KOSTAR # 29

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SAISON 06

N° 29

février-mars 2012

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fa c e à fa c e

THOMAS B VD terview recto... l’in

C’est quoi cette Revue Kamikaze ? n J’avais

Kostar Photo / Christian Grau pour

envie de rassembler autour de moi et de mon pote Mathieu Madénian, des acteurs et des comédiens issus du stand up et du théâtre de rue. Deux milieux que j’affectionne.

Les métalleux, ils sont quand même drôles ? n Je n’ai

jamais dit qu’ils n’étaient pas drôles. Ils sont mêmes gentils. Bon ok, certains sont parfois drôles malgré eux. Mais on retrouve ça dans tous les styles musicaux.

Votre meilleur papier ? n

Je ne pense pas que ce soit le meilleur ; mais spontanément, je dirais la Story Weezer que Philippe Manœuvre avait accepté que je fasse pour Rock & Folk.

Votre meilleure blague ? n

Certainement pas celle que je vais faire demain pour France Inter. n

La recette pour devenir presque célèbre ? n Être

un peu fainéant et s’en satisfaire.

La Revue Kamikaze, le 24 janvier au Théâtre de Trévise, Paris.

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saison 0 6 / N U MÉR O 2 8

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kosta r pa r l e m e nu

RECTO... n Thomas VDB / P3 le k de kostar n Brigitte / P8 Shopping n White & blanc / P10 Buzz éclair n P12 chef oui chef n David Grinié / P14 Au tour de la table n / P16 business classe n Vincent Morin-Desevedavy / P18 Archi n Centre de secours, Rennes / P20 Guide me five n P22 Street where ? n P24 TêteS de série n La Seleçao Team / P26 n Mardi Noir / P28 n David Gauchard / P28 n My Sohn William / P29 n Ernesto Sartori / P30 Sur son 31 n P31 entretiens n Jean Blaise / P32 n Christophe Honoré / P36 Portefeuille n Yann Kersalé / P40 une ville ailleurs n Saint-Pétersbourg par Olga Boldyreff / P46 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P50 Guide Kostar n P53 Expos, spectacles, soirées, festivals… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin. ...VERSO n Thomas VDB / P66

illustration du sommaire # 29

© Marion Barraud pour Kostar http://marion-mmm.blogspot.com/ Octobre

Brault

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SAISON 06

Rachman

Rimski-K

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ations

conférence projection pop afro-beat electro-funk-dub soy system

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SEPTEMBRE-OCTOBRE 2011

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saison 0 6 / N U MÉR O 2 9

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DÉCEMBRE

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Crédit photos Clouet.

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SAISON 06 / NUMÉRO 28

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SAISON 06 / NUMÉRO 27

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Photographe pour la saison 2011/2012 : Delphine Perrin n

2011-JANV

SAIS

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reggae-rock-soul Mac Bean Give Jah The Glory : Ras Bazbaz Orchestra + True Live electro-pop-rock The Winston Mc Anuff & Festival Inrocks Femme Marling + Cults + La + Morning Parade James Blake + Laura fuzzpop Kane + Foster The People Friendly Fire + Miles Friend Dum Dum Girls + Boy conférence Manchester is EverywhereChristian Eudeline projection Manchester par m mar 08 Le mythe new sounds of Manchester Ouverture des billette de Michael Winterbotto ries 24 hour party people Ghost Outfit + Patterns + Stay+ samedi 7 janvier jeu 10 ciné-concert + 2012 Signs + Money vend 11 Water soul-electro-pop-jazz (à partir de 4 ans) Toute la program ère partie dim 13 Popopolskaf jeu à la Nantaise 1 + Elektriks www.culture.pay mation sur mer 16 General ragga soul sdelaloire.fr Patriotic Sunday Mansfield Tya ère+ The jeu 17 expo partie 1 + Sue ? Selah jeu 17 electro-pop vidéo ou pop art LAVAL 17.12 : Arcade ! Jeux du lun 18.11 au sam house • LA FLÈC ère SAUM HE The Rapture + 1 partie • SABLÉ-S ven 18 UR • CHA pop’n’trans + Juveniles LLANS sam 19 Paradise Pauline + Bumpkin Islands • FONT UR-SARTHE Electric ping pong noise des Trans : Rhum for Marvin + Pneu + Electric L’ÎLE D’YE ENAY-LE-COM• CHOLET • FONT mer 23 Tournée l’héritage Mitsouko : Papier Tigre + TE U • SAIN EVRAUD La colonie de vacancesère partie jeu 24 pop étoilée T-NAZAIR• LA ROCHE-S Ringer + 1 UR-YON E Mountain mar 29 Catherine + François & The Atlas mer 30 Pat Jordache à 19h lundi au samedi de 10h du ouvert Bar-brasserie

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DÉCEMBRE

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ctacle rock’n’roll reggae roots

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Novembre + The Lords of Altamont Wolf mer 02 Guitar + Lorenzo...

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du Dj par Christophe

L’Histoire Mar 11 : Festival Scopitone du mer 12 au dim 16 par Florent Mazzoleni & Stephane Tchalgadjieff) mar 18 L’Afrobeat J.J Flori : Music is a weapon (de mer 19 Fela Kuti + Dutch Uncles mer 26 Wild Beasts Soul Seun Kuti + Organic jeu 27 Chinese Man + Deluxe ven 28 + Iceage... Festival Soy : Kit + Iconoclass lun 31

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Licence entrepreneur de spectacles n°1044616-1044617-1044618

© Maia Flore / Agence VU

Bibliothèque Espace des sciences Musée de Bretagne

Les

PREMIERS DIMANCHES à Rennes - 2012

8 janvier AY-ROOP

5 février LES TOMBÉES DE LA NUIT

4 mars LE GRAND SOUFFLET

Entrée gratuite

au musée de Bretagne et à l’exposition Images d’Alice

1er avril AU BOUT DU PLONGEOIR


q ui f ait q uoi ?

illustration de l’ours # 29

© clé - Neyef - toma/chkp blog http://lechakipu.blogspot.com Concert dessiné avec un groups mystère à l’occasion de Rock et littérature, le 26 janvier à 20h30 à la médiathèque Luce Courville, Nantes. Fanzine Chakipu, Jésus le meilleur mec du monde.

KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication n Patrick Thibault. coordination rédaction n Arnaud Bénureau. Graphisme et maquette n Damien Chauveau. CHEF DE PRODUCTION MEDIA n Céline Jacq. Développement n Marc Grinsell, Julien Coudreuse, Patrick Thibault. Publicité pub@kostar.fr SECRÉTAIREs DE RÉDACTION n Céline Jacq, Cécile You. COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa. Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Olga Boldyreff, Vincent Braud, Christophe Cesbron, Julien Coudreuse, Antonin Druart, Marie Groneau, Céline Jacq, Christophe Martin, Pierrick Sorin, Patrick Thibault. Photographes n Arnaud Baraer, Olga Boldyreff, Joan Casanelles, Stéphane Chalmeau, Christian Grau, Tangui Jossic, Keno, Yann Kersalé, Christophe Martin, Adeline Moreau, Delphine Perrin, Yann Peucat, Pierrick Sorin. K O S TA R

saison 0 6 / N U MÉR O 2 9

Styliste n Aurélie Provost. Remerciements n Frédéric Defontaine, Nathalie Fidalgo, Quentin Gauvin, Laurent Levy, Karine Pain, Thierry Rocourt, tous nos annonceurs. Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2012 www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros.

Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro.

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GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n Marion Barraud, Clé - Neyef - Toma/chkp, Damien Froibœuf, Pierrick Sorin.

Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764 Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.

février - mars 2012


24 th EUROPEAN FIRST FILM FESTIVAL 20•29 JANVIER 2012

100 PREMIERS FILMS EUROPÉENS DE GODARD À JLG ALAN CLARKE DANSE/CINÉMA JACQUES GAMBLIN FLORENCE MIAILHE JORGE SEMPRÚN

ANGERS, LE CINÉMA EN GRAND

BALTIMORE • © Photos Georges Pierre

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un e p e r sonnalit é à la m o d e pa r l e d e m o d e

BRIGITTE

« Tu nous kiffes ou tu dégages » Interview / Arnaud Bénureau

photo / Tangui Jossic pour Kostar

Quel rapport Brigitte entretient-elle avec la mode ? n Aurélie : Depuis le début, on y est sensible. On a toujours aimé chercher des pièces à porter sur scène ou pendant les shootings photos. Pour Brigitte, l’image est importante. On aime travailler avec des artistes. Anna Rivka réalise tous mes bijoux de tête et les bijoux de corps de Sylvie. Le créateur préféré de Brigitte ? n Aurélie : On aime d’amour Alexis Mabille. On l’admire et on l’estime beaucoup. Et Viktor & Rolf qui nous ont fait le sublime cadeau de nous inviter à jouer lors de leur défilé pendant la dernière fashion week parisienne. Brigitte s’est fait connaître avec sa reprise de Ma Benz de NTM. Mais franchement, « la girl, elle est jolie dans son Versace » ? n Sylvie : Ça n’engage qu’eux. Ils avaient sans doute de bonnes raisons de dire ça. Ou alors, c’était simplement pour la rime. Brigitte a-t-elle déjà retourné sa veste ? n Aurélie : Comme dire qu’on aimait quelque chose et dire ensuite qu’on ne l’aimait plus ? Oui… n Sylvie : Mais est-ce vraiment ça, retourner sa veste ?

Brigitte a-t-elle déjà pris des vestes ? n Aurélie : Oui. Amoureusement et professionnellement. n Sylvie : Après, c’est la vie. Il faut savoir en tirer parti. À qui Brigitte voudrait-elle tailler un costard ? n Sylvie : Ça prend beaucoup d’énergie de répondre à cette question. Je ne veux pas me poser ce genre de question. Ce ne sont pas des bonnes ondes. Quel est le comble du chic ? n Aurélie : Savoir mêler parfaitement l’élégance et la fantaisie. Et à l’inverse, quel est le comble du mauvais goût ? n Sylvie : La frontière entre le chic et le mauvais goût est infime. J’ai l’impression que certaines personnes peuvent tout porter et avoir toujours du style. Quelle Brigitte célèbre voudriez-vous relooker  ? Brigitte Bardot  ? Brigitte Nielsen ? Brigitte Ayrault ? Brigitte Lahaie ? n Aurélie : Nielsen, c’est la moins classe des Brigitte. On ne connaît pas Brigitte Ayrault ; mais elle doit avoir un sacré look. n Sylvie : Et puis, on trouve toujours cool de rencontrer les Brigitte de tous les jours. À chacun de nos concerts, on croise des Brigitte.

Vous l’interprétez comme vous le souhaitez… n Sylvie : Le propre de Brigitte est de faire uniquement ce que nous voulons. On ne fait pas de compromis. On n’est pas dans le calcul de l’intérêt des choses qu’on peut dire ou non. Ça serait plutôt, tu nous kiffes ou tu dégages.

Comment Brigitte s’habille-t-elle le dimanche ? n Aurélie & Sylvie : Avec une petite robe à fleurs et un petit chapeau. Finalement, que peut-on lui souhaiter à Brigitte pour 2012 ? n Aurélie & Sylvie : La santé ! n

Brigitte Surtout ne les appelez pas les Brigitte. C’est Brigitte, tout court ! Comme la Bardot ou la femme de flic. Brigitte, ce sont donc deux filles. Une brune, une blonde. C’est avant tout de la pop sucrée/salée révélée par la reprise coquine de Ma Benz. n Le Le Le Le Le PA G E 0 8

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28 janvier à L’Étage, Rennes. www.ubu-rennes.com 3 février au Havre d’Olonne, Olonne-sur-Mer. www.olonnesurmer.fr 16 mars à Stereolux, Nantes. www.stereolux.org 17 mars au Chabada, Angers. www.lechabada.com 14 avril à La Carène, Brest. www.lacarene.fr

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c e e t c e ux q ui c o m pt e nt au j ou r d ’ hui

© damien froiboeuf pour kostar

En blog, mode d’emploi Ça va, on n’a pas attendu aujourd’hui pour découvrir la planète blog. Il n’empêche que depuis la fin 2011, ça s’active sec en cuisine. Comme si toute une ribambelle de gens pourtant bien (graphistes, journalistes, musiciens…) avait décidé de péter un boulon et de s’exprimer sans plus aucune contrainte. Pour preuve quelques exemples locaux ; même si, à ce niveau-là, la notion de territoire ne veut pas dire grand-chose. n Honneur aux dames et à Passion Nichon, tumblr photo dont la ligne éditoriale est cachée dans le titre. n Dans un registre encore plus open, La Pastille, kaléidoscope d’images, se situe au croisement de Butt et du Journal de Mickey. Le Hutchinson et le Paplar, qui assurent le SAV du blog, tracent parfois aussi Plein Sud pour des soirées Pastille. n Avec sa baseline Charal (“le bon goût du froid, le bon goût du bœuf”), Damien Froibœuf, graphiste de Kostar dans le civil, a décidé de rendre tout le monde maboul avec ses dessins animés de haute volée. n Animé lui aussi, mais en mots cette fois, TroisHeuresDuMatin de Sylvain Chantal est un retour sur la vie, souvent nocturne, de son auteur. Ça en agace quelques-uns, ça en fait rire beaucoup et ça fait penser aux Nuits Blanches d’Éric Dahan. n Et puis, comme ce micro phénomène reste un truc de jeunes (les sites précédemment cités sont tous animés par des personnes ayant connu et payé en francs), on terminera en compagnie des Incredible Kids, collectif qui fera la pluie et le beau temps demain sur Nantes. Eux, on en reparle dans le prochain numéro. n http://passionnichon.tumblr.com http://lapastille.tumblr.com http://froiboeuf.tumblr.com http://troisheuresdumatin.blogspot.com http://incrediblekids.wordpress.com

PONY PONY RUN RUN La fin du monde Cette année, ça sera Game Over ou Same player shoot again. Quoi qu’il en soit, on sera fixé le 21 décembre 2012, Saint Édouard et fin du monde. Alors en attendant, soit on se maque avec un survivalist, le bon parti de l’année, soit on attend de voir. En tous les cas, on n’y coupera pas. n

Une Victoire de la musique et un carton plus tard, les Nantais reviennent le 27 février avec un deuxième album. Mixé à Los Angeles par un habitué des pointures du hip hop US (Kanye West, Jay Z), PONYPONY / RUNRUN devrait ravir les kids dopés à la sunshine pop aujourd’hui taillée pour des salles XL. Notorious Lady devrait suivre la même voie que l’hymne Hey You. n

www.2012fin.com

PONYPONY / RUNRUN (3e bureau / Wagram)

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un c uisini e r su r l e g r ill

DAVID GRINIÉ

LE GRAND JARDIN / CUISINE EN 16/9 Texte et Photos / Christophe Martin pour kostar

Puisque le cinéma et la cuisine ont souvent fait bon ménage, l’occasion nous est donnée d’interroger celui qui, depuis 2006, régale en coulisses tous les invités du festival Premiers Plans. Le décor Vue panoramique sur le magnifique jardin des plantes.

