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LA CriÉE CENTrE D’ArT CONTEmPOrAiN mUSÉE DES BEAUX-ArTS DE rENNES PHAKT CENTrE CULTUrEL COLOmBiEr 40mCUBE
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CABiNET DU LiVrE D’ArTiSTE GALEriE ArT & ESSAi
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DESiGN : mAriE PrOYArT & JEAN-mAriE COUrANT PHOTOGrAPHiES : ViNCENT-ViCTOr JOUFFE ET YANN PEUCAT
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Organisateur : ArT NOrAC
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Partenaires :
PENDANT TOUTE LA DUrÉE DE LA BiENNALE LEs EXPOSiTiONS DU NEwwAY mABiLAiS ET DU FrAC BrETAGNE SErONT OUVErTES DU mArDi AU DimANCHE DE 12 À 19 HEURES
kos t a r pa r l e m e nu
le k de kostar n Neil Hannon / P8 Guide me five n P11 objets du désir n P12 dix bars à vin n / P14 business classe n Bruno Caron / P16 mode n Kinder land par Lise Garguil / P18 TêteS de série n Mélanie Leray / P24 n Andrée Jardin / P26 n La Cie Tro-Héol / P28 n The Marginals / P30 n Laurent la Torpille / P32 Sur son 31 n P31 entretiens n Odile Decq / P34 Portefeuille n Julien Nédélec / P40 une ville ailleurs Chicago par Frédéric Bélier-Garcia / n P46 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P50 Guide Kostar n P53 / Expos, spectacles, soirées, festivals… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin.
illustration du sommaire
© Vincent Sorel pour Kostar #32 le Chainon en Région
SAISON 07
du 5 septembre au 12 octobre, 20 spectacles dans 20 lieux de la région des Pays de la Loire toute l’info sur www.fntav.com
Francis Guillard / All6 n www.francisguillard.com
SAISON 07 / NUMÉRO 32
Photographe pour la saison 2012/2013 :
OCTOBRE-NOVEMBRE 2012
en couverture
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Livres Recueils Les Autres Gens chez Dupuis (sortie du tome 8&9 en octobre). Et toujours en librairies le Petit Traité de Philosophie Charcutière chez Kéribus Éditions/ Le Rouergue, avec Sébastien Demorand au scénario. site http://vincent-sorel.com http://oisivete-mon-amie.over-blog.com PA G E 0 4
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OCTOBRE-NOVEMBRE 2012
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LA MOUETTE de Anton Tchekhov mise en scène Frédéric Bélier-Garcia avec Nicole Garcia Ophelia Kolb Agnès Pontier Brigitte Rouän Eric Berger Magne-Håvard Brekke Jan Hammenecker Michel Hermon Manuel Lelièvre Stéphane Roger
ANGERS Le Quai - 14 au 24 novembre Grand Théâtre - 14 au 18 février NANTES - Le Grand T 27 novembre au 5 décembre LA ROCHE-SUR-YON - Le Grand R Scène nationale de La Roche-sur-Yon 10 et 11 décembre SAINT-NAZAIRE - Le Fanal Scène nationale de Saint-Nazaire 13 et 14 décembre TOURS - Le Nouvel Olympia Centre dramatique régional 17 au 21 décembre LA ROCHELLE - La Coursive 15 et 16 janvier Nouveau Théâtre d’Angers - CDN Pays de la Loire Le Quai - forum des arts vivants Tél. 02 44 01 22 44 - Fax 02 44 01 22 55 contact@nta-angers.fr - www.nta-angers.fr
photo © Vincent Flouret
production Nouveau Théâtre d’Angers Centre Dramatique National Pays de la Loire
q ui fai t q uoi ?
illustration de l’ours
© Charlotte
des Ligneris
pour Kostar #32
Livre Avant d’être grand Album jeunesse cartonné sur un texte de Virginie Aldjidi. Collection Tête de lard, Éditions Thierry-Magnier, 2012 affiche Les goûters de l’écran (2012/13), cycle des films pour les enfants au cinéma Katorza, Nantes site www.charlottedeli.fr
KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros
Stylistes n Aurélie Provost, Maëva Sévère
Directeur de la publication n Patrick Thibault. coordination rédaction n Arnaud Bénureau. Graphisme et maquette n Damien Chauveau. CHEF DE PRODUCTION MEDIA n Céline Jacq.
Remerciements n Gérard Carnot, JC, Marie Masson, tous nos annonceurs.
Développement n Marc Grinsell, Julien Coudreuse, Patrick Thibault. Publicité pub@kostar.fr SECRÉTAIREs DE RÉDACTION n Céline Jacq, Cécile You. COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa. Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro. Rédacteurs n Coraline Aim, Frédéric Bélier-Garcia, Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Guillaume Canot, Christophe Cesbron, Julien Coudreuse, Marie Groneau, Céline Jacq, Pierrick Sorin. Photographes n Lise Garguil, Marc Grinsell, Francis Guillard, JC, Tangui Jossic, Keno, Julien Nédélec, Yann Peucat, Gildas Raffenel, Pierrick Sorin. GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n Charlotte des Ligneris , Julien Nédélec, Vincent Sorel, Pierrick Sorin. PA G E 0 6
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modèles n Clémentine, Laure, Maissoun, Maïwenn, Pauline.
Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2012 www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764
Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.
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dumas-associes.com - *automne hiver
COLLECTION FALL WINTER* 12/13 ELEVEN GUESS SCOTCH & SODA LE TEMPS DES CERISES FREEMAN T PORTER TEDDY SMITH G-STAR RAW LEE CONVERSE PULL IN BENSIMON DOCKERS BEN SHERMAN AMERICAN VINTAGE PEPE JEANS LEVI’S REDSKINS SCHOOL RAG FRANKLIN MARSHALL
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RENNES : 9 RUE D’ANTRAIN • NANTES : 11 RUE DU CALVAIRE
un e p e r sonnali t é à la m od e pa r l e d e m od e
NEIL HANNON the divine comedy
« Heureux de porter ce prénom à la con » interview / Guillaume Canot
photo / DR
Vous êtes quelqu’un de stylé. Depuis quand faites-vous attention à votre look ? n J’adore que l’on pense que je suis stylé parce que je ne le suis vraiment pas. Dans les années 90, quand j’étais un “indie kid”, j’avais une sale gueule et un look épouvantable. Je m’habillais comme mes héros de l’époque. C’est à Camden que j’ai vu les vestes et cravates bon marché. Je me suis dit qu’en m’habillant comme ça, je serais peut-être un peu moins moche. Et ça a marché ? n Ça allait bien avec mon style de musique et les gens voulaient me photographier. Dès lors, j’ai toujours porté des costumes. Je considère que c’est une armure ou un genre de camouflage. Plus largement, quel rapport entretenez-vous avec la mode ? n Je n’aime pas la mode. Elle change tous les ans et elle est faite pour vendre des fringues. Par contre, le style, c’est différent. Porter les fringues qui te vont bien, c’est essentiel. Pas seulement par rapport au look. L’important, c’est de se sentir à l’aise dans ce qu’on porte. Avez-vous un créateur fétiche ? n Je ne sais pas, je ne sais plus. Je n’en ai pas.
Et le comble du mauvais goût ? n Les gens qui sortent dans la rue à Dublin en pyjama ou dans des joggings déformés. À qui aimeriez-vous tailler un costard ? n À tous les Anglais qui, comme pour la boxeuse Katie Taylor, s’attribuent sa victoire alors qu’elle est irlandaise. Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Dans les années 80, pour moi, REM était le plus grand groupe du monde. Maintenant, c’est le plus mauvais. Ce n’est pas de leur faute. Ils n’ont pas su à quel moment se séparer. Qui rêveriez-vous de déshabiller ? n Ma girlfriend. Mais aussi George W. Bush ! J’aimerais le faire défiler nu dans les rues. On pourrait tous lui balancer des choses à son passage. Neil Armstrong, Neil Young ou Neil Diamond ? n Que des grands ! Neil Armstrong était super important quand j’étais gamin. Je ne connaissais pas d’autres Neil. Quand j’ai su qu’il avait marché sur la lune, j’ai trouvé ça extra et je suis devenu heureux de porter ce prénom à la con.
Déshabillez-vous et regardez l’étiquette… n OK ! Ma chemise est donc une Henry Jermyn de Dublin. Ils font des chemises et des costumes très bien taillés. Ils vendent même des parapluies, tout ce qui va bien à l’homme. Quel est le comble du chic ? n Un beau tatouage.
Finalement, comment faites-vous pour traverser les modes ? n Je fais en sorte de ne jamais penser à la mode. Si vous essayez de plaire à un maximum de gens, vous êtes certain de ne plaire à personne. Si ça te plaît à toi, il y a sans doute quelqu’un d’autre sur la planète auquel ça va plaire. n
The Divine Comedy, Neil Hannon en voyage à Nantes
The Divine Comedy 18+19+20 Neil Hannon en voyage à Nantes
saison
2012/2013
le lieu unique scène nationale de Nantes
octobre 2012
3 soirs, 3 concerts, 3 lieux de 10 à 28 euros
www.lelieuunique.com
www.lelieuunique.com
Avec le soutien de la Ville de Nantes, du Ministère de la Culture et de la Communication et de la Région des Pays de la Loire. En partenariat avec Nova et Kostar. Photo : Dr
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Le temps de trois soirées, le lieu unique invite le dandy pop à revisiter son répertoire et surtout à se faufiler dans Nantes. Trois soirées comme autant de concerts exceptionnels. Le premier (18 octobre), le plus classique. Le deuxième (19 octobre), dans un lieu encore non dévoilé. Et le dernier (20 octobre), dans un endroit tenu secret. n
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© Mathieu Tonetti
C’est qui ? Sébastien Tellier. Depuis qu’il a croisé la route d’un diététicien limite chaman, le garçon mange du Pépito bleu et en fait voir de toutes les couleurs à la chanson française. Pas très équilibré, mais bien perché ! C’est quand ? Le 26 octobre à Stereolux à Nantes, le 30 octobre à La Carène à Brest et le 31 octobre au Liberté à Rennes. n
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© KARIM SADLI
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C’est qui ? Woodkid. Pour l’analyse qui va bien, on fera confiance à un directeur de salle à qui on ne la fait pas : « Il y a un tel buzz autour de ce mec-là qu’on va voir si la baudruche ne va pas se dégonfler en direct ». C’est quand ? Le 18 septembre à Scopitone à Nantes et le 9 novembre aux Indisciplinés à Lorient. n
© Paula Court
C’est qui ? Jay Scheib. Le metteur en scène de World of Wires est la valeur montante de la scène newyorkaise. Sa pièce, conçue au Massachusetts Institute of Technology (MIT), convoque les réalités virtuelles, Baudrillard ou encore Fassbinder. C’est quand ? Les 8, 9 et 10 novembre au lieu unique à Nantes. n
courtesy de l’artiste, Gabriel Desplanque
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© K-Broos
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C’est quoi ? Puz/zle, la nouvelle création du chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui qui a présenté dans le cadre majestueux de la carrière de Boulbon une création inspirée lors du festival d’Avignon. Puz/zle, c’est onze danseurs, six chanteurs corses, une chanteuse libanaise et un percussionniste japonais. C’est quand ? Du 2 au 5 octobre au TNB à Rennes. n
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C’est qui ? MPVite qui présente un commissariat de Lucie Orbie, responsable de l’espace de création en ligne Upsilon, à Mélanie Rio. Le Souffle des Chimères, regroupant huit artistes, questionne nos influences contemporaines et notre fascination pour le sublime. C’est quand ? Du 21 septembre au 27 octobre à la Galerie Mélanie Rio à Nantes. n
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DANS L’OUEST DE LA FRANCE À : RENNES • NANTES • SAINT-MALO • VANNES • CHALLANS • PORNIC NOUVEAU C.C. ATLANTIS NANTES ET BIENTÔT C.C. LECLERC SAINT-GREGOIRE
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Édité à 1 500 exemplaires numérotés et signés à l’occasion de l’expo éponyme à Shanghaï en novembre prochain, cet ouvrage, livré dans une boîte en plastique moulée par injection avec un portrait lenticulaire de Lady Gaga en couverture, rassemble une sélection des plus belles réalisa n mode. de photo la de nom tions d’un grand com Prix public : 500€. www.taschen.
