KOSTAR # 30

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fa c e à fa c e

Nicolas nd Demowra recto...

Directeur de Libé, ça laisse un peu de temps pour autre chose ? n Non.

l’intervie

24h sur 24, je pense au journal. Quand je lis un livre, je me demande si ce serait bien pour le journal. Si je prends trois jours de vacances, je suis de fait juridiquement responsable de ce qui se publie dans le journal. 365 jours par an.

Kostar Photos / Yann Peucat pour

Twitter vs Facebook ? n Je ne

vais quasiment plus sur Facebook depuis que je me sers de Twitter. Après avoir été assez dubitatif, je suis tombé dans une forme d’addiction totale. Pour moi, ça a remplacé Facebook, et le jeu vidéo. Avant, le temps de l’info, c’était la dépêche AFP. Aujourd’hui, c’est le tweet.

Avez-vous déjà une idée de la Une du lundi 7 mai ? n Non. À ce

stade, aucune idée ! La Une est un travail collectif, extraordinairement tendu. C’est un moment qui peut durer 10 secondes comme 4 heures. J’imagine l’ambiance, mais absolument pas la Une.

préféQuelle est la partie du job que vous fait , main la a ation Libér d rez ? n Quan

rythme l’actualité, sort les infos, donne le ents de mom des sont ce c, publi t déba du n fierté pour le titre.

Votre meilleur édito ? n

Les éditos pendant l’affaire DSK étaient extrêmement compliqués. En les relisant, je trouve que Libé a tenu une ligne qui n’était pas facile, et l’a bien tenue.

Forum Libération : Pouvoir et responsabilité, les 30 et 31 mars, le TNB, Rennes. www.liberation.fr

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kosta r pa r l e m enu

RECTO... n Nicolas Demorand / P3 le k de kostar n Dick Rivers / P8 Shopping n Chemises / P10 objets du désir n / P12 Buzz éclair n P14 chef oui chef n Frédéric Meurlet / P16 Au tour de la table n / P18 business classe n Jean-Guy Le Floch / P20 Archi n Mémorial de l’abolition de l’esclavage, Nantes / P22 Guide me five n P24 Street where ? n P26 TêteS de série n Latifa Laâbissi / P28 n Jesse Lucas / P30 n Will Guthrie / P32 n Antoine Dorotte / P32 n Amaury Cornut / P33 Sur son 31 n P31 entretiens n Dominique A / P44 récit n C2C / P48 Portefeuille n Daniel Johnston / P52 une ville ailleurs n Berlin par Mathias Delpanque et Colyne Morange / P58 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P62 Guide Kostar n P65 Expos, spectacles, soirées, festivals… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin. ...VERSO n Nicolas Demorand / P82 illustration du sommaire # 30

© cecily pour Kostar blog

http://jeunefillebien.canalblog.com/ livre

Sortie fin mars de Euclide aux éditions Même pas mal. expo Expo Tarot à Tournai en Belgique avec OIivier Texier, Quentin Faucompré et Marc Caro. s num ue . art

Musiq

Chostako

vitch

reggae-rock-soul electro-pop-rock

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Ouverture des billetteries samedi 7 janvier 2012

conférence

Photographe pour la saison 2011/2012 :

lundi au samedi de 10h

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projection Manchester m mar 08 Le mythe new sounds of Manchester de Michael Winterbotto 24 hour party people Ghost Outfit + Patterns + Stay jeu 10 ciné-concert Signs + Money + vend 11 Water soul-electro-pop-jazz (à partir de 4 ans) ère dim 13 Popopolskaf jeu à la Nantaise Elektriks + 1 partie mer 16 General ragga soul Patriotic Sunday Mansfield Tya ère+ The jeu 17 expo Selah Sue + 1 partie jeu 17 electro-pop vidéo ou pop art ? 17.12 : Arcade ! Jeux du lun 18.11 au sam house ère partie The Rapture + 1 ven 18 pop’n’trans Islands + Juveniles sam 19 Paradise ping pong noise for Pauline + Bumpkin Electric Rhum : Trans Electric + des Marvin + Pneu mer 23 Tournée l’héritage Mitsouko : Papier Tigre + La colonie de vacancesère partie jeu 24 pop étoilée +1 Ringer Catherine Mountain mar 29 + François & The Atlas mer 30 Pat Jordache

Programmation complète et

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Mac Bean Give Jah The Glory : Ras Bazbaz Orchestra + True Live The Winston Mc Anuff & Festival Inrocks Femme Marling + Cults + La + Morning Parade James Blake + Laura Kane + Foster The People Friendly Fire + Miles Friend Dum Dum Girls + Boy Manchester is EverywhereChristian Eudeline par

rock’n’roll reggae roots

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conférence : Festival Scopitone du mer 12 au dim 16 par Florent Mazzoleni & Stephane Tchalgadjieff) projection mar 18 L’Afrobeat J.J Flori pop : Music is a weapon (de mer 19 Fela Kuti + Dutch Uncles afro-beat mer 26 Wild Beasts Soul electro-funk-dub Seun Kuti + Organic jeu 27 soy system Chinese Man + Deluxe ven 28 + Iceage... Festival Soy : Kit + Iconoclass

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THÉÂTRE NATIONAL DE BRETAGNE / RENNEs


qui f ait quoi ?

KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication n Patrick Thibault. coordination rédaction n Arnaud Bénureau. Graphisme et maquette n Damien Chauveau. CHEF DE PRODUCTION MEDIA n Céline Jacq. Développement n Marc Grinsell, Julien Coudreuse, Patrick Thibault. Publicité pub@kostar.fr SECRÉTAIREs DE RÉDACTION n Céline Jacq, Cécile You. COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa. Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro. Rédacteurs n Chloé Audéon, Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Christophe Cesbron, Julien Coudreuse, Mathias Delplanque, Antonin Druart, Marie Groneau, Céline Jacq, Jean-Claude Le Berre, Colyne Morange, Pierrick Sorin. Photographes n Arnaud Baraer, Mathias Delplanque, Carolle Epinette, Marie Groneau, Céline Jacq, Tangui Jossic, Keno, Colyne Morange, Delphine Perrin, Yann Peucat, Gildas Raffenel, Pierrick Sorin. GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n Cécily, Camille Le Carrérès, Daniel Johnston, Pierrick Sorin. Styliste n Aurélie Provost.

modèles n Emmanuelle, Gui Brigaudiot. Remerciements n Danna Charles, Jean-Louis Jossic, Karine Pain, tous nos annonceurs.

illustration de l’ours # 30

© Camille Le Carrérès pour Kostar LISAA fête ses 10 ans Table ronde organisée par le Club des partenaires de LISAA Nantes : «Le processus créatif dans le design participatif», vendredi 30 mars à 11h (Confirmer votre présence lisaa.nantes@lisaa.com) Exposition Dialogue(s), du 6 au 19 avril, du lundi au vendredi 10h-17h. L’exposition met en résonance le travail des deux artistes invités Le Joubioux et Olivier Rucay et ceux d’étudiants de l’école. Présence des artistes le samedi 7 avril

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www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros.

étudiante à LISAA nantes blog http://camille.lecarreres.free.fr

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Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2012

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Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764 Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www. facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.



une pe r sonna l ité à l a m ode pa r l e de m ode

DICK RIVERS « Paul Bond à Nogales, Arizona » Interview / Arnaud Bénureau

photo / carole epinette

trouve bien coupé. Sinon, je mets des jeans ; mais uniquement des Wrangler. Ce sont les derniers jeans made in USA.

Quel rapport entretenez-vous avec la mode? n Je n’ai jamais suivi les modes. Par moments, je suis dans le coup. À d’autres moments, je suis out. Je ne fais et je ne mets que ce qui me plaît.

Et vos bottes… n Elles viennent de chez Paul Bond à Nogales, Arizona. Depuis 35 ans, elles sont faites sur mesure pour moi. Il a la forme de mes deux pieds. Je choisis uniquement la peau qui est souvent du kangourou.

Quand avez-vous été out ? n À une époque, les mecs ne supportaient pas les bottes de cow-boys. Et puis, tout à coup, Madonna s’est mise à en porter. Alors que moi, mes premières bottes, je les ai eues à treize ans. Ma mère me les avait achetées au surplus américain de Cannes. Avez-vous un créateur fétiche ? n J’adore Paul Smith. J’adore aussi une partie de ce que fait Armani. Aussi étrange que cela puisse paraître, j’adore m’habiller. Depuis quand faites-vous attention à votre look ? n Je n’y ai jamais fait attention. Vous avez quand même conscience que Dick Rivers, c’est aussi un look… n Tout ce que j’ai fait dans ma vie, je le dois à mon personnage. D’ailleurs, à mon sens, si je ne fais pas assez de cinéma, c’est justement parce que les metteurs en scène sont davantage intéressés par mon look et non par ce que je pourrais faire. Mon rêve serait de jouer dans un film historique où là, je serai véritablement déguisé.

Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Non, jamais ! Avez-vous déjà pris des vestes ? n Comme tout le monde. Mais je n’ai pris que des vestes discographiques. Entre 1968 et 1971, on a tous morflé. On est tombé en plein truc baba cool. La France était le royaume de Stone et Charden, Mike Brant… Le rock était has been. Quel est le comble du chic ? n Un beau smoking qu’on ne met plus assez à mon avis. Et du mauvais goût ? n Ce que j’appelle les “caca lourd”, c’est-à-dire tous ces jeans qui descendent en dessous des fesses.

Avez-vous fait évoluer votre look au fil des années ? n En 1968, j’ai eu les cheveux longs parce qu’il le fallait. Mais ma femme a toujours eu tendance à m’engueuler étant donné que je mets toujours les mêmes fringues. Justement, où trouvez-vous vos fringues ? n J’ai un costard de chez mon ami BILLTORNADE. Même si ce n’est pas de la grande couture, je le

Qui voudriez-vous relooker ? n La plupart des politiques qu’ils soient de droite ou de gauche. Je trouve qu’ils sont un peu trop dans le mauvais goût. Qu’est-ce que cela signifie être rock en 2012 ? n C’est une attitude et surtout pas un look. Je connais des mecs qui sont banquiers, chirurgiens ou cultivateurs et qui sont vachement rock dans l’état d’esprit. Finalement, entre Johnny, Eddy Mitchell et vous, lequel a le plus d’allure ? n Moi ! n

DICK RIVERS Juste après sa date dans le club malouin, il remplira un Olympia. Dans le cadre de cette tournée, Dick Rivers défend son dernier album, Mister D. Pour les textes, on retrouve Joseph D’Anvers, mais aussi l’ex-parolier de Bashung, Jean Fauque. Mister D est plus vivant que jamais et vit toujours en rock. n Le 29 mars à L’Omnibus, Saint-Malo. Le 3 août à La Bute du Fort, Bénodet. www.dick-rivers.com PA G E 0 1 0

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IPAD3 Pour la France, c’est le 16 mars qu’Apple lance le nouvel iPad, la troisième génération de son appareil mobile. Il est doté d’un écran Retina, de la puce A5X, d’une caméra iSight de 5 mégapixels et se connecte aux réseaux à haut débit du monde entier. n www.apple.com

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c e et c eux qui c o m ptent aujou r d ’ h ui

Par _Arnaud Bénureau & Antonin Druart

Bornes to be wild Ceux qui se bornent à croire en l’immortel combat entre la pseudo no-life des virtuoses du virtuel et son triste palliatif, le réel, ont tort. Born(e) to be wire ! C’est dans cet état d’esprit que se rendront les pèlerins du pixel vers la Mecque du jeu vidéo, le StunFest. Imaginez plus de 600 membres de la caste des mégas-darons du jeu de baston venus du monde entier pour s’affronter lors d’un tournoi. Des dizaines d’heures devant des bornes d’arcade sans sourciller. Conférences métaphysiques (L’avenir du MMORPG après WoW ; Qu’est-ce que tricher ? ), rétro-gaming pas poussiéreux, stands et ateliers de jeux indés, soirées 8bit à bloc pour sauter comme des plombiers (Jankenpopp, Nate et Jojo...). Au pays des aveugles, les bornes sont reines. n StuntFest, du 13 au 15 avril, Rennes. www.stunfest.fr

PechaKucha Night Créées il y a presque dix ans à Tokyo par un cabinet d’architectes, les soirées PechaKucha, importées par les designers Martinn, font aujourd’hui les beaux jours de la night nantaise et des créatifs de tous bords. n Pour y assister, il faut s’inscrire, attendre de savoir où ce speed-dating arty va avoir lieu et peut-être même être tricard à l’entrée. Ça affiche tout le temps complet. Pas étonnant au regard du concept. n Les participants ont sept minutes pour présenter leur concept, leur histoire, leur philosophie. n Danny Steve, Régis Perray, Block ou encore Raum s’y sont déjà frottés avec succès. La prochaine PechaKucha Night aura lieu mi-juin. n

Les cocktails

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www.pechakucha-nantes.com

© Gino Maccarinelli

L’heure de la fin des bars à vin a bientôt sonné. Celle de la vodka Red Bull, aussi ! Ne parlons même pas de celle du demi. Aujourd’hui, les cocktails sont en haut de la vague. n On sait enfin où se trouve le Harry’s Bar, on prépare des cocktails à base de Cointreau, on s’essaie au Martini Gin et on espère que la rumeur nantaise qui annonce l‘ouverture d’un bar à cocktails dans un endroit high level de la ville se confirme. n

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un c uisinie r su r l e g r i l l

FRÉDÉRIC MEURLET L’île du Mets Texte / Vincent Braud

Un plat ? La bouillabaisse, la vraie, comme on la fait à Marseille ou, pour les grands jours, la poularde pochée en vessie truffée sous la peau de Monsieur Chapel.