Le synopsis Tartare de bonite, sorbet wasabi. Filet de lotte lardé, mousseline de patate douce et court jus à l’arabica. Jarreton de porc braisé à la badiane, écrasé de panais et salade pet saï. Tarte virtuelle aux pommes, glace sablé breton.

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Comment qualifiez-vous la cuisine du Grand Jardin ? n C’est une cuisine d’inspiration, ni traditionnelle ni gastronomique. Une cuisine de plaisir, généreuse... Elle évolue en permanence, en fonction de ce que je vis. Je me souviens avoir fait des plats récréatifs quand je suis devenu papa, plus émotionnels quand j’ai perdu mon grand-père charcutier ou encore d’inspiration orientale au détour de voyages. La cuisine est un laboratoire de création, le cuisinier est-il également un metteur en scène ? n Il y a effectivement de la mise en scène dans la cuisine, pour ma part cela passe par le dessin. C’est comme ça que j’élabore un plat, car le placement des saveurs permet de construire la dégustation, saison 0 6 / N U MÉR O 2 9

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pour que le client puisse y trouver un cheminement, une émotion. Quelle est, pour vous, la recette d’un bon film ? n Entre cuisinier et réalisateur, il y a effectivement des bases communes. Pour nous de bons produits, pour eux de bons acteurs. Cela passe donc par un casting rigoureux. On ne peut pas tirer d’un mauvais produit ou d’un mauvais acteur un chef-d’œuvre. Pas de genre de prédilection ? n Non. Comme dans la cuisine, certains aiment le bon gibier aux saveurs bien relevées, d’autres préfèreront les notes plus sucrées, le côté suave du chocolat... Il faut savoir garder une palette assez large.


La Grande Bouffe ou L’aile ou la cuisse ? n Je serais plutôt L’Aile ou la cuisse. Je dis toujours qu’on peut travailler sérieusement sans se prendre au sérieux, c’est mon état d’esprit. C’est aussi ce que j’interprète de ce film, faire passer des messages dans la légèreté. Vous êtes aux premières loges du festival Premiers Plans. Gardez-vous quelques savoureux souvenirs ? n Ce sont surtout des petites attentions. Je n’ai malheureusement pas toujours le temps de partager plus. Je me souviens des remerciements chaleureux de Kad Merad. Et de petites demandes particulières, comme le jour où Jeanne Moreau, qui est une fidèle, m’a demandé de lui préparer des noix de Saint-Jacques qu’elle venait de rapporter du marché. C’est une femme gastronome qui a l’aura pour convaincre toute une tablée ! n

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COOKING DJ SET © Fabrice ferries

nous c ’ e st l e go û t

Musique cuistot !

entrée / plat / dessert

Pendant une semaine, Trempo passe à table. Au programme : une soirée dégustation en compagnie du caviste Very Good, une performance, Cook’n Roots, pour un cuisinier, un danseur et un créateur sonore ou encore un cooking Dj set de Don Pasta qui cuisine des pâtes en mixant soul ou cumbia. n Semaine de dégustations musicales, du 27 janvier au 3 février à Trempolino, Nantes. www.trempo.com

Rennes, c’est chouette !

Le Festival Gourmand 2011, coordonné par Rennes Métropole, a décerné son Trophée d’Or des 5 continents à la Cantina Mia, sa Chouette d’Or catégorie restaurants gastronomiques, à L’Adresse, et sa Chouette d’Or catégorie bistrots-brasseries au Baron Rouge. Ces deux derniers réaliseront le 2 février le cocktail du vernissage de l’exposition d’Alain Passard (voir par ailleurs). n

M POKORA

www.cantina-mia.fr www.restaurant-ladresse.com www.lebaronrouge.fr

Une entrée ?

Un petit foie gras poêlé, avec une confiture de figues. ~*~

Un plat ?

Un filet de bœuf avec un petit risotto. ~*~

Un dessert ?

~*~

l’addition www.mpokoramusic.fr

DR

Une bonne salade de fruits, avec de la mangue, du kiwi, de la banane.

Vertigo ouest

Sur l’Île de Nantes, à deux pas de la Maison de l’Avocat, Le Vertigo est un restaurant, un club, mais surtout un skybar avec vue imprenable sur la ville. n Le Vertigo, mail Front Populaire, Nantes. www.vertigo-restaurant.com

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un e e nt r e p r is e , un e saga , un e histoi r e

VINCENT MORINDESEVEDAVY Un air de famille Texte / Arnaud Bénureau

photo / Tangui Jossic pour Kostar

1974 À 5 ans, il joue ses premières notes de piano. 1992 Il obtient avec mention son DESS à l’Université Paris-Dauphine et débute sa carrière de “jeune cadre dynamique” 2009 Décès de son grand-père Jules Desevedavy. Il fête ses 40 ans. Année de la grande réflexion. 2010 Il quitte son poste de direction chez Kraft Foods, abandonne Paris et se réinstalle à Nantes. Début d’une toute nouvelle vie. 2012 Les 70 ans de la maison Desevedavy. Il a l’ambition de poursuivre l’écriture d’une partition entamée par son grand-père. PA G E 0 1 8

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un e e nt r e p r is e , un e saga , un e histoi r e

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BRIGADE DÉMINEURS

DU 18 AU 21/01 FRANÇOIS K - N. MASSEYEFF - DOCTOR P

Depuis un an, Vincent Morin-Desevedavy est à la tête de la maison Desevedavy Musique, institution nantaise du piano qui, cette année, fête ses 70 ans.

ASTROPOLIS L’HIVER NICOLAS JAAR - BUSY P - MR SCRUFF MOONLIGHT-SOUTH CENTRAL-FUKKK OFFF 27/01

LES CARÉNEURS

IZIA

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03/02

C’est au 57 de la rue Maréchal Joffre, rue des kebabs et des bobos nantais, qu’on retrouve Vincent Morin-Desevedavy. « C’est la plus grosse boutique de la rue ». C’est aussi la plus ancienne. En 1942, Jules, son grand-père, y ouvre un magasin de pianos. Aujourd’hui, la maison compte trois boutiques implantées à Nantes, SaintHerblain et Angers, et 18 collaborateurs. n Desevedavy Musique, c’est avant tout une histoire de famille. Le petit-fils, bientôt 43 ans, ne peut s’empêcher de la raconter. « Mon grand-père, fils d’agriculteur, perd la vue à l’âge de 8 ans. Ce drame familial a été l’opportunité magique de sa vie. Trois possibilités s’offrent à lui : le rempaillage de chaises, standardiste ou la musique ». On connaît la suite. n Par contre, le parcours de l’actuel gérant, on l’ignore. On sait qu’il a travaillé dans l’agro alimentaire. Mais on ne sait pas pourquoi il n’a pas plongé, tête la première, dans l’aventure familiale ? « J’avais un profond respect pour le bonhomme. Je ne voulais pas lui enlever sa vie », explique celui qui se définit comme un « passionné du commerce et des affaires ». Malgré « la grosse voiture et le gros salaire » liés à son statut de « jeune cadre dynamique » chez Kraft Foods, poids lourds de l’industrie agroalimentaire, Vincent se prend le mur de la quarantaine en pleine face. « J’en avais ras le bol. Il y avait trop de pression et j’avais envie de me réaliser ». n Jules Desevedavy décède en janvier 2009, « pendant La Folle Journée consacrée à Bach, son compositeur préféré ». Deux ans plus tard, le petit-fils « rachète la boîte. Je veux conserver l’histoire de l’entreprise, son savoir-faire, tout en apportant une touche de modernité. Aujourd’hui, je m’éclate. Je n’ai plus besoin d’appeler Zurich pour appliquer une décision ». Mieux, il croise Arthur H, « venu au magasin pour sélectionner un piano pour sa tournée », rebooste Desevedavy Musique, monte un partenariat avec le festival Culture Bar-Bars et continue d’être un acteur essentiel de La Folle Journée que Desevedavy Musique soutient techniquement depuis sa création. « C’est un fonceur, nous dira Jocelyne Jaworski, 40 ans de maison et responsable de magasin. Je suis rassurée que ça continue ». Au 57 de la rue Joffre, la musique n’est pas prête de s’arrêter. n

06/02 15/02

DAVY SICARD

QUINTESSENCE OF VERSATILITY NIGHTSHADE - TAER

MICHEL CLOUP- MON AUTOMATIQUE

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17/02 24/02

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LES 30 ANS DE FRÉQUENCE MUTINE 25/02 28/02 03/03 09/03

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ALDEBERT 10/03 BRIGADE DÉMINEURS

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10/03

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FESTIVAL LES FEMMES S’EN MÊLENT 23/03 BUZZBOOSTER 24/03 RENC’ARTS

MUSTANG VALIER

SEFYU 30/03

31/03

LICENCES N° 1-1029087, 2-1029089, 3-1029088 GRAPHISME NATHALIE BIHAN

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é tat d e s li e ux

Centre de secours Rennes (35)

Jean-Pierre Lott Photos / Stéphane Chalmeau

L’objet du permis de construire est l’extension du Centre de secours existant, notamment une remise pour 5 véhicules, un gymnase, 40 chambres, des lieux de vie (restaurants / bibliothèque), avec pour ambition de donner une unité de bâti avec le centre actuel, où se situe le départ du feu. n Pour lier l’unité d’hébergement avec les vestiaires et la remise du bâtiment, nous l’avons positionnée en pont, au-dessus de la voie d’accès. Ceci permet d’utiliser l’escalier de secours de l’étage comme liaison entre les deux bâtiments, créant ainsi l’unité, et de ne pas avoir de chambres en visà-vis de la bretelle d’accès, ce qui est favorable pour l’acoustique. n Réalisé en béton architectural coulé en place, le bâtiment, par sa position, vient refermer le bâti, et donner cohérence à l’ensemble. Les voiles inclinées de la façade de l’hébergement, rappellent de façon stylisée, la grande échelle, symbole des pompiers. n PA G E 0 2 0

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du mardi 28 février au sam. 3 mars 2012 à 20h30

tarifs de 10 à 18€

le lieu unique scène nationale de Nantes

le lieu unique / quai ferdinand-favre, nantes / www.le lieu unique.com / tél. 02 40 12 14 34

Hans was Heiri conception, mise en scène et décors :

Zimmermann & de Perrot

© Mario Del Curto / Strates


© Jérôme Blin - Collectif Bellavieza

ou 5 é v é n e m e nts in c ontou r na b l e s e n plus ou m oins 5 0 m ots

PAPIER TIGRE

Pour Papier Tigre, l’heure de la Recreation sonnera le 1er mars, date de sortie du troisième album. Les trois Nantais ont traversé l’Atlantique pour enregistrer ce disque dégoulinant de sueur rock. C’est à Chicago, en compagnie du producteur d’Explosions In The Sky et des Roots, que le groupe a dessiné les contours d’une Recreation transposant à la perfection le côté animal de leurs lives. n

Papier Tigre, le 11 février au Jardin de Verre, Cholet. Le 15 février à L’Antipode, Rennes. Le 24 février au Stakhanov, Nantes.