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chantal colliaux opticien 11 rue du MarĂŠchal Joffre - Rennes 02 99 78 24 66 www.chantalcolliaux.fr
DIX BARS À VIN Pour la rentrée, Kostar dresse une liste non exhaustive des bars à vin de la région pour continuer à profiter des apéros de fin d’été. sélection / coraline aim, Julien Coudreuse
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Nantes
Ô Tono Dans une ambiance bistrot avec son mobilier en bois et ses vieilles affiches publicitaires, ce lieu incontournable de la cité angevine accueille sa clientèle autour d’un tonneau pour déguster sa large sélection de vins et sa cuisine traditionnelle qui se renouvelle au quotidien. n 42, rue David d’Angers. Tél. 02 41 81 03 92
Le Cercle Rouge Avec 250 références de vins dont une trentaine au verre qui change tous les mois, Le Cercle Rouge propose un choix d’assiettes froides composées de charcuterie, fromages, terrines, rillettes de poissons, huîtres selon les saisons. n 4 rue des Deux Haies. Tél. 02 41 87 49 66
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photo / Yann Peucat pour kostar
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Le Jéroboam Ce bar à vin convivial propose une cinquantaine de références. De la charcuterie artisanale, des fromages méconnus : Julien, le créateur du lieu, met en avant des produits locaux ou venus d’ailleurs en direct des producteurs. n 21, rue Léon Blum. Tél. 02 72 02 30 47 www.le-jeroboam.com
Les Carafés L’ambiance y est feutrée, les vins mûrement sélectionnés et la cuisine du marché simple et soignée. Entre bistrot et resto, Les Carafés propose près de 250 vins à marier avec leur restauration terroir et leurs concerts du samedi soir. n 8, rue Grande Biesse. Tél. 02 51 72 24 60
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Les BouteillesLa Cantine Depuis le début de l’année, Mickaël Ravier a quitté la rue Armand Brossard pour le marché de Talensac. Toujours aussi convivial, Les BouteillesLa Cantine propose une cuisine de marché et une sélection de vins dont le référencement est incroyablement pointu. n 11, rue de Bel air. Tél. 02 40 08 27 65
Le Vin Vivant Avec 180 références, Le Vin Vivant propose une large gamme de vins naturels provenant du Languedoc-Roussillon, d’Alsace et des Pays de la Loire. Caviste et restaurateur, Thibaut a concocté une jolie carte à base de produits de saison pour accompagner ses vins : des planches de charcuteries et de fromages, des piquillos, une
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soupe de langoustines au muscadet mais aussi des tartines de saumon, de canard fumé... n 93, rue du Maréchal Joffre. Tél. 02 40 89 79 83. http://le-vin-vivant.fr
rennes Le Nabuchodonosor Le plus vieux bar à vin de Rennes, situé dans le cœur historique, (la place du Parlement n’est pas loin), ne néglige avec l’âge ni la qualité de ses vins, triés sur le volet, ni celle de son accueil, chaleureux à souhait. La cuisine proposée, tartines ou plus sophistiquée, est préparée à partir de produits régionaux et servie sur les tables en bois qui donne à ce lieu historique son cachet. En prime, ici on aime la musique ! n 12 rue Hoche. Tél. 02 99 27 07 58
L’Atelier du Caramel
Caramels – macarons – chocolats
Le Café du Port À Rennes, on n’a pas la mer, mais on a le meilleur Café du Port du monde, at least. Si vous ne venez pas pour les plats raffinés (et bon marché) que l’ardoise propose (Nico, le patron, veille aux cuisines), si vous ne venez pas pour goûter les vins naturels choisis en bonne entente avec les spécialistes locaux, venez donc au moins pour rencontrer les serveurs, rois du stand-up. La terrasse qui fait face à l’Office de tourisme est un havre de paix. Et tant pis si les filles n’y sont pas en maillot de bain. n 3 rue Le Bouteiller. Tél. 02 99 30 01 43
L’Arsouille Lieu convivial bien connu des amateurs rennais, L’Arsouille propose une carte riche de 400 références de vins
authentiques, sélectionnés directement chez les producteurs. À la fois bistrot et cave, il sert midi et soir une cuisine locale de saison. Sa carte est courte, mais change tout le temps. Offrant à ses clients un goût de reviens-y permanent. n 17 rue Paul Bert. Tél. 02 99 38 11 10
L’Entonnoir À quelques encablures de la place des Lices, à la fois bistrot et restau, L’Entonnoir est un lieu sûr qui ravit tant pour sa cuisine épicurienne, évolutive selon les saisons et les produits du marché, que pour ses vins naturels et savoureux. Sa déco vintage est un plus, qui participe au bien-être de ceux qui s’y essaient. n 4, rue Saint-Guillaume. Tél. 02 99 78 21 91. http://entonnoir.bistrot. free.fr
2 bis rue de la Galissonnière 44000 NANTES Tél. 02 40 20 58 50 Ouvert du lundi au samedi 10h / 13h 15h / 19h
un e e n t r e p r is e , un e saga , un e his t oi r e
BRUNO CARON Les particules alimentaires Texte / Julien Coudreuse
photo / Yann Peucat
Homme discret et visionnaire, Bruno Caron est à la tête d’un groupe agro-alimentaire qui porte son nom à l’envers, Norac. Depuis 2008, l’industriel breton est également mécène des Ateliers de Rennes, biennale d’art contemporain, qui doit sa création à son goût prononcé pour l’art. Spécialiste de la boulangerie à emporter (Whaou, La Boulangère, Le Ster…) et du snacking (salades, sandwichs Daunat, plats préparés), le groupe Norac compte aujourd’hui 3 500 salariés, 22 usines à travers le monde pour un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros. Son patron, qu’on qualifierait bien d’old school par opposition aux penchants bling-bling de nombre de ses contemporains fortunés, ne manque pas de vanter les vertus de l’entreprise, et déplore qu’en France elle pâtisse d’une image négaPA G E 0 1 6
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tive. « Je pense qu’on a en France un gros problème avec l’entreprise, qu’elle n’est pas réellement intégrée à la société. L’entreprise est souvent perçue comme un lieu de difficultés, de déceptions, voire d’exploitation. Je crois, qu’au contraire, la société aurait beaucoup à apprendre en connaissant mieux l’entreprise et les mécanismes qui lui permettent de se développer. » n Entré en 1980 comme responsable commercial d’une petite biscuiterie, à Locminé dans le Morbihan, Bruno Caron a une pratique très
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« terrain » de son métier. « Quand je suis rentré dans cette usine, il s’agissait d’une petite entreprise de vingt personnes. Il m’est arrivé d’aider à charger des camions, à remplir des barquettes de gâteaux, à des moments où il n’y avait pas assez de personnel. » Au bout de quelques années, il rachète cette affaire. Et fort de son succès, en rachète d’autres, toujours dans l’agro-alimentaire. « J’ai accompagné un mouvement de modernisation, qui a fait qu’on a réussi. Le groupe s’est développé autant par croissance organique que par croissance externe, et il continue de se développer de cette manière-là, avec une dimension internationale plus accentuée ces dernières années. » n Son goût personnel
1952 Naissance. 1980 Responsable commercial d’une biscuiterie de Locminé. 1990 Rachat de sa seconde affaire. 2006 Décision de créer et de devenir mécène d’une biennale d’art contemporain à Rennes. 2010 Décision d’installer une usine au Brésil.
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Organisateur : ArT NOrAC
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pour l’art contemporain, développé depuis le début des années 90, va lui permettre de dresser un pont entre le monde de l’entreprise et la société civile. « En étant mécène, je permets à l’entreprise de faire un pas vers la société civile, d’avoir une activité en son cœur et ainsi, peut-être, de faciliter la compréhension entre ces deux mondes. Mon goût personnel s’est transformé en goût de l’intérêt social par le biais du mécénat. » En 2005 naît ainsi l’association Art Norac ; à l’initiative trois ans plus tard des Ateliers de Rennes, biennale d’art contemporain dédiée justement… aux relations entre l’art et l’entreprise. n www.artnorac.fr
Les Ateliers de Rennes - Biennale d’art contemporain
Après deux éditions pionnières et printanières en 2008 et 2010, conçues par l’association Art to be, Les Ateliers de Rennes – Biennale d’art contemporain reprennent leurs quartiers rennais cet automne, pilotés cette fois-ci par l’association Lucidar à qui a été confiée les deux prochaines éditions, 2012 et 2014. Intitulé Les Prairies, ce 3e épisode investira deux nouveaux lieux : le tout neuf FRAC Bretagne et l’ancien centre des télécommunications renommé Newway Mabilais. n Du 15 septembre au 9 décembre à Rennes. www.lesateliersderennes.fr
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P ho t ogr aphe _ L is e Gar guil www. lisega r guil .com S t ylis t e _Aur éli e Pr ov os t, Ma ëva Sévère Mod è l e s _ Clé me ntine , L au re, Maissoun, Ma ïwenn R e m e rci e me nt s _Une pe nsée par tic ulière à Aurore
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G A L ER I E D E P O RTR A I T S
MÉLANIE LERAY
Extinction du domaine de la lutte Texte / Julien Coudreuse
Mettre en Scène Temps fort de la saison du TNB dédiée à la création contemporaine, le festival Mettre en Scène fait la part belle aux formes d’écriture les plus audacieuses en théâtre, danse, cirque, qu’elles soient dramatiques ou scéniques. Thomas Ostermeier, Mathurin Bolze, Pippo Delbono, Didier Galas et donc Mélanie Leray sont déjà annoncés. Entre autres réjouissances prochainement révélées. n Du 7 au 24 novembre à Rennes, Quimper, Lannion, Vannes, Brest www.t-n-b.fr
photo / Gildas Raffenel pour Kostar
Comédienne convertie à la mise en scène, Mélanie Leray a réveillé en deux pièces notre goût du théâtre. Sans que l’on sache ce qui séduit le plus de sa capacité à mettre le doigt là où notre monde dévisse, de son goût des écritures contemporaines, de la précision de ses mises en scène, ou de sa direction d’actrices. « Mettre en scène, c’est comme une vie parallèle, comme des mondes dans lesquels on entre. J’y suis venu tard car j’ai beaucoup tourné comme comédienne. Tant au niveau financier qu’au niveau de la pression, c’était bien plus cool d’être actrice. Mais intellectuellement, c’est moins riche. » Leaves, sa précédente pièce, parlait du monde « par le biais de ceux qui ne veulent pas y vivre ». Contractions, sa dernière création, montre comment une femme prend le pouvoir sur une autre par la seule force des mots, et la prive lentement de sa liberté d’agir, de penser, dans le but d’accroître les performances de l’entreprise qu’elle représente, pire, qu’elle incarne. n « Pourquoi une personne choisit-elle de consentir, de transiger ou bien de résister ? À quel moment ose-t-on quitter l’entreprise pour laquelle on travaille pour s’inventer une vie autrement difficile mais différente ? ». Mélanie Leray pose ce type de questions, et se garde bien de juger celle qui, au fil de la pièce, se laisse broyer, « prise dans ce rouage implacable, cette machine – l’entreprise – à formater ». La perversité du mécanisme par lequel elle consent aux humiliations qu’on lui PA G E 0 2 5
impose laisse pantois, tant on s’y reconnaît. n « J’avais lu le livre de Florence Aubenas Le Quai de Ouistreham. Ça m’intéressait beaucoup la façon dont elle parlait des femmes et du monde du travail, qui renvoyait à ce frottement entre la vie sociale et la vie organique – faire un enfant, être amoureux. En parlant de ce livre, on m’a orientée vers la lecture d’un texte du jeune auteur britannique Mike Bartlett, Love Contract, qui est à la base de la pièce. » Le face-à-face, âpre et tendu, des deux figures féminines en présence – interprétées par Elina Lowensöhn (découverte dans les films de Hal Hartley) et Marie Denarnaud (révélation dans Les Corps Impatients de Xavier Giannoli), l’utilisation astucieuse de la vidéo(-surveillance) qui dévoile des actes et des émotions que le texte ne dit pas, la succession haletante de scènes répétitives jusqu’à l’inéluctable, participent à la réussite de l‘ensemble. n Contractions, les 8 et 9 novembre, Le Quartz, Brest. www.lequartz.com Du 15 au 24 novembre, TNB, Rennes. www.t-n-b.fr
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ANDRÉE JARDIN Brosse country texte / Arnaud Bénureau
photo / Keno pour Kostar
