CULTURES TENDANCES Saison 10 - n°47 - Octobre/Novembre 2015 Habillé par Marion Barraud
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DU 3 NOVEMBRE AU 10 DÉCEMBRE 2015
Photo : Timon Titus- © Pierre Planchenault / Réalisation :
RENNES MÉTROPOLE / LANNION / BREST / SAINT-BRIEUC
THÉÂTRAL ET CHORÉGRAPHIQUE CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL LE THÉÂTRE NATIONAL DE BRETAGNE/ RENNES EST SUBVENTIONNÉ PAR
le Ministère de la Culture, la Ville de Rennes, le Conseil Régional de Bretagne et le Département d’Ille-et-Vilaine.
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Cover girl n Marion Barraud / P10 le k de kostar n Jeanne Added / P12
to-do list de rentrée n P14 portefeuille mode n Plus blanc que blanc par Gildas Raffenel / P18 Tête de série n Phéeline / P24 n portraits en ville n par Kéno, Christophe Martin, Gilas Raffenel / P26 Chef oui chef n Sylvain Guillemot / P34 sur son 31 n P31
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actus n P40 Têtes de série n Tabloïd / P42 n I'm from Rennes / P45 n entretiens n 20syl / P48 n Dan & PF / P52 n Thomas Jolly / P58 n Phia Ménard / P62 portefeuille artistique n Serial Flowers par Régis Perray / P72 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P78 une ville ailleurs n Austin par Thylacine / P80
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Compagnie
NON NOVA DU 3 AU 6 NOVEMBRE 2015 Lieu Unique, Nantes
© Jean-Luc Beaujault
18 ET 19 NOVEMBRE 2015 Le Théâtre, Saint-Nazaire 13 ET 14 JANVIER 2016 Le Carré, Château-Gontier 10 ET 11 MARS 2016 Les Quinconces - l’Espal, Le Mans 16 ET 17 MARS 2016 Le Grand R, La Roche-sur-Yon 11 ET 12 MAI 2016 Le Quai - CDN, Angers
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Q U I F A I T Q U O I ?
Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro
KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication et de la rédaction n Patrick Thibault Graphisme et maquette n Damien Chauveau Développement n Marc Grinsell, Patrick Thibault. Publicité n pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa Rédaction n redaction@mcomedia.fr Studio graphique n damien@mcomedia.fr
Rédacteurs n Émilie Berger, Vincent Braud, Matthieu Chauveau, Fédelm Cheguillaume, Antonin Druart, Marie Groneau, Christophe Martin, Pierrick Sorin, Patrick Thibault, Thylacine Photographes n Matthieu Chauveau, Étienne Danthez, Tangui Jossic, Keno, Christophe Martin, Yann Peucat, Gildas Raffenel, Pierrick Sorin, Thylacine GRAPHISTES / Illustrateurs / artistes plasticiens n Marion Barraud (couverture, ours, sommaire, édito, Une ville ailleurs, custom des titres), Régis Perray, Pierrick Sorin Styliste n Émilie Berger modèles n Arzu Dogan, Marie/Karin Models Agency
Remerciements n Alexandra Guihard, Kleber Guillemot, Martin Joly, Charlie Mars, Julien Paris, David Urien, tous nos annonceurs Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2015 www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros
Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764
Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée. PA G E 0 6
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UN ÉVÉNEMENT DU DÉPARTEMENT
DU 3 NOVEMBRE AU 6 DÉCEMBRE 2015
TRANSCENDANSE biennale de la danse en Loire-Atlantique
© Photo : Yaniv Cohen
transcendanse.loire-atlantique.fr
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TÊTE DE LECTURE
CULTIVER L’OUVERTURE « Dis, c’est quoi le nouveau Kostar ? Le même qu’avant mais en mieux ? » n À l’annonce d’une refonte du magazine à la fin août, les questions ont fusé. n La réponse est à la fois simple et évidente : renouer avec la baseline du magazine, la même depuis sa création : “cultures et tendances”. n Ne pas le replier sur lui-même, l’enfermer dans ses réseaux et ne plus s’intéresser qu’à ce qui y est attendu. Nous entamons la saison 10 avec une soif de découvertes inassouvie, une curiosité exacerbée et un bel appétit. n Kostar est depuis l’origine le magazine de la création dans l’Ouest. Il est tout entier dédié aux créateurs qui font du triangle PA G E 0 8
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Nantes-Rennes-Angers, largement ouvert sur l’extérieur, un vivier de talents. n Comme au premier jour, nous voulons croiser davantage les disciplines et les regards, renforcer l’ouverture, être plus en prise avec l’évolution des villes, des lieux, des cultures et des tendances… n Dans une période morose où il serait de bon ton de se résigner, il n’est pas question de renoncer à nos idéaux et à nos ambitions. Nous voulons au contraire redoubler de volonté et d’énergie pour que Kostar soit toujours là où on ne l’attend pas. n
PATRICK THIBAULT
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Kostar # 47 habillé par... TENDANCES CULTURES 2015 Saison 10 - n°47 - Octobre/Novembre Habillé par Marion Barraud
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Couverture / P01 n Sommaire / P04 n Ours / P06 n Édito / P8 n Une ville ailleurs / P82 n Custom des titres / P12, 14, 24, 35, 40, 42, 45, 48, 52, 58, 63, 72, 80 PHOTO / TANGUI JOSSIC POUR KOSTAR
Pour Marion Barraud, tout est affaire de rencontres. Après des études de graphisme, elle s’est tournée vers l’illustration. Des travaux pour la presse, un cahier de coloriage chez Mango Jeunesse en 2013, l’illustration du roman Mes premiers j’aime lire en 2014. Sa première BD Entre parenthèses parue dans la collection Shampoing chez Delcourt. Puis, Le labyrinthe végétal géant à colorier, paru cette année. Elle vient aussi de faire l’habillage de la tablette Le chocolat des français. n « J’aime me surprendre », lance-t-elle comme pour illustrer sont côté touche à tout et sa soif de découverte. n Pour Kostar, elle prolonge l’été en s’imprégnant du sien. « J’ai voulu des fruits et légumes parce qu’il y a des couleurs et des formes folles dans la nature et parce que c’est bon pour la santé ». Surtout à la rentrée pour contrebalancer les excès des vacances. Elle qui est plus habituée à l’aquarelle, a voulu utiliser le feutre pour travailler plus gros et pour son côté régressif. Marion aime la double lecture des images et la répétition « punchy et dynamique » ! n MARION-MMM.BLOGSPOT.FR/ PA G E 0 1 0
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U N E P E R S O N N A L I T É À L A M O D E PA R L E D E M O D E
« J'AIME BIEN M'HABILLER » INTERVIEW / PATRICK THIBAULT
PHOTO / ELEMENT-S MARIKEL LAHANA
Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? n J’ai plus souvent eu l’impression de ne pas l’avoir que l’inverse. Mais maintenant, ça va mieux. Puisque je suis dans une carrière personnelle qui me ressemble complètement, je crois que je l’ai.
Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ? n Rien d’exceptionnel. Des fringues pour la vie de tous les jours, mon matos, un bouquin et une tenue de concert. En ce moment, je lis À nos amis, du Comité Invisible.
Comment choisissez-vous un costume de scène ? n J’essaie d’avoir celui qui a une part de neutralité, quelque chose qui ne capte pas forcément le regard et ne détourne pas l’attention de la musique. Pour le moment, j’ai besoin de ça. Je sais d’expérience que ça bouge, qu’on s’amuse plus avec les codes quand on devient plus à l’aise. Mais là, j’ai besoin d’une sorte d’uniforme. Quels rapports entretenez-vous avec la mode ? n J’aime bien m’habiller. Je suis coquette. Mais mes références de mode datent d’il y a quelques années. J’aime les gens comme Acne. Je suis toujours en pantalon et chemise, un haut et un bas. Pensez-vous être à la mode ? n Je n’en sais rien. Je ne crois pas. Ah, peut-être que j’y suis puisque je suis une béotienne. Je n’ai pas l’impression d’avoir un style particulier. Il y a des gens qui vont au devant de la mode. Moi forcément, je la suis, puisque je ne suis pas une créatrice sur ce plan.
À qui voudriez-vous tailler un costard ? n À personne ! Je préfère l’action positive. Quel est le comble du chic ? n L’élégance pour moi, c’est le savoir vivre ensemble. La politesse. Après, j’aime les belles lignes. Cyd Charisse et Fred Astaire dans The Band Wagon. Sa grande jupe serrée à la taille et sa chemise blanche. Je ne m’habillerai pas comme ça, mais c’est très élégant. Le comble du mauvais goût ? n Y’en a pas. Je ne suis pas censeur. Bon, j’aime pas trop les Crocs. C’est vrai ça. Quelle personnalité voudriez-vous relooker ? n J’aime offrir des vêtements mais pas parce que je trouve les gens mal habillés, mais parce que j’ai envie qu’ils soient aussi beaux que je les vois moi. Les gens que j’aime, j’aime bien leur offrir des choses jolies. Mais ça s’arrête là. n
Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Oui, sans doute, mais je n’ai pas d’exemple qui me vienne en tête. Je n’aime pas trop le conflit donc je suis plutôt du genre à quitter une conversation plutôt que d’avoir à retourner ma veste. Avez-vous pris des vestes ? n Oh oui ! Mais je m’arrêterai là.
LE 21 OCTOBRE, LE CARGO, ROUEN ; LE 22 OCTOBRE, UBU, RENNES ; LE 28 OCTOBRE, ESPACE DU ROUDOUR, MORLAIX ; LE 14 NOVEMBRE, CENTRE DES EXPOS – LE FORUM, LE MANS ; LE 19 NOVEMBRE, FUZZ’YON, LA ROCHE-SUR-YON ; LE 21 NOVEMBRE, LA SIRÈNE, LA ROCHELLE ; LE 27 NOVEMBRE, 6PAR4, LAVAL ; LE 28 NOVEMBRE, LIVE @ LE TEMPS MACHINE, TOURS.
Jeanne Added, Be Sensational, Naïve Tout a commencé à partir de sa résidence à l’Aire Libre, pendant les dernières Transmusicales. Celle qui accompagnait les groupes de jazz vit désormais une carrière perso. Elle a été la surprise de tous les festivals de l’été. Et la route du succès ne semble pas prête à s’arrêter. n HTTP://JEANNEADDED.COM PA G E 0 1 2
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CONTE DE... TEXTE / ANTONIN DRUART
PHOTO / ÉTIENNE DANTHEZ POUR KOSTAR
Par un après-midi enchanté, Pauline et Cléophée, jeunes filles malines aux doigts de fée, s’inventent une histoire. Phéeline est née.
