KOSTAR # 22

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SAISON 05

N째 22

septembre-octobre 2010

www.kostar.fr FR EE


Ousmane EXPOSITION

Sow © Le Quai | licences entrepreneur de spectacle : 1.1000219 – 2.1000216 – 3.1000218 | code APE 9001Z

Séries africaines

EN PARTENARIAT AVEC LE FESTIVAL LES ACCROCHE-CŒURS

DU 4 SEPTEMBRE AU 9 OCTOBRE10 | LE QUAI | FORUM ENTRÉE LIBRE | du mardi au samedi de 13h à 19h, le dimanche de 15h à 18h ouverture exceptionnelle le 10 sept. de 13h à 0h, le 11 sept. de 11h à 0h, le 12 sept. de 11h à 19h

LE QUAI - Forum des Arts Vivants, Angers | 02 41 22 20 20 | www.lequai-angers.eu


intERviEW sMARtPhonE

Jeudi 26 août 19 : 32

tu fais quoi,

T’es où ? Dans un troquet face à la Loire.

audReY dana ?

Tu fais quoi ? ant

Je bois un verre en répond à tes questions. Ton actu ?

La sortie de Ces amours-là 15 septembre.

le

Il est bien le film ? .

Oui, c’est un bon Lelouch Tu vas bien ?

Je suis un peu fatiguée. Jeres n’ai dormi que quatre heu la nuit dernière. Et j’avais complètement oublié cette journée promo. Tes envies ? Plein ! Mais là comme ça, prendre des vacances ou m’enfermer dans une salle de ciné avec un gros paquet de M&M’s sur les genoux. T’as vu Inception ? Oui. Il est hallucinant ce film. Tes projets ? e Un film d’auteur tourné entr l’Aquitaine et le Bénin. Et une comédie romantique avec Jean Dujardin. Tes amours ? Terribles. Avec Mabrouk ElD, Mechri (réalisateur de JCV NDLR) et mes deux enfants, tout se passe très bien. Tes regrets ? Aucun. T’as pas un scoop ? Attends. Si ! Claude Lelouch est une femme. Tu fais quoi ce soir ? Je vais dîner au Croisic. Tu viens ? PPAAGGEE 0053

s A i s o n 0055 // NnUUM MÉÉRROo 2222 saison

MbbrReE--ooccttoobbrReE 22001100 sseEpPtteEm


kos t a r p a r l e m e nu

chatroom n Audrey Dana / P3 Kostar du mois n Syd Matters / P8 Les objets du désir n / P10 Shopping n Bijoux dans le coup / P12 Buzz éclair n P14 chef oui chef n Patrick Giraux / P16 nous c’est le goût n La vache nantaise / P17 Archi n Jean-Pierre Lott / P20 Guide me five n P22 Street where ? n P24 TêteS de série n Loïc Touzé / P26 Ladylike Lily / Von Pariahs / P28 Gaëlle Bantegnie / P29 Jean Jullien & Niwouinwouin / P30 Sur son 31 n P31 entretiens n Frédéric Bellier-Garcia / P32 Quentin Dupieux / P36 John Axelrod / P41 Portefeuille n Things & words, par Diane Ducruet / P44 une ville ailleurs n Weimar par Bernard Kudlak / P50 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P54 Guide Kostar n P57 Expos, spectacles, soirées, festivals… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin. BD n Les anectodes urbaines d’Aristide & Max par Jules & Tom / P74

illustration du sommaire # 22

© Delphine Vaute pour Kostar

Nouveau Nez, album jeunesse aux éditions du pOisson bOrgne, illustré par Delphine Vaute, texte de Fanny Robin, le 15 septembre n exposition Jardins des Arts à la Chapellesur-Erdre, le 12 septembre n dédicaces et ateliers Rencontre des illustrateurs à Vertou, les 9 et 10 octobre n Ateliers illustration pour les enfants System D à Nantes, les 25 et 26 septembre et Bibliothèques en fête au Louroux Bottereau, le 20 octobre n Book en ligne http://delphinegribouille.ultra-book.com/ n Blog http://delphinevaute.hautetfort.com/ sortie de livre

SAISON 05

NUMÉRO 22

SEPTEMBRE

2010

www.kostar.fr FREE

en couverture Modèles : Céline et Baptiste n Photographe pour la saison 2010/2011 :

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Yann Peucat © Atelier PUZZLE (Rennes) n

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qui fai t quoi ?

illustration de l’ours # 22

© CHAé46 pour Kostar

Exercice de Style en juillet dernier, auto-produit, sérigraphié à la main, série limitée à 100 exemplaires n exposition à la librairie L’index / Coiffard, Nantes en Février. n Blog http://chae46.blogspot.com sortie de livre

KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros

GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n Chaé46, Jules & Tom, Delphine Vaute.

Directeur de la publication n Patrick Thibault coordination rédaction n Arnaud Bénureau Graphisme et maquette n Damien Chauveau.

Styliste n Aurélie Provost.

Développement n Julien Coudreuse, Patrick Thibault. Publicité pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa

Remerciements n Myriam Bruguière, Nathalie Fidalgo, Laurent Levy, Maud Scandale, tous nos annonceurs.

Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro. Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Christophe Cesbron, Julien Coudreuse, Antonin Druart, Marie Groneau, Bernard Kudlak, Anne Laloux, Jean-Claude Le Berre, Pierrick Sorin, Patrick Thibault. Photographes n Stéphane Chalmeau, Marco Dos Santos, Tangui Jossic, Chloé Le Drezen, Diane Ducruet, Clément Gino, Christophe Martin, Philippe Millet, Yann Peucat, Gildas Raffenel, Faustine Seilman, Pierrick Sorin.

modèles n Céline et Baptiste.

n Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2010 n

www.kostar.fr

www.myspace.com/kostar_graphik Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 4 rue Vauban, 44000 Nantes n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764 Kostar # 23 sortira le 27 octobre 2010

Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.myspace.com/kostar_graphik ». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée. PA G E 0 8

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un e p e r sonnali t é à la m od e p a r l e d e m od e

syd matters « Mettre en prison Monsieur Espadrille» interview / Arnaud Bénureau

photo / Marco Dos Santos

Êtes-vous content de parler mode ? n Ça sera une première pour moi ! On va donc essayer de faire ça bien. Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? n OK, je vois… Malgré moi, je crois l’avoir. Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Non. j’essaie de ne jamais la retourner. À qui voudriez-vous tailler un costard ? n Un paquet de gens… Attendez… À Yodelice. Ce n’est pas un tirage énorme votre magazine, j’espère… 30 000 exemplaires… n Tant pis. Je prends le risque. Il paraîtrait que l’habit ne fait pas le moine. Mais à l’inverse, croyez-vous que la chemise à carreaux fasse le rockeur indé ? n C’est exactement ça qui m’énerve. La dernière chemise que je viens d’acheter est à carreaux. Du coup, j’ai peur de tomber dans le cliché du rockeur indé. En France, rien qu’en regardant la chemise que vous portez, on peut savoir quelle musique vous écoutez. Avec Syd Matters, vous avez été les premiers à gagner le concours Les Inrocks CQFD. Aujourd’hui, il a comme partenaire McDonald’s. Ray Ban ou Fred Perry ne sont jamais très loin. Comment expliquez-vous ce mariage entre musique et mode ? n Il est évident. Aujourd’hui, la musique est obligée de trouver des partenaires qui ont de l’argent. On a pu nous faire des approches un peu bizarres pour des photos avec une marque de jean un peu bizarre. La première fois, j’ai failli refuser. Mais Syd Matters avait trois mois d’existence. On a donc fait la photo. Malgré tout, on voit bien que dessus, je ne suis pas très content. Que signifie porter des habits de scène ? D’ailleurs, en portez-vous  ? n Non. Sur scène, j’essaie de m’oublier. J’essaie de ne pas

venir avec mon vieux tee-shirt du dimanche. Néanmoins, dès que ça ressemble à un déguisement, je n’aime pas ça. En tournée, que trouve-t-on dans votre valise ? n Je n’ai pas de valise. Je voyage toujours léger. Vous souvenez-vous de votre premier teeshirt de groupe ? n Un tee-shirt Iron Maiden. On me l’a offert pour mes douze ans. Entre 1992 et 1994, je l’ai beaucoup porté. On a pu entendre des morceaux de Syd Matters dans des séries comme Newport Beach ou Clara Sheller… n Comme vous vous en doutez, ce sont des séries que j’adore. C’est un aboutissement, une fierté de me retrouver dedans et de rencontrer des téléspectateurs qui sont sensibles à ma musique… Mais pour être sérieux quelques secondes, j’essaie de rester droit dans mes bottes. À Paris, j’ai un loyer à payer. Donc dès l’instant où ma musique n’est pas pervertie, je ne peux pas refuser ce genre de choses. Qui sont ces fameuses “American Girls” que nous retrouvons dans votre chanson To all of You ? n Justement, ce sont toutes ces filles en plastique qui passent leur journée à la plage à ne rien faire et que nous retrouvons dans Newport Beach. Quel vêtement ne porterez-vous jamais ? n Un mini-short en jean. Pas pour moi. Mais par respect des gens autour. Quel est le comble du mauvais goût ? n Le bon goût justement ! C’est-à-dire porter les chaussures qu’il faut, parler comme il faut et avoir un iPhone. Finalement, cet été, étiez-vous davantage claquettes ou espadrilles ? n Ce n’est pas possible d’être espadrilles ! Elles ont été conçues par un mec qui n’a jamais rien compris à la chaussure. C’est moche et ça dure une semaine. Il faudrait mettre en prison Monsieur Espadrille ! n

Syd Matters. Brotherocean (Because Music) On avait adoré les accents très été indien de son tube To all of you, était resté sur le cul après son concert aux Transmusicales 2007, avait écouté un nombre incalculable de fois l’album Ghost days… Aujourd’hui, le petit prince du rock indé nous remet sa claque avec son cinquième disque au folk aérien. n Le 9 octobre, Antipode, Rennes. www.antipode-mjc.com PA G E 0 1 0

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né c e ssai r e s a c c e ssoi r e s

Téléviseurs Loewe Individual Le spécialiste allemand des ensembles home cinéma étoffe son concept Individual avec trois nouveaux téléviseurs ultra plat LED. Côté esthétique, leur design minimaliste est personnalisable. Côté home cinéma, ils s’associent librement aux nombreuses enceintes et caissons de grave de la gamme Individual Sound. n Disponible à la Loewe Galerie, Nantes. www.loewe-fr.com

WeSC Casio G-Shock Ca

sio et la marque de street-fashion We SC se mettent à l’heure de la hype pour cette rentré e 2010. Le résultat de ce co-branding est une relec ture jaune fluo du fameux mo dèle G-Shock. Seuleme nt 300 exemplaires sont disponibles dans le monde. Prix public : 200€ .n

Rouge à Lèvres C de Paul & Joel & Joe envisage

nt Pau Chat alors ! Voilà comme Lèvres le bâton des Rouges à cette rentrée. En effet, de féré pré l ima l’an de es C est sculpté aux form la de la marque. Grâce à Sophie Albou, créatrice (Clair de es dèl mo s troi les r”, formule “Secret d’o t la Ombre lunaire) illuminen lune, Sur un petit nuage, n ce. ren s et en transpa bouche tout en nuance

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Patrick Lifestyle

Après la collection Héritage réactualisant et relookant des modèles d’époque (Harlem, Marathon, Washington…), Patrick étoffe pour cette rentrée sa gamme Lifestyle. Pour repartir du bon pied ! n www.patrick.eu

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-sh La marque de tee ne, Don’t (Like a Rolling sto s ale cic mu s tagline lance un re, viv de ) une façon belive the hype… et e modèle pour homm femme : Gaga is my bitch. Les anglophones auront compris. Les redoublants ogle passeront par Go voir Transletor pour y plus clair. n m

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ir DANIELA DE MARCHI



c e e t c e u x qui c o m p t e n t aujou r d ’ hui

Le roller derby Avec la sortie en tout début d’année dernière de Bliss de et avec Drew Barrymore, c’était gros comme une maison. La tendance se confirme aujourd’hui. Le roller derby, sport de contact typiquement US se pratiquant en patin à roulettes sur un terrain de forme ovale, arrive à Rennes. Sous l’impulsion de Drunken Slut et Tara Trauma, deux filles motivées par le côté sportif de la discipline et animés par une même passion pour le punk hardcore, The moddy Bitches, le club de roller derby rennais, compte aujourd’hui huit membres. n Pour mieux faire connaître leur délire trashy, The Moddy Bitches organise le 23 octobre au Barock à Rennes un concert ou bien évidemment ces pétroleuses 2.0. serviront en rollers. n

© Yann peucat

www.myspace.com/moodybitches

iDTGV Paris-Rennes

Boris Charmatz

Alors que Nantes s’est fait virer du réseau iDTGV, Rennes prend la relève sur la carte des destinations desservies par la ligne à la cool. En effet, depuis cette rentrée, l’ouverture de l’axe iDTGV Paris-Rennes permet de voyager différemment. Et à partir de 19 euros !

À l’heure où nous écrivons ces quelques lignes, le directeur du Musée de la danse de Rennes compte seulement 49 fans sur Facebook. Qu’importe, Beaux Arts Magazine a presque fait du jeune chorégraphe, le it boy du moment. On l’a vu un peu partout cet été. Présent en Avignon cette année avec La Danseuse malade et Flip Book, Charmatz reviendra encore plus fort en 2011. En effet, il est l’artiste associé du festival.

www.idtgv.com PA G E 0 1 6

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un c uisini e r su r l e g r ill

Patrick Giraux interview / vincent braud

photos / Philippe Millet pour kostar

Un îlot de verdure comme un coin de campagne dans l’agglomération nantaise. C’est à Orvault que Patrick Giraux a installé sa table… à l’orée du bois. Bientôt six ans en terre nantaise. Pas de regrets ? n Non. Avec ma femme, on est tombé sous le charme de l’endroit. Après l’École hôtelière de Saumur et quelques bonnes tables pour apprendre le métier, entre les Alpes et la Côte d’Azur, je suis resté dixsept ans dans le sud avec un passage à l’Auberge des Templiers de Saint-Paul-de-Vence. Pas étonnant, donc, de retrouver le soleil à la carte ? n C’est vrai que j’ai du mal à me passer d’huile d’olive. La carte a les couleurs de la Méditerranée mais on a la chance d’avoir ici de bons produits. PA G E 0 1 8

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Avec une carte qui suit les saisons ? n Avec mon équipe, on aime varier les plaisirs. Et travailler des produits qu’on ne trouve pas ailleurs, comme les ormeaux par exemple. J’ai aussi un faible pour la truffe qui ne quitte pas la carte de l’année. La recette du succès ? n Le produit, l’assaisonnement, la présentation, c’est la base. Après je cherche “le” producteur, de préférence bio, ou “le” fournisseur susceptible de m’offrir quelque chose d’exceptionnel. n L’ORéE DU BOIS, Orvault. www.resto-loreedubois.com

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Un vin Un saumur rouge bio (2007), château de Fosse Sèche.

