina Sofia, Thyssen…), ses élégantes boutiques, sa “vieille” gare d’Atocha et l’historique Café Gijon, Madrid de Chueca et Malasana, quartiers hier marginaux devenus des hauts lieux de la nuit madrilène. Pour découvrir les charmes de la capitale espagnole, il faut prendre son temps. Touristes pressés, s’abstenir.
Y aller Elles ne sont pas nombreuses les capitales européennes à être reliées directement à Nantes. Avec au
choix, Iberia et Air France ! Programmez votre voyage à l’avance et comparez les tarifs. Entre 200 et 400 e, selon les périodes, et on arrive à Bajaras, aéroport signé Rogers. Il est également possible de “descendre” en voiture mais de Rennes à Madrid, on frise les 900 km…
lenguado a la parilla… beaucoup de poisson à la carte mais on peut fondre pour une escalope de ternera cordon bleu con salsa de champiñon. L’historique Cafe Gijon, paseo de Recoletos, est un peu cher mais mérite le détour. Le Bazaar (Libertad 21) dans Chueca
propose, à prix très raisonnable, une cuisine inventive d ans un décor minimaliste. Tout comme El Armario (San Bartolomé 7). Autre table sympa, la Taberna Angel Sierra qui ne désemplit pas, le soir venu, et déborde sur la place, en face de la station de métro Chueca. n
S’y loger Madrid n’est certes plus la capitale “exotique” et bon marché du siècle dernier. Pour autant, le rapport qualité/prix est souvent meilleur qu’en France. Il y a quelques hôtels de rêve comme Las Letras (www.hoteldelasletras. com), hôtel historique sur Gran Via, dont les aménagements, la décoration et les services méritent sans doute les tarifs affichés. On peut cependant y trouver une chambre pour deux à moins de 150 e en y restant deux nuits. Pour le reste, et selon les quartiers, Madrid dispose de nombreux hostals avec des chambres à partir de 40 e/nuit.
S’y restaurer Même observation que pour les hôtels. Madrid vous régale à bon compte. Anchoas, bacalao gratinado,
Circuit Kostar Kostariennes, Kostariens, Madrid est faite pour vous. Ses musées sont parmi les plus riches au monde. Le Prado, avec Velasquez, Goya, le Greco, Jérôme Bosch… Le temps d’une pause (dans les jardins tout proche du Ritz ?) et, c’est la Reina Sofia où on retrouve Guernica de Picasso et les artistes majeurs du siècle dernier. Côté boutiques, les plus chics se trouvent dans le quartier Salamanca mais c’est incontestablement du côté de Chueca que ça se passe. Quartier gay friendly mais pas que, Chueca compte des dizaines de boutiques qui font la mode de Madrid. On y trouve aussi bien les stylistes en vogue que les tenants de la punk attitude ! Le marché de Fuencarral est un invraisemblable dédale de boutiques hautes en couleurs. Le tatouage et le piercing ont ici leurs artistes. n PA G E 0 5 3
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par
pierrick sorin
Présenté à Paris, New York, Londres, Tokyo, Buenos Aires, le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Depuis novembre 2006, il nous raconte son quotidien de créateur. signé sorin, naturellement. Photos / P.Sorin
Photo stéphane bellanger
Le mois dernier, on m’a beaucoup vu traîner au Lieu Unique, mais j’ai quand même fait un petit tour à Taipei… n Taipei. Ville principale de l’île de Taiwan. Si j’étais Américain, je pourrais dire : Taipei, capitale de l’État de Taiwan. Mais je suis Français et la France n’a jamais reconnu Taiwan en tant que pays indépendant de la Chine. Étant missionné par une institution gouvernementale, je dois
« Alors que je connais à peine ce garçon, nous nous retrouvons tous deux en petite tenue (...) allongés, côtes à côtes, sur un lit à deux trous. surveiller mon langage… éviter les bourdes diplomatiques. n Il fait chaud ; enfin… 28°. L’air est humide. Dans l’avion — 12 heures en vol direct — on m’a donné un kit pour me brosser les dents. Tant mieux : je suis parti à la va-vite, oubliant mon nécessaire de toilette. Soit dit en passant : je n’en ai pas. n Ce voyage a pour but de faire progresser un projet culturel : la production franco-taiwanaise d’un petit opéra : «L’Enfant et les Sortilèges» de Maurice Ravel. J’en serai le metteur en
scène et quelques Nantais me suivront dans l’histoire. n Au Grand Hôtel Regent, je retrouve Jean-Pierre, l’initiateur du projet. Il est dynamique, sympathique, bavard et rigolard. Pour me requinquer, à l’issue du voyage, il me conseille un massage traditionnel. De conserve, nous nous rendons dans un salon des plus sérieux. n Alors que je connais à peine ce garçon, nous nous retrouvons tous deux en petite tenue — genre «caleçon à fleur fourni par la maison» et tongs blanches en carton bouilli — allongés, côtes à côtes, sur un lit à deux trous. Les trous n’ont pas pour fonction d’accueillir nos verges pendantes. C’est juste pour nos visages. Étendus, sur le ventre, la face dans l’orifice (du lit), nous contemplons la blancheur du carrelage en attendant quelques attouchements agréables et bénéfiques. Jean-Pierre est pris en charge par un petit homme souriant. Moi par une femme, bien bâtie, la mine fermée. n La suite relève de la séance de torture ou du film comique franchouillard. Deux imbéciles ont payé 60 euros pour subir divers sévices, une heure durant : violents coups de poings sur les omoplates, doigts enfoncés entre les
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côtes, bras et jambes tordus, pieds martelés, serviette bouillante plaquée sur les fesses… Nous poussons tour à tour des hurlements… C’est horrible. n Je voudrais fuir. Je ne sais ce qui me pousse à endurer un tel traitement. Plusieurs explications sont possibles et peuvent co-exister : l’orgueil, une forme de po-