Si l’on ignore qu’il s’agit de la contraction de leurs prénoms, le nom intrigue. On pense évidemment à l’adjectif qui rappelle le chat par sa grâce souple, sa douceur, sa ruse. Mais il évoque également la phalène, ce délicat papillon nocturne des régions tempérées qui a su adapter sa robe à son environnement naturel pour se rendre moins visible. Discrètes, douces et rusées, les deux amies de longue date (« sept ans », énumèrentelles en chœur) le sont certainement. n La grâce et la délicatesse transparaissent aussi dans chacune de leurs conceptions, « des trucs mignons » comme on peut le lire sur leur carte de visite. Des bracelets, des pochettes toutes en subtiles paillettes, des coussins moelleux aux contours vaporeux (nuages, gouttelettes) et des totebags réalisés, comme tout, de A à Z, en travaillant sur les interactions entre les matières et les rencontres, entre les motifs géométriques et les étendues épurées. n Il était une fois deux étudiantes en communication PA G E 0 2 4
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confectionnant des accessoires chacune dans leur coin, décidant un jour d’apposer ce nom hybride à une petite entreprise commune. « En un après-midi le logo est trouvé, réalisé, les pages Facebook et Instagram créées. » Puis, presque par la volonté d’une bonne fée, Cléo et Pauline se voient contactées par des organisateurs du Brunch des créateurs qui se tient depuis deux ans sous la halle Martenot, et où se sont rendus plus de deux mille personnes. Là-bas, elles réalisent un chiffre d’affaires plutôt coquet qui les encourage à continuer l’aventure. Nouveau coup de baguette magique, elles se voient proposer une place dans la Petite Fabrique du 13, qui vient de faire peau neuve. Phéeline s’envole en se léchant les babines. n APÉRO DE RENTRÉE À LA PETITE FABRIQUE DU 13, 13 RUE SAINT-GEORGES, RENNES, LE 25 SEPTEMBRE. HTTP://PHEELINECONTACT.WIX.COM/PHEELINE
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L’AUBERGE DU PONT D’ACIGNÉ INTERVIEW / VINCENT BRAUD
PHOTOS / YANN PEUCAT POUR KOSTAR
Lorsqu’ils s’installent à Noyal-sur-Vilaine, Sylvain et Marie-Pierre Guillemot n’ont pas idée du défi qu’ils vont relever : ouvrir un restaurant gastronomique dans un ancien routier. 20 ans plus tard, le chef évoque ce coup de folie. S’il a la tête dans les étoiles d’un guide, il n’en garde pas moins les pieds sur terre. On dit souvent que la réussite est affaire de rencontres. Quels sont les chefs qui ont marqué votre parcours ? n Chacun dans sa posture m’a beaucoup apporté. Marc Tison tout d’abord, un chef de cuisine qui faisait son marché, qui était aussi têtu que je peux l’être avec mes équipes. Il avait cette capacité à s’enthousiasmer pour un produit, avec un plaisir enfantin, mais il pouvait aussi partir dans les tours (sic) si quelqu’un n’avait pas respecté le fruit du travail de l’homme.
“ON PEUT PARLER BIEN SÛR MAIS C’EST EN CUISINE QUE ÇA SE PASSE...” Puis il y eut deux autres chefs… n Des chefs aussi charismatiques que lui, qui prenaient des options très personnelles. Un Jacques Thorel avec sa cuisine bourgeoise, ses jus, ses bouillons… Une cuisine très épurée dans l’approche, sans esbroufe. Alain Passard, lui, c’est la magie de quelqu’un qui connaît parfaitement les produits et qui, chaque saison, a cette capacité d’inventer quelque chose. Ma femme dit parfois : “Sylvain, lorsqu’un plat plaît aux clients, il le PA G E 0 3 5
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retire”… Je crois que je tiens ça de lui. S’installer ici, il y a vingt ans, il fallait oser… n C’était complètement barré. On s’était rencontré à l’Arpège. On sort de notre bulle de salariés, le projet est colossal mais on ne se pose par trop de questions. Notre souci était de ne pas nous perdre… On n’avait pas un rond et les banques ne suivaient pas les restaurants gastronomiques… Nous n’avions pas les moyens de nous payer des mètres carrés en centre-ville. S’installer ici, ça nous obligeait à nous faire une place. Avant la reconnaissance du Michelin, il se passe dix ans. Dix ans de galère ? n Non. Dix ans qui m’ont aidé à grandir. À ne pas devenir un cuisinier qui surjoue pour jouer dans la cour des grands. Si j’avais connu un succès plus rapide, je serais peut-être devenu exécrable et chiant. Un cuisinier, c’est intéressant quand il est dans sa cuisine. Un cuisinier qui commence à parler, à faire des plateaux télé, à se mettre en scène… On peut parler bien sûr mais c’est en cuisine que ça se passe.
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La notoriété peut avoir des contraintes au risque de sacrifier sa liberté… n Un chef de cuisine ne peut pas tout se permettre mais il a le droit, le devoir peut-être de faire vivre et partager ses émotions. Dans une société parfois trop lisse ou standardisée, on peut jouer sur les oppositions, de vraies différences… On peut jouer sur l’acide, l’amer avec un vrai parti pris. Un repas c’est aussi une balade, un cheminement autour de produits, on n’est pas obligé de penser que la route sera droite et sans virage.
“LA VRAIE CUISINE DE PRODUITS RAMÈNE LE CUISINIER À UN TERROIR...” Revendiquer une cuisine de produits, ce n’est pas une tarte à la crème ? n La cuisine de produits aujourd’hui, ça ressemble fort au restaurant gastronomique d’il y a une vingtaine d’années. Tout restaurant se devait d’être gastronomique. La cuisine de produits est devenue une vraie mode. Encore faut-il savoir de quels produits on parle.
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C’est ce qui fait la différence ? n Une cuisine de produits, ce sont des hommes et des femmes qui sont derrière. Les producteurs dont je parle, ils sont, pour 90% d’entre eux, dans un rayon de 80-90km de chez moi. La vraie cuisine de produits ramène le cuisinier à un terroir… ce n’est pas le cuisinier qui se met en scène, c’est le réseau de ses producteurs autour de lui. Ce lien avec les producteurs, ce n’est donc pas du marketing… n Je revendique une démarche impliquée économiquement pour ceux qui vivent de leur production et qui vont progresser avec nous. Ce sont eux qui font la carte. Un coup de chaud ou de froid et le produit que vous attendez n’est pas là. Le produit, l’origine du produit sont des marqueurs forts de cette cuisine. On peut voir derrière cette quête du bon produit, la revanche des ploucs. Car on s’est tout de même beaucoup moqué des paysans. Si ces producteurs vont bien, s’ils préservent la qualité de leur production, nous irons bien demain.
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CHEF OUI CHEF
Festival gourmand Un dîner des producteurs et des chefs, le 4 octobre, Halles Martenot à Rennes : ce sera le bouquet final du festival gourmand qui va faire saliver toute la métropole. Sous le regard de Sylvain Guillemot, une trentaine de restaurants et de crêperies participent à cette manifestation de (très) bon goût. n FESTIVAL GOURMAND, DU 1ER SEPTEMBRE AU 4 OCTOBRE. FESTIVAL-GOURMAND. COM
Le retour à la terre, c’est donc jouable aujourd’hui ? n Je suis petit-fils de paysans. Pour ma mère qui s’était arrachée à la condition très dure de ses parents et tenait un bistrot à Vern, voir son fils ouvrir un gastro, c’était Noël. Aujourd’hui, c’est mon fils qui fait des études pour retourner à la terre. Il y a quinze ans, je lui aurais dit “tu es fou”. Aujourd’hui, je lui dis “fonce” car il y a tellement besoin de gens pour produire bon.
« JE ME DOIS DE DONNER AUTANT QUE J’AI REÇU » L’auberge, c’est aussi la réussite d’un couple, non ? n Quand on s’installe ici, en 1995, je me dis que les gens vont naturellement venir pour ma cuisine. Je m’aperçois vite que la plus grande de mes forces, ce n’est pas ce que je fais en cuisine, c’est d’avoir une femme qui sait accueillir, qui sait accompagner, qui sait écouter les clients. Notre réussite, c’est un équilibre entre la cuiPA G E 0 3 8
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sine et la salle. C’est la réussite d’un couple et d’une équipe. Une équipe, c’est aussi une passion qu’on partage. La transmission, c’est important pour vous ? n Quand on a eu la chance d’être accompagné comme je l’ai été, je me dis que la plus belle reconnaissance, c’est que des jeunes partagent cette passion et qu’un jour ils la transmettent à d’autres. Je me dois de donner autant que j’ai reçu. Et il vous reste un peu de temps pour être ambassadeur de la cuisine en Bretagne… n C’est la même trame. En prenant la présidence de Tables et saveurs, je me suis dit qu’un collectif comme celui-là était en mesure de valoriser non seulement ce que nous faisons mais les réseaux de producteurs qui nous entourent. Sans eux, il n’y aurait pas de “bien manger” en Bretagne. C’est ce que nous défendons dans cette association. L’AUBERGE DU PONT D’ACIGNÉ, NOYAL-SUR-VILAINE (35), WWW.AUBERGE-DU-PONT-DACIGNE.COM
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NUMÉRO 48 SORTIE MI-NOVEMBRE www.kostar.fr
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RÉDACTEURS DU CAHIER CULTURES: VINCENT BRAUD, MATTHIEU CHAUVEAU, FEDELM CHEGUILLAUME, ANTONIN DRUART, MARIE GRONEAU, PATRICK THIBAULT
Kinorama
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Danse avec elle © VIOLA BERLANDA
Les Bruxellois d’Hell’O Monsters ont refait une beauté au Cinéville de Rennes à l’occasion de la biennale d’art urbain Teenage Kicks : une fresque surréaliste et poétique visible jusqu’au 25 octobre. n
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And the winner is… Ambra Senatore. La chorégraphe remplacera, le 1er janvier prochain, Claude Brumachon à la tête du Centre chorégraphique national de Nantes. Son projet ? “De l'humain à la danse, de la danse à l'humain” et une nouvelle étape pour “une chorégraphe qui monte” (Télérama) et qui a travaillé avec Galotta, Lavaudant et beaucoup d’autres. n WWW.AMBRASENATORE.COM OCTOBRE-NOVEMBRE 2015
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ACTUS
Né en Mars
© CHARLIE MARS
Pregnant man (“l’homme enceint”) n’était pas un gag. Juste une performance signée Charlie Mars et Zôl. Une perf’ devenue court métrage après remontage des rushes et nouvelle bande-son. Et voilà ce court métrage pas si court (un peu plus de 15 minutes) en compétition en Espagne, au Brésil, au Canada, aux États-Unis… et bientôt en Australie, au Mexique et en Australie. n WWW.PREGNANTMAN.FR
Les Slow à fond
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Débarqués de Brest pour Nantes, comme leurs potes de Bantam Lyons, les quatre popeux foutraques de Slow Sliders n’ont de lent que leur nom. Un deuxième EP à peine sorti – l’excellent Musique de Fon, mixé par Raphaël d’Hervez aka Pégase –, qu’ils sont déjà en studio pour un nouvel enregistrement, annoncé comme plus ambitieux que les précédents. Mac DeMarco n’a qu’à bien se tenir… n THESLOWSLIDERS.BANDCAMP.COM
Charlotte tout court
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Tête de série dans un précédent Kostar, Charlotte Vitaioli se lance dans la réalisation d’un court métrage, Suitcase, en binôme avec Joachim Monvoisin, plasticien pas absous de l’absurde pour un sou. Un road movie aux airs de western manichéen ultraréférencé et anachronique, rien que ça. On en reparle. n WWW.FACEBOOK.COM/FILMSUITCASE PA G E 0 4 1
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NOUVEL ORDRE TEXTE ET PHOTO / MATTHIEU CHAUVEAU POUR KOSTAR
Les Nantais de Tabloïd s’apprêtent à sortir un EP financé par une campagne de crowdfunding au printemps dernier. Un disque où leur cold wave se fait moins cold, et plus pop.