Un vin ? Un graves, un Château Carbonnieux par exemple, c’est excellent. PA G E 0 1 8

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photos / Gildas Raffenel pour Kostar

Au siècle dernier, la rue Descartes était célèbre pour “sa” crêperie. Elle l’est désormais pour cet îlot de bons goûts et de convivialité où officie Frédéric Meurlet depuis 2007. La cuisine, vous êtes tombé dedans tout petit ? n À 16 ans, je suis parti du Mans, où j’habitais avec mes parents, pour Marseille. C’est là-bas que j’ai fait mon apprentissage. Puis, j’ai fait un tour par Mionnay, chez Alain Chapel. Pendant une dizaine d’années, j’ai “tourné” dans pas mal d’établissements étoilés. J’ai fait un tour aux Antilles, à Londres… avant de venir à Rennes. saison 0 6 / N U M É R O 3 0

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Après sept ans au Baron rouge, vous voilà chez vous… n En 2007, j’ai franchi le pas avec un copain de lycée (Rodolphe Boiroux, NDLR) et nous avons repris cette maison avec l’envie d’en faire un endroit sympa, où l’on pourrait venir bien manger sans se ruiner. Et comment y parvient-on encore aujourd’hui ? n En renonçant par exemple à la carte. Deux formules pour le déjeuner et


un menu découverte le soir. On propose une cuisine du marché. Légumes, viandes et poissons, tout doit être irréprochable. On a la chance, dans cette région, d’avoir d’excellents producteurs et fournisseurs. Peut-on parler d’une cuisine “comme à la maison” ? n Non, car on ne va pas au restaurant pour manger “comme à la maison”. Une mozzarella panée avec des gambas rôties et calamars et jus de persil, ou un rôti de lotte poêlée, accompagné d’un risotto crémeux et coulis de pequillos, ça demande un peu de préparation, non ? Mozzarella, pequillos… C’est une cuisine aux couleurs du sud… n De mon parcours, j’ai gardé quelques couleurs et des saveurs. La table, comme la cave, c’est un voyage ; alors j’essaie de surprendre même les habitués. Le fait de changer la formule du midi et le menu du soir tous les jours, c’est une contrainte mais aussi un plaisir qu’on partage ensuite avec nos clients. Lorsqu’on affiche si souvent complet, ne rêve-t-on pas de “pousser les murs” ? n Ce qui nous intéresse, c’est de garder une entreprise à dimension humaine. Il y a ce qu’on a dans l’assiette, le rapport qualité/prix, mais aussi l’atmosphère de la maison. Si les gens se sentent bien ici, ils reviennent et ils en parlent. n L’île du Mets, 4 rue Descartes, Rennes. Réservation (très) conseillée au 02 99 30 29 69 PA G E 0 1 9

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nous c ’ est l e go û t

produit par...

La mer et ses petits... Texte et photo / Jean-Claude Le Berre

Complètement toqué ! Initié par plusieurs chefs d’entreprise nantaises high level (Groupe Coupechoux, Société de bourse Portzamparc…), Le Guide en Toques 2012 recense et critique plus de 130 adresses de Nantes et ses proches environs. Les patrons passent à tables et vous invitent à découvrir leurs bons plans. n Le Guide en Toques (Alphacoms Publishing). 9.90€

entrée / plat / dessert Dans un monde frénétique jusque dans sa cuisine, le mouvement international Slow Food promeut la lenteur comme facteur de plaisir culinaire. Les Ateliers du goût traitent des tenants et aboutissants d’une alimentation bonne, propre et juste. L’édition 2012 rappelle aux origines de la vie et de la nourriture : le sel, le plancton, les algues et les poissons. Ces nourritures aquatiques sont, majoritairement, des produits de cueillette et non de culture ; ce qui ne va pas sans poser de problèmes aux communautés concernées. Les Ateliers du goût mettent l’accent, non seulement sur les aspects organoleptiques, mais aussi sur ceux sociaux qui font de la nourriture une réalité culturelle dont découlent des savoirs et des savoir-faire à défendre et à promouvoir pour éviter l’uniformisation de l’alimentation. Les Ateliers du goût Le 2 mai : Le sel collecté manuellement et la fleur de sel, avec Emmanuel Deniaud, paludier et formateur. Le 9 mai : Le plancton, avec Pierro Molo, biologiste marin. À l’origine de la vie sur terre, il entre désormais dans les cuisines (spiruline, chorelle, etc.). Le 23 mai : Les douze algues comestibles de nos côtes atlantiques, avec Jean Bouchain, algologue. La date d’une cueillette in situ sera proposée à l’issue de cet atelier. Le 30 mai : Les poissons de Loire et d’Erdre, avec Arnaud Guéret, pêcheur professionnel. Le 6 juin : Les poissons de mer, avec Bruno Noury, marin-pêcheur et créateur de la première amap de poissons. n Les Ateliers du goût, les mercredis du 2 mai au 6 juin, à 18h30, au lieu unique, Nantes. www.lelieuunique.com

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François-Xavier Demaison Une entrée ?

Du houmous, j’adore ça ! ~*~

Un plat ?

Une blanquette de veau. ~*~

Un dessert ?

Un baba au rhum, mais alors vous pouvez y aller sur le rhum ! Je suis plus rhum que baba. ~*~

l’addition

Le 7 avril, Cité des Congrès, Nantes. www.lacompagnieducafetheatre.fr


DÉCOUVREUR DE TENDANCES

EN CADEAU

NOUVELLE FORMULE Régalez-vous de la nouvelle formule de Gault&Millau magazine, pour mieux décoder les tendances de la restauration, pour découvrir avant les autres les bons plans vins, tables, hôtels de charme, pour s’essayer aux recettes de chefs faciles et bluffantes. Dans chaque numéro, un tour de France complet des meilleurs artisans : chocolatiers, pâtissiers, boulangers....

&

LE MAGAZINE

EN VENTE EN KIOSQUE

SON SUPPLÉMENT


une ent r ep r ise , une saga , une h istoi r e

JEAN-GUY LE FLOCH Grand Lux Texte / Arnaud Bénureau

photo / Didier Truffaut

Enfant du « pays des Vieilles Charrues » et ancien numéro deux du groupe Bolloré, Jean-Guy Le Floch dirige depuis quinze ans maintenant Armor Lux, marque puisant son inspiration dans les valeurs de la Bretagne tout en maintenant une production française.

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Cette année, la campagne s’installe en Bretagne. À Quimper plus précisément, capitale d’Armor Lux. Les Jeunes Pop, l’UMP et le PS s’habillent là-bas pour défendre le made in France. « Ce sont des clients comme les autres, souligne le PDG Jean-Guy Le Floch. À travers cet acte commercial, ils nous font de la pub. C’est un exemple de ce que la politique aurait dû prôner depuis longtemps. » Car les collections Armor Lux sont fabriquées à Quimper dont la fameuse marinière, tube de la marque écoulé chaque année à 300 000 exemplaires. n Pourtant, lorsque cet ancien de Centrale reprend la société en 1997 ; le pari est loin d’être gagné. « Je n’avais pas d’argent. Les banques ont aidé à financer le rachat. Je n’avais pas le droit à l’erreur. À l’époque, le marché commençait à se mondialiser et mon pre-


une ent r ep r ise , une saga , une h istoi r e

mier objectif a été d’éviter les licenciements. » Quinze ans plus tard, la PME compte 550 salariés et quarante boutiques en France, mais « aucune à l’étranger. On a d’abord le territoire français à couvrir. Armor Lux est breton avant d’être une PME. Le territoire est essentiel pour sortir de la mondialisation et de la banalisation ». L’ancrage de la marque est si fort que Le Floch n’aurait pas vu « un non-Breton reprendre la société. Il aurait sacrifié les emplois sur l’autel de la rentabilité. » Et peutêtre aurait-il succombé à cette banalisation faisant que le t-shirt H&M acheté ici est le même que celui acheté à l’autre bout du monde. n En même temps, celui qui voit son co-branding avec Colette comme « une consécration » s’intéresse peu à la mode. « Je ne la regarde pas. Je devrais, mais ici on vit en vase clos. Malgré tout, je veux qu’Armor Lux évite de tomber dans le fashion et dans les clichés véhiculés par la mode parisienne. » Ici, on n’achète pas de vêtement, mais on revendiquerait presque une philosophie. « Quand on achète un produit chez nous ; on a ensuite du mal à quitter la marque. Même si nous sommes sans surprises, cela prouve qu’il existe de beaux produits textiles. Notre clientèle veut du beau », poursuit celui qui définit « son boulot comme généraliste ». Néanmoins, on imagine la charge de travail pour assurer la pérennité ainsi que le développement de sa marque. « Des vacances ? Ça fait dix ans que je n’en ai pas pris. En même temps, je suis en Bretagne ; donc toujours en vacances ». À croire que pour Jean-Guy Le Floch, vivre et travailler en Bretagne, c’est un luxe qui n’a pas de prix. n www.armorlux.com

14 septembre 1928 Naissance de sa mère. 25 décembre 1928 Naissance de son père. 9 novembre 1953 Naissance à Carhaix. 6 juillet 1969 Survie miraculeuse en mer, baie de Douarnenez. 26 décembre 1980 Son mariage. PA G E 0 2 3

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DR

état des l ieux

Mémorial de l’abolition de l’esclavage Nantes (44)

Krzysztof Wodiczko, artiste et activiste culturel, et Julian Bonder, architecte argentin, ont conçu le Mémorial comme « une évocation métaphorique et émotionnelle de la lutte ». Dévoilement et immersion créent une expérience aux strates multiples ; écho aux différentes dimensions de l’Histoire. n D’un côté, le Mémorial « est tourné vers une ville (...). D’autre part, il est lié à la mer, véhicule du commerce triangulaire transatlantique qui rendit la ville prospère. (...) Les marées de l’estuaire apporteront un élément dynamique supplémentaire.» n Entre le pont Anne de Bretagne et la passerelle Victor Schœlcher, s’étend une esplanade végétalisée de 7 000 m2 ; invitation à la promenade. Au sol, une série de plaques de verre ; dont une partie rappelle les 1 710 expéditions négrières parties de Nantes. Le visiteur pénètre ensuite dans le passage souterrain, cœur du Mémorial, au ras de l’eau, « rappelant l’extrême confinement du transport maritime. » n www.memorial.nantes.fr PA G E 0 2 4

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© JD billaud Nautilus

Krzysztof Wodiczko et Julian Bonder


TESTAMENT CONCEPTION SHE SHE POP ET LEURS PÈRES

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2011/12

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CLASS ACTRESS

© Pete Deevaku

Elle est mignonne, habite Brooklyn, a été repérée par un Grizzly Bear et prend des poses coquines sur ses photos de presse. N’en jetez plus, la coupe de la hype est pleine ! Malgré tout, Class Actress ne se réduit pas à une figure de style. Sa pop new wave bricolée à base de trois fois rien tape dans le mille. n

Class Actress, le 29 mars, Fuzz’yon, La Roche-sur-Yon. www.fuzzyon.com

TIGRAN HAMASYAN

© Vahan Stepanyan

PHIA MÉNARD

Avec P.P.P., le danseur, performeur, jongleur a enterré sa vie de garçon. Aujourd’hui, il est elle. Avec Vortex et sa face jeune public, L’aprèsmidi d’un foehn, Phia Ménard explore l’élément air et s’interroge sur la place de l’être humain face à cette matière en transformation perpétuelle. n

Il n’a même pas 25 ans, a une gueule d’ange et a remporté, en 2006, le premier prix de la Thelonious Monk jazz compétition présidée par Herbie Hancock. Le jeune pianiste arménien vient y défendre A Fable, un nouvel album allant aussi bien puiser dans le folklore arménien que dans la pop. n Tigran Hamasyan, le 25 avril, Pannonica, Nantes. www.pannonica.com

ART ROCK

Parallèlement à la présentation en première mondiale de Rue de la Chute, la nouvelle création de Royal de Luxe qui revisite la mythologie western, Art Rock reçoit, entre autres, deux big boss du hip hop actuel. Le très dark Ghostpoet et le crooner pour hipsters Theophilus London (photo). n

Vortex et L’après-midi d’un foehn, du 24 avril au 5 mai, TU-Nantes. www.tunantes.fr

DR

© Jean-Luc Beaujault

Art Rock, du 25 au 27 mai, Saint-Brieuc. www.artrock.org

Artaq, du 11 au 13 mai, Angers. www.artaq.eu PA G E 0 2 6

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© MagdaSayeg

ARTAQ

Le rendez-vous dédié au street art et aux arts urbains met en avant le Yarn bombing ou Knit Graffiti. Le mouvement initié par l’Américain Magda Sayeg, qui sera d’ailleurs présente à Artaq, est une version guérilla urbaine du tricot. L’artiste réalisera une performance sur un des monuments phare d’Angers. n


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f l ag r ants dé l its de s h opping

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T’as quoi dans ton sac, Jocelyn ? un Blouson, 60€

« Un manteau de pluie pour passer l’été ici » PA G E 0 2 8

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« Modèles d’exception » PA G E 0 2 9

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GALERIE DE PORTRAITS

LATIFA LAÂBISSI

La part du rythme Texte / julien Coudreuse

photo / Yann Peucat pour Kostar

À ceux qui pourraient se laisser impressionner par son parcours, sa pratique ou son discours, Latifa Laâbissi oppose une présence chaleureuse et un véritable souci didactique pour se raconter et expliciter ce qui l’agite. « Créer, c’est ressentir un désir qui est plus fort qu’un refoulé. Il passe la rampe et c’est parti ! » Danseuse devenue chorégraphe, Latifa Laâbissi ne craint pas la théorie. Elle s’appuie néanmoins sur de solides acquis techniques, depuis sa formation à New York au début des années 80. « L’école abstraite américaine était la formation de référence 360degrés #4 Pour sa quatrième en France. J’ai été formée par la technique Merce Cunningham, très rigoureuse, proche édition, le festival du ballet. C’était important de faire mes convoque danse, gammes, de me sentir solide. Mais je n’arrithéâtre, musique, magie, gastronomie vais pas à m’identifier aux figures du ballet, à la femme dans le ballet. Quand j’ai connu et arts plastiques la danse contemporaine, j’ai senti qu’on pour une plongée entre réel et fiction, pouvait y inventer plus de choses. En terme d’imaginaire, c’était plus ouvert. » La Green compagnie nobloise de naissance réussit à 20 ans une notamment de audition pour un spectacle de Jean-Claude Joris Lacoste, Galotta. Son « petit conte de fée » peut alors Vincent Dupont, commencer. n Mais ce n’est qu’au milieu Barbara Matijevic, Kate Wax et Petrus des années 90, qu’elle commence à concevoir ses propres pièces. Elle cosigne ses the Roman. n premières pièces avec Yves-Noël Genod, Du 28 au 31 mars, La Passerelle, puis Loïc Touzé. n Latifa Laâbissi essaye Saint Brieuc. alors beaucoup, partage, participe à des http://festival360degres.blogspot.com laboratoires qui n’aboutissent pas forcément