FUCK THAT WORLD

HIP OPSESSION

Le blog, qui est aussi un label, fête ses cinq ans. Pour l’occasion, Fuck That World donnera un cours magistral de Gymtonic. Cette soirée 100% FTW met en avant le catalogue de cette internationale électro née à Angers. On y découvrira le dernier titulaire de l’équipe Fuck That World, les Parisiens de Square Mode. n © LVMM

Attention, C2C est back dans les bacs. Les Nantais vont mettre le souk à 2012. Et ça commence fort : un concert sold out à La Gaîté Lyrique, un clip tourné à l’abbaye de Fontevraud qui excite la toile et un retour au pays dans le cadre du festival Hip Opsession qui s’annonce show bouillant. 2012 sera coup de foudre et Coup 2 Cross ! n

Fuck That World, les 5 ans, le 3 mars au Chabada, Angers. www.lechabada.com www.fuckthatworld.com

LE BEAU GESTE

Alain Passard, chef étoilé de L’Arpège délicieusement croqué dans la bande dessinée de Christophe Blain, En cuisine avec Alain Passard, s’expose et met en scène sa passion légumière dans Collages & recettes. Pour la première fois, ses travaux seront transcrits dans des vitraux réalisés par les maîtres-verriers Anne Ellul et Helder Da Silva. n

Hip Opsession, du 9 au 25 février, Nantes agglo et Saint-Nazaire. www.hipopsession.com

www.tourisme-rennes.com

DR

DR

Le Beau geste, du 3 février au 11 mars à l’office du tourisme, Rennes.

La Folle Journée en région des Pays de la Loire, du 27 au 29 janvier. La Folle Journée, du 1er au 5 février à la Cité Nantes Events Center, Nantes. www.follejournee.fr PA G E 0 2 2

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Quatuor Modigliani © Carole Bellaiche

La Folle Journée

La Folle Journée, manifestation XXL qui dépoussière la musique classique, se la joue Back in the USSR et présente 150 ans de musique russe. Ce voyage immense passera par la région des Pays de la Loire (de l’Île d’Yeu à Saint-Nazaire en passant par Fontevraud, 11 villes sont concernées) et par la Cité des Congrès, vaisseau amiral de l’événement qui voit, cette année, le lieu unique rejoindre la flotte. n


WWW.HIPOPSESSION.COM PA G E 0 2 3

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f lag r ants d é lits d e shopping

par _keno

T’as quoi dans ton sac, brice ?

un sweat Superdry, 89€ et des bottes richelieu officer, 179€

« Pour la nouvelle année » PA G E 0 2 4

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Éric

Pierre

un Caban, 395e et deux pulls, 200e

un vêtement de maternité, 200e

Gwendi et Guilhen

Simon & Manon

un Jeans, 110e

de la Vaiselle, 40e

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SELEÇAO TEAM Quatre par Quatre Texte / Arnaud Bénureau

Photo / Adeline Moreau pour Kostar

La Seleçao Team, c’est quatre rappeurs issus de différents quartiers nantais. C’est surtout un jeune collectif qui mérite de sortir du bois tant son rap ne prend pas le public pour un con.

WWW.HIPOPSESSION.COM

Hip Opsession

Rocé, parrain de cette édition 2012, fêtera les dix ans de son Top Départ. 1995 viendra prouver qu’il est bien le renouveau du rap français. Dope D.O.D défendra son “horrorcore”. Il y aura aussi la Battle Opsession, du ciné, des afters, des expos, un salon hip hop… Bienvenue sur la planète rap ! n Hip Opsession, du 9 au 25 février, Nantes agglo et Saint-Nazaire. www.hipopsession.com

Rendez-vous avait été pris un dimanche à l’heure du Canal Football Club. Herla, Harbi, Lunder, Poto NA et quelques potes gravitant autour de la Seleçao Team avaient réunion à La Fabrique Dervallières-Zola, petite sœur un peu moins bien lotie de La Fabrique Île de Nantes. Au deuxième étage, le courant a posé une RTT. La photo et l’interview se feront dans la cage d’escalier. À l’arrache, à la cool, à l’ancienne. À croire que le rap nantais n’a vraiment pas de bol. « On n’a pas de culture hip hop comme à Lyon ou Paris, souligne Lunder, doyen de l’équipe et aussi membre de Sénégalgérie. Le rock et l’électro sont davantage mis en avant ». Un constat qui n’a pas empêché les quatre garçons qui ne sont « ni des fils à papa ni des trafiquants de drogue » de tenter le coup. n Le collectif est né lors d’un concert de Sénégalgérie à Hip Opsession 2011. « Le temps d’un morceau, on s’est tous retrouvé sur scène ». La Seleçao Team prendra définitivement corps l’été suivant. Avec trois fois rien, alors que le rap actuel se conjugue en kilo euros, ils tournent un clip, Ramène ton équipe, qui, aujourd’hui, collectionne les clics sur YouTube. PA G E 0 2 7

Et le morceau claque. Leur force est de ne pas se pervertir. Chaque flèche garde son flow. À base de punchlines pour l’un, à base de rap conscient pour l’autre. « On a tous gardé nos délires de rap ». Et à une époque où le moindre gamin veut devenir un people, Herla, Poto NA, Harbi et Lunder rêvent à taille humaine. Eux, le rap, ils l’envisagent comme un loisir. « Comme un mec qui est dans le foot. S’il se donne à fond, il va se faire repérer ». Alors, ce contrat, on le signe quand ? « Il n’y a pas de groupes pros à Nantes. Comme il y a pu y avoir Philémon, Hocus Pocus ou Prince D’Arabee à une époque. Pourtant, il y a des talents ». Et, Dr Mab. Comme d’hab’ ! Le boss de Rapacité Production et valeur refuge du rap nantais enregistre et mixe la Seleçao Team. « C’est un grand frère qui nous donne son expérience. Et c’est grâce à lui qu’on a obtenu le concert de février ». C’est la fin de la rencontre. À l’étage, la lumière n’est toujours pas revenue. Finalement qu’importe, car ces gars-là, eux, ont la flamme. n Seleçao Team, le 17 février à Stereolux, Nantes. www.facebook.com/selecaoteam

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G A L ER I E DE P O R T R A I T S

MARDI NOIR

Un mardi noir sur la terre Texte / Antonin Druart

photo / Joan Casanelles pour Kostar

Arzhel, alias Mardi Noir, arpente et active les potentiels urbains depuis les années 2000. Plus de dix ans de collage mental. « Est-ce que tu vas parler de street art dans ton article ? ». Street art, Mardi Noir déteste le terme. Marre d’y voir un enrobage fourre-tout aux relents marketing évidents. L’étiquette est petite pour des pratiques trop vastes et variées pour être cloisonnées, cataloguées ou hiérarchisées. « Un chantier, ça peut être du street art. Tout est du street art ». Mardi Noir préfère parler d’interventions in-situ pour évoquer son travail. Pas du street art donc, plutôt un processus d’assimilation d’images et de lieux, un jeu de résonances entre présence et absence, visibilité (ou non) et éphémère « obsolescence programmée ». n Mardi Noir collecte une banque d’images au gré de ses lectures hétéroclites qui seront par la suite digérées par de vieux fax, rétroprojetées et reproduites à l’acrylique sur de larges bandes de papier, pour enfin être collées au cours de ses balades et repérages. n Beaucoup de récup’ et peu de frais engagés. « Ça fait partie du jeu ». Mangas acidulés, cadeaux pixellisés, gymnaste décomposé, tout est prétexte à poétiser un espace. Galerie d’art et usine désaffectée sont appréhendées sur un pied d’égalité. Pour en finir avec le street art. Ne plus écrire le mot street art dix fois d’affilée. Le street art selon Mardi Noir, c’est autre chose que du street art ! n mardinoir.blogspot.com Colleur d’affiches, du 31 mars au 29 avril, Chez Jeannette, Pont-Croix.www.chezjeannette.info

DAVID GAUCHARD Gauchard et la manière Texte / Julien Coudreuse

photo / Klass kid

En 2004, son Hamlet avait impressionné. Son approche très rock de la mise en scène, sa capacité à marier des genres supposés cloisonnés et la place déterminante offerte à la musique révélaient la façon singulière dont David Gauchard aborde son art. Sa formation initiale de chimiste peut paraître anecdotique. Elle est pourtant caractéristique du talent de David Gauchard à proposer des mélanges improbables. « J’aime le côté miscible des choses, mélanger l’eau et l’huile. De la même façon, on peut mettre un comédien dans la même chambre qu’un rappeur ! » n Lancée en 1999 à Limoges, sa compagnie l’Unijambiste, aujourd’hui basée à Rennes, lui aura permis de monter nombre de spectacles, dont une trilogie shakespearienne achevée par un Songe d’une nuit d’été actuellement en PA G E 0 2 8

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création. Chaque spectacle intègre des technologies et esthétiques modernes. La musique, originale, intégrée comme un élément essentiel, est disponible également sur disque. Robert le Magnifique, Abstrackt Keal Agram, Olivier Mellano, Laetitia Shériff ou Thomas Poli ont ainsi été associés aux créations de ce « jeune metteur en scène prometteur » de 39 ans, qu’on verrait bien, enfin, accéder à la catégorie “confirmé”. n Les 13 et 14 mars au Carré Magique, Lannion. Les 16 et 17 mars au Grand Logis, Bruz. www.unijambiste.com

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MEIN SOHN WILLIAM William serein Texte / Julien Coudreuse

photo / Yann Peucat pour Kostar

À seulement 26 ans, Dorian Taburet a décroché le jackpot indé en signant pour deux albums sur l’impeccable label Ici d’Ailleurs. Un contrat qui sonne comme une récompense méritée, vu le talent de notre nouveau chouchou rennais. Mein Sohn William

Ce jour-là, sur la scène de l’Ubu dans le cadre des dernières Trans, Mein Sohn William est en nage. Le one-man band fait valser la folk dans tous les sens. C’est bricolé, furieux, dansant. Le disque est plus posé. Quoi qu’il en soit, ce fils-là, on l’adopte direct. n Le 21 janvier au Jardin Moderne, Rennes. Mein Sohn William (Ici d’ailleurs), sortie le 23 janvier.

Les passions des parents peuvent laisser des traces sur leur progéniture. Dorian Taburet a ainsi hérité d’un prénom à prononcer à l’anglaise, clin d’œil de sa mère au Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde. Restait à inventer la vie qui irait bien avec. Va pour un projet musical au nom improbable : Mein Sohn William. n Né à Brest, exilé à Rennes pour ses études de communication graphique aux Beaux-Arts, puis d’architecture, Dorian décide, une fois ces cursus achevés, de se consacrer à la musique. Il enchaîne ainsi une centaine de concerts, durant lesquels il exécute toutes les parties lui-même (guitare, clavier, batterie, qu’il sample à merci et matraque à coups d’effets bien sentis), jusqu’à la consécration discographique ces jours-ci. « J’ai la chance d’avoir un label, un tourneur, et d’autres structures - Ubu, Antipode, Jardin Moderne - qui me soutiennent. Si je veux PA G E 0 2 9

essayer d’en vivre, c’est maintenant ». Cette chance, il ne la doit qu’à lui, et à sa créativité débridée. « J’évolue sans contrainte. L’idée, c’est de prendre du plaisir. » Un plaisir qu’il entend partager avec d’autres, aux aspirations similaires. Ainsi a-t-il confié l’enregistrement de son album à Antoine “Gratuit” Bellanger, et invité Carla Palone de Mansfield. TYA à y participer. « J’ai essayé d’apporter une richesse supplémentaire sur le disque. Ce n’est pas du tout le même travail que pour la scène. » Une approche raccord avec celle des groupes qu’il affectionne (Gablé, De Kift, Battles…), « qui produisent à la fois des beaux disques et ont une vraie présence scénique ». L’énergie qu’il déploie, son grain de folie manifeste, sa dextérité très do it yourself font de Dorian Taburet un performeur hors pair. Au parcours, à ce jour, exemplaire. n www.myspace.com/meinsohnwilliam

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ERNESTO SARTORI Poésie inclinée Texte / Marie Groneau

photo / Sylvain Richard

Depuis qu’il a été lauréat du Prix de la Ville de Nantes en 2008, l’artiste Ernesto Sartori a fait bien du chemin. S’extirpant de ladite scène émergente, il a su s’imposer sur le podium final de la création contemporaine. Garage Spatial Sur invitation de l’association Tripode, Ernesto Sartori propose un projet solo à L’Espace Diderot. Carte blanche est donnée à l’artiste qui viendra sceller le 25e épisode du programme Suggestion de présentation. n Garage Spatial, du 8 au février au 3 mars à l’Espace Diderot, Rezé. www.tripode.fr

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Aussi sculptural que pictural, le travail de ce plasticien sorti tout droit des Beaux-Arts de Nantes, se joue de l’espace. La déclinaison des plans, des volumes et des surfaces laisse voir des dispositifs aussi attrayants que déroutants. Ces drôles d’architectures que nous propose Sartori semblent surgir d’un récit de science-fiction. Si elles paraissent issues d’un autre monde, bien plus fun et coloré que le nôtre, composé d’espaces biscornus et de parois aux lavis pastels, les modules et polyèdres finissent par déterminer des volumes complexes franchement périlleux. n Le jeu se mue en piège. Tel un palais des glaces dont on ne peut plus sortir, ces agencements multifacettes se referment sur celui qui les éprouve. Ou peut-être l’abrite-t-il, question de point de vue. Car pour lui, il n’y a pas une unique façon de voir : « Je tente de laisser les choses ouvertes.(…) Ces vaisseaux émergents du sol saison 0 6 / N U MÉR O 2 9

