Kostar 40

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K O S TA R PA R L E M E N U

Cover GIRL & Boy n À deux doigts / P8 le k de kostar n Christine and the Queens / P10 Guide me five n P12 les objets du désir n P14 Chef oui chef n Christophe Gauchet / P16 business classe n Civel / P18 PORTEFEUILLE MODE n Jean Tonic / P20 TêteS de série n Gangsta Théâtre / P24 Ping / P26 I.S.L.A / P28 Mille au carré / P 32 Sur son 31 n P31 entretien n Julia Kerninon / P34 portefeuille ARTISTIQUE n When you stare into the void the void stares back at you par Florian et Mickael Quistrebert / P38 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P44 une ville ailleurs n Varsovie par Laura Berg / P46 Guide Kostar n P49/66 Expos, spectacles, festivals, soirées… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin. PA G E 0 6

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AUSTRALIAN DANCE THEATRE CONCEPT ET DIRECTION ARTISTIQUE GARRY STEWART

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2013/14

PHOTO © CHRIS HERZFELD

02 - 03 AVR - LA CITÉ - LE CENTRE DE CONGRÈS DE NANTES


Q U I F A I T Q U O I  ?

GRAPHISTES / Illustrateurs / artistes plasticiens n A deux doigts (couverture, ours, sommaire, Objets du désirs, circuit Une ville ailleurs, couverture Guide, custom des titres), Julien Paris, Florian et Mickael Quistrebert, Pierrick Sorin. KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication n Patrick Thibault. coordination rédaction n Arnaud Bénureau. Graphisme et maquette n Damien Chauveau. Développement n Marc Grinsell, Patrick Thibault. Publicité pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You. COMPTABILITÉ n Alexandra Benzouaoui, Bénédicte Da Costa. Rédaction n redaction@kostar.fr Studio graphique n damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro. Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Antonin Druart, Marie Groneau, Matthieu Perrichet, Pierrick Sorin, Patrick Thibault Photographes n Laura Berg, Gregg Bréhin, Joan Casanelles, Tangui Jossic, Yann Peucat, Gildas Raffenel, Delphine Saliou, Pierrick Sorin, David Souenellen.

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Modèle n Hélène. Stylistes n Emilie Berger, Anne-Cécile Lemée. Make up n Sophie Bel'œil, Danna Charles. Remerciements n Fashion Break, tous nos annonceurs. Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2014 www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764 Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.


Conseil général de Maine-et-Loire / Graphisme : Direction de la communication - L.MORIN / Photos : © Leonard de Serres - Shutterstock


K O S TA R H A B I L L É PA R …

Kostar # 40 habillé par...

Couverture / P01 n Sommaire / P04 n Ours / P06 n Objets du désirs / P14 n Circuit Une ville ailleurs / P49 n Couverture Guide / P51 n Custom des titres / P8, 10, 16, 18, 25, 26, 28, 32, 35, 39, 40, 48 PHOTO / THOMAS DORÉ POUR KOSTAR

C’est en 2009 qu’Anne Chamberland et Grégoire Canut se lancent, à domicile et en loisirs, dans l’aventure d’À deux doigts. Cinq ans plus tard, ces anciens de Lisaa sont lauréats du prix des arts visuels de la Ville de Nantes et les premiers à « ne pas sortir d’une école d’art ». n Aujourd’hui, ces jeunes gens modernes s’échappent doucement de la sérigraphie pour aller vers le dessin. Leurs grands formats évoquent Jérôme Zonder. Anne et Grégoire se retrouvent dans cette filiation et évoquent également Blanquet et Debeurme. Il faudra patienter jusqu’en janvier 2015 et leur exposition à L’Atelier pour découvrir cette nouvelle direction artistique. En attendant, À deux doigts est dans Kostar. n PLIÉ/PENDU DANS LE CADRE DU KRAFT FESTIVAL, DU 16 AVRIL AU 16 MAI CHEZ MIZUÉ, NANTES. HTTP://ADEUXDOIGTS.FR PA G E 0 1 0

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(1) Basket - (2) Cuir


U N E P E R S O N N A L I T É À L A M O D E PA R L E D E M O D E

« LIBERTÉ, ÉGALITÉ, BEYONCÉ » INTERVIEW / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / HÉLOÏSE LETISSIER

Quel est votre rapport à la mode ? n Gourmand. Les vêtements me font envie. J’en veux toujours plus. Et ce, même s’il s’agit de la même coupe. Avez-vous déjà pris des vestes ? n Oh que oui ! C’est ainsi que viennent les envies de déguisement : Christine comme ange gardien, Christine comme solution…

Quand êtes-vous tombée dedans ? n Très tôt. À 3 ans, je fais ma première fashion crise dans un supermarché. J’ai pleuré pour obtenir une jupe jaune à pois noir. Mon père s’en souvient encore. Ceci dit, mes goûts ont un rien évolué depuis.

À qui voudriez-vous tailler un costard ? n À l’autre Christine, Boutin, qui ne fait que ternir le prestige de ce beau prénom avec de curieuses saillies depuis quelques mois.

Avez-vous un créateur fétiche ? n Question difficile, car j’ai tendance à papillonner. J’aime beaucoup le travail de Humberto Leon et Carol Lim pour Kenzo, Riccardo Tisci pour Givenchy, les collections Margiela… Dès que l’on approche le masculin/féminin, je peux piocher parmi des créateurs assez différents. J’aime de plus en plus les pièces simples mais marquantes. Celles qui créent une silhouette reconnaissable, une signature. Comment choisissez-vous vos tenues de scène ? n Trois facteurs sont décisifs. Puis-je danser dedans ? Est-ce beau sur scène ? Est-ce que Christine ne trouve pas ça trop féminin ? Si la réponse à la dernière question est oui, c’est immédiatement recalé.

Quel est le comble du chic ? n Une belle chemise blanche et des cernes. Et du mauvais goût… n Le mauvais goût n’existe pas. C’est une sordide invention pour nous décourager d’être entièrement décomplexés. Qui a bien pu inventer le verbe s’endimancher ? n Certainement quelqu’un qui ne travaillait pas dans la semaine. Pour lui, c’est tous les jours dimanche. Malgré tout, le verbe est assez joli. Il est champêtre et charmant. Canotier et petit costume.

Héloïse s’habille-t-elle pareil que Christine ? n Elle essaie désespérément d’avoir le même style que Christine, mais quelque chose cloche toujours : étiquettes qui dépassent, ourlets mal faits… Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Sur de petits détails, oui. En fait, le café, c’est bon sans sucre. Mais sur les grands principes, jamais : liberté, égalité, Beyoncé.

Comme il y a presque prescription, qui était le plus mal habillé pendant ces Victoires de la musique ? n Christine, c’est évident ! On avait l’impression qu’elle s’était déguisée en Oscar. Et sa veste ressemblait un peu trop à celle de Daho. Plagiat ? Possible. Il faut la pardonner, c’est une jeune artiste qui essaie de s’imposer. Je lui conseille le noir, ça affine ! n

Chaleur humaine Lors des dernières Victoires de la musique, la Nantaise Héloïse Letissier, qui concourait pour le prix groupe ou artiste – révélation scène, a mis sa claque à tout le monde avec sa version live de Nuit 17 à 52, slow nocturne et sexy. Aujourd’hui installée à Paris, Christine and The Queens sort enfin son premier album, Chaleur Humaine. n CHRISTINE AND THE QUEENS, CHALEUR HUMAINE (BECAUSE MUSIC). SORTIE LE 19 MAI. LE 18 AVRIL, CABARET BOTANIQUE, DANS LE CADRE DU FESTIVAL MYTHOS, RENNES. WWW.CHRISTINEANDTHEQUEENS.COM PA G E 0 1 2

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OU 5 ÉVÉNEMENTS INCONTOURNABLES EN PLUS OU MOINS 50 MOTS

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C’est qui ? Après le carton XXL de The English Riviera, Metronomy est de retour avec Love Letters. Avec The Bay, Corinne ou encore The Looks, les Anglais ont servi la pop comme on sert des cocktails : frappés et bien frais. Aujourd’hui, leurs lettres d’amour, à la fois pop, vintage et un peu soul, s’apprêtent à suivre, elles aussi, le chemin du succès. C’est quand ? Le 26 avril au Zénith Nantes Métropole. n WWW.OSPECTACLES.FR

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C’est quoi ? Après Vice @ lu, La belle peinture est derrière nous et De leur temps 4, Jérôme Zonder est de retour à Nantes. Tout seul, comme un grand. Et pourtant, Au village met en scène des enfants. Ses dessins, vertigineux et virtuoses, sont d’un hyperréalisme troublant. Zonder invite ces gamins dans un univers poétique et violent. C’est quand ? Jusqu’au 11 mai au lieu unique, Nantes. n

WWW.LELIEUUNIQUE.COM

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C’est quoi ? L’air de rien, le petit festival indé est en train de faire son trou. Sans bruit, mais avec beaucoup de convictions. Après Holly Esque en 2013, il se pourrait bien que L’Ère de rien nous fasse découvrir une nouvelle bombe. Les kids de Blaenavon traversent la Manche avec une pop aussi belle et enthousiasmante que Manchester un jour de match. C’est quand ? Les 25 et 26 avril, bords de Sèvre, Rezé.

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© CAROLINE BIGRET

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C’est quoi ? Tête haute, c’est la rencontre entre Joël Jouanneau au texte et Cyril Teste du Collectif MxM à la mise en scène. Cette création fait se croiser la réalité du plateau et l’image vidéo virtuose. Le principe des livres pop-up est appliqué ici à cette quête qui va conduire deux comédiens au pays des rêves. C’est quand ? Les 16 et 17 avril au Quai à Angers.

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C’est quoi ? En 2014, le Dooinit, festival défendant autant le hip hop que la culture américaine au sens large, met le cap sur la Californie. Pas celle du gangsta rap, mais celle qui prend le soleil. L’occasion de retrouver les vieux de la vieille (Babu et Rakaa des Dilated Peoples) et les jeunes qui jouent des coudes : Dom Kennedy et Dag Savage en tête. C’est quand ? Du 1er au 6 avril à Rennes.