à des spectacles. Peu à peu, elle trouve sa voie. « J’ai tendance à dire que je n’ai pas de méthode et, pourtant, je commence souvent mes travaux de la même façon : je réunis une bibliographie autour d’un territoire que je souhaite circonscrire. Une question, un état. J’essaie d’être en prise avec le réel, et en même temps de le métaboliser, de trouver une forme artistique qui puisse faire signe. » n Actuellement, elle travaille sur deux pièces. Écran Somnambule est une relecture du solo le plus court de l’histoire de la danse : La danse de la sorcière, de Mary Wigman. Et La Part du rite, conférence massée dispensée avec Isabelle Launay. Même s’il ne s’agit pas d’un diptyque, les pièces sont liées et « convoquent les débuts de la modernité en danse en Allemagne. » Une période clé pour laquelle elle se passionne, notamment à travers Mary Wigman, Valeska Gert et Dore Hoyer, et qui résonne avec ce que l’on vit aujourd’hui. « J’essaie de faire sonner l’écho temporel. » n Écran somnambule, le 29 mars, La Passerelle, Saint-Brieuc. La Part du rite, le 30 mars, La Passerelle, Saint-Brieuc. http://figureproject.com

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GALERIE DE PORTRAITS

JESSE LUCAS La numérique attitude ESPACE NOMADE EN BRETAGNE GN DE MARS À AOUT 2012 WWW.BOUILLANTS.FR

ENTRÉE LIBRE

Graphisme : estampes.com

Texte / Julien Coudreuse

photo / Yann Peucat pour Kostar

Moitié du duo Sati, Jesse Lucas se cherche au gré de ses multiples projets, et se trouve petit à petit. Musicien, Vj, c’est désormais vers l’art numérique qu’il se dirige, fasciné par la notion d’interactivité.

BOUILLANTS #4 Même s’il ne cesse de bidouiller derrière son ordi, Jesse Lucas ne perd jamais de vue le L’espace nomade Graal que représente la transposition scéBouillants met nique de ses projets. Cette contradiction les arts numéperpétuelle, entre les techniques liées à l’art riques à l’honnumérique et l’obligation faite aux artistes de neur. Engagée, rendre intelligibles et attractives leurs créacitoyenne, cette tions, est au cœur de sa réflexion. « Même nouvelle édition si nous utilisons tous, à des degrés divers, invite les artistes les outils numériques dans notre quotidien, à s’interroger sur l’art numérique est encore loin de s’être la notion de frondémocratisé. » n Après un cursus multimétières, thématique dia en Angleterre, Jesse Lucas, de retour en en phase avec France, « passe deux ans à bouffer du logiciel l’actualité, reflétée en autodidacte. » n Puis vient le temps des par la diversité des rencontres fructueuses. Avec Olivier Leroy et œuvres présenson Bollywood Orchestra, pour lequel il gère tées, issues des la création visuelle. Avec Erwan Raguenes, cinq continents. n l’autre moitié de Sati, il passe ses inventions Bouillants #4, high-tech à la moulinette lo-fi. Et plus récemjusqu’au au 31 août, Rennes, Vern-surment, avec Yroyto pour le spectacle Inside the Seiche, Saint-Brieuc, black box. n Peu à peu, l’idée de concevoir Saint-Malo. www.bouillants.fr des installations interactives germe dans son PA G E 0 3 2

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esprit. Ce sera d’abord La Machine dont vous êtes le héros, boîte dans laquelle on s’enferme pour danser en tête-à-tête avec un écran géant qui garde les empreintes de nos mouvements. Puis, à l’invitation de l’équipe de Bouillants, il imagine une installation, Difluxe, autour de la notion de frontières, thématique annuelle de l’événement. « C’est un jeu sur les flux et les fluctuations. Que se passe-t-il dans un microcosme vivant soumis à des forces contradictoires ? L’enjeu est là. Je me suis inspiré du rapport que l’Homme entretient avec les autres, et sa tendance à ne jamais être satisfait de son sort. Il y a une dimension ludique que les enfants apprécieront, et une lecture plus réflexive pour les plus grands. » Tout l’art de rendre des algorithmes attachants. n Difluxe, dans le cadre de Bouillants #4, jusqu’au 31 août, Rennes, Vern-sur-Seiche, Saint-Brieuc, Saint-Malo. Inside the black box, le 5 mai, Le Volume, Vern-sur-Seiche www.avoka.fr


toi aussi, envoie tes photos sur ton 31 Faites-vous photographier devant un 31, et envoyez vos clichés par mail à redaction@kostar.fr Tous les 31 sont sur www.kostar.fr

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GALERIE DE PORTRAITS

WILL GUTHRIE Aux baguettes Texte / Arnaud Bénureau

photo / Rémi Goulet

Australien installé sur Nantes et batteur nomade, Will Guthrie s’est débrouillé, seul ou presque, pour sortir son nouvel album : Sticks, Stones & Breaking Bones. Will Guthrie est un copain. La première fois qu’on s’est rencontrés, c’était dans un endroit absolument pas labellisé indé. Ensuite, on a parlé de Jay-Z, du collectif Odd future et de plein d’autres trucs, mais jamais trop de sa musique qu’on qualifiera d’improvisée. Sans même être certain qu’il soit d’accord avec ça. n En tous les cas, Will Guthrie, ce n’est ni du jazz ni du rock, mais un peu tout ça à la fois. C’est surtout un musicien talentueux qui vous transforme un solo de batterie en exercice de haute couture. Alors, lorsqu’on a reçu le mail suivant : « Bon, j’ai dû mal à demander. Mais, t’es toujours ok pour faire un article sur moi ? », on était bien évidemment partant. Sans jamais lui préciser la date et l’heure. n Et puis, ce n’est pas parce que Guthrie est un copain qu’on devrait s’interdire d’en parler. Son travail le mérite. D’autant plus que ces quelques lignes lèvent à peine le voile sur le talent du jeune homme. n

Sticks, Stones & Breaking Bones (Antboy records/ Lespourricords/Gaffer records), disponible. Le 7 avril, Médiathèque Jacques Demy, Nantes. Le 8 avril, Lunettes etc., Nantes. Le 11 avril, Le Stakhanov, Nantes. www.antboymusic.com

ANTOINE DOROTTE Au club Dorotte Texte / Antonin Druart

photo / courtesey galerie ACDC

Quand il s’agit de gravure, Dorotte le magicien ose tout, y compris le film d’animation sur plaques de zinc ! Il aggrave aujourd’hui son cas en investissant la galerie 40mcube à Rennes avec son exposition Analnathrach. Au diable éthique et tact. À quoi bon le progrès si l’homme lambda ne peut s’abreuver de l’esprit des artistes directement à la source. Décortiquer le cerveau reptilien d’Antoine Dorotte ouvrirait bien des voies aux pékins pressés. Voies assombries, aux parois écailleuses comme ses œuvres. L’eau-forte de l’enfer cinglerait la surface telles d’aléatoires traces de boue sur le zinc, son matériau de prédilection, qu’Antoine ne dorlote pas pour autant. L’acidité règnerait, au propre comme au figuré, gravant une mythologie alter-moderniste riche en références, corrosive tout en évitant de se pendre au sérieux. n Car toujours le dark adoré cèderait la place à une légèreté soutenue, comme l’épopée pop d’une pin-up voluptueuse en combi style Emma Peel, perdue parmi les embruns de la vague cyclique d’un film sans fin. L’humour s’incrusterait en saint-sauveur sur la route, à grand coup d’ironie et de calembours, polaires. Partant ? On part quand ? n Analnathrach, jusqu’au 21 avril, 40mcube, Rennes. www.40mcube.org PA G E 0 3 4

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le lieu unique scène nationale de Nantes

un week-end singulier concerts/expositions/Films

Du jeu.19 au Dim. 22 AVRIL

Au lieu unique Stephen Malkmus and the Jicks Bruno decHarme MARIO DEL CURTO KIM FOWLEY alex mayenfisch Bruno montPied Michael Hurley DIDIER POIRAUD remY ricordeau GHedalia taZartes DANIEL JOHNSTON wfmu Tom Greenwood etc.

A la cathedrale CHARLEMAGNE PALESTINE HOMMAGE A MOONDOG (Paul Jordan & stefan laKatos)

le lieu unique / quai ferdinand-favre, nantes / www.lelieuunique.com / tel. 02 40 12 14 34

Photo : Extrait de « Henriette Zéphir, une femme sous influence », Collection de l’Art Brut à Lausanne © Mario Del Curto


GALERIE DE PORTRAITS

AMAURY CORNUT Dix sur dix Texte / Arnaud Bénureau

le lieu unique scène nationale de Nantes

un week-end singulier

photo / Tangui Jossic pour Kostar

Alors qu’il aurait pu diriger « Darty les yeux fermés », Amaury Cornut est aujourd’hui incollable sur le musicien Moondog et à la tête du label Drone Sweet Drone. Une des personnes les plus passionnantes que nous ayons pu rencontrer sur Nantes ces derniers temps.

concerts/expositions/Films

Enfant de la génération Y, Amaury Cornut, 23 ans, n’est pas de ceux qui mettent des LOL entre le sujet, le verbe et le compléDu jeu.19 au Dim. 22 AVRIL ment. Cet « atypique dans le milieu de la culture » parle. Il parle même beaucoup. À en être passionnant. n Après une scolarité UN WEEK-END passée à « juste se donner les capacités de SINGULIER passer » et un BTS Management des unités Ou quatre jours hors normes autour commerciales, il tente Info-Com pour devenir programmateur. Mais surtout, il rencontre le de pratiques artiscompositeur Moondog. « Un soir, j’ai croisé tiques en marge. un mec dans la rue. Je rentrais de l’OlymAu programme : deux concerts à la pic. Lui, de Trempo. Sur le trajet, on a parlé de poésie, de littérature et de musique. La Cathédrale semaine suivante, je vais à une soirée chez (Charlemagne lui et il me fait écouter un enregistrement de Palestine, Jordan & Lakatos), le boss Moondog. Je ne connaissais pas du tout. de la radio WFMU, J’ai eu un coup de foudre ». n Aujourd’hui, e Didier Poiraud, Ste- avec son site Le Viking de la 6 Avenue, il est considéré comme le spécialiste en France phen Malkmus… n Un week-end singulier, de cette « personnalité marginale. C’est une du 19 au 22 avril, passion. Et non, un “like” sur une page Fale lieu unique, cebook ». Au fil de ses recherches, il a tissé Nantes. de solides liens avec la galaxie Moondog et www.lelieuunique.com Au lieu unique

Stephen Malkmus and the Jicks Bruno decHarme MARIO DEL CURTO KIM FOWLEY alex mayenfisch Bruno montPied Michael Hurley DIDIER POIRAUD remY ricordeau GHedalia taZartes DANIEL JOHNSTON wfmu Tom Greenwood etc.

A la cathedrale

CHARLEMAGNE PALESTINE HOMMAGE A MOONDOG (Paul Jordan & stefan laKatos)

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Photo : Extrait de « Henriette Zéphir, une femme sous influence », Collection de l’Art Brut à Lausanne © Mario Del Curto

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notamment son fils spirituel Stefan Lakatos. Ce dernier, accompagné de Paul Jordan, fermera le Week-end singulier avec un concert hommage à celui qui a influencé Steve Reich. On doit donc beaucoup au jeune Nantais dans l’organisation de cette soirée. On lui doit aussi le jeune label Drone Sweet Drone, dédié aux « musiques hybrides et contemporaines. Il y a un public pour cette musique. De toute façon, je n’ai pas envie de faire de la démocratie culturelle ». n Amaury a envie de « rester dans l’ombre » et de partager sa passion. En mots, en disques et à travers une première tournée, Triptyque #1. n Après avoir passé plus d’une heure à ses côtés, il partirait presque confus. « On a fait que de parler de moi. Et toi ? » Nous ? On transmet simplement le message que ce gars-là, il est terrible. n Triptyque #1 avec Alexis Degrenier, Anthony Taillard et Vincent Malassis. Le 22 mars, Galerie du Petit Maroc, Saint-Nazaire. Le 23 mars, Trempolino, Nantes. Le 24 mars, Chapelle Saint-Yves, Fougères. www.dronesweetdrone.com


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en f a c e à f a c e

DOMINIQUE « Je vis nulle part » interview / Arnaud Bénureau

photo / Tangui Jossic pour Kostar

Les vingt ans de La Fossette, la réédition de tout son catalogue, des concerts, son nouvel album Vers les lueurs… Dominique A est partout. Et peut-être même à Nantes. Il paraîtrait que vous vous installeriez bientôt de nouveau sur Nantes… n Putain, la vache ! Les nouvelles vont vite. Je ne répondrai pas à cette question. Essayez quand même… n De toute façon, je vis nulle part. Je me balade sans arrêt. Alors oui, on va dire que je reviens. J’ai toujours des attaches assez fortes avec Nantes. À force de ne pas savoir où j’allais aller, je me suis dit que j’allais me prendre un piedà-terre ici. C’est une façon de revenir par la petite porte. Et puis, je m’aperçois que c’est ma ville. À chaque fois que je reviens, je m’y sens bien. J’entretiens un rapport très physique avec Nantes. N’en avez-vous pas marre qu’on vous associe constamment à cette ville ? n Je suis fier de ça. Même si c’est une idée complètement étrange dans la mesure où je suis de Seine-et-Marne. Je suis un élément rapporté.