Andrée Jardin, ce sont des brosses de tradition. C’est surtout une histoire de famille commencée en 1947 à Nantes par George-René Julio et que ses petits-fils, François-Marie et Jean-Baptiste, perpétuent aujourd’hui. Lorsqu’en 1947, George-René Julio ouvre sa fabrique, le marché de la brosse est en plein boum. « Il y avait 400 mecs dans la brosserie sur Nantes, explique François-Marie, cogérant avec son frère de la Brosserie Julio au Où trouver cœur de laquelle se trouve aujourd’hui la diviles collections Andrée sion grand public Andrée Jardin. Beaucoup Jardin ? fournissaient les Chantiers Dubigeon ». Plus Aux Arts de la de soixante ans après, la donne a changé. Maison, rue « Dans le domaine de la brosse technique, des Hauts Pavés, nous sommes moins de dix en France ». Nantes. Cette très petite entreprise s’invite dans les Little Bazar, industries de pointe et fournit l’agroalimenrue Maréchal Joffre, taire, l’aéronautique ou encore l’automobile. Nantes. Et depuis trois ans, elle flirte avec la ménaRessource, gère. Enfin pas tout à fait ! « On n’a jamais rue Voltaire, identifié notre cible. Mais, il est évident que Nantes. la ménagère n’est pas sur les réseaux soBoutique ciaux ». n Épaulés par la vieille garde touBriochin, place jours au taquet de la com’ nantaise (The Chateaubriand, Fly Designers dirigé par un autre frère Julio, Saint-Malo. n Ripoll qu’on ne présente plus…), FrançoisPA G E 0 2 6
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Marie et Jean-Baptiste ont décidé d’équiper l’urbain chic en pelles, balayettes et époussettes entièrement made in France et garanties à vie. « On sait que le made in France est vendeur, mais finalement on en parle peu ». Par contre, on peut parler du prix de vente. Pourquoi irait-on lâcher près de cinquante euros pour un balai ? « Lorsque tu achètes un balai quatre euros en grande surface, ça correspond à peine au prix hors taxe du crin que nous mettons sur nos produits. Ensuite, notre bois est acheté en France. Dès le début, notre but était de faire dans le haut de gamme. Aujourd’hui, un beau balai, c’est un balai Andrée Jardin. C’est la Rolls du balai. Et puis, tu n’as plus besoin de paniquer quand on vient chez toi à l’improviste. Tu peux l’oublier dans ton salon ». Ou quand un objet usuel devient un objet de déco. Telle est la philosophie d’Andrée Jardin. C’est beau et propre. n www.andreejardin.fr
9 rue scribe – nantes 02 40 69 32 57
14 rue Boileau – Nantes 02 40 48 64 01
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Tro-Héol À la loupe Texte / céline jacq
Photo / tro-héol
Inventeurs géniaux, les autodidactes de la marionnette et de la manipulation de la compagnie Tro-Héol, vont, cette saison, tourner avec quatre de leur spectacles en Bretagne et dans les Pays de la Loire, et notamment leur nouvelle création, Loop. Où les voir ? Retrouvez Loop à la Mjc le Steren à Tregunc (29), le 18 novembre, au Centre culturel Juliette Drouet (35) le 23 novembre, au festival Théâtre à tout âge les 2, 16, 18, 19 et 20 décembre, puis en mars au Quai, à Angers. La Mano sera au Théâtre Boris Vian, à Couëron (44) le 17 février et Le Meunier hurlant au festival Petits et grands, en avril à Nantes. n Tournée complète sur www.tro-heol.fr PA G E 0 2 8
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L’année du bug informatique, écumant les petits théâtres parisiens à la recherche – désespérée – d’un bon spectacle pour enfants, surgit un petit miracle : La Ballade de Dédé, vampire amoureux et sympathique. Première marionnette de la compagnie TroHéol, créée par Martial Anton et Daniel Calvo Funes, autodidactes sur le sujet. « Nous avons travaillé un an et demi sur ce spectacle. On a tout appris avec Dédé, à chercher l’étincelle de vie dans le moindre détail ; comment on se lève, comment on s’assoit, à traquer le moment où on n’y croit plus ». Leurs personnages prennent vie comme jamais, Dédé, Roberto – le boucher espagnol de La Mano –, le meunier du Meunier Hurlant, tiré du roman éponyme d’Arto Paasilinna. « Il arrive souvent que les gens demandent des nouvelles de nos personnages » s’amuse Martial, ancien instituteur, devenu comédien à 30 ans. n D’origines espagnoles, leur installation en 2003 dans une ancienne école de Quéménéven, au large de Quimper est saison 0 7 / N U M É R O 3 2
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fortuite, tout comme leur nom breton, trouvé au hasard d’un dictionnaire. n Pour leur nouvelle création, Loop, point de marionnette, mais de la manipulation d’objets, de matière et d’images. « C’est notre premier spectacle sans parole. Partir d’écrits scientifiques, sans y mettre des mots, c’est un peu flippant ». Le sujet est ambitieux : évoquer l’infiniment petit et l’infiniment grand, et de quelle manière tout résulte du big-bang. « C’est une thématique difficile, mais magique, pas loin du rêve. La première partie du spectacle va être presque abstraite, et dans la deuxième apparaît le fil d’une histoire, une navette spatiale. On va quitter un peu la vérité scientifique pour des incursions vers la SF ». Quatre caméras vont démultiplier les images – choses en ébullition, champs de météorites –, et les points de vue. Un musicien (électro), DEF, va contribuer au fil narratif via des séquences plus ou moins écrites et d’autres interprétées en direct, et guider un certain nombre d’émotions, pour nous mener la tête dans les étoiles. n
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THE MARGINALS Voix de garage Texte / Coraline Aim
photo / DR
The Marginals résonne comme le nom d’un groupe des sixties, mais il s’agit bien de trois kids nouvelle génération. À 18 et 20 ans, Valentin, Axel et Quentin maîtrisent leurs instruments comme s’ils en avaient quinze de plus. L’année qui arrive sera rythmée par les cours de médecine, d’histoire de l’art et de communication, mais surtout par le tempo de leur musique triangulaire. Pour le groupe de Sautron, l’important est de ne pas trop s’éloigner les uns des autres pour continuer à jouer de la musique dans le garage. La formation des Marginals est classique : copains d’enfance, Valentin et Quentin se rencontrent il y a dix ans à l’école de musique. Le premier se forme à la guitare classique et le second apprend un piano orienté vers le jazz. Ils commencent en duo et en reprenant des indispensables : des chansons des Beatles et des Rolling Stones. n En 2010, la batterie d’Axel rejoint le duo. Depuis, ils improvisent des sets différents à chaque concert en alliant compositions et reprises des standards du rock. Après une finale remportée au tremplin musical du Gibus à Paris et une première partie du concert de Peter Doherty à L’Olympia, les trois garçons choisissent PA G E 0 3 0
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l’autoproduction pour continuer leur envolée musicale. n Après quelques semaines de l’été passées dans un studio maison, ils sortiront leur premier EP : The Marginals learn to walk. Les Marginaux apprennent, mais en savent déjà beaucoup. Le trio au son progressif et psychédélique sort tout droit des sixties et s’influence des plus grands comme Vanilla Fudge, Santana, Jimi Hendrix ou les Pink Floyd. Mais leur groupe fétiche, c’est les Doors, et le synthé du petit prodige Quentin n’est pas sans rappeler l’orgue brillant de Ray Manzarek. Un son organique et rythmé qui a déjà posé ses bases, mais reste en perpétuelle évolution et permanente progression. Les trois copains arrivent déjà à projeter leur public cinquante ans en arrière et à faire danser les filles. n The Marginals, le 2 novembre, Le Stakhanov, Nantes. www.themarginals.fr
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toi aussi, envoie tes photos sur ton 31 Faites-vous photographier devant un 31, et envoyez vos clichés par mail à redaction@kostar.fr Tous les 31 sont sur www.kostar.fr
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LAURENT LA TORPILLE Touché coulé Texte / Arnaud Bénureau
photo / Tangui Jossic pour Kostar
À l’invitation du Château des ducs de Bretagne, Laurent La Torpille, artiste numérique installé à Nantes depuis trois ans, donne sa vision du naufrage de L’Austria, une des plus tragiques catastrophes maritimes du XIXe siècle. Scopitone Qu’ils soient canadiens, japonais, français, américains, hollandais ou belges, les artistes numériques présents sur le festival développent des œuvres qui, malgré la machinerie complexe qui se cache derrière, s’ouvrent sur des imaginaires insoupçonnés. n Scopitone, du 19 au 23 septembre, Nantes. www.scopitone.org PA G E 0 3 2
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La trajectoire de vie de Laurent La Torpille ressemble à celle d’une balle rebondissante. Elle part dans tous les sens. Sur son CV, on trouve pêle-mêle : un emploi de barman, du chômage, un bout de carrière dans le nucléaire, une prochaine collaboration avec Centrale Nantes… Quant à la rubrique parcours scolaire, elle est vide. Ni BEPC, ni bac. Le jeune quadra est un autodidacte. Ce qui ne l’a pas empêché, au milieu des années 90 du côté de Rouen – époque où La Torpille évoluait dans la musique – de mettre sur le cul le Groupe de recherches musicales, pas franchement réputé être impressionnable dans le domaine des musiques électroacoustiques. Il faut dire que ce fils unique mariait, avant un paquet de gens, musique et images en temps réel. n Aujourd’hui, il est nantais. « Avant, Rouen, c’était ma base. Mais, c’était relou. Je galérais et mourais à saison 0 7 / N U M É R O 3 2
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petit feu ». En arrivant en ville, qu’il connaissait pour avoir participé à Scopitone 2008, il reprend contact avec Cédric Huchet, le monsieur arts numériques du festival. De résidence en résidence, il a fait de Stereolux sa deuxième maison. C’est là-bas qu’il a pensé, imaginé et réalisé 13 septembre 1858, œuvre très librement inspirée de L’Incendie de l’Austria du peintre Eugène Isabey. En son temps, le naufrage a donné naissance « à des gravures à deux balles et des boulots très bien faits ». Pour avoir plongé dans l’univers né de l’imagination débordante de La Torpille, on classe son œuvre dans la deuxième catégorie. 13 septembre 1858 devrait faire date dans le volume 11 du festival dédié aux cultures électroniques et aux arts numériques. n 13 septembre 1958, du 13 septembre au 14 octobre, Château des ducs de Bretagne, Nantes.
The Divine Comedy 18+19+20 Neil Hannon en voyage à Nantes
saison
2012/2013
le lieu unique scène nationale de Nantes
octobre 2012
3 soirs, 3 concerts, 3 lieux de 10 à 28 euros
www.lelieuunique.com
Avec le soutien de la Ville de Nantes, du Ministère de la Culture et de la Communication et de la Région des Pays de la Loire. En partenariat avec Nova et Kostar. Photo : Dr
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Odile Decq
« Je vais toujours à l’extrême »
Interview / christophe cesbron portrait / ODBC/Markus Deutschmann photos archi / OCDC/Roland Halbe
On se donne rendez-vous dans un café dont la terrasse fait face à la mer. Du remblai, je la repère immédiatement, tout de noir vêtue, avec son incroyable chevelure tel un incendie. Odile Decq passe quelques jours de vacances à Saint-Malo. Après le MACRO (musée d’art contemporain de Rome, 2010), Phantom (le restaurant de l’Opéra Garnier, 2011), elle vient de livrer le Frac Bretagne à Rennes, un parallélépipède noir en verre, métal et béton. Quels ont été les grands principes à la base du projet du Frac Bretagne, en dehors évidemment de proposer des espaces d’exposition, de conservation et de médiation ? n J’ai voulu que ce bâtiment soit une expérience mettant en jeu les sens du visiteur : la vue, le toucher, presque l’odeur parce que certains jours, on sent les choses, on sent les matières… Le béton a plusieurs aspects : à l’extérieur, on le voit gris foncé, noir quand il pleut ; à l’intérieur, il a deux gris différents. Le métal, noir à l’extérieur, prend une autre teinte à l’intérieur, suivant la lumière. Cette faille, cette grande coupure qui ouvre le bâtiment, pointe sur l’Ouest PA G E 0 3 5
et varie en fonction de la courbe du soleil. J’ai attendu le moment où le soleil allait entrer dedans. La lumière est étonnante parce qu’elle est filtrée par l’escalier à l’extérieur, par la verrière qui est en verre noir. Ce n’est donc pas vraiment le plein soleil qui pénètre à ce moment-là, mais une lumière très vive avec un point central. C’est très étonnant. n Je voulais aussi proposer une déambulation au visiteur. Là, il a fallu concevoir une promenade verticale parce que j’étais dans un site contraint, serré. J’ai essayé de dilater l’espace central en lui donnant de la verticalité. En coupant le bâtiment comme avec un sabre et de le « percer » jusqu’en bas, ce saison 0 7 / N U M É R O 3 2
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qui lui permet d’avoir 30 mètres de verticalité à l’intérieur, ce qui, moi-même, m’impressionne.
