Kostar #45

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Claude

Viallat 27 février / 17 mai 2015 Chapelle de l’Oratoire

musée des beaux-arts de Nantes

VIALLAT Claude (Sans titre) détail © ADAGP, Paris, 2015. Crédit photo © Ville de Nantes- Musée des Beaux-Arts

Voiles, cordes, filets, parasols...


FA C E À FA C E

Pierre Nineyw recto... l’intervie

KOSTAR PHOTOS / TANGUI JOSSIC POUR

L’homme idéal, à qui ressemble-t-il ? n Comme

l’amour, comme l’élégance, c’est très subjectif. C’est un concept difficile à définir tant il varie selon les attentes des gens. Est-ce facile d’incarner un personnage qui n’a pas de talent comme dans Un homme idéal ? n Au cinéma, on traite

souvent de gens passionnés et talentueux. Là, Mathieu est passionné et nul. Les frères Coen traitent souvent de la figure du beautiful loser. Elle me plaît et est intéressante à jouer.

Un homme idéal, c’est l’histoire de Mathieu qui va voir son destin basculer le jour où il va s’emparer du manuscrit d’un vieil homme venant de décéder… Quel manuscrit auriez-vous voulu voler ? n L’Odyssée

Sinon, votre César 2015 du meilleur acteur pour Yves Saint Laurent, où l’avez-vous mis ? n Je

n’ai pas encore vraiment décidé, car je suis parti pour les États-Unis juste après la fête et sans repasser par chez moi. Je déciderai donc plus tard.

d’Homère.

Les écrivains parlent du syndrome de la page blanche. Quel est l’équivalent pour un comédien ? n Ne pas trouver

une scène avec un acteur, ne pas trouver le ton que l’on aimerait insuffler à une scène. Ce moment où en fait, le truc ne vient pas.

UN HOMME IDÉAL UN FILM DE YANN GOZLAN EN SALLE LE 18 MARS

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K O S TA R PA R L E M E N U

recto n Pierre Niney / P5 Cover Band n Appelle Moi Papa / P10 le k de kostar n Nawell Madani / P12 les objets du désir n P14 Chef oui chef n Pierre Legrand / P16 PA G E 0 6

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portefeuille artistique n Gwenn-Ha-Du par Pascal Jaouen / P18 TêteS de série n Maud Geffray / P26 L'Atranquille / P28 Gratuit / P29 Atelier Vandale / P30 sur son 31 n P31 Street Where ? n par Keno / P32

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entretien n JC de Castelbajac / P36 Claude Viallat / P40 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P44 une ville ailleurs n Genève par Jerrycan / P46 Guide Kostar n Expos, spectacles, festivals, soirées… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin/ P49



Q U I F A I T Q U O I  ?

KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication n Patrick Thibault coordination rédaction n Arnaud Bénureau Graphisme et maquette n Damien Chauveau Développement n Marc Grinsell, Patrick Thibault. Publicité n pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa Rédaction n redaction@kostar.fr Studio graphique n damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Matthieu Chauveau, Antonin Druart, Marie Groneau, Jerrycan, Matthieu Perrichet, Pierrick Sorin, Victor Tesson, Patrick Thibault Photographes n Atelier Vandale, Matthieu Chauveau, Yannick Derennes, Bernard Galéron, Jerrycan , Tangui Jossic, Keno, Christophe Martin, Yann Peucat, Gildas Raffenel, Pierrick Sorin GRAPHISTES / Illustrateurs / artistes plasticiens n Appelle Moi Papa (couverture, ours, sommaire, Objets du désir, Une ville ailleurs, couverture Guide, custom des titres), Pascal Jaouen, Pierrick Sorin Remerciements n Anne Delseth, Catherine Rüttimann, tous nos annonceurs Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2015 www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764 Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée. PA G E 0 8

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Du 28 au 31 mai 2015

Le lieu unique

Š Joel Robison

scène nationale

www.festival-atlantide.org


K O S TA R H A B I L L É PA R …

Kostar # 43 habillé par...

Couverture / P01 n Sommaire / P06 n Ours / P08 n Objets du désirs / P14 n Une ville ailleurs / P48 n Couverture Guide / P49 n Custom des titres / P10, 12, 16, 18, 27, 28, 29, 30, 37, 41, 46 PHOTO / TANGUI JOSSIC POUR KOSTAR

Les Papas, démocratie de graphistes nantais, se connaissent depuis 5 ans. Jo, Kevin, Lucie, Tom et Marie se sont rencontrés à Montaigu dans le cadre de leur BTS communication visuelle. Et comme souvent, l’aventure est née d’un constat très simple : « Un an après la fin de nos études, nous n’avions toujours pas trouvé de taf. Nous avons alors décidé de nous mettre en collectif. » n Depuis, les Appelle moi Papa cartonnent. Du Paloma, « le Stereolux nîmois », aux Femmes s’en mêlent en passant par les débuts de Christine and The Queens, l’identité graphique de Luce ou La Cantine du Voyage à Nantes 2015 dont il a assuré la D.A., le 5 majeur développe à toutes les échelles sa poésie acidulée. n Pour Kostar, les Papas ont imaginé « un univers animal et végétal ». Le résultat ? 68 pages fraîches et printanières que l’on feuillette comme un herbier pop. n HTTP://APPELLEMOIPAPA.FR PA G E 0 1 0

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José Rivera Traduction française de Isabelle Famchon Musique de Laurent Cugny Livret de François Rancillac Textes chantés de Yann-Gaël Poncet

librement adapté de Cloud Tectonics de

Production Angers Nantes Opéra. Avec le soutien de la Fondation BNP Paribas.


U N E P E R S O N N A L I T É À L A M O D E PA R L E D E M O D E

« TOUS À POIL ! » INTERVIEW / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / FRANCK GLENISSON

Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? n Non, pas du tout. En plus, on n’arrête pas de me le dire souvent. Je pense que cela vient de mon antécédent de danseuse.

perfecto, des baskets, des leggings que je peux porter sans culotte…

Pensez-vous être à la mode ? n Je n’espère pas, car la mode se démode assez facilement. J’aimerais être indémodable.

Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Ce n’est pas dans ma nature. Je suis franche du collier.

Selon vous, que signifie être à la mode ? n Être à l’affût des tendances, les suivre. Tout le contraire de moi en fait. Car je prends toujours les choses à contresens. Avez-vous des créateurs ou des marques fétiches ? n J’aime bien la marque de kimono Erebya. J’en porte souvent sur une robe très courte. Je trouve ça très classe. Sans surprise, j’aime bien aussi Balenciaga et Gucci. Vous avez été la marraine du projet Puma The Age. Avec quelles marques êtes-vous aujourd’hui sous contrat ? n J’avais accepté Puma car il y avait un concept derrière ce contrat : soutenir et mettre en avant la danse urbaine et la street culture. Aujourd’hui, je reçois pas mal de propositions que je refuse. À part Erebya qui me file pas mal de kimonos, je veux rester libre dans mes choix. Pourquoi le choix d’un costume homme comme tenue de scène ? n Lorsque j’étais danseuse, les costumes étaient assez extravagants. Lorsque j’ai décidé de monter sur scène, j’ai fait le choix de ce costume noir assez masculin pour ne pas parasiter l’attention du public. Et puis, un costume, ça reste intemporel.

Avez-vous déjà pris des vestes ? n Constamment. À ce niveau-là, je mange pas mal. Quel est le comble du chic ? n Savoir marier le classique avec du streetwear. Je dirai donc un costume avec une paire de Stan Smith. Et celui du mauvais goût ? n Une mini-jupe avec un décolleté. Quelle personnalité souhaiteriez-vous relooker ? n Zahia pour qu’elle puisse enfin marcher avec ses robes. À qui voudriez-vous tailler un costard ? n À Mimie Mathy. Ça ne me coûterait pas cher cette histoire-là ! La mode étant un éternel recommencement, que voyez-vous revenir ? n Les No Name. On s’en est tapé de ces baskets à semelles compensées. Je pense que l’on ne va pas tarder à donner de nouveau.

En tournée, que trouve-t-on dans votre valise ? n Des affaires de sport, mes costumes de scène, tout mon bordel de meuf et pas mal de choses qui me ressemblent un peu plus : un

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Demain, vous organisez une soirée costumée. Quel en serait le thème ? n Tous à poil ! n NAWELL MADANI, LE 20 MARS AU PONANT, PACÉ. LE 21 MARS, CITÉ DES CONGRÈS, NANTES. WWW.NAWELLMADANI.FR



NÉCESSAIRES ACCESSOIRES

Mario Testino - Sir Qu'est ce que l'élégance masculine ? Mario Testino y répond dans son livre, grâce à 300  photographies autour de la masculinité représentée sous toute ses formes modernes : le dandy, le gentleman, le farfadet... Avec sa reliure suisse et ses pages en toile japonaise, le bel ouvrage du photographe star est édité à 1 000 exemplaires. 500€. WWW.TASCHEN.COM n Eastpak - Neothentic La marque de sacs à dos à toutes épreuves lance la collection Neothentic et rend hommage au 90's avec cette collection en nylon et couleurs flashy. Le fleuron de la gamme, c'est le Climber, sac tricolore au design rétro et édité à 500 exemplaires. DE 67 À 82€. WWW.EASTPAK.COM n ÉGIDE Pour avoir la classe sur son vélo et se protéger, l'idéal, c'est ÉGIDE, nouvelle marque française de casques urbains et haut de gammes. En cuir pleine fleur ou en carbone, les matériaux sont sélectionnés avec soin par une marque née à Nantes. DISPONIBLE À NANTES CHEZ URBAN CYCLE. HTTP://EGIDE-PARIS.COM n Nike SB X De La Soul Nike décline deux versions, low et high, de ces sneakers hautes en couleurs et inspirées de 3 Feet Figh & Rising, premier missile hip hop du collectif US. Une deuxième chance pour les accrocs puisque la marque à la virgule relance cette collaboration dix ans après la première. 125 ET 140€. WWW.NIKE.COM n PA G E 0 1 4

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COLLIA UX OPTICIEN S, 11 RUE MA RÉCH AL JOF F RE, 35000 RENNES 02 99 78 24 66 W W W.CH ANTAL COL L IAUX.F R


UN CUISINIER SUR LE GRILL

PIERRE LEGRAND TURBO EN CUISINE

A star is born et pourtant rien n’a changé rue de l’Arsenal. Pas davantage de spots sur la façade : on vient ici pour dîner. De l’accueil à la table, voilà une adresse de plaisirs. Avec des menus à l’aveugle pour gastronomes éclairés. INTERVIEW VINCENT BRAUD

PHOTOS YANN PEUCAT POUR KOSTAR

Votre parcours est jalonné de grandes tables. On y croise trois Alain : Ducasse, Passard et Senderens. Est-ce un signe ? n Non, une coïncidence. J’ai beaucoup appris dans ces trois grandes maisons : avec Senderens, à l’époque de Lucas-CarPA G E 0 1 6

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ton, j’ai découvert l’art du parfait accord mets-vins… mais je me sens plus proche d’Alain Passard dans la philosophie de l’art de recevoir. Ici, on s’efforce de retrouver cette harmonie entre la cuisine et la salle.