L’association signifie aussi peut-être que quelque chose de la ville passe dans ce que je fais. Et vice-versa. La ville passe par moi. Et ce, même si vous l’avez quittée depuis longtemps… n Mais cette idée ne me déplaît pas. Je me suis créé une origine ici. Quand arrivez-vous ? n En 1984. J’avais 15 ans. Je n’ai pas aimé Nantes tout de suite. En fait, j’avais des attaches assez fortes avec la région, car, du côté de ma mère, on a une maison de famille près de Besle-sur-Vilaine. Depuis que je suis gosse, tous les étés, je vais là-bas. Mon attache première à la région est donc liée à ce hameau, ces vacances et une vision un peu idyllique de la campagne, puisque toujours estivale. Et dès l’instant où j’arrive à Nantes, je me suis dit que j’allais faire de la musique. C’était mon rêve d’être guitariste-chanteur dans un groupe. Et là, Nantes m’a formé.

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en f a c e à f a c e

Aujourd’hui, on célèbre les vingt ans de La Fossette. Le considérez-vous comme votre premier album ? n Oui, car Un disque sourd en était le brouillon. Vous souvenez-vous du jour de la sortie de La Fossette ? n Je me souviens davantage du jour où l’album est passé pour la première fois à la radio. C’était sur France Inter dans l’émission de Lenoir.

« Mon fantasme serait d’écrire pour Michel Delpech. Je ne suis pas fan de ce mec-là, mais il m’inspire. »

Quel morceau a-t-il passé ? n C’était marrant parce que c’était Les Habitudes se perdent qui n’est pas le morceau le plus mémorable. Le Courage des oiseaux est passé juste après. Lenoir a fait plus d’une heure d’émission sur le disque. Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ? Ma vie a basculé. À l’époque, j’avais zéro notoriété. Même sur Nantes, peu de gens me connaissaient.

DOMINIQUE A Avec La Musique, Dominique A marchait dans les traces du passé, cette période où il bidouillait ses chansons seul dans son coin. Aujourd’hui, il est de retour avec un backing band et un nouvel album, Vers les lueurs, épique et résolument plus rock. n Vers les lueurs (Cinq7/Wagram Music), disponible le 26 mars. Le 12 avril, le lieu unique, Nantes. www.lelieuunique. com Les 2 et 3 juillet, Les Tombées de la nuit, Rennes. www.lestombeesdelanuit.com PA G E 0 4 8

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Vous êtes-vous tout de suite senti légitime ? n Je me voyais comme un loser total. Je ne me voyais pas réussir. Ça a été un peu violent. Mais quelque chose en moi m’a fait dire enfin. À quoi rêviez-vous à l’époque ? n Sortir un disque et avoir une bonne chronique dans un journal national. Quelle a été cette première bonne chronique ? n C’était dans Libé. Arnaud Viviant se demandait comment se faisait-il qu’un disque enregistré avec rien nous chauffe autant les sens. Son petit laïus était marrant, car un peu ambivalent. Comme quoi je me foutais un peu de la gueule du populo. Un premier disque, Libé, Lenoir… Fallait-il vite enchaîner ? n Ça me dépassait. J’avais sorti mon disque et n’en demandais pas plus. Je ne me disais pas que j’allais en faire un autre. Je me suis laissé porter. J’avais un peu la grosse tête. C’était super agréable. Puis un jour, on m’a dit que ça serait quand même bien d’en faire un deuxième. Je ne bossais pas. Je ne foutais rien. J’étais une grosse feignasse. C’est pour ça que le deusaison 0 6 / N U M É R O 3 0

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xième disque n’est pas terrible. Je n’avais pas conscience que je pouvais faire ma vie en composant des chansons. Alors, à quel moment ça devient un métier ? n Avec La Mémoire neuve, je suis passé aux choses sérieuses. J’avais envie d’être davantage connu. J’avais envie que les gens connaissent mes chansons. Est-ce vous qui avez eu l’idée de fêter les vingt ans de La Fossette ? n Oui. Mais ce n’est qu’un prétexte pour remettre en avant un répertoire qui, sinon, disparaissait. Cet anniversaire coïncide avec la sortie de Vers les lueurs, votre nouvel album. Vous ne vouliez pas être seulement dans la nostalgie… n Je trouvais ça bien. Je suis très content que les disques ressortent. Mais très clairement, mon but n’était pas de rejouer uniquement La Fossette. Tout s’est bien goupillé. Mais c’est vrai que je suis plus à l’aise de revenir avec quelque chose de neuf plutôt qu’avec uniquement un truc rétrospectif. Ça sent moins le sapin ainsi ! Dans votre parcours, vous avez par exemple travaillé avec The Berg Sans Nipple, mais aussi écrit des chansons pour Calogero ou Elsa… n Ne prenez pas cette mine dégoûtée… Non, mais c’est quand même surprenant… n C’est un autre métier. J’aime beaucoup faire ça. Et ce n’est pas uniquement économique. Il faut se mettre au service de quelqu’un. Je propose et ils disposent. Je me mets dans la position du tâcheron. Et c’est une façon pour moi d’aller vers le grand public ; sachant qu’en tant qu’interprète, j’en suis incapable. Vous avez le fantasme du disque de variété… n Pas spécialement. Mais je n’ai pas l’impression d’avoir viré ma cuti en bossant avec les personnes que vous citez. Mon fantasme serait d’écrire pour Michel Delpech. Je ne suis pas fan de ce mec-là, mais il m’inspire. Allez savoir pourquoi, je me sens foutu de lui écrire un disque en entier. Finalement, dans vingt ans, où serezvous ? n J’espère déjà que je serais sur terre. Et peut-être que je serais ici, à Nantes. n



v u de l’ inté r ieu r

C2C

« Des champions du monde dans mon salon » Texte / Marie Groneau

Photos / C2C & Marie Groneau

Depuis décembre dernier et la mise en ligne du clip FUYA, C2C, réunion de quatre dj’s surdoués, cartonne. Les dates affichent complet en moins de temps qu’il vous aura fallu pour lire cette phrase. Alors que leur premier album est annoncé pour septembre, Marie Groneau, collaboratrice de Kostar, revient à la première personne sur son année passée avec C2C.

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Septembre 2010 n Ça devait durer un mois. Février 2012 n Ça fait maintenant plus d’un an que flight cases de platines et vinyles de tout poil décorent mon intérieur. Mes quatre colocs sont toujours là. En fait, ce qui devait durer trente jours était la création d’un disque de A à Z. Enfin, de C2C ! n Étant la compagne de l’un des membres et le studio étant chez nous, j’ai indirectement observé la création d’un album, d’un projet, voire d’une famille. n Après la sortie d’un EP très excitant et des premiers lives complets trois mois à l’avance, la microsociété C2C finalise son LP pour septembre prochain après un été qui promet d’être surchargé. Retour sur le futur et la mise en œuvre de cet album. Janvier 2011 n Greem et Pfel sont les préposés aux fourneaux. Pour Atom et 20Syl, c’est la plonge. Chacun est venu avec ses maquettes et l’ordre démocratique étant de mise dans ce familistère en devenir, les votes sont de rigueur. Mon lecteur MP3 est rempli pour que je donne mon avis aussi. Avril 2011 n Des morceaux se font et se défont sous mes yeux. On me confie la caméra pour capturer les diverses improvisations qui serviront de base pour

la suite. Je ne comprends pas tout de ce qu’ils font, mais il faut que j’arrête de bouger la tête où les images seront inutilisables. n 20syl gère le logiciel de son Logic et la braise du barbecue. Les autres garçons “cuttent” les sons et émincent les oignons. De nouvelles têtes débarquent dont un groupe que j’adore et qui est là, chez moi. Je filme toujours. Il fait beau, il fait chaud et les parties de mölkky s’organisent entre deux séances d’enregistrement. Ils font des blagues de musiciens que je ne comprends pas ; tandis que certains titres trouvent déjà leur forme quasi définitive. Juin 2011 n Je suis la seule fille, c’est dur ! Les bonnes résolutions liées à la propreté générale se dissolvent peu à peu. Les cendriers débordent. Le lave-vaisselle aussi. J’instaure le port de la pantoufle obligatoire. Les soirées sont interminables. Chacun défend son avis. Je vais me coucher seule et les laisse à leurs débats. n Je ne saisis pas comment on peut écouter 150 fois la même piste de batterie. Alors que je ne vois pas la différence, ils finissent par se mettre d’accord. n La moitié du salon a été déménagée pour monter une salle de jeux où s’enchaînent des parties de “pepon” qui consistent à dégommer des innocents avec un fusil à pompe. On me convie à l’écoute du premier titre fini. Frissons ! Les PA G E 0 5 1

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poils se dressent. J’ai l’impression qu’il m’appartient un peu. Il s’appelle FUYA. Août 2011 n S’il y a une bande-son au paradis, il est sûr que la kora en fait partie. De l’autre côté de la maison proviennent des nappes de sons cristallins. Entre deux dates de Tiken Jah Fakoly, Kandia est venu enregistrer quelques pistes. Puis c’est au tour de Derek Martin, genre de James Brown venu de Detroit, déjanté et étrangement oublié. Il se met au piano et nous fait du Ray Charles. Même la caméra n’en croit pas son objectif. The golden voice sera la voix de The Beat. Les jours se suivent et se ressemblent. Le travail se poursuit. Il est entrecoupé de matinées difficiles pour certains dont les abus de la veille les mènent de façon irrépressible vers le canapé. La quasi totalité de la maison finit par être exploitée, chacun dans son coin. Quant à moi, je tire un trait définitif sur mon intimité. Octobre 2011 n On déménage une nouvelle fois le salon pour monter un studio photo. Adeptes du do it yourself, les photos de presse se feront aussi chez nous, par nous. Je m’improvise maquilleuse. Thibault, le co-manager de la bande, a rapporté sa garde-robe pour organiser des essayages et tente de diffuser son message : « À plus de 30 ans, le baggy, c’est fini ». Je rigole bien de les voir repasser leurs chemises et coordonner les couleurs. Les chats de la maison sont devenus les mascottes et se prêtent au jeu, posant fièrement face à l’objectif. D’autres artistes viennent enregistrer. Ce sera un curry de poisson pour ce Mc new-yorkais. J’avais déjà fait du lieu en papillote pour Oxmo Puccino. On l’avait accueilli pour l’album d’Hocus Pocus. Il faut varier les plaisirs. Janvier 2012 n Après les festivités de Noël, tout le PA G E 0 5 2

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monde est de retour. Atom a mixé plusieurs morceaux dont ceux qui composeront l’EP à sortir au cours du mois. Mais c’est surtout la première date qui angoisse un peu tout le monde. Ils monteront sur la scène de La Gaîté Lyrique le 24 janvier. Du coup, je retrouve les commandes de la caméra et filme les filages successifs du spectacle. Ça m’amuse particulièrement de les voir répéter la partie rappée de The Beat. De la performance technique à la scénographie, tout est storyboardé et le jour J, rien ne tombe à côté. Je suis contente pour eux. Ça y est, c’est parti. Ils transforment l’essai à Nantes pour Hip Opsession ; Stereolux affiche complet depuis belle lurette. Il y a plein d’amis, de connaissances, de musiciens dans la salle et on sait que certains les attendent au tournant. J’en croise quelques-uns après le spectacle. Du puriste du hip hop à l’adepte du jazz, ils sont conquis. Mon pote, fan de Beyoncé, est lui aussi convaincu. Les parents des uns et des autres sont assommés mais émus. Février 2012 n Depuis plus d’un an où je mange C2C, je parle C2C, je dors C2C, excédée ou esclaffée ; je guette avec joie et tristesse le calendrier se remplir. Au terme de ces nombreux mois de rythmes, de cris, de crises, de rires, va se succéder une tournée dense pour eux tandis que je serai confrontée à une maison désespérément vide. Finalement, ils vont me manquer. n Down The Road (On and On Records), actuellement disponible en digital. Le 7 avril, Festival Panoramas, Morlaix. www.festivalpanoramas.com Le 12 mai, Les 3 Éléphants, Laval. www.les3elephants.com Le 19 mai, Festival 7ème Vague, Brétignolles-sur-Mer. www.7vague.com Le 26 mai, Festival Art Rock, Saint-Brieuc. www.artrock.org Le 27 mai, Festival Papillons de Nuit, Saint-Laurent-de-Cuves. www.papillonsdenuit.com



c a r te b l an c h e à un a r tiste

WELCOME TO MY WORLD Par

DANIEL JOHNSTON

Texte / Arnaud Bénureau

L’exposition événement consacrée à Daniel Johnston a été pensée, imaginée et rendue possible grâce à l’étroite collaboration que le lieu unique et la galerie nomade Arts Factory entretiennent. Welcome To My World est une occasion rare de revenir, à travers une centaine de dessins originaux et des pièces provenant de différentes collections, sur un artiste total et majeur de la scène indé américaine. J’ai découvert Daniel Johnston par hasard. À cette époque, le franc était d’actualité et SoundCloud pas encore une réalité. C’est dans une médiathèque de l’agglo nantaise que j’ai emprunté et ensuite gravé le double album de Yo La Tengo, Genius + Love. Le dernier morceau du premier disque s’appelait Speeding Motorcycle. Le groupe américain était dans un studio de radio. Et celui que je ne connaissais pas encore, au téléphone. n Speeding Motorcycle a causé la perte de la touche “repeat” de ma chaîne Hi-Fi Sony, tant ce morceau je l’ai écouté. Sans jamais m’en lasser. C’était tout ce que j’aimais, et que j’aime encore, dans la musique. Simple, addictif, mélancolique, sincère, limite lo-fi, touchant… C’est beau, tout simplement ! n Dès lors, j’ai voulu tout savoir, tout avoir, même ses projets les plus obscurs comme Hyperjinx Tricyle. J’ai même accroché une photo de lui dans ma cuisine, acheté un ticket pour un concert parisien PA G E 0 5 4

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auquel je ne suis même pas allé, été voir sur Google Images que Kurt Cobain portait bien le tee-shirt Hi, how are you ? lors des MTV Awards 1992, feuilleté son cahier de dessins édité par Arts Factory et même décidé d’écrire ce papier. N’importe quoi ! Comme si j’y connaissais quelque chose à l’art contemporain. Mais, ses dessins, car Daniel Johnston est aussi dessinateur, me parlent. Enfin il me semble. Ils passent le rêve américain et les super-héros qui vont avec à la moulinette de l’enfance et de ses fantômes. Un peu comme si la famille Marvel avait été bercée trop près du mur. Le monde de ce “ghost poet” ressemble à celui dans lequel on vit. Il est un peu malade, jamais parfait, mais toujours honnête. n Daniel Johnston, Welcome To My World, du 7 avril au 20 mai, lieu unique, Nantes. Concert de Daniel Johnston et Jad Fair, le 7 avril, lieu unique, Nantes. www.lelieuunique.com







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BERLIN

Mathias Delplanque & Colyne Morange par

photos © Mathias Delplanque & Colyne Morange

Mathias Delplanque est musicien. Il a été chargé par Trempolino de diriger un workshop musique électronique à Berlin, tous les mois de juin. Colyne Morange est performeuse et metteur en scène. Elle vit actuellement entre Nantes et Berlin. Pour Kostar, et dans un dialogue où l’on ne cesse de se demander qui est qui, les deux artistes nous livrent leur vision de Berlin.