Un plat Saint-Pierre rôti à la plancha, concassée de tomates de pays, salicornes et pousses d’épinards à l’huile de vanille.


nous c ’ e s t l e go û t

© Ar Furlukin

produit par...

(pa)Radis

Oh la vache... nantaise ! texte / Jean-Claude Le Berre

photo / dr

La vache nantaise a bien failli disparaître dans les années 80 : démodée car ne donnant pas assez de lait. Leurs éleveurs sont alors taxés de rétrogrades. Rejoints par des zoologues, des environnementalistes et de jeunes éleveurs à la recherche d’une nouvelle relation avec leur métier, ils ont permis néanmoins à la race nantaise de continuer à exister. Aujourd’hui elle progresse en têtes de bétail et surtout, en nombre d’éleveurs professionnels. Cependant au cours de cette sauvegarde, la finalité de la vache nantaise a évolué : aujourd’hui, son lait nourrit ses veaux. L’éleveur vend les veaux mâles, élevés sous leur mère puis à l’herbe, il en conserve quelques-uns pour en faire des bœufs, autre manière de les manger… Les génisses surnuméraires sont aussi consommées, de même que les mères âgées. n Dans tous les cas, la viande bovine nantaise se caractérise par sa couleur rouge, son persillé et surtout son grain, mais aussi sa tendreté et sa “jutosité”. La commercialisation de cette viande se fait, soit directement par l’achat à la ferme, en caissettes de morceaux prédécoupés, mis sous vide et à congeler, soit au détail dans certains magasins de producteurs. n Signe de ce dynamisme, la vache nantaise a même sa fête, du 10 au 12 septembre au Dresny, sur la commune de Plessé. Et un livre (*), édité pour l’occasion, permet de tout savoir sur cette race qui aujourd’hui fait figure de symbole, à la fois de résistance et surtout d’une perspective économique crédible pour une autre agriculture. Mais pour réussir ce chalenge, la vache nantaise à besoin d’être aimée… dans les assiettes. Manger de la viande de vache nantaise est un acte agricole que peuvent faire les Nantais pour qu’elle vive et que prospèrent ses éleveurs. n (*) La Nantaise. Ouvrage collectif. Editions Castor & Pollux. 25 € Le mouvement Slow Food, et son association locale, Les P’tits Beurrés Nantais, soutiennent les éleveurs de la vache nantaise.

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A deux pas de la gare, le restaurant Le Galopin soigne l’accueil et la cuisine (excellente, dès les premiers prix) plutôt que sa façade extérieure pour attirer le chaland. L’homme qui vous accueille n’y est pas pour rien. Cet iconoclaste échappé d’un autre siècle cultive en parallèle une passion dévorante pour le radis. Autoproclamé « spécialiste mondial du radis » ( !), Ar Furlukin (son nom d’artiste) vaut à lui seul le déplacement. Qu’on ne saurait trop vous conseiller. n Le Galopin, 21 avenue Janvier, Rennes. www.legalopin.fr www.arfurlukin.fr

homy’s

A vraiment 2 pas du cours des 50 Otages, rue du Vieil Hôpital, Homy’s est le nouveau spot pour sandwicher original et gourmand. Clubs sandwiches, wraps, soupes, salades, cookies, muffins, boissons originales, jus de fruits avec des vrais fruits… Tout est bon chez Homy’s. En plus, le décor imaginé par les architectes de Fichtre est à la fois astucieux et ludique. On en redemande, c’est trop bon. n Homy’s, 9 rue du Vieil Hôpital, Nantes.

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LeLe Carré Carré

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Une Une goutte goutte de vertige de vertige mardi mardi 12 octobre 12 octobre www.le-carre.org www.le-carre.org 02 4302094321095221 52

Pense Pense -bêtes -bêtes du lundi du lundi 15 au15 au vendredi vendredi 19 novembre 19 novembre FAMILLE FAMILLE (s)-Triptyque (s)-Triptyque du mercredi du mercredi 24 au24 au vendredi vendredi 26 novembre 26 novembre La Chance La Chance 16 16 mardi mardi 30 novembre 30 novembre www.legrandr.com www.legrandr.com 02 5102475183478383 83

LeLe Carroi Carroi LaLa Flèche Flèche Pense-bêtes Pense-bêtes vendredi vendredi 15 octobre 15 octobre Une Une goutte goutte de vertige de vertige jeudijeudi 18 et18 vendredi et vendredi 19 novembre 19 novembre Marcia Marcia Hesse Hesse mardi mardi 23 novembre 23 novembre Chemin Chemin de lade Belle la Belle Étoile Étoile jeudijeudi 2 décembre 2 décembre www.myspace.com/lecarroi www.myspace.com/lecarroi 02 4302944308949908 99

CNDC CNDC LoveLove mercredi mercredi 20 et20 jeudi et jeudi 21 octobre 21 octobre www.cndc.fr www.cndc.fr 02 4402014422016622 66

L’Éphémère L’Éphémère

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LeLe Jardin Jardin de de Verre Verre

Scènes Scènes de de Pays Pays dans dans les les Mauges Mauges 2

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Pense-bêtes Pense-bêtes du lundi du lundi 18 au18vendredi au vendredi 22 octobre 22 octobre

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Marcia Marcia Hesse Hesse du mercredi du mercredi 1er au 1er au vendredi vendredi 3 décembre 3 décembre www.scenes.paysdesmauges.fr www.scenes.paysdesmauges.fr 02 4102754138753438 34

SVET SVET desdes Coëvrons Coëvrons

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Marcia Marcia Hesse Hesse vendredi vendredi 5 novembre 5 novembre www.culture.lescoevrons.com www.culture.lescoevrons.com 5 02 4302014394017694 76

FAMILLE FAMILLE (s)-Triptyque (s)-Triptyque

mardi 9 et mercredi 9 et mercredi 10 novembre 10 novembre 10 10 mardi

LELE THÉÂTRE THÉÂTRE

Marcia Marcia Hesse Hesse du mercredi du mercredi 1er au 1er au vendredi vendredi 3 décembre 3 décembre Une Une goutte goutte de vertige de vertige du mercredi du mercredi 8 au 8 au vendredi vendredi 10 décembre 10 décembre www.jardindeverre.fr www.jardindeverre.fr 02 4102654113655813 58

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LeLe Kiosque Kiosque

Chemin Chemin de lade Belle la Belle Étoile Étoile mardi mardi 12 octobre 12 octobre Êtes-vous Êtes-vous doncdonc ? ? mercredi mercredi 10 novembre 10 novembre Beaucoup Beaucoup de bruit de bruit pourpour rien rien mardi mardi 7 décembre 7 décembre www.letheatre.laval.fr www.letheatre.laval.fr 02 4302494319495519 55

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Scène Scène conventionnée conventionnée de Laval de Laval

Chemin Chemin de lade Belle la Belle Étoile Étoile lundilundi 15 et15 mardi et mardi 16 novembre 16 novembre Marcia Marcia Hesse Hesse jeudijeudi 25 novembre 25 novembre www.kiosque-mayenne.org www.kiosque-mayenne.org 02 4302304310301610 16

Happy Happy ChildChild lundilundi 15 novembre 15 novembre Au Hommes Au Hommes du mercredi du mercredi 17 17 au vendredi au vendredi 19 novembre 19 novembre Marcia Marcia Hesse Hesse du dimanche du dimanche 12 au12 au mardi mardi 14 décembre 14 décembre www.theatre-espal.net www.theatre-espal.net 02 4302504321505021 50

Êtes-vous Êtes-vous doncdonc ? ? samedi samedi 6 novembre 6 novembre www.lefanal.fr www.lefanal.fr 02 4002224091223691 36

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Happy Happy ChildChild mardi mardi 9 novembre 9 novembre Beaucoup Beaucoup de bruit de bruit pourpour rien rien mercredi mercredi 17 et17 jeudi et jeudi 18 novembre 18 novembre Élucidation Élucidation vendredi vendredi 10 décembre 10 décembre Pense-bêtes Pense-bêtes du mardi du mardi 14 au14jeudi au jeudi 16 décembre 16 décembre www.onyx-culturel.org www.onyx-culturel.org 02 2802252825250025 00

FAMILLE FAMILLE (s)-Triptyque (s)-Triptyque du lundi du lundi 18 au18vendredi au vendredi 22 octobre 22 octobre Beaucoup Beaucoup de bruit de bruit pourpour rien rien mercredi mercredi 3 et jeudi 3 et jeudi 4 novembre 4 novembre Marcia Marcia Hesse Hesse mardi mardi 9 et mercredi 9 et mercredi 10 novembre 10 novembre Au Hommes Au Hommes du lundi 22 au22mercredi au mercredi 24 novembre 24 novembre 11 11 du lundi www.legrandt.fr www.legrandt.fr 02 2802242828242428 24

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FAMILLE FAMILLE (s)-Triptyque (s)-Triptyque mardi mardi 30 novembre 30 novembre et et er mercredi mercredi 1 décembre 1er décembre Marcia Marcia Hesse Hesse du dimanche du dimanche 12 12 au mardi au mardi 14 décembre 14 décembre

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FAMILLE FAMILLE (s)-Triptyque (s)-Triptyque du mardi du mardi 12 au12jeudi au jeudi 14 octobre 14 octobre Beaucoup de bruit de bruit pourpour rien rien 1 Beaucoup du lundi du lundi 18 au18mercredi au mercredi 20 octobre 20 octobre www.nta-angers.fr www.nta-angers.fr 02 4102224120222020 20

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FAMILLE FAMILLE (s)-Triptyque (s)-Triptyque du mardi du mardi 12 au12jeudi au jeudi 14 octobre 14 octobre Beaucoup Beaucoup de bruit de bruit pourpour rien rien du lundi du lundi 18 au18mercredi au mercredi 20 octobre 20 octobre Une Une goutte goutte de vertige de vertige mardi mardi 9 et mercredi 9 et mercredi 10 novembre 10 novembre www.thv.fr www.thv.fr 02 4102964114969014 90

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TU–Nantes TU–Nantes La Chance La Chance jeudijeudi 4 novembre 4 novembre LoveLove mardi mardi 9 novembre 9 novembre Au Hommes Au Hommes du lundi du lundi 22 au22mercredi au mercredi 24 novembre 24 novembre www.tunantes.fr www.tunantes.fr 02 4002144055141455 14


é t a t d e s li e u x

ÉCOLE DERVALLIÈRES CHÉZINE NANTES (44)

JEAN-PIERRE LOTT ARCHITECTE photos / stéphane Chalmeau

L’école est le cœur d’un quartier. Dans le cadre de l’amélioration des équipements et espaces publics du grand quartier des Dervallières, l’École Dervallières Chézine a fait l’objet d’un grand projet de restructuration. L’architecte Jean-Pierre Lott (Ambassade de France à Phnom-Penh, Palais de Justice d’Évreux, École d’ingénieurs ESIEE d’Amiens…) a donné de l’importance aux espaces et à la lumière dans la conception de ces nouveaux locaux pouvant accueillir 300 enfants, répartis entre 5 classes maternelles et sept classes primaires. n Le projet architectural comprend également un lieu passerelle en lien avec la crèche et le pôle sciences et environnement Séquoia. n http://jplott.fr PA G E 0 2 2

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ou 5 évén e m e n t s in c on t ou r na b l e s e n p lus ou m oins 5 0 m o t s

Tindersticks

D’abord, une voix. Celle envoûtante de Stuart Staples. Puis, une certaine notion de l’élégance. Car, oui, Tindersticks a le même charisme qu’un James Bond, période Sean Connery. Les Anglais et leur pop traversent les époques sans se soucier des modes qui vont avec. Imperturbables jusqu’au bout des bottines ! n le 2 novembre, Grand Théâtre, Angers. www.lequai-angers.eu le 3 novembre, Le Triangle, Rennes. www.letriangle.org

Un Nantais nommé Jacques Demy

SOY Festival

Cette édition itinérante se faufilant dans divers lieux de la ville (Musée des beaux-arts, club, cafésconcerts…) est une nouvelle fois riche en découvertes et valeurs sûres. On en notera deux : l’électro pop de Karaocake et la pop baladeuse de Mice Parade (photo). Le rendez-vous des musiques indé ! n

À l’occasion du cinquantième anniversaire de la sortie de Lola et du vingtième anniversaire de la disparition de son réalisateur, la ville rend hommage à Jacquot de Nantes. Le clan Demy (Agnès, Mathieu ou encore Rosalie Varda) sera présent au vernissage. On attend aussi Deneuve, Piccoli, Jeanne Moreau… Des projections et des spectacles sont programmés. n

Du 28 au 31 octobre, Nantes. www.yamoy.org

Cabaret New Burlesque

OK, elles ont été découvertes lors d’Estuaire 2007. Mais, Amalric a révélé ces girls ultra sexy. Dirty Martini et ses copines taillent de nouveau la route et repartent en tournée. Un spectacle rock’n’roll qui ferait presque passer les performances de Beth Ditto pour un épisode de Joséphine, ange gardien. n

Du 23 octobre au 26 février, Médiathèque Jacques Demy, Nantes.