UN CUISINIER SUR LE GRILL

CARTE BLANCHE PAS DE CARTE MAIS TROIS FORMULES : CHOISIR (46 €) EN TROIS PORTÉES, DÉCOUVRIR (53 €) EN QUATRE PORTÉES, ASSORTIR (75 €) EN ACCORD METS/VINS. PRODUITS LE CHEF ATTEND AVEC IMPATIENCE LES PREMIÈRES ASPERGES, LÉGUMES DE PRINTEMPS ET POMELOS CORSES (AVEC DU CHOCOLAT BLANC ?). PIERRE LEGRAND FAIT PARTAGER SA PASSION DES PRODUITS À L’OCCASION DE COURS (LE SAMEDI, SELON AGENDA). CAVE C’EST À CAROLINE QU’IL FAUT LAISSER CARTE BLANCHE. DÉCOUVERTES À PRIX RAISONNABLES, COMME CE CHAMP DIVIN, UN CÔTE DU JURA DU DOMAINE CLOSSET.

Après La Coquerie, vous voilà chez vous avec une équipe resserrée. C’était une envie d’inventer quelque chose ? n Avec Caroline (ndlr épouse et sommelière avisée), nous nous appuyons sur nos deux cultures. Et nous avons à nos côtés Fabien (ndlr lui aussi ancien de La Coquerie) qui partage notre approche de la table. Les menus – qui changent chaque semaine – nous les préparons ensemble, nous recherchons les associations les plus justes… Les choses ne sont jamais figées. Chaque lundi, on se retrouve à trois devant une page blanche. Mais ensuite, c’est à vous qu’on donne carte blanche… n C’est vrai. Nous demandons à nos clients de nous faire confiance. On revendique une cuisine saine, locale, de saison, une cuisine de l’instant. Avoir une carte de saison qui ne change que quatre fois dans l’année, on finit par s’en lasser. Les Saint-Jacques, c’est une source d’inspiration inépuisable, pourquoi faudrait-il avoir “une” recette ?

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Quand on commence la saison, il y a des cocos de Paimpol puis vient le temps de la truffe… Vous êtes plutôt viande ou poisson ? n Je cuisine beaucoup le poisson mais j’ai le goût de la viande. J’adore travailler les jus… avec le pigeon par exemple ou la joue de porc. Ma cuisine reste d’inspiration classique. Avec le printemps, on va retrouver les petits légumes d’Annie Bertin. Et puis, il y aura les asperges. Une étoile au Michelin, ça change la vie ? n Ça permet de faire le plein en début de semaine ! Plus sérieusement, c’est une reconnaissance pour ce que nous faisons. En même temps, il faut continuer à inventer et à surprendre. n AOZEÑ, 12 RUE DE L’ARSENAL, RENNES WWW.AOZEN-RESTAURANT.COM

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CARTE BLANCHE À DES ARTISTES

GWENN-HA-DU PAR

Pascal Jaouen est à l’origine du renouveau de la broderie bretonne. En sauvant un savoir faire en désuétude, il a trouvé matière à création. Le fondateur de l’École de broderie d’art de Quimper essaime et crée ses collections. La dernière, Gwenn-Ha-Du, hisse très haut les couleurs de la Bretagne. TEXTE / PATRICK THIBAULT

PHOTOS / YANNICK DERENNES ET BERNARD GALÉRON

De la broderie dans Kostar ? Mais oui biensûr. Et pourtant, on a commencé par avoir des a priori. Trop “tradi”, voire ringard, on avait peur que tout ça sente un peu la naphtaline. Jusqu’à la découverte du travail de Pascal Jaouen lors de son défilé Gwenn-Ha-Du. Originaire de Cornouaille, notre homme a d’abord été paysagiste. C’est en fréquentant les cercles celtiques qu’il trouve sa voie. Inconsciemment, il se rend compte qu’il faut faire quelque chose pour réconcilier un savoir faire ancestral et le monde d’aujourd’hui. Pascal Jaouen a repris les techniques de la broderie traditionnelle et a ouvert son école à Quimper en 1995. Vingt ans plus tard, il a emménagé dans les anciens locaux de la faïencerie Henriot mais a aussi ouvert des PA G E 0 1 8

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antennes un peu partout sur 35 sites, dont tout récemment Paris. De fil en aiguille, Pascal Jaouen s’est imposé comme le spécialiste incontesté de la broderie. Ce qui nous intéresse, c’est la dimension créatrice de Pascal Jaouen. Loin de l’agitation de la mode, un milieu qu’il tient à distance, le brodeur s'est fait styliste. Il crée ses collections. La dernière en date, Gwenn-Ha-Du, collection en noir et blanc synthétise toute la démarche de l’artiste. À l’arrivée, on sort bluffé par le niveau de la collection, l’énergie créatrice et la modestie d’un homme qui se considère toujours davantage artisan qu’artiste. n DÉFILÉ GWENN-HA-DU, LE 12 AVRIL, CHÂTEAU DES DUCS DE BRETAGNE, NANTES. WWW.PASCALJAOUEN.COM









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GALERIE DE PORTRAITS

NOS NUITS CHEZ MAUD TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / ALEXIA CAYRE

Entre rêve éveillé, found footage, bande originale électronique, clip en costumes et vrai document d’époque, la Nazairienne Maud Geffray réanime chez Pan European, le label de Koudlam, la science des raves. Décembre 2014, un mail de Maud Scandale : « Je voulais te parler du nouveau projet de Maud Geffray de Scratch Massive. J’aimerais ton avis ;) ». C’est bien après avoir tiré les rois que l’on répondra à la manageuse des Sexy Sushi. n Entre-temps, on aura retourné le 1994 de Maud Geffray dans tous les sens, complètement hypnotisé par ce « geste poétique et personnel ». Avec la drôle de sensation de voir défiler en moins de dix minutes un Blair Witch techno se déroulant dans un no man’s land entre Carnac et Quiberon, entre nuit sans fin et petit matin entre copains. « C’est marrant que vous me parliez de fake, car c’est l’esthétique que j’ai essayée d’appuyer, nous explique Maud Geffray. Cette histoire de Blair Witch n’a pas arrêté de me suivre de façon bizarre. Depuis des années, j’entendais des gens très différents me parler d’un film tourné en Super 8 dans lequel ils me voyaient. Il fallait que je trouve ce trésor. J’ai réussi à choper le nom d’un gars que je ne connaissais pas. Le mec a été très sympa. Je voulais savoir s’il m’autorisait à faire quelque chose de ses images. Comme j’y étais, je me sentais légitime. » Le mec, PA G E 0 2 7

c’est Christophe Turpin. Et entre les mains, il avait les images d’une rave, des images qui, sans le savoir, allait devenir un document historique. « Un peu, oui. Car c’est vrai que sur TF1, les raves, c’était des gars en kaki et en transe devant des murs d’enceintes. Alors qu’à l’époque, nous découvrions un nouveau monde, une parenthèse enchantée. » Pour autant, 1994 ne joue pas la carte du c’était mieux avant. « Pas du tout. Je ne voulais pas délivrer un tel message, mais que les gens se prennent une petite tarte. » La tarte est tellement délicieuse que l’on tend l’autre joue. Et nous ne sommes pas les seuls. « Cet objet ayant coûté de l’énergie, du temps, des taxis et des nuits de montage » ne touche pas seulement les érudits de la chose techno. La maman de Maud, rassurée sur la jeunesse de sa fille à l’issue de la projection, résume en quelques mots une pièce musicale sur laquelle nous pourrions disserter des heures : « C’était bon enfant », en fête. n MAUD GEFFRAY, 1994, DVD ET VINYL (PAN EUROPEAN RECORDINGS) PROJECTION DE 1994, LE 4 AVRIL, FESTIVAL PANORAMAS, PAYS DE MORLAIX. WWW.FACEBOOK.COM/1994MAUDGEFFRAY K O S TA R

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GALERIE DE PORTRAITS

PEAU D’ÉCHAPPEMENT TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / GILDAS RAFFENEL POUR KOSTAR

Depuis un an, les Rennais de L’Atranquille mettent le vêtement au cœur de leur démarche artistique et nous invitent à nous interroger sur la question de la féminité à travers leur miroir cathodique.

Bouillants Du 4 avril au 31 mai, à La Laiterie de Vern-surSeiche, à Rennes et dans tout le département, c’est show Bouillants. Après la question du Je(u) en 2014, le festival d’arts numériques s’intéresse aujourd’hui à la thématique passionnante du genre. n WWW.BOUILLANTS.FR PA G E 0 2 8

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À l’origine, « trois personnes qui aiment danser, un projet chorégraphique avec un couple et un tas de vêtements ». Ça, c’était à la base. Car en un an, le collectif à six mains piloté par Anne Sophie Guillaume, Ingrid Borelli et Grégoire Doaré a pris de la vitesse. Grâce à Morgane Rey de la compagnie Érébé Kouliballets. « Nous nous retrouvions régulièrement au local de sa compagnie pour répéter, explique le garçon de la bande et ancien étudiant en psycho. Morgane nous a proposé de montrer notre travail au public ». La conséquence de ce coup de pied aux fesses ? Papers Dolls, installation vidéo s’amusant des codes vestimentaires. « C’est vraiment du jeu. Nous ne sommes pas là pour délivrer une vérité car nous n’en avons pas du tout ». n Derrière la modestie des propos de ce trio mixte, Paper Dolls, qui montre « un homme et une femme tour à tour affublés de tenues mélangeant SAISON 09 / NUMÉRO 42

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des éléments identifiés comme féminins ou masculins », s’inscrit dans son époque et questionne le genre, le masculin/féminin. « J’ai posé la question à Genevieve Fraisse (historienne de la pensée féministe, NDLR). Elle n’accepte pas forcément le concept de genre. Le labelliser, c’est créer des cases. Je ne sais pas s’il existe. L’hypothèse, c’est que le féminin est un signifiant marketing. Le féminin fait vendre. Comme le masculin ». Politique L’Atranquille ? « On en discute assez peu, car cela nous semble évident. On s’interroge. Notre engagement est presque génétique. Et il n’est certainement pas un étendard ». Les Rennais ne cherchent donc pas à être à la mode, mais à la titiller afin de bousculer son règne. n L’ATRANQUILLE – PAPER DOLLS, DANS LE CADRE DE BOUILLANTS, DU 4 AVRIL AU 31 MAI, LA LAITERIE, VERN-SUR-SEICHE.