«J’aime les histoires qui racontent la petitesse humaine et le peu d’envergure des voyageurs modernes.» litesse (celle-là même qui pousse à avaler, sourire aux lèvres, la mauvaise piquette qu’un ami vous offre), le fait d’avoir payé pour une heure («en avoir pour son argent»), l’espoir d’une vie meilleure par-delà la souffrance acceptée ou encore une tendance masochiste, habituellement enfouie, mais que des mains habiles peuvent parfois mettre à jour… n Un peu plus tard, à l’hôtel, un peu contusionné, je me suis lavé les dents. Je ne savais pas décrypter les idéogrammes qui figuraient sur le tube de dentifrice (celui qui m’avait été offert dans l’avion). Le goût de cette pâte dentaire était un peu «spécial» : très grasse et fortement parfumée à la noix de coco. Homme ouvert à la «différence», je me suis persuadé d’une chose : mon dégoût n’était que le fruit de mes habitudes occidentales et, finalement, j’ai crédité ce dentifrice — un poil écœurant — d’un charme tout exotique. n
La Pietra del Paragone / DR PA G E 0 5 6
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Je me lavai ainsi les dents trois jours durant, avant de comprendre que j’utilisai un tube de shampoing «corps et cheveux», genre rayon «top-éco» de chez Leader-Price. La forme du contenant était assez trompeuse. n À part ça, le séjour fut très intéressant. Nombreuses rencontres avec des artistes chinois en vue de collaborer avec eux sur ce projet d’opéra. n Je suis rentré à Nantes où m’attendait une lourde tâche : donner corps à une grande exposition personnelle au Lieu Unique. Une sorte de «rétrospective», un événement important dans mon «parcours d’artiste» du fait de son ampleur physique, mais aussi parce qu’il a lieu dans ma ville natale. D’ailleurs, il eût sans doute été de bon ton que j’en fasse le sujet de cette chronique. Mais c’est plus fort que moi : aux expériences réussies et gratifiantes, dont cette exposition est sans doute un exemple, je préfère les mésaventures insipides et minables, qu’elles soient ou non teintées d’un soupçon d’exotisme. J’aime les histoires qui racontent la petitesse humaine et le peu d’envergure des voyageurs modernes. n
Pierrick Sorin, Rétrospective/Prospective! Jusqu’au 30 juillet, Galerie melanieRio, Nantes (44). www.rgalerie.com Jusqu’au 29 août, le lieu unique, Nantes (44). www.lelieuunique.com
été 2010 Jessie Evans par Billy Und Hells Soleils Bleus, du 1 er au 4 juillet, Saint-Her blain. www.onyx-culturel .org
festivals j’aime lire
ÉCRIVAINS EN BORD DE MER
LES VIEILLES CHARRUES Mise à sac Nouvelle sensation hip-hop british, Dan le Sac Vs Scroobius Pip imposent sa verve poétique à rouflaquettes et barbe de prophète sur la scène Xavier Grall du plus breton des festivals le samedi 17 juillet. Les deux compères, l’un derrière les machines, l’autre au micro, ont trouvé la symbiose parfaite à coups de spoken words et d’électro. Dans la lignée de The Streets, ils dressent un portrait désillusionné de la jeunesse anglaise tout en finesse et en ironie, avec en prime, un irrésistible accent cockney. Ils débarquent pour conquérir Carhaix et on doute fort que les Bretons opposent beaucoup de résistance : l’affaire est dans le sac… n Les Vieilles charrues, du 15 au 18 juillet, Carhaix (29). www.vieillescharrues.asso.fr
« À la plage, j’emporte plutôt un paréo et des palmes » Laure Limongi publie partout (livres, revues, critiques), est directrice de collection aux Éditions Léo Scheer, a collaboré avec Thomas Lélu, développe des projets online et du 14 au 18 juillet à La Baule, est une écrivain en bord de mer. Interview / Quentin Périnel
photo / C. Helie
Quels livres emmenez-vous à la plage ? n À vrai dire, à la plage, j’emporte plutôt un paréo et des palmes… Lire est l’un de mes métiers, alors je préfère lézarder tranquillement, écouter le bruit des vagues, siroter de l’eau de coco. Mais il m’est tout de même arrivé d’y emporter des livres : Trois vies de Gertrude Stein, Arrêter d’écrire de David Markson, Lamiel de Stendhal, Psychotic Reactions de Lester Bangs, Moinous et Sucette de Raymond Federman… Dans votre bibliothèque, trouve-t-on un livre que vous auriez eu honte d’avoir aimé ? n Non, je n’ai aucun sentiment de honte esthétique. Je revendique l’hétérogénéité des goûts. Et il y a encore moins de honte à lire un livre que l’on trouve déplorable, cela permet de cerner le curseur de ses prédilections. Quel écrivain bankable vous insupporte ? n Je ne suis guère sensible au charisme des individus médiatiques, sans doute parce que je maîtrise moimême assez bien la rhétorique ainsi que Photoshop. Un écrivain en bord de mer est-il un écrivain en vacances ? n Un peu. Mais un écrivain n’est jamais en vacances… n Écrivains en bord de mer, du 14 au 18 juillet, La Baule (44). http://ecrivainsenborddemer.fr
TEMPO RIVES Le bon tempo Tempo rives propose un panel de dix soirées musicales, tout au long de l’été. Du 13 juillet au 26 août 2010, les bords de Maine vont bouger au rythme de la funk, du jazz et autres genres musicaux. C’est dans sa diversité que Tempo rives puise son originalité, amarrée au port de la cale de la Savatte., à l’image des beats électro d’Orange Blossom qui se confondront avec les percussions guadeloupéennes, la scène accueillera des musiques variées. n Tempo Rives, du 13 juillet au 26 août, Angers (49).www.temporives.fr
festivals