Tabloïd, ce nom vous dit sans doute quelque chose, et pas seulement en référence à une presse de caniveau qui sévit outre-Manche. Les plus attentifs à la scène indé nantaise ont forcément croisé un jour le groupe du même nom, en live dans un bar, à Stereolux en première partie de Lescop, ou encore sur la toile, dans un clip épileptique signé Charlie Mars… C’est que, si le groupe s’apprête à sortir « le premier disque dont il est totalement fier », il n’est pas né d’hier. n Créé en 2008 par Frédéric Nez, Tabloïd aura, en quelques années, connu plusieurs vies. Duo garage à ses débuts, il vire bientôt trio électro dancefloor avec, à chaque fois, des changements de line-up. Une seule constante : le chant heurté et saccadé de Fred, hérité du post-punk anglais des 80’s. C’est justement une passion commune pour cette période sombre – mais féconde – de l’histoire de la pop music qui amènent Hugues Cormier et Julien Blanchard à rejoindre Fred dans ce qui sera la mouture définitive de Tabloïd, en 2011. n « On avait les mêmes PA G E 0 4 2
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références : Wire, Gang of Four, Cure… » Mais c’est surtout à un autre groupe culte du genre que Tabloïd est alors immanquablement comparé : « À nos débuts, on avait un peu l’image de pastiche de Joy Division. Mais peu à peu, on s’est forgé une identité en composant des morceaux plus pop, et en enrichissant les arrangements. » C’est cette mutation qui est à l’œuvre dans Second Day, l’EP que le trio a enregistré avec l’aide de JF Le Coq (Margo, Pillow Pilots). « JF, c’est un peu notre quatrième membre. Il a fait un superbe travail de production, très lumineux. » En d’autres termes, si Tabloïd a souvent été comparé à Joy Division, parions qu’il le sera dorénavant plus volontiers à… New Order (NDLR. groupe né des cendres de Joy, après la disparition de son chanteur) ce qui, rayon new wave, est le plus beau des compliments. n TABLOÏD. CONCERT LE 28 NOVEMBRE DANS UN LIEU TENU SECRET, RUE JOFFRE, NANTES SECOND DAY EP (VISAGE RECORDS) TABLOID.BANDCAMP.COM
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© RICO FORHAN
MUSIQUE
© ANASTASIA KONSTANTELOS
Divin enfer Quand, au printemps dernier, on rencontrait la violoniste Carla Pallone pour les 10 ans (déjà !) de la sortie de June, le disque séminal de Mansfield.TYA, elle nous promettait un nouvel album pour très bientôt. Promesse tenue, puisque Corpo Inferno sort fin septembre, et sera aussitôt suivi d’une tournée. Attention, nous préviennent Julia Lanoë et Carla Pallone dans leur déjà obsédant premier single, Bleu Lagon : « je vais faire la fête à en crever »… n
Après un silence discographique de presque deux décennies, la formation indie pop culte emmenée par Peter Milton Walsh est définitivement de retour. L’Australien au goût sûr – qui a baptisé son groupe The Apartments, à la fin des années 70, en clin d’œil au chef-d’œuvre du même nom de Billy Wilder – a sorti cette année un cinquième album impeccable. No Song, No Spell, No Madrigal (Microcultures), avec ses arrangements soyeux, magnifie le songwriting sans âge de Walsh. On est pressé d’en découvrir le versant live. n THE APARTMENTS LE 24 SEPTEMBRE, L’UBU, RENNES LE 26 SEPTEMBRE, LA CARÈNE, BREST WWW.THEAPARTEMENTSMUSIC.COM
© THOMAS PRIOR
Éternel come-back
MANSFIELD TYA, STEREOLUX, NANTES, LE 15 OCTOBRE ; LE VAUBAN, BREST, LE 5 NOVEMBRE ; L’ANTIPODE, RENNES, LE 6 NOVEMBRE ; LE FUZZ’YON, LA ROCHE-SUR_YON, LE 19 NOVEMBRE ; LE VIP, SAINT-NAZAIRE, LE 20 NOVEMBRE. WWW.MANSFIELDTYA.COM
Quartiers de l’Opéra Quand l’Opéra prend ses quartiers dans… les quartiers. Des Histoires Sacrées sont présentées dans différentes églises de Nantes avant de partir en balade en Région avec des étapes à Angers et… Rennes ! Trois oratorios – de Carissimi et Charpentier – pour aller à la rencontre d’un autre public. « Ces œuvres, rappelle Jean-Paul Davois, nous parlent de la victime émissaire, de ce celui ou celle qui doit payer ou être sacrifié. Je crois que ça nous ramène à des sujets très contemporains ». n HISTOIRES SACRÉES, DU 16 SEPTEMBRE AU 19 MARS. WWW.ANGERS-NANTES-OPERA.COM
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Chicago en Bretagne Penn Ar Jazz va faire swinguer et voyager le public breton du côté de Chicago. Au début du siècle dernier, la grande migration ouvrière venue du Sud a apporté sur les bords du lac Michigan le jazz et le blues. À l’affiche, Steve Colson, Gaspar Claus et Mike Reed, Nicole Mitchell et… Dj Funk. n
WADADA LEO SMITH / DR
ATLANTIQUE JAZZ FESTIVAL, DU 2 AU 18 OCTOBRE, EN BRETAGNE. WWW.PENN-AR-JAZZ.COM
Hunger games En cinq albums – et, surtout, depuis son beau doublé Monday's Ghost/1983 -, la Suissesse Sophie Hunger s’est imposée comme une songwriter de premier ordre. Aucun doute, son folk mâtiné de jazz et de pop, servi par une voix ardente, optant parfois pour la langue de Goethe, vient du cœur. n SOPHIE HUNGER, L’UBU, RENNES, LE 4 OCTOBRE ; STEREOLUX, NANTES, LE 7 OCTOBRE. WWW.SOPHIEHUNGER.COM
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Vacances prolongées Quatre pointures du rock noisy hexagonal (Papier Tigre, Electric Electric, Pneu et Marvin) jouant à l’unisson avec, au centre de cette quadriphonie sonique, un public aussi béat qu’étourdi : la Colonie de Vacances demeure une expérience incomparable – et ce, même en période de rentrée. n
© ROMAIN ETIENNE / ITEM
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LA COLONIE DE VACANCES, L'ANTIPODE, RENNES, LE 8 OCTOBRE ; STEREOLUX (LES NEFS), NANTES, LE 9 OCTOBRE. PA G E 0 4 4
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ÂME FROM RENNES TEXTE ANTONIN DRUART
DESSIN / POCH
Je n’y suis pas né, mais j’y vis depuis quelques décennies, et si je m’absente, j’y reviens toujours. Alors oui, je suis de Rennes. Une ville qui bourdonne, qui berce et qui bouscule. Une scène, en somme. Une somme de scènes aussi, de concerts, de spectacles, de formations, d’associations, qui s’opposent, se complètent, et qui se donnent désormais l’accolade, sous l’étendard fédérateur d’I’m From Rennes. Fédérateur. Le mot a rarement eu une saveur si prononcée. « On ne prétend pas connaître, et encore moins, hélas, faire jouer tous les groupes rennais, c’est impossible », tempère Simon, un des trois programmateurs, qui officie désormais au sein de Her, sensuelle sensation de l’été. n Née du souhait de cinq groupes* ayant alors le vent en poupe, d’organiser un concert ensemble, mais surtout de faire profiter de cet air salutaire les copains restés, entre guillemets, sur le rivage, l’asso s’épaissit peu à peu et acquiert une visibilité consistante. À tel point qu’aujourd’hui, elle propose plus de 30 formations live et presque autant de DJs sets, favorisant au maximum le métissage et l’interaction, entre une pop qui sonne à la porte de la house en passant par le garage, ou alors avec le trio jazz Nebia qui s’acoquine pour l’occasion à des MC’s PA G E 0 4 5
du cru. n Le choix du mois de septembre permet d’offrir aux nouveaux arrivants rennais un panorama conséquent. Et puisque c’est la rentrée, tous les musiciens du coin sont invités pour la traditionnelle photo de classe. Autre fierté du collectif, la diversité des lieux. Appartement, chapelle, MJC, station de métro, bar, peu importe. Et tout ça gratuitement la plupart du temps, ou alors à des prix défiants toute concurrence. Moments phares de cette édition, parmi tant d’autres, le Ride-In, cyclo-ciné-concert dans un lieu gardé secret, ou encore le show tout public de Mermonte au Thabor. Fédérateur on vous dit. n I’M FROM RENNES, DU 16 AU 26 SEPTEMBRE. SOIRÉE DE CLÔTURE, 1988 LIVE CLUB, RENNES, LE 26 SEPTEMBRE. WWW.IMFROMRENNES.COM
*Success, The Popopopops, Manceau, Juveniles, Wankin’Noodles K O S TA R
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MUSIQUE
© LAST TRAIN
Rock & roll heart Leurs parents eux-mêmes sont sans doute trop jeunes pour avoir été bercés par les Stones ou les Stooges. Il n’empêche, les quatre gars de Last Train en connaissent un rayon sur le rock’n’roll le plus pur, dont ils ont pris le revival des années 2000 – alors qu’ils étaient encore au collège – en pleine figure. Oui, Last Train est bien la réponse française tant attendue à Black Rebel Motorcycle Club et autre Brian Jonestown Massacre… n LAST TRAIN, L’UBU, RENNES, LE 25 SEPTEMBRE ; RUN AR POONS, CHATEAULUN, LE 26 SEPTEMBRE ; DANS LE CADRE DE LA TOURNÉE DES INOUÏS, LE CHABADA, ANGERS, LE 7 OCTOBRE ; LE FERRAILLEUR, NANTES, LE 8 NOVEMBRE HTTPS://LASTTRAIN.BANDCAMP.COM
et aussi OXMO PUCCINO LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE, LE 3 OCTOBRE JEAN-LOUIS MURAT LE GRAND LOGIS, BRUZ, LE 8 OCTOBRE ARIE ANTICHE, ORFEO 55 ET NATHALIE STUTZMANN, BAROQUE EN SCÈNE LA CITÉ DES CONGRÈS, NANTES, LE 10 OCTOBRE. WWW.BAROQUE-EN-SCENE.COM YAEL NAIM STEREOLUX, NANTES, LE 14 OCTOBRE ; LA CARÈNE, BREST, LE 15 OCTOBRE ; FESTIVAL BE BOP, LE MANS, LE 7 NOVEMBRE. KRAFTWERK 3D LA CITÉ DES CONGRÈS, NANTES, LE 9 NOVEMBRE. BERTRAND BELIN LE LIEU UNIQUE, NANTES, LE 19 NOVEMBRE. PA G E 0 4 6
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© TOSHI SAKURAI
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Jazz legend Jazzman au CV impressionnant – croisé aux côtés de Stan Getz, Mongo Santamaría ou encore Miles Davis (dans les classiques du jazz fusion In a Silent Way et Bitches Brew) –, Chick Corea aurait pu se la couler douce, en capitalisant sur son incroyable passé. Cela aurait été mal connaître ce pianiste, à la fougue gardée intacte depuis ses débuts dans les 60’s. Avec le quintet The Vigil, son jeu percussif et généreux se frotte à celui de la jeune garde du jazz international, dont l’excellent contrebassiste Christian McBride. n CHICK COREA & THE VIGIL, LA CITÉ DES CONGRÈS, NANTES, LE 25 OCTOBRE. WWW.JAZZENPHASE.COM OCTOBRE-NOVEMBRE 2015
NOT HERE / NOT EVER CHORÉGRAPHIE SANG JIJIA COMPAGNIE CARTE BLANCHE
© YANIV COHEN - LICENCES SPECTACLES 1-1075853 1-1075850 2-1075851 3-1075852
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avec Adrien M & Claire B (FR) I Aernoudt Jacobs & Jeroen Uyttendaele (BE) I Ali (FR) Anthony Naples (US) I Call Super (UK) Caitlind r.c. Brown & Wayne Garrett (CA) Camille Scherrer (CH) I Guillaumit (FR) Hildur Guðnadóttir (IS) I Hiroaki Umeda (JP) Hodge (UK) I Jacques (en direct) (FR) Knappy Kaisernappy (FR) I La Denrée (FR) Lorenzo Bravi (IT) I Lorenzo Senni (IT) Lubomyr Melnyk (UA) I Lucie Le Guen (FR) Marco Donnarumma (IT) I Mioshe (FR) Moritz Simon Geist (DE) I Myriam Bleau (QC) Nils Völker (DE) I Ori Toor (ISR) I Patricia (US) Per Holmquist (SE) I Rss B0ys (POL) Sonice Development (DE) I Vanadís (FR) Vatican Shadow (US) I Xosar (US) ... Concerts I Performances Expositions I Rencontres I Danse Conférences I Ateliers
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ARTISTE 2.0 INTERVIEW / MATTHIEU CHAUVEAU
PHOTO / MATHIEU LE DUDE
Installation pour Scopitone, carte blanche pour la région des Pays de la Loire avec Le U – Rampe Sonore, il semble difficile de passer à côté de 20syl, en cette rentrée. Avec ces deux projets, le musicien nantais (Hocus Pocus, C2C) s’éloigne des formats classiques de concerts pour s’imposer comme un artiste hybride. Comment est née l’idée du U ? n Le skate, c’est un peu ce qui m’a amené à la musique. L’idée de la rampe m’est venue des mouvements répétitifs des skateurs, qu’on peut associer au côté répétitif des musiques électroniques. Je voulais aussi sortir la rampe de son contexte habituel, en l’emmenant dans des salles de concert et, inversement, transformer l’idée qu’on peut se faire d’une salle de concert. Comment fonctionne cette rampe ? n C’est une rampe de skate classique, sur laquelle on projette une application musicale. Un peu comme sur une tablette, sauf que le skateur remplace le doigt. La rampe devient à la fois un tableau animé et un contrôleur sonore, une sorte de sampleur ou de synthétiseur géant.