« ce qui m’intéresse dans l’art et dans l’architecture, c’est de faire en sorte que les choses basculent. »
Noir fracture Sculptures d’Odile Decq, du 6 juillet au 22 septembre, Galerie Oniris, 38, rue d’Antrain, Rennes. www.galerieoniris.fr PA G E 0 3 6
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La déambulation est très travaillée... n … Ça c’est obligatoire chez moi. L’idée, c’est de dire que l’on fait attention à la façon dont on marche. Alors on a varié le mode de déambulation, parfois il faut franchir des marches avec des longs pas entre, comme dans un pas d’âne un peu allongé, parfois c’est une rampe, et parfois c’est un vrai escalier. C’est une nécessité pour le visiteur de se recentrer sur qui il est, de faire attention à lui-même et à ce qu’il est en train de faire, pour pouvoir se concentrer sur sa propre intériorité et aller vers les salles d’expositions et les œuvres d’art. En même temps, on peut voir ce bâtiment comme un grand espace public en intérieur. Pour le MACRO, j’avais dit que c’était la ville qui rentrait dans le musée, et le musée qui se prolongeait dans la ville, et là, quand j’ai regardé le Frac, le jour de l’ouverture, je l’ai vu comme un vaste espace public, une espèce d’Agora verticale. La construction du Frac devait tenir compte de l’œuvre d’Aurélie Nemours qui préexistait au bâtiment... n … Aurélie Nemours avait donné une contrainte : elle avait demandé que le bâtiment soit silencieux et que l’on n’éclaire pas son œuvre saison 0 7 / N U M É R O 3 2
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avec le bâtiment. Il fallait travailler avec, et je trouvais intéressant de me confronter à son œuvre. C’est pour cela que cette façade est devenue muette, même si elle existe avec ses matières, en tant que surface. Comment procédez-vous à la conception d’un bâtiment ? n On fait très peu de dessins aujourd’hui. À l’agence, on travaille beaucoup en maquettes et s’il m’arrive parfois de faire des croquis, ce n’est pas obligatoire. Quand on travaille sur un projet, je commence à raconter une histoire. Je raconte tout ce qui me passe par la tête : ce que je connais du programme, du contexte, ce que j’ai compris de ce que le client a dit quand on a fait une visite de site, ce qui m’a, moi, touchée dans certains endroits, dans certains bâtiments qui développent le même programme, pour pouvoir dire, voilà on travaille dans cette direction-là. Et on commence à faire des maquettes. On a une collection de maquettes incroyable à l’agence, certaines sont invraisemblables. À l’occasion de l’ouverture du Frac Bretagne, vous présentez deux sculptures dans la Galerie Oniris de Rennes. Quelles relations avez-vous avec l’art contemporain ? n L’art contemporain est une passion depuis le lycée. Avant mes études d’architecture, j’ai fait de l’histoire de l’art et ça ne m’a jamais lâché. J’essaie de voir les galeries, les expositions d’art contemporain partout où je voyage dans le monde. n Petit à petit, je me rends compte que ce qui m’intéresse dans l’art et dans l’architecture, c’est de faire
centre dramatique national
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2012 2013 02 99 31 12 31 www.t-n-b.fr tHÉÂtre national de BretaGne / renneS
Se trouver ©Brigitte Enguérand
FESTIVAL METTRE EN SCÈNE 7 AU 24 NOVEMBRE 2012
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spectacle. Pour un musée, un centre d’art, c’est nécessaire de donner une identité forte au bâtiment. À l’exception des salles d’expositions qui doivent être calmes, laisser leur respiration aux œuvres d’art, le reste doit avoir une identité et être attractif pour le public. On vient visiter un bâtiment, un musée, et on vient visiter une exposition, c’est un peu un double jeu et ça, c’est important, je crois…
en sorte que les choses basculent, de voir comment on passe de l’autre côté, comment ce qu’on voit n’est pas ce qui est, et comment ce qui est n’est pas ce qu’on voit. Au Frac, quand vous voyez le bâtiment, il est noir, mais dès que la lumière tombe et que l’intérieur s’éclaire, il devient transparent. De l’extérieur, on a l’impression qu’il est petit et à l’intérieur on le perçoit comme gigantesque. Je joue toujours sur ces types d’ambiguïtés, de paradoxes… L’architecture se perçoit surtout dans le mouvement ? n C’est important pour moi que le corps soit en mouvement, qu’il ne soit pas statique dans la contemplation. Il faut que le visiteur soit titillé dans sa tête. Ce n’est pas pour autant une architecture-
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FrAC BrETAGNE
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LA CriÉE CENTrE D’ArT CONTEmPOrAiN mUSÉE DES BEAUX-ArTS DE rENNES PHAKT CENTrE CULTUrEL COLOmBiEr 40mCUBE
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CABiNET DU LiVrE D’ArTiSTE GALEriE ArT & ESSAi
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DESiGN : mAriE PrOYArT & JEAN-mAriE COUrANT PHOTOGrAPHiES : ViNCENT-ViCTOr JOUFFE ET YANN PEUCAT
Organisateur : ArT NOrAC
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Partenaires :
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PENDANT TOUTE LA DUrÉE DE LA BiENNALE LEs EXPOSiTiONS DU NEwwAY mABiLAiS ET DU FrAC BrETAGNE SErONT OUVErTES DU mArDi AU DimANCHE DE 12 À 19 HEURES
Un espace important de votre culture, c’est la musique, le rock, quelque chose de Cure, qu’on peut reconnaître dans votre look ? n Non, ce n’était pas Cure, c’était Siouxsie and the Banshees, avant Robert Smith. C’était Londres, la fin des années 70, le début des années 80. Presque tous les week-ends, on (Odile Decq vit et travaille à cette époque avec Benoît Cornette avec qui elle crée l’agence ODBC, NDLR) on allait là-bas. On a eu la chance d’avoir l’agence, au départ, rue Saint-Honoré, en face de là où habitait Stiv Bators, le chanteur de The Lords of the New Church qui vivait avec une fille française. On est devenu amis, puis on les accompagnait dans les concerts, à Londres. n À cette époque-là (début des années 80), on s’est aussi beaucoup intéressés à la transformation de Londres, avec les Docks. C’est comme ça qu’on a visité tous les bâtiments en construction, qu’on s’est intéressé à la structure métallique, pas seulement au béton. Ça nous a appris énormément. Quand, à la fin des années 80, on a construit la BPO (Banque populaire de l’Ouest à Rennes), ça semblait arriver de nulle part pour tout le monde en France, parce que personne ne savait comment on avait pu construire un truc pareil. Si Londres a eu de l’influence, peut-on en dire de même pour la musique ? n Je ne saurais pas bien l’expliquer, mais ça doit avoir de l’influence. C’est plus intuitif. Je ne suis pas quelqu’un dans la demi-mesure. Je vais toujours à l’extrême et j’essaie d’aller plus loin, d’aller au-delà. n
Frac de Rennes Le nouveau bâtiment du Frac de Bretagne ouvrira ses portes avec la 3e biennale d’art contemporain de Rennes, le 15 septembre. Un monolithe qui se transforme en lanterne à la nuit tombée, à l’intérieur : un espace vaste, fonctionnel, sensuel, transparent, qu’il faut arpenter, apprivoiser, vivre… n Frac de Rennes, av. André Mussat, Rennes. Tél. : 02 99 37 37 93. www.fracbretagne.fr Horaires d’ouverture : 12h-19h du mardi au dimanche. Fermé le lundi.
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Artificiel | Brandt Brauer Frick | Vincent Broquaire | Cheveu & Yroyto (CRÉATION) | Contact in vivo | Lone | Martin Messier | Mondkopf + Trafik (CRÉATION) | Rone & Studio Fünf (CRÉATION) | Dyskograf | Akuery | Difluxe | Elsa Quintin & Antoine Martinet | Thraces | Subarys | Teengirl Fantasy | Legoman | Justin Bihan | Iduun | Muages | Joanie Lemercier | Andy Guhl & Morgan Daguenet | Super Groupe | Cityscape 2095 | Clémentine Blondeau & Guillaume Brunet | ...
Cultures Electroni[K] vu par Vincent Broquaire
Murcof & Vanessa WagneR (CRÉATION) | Noisy Jelly | Orchestre Symphonique de Bretagne | Redshape | Robert Henke (CRÉATION) | Roly Porter & MFO |
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Julien Nédélec
Entomologiste ou papillon ? Texte / Christophe Cesbron
Dans quelle case épingler Julien Nédélec. On est toujours coincé entre plusieurs hypothèses : minimaliste, conceptuel, géométrique, dada ? Est-il peintre, sculpteur, photographe, graphiste, écrivain ? Rien de tout cela, et tout cela à la fois. Il se promène, arpente, manipule les différents vocabulaires, expérimente, déplace, reformule, détourne… « J’aime être confronté à des choses incompréhensibles. J’aime la posture de l’ingénu ».
Un bruit blanc L’Atelier exposera les lauréats du prix de la ville de Nantes – Julien Nédélec, Julien Bonichon et Simon Dronet – du 24 octobre au 10 novembre. Et le Frac des Pays de la Loire présentera le travail de Nédélec, Un bruit blanc, du 28 septembre au 4 novembre 2012, dans la salle Mario Toran. n L’Atelier, 1 rue de Chateaubriand, Nantes. Tél. : 02 40 41 90 00 Frac des Pays de la Loire, La Fleuriaye, Carquefou. Tél. : 02 28 01 50 00 www.fracdespaysdelaloire.com
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photo / julien nédélec / courtesy galerie ACDC
Avec Julien Nédélec, les territoires se superposent, s’hybrident, s’infiltrent, se confondent. Sa façon d’appréhender le réel pourrait faire penser au vol d’un papillon, aléatoire, gourmand, curieux, imprévisible, léger. D’autre part, sa manière de travailler aquelque chose à voir avec celle de l’entomologiste, qui émet des hypothèses, chasse, classe, collectionne, organise, s’émerveille… Mises l’une sur l’autre, les deux trames créent un truc un peu étrange où l’art, la science, le rêve et le quotidien se rencontrent dans des proximités inattendues, à la fois réjouissantes et rigoureuses. n Il y a chez lui une démarche artistique que l’on pourrait qualifier de synesthétique, mêlant plusieurs « sens », codes ou langages (un des types de synesthésie le plus développé est la synesthésie graphème-couleur où chaque lettre s’associe dans la tête du synesthète à une couleur précise). Une des pièces que présente Nésaison 0 7 / N U M É R O 3 2
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délec au Frac des Pays de la Loire s’intitule Les Bruits colorés, empruntant à une théorie de l’acoustique une loi que j’aurais du mal à vous expliquer, mais qui associe chaque type de son à une couleur, reposant sur une analogie formelle entre les ondes sonores et lumineuses. Synesthésie, croisement de sens, poésie, jeux de perception, hybridation des langages sont pour lui des outils de création et de compréhension du réel, du quotidien. n Pour Kostar, il propose plusieurs planches extraites de sa pièce « La chute d’une feuille au Brésil peut-elle déclencher une tornade au Texas ? » constituée d’un ensemble de boîtes d’entomologies, dans lesquelles sont classifiés et épinglés des échantillons de papier découpé, constituant un répertoire abstrait de 3 000 formes. Graphique, visuelle, rigoureuse, joyeuse et poétique, la proposition oscille entre minimalisme rêveur, « classifiction », ordre et chaos… n
un e v ill e v u e pa r un a r t is t e
Chicago
Frédéric Bélier-Garcia
DR
par
toutes les photos © JC (sauf mention)
À l’occasion de la création de La Mouette de Tchekhov, l’homme de cinéma, d’opéra et de théâtre et actuel directeur du Nouveau Théâtre d’Angers vous invite à marcher dans les pas de Michael Jordan, Les Blues Brothers et d’Al Capone. Bienvenue à Chicago !