AUX HEURES D’ÉTÉ Cinéma tchi tcha Pour Aux heures d’été, festival des cultures d’ici et d’ailleurs à la programmation riche et aventureuse, les parcs de la ville de Nantes ouvrent exceptionnellement leurs grilles pour des séances de cinéma en plein air. De Klapich à Hitchcock, des films français et étrangers ont été sélectionnés par les habitants des quartiers autour du thème Voisins, voisines. Loin de la climatisation des salles obscures, ces soirées sont à savourer les pieds dans l’herbe et la tête dans les étoiles. n Aux heures d’été, du 6 juillet au 13 août, Nantes. www.auxheuresete.com
ÉTÉ CIGALE Incroyables talents Les uns sont novices. Les autres, professionnels. Sutcliffe et Momo aux côtés d’Elephanz et Carmen Maria Vega, c’est le concept de l’Été Cigale, qui s’est donné pour mission la découverte de nouveaux talents. Mixage détonnant de musiques actuelles, ce rendez-vous entremêle les publics et les genres pour un moment de convivialité. Rock, reggae, rap’n’soul ou hip hop… Un cocktail à consommer sans modération et gratuitement. n Eté Cigale, les 25 juin, 2 et 9 juillet, 20 et 27 août et 3 septembre, Cholet. www.ville-cholet.fr
© Do the Andy Gibbon
festivals
CELTIVAL ON THE ROCK Poni Poni Run Run La confusion avec Calvi on the Rocks s’arrête en même temps que cette phrase. Le site de Celtival on the rock craint un peu du boudin et la programmation aussi (Murray Head, Les Trompettes du Mozambique, Armens…). En même temps, ça ne se la raconte pas, c’est bienvenu dans le “Ch’Nord 44” (cf le site) et le Super U du quartier s’occupe du catering. Et le Celtival a le mérite de programmer la bande à Nicolas Ker. Nous n’avions plus de nouvelles de Poni Hoax depuis le passage à l’euro ou presque. Signés, le temps d’un single sur Abracada, les Parisiens, responsables du surpuissant Images of Sigrid, reviennent avec un morceau ultra groovy : We are the Bankers. Poni Hoax est trop rare sur scène pour pouvoir les manquer. n Celtival on the rock, les 30,31 JUILLET ET 14ER AOÛT, Guéméné-Penfao (44). http://celtival.fr
FESTIVAL TERRES BLANCHES Chapeau Peter ! L’ex-chanteur des Libertines foulera le sol du festival Terres Blanches accompagné de ses Babyshambles. Peter Doherty, pour qui la couleur blanche correspond davantage à une substance illicite qu’au sel de la presqu’île Guérandaise, sera entouré par l’Écossaise Amy Macdonald, le New-Yorkais Popa Chubby et le zoulou blanc Johnny Clegg. Pour cette cinquième édition, l’événement frappe fort et part à la conquête du public par-delà les remparts. Un cru international où Albion est à l’honneur. n Festival Terres Blanches, les 17 et 18 juillet, Guérande. www.festival-terres-blanches.fr
la claque pop de 2010
LA ROUTE DU ROCK
« Pas sûre que ce nom de groupe soit génial » On aurait pu faire le bilan calmement, en se remémorant vingt ans de Route du Rock. On ne vous aurait certainement pas appris grand chose. Du coup, on vous présente Camille qui avec son trio de pop minimale Karaocake vient de sortir le meilleur album de l’année : Rows & Stitches. Interview / Arnaud Bénureau
photo / Sami Trabelsi
Comment résumerais-tu ton album ? n Il s’agit d’un album de pop, plein de chœurs et de rythme et empreint aussi de quelque chose de très intime, brut et mélancolique. Beaucoup de morceaux parlent d’un certain été dépressif, d’une impossibilité à être dans le monde. De qui peut-on rapprocher Karaocake ? n De Broadcast ! Domotic, Tom et moi sommes fans. Ceci dit, quand j’ai commencé à faire mes morceaux toute seule chez moi, je ne pensais pas à Broadcast. Les mélodies, les paroles se rapprochaient davantage des premiers disques de Bill Callahan, ce côté brouillon, direct, brut. Karaocake ? Est-ce la contraction de karaoké et de cake ? n En fait, ça vient de ma seule spécialité culinaire : le carrot cake. Il y a quelques années lorsque je voulais convain-
cre Domotic de faire de la musique avec moi, c’était mon arme secrète. Un jour, je lui ai fait un gâteau en lui demandant de jouer avec moi. Bon ça m’a pris quatre ans ! Mais entre-temps, j’ai fait mes morceaux, mes petites tournées sous le nom de Karaocake. Ensuite, Domotic a proposé qu’on retravaille ensemble et enregistre mes morceaux. Après, je ne suis pas sûre que ce nom de groupe soit génial ; mais je l’assume. À part la Route du Rock, quel est ton programme pour cet été ? n J’ai envie de continuer à enregistrer mes petits morceaux dans ma chambre et les soumettre ensuite aux garçons de Karaocake. On verra bien ce que ça donne. Et partir le plus loin possible de Paris. n La Route du rock, du 13 au 15 août, Saint-Malo. www.laroutedurock.com
© Billy UndHells
festivals
25 JUIN 2 - 9 JUILLET 20 - 27 AOÛT 3 SEPTEMBRE
SOLEILS BLEUS Jessie Evans
Soleils Bleus, du 1er au 4 juillet, Saint-Herblain. www.onyx-culturel.org
FEFE SKIP THE USE CARMEN MARIA VEGA DANAKIL CHE SUDAKA ARCHIMEDE ELEPHANZ GUERILLA FRESCA THE JAHMAÏCAN’S HORSE BABIROUSSA
SUTCLIFFE
THE COUSINS
MOMO
LAS 8 ZINC
21H
FESTIVAL MASSEY FERGUSOUND Over the top Le festival Massey Fergusound est aussi bien carrossé que les tracteurs américains du même nom ou presque. Il faudra compter avec les petits princes du rock indé qui tape, Marvin, les énervés de Pneu ou encore les fous furieux de Mnemotechnic. n Festival Massey Fergusound, le 3 juillet, Briec (29). www.myspace.com/masseyfergusound
THÉÂTRE DE VERDURE DE RIBOU
ville-cholet.fr
Direction de la Communication - Hôtel de Ville de Cholet - mai 2010