GALERIE DE PORTRAITS

LÀ, MAINTENANT, TOUT DE SUITE TEXTE ET PHOTO / MATTHIEU CHAUVEAU

Le Nantais Antoine Bellanger récidive sous le nom de Gratuit, avec un troisième album où sons synthétiques et langue de Molière ont rarement fait aussi bon ménage. « Pas mal de graphistes me détestent à cause de mon nom. Ils ne savent pas comment le mettre sur les affiches. Parfois, des gens viennent à mes concerts pensant que c’est gratuit et, finalement, ils entrent en payant leur place. Ce nom, c’est un super plan marketing ! » n On sent une certaine ironie dans le propos d’Antoine Bellanger, le genre de garçon qui, on le devine, chante en réalité plus avec ses tripes qu’en pensant à son porte-monnaie. Adolescent dans les nineties, formé à la Sainte-Trinité Pixies / Nirvana / Sonic Youth, puis multiinstrumentiste post-rock dans Belone Quartet, Bellanger décide à la fin des années 2000 de créer son projet solo, Gratuit. « Je voulais faire des choses plus électroniques, et en français. C’est intéressant de chanter dans sa langue. Il y a plus de profondeur dans le choix des mots. » n Dès lors, le musicien révise ses classiques. « Je me suis vite rendu compte que ça n’allait pas être si facile... J’ai écouté un peu tout ce qu’on peut faire

en français. La chanson moche de maintenant qui valait quand même le coup d’être écoutée, pour voir. Les vieux trucs comme Brel ou Gainsbourg. Beaucoup de rap français, et aussi le groupe Programme, une référence pour moi. » n Gratuit en est aujourd'hui à son troisième LP. « Mon premier album était très électronique, dansant, acide. Petit à petit, ça s’est calmé et simplifié. Moins de sons, moins de textes : je vais peut-être finir avec du silence… » Le bien nommé Là est effectivement délesté de tout superflu, et c’est ce qui fait sa force. Le disque a beau avoir été réalisé, de l’enregistrement au mixage, avec les moyens du bord – en solitaire et à la maison, un œil sur un fils de 11 mois –, on est bluffé par sa production impeccable, pleine de relief. Pour tout vous dire, on est même prêt à sortir nos sous pour nous procurer ce nouveau Gratuit. Un comble. n GRATUIT, LÀ (KYTHIBONG, EGO TWISTER, LESPOURRICORDS). WWW.GRATUITMUSIC.COM PA G E 0 2 9

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GALERIE DE PORTRAITS

BARBARES CONTEMPORAINS TEXTE / ANTONIN DRUART

PHOTO / ATELIER VANDALE POUR KOSTAR

Bienvenue à l’Atelier Vandale, collectif dans le vent de visionnaires rennais de la visière, recycleurs sans bornes d’objets manufacturés, défoncés au fixie et au deux-roues sous toutes ses formes. Avant, les Vandales étaient une tribu de barbares moustachus, côtoyant les Wisigoths et les Huns, donnant leur nom à l’actuelle Andalousie, pillant sauvagement toute la Gaule au passage. n Aujourd’hui assagis (enfin presque), les quatre rescapés de ce peuple nomade se sont réfugiés dans un repaire tenu secret de la périphérie rennaise. Étienne, François, Joan et Maxime, non contents d’avoir hérité de leurs ancêtres cette pilosité faciale si caractéristique, ont également conservé leur âme de conquérant. Les territoires à annexer sont devenus des matières, tel le bois et le fer. L’envahissement s’exprime désormais par le détournement d’objets, la réappropriation, la restauration et la customisation. n Le collectif, fondé en 2012, était initialement spécialisé dans la rénovation de bicyclettes, puis de mobylettes. Dernier né (et baptisé) de ses fiers destriers, après La Glorieuse et Suzette : Bouffeur de Goudron, rutilant bolide tout de rouille et de chrome, vintage de raison. Depuis, leur praPA G E 0 3 0

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tique s’est élargie à la sérigraphie textile, la pyrogravure, la photographie et la peinture. Ces Bricol’Boys à l’imagination débridée ont plus d’un tour d’écrou dans leur sacoche. Autre curiosité mise à l’œuvre, la transposition plastique et typographique d’expressions courantes de la langue française. Un exemple ? Avoir un compas dans l’œil. Cinglé, cinglant et sanglant. n « Vandale, c’est le goût des bonnes choses et du travail à la main. La réflexion et la patience. Réunir des idées et mettre à profit les compétences des uns et des autres pour faire marcher la machine », confie Étienne. Mais Vandale, c’est aussi des road-trips en brêles, comme le fameux Meules Frites à travers la Belgique ou son pendant bretonnant, le Breizh’n’Meules. Prochaine étape cette année : Les sauvageons du guidon chez les Normands. L’Odyssée suit son cours. n WWW.FACEBOOK.COM/ATELIERVANDALE


toi aussi, envoie tes photos sur ton 31 FAITES-VOUS PHOTOGRAPHIER DEVANT UN 31, ET ENVOYEZ VOS CLICHÉS PAR MAIL À REDACTION@KOSTAR.FR TOUS LES 31 SONT SUR WWW.KOSTAR.FR

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DÉFILÉ URBAIN

PAR _KENO

KEVIN WAVE

DESIGNER GRAPHIQUE À PAVÉ D'ART ET DANSEUR CHEMISE _JACK AND JONES PANTALON _JULES CHAUSSURES _VICTORIA

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DÉFILÉ URBAIN

LOGAN

MUSICIEN CASQUETTE _C&A CHEMISE _HOMME.COM GILET _JULES VESTE CUIR MARRON _ZARA CHAUSSURES _LACOSTE

CAROLYN

ETUDIANTE ET EVENT COORDINATEUR DE LA SILENT PARTY JEAN _BOYFRIEND RALPH LAUREN BODY _BERSHKA MANTEAU _ZARA CHAUSSURES _NIKE DUNK EIFFEL 65

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DÉFILÉ URBAIN

FRED

CHANTEUR DU GROUPE TABLOID BONNET _H&M TEDDY _THE KOOPLES PULL _THE KOOPLES CHEMISE _THE KOOPLES JEAN'S _THE KOOPLES CHAUSSURES _NEVERMIND

Pharoah

DJ ET EVENT COORDINATEUR DE LA FUNKY SATURDAY WWW.MIXCLOUD.COM/PHAROAH

CHAPEAU, CHEMISE, MANTEAU, PANTALON, CHAUSSURES _FRIPERIE

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DÉFILÉ URBAIN

LOUISE

CRÉATRICE COUTURE VESTE _FRIPERIE 10€ ROBE _SHEINSIDE CHAUSSURES _GEMO

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E N FA C E À FA C E

LA MÉMOIRE DANS LA PEAU INTERVIEW / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / PIERRE & FLORENT

Il aura suffi d’un texto envoyé un soir par Jean-Charles de Castelbajac pour que la rencontre puisse se faire. Le lendemain matin, pendant près d’une heure, le créateur de mode multipliera les aller-retours entre hier et demain, entre une vie riche d’expériences et un futur qu’il sent avant tout le monde. Rencontre avec un homme de son temps. Pourquoi vous retrouve-t-on cette année à l’affiche d’Art Rock ? n La genèse de mon histoire avec Art Rock, c’est mon amour du spectacle vivant. En 2011, à l’invitation de Didier Fusillier, directeur de la Maison des arts et de la culture de Créteil, je monte Ceremony, un spectacle dont la bande-son est jouée en live par Nouvelle Vague. On donne deux représentations. L’impact est retentissant. Cette aventure me fascine car elle va à l’encontre de la démarche très fragmentaire d’un défilé. Fantômes, qui marie musique, mode et création graphique en direct, est une suite logique de ce travail. Pourquoi vos “fantômes” s’écrivent-ils au pluriel ? n Je crois en la mémoire des murs. PA G E 0 3 7

Les villes ne sont pas uniquement habitées par ceux qui y vivent au quotidien, mais aussi pas des personnages vivant en parallèle. Avec cette performance, vous dîtes « ne pas vouloir donner du glamour, mais du trouble »… n Je porte le même regard sur la mode qui, aujourd’hui, est très liée à la consommation. On ne parle plus de mode, mais de vêtements. J’aime l’idée d’une émotion émanant de quelque chose que l’on ne comprend pas forcément. Avec Fantômes, je suis allé chercher quelque chose d’oublié. Enfant, j’ai passé mes étés à Saint-Gildas de Rhuys. À la sortie de la messe, on pouvait entendre dès fois le bagad de Lann-Bihoué. Je me souviens de mon parrain, grand reporK O S TA R

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ter au Monde, qui me disait que lorsque l’on écoute cette musique, on a l’impression que les siècles passés et les histoires oubliées reviennent à nous. Fantômes, c’est aussi un défilé. Pourquoi faites-vous appel à des gens de la rue plutôt qu’à des mannequins professionnels ? n Pour retrouver une sensation qui relève de la première fois. Il n’y a rien de plus troublant que les cinq minutes précédant un défilé. Et lorsqu’il n’est pas fait par des professionnels, c’est magique.

« LES CRÉATEURS FORMENT UN PEUPLE À PART. ILS SONT DÉJÀ SIX MOIS PLUS LOIN » Êtes-vous nostalgique de cette première fois ? n Non, car au quotidien, j’essaie de ne vivre que des premières fois. Évidemment, je n’oublie pas mes expériences passées. Mais je regarde toujours vers demain avec cette envie de retrouver une première fois. Par exemple, lorsque j’assiste au concert du groupe Presque l’amour, cela me ramène à Elli et Jacno. Vous dites regarder vers demain. Pensezvous que votre métier consiste à prédire l’avenir ? n C’est définitivement ça. ART ROCK En 2015, le festival joue la carte de la valeur sûre : Christine and The Queens, Étienne de Crécy, Placebo, Dominique A… C’est dans ses extérieurs qu’Art rock va surprendre. Il y a Fantômes, mais il ne faudra pas passer à côté du Micro du chorégraphe Pierre Rigal et aller voir les improvisateurs du Cabaret Contemporain s’attaquer au répertoire de Kraftwerk. Yeah ! n ART ROCK, DU 22 AU 24 MAI, SAINT-BRIEUC.

Selon vous, «  on s’habille en fonction de soi-même, on s’habille comme on le ressent »… n En ce qui me concerne, oui. Même si cela est de plus en plus remis en question. Les créateurs forment un peuple à part. Ils sont déjà six mois plus loin. Ils ne sont pas concernés et suffisants car déjà plus là. Il ne faut pas s’étonner que beaucoup de personnes trouvent ainsi la mode futile et méprisable. Et pourtant, malgré tout ça, elle continue de fasciner. Quelle place pensez-vous occuper au sein de cette tribu ? n Celle du chaman. C’est le surnom que mon petit-fils m’a donné. Lorsque dernièrement, vous collaborez avec Pataugas ou La Poste pour la SaintValentin, le chaman ne se transformeraitil pas en marque ? n Je suis une marque, mais je démarque. Je suis avant tout un artiste. J’ai toujours aimé m’associer à une marque. Si j’avais fait de la musique, il est évident que j’aurais joué dans un groupe. J’aime l’idée d’offrir quelque chose d’oni-

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rique au plus grand nombre. J’aime m’approprier les marques pour les révéler. Mes collaborations vont dans ce sens-là. Comment motivez-vous vos refus ? n Lorsque ce n’est pas en phase avec mon travail de créateur. Car je vois ces collaborations comme un acte de création. À l’image de mes dessins, des groupes que je choisis pour mes défilés, de mes Instagrams… Justement, pourquoi une telle activité sur les réseaux sociaux ? n J’ai le même rapport aux réseaux sociaux que celui que j’ai pu avoir avec la télévision. Comme plus jeune, elle m’était interdite, je l’ai trouvée mystérieuse. Très tôt, je suis devenu un “TV watcher”. À la différence que sur les réseaux sociaux, je suis à la fois spectateur et acteur. Lorsque vous postez une photo du groupe Presque l’amour, pensez-vous jouer un rôle de prescripteur ? n J’espère bien que je suis révélateur et prescripteur. Vous parlez beaucoup de jeunes groupes, mais que pensez-vous d’un jeune créateur comme Jacquemus par exemple ? n J’ai éprouvé le même trouble en le découvrant que lorsque j’ai écouté pour la première fois Rectangle de Jacno. Jacquemus a une vraie vision de la mode. Même s’il a fait ses classes à mes côtés, j’aime beaucoup aussi Hugo Matha. La relève est magnifique. Au fil de cet entretien, vous avez beaucoup parlé de la notion de trouble… n C’est vrai que je ne peux pas le cacher. Je vois de plus en plus s’installer une dimension triste et maussade. La création a un rôle important à jouer face à ça. Car elle représente l’ultime résistance. Mon ami Malcolm McLaren me demandait pourquoi je continuais. Pour lui, la culture contemporaine se divisait entre l’authenticité et le karaoké. Moi, j’aime bien les deux. Le karaoké a beaucoup de charme, car il est imparfait. Quant à l’authenticité, elle habille ma mémoire. Il faut donc croire que je suis donc le maillon manquant d’une chaîne de narrateurs. n HTTP://JC-DE-CASTELBAJAC.COM