Chicago est une ville, et le souvenir de villes. Comme la mémoire, elle est faite de persistances et d’amnésies. Chacun peut y faire son chemin selon la pensée qu’il va y chercher. Chacun y vivra son scénario personnel. Elle est de ces villes qui méritent moins un guide, que des contes. n J’ai travaillé un an à Chicago. En 1991, une autre vie. On y regardait dans les bars le ciel étincelant de Bagdad au soir de la première guerre du Golfe. J’y enseignais les philosophies de Descartes et Spinoza à l’Université d’Illinois. J’habitais dans le village ukrainien, occupé déjà alors par les Portoricains. J’ai cru participer, un an durant, à la grande aventure du monde. L’Amérique produit cet effet stupéfiant. Il suffit d’y être pour penser en être. Il y a vingt ans encore, quand vous alliez écouter du blues dans South Side, le gigantesque ghetto qui occupait alors la moitié sud de la ville, un homme en arme vous accompagnait du parking au PA G E 0 4 6
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club pour entendre le vieux Johnny Lee Hooker, Muddy Waters. Des usines en briques, issues du folklore de la prohibition, enfumaient la ville d’un parfum chocolat. Michael Jordan et les Bulls y gagnaient leur premier titre. Et Cabrini Green, un HLM le long de Chicago avenue, était un block de haine grillagé aux portes de l’Amérique blanche. Le rap, le crack, la haine raciale devaient incessamment rompre la digue. Le siècle a basculé et rien a ressemblé à ce qui devait être. À coups de “tolérance zéro”, de loi anti-tabac, de guerre à la drogue, d’épuration reaganienne et de prospérité “clintonienne”, l’Amérique a pris un autre tour, plus safe. Les années 1990 et 2000 ont, pour certains, donné raison au livre prémonitoire d’Henry Miller, Le Cauchemar climatisé, et transformé le centre-ville (downtown) de nombreuses cités américaines en grandes surfaces de la bouffe, climatisées, énucléées, fétides. Mais qui pourrait regretter
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© Marc Grinsell
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la violence, la drogue, et le bon temps de la ségrégation. Pourtant, Chicago trouve son fameux patrimoine immatériel dans cette histoire industrielle, polluée et criminelle qu’une politique municipale vengeresse d’espaces verts et de mieux-disant culturel n’arrive pas encore à effacer. n La “Second City”, comme aiment à la baptiser dédaigneusement les New-Yorkais, a toujours pâti de son statut provincial par rapport à NYC, l’incomparable. Balayée par les vents des grands lacs, Chicago est une ville dont on vient, mais où l’on ne va pas. Elle demeure ce ventre urbain de l’Amérique, qui peut vous fasciner dans son contraste avec la facticité de la côte ouest et l’idéalité de New York. Chicago est la ville de la défunte classe ouvrière américaine et de toutes ses mythologies enfouies. Il y a le Chicago rutilant du grand incendie (“great Chicago fire”) qui fit table rase de l’ancienne métropole pour y dresser le terrain de jeu
prodigieux des grands architectes européens du début de siècle (de Frank Lloyd Wright à Mies van der Rohe) qui y bâtirent les premiers gratte-ciel. Il y a le Chicago boucanant, la gloire des abattoirs, la légende du crime organisé et de ses divinités (le bar d’Al Capone, là où est tombé John Dillinger dans Lincoln Park…), celui de la venimeuse splendeur de la ségrégation qui poussa les artistes noirs de Louisiane et du Mississippi à installer la capitale du blues en ces neiges étrangères. n Il existe différentes portes littéraires, musicales, cinématographiques pour entrer dans ces villes. J’en proposerai deux. Barry Gifford, écrivain de son état – plus connu en France comme scénariste de David Lynch – a écrit un livre intitulé, Une éducation américaine (13e note éditions) qui dessine un Chicago émerveillé dans le souvenir d’un jeune garçon des années 60. Les années 70 et 80 ont vu émerger un nouveau Chicago, PA G E 0 4 7
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Chicago... go ! Il y a la mythologie d’une ville. Chicago, capitale industrielle et capitale du crime organisée. Le cinéma en a fait ses entrées. Et puis il y a une ville, riche d’un passé architectural et culturel, qui vit au rythme du XXIe siècle. Bienvenue dans la ville de la Mano Nera, d’Al Capone mais aussi de Boeing, Motorola, Hertz ou… Mc Do !
© Marc Grinsell
Y aller
groggy par la crise mais réveillé par un énervement culturel qui s’auto-célèbre Les Blues Brothers. Équipe toute chicagoanne, composée de John Belushi et Dan Aykroyd, issus du théâtre d’improvisation de Chicago qui a alimenté les grandes heures de Saturday Night Life avec Bill Murray. John Landis, indigène émérite, rassemble dans cette comédie musicale Cab Calloway, Aretha Franklin, John Lee Hooker, et tout le pathos lyrico-rebelle de ce Chicago fin de siècle avant le grand clean. n Tous ces Chicago scintillent encore quand vient le soir sur Lake Shore Drive. n
LA MOUETTE Ce monument du théâtre russe signe le grand retour sur scène de Nicole Garcia. Le metteur en scène Frédéric BélierGarcia donne à cette Mouette les couleurs d’un cabaret violent, baroque et ludique. Un des événements de cette saison théâtre. n La Mouette, du 14 au 23 novembre et du 14 au 18 février, Grand Théâtre, Angers. www.lequai-angers.eu Du 27 novembre au 5 décembre, Le Grand T, Nantes. www.legrandt.fr Les 10 et 11 décembre, Le Manège, La Roche-sur-Yon. www.scene-nat-rochesuryon.com Les 13 et 14 décembre, Le Théâtre, Saint-Nazaire. www.letheatre-saintnazaire.fr
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woman, allez faire un tour sur Magnificient Mile, les “Champs Élysées” de la ville. Nombre de bâtiments sont devenus emblématiques. Il faut monter au sommet de la Willis Tower (ex Sears Tower, inaugurée en 1973) : 108 étages, 442 mètres et une vue à couper le souffle. n Côté musées, on retiendra : l’Art Institute Chicago, avec des collections d’impressionnistes mais aussi d’art américain ; bien S’y loger sûr le MCA (Museum Tout dépend de la of Contemporary Art), longueur du séjour. La “emballé” par Cristo solution peut être de en 1969, qui présenta louer un appartement : les premières expos les prix varient (www. de Frida Kahlo, Antoni airbnb.com) d’une trenTàpies ou… Jeff Koons. taine d’euros par nuit à n Bâtie sur les rives plus de 130 pour un loft. d’une rivière et bordant La ville dispose d’un le lac Michigan, des parc immobilier “water taxis” permettent à sa taille mais plus on de visiter différents quarse rapproche du lac tiers de la ville et des (à l’est de la ville), plus croisières sur le lac sont ils sont chers. Le Best proposées. Malgré sa Western (sur South densité et sa verticalité, Michigan) peut être un Chicago reste une ville bon compromis avec verte : le Millenium Park des chambres (selon qui s’étend sur une période) à partir de 80 €. ancienne zone industrielle est lui aussi dédié Circuit Kostar à l’art contemporain Chicago n’est pas Los et à l’architecture. On Angeles mais si vous y retrouve le travail de tenez à jouer les Julia Renzo Piano, Jay PritzRoberts dans Pretty ker ou Anish Kapoor. n Le plus simple est de partir de Paris où de nombreuses compagnies assurent des vols directs (American Airlines, British Airways, Iberia…). US Airways peut être une alternative mais il faudra compter avec une escale à Philadelphie ou Charlotte… Les tarifs varient selon les périodes, difficile de trouver un aller-retour en dessous de 500 €.
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27 SEP - 02 OCT - LE GRAND T
PLAN B
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PHOTO © AGLAÉ BORY
À PARTIR DE 10 ANS
AURÉLIEN BORY | PHIL SOLTANOFF
02 51 88 25 25 / leGrandT.fr
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par
pierrick sorin le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Depuis novembre 2006, il nous raconte son quotidien de créateur. signé sorin, naturellement.
Photo / Pierrick Sorin
Pas pris de vacances, comme d’hab. Pour travailler, a priori. Et puis, de toute façon, partir en vacances me motive à peu près autant que de me rendre à la préfecture pour renouveler ma carte grise. Je voulais profiter du calme estival pour pondre un nouveau projet de mise en scène : La Flûte Enchantée de Mozart. Création en 2013, à l’Opéra de Lyon. La Flûte est l’un des opéras les plus célèbres, un des plus casse-gueule aussi, pour un metteur en scène. C’est curieux comme les auteurs de livrets « opératiques » prennent parfois un malin plaisir à emmerder les metteurs en scène. Ils multiplient les changements de lieux, les ellipses, les situa-
En mode cynico-machiste on pourrait dire : « ça fait chère la pipe ». tions hyper-statiques... Enfin bref, j’ai opté pour un dispositif scénographique moderne, en phase avec les tendances technologiques actuelles : des images animées, en 3Drelief, seront créées en direct, sur scène, et les spectateurs chausseront des lunettes pour jouir des jaillissements visuels résultant du fameux procédé. Ainsi, quand le prince Tamino (un niaisoux de première qui tombe amoureux d’une blondasse uniquement « sur photo ») se fait attaquer par un énorme serpent, ce dernier (un serpent de métal articulé et manipulé sur scène par un danseur) sortira de l’écran. Il dansera dans l’espace de la salle et viendra titiller le crâne des spectateurs de sa petite langue fourchue. A priori le concept « 3D relief en live », dans le cadre d’un opéra, est une première mondiale. Une belle usine à gaz en perspective. n Pour tester la faisabilité de la chose, j’ai acheté une petite caméra 3D compacte à 870 euros, une Sony HDR TD 10 pour être précis. Je cite la marque car j’ai bientôt rendez-vous avec un responPA G E 0 5 1
sable du mécénat de la fameuse firme nippone. Si je fais de la pub pour ses produits, il sera gentil avec moi. J’ai fait un test avec un balai-brosse placé devant la caméra. Étonnant. L’objet semblait flotter dans l’espace à 10 mètres en avant de l’écran. N’écoutant que mon sens aigu de l’expérimentation, j’ai fait un autre essai plus intimiste : j’ai fait tomber le slip et mon propre sexe, légèrement érigé, est sorti à son tour de l’écran, sur plusieurs mètres. Impressionnant. Impressionnant mais aussi « pertinent ». Il semble en effet que le phallique serpent de La Flûte exprime ce désir débridé qui ne doit en aucun cas gouverner nos actes. n Mais bon, à part ça, j’ai pas foutu grand-chose. Grosse difficulté de concentration liée à une love story impossible avec une charmante jeune femme mariée, résidant hors de France. Textos à gogo, risque de rupture permanent, stratagèmes machiavéliques pour se retrouver secrètement dans des 4 étoiles en périphérie d’aéroports internationaux. En mode cynicomachiste on pourrait dire : « ça fait chère la pipe ». Mais quand on aime, on ne compte pas... C’est fou comme les histoires de ce genre vampirisent le cerveau, plongent dans la dépendance, au « smartphone », entre autres. « J’ai l’impression d’être amoureuse de mon téléphone » m’écrivait-elle un jour, planquée dans les toilettes d’une aire d’autoroute, à quoi, dans un élan sentimental du meilleur goût, je lui répondis : « Coince-le entre tes cuisses, en mode vibreur, et promis : je t’appelle 40 fois de suite. » Ainsi mon été, qui se voulait studieux, s’est effiloché en rêveries douces et moroses, productrices, tout au plus, de petits poèmes érotico-romantiques. Pas inintéressant comme approche du fragile fonctionnement de l’humain, si prompt à se soumettre au besoin d’amour, aux élans du désir. n saison 0 7 / N U M É R O 3 2
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Danse, théâtre, musique... Voisinages est une initiative de la Région des Pays de la Loire et de 25 salles de spectacles en région, destinée à promouvoir les compagnies implantées en Pays de la Loire.