Soleils Bleus, rendez-vous des musiques de jazz et d’ailleurs, compte parmi sa programmation une invitée de marque, véritable boule d’énergie et bête de scène hors normes, Jessie Evans (le 3 juillet). Armée de son saxophone, la belle Californienne aux faux airs de pinup gothique se paye le luxe de pouvoir compter sur l’Allemand Toby Dammit derrière les fûts. L’ex-punkette et le batteur de renom (il a notamment joué avec Iggy Pop) livrent un set endiablé, inclassable, sorte de cabaret primitif à mi-chemin entre l’afro-beat, le burlesque et la new-wave, avec une bonne dose de paillettes par-dessus tout ça. Un show fiévreux, sensuel et chaotique. n
festivals fumetti Case départ
Youssou n’dour © Youri Lenquette
Le temps d’une journée dédiée à la bande dessinée curieuse, le collectif d’auteurs Videcocagne à l’origine du projet, a décidé de sortir des cases battues. Ici, que de l’indé et une féroce envie de mettre en avant le do it yourself. Fumetti est le point de rencontre d’illustrateurs, auteurs de BD et graphistes évoluant dans le monde de la micro-édition. Il y en aura pour tous les goûts : des expos, du collage participatif, un atelier gravure… n Fumetti, le 3 juillet, Nantes (44). www.videcocagne.fr
LES ESCALES
Les Escales, les 6 et 7 août, Saint-Nazaire. www.les-escales.com
FESTIVAL D’ANJOU
© Sylvain Granjon
Black is back Depuis dix-huit ans, Les Escales de Saint-Nazaire ont regroupé pas moins de 3 000 artistes, tous issus d’horizons très différents. Ces voyages culturels de deux jours, ponctués de métissages musicaux, ne laissent jamais indifférents. Les 6 et 7 août prochains, l’artiste et musicien sénégalais Youssou N’dour, le Malien Salif Keita et sa compatriote Rokia Traoré constitueront l’essence d’une programmation basée sur la musique noire. Cet été, les grandes voix africaines seront dans l’estuaire. n
Les temps de Baer Le temps d’un Miam Miam, du 1er au 3 juillet dans les arènes de Doué-laFontaine, Édouard Baer et sa troupe (Atmen Kelif, Philippe Duquesne, Laura Sillanpââ…) passent à table et vous font découvrir les coulisses d’un restaurant. De la grande bouffe et du rire à volonté. Avec Baer, c’est entrée, plat, impro, fromage, dessert et pousse-café ! n Festival d’Anjou, jusqu’au 10 juillet. www.festivaldanjou.com
FESTIVAL COUVRE FEU Feu vert On ne pourra jamais reprocher à Couvre Feu de ne pas jouer la carte de l’éclectisme. D’un côté, le rock de Skip the Use. De l’autre, la fanfare balkanique de Kocani Orkestar. Ou encore le rap malin des Angevins de Nouvel R face aux chansons de Thomas Fersen. Tous les publics devraient s’y retrouver et s’y croiser. Idéal pour se remettre du blues de la fin des congés payés. n Festival Couvre feu, du 20 au 22 août, Corsept (44). www.couvrefeu.com
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clubbing *
© Gildas Raffenel
CHRONIQUES DU DANCEFLOOR
Mr Oizo n À Cannes, le film de Quentin Dupieux, Rubber, a foutu le dawa. Une séance sold out, des journaleux surexcités, des fluokids en sueur et un pneu en haut de l’affiche. Cet été, c’est sous le nom de Mr Oizo que Dupieux vient mettre le feu. Pour info, à Scopitone, son film sera également projeté. Le 15 juillet, Les Vieilles charrues, Carhaix (29). Le 17 septembre, Scopitone, Nantes (44).
Brodinsky n Dans le club baulois, il n’y a pas que des soirées mousse. Il y a aussi de la crème. Celle de l’électro made in France. Le 9 juillet, Villa La Grange, La baule (44).
At night festival n Cet été, L’Escalier risque bien de faire vaciller les remparts sur leurs fondations. À l’occasion de son premier festival, le club accueille Agoria, le New-Yorkais Jacques Renault et des valeurs sûres de la scène du coin. Les 27 et 28 juillet, L’Escalier Club, Saint-Malo (35).
Yuksek n Alors que le Stade de Reims ne vaut plus un clou, le jeune Rémois est lui bankable. Partout où il passe, l’herbe sur les dancefloors ne repousse plus. Un peu comme Attila, quoi ! Le 2 juillet, Festival Beauregard,
WAF n Un fly tout en “boops”, une before à ciel ouvert à L’Absence, Pilooski et sa faculté à faire danser un mort. Pas de doutes, nous sommes bien à la WAF ! Le 9 juillet, Le Calysto, Nantes (44).
Tepr & Swag Sonido n La before déambulatoire d’Astro fait escale dans le Finistère. Sur ce coup-là, le régional de l’étape s’associe avec le Dj parisien. Le 28 juillet, Carantec Plage (29).
Astropolis n Pour la faire courte, ils sont venus, ils sont tous là. Notre médaille d’or de cette édition 2010 se trouve à droite de cette page. La flemme de compléter le podium. Allez chercher bonheur sur www.astropolis.org ! Les 29, 30 et 31 juillet et le 1er août, Brest (29).
La Route du Rock n Au beau milieu de la nuit, l’enfant du rock est capable de danser. Mal, mais il est capable. Du coup à défaut de se payer LCD Soundsystem, La Route du Rock emprunte un itinéraire bis en invitant deux copains de labels du bonhomme : Tim Sweeney & Tim Goldsworthy (le 14). La veille, le duo suisse Round Table Knights balancera son électro groovy. La version boule à facettes du festival se passe à L’Escalier. Du 13 au 15 août, Saint-Malo (35). n
Hérouville Saint-Clair (14). Le 30 juillet, Astropolis, Brest (29). Le 31 juillet, Festival Au point du rock, Malestroit (56).
* Didier Lestrade, Chroniques du dancefloor (Libération 1988-1999), en librairie.
clubbing ASTROPOLIS
Berlinpinpin Texte / Arnaud Bénureau
Injustement non distribué en France, Berlin Calling est une sorte de Trainspotting en Birkenstock. Retour sur ce trip électro porté par l’homme machine Paul Kalkbrenner, présent en compagnie du réalisateur Hannes Stöhr. Cette année, à Astro, c’est fromage et dessert. C’est film et Dj set !