© Agnès VARDA

les 12 et 13 octobre, le lieu unique, Nantes. www.lelieuunique.com

Il a conçu la cérémonie d’ouverture des JO d’Albertville, est directeur artistique du Crazy Horse et est aujourd’hui artiste associé du Théâtre National de Bretagne où il présentera sa nouvelle création pour dix danseurs. Le chorégraphe y parlera “de la beauté, de la jalousie, de la laideur aussi”. n Du 5 au 16 octobre, TNB, Rennes. www.t-n-b.fr PA G E 0 2 4

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G A L ER I E D E P O RTR A I T S

Loïc Touzé Love story Texte / Vincent braud

Photo / faustine seilman pour Kostar

Sa première scène ? Il avait neuf ans. Un peu tôt pour commencer une carrière. Depuis, Loïc Touzé taille la route. Sans crainte du grand écart. Désormais installé à Nantes, le danseur et chorégraphe rêve de nouvelles aventures. « Ma sœur aînée suivait des cours de danse. Un jour, son professeur avait besoin d’un garçon pour un spectacle… » La suite ? Une audition à l’Opéra de Paris et le voilà interne. Il passera douze ans dans “la” maison avant de reprendre sa liberté. Malgré un certain Noureev. «Je crois que j’ai choisi la danse, le jour où j’ai démissionné de l’Opéra de Paris…” En fait, il ne se voyait pas en éternel prince charmant. En ce début des années 80, la danse contemporaine en France est en train d’exploser. Loïc Touzé découvre un autre monde : François Verret qui danse dans le métro à Aubert, Philippe Decouflé, Catherine Diverrès… qui font leurs premiers pas et un certain Jacques Garnier (*). Il comprend que « danser, c’est retirer ses chaussons… le pied est nu et touche le sol, on retrouve le corps réel et non pas un corps fantasmé. » n D’autres rencontres vont jalonner son parcours : David Gordon, Carolyn Carlson avec laquelle il comprend que « la colonne vertébrale n’est pas un axe mais un flux », Merce Cunningham, Martha Graham. Le “transfuge” de l’Opéra commence à se (re)faire un nom. Il travaille avec Mathilde Monnier et Jean-François Duroure avant de réaliser qu’il a peut-être, lui aussi, quelque chose à dire. De sa première pièce (au Théâtre de l’Opéra Bastille), il reconnaît que « ça a totalement foiré ». Ce qui ne l’empêche pas de fonder, en Le Carré

Le Carroi La Flèche

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Le Grand T

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Pense-bêtes du lundi 18 au vendredi 22 octobre

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Le Kiosque

Scènes de Pays dans les Mauges

Marcia Hesse du mercredi 1er au vendredi 3 décembre www.scenes.paysdesmauges.fr 02 41 75 38 34

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Marcia Hesse vendredi 5 novembre www.culture.lescoevrons.com 02 43 01 94 76

LE THÉÂTRE

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Scène conventionnée de Laval Chemin de la Belle Étoile mardi 12 octobre Êtes-vous donc ? mercredi 10 novembre Beaucoup de bruit pour rien mardi 7 décembre www.letheatre.laval.fr 02 43 49 19 55

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Chemin de la Belle Étoile lundi 15 et mardi 16 novembre Marcia Hesse jeudi 25 novembre www.kiosque-mayenne.org 02 43 30 10 16

Happy Child lundi 15 novembre Au Hommes du mercredi 17 au vendredi 19 novembre Marcia Hesse du dimanche 12 au mardi 14 décembre www.theatre-espal.net 02 43 50 21 50

Le Fanal

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FAMILLE(s)-Triptyque du lundi 18 au vendredi 22 octobre Beaucoup de bruit pour rien mercredi 3 et jeudi 4 novembre Marcia Hesse mardi 9 et mercredi 10 novembre Au Hommes du lundi 22 au mercredi 24 novembre www.legrandt.fr 02 28 24 28 24

Le Jardin de Verre

FAMILLE(s)-Triptyque mardi 30 novembre et mercredi 1er décembre Marcia Hesse du dimanche 12 au mardi 14 décembre

L’Espal

Le Grand R

Pense -bêtes du lundi 15 au vendredi 19 novembre FAMILLE(s)-Triptyque du mercredi 24 au vendredi 26 novembre La Chance mardi 30 novembre www.legrandr.com 02 51 47 83 83

Encourager la création et la diffusion du spectacle vivant : tel est l’objectif de Voisinages. Les trois coups seront donnés le 12 octobre. Loïc Touzé (La chance, Love, Élucidation) fait partie des 11 compagnies de théâtre et de danse des Pays de la Loire invitées à présenter leur travail dans une quinzaine de salles de la Région. On le retrouvera ainsi à Nantes, La Roche-sur-Yon et Angers. n

Pense-bêtes vendredi 15 octobre Une goutte de vertige jeudi 18 et vendredi 19 novembre Marcia Hesse mardi 23 novembre Chemin de la Belle Étoile jeudi 2 décembre www.myspace.com/lecarroi 02 43 94 08 99

bre 2010 e au 14 décem re.fr Du 12 octobr

(*) Jacques Garnier, danseur et chorégraphe d’origine nantaise, décédé en 1989, a créé le Groupe de recherche chorégraphique de l’Opéra de Paris en 1981.

Voisinages

Une goutte de vertige mardi 12 octobre www.le-carre.org 02 43 09 21 52

CNDC

1992 et avec Fabienne Compet, aujourd’hui son épouse, sa propre compagnie. Après La Ferme du Buisson (de 1996 à 1999), on le retrouve à… Rennes. Il enseigne au TNB et s’y installe. Là, il travaille avec Boris Charmatz, Emmanuelle Huynh, Mathilde Monnier sur le dossier de la formation et contribue à créer Le Garage. n Sa candidature à la direction du Centre chorégraphique national de Rennes ne résiste pas à celle de Boris Charmatz. Souvenir “un peu douloureux” qui l’incite à rebondir… ailleurs. Et c’est ainsi qu’on le retrouve aujourd’hui à… Nantes, « si proche et si éloignée de Rennes ». Il y était venu, en 2003, dans le cadre de Let’s dance, au lieu unique. « Je sais qu’il y a de l’ambition pour cette ville et qu’il y a des choses à faire… » C’est sur scène, naturellement, qu’on pourra en juger. Pour ses débuts, Loïc Touzé remonte Love, une pièce conçue avec Latifa Laâbissi et créée au Théâtre de la Bastille en 2005. Une “pièce au bord”, une “pièce très belle”, en réponse à toutes les questions (ou presque) que le chorégraphe se pose : le rapport au public, le mouvement dansé… dans un silence qui en fait “la pièce la plus musicale qui soit”. Une pièce qui marquera les trois coups d’un nouveau départ. n

THV

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FAMILLE(s)-Triptyque du mardi 12 au jeudi 14 octobre Beaucoup de bruit pour rien du lundi 18 au mercredi 20 octobre Une goutte de vertige mardi 9 et mercredi 10 novembre www.thv.fr 02 41 96 14 90

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TU–Nantes

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La Chance jeudi 4 novembre Love mardi 9 novembre Au Hommes du lundi 22 au mercredi 24 novembre www.tunantes.fr 02 40 14 55 14

Voisinages, du 12 octobre au 14 décembre, en Pays de la Loire

Êtes-vous donc ? samedi 6 novembre www.lefanal.fr 02 40 22 91 36

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G A L ER I E D E P O RTR A I T S

LADYLIKE LILY Le feu sacré, sans artifice Texte / Julien Coudreuse

photo / Clément Gino

Révélation de la scène folk rennaise, Orianne Marsilli émerveille avec ses compositions à la beauté nue. Sur la foi de deux titres dévoilés via Myspace, Ladylike Lily s’est retrouvée propulsée le 10 juin dernier sur la scène de L’Étage à Rennes. Sans artifice, elle se présente seule face au public, sa guitare acoustique chevillée au corps, visiblement pétrifiée. À 22 ans, la jeune Finistérienne n’en est pourtant pas à son coup d’essai. Enfant, elle inventait déjà des chansons pour ses jouets. Sa voix au grain charmant, évoquant celui de Cat Power, se pose sans effort apparent sur des mélodies livrées dans leur plus simple appareil. Après un set folk médusant, la jeune femme a remporté le tremplin Label Mozaïc dans le cadre duquel elle se produisait. Un premier EP en cours d’enregistrement devrait l’aider à se faire connaître. Ceux qui l’écouteront ne devraient pas s’en remettre. n Le 25 septembre, Jardin Moderne, Rennes. Le 9 octobre, Antipode, Rennes. Le 29 octobre, La Carène, Brest. www.myspace.com/ladylikelily

VON PARIAHS Six et seulement six Texte / Arnaud Bénureau

photo / dr

Véritable monstre live, Von Pariahs n’est pas seulement six rockeurs dans le vent. C’est aussi un groupe branché en continu sur le 220. Le disquaire Mélomane nous avait pourtant prévenu : « Ça fait longtemps que je n’ai pas entendu un truc pareil ! ». On avait entendu parler de Von Pariahs, mais encore rien écouté. Une fois l’erreur réparée, on sentait bien qu’il manquait quelque chose. Et là, les Vendéens n’y étaient pour rien. C’était à nous de trouver du temps pour les voir sur scène. Là-bas, la bande de Hugo Allard règne en maître. Avec un charisme à mille bornes d’une certaine idée du rock selon Hedi Slimane. Assister à un concert de Von Pariahs, c’est un peu comme voir Rocky pour la première fois : ça cogne fort dans le bide ! Finalement, c’est exactement ça. Il y a bien longtemps qu’on n’avait pas entendu un truc pareil. n PA G E 0 3 0

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Le 18 septembre, Le Donégal, La Roche-sur-Yon. Le 24 septembre, Bitche, Nantes. Le 7 octobre, Le Bpm, Nantes. un 1er EP sera disponible mi-septembre www.myspace.com/vonpariahs

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G A L ER I E D E P O RTR A I T S

GAËLLE BANTEGNIE Fan des années 80 Texte / Arnaud Bénureau

photo / Chloé Le Drezen pour Kostar

Aujourd’hui installée à Paris, la Nantaise Gaëlle Bantegnie, prof de philo et moitié du duo électro-rock La Maman et la putain, agite cette rentrée littéraire avec un premier roman : France 80.

France 80 Avec son premier roman, Gaëlle Bantegnie signe une chronique réjouissante et mélancolique faisant se croiser une ado et un VRP. Un peu comme si la série Premiers Baisers avait été réalisée par Houellebecq. n France 80 (L’Arbalète / Gallimard) de Gaëlle Bantegnie.

Technikart, Les Inrockuptibles, Télérama, Entrisme, L’Humanité, L’Express… Gaëlle Bantegnie est partout. « Je ne m’y attendais pas. Je suis invitée à des cocktails et je bois du mousseux ». Avec France 80, la jeune femme regarde dans l’album photo de sa vie d’avant. Celle de l’adolescence, « sans doute l’époque de tous les possibles ; mais aussi celle des premières fois. Ce n’est pas toujours marrant les premières fois. On ne sait pas embrasser, se rouler une clope, se bourrer la gueule. Par contre, on s’en souvient. Si je me suis inspirée de cette période de ma vie, c’est surtout que je m’en souvenais hyper bien, à la date près ». n La force de ce premier roman, au-delà du plaisir de plonger tête la première dans une période où Canal était bel et bien la chaîne du foot et du porno, tient dans sa capacité à décrire, sans nostalgie, les années 80. « Mon intention première était justement de ne pas écrire PA G E 0 3 1

un livre nostalgique sur ces années-là. Je parle déjà beaucoup de moi ; je ne voulais pas, en plus, adopter un ton larmoyant sur mon passé ». n Encouragée et influencée par Bégaudeau, Joy Sorman ou encore Maylis de Kerangal, Gaëlle Bantegnie s’est appuyée sur ses expériences de prof et de chanteuse pour franchir le cap du premier roman. « Si l’enseignement a eu une influence, c’est peut-être dans le souci de faire simple et, de fait, France 80 est un livre accessible. Quant au rapport entre musique et écriture, j’en vois surtout un. Si on pouvait me lire comme on danse dans une fosse, j’en serais ravie. Mon bouquin, c’est un peu la RFM Party 80 de ce point de vue. On a un passé commun, on va s’en souvenir, on va bien s’amuser ». Et surtout, on va en redemander. Encore et encore. Même si ce n’est que le début, d’accord, d’accord ! n

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G A L ER I E D E P O RTR A I T S

Jean Jullien & Niwouinwouin Une famille en or Texte / Julien Coudreuse

CULTURE ELECTRONI[K] Le projet des frères Jullien, Adventure in Front the TV set, est programmé le 15 octobre (puis le 11 décembre aux Transmusicales) dans le cadre du festival des musiques électroniques et des formes émergentes qui, en 2010, fête ses dix ans. n Culture Electroni[k], du 6 au 17 octobre, Rennes. www.electroni-k.org PA G E 0 3 2

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photo / Yann Peucat pour Kostar

Costumes Mélanie Jullien

Originaires de Nantes, aujourd’hui basés à Londres, les frères Jullien forment un couple artistique aux qualités complémentaires : les yeux du premier (Jean, 27 ans, designer graphique) s’accordant à merveille aux oreilles du second (Nicolas aka Niwouinwouin, 25 ans, musicien). Leur pedigree n’est sans doute pas étranger à leur passion pour l’art : mère architecte et scénographe, père urbaniste et fin musicologue, sœur aînée graphiste, costumière pour super héros à l’occasion. Un contexte favorable à l’épanouissement de leurs talents respectifs, comme en atteste le CV long comme le bras de Jean (dessins parus dans The New York Times, The Guardian, Les Inrockuptibles, création d’une collection pour une marque coréenne de vêtements, expositions à Paris, Londres, Indianapolis...). Nicolas n’est pas en reste, auteur d’un premier album paru sur le label angevin Ego Twister en 2008. n Pour Adventures in Front of the TV Set, spectacle tout public, les Jullien se réjouissent qu’on les ait sollicités en duo. Une première. Leur ambition ? Mêler musiques électroniques et graphisme pop saison 0 5 / N U M É R O 2 2

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dans une grande aventure télévisuelle qui rassemble leurs sources d’inspiration : « La Vie Aquatique de Wes Anderson, la maison hantée de Resident Evil, les jeux débiles à la Takeshi’s Castle, la Star Ac’, Mario Kart... ». n Soucieux d’éveiller l’esprit critique de leurs jeunes (télé)spectateurs, ils ont imaginé une épopée SF dont chaque séquence laissera le choix de la suite au public, avec héros gentil et vilain méchant lancés dans une folle course-poursuite à travers le spectre cathodique. n Une expérience audiovisuelle qui ne devrait pas rester sans suite, Jean venant d’intégrer comme réalisateur la boîte de prod de Michel Gondry, Partizan. n Jean Jullien Expose ses travaux (affiches, croquis, essais…), Du 28 sept au 30 octobre, antipode, rennes www.jeanjullien.com + www.niwouinwouin.com


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Frédéric BélierGarcia

« J’ai trop peur pour être acteur » interview / vincent braud

photo / christophe martin pour Kostar

Difficile d’échapper à Frédéric Bélier-Garcia. Il signe, en cette rentrée, la mise en scène du Barbier de Séville pour Angers Nantes Opéra et celle de Yakich et Poupatchée pour “son” théâtre à Angers. Et au printemps, ce sera Don Giovanni à Marseille.