Voisinages 2012-2013, c’est 11 spectacles… « Le voyage d’Alice en Suisse » Théâtre du Loup « Le Tartuffe » Cie Banquet d’avril « Vortex » et « L’après-midi d’un foehn » Compagnie Non Nova « Raices » Jerez Le Cam Ensemble « Hector », « Mooooooooonstres » et « L’enfer » Collectif Label Brut « À la gauche de l’espace » Compagnie Daniel Dobbels « Pour Louis de Funès » Théâtre de l’Ephémère « Meanings » Compagnie NBA Spectacles « Nahas Project » CAHPA / Sébastien Bertrand « L’ennemi du peuple » Compagnie La fidèle idée « Push Up » Théâtre d’Air
… programmés dans 25 salles partenaires en Pays de la Loire Toute l’info sur www.culture.paysdelaloire.fr
expos, spectacles, soirées, festivals… o c t o b r e - no v e m b r e 2 0 1 2
à angers, nantes, rennes et plus loin
Mode r n G host s ,
du 13 octobre au 11 novembre, à l’Espace LVL et au lieu unique, Nantes. www.lvl-studio.com www.lelieuunique.com
Photo / DR
spectacle vivant MOI, MICHÈLE MERCIER, 52 ANS, MORTE
« Un gros bordel »
MMmAM
La jeune compagnie de La Banquette en skaï mène l’enquête autour de la mort de Michèle Mercier. Rencontre avec la directrice artistique Crystal Shepherd-Cross.
© Adrien Selbert
interview / Arnaud Bénureau * photo / DR
C’est quoi ce titre ? n Une sorte de délire de l’auteur Marie Henry autour de Moi, Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée. Mais Michèle Mercier n’est pas ici une icône de papier glacé, mais une vraie femme. C’est un moyen de mettre le public sur des fausses pistes. Quel est le pitch ? n Une fonctionnaire de La Poste est retrouvée dévorée par des rongeurs. C’est un faux polar, une fausse farce, mais un véritable matériau pour du théâtre. Trois groupes vont mener l’enquête : le fils de Michèle Mercier et son ex-femme, deux comédiennes au chômage qui passent leur temps à boire et les rats qui l’ont dévorée.
pagnie va de la pop à la variétoche en passant par le punk. Il y aussi du burlesque car mon travail théâtral passe par le plaisir qui est amené par le rire. Moi, Michèle Mercier est un gros bordel qui nous ressemble. n Moi, Michèle Mercier, 52 ans, morte, le 10 octobre, Le Manège, La Roche-sur-Yon. www.scene-nat-rochesuryon.com
DOMINIQUE A A+ Le Nantais continue de promener son dernier album, Vers les lueurs, un peu partout en France. De haut en bas et de gauche à droite. De La Carène au VIP en passant par Stereolux et Le Manège. n Mais la date du lieu unique sera particulière. Il y donnera, en effet, une lecture musicale de son premier roman : Y revenir. En l’occurrence à Provins, cité médiévale de Seine-etMarne où tout a commencé, ou presque. n A.B. Dominique A, le 11 octobre, le lieu unique, Nantes. www.lelieuunique.com le 19 octobre, La Carène, Brest. www.lacarene.fr le 21 novembre, Le VIP, Saint-Nazaire. www.les-escales.com le 30 novembre, Stereolux, Nantes. www.stereolux.org le 1er décembre, Le Manège, La roche-sur-Yon. www.legrandr.com
Le 17 octobre, Onyx-La Carrière, Saint-Herblain. www.onyx-culturel.org
© Jean-Louis Fernandez
© Franck Loriou
Pourquoi revendiquez-vous un théâtre rock’n’roll ? n Je fais un théâtre hors des références. La culture de la com-
Nouveau Roman Comédie littéraire Christophe Honoré met en scène les auteurs du Nouveau Roman dans une comédie potache et musicale, mais qui n’oublie pas d’être intelligente. Intelligente car il raconte autant l’aventure humaine que littéraire. Dans une scénographie en marches et estrades, très universitaire des années 50, les acteurs – brillantissimes – campent parfois à contre-pied ces monstres de littérature (Michel Butor et Jérôme Lindon sont joués par des femmes) pour mieux les incarner. Nul besoin de références pour savourer, mais on ressort avec l’envie de tout (re)lire. n C.J. Nouveau Roman, du 10 au 12 octobre, Théâtre de Lorient. www.letheatredelorient.fr/
© Joanna Parker
spectacle vivant
LES DEUX VEUVES Toute première fois Pour Jean-Paul Davois, directeur général d’Angers Nantes Opéra, Les Deux Veuves est « une curiosité ». Créée en 1874, cette comédie douce-amère en deux actes du Tchèque Bedrich Smetana n’a jamais été jouée en France. Elle suit la trajectoire de deux cousines vivant le deuil chacune à sa manière. La mise en scène est également une histoire de femmes. Elle est signée de l’Anglaise Jo Davies. n A.B.
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Les Deux Veuves, les 28 et 30 septembre, Le Quai, Angers.
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Les 17, 19, 21, 23 et 24 octobre, Le Grand T, Nantes. www.angers-nantes-opera.com
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© Frederic Lovino
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DAVAÏ DAVAÏ From Russia with love Un Roubaisien d’origine kabyle qui, le temps d’un spectacle mêlant danse hip hop, vidéo et slam, travaille avec le crew russe Top 9 ; c’est la preuve que la mondialisation n’est pas qu’un gros mot. n Soutenu par Carolyn Carlson, le chorégraphe Brahim Bouchelaghem raconte ici une société russe gangrenée par l’argent. Et invite les vainqueurs de la Battle of the Year 2008, sorte de Ligue des champions pour breakdancers, à se débarrasser du côté performance de leur discipline pour défier les lois de l’attraction d’un hip hop d’auteur. n A.B. Davaï Davaï, le 16 octobre, Le Théâtre, Saint-Nazaire. www.letheatre-saintnazaire.fr
spectacle vivant CHEVEU & YROYTO
« Un travail de titan » À l’invitation de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration à Paris, le trio rock et le plasticien Yroyto ont créé Where do you from come, mélange subtile de musique, projections et dispositifs interactifs. Interview / Julien Coudreuse * photo / DR
au poil !
Comment est née cette collaboration ? n Nous nous sommes rencontrés à Mains d’œuvres où nous sommes tous en résidence. Si nous venons d’univers assez différents, nous avons en commun une approche low-fi/lowtech de nos pratiques respectives.
© John Hogg
Musicalement, comment avez-vous procédé ? n La majorité des morceaux sont issus de notre répertoire. Tout n’est pas calé au millimètre. Nous privilégions l’aspect vivant de la création, avec une marge d’erreur que nous estimons salutaire. Nos morceaux ont des structures assez simples, ce qui nous permet de les démantibuler sur scène. Et au niveau visuel ? n La création s’appuie sur des photos d’archives en noir et blanc de la Cité. Yroyto a fantasmé et tourné des films à partir de ces images. Pour coller à l’esthétique de notre musique, il a “cradifié” ces
BEAUTY REMAINED...
Le 26 octobre, Stereolux, Nantes. www.stereolux.org Cheveu : parcours atypique d’un groupe français, conférence, le 26 octobre, Trempolino, Nantes www.trempo.com
Fantasmagorie visuelle
© Richard-Max Tremblay
Beauty Remained…, les 29 et 30 octobre, Le Grand T, Nantes. www.legrandt.fr
Where do you come from, le 12 octobre, Antipode MJC, dans le cadre de Cultures Electroni[k], Rennes. www.electroni-k.org
Les Aveugles
Black is beautiful Pour sa nouvelle création, la chorégraphe Robyn Orlin fait danser la beauté africaine. Cet hymne auquel participe une des plus importantes compagnies sud-africaines, Moving Into Dance Mophatong, ne s’inscrit pas dans le cadre d’une carte postale folklorique de l’Afrique. Pour preuve, la réflexion de la chorégraphe a été inspirée par l’étude des films de Leni Riefenstahl, réalisatrice proche du régime nazi. Pour Orlin, la beauté universelle n’existe pas. L’universitalité de la beauté, oui. n A.B.
images. Chaque film a été décomposé plan par plan, photocopié puis recoloré image par image. Elie a ensuite tout scanné puis remonté les films. Un travail de titan. n
Ils sont douze. Six hommes et six femmes. Perdus, aveugles et immobiles, car leur guide a disparu. On ne perçoit que leurs visages. Perçoit, car nous sommes, nous aussi, plongés dans un noir total. Par un jeu technologique, les voix et les visages de Céline Bonnier et Paul Savoie donnent vie à ces visages ainsi qu’au texte de Maeterlinck. Spectacle hallucinatoire, signé Denis Marleau, qui trouble le regard et la perception du spectateur, au profit du texte. Créé en 2001, ce spectacle fut une révolution théâtrale. n C.J. Les Aveugles, du 23 au 26 octobre, Le Quartz, Brest www.lequartz.com
spectacle vivant UNE SEMAINE D’ART EN AVIGNON
« Un Avignon mental » Avec Une semaine d’art en Avignon, gros buzz de l’édition 2010 du festival éponyme, la chorégraphe Olivia Grandville fait se rencontrer la petite et la grande histoire. La sienne et celle du festival. Les deux étant étroitement liées. interview / Arnaud Bénureau sur le pont
Quel est le point de départ de cette pièce ? n C’est une commande de Vincent Baudriller et Hortense Archambault, les directeurs du festival. Lorsqu’ils ont appris que ma mère avait participé à la première édition du festival dans Richard II dans la Cour d’honneur du Palais des papes, ils ont eu envie que je raconte mon histoire d’Avignon.
Une semaine d’art en Avignon, les 13 et 14 novembre, TU-Nantes. www.tunantes.fr le 14 mars, Le Quatrain, Haute-Goulaine. www.lequatrain.fr
Müller Machines Radicaux libres Issu d’une résidence à la Maison de la poésie de Paris, Wilfried Wendling s’empare, pour ce spectacle, de tous les vecteurs scéniques à sa disposition : théâtre, danse, musique, vidéo, lumière et trois textes d’Heiner Müller. Le metteur en scène, compositeur et vidéaste s’est entouré d’artistes aussi exigeants et pointus que le comédien physique et terrien Denis Lavant, l’acrobate aérienne Cécile Mont-Reynaud et le musicien Kasper T. Toeplitz. Un spectacle radical. n C.J. Müller Machines, le 16 novembre, lieu unique, Nantes. www.lelieuunique.com
© E. Carecchio
Joué en dehors du cadre de la Cour d’honneur, la pièce garde-t-elle la même force ? n Oui, car on donne à entendre un Avignon mental. n
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N’avez-vous pas eu peur du poids du festival sur votre travail ? n J’avais surtout peur de me retrouver dans une logique de transmission patrimoniale. La pièce retrace davantage la vie du festival sur le plateau que la mienne. J’aurais trouvé ça trop narcissique et impudique sinon.
© pascal gely
Comment avez-vous réagi à cette proposition ? n Les bras m’en sont tombés. Mais j’ai tout de suite vu ce que j’avais envie de faire. Entre l’histoire de ma mère et la mienne, il y a deux expériences de la Cour d’honneur.
Six personnages en quête d’auteur Crise d’identité Crise des personnages en quête d’auteur, crise des acteurs en quête de personnages ! Mais où est l’auteur ? Pirandello, dans ce texte devenu un classique, bien qu’un peu daté, questionne la nature même du théâtre. Stéphane Braunschweig s’en empare en gardant la partition des personnages, mais celle des acteurs fut travaillée, elle, en improvisation. Et ça se sent. Il reste que Braunschweig est un grand lecteur et metteur en scène, et malgré les faiblesses, bien que critiquée, la pièce compte parmi les meilleures d’Avignon 2012. n C.J. Six personnages en quête d’auteur, du 10 au 20 octobre, TNB, Rennes. www.t-n-b.fr
spectacle vivant ZENZILE
« La dictature de la bonne idée » © Angelo Barsetti
Le 24 septembre, Zenzile, groupe angevin et figure de proue de la scène dub, branche sa discographie sur l’Electric Soul. À cette occasion rencontre avec Raggy, aux sax et percus. Interview / Arnaud Bénureau * photo / Fabien Tijou
La Sentinelle Oratorio Écrit à l’occasion du festival d’Avignon 2009 par Wajdi Mouawad pour Jane Birkin, l’auteur rejoint cette fois l’actrice sur scène, « voix vivante cherchant à consoler les morts ». Une lecture-spectacle à deux voix, « un chant poétique fait de mots pour dire les maux de ceux qui sont morts sacrifiés et privés de leur dignité ». Un appel à l’humanité. n C.J. La Sentinelle, le 21 septembre à Fégréac, les 22 et 23 au château de Clisson et le 26 septembre à l’Ensa de Nantes.
© Fabien Tijou
www.legrandt.fr
Qu’est-ce qui vous pousse, à chaque fois, à vous lancer dans l’aventure d’un nouveau disque ?