13 août 2008, sur la Piazza Grande, salle à ciel ouvert du Festival de Locarno. La jeunesse dorée suisse n’en peut plus. La projection de Berlin Calling ou la descente aux enfers d’un Dj (Kalkbrenner himself) se termine sous une ovation à vous faire exploser les tympans. Ce n’est rien par rapport à ce qui va suivre. L’Allemand monte sur scène, s’affale sur son MacBook Pro et balance quelques morceaux. Pas la peine de vous faire un dessin. Le festival de ciné se transforme en dancefloor XXL. n Le lendemain, on fait le job en assistant à la conférence de presse dans l’espoir de publier l’interview un de ces quatre. Le film ne sortira jamais. Et depuis, les notes, on les a perdues. Ou on arrive plus à les relire. Ce qui revient au même. n Du coup, le passage à Astro de cet habitué du label Bpitch Control était une aubaine pour discuter de nouveau de sa passion du foot, de l’Allemagne qui gagne et de son statut dans le milieu de la techno minimal. Pas de bol, le garçon est en RTT. Enfin c’est ce qu’on a compris en retapant le mail du management sur Google Translator. Finalement, ce n’est pas très grave. On restera sur nos impressions. Celles d’un sacré film et d’un Paul Kalkbrenner au sommet de sa forme. Allez donc vous en rendre compte par vous-même ! n Astropolis, du 29 juillet au 1er août, Brest (29). www.astropolis.org
spectacle vivant BAL DES POMPIERS Allumez le feu L’année dernière, certains avaient souhaité un bon anniversaire à Lizette, avaient perdu des clés à deux pas du comptoir de L’Absence et avaient envoyé, juste avant le premier pétard, un texto dans le genre : « yessss ! C le feu chez les pompiers ». Le hic ? L’Océan atlantique ! Enfin bref. En 2010, on espère bien être de la party. Ça avait vraiment l’air d’envoyer du bois. Un peu comme dans la caserne de Backdraft. Mais sans les sirènes et l’accent ricain. n Grand bal populaire des pompiers, Caserne de Gouzé, Nantes (44).
POP SYRIENNE
© Crimson Glow
Omar m’a tuer Lorsque les branchés s’entichent d’une légende de la musique syrienne, forcément, ça ne rigole plus. En gros, la musique du monde n’est plus celle de la lose. Au terme d’une tournée de l’autre côté de l’Atlantique, Omar Souleyman passera son été en Europe : Portugal, Danemark, Allemagne, France. Entre techno pop bricolée et folklore syrien, la musique de Souleyman ensorcelle d’emblée et invite à voyager à pas cher. n Omar Souleyman, le 6 juillet, le lieu unique, Nantes. www.lelieuunique.com
© Gabe McNatt
pop Potion Magic À quelques jours du réveil d’un Bison Futé toujours au taquet en cette période, les Nantais de Yamoy’ proposent une soirée comme à la maison. C’està-dire sans stand de sauscisses/frites à perte de vue ! Les Américains de Here We Go Magic se chargeront de mettre l’ambiance avec leur pop indé. On se croirait chez Animal Collective. En moins barré et crypté quand même ! n Here We Go Magic, le 10 juillet, Bitche, Nantes.
expositions L’ART, CHEMIN FAISANT...
Rétrospective/Prospective!
Be kind rewind
Les Coloriés de Nathalie Stanguennec
DR
Le grand chemin
Pierrick Sorin est une sorte de Tati, de Méliès, avec un petit quelque chose de Buster Keaton, un truc un peu stupide et un autre tellement malicieux. Texte / Christophe Cesbron
Pierrick Sorin, Rétrospective/Prospective! Jusqu’au 30 juillet, Galerie melanieRio, Nantes (44). www.rgalerie.com Jusqu’au 29 août, le lieu unique, Nantes (44). www.lelieuunique.com
Texte / Marie Groneau
Douzième édition, quinze artistes (Stéphane Admam, Carole Jung, Stéphane Plassier, Thomas Ryse…) sur neuf sites couvrant huit kilomètres, la manifestation s’inscrit dans le tissu urbain et rural de Pont-Scorff, offrant une redécouverte atypique de la commune et de ses environs. Parsemées entre l’atelier d’Estiennes, la maison des Princes, la chapelle de Keryaquel… les œuvres résultent d’un appel à projets, ces derniers étant réellement conçus in situ. Traitant des utopies, si chères aux artistes et au développement des divers mouvements dans l’histoire de l’art, le parcours offre des panoramas différents des idéaux, invitant au rêve, à la révolution, au cauchemar ? Par les chemins de l’art, une traversée s’opère vers une réflexion sur nos sociétés actuelles, brouillant les pistes entre l’idéal et l’impossible, traçant les layons d’un monde meilleur probable ou non. n L’Art, chemin faisant… Utopi(r)es, du 20 juin au 19 septembre, Pont-Scorff (56). www.pontscorff.com
L’ART DANS LES CHAPELLES
Nicolas Guiet © S. Cuisset
Pierrick Sorin a des airs de monsieur tout le monde qui passerait inaperçu, s’il n’avait cet humour, cette intelligence, cette curiosité expérimentale, à vouloir essayer les mécanismes les plus improbables, et faire glisser le quotidien vers la catastrophe, le fantastique, le poétique. C’est un manipulateur, s’ingéniant à construire des dispositifs dans lesquels des éléments réels et des images virtuelles se rencontrent, créant d’incroyables mirages optiques aussi idiots qu’ingénieux. Il y a chez lui une intelligence de l’idiotie, un art de ne pas se prendre au sérieux. Il excelle à mettre en œuvre, en scène les petites choses du quotidien, les petites idées, les bêtises qui traversent la tête, et qui d’un coup perdent l’équilibre, changent de sens, divaguent, dégénèrent. Il fait partie de ces artistes ingénieurs qui travaillent avec des petits bouts de machin comme avec les techniques les plus sophistiquées. Se mettant en scène dans ses auto-filmages, jouant autant sur l’auto-érotisme que sur l’autodérision, il se démultiplie à l’infini… mais surtout artiste, créateur, qui ne cesse de poser des questions sur l’art, la peinture, l’image, le cinéma… L’exposition est géniale, généreuse, inventive, drôle, jubilatoire. n
Hybridation entre création contemporaine et patrimoine autant historique que naturel, le circuit de L’Art, chemin faisant… aborde cette année le thème des utopies.