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Le Barbier de Séville Chaque saison, Angers Nantes Opéra programme une œuvre du grand répertoire. L’opéra en deux actes de Rossini en fait partie. Pour autant, Frédéric Bélier-Garcia ne va pas le prendre uniquement sous l’angle du divertissement. n Le Barbier de Séville, les 24, 26 et 28 septembre, les 1er, 3 et 5 octobre, Le Grand T, nantes. Les 13, 15 et 17 octobre, Le Quai, Angers. www.angersnantes-opera.com

Pas vraiment de vacances, cet été, pour vous ? n C’est un été, disons, un peu encombré. Pas agité mais encombré. L’an dernier, j’étais au Festival d’Orange, ce qui était un peu éprouvant mais cette année, avec deux projets sur le feu, c’est pas mal non plus. J’ai toujours pensé que le théâtre, l’opéra, le cinéma, tout ça, pour moi, ça va ensemble. Avant le théâtre, pourtant, il y a eu la philo… On vous imaginait plutôt tombé dans le spectacle dès votre enfance… n Bizarrement, jusqu’à mes 30 ans, l’idée de faire du théâtre, du cinéma ou même d’avoir une profession artistique ne m’avait même pas effleuré. Il y a quelque chose qui vient de la philosophie… En préparant ma thèse sur Heidegger, j’ai lu un très beau texte de Levinas sur Macbeth et j’ai commencé à penser au théâtre. Tout a dû réveiller quelque chose d’héréditaire. Sont remontés des souvenirs d’enfance, de somnolence dans la cour d’honneur… Peut-être que La nuit des rois de Mnouchkine incarnait le glamour, la gloire du théâtre… Il y a eu une première fois au théâtre qui vous a fait dire “c’est ça” ? n L’année où je suis revenu à Paris pour écrire ma thèse, on m’a emmené voir As you like it que mettait en scène Declan Donnellan dans le théâtre de PA G E 0 3 5

Brook aux Bouffes du Nord et je me souviens avoir été bluffé… Après j’ai eu envie d’être assistant et de mettre en scène à mon tour. Et pourquoi la mise en scène ? Le metteur en scène n’est pas sur scène… n J’ai trop peur pour être acteur même si je pense que c’est la meilleure place pour jouir vraiment du plaisir du théâtre. C’est un rêve, mais je sais que je ne le tenterai jamais. Alors j’ai décidé de m’emparer de textes pour dire ce que j’avais à dire. Est-ce qu’il y a un lien, pour vous, entre la philosophie et ces textes dont vous vous emparez ? La philo enseigne à vivre avec ses doutes… n (long rire…) Apprendre à vivre avec ses doutes, c’est mon gros problème… Mon problème, ma qualité ou mon défaut, c’est comme vous voulez, c’est d’avancer toujours tout doute dehors… C’est vrai que la philosophie et le théâtre nous apprennent, très différemment, à vivre et à être, avec sévérité ou tendresse, indulgent avec nos incertitudes. Dans votre approche du théâtre, il ne semble pas y avoir de place pour les grands classiques… n Je n’arrive pas à m’y mettre. Ce n’est pas simplement une affaire de génération, mais je fais partie de ceux qui ont grandi avec le cinéma saison 0 5 / N U M É R O 2 2

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plus qu’avec le théâtre. Du coup, le théâtre contemporain devient une évidence. Il y a tout de même l’opéra où, là, on est souvent dans le patrimoine. Mais votre théâtre a souvent les couleurs de la comédie… n C’est une pente que je vais corriger au cours des prochaines saisons mais ça tient aussi au fait, je crois, d’avoir pris ce lieu (ndlr Le Quai) et d’avoir voulu le placer sous le signe de la convivialité. J’y ai trouvé et j’y trouve beaucoup de bonheur. Cette saison est donc, c’est vrai, marquée par la comédie alors que mes premières pièces étaient des drames.

«L’élimination de l’équipe de France au Mundial m’a permis de travailler plus tranquillement”

YAKICH ET POUPATCHÉE - Comédie crue de Hanokh Levin

Editions Théâtrales - Traduction Laurence Sendrowicz

mise en scène Frédéric Bélier-Garcia

peinture Beryl Cook

production Nouveau Théâtre d’Angers - Centre dramatique national Pays de la Loire

Le Quai - Forum des arts vivants - ANGERS •vendredi 12 au jeudi 25 novembre 2010 •mardi 1er et mercredi 2 mars renseignements et réservations 02 41 22 20 20 www.lequai-angers.eu

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Yakich et Poupatchée Cette comédie crue du dramaturge Hanokh Levin, figure majeur du théâtre contemporain isréalien, met en scène onze protagonistes « cherchant incurablement la vie, d’une gare à l’autre, de mariage en enterrement, d’un bordel à un château ». n Yakich et Poupatchée, du 19 au 21 novembre, Le Quai, Angers. Du 19 au 21 avril, Le Grand T, Nantes. www.angersnantes-opera.com PA G E 0 3 6

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Et la comédie, comme le tartare, peut se déguster crue ? n C’est Hanokh Levin qui présente sa pièce comme ça. Moi, il faut que je fasse un effort sur moi-même pour aller en ce sens. Pour moi, Levin, c’est sans doute l’auteur de comédies le plus marquant de ces vingt dernières années. Il y a du génie làdedans. Il impose au théâtre un nouveau jeu comme ont pu le faire Lubitsch ou De Funès qui sont deux génies de la comédie. Et puis ce théâtre reste aussi celui du sud avec ce qu’il peut y avoir d’excès… n Il a cette forme d’excès, d’exubérance en effet, mais c’est dans ce trop plein qu’on touche la vérité… La subtilité de l’humanité, on y arrive par l’excès, l’exubérance, la caricature. Comme chez Fellini, ou dans les comédies de Pasolini, il y a cette trivialité, cette obscénité pour nous faire toucher ce que l’humanité a de plus subtil. Avec Le Barbier, on est aussi dans l’exubérance… n Et comment ! Ce n’est pas facile de mettre en scène Le Barbier car le génie de Rossini, c’est de prendre la pièce de Beaumarchais en n’en gardant que la quintessence. Il en fait une sorte d’incarnation de la joie tout simplement. Clément Rosset a très bien parlé de cette musique. Comme pour l’entrée de Figaro sur scène. Il a plein de boulot, il est débordé mais tout cela s’exprime par une joie, non pas tranquille, mais pure. saison 0 5 / N U M É R O 2 2

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Comment le metteur en scène de théâtre contemporain gère-t-il cette approche d’une œuvre du répertoire ? n La difficulté, c’est qu’ici la musique incarne tellement l’ivresse, l’hystérie parfois, le vertige du plaisir sensuel ou du jeu amoureux… qu’il faut que le théâtre ne freine pas ça. Rossini, sa grande qualité comme sa difficulté, c’est que, sous la virtuosité, les mouvements de l’âme relèvent d’un certain vertige. Mettre en scène Rossini, c’est un peu comme un numéro de jongleur chinois avec des assiettes. Tout tourne très vite et rien ne doit tomber. Vous retrouvez donc Angers Nantes Opéra à la rentrée. Mais vous n’en aurez pas fini avec l’opéra pour autant… n Jean-Paul Davois (ndlr directeur d’Angers Nantes Opéra) est quelqu’un avec qui j’aime bien travailler. À Nantes, comme à Angers, ça se passe au mieux. Je ne vais donc pas me plaindre. Mais c’est vrai que je travaillerai aussi pour l’opéra de Marseille en mettant en scène Don Giovanni au printemps. À votre arrivée au Quai, vous aviez évoqué votre envie de faire venir quelques réalisateurs au théâtre… n C’est vrai mais je n’y suis pas parvenu. J’en parle parfois avec des gens que j’aime bien, comme Desplechin ou Audiard, qui ont aussi un goût pour le théâtre et les acteurs de théâtre. Ils ont, je crois, un peu peur du cadre fixe de la scène. Pour autant, je n’ai pas renoncé… Et le cinéma, pour vous, ça peut aller au-delà du scénario… n Je viens d’être à nouveau nommé pour trois ans à la direction du NTA et j’y suis bien. Je me suis même découvert des qualités de chef d’équipe que je ne soupçonnais pas. Je crois même que je suis un bon patron. Alors, le cinéma, pour l’instant, j’ai mis cette envie entre parenthèses. Disons que le projet de faire un film est différé… On parlait à l’instant d’équipe… on sait que le foot ne vous est pas indifférent. Travailler pendant le Mundial, ça n’a pas été trop dur ? n L’élimination de l’équipe de France, je trouve ça navrant mais ça m’a permis de travailler plus tranquillement. n


© design Solange Abaziou assistée de Wilfried Thierry, Titaïna Vallée, Nicolas Perez | Le Quai | licences entrepreneur de spectacle : 1.1000219 – 2.1000216 – 3.1000218 | code APE 9001Z

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LE QUAI - Forum des Arts Vivants, Angers | CNDC | EPCC-LE QUAI | NTA | ANO


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e n fa c e à fa c e

QUENTIN DUPIEUX

« Je suis un petit artisan » interview / Arnaud Bénureau

photo / DR

Présenté à la Semaine de la Critique lors du dernier Festival de Cannes, Rubber, ou l’histoire d’un pneu tueur, a créé l’événement. Au lendemain d’une projection hystérique, nous rencontrions le réalisateur Quentin Dupieux, connu sous le nom de Mr. Oizo dans le monde de l’électro. Nous allons essayer de faire cette interview sans commencer une seule question par pourquoi. Car il serait sans doute vain de trop chercher à comprendre Rubber… n C’est cool. Parce que « pourquoi un pneu ? », j’en ai vraiment bouffé.

« Je voulais un film un peu funky, un peu léger et facile à regarder. » Pour vos projets musicaux, vous êtes Mr. Oizo. Malgré tout, vous signez vos films sous le nom de Quentin Dupieux. Est-ce une volonté de votre part de distinguer ces deux pratiques artistiques ? n Non. En fait, c’est beaucoup plus con que ça. J’ai été reconnu plus vite et de manière plus large via Mr. Oizo. On ignorait que j’étais aussi réalisateur. Par exemple, il y a énormément de gens qui n’ont reçu que la musique des pubs Levi’s. Du coup, comme je n’avais pas envie de signer mes films Mr. Oizo sans pour autant perdre ceux qui m’ont connu avec la musique, c’est la seule façon que j’ai trouvée pour être un peu clair. Revenons sur Rubber. Quelle est la genèse d’un tel projet ? n En fait, pendant un PA G E 0 3 9

an, j’ai écrit un film. Le script était soi-disant fini. Mais, j’ai eu subitement envie de passer à autre chose, de mettre en plan un projet immédiat qui serait écrit en trois semaines. Pour sortir de cette dynamique molle de l’écriture. Faut-il le voir comme un hommage au cinéma de genre ? n Il contient quelques bribes d’hommage parce que j’ai grandi et vécu avec le genre. Mais il n’y avait aucune envie de réaliser un film d’horreur. Votre précédent film, Steak, a été un bide commercial. Cela signifierait-il qu’il est difficile de séduire le public avec des projets difficilement classables ? n Avec Steak, j’ai fait ce que j’ai pu en le fabriquant ; mais la suite ne m’appartenait plus puisque je n’ai pas décidé comment nous allions amener le film aux spectateurs. Les gens qui ont décidé ça ont mal fait leur travail. Après, je ne sais même pas s’il y avait une bonne façon de vendre ce film. C’était peut-être impossible. Mais, ça a été une grosse erreur de présenter Steak comme un blockbuster de comédie. Le public qui n’allait pas aimer le film y est allé. Et celui qui pouvait éventuellement l’aimer, non ! saison 0 5 / N U M É R O 2 2

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Aujourd’hui, avec Rubber, c’est tout l’inverse. À Cannes, beaucoup de festivaliers n’ont pas pu assister à la projection. Le film bénéficie d’un gros buzz sur le net… n Quand vous en parlez, ça a l’air gros. En fait, Rubber est un tout petit truc. Mais, c’est vrai que, globalement, il connaît son petit buzz. C’est super excitant. Évidemment, il y a plein de fans sur Facebook. Pour autant, on reste dans le petit monde d’un petit film.

« Avec mon petit film, je vais baiser un Hollywood ? Non, c’est juste un gag ! »

Peut-être. Mais il n’empêche qu’une projection comme celle proposée à Cannes offre une caisse de résonance XXL à votre film… n Par rapport à sa taille et à sa petite ambition, c’est génial. En même temps, Rubber reste compliqué à amener à un public. Il est quand même assez particulier. Mais accessible… n Je voulais un film un peu funky, un peu léger et facile à regarder. SCOPITONE Le rendez-vous des cultures électroniques et arts numériques programme Rubber (le 20 septembre au Katorza) et Mr. Oizo (le 17 septembre à la Halle Alstom). Cette année, Scopitone investit la piscine de la Durantière pour une performance audio subaquatique. Et toujours, du net art, des expos, des concerts… Le festival 2.0 par excellence ! n Scopitone, du 15 au 19 septembre, Nantes. www.scopitone.org

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Peut-on voir le film comme un tube pop dont l’efficacité serait immédiate ? n Je serais ravi que Rubber possède cette même efficacité. Maintenant, il n’entre pas vraiment dans une case. Vous parlez de public. Il y a justement dans Rubber, cette idée selon laquelle vous faites endosser à des acteurs le costume de spectateurs suivant les péripéties de votre pneu. Plus largement, ne souhaiteriez-vous pas que le public ne soit pas uniquement spectateur des films ? n C’est exactement ça ! Avec ces spectateurs qui, dans Rubber, sont forcés à regarder un film avec des jumelles et à faire des efforts colossaux pour, ne serait-ce que voir un bout du film, il y a cette idée que dans la vraie vie, les films sont conçus pour faire que le public fasse le moins d’effort possible. Le job d’un bon réalisateur d’aujourd’hui, c’est de piloter parfaitement son public. Ce dernier est alors passif, mange des pop-corn et baigne dans un flot d’émotions. Vous avez donc joué avec les codes du cinéma et sa façon de le consommer… n J’ai fait ce film comme un enfant.