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ont quelque chose de l’ordre de l’aventureux et quelque chose de l’ordre du rangement. Il y a cette dualité. Ils évoquent à la fois le mobilier et le paysage ». n Ces modules, porteurs d’une diversité d’histoires participent à la mythologie de l’artiste auxquels viennent s’ajouter des éléments picturaux. Ces derniers laissent croire à un témoignage sur cet univers parallèle tout en déplaçant le regard vers « un ensemble de directions en opposition à cette idée de rangement ». n Concernant le projet pensé pour l’Espace Diderot, le plasticien misera sur le déjà-là. Exploitant la zone réservée aux sièges pour les spectacles, il installera un imposant plan incliné. À partir de celui-ci, place sera faite à l’expérimentation. Le lieu d’exposition revêtira des allures d’aire de jeux pour l’artiste qui y testera de nouveaux dispositifs où échelles, plans et angles défieront l’espace. n


toi aussi, envoie tes photos sur ton 31 Faites-vous photographier devant un 31, et envoyez vos clichés par mail à redaction@kostar.fr Tous les 31 sont sur www.kostar.fr

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jean blaise

«Montrer ce qu’il y a de mieux à Nantes, sa créativité» Interview par patrick thibault

photo /Arnaud Baraer pour kostar

Nantes affiche sa volonté d’être «la» destination 2012 de la culture. À l’heure où l’on dit tout et n’importe quoi sur les projets qui seront, ou ne seront pas, du Voyage à Nantes événement, rencontre avec Jean Blaise, à la tête de la superstructure qui réunit Office de Tourisme et équipements touristico-culturels. Comment êtes-vous passé de la culture au tourisme culturel ? n À partir de 2007, quand des projets et objets à vocation touristique naissent avec l’ouverture du Château, Estuaire, les Machines de l’île…, on se rend compte qu’il y a là le début d’une force culturelle et touristique à Nantes. Une véritable attractivité se développe. Ce n’est pas encore la ruée vers l’Ouest, mais on sent qu’on peut faire valoir ça à l’international et qu’il y a des retombées économiques à la clé. Quand le Maire commence à se dire qu’il faut mutualiser ce qui est culturel et touristique, ça m’intéresse.

que les équipements culturels ne touchent pas 10 % de la population. Or, la visite du Louvre engendre une nuitée supplémentaire. Chaque ville veut profiter de ce phénomène.

« Le seul danger, c’est la vulgarité. Créer des choses fausses juste pour attirer. »

À qui pensez-vous ? n Je pense à Disney. Quand on pense qu’il y a des étrangers qui ne viennent en France que pour Disney, sans même aller à Paris. Nous sommes à l’opposé. Nantes est-elle déjà une capitale européenne de la culture ? n Je pense qu’elle l’est déjà. Si on additionne toutes les propositions artistiques, on est l’une des villes les plus culturelles de France et donc d’Europe. Et on le démontre aisément. Nous avons la troupe de théâtre de rue la plus importante d’Europe avec Royal de Luxe, le plus grand

Faut-il que la culture soit toujours un facteur de développement économique ? n La culture, c’est un bien commun d’intérêt général offert à tout le monde et, si possible, en s’approchant de la gratuité. Mais la démocratisation culturelle d’après guerre n’a pas progressé. Les équipements oui, mais est-ce que le public a progressé ? On sait PA G E 0 3 3

C’est là qu’arrivent vos détracteurs… n Contrairement à ce que disent nos détracteurs, c’est naturel d’avoir envie de voyager et de faire connaître ce qu’on aime. Ce n’est pas qu’une question d’exotisme, terme qui, pour moi, n’est d’ailleurs pas péjoratif. Le seul danger, c’est la vulgarité. Créer des choses fausses juste pour attirer. Créer du spectacle uniquement pour attirer.

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festival de musique classique en France avec La Folle journée, la scène nationale la plus atypique avec LU, une scène de musique actuelle assez extraordinaire avec Stereolux. Le Château est l’un des trois principaux musées d’Histoire en France. Les Machines qui sont autre chose qu’un parc d’attraction, le Mémorial qui va ouvrir, confié à un artiste… Et tout ça va continuer. Après restauration du Musée des beaux-arts, nous aurons bien l’un des plus grands musées d’art français.

« Je pense mettre en œuvre une pensée de l’action culturelle. Ce qui m’anime depuis toujours, c’est la question du rapprochement de l’art et du public. »

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La vill juin au 15 du

Photo © Le Voyage à Nantes vu par Rip Hopkins

www.levoyageanantes.fr

Pour suivre la construction de ce nouveau parcours.

Pour organiser votre venue.

Le Voyage à Nantes Peu de choses filtrent. Et les noms les plus fantaisistes circulent. On sait que le parcours Estuaire va s’enrichir d’œuvres pérennes d’artistes internationaux et qu’au-delà, Nantes devrait s’animer avec Jean Julien au sommet de la Tour Bretagne, ou encore la plus grande crêperie du monde. Infos à découvrir bientôt sur le site original de la manifestation. n Le Voyage à Nantes, du 15 juin au 19 août. www.levoyageanantes.fr PA G E 0 3 4

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Pour autant, on ne peut pas dire que les Européens le savent… n On peut même dire que quasiment tous les Européens ne le savent pas. Et bien, nous allons le faire savoir. Il faut communiquer ça sur une addition de choses diverses. Ce qui doit nous guider, c’est l’exigence, à chaque fois, le meilleur niveau dans sa catégorie. Il ne s’agit pas d’être laudatif. Tout ça est remarquable, mais on a aussi des handicaps. Quels sont ces handicaps ? n Par exemple, on me reproche de dire que Nantes n’a pas de patrimoine. Je ne dis pas ça. Je dis que Nantes à des faiblesses par rapport à Bordeaux, Strasbourg ou Lille. Je ne parle même pas de Paris qui est hors catégorie. Il nous faut faire avec et montrer ce qu’il y a de mieux à Nantes, c’est à dire sa créativité. On n’aurait pas tendance à Nantes à faire la leçon, à dire qu’on est meilleurs qu’ailleurs ? n On n’est pas meilleur, mais on est différent. Mais dans chaque ville, on est différent… n … Oui sans doute, mais il y a à Nantes des phénomènes qui se sont produits. Quelles sont les villes qui ont une telle constance dans une politique culturelle forte ? Pour les Nantais et au-delà. C’est très cohérent a posteriori. Il y a aussi une singularité, une culture du décalage. Et c’est là que les détracteurs refont surface considérant que tout ce qui était en décalage à été officialisé et s’est donc aseptisé… n Pffffff. Je ne suis plus directeur saison 0 6 / N U MÉR O 2 9

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du lieu unique et c’est très bien pour LU. Les gens passent. Le quartier de la création est aussi une très belle idée, un terreau fertile. Nantes peut aujourd’hui toucher les dividendes d’investissements faits à long terme. Il y a aussi une autre approche. Comme Bilbao, Valence ou Metz où les villes se recréent autour d’un musée. Pourquoi bouder son plaisir. Et les artistes dans tout ça ? n Les artistes sont la base. Sans eux, il n’y a rien. Nous allons arrêter Estuaire en tant que biennale, mais continuer la démarche. L’artiste doit s’infiltrer dans la ville. L’art doit sortir des lieux. Attention, je ne veux pas dire qu’il faut fermer les lieux. Mais l’art dans l’espace public, c’est fondamental. Prenons l’exemple de Buren, voilà une œuvre que tous les Nantais ont vue. Beaucoup ne savent pas qui est Buren et ne poursuivent pas cette curiosité, mais ça forge les sensibilités. Pourquoi arrêter Estuaire qui est un parcours cohérent sur un territoire et qui installe des œuvres pérennes ? n L’événement va disparaître, mais le monument va s’enrichir au gré des aménagements. Que ce soit dans le public ou dans le privé. Ce qui m’intéresse, c’est que des artistes s’intéressent aux questions d’hébergement, de signalétique et de mobilier urbain. Tout en ne créant pas un décor. Il faut qu’on réussisse à faire entrer les artistes dans les plis de la ville. Nantes a-t-elle les moyens de cette ambition ? n Nantes s’est donnée les moyens. La démarche que je porte est engagée pour dix ans. Quelles sont les villes du monde les plus originales en matière de dynamisme touristique et culturel ? n Pour moi, c’est New York, mais ils n’ont pas fait exprès. Il n’y a même pas de politique culturelle voulue et avancée. Ensuite, il y a Paris avec tous ses musées et galeries. Et Bâle grâce aux financements privés pour l’art contemporain. Beaucoup de villes existent par elles-mêmes. Nous avons eu cette attractivité du port de Nantes. Mais nous sommes dans une ville qui a été en partie effacée. C’est la faute à l’Histoire, aux comblements, aux bombardements. Je paraphrase souvent Julien Gracq à l’envers en disant que la ville a été déformée.


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Vous misez beaucoup sur l’île de Nantes ? n En effet, il faut miser sur l’île de Nantes qui est un cas d’école en matière d’aménagement urbanistique. Il y a une vraie ligne qui se dessine. Et c’est bien là qu’on saisit le passage du passé à l’avenir. Alors qu’est-ce qui va se passer dans le Voyage à Nantes événement ? n Nous allons montrer les richesses de la ville. Le Voyage à Nantes, c’est un parcours à faire en deux jours car il fait une dizaine de kilomètres. En le suivant, on n’aura rien raté de la ville et on aura la vision d’une ville incroyable. Comme si on avait fait un film. Alors bien sûr, on va me dire où est la poésie puisque c’est imposé. C’est une forme de mise en scène de la ville. C’est parfois très simple. Par exemple, le joyau de la cathédrale, c’est le tombeau de François II. Et bien on va construire une passerelle pour le voir d’en haut et l’éclairer pour le mettre en valeur. On va rouvrir le dernier étage de la tour Bretagne. Après le musée d’Histoire, c’est le meilleur moyen pour comprendre la géographie et les mutations de la ville. L’événement, ça correspond aux trois coups de la nouvelle dynamique ? n C’est l’ouverture de quelque chose qui doit durer dix ans. C’est un peu la démarche d’Estuaire. C’est le début d’une prise en compte de l’espace public. On va utiliser l’événement pour un projet durable. Car Estuaire commence à m’intéresser à la fin de la troisième biennale.

« Il faut qu’on réussisse à faire entrer les artistes dans les plis de la ville. » Quel en est le véritable objectif ? n L’objectif, c’est de vérifier que le cinéma qu’on se fait dans notre tête va rejoindre la réalité. On ne sait jamais à l’avance si ce qui nous intéresse intéressera les autres. Est-ce que ça va prendre ? Je pense que oui. Il nous faut faire prendre conscience aux Nantais de la richesse de leur ville car ils en sont les ambassadeurs.

Vous parlez d’une démarche qui doit durer dix ans mais l’événement ne dure que deux mois… n Il y a d’abord un parcours autour de ce qui existe déjà et qu’on met en valeur. On va d’un lieu à un autre, de surprise en surprise. On va l’aménager au fil des ans en faisant attention à ce que ce soit poétique et sensible. On met dix ans, mais pour lancer on fait la fête pendant deux mois. On fait en sorte que cette ville soit curieuse. L’exposition de Roman Signer à la HAB Galerie, au Hangar à Bananes, ce sera un événement européen. Nous aurons aussi une superbe exposition de Fabrice Hyber à la chapelle de l’Oratoire. L’objectif n’est-il pas de montrer une autre ville ? n Quand on vit dans une ville, on ne sait plus quelles sont ses richesses. Nous allons prendre du recul et être les visiteurs de notre propre ville. Je veux que les gens aient de Nantes l’image d’une ville d’ailleurs. C’est vraiment tout le contraire de ce qu’on nous reproche. On essaie de révéler la poésie. Ça ne veut pas dire qu’on réussira toujours. Et côté spectacles ? n Il n’y a pas de spectacle, juste des lieux de musique. Nous ouvrons le carrousel des mondes marins, le Mémorial. Tout se fait dans l’idée d’une continuité, d’une permanence à long terme. Et c’est un parcours à taille humaine. Était-il logique que vous terminiez votre parcours à ce poste ? n Pour moi oui. Je suis retourné dans la ville après être passé par un lieu. Je pense mettre en œuvre une pensée de l’action culturelle. Ce qui m’anime depuis toujours, c’est la question du rapprochement de l’art et du public. Comment on crée une maison de la culture qui n’en est pas une avec LU parce que c’est d’abord un lieu de vie, un lieu de réflexion sur l’art et l’individu. Je ne pourrais pas être à ce poste si je ne pouvais pas continuer à produire de l’art. La HAB Galerie, Estuaire, c’est très important. Il faut que ça me ramène à la poésie. n

Quel est le plus grand risque ? n C’est qu’on dise bof, c’est pas terrible. Ce risque est limité car il y aura des choses évidentes. Je pense que ça va pulser mais rien n’est jamais acquis.