« LE SKATE, C’EST UN PEU CE QUI M’A AMENÉ À LA MUSIQUE... » Les nouvelles technologies, ça vous intéresse ? n Je ne suis pas un geek absolu, mais j’aime savoir ce qu’on peut tirer de la technologie d’un point de vue créatif. Le mapping (NDLR. projection vidéo sur une structure en relief) et le délire de la captation de mouvements, ce sont des choses que j’avais en tête depuis longtemps.
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Le U dépasse le domaine musical… Vous considérez-vous comme un musicien, ou plus que cela ? n J’essaie d’être dans la recherche, de tester différentes choses avec les savoir-faire que je me suis construits. Je ne suis ni un vrai musicien, ni un vrai graphiste. Ceci dit, j’ai conscience que si j’ai la possibilité de toucher à tout aujourd’hui, c’est grâce à la musique. Mais ce n’est pas mon aspiration première. D’ailleurs, je ne suis un virtuose sur aucun instrument. Je suis plus à l’aise quand il s’agit de bricoler des choses, un peu comme un artisan. Vous êtes également diplômé des BeauxArts… n Oui. Ça a surtout été déterminant pour le temps libre et la liberté que ça m’a donné pour travailler mes projets musicaux. J’ai pu monter mon label, On and On, sortir des disques, faire des tournées. Aux Beaux-Arts, je ne parlais jamais de tout ça. Ça me semblait loin de l’art contemporain et du design ! C’est seulement le jour de mon diplôme que j’ai tout déballé. J’ai présenté l’ensemble de mon travail : les maxis, les breakbeats, les affiches, dont j’avais signé les visuels. Les profs ont un peu halluciné. Ils se sont dits : « ok, il est déjà lancé ! » Quelle a été votre passion première : la musique, ou les arts visuels ? n Le dessin, d’abord. Pendant longtemps, je voulais être
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LA PLAYLIST DE 20SYL SUNCLEF SAMOLERO 2ND SON TRUE LOVE DANCEFLOOR TAYLOR MCFERRIN FLORASIA THUNDERCAT THEM CHANGES HENRY CANYONS C'EST LA VIE
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Ça fait 15 ans qu’on a la chance de faire de la musique un métier. On a tout connu, du caféconcert au Zénith, et aux plus gros festivals d’Europe. On a vu par où il fallait passer pour arriver à quelque chose d’assez important. Ça nous a fait réaliser que tout ça ne tombe pas du ciel. Votre actu, c’est aussi L’échappée, l’installation que vous avez réalisée avec Aurélien Lafargue pour Scopitone. n Oui, j’ai composé la bande-son. Il s’agit d’une projection sur le rempart sud du Château des ducs de Bretagne, que l’on invite à franchir par une métaphore esthétique. J’ai essayé de créer une dynamique dans la musique, avec des choses très vaporeuses, contemplatives, et d’autres plus directes.
© AURÉLIEN LAFARGUE
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prof de dessin. Je faisais de la musique, mais pas de manière hyper assidue. Le gros déclic, c’est quand j’ai eu mon premier sampler, et mes premiers ordinateurs. J’ai découvert un champ de possibilités qui me semblait infini et je m’y suis plongé. Hocus Pocus, C2C, 20syl… Comment ces projets s’articulent-ils entre eux ? n Hocus Pocus, c’est né d’une passion commune pour le hip-hop. Ensuite, on s’est rendu compte que C2C nous offrait un panel musical très intéressant. On ne se donnait aucune limite : rock, bossa, jazz… C’était vraiment freestyle ! Les deux EP Motif que j’ai sortis sous mon propre nom, c’est beaucoup plus personnel. C’est le reflet de ce que je fais quand je suis tout seul dans mon studio.
« C2C N’A JAMAIS ÉTÉ UN PROJET CALCULÉ POUR ÊTRE UNE MACHINE COMMERCIALE... » C2C a connu un succès international. Vous n’avez pas eu peur que le projet prenne le dessus sur tout le reste ? n On n’a jamais peur qu’un projet fonctionne ! On le prend comme un cadeau quand ça arrive. Surtout que, contrairement à ce qui a été dit, C2C n’a jamais été un projet calculé pour être une machine commerciale. C’est un truc qu’on a fait tranquillement chez moi. D’ailleurs c’est drôle parce que, dans Kostar, vous nous avez suivis depuis le début, avec un article qui montrait comment se passait l’enregistrement de l’album… Vous semblez garder la tête froide… n Ce qui nous permet de garder les pieds sur terre, c’est qu’on a connu toutes les étapes.
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S’emparer de l’espace public, c’est aussi un élément essentiel de la culture hiphop qui vous a façonné… n Oui, il y a un petit coté graffiti 2.0. Mais le vrai graffiti, c’est beaucoup plus engagé. Il y a une revendication, l’idée de marquer son territoire, de dire qu’on existe. Là, le propos ne va pas aussi loin. C’est beaucoup plus poétique. Ça reste un spectacle éphémère, avec de la légèreté. À l’inverse, cette installation pourrait s’apparenter à de l’art contemporain… Vous vous verriez un jour, par exemple, travailler avec le Voyage à Nantes ? n Si ça rentre dans le cadre de mes savoir-faire, je pourrais faire des propositions un peu décalées, liées à mon parcours. La rampe s’inscrit un peu dans cette démarche. Je n’ai pas la prétention de dire que c’est une pièce d’art contemporain, mais il me semble que c’est une proposition qui pourrait être pertinente pour le public du VAN. On est loin des concours de turntablism (NDLR. scratch sur vinyles) qui ont fait la réputation de C2C ! n Oui (sourire), quoique… Des ponts se font de plus en plus : des installations autour du disque, du scratch. Le turntablism, c’est quand même une discipline de pointe qui s’adresse à une niche, au même titre que l’art contemporain. Et, souvent, ça se rapproche de l’expérimentation. n 20SYL LE U DU 29 OCTOBRE AU 1ER NOVEMBRE, STEREOLUX, NANTES DU 4 AU 7 NOVEMBRE, L'OASIS, LE MANS DU 1ER AU 5 DÉCEMBRE, FUZZ'YON, LA ROCHE-SUR-YON DU 12 AU 16 JANVIER 2016, 6PAR4, LAVAL DU 19 AU 23 JANVIER 2016, CHABADA, ANGERS
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15 ANS DE PARADISE INTERVIEW / PATRICK THIBAULT
LEUR TOP DJ 5 DJ qui produisent sur la zone Kostar College Pégase Moar Arno Gonzalez Leendder PA G E 0 5 2
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PHOTOS / KENO
Le 24 octobre, la Paradise fête ses 15 ans et ce sera la 20e. Rencontre avec Dan et PF pour savoir ce qui fait que la Paradise a été et reste “the“ soirée pour tous les fans de techno. Pourquoi 15 ans et 20 Paradise ? n Les 5 premières années, à l’Olympic, on en a fait presque 2 par an. En 2007, on s’est arrêté 3 ans. C’est toute une histoire liée à notre envie commune, à l’évolution des lieux. L’Olympic, La Carrière, Stereolux… Quelque chose de passionnel et toujours une envie commune. Rappelez-nous le concept de la Paradise ? n De la musique et des gens qui dansent ! À l’origine, il y avait deux tendances : l’esprit club, associé au côté gay, happy house et le côté rave, plus techno. SAISON 10 / NUMÉRO 47
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On faisait les deux. Mais on trouvait que les soirées étaient devenues régulières, qu’il n’y avait pas de déco, que c’était de moins en moins festif. On a trouvé une solution en partant du Paradise Garage à New York. C’est toujours le même concept ? n Oui et non. On a voulu amener du live. On s’est tourné vers la house la plus proche du funk et de la disco, dans une atmosphère soignée. On a voulu éviter le côté dark, le côté paillettes et commercial ; retrouver l’ambiance des boites, des clubs fin 70 et 80, avec la musique du moment. Très vite, ce
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qui est devenu important, c’est le nom de la soirée et pas les participants. Qu’est-ce qui fait que ça a duré ? n La rareté. Les flyers, le travail de promo, la confiance du public et le réseau. On a inventé le booking de barmen.
LEUR TOP NIGHT 5 soirées sur la zone Kostar Modern (Angers)
Quels sont vos meilleurs souvenirs ? n Chaque soirée a eu quelque chose. Le Live de Crazy Penis en 2002, avec 5 personnes qui jouaient vraiment. La dernière à l’Olympic, en 2011. La Carrière, avec plus de 2000 personnes. La dernière à Stéréolux avec la nouvelle génération. Maintenant, on a les enfants, plus les “expats“ qui viennent comme si c’était Noël. Le soir où David Guetta jouait au News, son agent l’a fait passer à la Paradise. Il a dit “c’est là où je voudrais jouer”.
Made (Rennes)
Comment fait-on pour que ça ne soit pas une affaire de vieux ? n En se renouvelant musicalement, en collant avec les différentes technologies, en suivant ce qu’on véhicule. Quand Dan crée le club Téo et les De la house, c’est l’antichambre de la Paradise. Puis, la lumière.
Fair-Play (Saint-Malo)
Le bide ? n La première dans la salle maxi
Goûtez électronique (Nantes) Days (Nantes)
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de Stereolux où on a voulu faire spectacle alors que les gens ne voulaient pas ça. Et chaque fois qu’on n’a pas choisi les dates. Qu’est-ce que vous préparez pour fêter les 15 ans ? n Le retour du bar à champagne sur scène, un cadeau pour les initiés de l’Olympic. Une déco intensifiée, une surprise et surtout la lumière. Avec aussi une expo Paradise avec la com’ et de la déco chez Kiosko. Comment jugez-vous la nuit électro dans l’Ouest ? n Intensive. On n’est pas tombé dans l’Electronic Dance Music. Il est possible de danser du mercredi au dimanche et même le dimanche après-midi. On retrouve une époque début 2000, liée à une nouvelle génération active et passionnée. Chacun y va de son collectif et de son réseau. Une sorte de triangle d’or est en train de se créer dans la musique électro underground comme si Nantes-Rennes-Angers étaient en train de devenir Las Vegas-New York-Miami. Mais avec un style à l’opposé. Nous n’avons pas à rougir. n PARADISE, STEREOLUX, NANTES, LE 24 OCTOBRE. WWW.PARADISEPROD.COM
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FESTIVAL MAINTENANT ! TEXTE / ANTONIN DRUART
Chaque année, on est scotché par l’évolution du festival qui continue de mêler un peu plus la musique électronique et les arts visuels. Voilà trois choix parfaitement subjectifs dans la programmation.
BEAT BLOX PER HOLMQUIST
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Ambiances électroniques
Spirodraw Beat Blox
Le mouvement de l’air
Le festival dans l’air du temps passe à la loupe digitale le microcosme électro du cru pour en extraire le meilleur qu’il nous offre en tapas à l’heure du before. Ne pas manquer les sets copieux de Vanadis et Tristan Mdwk, piliers des soirées Midweek et les nappes dressées par Knappy Kaisernappy, révélation du dernier Astropolis. n
Beat Blox, Spirodraw, Kesako ? Deux installations plastiques qui ont comme dénominateurs communs le son et l’interactivité ludique. Personne n’a remisé au placard son âme d’enfant, et le goût du jeu reste au goût du jour. Le Spirodraw convoque les nostalgiques du spirographe, inépuisable générateur de courbes (hypotrochoïdes pour les puristes). Messieurs Coulon et La Barbe en proposent une version gargantuesque fonctionnant avec la voix. Quant aux trois platines du Beat-Blox de Per Holmquist, elles transforment de dignes descendants des briques Legos d’antan en son.