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« J’AI UNE LIBERTÉ ABSOLUE » INTERVIEW MARIE GRONEAU ET PATRICK THIBAULT

PHOTO / C. CLOS

Il utilise depuis 1966 le même système d’empreintes couleurs qu’il reproduit sur des tissus qui ont souvent une histoire. À l’occasion de son exposition installation pour la Chapelle de l’Oratoire à Nantes, rencontre avec Claude Viallat qui dialogue avec le lieu et continue d’interroger la peinture. Comment avez-vous appréhendé l’exposition dans un lieu aussi chargé que la Chapelle de l’Oratoire ? n Le choix des pièces a été fait pour la Chapelle. L’exposition a été travaillée en formes et contreformes. Ça dialogue aussi avec l’architecture, des cercles, des moulures qui tombent bien. On peut voir la manière de travailler les diagonales, un filet en plafond. On a essayé d’occuper le lieu de la manière la plus ludique et la plus intéressante. Comment avez-vous accueilli l’idée d’une exposition sur le thème de la mer ? n Nantes est une ville portuaire. Blandine Chavanne a donc pensé que le côté marin était important, avec tout ce qui concernait la marine, les filets, les nœuds. J’aime l’idée d’un dialogue non seulement avec le lieu mais aussi l’histoire de la ville. Quelles sont les tissus que vous aimez le plus travailler ? n Je travaille sur des supports que l’on achète pour moi, que l’on me donne ou que je récupère. Il y a une part de provocation chez mon assistant qui va choisir les tissus qui me poseront le plus de problèmes. Parfois baroques ou folâtres, PA G E 0 4 1

des impressions pop, des répétitions à la Warhol. Parfois, je ne sais pas par quel bout les prendre. J’essaie. Y a-t-il une évolution dans votre palette de couleurs depuis les années 60 ? n Je ne suis pas certain. Je ne suis pas quelqu’un qui va chercher à accorder des couleurs d’une manière très suave. Je n’ai pas d’affect par rapport à la couleur. Je m’en sers en tant que marquant et matière. Je fais un travail qui est le plus distancié possible. Si j’avais un affect, j’aurais une symbolique attachée à la couleur. Il y a néanmoins ce jeu avec le tissu qui a ses propres couleurs… n Si le support que l’on me donne a des données colorées, très flashy, je vais effectivement travailler de manière à ce que la forme joue à parité ou s’incruste, la manière dont la couleur de la forme joue avec le tissu. Mais c’est une question de valeur et d’intensité de couleur plutôt que de gammes colorées. Comment appréhendez-vous une nouvelle œuvre ? n Je n’ai pas d’a priori : je pose une toile au sol et je regarde. J’aime K O S TA R

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que les choses se court-circuitent. Je raboute les pièces les plus éloignées possibles. J’aime que mon travail se ressource et se relance. C’est ce qui me meut. Comme un apprentissage constant. L’apprentissage d’une peinture nomade… n J’aime l’idée d’une peinture qu’on emporte avec soi, pas lourde et la plus mobile possible. Qu’elle soit relativement fragile, avec de la couleur qui ne soit pas faite pour durer irrémédiablement. Comme du linge maison.

« J’APPRENDS TOUJOURS MON TRAVAIL AU FUR ET À MESURE QU’IL SE FAIT »

À quoi ressemble votre atelier ? n Le centre est dégagé. Il y a un grand plastique au sol et des piles de toiles autour. Ce travail sur le plastique renvoie la couleur dans la toile, la fait capillariser ou la lustre au dos. Le plastique se charge de couleur, va récupérer la couleur déjà séchée sur le plastique. Je travaille beaucoup recto verso. Dans quel état d’esprit arrivez-vous à l’atelier ? n Sans idée préconçue. Mes décisions sont rapides. Je peux commencer à faire un objet, j’apprends toujours mon travail au fur et à mesure qu’il se fait. Je suis chaque fois presque émerveillé : le résultat n’était pas du tout prévu. Le soir, je me remémore. J’aime voir les connections pour recommencer de la manière la plus vierge qui soit le lendemain. On connaît vos toiles tendues mais l’expo montre à quel point la matière, les filets, les cordes sont très présents dans votre œuvre… n Je mène toujours les choses de front. Je fais des filets, des cordes, des cerceaux, des tauromachies. La quotidienneté fait que ça se répercute en spirale. Mais un marchand me demande des toiles. Il hésite à montrer des nœuds. Pourquoi parlez vous autant de l’influence de Matisse, Picasso et Chabaud sur votre travail alors qu’il est très personnel ? n Chacun de nous a ses points d’ancrage. Ces trois artistes m’ont donné chacun un moyen d’acquérir la liberté. Ce qui caractérise votre travail, c’est la quête de la liberté avec la déconstruction de la toile, la rupture avec le chassis. Mais

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avec le développement de votre système d’empreintes, avez-vous toujours cette liberté ? n J’ai une liberté absolue. Pour le peintre, la difficulté, ce n’est pas de faire. Le peintre peut tout faire. La difficulté est de faire que ce qui est nécessaire. Plus on a de liberté, plus il faut la réguler, la restreindre. Autrement dit, je ne sais pas ce que je vais faire, mais je sais ce que je ne veux pas faire. Vous continuez donc d’interroger la peinture… n Oui, c’est le questionnement de la peinture qui m’intéresse. L’image et la représentation n’ont pas d’intérêt pour moi. Même sur les tauromachies, je suis sur de la représentation très serrée. Et c’est quand même un questionnement sur la peinture. D’où vous vient cette passion de la tauromachie ? n C’est ma culture, mes racines. Je suis de Nîmes où la culture du taureau est ancestrale. C’est un monde codifié qui va avec le fait que je suis un grand collectionneur d’imageries populaires et de BD. Ça fait partie de mon quotidien. J’essaie de le tenir à distance. Que dites-vous à ceux qui pensent que ce n’est plus politiquement correct ? n C’est leur problème, la guerre n’est pas du tout politiquement correcte ! Un taureau de combat a la chance de vivre mieux qu’un taureau d’embouche. C’est peut être la seule représentation culturelle où la mort soit mise en scène, appréhendée directement et vous questionne. Les jeunes artistes vous intéressent-ils ? n Je suis curieux, mais pas trop de ceux qui font des images. Je pense qu’il y a des moyens très simples de travailler. Remplacer le crayon par un appareil photo, c’est remplacer le crayon par la machine. Je ne vois pas pourquoi on enlèverait le crayon. Je suis attaché à l’idée qu’aujourd’hui encore la création n’est pas une histoire de technique et d’argent. Au-delà de l’artiste, on sent chez vous une démarche d’artiste artisan… n Pas un artisan habile alors, plutôt maladroit. Et cette maladresse, je m’en sers. J’ai tendance à tourner tout ce qui est négatif en positif. n VOILES, CORDES, FILETS, PARASOLS… CLAUDE VIALLAT. JUSQU’AU 17 MAI, CHAPELLE DE L’ORATOIRE, NANTES. CLAUDE VIALLAT EST REPRÉSENTÉ À RENNES PAR LA GALERIE ONIRIS. WWW.MUSEEDESBEAUXARTS.NANTES.FR/


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par

pierrick sorin LE TRAVAIL DU NANTAIS PIERRICK SORIN EST MONDIALEMENT CONNU. DEPUIS NOVEMBRE 2006, IL NOUS RACONTE SON QUOTIDIEN DE CRÉATEUR. SIGNÉ SORIN, NATURELLEMENT.

PHOTOS / P.SORIN

Onze mille photos, au moins ; des diapositives, surtout. Mon père faisait beaucoup de photos. Des paysages, des monuments, des événements culturels ou populaires (les fêtes villageoises, avec violonistes sur échasses ou jongleurs à nez rouges, semblent avoir particulièrement inspiré mon géniteur). Il y avait aussi les manifs de la CGT ou du PCF, les sorties champignons avec les copains, des images plus anciennes aux tons sépias (de jeunes hommes en uniformes, sûrement dans une caserne où mon père fit ses “classes” au début de la guerre d’Algérie). Et puis, des photos de famille, mais très peu ; comme si son regard préférait se porter ailleurs, comme si la photo était un moyen d’échapper à une famille un peu mortifère, davantage animée de conflits mesquins que d’instants conviviaux. Durant deux jours, j’ai parcouru des yeux toutes ces images pour n’en conserver qu’une cinquantaine. Ma mère venait d’entrer en maison de retraite. Son appartement vendu, il m’incombait de faire le vide. J’ai gardé les images les plus affectives, celles qui

« DANS MON CERCUEIL, JE POURRAIS FAIRE INSTALLER DE L’ÉCLAIRAGE ET UNE CAMÉRA GRAND-ANGLE QUI CADRERAIT MON VISAGE. UN PANNEAU SOLAIRE PLACÉ SUR LA TOMBE ALIMENTERAIT TOUT ÇA. » prêtaient à rire (la tante Dédée qui tenait son chien dans ses bras sans se rendre compte que ses couilles et sa petite verge rose –  celles du chien, j’entends, car si ma tante en avait… – seraient le point de focalisation majeur de l’image). Et celles dont j’étais le sujet (enfant en pyjama, ouvrant son cadeau de Noël ; pré-ado, à la campagne, avec une sauterelle sur le nez ; adolescent au regard sombre et au corps d’éphèbe, posant dans PA G E 0 4 5

les Gorges du Verdon). Le reste a disparu dans un sac poubelle que le broyeur d’un camion-benne a englouti en une bouchée. Une vie d’homme anéantie sans gloire, en quatre secondes, parmi des kleenex morveux et les restes d’une paella Super U ; ça fait un effet bizarre. Et forcément on songe avec une légère nausée à sa propre disparition. D’ailleurs… Il faudrait que je me décide, moi, entre l’enterrement, l’incinération, le don de mon corps à la science… Quand j’étais enfant et qu’une petite maladie me rendait souffrant, je disais à ma mère : « Je suis bon à mettre à la poubelle ». Elle s’offusquait devant mon cynisme. Je pourrais mettre en pratique cette idée : demander à être incinéré et que mes cendres soit déversées dans la poubelle de mon atelier. Une manière d’affirmer mon rejet de toute sacralisation… Mais bon, pour mes enfants ce serait peut-être traumatisant. Sinon, j’ai une autre idée : dans mon cercueil, je pourrais faire installer de l’éclairage et une caméra grand-angle qui cadrerait mon visage. Un panneau solaire placé sur la tombe alimenterait tout ça. Un ordinateur enregistrerait une image toutes les heures. Au bout de 1450 heures, temps estimé de la décomposition, les images accumulées constitueraient un film qu’un programme de re-lecture automatique permettrait de visionner en boucle. Au lieu de quelques fleurs pourries, on verrait, sur un écran intégré à la pierre tombale, un auto-portrait : une tête qui sans cesse se décomposerait en accéléré. Au rythme d’une photo par heure et d’une re-lecture vidéo à 25 images/seconde, le film de la décomposition durerait une minute. Si, en amont de mon décès, un collectionneur se portait acquéreur de cette œuvre ultime, cela financerait l’opération. À voir… n K O S TA R

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© NICOLAS WAGNIÈRES

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Par

Jerrycan

JUSQU’AU 17 MAI, LE LIEU UNIQUE POSE UN REGARD SUR LA COLLECTION DU FONDS D’ART CONTEMPORAIN DE LA VILLE DE GENÈVE. L’OCCASION ÉTAIT TROP BELLE POUR TORDRE LE COU AUX STÉRÉOTYPES HELVÉTIQUES. POUR CELA, NOUS AVONS DEMANDÉ À JERRYCAN DE NOUS FAIRE LE TOUR DU PROPRIÉTAIRE. DERRIÈRE SON LOUP, LE CHANTEUR ROMAND LÈVE LE VOILE SUR LA POÉSIE D’UNE VILLE.