© Pierre Dolzani
L’envie de continuer. Avec l’expérience, on ne se pose pas cette question. Mais on se demande si on a encore des choses à dire, si c’est pertinent. Un disque de Zenzile, ce n’est pas juste un bon de sortie pour une cinquantaine de dates de concert. TEMPÊTE SOUS UN CRÂNE
Quelle misère ! Avec cette pièce longue comme le bras – presque quatre heures –, le jeune metteur en scène Jean Bellorini met les deux pieds dans le plat du patrimoine. Tempête sous un crâne est une relecture moderne et complètement folle des Misérables de Victor Hugo. Sur scène, ils sont sept à se passer la parole comme on se passe la balle : à toute vitesse. n A.B. Tempête sous un crâne, les 23 et 24 octobre, Nouveau Théâtre d’Angers. www.nta-angers.fr Du 18 au 26 mars, Le Grand T, Nantes. www.legrandt.fr
Vous êtes six dans Zenzile. Est-ce une démocratie ? C’est, en tous les cas, la dictature de la bonne idée. Tout le monde peut venir avec son idée ou un morceau clé en main. Le morceau Magic Number avec Winston McAnuff vient du guitariste. Quel est le secret de votre longévité ?
On ne regarde pas en arrière. On fait attention au présent. Electric Soul est arrivé après deux ans de tournée. On en a profité pour faire le ciné-concert autour du film Le Cabinet du docteur Caligari. On a découvert une expérience de compositeur qu’on n’avait jamais eue auparavant. Ça a permis d’autres connivences avec les membres du groupe. Occuper le terrain pour occuper le terrain ne nous intéresse pas. n Zenzile, Electric Soul (Yotanka / Differ-Ant), sortie le 24 septembre. Le 29 septembre, Run Ar Puns, Châteaulin. www.runarpuns.com Le 3 novembre, Le VIP, Saint-Nazaire. www.les-escales.com Le 17 novembre, Le Chabada, Angers. www.lechabada.com www.zenzile.com
© Nelly Blaya
spectacle vivant
LOST IN THE STARS Kurt toujours L’Opéra de Rennes ouvre sa nouvelle saison avec la dernière œuvre de Kurt Weill, achevée un an avant sa mort. Lost in the stars n’est pas une comédie, mais une tragédie dont l’action se déroule en Afrique du Sud pendant les luttes et ségrégations raciales. Un “music-hall” à la fois sérieux et populaire. n A.B.
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Lost in the stars, les 17, 18 et 19 octobre, Opéra, Rennes. www.opera-rennes.fr
ASSASSIN / ROCKIN’ SQUAT À l’ancienne Avec l’âge, Rockin’ Squat a pris un peu de bide. Son flow, par contre, n’a toujours pas un pet de graisse. Sexion d’Assaut et La Fouine peuvent aller se brosser tant ils n’arriveront jamais à la cheville d’Assassin dont Rockin’ Squat est la cheville ouvrière. Aujourd’hui, il remonte sur le ring pour présenter ses morceaux composés en solo et les classiques d’Assassin. Comme quoi, en 2012, avec ce gars-là, il y a encore une touche d’espoir dans le rap made in France. n A.B. Assassin / Rockin’ Squat, le 10 octobre, Stereolux, Nantes.www.stereolux.org le 20 octobre, La Carène, Brest. www.lacarene.fr
© Timothy Saccenti
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clubbing
chroniques du dancefloor L’INTERVIEW 135 DB
Rone Trois ans après Spanish Breakfast, le Parisien revient cet automne avec Tohu Bohu, album planant, excellent et conçu à Berlin. Interview / Arnaud Bénureau * photo / Timothy Saccenti
Premier souvenir musical ? n Si je remonte très loin, je dirais du piano. Ma mère en écoutait beaucoup. Un souvenir honteux ? n Vangélis. Le mec est à la fois génial et ridicule. Ne serait-il pas plus malin d’écouter Tohu Bohu dans son salon que sur le dancefloor ? Je prends ça comme un compliment. Le challenge va être de jouer cet album en live. Mais il a une capacité scénique. J’en suis certain. Dernier morceau écouté sur ton téléphone ? n Under Boac d’Autechre. Je suis tombé dessus par hasard. Le rythme du morceau me fascine. n Le 21 septembre, Scopitone, Nantes. www.scopitone.org Le 13 octobre, Festival Cultures Electroni[k], Rennes. www.electroni-k.org Tohu Bohu (InFiné), sortie le 15 octobre.
Scopitone n Les deux nuits électros convoquent ceux qui, aujourd’hui, font tourner à toute vitesse la planète clubbing : Gesaffelstein, Brodinski, Club Cheval, Erol Alkan, John Talabot…
Twisted Sessions n Pour sa neuvième soirée, l’asso Get High programme l’un des artistes les plus inventifs de la scène drum and bass, Inside Info.
Du 18 au 23 septembre, Nantes.
Le 29 septembre, UBU, Rennes.
Laurent Garnier n Celui qui fait danser la planète techno depuis 25 ans est dans le coin pour deux nuits marathon.
Gormak n Le Nantais est un sacré loustic qui joue électro et house.
Le 20 septembre, Cabaret Vauban, Brest.
Visite/Visite invite... n PSLKTR, résident du N.A.M.E Festival et du Kiosk à Lille.
Le 21 septembre, L’Espace, Rennes.
Crab Cake n Pour sa rentrée, la Crabe Cake se la joue house délicate et sensuelle. Avec les Allemands Mano Le Tough et Marcus Worgull. Le 21 septembre, UBU, Rennes.
Ego express tour n Avec le boss du label Ego Twister, Yan HartLemonier et ses potes Barcelonais de Motor Combo. C’est rock, c’est électro. Du coup, c’est un peu électro rock. Le 26 septembre, Le Barouf, Le Mans. Le 27 septembre, Le Bar Hic, Rennes. Le 28 septembre, Le Snooker, Angers. Le 29 septembre, le lieu unique, Nantes.
Visite/Visite invite... n Nouvelle résidence mensuelle pour le collectif nantais. En tête d’affiche : Jay Shepheard, boss du label allemand Retrofit. House, deep, disco. Le 29 septembre, Altercafé, Nantes.
Le 13 octobre, le lieu unique, Nantes.
Le 13 octobre, Les Caves du Castel, Nantes.
Boys Noize n Le daron de la techno allemande signe son grand retour avec Out of the black. Le 20 octobre, Stereolux, Nantes.
Timid party n Le label angevin abat sa carte belge avec Spirit Catcher et met en avant en live un de ses poulains, Joris Delacroix. Le 20 octobre, Le Chabada, Angers.
Paradise n On ne présente plus LA soirée électro nantaise. On prend ses places sur le site : www.paradiseprod.com. Le 27 octobre, Stereolux, Nantes.
Like Life Party n Pour sa nouvelle soirée, le label nantais invite Jennifer Cardini, figure du Pulp et du Rex. Le 2 novembre, Le Colisée, Nantes.
DR
contractions © B. Enguerand
festivals
FESTIVAL SOY Amen
Festival Mettre en scène Rage en scène Mettre en scène réussit la gageure d’être un festival de créations théâtrales, pointu et grand public. Cette année encore, il privilégie l’excellence de l’écriture dramatique et scénique, sans s’enfermer dans un genre. Brest, Quimper, Saint-Brieuc, La Paillette et Le Triangle sont venus rejoindre le festival et sa quinzaine de créations. En danse, VA Wölfl fustige notre servitude volontaire, À bas bruit le circassien Mathurin Bolze tente des expériences antigravitationnelles, Mélanie Leray avec Contractions de Mike Bartlett met en scène la brutalité des rapports humains dans le monde du travail (cf page 24). Pippo Delbono et sa troupe reviennent Dopo la Battaglia et le grand Ostermeier, sacré d’un Lion d’or à 42 ans à la biennale de Venise, traite sans concession l’obsession mortifère d’Aschenbach de Mort à Venise. Dans la lignée des grands rendez-vous de cet été (Avignon, Aurillac), les artistes, Cassandres modernes, traduisent une sombre vision de la société, étouffante, angoissante, totalitaire. Un questionnement qui trouvera sûrement écho dans le séminaire organisé avec Télérama “Les États du théâtre”. n C.J.
Cette année, la tête d’affiche du festival SOY est Godspeed You ! Black Emperor. Les big boss de la scène post-rock n’ont rien fait depuis dix ans, mais le mythe n’a pas pris une ride. Leur musique non plus d’ailleurs. Avec les Canadiens, le festival de musique indé frappe un gros coup. Pour le reste, il faudra se laisser surprendre et faire confiance à un rendez-vous qui, au fil des éditions, a su se forger une solide réputation de défricheurs de talents qu’on entend et voit nulle part ailleurs. n A.B.
Festival Mettre en scène, du 7 au 24 novembre, TNB et autres lieux, Rennes et en Bretagne.
Festival SOY, du 31 octobre au 4 novembre, Nantes.
www.t-n-b.fr/fr/mettre-en-scene
www.yamoy.org
FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE LA ROCHE-SUR-YON La Roche cœur À La Roche, ils n’ont pas Le Baron, mais ils ont de sacrées bonnes idées et Le Papy’s. Soit deux raisons suffisantes pour faire converger l’internationale cinéphile en Vendée. Cette année, on pourra compter avec Nobuhiro Suwa (H Story) qui aura droit pour l’occasion à sa première rétrospective française, et Delépine et Kervern pour faire de ce festival un vrai rendez-vous audacieux et qui compte. n A.B. DR
Festival International du Film de la Roche-sur-Yon, du 17 au 23 octobre. www.fif-85.com
festivals
SPOT
Classé remix Le 6 octobre à Stereolux, en clôture du festival des 16/30 ans et en première partie des protégés de Sage Francis, Solillaquists of Sound, les Nantais de RMXers remixent en live une dizaine de classiques de la planète musique. CULTURES ELECTRONI[K]
texte / Arnaud Bénureau * photo / eno kruger
En K Le festival poursuit sa quête « des formes émergentes et des pratiques artistiques innovantes ». Cette recherche démarre avec l’identité graphique. Après Jean Jullien en 2011, c’est Vincent Broquaire (voir Kostar #24) qui s’y colle, fort d’un coup de crayon lo-fi et poétique. Son univers sera décliné en expo, l’un des champs exploré par l’événement, qui foisonne par ailleurs : créations audiovisuelles, nuits clubbing (Rone, Lone, Redshape…) et américaine (Murcof), expérimentations et Robert Henke en résidence. Rêves on ! n J.C. www.electroni-k.org
RMXers / eno kruger
Cultures Electroni[k], du 8 au 14 octobre, Rennes.
www.utopiales.org
SPOT, du 4 au 6 octobre, Nantes. www.spot.nantes.fr
DR Utopiales, du 7 au 12 novembre, La Cité, Nantes.
En ce début d’été aussi gris que n’importe quel film de Dumont, ça bosse dans un des studios de Trempolino. Au menu ce jour-là, le Burnin’ and lootin’ de Bob Marley. L’hymne reggae est repassé à la moulinette des Dj’s B.Loo et Guan Jay, accompagnés pour ce projet initié par l’association Soul Clap par le bassiste Declo, le MC 2One et le batteur Steven Goron. En effet, RMXers revisitent les classiques de la pop musique. n Malgré le CV des deux chefs d’orchestre, « RMXers n’est pas forcément un projet hip hop ». Pour preuve, la tracklist dont le spectre se veut le plus large possible : Beastie Boys, Gainsbourg, Fela, Grandmaster Flash, Led Zeppelin… « Nous avons choisi des artistes qui avaient un message à véhiculer et des morceaux qui avaient la matière suffisante pour être remixés », souligne B.Loo, cheville ouvrière des soirées Soul Clap. n « Conçu pour le live », RMXers s’éloigne en ce sens de l’exercice un peu bateau des remixes. On pense ici aux compilations flemmardes de Béatrice Ardisson ou celles dopées à l’encens du Buddha Bar. En gros, RMXers met de côté des hits genre Rihanna et préfère « donner une nouvelle vie » à ces classiques. Pour prouver que, même tordus dans tous les sens, ils restent à jamais inscrits dans l’inconscient collectif. n
UTOPIALES Dans le Mills Selon la formule consacrée, à l’heure où nous écrivons ces quelques lignes, l’édition 2012 du festival international de science-fiction n’est pas encore dévoilée. À l’exception de la soirée inaugurale, qui fait déjà des Utopiales de cette année un cru d’exception. En effet, Jeff Mills, pionnier de la techno, présentera The Trip, mix de sons extraits de films SF en interaction avec des images projetées sur écran géant. n A.B.