Le jour des seigneurs Désormais incontournable rendez-vous de l’été, le circuit L’Art dans les chapelles inaugure une nouvelle édition toujours placée sous le signe du dialogue entre création contemporaine et patrimoine religieux. n Cette année encore, la vallée du Blavet offre à la multitude de chapelles qui la jalonnent, une vie parallèle. Essentiellement témoins des XVe et XVIe siècles, elle se muent en d’éphémères galeries d’art. Pour ce dix-neuvième anniversaire, quatre circuits seront proposés reliant entre eux vingt-cinq sites. Avec : Curt Asker, Bauduin, Peter Briggs, Marie Josef Cart, Nicolas Chatelain, Guillaume Constantin, Bernard Cousinier, Marcel Dupertuis, Yann Esnault, Nicolas Guiet, James Hyde, Kassia Knap, Vincent Mauger, Jean-Marc Nicolas, Emmanuel Rivière, François Schmitt, Benoît Sicat, Arnaud Vasseux. n M.G. L’Art dans les chapelles, du 9 juillet au 19 septembre, Pontivy et région (56). www.artchapelles.com
expositions SUR LA TERRE COMME AU CIEL
État des lieux
© Patrick Thibault
Après plusieurs mois de travaux, le Centre d’art contemporain de Pontmain rouvre ses portes sur une exposition collective retraçant les dix années d’existence du lieu. Texte / Marie Groneau
Rois & Rennes
Ce qu’il y a de passionnant avec l’art (qu’il soit contemporain ou pas) c’est qu’il fait débat. L’exposition Ce qui vient, présentée dans le cadre des Ateliers de Rennes, en est une parfaite et provocante illustration. Texte / Vincent Braud
Ce qui vient n’est évidemment pas une série de réponses aux questions qui traversent le monde et notre société, ni une projection dans un futur maîtrisé. Juste une traduction artistique, souvent judicieuse, des questions que pose, justement, Ce qui vient. n Alors il faut courir au Couvent des Jacobins et ailleurs dans la ville. Courir le risque de ne pas tout comprendre mais qu’importe. Ils sont une trentaine à avoir investi cet espace chargé d’Histoire où Ce qui vient prend une étrange résonance. Passée l’épreuve, déstabilisante, imposée par Nikos Arvanistis et Noami Terza (Skatefloor), le visiteur est prêt pour l’aventure. En caractères gothiques, inspirés par l’histoire du lieu, Pierre Bismuth nous rappelle avec son Coming soon que rien n’est sûr, Dora Garcia achevant de nous rassurer, en lettres d’or, Le futur doit être dangereux. Il faut donc se laisser aller. Se perdre. Pertinente, dérangeante, plurielle, Ce qui vient est à l’image de l’œuvre de Claude Lévêque (photo) qui aspire au « réveil de la jeunesse empoisonnée ». Un réveil sur lequel semble planer l’incertitude d’une écriture mal assurée. n
Sur la terre comme au ciel, du 2 juillet au 5 septembre, Centre d’art contemporain, Pontmain (53). www.centredartpontmain.fr
Ce qui vient, Biennale de Rennes, jusqu’au 18 juillet, Rennes (35). www.lesateliersderennes.fr
OLAF BREUNING Switzerland heritage Pour cette nouvelle exposition, la Chapelle du Genêteil convie le Suisse Olaf Breuning à hanter l’édifice roman de son univers ubuesque et jubilatoire. Manipulant médiums et références, Olaf Breuning nous balade au travers de chemins sinueux oscillant entre culture de masse et lecture élitiste. Il se délecte de l’esthétique du film de science-fiction de séries Z auxquels il emprunte notamment ses trucages. Les ficelles sont énormes, les effets parfaitement improbables, du vrai-faux en somme. À ce summum de la ringardise s’ajoute aussi une bibliographie d’un autre genre relevant plus de Matthew Barney que d’Ed Wood. Photographies, dessins, vidéos, participent à ce gloubi-boulga culturel hétéroclite dans lequel il ne prend pas partie revendiquant les multiples visages qui le façonnent. n M.G. Olaf Breuning, du 3 juillet au 29 août, La Chapelle du Genêteil, Château-Gontier (53). www.le-carre.org
Isabelle Lévénez / dr
CE QUI VIENT, BIENNALE DE RENNES
Le pari n’était pas gagné pour cette structure : rendre compte de la création artistique actuelle dans toute sa richesse et son abondance relevait déjà d’un travail titanesque. Mais s’implanter dans une commune de moins de 900 habitants, surtout connue pour son apparition mariale, pourrait presque relever du miracle. Treize artistes ont eu l’opportunité d’y séjourner en résidence, d’explorer et d’en exploiter les abords. Cette effervescence a fait du centre d’art de Pontmain un espace à part sachant articuler des expositions au sein de l’espace à une programmation hors les murs tissant toujours plus de liens avec ses publics et son environnement. Sur la terre comme au ciel revient sur ces expériences qui ont créé des dialogues multiformes. Des travaux récents seront présentés ainsi qu’une sélection d’œuvres élaborées au cours de ses séjours. n
ANDREW BELL (USA) / DO NOT EAT
© S.D.O. Wifredo Lam / A.D.A.G.P., Paris 2010
expositions
NOUVEAUX MONSTRES WILFREDO LAM
Coup de Lam
À la croisée des cultures, des histoires et des géographies, Wifredo Lam a concentré en lui d’incroyables forces, tensions, énergies et influences qu’il a cristallisées dans une œuvre puissante, poétique et mystérieuse comme le monde.