J’ai initié le projet Vivant à une période où j’avais une immense envie de partir, de voyager, de vivre ailleurs. Je suis né à Genève et c’est là que j’ai toujours habité. Étant dans l’impossibilité de prendre le large, je me suis mis à investir ma propre ville comme si c’était une ville étrangère. n Depuis plus d’un an, chaque semaine, je prends mon vélo et j’erre au hasard, observant chaque immeuble, chaque bout de trottoir avec la même curiosité et le même enthousiasme que si j’étais dans une ville inconnue. Parallèlement à ces balades, j’écris et j’enregistre des chansons. J’extrais certaines paroles des textes que je transpose sur de grandes banderoles. Je PA G E 0 4 6

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pose ensuite les banderoles sur les lieux repérés. n Les endroits choisis sont tous des lieux de passage, des espaces de transition, des zones limites. La pointe de la Jonction est à ce titre emblématique. À cet endroit, deux rivières, le Rhône et l’Arve, fusionnent. C’est un spectacle fascinant que de voir ces deux eaux s’épouser et se fondre l’une dans l’autre. De deux couleurs, une nouvelle jaillit et en s’unissant, ces deux rivières trouvent un nouveau rythme. n De la pointe de la Jonction, on peut aussi voir un très beau et grand pont réservé aux trains et aux piétons. J’ai habillé ce pont des mots suivants « C’est fou comme tu Mexique ». Ce lieu est aussi la frontière de


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la ville et de la campagne. On entend la ville derrière soi et c’est la nature qui commence à prendre le pouvoir devant soi. n En parcourant la ville, j’ai été surpris de me sentir complètement dépaysé sur certaines routes que je n’avais pas remarquées jusque-là. Le long de la route de Meyrin, un grand grillage se terminant par des barbelés sépare les voitures des avions. Chaque matin et chaque soir, les automobilistes peuvent voir des avions décoller ou atterrir. Ce grillage m’est soudainement apparu comme un mur séparant les amants. J’étais à Genève, mais j’avais soudainement l’impression d’être à l’autre bout du monde et au milieu d’une tragédie romantique. Lorsque j’ai posé la bâche avec un coeur, il pleuvait et j’avais l’impression que les automobilistes eux-mêmes étaient les figurants et les auteurs de cette fiction. n Pour moi, Genève est plus PA G E 0 4 7

qu’un décor. Genève est un personnage avec lequel j’entretiens une relation. On se parle, et ensemble, on vit des émotions. Les messages que je mets dans l’espace public sont une déclaration d’amour à mon environnement quotidien. Ils s’adressent à la ville elle-même autant qu’à ses habitants. n J’ai pris en photo chaque banderole et j’ai réalisé une série de cartes postales avec les images. Chaque cliché est associé à une chanson, téléchargeable via une adresse web inscrite au verso de la carte. J’envoie maintenant régulièrement des cartes postales à mes amis depuis ma propre ville. Et en envoyant à des connaissances habitant d’autres pays, je voyage très loin par procuration. J’espère qu’en les recevant, les destinataires, à leur tour, voyagent. n WWW.JERRYCAN.CH K O S TA R

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L’affaire n’est pas dans le lac ! Le secret bancaire n’étant plus (tout à fait) ce qu’il était, on peut aller à Genève sans être suspecté par ses voisins… Plus sérieusement, Genève n’est pas qu’une carte postale pour touristes en Vuitton même si on y croise peu de Twingo ! Bienvenue en Suisse, cet autre pays des matins calmes. Y ALLER Genève est accessible

CIRCUIT KOSTAR Malgré ses

depuis Rennes et Angers (Air France avec escale) ou Nantes (vol direct Air France et Easyjet). Selon la période, on peut trouver un allerretour pour une centaine d’euros mais mieux vaut programmer son voyage à l’avance.

22 organisations internationales, Genève n’est pas que la capitale de la diplomatie internationale. La Tribune de Genève s’est ainsi fait l’écho de l’invasion de la ville par les hipsters. L’ECAL, école “cantonale” d’art, est leur foyer naturel et on les retrouve, rue des Vieux Grenadiers, aux vernissages du Mamco, le musée d’art moderne et contemporain. Inauguré il y a une vingtaine d’années et installé dans une ancienne usine, le musée vaut le détour. Le musée Rath, premier musée des beaux-arts de Suisse (ouvert en 1826), occupe, lui, un bâtiment classé de la Place de Neuve. n Pour la frime (?), il faut

Y SÉJOURNER On trouve nombre d’hôtels, très confortables, à… 1500 €/nuit. La vue sur le célèbre jet d’eau, sur le lac ou (même) les bords du Rhône ont leur prix ! Un peu excentré le Starling Residence peut être un (bon) compromis à 150 €/ nuit. Reste la solution de la location (chambre ou appartement) mais là encore, pas de miracle. PA G E 0 4 8

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aller boire un verre à l’Intercontinental, face au Palais des Nations. Le brunch dominical (très couru) est à… 43 €. Autre spot, chic et choc, le Little Boudha bar. Pour le fun, il y a l’embarras du choix avec les soirées au Motel Campo, sur la bien nommée Route des Jeunes, La Cave électro, Le Poulpe bleu, le Moa club… À suivre, également, les soirées indé d’Urgence Disk. n Enfin, à défaut de faire un saut au Rolex Learning Center de Lausanne, signé des architectes japonais de SANAA, on peut passer un peu de temps au Patek museum, premier musée mondial de l’horlogerie qui ferme, chaque jour, à 18 heures pile ! n



SPECTACLE VIVANT

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Stanislas Nordey - Affabulazione

PÈRE ET FILS

œdipe inversé

INTERVIEW / PATRICK THIBAULT

Quinze ans plus tard, Stanislas Nordey revient à Pasolini dont il a déjà monté de nombreuses pièces. Rencontre avant la création d’Affabulazione, pièce éminemment politique.

Quels sont les thèmes qui vous intéressent dans la pièce ? n La désintégration de la cellule bourgeoise et de la cellule familiale traditionnelles. Pour Pasolini, ça ne peut être qu’un

rêve. Ce qui est beau, c’est qu’il ne condamne pas ses personnages. Ce qui est passionnant, c’est la manière dont il inverse le complexe d’Œdipe. Pour lui, les pères et les fils sont dans une lutte à mort. Est-ce que ça sera différent de vos mises en scène précédentes de Pasolini ? n Je serai moins formaliste, c’était un peu maniéré. Qu’est-ce qui vous touche le plus dans cette pièce ? n La beauté de l’écriture et la manière dont il parle sincèrement et profondément de lui.

© GÜNTER RAKETE

Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de revenir à Pasolini ? n J’avais peur de radoter. Je joue le père. Je me souviens qu’on disait c’est une pièce de vieux. Il faut parfois attendre pour que des choses surgissent. Il y a cette question de la transmission, de ce qu’on laisse comme trace. Est-ce que ce sont les pères qui tuent les fils ou le contraire ?

Avez-vous vu le Pasolini de Ferrara ?

n Je n’ai pas eu le temps. Et quand j’aurai le temps, il est probable que je n’y aille pas. n AFFABULAZIONE, DU 17 AU 21 MARS, TNB, RENNES. WWW.T-N-B.FR

ÉTUDE RÉVOLUTIONNAIRE © NYIMA LERAY

[SAISON 2014-2015]

mountain men (blues)

1ère partie : laura cahen

28.05.15 à 20h30 | espace culturel cap nort nort-sur-erdre De 5 à 17€ Résa : 02 51 12 01 45 | accueil.capnort@nort-sur-erdre.fr

© Damien Luçon

FOUS DE DANSE Rennes en transe Une fusée à plusieurs étages mise au point par Boris Charmatz et le Musée de la danse pour faire danser la ville. n Deux des multiples projets, montés avec des danseurs amateurs, seront présentés sur la scène du TNB puis un incroyable rendez-vous dans l’espace public pour un panorama de la danse. Une danse sous toutes ses formes pour en voir de toutes les couleurs, une danse accessible à tous. Comme un invraisemblable fest-deiz. n V.B. FOUS DE DANSE, LES 2 ET 3 MAI, RENNES. WWW.MUSEEDELADANSE.ORG

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SPECTACLE VIVANT

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MANSFIELD.TYA

L’APPEL DE JUIN INTERVIEW / MATTHIEU CHAUVEAU PHOTO / ÉRIC FORHAN

June, le premier album des Mansfield, c’était il y a 10 ans déjà. Pour l’occasion, Carla Pallone et Julia Lanoë réinterprètent le disque le temps d’une mini tournée.

MANSFIELD TYA © ÉRIC FORHAN

Putain 10 ans !

Comment est née l’idée de cette tournée June, Ten Years After ? n De la réédition du disque en vinyle par

le label Kshantu. C’est un très bel objet, tout blanc, avec des jeux d’ombre, réalisé avec l’Imprimerie Trace et Benjamin Boré. Quitte à ressortir le disque, on avait envie de se faire plaisir sur l’artwork.

24 > 28 MARS - LE GRAND T

le mix de notre prochain album, enregistré dans notre studio Sylvestre & Maucotel à Saint-Brevin-les-Pins, comme le précédent. Il sortira fin septembre et sera suivi par une tournée à l’automne, plus classique que celle-ci. n MANSFIELD.TYA, LE 20 MARS, SALLE CARMET, ALLONES. LE 4 AVRIL, FESTIVAL PANORAMAS, LIEU SECRET. LE 25 AVRIL, CHÂTEAU DES DUCS DE BRETAGNE, NANTES. WWW.MANSFIELDTYA.COM

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Quelles sont vos prochaines actus ? n On bosse sur

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petite tournée d’une dizaine de dates, dans des lieux choisis : une chapelle, le chai d’un viticulteur... Comme June est un album très minimal, les concerts sont très acoustiques. Et on joue au milieu du public.