J’ai une image qui me vient en tête. Je suis à NK*. Et dans la pièce à côté, vous faites de la musique. Ça tourne en boucle depuis quelques minutes. Et là, je suis bien. Je ne fais pas grand-chose, mais je suis bien tout simplement. Je me sens plutôt en paix. J’ai envie de passer encore du temps ici. n Moi, je suis sur Warschauer Strasse, vers 2h du matin. Un groupe sort du métro en tirant une charrette sur laquelle ils ont installé une énorme enceinte qui diffuse de la techno. Alors qu’ils entreprennent, à plusieurs, de soulever la charrette pour lui faire descendre les marches, le kick s’arrête. Au moment même où les roues retouchent le sol, trois mètres plus bas, la pulsation redémarre et le groupe continue sa route, les bras en l’air. n Ma première liste de mots récoltés dans le Zitty, magazine culturel de la ville : sanft, PA G E 0 6 0

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beleuchtet, gehört, Beziehung, einleiten, steigen, Kraut, nun, verweilen Schmerz, überrascht, zusammenbruch, Wissenschaft, verbrennen, Bestand, verwirred, Erkenntnis. Tu veux les traductions ? n Tu te rappelles des feux d’artifice du 31 janvier ? Tirés depuis les balcons, les métros, les trottoirs, les fenêtres, les voitures. Une odeur de poudre sur toute la ville. La Fernsehturm rendue invisible par la fumée. Guerre civile. Je tente d’enregistrer ça avec mon zoom, dont le VU-mètre s’affole et vire constamment au rouge. Un Américain se marre, l’air de considérer l’entreprise vraiment ridicule. n Tu parles de ce sentiment : qu’on se moque de toi parce que tu débarques ? J’ai ça moi aussi. Je suis dans un café, environ trois heures de l’après-midi. Un vieil anarchiste à l’accent berlinois parle avec le patron et a l’air de se


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moquer de moi, à propos du fait que je suis française. Il me parle. Je réponds, mais ne comprends pas tout. Il dit : « Ah Frankreich, Brigitte Bardot ! ». Du coup, le patron change la musique et on entend Brigitte Bardot. Autour de moi : déco totalement kitsch, ambiance ancienne pizzeria, des sculptures murales qui représentent des paysages de montagne avec des personnages qui se baladent, une cascade. Sur le bar, des vieux posters d’acteurs à minettes : Brad Pitt, Di Caprio… Une vieille affiche avec Sophia Loren sur le mur. n La veille du 31, une cinquantaine de personnes, hommes, femmes, tous âges et toutes nationalités, font la queue devant une armurerie, à la nuit tombée, en plein froid. n J’aimerais bien parler de ce qu’on est venu chercher ici. n Français dans les bars de Neukölln, Français dans les

bars de Kreuzberg, Français en route vers l’aéroport de Schönefeld à dix heures du matin après un week-end au Berghain. Artistes français accoudés au comptoir circulaire d’un bar de Mitte. n Oui, et aussi : Français qui parlent anglais à des Allemands dans un bar et qui disent : « Ici, c’est génial, il y a vraiment quelque chose de plus qu’à Paris, on se sent plus libre. » n Lors du concert de reformation de Palais Schaumburg à Hebbel Am Ufer, Moritz von Oswald est dans le public. Éprouvé par une attaque d’apoplexie en 2008, il peine manifestement à rester debout. On lui apporte une chaise, sur laquelle il se tient, royal. Diverses personnes s’approchent, les unes à la suite des autres, et se penchent pour lui glisser un mot à l’oreille, lui serrer la main, lui toucher l’épaule. Lors du concert, il se lèvera et viendra PA G E 0 6 1

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BERLIN CALLING

Bienvenue dans la ville de Dietrich, Einstein, Brecht, Karajan… En 2009, Kostar y avait déjà fait un tour. Mais la capitale fédérale en a plus d’un dans son sac. Cette vaste et verte cité reste un grand chantier et le printemps y est (souvent) magnifique. Y aller se glisser au premier rang, l’oreille droite littéralement collée au haut-parleur. n Sur mon journal, j’ai écrit ça : « Ici, je peux écrire. Je suis aussi là pour ça. Et puis j’ai vu le spectacle de Sharon Smith. Plein d’idées très simples, pas grandioses, mais plein d’humour aussi. Et ça m’a fait penser qu’il suffit d’assumer et de réaliser ses idées les plus folles, les plus bêtes et les plus simples. Juste les suivre. Je vais peut-être regarder un spectacle de Gob Squad ce soir. Tout simplement. » n En juin, traverser la ville avec le S-Bahn pour rejoindre le site d’une performance théâtrale ayant lieu dans un ancien gazomètre. Après plus d’une demi-heure de recherche, nous tombons sur un vigile qui nous fait comprendre qu’on arrive bien tard. Nous tournons autour du gigantesque bâtiment, qui se détache sur le soleil couchant. n Mes mots : doucement, éclairé, appartient, relation, entamer, monter, herbe, à présent, s’attarder, douleur, surpris, effondrement, science, brûler, stabilité, perdu, reconnaissance. n * Lieu indé dédié aux musiques actuelles (nkprojekt.de)

Pas de vols directs au départ de l’Ouest ; mais au départ de Paris, pas de souci. Avec Easyjet, Air Berlin ou Air France qui proposent un allerretour pour 123€.

S’y loger Hôtels ou B&B, on a l’embarras du choix. Tarifs variables selon les quartiers et le confort. La bonne formule est de louer un appartement : www.all-berlin-apartments.com ou www.ebab.de. Une adresse étonnante : Die Fabrik, un hôtel installé dans une ancienne usine à Kreuzberg.

Circuit Kostar

BERLIN : GO ! À travers cet événement multiforme (concerts, workshop, installations, conférences…), Stereolux et Trempolino s’associent pour mettre en avant la culture électronique et une ville : Berlin. Véritables moteurs et non spectateurs, les deux structures ont réussi à faire venir la crème berlinoise : Sascha Funke, Emika, Jan Driver… n Berlin : Go !, du 28 au 31 mars, Stereolux et Trempolino, Nantes. www.stereolux.org www.trempo.com PA G E 0 6 2

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Capitale de l’architecture européenne, Berlin a vu les plus grands (Scharoun, Pei, Nouvel, Piano…) contribuer à la reconstruction. Capitale culturelle, la ville compte près de 200 musées et galeries d’art. La création contemporaine a toute sa place à l’Hamburger Bahnhof et à la Neue Nationalgalerie, mais un projet de “musée du XXe siècle” devrait

permettre d’accueillir les collections de ces deux structures devenues trop étroites. Au quartier “branché” de Mitte, on peut préférer celui de Kreuzberg. Outre un grand marché bio, on peut y flâner aux puces (Trödelmarkt Bergmannstrasse) le samedi. C’est là aussi que se déroule le Karneval der Kulturen, du 25 au 28 mai. n L’ancienne poste de Mitte, transformée en musée, va faire les frais de la frénésie immobilière. Autres victimes, des squats ou des discothèques installés dans des lieux improbables, comme le Icon club. Le quartier de Prenzlauer Berg est lui aussi en pleine mutation ; au point que certains annoncent déjà la fin d’une époque. n Reste un lieu mythique, Berghain, où les nuits sont toujours électriques. La gare d’Ostbahnhof est à deux pas (agenda : www.berghain. de). Enfin, pour ne rien rater de l’actu musicale de la ville, un site très sympa de blogueurs francophones : www. leslapinstechno.com n


EXPOSITION DU 9 MARS AU 7 AVRIL 2012

RAVISSEMENTS Artothèque d’Angers : 75, rue Bressigny - 49100 Angers Du mardi au samedi de 14 h à 18 h et sur rendez-vous T & G : Transcendance de l’amour, 2010, détail. Encre de Chine et stickers sur papier, 42 x 50 cm.


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par

pierrick sorin le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Depuis novembre 2006, il nous raconte son quotidien de créateur. signé sorin, naturellement.

Photo / Pierick Sorin

C’est reparti. Nouveau passage par la case Air France pour aller vers des contrées où le froid est bien plus vif que « chez nous ». L’avion file vers Helsinki (-  23°C d’après certains informateurs). Je présente dans un musée de la ville une dizaine de « créations vidéographiques » : des œuvres « de commandes », sur le thème du jouet. Elles complètent et pimentent une exposition intitulée Des jouets et des hommes, présentée l’an dernier au Grand Palais, à Paris. Sur les conseils d’amis bien intentionnés, j’ai acheté des sous-vêtements dits « techniques », tout spécialement conçus pour des températures ultra-basses : maillot de corps et caleçon long (140€ l’ensemble). Quand on part vers des régions un peu exotiques, on trouve toujours des gens qui filent de bons tuyaux et de précieux renseignements sur le pays :

« Sur les conseils d’amis bien intentionnés, j’ai acheté des sous-vêtements dits “techniques”, tout spécialement conçus pour des températures ultra-basses » « Fais gaffe ! Si tu veux acheter de la bière et des clopes, c’est avant 17h ; après, tout est fermé. » – « Tu verras : à 4h de l’aprèsmidi, il fera déjà nuit »… n Le jour, en vérité, se levait à 8h et la nuit tombait vers 18h, heure à laquelle les boutiques étaient loin de baisser le rideau. Ça grouillait aux abords des « H&M » et autres « Esprit », dans les multiples étages des centres commerciaux climatisés. n Quant à la température extérieure, elle était loin d’être sibérienne. Je passais de toute manière le plus clair de mon temps dans les salles du musée ou dans des

montage Karine Pain

restaurants particulièrement bien chauffés. Les sous-vêtements « techniques » devinrent vite un supplice. Difficile de les ôter au beau milieu d’un repas quand, après une plâtrée de harengs-pommes de terre, une montée de chaleur vous rend aussi rouge et suintant que la sauce aux airelles servie avec votre ragoût de renne aux morilles. Bref, on a tôt fait de généraliser sur la base d’expériences parcellaires et subjectives. n De la Finlande, en dehors des restos et de mon lieu de travail, je n’ai pas vu grand-chose, comme d’habitude. Et comme d’habitude, je n’ai pris aucune photo. Ah si, juste une… avant de m’engouffrer dans un taxi pour reprendre l’avion : une affiche pour un concert sur laquelle figurait le nom assez original et amusant du groupe : « Cunninlynguists ». Pour une fois, j’eus le sentiment de comprendre un mot finnois. Après vérification sur la toile, je dus admettre que le nom n’avait rien de finnois et que cette affiche ne constituait en rien un souvenir de la culture locale. Elle se rapportait à des rappeurs américains. Le nom provenait de l’anglais « cunning » et signifiait « les linguistes rusés ». n Il est prévu qu’une partie des « œuvres soriniennes » installées à Helsinki soient visibles à Nantes durant l’été, dans un ancien hangar du quai des Antilles. Je n’en suis pas fier au point de vouloir à tout prix les présenter dans ma ville de résidence. Ce sont des « pièces » assez « grand public », dont la portée intellectuelle et poétique est assez limitée. Mais elles sont plaisantes à regarder et elle pourront agrémenter les promenades erratiques de quelques familles ou autres badauds solitaires. C’est l’essentiel. n

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jean-michel sanejouand, rétrospectivement… >>-> exposition du 22 février au 06 mai 2012 au Frac des Pays de la loire, carquefou >>-> exposition du 03 mars au 29 avril 2012 à la hab Galerie, nantes www.fracdespaysdelaloire.com

haB Galerie est gérée par la sPl le Voyage à nantes visuel : jean-michel sanejouand, paysage organisé, 1969


à angers, nantes, rennes et plus loin

expos, spectacles, soirées, festivals… a v r i l - m ai 2 0 1 2

Hollie Cook

Papi l l ons de N ui t , du 25 au 27 mai, Saint-Laurent de Cuves. www.papillonsdenuit.com Photo / DR


spectacle vivant STUCK IN THE SOUND

« Encore mille choses à développer »

Actuellement en tournée pour défendre l’excellent Poursuit, rencontre avec François, le batteur des Stuck.