© Maxime-Guidot-Dejoux
festivals
Marmaille
© Ronan Lanoë
Théâtre pas mioche
FESTIVAL LE CHAINON MANQUANT
« Voir les artistes de demain » Après plus de quinze ans dans le no man’s land du Lot, Le Chainon manquant s’installe à Laval. Rencontre avec François Gaborit, directeur du Jardin de Verre et président d’un festival pluridisciplinaire axé sur la découverte.
Marionnette, danse, théâtre, ciné-concert, chant lyrique et ironique ; drame, rêve, et de l’humour, des loups, des princesses et des héros, mais pas que... tous les genres sont à Marmaille, pour tous les âges. On pourrait citer Tim Taou, un spectacle d’argile manipulée, à partir de 4 ans. Les formes se transforment par la grâce du modelage et du conte, ou Amé Gaïa, sur la filiation et les secrets de famille, à partir de 12 ans, par la même compagnie. La création de Bob Théâtre, Hans et Greutel en version revue et corrigée à partir de 6 ans. Petit aperçu d’une programmation riche, que, malgré ses 20 ans et un public fidèle et nombreux, le festival a de plus en plus de mal à pérenniser. n C.J. Marmaille, du 24 au 31 octobre, Rennes et île-et-Vilaine. www.theatre-lillico.fr
Qu’est-ce que Le Chainon manquant ? n Un réseau de diffuseurs regroupant 250 salles en France. Il y a deux actions : Région(s) en Scène où les structures font des repérages artistiques et le festival Le Chainon manquant où 300 programmateurs se déplacent. Pourquoi le choix de Laval ? n Le festival est resté une quinzaine d’années dans le Lot où il est très compliqué d’aller. À Laval, il y a le TGV et la proximité de Paris. Et puis, entre la Bretagne, la Région Centre, la Normandie, les Pays de la Loire, il y a une dynamique de salles. Comment convaincre le public de venir voir des artistes inconnus ? n Venir au spectacle, c’est prendre un risque. Alors prenez le risque avec nous et venez voir ceux qui seront les artistes de demain. Justement, quel sera l’artiste de demain que nous pourrons voir cette année ? n Très difficile de répondre car je n’y ai jamais pensé. Je vais être très simple et parier sur Liz Cherhal. Elle est à maturité pour proposer quelque chose d’intéressant. n Festival Le Chainon Manquant, du 19 au 23 septembre, Laval. www.reseau-chainon.com
© SPOEK MATHAMBO / dr
interview / Arnaud Bénureau
SCOPITONE En avant la musique Que ce soit dans sa version arts numériques ou musicale, le festival branché sur la culture 2.0 au sens large ne fait pas semblant. Au programme des réjouissances dansantes ou presque, quelques noms : Spoek Mathambo révélé avec sa reprise hip hop du Control de Joy Division, les popeux de Citizens !, les darons du rap US de El-P, les revenants Naïve New Beaters, l’intello électro Para One… n Scopitone, du 18 au 23 septembre, Nantes. www.scopitone.org
expositions
Judith Scott Courtesy LaM Lille Métropole, musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut, Villeneuve d’Ascq. Donation L’Aracine, 1999. Photographie : Philip Bernard
Catherine Elkar, directrice du FRAC Bretagne Tout juste inauguré, le bâtiment du FRAC Bretagne s’ouvre avec la biennale d’art contemporain. interview / Julien Coudreuse
Les prairies L’art est dans le champ Deux nouveaux lieux pour la troisième édition de la biennale d’art contemporain de Rennes : le Frac tout neuf conçu par Odile Decq et le Newway Mabilais (l’ancien centre régional des télécommunications, construit par Louis Arretche). n Pensé autour de problématiques du pionnier, de la conquête, du défricheur (derrière lesquelles on peut finalement tout mettre), l’événement se veut expérimental, ouvert, présentant un ensemble important d’artistes (une cinquantaine) dont le travail, souvent en lien avec l’espace, explore ou réinterprète le réel, l’art, le quotidien (ça reste normal !)… L’identité de la biennale de Rennes trouve sa singularité dans la collaboration mise en place entre le secteur public et le monde de l’entreprise (le groupe Norac, cf p. 16), favorisant et facilitant la production d’œuvres en lien avec les espaces proposés. Éclectique, l’événement permet de découvrir le travail de très jeunes artistes, mis en regard avec celui de créateurs plus confirmés ou particulièrement hors du temps comme Judith Scott, artiste disparue en 2005, dont le travail extraordinaire développait un langage dense, sourd et secret. n C.C. Les Prairies, Biennale d’art contemporain de Rennes, du 15 septembre au 9 décembre 2012, Rennes.
Qu’est-ce qu’un FRAC « nouvelle génération » ? n À l’origine des FRAC, il y avait cette idée de collection sans murs, nomade. Au début des années 2000, il y a eu une prise de conscience d’une collection absolument remarquable, que les opérations de diffusion ne permettaient pas de voir dans leur globalité. Il y a eu une volonté de nouveaux équipements qui permettent de mieux conserver et montrer les œuvres. Le FRAC Bretagne est devenu une sorte de croisement entre le musée et le centre d’art. De là est née cette appellation de FRAC « nouvelle génération ». Quels liens entretenez-vous avec la biennale d’art contemporain ? n Ça me paraissait évident qu’une fois le nouveau FRAC Bretagne opérationnel, il fallait s’allier à la biennale pour lui permettre de passer un palier. Une biennale doit avoir une vocation nationale, au moins européenne, voire internationale. Tout le milieu artistique de la ville de Rennes est derrière cette biennale, la soutient. J’attends beaucoup et je suis très confiante dans le projet porté par Anne Bonin. Cette 3e édition s’annonce passionnante. n
Une pensée du Gnouf Dans la peau Accueillant régulièrement des expositions, le studio de tatouage Turbo Zéro reçoit le projet Freak city Designs et son jeune initiateur, Mathieu Stoldick. En sale gosse adepte de comics et de rock, bercé par la subculture pêle-mêle des années 80 et 90, de Massacre à la Tronçonneuse à Charlie Hebdo, il nourrit son travail de références pop et pas toujours joviales qu’il décline sur une multiplicité de supports. Pour Une Pensée du Gnouf, l’univers des taulards et de leurs sacro-saints tatouages guidera ses nouvelles productions mêlées à des dessins originaux à l’encre de chine. n M.G. Une pensée du Gnouf, jusqu’au 15 octobre, Turbo Zéro, Nantes. www.freakcitydesigns.com
© Anne Carrique
© Jacques Julien
expositions
Vieux tacots et ruines récentes Une mouche dans la tête
Bidules
Anne Carrique a une mouche dans la tête Anne Carrique a développé au long de ses recherches une relation privilégiée à la nature et ses secrets. La pièce qu’elle propose au sein de la très belle exposition Une mouche dans la tête au domaine de la Garenne Lemot consacre cette interactivité quasi magique. Dans une installation sonore qui relit les deux niveaux de l’espace d’exposition, elle délivre aux oreilles de tous le vacarme imperceptible de la sève qui parcourt les arbres au printemps. Une œuvre qui résume bien la poésie de la découverte de ce microcosme. n M.G.
Si les assemblages de Jacques Julien se réfèrent sans l’ombre d’un doute au Minimalisme, ils n’en restent pas moins pleins de poésie et de drôlerie, comme l’atteste le titre de son exposition à venir à la Chapelle du Genêteil, Vieux tacots et ruines récentes. Maquettes ou grosses pièces, multipliant les références à l’univers du jeu, l’artiste, qui se range plutôt du côté de la sculpture, a croisé également les champs de la vidéo. Il embarque le regardeur aux confins des histoires graves ou comiques qu’il se prête à conter tout en se jouant des codes établis. n M.G.
Une mouche dans la tête, jusqu’au 14 octobre, domaine de la Garenne Lemot, Clisson.
Vieux tacots et ruines récentes, du 15 septembre au 11 novembre, La chapelle du Genêteil, Château-Gontier.
© Hell’o monsters
LE SOUFFLE DES CHIMÈRES
Modern Ghost Ghostbusters Pour digérer tant bien que mal l’âpreté du monde moderne, les Hell’O Monsters ont choisi la résistance. Pour cela, ils refusent de raccrocher avec le monde de l’enfance. Ils en reprennent les codes qu’ils réinjectent dans leur dessins, créant ainsi une mythologie étrange et ridicule où le genre humain en prend pour son grade. S’étant également attelés aux volumes, les trois membres du collectif approfondissent leurs recherches et leurs références puisant du côté des vanités aussi bien que chez Brueghel. n M.G.
Claire Adelfang / Julie Béna / Gabriel Desplanque / Sophie Dubosc Simon Nicaise / Laurent Pernot / Linda Sanchez / Sophie Sherman SUR UNE INVItAtION DE MPVItE, CARtE BLANCHE à LUCIE ORBIE
Vernissage le 20 septembre à partir de 19h exposition du 21 septembre au 27 octobre 2012
Modern Ghosts, du 13 octobre au 11 novembre, à l’Espace LVL et au lieu unique, Nantes. www.lelieuunique.com
galerie
www.lvl-studio.com
galerie melanieRio, 34 bd Guist’hau, 44000 Nantes www.rgalerie.com / info@rgalerie.com / 02 40 89 20 40 horaires d’ouverture : du mercredi au vendredi de 15h à 19h le samedi de 14h à 18h, et sur rendez vous
© Estelle Barreyre
© Todd Harper - The three Marcelles and Becky courtesy Galerie Confluence
expositions
Quinzaine photographique nantaise
Interior Exposure
Révélation
Photosensible
« Connaître » : le mot d’ordre est lancé par la Quinzaine Photographique Nantaise qui reprend ses quartiers à travers divers espaces d’exposition de la ville pour cette nouvelle édition. Réunissant une nouvelle fois art et science, domaines qui n’ont cessés de s’entrecroiser au fil de l’Histoire, l’événement mettra à l’honneur une sélection de talents de la photographie contemporaine avec notamment Aï Estelle Barreyre, lauréate du prix 2012 de la QPN avec son projet À fleur , visible à l’Atelier. n M.G.
Énigmatique, le travail de Jessica Todd Harper ne peut laisser indifférent. Invitée pour la première fois en France autour de son projet Interior Exposure, ayant fait également l’objet d’une monographie, l’artiste dévoile des scènes de vie domestique bercées d’une douce étrangeté. Insinuant une distance malgré l’intimité des moments capturés, ses compositions ne sont pas sans rappeler la peinture de la Renaissance flamande, notamment par le traitement fascinant de la lumière dont elle use et qui confère un sentiment d’intemporalité aux images dévoilées. n M.G.
Avec, entre autres, Fabien Marques, Raphaël Dallaporta, Jean-Claude Ameisen, Sylvain Bonniol… www.qpn.asso.fr/
Jusqu’au 27 octobre, Galerie Confluence, Nantes.
Interior Exposure www.galerie-confluence.fr
Festival Scopitone Les expositions L’art numérique se vit autant qu’il se regarde, il est souvent de l’ordre de l’expérience, jouant avec l’espace, le corps, la lumière, le son, le mouvement dans une interactivité poétique, voire ludique avec le spectateur. Le réel et le virtuel flirtent jusqu’à perdre leurs limites propres et créer un nouvel espace, total, instable, expérimental, ondulatoire. Cette relation entre l’art, la science et les nouvelles technologies ouvre un champ extraordinaire, particulièrement stimulant. Du Château des ducs de Bretagne à Stereolux, en passant par le lieu unique, Le Cube Alstom et Trempolino, Scopitone propose de découvrir une série impressionnante d’installations, de performances où il fait bon s’immerger (Ryoichi Kurokawa, Laurent la Torpille, Joanie Lemercier, HeeWon Lee, Fred Penelle @ Legoman …). n C.C. www.scopitone.org/
DR
Festival Scopitone, du 18 au 23 septembre, Nantes.
Direction de la Communication - Ville de Cholet /CAC - août 2012 - images : Shutterstock
- CHOLET
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TOUTE LA PROGRAMMATION SUR
cholet.fr
le Chainon en Région
du 5 septembre au 12 octobre, 20 spectacles dans 20 lieux de la région des Pays de la Loire toute l’info sur www.fntav.com