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WWW.DOOINIT-FESTIVAL.COM K O S TA R

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NÉCESSAIRES ACCESSOIRES

elBulli 2005-2011 Il fallait bien près de 2 300 pages pour revenir sur l’aventure d’El Bulli, considéré comme le meilleur restaurant du monde jusqu’à sa fermeture en 2011. Ces 7 volumes permettent de mieux comprendre le génie du chef espagnol, Ferran Adrià. Ce coffret édité par Phaidon sort le 7 avril. Uniquement disponible en anglais. 525€. WWW.PHAIDON.COM n Leica D-Lux 6 Edition 100 Leica camera fête les 100 ans de photographie Leica. Cette édition, limitée à 5 000 exemplaires, comprend le compact numérique Leica D-Lux 6 bicolore (objectif chromé argent et boîtier laqué noir) et un étui en cuir surpiqué de fil blanc tous deux gravés du logo 100e anniversaire. 800€. WWW.LEICA-CAMERA.FR n Acne Studios x Liberty London Le temps d’une collection inédite, la maison suédoise s’associe à l’enseigne britannique pour réaliser une ligne de prêt-à-porter et d’accessoires, dont ces lunettes de soleil Frame. 280€. WWW.ACNESTUDIOS.COM n Proenza Schouler x Le Bon Marché Rive gauche Le duo de créateurs américains crée, en exclusivité, une collection pour Le Bon Marché Rive Gauche. On y trouve notamment la pochette PS1 Wallet. Pour l’occasion, le tube de Proenza Schouler arbore de nouveaux coloris. 125€. WWW.LEBONMARCHE.COM n PA G E 0 1 6

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UN CUISINIER SUR LE GRILL

L’ARSOUILLE Cuisine de bistrot ? Ici, on ne s’embarrasse par de mots. La seule étiquette que l’on soigne est celle du vin. Pour le reste, Christophe Gauchet, c’est plutôt l’instinct gourmand. TEXTE / VINCENT BRAUD

PHOTOS / YANN PEUCAT POUR KOSTAR

En 2002, vous ouvrez votre table. Où avez-vous fait vos classes ? n Mon parcours est pour le moins atypique. Je ne vais pas revendiquer un parcours qui n’est pas le mien. Je ne suis pas né non plus dans une famille de cuisiniers. J’aimais simplement les bonnes choses. Avant PA G E 0 1 8

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d’ouvrir, j’ai juste filé un coup de main au Baratin (ndlr à Pacé) pendant un mois. Car avant la cuisine, il y a eu le vin… n Sommelier, caviste, viticulteur dans le Maconnais… c’est vrai que le vin m’a toujours passionné. J’ai même passé quatre ans en


UN CUISINIER SUR LE GRILL

Angleterre pour aider nos amis anglais à l’apprécier. C’est aussi en voyageant qu’on apprend. Sur les autres et sur soi. Comment qualifier votre cuisine ? n Je suis quelqu’un de curieux et j’aime partager mes découvertes. Je suis un homme libre. Je n’ai pas la pression d’un guide qui va m’imposer ses règles. J’aime qu’on vienne chez moi par curiosité. Dans le style “qu’est-ce qu’il va encore inventer ?”. On peut parler d’une cuisine de bistrot, de produits… n Je veux bien, mais il faut savoir ce que ça veut dire. C’est un peu la tarte à la crème. Les produits, on peut aussi les trouver en poussant son caddy sous les néons. Moi, je vais au marché. C’est, par exemple, sur celui de Sainte-Thérèse, ce mercredi, que j’ai fait mon menu. Le marché, j’y trouve des produits mais aussi des sensations, des idées. Parlons produits justement. C’est la base de la cuisine, non ? n Je dis toujours, les matières premières, c’est 50% du travail. Les légumes de la famille Bocel à Pacé, je ne connais pas mieux. C’est la même chose pour les crustacés ou le poisson. Ce matin, j’ai trouvé des coques superbes… On est plutôt gâtés dans la région, non ? Il suffit juste de respecter la saison et le produit. C’est une cuisine maison mieux qu’à la maison ? n La carte est simple et la formule a l’air de plaire. J’aime les choses simples. Des oranges sanguines, par exemple, avec du sirop d’érable et un petit biscuit, marier le tiramisu et la châtaigne… ce n’est pas sorcier mais qu’est-ce que c’est bon ! Un chili con carne lorsqu’il est bien préparé et mijoté, c’est super. Comme la saucisse d’agneau que je fais moi-même avec une purée pomme de terre-topinambour…

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Vous avez un plat préféré, un plat qu’on prépare pour la famille ou les copains ? n Non. Le bon plat, c’est celui que je vais avoir envie de faire en rentrant du marché. Ça peut être une pizza ou une araignée de mer, tout simplement. n

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UNE ENTREPRISE, UNE SAGA, UNE HISTOIRE

MONSIEUR MEUBLE TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / TANGUI JOSSIC POUR KOSTAR

Depuis plus de 40 ans, à Lorient et à Nantes, Civel est un acteur majeur du mobilier contemporain. Stéphane Civel, qui a pris la succession de son père à la tête de l’entreprise familiale, accompagne les particuliers et les professionnels dans les projets d’aménagement intérieur. Stéphane Civel, pas encore 44 ans, a rencontré son futur métier le jour de sa naissance. « Le 31 août 1970, je m’engouffre PA G E 0 2 0

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dans cette aventure. Je fais mes premiers pas sous une planche à dessin. J’ai toujours vécu dans cette recherche du beau, de la


UNE ENTREPRISE, UNE SAGA, UNE HISTOIRE

1929 L’EXPOSITION INTERNATIONALE DE BARCELONE ET LE CHEF-D’ŒUVRE DU PAVILLON D’ALLEMAGNE IMAGINÉ PAR LUDWIG MIES VAN DER ROHE. LES ANNÉES 60 LA FORMIDABLE EFFERVESCENCE DES ANNÉES POP : WARHOL, ROY LICHTENSTEIN, CÉSAR, GAETANO PESCE. DES ARTISTES EXCEPTIONNELS QUI CONTINUENT DE FAIRE RÊVER STÉPHANE CIVEL. 1968 CRÉATION DU PREMIER MAGASIN CIVEL. 25 JANVIER 2014 DÉCÈS DE PIERO AMBROGIO BUSNELLI, FONDATEUR DE B&B ITALIA, VISIONNAIRE ET PIONNIER DU DESIGN ITALIEN. DEMAIN « POUR LA BEAUTÉ DE CE QUI N’EST ENCORE AUJOURD’HUI QU’UNE IDÉE… »

nouveauté et de l’architecture intérieure. Je ne savais pas de quelle façon j’allais en faire mon métier, mais c’était une évidence ». n C’est en 1996, « après 10 ans de bureaux d’études à gratter, à faire des plans et à monter des projets », que ce fils unique règle définitivement son pas sur le pas de son père qui, à l’aube des années 70, a cru au « mobilier contemporain haut de gamme. À l’époque, ils étaient une petite dizaine de personnes à croire en la création italienne. C’était les Trente Glorieuses et il y avait une envie de modernité. Et ce type de mobilier entrait dans cette catégorie-là : nouveau dessin, nouveaux matériaux ». n Aujourd’hui, ce collectionneur d’art n’est pas uniquement un gestionnaire. « C’est impossible de n’être que cela, car c’est un métier très technique. Chaque lieu, chaque individu est différent ». À l’image des réalisations Civel (un chalet à Courchevel, un appartement dans le cœur de Paris, des maisons en Bretagne et à l’île de Ré…), il

n’existe pas de client type : « des jeunes, des moins jeunes qui ont beaucoup de moyens et d’autres moins. Ils ont tous en commun d’aimer le contemporain ». Et le style Civel : « Indéniablement, il en existe un. Mais je vous parle de minimalisme, je vais faire peur aux gens. Je préfère l’épure ». Cette philosophie s’imprime dans les deux shorwrooms XXL de la maison. « Même si nous avons besoin d’espace pour montrer nos produits, Civel n’est pas un gros commerce. On reste des artisans ». En ce sens, le chef d’entreprise ne compte pas ses heures. Inutile donc pour Stéphane Civel de meubler son temps libre. Il n’en a presque pas. « Je m’occupe de tout sauf de moi », conclut-il. n WWW.CIVEL.FR

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la distinction qu’il vous faut


Jean tonic PHOTO GRAPH E_ G I L D A S R A F F ENEL M O D ÈL E_ H É L È N E , AGE N C E A N G E L S & D E M O N S R ÉA L I S ATI ON_ E M I L I E B E R G E R M AK E U P_ SO P H I E B E L ' O E I L G RAP H I S TE_ J U L I E N PA R I S A S S I S TAN TE ST Y L I ST E_ ANNE C ÉC IL E L E M E E SH O P _ C R A Z Y R É P U B L I Q U E NANTES & R E N N E S

COMBI NAISON_DIESEL ACCESSOIRES_ "FASHION BIBLIOTHÈQUE" LOOK 1_ BOYFRIEND_DIESEL CHAUSSURES_DIESEL LOOK 2_ CHEMISE_REPLAY CHAUSSURES_DIESEL LOOK 3_ JEANS PORTÉS EN ÉCHARPE_ SCHOOL RAG ET SALSA CHAUSSURES_DIESEL LOOK 4_ ROBES_GUESS ET DIESEL CHAUSSURES_DIESEL




LOOK 5_ JEAN_ DIESEL ROBE PORTÉE EN TSHIRT _SESSUN CHEMISE NOUÉE À LA TAILLE _HILFINGER VESTE_GSTAR VESTE SANS MANCHES_LEE CHAUSSURES_DIESEL LOOK 6_ JEAN_ TEDDY SMITH SALOPETTE_LAB DIP CHEMISE_PÉPÉ JEANS VESTE_LÉVIS CHAUSSURES_DIESEL LOOK 7_ JEAN_ DR DENIM JUPON_HELL BUNNY ROBE_GSTAR VESTE_LEE CHAUSSURES_DIESEL LOOK 8_ JEAN_ TEDDY SMITH SHORT_ PÉPÉ JEANS CHEMISE_LÉVIS CEINTURE_DIESEL VESTE SCHOOL_RAG CHAUSSURES_DIESEL