DR

© Julien Mignot

interview / Arnaud Bénureau

Le Cas Jekyll Schizophrénie Adapté par Christine Montalbetti d’après l’original de Robert-Louis Stevenson, ou plus exactement d’après le dernier chapitre, Le Cas Jekyll serait peut-être davantage le cas Hyde. Jouant la transformation à vue, Denis Podalydès délivre une performance d’acteur tant dans le phrasé que le jeu physique, le tout dans un écrin scénographique d’Éric Ruf, autre compère ô combien talentueux de la Comédie-Française. n C.J. Le Cas Jekyll, du 19 au 20 mars, Le fanal, Saint-Nazaire. www.lefanal.fr

Pensiez-vous survivre à un tube comme Toy Boy ? n Même si cela fait sept ans que nous l’avons lâché, il nous a davantage servi que desservis. Malgré tout, il continue de mener sa vie. Et pendant des années, Toy Boy a été une carte de visite de rêve. Quelle est votre définition du tube ? n On n’en a pas vraiment. D’autant qu’il existe différentes sortes de tubes. On prétend faire du rock indé, mais on se refuse à utiliser certaines grosses ficelles. On n’a ni formule magique ni recette pour composer un tube. En parlant de rock indé, cela a-t-il encore un sens aujourd’hui ? n Je pense. Même si cela désigne un truc qui n’a pas une unité stylistique bien déterminée. Entre Pavement et les

Smashing Pumpkins, on peut mettre plein de choses. Pour nous, c’est juste une façon de dire qu’on fait une musique un peu libre. Vous existez depuis dix ans, mais vous sortez seulement votre troisième album. Vous considérez-vous toujours comme un jeune groupe ? n On ne se pose pas les questions en ces termes. On a plus d’expérience, mais on a encore mille choses à développer. On envisage Poursuit comme le premier disque d’une très longue série à venir. n Stuck In The Sound, le 30 mars, Ubu, Rennes.www.ubu-rennes.com Le 6 avril, Festival Panoramas, Morlaix. www.wartiste.com/festivalpanoramas Le 28 avril, Stereolux, Nantes. www.stereolux.org

Les Bonnes

© Anne Gayan

Si les chaussures brillent, c’est que la bonne a craché dessus Après avoir été Solange, Marilù Marini campe Madame dans un trio singlant et sanglant avec Hélène Alexandridis et Myrto Procopiou. « Un trio où les trois actrices sont encore plus folles à trois qu’elles ne le sont chacune » déclare Jacques Vincey. Inspiré des sœurs Papins – quoi qu’en dise Jean Genet – Les Bonnes s’ouvre sur une cérémonie dans laquelle une des sœurs joue Madame, pour jouer de l’humiliation subie. Par une pointe de désinvolture, une ironie mordante, un jeu puissant, actrices et metteur en scène font ressortir de ce sombre fait divers, toute l’éclatante noirceur, et du texte de Genet, le chatoiement de la langue. n C.J. Les Bonnes, du 26 au 28 avril, Le Quartz, Brest. www.lequartz.com


Stereolux présente : APERtuRE, un miroir interactif composé d’une centaine de diaphragmes mécaniques, évoluant selon l’intensité de la lumière et du mouvement du spectateur.

© Pascal Victor

spectacle vivant

www.stereolux.org

Oh les beaux jours ! Au fond du trou Catherine Frot, qui se fait rare sur scène – trois pièces en dix ans –, mais a côtoyé les meilleurs – Peter Brook et Luc Bondy, notamment – endosse le rôle mythique de Winnie dans Oh les beaux jours ! de Beckett. Enterrée comme il se doit par Marc Paquien, d’abord à mi-corps puis jusqu’au cou, le petit côté clownesque, voire lunaire, de la comédienne sert à ravir ce drôle de personnage tragique mais pas triste, voué à disparaître. n C.J.

APERTURE

Oh les beaux jours ! Les 10 et 11 mai, Le Quai, Angers. www.nta-angers.fr

LES ART’SCÈNES La classe Organisée depuis 2011 par la compagnie L’Éternel éphémère, Les Art’Scènes est un rendez-vous élaboré autour des master classes de la cantatrice Sylvia Sass et l’homme de théâtre Thierry Pillon. Elles sont destinées à des artistes lyriques internationaux et sont ouvertes au public. Teresa Berganza – Zerlina dans le Don Giovanni de Joseph Losey – est l’invitée d’honneur de cette édition qui présente également des concerts, des rencontres, du théâtre… n A.B. Les Art’Scènes, du 21 mai au 8 juin, Nantes. www.lesartscenes.fr

Du 22 mars au 08 avril 2012 du mardi au dimanche - 12h30 – 18h30 (et jusqu’à 22h30 les soirs de spectacles pour les porteurs de billets) Installation du collectif TheGreenEyl (Berlin - Londres - New-York)

Co-production Stereolux Aperture sera exposé dans le cadre de BERLIN: GO ! événement dédié à la culture berlinoise . BERLIN : GO ! du 28 au 31 mars Workshop / Conférences / Projections / Exposition / Concerts

www.stereolux.org Stereolux à La Fabrique 4 bd Léon-Bureau 44200 Nantes


spectacle vivant ROVER

« Avec une guitare et une brosse à dents »

© cici olsson

Des États-Unis au Liban, jusque dans les Côtes d’Armor où il a enregistré son premier album, Rover a déjà pas mal bourlingué. Rencontre avec ce cousin musical de Syd Matters. Interview / Arnaud Bénureau tout roule

Cendrillon De Grimm à Bettelheim

© Philippe Lebruman

Ici Cendrillon est Sandra, une petite fille gouailleuse, qui n’oublie ni sa mère ni l’impertinence, communique avec la défunte par téléphone portable et cache les mégots que son père fume en cachette. À son habitude, Joël Pommerat revisite le conte pour mieux le révéler, joue de la dualité du chagrin et de la culpabilité, de l’angoisse et de l’émerveillement. Une mise en scène au cordeau magnifiée par des comédiens d’exceptions, et un décor, qui exalte l’imaginaire. n C.J. Cendrillon, du 9 au 15 mai, TNB, Rennes. www.t-n-b.fr

Pouvez-vous revenir sur votre parcours ? n Je suis né aux États-Unis. Lorsque j’arrive en France, je reprends mes études de langues appliquées au droit et à l’économie. Ensuite, je rejoins mon frère qui vivait au Liban. J’y reste trois ans. Que faites-vous là-bas ? n Je vis, je compose et je fais partie d’un groupe, The New Government, qui marche plutôt bien dans la scène underground. Pourquoi quittez-vous alors le Liban ? n Je me fais expulser pour une histoire de visa touristique.

PIANO SOLO

TIGRAN HAMASYAN

NANTES // SALLE PAUL-FORT // SAMEDI 25 AVRIL ORGANISATION NANTES JAZZ ACTION ( PANNONICA) EN PARTENARIAT AVEC LA 52ème

licences 1051970 -114 432 144 433

Réservations: dans les points de locations habituels et par téléphone au 02 51 72 10 10 et sur www.pannonica.com Tarifs de 7€ à 15€

Comment se passe le retour en France ? n Je me retrouve sans groupe et je dois repartir de zéro. C’est une grande période de solitude. Pendant l’hiver 2008, je m’installe dans une maison de famille dans les Côtes d’Armor. J’y arrive avec une guitare et une brosse à dents. J’ai composé des morceaux qui n’auraient jamais dû sortir et que j’aurais dû garder pour moi. Comment ces morceaux quittent les Côtes d’Armor ? n Je faisais flipper tout le monde en vivant en ermite. Un vieil ami allemand m’a rendu visite. Je lui ai fait écouter un titre et il a réussi à me convaincre. Mais si j’avais pu rester dix ans dans cette maison, j’y serais resté. n Rover, le 23 mars, Festival Nouvelle(s) Scène(s), Niort. www.nouvelles-scenes.com Le 23 mai, La Carène, Brest.www.lacarene.fr


spectacle vivant Têtes rondes et Têtes pointues

Une pièce de combat TIGRE MNEMOTEC

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Au pays de Yahoo, la surproduction de blé a engendré la misère. Pour éviter la révolte, on oppose une partie du peuple à l’autre. Écrit en 1933 par Brecht sur la montée du nazisme, Christophe Rauck actualise et universalise le thème en une farce noire et virvoltante.

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interview / céline Jacq coups de têtes

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© Anne Nordmann

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À SUIVRE :

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Ce n’est pas facile de trouver des acteurs qui soient aussi bons chanteurs n Ces acteurs qui chantent m’accompagnent depuis longtemps. Juliette Plumecocq-Mech (extraordinaire, ndlr), je l’ai rencontré au théâtre du Soleil. C’est elle qui a fait de moi un metteur en scène. Le théâtre est, à mon sens, un des derniers actes collectifs. C’est la force de jouer ensemble qui permet de raconter une histoire. n Têtes rondes et Têtes pointues, les 2 et 3 mai, théâtre de Cornouaille, Quimper. www.theatre-cornouaille.fr

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Pourquoi avoir utilisé des masques ? n Le théâtre, ce n’est pas se montrer, c’est apparaître. Dans le groupe, on se cache, on se terre. Le masque c’est la foule. Je les voulais aux traits pas trop appuyés, mais mobiles et que la chair puisse apparaître. Qu’en est-il de la scénographie ? n Avec Jean-Marc Stehlé nous sommes partis sur quelque chose de simple, des sortes de maisons en carton qui se croisent, à la manière des livres à système. C’est une façon de montrer les acteurs au travail.

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Comment avez-vous travaillé le texte ? n La nouvelle traduction dépoussière la langue et garde la force et la vigueur du texte de Brecht. C’est une pièce de combat. Arthur Besson signe la nouvelle partition ; je voulais éviter les références à une époque, une langue.

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C’est une pièce de Brecht rarement montée, pourquoi l’avoir choisie ? n J’ai entendu le sénateur Gérard Larcher affirmer qu’il ne faut plus voir la société d’aujourd’hui à travers la lutte des classes. Ça m’a fait bondir. Et j’ai repensé à cette pièce, lu il y a quinze ans. Elle est longue et compliquée, à l’idéologie désuète. Mais elle est devenue plus actuelle qu’il y a dix ans.

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spectacle vivant

Mademoiselle Julie

DR

Jeune et Julie

© Christophe Raynaud de Lage

Augures (Emmanuelle Huynh)

“J’espère qu’Augures... augure bien !” Si une création est attendue, c’est bien celle-là. Augures que présente Emmanuelle Huyhn coïncide avec une procédure de renouvellement de la direction du CNDC. La chorégraphe s’en amuse. Elle n’y avait pas songé un instant. Interview / vincent braud

Entre Mademoiselle Julie, aristocrate paumée en mal de liberté, et l’ambitieux valet de son père, il y a la lutte des classes, la lutte des sexes et la nuit de la SaintJean. Celle où tout est possible, où les désirs s’affolent. Par une mise en scène plasticienne – une boîte blanche fermée devant par des vitres – Fisbach réactualise le texte de Strindberg. Et Juliette Binoche y campe une Mademoiselle Julie sensuelle, tragique, loin de l’écueil simpliste de l’hystérie. n C.J. Mademoiselle Julie, du 26 au 28 avril, Théâtre, Lorient. www.letheatredelorient.fr

D’où vient cette nouvelle pièce ? n À la fin de Cribles, les danseurs se tenaient par la main. Là, j’ai eu envie de les faire réapparaître un par un. Ils étaient onze. Cette fois, il sont sept. En fait, je vois cette pièce comme un long solo. Une pièce, c’est toujours un feuilleté. Il y a dans Augures, l’idée du double, de la démultiplication de soi. J’explore cette ligne de tension qu’il y a entre l’enfant et l’adulte qui est déjà dans l’enfant. Vous parlez également de Shining… n C’est un film que j’avais vu très jeune… Il y a les deux jumelles et cet enfant qui parle à son double. Kubrick s’appuie sur ce qui est souterrain et qui revient… Il y a aussi beaucoup de chutes dans Shining. Et la chute est

aussi importante dans Augures. Avancer, c’est prendre le risque du déséquilibre. La chute est la condition de notre envol. Qu’y a-t-il dans le ciel d’Emmanuelle Huyhn ? n Lorsque j’ai commencé à travailler cette pièce, je ne savais pas qu’il allait me falloir postuler à ma succession. C’est donc une vraie coïncidence. Curieusement, cette pièce est plus contemporaine que je ne l’imaginais. J’aime beaucoup cette phrase du poète Christophe Tarkos, « les événements se préparent souterrainement ». Alors, j’espère qu’Augures… augure bien ! Augures, 29, 30, 31 mars, au CDNC, Angers. www.cndc.fr

Testament

© Doro Tuch

Une soirée avec papa Exceptionnellement le collectif allemand(e) She She pop ne présente pas une performance exclusivement féminine. Elles sont trois et ont invité leurs papas sur scène, absolument pas comédiens par ailleurs. Ceuxci répondent tant bien que mal aux injonctions et interrogations de leurs filles. Dans le cadre de Shakespeare Follies, en allemand sous-titré, le spectacle s’inspire du Roi Lear de Shakespeare. Chansons, performances, vidéos viennent alimenter ce questionnement des rapports père/fille : amour, dépendance, malentendus passagers et ceux qui perdurent, rire et complicité. n C.J. Testament, du 9 au 11 mai, le Grand T, Nantes. www.legrandt.fr


DR

spectacle vivant

Panorama Le grand public a découvert le chorégraphe en 1992. Cette annéelà, Philippe Decouflé signait les festivités d’ouverture et de clôture des JO d’Albertville. Trois ans plus tôt, il avait imaginé La Danse des sabots pour fêter le bicentenaire de la Révolution. Decouflé avait créé sa compagnie, DCA, à Bagnolet. Drôle de nom pour un projet qu’il plaçait sous le triple signe ascendant de la diversité, de la camaraderie et de l’agilité ! Depuis, on ne compte plus ses créations. Après avoir créé Octopus à Rennes, c’est une sorte de best of qu’il vient présenter au public. La pièce propose un voyage au fil de chorégraphies, de 1983 (Vague café) à 2006 (Sombreros). Bref, une occasion exceptionnelle pour les uns de réviser leurs notes et pour les autres de combler leurs lacunes. n V.B. Panorama, du 24 avril au 5 mai, TNB, Rennes.

DR

Decouflé en mode best of CHICOS MAMBO Millenium Mambo Les Chicos mambo, ce sont quatre danseurs qui marchent dans les pas de la tradition du ballet transformiste. Avec Méli Mélo II (Le Retour), ils revisitent l’histoire de la danse au sens le plus large possible : du Lac des cygnes à la gymnastique en passant par la Esther Williams et la danse sur glace. n A.B. Chicos Mambo, le 5 mai, Atlantia, La Baule. www.atlantia-labaule.com

www.lesartscenes.fr

les

Art Scènes nantes

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p a r r a i n é e

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Jorge LAVELLI

opéra/théâtre a u t o u r d e s

masterclasses

S y l v i a S A S S T h i e r r y P I L L O N I n v i t é e d h o n n e u r :

T e r e s a BERGANZA


clubbing

chroniques du dancefloor Archiculture n Les petits Pilous, Arno Gonzales, Arnaud d’Input Selector… Le 22 mars, Les Machines de l’île, Nantes.