L’histoire commence comme dans un roman de Tom Robbins, soit la rencontre entre un informaticien jongleur et une scénographe plasticienne. Puis sur scène, où l’on assiste à la lutte de deux corps contre un vortex matriciel qui épouse formes et mouvements, on glisse dans l’univers littéraire de Phillip K. Dick. Adrien Mondot et Claire Bardainne nous entrainent dans une valse moderne entre l’organique et le numérique, forcément poétique. Le Triangle propose même de garder votre progéniture, et vous offre deux capsules musicales, en compagnie de La Denrée puis de Mioshe. n
SPIRODRAW, DU 13 AU 18 OCTOBRE BEAT BLOX, DU 16 AU 17 OCTOBRE
LE MOUVEMENT DE L’AIR, LE TRIANGLE, RENNES, LES 16 ET 17 OCTOBRE. WWW.LETRIANGLE.ORG
SALLE DE LA CITÉ, DU 13 AU 18 OCTOBRE, GRATUIT
FESTIVAL MAINTENANT ! RENNES, DU 13 AU 18 OCTOBRE. WWW.MAINTENANT-FESTIVAL.FR PA G E 0 5 4
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Fiat Lux DJANGO DJANGO © FIONA GARDEN BACKGROUND IMAGE BY ANTONIO Z
Le festival Scopitone est de retour à Nantes fort d’une programmation d’installations toujours plus large et ambitieuse. Si l’événement s’est imposé comme référence incontournable sur la scène musicale, c’est dans le champ des arts numériques qu’il s’étoffe considérablement, proposant un parcours au travers de lieux phare de la ville. La Cale 2 créateurs s’y joint cette année avec l’installation hautement poétique Patterns of Harmony de Gaspar Battha ou le dispositif Light Wave de teamVOID qui se joue de nos perceptions. Quant au Château des Ducs de Bretagne, il accueille à lui seul quatre propositions. Le festival intègre cette année trois créations. Et la lumière règne sur cette nouvelle édition. n
GIRLS NAME © SARAH DOYLE
© JON NAAR
FESTIVAL SCOPITONE, NANTES, DU 15 AU 20 SEPTEMBRE. WWW.STEREOLUX.ORG/FESTIVAL-SCOPITONE-2015
Teenage Kicks is Back L’heureuse initiative d’un festival dédié au graffiti et aux pratiques artistiques dans l’espace public (le terme street-art n’a pas bonne presse dans le milieu) remet une couche de fard aux murs bretons de Nantes, Rennes et Saint-Malo. A l’honneur cette année, Zoer et Velvet et leur œuvre bombe à taille navale. n
Valeur sûre En 13 ans, le Soy Festival s’est imposé comme un rendez-vous incontournable des musiques indépendantes. À tel point qu’on vous dirait bien d’y aller les yeux fermés ! Pour vous faire saliver, on vous donne quand même quelques noms de l’édition 2015, qui n’a rien à envier à celle du très hype Pitchfork festival, se déroulant au même moment à Paris : Ariel Pink (pop génialement barrée), Suuns (rock délicieusement camé), Blurt (postpunk joué au saxo…), Girls Names (pop britannique so eighties), et bien d’autres. n
TEENAGE KICKS RENNES/NANTES/ST MALO, JUSQU’AU 25 OCTOBRE. WWW.TEENAGEKICKS.ORG EXPO JON NAAR INSTITUT FRANCO-AMERICAIN, RENNES. JUSQU'AU 26 SEPTEMBRE. WWW.IFA-RENNES.ORG
SOY FESTIVAL, NANTES, DU 28 OCTOBRE AU 1ER NOVEMBRE. WWW.FESTIVALSOY.ORG PA G E 0 5 5
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LÂCHE PRISE © SOFIAN JOUINI
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Danse en transe Nantes, Saint-Nazaire, Saint-Herblain, Ancenis, Châteaubriant mais aussi Pornichet, Héric, Haute-Goulaine… : la danse contemporaine se fait nomade, tous les deux ans en Loire-Atlantique, à l’occasion de TranscenDanse. La Scandinavie est l’invitée de cette nouvelle édition. Des chorégraphes et danseurs finlandais, danois, suédois, norvégiens côtoieront ainsi Phia Ménard ou Brice Bernier au fil d’un programme de spectacles, soirées partagées, rencontres, lectures… dans une douzaine de villes du département pour une danse dans tous ses éclats. n TRANSCENDANSE, DU 3 NOVEMBRE AU 6 DÉCEMBRE EN LOIRE-ATLANTIQUE. WWW.LOIRE-ATLANTIQUE.FR
QUEEN-KONG © CHRISTIAN RAUSCH.JPEG
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et aussi LES 20 ANS DU GRAND SOUFFLET ILLE-ET-VILAINE, DU 1ER AU 10 OCTOBRE. WWW.LEGRANDSOUFFLET.FR
Immanquable Inviter un large public à découvrir des artistes émergents du spectacle vivant, c’est le pari que s’est lancé le Chaînon manquant. Théâtre, musique, danse, arts de rue, du cirque, conte et spectacles jeune public, aucun genre n’est oublié le temps de ce festival sans pareil, à la prog une fois de plus alléchante. n LE CHAÎNON MANQUANT, DU 16 OU 20 SEPTEMBRE, À LAVAL ET CHANGÉ. WWW.FNTAV.COM LE CHAÎNON EN RÉGION, JUSQU'AU 21 OCTOBRE PA G E 0 5 6
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6 E FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE LA ROCHE-SUR-YON DU 12 AU 18 OCTOBRE. WWW.FIF-85.COM/FR/ 26 E FESTIVAL DU FILM BRITANNIQUE DE DINARD DU 30 SEPTEMBRE AU 4 OCTOBRE. WWW.FESTIVALDUFILM-DINARD.COM/FR LES UTOPIALES, FESTIVAL INTERNATIONAL DE SCIENCE FICTION LA CITÉ DES CONGRÈS, NANTES, DU 29 OCTOBRE AU 2 NOVEMBRE. WWW.UTOPIALES.ORG
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DU 29 octobre AU 02 NOVEMBRE 2015 LA CITE, LE CENTRE DES CONGRES DE NANTES
Litterature, sciences, cinema, bande-dessinee, expositions, jeux de roles, jeux video et pole asiatique
www.utopiales.org @LesUtopiales
utopiales.nantes
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«RICHARD ÉTAIT MONSTRUEUSEMENT THÉÂTRAL !» INTERVIEW / PATRICK THIBAULT
PHOTO / CHLOÉ LE DREZEN
Après le formidable succès d’Henry VI et ses 18 heures de spectacle, Thomas Jolly récidive en montant Richard III qui ouvre la saison du TNB. C’est l’un des événements phares de cette rentrée. Quel Richard III serez-vous ? n Je jouais déjà Richard à la fin d’Henry VI. Richard a un passif. Il ne naît pas monstre. Il est monstrueux dans son corps, mais pas dans son âme. Ce qu’il décide c’est de faire son âme à l’image de son corps. C’est un personnage qui frôle l’onirisme, le fantastique. J’en fais un monstre théâtral, mais pas réaliste. Il était monstrueusement théâtral ! Avez-vous vu la version Ostermeier qui a fait le buzz à Avignon cet été ? n Non. J’adore le travail de Thomas mais à une semaine du début des répétitions, je préférais être vierge. Je ne me suis pas autorisé à aller voir sa mise en scène. La pièce a de nombreux précédents brillants qui peuvent influencer. Je n’avais pas du tout envie de travailler par rapport à ça.
Pourquoi avoir voulu aller jusqu’au bout de la tétralogie après Henry VI n J’avais abandonné les personnages et la narration à la fin d’Henry VI. Il était pertinent, en terme de forme, d’aller au bout. Mais, dans le contexte européen d’une société en crise, qui n’est plus en capacité de discernement parce qu’angoissée et repliée sur elle-même, je trouvais très pertinent de monter une pièce qui laisse un monstre accéder au pouvoir. Ça sera donc une vision très politique ? n Shakespeare n’est pas un auteur militant. Il poétise l’Histoire. Quand on regarde cette tétralogie, on voit, au XVe siècle, un état de crise se propager dans toutes les couches de la société. Je compte sur l’intelligence des spectateurs pour relier à notre société. C’est en cela que Shakespeare reste très présent car on trouve des échos à toutes les époques et dans tous les pays. Abordez-vous la mise en scène de Richard III comme la continuité ou est-ce que le public va être surpris ? n Les deux. Le geste de mise en scène peut et doit se poursuivre. En gros, c’est la suite de l’histoire, mais dans un monde en mutation. Presque un nouveau monde. PA G E 0 5 8
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Ce qui est très différent, c’est que vous n’adaptez pas… n Oui, nous ne rognons pas. Je ne veux pas m’en tenir à un one man show. Ça ne raconte pas que l’histoire d’un personnage mais l’histoire d’une société perdue, qui n’a pas de repères. Une société de très jeunes seigneurs qui se retrouvent à la tête d’un état et qui sont nés dans le sang. Ils n’ont connu que la violence et la trahison. Continuerez-vous sur Shakeaspeare, d’autres classiques ou passerez-vous à autre chose ? n Je mets en place un nouveau projet autour de Sénèque. Je déteste cette dichotomie entre classique et contemporain. Si les classiques sont toujours là, c’est parce qu’ils sont contemporains. Ça sera une grande épopée. En quoi cette expérience vous a-t-elle changé ? n Elle a réalisé une utopie de théâtre que je caressais de manière utopique : allier exigence et popularité. Dans une époque éprise de vitesse, de plaisirs immédiats, les citoyens ont soif de curiosité et de nouveaux formats, d’aventures de rencontres. Le théâtre n’est pas mort. Le théâtre dont j’ai envie est celui autour duquel on peut se rassembler. n
RICHARD III, TNB, RENNES. DU 2 AU 14 OCTOBRE. WWW.T-N-B.FR
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TIMON/TITUS © PIERRE PLANCHENAULT
THÉÂTRE
Tous en scène Ce ne sont pas les trois coups de la saison – frappés par le Richard III de Thomas Joly – mais Mettre en scène n’en est pas moins “le” rendez-vous théâtre et danse de cet automne. Au programme, des créations de Christine Letailleur (Les Liaisons dangereuses), Maud Le Pladec (Concrete), Elsa Guérin et Martin Palisse (Slow futur) et des rendez-vous avec Éric Lacascade, Julien Candy ou Mette Ingvartsen et son spectacle (7 pleasures) pour “public averti”. Avec près de 108 000 entrées, la saison dernière, le TNB confirme qu’il reste un haut lieu de création et de diffusion pour le théâtre et la danse. n METTRE EN SCÈNE, DU 3 AU 21 NOVEMBRE, À RENNES, DANS L’AGGLO ET EN BRETAGNE. WWW.T-N-B.FR/FR/METTRE-EN-SCENE
Lucrèce Dalle
© ARNAUD BERTEREAU - AGENCE MONA
Epique et sanguinolente, la mise en scène de David Bobée se joue de la grandeur de l'œuvre de Victor Hugo, plaçant la mesquinerie au centre d'un cirque infernal dont le décor éblouissant n'est en fait qu'un masque aux intentions mauvaises de chacun. Au milieu de cette mascarade fiévreuse, Lucrèce Borgia, mère et prêtresse, incarnée par une Béatrice Dalle rayonnante de sincérité. n LUCRÈCE BORGIA, LE GRAND T, NANTES, DU 4 AU 15 NOVEMBRE. WWW.LEGRANDT.FR PA G E 0 5 9
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THÉÂTRE ETC.
© JEAN D.