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CHRISTOPHE HONORÉ « Faire un film ne suffit pas pour être cinéaste » interview / Arnaud Bénureau

photo / Raphaël Neal

Le temps d’une interview, le président du jury de Premiers Plans 2012, le festival des premiers films européens, regarde dans le rétro et évoque une année 2012 consacrée à l’écriture. Si d’emblée, on évoque 17 fois Cécile Cassard ; à quoi pensez-vous ? n Je pense avant tout à Béatrice Dalle et à la chance que j’ai eue qu’elle accepte de jouer dans mon premier film. Le souvenir le plus fort du tournage, c’est elle. Et ce qu’il y a de plus réussi dans ce film, c’est aussi elle.

viens d’un milieu pas forcément cinéphile. À 14 ans, je formule à ma famille ma volonté de vouloir faire des films. Cette déclaration assez puérile a embarrassé tout le monde. Dans quelles mesures ? n Ma famille est gênée pour moi. Elle dit que le monde du cinéma est inaccessible.

En 2002, le scénario de ce film reçoit le prix du public à Premiers Plans. Cela vous rassure-t-il dans votre décision de devenir cinéaste ? n Je ne suis pas certain que cela rassure. Un film lu n’est pas un film. J’étais surpris. Comme le film, le scénario était étrange et la narration, pas habituelle. Mais j’ai été touché et c’était de bon augure pour la suite.

Il fallait que vous passiez d’abord votre bac en espérant que ce désir passe… n Bien sûr ! Le bac, puis maths sup. Avec, effectivement, l’idée que cette envie passe. J’étais un peu comme un gamin dont la vocation est un scandale social. Il est plus simple d’avoir un enfant qui veut devenir instit ou gardien de la paix.

Vous grandissez dans les Côtes d’Armor. Rêviez-vous déjà de cinéma ? n L’envie de faire des films date de l’adolescence. Je

En quoi cela relève-t-il du scandale social ? n Ce n’est pas normal. Même encore aujourd’hui ! Mes collègues ne viennent pas

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beaucoup de milieux qui ne sont pas concernés par le cinéma. Il y a toujours un phénomène de cooptation. Malgré tout, l’apparition d’écoles a permis un brassage social. Et aujourd’hui, la donne a changé. Les moyens techniques permettent à plus de personnes de s’emparer du cinéma.

« la seule star du cinéma français, c’est le festival de Cannes. »

• BALTIMORE • © Photos Georges Pierre

Y a-t-il eu un déclic à cette vocation ? n C’est compliqué ; car on a tendance à réécrire l’histoire. Très honnêtement, je n’en sais rien. Le fait que ce monde soit inaccessible était important dans mon attirance que j’avais pour ce métier. Et puis, j’avais envie de m’affranchir, de quitter mon village, d’aller à Paris.

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Festival Premiers Plans Parallèlement aux premiers films européens, l’édition 2012 sera également consacrée à Godard à travers une cinquantaine de ses films, à Alan Clarke, à Jacques Gamblin pour une pièce de théâtre, un concert et six films, à une sélection de films mettant la danse en scène. n

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Aujourd’hui, votre premier film, 17 fois Cécile Cassard, occupe-t-il une place particulière dans votre parcours ? n Oui. Et ce, même si faire un film ne suffit pas pour être cinéaste. Ça crée une borne. Mais assez étrangement, en arrivant sur Paris, j’ai publié des romans. J’ai vécu mon passage au cinéma d’une manière moins forte que la publication de mon premier roman. Là, c’était assez exaltant. Cécile Cassard était déjà dans le travail et non dans l’euphorie de la première fois. Lorsque que vous clôturez le dernier festival de Cannes avec Les Bien-Aimés ; repensez-vous, en montant les marches, au chemin parcouru ? n Avec Cécile Cassard, j’avais monté les marches dans le cadre d’Un certain regard. J’avoue qu’il y avait quelque chose d’enivrant dans cette montée. Je me disais aussi que tout cela n’était pas réel. Après, mes retours à Cannes sont des sentiments plus mélangés. C’est toujours flatteur d’y présenter un film, mais ce n’est pas là-bas que je prends le plus de plaisir. Lorsque je suis entre Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni, je ne suis pas à l’aise. Je me sens comme le provincial qui n’est pas à sa place. Mais je comprends tout ce rituel. Car la seule star du cinéma français, c’est le festival de Cannes. Le fait de continuer à vous sentir provincial, vous permet-il d’aborder Paris différemment lorsque vous la filmez ? n saison 0 6 / N U MÉR O 2 9

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Dans mon esprit, Paris est une ville romanesque. Et je ne veux pas montrer mon Paris. J’entretiens un rapport dégagé à cette ville. Elle m’embarrasse moins que la Bretagne lorsque je vais y tourner Non ma fille, tu n’iras pas danser. C’était gênant ; car j’ai donné une image de la Bretagne que je ne voulais pas. J’ai éprouvé un sentiment de fabrication de ces lieux liés à ma vie personnelle. Ça a été un obstacle de mise en scène. Avez-vous toujours ce projet de film en costumes que vous tourneriez à Nantes ? n Ça fait partie de mes envies de cinéaste. Une partie de ma famille est de Nantes et j’ai un scénario assez romanesque sur elle. C’est un projet cher au niveau de la production. Et aujourd’hui, je n’ai pas l’assise financière pour me lancer dans cette aventure. Comment envisagez-vous votre rôle de président du jury de Premiers Plans ? n L’idée du désir de cinéma va être important. Plus que ce qu’ils racontent ou montrent, les films doivent me parler de cinéma. Réaliser un premier film relève toujours de l’ordre du manifeste. Plus cette affirmation est forte – et ce même si elle est naïve ou maladroite –, plus ça me touche. Vous n’êtes pas seulement cinéaste. Estce important de vous frotter à d’autres pratiques artistiques ? n Pour les artistes de ma génération, le décloisonnement est essentiel. La friction entre ces différentes disciplines nourrit beaucoup ma réflexion sur mon regard d’artiste. Filmer au présent, c’est aussi être spectateur du monde dans lequel on vit. Je suis surpris lorsque des cinéastes ne vont jamais au théâtre par exemple. Pouvez-vous confirmer que vous travaillez sur une pièce qui serait présentée lors du prochain festival d’Avignon ? n On peut juste dire que je travaille actuellement sur une création pour cet été. Donc 2012 ne sera finalement pas une année cinéma… n Je ne suis pas à l’abri de faire un Homme au bain 2. Mais c’est vrai que ça sera plus une année d’écriture pour moi. n


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c a r t e b lan c h e à un a r tist e

SEPT FOIS PLUS À L’OUEST par

YANN KERSALÉ

Texte / Christophe Cesbron

© Anne de Vandière

Artiste de la nuit, Yann Kersalé travaille in-situ, dans des lieux qu’il révèle, transforme, transcende par la lumière, rendant perceptible une autre réalité, plus secrète, fantomatique, vibratoire. Que cela soit pour la base sous-marine de Saint-Nazaire, pour les docks de Paris, où le musée du quai Branly, l’expérience est à chaque fois saisissante, juste, magnétique, plus subtile et poétique que spectaculaire. Avec la lumière, Yann Kersalé sculpte la nuit, dégageant du noir, les échos, les lignes, les vibrations d’espaces, de paysages, d’architectures dont la matérialité semble glisser du solide vers l’ondulatoire, du réel vers le rêve. « Depuis 35 ans, mon travail explore la nuit, du crépuscule à l’aube. » Pour l’exposition Sept fois plus à l’Ouest à l’espace Fondation EDF, l’idée de départ de Yann Kersalé était de faire un film, de capter en Bretagne, dans 7 lieux, la lumière des paysages, le mouvement, le flux d’une géographie, d’une histoire, d’une pensée, d’une nuit et des ondes qui les traversent. « Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre comment la lumière peut transcender la perception ». n L’idée était de partir du fond de la mer, dans le mouvement des vagues et des algues, de commencer à Penn ar Bed (qui veut dire « début du monde »). La lumière est comme la mer, une source, une matrice, elle crée le début du monde. Et puis, on remonte le

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sillon noir, vers la terre, la roche, le granit, jusqu’à Carnac et ses alignements pour arriver à Rennes dans la Zac de la Courouze, ancienne zone militaire où la nature a repris ses droits. n Kersalé capte la lumière, comme genèse et comme fin. Il filme l’origine du monde. Au bout du compte, le projet a changé de forme et est devenu une installation, un parcours dans le noir. 7 étapes, 7 formes différentes, mises en abîme dans l’infini des miroirs, projetées sur des écrans mouvants. n Le film se fait parcours, le récit s’épure, les percepts basculent, tissant les scénarii improbables d’une géologie lumineuse, déplaçant le chaos du Diable, le reflet du phare de l’Île Vierge, les pierres de Carnac, le radôme de Pleumeur-Bodou dans la nuit poétique et universelle d’une cosmologie électrique. n YANN KERSALÉ, SEPT FOIS PLUS À L’OUEST jusqu’au 25 mars 2012 à l’Espace Fondation EDF, paris http://fondation.edf.com


Les Phares de la forêt © Yann Kersalé - AIK - Chaos du Diable, Huelgoat, Finistère


Les Prairies de la mer © Yann Kersalé - AIK - Prairies sous-marines, Océanopolis, Finistère



L’écho des pierres © Yann Kersalé - AIK - Alignement de mégalithes, Carnac, Morbihan

Le sillon dans le miroir © Yann Kersalé - AIK - Sillon Noir, Pleubian, Côtes d’Amour


L’Appel du large © Yann Kersalé - AIK - Phare de l’Île Vierge, Plouguerneau, Finistère


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SAINT-PÉTERSBOURG par

Olga Boldyreff

photos © olga boldyreff

Travaillant sur les questions d’identé composée et de leurs influences sur la création, l’artiste française, également Fipette, retourne pour Kostar à l’occasion de la folle journée russe dans le pays de ses parents : la Russie et plus particulièrement Saint-Pétersbourg.

Rue Tverskaïa n Je dois retourner rue Tverskaïa. Je dois y retourner pour le sujet qui me hante, comme Saint-Pétersbourg toujours hantée par ses origines. Pour créer cette ville, il a fallu tant de sacrifices et de sacrifiés. Pourtant, seule ton absence attise ma douleur. Le singulier fantôme qui m’habite, se cache dans les terres qu’il a fallu drainer, dans les parapets de granit qu’il a fallu construire, dans la forêt marécageuse qu’il a fallu abattre, dans les canaux qu’il a fallu creuser, sur les ponts, sur les îles, sur les façades des bâtiments ocre jaune. Le singulier fantôme qui m’habite ne vient pas des ténèbres mais de la clarté rectiligne des larges boulevards, des places et des parcs, des canaux et de la Néva. À ses touristes bien-aimés, Saint-Pétersbourg montre ses perspectives grandioses, elle se veut belle PA G E 0 4 6

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et attirante pour déambuler dans les couloirs de ses innombrables musées. Même si les habitants l’appellent familièrement «Piter», une ville comme Saint-Pétersbourg ne s’apprivoise jamais tout à fait. n Une promenade à pied à Saint-Pétersbourg n’est jamais une simple promenade. La ville offre tant de facettes : quotidienne, littéraire, soviétique, maritime, musicale, artistique, amoureuse, tragique. Je prends une bière au café Brodiatchaïa Sobaka. Je me plais dans ce lieu mythique qui a vu défiler toute l’avant-garde de 1912 à 1915, les poètes du Siècle d’Argent parmi lesquels Anna Akhmatova que j’aime tant pour la justesse et la simplicité de ses mots. Le palais Cheremetev abrite outre le Musée de la musique, le Musée-appartement d’Anna Akhmatova. Il est installé dans une dépendance du palais, on

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y accède par la Liteïny prospekt au n°53 en passant sous l’arche. Anna Akhmatova est toujours là. C’est l’un des mystères de Saint-Pétersbourg, cette capacité à se ressouvenir, à fraterniser avec les morts, à s’interroger sur la quête des origines, sur le sens du mystère, sur la solitude. n L’est du canal de la Fontanka est moins touristique. Tout m’y est familier, les petits restaurants et les cafés. Quand il fait beau, je ne prends ni le tramway n°10 ni l’autobus n°22 ni le trolleybus n°5, je remonte à pied l’avenue Souvoroski pour voir se profiler la cathédrale de Smolny. Déjà, mes pas tracent une cartographie d’impressions intimes, je déambule dans les cours intérieures, je m’égare dans une rue sans nom. Les rues peuvent être dangereuses en Russie. Souvenez-vous du 22 octobre 1905 d’après l’ancien calendrier, «Di-

manche Rouge» à Saint-Pétersbourg, l’armée du Tsar tire sur la foule venue manifester sur la place du Palais d’Hiver. n Quand je passe devant le n°13 de la rue Malaïa Morskaïa, une rue perpendiculaire à la Nevski Prospekt, j’ai toujours une pensée pour Tchaïkovski et pour tout ce qu’il nous a laissé. Il est enterré à l’autre bout de la Nevski au cimetière Notre-Dame-de-Tikhvine, à côté du monastère Alexandre-Nevski. Dans ce cimetière sont aussi enterrés Glinka, Borodine, Rimski-Korsakov, Moussorgski. Je vais souvent m’y promener, surtout en hiver pour entendre mes pas s’enfoncer dans la neige. L’hiver russe est long et froid, mais c’est en hiver que la Russie devient elle-même, lorsque la neige recouvre tout. Le climat a façonné le tempérament des Russes, toujours à mi-chemin de la réalité et de l’imaginaire. On