Paradise n La soirée house revient en compagnie d’une des têtes pensantes de Jazzanova : Alex Barck. Le 24 mars, Stereolux, Nantes.

Berlin : Go ! n Le top de l’électro berlinoise se donne rendez-vous à Nantes : Sascha Funke, Emika, Jan Driver… Les 30 et 31 mars, Stereolux, Nantes.

DR

Crab Cake n Avec la légende vivante de l’électro et moitié d’Optimo : l’Écossais J.G. Wilkes. L’INTERVIEW 135DB

I:CUBE Après l’aventure Château Flight, I:Cube est de retour en solo le 23 avril avec un album concept. « M » Megamix sort sur Versatile. Interview / Arnaud bénureau

Vous a-t-on déjà confondu avec Ice Cube ? n Cela m’arrive très régulièrement. En même temps, ce n’est pas très malin d’avoir choisi un nom comme ça.

Le 30 mars, UBU, Rennes.

Micropoint n Groupe phare de la scène hard techno. Le 31 mars, Le Chabada, Angers.

Plug & Play n Elysse invite une partie de la clique Timid records : Georges Guelters et JL. Le 30 mars, Le Colisée, Nantes.

Club Trax n Le mag électro invite le duo anglais Autokratz. Le 6 avril, UBU, Rennes. Fragil n Pour ses quatre ans, la soirée nantaise qui cartonne invite un monstre de la deep house et un habitué du Panorama Bar : Prosumer. Le 6 avril, L’Altercafé, Nantes.

Château Flight, c’est où ? n En France, route des vins, hôtels de charme, fromages de qualité.

Benga n Le petit prince de la scène dubstep anglaise et une des pointes du triangle Magnetic Man.

Les ingrédients d’une soirée réussie ? n Des gens enthousiastes et heureux d’être là, un bon son qui permet de jouer des vieux disques, une pièce sombre, une seule lumière, des gens gentils au bar et des gens gentils à la porte. Trop de paramètres à intégrer pour le reste.

Le 20 avril, Cabaret Vauban, Brest.

Un morceau qui fait danser les filles ? n To be there with you d’Aksel Friberg & Kicki Halmos.

Club Nuit n La nouvelle soirée initiée par Fragil. La première édition avait renversé LU. Le 24 avril, le lieu unique, Nantes.

Open Fader : Skin Jackin’ Party n Ça tatouera et ça jouera électro techno avec Phil Kieran et Red Sunrise. Le 28 avril, UBU, Rennes.

Le morceau le plus honteux de votre discothèque ? n C’est chouette les clubes de Léon.

Amon Tobin n Date unique dans l’Ouest, dans le cadre de la tournée ISAM. Le 9 mai, Le liberté, Rennes.

Êtes-vous versatile ? n Toujours ! n Fake Party avec I:Cube, le 31 mars, UBU, Rennes.

Visite/Visite n La soirée nantaise reçoit Tomas more du label Get the Curse.

www.ubu-rennes.com

Le 9 juin, Les Caves du Castel, Nantes.


festivals [Sonor]

Vidéodanse

© Ludovic Failler

© RB Jérôme Bel

À fond [Sonor]

Chorégraphes en bobin(é)s

En 2012, le festival des écoutes radiophoniques mettra l’accent sur le déplacement à travers des voyages, forcément sonores, en bus, à pied ou en bateau. Les moins nomades pourront investir de multiples lieux de la ville (le lieu unique, l’hôtel Pommeraye, le Château des ducs de Bretagne…) et découvrir un doc sur la mythique Carbone 14, la Sonopluie, Thomas Baumgartner et ses Passagers de la pluie ou encore le romancier et journaliste Sylvain Chantal. n A.B.

Quelles relations la danse entretient avec le réel ? Plus de cent films sur ce thème vont être projetés sur 11 jours, en accès libre : œuvres cinématographiques, spectacles et performances filmés, documentaires.... Fondée il y a plus de 30 ans au Centre Pompidou, la 5e édition de cette manifestation sur Angers investit trois lieux, le Forum du Quai, les studios CNDC et le cinéma les 400 coups. En temps fort, on peut déjà annoncer une rétrospective Robyn Orlin et la projection de la pièce de Jérôme Bel Pichet Klunchun And Myself (photo). n C.J.

[Sonor], du 2 au 13 mai, Nantes.

Vidéodanse, du 4 au 15 juin, CNDC, Angers. www.cndc.fr

© Barnabarn

yuksek / DR

SEMAINE MAGIE NOUVELLE ET MAGIE MENTALE Magie système

PAPILLONS DE NUIT Papillon de lumière Depuis quelques années, la magie ne se résume plus à Sylvain Mirouf ou David Copperfield. Canal + a même essayé de lui faire gagner en street credibility en casant dans sa grille Kamel le magicien. Pas étonnant donc que le lieu unique inaugure un nouveau rendez-vous dépoussiérant forcément le genre. Au programme : du close-up, une conférence et des spectacles magiques croisant les disciplines artistiques. n A.B.

Lumière sur cette édition 2012 du festival qui promet une programmation plutôt alléchante. Au-delà des “grands noms” déjà annoncés, nous avons noté quelques perles qu’il vaudrait mieux ne pas manquer. Yuksek pour commencer, mais aussi Hollie Cook, Malted Milk ou encore ASM. De l’électro, du jazz et du saxo, de la trompette et des boîtes à rythmes pour bien shaker son booty jusqu’au bout de la nuit ! n A.B.

Semaine magie nouvelle et magie mentale, du 24 au 28 avril, le lieu unique, Nantes.

Papillons de Nuit, du 25 au 27 mai, Saint-Laurent-de-Cuves.

www.lelieuunique.com

www.papillonsdenuit.com


festivals EUROFONIK

DR

Parrainée par Denez Prigent, la première édition du festival consacré à la musique des mondes d’Europe envisage cette dernière dans son sens le plus large possible. L’occasion de découvrir la nouvelle égérie du flamenco Rocio Marquez (photo) qui se fait rare en France, Erwan Keravec, virtuose de la cornemuse qui a collaboré avec Boris Charmatz sur Enfant, ou la grande dame du chant italien Giovanna Marini. n A.B.

BIM Bim, bam, boum Activiste forcenée de la scène électro nantaise depuis plus de dix ans, l’association Cinetic passe aujourd’hui la seconde et organise son premier festival. Rendez-vous déambulatoire dans la ville, le BIM tirera son bouquet final de Stereolux. En effet, le 7 avril toute la journée, parallèlement à une boum électro pour les kids, Kap Bambino, The Driver, les très attendus Numeric Ravers et Oliver Huntemann (photo) feront danser les plus grands. n A.B. BIM, du 4 au 7 avril, Nantes.

Eurofonik, le 31 mars, La Cité, Nantes.

http://bimfest.fr

www.eurofonik.fr

LES 3 ÉLÉPHANTS Poids lourds

© Jerome Blin

Rocio Marquez © Luis Gaspar

Made in Europe

FUN 18 Have Fun L’édition 2012 ne fait pas semblant. En tête d’affiche, le retour attendu des surexcités de Dionysos. Il faudra aussi compter avec les Rapture, Baxter Dury (il va tous les faire les festivals d’été ?), les petits princes du turntablism C2C, les young guns du rap français 1995 ou la double dame Mansfield.TYA. n A.B.

Le Fun, c’est le festival “made in campus”. Pendant six jours seront présentés des projets portés par l’ensemble des membres de l’université de Nantes, qu’ils soient étudiants, enseignants ou membres du personnel. Mêlant théâtre, danse, musique, poésie, les projets se présenteront comme des premières étapes de travail, ou des propositions plus abouties. Ces propositions d’à peine une heure sont une bonne occasion de découvrir des démarches foisonnantes et à petit prix. n A.B.

Les 3 Éléphants, du 11 au 13 mai, Laval.

FUN 18, du 29 mars au 6 avril, TU-Nantes.

www.les3elephants.com

www.tunantes.fr


festivals ÉTONNANTS VOYAGEURS

Luis Sepulveda © Daniel Mordzinski

Voyage, voyage En 2012, le festival regarde le monde à travers plusieurs fenêtres : mers du Sud, AsiePacifique, Europe, printemps arabe, révoltes urbaines, France plurielle. Et la liste des invités qu’ils soient écrivains, artistes, cinéastes, donne le tournis : la star de la littérature hispanophone Sepulveda, la carte blanche d’Oxmo Puccino, la clique belge (Schuiten, le poète Verheggen, Declerck…), Jean Rolin, Douglas Kennedy… Le temps d’un festival, Saint-Malo se trouve au centre du monde. n A.B. Étonnants Voyageurs, du 26 au 28 mai, Saint-Malo.

DR

www.etonnants-voyageurs.com

FESTIVAL MYTHOS paroles, paroles Créé à l’origine par des amoureux des mots, le festival Mythos est l’un des seuls à proposer une programmation aussi riche et variée. À la croisée des genres, entre théâtre et musique, les 50 artistes de cette édition seront là pour vous faire découvrir l’art de la parole dans tous ses états. Convivial et ouvert à tous, les enfants non plus ne seront pas en reste. Au programme et en vrac, le GdRA, Chloé Lacan, Jérôme Aubineau, Thomas VDB (photo), la sultane, et tellement d’autres. n C.A. Mythos, du 4 au 9 avril, Rennes. www.festival-mythos.com


lords of the underground © lukas maeder

festivals

DOOINIT FESTIVAL Just Dooinit Avant tout hip hop, le festival est aussi orienté vers les rencontres et le partage de la culture musicale au sens large. Les premiers jours seront dédiés aux conférences, avec Olivier Cachin, journaliste, fondateur du magazine L’Affiche, de l’émission télévisée RapLine et écrivain. Rencontre et partage de vinyles aussi puis, naturellement, des performances live, de J-Zen, Lords of the Underground, ou encore Ali Shaheed. n A.B. Dooinit Festival, du 27 mars au 7 avril, Rennes. www.dooinit-festival.com

Saperlipuppet

Ma Foi © Jeff Rabillon

Guignol’s band

Ça commence à se savoir, la marionnette ce n’est pas que pour les enfants. Pour preuve, la tête d’affiche Antigone, tentative de défroissage du mythe (pour les plus de 12 ans), cumule un magnifique travail plastique et une belle performance de la manipulatrice-actrice Camille Trouvé. Iconoclaste, Ma Foi, par la Cie A, par le biais d’une crèche et d’une bonne sœur pas bigotte, nous professe une leçon de sexualité. Malgré tout, les enfants ne sont pas oubliés avec, notamment, Princesse K de l’excellent Bob théâtre, une histoire de princesse rock’n’roll, bijou de simplicité et d’humour. n C.J. Saperlipuppet, du 30 mai au 3 juin, Capellia, la Chapelle-sur-Erdre. www.capellia.fr


expositions

I

Jean-Michel Sanejouand, Paysage organisé, 1969. © Jean-Michel Sanejouand

wik à Rennes, à Nantes… faites le plein d’ém ti ns ciné, cultures, l isirs !

Jean-Michel Sanejouand, Retrospectivement... Les Pays de la Loire rendent hommage cette année à Jean-Michel Sanejouand. Pour l’occasion, l’agglomération nantaise s’arme d’une double exposition avec, d’une part, le FRAC et, d’autre part, la Hab galerie. La chapelle du Genêteil à Château-Gontier prendra le relais suivi du musée de l’abbaye Sainte-Croix des Sables d’Olonne. n Ouvrant la marche, l’événement proposé par le FRAC balaie la production de l’artiste jusqu’à la fin des années soixante-dix. Lumière est faite notamment sur ses « charges-objets », qu’il privilégie au détriment de la peinture abstraite qu’il exerçait jusqu’alors. Bâches, batterie et planches à repasser se débarrassent de leur fonctionnalité pour mieux expérimenter l’espace donné. En complément, la petite salle offre à voir une sélection de croquis inédits dont des recherches autour de ces « chargesobjets » laissant entrevoir une production graphique importante. La Hab galerie, quant à elle, revient sur le travail sculptural de Sanejouand, liant assemblages de pierres et utilisation de la peinture comme matière, troublant sans cesse notre perception des espaces et des échelles. n Marie Groneau Jean-Michel Sanejouand, Retrospectivement… Du 22 février-6 mai, FRAC, Carquefou Du 2 mars au 29 avril, Hangar à bananes, Nantes www.fracdespaysdelaloire.com

ESPACE NOMADE EN BRETAGNE GN DE MARS À AOUT 2012 WWW.BOUILLANTS.FR

ENTRÉE LIBRE

Graphisme : estampes.com

Espace temps


François Boisrond et Marlène Mocquet Figure libre Double exposition à l’abbaye Sainte-Croix des Sables d’Olonne. Deux artistes, un homme, une femme. Deux générations. Deux approches libres, poétiques, amoureuses de la peinture. D’un côté, il y a François Boisrond qui fut avec Combas, Di Rosa et Blanchard, un des enfants terribles de la « Figuration libre », mouvement (des années 1980) salutaire et impertinent qui, sans complexe, réinvestissait l’espace de la peinture, lui donnant une légitimité vivifiante, exaltante. J’aime particulièrement ses premières peintures qui élaborent un vocabulaire simple, efficace, incroyablement dynamique. De l’autre côté, Marlène Mocquet présente des peintures délurées, proliférantes où les sujets, les paysages, les personnages semblent naître de la manipulation même des pigments, des matières colorées, dans d’invraisemblables, vénéneuses et réjouissantes compositions. n C.C. François Boisrond et Marlène Mocquet, du 18 mars au 17 juin, musée de l’abbaye Sainte-Croix, Les Sables D’Olonne. www.lemasc.fr