Monstres & Cie À l’heure de l’automatisation et de la robotisation de notre joli monde, le visage des monstres a, lui aussi, évolué. Nouveaux monstres s’offre une petite promenade de santé au milieu de nos démons et cauchemars. Après Lille, Créteil et Maubeuge, l’exposition fait escale au Life. Basées sur l’interactivité, les œuvres font appel aux arts numériques et aux nouvelles technologies nous offrant à penser nos sociétés contemporaines et le sacrosaint progrès qu’elles arborent pour justifier leur difformité. n M.G. Nouveaux monstres, jusqu’au 15 août, Le Life, Saint-Nazaire (44).www.lelife.org
Né à Cuba d’un père chinois et d’une mère métisse, étudiant à La Havane puis à Madrid, arrivant à Paris où il côtoie Picasso et Breton, proche des poètes surréalistes, Lam devient l’ami d’Aimé Césaire et explore avec Lydia Cabrera les arcanes de la Santeria (version cubaine du Vaudou). Il est l’homme qui capte, vibre, distille, transmute les signes, les codes, les rythmes et fait résonner sa toile comme la peau d’un tambour. Sa peinture semble totémique, mêlant dans le pigment la multitude qui le compose : le sabot d’un cheval, la tige de la canne à sucre, les fesses, les seins, les phallus, les ailes, les cornes, la lune, les lances, les sagaies, les hachures de Picasso, et d’étranges signes cabalistiques. Poète, magicien, alchimiste, Wifredo Lam est avant tout un peintre qui manipule les formes et les couleurs dans des métissages hybrides cherchant à composer avec ces forces invisibles qui relient l’homme, la terre, le végétal, l’animal, le cosmos. n Wilfredo Lam, jusqu’au 29 août, musée des Beaux-Arts, Nantes (44). www.nantes.fr
DR
Texte / Christophe Cesbron
ÉCLAIRCIES Climat de confiance Le titre sonne comme un petit rayon de soleil entre deux averses. Il annonce, sans en faire des tonnes, le propos engagé d’une exposition d’art contemporain qui pose un regard et des questions sur le changement climatique et ses conséquences environnementales. L’idée est intéressante et les œuvres exposées passionnantes, qui prennent une présence plastique, poétique ou provocante, faisant de la prise de conscience écologique un matériau artistique. Dans cette relation au monde, au réel, l’art prend part, témoignant, dénonçant, apportant un regard, proposant des modèles, créant des perspectives. Cet engagement, prenant les formes les plus éclectiques (poétiques, conceptuelles, provocatrices, monumentales, radicales…) traduit l’émergence d’un mouvement artistique qui s’ancre dans une relation forte au monde, et retrouve des résonances politiques, sociales, écologiques et humanistes. n C.C. Éclaircies, Le Quai, Angers (49). www.lequai-angers.eu
expositions
27/05/10
DR
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Bain de jouvences Avec une ambition vitaliste et joyeuse, Jouvences propose un coup de jeune au château médiéval d’Ardelais, présentant un ensemble impressionnant d’œuvres contemporaines réunies par le critique Pierre Sterckx. Texte / Christophe Cesbron
Ni thématique, ni parti pris formel, mais une envie rayonnante de faire plaisir et de mettre en scène des pièces (peintures, sculptures, installations, vidéos) qui donnent une vision décomplexée, intelligente, généreuse de l’art actuel. « On y a rassemblé des artistes dont le point commun est le refus de la morosité ambiante ». L’idée est bien là, éclectique et vivante, accessible. Wim Delvoye (photo), Michel François, Gilles Barbier, Alain Séchas, Pierrick Naud… Cabinet d’amateur, collection hétéroclite, patchwork de formes et de propositions, chacun trouvera une où plusieurs œuvres où se ressourcer. n Jouvences, jusqu’au 29 août, Château d’Ardelais. Les Herbiers (85). www.lesherbiers.fr
SUR LA TERRE COMME AU CIEL 3 JUIL > 5 SEPT 2010 FRÉDÉRIC BOUFFANDEAU / GUILLAUME CONSTANTIN MARCEL DINAHET / BERTRAND GADENNE CHRISTINE LAQUET / FARIDA LE SUAVÉ ISABELLE LÉVÉNEZ / FRANÇOIS MARCADON DANIEL NADAUD / EUNJI PEIGNARD-KIM RÉGIS PERRAY / MANON TRICOIRE SÉBASTIEN VONIER
CENTRE D’ART CONTEMPORAIN DE PONTMAIN WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR ENTRÉE LIBRE DU MER AU DIM DE 14H À 18H
expositions EXPOSITIONS
À voir ou à revoir (1) / DR
A trip Down Memory Lane, du 25 juin au 30 juillet, DAF, Nantes. n Une exposition de dessins de Coline Sunier et Charles Mazé. Verticale monade, du 26 juin au 30 juillet, Galerie RDV, Nantes. n Romain Boulay, diplômé de l’École régionale des beaux-arts de Nantes, propose Verticale Monade après son projet 8 au HUB.
(2) / DR
Etienne Pressager, Divagations, du 26 juin au 29 août, Galerie des Fransiscains, Saint-Nazaire. n Une série de 112 planches où l’artiste dessine comme il marche, avance en rêvassant, et prend des notes.
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© Mathieu Harel-Vivier
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© Laurent Tixador
Jorge Satorre, The indirect gaze, du 26 juin au 29 août, Le Grand Café, SaintNazaire. n À travers le dessin, la vidéo ou la performance, Jorge Satorre crée une œuvre qui place le processus et l’action au premier plan. Une collection Frac des Pays de la Loire. (1) Les manufactures nationales, de 1960 à nos jours, du 26 juin au 28 novembre, Musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine, Angers. n Parcours chronologique valorisant la création tissée à partir d’œuvres de grands artistes contemporains. Plus de trente tapisseries et tapis sont exposés. (2) La Soie & le Canon : France-Chine (1700/1860), du 26 juin au 7 novembre, Château des ducs de Bretagne, Nantes. n Plus de 250 objets d’art montrent l’évolution du regard porté sur l’Extrême-Orient. THV #4, du 2 juillet au 16 septembre, Showroom Hindigo, Nantes. n Mobiliers, luminaires et autres objets réalisés à partir du recyclage de matériaux. Laurent Tixador, du 3 juillet au 3 novembre, Galerie du Dourven, Lannion. n Aventurier de l’art, les projets de Laurent Tixador sont souvent utopiques voire extrêmes. Il tente de réaliser l’impossible, en s’assurant que cela n’ait rien d’utile. (3)
(5) /DR
Guy de Cointet et Lionel Estève, du 3 juillet au 26 septembre, Domaine de Kerguéhennec, Bignan. n Dessins, sculptures, mobiles et photographies pour Lionel Estève. Dessins étranges et dépouillés pour Guy de Cointet. La petite biennale photographique, jusqu’au 4 juillet, Château de Groulais, Blain. n Expositions, projections et ateliers sont l’occasion de découvrir la photographie contemporaine, aussi diverse dans ses formes que dans ses sujets.