Hervé Guilloteau investit Diderot pour y conter ses peurs, son isolement, son errance de metteur en scène rongé par l'éventualité de l'échec. A travers les mots du Neveu de Rameau et en faisant appel à d'autres médiums, il produit un travail référencé au sein duquel il consent à révéler une part du travail de l'artiste que beaucoup ne reconnaissent que trop rarement : le doute. n LE NEVEU DE RAMEAU, LE TU, DU 5 AU 16 OCTOBRE. WWW.TUNANTES.FR
© LOT
Dandy en proie au doute
Monstres sacrés Sur un plateau mouvant, un conflit s'installe. Georges Clémenceau, irrité par la destruction inconsidérée de son ami Claude Monet d'une œuvre importante de sa collection, entre dans une colère noire. Ce dialogue acharné, placé entre les mains de Christophe Lidon et incarné par deux immenses acteurs – Claude Brasseur et Yves Pignot – revêt les traits d'une fable existentialiste. n LA COLÈRE DU TIGRE, LA FLEURIAYE, CARQUEFOU, DU 13 AU 17 OCTOBRE. WWW.CARQUEFOU.FR
© V. JONCHERAY
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Le Château fait Échos Des écrivains, des historiens, des lectures, des débats… Pour sa 3e édition, Échos, des lectures qui résonnent s’intéresse à des histoire(s) de villes. Au croisement de la littérature et de l’Histoire, la ville (Prague, Berlin ou Nantes…) surgit ou disparaît. Des auteurs – Hoda Barakat, Pierre Bordage, Irène Frain, Christian Prigent… – et beaucoup d’autres seront là. Au programme, lectures-rencontres, lectures-controverses, lectures-déambulations et même lectures jeune public. n ÉCHOS, DES LECTURES QUI RÉSONNENT, DU 2 AU 4 OCTOBRE, CHÂTEAU DES DUCS DE BRETAGNE, NANTES. WWW.CHATEAUNANTES.FR/FR/EVENEMENT/ECHOS-2015 PA G E 0 6 0
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et aussi PLACE/HOW TO PASS, ICK, FALL AND RUN NOUVELLE CRÉATION DU CHORÉGRAPHE ROBERT SWINSTON, CNDC, LE QUAI, ANGERS, DU 23 AU 25 SEPTEMBRE TENIR LE TEMPS CRÉATION POUR 16 DANSEURS DE RACHID OURAMDANE, LE QUAI, ANGERS, LE 3 NOVEMBRE ; LE TRIANGLE, RENNES, DU 12 AU 14 NOVEMBRE.
PRENEZ L’AIRE SENTEZ VOUS LIBRE SAISON 15-16 CIE LES 3 POINTS DE SUSPENSION ARTHUR DESCHAMPS N.KRIEF / E.LACASCADE / D.LESCOT ENCYCLOPÉDIE DE LA PAROLE / JORIS LACOSTE PARADIS HENRI GOUGAUD BERTRAND BELIN DAVID GESELSON SORJ CHALANDON / EMMANUEL MEIRIEU NICOLAS BONNEAU RODRIGO GARCIA ALBIN DE LA SIMONE ROSEMARY STANDLEY & OLIVIER MELLANO FANTAZIO CLINIC ORGASM SOCIETY ONTROEREND GOED NICOLAS REY & MATHIEU SAÏKALY CIE LYNCÉUS-THÉÂTRE
L’AIRE ERBIL
CENTRE DE PRODUCTION DES PAROLES CONTEMPORAINES ST-JACQUES-DE-LA-LANDE AGGLOMÉRATION RENNAISE WWW.THEATRE-AIRELIBRE.FR T 02 99 30 70 70
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HOMMES-FEMMES, MODE D’EMPLOI INTERVIEW / PATRICK THIBAULT
PHOTOS / YANN PEUCAT POUR KOSTAR
Ce sera l’un des chocs de cette fin d’année. Créé lors du Festival Montpellier Danse en juillet dernier, Belle d’hier est un spectacle à la fois magnifique et majeur qui bouleverse les rapports spectacle-spectateur. Rencontre avec sa créatrice qui évoque ses engagements et sa volonté acharnée au service des femmes. Pourquoi faut-il s’en prendre au mythe du prince charmant ? n Je m’y attaque car c’est le mythe fondateur de la société depuis des siècles. Il impose l’idée que l’homme est là pour sauver la femme. Un jour ton prince viendra et tu seras sauvée. Aujourd’hui comme hier, on pense que la femme ne serait pas en capacité de diriger le monde. Et moi, je pense que c’est l’inverse. Vous vous inscrivez en opposition ? n Non, il s’agit plutôt de s’interroger et voir comment cette société est devenue patriarcale, ou hétéro-patriarcale. Belle d’hier c’est ranger l’humanité. Le monde a changé mais on maintient la femme à distance, dans un rôle subalterne.
« ON PENSE QUE LA FEMME NE SERAIT PAS EN CAPACITÉ DE DIRIGER LE MONDE. ET MOI, JE PENSE QUE C’EST L’INVERSE. » Beaucoup ont dépassé ces problématiques… n La majorité. Par usure. Entre la déception, la désillusion, tu comprends que tu n’as d’autre question que de te reconstruire. J’ai voulu me demander comment il faudrait faire si on avait la possibilité de recommencer. Comme si tout ça était parti sur un malentendu et qu’il fallait rééquilibrer les choses pour arriver à l’égalité. C’est ambitieux comme programme et comme spectacle… n Oui, mais est-ce qu’on a un autre choix ? Je fais un travail d’art et dans ce travail d’art on ne peut pas faire les choses à moitié. PA G E 0 6 3
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Comment fait-on un spectacle avec ça ? n Ce sont les chemins que je travaille depuis des années. Comment transformer les choses ? Pour la première image, je voulais un bal de robes de princesses congelées. Mais comme toute désillusion, la glace, ça fond et ça se transforme en serpillière. Ça démarre comme ça. Ce sont des retrouvailles avec la glace sur scène… n Oui, je sais à peu près ce que ça veut dire. Lorsque ça fond, ca redevient de l’eau. C’est nos larmes, notre sueur, la pureté, le lavement. C’est comme si ces femmes attendaient le prince charmant, comme si elles allaient être choisies. Et finalement non. Tout ce qu’elles ont devant elles tombe et s’effondre. Elles n’ont pas d’autre solution que de reprendre en main l’humanité. Avez-vous conscience du fait que beaucoup ne vont pas voir tout ça dans un spectacle qui est d’abord très esthétique ? n Mon travail d’artiste est toujours de donner l’imaginaire des problématiques. Et de laisser sous jacente l’idée que chacun se fasse son imaginaire et sa libre interprétation. D’ailleurs le spectacle fait débat… n L’art que je veux pratiquer est à ces endroits-là. Là, où le spectateur ou la spectatrice a la liberté d’éprouver sa perception. Je ne lui laisse pas d’autre choix que de sentir par sa chair ce qu’il est en train de vivre. Je le souhaite profondément cet acte qui fait débat. SAISON 10 / NUMÉRO 47
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C’est le fondement d’un acte artistique, c’est aussi celui d’une démocratie. On peut même considérer que Belle d’hier se déroule en deux temps et que celui qui suit le spectacle est plus long ? n Oui, on voit l’iceberg qui n’est que sa surface. C’est peut-être une grande prétention mais j’ai envie que nous écrivions des pièces où on mesure la masse de questions qui sont en dessous. Celles qui vont amener à repenser aux images. Et se demander pourquoi elles nous ont troublées. Pourquoi elles restent accrochées et à quoi tu vas les raccrocher dans la société ?
« JE NE LAISSE PAS D’AUTRE CHOIX AU SPECTATEUR QUE DE SENTIR PAR SA CHAIR CE QU’IL EST EN TRAIN DE VIVRE. » Il est troublant de constater que Belle d’hier a un aspect artisanal alors que c’est aussi une grosse machine… n Avec une chambre froide sur scène ! Quasi un appartement : 30 m2 où il fait – 25°, où on va pétrifier l’image et avoir son opposé. Un monde en surchauffe où tout fond à l’extérieur. Un choc de température de – 25° à + 25°, l’épreuve de la proximité de ces deux mondes qui vont s’affronter. Comme un rêve un peu fou où on se baladerait dans le jardin de Versailles, ou des Tuileries. Et les statues commenceraient à être chaudes, à fondre et à couler dans l’hiver. Comme si le présent reprenait le dessus et que tout le passé allait s’effondrer. Vos spectacles sont des performances. Pourquoi doivent-ils être laborieux au sens travail ? n Mais vivre est un travail. Le labeur qui est là est l’image la plus simple de ce qui se passe dans ce monde depuis toujours. Nous passons notre temps à faire, défaire, recommencer, remettre en état. On lave les vêtements. On mange, on lave les assiettes. On ne fait que ça. On essaie de retrouver l’état d’origine. C’est un travail. C’est un labeur. Vous ne jouez pas dans Belle d’hier, mais n’est-ce pas un spectacle encore plus personnel ? n On a souvent dit que mes spectacles sont autobiographiques. Belle d’hier est une sorte d’observation d’une femme en devenir sur le monde. Comme si j’étais revenue à l’état d’enfance mais avec un état de conscience et que je regardais le monde mais avec le vécu d’avoir été travesPA G E 0 6 4
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tie en homme. D’avoir vécu dans la société des hommes, puis dans celle des femmes. C’est la même société mais ils ne voient pas le monde de la même manière. C’est en voyant ce spectacle qu’on réalise à quel point ça a été impossible pour vous d’être un homme… n Surement. Mais Belle d’hier ça n’est pas un dictionnaire. C’est une œuvre imaginaire qui transforme ce qu’il y a de plus réel. C’est très fantasque. Comme si on avait dissocié tous les morceaux, fait des collages comme les enfants. La compagnie non nova est maintenant soutenue par la Fondation BNP Paribas, vous avez dit que ça vous posait des problèmes de conscience. C’est pourtant de l’argent bien utilisé, non ? n Certes. Ça n’empêche de dire que c’est comme une relation un peu schizophrène pour l’être humain que je suis dans une société où la finance domine. C’est une relation de soutien. De Dialogue. De l’argent et des questions qui se posent autour. Vous êtes moins gênée par le poids écologique du spectacle ? n C’est ma grande honte. Là, c’est pire que les précédents parce qu’on produit du vent et du froid produit par l’électricité qui dégage de la chaleur. On consomme de l’eau, du vent pour accélérer la fonte, le chauffage. Je me redore en me disant qu’on roule pour 1000 personnes sur deux représentations. Ça n’est pas comme rouler seul en voiture. Y a-t-il dans votre œuvre des spectacles d’homme ou de femme ? n Aucunement. La question du genre est toujours très mélangée. Fondamentalement, dans l’être, il n’y pas de changement. Juste une manière de se résoudre soi-même et donc de vivre comme on a envie de vivre. n BELLE D’HIER THÉÂTRE DE LA VILLE, PARIS, DU 3 AU 9/10, LE LIEU UNIQUE, NANTES, DU 3 AU 6/11, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE, LES 18 ET 19/11, LE CARRÉ, CHÂTEAU-GONTIER, LES 13 ET 14/01, THÉÂTRE DE CORNOUAILLE, QUIMPER, LES 20 ET 21/01, LES QUINCONCES-L’ESPAL, LE MANS, LES 10 ET 11/03 LE GRAND R, LA ROCHE-SUR-YON, LES 16 ET 17/03 LE QUAI, ANGERS, LES 11 ET 12/05 WWW.CIENONNOVA.COM
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Et si ? Et si Shuzo, le philosophe japonais avait raison ? Et si Sisyphe s’éclatait six jours sur sept (le lundi il peine un peu, comme tout le monde) à surmonter l’éreintante épreuve infligé pour sa superbe ? Et si nous accueillions tous l’absurdité de nos vies routinières à bras ouverts ? C’est sous l’égide de cette sentence que se rassemblent les œuvres présentées à la biennale du Volume de Vern. La minutie des « sculptures de fond de poche » de Benoît Pype rivalise avec celle des imposants modules de Mauger, Touchot touche-à-tout affecte l’objet, et caetera. Et Sisyphe se marre. n IL FAUT S’IMAGINER SISYPHE HEUREUX, VERN VOLUME, VERN-SUR-SEICHE, JUSQU'AU 14 OCTOBRE 2015. HTTP://LEVOLUME.FR
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© ESTELLE CHRETIEN - FICELLE AGRICOLE BLEUE / DR
Le temps déni des colonies Dans la continuité du titre du recueil de Queneau, la Criée inaugure sa saison Fendre les flots pour qui la traversée de l’atlantique, justement, donne un gout amer à la mer. Pour ce fils d’immigré argentin, elle est le symbole de la colonisation barbare initié par la pseudo-découverte de Christophe Colomb, dont il asperge l’immense statue hommage à Séville d’œufs argentins clandestins, gag en gage d’un art engagé. Il stigmatise aussi le pillage des cultures servant à rembourrer les musées occidentaux en pillant les pilleurs. Un pourfendeur des fautes. n SEA GRAMMAR, 2015. PROJECTION EN BOUCLE DE 80 DIAPOSITIVES PERFORÉES, PROJECTEUR DE DIAPOSITIVES CAROUSEL AVEC MINUTEUR, UNE IMAGE D'ORIGINE. PROJECTION À DIMENSIONS VARIABLES. CRÉDIT PHOTO : ANDREAS MECK AND TERJE ÖSTLING. COURTESY DE L'ARTISTE, NILS STAERK, COPENHAGUE ET MENDES WOOD DM, SÃO PAULO.