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GALERIE DE PORTRAITS

GANG, BANG ! TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / DAVID SOUENELLEN POUR KOSTAR

Avec Gangsta Théâtre, collectif à deux têtes et pièce du même nom, les Nantais Tanguy Bordage et Armel Façon appuient sur la gâchette d’un théâtre qui serait soluble dans Terrence Malick, GTA et le gangsta rap. Tanguy Bordage est en avance. Tout juste le temps de s’asseoir que celui qui se rêvait basketteur pro et qui terminera au Conservatoire de Nantes, prévient direct : « On n’est ni NTM, ni Élie Semoun et Dieudonné. » Même s’ils se connaissent depuis sept ans déjà, Armel Façon et Tanguy Bordage ne forment pas un duo menotté ensemble « pendant les dix prochaines années ». n En attendant, les comédiens agitent le petit milieu avec Gangsta Théâtre. Mieux, ils bousculent des programmateurs, incapables de savoir ce qu’ils vont pouvoir faire de ces artistes complètement en prise avec leur époque. Car dans cette pièce brûlante et pensée en terrasse et entre deux parties de Playstation, on croise le Malick de The Tree of Life, une violence que ne bouderait pas Gaspar Noé, l’imagerie gangsta désossée de son discours – qu’ils ne défendent pas – et l’amour du texte. Et dans l’œil de ce cyclone, la Génération Y. « Oui, c’est un spectacle générationnel, souligne Armel. Mais le parti pris a quand même été de faire un spectacle sur nous deux. Il y a l’envie de se remettre en question. À ce niveau-là, PA G E 0 2 7

Gangsta Théâtre est un projet égocentrique » qui, plus globalement, questionne le théâtre. n « On n’invente rien. On s’inscrit dans le théâtre moderne à l’inverse de celui qui est présenté dans les écoles. » Et ça marche. Lors de séances de travail ouvertes au public, ils ont mis la misère aux lycéens présents. La génération Booba a pris conscience que MTV n’était pas la seule à ouvrir une fenêtre sur le monde et que des auteurs de théâtre étaient capables de mettre en scène un blockbuster. « On a envie d’ouvrir le champ des possibles à ces jeunes-là. Si, à notre échelle, on y arrive, c’est énorme. Notre démarche n’est pas snob. On fait simplement le théâtre que l’on aimerait voir : un théâtre élitiste et populaire. » n Entourés de « Rolls Royce » (Pierre Bouglé au son, India Hair sur scène, Emmanuel Larue à la vidéo et à la lumière et Rémi Noell à la post production), Tanguy Bordage et Armel Façon sont aujourd’hui affûtés comme jamais pour brûler les planches. Aux programmateurs désormais de leur fournir les allumettes. n WWW.FACEBOOK.COM/GANGSTATHEATRE K O S TA R

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GALERIE DE PORTRAITS

Festival D D comme débrouille, démerde, DIY… Ce nouveau rendez-vous organisé par PiNG avec la collaboration du lieu unique, met en avant les nouveaux bricoleurs. Au programme : des stands, des ateliers, des conférences… Bienvenue dans le monde du Do It Yourself, bienvenue à la « kermesse de PiNG ». n FESTIVAL D, LES 31 MAI ET 1ER JUIN, LE LIEU UNIQUE, NANTES. WWW.FESTIVALD.NET PA G E 0 2 8

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LE GRAND ATELIER TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / TANGUI JOSSIC POUR KOSTAR

Depuis 10 ans, PiNG explore les pratiques numériques qui évoluent à la vitesse grand V. Les Nantais ralentissent le temps pour défendre la culture libre et dessiner les contours d’un laboratoire citoyen ouvert à tous. Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Ce soir-là, en poussant la porte de la Plateforme C, atelier de bricolage 2.0 initié, porté et piloté par l’association nantaise, nos envies de voyeurisme geek ont été refroidies en d’un coup. Car oui, on était bien en train d’assister à un cours de tricot. Un peu plus loin, une jeune femme installée devant une imprimante 3D s’apprêtait à réaliser un porte-savon. « Au niveau des clichés, ça va mieux, souligne Thomas Bernardi, chef de projets à PiNG. Ça fait d’ailleurs longtemps que je ne me suis pas fait traiter de geek ». n En explorant les pratiques numériques, PiNG s’intéresse au quotidien, car « le numérique est partout. Notre démarche consiste à ouvrir le capot » pour que tous les curieux puissent « comprendre et s’approprier l’environnement qui les enSAISON 08 / NUMÉRO 40

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toure ». Telle est la définition de la culture libre qui n’est « pas qu’une problématique de barbus ». Et dans cette démarche, l’imprimante 3D est « un produit d’appel. Tout le monde veut voir cet objet, continue Julien Bellanger également chargé de projets. Elle nous permet d’attirer des gens vers un endroit où ils vont échanger ». Cet endroit, c’est le Fablab, fréquenté par un public multiple. Avec cette vitrine, PiNG va moins prêcher dans le désert nantais où personne ne sait trop où les ranger. Et si PiNG était un acteur culturel d’un nouveau genre. De celui où la culture du Do It Yourself ne serait pas un argument marketing, mais bel et bien une pratique citoyenne ouverte à tous. n WWW.PINGBASE.NET


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GALERIE DE PORTRAITS

LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD TEXTE / MATHIEU PERRICHET PHOTO / DELPHINE SALIOU POUR KOSTAR MAQUILLAGE ET COIFFURE / DANNA CHARLES

Originaire de la région nancéenne, i.s.l.a. s’est lancée dans la musique à la fin du collège afin de faire comme ses copines. « Chanter, je n’aurais jamais pensé faire cela sérieusement, c’était inconcevable. À ce moment de ma vie, je ne savais pas vraiment ce que je voulais. » n Après un bac littéraire et une licence en sciences de l’éducation en poche « pour assurer [ses] arrières », elle passe une audition pour intégrer un groupe de reprises de soul et rythm’n’blues. Durant six ans, la jeune chanteuse « découvre la réalité du métier » en parcourant les scènes de Lorraine et du Luxembourg. n Puis, elle rejoint Nantes, il y a un an et demi, pour suivre l’élu de son cœur. Quel­ ques pré-prods composées à plusieurs en anglais et en français, Julia – de son vrai nom – se métamorphose en i.s.l.a. « Je cherchais un truc en rapport avec mes origines martiniquaises sans non plus l’afficher comme un étendard. Et c’est le nom d’un album d’un groupe de jazz anglais, Portico Quartet, que j’adore. » n Après une participation au culot relevée haut la main au concours PA G E 0 3 0

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des inRocks Lab où elle finit quatrième, cette fan de Björk, Portishead, Emily Simon, Lianne La Havas ou Ella Fitzgerald fait résonner sa musique pop folk et sa voix douce aussi bien au Trois Baudets à Paris que dans des lieux locaux plus confidentiels. n Épaulée dans le développement de son projet par l’asso nantaise Pypo Production, elle vient de participer aux auditions régionales des Inouïs du Printemps de Bourges à Angers. Toujours avec cette même candeur qui la caractérise. Un premier EP pourrait aussi voir le jour au cours de l’année venant ainsi couronner un début de carrière séduisant. n Mais i.s.l.a prévient : « Je ne veux pas me précipiter et me planter. » De bonne augure. n LE 27 MARS, THÉÂTRE BEAULIEU / LE SÉMAPHORE, NANTES. LE 28 MARS, CAP NORT, NORT-SUR-ERDRE. LE 17 MAI, FUZZ’YON, LA ROCHE-SUR-YON. HTTP://ISLA-MUSIC.BANDCAMP.COM


centre dramatique national

Du 26 mars au 4 avril 2014

Britannicus Racine

© Pascal Victor

Texte de Mise en scène Jean-Louis Martinelli

Théâtre National de Bretagne / Rennes Renseignements 02 99 31 12 31 www.t-n-b.fr


(1) Basket - (2) Cuir


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GALERIE DE PORTRAITS

LE JEU DES MILLE HEUREUX TEXTE / ANTONIN DRUART

PHOTO / JOAN CASANELLES POUR KOSTAR

Alice, Suzanne, Margaux, Hugo, Alexandre, Quentin, Tony, Matthieu, Gaëtan, Adrien. Ils sont 10, ils sont 1000. Ils sont Mille au Carré. Comme Mariah, soyons carrés. L’association de création multimédia n’a pas un million d’années, puisqu’elle est née en avril dernier, en parallèle avec le festival Bouillants millésime 2mille13. Le droit de les décrire comme un jeune collectif est donc légitime. n Active carrément avant, cette famille de militants du multimédia a mis le temps pour se rendre compte des atouts du statut associatif. Alice, Alexandre et Adrien, le centre initial du polygone, se croisent sur les bancs de Rennes II en Master arts et technologies numériques. Assez vite, les diagonales s’allongent et mille potes se joignent au projet, apportant des savoir-faire pluridisciplinaires tels que l’architecture, la prise de son ou la photo. « Que tu sois doué dans la couture ou la peinture, tu as ta place dans l’asso », insiste Alexandre. n Avec une visée ludique et interactive, les Mille, l’ouïe tendue vers les appels d’offres, enchaînent les collaborations. « Concrètement,

nous évoluons dans trois champs d’activité : la création multimédia, l’art numérique et les ateliers ». Au Triangle, le carré sample la charte graphique et invite le public à poser dans leur Photomonteur. Pour Roulements de Tambour, Alex connecte sa kinect et transpose le mouvement en son lors d’un battle dance vs machine. Durant leurs interventions dans les écoles, des caïds en culottes courtes activent leurs rires enregistrés en tapant les barres d’un big LOL en alu. n Et pour Bouillants 2014, qui a pour thème le jeu, cette fourmilière de geeks en puissance inaugure le projet FF7 pour Final Fantasy 7. Au programme, trois installations autour de la mythologie du jeu culte, où il sera question de réalité augmentée (quoique !), de joystick géant et de nuits d’Inuits. Autre rendez-vous immanquable, en novembre, la première soirée 100% Mille au Carré. n WWW.MILLEAUCARRÉ.COM