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Quel est votre rapport au cinéma ? n J’aime de moins en moins les films. Je m’ennuie. Même devant des films que je suis censé aimer. J’éprouve une vraie lassitude face à des propositions que je considère comme un peu mécaniques. Quand il y a un nouveau film de monstres, c’est toujours Alien en moins bien.Quand il y a une nouvelle comédie française, c’est toujours Les Bronzés en moins bien. Il n’y a plus de surprises. Je regrette cet époque où lorsque vous êtes jeune, vous êtes complètement dominé par le film. Aujourd’hui, j’ai ce sentiment uniquement sur les films de David Lynch. Je sens que le mec a toujours de l’avance sur moi. Je ne comprends pas tout. Et ça m’excite ! Pensez-vous qu’il est plus facile de composer de la musique que de réaliser un film ? n Oui. Au cinéma, il faut convaincre des financiers, mettre le film dans une case. Vous n’avez pas du tout la même liberté que dans la musique. J’ai alors fait Rubber comme un morceau de musique. Je me suis donné des jouets. Je vais prendre ce son de batterie, ce son de synthé… Et puis, allons-y : faisons un film ! Et vous réalisez un film que l’on peut qualifier de branché… n C’est insupportable. Je n’ai pas l’impression que c’est un film branché. Branché, ce n’est pas ça. Ça serait quoi alors ? n Par définition, le truc branché est éphémère et meurt dans l’instant. J’espère faire des choses qui restent et qui ne sont pas seulement en rapport avec l’époque et une frange de la population. Faut-il se prendre la tête à chercher une signification au dernier plan de Rubber ? n Le vrai dernier plan ? Non. Celui devant le panneau Hollywood… n OK. Comme quoi, moi, avec mon petit film, je vais baiser un Hollywood ? Non, c’est juste un gag ! Mais n’y a-t-il pas finalement cette envie de botter les fesses de l’industrie du cinéma ? n Je ne revendique rien. Je fais du cinéma par plaisir. Ce petit clin d’œil, c’est vraiment pour me marrer. Je ne changerai rien. Je suis un petit artisan. n



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JOHN AXELROD

« Je suis peut-être le seul chef d’orchestre à avoir travaillé dans le rock » interview / Arnaud Bénureau

photo / Philipe Millet pour Kostar

Le nouveau directeur musical de l’Orchestre National des Pays de la Loire n’est pas un chef d’orchestre comme les autres. Il est texan, a été l’élève de Leonard Bernstein, a travaillé pour le négociant en vins Robert Mondavi et a (presque) découvert les Smashing Pumpkins. Rencontre avec un “Améropéen” pas si classique ! Pouvez-vous revenir sur votre parcours ? Comment en êtes-vous venu à être chef d’orchestre ? n C’est une longue histoire. Je suis né à Houston, Texas. Houston a été une chance énorme pour mon apprentissage en tant que jeune musicien. À 16 ans, j’ai eu la chance d’étudier avec Leonard Bernstein, notamment lorsqu’il a composé son dernier opéra, A Quiet Place. Cette expérience a eu une grande influence sur la suite de mon parcours. À l’époque, j’étais un jeune pianiste avec beaucoup de rêves. Je ne m’imaginais absolument pas devenir chef d’orchestre. Pourtant, Bernstein a dit à mes parents : « il est un chef d’orchestre car il aime les gens ». Voilà, c’est aussi simple que ça.

Bernstein a dit à mes parents : « il est un chef d’orchestre car il aime les gens »

Vraiment ? n Je crois. Je suis quelqu’un de très sociable, très affectueux. Je n’ai pas peur de faire la bise et donner de l’amour. Je n’envisage pas ma fonction de chef d’orchestre autrement. Et issu d’un milieu élitiste ? n Pas du tout ! Je déteste l’idée de l‘élitisme. Je crois en PA G E 0 4 3

l’égalité entre les hommes. Malheureusement le sud des États-Unis n’est peut-être pas le meilleur exemple pour défendre cette idée-là. Mais j’ai eu de la chance. Mes parents croyaient eux aussi en la tolérance et à la réconciliation entre les cultures, les religions… Quel est votre premier souvenir musical ? Le mari de ma nounou jouait du piano et de l’orgue. Quand j’avais trois ans, je m’asseyais sur ses genoux. Il jouait et je l’écoutais. Est-ce à ce moment-là que vous découvrez la musique classique ? n J’ai joué le blues, le jazz, le gospel avant Bach. Vous ne feriez donc pas la différence entre musique classique et populaire… n La raison pour laquelle j’ai étudié avec Bernstein réside dans ce conflit. J’ai besoin d’être à la fois un musicien classique et un musicien populaire. Il me demandait pourquoi il fallait faire une distinction entre les deux. Il écrivait la comédie musicale West Side Story tout en continuant son travail de chef d’orchestre. Si on croit en la qualité de la musique, il est possible de concilier le populaire et le classique. Aujourd’hui, le marché de la musique classique est petit, car certaines personnes pensent qu’il doit être élitiste. saison 0 5 / N U M É R O 2 2

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Vous êtes enthousiaste. De fait, envisagez-vous votre rôle de chef d’orchestre comme un métier ? n La musique n’est pas un travail. C’est un grand plaisir. Gérer un emploi du temps ou trouver de l’argent pour des tournées relève du travail. Mais pas diriger un orchestre ! Je fais ce que j’aime. Et ça, c’est unique.

« on ne sait pas si dans cinquante ans la musique de Pierre Boulez sera toujours appréciée ou oubliée. Par contre, Beethoven, c’est pour toujours ! »

Vous considérez-vous comme à part dans le monde de la musique classique ? n J’ai travaillé dans l’industrie du rock’n roll et chez Robert Mondavi. Peut-être que je suis le seul chef d’orchestre à avoir travaillé dans le rock. Mais voilà, tout ça fait ce que je suis aujourd’hui.

ONPL : saison 2010/2011 Le premier programme de la saison sous la direction de John Axelrod reflète cette envie de crossover voulu par le chef américain. En effet, musique, théâtre et cinéma se retrouveront autour de Mozart. Cette saison se terminera en compagnie de Beethoven. À l’occasion de cette première française s’inspirant du mouvement final de la 9e symphonie, Axelrod a donné carte blanche au compositeur irakien-américain Karim Al-Zand. n www.onpl.fr

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En France, nous avons découvert l’empire Mondavi grâce au film de Jonathan Nossiter, Mondovino. Pouvez-vous nous dire quel était votre rôle au sein de cette entreprise de production et de négoce en vins ? n Je mangeais et buvais beaucoup. J’ai dû quitter l’entreprise au bout d’un an. Pour ma santé, ce n’était vraiment pas bon. Mais plus sérieusement… n J’étais directeur du Robert Mondavi Wine and Food Center en Californie. C’était un travail formidable. Mais le problème était que je ne créais pas ; alors que je suis un créateur et non un consommateur. Quelle serait justement votre définition du verbe créer ? n Faire quelque chose à partir de rien ! Trouvez-vous des similitudes entre le vin et la musique ? n Oui, tout à fait. Il faut prendre soin du vin, lui donner une certaine maturité. Plus un vin est âgé, meilleur il est. C’est un peu la même chose avec la musique. Même si j’adore la musique contemporaine. Mais on ne sait pas si dans cinquante ans la musique de Pierre Boulez sera toujours appréciée ou oubliée. Par contre, Beethoven, c’est pour toujours ! C’est comme le meilleur des Saumur-Champigny. n Généralement, un concert dure deux heures. Mais la préparation pour en arriver là est incroyable. saison 0 5 / N U M É R O 2 2

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Là aussi, on se rapproche du vin. Car avant qu’une bouteille arrive chez votre caviste, le travail est colossal. Nous avons besoin de considérer ce temps-là. Nous ne sommes pas comme un groupe de rock qui monte sur scène et joue. Croyez-vous que cela soit si simple pour un groupe de rock ? n Pour être honnête, ce n’est pas vrai dans tous les cas. Par exemple, lorsque je travaillais pour la maison de disques BMG, j’ai découvert les Smashing Pumpkins et le talent de Billy Corgan. Je me souviens lui avoir demandé depuis combien de temps il jouait de la guitare. C’était toute sa vie. Jimi Hendrix était son dieu. De mon côté, le piano, c’est toute ma vie. Alors oui, on peut apprécier la musique pour la musique. On peut en jouer pour soi. Mais avoir les qualités requises pour intégrer l’Orchestre National des Pays de la Loire, ce n’est pas simple. Il ne suffit pas de s’asseoir et de jouer. Il faut être patient et savoir s’enrichir de toutes les expériences de la vie. Et là encore, on se rapproche du vin. Vous avez découvert les Smashing Pumpkins… n En fait, c’est Joe Shanahan qui les a découverts. Il est propriétaire d’un club à Chicago, le Cabaret Metro. En 1990, je bossais pour BMG et il m’appelle : « Il y a un groupe que je voudrais que vous veniez écouter ». J’y vais avant toutes les autres compagnies de disques. C’était génial, incroyable. Aujourd’hui, vous considérez-vous finalement davantage européen ou américain ? n J’ai étudié le français à l’école. Ma femme est allemande. Nous habitons entre Angers et Strasbourg. Je ne suis ni américain, ni européen. Je suis “améropéen”. Et je suis content de ce titre. Mais en réalité, peut-être devraisje dire que je suis citoyen du monde. Car la musique est ainsi. Il y a longtemps, seule l’Europe centralisait la musique classique. Mais aujourd’hui, il n’est pas rare de trouver un pianiste chinois, un chef d’orchestre texan ou une soliste vénézuélienne. Je suis content d’être ici. Je comprends votre philosophie. Ma rencontre avec l’Orchestre National des Pays de la Loire a été un vrai coup de foudre. Je suis absolument ravi d’être ici et de sentir l’air frais de votre région. C’est une grande découverte. Et je suis bien décidé à rester ! n



c a r t e b lan c h e à un a r t is t e

Things & Diane Words Ducruet par

texte / christope cesbron

Tête d’affiche de la quatorzième Quinzaine Photographique Nantaise, Diane Ducruet mène une œuvre rigoureuse, drôle, physique, donnant à la photographie une dimension aussi chorégraphique que sculpturale.

quinzaine photographique nantaise Festival dédié à la photographie contemporaine, la QPN propose un parcours d’expositions à travers la ville. Les artistes ont été sélectionnés autour du thème Nature humaine. n 14e Quinzaine Photographique Nantaise (QPN), du 17 septembre au 13 octobre, lieu unique, Temple du goût, l’Atelier, Forum Fnac, le Grand  T, ESBA, Galerie Confluence, Musée des Beaux-Arts, Galerie mélanieRio, Nantes. www.qpn.asso.fr PA G E 0 4 6

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Le travail de Diane Ducruet fonctionne par série, expérimentant, multipliant, développant en plusieurs clichés une même idée, la triturant, la rythmant, la déplaçant légèrement pour en faire, non pas un récit, mais quelque chose qui ressemblerait plus à une partition. Cette pratique développée, déclinée dans Family Games fonctionne un peu comme le comique de répétition : l’artiste « installe », met en scène et photographie, dans des lieux plutôt neutres, des membres de sa famille (sa mère, son père, son frère, elle-même), dans des positions souvent absurdes. Le rapport artiste/modèle est d’autant plus perturbant qu’il est familial. On a l’impression que la photographe « sculpte » ses personnages, leur donne une forme incongrue, décalée, anti-héroïque, comme s’ils portaient en eux les références d’un idéal ancien, mais avachi, distancié, grotesque. Cette mise en jeu est d’autant plus troublante que la qualité photographique, la lumière, les cadrages sont irréprochables. Les images de Diane Ducruet entrent en résonance avec l’œuvre de ces grands artistes qui, comme Goya, Dostoïevski ou Cindy Sherman, cherchent dans l’absurde, le non-sens, l’idiotie, quelque chose de la condition humaine. n Pour Kostar, Diane Ducruet propose un ensemble photographique qu’elle a réalisé entre l’Allemagne, la Grèce et la Normandie, sorte de voyage en images où la « grande Histoire » croise la « petite histoire » dans des proximités parfois douces, parfois tendues, à chaque fois dense. La vie, l’amour, la mort, la mémoire, l’étrangeté ou la beauté des choses, tendres, douloureuses ou même terrifiantes, constituent les strates infimes d’une géologie visuelle en perpétuel déplacement. n saison 0 5 / N U M É R O 2 2

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Lieux de prise de vue Rosa Luxemburg str. Berlin Concentration camp of Sachsenhausen, Oranienburg, Berlin Stasi Museum, Berlin Museum Island, Berlin Kalavryta, Greece Hermioni, Greece Normandie, France Heiligensee, Berlin PA G E 0 4 7

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« Tout braconnier a ses bouts de ficelle et son couteau. Il y a plus de choses utiles dans la poche d’un gitan, que dans celle d’un ministre… Les photographes n’ont pas le nez en l’air quand ils se promènent. Ils prennent des clichés comme on ramasse des champignons, ils mettent dans le rectangle et le carré des fragments de paysage, des têtes, des objets, des plantes, des bêtes… Ils ne savent pas toujours ce qu’ils vont en faire, mais si on y regarde bien, on s’aperçoit que ces apparences sont fragmentées à l’aide des mêmes fractions, qu’elles obéissent à des modulations qui semblent venir de la même voix… » n Milou, sur « Things & Words »


un e vill e vu e p a r un a r t is t e

WEIMAR par

BERNARD KUDLAK

Theater © Rasmus Schübel / Tourismus GmbH Thüringer

Le fondateur du Cirque Plume et initiateur du nouveau cirque a installé son chapiteau à travers le monde : São Paulo, New York, Vesoul… Aussi surprenant que ses spectacles, Bernard Kudlak nous propose aujourd’hui d’emprunter les chemins de traverses et de découvrir Weimar, point de départ du mouvement Bauhaus.