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LAGOMARSINO RUNO, THEY WARCHED US 35 FOR A VERY LONG TIME, LA CRIÉE CENTRE D’ART CONTEMPORAIN, RENNES, DU 25 SEPTEMBRE AU 22 NOVEMBRE. WWW.CRIEE.ORG
EXPOSITIONS
Dépression au dessus du jardin Détails dans le paysage, les architectures qui émergent dans les images d’Amélie Labourdette apparaissent comme des carcasses fantomatiques et solitaires. Projets immobiliers avortés d’une Italie gangrénée par les crises financières, ces vestiges contemporains nous sèment dans l’espace et le temps jouant les mirages mélancoliques et les beautés de l’inachevé. n AMELIE LABOURDETTE, EMPIRE OF DUST, DANS LE 44 CADRE DE LA QPN, GALERIE RDV, NANTES, JUSQU’AU 10 OCTOBRE. WWW.GALERIERDV.COM, WWW.FESTIVAL-QPN.COM © AMELIE LABOURDETTE
Bons motifs Le projet de Freak City et Atelier Kobalt à l’Espace LVL oscille entre l’exposition et le pop-up store. Il met le motif à l’honneur et réunit mobilier, illustration, sérigraphie, design textile et édition. Cherchant à s’approprier un éventail de techniques, la paire évolue en toute indépendance proposant des micros séries d’objets et de prints où se côtoient le design de Memphis et l’ambiance brute façon Metal Hurlant. n ATELIER KOBALT ET FREAK 44 CITY, EXPOP’UP, ESPACE LVL, NANTES, DU 25 SEPTEMBRE AU 17 OCTOBRE. WWW.ESPACELVL.COM ATELIER KOBALT ET FRAK CITY, ESPACE LVL, 2015
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Le choc des photos Saisissante, la topographie établie par Philippe Chancel dans son projet Datazone, dresse un regard à la fois distancié et tranchant sur un monde inconséquent, en proie aux errements de l’homme. De Fukushima à Kaboul, d’Haïti à Dubaï, le réel parle de lui même. Des images franches qui disent au travers de sept destinations clés les enjeux de demain, les nécessités d’un vivre ensemble à laquelle l’actualité n’a jamais si bien collé. n PHILIPPE CHANCEL, DATAZONE, 44 GALERIE MÉLANIE RIO, NANTES, JUSQU’AU 31 OCTOBRE. WWW.RGALERIE.COM © PHILIPPE CHANCEL
Sculpture transculturelle Les héritages s’entremêlent au cœur de l’installation de Marion Verboom. Si son travail s’inscrit dans la lignée du minimalisme, la jeune artiste fait ici appel à un répertoire de formes empruntant aussi bien à l’histoire qu’à l’architecture. Elle ose l’association d’un ornement d’étal de poissonnerie à un fragment de figure mésopotamienne. Elle agence ces bribes d’éléments moulés dans des superpositions hybrides et ludiques où se côtoient matériaux et cultures hétéroclites. n 85
MARION VERBOOM, LECTIO DIFFICILIOR POTIOR, MUSÉE DE L’ABBAYE SAINTE CROIX, JUSQU’AU 1ER NOVEMBRE, LES SABLES D’OLONNE. WWW.LEMASC.FR
MARION VERBOOM - LECTIO DIFFICILIOR POTIOR / DR
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Et bien dansez maintenant ! ULLA VON BRANDENBURG, DENIS DARZACQ, AURÉLIE FERRUEL & FLORENTINE GUEDON, DANIEL FIRMAN, NICOLAS FLOC’H, MAEL NOZAHIC, KRISTIN OPPENHEIM, JULIEN PRÉVIEUX, LILi REYNAUD-DEWAR, JIMMY ROBERT
EXPOSITION / 10 OCTOBRE > 21 NOVEMBRE 2015 DU MERCREDI AU DIMANCHE > DE 14H À 17H30 (18H LE WEEK-END) ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE / FERMÉ: 28 OCTOBRE, 11 NOVEMBRE
centre d’art contemporain de pontmain
THEY WATCHED US FOR A VERY LONG TIME
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RUNO LAGOMARSINO
25 septembre - 22 novembre 2015
L’ÉPAIS RÉEL EXPOSITION COLLECTIVE
11 décembre 2015 - 14 février 2016
LA RHÉTORIQUE DES MARÉES - VOL.2 ARIANE MICHEL
18 mars - 15 mai 2016
JOANA ESCOVAL 11 juin - 14 août 2016
8 BIS RUE DE LA GRANGE 53220 PONTMAIN T // 02 43 05 08 29 / 02 43 08 47 47 WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR
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EXPOSITIONS
Alors on danse La danse s’invite par le biais de douze artistes. Balayant les médiums les plus larges, le dessin avec Kristin Oppenheim, la sculpture avec Daniel Firman, l’exposition laisse à la performance et la vidéo une place de choix. Du racisme abordé par Lili Reynaud Dewar dans une vidéo hommage à Joséphine Baker à Jimmy Robert qui élabore un répertoire corporel issu de son observation du public des boîtes de nuit, les approches de la danse sont multiples. Muée en vecteur de plus amples mouvements. n ET BIEN DANSEZ MAINTENANT, MAEL NOZAHIC, JAVIER PEREZ DANIEL, 53 LILI, REYNAUD DEWAR, JULIEN PRÉVIEUX… CENTRE D’ART DE PONTMAIN, DU 10 OCTOBRE AU 21 NOVEMBRE. WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR DANIEL FIRMAN, DUO, 2013, COURTESY GALERIE PERROTIN, CRÉDIT CLAIRE DORN.
et aussi AURÉLIE FERRUEL 44 ET FLORENTINE GUÉDON, PÊCHE ET CHASSE ENTRE DEUX, NANTES, DU 17 OCTOBRE AU 28 NOVEMBRE. WWW.ENTRE-DEUX.ORG MOON, WOOD, STICK AND BONES 85 LA GÂTERIE, LA ROCHE-SUR-YON, JUSQU’AU 31 OCTOBRE. WWW.LAGATERIE.ORG LA NUIT BLANCHE MAYENNE 53 LE 3 OCTOBRE. WWW.NUITBLANCHE-MAYENNE.COM
Exquises esquisses Le musée d’Angers dévoile une part majeure de ses trésors en présentant une sélection d’œuvres issues de son cabinet d’arts graphiques riche de près de 13 500 pièces. Delacroix, Poussin ou Rembrandt… Cet ensemble exceptionnel compte les plus grands noms de l’histoire de l’art, du XVe au XIXe. Etape cruciale dans l’élaboration d’une œuvre, le dessin prend ici toute sa dimension et sa fonctionnalité. En regard, le pendant contemporain de l’expo est constitué de pièces issues de l’artothèque. Il témoigne de la relation entre les artistes d’aujourd’hui et le dessin. n LA FABRIQUE DE L’ŒUVRE ET INTENTIONS GRAPHIQUES, 49 MUSÉE DES BEAUX-ARTS, ANGERS, DU 7 NOVEMBRE AU 28 FÉVRIER. WWW.MUSEES.ANGERS.FR PA G E 0 7 0
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GUILLAUME PINARD, 53 DU FENNEC AU SAHARA LA CHAPELLE DU GENÊTEIL, CHÂTEAU-GONTIER, JUSQU’AU 15 NOVEMBRE. WWW.LE-CARRE.ORG ISABELLE BERCÉE 49 DI-PUGLIA, LIBO, KAROLL PETIT, MARIE-NOËLLE RONAYETTE VILLAGE D’ARTISTES, RABLAY SUR LAYON, JUSQU’AU 1ER NOVEMBRE. WWW.VILLAGEDARTISTES.CANALBLOG.COM CHEMIN DE VIGNES, 49 CHEMINS DE VIES SERGE CRAMPON ET JEAN-YVES BARDIN. COLLÉGIALE SAINT-MARTIN, ANGERS. JUSQU'AU 3 JANVIER WWW.COLLEGIALE-SAINT-MARTIN.FR
Saison #21 Théâtre, danse et arts vivants
Licences 1-1085447 2-1085448 3-1085449 - PHOTO eT TYPO : AkAtre
Hervé Guilloteau, Christian Rizzo, Anne Théron, Gwenaël Morin, Tamara Stuart Ewing, Loïc Touzé, Xavier Marchand, Cie Les Maladroits, Benoît Bradel, Ludivine Anberrée, Julia Gomez, Delphy Murzeau, Joris Mathieu, Guillaume Bariou, Madeleine Fournier, Jonas Chéreau, François Chevallier, Fabrice Murgia, Dominique Pauwels, Didier Ruiz, Collectif bellavieza
TU-Nantes / Scène de recherche et de création contemporaine -Campus du Tertre Tram 2, bus et bicloo : station Facultés
Programme / Billetterie www.tunantes.fr 02 40 14 55 14 -@tunantes #tunantes facebook, twitter, instagram et vimeo
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CARTE BLANCHE À UN ARTISTE
SERIAL FLOWERS PAR
L’abbaye cistercienne de Maubuisson a confié son exposition annuelle à Régis Perray. L’artiste nantais entre en résonance avec un lieu qui lui permet d’exprimer toutes les palettes de son art singulier qui n’est autre que sa vision du monde. TEXTE PATRICK THIBAULT
Régis Perray est un artiste de la mémoire et de l’humain. Ce qui frappe chez lui, c’est son regard. Celui qu’il porte sur les lieux et sur les gens. S’il s’intéresse au passé, pas question d’être dans une simple vision patrimoniale. C’est un artiste qui collectionne, récupère et recycle. Régis Perray est un artiste du travail. Nombre de ses œuvres et installations focalisent l’attention sur le geste des travailleurs ou les empreintes du temps. n L’installation qu’il propose pour l’exposition de l’abbaye de Maubuisson est emblématique de son travail. Pour ce qu’il a intitulé L’abbaye fleurie, il a réuni 9000 assiettes aux motifs fleuris pour réaliser un jardin à la française d’assiettes sur le sol de l’abbaye. Chaque fleur est composée d’une, deux PA G E 0 7 2
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ou trois assiettes. On y trouvera aussi bien les plus belles porcelaines que de l’Arcopal car, pour Régis Perray, le monde est pluriel. Et il n’oublie pas d’avoir une belle attention pour les gens simples. n Ces assiettes ont été soigneusement chinées. Elles ont vécu. Comme dans un rituel, l’artiste rend hommage à leur histoire en les lavant une à une avant de les emballer pour l’abbaye. Tel un jardinier, Régis Perray fait pousser des fleurs en transcendant les matériaux du quotidien. Cette exposition qui n’est pas hors-sol révèle le lieu sous un autre jour dans une infinie douceur. n L’ABBAYE FLEURIE, EXPOSITION PERSONNELLE DE RÉGIS PERRAY, DU 4 OCTOBRE 2015 AU 26 JUIN 2016, ABBAYE DE MAUBUISSON, SAINT-OUEN - L’AUMÔNE (95). WWW.REGISPERRAY.EU
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pierrick sorin LE TRAVAIL DU NANTAIS PIERRICK SORIN EST MONDIALEMENT CONNU. DEPUIS NOVEMBRE 2006, IL NOUS RACONTE SON QUOTIDIEN DE CRÉATEUR. SIGNÉ SORIN, NATURELLEMENT.