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Quelle forme prennent les concerts ? n Il s’agit d’une


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festival du

festival du

cinéma

cinéma

espagnol de Nantes 20 au 31 MarS 2015

espagnol de Nantes

CinéMa Katorza théâtre GraSlin CoSMopoliS Stereolux Juan Diego Botto par Sofía Moro - Graphisme :

cinespagnol-nantes.com

présente

Soirée-événement

JAZZ-FLAMENCO & CINEMA Première partie en présence du cinéaste et producteur musical Fernando Trueba

ILLUMINATIONS © FRANÇOIS-LOUIS ATHENAS

e

ILLUMINATION(S) Quartier de lune Ahmed Madani ne met pas en scène “son” quartier du Val Fourré ; il l’embarque dans son projet. Des chants, des danses, bien sûr, des scènes de vie “jouées” par 9 jeunes de ce quartier de Mantes-la-Jolie qui peut ici justifier une autre image que celle véhiculée par les médias. Bref, un spectacle-performance qui, lui aussi, mérite son nom. Comme un salutaire clin d’œil à l’air du temps avec une jeunesse ne demandant rien que le droit à rêver à un quartier de lune. n Vincent Braud ILLUMINATION(S), DU 24 AU 28 MARS, LE GRAND T, NANTES. LE 1ER AVRIL, THÉÂTRE SAINT-LOUIS, CHOLET. WWW.AHMEDMADANI.COM

Chano Domínguez Niño Josele

GOGO PENGUIN © ARLEN CONNELY

& Photo : Daniel Vilar - Graphisme :

présentent leur nouvel album “Chano & Josele” une production de Fernando Trueba

JEUDI 26 MARS À 20H

STEREOLUX / NANTES Tarif plein : 20 € / réduit : 16 € infos : www.cinespagnol-nantes.com

COURT-CIRCUIT 11 Gogo dancer Manchester plus connu pour ses groupes de rock nous envoie cette fois une perle jazzy : Gogo Penguin. Le trio joue un jazz breaké mélodieux presque électronique, unique en son genre. Influencé par des tauliers made in England comme Four Tet, Aphex Twin ou Squarepusher, Gogo Penguin joue presque par télépathie. n Victor Tesson COURT-CIRCUIT 11, LE 7 AVRIL, LE CHABADA, ANGERS. WWW.LECHABADA.COM


SPECTACLE VIVANT

PA G E V / AV R I L - M A I 2 0 1 5

Salle des musiques actuelles bresT

LAURENT CUGNY LA TECTONIQUE DES NUAGES

WELCOME TO L.A.

Jazz à l'opéra

INTERVIEW / ARNAUD BÉNUREAU

La seule création de cette saison 2014/2015 d’Angers Nantes Opéra est un objet hors norme et, sur le papier, impossible à monter. Pourtant, en avril, La Tectonique des nuages, opéra-jazz de Laurent Cugny, sera enfin présenté au public. L’ancien directeur musical de l'Orchestre National de Jazz revient sur cette aventure.

La Carène AVRIL > JUILLET 2015 B iga* R a n x 03/04 Biga*Ranx + Tairo 04/04 Renc’arts Hip Hop 11/04 Cats on Trees

LAURENT CUGNY (© LÉO ANDRÈS)

10/04

Quel est le point de départ de La Tectonique des nuages ? n L’action se passe pendant un tremble-

ment de terre à Los Angeles. Un type banal rentre chez lui et prend une auto-stoppeuse. Voilà le point de départ de ce conte, cette réflexion sur le temps qui passe. En quoi est-ce un projet un peu fou ? n Même s’il est

très aimable, nous avons eu beaucoup de mal à le faire accepter. Pour le milieu de l'opéra, comme pour celui du jazz, il est trop étrange. Des deux côtés, il est trop décalé. Le mariage du jazz et de l’opéra n’était pas naturel. Le fait qu’il existe peu de précédent, a-t-il été une source de pression ou au contraire de totale liberté ?

n Les deux. Même si je savais ce que je voulais faire, un opéra tout court, je n’avais pas trop de modèles. Mais je me suis senti libre car je n’étais pas encombré par de grands aînés. Pourquoi parlez-vous d’un “opéra tout court”? n Je

ne voulais pas puiser dans l’imaginaire du jazz : les champs de coton, le club… Je voulais jouer le jeu de l’opéra en respectant ses codes. n LA TECTONIQUE DES NUAGES, DU 7 AU 10 AVRIL, THÉÂTRE GRASLIN, NANTES. LES 28 ET 29 AVRIL, GRAND THÉÂTRE, ANGERS. WWW.ANGERS-NANTES-OPERA.COM

Cali

17/04 Les Caréneurs 21/04

Dominique A

02/05 Startijenn

23/04 Kaaris

30/04 Rocksteady Night ! Alpheus + Mamba Corporation 02/05 Movie Star Junkies

+ Le MamØØth 07/05 Label Charrues :

Fragments + Krismenn & Alem

12/05 The Saints + The Curse 16/05 Bror Gunnar Jansson + King Dude 22/05 La Nuit Zébrée de Radio Nova 26/05 Électro Monde 30/05 DARK HOURS : Front 242 + Déficit Budgétaire + Somaticae 06/06 Spot Festival 03/07

Astropolis

Bunker Palace www.lacarene.fr 02 98 46 66 00 BREST MÉTROPOLE, CONSEIL GÉNÉRAL DU FINISTÈRE, RÉGION BRETAGNE, DRAC BRETAGNE, SACEM, CNV Graphisme Nathalie Bihan Licences N° 1-1059041, 2-1059042, 3-1059043


CLUBBING

ANDRE BRATTEN © DR

PA G E V I / AV R I L - M A I 2 0 1 5

CHRONIQUES DU DANCEFLOOR Nuit noire n La nuit s'annonce encore plus noire avec l'Italo-Allemand Giuliano Lomonte, résident du mythique et presque aquatique Club der Visionaere.

Extra : Rennes is burning ! n Pour sa première soirée, Extra se paie un résident de la Fabric, Terry Francis, et le live de Ben Vedren. LE 10 AVRIL, 1988 LIVE CLUB,

LE 27 MARS, ALTERCAFÉ, NANTES.

RENNES.

Get Horses n Du hardcore tu auras grâce au pionnier Manu le Malin et à Le Bask. Avis de tempête annoncée à 170 BPM. LE 27 MARS, LC CLUB, NANTES.

Echap Party n La soirée finistérienne qui monte ! Innershades, l’omniprésent Voiron en live, Carlton et Second Choice feront trembler Quimperlé. LE 11 AVRIL,

Made n Deux artistes en vogue : Rhodad pour un set techno de haut vol et Point G qui a retourné le dernier Weather Winter. LE 27 MARS, 1988 LIVE CLUB, RENNES. Crab Cake n Le collectif rennais invite Patrice Baumel, résident du Trouw, club mythique récemment fermé. Il y aura aussi le Norvégien Andre Bratten qui jouera son live dans un style plus techno. LE 27 MARS, UBU, RENNES. Days n Après 3 mois sans Days, on se rattrape avec le live de Portable (Bodycode), le Bordelais Superlate, le Parisien Jim Irie et bien sûr les résidents Atemi et Pharoah. Pensez à poser votre lundi. LE 29 MARS, INSULA, NANTES. Input Selector Party n Après Steevio et Fumiya Tanaka, Input Selector se tourne vers la deep techno. L’Allemande Cio D’Or et l'Ukrainien Stanislas Tolkachev vous feront voyager. LE 3 AVRIL, CO2, NANTES. Voiceless X Essential Groove n Les deux collectifs nantais se prennent par la main pour inviter le Parisien Pit Spector, maître du groove. LE 5 AVRIL,

LE MADISON, QUIMPERLÉ.

VISITE/VISITE n Jankola reçoit Lawrence, pote de Pantha du Prince et proprio à Hambourg d'une boutique de disques qui fait aussi office de label. Comme quoi, en Allemagne, il y a une vie en dehors de Berlin. LE 11 AVRIL, ALTERCAFÉ, NANTES.

Cabaret Sonique n Active toute l’année, la clique Astro invite le Parisien DJ Deep. LE 24 AVRIL, LE VAUBAN, BREST.

Club Deeplomatie n Après avoir fait le tour des bars et des caves, Tmwilly et Mckl inaugurent leur Club Deeplomatie. Ressmoon, Jankola et les Rennais Ringard et Fox se chargeront de détruire le dancefloor. LE 30 AVRIL, LE ROND POINT, NANTES.

Chronic n Un an après ses débuts, la Chronic est devenue incontournable. Et c’est Omar S qui soufflera la bougie d’anniversaire. LE 7 MAI, CO2, NANTES. W.R.O.N.G n Chauffe Marcel ! LE

12 JUIN, LC CLUB,

OPIUM, NANTES.

NANTES.

Domingo n Pour ce nouvel épisode, Dirty Frenchy invite les Nantais Clayton Guifford et John Wait et aussi Papaye et MBO. Gros dimanche en perspective.

Template Showcase n À quelques jours de l’été, les Bordelais de Template jouent à l’extérieur et programment une grande dame de l’électro : Lakuti.

LE 5 AVRIL, BAR DU QUAI, ANGERS.

LE 13 JUIN, ALTERCAFÉ, NANTES.


ERWAN KERAVEC © DR

NO SILENZ Enjoy the silenz Derrière ces quatre jours consacrés aux musiques vocales improvisées et contemporaines, se cachent Erwan Keravec et le très libre Christophe Rocher, habitués des terres lorientaises. Pendant No Silenz, ils invitent des artistes de leur trempe : le rappeur américain Mike Ladd au CV long comme le bras, le performeur Anne-James Chaton, pote de Thurston Moore, ou encore le Basque Nenat Achiary. n Arnaud Bénureau NO SILENZ, DU 9 AU 12 AVRIL, LORIENT.

DR

WWW.MAPL.BIZ

FESTIVAL DU CINÉMA ESPAGNOL DE NANTES À travers l’espagnolette Le festival était à deux doigts d’avoir le documentaire sur Lionel Messi d’Álex de la Iglesia. Le doc restera sur le banc de touche. Finalement pas trop grave, tant cette édition anniversaire, la 25e, pourra compter avec deux titulaires incontestables, Fernando Trueba et Carlos Saura, des espoirs en devenir (Opera Prima) et un doc attendu sur un des pires cas de corruption policière que Barcelone ait connu, Ciutat Morta. n A.B. FESTIVAL DU CINÉMA ESPAGNOL DE NANTES, DU 20 AU 31 MARS, NANTES. WWW.CINESPAGNOL-NANTES.COM


FESTIVALS

PA G E V I I I / AV R I L - M A I 2 0 1 5

ROMANTIC WARRIORS © THIBAUD VANHOOLAND

En pôle position

ASSIS ! DEBOUT ! COUCHÉ !

ROMANCES SANS PAROLE INTERVIEW / MATTHIEU CHAUVEAU

Christine and the queens s u p e r p oze / s h a m i r ibeyi / badbadnotgood b at i d a / J e s s i C a 9 3 ought/Laetitiashériff/... Kidztival : fiLLs monkey / the WaCkids ConCerts / arts de la rue K i d z t i va l / i n s ta l l at i o n s

toute la programmation sur :

WWW.Les3eLephants.Com association poc pok / licences : 1-1017090 / 2-1017091 / 3-1017092 illustration : tim molloy

Romantic Warriors est né sur les cendres de Minitel Rose. À l’occasion de leur date événement à Assis ! Debout ! Couché !, rencontre avec Pegase, un des piques de ce trident composé de synthés. Comment est né Romantic Warriors ? n Par hasard, en juin 2014, dans une maison des marais salants, près de Guérande. On a passé une nuit blanche à improviser sur nos synthés, juste pour le plaisir. Le lendemain, on a réécouté les enregistrements, et l’on a compris qu’un nouveau projet était né. Pourquoi sortir votre premier album exclusivement en format digital ? n On préfère créer notre public petit à petit avant de presser un disque. Ceci dit, j’aimerais vraiment avoir cet album en vinyle, rien que pour sa pochette, que j’adore. À tel point qu’on m’a offert la peinture encadrée pour Noël. Que vous inspire Assis ! Debout ! Couché ! ? n J’y suis allé l’année dernière pour voir le concert de mon pote Pablo Padovani de Moodoïd. Quand le lieu unique nous a invités à jouer, je me suis dit : génial, j’y serais allé de toute façon. n ASSIS ! DEBOUT ! COUCHÉ !, DU 25 AU 28 MARS, LE LIEU UNIQUE, NANTES. WWW.LELIEUUNIQUE.COM