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Leningrad,

Au soleil de minuit

le voit chez Pouchkine, chez Gogol et chez Dostoïevski. n La nuit pétersbourgeoise est un conte, elle appartient et elle appartiendra toujours à la sphère de l’insolite, au monde de l’inachevé, à l’énigme du réel, au foisonnement complexe de la vie pleine d’étrangeté où peuvent se croiser Eugène, sorti du poème de Pouchkine Le Cavalier de bronze, Akaki Akakievitch, errant dans les rues après s’être fait dérober son manteau dans la nouvelle de Gogol ou encore Raskolnikov, embrassant le sol souillé de la place aux foins dans Crime et châtiment. En contemplant les fenêtres, les portes et les façades des bâtiments de la rue Tverskaïa, ce sont des yeux vides qui me regardent. Saint-Pétersbourg est une ville étrangement vide. « La ville la plus préméditée du monde » comme l’écrivait Dostoïevski, reste celle qui dissimule et cache le mieux ses secrets, elle reste la ville de l’ambivalence. Au n°23 de la rue Tverskaïa la neige glisse sur le toit en tôle de l’immeuble à la façade jaune. n

En 1991, Leningrad est redevenue SaintPétersbourg, comme au temps de sa splendeur. Capitale de la Russie jusqu’en 1918, elle doit sa beauté à la folie de Pierrele-Grand et de Catherine II. Construite sur une centaine d’îles, la ville compte près de 5 millions d’habitants, 342 ponts et… 250 musées. Et en juin, elle fête l’arrivée de l’été sous le soleil de minuit. Y aller

Circuit Kostar

La Lufthansa et Finnair sont les mieux placées pour cette destination. Le plus souvent, avec escale à Franckfort ou Helsinki. Compter 350 euros, l’aller-retour. RossiyaRussian Airlines propose un vol sans escale au départ de Paris. En juin, on trouve un aller-retour aux environs de 400 euros avec Air France.

Bien sûr, il y a Nevsky Prospekt. L’artère de 4km (les Champs-Élysées en plus long !) est jalonnée de monuments historiques classés, comme le palais Stroganov ou le monastère Laure Saint-Alexandre Nevski. C’est là aussi que se trouve le Gostiny Dvor, impressionnante galerie commerciale de facture néoclassique érigée au XVIIIe siècle. Si elle reste la capitale de tous les musées avec, à son sommet, l’incontournable Érmitage, SaintPétersbourg est aussi la capitale de tous les palais. Le Palais d’Hiver, avec la colonne Alexandre, jouxte l’église Saint-Sauveur. Quant à la cathédrale Saint-Isaac, elle fut construite selon les plans d’un architecte français, Auguste de Montferrand. Aux beaux jours, la jeunesse se retrouve pour faire la fête au Jannus Live, vaste espace de concert en plein air. Avec, tout autour, ce qu’il faut de bars pour savourer quelques productions locales. n

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La Folle Journée en Région des Pays de la Loire est une manifestation culturelle conçue par le CREA qui en assure la programmation artistique, initiée par la VILLE DE NANTES et produite par le Conseil Régional des Pays de la Loire.

La folle journée D’abord en Région, puis à Nantes, La Folle Journée 2012 présente 150 ans de musique russe. Au programme, près de 400 concerts. Le 3 février de 19h à 21h, Club Classique sur Fip avec Olga Boldyreff et Julien Bienaimé, en direct de La Cité des Congrès de Nantes. n http://olgaboldyreff.blogspot.com La Folle Journée en région des Pays de la Loire, du 27 au 29 janvier. La Folle Journée, du 1er au 5 février à la Cité Nantes Events Center, Nantes. www.follejournee.fr PA G E 0 4 8

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Le parc hôtelier est impressionnant. Mais le plus difficile est de trouver un hébergement qui ne soit pas hors de prix dans le centre. En périphérie, on trouve des hôtels à 30 euros/nuit (Econom Hotel, Mini Hotel Veksel), mais il faut alors compter sur les transports en commun. L’Aventinn Hotel peut être un bon compromis. Pas beaucoup de charme, mais la chambre double est à 85 euros et l’hôtel est à quelques minutes de l’avenue Nevski et à proximité du métro.

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par

pierrick sorin le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Depuis novembre 2006, il nous raconte son quotidien de créateur. signé sorin, naturellement.

Photo / Pierick Sorin

La sonnerie retentissait, lointaine mais insistante. Je me suis réveillé avec peine. Il était tout juste sept heures. Merde… c’est Barotin… il m’avait dit qu’il passerait très « tôt ». Je suis descendu en slip dans ma cour et j’ai braillé en direction du grand portail d’acier derrière lequel le visiteur s’impatientait  : « J’arrive !… je m’habille et j’arrive ! »J’ai enfilé des vêtements à toute vitesse. Je suis allé ouvrir. Barotin souriait : « Bonjour, j’vous avais dit que j’viendrai tôt.... j’vous ai réveillé ? » n L’homme avait une cinquantaine d’années. Cheveux bruns, mi-longs et luisants, plaqués sur le front et les tempes. Il portait des lunettes à culs de bouteilles qui lui faisaient des yeux énormes, une chemise à carreaux rouges et marron. Filiforme, il eut été parfait dans le rôle d’un musicien pop “branchédécalé” ; mais Barotin était maçon, pas bien grand, trapu… Il m’a suivi dans mon atelier. Je lui ai montré l’endroit où le sol de béton lissé s’était effrité. « Bon ben… on va faire un petit réagréage pour éviter que ça s’abîme

« Non, ne touchez à rien. C’est parfait. Vous êtes... un véritable artiste ! » davantage ». Je n’avais pas eu le temps de ranger. Le sol était encombré d’objets. J’ai voulu ramasser une rallonge électrique qui tombait du plafond et venait mourir à l’endroit même où le maçon devait intervenir. « Laissez m’sieur Sorin, j’vais m’occuper d’ça. Vous avez peut-être pas eu l’temps d’prendre vot’petit déjeuner… » n Je suis remonté dans ma cuisine. En grimpant l’escalier, j’ai compris pourquoi Barotin regardait mes pieds tout en me parlant : j’avais enfilé PA G E 0 5 1

montage Karine Pain

deux chaussures différentes, une noire et une marron. En terme de confort, cela ne me dérangeait pas. J’ai pris un café en m’interrogeant sur les raisons du profond attachement de l’humain à la notion de symétrie. Un peu plus tard, comme je finissais de me raser, Barotin m’ a interpellé : « M’sieur Sorin ! C’est fait… si vous voulez venir voir… ». n Je suis descendu ; normalement habillé, cette fois. Barotin me montrait une tache brune sur le sol, mais je n’avais d’yeux que pour la rallonge électrique. Pour dégager le sol, il l’avait nouée sur elle-même, à hauteur de regard : elle ressemblait maintenant à une corde de pendu. Une corde qui condensait l’idée de pendaison et de mort par électrocution. La tache maronnasse, au-dessous, semblait aussi participer de cette installation symbolique : elle devenait trace d’une déjection fécale, sans doute concomitante à un décès violent. « Alors, ça vous convient ? » m’a demandé Barotin. « Si vous voulez, je peux passer un petit mélange de térébenthine et de pigment sur le sol pour égaliser… » Je ne l’ai pas laissé finir : « Non, ne touchez à rien. C’est parfait. Vous êtes… un véritable artiste ! » Barotin semblait surpris : le compliment était un peu dithyrambique en regard d’un rebouchage de trou pour le moins grossier. Il avait l’air de me trouver un peu bizarre, mais il n’a pas demandé plus d’explications. n Il est parti flatté, gonflé de la satisfaction du “travail bien fait”. J’ai passé un certain temps à photographier la corde et la tache. Pour l’image de la corde, j’ai pensé qu’en ce mois de janvier, je pourrais la proposer au groupe EDF comme base visuelle d’une carte de vœux pleine d’humour. n

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Photo : Carla Nieto, Belén Rueda, Alberto Ammann par Jerónimo Álvarez pour la 22e édition / Réalisation :


expos, spectacles, soirées, festivals… février - mars 2012

à angers, nantes, rennes et plus loin

Black Monodie, de Phia Ménard et Anne-James Chaton.

F l a s h Da nse ,

du 16 au 28 janvier à Nantes. www.tunantes.fr

© Je an -Luc Be aujault


spectacle vivant L’Oubliée

Roméo et Juliette Shake’s pear Olivier Py traite le Roméo et Juliette de Shakespeare davantage comme « une grande méditation existentielle » qu’un « mélo sentimental ». De fait son adaptation, en mêlant tragédie et farce et en ne rechignant pas sur la blague triviale, respecte le texte. On retrouve la signature de Py dans son choix de costumes modernes, de décor monumentaux et manipulables à vu, les musiciens sur scène, et les invectives directes au public. Bien sûr il manque Michel Fau – et ses fesses –, mais le duo de jeunes acteurs, Camille Cobbi et Matthieu Dessertine, dans les rôles titres est à suivre. n Du 17 au 26 janvier, au Grand T, Nantes. www.legrandt.fr

Dans les spectacles de James Thierrée, la silhouette féline de Raphaëlle Boitel disparaissait dans les plis du canapé ou sortait d’une valise miniature ; aujourd’hui, la contorsionniste et comédienne invite le public à entrer dans le processus de création de L’Oubliée, et à découvrir son propre univers, onirique et cinématographique. Interview / Céline Jacq

À 13 ans vous avez rejoint l’équipe de James Thierrée pour La Symphonie du Hanneton... n Mon grand frère Camille (acrobate également, ndlr) et moi avons rencontré James Thierrée sur le tournage de La Belle Verte de Coline Serreau. Je devais avoir 11 ans ; nous étions tous deux à l’École Fratellini. Ils sont devenus amis. Comme j’étais trop jeune, James a cherché quelqu’un d’autre, mais finalement il aimait bien ce que je faisais. Avec un tel parcours, même si vous n’avez que 27 ans, pourquoi avoir tant attendu pour votre première création ? n Ce spectacle j’y pense depuis mes 20 ans. Les gens me connaissent comme interprète, il faut faire sa place. Je prends des notes depuis 5 ou 6 ans, mais comme je suis très prise, je ne travaille vraiment dessus que depuis deux ans. De quoi parle le spectacle? n Je suis attachée à raconter une histoire, mais cela reste avant tout du théâtre visuel. Mon univers est très cinématographique, à la Lynch, Gilliam, Ettore Scola. Je me situe entre le conte et

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© Alain Fonteray

« entre le conte et le drame »

le drame, entre Le Labyrinthe de Pan et Alice au pays des merveilles. Je me suis aussi inspirée de femmes du 19e siècle, au parcours exceptionnel, aujourd’hui totalement oubliées, telles la Comtesse de Castiglione ou la danse des voiles de Loïe Fuller. D’où vient ce titre L’Oubliée ? n Je cherchais depuis des mois. J’ai rêvé ce titre. Je me suis forcée à me réveiller pour l’écrire. n Du 12 au 24 mars au CDDB, Théâtre de Lorient www.letheatredelorient.fr

Ma chambre froide

© Elisabeth Carecchio

employée du moi Cinématographique, séquencé, noyé dans les noirs – subtilement éclairés par Éric Soyer –, le théâtre de Joël Pommerat fascine autant qu’il effraie. Son univers sombre, mais non dénué d’humour, laisse, ici, davantage de place au rire dans la narration de la vie d’Estelle, employée modèle disparue depuis dix ans, dont le corps du mari avait été retrouvé dans la chambre froide. n À son habitude l’histoire se dévoile par petites touches non chronologiques, une suite de tableaux banals et fantasmagoriques. De cette vision du monde du travail s’exsude la même intransigeance et le même pessimisme que l’on trouvait dans ses analyses des liens familiaux. Hypnotique et troublant. n Ma chambre froide, du 6 au 10 février, Le Grand T, Nantes. www.legrandt.fr


spectacle vivant Se trouver

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Oh Dissez !