PHOTOS / P. SORIN MODÈLE : ARZU DOGAN PHOTOMONTAGE : CHARLIE MARS
C’est la première fois que je mets une cravate. Je l’ai fait deux ou trois fois pour jouer les mariolles devant une caméra ; mais dans la vraie vie, jamais. Ce bout de tissu qui pendouille ostensiblement, très peu pour moi. Comme je m’applique à faire le nœud, un œil sur un tuto consacré à la chose, la télé diffuse l’interview d’un chef d’entreprise. Il en a une grosse, rose, dont la large pointe tombe au niveau de la braguette. Une sorte de flèche indiquant le tiroir de rangement du service trois pièces. n My girl friend sort de la salle de bain. Brushing et robe noire, coupe “Jackie Kennedy” – c’est la vendeuse qui l’a dit. Elle a l’air tout droit sortie d’un magazine “people”. C’est parfait. On est pile dans le dress code de la soirée. Fallait bien faire ce petit effort : l’entreprise internationale qui nous invite ici, à Johannesburg, a dû dépenser pas loin de 10.000 euros pour nous accueillir durant ces 3 jours, entre le vol en business-class, la chambre luxueuse du Regency Hyatt et les cocktails-en-veux-tu-en-voilà… On grimpe
« L’ENTREPRISE INTERNATIONALE QUI NOUS INVITE ICI, À JOHANNESBURG, A DÛ DÉPENSER PAS LOIN DE 10.000 EUROS POUR NOUS ACCUEILLIR DURANT CES 3 JOURS. » dans un 4x4 rutilant avec chauffeur attitré. Direction le centre d’exposition. C’est le vernissage. Le tapis rouge est de sortie. Pas mal de photographes s’agitent. Les invités se font shooter à leur arrivée. Il faut les conforter dans l’idée qu’ils sont “Very Important”. L’exposition énonce l’histoire de l’entreprise, ses valeurs. Des éléments didactiques voisinent avec des œuvres commandées à des PA G E 0 7 9
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artistes. Pour ma part, j’ai réalisé un court film en relief. Il y a un certain décalage entre l’importance réelle de l’événement et le décorum qui l’accompagne : le protocole “so chic”, les hôtesses, les portiers, les cameramen… n Sur la terrasse, surplombant l’immense paysage urbain, on siffle des cocktails créatifs, on grignote des amuse-gueules raffinés. C’est l’hiver, mais il fait bon : 20 degrés environ. On regarde les habitations en contrebas. Des maisons cossues entourées de hauts murs surmontés de fils barbelés. Les lumières de la ville s’étendent jusqu’au bas des montagnes. Il fait déjà trop sombre pour voir les bidonvilles qui fleurissent à leurs pieds. La majorité des invités sont blancs. Il y a quelques noirs, en boubous d’apparat, portant turbans et lunettes fumées. Une belle Nigériane expose sa cambrure dans une mini-robe étincelante. C’est l’heure du dîner. Une immense salle, des jeux de lumière, des projections vidéos géantes à la gloire de l’entreprise, une armée de serveurs qui n’ont de blanc que leur costume. On boit beaucoup. Mon voisin est fatigué. Il s’est levé à 6h pour aller photographier des girafes et des crocodiles. n Vers minuit, on lève le camp pour se finir dans un club. On re-boit en regardant des lionnes en cuissardes qui agitent leurs crinières sur un podium enfumé. La troupe des invités se désagrège peu à peu. On va rentrer. Ma copine cherche son sac. Il a disparu avec nos deux téléphones… Le jour suivant sera consacré au “comatage” et à des passionnantes démarches pour gérer le vol des téléphones. On reste à l’hôtel, ça évitera de se faire braquer les passeports en prime. De cette ville, je n’aurai finalement pas vu grand chose. J’aurai quand même appris à faire un nœud de cravate. n SAISON 10 / NUMÉRO 47
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WILLIAM REZÉ, ALIAS THYLACINE, N’EN FINIT PLUS DE FAIRE LE BUZZ AVEC SON ÉLECTRO SUBTILE NOURRIE DE MULTIPLES INFLUENCES. DANS LE CADRE DU PARTENARIAT ENTRE ANGERS ET AUSTIN, L’ANGEVIN A PARTICIPÉ PENDANT UNE SEMAINE, EN MARS DERNIER, AU SXSW, L’ÉNORME FESTIVAL PLURIDISCIPLINAIRE.
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J’ai eu l’occasion de découvrir beaucoup d’autres villes depuis Austin, et certaines feraient sûrement davantage rêver. Mais Austin est peut-être une des seules où je pourrais finalement rester pour y vivre, et je ne m’y attendais pas vraiment. n Il faut dire qu’elle est complètement à part des autres villes du Texas. Hormis les énormes pick-up, la country et les policiers en santiags, c’est la seule ville démocrate de l’État. Et il y règne une ambiance délurée et un peu punk-hippie, qui contraste totalement avec le reste du Texas. C’est de réputation la ville où tous les artistes, musiciens et autres weirds texans se réfugient pour éviter le patriotisme conserPA G E 0 8 0
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vateur. Et c’est clairement ce qui donne son intérêt à Austin. Car même si son downtown à de jolis gratte-ciels, mieux vaut ne pas y aller pour l’architecture et le paysage, c’est une ville américaine quoi. Et la seule attraction territoriale, une rivière (wow !), s’avère être artificielle et bourrée de mercure. Personne n’y trempe un doigt de pied. n Mais l’ambiance qui s’en dégage est vraiment et simplement joyeuse. Alors le cadre du festival SXSW y joue énormément, certes, et ça tombe pendant le springbreak en plus, histoire de rajouter les mini-shorts à la musique dans tous les coins de rue. Mais voilà, j’ai des souvenirs de fous rires général dans le tramway, de discu-
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ter avec n’importe qui très facilement. Et surtout, chose impensable, en une semaine de concerts, beuveries, etc., je n’ai pas vu UNE SEULE personne s’engueuler. Essayez d’avoir ça à Paris le jour de la Fête de la musique, je vous souhaite du courage. n Nan voilà, il fait juste beau, la ville n’est pas immense, les burgers sont délicieux, tout le monde est content, c’est cool. n Et tous les clichés qu’on a sur l’Amérique des vieux films, les skaters blonds aux cheveux longs en vans troués, les rockeurs en blouson de cuir avec la banane, les flics en ray-ban et chapeau de cowboy qui mangent des donuts, ils vivent encore tous làbas en fait. n PA G E 0 8 1
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THYLACINE 19 SEPTEMBRE, SCOPITONE, LES NEFS, NANTES (44). 26 SEPTEMBRE, CHÂTEAU DE SUSCINIO, SARZEAU (56). 30 OCTOBRE, AMPHITEA 4000, PARC DES EXPOS, ANGERS (49). 7 NOVEMBRE, CENTRE CULTUREL ARTHEMUSE, BRIEC (29). 13 NOVEMBRE, L’UBU, RENNES (35). 14 NOVEMBRE, CENTRE DES EXPOS, LE MANS (72). 17 DÉCEMBRE, CABARET VAUBAN, BREST (29). HTTPS://THYLACINE.BANDCAMP.COM AUSTIN WEEKS, ANGERS, DU 14 AU 20 SEPTEMBRE. WWW.AUSTINWEEK.FR SAISON 10 / NUMÉRO 47
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Une ville d’exception Dans un Sud globalement conservateur, Austin décoiffe. La capitale du Texas soigne son image de ville rebelle. L’ancienne ville industrielle abrite les sièges et usines de l’american tech (de Dell à Apple en passant par HP…), mais c’est aussi une étonnante capitale culturelle. Y ALLER Pas de vols directs pour Austin depuis Paris. Passage obligé par Atlanta, desservie par plusieurs compagnies dont Delta. Avec escale, comptez une bonne quinzaine d’heures de vol et environ 900 € aller-retour. Le bon plan peut être de choper un vol low cost (avec Frontier par exemple). Y SÉJOURNER À défaut de disposer d’une voiture, mieux vaut trouver un hôtel dans le centre. Les prix grimpent très vite. Quant aux motels, ils peuvent être à 15-20 km. La formule auberge de jeunesse est une alternative. Comme cette ancienne caserne des pompiers, Firehouse Hostel, idéalement placée, à 25 €/nuit pour nostalgiques des dortoirs. PA G E 0 8 2
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CIRCUIT KOSTAR Le soir, tout se passe, ou presque, dans et autour de la 6e rue. On peut dîner au Parkside, une brasserie allumée sur east 6th street, avant d’aller goûter la Austin amber en écoutant de la musique dans un des bars et pubs du quartier. Direction l’hôtel Vegas, le Hole in the wall ou… ailleurs. The Austin Chronicle est un parfait agenda pour trouver “the” place to be. n Côté musées, The Contemporary Austin – qui regroupe le Jones Center et la Laguna Gloria – annonce la couleur et le pont sur l’avenue est un rendez-vous très populaire au coucher du soleil. Autre (petit) musée intéressant, le Blanton museum, au coin de Luther King et Congress avenue. n Pour la carte postale, on salue le Texas State
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Capitol. Les Texans ne sont pas peu fiers d’un monument plus grand que son homologue de Washington. Et pour l’ambiance très sud, on fait un tour au Franklin, “le” barbecue de la ville. Patience de rigueur surtout durant le SXSW. Mais on peut se régaler à peu de frais en street food, dans le South congress. Le Chi’lantro est un must dont on peut suivre le circuit sur twitter. n Austin est aussi une green capitale. Le Zilker Park (142 hectares) en est le poumon vert. Les Stones y ont joué (en 2006) devant 42.000 personnes et, aux beaux jours, on peut faire trempette dans le Barton Spings pool, alimenté par une source naturelle. La température y reste presque constante : 20°, même en hiver. n
Initiative de la Région des Pays de la Loire et de 27 structures culturelles, Voisinages donne un coup de projecteur sur les compagnies artistiques implantées en Pays de la Loire. Danse, théâtre, musique… avec Voisinages, chaque compagnie bénéficie d’une tournée sur le territoire. Voisinages 2015-2016, ce sont 11 équipes artistiques de théâtre, musique et danse qui proposent 17 spectacles… Compagnie Amala Dianor Extension, De(s)generation, OverFlow et Man Rec David Rolland Chorégraphie Happy Manif et Les Lecteurs Théâtre d’Air La Nuit des Rois Banquet d’Avril La Pluie d’été Théâtre du Rictus La Ville de l’année longue Grosse Théâtre Le Neveu de Rameau La Parenthèse Lettre pour Elena Compagnie Lo’Jo 310 Lunes et La Tribu des femmes La Compagnie à Made in China Compagnie S’Poart Rock it Daddy, Rouge et Traces Compagnie David Drouard Hubris
… programmés cette saison dans 23 salles partenaires 44 : Le Grand T – Nantes / TU-Nantes / Onyx – Saint-Herblain / Le Théâtre – scène nationale de Saint-Nazaire / Le Champilambart – Vallet / Le Carré d’Argent – Pontchâteau / Théâtre Quartier Libre - Ancenis 49 : THV – Saint-Barthélemy d’Anjou / Nouveau Théâtre d’Angers – Le Quai à Angers / Le Jardin de Verre – Cholet / Scènes de Pays dans les Mauges – Beaupréau / Le Cargo – Segré / Villages en scène – Pays du Layon / CNDC - Angers 53 : Le Carré – scène nationale Château-Gontier / Le Théâtre – Laval / Le Kiosque – Mayenne / La saison culturelle du Pays du Loiron / La 3e, saison culturelle de la Communauté de communes de l’Ernée 72 : L’Espal - Le Mans / Le Carroi - La Flèche / L’Entracte – Sablé 85 : Le Grand R - La Roche-sur-Yon.
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PHOTO • Pierre Leblanc - www.pierreleblanc.be
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