Bouillants Expression de la diversité numérique et du multimédia, Bouillants, qui se déroulera du 6 avril au 1er juin, explore cette année le je(u). Même s’il est nomade, le festival prend place dans les 900 m2 d’espace d’exposition de la laiterie Les Bouillants de Vern-sur-Seiche. n WWW.BOUILLANTS.FR PA G E 0 3 4

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9 RUE SCRIBE – NANTES 02 40 69 32 57

14 RUE BOILEAU – NANTES 02 40 48 64 01


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E N FA C E À FA C E

LANGUE VIVANTE INTERVIEW / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / GREGG BRÉHIN POUR KOSTAR

Avec Buvard, la jeune femme vient de mettre critique et public d’accord. Julia Kerninon y fait se rencontrer avec brio une écrivaine sulfureuse, qui a décidé de vivre à l’écart du monde littéraire, et un jeune homme totalement accroc à son œuvre. La thésarde d’origine nantaise nous montre en 200 pages de quoi est fait un écrivain. Lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois, Buvard n’était pas encore sorti. Au regard de l’engouement critique, qu’est-ce que cela a changé dans votre vie ? n J’avais imaginé trois solutions. Soit, ça ne marchait pas du tout. Dans ce cas-là, c’était un peu triste. Soit, le livre marchait bien ; ce qui n’avait rien d’extraordinaire. Soit, il explosait tout. Aujourd’hui, nous sommes entre bien et ça explose tout. Cela signifie que je ne m’attendais pas à autant de presse. Mon éditeur, aussi. Tout d’un coup, vous avez plein de discours qui existent sur ce que vous avez fait. Normalement, la sortie d’un livre passe plus inaperçue. Et puis, il y a votre gueule qui apparaît à droite et à gauche. Vous devez répondre à toutes sortes de sollicitations. Ça prend du temps. Ça fait un mois et demi que je ne fais que ça. PA G E 0 3 7

Découvrez-vous un autre métier ? Celui d’écrivain en promo ? n Oui… Un peu. Après, les articles, je m’en fous car la plupart d’entre eux sont écrits sans que j’ai à intervenir. Par contre, il y a les réactions des gens et les rencontres en librairie. Et ça, c’est vraiment étrange. Avez-vous peur d’être le phénomène littéraire ? n Non, du tout. Les phénomènes littéraires vendent 60 000 exemplaires de leur livre en une semaine. Ce n’est absolument pas mon cas. Buvard est reconnu comme un bon travail, mais je ne fais pas le tour des télés. Malgré tout, je trouve tout cela un peu bizarre. Il est difficile de savoir si l’on en parle trop ou pas assez. Et il est difficile d’évoquer un livre que vous avez écrit il y a un an et demi et que vous n’écrivez plus depuis. Du coup, vous êtes-là à parler de votre K O S TA R

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E N FA C E À FA C E

vie, de votre œuvre, de comment vous travaillez et combien c’est difficile ; alors que tout ce que vous faites, c’est prendre le train pour aller raconter tout ça. Si l’on remonte le temps, qu’est-ce qui vous a motivé pour écrire Buvard ? n Ça fait longtemps que j’écris. La première version date d'il y a 6 ou 7 ans. Il était fini, mais il n’était pas bon. À cette époque, je n’étais pas assez maligne pour l’améliorer. J’ai donc attendu. Je l’ai terminé en cinq mois à Budapest. J’avais compris ce qu’il fallait faire pour l’améliorer.

« SI CE QUE VOUS AIMEZ LE PLUS DANS LA VIE, C’EST DE BOIRE DES COUPS AVEC VOS POTES ; ALORS VOUS MONTEZ UN GROUPE DE ROCK. MAIS SI VOUS AVEZ TRÈS PEUR DES GENS, VOUS FAITES DE LA LITTÉRATURE. » Et que fallait-il faire ? n Il fallait ajouter le côté interview. Il fallait ajouter l’interlocuteur. Au début, seule Caroline parlait. Et puis, en tant qu’écrivain, j’avais grandi. Narrativement, je savais faire de nouvelles choses. Buvard avait alors une meilleure gueule qu’au départ où il ne s’agissait que d’un monologue mal dosé. Éprouviez-vous le besoin d’être seule pour terminer Buvard ? n Non. Ce n’est pas d’écrire qui rend les gens solitaires. Ce sont les gens solitaires qui décident d’écrire. En fait, si ce que vous aimez le plus dans la vie, c’est de boire des coups avec vos potes ; alors vous montez un groupe de rock. Mais si vous avez très peur des gens, vous faites de la littérature. Théoriquement, vous n’aurez jamais besoin de personne pour vous filer un coup de main. Écrire, c’est un truc de personne sédentaire qui n’aime pas sortir. Est-ce aussi de vous dont vous parlez ? n Oui, oui et oui. Je passe mes journées dans mon lit sans bouger d’un millimètre. Je prends un petit-déjeuner sans fin. J’adore ça et cela fait maintenant 7 ans que ça dure. Depuis que j’ai quitté la maison en fait. Comment est né ce personnage de Caroline ? n Au début, je savais qu’elle était serveuse. C’est quelque chose qui m’avait intéressé lorsque j’étais serveuse moi-même. Personne ne savait que j’écrivais. C’était très intéressant d’avoir affaire à des clients qui pensaient être plus diplômés que moi.

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Que vous inspirait ce rapport ? n Pour eux, vous êtes une petite meuf de 19 ans qui a été choisie pour la taille de son cul et qui est censée leur apporter des bières. Pourtant, j’ai un Master en littérature. Vous vous remettez alors en questions. Car vous avez passé tout votre temps à vous branler sur du Shakespeare et d’un coup, vous êtes à quatre pattes à nettoyer une poubelle à la javel. Il y avait donc quelque chose d’intéressant à raconter. Buvard s’inspire donc de votre expérience personnelle ? n Je ne peux pas faire confiance à mon imaginaire, sinon j’invente des choses pas possibles. Je suis donc obligée de savoir que ce que je raconte est possible. J’utilise donc des choses que je sais ou des choses pour lesquelles je sais que ça se passe ainsi. J’ai besoin d’être crédible. Mais je ne les raconte pas car c’est à moi que c’est arrivé. Qu’il s’agisse de moi ou non, on s’en fout. C’est juste que j’ai été témoin de choses et que je trouvais qu’elles étaient intéressantes à raconter. Après, je ne vis absolument pas comme Caroline. Dans votre esprit, Buvard est-il toujours d’actualité ? n C’est l’intérêt des livres sur lesquels vous avez beaucoup travaillé. Je pense qu’aucun livre ne reste absolument parfait dans l’esprit de celui qui l’a écrit. Je sais les endroits dans Buvard où j’ai merdé. Malgré tout, j’ai travaillé longtemps dessus et j’en suis toujours très contente. Je pense que ça va durer un petit moment. Et puis, plus personnellement, Buvard est une cartographie de mes premières années d’adulte. J’ai commencé à l’écrire lorsque j’ai quitté la maison. Et depuis, je n’y suis plus revenu. Buvard recouvre plein de moments de ma vie. Finalement, qu’est-ce cela signifie pour vous d’écrire ? n Construire les meilleures phrases possibles et dire mieux que l’on ne dit dans la vie courante. Écrire, c’est d’abord une histoire de style et de forme ; car tout a déjà été dit. Mais tout n’a pas encore été écrit. La base de la littérature, son origine, c’est la poésie et ses codes. Il est bon de s’en rappeler. Si je veux lire des histoires, j’achète Le Parisien. La littérature, c’est la quintessence de la formulation, le discours ciselé, sublimé, qui peut tout soutenir. n JULIA KERNINON, BUVARD (LA BRUNE AU ROUERGUE).


Photo : María Botto par Jerónimo Álvarez. Graphisme :

NANTES 24e édition

DU 3 AU 15 AVRIL 2014 Cinéma Katorza Théâtre Graslin Espace Cosmopolis www.cinespagnol-nantes.com


CARTE BLANCHE À DES ARTISTES

WHEN YOU STARE INTO THE VOID THE VOID STARES BACK AT YOU PAR

Le duo formé à l’École des beauxarts de Nantes est en lice pour le prestigieux prix Marcel Duchamp. Pour leur carte blanche dans Kostar, les Frères Quistrebert ont fait un choix pour le moins radical. DR

TEXTE MARIE GRONEAU

Captivante, la peinture des frères Quistrebert relève de l’expérience. Une tension s’y déploie, entre la surface et la profondeur matérielle aussi bien qu’entre les couches de couleurs. C’est une peinture physique dans laquelle le regardeur ne peut que se plonger. Bien plus qu’une surface optique, les Quistrebert appréhendent la peinture dans ses profondeurs. La problématique picturale occupe une place centrale dans leur travail : variations de tons, de lignes, d’espaces, la surface se meut en un terrain de jeu où le medium n’a de cesse de repousser ses limites. Car c’est la peinture en elle-même qui entre ici en « situation de crise ». Certains ne donnaient pas cher de la peau de celle-ci prétendant qu’elle avait épuisé toutes ses ressources. Cette polémique sur la mort de la peinture, les frères Quistrebert en font fi. Ils prouvent que son vocabulaire a encore de beaux jours dePA G E 0 4 0

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vant lui. Cependant, ils explorent volontiers d’autres modes d’expressions, et la vidéo en particulier, où les enchevêtrements de lignes denses combinés aux flashs épileptiques rappellent l’abstraction géométrique violente voisine de l’op art présente dans leur peinture. Leur travail vidéo nous immerge dans une matière digitale surpassée par sa propre technologie. S’y insèrent des zones de flottement, de saturation générées par l’outil informatique lui-même, l’amenant lui aussi à abolir ses frontières. n Pour Kostar, ils ont choisi de présenter 5 vidéos issues de YouTube pour « une plongée dans l’infinie épaisseur du vide », une notion qu’ils explorent. Ils ont souhaité une communication indirecte et dépouillée, sans illustration. Charge au lecteur curieux de retaper l’adresse et découvrir la vidéo sans savoir ce qui l’attend. Le débat est ouvert… n HTTP://QUISTREBERT.COM/


http://www.youtube.com/watch?v=4hex1LTamFQ


http://www.youtube.com/watch?v=pv6ZUQUQYrI


http://www.youtube.com/watch?v=fmZcwfGuTqk


http://www.youtube.com/watch?v=0jGaio87u3A


http://www.youtube.com/watch?v=1o5FMTHkLQg


TEST EN ATELIER POUR CRÉATION DE PORTRAITS AVEC TR UCAGE EN DIRECT


par

pierrick sorin LE TRAVAIL DU NANTAIS PIERRICK SORIN EST MONDIALEMENT CONNU. DEPUIS NOVEMBRE 2006, IL NOUS RACONTE SON QUOTIDIEN DE CRÉATEUR. SIGNÉ SORIN, NATURELLEMENT.