Ville de Goethe, de Schiller, de Herder, de Liszt, ville conservatrice où fut créée la république de Weimar, la première démocratie allemande, ainsi que l’art révolutionnaire du Bauhaus. Ville perle surnommée la ville des Lumières. n L’ombre de l’immonde nazisme obscurcit les lumières de cette ville, créant autour du chêne de Goethe dit la légende, le camp de Buchenwald à quelques pas d’ici. Camp de concentration et d’extermination, il fut un des rares organisé clandestinement par des politiques et libéré en 1945 par les prisonniers eux-même les armes à la main (dont Henri Krasucki, Elie Wiesel, Jorge Semprun, Robert Entelme…). Les lumières quand même. n Obscurité quand même : quelques mois après la libération de ce camp, le totalitarisme soviétique réutilise le camp de Buchenwald et y assassine ses libérateurs communistes. n Printemps 1998, la ville est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Je m’y rends pour une conférence de presse PA G E 0 5 2

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d’un festival de théâtre d’une ville de l’Ouest, Recklinghausen dans la Ruhr, dans lequel le Cirque Plume est invité. n La ville est calme, la circulation automobile très faible. La ville est douce. Humaine. « Flanante ». Belle. Les façades des maisons du centre ont été restaurées. Flambantes neuves. Ville suspendue, en lévitation, qui danse sur la pointe des pieds en attendant la suite. Aussi bien, ce jour là, cette ville attendait, assise le cul sur un nuage. n Un poème de Berthold Brecht résumait cet état : « Je suis assis au bord de la route Le chauffeur change une roue Je ne me sens pas bien là où je vais Je ne me sens pas bien là d’où je viens. Pourquoi est ce que j’observe le changement de roue Avec impatience ? » n Le mur est tombé depuis moins de dix ans, en ex RDA pas encore d’« Ostalgie », pas de vains espoirs non

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Herzogin Anna Amalia Bibliothek © Maik Schuck / Tourismus GmbH Thüringer

Goethe Gartenhaus © Barbara Neumann / Tourismus GmbH Thüringer

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plus. Attente. n Devant leur théâtre, Goethe et Schiller nous regardent de leurs yeux d’airain. Dans la suspension magique de la cité on croit les entendre répéter : - le directeur : « je veux qu’ici le peuple abonde autour de nous, Et de le satisfaire il faut que l’on se pique Car de notre existence il est la source unique… » -Le poète : « Ne me retracez point cette foule insensée, Dont l’aspect m’épouvante et glace ma pensée, Ce tourbillon vulgaire et rongé par l’ennui, Qui dans son monde oisif nous entraîne avec lui » (Faust : prologue sur le théâtre) (Ce même débat se poursuit encore vivement aujourd’hui dans notre pays). n Nous sommes bien dans un centre urbain, une ville, la nostalgie nous prend de la voir telle qu’au XVIIIe siècle mais ce n’est pas le cas. C’est une ville vivante. Visitons.

Quittons la grande place. n Nous empruntons une rue qui monte légèrement derrière la splendide place baroque ou trône le théâtre. Au détour d’une venelle, le chant d’un coq. Dans les cours des maisons riveraines, encombrées du bois de chauffage, de planches de ferraille, se nichent des petites cabanes dont certaines cachent d’artisanales forges de ferme. Plus loin des poulaillers, au moins un, si je ne veux pas emballer mon souvenir. D’où le coq. La ruelle à peine goudronnée accueille les folles avoines et quelques fleurs… des buissons. Une rue de village en ville. n Au centre de Weimar un morceau de la réalité des villes d’avant l’industrialisation de nos vies, préservé, intact. Un miracle dû à l’immobilisme du gris socialisme. n La joie m’envahit : j’avais trouvé la ville idéale. Humaine. n Je savais que la dictature de la marchandise ne garderait pas longtemps en état cette merveille. Il convenait de s’en pénétrer. n Le cœur plein de vie, nous sommes retournés voir PA G E 0 5 3

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Weimar / Goethe Wohnhaus / DR

Weimar : quelle Histoire !

un peu plus loin l’appartement de Goethe, la « Goethe Wohnhaus » modeste appartement et lit fort étroit. Un peu plus loin le bistrot où il buvait, dit-on, deux litres de vin blanc la journée. Dans son jardin, il fit poser une boule de pierre sur un socle cubique de la même sorte de pierre. Art conceptuel contemporain de Valmy. n Et puis ailleurs, la trace de JS Bach qui fit quatre semaines de taule au pain sec et à l’eau pour avoir eu la prétention de quitter cette ville, de changer de mécène. n « L’artiste est toujours assis sur le seuil du riche » proverbe chinois. n La grâce est sur cette ville, allez voir. n Aujourd’hui, une majorité d’habitants d’Allemagne de l’Est pensent qu’ils étaient plus heureux en RDA. Les Allemands de l’Ouest pensent que ce n’est pas vrai. n Depuis ce jour, la ville idéale pour moi est une ville de lumière et de culture qui tolérerait des poulaillers et des potagers derrière ses théâtres. De la campagne dans sa ville. Un monde de demain plus juste, plus modeste et sans aucune des sortes de « Buchenwalds » qui fleurissent les routes des utopies. n Le Seigneur : - Ne viendras-tu jamais que pour te plaindre ? Et n’y at-il selon toi rien de bon sur la terre ? Méphistophélès : - Rien Seigneur : tout y va parfaitement mal, comme toujours, les hommes me font pitié dans leurs jours de misère au point où je me fais conscience de tourmenter cette pauvre espèce. (Faust : prologue dans le ciel.)

Pas vraiment une capitale. Quoique. La petite ville de Thuringe – et la ville de Goethe – fut bien la capitale de l’humanisme allemand avant que le fascisme y pose une sinistre griffe. La capitale des Lumières côtoie Buchenwald, l’un des plus terribles témoignages de la barbarie humaine. Y aller Pas vraiment une destination touristique. Au départ de Paris, le vol Lufthansa fait escale à Munich avant de gagner Erfurt. Air Berlin vous emmène d’Orly à Dresde. Le plus simple, le moins cher et, au bout du compte, le plus rapide (6h30) est sans doute le train. L’aller-retour au départ de la gare de l’Est, via Francfort, coûte moins de 100 e.

S’y loger Les nostalgiques pourront choisir le Grand hôtel Russischer, un quatre étoiles “historique” appartenant à la chaîne Best Western. Mais on trouve nombre d’hôtels où la chambre double coûte entre 65 (Art Hotel) et 100 e (Dorint am Goethepark). Et même moins de 50 e au Hababusch Hotel, établissement géré par une asso d’étudiants.

Circuit Kostar La ville possède un ensemble architectural classé au patrimoine de

l’Unesco. De la maison de Goethe, maison bourgeoise de style baroque du début du XVIIIe à celle de Schiller sur l’esplanade, en passant par la bibliothèque de la duchesse Anna Amalia, aujourd’hui restaurée après un incendie en 2004 et la Maison Am Horn, architecture cubique de béton signée Georg Muche en 1923. n Tout aussi incontournable le circuit du Bauhaus, institut fondé en 1919 par Walter Gropius pour réunir l’école des arts décoratifs et l’académie des beauxarts. Cette “maison de la construction” (traduction littérale) allait donner naissance à un courant artistique de premier plan, ponctué d’une révolution du design avant d’être mis à mal, dès 1925, par les conservateurs. Le régime hitlérien achevait le travail en condamnant un symbole du “bolchévisme culturel”. L’université de Weimar a pris, aujourd’hui, le relais. Le centenaire du Bauhaus (en 2019 !). n

Cirque Plume présente L’Atelier du Peintre Avec L’Atelier du peintre, Bernard Kudlak revient à son premier amour : la peinture. Avec cette création, à la fois drôle et poétique, le spectateur est invité à entrer dans un tableau pour ensuite se faufiler dans l’atelier et les codes de la peinture. n du 21 octobre au 7 novembre

Cirque Plume présente L’Atelier du Peintre, du 21 octobre au 7 novembre, place du Pays de Retz, Rezé. www.larcareze.fr

sous chapiteau

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place du pays de retz, rezé

K O tram S Tligne A 3R- arrêt diderot saison 0 5 / N U M É R O 2 2 Les acrobates, voltigeurs, jongleurs, clowns, musiciens entrent dans l’atelier du peintre et s’emparent de ses outils. Ils rient, s’aiment, se disputent, dans cet atelier qui enflamme l’imagination. Une nouvelle fois, le Cirque Plume communique un souffle de fraîcheur,

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exposition 26 juin > 7 novembre 2010

FRANCE-CHINE [1700-1860]

le Canon

Double Mixte - © RMN - Nantes culture&patrimoine (2010)

La Soie &

www.chateau-nantes.fr Exposition réalisée avec la collaboration scientifique du musée Guimet

Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication.

Partenaire officiel

Partenaire de l’exposition


Dessins de filles avec vraie salade pour faire plus beau (photo/dessin : P.Sorin)


par

pierrick sorin

le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Depuis novembre 2006, il nous raconte son quotidien de créateur. signé sorin, naturellement.

25 août 2010. Résumé de mes non-vacances : j’ai passé une bonne partie de l’été à mon bureau, à dessiner des filles en tenues légères, parfois même en cuissardes et strings fluos. Après avoir donné dans l’exposition d’art contemporain et la scénographie d’opéra, voilà que je suis convié à mettre en scène un défilé-spectacle de lingerie pour le compte d’une marque dont les enseignes fleurissent aux quatre coins de l’hexagone.

« j’ai passé une bonne partie de l’été à mon bureau, à dessiner des filles en tenues légères, parfois même en cuissardes et strings fluos » L’année dernière, à l’invitation de Philippe Découfflé, j’avais assisté à la première de la nouvelle revue du Crazy Horse dont le chorégraphe « olympique » signait la création. Entre deux coupes de champagne, je m’étais dit que ce garçon avait bien de la chance de pouvoir exercer son art au milieu de poitrines plantureuses et de fesses rebondies. En fait, l’expérience ne fut sans doute pas si rose pour le créateur : il est des formes généreuses qui se font étouffantes quand elles ne peuvent se départir du poids des conventions… Enfin bref, ne cassons pas le rêve. C’est à mon tour de m’y frotter. Les corps seront plus secs et les seins plus menus, mais j’aime autant. Donc, j’ai imaginé une scénographie très « vidéographique » : des projections d’images de soutien-gorges aux couleurs galopantes sur les poitrines nues des mannequins, des filles suspendues sur des fonds bleus qui apparaîtront sur grand écran, dans des aquariums, poursuivies par des poissons-pyjamas… n 26 août. Aujourd’hui pas de dessins de filles. Je dois préparer mes ustensiles de vidéaste et m’installer au lieu unique pour une « performance »

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avec mon ami Pierre Bastien. Pierre est musicien. Il joue volontiers, et avec une grâce remarquable, de la trompinette, accompagné par des petites machines musicales qu’il fabrique lui-même avec des pièces de « Meccano ». De sa musique, je ne dirai rien. Je suis incompétent en la matière. Simplement, elle lui ressemble : intelligente, sensible mais sans pathos, juste élégante. Mais Pierre est aussi un « artiste visuel » : des premiers concerts solo que j’ai pu voir, il y a quinze ans, je retiens les jeux d’ombres animées qu’il créait sur un mur, derrière lui en plaçant des loupiotes au cœur de ses machines. Plus tard, j’ai découvert ses installations sonores. Toujours aussi sobres, fragiles et poétiques. n Nos collaborations sporadiques reposent sur un principe simple. Nous ne travaillons pas en amont du concert. Pierre interprète sa musique et je me contente, à l’aide de quelques caméras, d’agrandir sur écran des détails de ses machines en action. Je donne ainsi à voir, préférant le « flou artistique » à une vision clinique, des petites formes et des couleurs en mouvement auxquelles j’adjoins parfois des bribes de mes propres films : souvent des personnages qui, comme les machines, répètent des gestes mécaniques. Cette « couche » visuelle que je superpose à la musique, par le recours au « direct » et par la proximité de nos univers, est forcément en adéquation avec elle. Mais pour autant, je me demande toujours si je ne suis pas en train d’abîmer la pureté d’un langage qui se suffit à lui-même. n Bon, et pis sinon, si vous voulez voir le Sorin, joué par le comédien Nicolas Sansier, en train de déambuler, de penser, et de créer dans son atelier en « live », ne manquez pas mon spectacle : 22H13 qui sera joué les 11 et 12 octobre au Grand T, à Nantes. n

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septembre-octobre 2010


VENDREDI 1er OCTOBRE 2010 SOUL CLAP - SPECIAL EDITION

LE FERRAILLEUR

P.A.F

22H-3H30 5€

HANGAR A BANANES

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expos, spectacles, soirées, festivals… septembre

octobre 2010

The Wankin’ Noodles par Gildas Raffenel Pop / Rendez-vous Fa ce A & B, les 25 septembre et 9 octobre, Le Chabada, Angers. http://lechabada.fr

à angers, nantes, rennes et plus loin


spectacle vivant violent, passionné, douloureux

LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD

© Frank Hamilton

« Une pièce très sexuelle »

POST WAVE Retour vers le futur On a découvert Future Islands il y a quelques mois. Par hasard. Et depuis, on n’a pas décroché. On a acheté tout ce qu’on pouvait trouver sur le trio de Baltimore sur iTunes et gratté YouTube jusqu’à l’os pour trouver clips, extraits de concerts… Bref, on est accroc à cette pop vintage que les garçons appellent de la post wave. Sans doute un des concerts les plus attendus du moment ! n Future Islands, le 6 octobre, L’Olympic, Nantes. www.olympic.asso.fr

Après Tchekhov, Shakespeare, Racine… Philippe Calvario se frotte à Marivaux. Le Théâtre 95, scène conventionnée de Cergy-Pontoise, l’avait invité à monter un “classique”. Ce qu’il fait avec bonheur et ce qu’il faut de décalage. Interview / Vincent Braud

photo / Anne gayan

Pourquoi cette pièce de Marivaux ? n Ce n’est pas parce que c’est la plus connue. C’est celle qui m’a le plus parlé. De quoi est-il question ? Du rapport au désir et au couple. J’avais touché à ça, dans une version trash (Parasites, NDLR). Ça m’amusait de retrouver cette problématique dans la langue du XVIIIe… Mais à l’heure de Meetic, que peut dire cette pièce ? n Elle rappelle que les choses ne sont pas si simples. Le mariage, le couple, c’est affaire de culture, de pays aussi… Les mariages interdits sont encore de nos jours plus nombreux qu’on ne le croit… Dans cette pièce, c’est aussi “je t’aime, moi

non plus” et on y retrouve naturellement Gainsbourg. Vous en faites une pièce érotique ? n Non. Mais Le jeu de l’amour et du hasard est une pièce très sexuelle. C’est aussi le jeu de la découverte de la sexualité. Mais ça reste une comédie ? n Bien sûr ! On rit beaucoup mais ce “classique” est gentiment décalé et l’humour grinçant. Il y a de la cruauté dans le test des sentiments. Ce n’est pas une pièce fleur bleue. C’est violent, passionné, douloureux. n Le jeu de l’amour et du hasard, du 14 au 22 octobre, Le Grand T, Nantes. www.legrandt.fr

LE GRAND C Dix-sept acrobates pour un spectacle de haute voltige. Tel est le pari de ce spectacle de la compagnie XY créé sous “le regard complice” de Loïc Touzé. Le Grand C défie les lois de l’attraction. La troupe se joue de la gravité pour chuter, se lancer et construire pyramides et colonnes humaines. Le temps de deux soirées, envoyez-vous en l’air ! Le tout en lettres majuscules. n Le Grand C, les 28 et 29 septembre, Le Quai, Angers. www.lequai-angers.eu

© Christophe Raynaud de Lage

Majuscule


Festival

Mettre en Scène Du 4 au 20 novembre 2010


spectacle vivant

les enfants sont formidables

We are Enfant Terrible

« Cyril a perdu sa virginité à 25 ans » JAZZ Wayne’s world Cinq structures (Pannonica, Rendez-vous de l’Erdre, OnyxLa Carrière, Le Grand T et La Cité) se sont associées pour proposer au public : Jazz en phase, le parcours. L’ambition de cette programmation collective est d’être le reflet de toutes les tendances qui traversent aujourd’hui la scène jazzistique. En attendant, le collectif Coax (le 4 février au Pannonica), ce nouveau rendez-vous s’ouvre avec Wayne Shorter, saxophoniste fascinant qui a évolué aux côtés de Miles Davis. n Wayne Shorter, le 25 octobre, La Cité, Nantes.