JULES ET LA MÉCANIQUE DES SOUVENIRS FM Air Cette création radiophonique, commande de France Musique, donne lieu à la création d’un concert spectacle imaginé par Catherine Verhelst et Hervé Tougeron de l’Ensemble Skênê, spécialisé dans la musique d’art. Ce voyage musical, sonore et visuel prend racines dans les souvenirs d’enfance et de jeunesse de Jules Verne. Ici, les feuillets intimes de Jules Verne, mis en musique et en voix par la pianiste, cohabitent avec des films d’art réalisés par des plasticiens. n Jules et la mécanique des souvenirs, le 5 mars à l’Université Saint-Serge, Angers. www.ensembleskene.com

… musique expérimentale, noise, texte, performance, improvisation, moving image, musique électroacoustique, electronique, installations, exhibitions, drone …

Deux ans seulement après sa formidable adaptation des Justes de Camus, Stanislas Nordey s’attelle à la mise en scène d’un texte de Luigi Pirandello, Se trouver. Cette création, qui dresse le portrait d’une femme dévorée par sa passion du théâtre, au détriment de sa vie amoureuse, est à découvrir en primeur au TNB. Le casting parfait qui avait valu une grande partie de ses louanges aux Justes est ici reconduit quasi à l’identique, confirmant l’esprit de troupe cher à Nordey. On retrouve donc Emmanuelle Béart (dont la sobriété et la justesse du jeu avait sidéré, douze ans après sa dernière montée sur les planches) et Vincent Dissez (à nos yeux l’un des plus grands acteurs contemporains de théâtre). Deux acteurs avec lesquels Nordey souhaitait tant retravailler qu’il a décidé de monter cette pièce. n Se trouver, du 31 janvier au 11 février, au TNB, Rennes.www.t-n-b.fr/

TABULARASA ! ATELIER POLYHEDRE / OBJETS CéRAMIQUES  gALERIE DE L’éCOLE MUnICIPALE D’ARTS PLASTIQUES ExPOSITIOn DU 17 JAnvIER AU 18 févRIER 2012

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Renseignements : Ecole Municipale d’Arts Plastiques 24 avenue Léon Blum – 44600 Saint-Nazaire tél : 02 40 00 42 60 – web : emap.mairie-saintnazaire.fr — www.polyhedre.com


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« Quelque part aux frontières des mondes » L’ONJ fête 2012 à Nantes et y présente Shut Up and Dance puis sa nouvelle création, Piazzolla ! Rencontre Daniel Yvinec, directeur de l’orchestre. interview / Arnaud Bénureau

photo / Annabelle Tiaffay

© Francesca Paraguai

shut up & dance

El âno de Ricardo Découverte lors de l’édition 2010 du festival Mettre en Scène, Anjelica Lidell évolue aux confins du théâtre et de la performance. Le choc provoqué en Avignon l’été dernier par sa pièce El âno de Ricardo est symptomatique de sa pratique. Nourri de ses propres expériences, son jeu passe outre les barrières de la pudeur, et invite les spectateurs à se confronter à leur propre humanité, dans ce qu’elle peut avoir de plus sombre. Parce qu’il y a « quelque chose, dans le corps, qui est au-dessus de la volonté humaine, des désirs. Le corps engendre la vérité. Les blessures engendrent la vérité », affirme l’artiste espagnole. En décidant d’incarner Richard III, tyran sanguinaire, Anjelica Lidell poursuit sa quête trash des ambiguïtés humaines. Vociférant, éructant, se scarifiant elle-même, elle pousse ses capacités d’actrice dans leurs retranchements, et propose aux spectateurs une expérience extrême. n El âno de Ricardo, les 3 et 4 février, Le Quartz, Brest. www.lequartz.com

DR

La douleur d’être soi

L’ONJ est-il l’équipe de France des meilleurs jazzmen du moment ? n Pas vraiment ! Certes, ce sont des musiciens d’exception ; mais leur personnalité et leur potentiel m’intéressaient davantage que leur savoir-faire. J’ai constitué un orchestre avec des gens qui ne se seraient sans doute jamais rencontrés. Aujourd’hui, nous sommes une petite famille d’artistes qui se nourrissent de leurs différences. 2012 sera marquée par la création Piazzolla ! Pourquoi s’attaquer à l’œuvre du compositeur argentin ? n Parce qu’il est immense et représente aussi un beau miroir de ce que nous faisons avec cet orchestre. Nous sommes

quelque part aux frontières des mondes, entre classique, pop, musique de film, jazz ou musique populaire. Quelle en sera la couleur ? n J’ai cherché à l’amener loin du tango. Sans pour autant trahir Piazzolla. Nous nous sommes nichés au croisement entre le compositeur et le bandonéoniste. L’orchestre est un prolongement du bandonéon de Piazzolla. On y entendra beaucoup de thèmes familiers revisités de façon surprenante. n Shut Up And Dance, le 18 janvier à Onyx-La Carrière, Saint-Herblain. Piazzolla !, le 19 janvier à la Salle Paul-Fort, Nantes. www.onj.org

La princesse transformée en steak-frites service compris « Il était une fois un prince qui cherchait une princesse ». Le début du conte de Christian Oster semble presque normal, d’ailleurs son histoire contient bien tous les éléments indispensables tels baiser salvateur, ogre, fées, mauvais sorts et sorcière (pour transformer la princesse en steakfrites), mais alors tout ça est agencé de manière foutraque, cocasse, voire surréaliste. Du pain bénit pour la fantaisie de Frédéric Belier-Garcia dans une scénographie digne d’Alice au pays des merveilles, entre neige artificielle et gros tas de ketchup. n Du 8 au 10 février, CDDB-Théâtre de Lorient, Lorient. Du 28 février au 3 mars et du 6 au 17 mars, Le Quai, Angers.


spectacle vivant HANNI EL KHATIB

« Ma vie n’avait pas besoin de changer » Même s’il n’a pas relancé la vague garage, l’Américain de 30 ans, fils d’un père palestinien et d’une mère philippine, participe grandement à son éclosion mainstream. interview / Arnaud Bénureau

photo / Guy Lowndes

À quoi ressemblait votre jeunesse ? n J’étais fou de skate. Au début, la musique, était-elle seulement un loisir ? n Très clairement ! J’avais un boulot et je jouais de la musique le week-end.

hanni pour la vie

Quel a été le déclic ? n Mon boulot chez Huf (une marque de skate, NDLR) était cool. Ma vie n’avait pas forcément besoin de changer. Lorsque j’ai commencé à tourner, à avoir un agent et à jouer devant 300 personnes, j’ai bien vu que tout cela n’était plus une blague ; mais bien réel. Un « boulot cool », une vie qui change… Cela signifie-t-il que vous pourriez dire stop du jour au lendemain ? n Non, car je suis en train de réaliser que je veux faire de la musique le plus longtemps possible. Je ne veux pas revenir en arrière. Faire un disque, c’est bien. Mais je veux en sortir dix. Nike a choisi I got a thing pour illustrer une de ses campagnes… n Si je ne m’étais pas senti à l’aise avec Nike, je n’aurais jamais accepté. Et puis, j’ai deux amis skaters

dans la pub. Après, ma musique est peut-être jouée sur certaines radios ; mais, sans cette pub, elle n’aurait jamais tourné sur des grandes chaînes de télé. Hanni El Khatib, le 15 février à Stereolux, Nantes. www.stereolux.org


spectacle vivant Jardin Numérique Adepte des nouvelles technologies versant bidouille, débrouille, open source et détournement, le Jardin Moderne organise un événement à première vue spécial geek, mais bien ouvert à tous, gratuit et participatif. Une occasion unique de s’initier aux outils de la création numérique. Figure emblématique du hack mondial, Mitch Altman (photo) conduira notamment un atelier de création de kits électroniques, qui permettra de fabriquer la célèbre TV-B-Gone de son invention, télécommande universelle à la fonction unique : éteindre n’importe quel poste de télévision ! Rencontres, initiations, conférences, workshops, expositions jalonneront cette grande première, qui se veut autant pédagogique que ludique. n

© Jean-Jacques Brumath

garden party

ABSALON L’INSURGÉ Insurgez-vous Avec cette création pour neuf danseurs, le chorégraphe Claude Brumachon fait le bilan, calmement, en se remémorant chacun de ses grands moments en mouvement. « Absalon l’Insurgé est une pièce de synthèse qui fusionne l’idée de l’engagement physique extrême reliée à un sens politique. Et il y a en même temps la souffrance, cette douleur» que Brumachon ressent lorsqu’il regarde la société. n Absalon l’Insurgé, du 2 au 4 février au Théâtre Graslin, Nantes.

Jardin numérique, du 1er au 4 février, au Jardin Moderne, Rennes.

www.ccnn-brumachonlamarche.com

© Brigitte Enguerand

www.jardinnumerique.org

Brume de dieu Maître en scène

GYMTONIC spéciale 5 ans

100% label FTW : Square Mode, Neitee & Yeutta Kanthos, Joseph 9000 I’M Fresh! You’Re Pretty! (live)

03/03 Chabada Angers

Laurent Cazanave, 22 ans, encore élève à l’école du Théâtre national de Bretagne, avait choisi le texte du finlandais Tarjei Vesaas, Les Oiseaux, parmi ceux que Régy proposait aux élèves. Une double rencontre qui a abouti à la création de Brume de Dieu. À son habitude, Claude Régy signe une mise en scène épuré, plaçant son jeune et talentueux comédien seul, quasi statique, sur un plateau nu. En écho au texte, travaillé minutieusement, la lumière, basse et hypnotique, place le personnage entre ombre et lumière. Un monologue proche de la transe, qui demande au spectateur un engagement total, ardu, en échange d’une expérience de poésie messianique. n du 27 au 31 mars, Le Quai, à Angers.


RIER 20 FÉV S 2012 03 MAR Pratiques s, Cultureances d n e T sitions & / Expo ening

pp rts / Ha rojection Conce es / P tr n o c Ren liers is / Ate Tourno jc.com ipode-m www.ant ré Trasbot 2 rue And32 12 02 99 67


clubbing

chroniques du dancefloor Fukkk Offf n Cinetic ramène le producteur allemand Bastian Heerhorst et sa devise hédoniste : Rave is a King. Le 21 janvier au Ferrailleur, Nantes.

Astropolis, l’hiver n Busy P, Mr. Scruff, Nicolas Jaar… Même en hiver, Astro programme du lourd. Jusqu’au 22 janvier à Brest.

Fragil XVIII n La team Fragil accueille Jeremy ‘Underground Paris’. Le 24 janvier au Castel Club, Nantes.

Justice n Sur ce coup-là, de justice, il n’y en a pas. C’est complet depuis un bail. Le 1er février à Stereolux, Nantes.

Mlle Caro n L’ex-résidente du Pulp aujourd’hui signée sur le label new-yorkais des Rapture joue à la Visite/Visite. Le 4 février au Castel Club, Nantes.

Do You like Party n Dtwice, patron du label Do You Like, met de l’électro dans sa pop. le 17 février au Ferrailleur, Nantes.

Is Tropical n Pas du clubbing pur souche, mais les Anglais agitent la piste avec leur électro rock. Le 18 février au Fuzz’Yon, La Roche-sur-Yon.

Club Nuit n Avec Greg Brockmann, un live de Night Riders et Raphaël. Le 24 février au lieu unique, Nantes.

Astroclub avec Gui Boratto n Astro prend d’assaut Angers et programme le génie électro brésilien. Le 9 mars au Chabada, Angers.


© Jean-Luc Beaujault

© Nayeli Rodriguez

festivals

URBAINES

FLASH DANSE

Fête place

Vive la choré !

Urbaines réinvente la rue et colle au bitume. Au programme : du street golf, de l’urbanball ou une relecture chorégraphique du foot, un marathon photo, du graffiti numérique, les frères Ripoulain, une vision du skateboard à Rennes et ailleurs par Black Out, le Women are Heroes de Jr, ou encore les concerts des nouveaux petits princes du hip hop, 1995, et de Das Racist (photo). n

Pendant deux semaines, le TU-Nantes transforme la ville en immense dancefloor sur lequel les propositions chorégraphiques multiples vont se frotter. De Gomme, machine à remonter le temps du hip hop inventée par Yasmin Rahmani et Loïc Touzé, au projet aux frontières du réel Stand Alone Zone en passant par Black Monodie, duo corps/mots de Phia Ménard et Anne-James Chaton, Flash Danse va mettre le feu à la piste. n

Urbaines, du 20 février au 3 mars à l’Antipode, Rennes. www.antipode-majc.com

Flash Danse, du 16 au 28 janvier à Nantes. www.tunantes.fr

FESTIVAL DU CINÉMA ESPAGNOL DE NANTES Álex le grand

LA ROUTE DU ROCK COLLECTION HIVER Habillés pour l’hiver

En février, on retrouvera le dandy londonien Baxter Dury, Scratch Massive derrière les platines, l’ancien batteur de Slowdive, Simon Scott, à la chapelle Saint-Sauveur, ou encore le nouveau projet électro de Yann Tiersen au nom très LV2 allemand : Elektronische Staubband. n

© J.Fuembuena

On ne reviendra pas sur l’importance du rendez-vous malouin dans le paysage des festivals français. Été comme hiver, la colonie pop s’y donne rendezvous.

Habitué du festival, Álex de la Iglesia (photo) aura droit à son hommage à l’occasion de cette édition 2012. Son dernier film, La Chispa de la vida, sera d’ailleurs projeté en avant-première et en ouverture. Le festival s’intéressera également au rapport entre ville et cinéma via dix films regardant les villes espagnoles d’hier et d’aujourd’hui. Il faudra également compter avec la sélection officielle et un panorama du cinéma basque. n

La Route du Rock Collection Hiver, le 15 février au Conservatoire de Rennes et du 17 au 19 février à Saint-Malo.