PHOTO / P.SORIN MONTAGE / CHARLIE MARS MODÈLE / ARZU DOGAN

En 2014, pour la première fois depuis 20 ans, j’ai pensé que j’allais être “au chômage”. Pas de commande d’œuvre, pas de proposition de mise en scène… J’ai bien été appelé, il y a quelques mois, pour créer un spectacle à l’Opéra de Los Angeles… Mais j’ai mis des plombes à répondre. Mon interlocuteur a moyennement apprécié ce manque de célérité et la porte s’est refermée. C’est ballot ; c’est pas tous les jours que les Ricains lancent des perches à des créateurs français. Enfin… c’est comme ça. n Donc, je m’apprêtais à passer une année paisible. Au programme : embellissement de

« IL FAUT JOUER DU STYLO ET DU CHIFFON AVEC HARGNE POUR TENIR LE RYTHME. » mon petit intérieur, recherches artistiques en mode décontracté… J’aurais fait l’expérience d’une petite vie d’artiste tranquille, exempte du stress de la copie à rendre. La promesse d’une certaine vacuité me plaisait… a priori. Mais une commande soudaine est tombée, une grosse. Et comme si, au fond, la peur du manque m’aiguillonnait, je me suis empressé d’exprimer ma motivation, multipliant les notes d’intention, griffonnant croquis sur croquis. Et me voilà avec une quarantaine de créations à produire : des installations, des performances vidéo… le tout, en quelques mois. C’est pour un “événement” relatif au commerce de l’horlogerie. Thème imposé : “le Temps et le Mouvement”. n Pour peu original qu’il soit, ce thème a le mérite d’être ouvert et n’est en rien laborieux pour qui manipule l’image animée. Moi qui parfois peine, un mois durant, à accoucher d’une idée convenable, je suis parvenu, en deux jours, à exprimer une bonne quinzaine de propositions. Elles ne seront certes pas “marquantes”, elles PA G E 0 4 7

ne changeront pas notre manière de voir le monde, mais elles comporteront, je pense, ce qu’il faut de poésie, d’inventivité et de spectacularité mesurée, pour marier tout à la fois une certaine “valeur artistique” et une fonctionnalité en adéquation avec les objectifs de l’événement. n Eh oui !… le travail de l’artiste ne relève pas que d’une forme d’inspiration “romantique” ; il peut aussi frayer avec l’esprit calculateur du publicitaire. Hier, j’ai testé un dispositif qui permet de faire apparaître, sur grand écran, des portraits de personnes dont les pupilles sont remplacées, en temps réel, par des cadrans de montres. Une “œuvre participative”, disons, qui invite le visiteur à jouer les modèles. Son intérêt artistique est à peine au niveau de l’imagerie surréaliste la plus convenue, mais c’est l’occasion de créer une animation conviviale, séduisante par sa technicité et qui satisfait les tendances narcissiques de tout un chacun. n Demain, je testerai une performance en solo : sur un tableau blanc, armé d’un feutre effaçable et d’un chiffon, j’écris “l’heure qu’il est”. Cadrés par une caméra, les chiffres que je trace, puis efface, seconde après seconde, pour suivre l'écoulement réel du temps, sont projetés sur un grand écran. Une sorte d’horloge manuelle… Il faut jouer du stylo et du chiffon avec hargne pour tenir le rythme. Je suis assisté par un type qui m’encourage et me fait sniffer de la coke. Je “dis l’heure” aidé par un “dealer”… Finalement, je vais être bien occupé. J’ai calculé qu’il me faudrait 4 000 heures de travail pour réaliser toutes ces “œuvres”. C’est pour fin septembre… C’est mathématiquement faisable en travaillant sans dormir pendant les 180 jours qui me séparent de la dead line… Autrement dit, je me suis encore mis dans la merde… n K O S TA R

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AUDREY LEVY

U N E V I L L E V U E PA R U N A R T I S T E

©

par

Laura Berg

ON CONNAISSAIT LAURA BERG LA PHOTOGRAPHE. AUJOURD’HUI, LA NANTAISE SORT SON PREMIER ROMAN CHEZ NAÏVE LIVRES : SECOND PORTRAIT D’IRENA. POUR KOSTAR, LA JEUNE FEMME NOUS PROPOSE DE MARCHER DANS LES PAS DE DARIUS ET DE TRAVERSER VARSOVIE.

Darius, jeune photographe polonais en exil volontaire à Paris, se voit rappeler à Poznan qu’il a fui. Revenir pour boucler la boucle, tel un somnambule il avance, au milieu des siens qu’il ne reconnaît plus. Ce sera l’occasion pour lui de renouer avec son amour de jeunesse, Irena, et de se confronter brutalement à ce qu’il a fui. n Dans cet extrait, Darius, tout juste arrivé en Pologne, traverse Varsovie. « À dix-sept ans, j'avais déjà emprunté ce chemin. Le communisme venait de tomber et les rues se réveillaient. Un papillon disgracieux sortait du béton, c'était PA G E 0 4 8

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le début du commerce libre. Des marchands dépliaient leurs baraques métalliques pour la journée et proposaient des foulards, des cahiers, des fruits, du chocolat. Tout ce dont nous avions manqué pendant des années. C'était au mois de mars, et je tenais Irena par la taille. Nous marchions sans suivre d'itinéraire, évitant les tramways qui déboulaient à toute vitesse d'un petit saut sur le côté. n Le premier Mac Donald venait d'ouvrir. Il y avait le goût neuf de l'Amérique, le rock'n'roll et le rap qui débarquaient en même temps sur nos radios, et puis l'Église, de plus en plus puissante, les discours nationalistes. À l'époque, tout cela me semblait sans


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conséquences. Je vivais dans une famille aisée, libre. J'aimais, je jouissais sans éprouver de regrets, je photographiais cette agitation, ne retenant que le souffle qui balayait ces années lugubres ; les lumières des rues, les échoppes fumantes, et Irena étendue sur les banquettes rouges du cinéma Muranow. n C'était la première fois qu'elle visitait Varsovie, elle voulait goûter tout ce qu'elle n'avait jamais mangé. Elle commandait sans frémir des parts de gâteau recouvertes de grosses tranches de gelée. Du dos de la cuiller, elle cherchait les morceaux de fruits emprisonnés ; elle me tendait des éclats de framboise et de pêche que j'avalais sans mâcher. Elle

se régalait de cèpes en bocaux, de poulet grillé, de crème au sureau et du jus des cornichons ; j'attendais qu'elle termine son repas en buvant ce café épais qui ne finissait jamais tout à fait de décanter, le seul que nous trouvions alors. n Rien, à l'époque, n'annonçait que je quitterais la Pologne, que je déposerais Irena dans une gare routière et que je continuerais ma vie sans elle. Elle avait seize ans, elle tenait ma main dans les rues de la capitale et pendant quelques jours encore, l'air serait doux pour la saison. » n

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Le miracle polonais La ville serait née, dit-on, des amours entre un pêcheur de la Vistule et une sirène… Une chose est sûre par contre : difficile d’imaginer, en parcourant la ville, qu’elle a été détruite à plus de 80 % pendant la Seconde Guerre mondiale : la “vieille ville”, dont il ne restait rien, a été reconstruite à l’identique ! Y ALLER En avion au départ de Paris, l'aller-retour est à partir de 200€, selon la période. On propose même une formule avec quatre nuits d’hôtel pour un peu plus de 400€/personne. La route (1 500 km tout de même) peut permettre des étapes à Cologne et, pourquoi pas, Berlin.

S’Y LOGER Varsovie compte de nombreux hôtels (et B&B) qui proposent des chambres pour 50-80€/ nuit. Comme le Between us, proche du métro Centrum. Choisir un établissement dans le centre évite de trop longs trajets en transports en commun. On peut aussi opter pour le Polonia Palace, proche du Palais de la culture, ou le Bristol, imposante pâtisserie néo-renaissance : nettement plus cher mais PA G E 0 5 0

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sympa pour prendre un verre au bar ou grignoter en terrasse, l’été.

CIRCUIT KOSTAR Tramway, bus et métro… Vous aurez l’embarras du choix. Reste qu’il fait bon flâner à pied dans les rues de la “vieille ville”, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, avec ses maisons colorées, l’église Sainte-Croix (dont l’un des piliers contient le cœur de Frédéric Chopin !) et le Palais présidentiel. On la gagne en traversant le quartier de l’université. n Impossible de manquer le Palais des sciences et de la culture, impressionnant bâtiment du plus pur style soviétique de 42 étages. Pour info, ce fut un cadeau de Staline au peuple polonais ! Sauf que le palais abrite aujourd’hui galerie commerciale et complexe ciné. n

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Varsovie garde quelques traces des horreurs de la guerre. De l’ancien ghetto, il ne reste plus grand chose. Un monument aux succombés et exécutés ainsi qu’un musée témoignent de ce passé. La ville de Chopin compte un important réseau de salles de concerts dont la Filharmonia et de musées dont le Musée national qui accueille aussi des expos temporaires d’art contemporain. n Les étudiants, les artistes et une clientèle branchée se croisent dans les bars des rues Nowy Swiat et Foksal. Et pour une nuit électro, direction le 1 500 m2, pas très loin du Musée national. Et puisqu’il est difficile de parler de Varsovie sans prendre un verre de vodka, on peut visiter la Kosener Vodka Distillery Factory, abritée dans un bâtiment XIXe. Na zdrowie ! n



SPECTACLE VIVANT

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LES FAUSSES CONFIDENCES

ÉTONNAMMENT JUSTES VINCENT BRAUD * PHOTO / SYLVIE LANCRENON

C’est une histoire d’amour et de désir. L’histoire d’une cougar pleine aux as et d’un jeune homme charmant mais sans le sou. Plus d’un demi-siècle avant la Révolution, Marivaux dynamite les conventions sociales et Luc Bondy en fait, en ce XXIe siècle, un brillant moment de théâtre.