Dark Tourism

© Ambroise Tézenas

En vacances à Tchernobyl Les grandes catastrophes ou événements dramatiques, relayés par les médias, font désormais partie d’une culture commune. Objets de fascination et de voyeurisme, des Tours Opérateur se sont saisis de cette niche. Ambroise Tézenas, qui mène par ailleurs une réflexion sur les paysages, s’est inspiré du livre de l’universitaire anglais John Lennon, Dark Tourism, the attraction of death and disaster, et est allé photographier ces lieux victimes d’un effet pervers du tourisme de masse. n C.J. Dark Tourism, du 30 mars au 12 mai, galerie mélanieRio, Nantes. www.rgalerie.com

© Céline Jacq

François Boisrond - «Fin de journée», 1989 (acrylique sur toile, 124 x 156 ; Galerie Mazel, Bruxelles)

expositions

La belle peinture est derrière nous

Sous les pieds, la peinture La proposition d’Eva Hober, exposition manifeste dédiée à la scène picturale française actuelle, fait escale au lieu unique avant de s’envoler pour Los Angeles. Parmi les 25 artistes présentés, Jérôme Zonder réalise une œuvre in situ. Rencontre. Quand j’arrive dans la cour du lieu unique, Jérome Zonder me reçoit en me demandant d’enlever mes chaussures pour pouvoir entrer dans le parallélépipède où il travaille. Des étudiants assistants tracent sur les murs, à la « ligne claire », le quadrillage d’un carrelage blanc (type métro ou boucherie) et lui travaille au sol, à l’encre de Chine sur de grands papiers blancs. J’hésite un peu avant de marcher sur ses dessins : c’est toujours problématique de « fouler » une œuvre, d’autant plus quand celle-ci représente un amalgame de corps nus. Ceux, proches de l’entrée, placés les uns à côté des autres, évoquent la plage, puis, rapidement, la morgue. Plus on avance et plus tout s’entremêle, se complexifie, se densifie, se sexualise, perd ses limites. « Quand le dessin sera terminé, on le recouvrira d’une couche de résine. Comme cela, les spectateurs monteront directement sur la peinture et construiront au cours de leur déplacement leur narration (…) J’aime pousser l’image, le dessin, hors des limites convenues, ou convenables, expérimenter les formes de langage les plus disparates, d’un réalisme distant à une distorsion expressionniste voire carrément obscène, humoristique ou vulgaire. J’emprunte autant au Jugement dernier de Memling, qu’à la BD de Gotlib, au pop-art qu’à la culture mexicaine de la mort… Au fond de cette salle, il y aura ce grand dessin au fusain où une porte s’ouvre sur un espace noir ». Avec Jérome Zonder, la peinture, le dessin sont de l’ordre de l’expérience, propulsant le visiteur dans des recoins refoulés de sa conscience vers ces charniers de corps, d’idées, de formes où se mêlent fascinations, ricanements, jouissances et violences. n Christophe Cesbron La belle peinture est derrière nous, du 16 mars au 13 mai, lieu unique, Nantes www.lieuunique.com


DE VOUS À MOI Expositions du 25 mars au 3 juin 2012

Taroop et Glabel canular(t) Indociles heureux, Taroop et Glabel détournent par le jeu, les croyances imbéciles qui gouvernent nos sociétés, que ce soient celles établies par les religions, la politique, le sport, la culture, les médias ou le sexe. Leurs slogans, dessins, collages mettent à mal les ordres établis, prônant dans un salutaire éclat de rire et de vie une liberté de penser et de créer. Collectif d’artistes né dans les années 1990 (c’est ce que raconte la légende), Taroop et Glabel, dont le nom improbable ressemble à une impossible contrepèterie (derrière laquelle il ne serait pas vain de trouver le brillant Ernest T.), manient un humour sans complexe, nécessaire et subversif dans des formes simples, vives, proche du canular(t). n C.C.

les week-ends, de 14h30 à 18h00 - Entrée libre. + du mardi au dimanche du 7 avril au 7 mai de 14h30 à 18h00, Galerie Laizé

Galerie Laizé - 10 rue de l’Église 35560 BAZOUGES-LA-PÉROUSE Tél. : 02 99 97 43 60 contact@association-levillage.org www.association-levillage.org Le Village reçoit le soutien de la commune de Bazouges-la-Pérouse, d’Antrain communauté, du Conseil Général d’Ille-et-Vilaine, du Conseil régional de Bretagne, du Ministère de la culture et de la communication, d’Estampes, de Chat noir et des transports Hautière.

Taroop et Glabel, artothèque d’Angers. www.angers.fr

© Marc Domage

DARK TOURISM AMBROISE TEZENAS

Toby Paterson Déconstruction Peintre, sculpteur, architecte, cinéaste et skater, Toby Paterson glisse, capte, engrange, décontextualise et recompose les formes, les matières, les lignes, les couleurs des villes qu’il traverse. Pour le Grand Café à Saint-Nazaire, il revisite l’esthétique moderniste des bâtiments d’après-guerre et propose un parcours semblant flotter, se détacher du réel pour entraîner le visiteur dans une ville mentale et fragmentée : les perspectives s’accélèrent, les cimaises s’entrouvrent, les pièces sur verre multiplient les transparences… L’artiste donne à la ville une couleur, une présence aussi élégante que mélancolique. n Christophe Cesbron galerie

Toby Paterson, jusqu’au 29 avril, au Grand Café, Saint-Nazaire.

Exposition de photographie du 30 mars au 12 mai 2012 Vernissage le 29 mars à 19h galerie melanieRio, 34 bd Guist’hau, 44000 Nantes www.rgalerie.com / info@rgalerie.com / 02 40 89 20 40 horaires d’ouverture : du mercredi au vendredi de 15h à 19h le samedi de 14h à 18h et sur rendez vous

www.estampes.com

Isme_2005, sérigraphie, 111 x 110 cm, Semiose éditions, collection Artothèque d’Angers

Laurent Grivet, Nuit

expositions


expositions À l’ombre des oiseaux Biche ô ma biche Fluides et colorées, pas si acidulées qu’on pourrait le croire au premier coup d’œil, les œuvres de Patricia Cartereau semblent à chaque fois déraper, glisser de l’émerveillement d’une vision douce, vers l’inquiétude d’un dédoublement, d’une mutation, d’une contamination. Les petites filles roses perdent l’équilibre ou se dispersent. Les biches, loups, lapins, oiseaux émergent de la peinture comme d’un paysage mental. Leurs présences parfois sombres, parfois transparentes se superposent comme des strates de mémoire élégantes et furtives, diffuses, déstabilisantes… n C.C. Patricia Cartereau, jusqu’au 15 avril, Centre d’art, Montrelais. http://artmontrelais.free.fr

Bleu Noir Paint in black Le dessin est à l’honneur de cette nouvelle exposition initiée par l’Espace LVL. Ce sont les Parisiens de Bleu Noir qui investiront les lieux. Composés de Jeykill et Veenom, l’entité est aussi un salon de tatouage hybride, à la fois shop et espace d’expo. Au programme, une production incisive, nourrie d’un environnement visuel alternatif entre pop culture, influences ethniques et ancrages urbains. Actifs également au sein du fameux collectif 9e Concept, les artistes dévoileront des œuvres à 2 et 4 mains et piqueront, à l’occasion de leur venue au salon Turbo Zéro (Nantes). n M.G.

Armer les toboggans Breer and co

www.lvl-studio.com

Armer les toboggans, du 14 avril au 10 juin, Le Quartier, Quimper.

Camila Oliveira Fairclough_Chérie, 2011, acrylique sur tissus

Bleu Noir, exposition monographique, du 22 mars au 20 avril, espace LVL, Nantes.

Le Quartier s’attache au travail de trois artistes distincts dans leur pratique et pourtant réunis autour de l’œuvre de l’un d’entre eux : Robert Breer. Disparu en 2011, il s’est illustré aussi bien dans la peinture que dans la sculpture ou le cinéma expérimental, assumant une rigueur minimaliste. Le Quartier a fait appel à de jeunes artistes, Pierre Labat et Camila Oliveira Fairclough, respectivement sculpteur et peintre, pour relire le travail de Breer. Par un dialogue inédit entre les propositions, un rapport surprenant se construit par les différents médiums utilisés, replaçant le visiteur au centre d’un jeux d’échelles, de perspectives et d’espaces. n M.G.

www.le-quartier.net

Trésors cachés

Pierre-Emile Cornillier

Au commencement était le dessin... Voici quelques ensembles importants de dessins du XIXe siècle sortis du cabinet d’arts graphiques du Musée des beaux-arts. Si au XIXe siècle, le dessin représentait la base de l’enseignement académique, il demeurait pour les artistes le langage essentiel de l’étude, étape indispensable entre la conception, l’observation et la création. Pour les collectionneurs avisés, il était la trace du geste créateur, un objet précieux pour comprendre la genèse d’une œuvre. Du néoclassicisme à l’impressionnisme, la collection d’arts graphiques du musée est incroyablement riche, constituée autour d’ensembles remarquables (Jules-Elie Delaunay, Rodolphe Bresdin, Pierre-Emile Cornillier) et de quelques dessins d’artistes phares (Delacroix, Redon, Monet, Toulouse-Lautrec). n Christophe Cesbron Trésors cachés, jusqu’au 29 avril, à la chapelle de l’Oratoire, Nantes www.museedesbeauxarts.nantes.fr


expositions Marta Pan Onde sensuelle Ayant choisi de s’attacher à des artistes archiconnus mais finalement peu présentés dans la région nantaise, le centre des Landes Blanches proposera cette fois une « mini rétrospective » de la sculptrice Marta Pan. Oscillant entre art, architecture et paysage, ses questionnements ont donné naissance à une œuvre empreinte de sensualité malgré son incontestable rigueur. Mariée à l’architecte moderne André Wogenscky, proche de Le Corbusier, Marta Pan, disparue en 2008, laisse derrière elle un ensemble de travaux où la forme, en constante évolution, se meut, flotte et se complète. n M.G. Marta Pan, sculptures, 1957 – 2001, du 1er avril au 20 mai et du 14 juin au 26 août 2012, les Landes Blanches, Les Sorinières (44) www.leslandesblanches.fr

De vous à moi

© BIP-Bruno Elisabeth-LaRonde

Home sweet home Au menu de la programmation, printanière, le site du Village donne à voir dans ses 3 espaces, 3 propositions interrogeant notre façon de s’approprier et d’occuper le territoire. Pour ce faire, le collectif BIP se penche sur les zones rurales, parfois très isolées. Ils capturent les liens ténus qui se sont développés entre leurs occupants et les divers intervenants indispensables à la vie quotidienne. Pour Laurent Grivet, la lumière artificielle dévoile des bribes de vie nocturne d’une petite commune, questionnant alors la façon de l’habiter. Quant à Florent Belda et Alice Bertrand, c’est sur le monde parallèle des insectes qu’ils se penchent, infiniment petit et pourtant omniprésent. n M.G. De vous à moi, du 25 mars au 3 juin, Le Village, Bazouges-la-Pérouse (35). http://association-levillage.org

Marlène Mocquet 18 mars 2012 > 17 juin 2012

Renseignements 02.51.32.01.16 www.lemasc.fr


dos à dos

salocin ed mso ro na dl’in ver terview

Pourquoi Claude Guéant est-il aussi méchant ? n La rela-

tion qu’entretient Libé avec Claude Guéant n’est pas bonne, et je ne parle même pas des valeurs. Les titulaires de la rubrique Désintox ont le chic pour passer au scalpel ce qui est de l’ordre de l’entourloupe démagogique scandaleuse et ce qui est de l’ordre de la manipulation des chiffres.

...

Kostar Photo / yann peucat pour

Que jalousez-vous dans Le Figaro ? n Comme le vrai

métier de l’actionnaire principal est de vendre des armes et des avions, ils ont beaucoup plus d’argent que Libération. Je leur envie un peu leur richesse, car ça coûte très cher de faire du journalisme de qualité.

Faut-il être de gauche pour être journaliste à Libé ? n

C’est plutôt conseillé. On ne recrute pas sur critères politiques, mais il vaut mieux être en affinités avec les valeurs du titre. Ceci dit, il y a plusieurs gauches à Libé. Nous sommes un journal d’opinion. Nous produisons avant tout de l’information de qualité, qu’importent les options politiques ou civiques qui s’expriment.

Quel effet cela vous fait-il quand Xavier Bertrand (UMP) utilise un papier Désintox de Libé pour t justifier un point de vue ? n C’es

certain que jamais aucun homme politique de gauche ne s’est servi d’une information du Figaro à l’appui de son propos ! Le patron de la rédaction du Figaro a clairement dit qu’il n’enquêterait pas sur l’affaire Karachi ni sur aucune autre affaire qui gêne le pouvoir. Être capable d’utiliser les outils journalistiques sur une famille de pensée dont on peut se sentir proche, c’est pourtant ce qui fait la dignité et la qualité d’un journal.

PA G E 0 8 4

K O S TA R

saison 0 6 / N U M É R O 3 0

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Bon ! C’était quoi ce vilain survê tement Adidas ? Un pari perdu ? n Il y a débat sur la qualité de

mon survêtement ! Aujourd’hui, je suis habillé comme je ne le suis , quasiment jamais, avec une veste faire pour cuir en s ssure chau des un peu sérieux. Le jour où Charlie Hebdo a brûlé, toutes les télévisions de France ont débarqué à Libé, et il se trouve que je ne suis pas retourné chez moi exprès pour me changer ! n

a v r i l - m ai 2 0 1 2


Du 18e siècle à nos jours | exposition

Partenaire officiel

www.chateau-nantes.fr

Double Mixte - Le Voyage à Nantes (2012) - © Archives départementales de Loire-Atlantique


L’esclavage se combat encore aujourd’hui Entrez dans le Mémorial OUVERTURE DiManchE 25 MaRs 15h

VisiTEs cOMMEnTéEs TOUs lEs wEEk-EnDs jUsqU’aU 27 Mai quai de la Fosse - Passerelle Victor-schœlcher www.memorial.nantes.fr


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