Festival du Cinéma Espagnol de Nantes, du 15 au 27 mars 2012 à Nantes.

www.laroutedurock.com

www.cinespagnol-nantes.com


festivals CIRQUE[S]

1Oxana Panchenko and Clair Thomas © Jake Walters

Acrobaties en folies

DañsFabrik Le Quartz de Brest lance la première édition d’un festival de danse à l’ambition nationale, doté d’une programmation internationale (Michael Clark, Raffaella Giordano, Nan Goldin...). DañsFabrik s’immisce dans plusieurs lieux culturels de la ville, et même dans l’espace public avec la Cie Kumulus, Willie Dorner et Antoine le Menestrel ; conférences et expositions viennent compléter les spectacles. L’artiste associé du Quartz, Mickaël Philippeau y présentera sa nouvelle création aux côtés d’Elli Medeiros. n

DR

Premier pas

Du 27 février au 3 mars, Brest.

Les mains, les pieds et la tête aussi, Cie de Mathurin Bolze, trampoliniste étoile, sera présent à Angers. Du Goudron et des plumes mélange les genres – cirque, danse – avec brio. Autour d’un radeau suspendu, interface entre deux mondes, cinq acrobates jouent et déjouent la gravité. Parmi les sept spectacles programmés – la crème du nouveau cirque – à voir en famille, on compte aussi les trois acrobates et deux musiciens des Acrostiches, la compagnie Un loup pour l’homme passe du duo au quatuor pour ses jeux de mains, le clown philosophique Ludor Citrik se demande Qui sommes-je ?; autre petit trésor d’ingéniosité et de créativité : Le Jardin de Cécile Métral avec son fil de fer haut de 45 cm. n du 14 au 18 février, Le Quai, Angers.

Festival Cirques d’hiver En plein-air ou sous chapiteau, gratuit ou payant, quatre semaines durant les artistes de cirque de Bretagne, d’Europe et d’ailleurs vont battre le pavé de Quimper, voire se balader entre les flèches de la cathédrale tel le fildefériste Mathieu Hibon. Parmi les quatorze spectacles venus égayer l’hiver : les pyrotechniques Commandos Percu, le fantastique Chant du dindon de la compagnie Rasposo, le solo de l’excellent danseur italien Claudio Stellato, la nouvelle création de la Cie Un loup pour l’homme, et les impayables acrobates canadiens des 7 doigts de la main. n du 14 janvier au 10 février, Théâtre de Cornouaille, Quimper.

DR

© Steph Henriques

Étoiles en piste

FESTIVAL CABLE# Sans interdit Cette année, le Festival Cable# aura un pied à Nantes (Bitche et la chapelle de l’Oratoire) et l’autre à Saint-Herblain (Médiathèque Hermeland). Il continuera d’avancer sur le fil des musiques expérimentales. Ça, c’est pour la faire courte ; car ce rendez-vous des oreilles curieuses ne se limite pas à ces seules musiques. Au programme : l’Allemand Peter Brötzmann, patron du free jazz européen, le poète Christian Prigent, l’électro de Marcus Schmickler… n Fetival Cable#, du 16 au 19 février, Nantes. www.cablenantes.org


expositions Le réel est inadmissible, d’ailleurs il n’existe pas

© Philippe Cognée

aux frontières du réèl

Pensée par Jean-Charles Vergne, l’exposition propose un ensemble impressionnant d’œuvres de Philippe Cognée, Eberhard Havekost, Marc Bauer, Darren Almond et Jarmusch. Et si la réalité n’était qu’un mécanisme mental, une construction intellectuelle instable, une élucubration aussi imaginaire que spéculative. Cette impossibilité à saisir ou comprendre, définir ou cerner le réel, plutôt que de le limiter ouvre aux peintres, photographes et cinéastes un territoire expérimental particulièrement stimulant. Si le réel est inadmissible, ses représentations en sont d’autant plus énigmatiques et ouvrent le champ de l’image, de la lumière, de la peinture vers l’épaisseur du songe, de la fuite, du vide… n Christophe Cesbron Le réel est inadmissible, Jusqu’au 5 février, HAB Galerie, Nantes.

Du monde clos à l’univers infini

© Raphael Hefti

Point de vue Intégrant depuis quelques temps tous les champs de l’art, la résurgence de l’image en mouvement, ou Expanded Cinema, interroge notre rapport à l’espace et, plus largement, notre rapport au monde. De Bruce Conner et Paul Sharits, pionniers du genre, à une sélection d’artistes contemporains reprenant le flambeau, le parcours de l’exposition génère une véritable matière à penser extirpant le visiteur de sa position de regardeur. n MG Du monde clos à l’univers infini, du 28 janvier au 25 mars, Le Quartier, Quimper www.le-quartier.net

Images d’Alice, au pays des merveilles À la poursuite d’Alice Alice le dit elle-même dès le début de ses aventures au pays des merveilles : « Et à quoi bon un livre sans images ni dialogues? ». Texte et illustration ont toujours fait corps dans cette histoire au (non-)sens fort. Dans une scénographie affolée à base de fioles, de portes et de tasses de thé, on déambule sur les traces de cette fillette fantasmée par tant d’artistes au fil du temps. À la poursuite d’un lapin blanc, des esquisses du 19e aux ré-interprétations contemporaines en passant par ses premiers pas au cinéma. n AD Images d’Alice, au pays des merveilles, jusqu’au 11 mars, aux Champs Libres, Rennes. www.leschampslibres.fr


expositions 25 printemps, venez voir

© Bernard Descamps

© Yves Trémorin

ma saison préférée

Bernard Descamps c’est tout vu Membre fondateur de l’agence Vu, Bernard Descamps expose une trentaine de clichés pour évoquer trente ans de photographie, de voyages, de rencontres. Le canton et l’Atelier Photogalerie de la Rochesur-Yon ambitionnent, chaque année, de dévoiler le travail d’un grand photographe. De l’Asie à l’Afrique, via la France, portrait ou paysage, noir et blanc et couleurs, ses images « dévoilent de minuscules fragments du temps ». Un regard humaniste et poétique. n CJ D’autres mondes, Bernard Descamps, du 14 janvier au 15 mars, la Maison de l’intercommunalité, Rocheservière.

Le triangle est le polygone le plus simple qui délimite une portion du plan et sert ainsi d’élément fondamental pour le découpage et l’approximation de surfaces. Merci à toi, Saint Wikipédia, pour cette accroche idéale pour parler de 25 années d’expositions au Triangle, célébrées fin janvier par une expositions et l’édition d’un ouvrage rétrospectif. 25 ans, ou comment ce bâtiment, longtemps rêvé en « super-MJC » s’est, peu à peu, mué en interface crédible entre œuvres et spectateurs en privilégiant accessibilité, interactivité et miscibilité transgenre, transgénérationnelle et parfois transgressive. Créations participatives, ateliers artistiques, visibilité frontale (le Puits de Lumière, espace d’exposition/ installation cohabitant avec l’accueil) sont autant de maillons forts de cette longue aventure ayant vu éclore environ 200 expositions. Venez Voir. Pas qu’une injonction, c’est le nom du dispositif créé pour l’occasion (qui fait suite à Venez Nombreux) et qui présentera les œuvres actuelles de quatorze artistes passés un jour ou l’autre par le Triangle. Ode à la volonté et hommage à demi-mots au travail passionné d’Yvette Le Gall, chargée de programmation arts plastiques du lieu, qui en profite pour tirer sa révérence de façon élégante. Pourvu que l’art prospère entre ces trois segments. n Antonin Druart 25 printemps, venez voir, du 27 janvier au 27 mars, Le Triangle, Rennes. www.letriangle.org

Boris Mikhaïlov Douceur clandestine Entre constat politique et état des lieux d’une société, le travail de Boris Mikhaïlov aborde une période encore mystérieuse. Ce photographe ukrainien, malmené par le régime soviétique, apporte un témoignage saisissant sur la vie quotidienne issue d’un autre temps. Des bribes d’existence se déploient autour d’un seul et même élément, un lac du sud de l’Ukraine, d’abord fréquenté pour ses effets curatifs puis comme espace de loisirs. Une douceur de vivre déconcertante se joue au milieu d’un sinistre décor dévasté par une industrialisation sans limite, et qui sera, un an plus tard, le théâtre de l’une des plus grandes catastrophe de l’histoire. n MG Boris Mikhaïlov, Salt Lake, du 20 janvier au 11 mars. La Criée, Rennes www.criee.org


expositions Level 3 Trois ans déjà que l’agence LVL Studio s’est imposée dans le champ de l’image. Issus du feu collectif Level Art, les deux rescapés, Romaric Dabin et Fabien Landry ont brillamment rebondi pour donner naissance à cette nouvelle entité avec laquelle ils ont conquis nombre d’acteurs de renom. Des pochettes d’Hocus Pocus, Framix ou C2C aux campagnes de la prestigieuse marque Sixpack , LVL Studio entre dans la cour des grands. En véritables couteaux suisses, leur goût de l’expérimentation et des médiums différents définit une patte reconnaissable. L’exposition revient sur ses trois années de profusion créative. n Marie Groneau LVL Studio, du 1er au 16 mars Espace LVL, Nantes www.lvl-studio.com

SIGOURNEY ‘TCHÈTE’ RIVER Le septième passager

Le collectif bruxellois The after Lucy Experiment attaque l’art contemporain par la face pop. L’opéra épique qu’il propose et qu’il va créer chez melanieRio a pour point de départ Sigourney Weaver qui restera à jamais le lieutenant Ripley. À travers les rôles les plus marquants de l’actrice, le projet suit le destin de six fugitives. n Sigourney ‘tchète’ River, du 27 janvier au 10 mars à la galerie melanieRio, Nantes. www.rgalerie.com

Guillaume Constantin, extrait du diaporama Everyday ghosts 2008-2011

3 ans de réflexion

Guillaume Constantin Volume sensible Constitué de rencontres parfois incongrues, toujours sensibles, le travail de Guillaume Constantin se définit par ses paradoxes. Issu de l’enseignement de Richard Deacon, Guillaume Constantin développe dans ses recherches sculpturales une fascination pour les matériaux. Industriels ou naturels, chimiques ou organiques, ceux qu’il nomme « matériaux-clés » participent à un joyeux dialogue combinatoire riche de citations et de prélèvements aux divers champs de l’art. n MG Guillaume Constantin, Fantômes du quartz, du 21 janvier au 25 février École municipale d’arts plastiques, Cholet


d os à d os

SAMOHT DV Bl’in terview verso ...

Kostar Photo / Christian Grau pour

Moins de 4 000 fans sur Facebook, ce n’est quand même pas terrible… n

Si, je l’avoue. Je me lamente même en regardant ma page. Et dire que j’y mets quand même quelques conneries. J’espère qu’avec Kostar, je dépasserai le million avant l’été.

Planète musique mag qui est diffusé à 10h45 sur France 2. Ce n’est pas très rock’n’roll comme horaire? n Ni l’horaire, ni la

matière. Mais j’ai une totale liberté de ton. Je n’écoute pas la musique des artistes que j’interviewe. Il ne faut pas qu’il y ait d’ambiguïtés làdessus. Je pourrais poser les mêmes questions à un charcutier, ça serait pareil.

Votre disque le plus honteux ? n

El Bimbo de Bimbo Jet. Je sais que c’est la pire beauferie qui existe, mais j’ai une espèce de relation métaphysique avec ce morceau.

Thomas VDB ? C’est parce que Thomas Vandenberghe est trop difficile à retenir ? n Non. C’est simplement

En 2012, Hollande ou Sarkozy ? n Par réflexe,

je vote plutôt à gauche. J’espère que ça sera Hollande. Et puis, il a une bonne tête. n

parce que c’est dur d’en retenir l’orthographe parfaite.

PA G E 0 6 6

K O S TA R

saison 0 6 / N U MÉR O 2 9

février - mars 2012


LE SUICIDÉ TEXTE NICOLAÏ ERDMAN | MISE EN SCÈNE PATRICK PINEAU

02 51 88 25 25 / leGrandT.fr Licences d’entrepreneur de spectacles 1-142915 2-142916 3-142917

2011/12

PHOTO © PHILIPPE DELACROIX

07 - 17 MARS - LE GRAND T


EN REGION DES PAYS DE LA LOIRE 27/28/29 janvier 2012

Rachmaninov

Rimski-Korsakov

Stravinsky Prokofiev

Chostakovitch

eries Ouverture des billett samedi 7 janvier 2012 mmation sur Toute la progra sdelaloire.fr www.culture.pay

LAVAL • LA FLÈCHE • SABLÉ-SUR-SARTHE • CHOLET • FONTEVRAUD SAUMUR • CHALLANS • FONTENAY-LE-COMTE • LA ROCHE-SUR-YON L’ÎLE D’YEU • SAINT-NAZAIRE

La Folle Journée en Région des Pays de la Loire est une manifestation culturelle conçue par le CREA qui en assure la programmation artistique, initiée par la VILLE DE NANTES et produite par le Conseil Régional des Pays de la Loire.

SAGA ILLICO 06 87 54 38 89 - Réalisation visuel LM Artis 2011. Illustrations : Patrick Clouet. Crédit photos : Getty Images et Fotolia.

Tchaïkovsky


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