MYTHOS

Bondy biche

FESTIVAL DES ARTS DE LA PAROLE

15>21 AVRIL 2014

© PASCAL VICTOR

visuel > mathieu desailly

R E N N E S M É T R O P O L E

© photo : Rene Mesman

Elle, c’est Araminte. Lui, c’est Dorante. Entre eux, les conventions sociales, évidemment, une mère redoutable gardienne des “valeurs” de sa classe et un valet un rien manipulateur. Tout cela pour un jeu où l’amour tient aussi du hasard. C’est à l’opéra que Dorante a aperçu celle qui devient dès lors “la” femme de ses rêves. Que disait Marivaux au public de l’époque ? Tout est possible. Aimez et soyez libres, vivez vos rêves. Avec en filigrane une interrogation qui, elle aussi, peut traverser les siècles, pourquoi aime-t-on ? n Luc Bondy n’en est pas à son coup d’essai. Marivaux l’accompagne depuis 1975. Cette année-là, c’était Le triomphe de l’amour. Ce fou de théâtre – qui met en scène, cette année, Tartuffe à l’Odéon – s’appuie sur une distribution de comédiens fous de théâtre comme lui : Bulle Ogier, Isabelle Huppert, Louis Garrel, Yves Jacques… Tous ont valu à cette pièce un véritable triomphe. n Fausses confidences, certes, mais vrai coup de foudre. Alors comme le disent Marivaux et Bondy, “à vous de jouer” ! n LES FAUSSES CONFIDENCES, DU 14 AU 23 MAI, THÉÂTRE NATIONAL DE BRETAGNE, RENNES. WW.T-N-B.FR


un week-end singulier

SPECTACLE VIVANT

saison

FESTIVAL

DR

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2013/2014

le lieu unique scène nationale de Nantes

Du LUN. 7 au Dim. 13 AVRIL

ERWAN KERAVEC Le mur du son Au regard de son parcours qui se faufile dans un vaste champ artistique, le sonneur de cornemuse ne cesse de dépoussiérer le genre. On a pu voir Kermarec dans Enfant du chorégraphe star Boris Charmatz. Avec le programme Nu Piping, il flirte avec la musique contemporaine. Et à Saint-Nazaire, le 8 avril, il va dialoguer, dans le cadre d’une création, avec la chorégraphe Emmanuelle Huyn. n A.B. EMMANUELLE HUYN & ERWAN KERAVEC, LE 8 AVRIL, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE. NU PIPING, LE 24 AVRIL, LE QUARTZ, BREST. URBAN PIPES, LE 14 MAI, THÉÂTRE DE CORNOUILLE, QUIMPER.

© CHRIS HERZFELD

HTTP://ERWANKERAVEC.WORDPRESS.COM

Proximity Danse avec les fous Voilà un projet venu des antipodes. Garry Stewart est un chorégraphe australien qui a fait ses classes à la Sydney Dance Company. Avec l’Australian Dance Theater, il bouscule les codes et les références avec un bel appétit. Dans son travail avec Thomas Pachoud, vidéaste français s’intéressant au mouvement (il a travaillé avec Blanca Li, Mabel Octobre…), il propose un époustouflant exercice où le mouvement et la danse fusionnent avec l’image. Et réciproquement. Et on en prend plein les yeux. n V.B. PROXIMITY, 2 ET 3 AVRIL, CITÉ INTERNATIONALE DES CONGRÈS, NANTES. WWW.LEGRANDT.FR

Danse/Magie/musique/ cinema/exposition... Luis Garay Jefta van Dinther/Minna Tiikkainen/David Kiers Pieter Ampe & Guilherme Garrido Remy Berthier/Jade Duviquet Mette Ingvartsen Calvin Johnson Le Cercle des Mallissimalistes/Xavier Querel Mammane Sani Use Larry Gus DJ Marcelle/Another Nice Mess DiscoLowCost Phoneme Jerome Zonder Dominique Pecaud Ludovic Debeurme Marc Schmidt Mario Del Curto Bastien Genoux Arash Lahooti Fitouri Belhiba Chris Bagley/Kim Shively Antoine de Maximy Claude et Clovis Prevost Laurent Danchin... Le LIeu unIque / quAI FeRDInAnD-FAVRe, nAnteS www.LeLIeuunIque.CoM / teL. 02 40 12 14 34 IllustratIon © ludovIc debeurme / cornélIus


SPECTACLE VIVANT

© PIERRE RICCI

© ALIAN RICO

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Germinal Robyn Orlin & James Carlès Série noire Dès 1990, Robyn Orlin avait annoncé la couleur : “If you can’t change the world, change your curtains”. Puisant dans ses racines africaines, elle propose une danse contemporaine profondément ancrée dans notre époque. Coupé-décalé, c’est d’abord un solo qu’elle a écrit pour James Carlès. Puis le danseur, lui aussi chorégraphe, met en scène cinq danseurs dans une pièce inspirée par cette danse qui a vu le jour du côté d’Abidjan avant de conquérir la communauté africaine en France. n V.B. COUPÉ-DÉCALÉ, 16 ET 17 AVRIL, LE QUAI, ANGERS. WWW.LEQUAI-ANGERS.EU

Graine de printemps On oublie Zola, Renaud et le film de Claude Berry. Quoique… C’est en effet d’une aspiration à un autre monde, à un autre printemps que nous invitent Halory Goerger et Antoine Defoort. “Si on avait la possibilité de repartir à zéro…” est le préambule d’un théâtre qui transforme l’espace scénique en laboratoire. “On classe tout. On casse tout. Mais avec solennité, application et bonhomie”, préviennent les deux complices qui nous invitent à rêver avec eux. Et s’il y avait là le germe d’une autre civilisation ? n V.B. GERMINAL, LE 30 MARS ET 1ER AVRIL, LE GRAND R, LA ROCHE-SUR-YON, LES 4 ET 5 AVRIL, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE, LES 22 ET 23 AVRIL, LE LIEU UNIQUE, NANTES. WWW.AMICALEDEPRODUCTION.COM


SPECTACLE VIVANT

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Stéphanie d’Oustrac (Mélisande)

“TOUS LES SENS EN ÉVEIL...” PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT BRAUD * PHOTO / JEAN-PHILIPPE BALTEL

Stéphanie d’Oustrac sera Mélisande sur la scène d’Angers Nantes Opéra. Une première pour elle qui avoue s’éclater avec la musique de Debussy.

voix royale

Mélisande, c’est une première pour vous ? n Oui. A

priori, il n’y a pas grand chose de commun entre nous deux : je peux difficilement jouer un petit oiseau tombé du nid (rire). Mais ce n’est pas la lecture que fait Emmanuelle (*) du personnage. Elle finirait même par la rendre sympathique. Vous avez été femme fatale, veuve joyeuse, vous voilà amoureuse un peu paumée… n Un peu paumée, trahie

et malheureuse, mais il y a un peu de toutes ces femmes chez Mélisande. Il y a quelque chose d’organique et d’animal. C’est un rôle en miroir dans lequel les autres se fondent. Et cette mise en scène est un bonheur pour nous, comédiens-chanteurs. De nombreux compositeurs se sont intéressés à cette œuvre. Qu’apporte la musique de Debussy ? n Debussy,

c’est une musique sensuelle, presque tactile. Quand on chante Debussy, tous les sens sont en éveil. Il y a, dans cette œuvre, de vrais moments d’extase. Et puis c’est un vrai bonheur de travailler avec Daniel Kawka (**). Où vous retrouve-t-on dans les prochains mois ? n Dans

un rôle de garçon à Amsterdam pour des retrouvailles avec Laurent Pelly. Et puis je prépare un disque de mélodies françaises, pour la rentrée, avec Pascal Jourdan pour le label Ambronay. n (*) Emmanuelle Bastet assure la mise en scène. (**) Daniel Kawka est, lui, à la baguette. PELLÉAS ET MÉLISANDE, 23, 25, 27, 30 MARS ET 1ER AVRIL, THÉÂTRE GRASLIN, NANTES. 11 ET 13 AVRIL, LE QUAI, ANGERS. WWW.ANGERS-NANTES-OPERA.COM


saison

2013/2014

le lieu unique scène nationale de Nantes

date unique en France

SPECTACLE VIVANT

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10 mai 2014

The Residents

DR

www.lelieuunique.com

© Poor Know Graphics

IMPACT Xtrem Limite En résidence au Triangle, la compagnie camerounaise Xtrem Fusion représente, à elle seule, l’effervescence créative des danses urbaines en Afrique. Avant d’avancer d’un seul homme, les huit performeurs se sont frittés lors de compétitions. Aujourd’hui, ils présentent Impact, spectacle au carrefour du hip et de la danse africaine. n A.B. IMPACT, LES 21 ET 22 MAI, LE TRIANGLE, RENNES. WWW.LETRIANGLE.ORG

DR

de 21 à 28€

Pour le meilleur et pour le pire Le cours des choses Cirque Aïtal-le retour. Depuis leur passage (avec La piste là), Kati Pikkarainen et Victor Cathala n’ont pas changé. Seuls en piste, ces deux virtuoses d’un cirque comme on en fait peu multiplient les prouesses avec une facilité, une grâce et une poésie déconcertantes. C’est une plongée dans leur intimité qu’ils nous invitent à partager au rythme soutenu d’un autoradio. C’est leur façon à eux de nous parler du cours des choses. Loin des paillettes du cirque d’hier, un spectacle pour les 6 ans et plus. n V.B. POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE, DU 12 AU 20 JUIN, SOUS CHAPITEAU COURS SAINT-PIERRE, NANTES. WWW.LELIEUUNIQUE.COM


FESTIVALS

© SONIA LARUE

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LES EMBELLIES Belle de jour Les Embellies donnent carte blanche à Laetitia Shériff. La Rennaise d’adoption a saisi l’opportunité à bras le corps et a décidé de s’intéresser au rapport que la musique et les images entretiennent. Une exposition mettra en avant le travail des artistes plasticiens qui ont collaboré sur les pochettes des disques de celle que l’on rapproche souvent de Shannon Wright. Laetita Shériff donnera également deux concerts où elle invite des groupes amis et singuliers. n A.B. LES EMBELLIES, DU 26 AU 30 MARS, RENNES.