FESTIVALS

PA G E I X / AV R I L - M A I 2 0 1 5

18 DU 03 AU 05 AVRIL 2015 - PAYS DE MORLAIX (29) LAURENT

GARNIER

BRODINSKI

KAYTRANADA

INFECTED

TALE

MUSHROOM

OF

US

TCHAMI

noisia THE BLOODY BEETROOTS [sbcr dj set] SUPER DISCOUNT 3 BORIS BREJCHA RECONDITE LIDO SAVANT SALUT C’EST COOL live

DR

KINK live DON

JOKE

MOD3RN MAX COOPER FAR TOO LOUD

RIMINI

B2B

FKJ

SURFING

LIVE

ALESIA

LEONS

STWO

POINT

POINT

BIG LOVE

SUPERPOZE

Summer of love Après quatre années de fêtes (l’after marathon avec Optimo pour Travelling 2013, la mémorable Expedition à Saint-Malo, la spéciale Mister Saturday Night, Daniel Avery…), Crab Cake passe logiquement la seconde. Avec Big Love, festival indoor et outdoor, les Rennais proposent trois jours électroniques avec une programmation, pour l’heure secrète, mais résolument internationale. n Arnaud Bénureau

JOACHIM PASTOR Mansfield Tya Saycet COELY THE GEEK & VRV MADBEN CYMATICS COTTON CLAW DBFC ONIRIS FLAVIEN BERGER LOUIE P DDDXIE MMMMM FALABELLA MIDSIDE BLUTCH BRULIN

- WWW.FESTIVALPANORAMAS.COM Visuel • Goupille 2 : Steven Spazuk / Design • Gleizos - Sola - Crecq - Leissen

MARIKA HACKMAN © OWEN RICHARDS

BIG LOVE, DU 29 AU 31 MAI, RENNES. WWW.BIGLOVE.FR

L’ÈRE DE RIEN Rien que de l’indie Pour sa quatrième édition, L’Ère de rien confirme son statut de Pitchfork Festival ligérien. Des têtes d’affiche, on retiendra l’indie pop impeccable de The Dodos et le folk hypnotique de Marika Hackman. Cerise sur le gâteau, le festival s’offre la crème de la pop indé nantaise : Al Von Stramm et The Slow Sliders. n Matthieu Chauveau

MYTHOS FESTIVAL DES ARTS DE LA PAROLE

7 > 12 AVRIL 2015 R E N N E S M É T R O P O L E

L’ÈRE DE RIEN, LES 17 ET 18 AVRIL, BORDS DE SÈVRE, REZÉ. HTTP://FESTIVAL-LEREDERIEN.COM visuel > mathieu desailly


FESTIVALS

PLEASE CONTINUE © PIERRE ABENSUR

PA G E X / AV R I L - M A I 2 0 1 5

MYTHOS

DR

Parole en l’air En allant vite, nous pourrions dire que le festival des arts de la parole se joue en musique : Murat, Cabadzi, Sexy Sushi. Mais non, Mythos n’est pas un festival comme les autres. On pourra y découvrir le Please, Continue (Hamlet) plongeant Shakespeare au sein d’une vraie Cour de justice, les “desseins animés” du truculent Sébastien Barrier ou encore Les Résidents, nouvelle création de la bande à David Gauchard. n A.B.

DOOINIT FESTIVAL Just Dooinit Dooinit, rendez vous immanquable pour les accrocs de hip hop, fait se rencontrer pionniers (Maseo, tiers du légendaire trio De la soul, The Beatnuts ou Jeru the Damaja) et jeunes loups (The Black Opera, HD, Planet Aja). Dooinit, ce n'est pas que de la musique puisqu’on y projette Big Words de Neil Drumming ou que le tonton Sear (Get Busy, c’est lui !) y anime un débat. n Victor Tesson

MYTHOS, DU 7 AU 12 AVRIL, RENNES. WWW.FESTIVAL-MYTHOS.COM

DOOINIT FESTIVAL, DU 31 MARS AU 5 AVRIL, RENNES.

© DR

YANN FRISCH © SYLVAIN FRAPPAT

WWW.DOOINIT-FESTIVAL.COM

TALE OF US

UN WEEK-END SINGULIER

panoramas Panoramas bar Des grands noms de la techno au fin fond du Finistère, telle est la recette de Panoramas. Le pionnier Laurent Garnier ou encore les lives de De Crécy et Mod3rn endiableront les 3 dancefloors géants du Parc Expo. Mention spéciale pour le label Innervisions avec le Bulgare Kink et le duo italien Tale Of Us. Enfin, l’Allemand Recondite clôturera Panoramas au Club Coatelan, spot plus intimiste. n Victor Tesson

Singulier pluriel Cette petite semaine pluridisciplinaire n’est pas un festival, mais une invitation à pousser la porte d’un laboratoire où des Géo Trouvetou de la création rivalisent d’ingéniosité pour vous envoyer promener loin ailleurs. On pense ici à Yann Frisch, boss du close-up, à l’écrivain Pierre Alferi et à sa conférence autour du Z, à la scène indé de Singapour ou la projection de films de Jack Smith que Warhol avait mis sur piédestal. n A.B.

FESTIVAL PANORAMAS, DU 3 AU 5 AVRIL, PAYS DE MORLAIX.

UN WEEK-END SINGULIER, DU 8 AU 11 AVRIL, LE LIEU UNIQUE, NANTES.

WWW.FESTIVALPANORAMAS.COM

WWW.LELIEUUNIQUE.COM


FESTIVALS

KERRY HUDSON © DR

CHRISTINE AND THE QUEENS © FEDERICO CABRERA

PA G E X I / AV R I L - M A I 2 0 1 5

ATLANTIDE

La classe aux Éléphants À Laval, Les 3 Éléphants mêlent arts de la rue et musique. En tête d'affiche, on trouve Christine and The Queens, à l'image du festival, touche-à-tout et novatrice. Côté arts de la rue, on privilégie l'inédit avec la performance de Serge Teyssot-Gay et Paul Bloas. L'un peint ; l'autre joue de la guitare et les deux puisent l'inspiration dans les œuvres de l'autre. n V.T.

Essai transformé Pendant quatre jours, le festival des littératures va réunir des auteurs arrivant de partout. On retrouvera avec plaisir le désormais très barbu Aurélien Bellanger, remarqué avec sa Théorie de l’information et consacré avec L’Aménagement du territoire. Et on ne loupera certainement pas la jeune écossaise Kerry Hudson dont le premier roman, Tony Hogan m’a payé un ice-cream avant de me piquer maman, est devenu direct un hit. n A.B.

LES 3 ÉLÉPHANTS, DU 23 AU 25 MAI, LAVAL.

ATLANTIDE, DU 28 AU 31 MAI, LE LIEU UNIQUE, NANTES.

WWW.LES3ELEPHANTS.COM

WWW.ATLANTIDE-FESTIVAL.ORG

LES 3 ÉLÉPHANTs

YEAH !!! LA MODE

INFO-RÉSA 02 96 68 34 02 www.artrock.org www.digitick.com www.ticketnet.fr www.fnac.com

PLACEBO / THE DØ / YELLE CHRISTINE AND THE QUEENS SELAH SUE / SHAK A PONK LILLY WOOD AND THE PRICK JC DE CASTELBAJAC & MR NÔ IBEYI / SUPER DISCOUNT 3 LIVE DOMINIQUE A / VAUDOU GAME IZIA / SHAMIR / KY MANI MARLEY ACID ARAB DJ SET / CITIZENS! ESTER RADA / FLAVIEN BERGER SUPERPOZE / ROCK’N TOQUES... ALLEZ-Y EN TER BRETAGNE 15 € L’ALLER-RETOUR SUR PRÉSENTATION D’UN BILLET D’ENTRÉE AU FESTIVAL

DRDE / N° D’ENTREPRENEUR DU SPECTACLE : 1-1014347 / 2-1014259 / 3-1014271/ ASSOCIATION WILD ROSE

22 - 23 - 24 MAI


EXPOSITIONS

PA G E X I I / AV R I L - M A I 2 0 1 5

© NICOLAS BERNIER

gardez la ligne

Frequencies (light quanta)

FRÉQUENCES VISUELLES

Suivez la ligne blanche et laissez-vous embarquer par le dispositif captivant pensé par le Canadien Nicolas Bernier. Une expérience entre le son et l’image qui propulse le regardeur dans une dimension parallèle. Les recherches entre sonore et visuel, dans la musique et arts plastiques, se multiplient ces dernières années laissant dans leur sillon un ensemble de pistes des plus intéressantes. Parmi les protagonistes de cette constellation d’artistes, on trouve donc Nicolas Bernier, passionné de sciences et enseignant en musique électronique à l’université de Montréal. Si ces premières amours allaient plutôt chercher du côté du punk, les écrits de Pierre Schaeffer, théoricien de la musique concrète, le marquent profondément. Pour Frequencies (light quanta), Nicolas Bernier s’appuie sur des données scientifiques complexes qu’il associe à une installation composée de plaques gravées transparentes. Points, lignes, sinusoïdes se révèlent et se déploient, se fondent puis se séparent dans un ballet de lumière hypnotique. Les mystères de la physique quantiques ne sauteront peut-être pas aux yeux de tous mais reste l’expérience qui est bel et bien là. n Marie groneau NICOLAS BERNIER, FREQUENCIES, JUSQU’AU 5 AVRIL, STEREOLUX, NANTES. WWW.STEREOLUX.ORG


EXPOSITIONS

PA G E X I I I / AV R I L - M A I 2 0 1 5

video

ELLIE GA, FOUR THOUSAND BLOCKS (DÉTAIL), 2013© ELLIE GA & BUREAU, NEW YORK

project

Ellie Ga Géométrie sensible Ellie Ga nous entraine aux confins de l’art, de la science et de l’aventure. Cette artiste-exploratrice s’est penchée notamment sur le fascinant cas du phare d’Alexandrie et de l’île de Pharos qui abritait alors l’édifice. Constituant un corpus documentaire dense, elle extrait puis réinterprète traces et témoignages. Ainsi, on vogue entre hypothèses historiques et pistes artistiques, absorbé par ce contexte palpitant des fouilles archéologiques et des mythes tellement énigmatiques de l’Egypte Antique qui ont bercé cette merveille du monde. n M.G.

© VASILLY KANDINSKY - 1924 MUSÉE NATIONAL D'ART MODERNE, PARIS - EN DÉPÔT AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE NANTES DEPUIS 1987

ELLIE GA, CARRÉ OCTOGONE CERCLE, JUSQU’AU AU 31 MAI, LE GRAND CAFÉ, SAINT NAZAIRE.