Unis pour le meilleur en mai 2008 à Paris, Cyril, Thomas et Clo ont enchaîné plus de 80 concerts depuis, sur la foi d’un unique maxi indie rock, électro dance et synthpop. Sauvage, leur show tient du happening. Rencontre avec un trio aussi excité qu’excitant. Interview / Julien Coudreuse

photo / Patrick Wack

Vous avez donné votre premier concert en ouverture de Peaches. Comment avez-vous abordé l’événement ? Cyril : C’était un beau cocktail d’émotions : 15 cl de peur, 15 cl d’excitation, 2 cl d’impatience et beaucoup de glaçons. Les réactions ont été excellentes, avec les compliments de Peaches et Rick Ross (patron du label Delicious Vinyl). Clo : Moi je me suis cassé une dent tellement je les claquais de stress. Mon dentiste m’a proposé une couronne. Bref, j’ai été la reine de la soirée.

Cyril : Si si, on est en plein dedans. Tous nos concerts passés ont fait qu’on n’a pas encore eu le temps de rentrer en studio. Clo : Ben oui, on ne peut pas être rapide pour tout (d’ailleurs, Cyril a perdu sa virginité à 25 ans).

À ce jour, toujours pas d’album paru... Pas votre truc ?

Le 16 octobre, l’Antipode, Rennes (Cultures Electroni[k]).

Qu’est ce qu’un concert réussi ? Cyril : Un concert où je ne casse pas plus de 3 baguettes. Clo : Un concert où je me fais moins de 3 bleus. n

www.weareenfantterrible.com

CINÉMATIQUE

© Raoul Lemercier

Voyage, voyage La compagnie Adrien M se donne comme axes de recherche l’art du mouvement, autour du jonglage, et l’art numérique, comme outil d’exploration des imaginaires. Ainsi, Cinématique est une invitation au voyage. Un radeau à l’assaut des flots et commence alors la traversée des matières virtuelles comme autant de paysages. Lignes, points, lettres, objets numériques projetés sur des surfaces planes tissent des espaces poétiques qui épousent les corps et le geste. n Cinématique, le 9 octobre, Le Grand Logis, Bruz. www.legrandlogis.net


spectacle vivant

DANSE Les ailes du désir Luc Petton n’est pas un chorégraphe comme les autres. En effet, le fondateur de la compagnie Le guetteur est aussi oiseleur savoyard. OK, ça fait peut-être un peu Jean-Pierre Pernaut. Il n’empêche que La Confidence des oiseaux surprend par son concept qui voit se confronter, dans le même espace, deux danseurs et des corneilles, étourneaux ou autres perruches. Ensemble, ils partent pour un voyage imaginaire qui s’en va frapper à la porte d’un nouveau monde. n La confidence des oiseaux, les 21 et 22 octobre, Onyx, Saint-herblain. www.onyx-culturel.org

OCTOBRE

JANVIER - FÉVRIER

BAAL

LE RÉPERTOIRE DU THÉÂTRE PERMANENT

VEILLÉE #28

G. MORIN

B. BRECHT - F. ORSONI

NANTES NORD / CAMPUS G. ALLOUCHERIE - HVDZ NOVEMBRE

LA CHANCE L. TOUZÉ

PRISES MULTIPLES LES MALADROITS

LOVE

L. TOUZÉ - L. LAÂBISSI

DES ANGES MINEURS

A. VOLODINE - J. MATHIEU

AU HOMMES © Éléonor Dumas

V. NIJINSKI - P. NANDILLON DÉCEMBRE

ACCIDENS 3,5 TONNES UN FA # PERFORMANCE La nuit lui appartient La première création de Jean-Baptiste André de l’association W est inclassable. C’est-à-dire qu’elle n’appartient ni au monde de la danse ni a celui de la vidéo ni à celui de la musique électronique. Intérieur nuit s’envisage comme une pièce transversale invitant chacun à revisiter sa perception du temps et de l’espace tout en explorant les limites physiques du corps. n Intérieur nuit, le 14 octobre, Le Triangle, Rennes. www.letriangle.org

TARTUFFE / BÉRÉNICE WOYZECK, HAMLET ANTIGONE FÉVRIER

CARTE BLANCHE À YASMIN RAHMANI

VIVRE DANS LE FEU

M. TSVETAEVA - B. JANNELLE MARS

ANDROMAQUE, 2010 J. RACINE - A. THÉRON

WONDERFUL WORLD N. BÉASSE

UN BATEAU POUR LES POUPÉES

M. MARKOVIC M. LERAY & M. TSYPKINE

S. LEFEUVRE - R. LATINI G / A. REYMANN - PAQUITO

L’ APRÈS-MIDI

IL TEMPO DEGLI ASSASSINI

NUMÉRO/FAUNE/S_F

P. DELBONO

R. HOGHE

E. HUYNH - CNDC D’ANGERS AVRIL

FUN-FESTIVAL 2011 CHANTIER K.DICK P.-K. DICK - J. MATHIEU MAI

MÉMOIRES ET UTOPIES

LES NAUFRAGÉS DU FOL ESPOIR

THÉÂTRE DU SOLEIL H. CIXOUS - A. MNOUCHKINE

02 40 14 55 14 - WWW.TUNANTES.FR


festivals CHANTIERS D’ARTISTES

« Je hais la mode... » Interview / Vincent Braud

photo / Dominic Lefort

Parmi les nombreuses propositions peu banales de Chantiers d’artistes, celle des Petites mains. Née dans le quartier de Bellevue à Nantes, l’association continue à faire et à voir la mode autrement. Explications de Farida Abid. Les Petites mains ont-elles plus de doigts ? n Nous sommes toujours dans le quartier de Bellevue à Nantes  ; mais désormais, nous sommes quatre. Nous travaillons sur deux fronts : Les Petites mains pour la conception et la création, et l’Atelier textile éthik et solidaire pour la réalisation. Nous avons aussi mis en place des cours de couture, chaque jeudi, pour les femmes des quartiers de Nantes. DRAGO PEDROS Canal plus Le festival Drago Pedros se présente comme le fils illégitime de deux footballeurs vintage : le Brestois Drago Verbec et le Nantais Reynald Pedros. Et assume son côté nuque longue et moustache. Au programme de ces deux soirées : du rock, de la folk, du folk rock, de l’électro… On retiendra Gratuit (dont la récente Blackhouse Session restera dans les annales !) et le déjanté de la six cordes Mein sohn William (photo). n Drago Pedros, les 24 et 25 septembre, Bitche, Nantes. www.myspace.com/dragopedros

haut les mains !

Et la mode des Petites mains a-telle, elle aussi, évoluée ? n C’est le vêtement qui doit s’adapter au corps de la femme et non l’inverse. Aujourd’hui, on peut vraiment revendiquer un travail très professionnel, dans les matériaux, la coupe et les finitions… Globalement, on retrouve la trace de mes origines mais en sousfil. On ne peut pas parler de ligne ethnique. Et pour Chantiers d’artistes  ? n Nous n’allons pas faire un grand défilé de mannequins anorexiques… Ce que nous créons, nous ne le faisons pas pour des mannequins professionnels. Ce sont donc des femmes de la rue qui défileront. Il y aura une création son, une chorégraphie, une voix

aussi, j’espère… Nous allons croiser les disciplines et proposer un petit concept store près de la boutique du lieu unique. n Chantiers d’artistes, du 7 au 9 octobre, le lieu unique, Nantes. www.lelieuunique.com

rock Liars et la manière Tribale, expérimentale, parfois extrême, la musique du trio américain Liars est également un puit sans fond d’inventivité, d’idées folles dans les arrangements, et d’éclaircies mélodiques aussi tordues qu’accrocheuses. n Focalisé sur le côté obscur des musiques actuelles, Liars explose sur scène (cf cet été à La Route du Rock), porté par la fougue de son chanteur magnétique Angus Andrew. Osez l’expérience Liars en live, vous en sortirez lessivés mais heureux. La bave aux lèvres. n Liars, le 27 octobre, L’Antipode, Rennes. www.antipode-mjc.com le 31 octobre, le lieu unique, Nantes. www.yamoy.org


DR

festivals

ROCK, FELLAH ! ROCK À même le Sole ! Si on avait mangé moins de chipos cet été, on serait moins empâté en cette rentrée. On aurait dégainé plus vite que Les Inrocks et piqué le titre que l’hebdo a collé au papier sur les Sexy Sushi : Indébandant. Car le Rock, Fellah ! Rock !, c’est exactement ça : indépendant et excitant. On passe rapide sur les groupes déjà présentés dans ces pages (Shannon Wright, The Patriotic Sunday…), ne parlera pas des groupes qu’on ne connaît pas (Öfö AM, Stony Broke…) et ne peut que vous conseillez d’aller voir Sole & The Skydriver Band, projet hip rock et rentre-dedans de Tim Holland, un des boss du label Anticon. n Rock, Fellah ! Rock !, les 1er et 2 octobre, Saint-Hilaire-de-Loulay.

DR

www.rockfellahrock.org

LES ACCROCHE-CŒURS Atout cœur En 2010, Les Accroche-cœurs mettent cap au Sud et fêtent ses cultures. Le grand rendez-vous populaire angevin mobilise une cinquantaine de compagnies. Impossible du coup de dresser une liste exhaustive de tous les artistes et propositions prévus ce week-end. À noter qu’un flash-mob, que la Malienne Bako Dgnon (photo), qu’un bal de mariage algérien orchestré par Kamel El Harracho, qu’une grande sieste ou encore qu’Ousmane Sow sont de la fête. n Les Accroche-cœurs, du 10 au 12 septembre, Angers. www.angers.fr/accrochecoeurs


© JÉRÔME BLIN

POP / RENDEZ-VOUS FACE A & b Double Face

fortune © the judge

festivals

(((ECHO)))

Bonne idée que celle proposée par Le Chabada : mettre en avant la scène pop made in France. Au programme, deux rendez-vous. Le premier, le samedi 25 septembre, mettra en avant The Wankin’ Noodles, Quadricolor et Misty Socks. The Popopopos, Fortune (on s’en lasse décidément pas !), Djak et You ! seront à l’affiche de la soirée du samedi 9 octobre. Dommage qu’il n’y ait pas trois faces sur une cassette… n

(((echo))) système Après avoir essuyé les plâtres en première semaine, la chouette proposition du Panno revient en deuxième. (((echo))) n’est pas un festival comme les autres. D’ailleurs, ce n’est même pas un festival. Mais plutôt un rendez-vous à usage unique qui présente le jazz sur son profil le plus vaste possible. Aujourd’hui, (((echo))) baigne dans une “atmosphère électrique” et laisse carte blanche au son et à sa puissance… Entre formation mythique (Blurt) et découvertes (les Nantais de Gloss, photo), ces deux soirées ne devraient pas décevoir tous les curieux amoureux de soirées hors-cadre. n

Pop / Rendez-vous Face A & B, les 25 septembre et 9 octobre, Le Chabada, Angers.

(((echo))), les 22 et 23 octobre, au Pannonica et au Ferrailleur, Nantes. www.pannonica.com

http://lechabada.fr

JOURS DE FÊTE Jours de Fête, c’est un rendez-vous à la cool concentré sur deux jours. Au programme : du théâtre, des expos, de la danse, de la musique (le rock de Mustang, photo), des animations… Impossible d’énumérer la liste exhaustive des artistes. S’il fait beau, c’est the place to be. S’il pleut, aussi ! Mais avec un parapluie. n Jours de fête, les 11 et 12 septembre, Parc de la Bégraisière, Saint-Herblain. www.onyX-culturel.org

© Dimitri Coste

L’été en pente douce

HIP HOP Sage Fan

DR

Dans un Top 5 à la Nick Hornby, celui “des-chansons-qu’on-veutentendre-à notre-enterrement”, Jah didn’t Kill Johnny occuperait la plus haute marche du podium. Cet hommage à Johnny Cash cristallise l’univers de Sage Francis qui ne cesse de faire se croiser verve hip hop et mélodie folk rock. La venue de l’Américain à l’occasion de la tournée Li(f)e, album au casting dément (Sparklehrose, Buck 65, Tiersen…), est un véritable événement. Et en plus, c’est gratuit ! n Sage Francis, le 23 septembre, Pôle étudiant, Nantes.