PANDA BEAR © ADRIANO SEGUNDES

HTTP://FESTIVAL-LESEMBELLIES.COM

ASSIS ! DEBOUT ! COUCHÉ ! En bonne position Dans le calendrier des festivals, celui du lieu unique occupe le haut du panier avec son concept évitant les groupes surprogrammés (coucou Fauve). Au chapitre Assis !, Mendelson jouera Les Heures, morceau phare de leur monstrueux triple album. Acid Arab et Yuksek joueront pour un public en mode Debout ! Quant à Panda Bear, chef du clan Animal Collective, il délivrera sa pop perchée pour la version couchée de ce festival pas comme les autres. n A.B. ASSIS ! DEBOUT ! COUCHÉ !, DU 21 AU 23 MARS, LE LIEU UNIQUE, NANTES. WWW.LELIEUUNIQUE.COM

FOALS / -M- / ALICE COOPER BLANCA LI / FAUVE GESAFFELSTEIN TIKEN JAH FAKOLY GAETAN ROUSSEL CASSEURS FLOWTERS PLAZA FRANCIA CATS ON TREES DAKHABRAKHA FRÀNÇOIS & THE ATLAS MOUNTAINS EXPOSITIONS LITTÉRATURE GASTRONOMIE UNITED ROBOTS ... INFO-RÉSA : 02 96 68 18 40 BILLETTERIE EN LIGNE :

WWW.ARTROCK.ORG / WWW.DIGITICK.COM WWW.TICKETNET.COM / WWW.FNAC.COM /FESTIVALARTROCK @FESTIVALARTROCK #ARTROCK2014


FESTIVALS

© MAGALI BRAGARD

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ART ROCK Danse Machine Évidemment, Art Rock se conjuguera en musique : Temples, François & The Atlas Mountain, Totorro ou encore Gesaffelstein en live. Mais pas seulement. La preuve avec Robot (6 et 7 juin), ballet de Blanca Li, dont la vedette est le robot NAO. Dans ce spectacle, la chorégraphe explore la relation de l’homme à la machine. Surprenant et virtuose. n A.B. ART ROCK, DU 6 AU 8 JUIN, SAINT BRIEUC.

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UN WEEK-END SINGULIER Dans la marge Déjà, Un week-end singulier, ce n’est pas deux jours, mais « 7 jours hors norme autour de pratiques artistiques en marge ». L’occasion de découvrir Chomo, film d’Antoine de Maximy consacré à l’artiste ermite Roger Chomeaux et réalisé bien avant qu’il vienne dormir chez nous. Au raton musique, le fondateur du mythique K Records, Calvin Johnson, ou encore Larry Gus seront incontournables. n A.B. UN WEEK-END SINGULIER, DU 7 AU 13 AVRIL, LE LIEU UNIQUE, NANTES. WWW.LELIEUUNIQUE.COM


FESTIVALS

NOUS VOULONS TOUS LE MEILLEUR POUR ELLE

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FESTIVAL DU CINÉMA ESPAGNOL DE NANTES Parle avec elles L’édition 2014 du Festival espagnol de Nantes mettra en avant la création cinématographique au féminin à travers le cycle Filmer au féminin, le féminin filmé. Au programme : des docs et des fictions réalisés par des femmes, les sculptures d’Almudena Armenta ou encore En casa, installation vidéo de la documentariste Vanessa Rousselot. n A.B. FESTIVAL DU CINÉMA ESPAGNOL DE NANTES, DU 3 AU 15 AVRIL, NANTES. WWW.CINESPAGNOL-NANTES.COM

détroit / rodrigo y gabriela fauve / girls in hawaii / breton jagwar ma / acid arab françois and the atlas mountains

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dakhabr akha / son lux vundabar/d-bangerz/jungle samba de la muerte / solids juana molina / gaspard royant the feather / auden marabout orkestra... FESTIVAL PANORAMAS Fais comme l’Oizo Pas de round d’observation pour cette édition de Panoramas. Dès l’ouverture, le festival tape dans le dur avec une première soirée qui devrait en laisser plus d’un sur le tapis. Pour preuve le line-up de cette première soirée : Boys Noize, Rone, WhoMadeWho et l’animal Mr Oizo. n A.B. FESTIVAL PANORAMAS, DU 18 AU 20 AVRIL, MORLAIX. WWW.FESTIVALPANORAMAS.COM

concerts / arts de la rue kidztival / installations toute la programmation sur

www.les3elephants.com association asda / licences 2-142 594, 3-142 595 - graphisme ©akt / www.lillustrefabrique.net


FESTIVALS

© ALEXANDER DAHMS

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PAPILLONS DE NUIT L’effet Papillons Attention, on passera rapidement sur la locomotive StromaeFauveDavid GuettaM pour s’intéresser au hors-champ de cette nouvelle édition des Papillons de Nuit : le rouleau compresseur scènique Skip & Die, le duo pop et chic Cats on trees ou encore nos chouchous pour la vie, Gablé. n A.B. PAPILLONS DE NUIT, DU 6 AU 8 JUIN, SAINT-LAURENT-DE-CUVES. WWW.PAPILLONSDENUIT.COM

FESTIVAL WEST SIDE

YOSI HORIKAWA © DR

Wild wild west Après le succès bien mérité de sa première édition, le rendezvous gravitant autour de la culture japonaise est de retour à NotreDame-de-Monts. Au programme : 25 groupes d’ici (Von Pariahs, Jessica 93, Duchess Says…) et de là-bas, dont Yosi Horikawa, sound designer qui a décidé d’insuffler les sons de la vie quotidienne aux musiques électroniques. n A.B. FESTIVAL WEST SIDE, DU 6 AU 8 JUIN, NOTRE-DAME-DE-MONTS.

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WWW.FESTIVALWESTSIDE.FR

LES 3 ÉLÉPHANTS La balade des éléphants Même s’il est pluridisciplinaire (on pense notamment cette année à l’excitante 4L infernale, entresort pour 4 spectateurs), le festival reste marqué musique. En 2014, Les 3 Éléphants programme les valeurs sûres du moment : Acid Arab et son électro orientalisante, les Anglais de Breton ou encore le Newyorkais Son Lux, véritable Géo Trouvetou de la pop concept. n A.B. LES 3 ÉLÉPHANTS, DU 23 AU 25 MAI, LAVAL. WWW.LES3ELEPHANTS.COM



CLUBBING

PAUL RITCH © ANAI IBARRA

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CHRONIQUES DU DANCE-FLOOR Birdy Party n Après s’être caillé les miches pendant tout l’hiver, le public des Birdy va pouvoir de nouveau profiter de la terrasse sans craindre de s’envoler. Comme d’hab’, Môme s’occupe des feux de bengale. TOUS LES JEUDIS, LE NID, NANTES.

Domingo n Au bar du Quai, à l’heure du goûter, c’est Domingo. Cette winter edition réunit Thomy, Kyssa ou encore Arno Gonzalez. LE 23 MARS. LE BAR DU QUAI, ANGERS.

Crab Cake n La Crab Cake du 28 mars va sentir le haut de Cologne avec David Hasert. Et le 2 mai, la soirée rennaise prend le large et embarque avec elle la machine à tubes John Talabot. LE 28 MARS, UBU, RENNES. LE 2 MAI, LA NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO.

Robert Hood n Le fondateur du collectif Underground Resistance avec Jeff Mills prend possession du Cabaret Sonique. LE 28 MARS, LE VAUBAN, BREST. Days n À Nantes, comme partout d’ailleurs, ça clubbe aussi l’après-midi. Et cette Days devrait attirer un sacré paquet de monde. Pourquoi ? Parce que Lil Louis, parrain de la house de Chicago. LE 30 MARS, INSULA, NANTES.

Visite/Visite n La nouvelle saison des soirées portées par Jankola touche à sa fin. Pas question pour autant pour le Breton de programmer en roue libre. Pour preuve : l’Allemand Isolée en live (5 avril) et l’homme machine et masqué Redshape (10 mai). Et pour la fête de fin de chantier, c’est secret. LES 5 AVRIL, 10 MAI ET 7 JUIN, ALTERCAFÉ, NANTES.

Fiction Palace n Rob’n’Zoopsie, c’est Malory et Olivier. Les chefs de Moderne Rec mixent hits underground des années 80 berlinoises, house expé et italo disco. LE 18 AVRIL, LES CAVES, NANTES. Fair-Play n Le 18 avril, la Fair-Play invite la Modern pour une nuit en compagnie du Canadien Mathew Jonson. Le 9 mai, ça sera Yuksek. Et le 30 mai, Astropolis paie sa tournée avec Agoria et le Sonic Crew. LES 18 AVRIL, 9 ET 30 MAI, L’ESCALIER CLUB, SAINT-MALO.

Wrong n Brinqueballé entre Barcelone, Paris et Nantes, C.H.I.C.H.I. lance une nouvelle soirée. Pour cette première Wrong, il invite un monstre de la scène techno, Paul Ritch, et un habitué du Rex ou de la Fabric, Okain. LE 30 AVRIL, LC CLUB, NANTES.