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The eighth sphere : la planète des âmes perdues, jusqu’au 10 juillet, Zoo Galerie, Nantes. n Florian et Michaël Quistembert, tout juste rentrés de New York, montrent un intérêt renouvelé pour le noir : les empâtements sont désormais monochromes. It is easy to pity, but much harder to understand, (Attention flottante), jusqu’au 16 juillet, Galerie de l’Espace diderot, Rezé. n Roland Rauschmeier présente ses œuvres pour la première fois en France. Il s’inspire de la notion d’attention flottante, issue de la psychanalyse. J’ai tout donné, jusqu’au 16 juillet, Centre Culturel Colombier, Rennes. n L’artiste chorégraphe Alain Michard s’inspire de thématiques comme le portrait ou l’art et le politique, pour proposer des exposés-spectacles, ateliers et témoignages. (4) Contribution, jusqu’au 17 juillet, Espace Mica et Halles Centrales, Rennes. n Artistes, designers, graphistes et architectes proposent d’imaginer collectivement un avenir régi par l’intelligence collective et la participation volontaire.
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Aggtelek : The Phosthumous End as Physical Prolongation, jusqu’au 17 juillet, Le Triangle, Rennes. n Andro Vallès et Gema Perales recyclent, transforment, construisent, déconstruisent et reconstruisent des matières comme le carton, le scotch ou la peinture pour réaliser leurs œuvres mutantes. Molo sur le Destroy, jusqu’au 18 juillet, DMA Galerie, Rennes. n L’association des deux termes populaires “Molo” et “Destroy”, traduit un effet post-moderne et anachronique, à l’image de cette exposition. (5)
expositions Tous les artistes s’appellent, jusqu’au 22 juillet, Artaban, Nantes. n Travaux de deux ou trois artistes liés par l’homonymie de leur prénom. Pascale et Pascal, Eric et Eric, Jean et Jean, Louise et Louise… Gérard Collin-Thiébaut , jusqu’au 23 août, Musée des beaux-arts de Nantes. n Le monde de l’art et son fonctionnement sont les sujets centraux du travail de Gérard Collin, le musée constituant lui-même une source d’inspiration. (6) La bande dessinée : un art du noir et blanc, jusqu’au 28 août, Médiathèque Jacques Demy, Nantes. n Découverte des spécificités qui définissent la bande dessinée : de Jose Muñoz à Tarid, en passant par Walter Fahrer. (8) / DR
Le Sourire du chat, jusqu’au 29 août, Hangar à Bananes, Nantes. n Une soixantaine d’œuvres du Frac des Pays de la Loire sont exposées, posant la question du sujet de la peinture à travers différents supports : le tableau, la photographie, la sculpture... Poch, jusqu’au 10 septembre, Delkographik Studio, Rennes. n L’artiste Poch associe la rue à la galerie. Il propose une série d’affiches collées sur les murs de la ville et immortalisées par Gildas Raffenel. (7) Collection photographique de la société générale, jusqu’au 12 septembre, Musée des beaux-arts, Nantes. n Sélection de photographies témoignant de la diversité et du dynamisme de la scène artistique d’Europe de l’Est.
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Vera Molnar : 60 ans de carrés, jusqu’au 18 septembre, Oniris, Rennes. n Les éléments de base du travail de cette peintre géométrique sont parmi les plus simples : ligne, carré, le blanc, le noir, parfois des gris.
Fil du blanc, jusqu’au 19 septembre, Musée du textile, Cholet. n L’une tisserande, l’autre sonorisatrice, Nade Favreau et Myriam Dixneuf explorent la maison de leur enfance, à travers des trousseaux de linge précieusement conservés.
Mischa Kuball, Private / Geometry / Particularisation of form, jusqu’au 14 août, La Passerelle, Brest. n Metteur en scène de la lumière projetée, Misha Kuball intervient aussi bien dans des espaces publics que dans des lieux dédiés à l’art contemporain. Edgard Maxence : Les dernières fleurs du symbolisme, jusqu’au 19 septembre, Chapelle de l’Oratoire des Beaux-Arts. Nantes. n Première rétrospective du dernier peintre symboliste français. (11) Paul Ranson, artiste nabi : fantasmes et sortilèges, jusqu‘au 3 octobre, Musée des beaux-arts, Pont-Aven n Paul Elie Ranson est un Nabi de renom qui a marqué l’histoire de l’art. Une soixantaine d’œuvres ont été sélectionnées pour leur caractère symboliste, voire ésotérique. (12)
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Le secret reste enfoui dans l’œuf de la nuit, jusqu’au 1er août, Chapelle des Calvairiennes, Mayenne. n Le travail d’Emmanuelle Lainé s’inspire de l’imagerie scientifique et du design pour créer des formes à mi-chemin entre le monde animal et l’univers des objets.
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Horizons incertains, jusqu’au 26 septembre, Musée de l’Abbaye de Sainte Croix, Les Sables d’Olonne. n Martine Aballéa est une artiste contemporaine qui occupe la scène artistique avec des photographies singulières et des mises en scène imprévisibles, tout en créant une atmosphère spécifique. (10)
C. comme Calligrammes, jusqu’au 7 novembre, Musée de l’Abbaye de Sainte Croix, Les Sables d’Olonne. n Exposition de l’artiste Gaston Chaissac, connu pour ses nombreuses correspondances, textes et poèmes. (13)
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Coquillages et crustacés, jusqu’au 20 octobre, Musée des beaux-arts, Brest. n Plus de quarante artistes s’approprient plus ou moins directement coquillages et crustacés, dans une mise en perspective artistique.
© RMN -Photo : G. BLOT © A.D.A.G.P., Paris, 2010
Jean-Pierre Pincemin, jusqu’au 19 septembre, Musée des beaux-arts, Angers. n En association avec Roubaix et Céret, rétrospective de l’œuvre généreuse de Jean-Pierre Pincemin dans toute sa dimension et à toutes ses périodes. (9)
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Josep Grau-Garriga : dessins récents, jusqu’au 19 septembre, Musée des beaux-arts, Angers. n À l’occasion de ses 80 ans, le musée présente les dessins récents de l’artiste Josep Grau-Garriga, peintre, lissier, dessinateur, graveur et sculpteur. (8)
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