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clubbing

CHRONIQUES DU DANCEFLOOR

Scopitone n Le festival des cultures électroniques et arts numériques organise deux surboums qui vont tabasser. Pêle-même, la clique Ed Banger (Uffie, Breakbot, Busy P (photo), Mr. Oizo), Anoraak, Chloé, Carl Craig… Scopitone, du 15 au 19 septembre, Nantes. www.scopitone.org

Déviations sonores n Le temps d’un week-end, l’asso nantaise squatte le Hangar à Bananes et programme house, électro, techno. Avec : Jee jack, Tom Egery, Kiffkat… Déviations sonores, les 17 et 18 septembre, L’Atlercafé, Nantes. www.myspace.com/deviationssonores

Festival Nördik Impact n Quelques noms sufiront à vous faire comprendre l’importance du rendez-vous : Aphex Twin, Gilles Peterson, Dj Mehdi & Riton, Busy P (encore !), Don Rimini… Festival Nördik Impact, du 5 au 9 octobre, Caen. www.nordik.org

Cultures Electroni[k] n Le rendez-vous électro rennais souffle cette année ses dix bougies. Au programme : Superpitcher, Tim Hecker, Nate & Jojo, Bot’ox, Greg Haines… Cultures Électroni[k], du 6 au 17 octobre, Rennes. www.electroni-k.org

Para One n Il a signé la BO de la Naissance des pieuvres, teen movie se déroulant en bordure de pédiluve, a participé au come-back d’Alizée et paie TTC toutes ses productions électro/hip hop. Malgré tout, Para One reste un garçon trop rare en live. Para One, le 15 octobre, Le Vauban, Brest. www.astropolis.org

Gymtonic n Le label et le blog Fuck That World (FTW) est bien décidé à nous faire suer à grosses gouttes. Pour cette nouvelle Gymtonic, les agitateurs de FTW, Kanthos et Joseph 9000 et Renart qui vient de sortir un premier Ep sur le label allumeront les braises. Les Bordelais Adam Kesher et Bobmo se chargeront d’entretenir les braises. Gymtonic, le 23 octobre, Le Chabada, Angers. http://lechabada.fr

Sexy sushi n Hop, là comme ça : un scoop ! Rebecca Warrior et Micth Silver sont respectivement marraine et parrain d’un heureux enfant. Sexy Sushi, le 5 novembre, Le Vauban, Brest. www.astropolis.org

Stereo Nightmare n La dernière édition avait affiché sold out. La venue de Manu le Malin ne devrait pas trop changer la donne pour cette troisième Stereo Nightmare. Stereo Nightmare, le 6 novembre, Ubu, Rennes. www.lestrans.com

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expositions Un monde à Parr

À l’œil ! Texte / Christophe Cesbron photos © Martin Parr / Magnum photos

Après Sebastiao Salgado, Steve McCurry ou Sabine Weiss, la Ville de Rennes, dans un souci de promouvoir la photographie contemporaine au plus grand nombre, expose quarante tirages grand format de l’Anglais Martin Parr, golden boy de la photo et sniper sans pareil pour mettre en boîte les aléas de notre société. Photographe irrévérencieux s’il en est, Martin Parr porte un regard subversif, drôle et souvent attachant sur notre société incroyablement consumériste. Chacune de ses photographies claque comme un coup de flash, mettant à mal les codes sociaux, les règles attendues de représentation, montrant avec malice ce décalage entre l’image que l’on voudrait avoir et celle que finalement

on donne. Parr aime saisir l’ambiguïté du monde et de chacun d’entre nous, réussissant à montrer dans le même cliché deux points de vue qui se contredisent. Une tache de graisse vient maculer une robe de satin dans une Garden Party très chic. Dénonçant, avec un humour souvent caustique, sous une lumière saturée, la globalisation, le désir de richesse, de loisir, les rêves d’exo-

tisme, Martin Parr (par des jeux de cadrages, des changements de point de vue), dénonce les travers d’un monde à la recherche d’une consommation effrénée, dénuée de toute conscience sociale, humaine ou politique. n Un monde à Parr, du 11 septembre au 17 octobre, Place de l’Hôtel de Ville, Rennes. wwww.rennes.fr

OUSMANE SOW, SÉRIES AFRICAINES

Les corps impatients Impressionnantes, les sculptures d’Ousmane Sow dégagent une force, une présence extraordinaire. Semblant sortir du magma, de la terre, elles ont la puissance du combattant, de celui qui met en jeu sa vie pour défendre sa dignité, son humanité. Texte / CC

photo / DR

Il y a chez Ousmane Sow, une fascination pour le corps (des hommes, des femmes, des animaux), le corps qui se tend, le corps qui lutte, le corps sensuel, (presque érotique). Ses personnages ont la texture de la glaise et l’échelle des héros, grands, silencieux, ils ont le regard absent, absorbé dans une étrange introspection. Ses guerriers, lutteurs, éleveurs, par l’exactitude de leur anatomie (Ousmane Sow a été kinésithérapeute pendant plus de trente ans), leurs couleurs ocres, leur ancrage africain, semblent condenser autant de forces classiques que telluriques ou primitives. n Ousmane Sow, Séries africaines, jusqu’au 9 octobre, Le Quai, Angers. www.lequai-angers.eu


HôTEl dE vIllE - GRANd THéâTRE - TOuR SAINT-AubIN

ART CONTEMPORAIN ANGERS Création :

9 OCT. 21 NOV. 2010


expositions

LAURENT LA TORPILLE Aux frontières du virtuel

Sinophile de soie Immersion dans l’histoire franco-chinoise avec La Soie & le canon, qui du départ du premier bateau français vers la Chine au tragique sac du Palais d’été, retrace les relations ambivalentes entretenues avec le toujours si mystérieux empire du milieu. Texte / Marie Groneau

Le parcours met en relief les jeux d’échanges et d’influences entre les deux bouts du monde. Envoûtée par les charmes de l’Extrême-Orient, la France se laisse aller au “goût de la Chine”. Thés, porcelaines, nacres… s’introduisent dans les salons bourgeois. Des objets ou “chinoiseries” se multiplient tandis que pagodes, kiosques et jardins imités font leur apparition en Europe reflétant l’image d’une Chine fantasmée. Ce pittoresque parfois outrancier fait encore écho par l’exotisme primaire dont est victime cette culture si éloignée. C’est cette ère de la fascination que l’on découvre au travers de témoignages parfois surprenants. Dans un nuage d’opium, se dessine ensuite le triste butin amassé après l’anéantissement de l’une des merveilles du monde mise à sac par l’occident. Force est de songer de quoi sont constitués la plupart nos fabuleux musées nationaux. n La Soie & le canon, jusqu’au 7 novembre, Château des ducs de Bretagne, Nantes. www.chateau-nantes.fr

Un brin savant fou, Laurent La Torpille conçoit des univers, des espaces inédits où s’entrelacent le visuel et le sonore. n Pour cette nouvelle édition de Scopitone, cet artiste complet vous invite d’ores et déjà à vous débarrasser de vos déchets numériques (photos, vidéos…) via le site du festival. C’est de cette matière qu’émergera son dispositif Decimat, expérience collaborative en trois dimensions manipulable et évolutive. A noter malheureusement l’annulation de son second projet sur l’espace Multitouch annoncé au programme. n Laurent La Torpille, jusqu’au 15 octobre, sur www.scopitone.org

GOGOLF 18 trous Misant une fois de plus sur le ludique et le décalé, La Chapelle du Genêteil convie artistes, architectes, graphistes et designers à penser les 18 spots constituant un terrain de mini-golf. n Destinée à définir la conception un réel parc de divertissement, l’exposition collective proposera la présentation de maquettes au 1/10 ème des divers travaux. Parmi les participants, Florence Doléac, Franck Scurti, Donelle Woolford… En parallèle, une exposition de travaux d’étudiants à l’école des beaux-arts d’Angers dans le cadre de leur atelier de recherche et création autour de ce même projet. n Marie Groneau Gogolf, du 18 septembre au 7 novembre, La chapelle du Genêteil, ChâteauGontier. www.lecarre.org

Lou Dubois

LA SOIE & LE CANON

TRIPTYQUE la preuve par 3 Temps fort de l’art contemporain à Angers, Triptyque invite pour sa 9e édition douze galeries qui mettront l’accent sur le design dans le parking de l’Hôtel de Ville. Michel Jouët investira le Grand-Théâtre avec ses lignes géométriques tandis que Philippe Daney se voit confié la Tour Saint-Aubin pour une expérience sur la lumière. n Triptyque, du 9 octobre au 21 novembre, Hôtel de Ville, Grand-Théâtre, Tour Saint-Aubin, Angers. www.angers.fr


expositions

Jean Michel ALBEROLA (1953) Une surface légale et décorative, donc surestimée (diptyque), 305 x 305cm, Gobelins, 2000-2003, Photo I. Bideau, © Adagp Paris 2010

MANUFACTURES NATIONALES, DE 1960 À NOS JOURS

Faire tapisserie

Vénérable institution fondée à la demande de Louis XIV en 1664, les Manufactures nationales conservent un incroyable patrimoine et un fabuleux savoir faire… Texte / Christophe Cesbron

Vénérables à un tel point qu’on aurait vite fait de les qualifier de ringardes… Et en fait, à y regarder de plus près, on se rend compte que les Manufactures nationales ont réussi ce difficile métissage entre métier d’art (un brin démodé) et création contemporaine. n Grâce à l’impulsion de Malraux, dans les années 1960, les Manufactures nationales allaient renouveler complètement l’image de la tapisserie en travaillant avec de grands artistes comme Matisse, Sonia Delaunay, Picasso, Le Corbusier (…) qui propulsèrent l’iconographie traditionnelle vers de nouvelles formes et de nouveaux langages. Dans les années 1970, les expérimentations sont devenues encore plus intéressantes, avec des artistes (Hajdu, Penalba, …) qui ont bousculé les techniques traditionnelles, sortant de la seule représentation, pour travailler la forme, la texture, la matière, la lumière, … L’abstraction s’encrait dans le tissage, se développant avec souplesse dans la douceur des laines, soies ou dentelles, avec cette élégance que l’on retrouve chez Pierrette Bloch, ou cet humour moqueur d’un François Morellet. n Très documentée, avec des ensembles impressionnants, l’exposition offre également l’occasion de revoir le Chant du Monde de Jean Lurçat. n Manufactures nationales, de 1960 à nos jours, jusqu’au 28 novembre, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, Angers. www.musees.angers.fr

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expositions

Sea of Tranquillity Use once and destroy - S. Cherpin

ô en couleurs

Le sourire du chat © Jim Hodges

© Claire Decet / delkographik

jean-pierre pincemin

EXPOSITIONS

À voir ou à revoir Jean-Pierre Pincemin Jusqu’au 19 septembre, Musée des beaux-arts, Angers n En association avec Roubaix et Céret, rétrospective de l’œuvre généreuse de Jean-Pierre Pincemin dans toute sa dimension et à toutes ses périodes. Feuilles d’artistes Jusqu’au 3 octobre, Musée de La Roche-sur-Yon n Collections d’arts graphiques du Musée de La Roche-sur-Yon autour de trois grands thèmes : le paysage et le dessin d’architecture, la caricature et les scènes de mœurs, l’estampe japonaise. Claire Decet Du 11 septembre au 6 octobre, Galerie Delkographik, Rennes n Nature morte, étude de paysage ou cabinet de curiosité… Claire Decet révèle la troublante beauté cachée dans la noirceur apparente. Les sujets qu’elle traite avec mélancolie laissent place à des œuvres colorées, soignées et d’apparence lisse. Janos Ber Jusqu’au 26 octobre, Centre Pierre Tal Coat, Vannes n Janos Ber ancre son oeuvre dans un rapport étroit à l’architecture. Lignes anguleuses, traits multicolores et formes géométriques laissent respirer la toile, le fond, blanc, toujours perceptible. Waiting Room - Jean Benoît Lallemant Du 1er au 29 octobre, Centre Colombier, Rennes n Jean Benoit Lallemant puise dans la réalité numérique et explore l’acte de peindre à l’heure de ces nouveaux médiums. Art Massif n°4 - Twist a Cocody Jusqu’au 31 octobre, Jardin des plantes, Nantes n Avec la participation de la coiffeuse professionnelle Davida Nsiah, l’exposition allie coiffure afro et mosaïculture. Les règles sont détournées de manière à rendre un hommage poétique. Le sourire du chat (opus 2) Jusqu’au 31 octobre, FRAC, Carquefou n Se référant au personnage de Lewis Carroll, l’exposition explore les différentes directions et les nouvelles formes de la peinture. Une collection Frac des Pays de la Loire. Laurent Tixador Jusqu’au 3 novembre, Galerie du Dourven, Lannion n Aventurier de l’art, les projets de Laurent Tixador sont souvent utopiques voire extrêmes. Il tente de réaliser l’impossible, en s’assurant que cela n’ait rien d’utile. Le coin des créateurs - Invitation n°3 Jusqu’au 6 novembre, Musée des beaux arts, Nantes n 6 créateurs ont été invités à plancher sur le thème CMJN (Cyan, Magenta, Jaune, Noir) Entre autres les créations de Mai Baeg, David Bartex ou Picktogram. Ô en couleur Jusqu’au 7 novembre, Musée d’Art et d’Histoire, Cholet n Les œuvres des quarante dernières années de l’artiste Odon sont exposées et on découvre l’univers insolite du créateur dans lequel les couleurs primaires s’entremêlent. Il faut aller en Chine Jusqu’au 7 novembre, Musée Jules Verne, Nantes n Dans la prolongation de La soie & le canon au Château des Ducs, cette rétrospective expose le regard de Jules Verne sur l’Empire du milieu. C. comme Calligrammes Jusqu’au 7 novembre, Musée de l’Abbaye de Sainte-Croix, Sables d’Olonne n Exposition de l’artiste Gaston Chaissac, connu pour ses nombreuses correspondances, textes et poèmes. Pour le plaisir Du 24 septembre au 4 décembre, DMA Galerie, Rennes n Sophie Glade travaille la pratique du dessin et de la sculpture, Julien Lemière transforme une écriture en dessin typographique et François Marcziniak travaille sur les formes. Entre dessins et typographie, chacun apporte sa patte créative. Post Cards - Ron Haselden Du 22 octobre au 17 décembre, Le triangle, Rennes n Couchers de soleil, rosiers du jardin et promenades à la mer, Ron Haselden a toujours l’appareil-photo à portée de mains. Il sculpte, colle, assemble pour montrer la lumière du paysage. Use once and destroy - Stéphanie Cherpin Du 24 septembre au 18 décembre au 40MCUBE, Rennes n Cette exposition en deux volets (Rennes + Le Havre) comprend des œuvres existantes et de nouvelles productions. Sea of Tranquillity - Hans Op de Beeck Du 8 octobre 2010 au 2 janvier 2011, Grand Café, Saint-Nazaire n Après avoir participé à l’Archi Triennale au Japon, Hans Op de Beeck inaugure son exposition Sea of Tranquillity à Saint Nazaire.


9 octobre 2010 2 janvier 2011

Judit Reigl, Polyptique anthropomorphique, 2008, © ADAGP, Paris, 2010. Lords of DesignTM

www.museedesbeauxarts.nantes.fr

Judit Reigl Rétrospective


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K O S TA R

saison 0 5 / N U M É R O 2 2

septembre-octobre 2010


Exposition

du 17 sEptEmbrE au 15 octobrE Gérard addE stéphane bordariEr Gabriele cHiari chimène dEnnEuLin nathalie ELEmEnto Jean FLEaca aymeric FouquEZ thierry Girard Gérôme GodEt richard Gorman andré mÉrian pascale piron tanguy toLiLa

acquisitions

2010

Artothèque, 75 rue Bressigny,

du mardi au samedi, de 14h à 18h et sur rendez-vous

et mix des années 2000 École Supérieure des Beaux-Arts, 72 rue Bressigny,

du lundi au vendredi de 14h à 18h et le samedi de 9h30 à 12h PA G E 0 7 7

saison 0 5 / N U M É R O 2 2

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Jonathan Knowles, photographe, imagine Desperados Red

L’ ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION. PA G E 0 7 8

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