EXPOSITIONS

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RANDOM ACCESS RECALL Total Recall La première exposition personnelle en France de Haroon Mirza est un événement. En faisant un appel du papier au dernier album des Daft Punk, Random Access Memories, l’Anglais propose une installation en trois chapitres où le son est omniprésent. Un des segments, Access Boot, fait revivre la fonction originelle du lieu où Mirza croise l’hymne acid house Access avec le film Das Boot de Wolfgang Petersen. De bruit et de fureur, telle est la philosophie de cette exposition. n A.B. RANDOM ACCESS RECALL, JUSQU’AU 4 MAI, LE GRAND CAFÉ, SAINT-NAZAIRE. WWW.GRANDCAFE-SAINTNAZAIRE.FR

PLAYTIME

© HANS-PETERE FELDMANN

Histoire de jouer On a un faible pour les expos d’art contemporain au sein du Château d’Ardelay. Le cadre permet toujours d’apporter une nouvelle dimension aux œuvres. L’exposition se consacre au thème du jeu, lié à l’enfance. Les œuvres sont choisies dans la collection du FRAC Pays de la Loire. À l’approche de la Coupe du monde de football, on retrouvera bien-sûr le But de handball en vitrail de Wim Delvoye, L’échiqueté de Patrick Besnier et Olive Martin reprenant le jeu d’échecs. Sans oublier les jeux de dessins de Mrzyk et Moriceau. Notons que Playtime est le thème de la prochaine biennale de Renens en septembre prochain. n PLAYTIME, CHÂTEAU D’ARDELAY, LES HERBIERS. WWW.FRACPAYSDELALOIRE.COM


EXPOSITIONS

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FIGURE(S) & PAYSAGE(S)

LA NATURE FIGURÉE Le Domaine de Kerguéhennec offre, une fois de plus, une exposition exceptionnelle liant les pratiques plastiques contemporaines à l’art et au paysage. en vert

LIQUIDAMBAR DELHAYE © KERGUEHENNEC

des silhouettes indéfinissables. La figure se mêle ou non au paysage. On y croise aussi des œuvres hautement poétiques, telles que les dessins d’Elise Beaucousin, que l’on peut admirer autant qu’écouter, ou encore l’ambitieux projet de Jonas Delhaye proposant une installation composée de papiers photographiques livrant des images capturées par une sorte de sténopé géant donnant naissance à une œuvre singulière, à la lisière de la performance. n Marie Groneau FIGURE(S) & PAYSAGE(S), JUSQU’AU 25 MAI, DOMAINE DE KERGUÉHENNEC, BIGNAN. AVEC : ÉLISE BEAUCOUSIN, DANIEL CHALLE, KATERINA CHRISTIDI, JONAS DELHAYE, ISABEL DUPERRAY, MARCEL DUPERTUIS, MARINE JOATTON, ANGÉLIQUE LECAILLE, ILLÉS 11/03/2014 09:21 Page1 SARKANTYU. WWW.KERGUEHENNEC.FR

© Falling angel - Claudine Doury / Agence VU’

Remarquable pour son initiative de faire de son parc un véritable support pour les artistes, le Domaine met en relief ces passerelles entre le paysage, la nature et l’art. L’exposition proposée réunit des mediums différents, du dessin à la sculpture, de la photographie à la vidéo, en résonance avec l’œuvre de Tal Coat omniprésente dans le lieu. De ces propositions, surgissent des formes énigmatiques, révélant une nature étrange et presque hostile : les dessins de Katerina Christidi dévoilent des paysages nébuleux, les sculptures d’Angelique Lecaille révèlent une nature brute et toute puissante. De la peinture de Marine Joatton Annonce kostar des - jaune_Mise page 1 surgissent tréfonds deen la toile

Avec le partenariat de l’Agence VU’ , des Gens d’Image et de l’Université d’Angers

EXPOSITION / 27 AVRIL > 8 JUIN 2014 DU MERCREDI AU DIMANCHE > DE 14H À 18H FERMÉ LES 1ER, 8 ET 14 MAI / OUVERT LE 29 MAI ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE

Claudine Doury

lauréate du Prix Niépce en 2004 présente

« Sasha » du 24 avril au 06 juillet 2014 à la Galerie Dityvon

8 BIS RUE DE LA GRANGE / 53220 PONTMAIN T // 02 43 05 08 29 / 02 43 08 47 47 WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR

Galerie Dityvon I 57 quai Félix Faure I 49000 Angers www.univ-angers.fr


Conception : David Yven - Isabel Duperray, Little boy I, 2006 (détail) Photo Illés Sarkantyu

EXPOSITIONS

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Colonnes à la une Ode colonne En l’an 2012, sur les terres de Beauregard, le FRAC Bretagne, bastion d’une collection riche de plus de 4 000 œuvres, prend ses quartiers dans une forteresse futuriste, à la frontière entre l’empire urbain et l’un des territoires du règne végétal. Le lieu n’est pas choisi au hasard, le monolithe étant érigé derrière les 72 colonnes constitutives de l’Alignement pour le XXIe siècle, d’Aurélie Nemours, lointain descendant des rites de Carnac. Cette armée de paisibles ambassadeurs assoie l’équilibre fragile entre les deux mondes depuis 2006. De nos jours, le Frac a choisi de rendre hommage à la fois à ces gardiens de granit et au tête-à-tête incessant entre végétal et minéral, entre dissonance et rythme, avec comme fil rouge la notion de colonne. n Antonin Druart

VOICE ECHO © A. FERRIS K. COLLINS

COLONNES À LA UNE, DU 22 MARS AU 11 MAI, FRAC BRETAGNE, RENNES. WWW.FRACBRETAGNE.FR

Figure(s) & paysage(s) 2 mars > 25 mai 2014

TEMPORARY DISTORSION

Élise Beaucousin, Daniel Challe, Katerina Christidi, Jonas Delhaye, Isabel Duperray, Marcel Dupertuis, Marine Joatton, Angélique Lecaille, Illés Sarkantyu

Claustrophie électronique Au croisement des pratiques, Stereolux accueille Temporary Distorsion pour un projet singulier de performance au cours duquel s’entremêlent live, vidéo ou texte. Frôlant aussi l’installation, My voice has an echo on it, laisse voir et entendre les protagonistes enfermés durant six heures, dans un espace dont ils ne perçoivent que leur propre reflet. Laissant au public la possibilité d’assister à cette œuvre en construction, Temporary Distorsion abolit les frontières entre les disciplines, les sphères, jouant de la juxtaposition des couches, qu’elles soient sonores ou visuelles. n M.G. TEMPORARY DISTORSION, MY VOICE HAS AN ECHO ON IT, 16 ET 17 AVRIL, STEREOLUX, NANTES. WWW.STEREOLUX.ORG

UNE PROPRIÉTÉ DU DÉPARTEMENT DU MORBIHAN BIGNAN – 02 97 60 31 84 – ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE

www.kerguehennec.fr


EXPOSITIONS

Le Centre du monde exposition du 22 mars au 11 mai 2014

Fonds régional d’art contemporain Bretagne 19 avenue André Mussat CS 81123 F-35011 Rennes cedex tél. +33 (0)2 99 37 37 93 accueil@fracbretagne.fr www.fracbretagne.fr ouvert du mardi au dimanche, de 12h à 19h Ligne 4 arrêt Beauregard

DR

Paul Van Der Eerden, CdM, 2005, (détail), collection Frac Bretagne © Droits réservés

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L’ÉCHO / CE QUI SÉPARE Bicéphale Deux expositions, deux ambiances pour Bruno Peinado invité à investir le FRAC ainsi que la Hab galerie. Un travail colossal de commissariat a été engagé par l’artiste qui convoque son propre travail parmi une large sélection opérée dans la collection du FRAC. Deux expositions qui se renvoient la balle, avec à Nantes, le noir et le blanc, graphiques et omniprésents, déroulant une diversité de sujets et techniques tantôt critique et toujours cohérent. À Carquefou, une lecture plus fragmentée et haute en couleurs mais toute aussi jouissive. n M.G. BRUNO PEINADO, L’ECHO / CE QUI NOUS SÉPARE, JUSQU’AU 1ER JUIN, FRAC DES PAYS DE LOIRE, CARQUEFOU ; JUSQU’AU 11 MAI, HAB GALERIE, NANTES. WWW.FRACDESPAYSDELALOIRE.COM

CAPRICES À supporter Dans la plus grande discrétion, l’artiste a passé six mois à l’hôpital. À l’invitation du CHU d’Angers, Evor y a présenté son travail en même temps qu’il réalisait une impressionnante série au plus près de cette immersion : des barquettes de plateaux repas transformées en autant d’œuvres colorées, irisées au gré du mouvement capricieux des pigments sur le plâtre moulé, et soudain transformées en nourritures célestes. L’expo permet de (re)découvrir la palette d’un artiste qui n’en finit pas de surprendre et de tomber le masque. n Vincent Braud CAPRICES / EVOR, DU 27 MARS AU 20 JUIN, GALERIE 5, BU DE BELLE BEILLE, ANGERS. WWW.UNIV-ANGERS.FR


6 A 1 J VRIL 20 UIN 14

LAURE LEDOUX ET MATHILDE SEGUIN, DU 27 AVRIL AU 8 JUIN, CENTRE D’ART, PONTMAIN. WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR

A

LAURTE LEDOUX ET MATHILDE SEFUIN Étoiles montantes Laure Ledoux et Mathilde Seguin dévoilent à Pontmain le résultat de leur résidence au Centre d’art, combinant nouvelles productions et travaux antérieurs. Laure Ledoux soigne les détails et matières avec une grande émotion. D’une précision saisissante, elle tombe le masque de ceux qu’elle choisit de portraiturer. Mathilde Seguin, elle, s’attache à la ville en l’utilisant comme support pour la réécrire et lui insuffler une charge poétique. Elle en tire également un vocabulaire graphique faisant du décor urbain, matière à motif pour réinventer son espace idéal. n M.G.

R T M N U UM C I LT I É TO M RI YE ÉD QU N IA E N & ET É

MATHILDE SEGUIN

BO U LA ILNT S

ENTRÉE LIBRE E S PA C E N U M É R I Q U E N O M A D E VERN-SUR-SEICHE RENNES MÉTROPOLE I L L E - E T- V I L A I N E / B R E T A G N E W W W. B O U I L L A N T S . F R

#06

CONCEPTION DESIGN GRAPHIQUE : JORDAN LE COINTRE, LISAA RENNES

EXPOSITIONS

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