Les chemins de l’abstraction Point, ligne, plan C’était pourtant un parcours semé d’embûches que la peinture a emprunté lorsqu’elle s’est tournée vers l’abstraction. Telles en témoignent certaines archives contemporaines aux premières tentatives formulées par Kandinsky qui traduisent la violence des réactions suite à cette révolution esthétique. L’exposition nous emmène sur différents sentiers, ceux du geste ou ceux de la forme, suivis par une multitude d’artistes des plus fascinants, de Bryen à Kapoor, de Villeglé à Soulages. Un large panorama s’ouvre et nous conduit vers la richesse et la diversité de l’abstraction, séisme déterminant dans l’histoire de l’art. n M.G. LES CHEMINS DE L’ABSTRACTION, DE KANDINSKY À KAPOOR, JUSQU’AU 17 MAI, MUSÉE DE L’ABBAYE SAINTE CROIX, LES SABLES D’OLONNE. WWW.LEMASC.FR

Parcours vidéo artistique Entre Angers et Nantes

2 avril > 10 juillet 2015

www.univ-angers.fr ••• www.musees.angers.fr


EXPOSITIONS

PA G E X I V / AV R I L - M A I 2 0 1 5

residences 2015

© YVES CHAUDOUËT, SIMON, 2011 : RICHARD PROUTEAU, ADAGP 2015

LAURE FORÊT CéDRIC GUILLERMO EXPOSITION / 26 AVRIL > 7 JUIN 2015

Yves Chaudouët - La Table gronde

DU MERCREDI AU VENDREDI > DE 14H À 17H30 LE SAMEDI ET DIMANCHE > DE 14H À 18H FERMÉ LES 1ER, 8 ET 20 MAI / OUVERT LE 14 MAI

Utopie arthurienne Le chevalier Chaudouët, artiste associé de la saison 2014-2015, écorne et bidouille la légende arthurienne, bien décidé à aller nous faire mettre à table. On répond présent pour faire ripaille à son banquet, tourner en rond autour d’un pot-pourri artistique, établir un pont entre des portraits et du spectacle vivant, prendre son entrée pour Hédée et sortir de table à Thorigné, s’empiffrer de saumon humanoïde en plat principal aux Halles Centrales. n Antonin Druart

8 BIS RUE DE LA GRANGE / 53220 PONTMAIN T // 02 43 05 08 29 / 02 43 08 47 47 WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR

DR

YVES CHAUDOUËT, LA TABLE GRONDE, JUSQU’AU 17 MAI, LA CRIÉE, RENNES. WWW.CRIEE.ORG

Un meublé à p’Art

De KanDinsKy à KapooR Les chemins de l'abstraction Collections du musée des beaux-arts de Nantes

8 février > 17 mai 2015 Renseignements 02.51.32.01.16

www.lemasc.fr

Vassily Kandinsky, Gegenklänge, 1924 © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Grand Palais / Droits réservés

Musée de l’AbbAye sAinte-Croix / les sAbles d’olonne

L’art du surcyclage C’est tendance : le recyclage nourrit les artistes qui font feu de toutes les matières. L’exposition du Village d’artistes réunit une quarantaine de créateurs qui questionnent tous la question de l’habitat. Initiée avec le laboratoire d’arts appliqués Le Carré Bouge, l’exposition explore le mobilier, les luminaires, la décoration… On y retrouve tout ce qui participe aujourd’hui de l’économie circulaire créative. Une démarche qui réconcilie l’art avec son territoire. n UN MEUBLÉ À P’ART, DU 27 MARS AU 26 AVRIL, LE VILLAGE D’ARTISTES, RABLAY-SUR-LAYON. VILLAGEDARTISTES.CANALBLOG.COM


EXPOSITIONS

PA G E X V / AV R I L - M A I 2 0 1 5

danse robotique et infernale orchestrée par louis-philippe demers & bill vorn

ROLAND COGNET, CHÊNE, 2014 © ADAGP, PARIS 2015

la règle de trois

François Aubrun, Vincent Barré, Clémence Van Lunen

LE SACRE DU PRINTEMPS

Le Domaine de Kerguéhennec se pare de trois expositions monographiques mais aussi de deux sculptures originales qui viennent enrichir la collection du parc de ce centre d’art singulier. Au château s’invitent Clémence Van Lunen et François Aubrun avec pour la première, une sélection de sculptures et pour le second, une rétrospective autour de son travail de peinture. Le rez-de-chaussée s’offre comme un parfait écrin aux pièces de Clémence Van Lunen dont les formes fantaisistes évoluent avec aisance dans leur environnement. Quant à François Aubrun, décédé en 2009, il laisse derrière lui une œuvre riche et énigmatique dominée par la matière et la lumière. Plus de soixante dix œuvres se trouvent réunies témoignant de l’intensité des recherches de ce peintre de l’émotion. Les écuries sont, elles, occupées par les sculptures de Vincent Barré à la présence extrêmement puissante, à la fois évocatrices et nébuleuses. Enfin, ce renouveau vernal du domaine se traduit par l’installation du Chêne de Roland Coignet et d’une œuvre du jeune artiste Mathieu Pilaud rappelant les maîtres mots qui régissent Kerguéhennec : art, architecture et paysage. n Marie Groneau FRANÇOIS AUBRUN, VINCNET BARRÉ, CLÉMENCE VAN LUNEN, JUSQU’AU 31 MAI, DOMAINE DE KERGUEHENNEC, BIGNAN.

inferno

et si l’enfer était peuplé de robots ? 14 & 15 avril - 20h - salle maxi www.stereolux.org


Leave the Kids Alone

EXPOSITIONS

PA G E X V I / AV R I L - M A I 2 0 1 5

rencontrer l’animal

Du 17 avril au 10 mai 2015

Galerie des Franciscains à Saint-Nazaire DR

esba-talm.fr Gilles Aillaud, 1922-2005

LA CAGE AFFOLE

Derrière un indomptable peintre de pensionnaires de zoo se cacherait-il le plus subversif des artistes ? Pour sûr. C’est cyclique l’art à la mode. Exit, l’excitation pop art. Surannés, les Nouveaux réalistes. Aujourd’hui, la figuration narrative a la côte. Cool. À Paris, après Niki de Saint Phalle au Grand Palais, Télémaque est arrivé en grande pompe à Beaubourg. Chez nous, Rancillac, Klasen et Monory sont depuis un moment dignement représentés par la Galerie Nathalie Clouard. Et voici que le Musée des beaux-arts capture l’œuvre de Gilles Aillaud. n Dramaturge, poète, écrivain, théoricien militant mais surtout, c’est trop peu commun pour être souligné, peintre animalier engagé. Celui qui s’inquiète dès 1965 du “pouvoir de l’art […] dans le devenir du monde” reste effrontément d’actualité. n Honni par ses pairs (dont Rancillac et Télémaque) en tant que signataire du chant du cygne pictural et symbolique de l’intouchable Duchamp, il aimait à placer le spectateur à proximité d’une force de la nature en captivité pour exacerber son besoin de liberté. Ce réalisme critique et cette faculté de juger évitèrent à Aillaud une vie “down on his knees”. n Antonin Druart GILLES AILLAUD, 1922-2005, JUSQU’AU 17 MAI, MUSÉE DES BEAUX-ARTS, RENNES. WWW.MBAR.ORG


EXPOSITIONS

LAURE FORÊT, MON CHÉRI, 2014 / CÉDRIC GUILLERMO, PNEU, 2015

PA G E X V I I / AV R I L - M A I 2 0 1 5

Laure Forêt et Cédric Guillermo

Le printemps s’éveille et le centre d’art de Pontmain fête ce renouveau avec Laure Forêt et Cédric Guillermo, deux jeunes artistes accueillis double plusieurs mois en résidence. mixte Subtil, le travail de Laure Forêt s’appuie sur le dessin ou encore la broderie. Des touches d’aquarelle quasi transparentes, des fils qui révèlent ou relient : la légèreté de la technique, la finesse de ce qu’elle donne à voir se heurtent parfois à gravité du propos qu’elle déroule, aux frontières de l’intime et de cet éternel combat entre soi et soi-même. Quant à Cédric Guillermo, c’est le monde paysan qui se trouve en point central de ses recherches. Ni angélique, ni accablant, son regard se distingue plutôt par un humour corrosif. Ayant grandi dans ce monde agricole, il en dépeint clichés et absurdités, entre amour de la terre à la Herta et directives européennes drastiques. Le dessin et la sculpture alimentent ce savant mélange drôle et terrible. Laure Forêt et Cédric Guillermo, jeunes pousses originaires du grand ouest, mêlent ainsi leurs mondes et offrent à voir le fruit de leurs recherches associé à une sélection de productions antérieures. n Marie Groneau LAURE FORÊT ET CÉDRIC GUILLERMO, DU 26 AVRIL AU 7 JUIN, CENTRE D’ART CONTEMPORAIN, PONTMAIN. WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR

Conception : David Yven - Visuel : Matthieu Pilaud, La Hache et la rose (détail), 2014, photo Domaine de Kerguéhennec

À L’OUEST, DU NOUVEAU

1er mars Expositions 31 mai François Aubrun _ 2015

Vincent Barré _ Clémence Van Lunen parc de sculptures

Roland Cognet _ Matthieu Pilaud

UNE PROPRIÉTÉ DU DÉPARTEMENT DU MORBIHAN BIGNAN – 02 97 60 31 84 - ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE

www.kerguehennec.fr


DOS À DOS

erreiP yeniNw verso

... l’intervie

KOSTAR PHOTO / TANGUI JOSSIC POUR

En fait, vous n’êtes pas Pierre Niney, mais Pierre Niney de la Comédie-Française. Cela ne fait-il pas vieux jeu ? n J’ai toujours

L’homme idéal, à qui ne ressemble-t-il certainement pas ? n Je pourrais vous

citer une bonne liste de gars, à commencer par Jean-Marie Le Pen. Ça serait le numéro un de ma liste.

Qu’avez-vous pensé du Saint Laurent de Bonello ? n Qu’il

était très différent du nôtre.

À qui auriez-vous remis le César 2015 du meilleur acteur ? n À Niels Arestrup

pour l’ensemble de sa carrière.

Lorsque l’on reçoit une telle récompense, les vieux copains remontent-ils à la surface ? n Ouais. Une heure après les

Césars, j’avais 271 textos. Et je vous rassure, ils n’étaient pas tous signés d’amis très proches.

P 0 90 /9 N/ UNMUÉMRÉOR O 4 34 5 D ÉACVERMI LB-RMEA I2 0 PA AG GE E 0 06 X6 V I I I K OKSOTSATRA R S ASI S AO I SNO N 21 04 1 -5J A N V I E R 2 0 1 5

été admiratif des gens de cette troupe et je suis fier d’en faire partie et d’avoir le droit de porter cette particule un peu bizarroïde.

À l’issue de la cérémonie des César, vous avez twitté : « Je fais les films pour vous. Grâce à vous. Encore MERCI ». N’est-ce pas un peu hypocrite ? n

Bah non, c’est pour cette raison que je me déplace dans les salles : pour voir les gens, pour voir leurs réactions… S’ils ne viennent pas dans la salle, moi, j’arrête de faire du cinéma. C’était donc, au contraire, une façon lucide de les remercier.

Avec un César en poche, le cachet augmente-t-il ? n Je

vous le dirai bientôt. Car pour l’instant, je ne sais pas. n


THÉÂTRAL ET CHORÉGRAPHIQUE CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL

Affabulazione

de Pier Paolo Pasolini Traduction Jean-Paul Manganaro mise en scène Stanislas Nordey

Dans le cadre des représentations, projection du film Pasolini d’Abel Ferrara au ciné tnb Du mercredi 18 au mardi 24 mars à 18h. Offre tarifaire à 4,5€. Sur présentation du billet de spectacle.

© Günter Rakete (DR) / Graphisme

DU MARDI 17 AU SAMEDI 21 MARS 2015

Théâtre National de Bretagne / Rennes RENSEIGNEMENTS : 02 99 31 12 31 - WWW.T-N-B.FR LE THÉÂTRE NATIONAL DE BRETAGNE EST SUBVENTIONNÉ PAR

le Ministère de la Culture, la Ville de Rennes, le Conseil Régional de Bretagne, le Conseil Général d’Ille-et-Vilaine LES PARTENAIRES DU TNB La Caisse des Dépôts, Calligraphy Print, MBA Multimédia Le TNB remercie les éditions Actes Sud (Papiers)


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tous les Same d de 14.30 h à 19.3 is 8 Quai Turenne 0 h Nantes

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