CULTURES TENDANCES
SAISON 10
HABILLÉ PAR MARTA ORZEL
N°48
DÉC. 2015 / JANV. 2016
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Fip en transe aux Trans Musicales de Rennes ! SOUS LES JUPES DE FIP Lun. 30 nov. | à 20h Focus sur les Trans et sessions live SESSIONS LIVE ET INTERVIEWS AU LIBERTE Jeu. 3 au sam. 5 déc. | de 16h à 19h | En public À revivre en vidéo sur fipradio.fr
LIVE A FIP Jeu. 3 déc. | à 20h en direct Jeu. 10 déc. | à 20h Diffusion des concerts 2015
LE COUP DE CŒUR DES TRANS par Luc Frelon, programmateur musical Du jeu. 3 au sam. 5 déc. | à 11h50 sur Fip
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François ns Damie w recto...
Le résumé de Cowboys est succinct : vous partez à la recherche de votre fille de 16 ans qui disparaît lors d’un rassemblement country dans l’Est. Il est interdit d’en
l’intervie
PHOTOS ET INTERVIEW / R MATTHIEU CHAUVEAU POUR KOSTA
dire plus ? n Non, bien sûr.
Sa disparition est liée au milieu djihadiste. Mais, ce n’est pas un film sur ceux qui partent faire le djihad. C’est un film sur ceux qui restent. L’histoire d’une famille confrontée au fracas d’un monde en train de changer.
On vous a découvert comique. Vous êtes épatant dans les rôles dramatiques. Quel registre préférez-vous ? n Je
prends autant de plaisir dans les deux, à partir du moment où je suis en confiance. J’aime manger dans un fast-food et à d’autres moments dans un bon restaurant. Même si je ne veux pas non plus réduire la comédie au fast-food…
Le titre est trompeur : il ne s’agit pas d’un western (quoique). Comment le définissez-vous ? n
On vous voit enfourcher une guitare et chanter une ballade country. C’est pas du chiqué ? n Non, je joue
C’est un film de genre, qui part d’une situation terre à terre – la fugue d’un enfant –, pour parler simplement de quelque chose de très compliqué.
et chante vraiment. J’ai pris trois mois de cours de chant et de guitare. C’était la partie la plus difficile du film. Jouer de la guitare, c’est techniquement compliqué. Mais le chant, c’était encore autre chose.
Est-ce le travail de Thomas Bidegain comme scénariste pour Jacques Audiard qui vous a décidé à accepter son
premier film ? n Je me suis dit
que s’il se lançait, il savait où il allait. Je n’étais pas le seul à avoir confiance. Le film a été vendu sur la base du scénario, alors que les acteurs n’avaient pas encore été choisis !
LES COWBOYS UN FILM DE THOMAS BIDEGAIN AVEC FRANÇOIS DAMIENS, FINNEGAN OLDFIELD, AGATHE DRONNE
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Cover girl n Marta Orzel / P8 le k de kostar n Bertrand Belin / P10
liste de noël n P12 Tête de série n Atelier 56S / P16 portraits en ville n par Keno, Christophe Martin, Gilas Raffenel / P18 Chef oui chef n Damien Vétault / P24 Business Classe n Cavavin / P28 Peace for Paris n P31
actus n P32 entretiens n Claude Lévêque / P36 n Loïc Touzé / P46 Têtes de série n INÜIT / P41 n Julien Grosvalet / P45 n Jean-Benoit Lallemant / P51 portefeuille artistique n For seasons par Bellavieza / P54 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P60 une ville ailleurs n Guanajuato par Gaël Rougegrez / P62 PA G E 0 4
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Q U I F A I T Q U O I ?
KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication et de la rédaction n Patrick Thibault Graphisme et maquette n Damien Chauveau Développement n Marc Grinsell, Patrick Thibault. Publicité n pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa Rédaction n redaction@mcomedia.fr Studio graphique n damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro Rédacteurs n Émilie Berger, Vincent Braud, Matthieu Chauveau, Fédelm Cheguillaume, Antonin Druart, Marie Groneau, Christophe Martin, Gaël Rougegrez, Pierrick Sorin, Patrick Thibault, Jean-Philippe Xhaet. Photographes n Bellavieza, Matthieu Chauveau, Adrien Duquesnel, Jeremías González, Tangui Jossic, Keno, Christophe Martin, Gildas Raffenel, Gaël Rougegrez, Pierrick Sorin GRAPHISTES / Illustrateurs / artistes plasticiens n Marta Orzel (couverture, ours, sommaire, Une ville ailleurs, custom des titres), Collectif Bellavieza, Pierrick Sorin Remerciements n Arzu Dogan, Jean Jullien, Charlie Mars, tous nos annonceurs Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2015 www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764 Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar. fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.
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Compassion L’histoire de la mitrailleuse (titre provisoire)
Conception, texte et mise en scène Milo Rau Avec Ursina Lardi et Consolate Sipérius Production Schaubühne/Berlin
Coproduction Prospero (Théâtre National de Bretagne/Rennes ; Théâtre de Liège ; Emilia Romagna Teatro Fondazione ; Schaubühne am Lehniner Platz ; Göteborgs Stadsteatern ; Théâtre National de Croatie/World
Theatre Festival Zagreb ; Festival d’Athènes et d’Épidaure)
Théâtre National de Bretagne / Rennes 02 99 31 12 31 www.t-n-b.fr
Mettre en Scène est organisé par le Théâtre National de Bretagne - Centre Européen de Production Théâtrale et Chorégraphique et Centre Dramatique National/Rennes en collaboration avec le Musée de la Danse - CCNRB ; Le Triangle - Cité de la danse ; le Théâtre de La Paillette ; l’Aire Libre/Saint-Jacques-de-la-Lande ; Le Grand Logis/Bruz ; Le Carré Magique - Pôle National des arts du cirque en Bretagne/Lannion ; Le Quartz – Scène nationale/Brest ; La Passerelle - Scène nationale/Saint-Brieuc.
©Beatrice Minda
DU LUNDI 7 AU MARDI 9 DÉCEMBRE À 20H
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Kostar # 48 habillé par...
Couverture / P01 n Sommaire / P04 n Ours / P06 n Une ville ailleurs / P64 n Custom des titres / P08, 10, 12, 16, 25, 29, 32, 37, 41, 45, 46, 51, 54, 62 PHOTO / TANGUI JOSSIC POUR KOSTAR
Marta Orzel est une artisteillustratrice d’origine polonaise installée à Nantes. Diplômée des Beaux-Arts de Wroclaw, elle est venue en Erasmus à Orléans. Une rencontre l’a décidée à rester. Nantes s’est imposée « car il y a une grande communauté de dessinateurs ». Marta crée des univers forts, aux couleurs intenses, avec des paysages de montagnes et de forêts peuplées d’animaux et créatures fantastiques pour des atmosphères bien senties. n Pour Kostar, elle a voulu faire cohabiter le dessin et l’illustration. « Puisque j’avais carte blanche, j’ai aussi expérimenté : les personnages, ça n’est pas courant dans mon travail. » Elle a souhaité un aspect franchement chalheureux. « J’aime cette vie sociale en hiver. Ce côté familial et joyeux dehors malgré la neige. » Celle qui aime qu’on ne découvre pas tout au premier coup d’œil ne renie pas la référence à Brueghel dans ce travail pour Kostar. n Des commandes pour Télérama et pour les JMF en poche, elle réfléchit à un projet de livre et planche sur une expo. n WWW.MARTAORZEL.COM PA G E 0 8
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U N E P E R S O N N A L I T É À L A M O D E PA R L E D E M O D E
« IL N’Y A PAS PLUS À LA MODE QUE DE SEMBLER DÉMODÉ » INTERVIEW MATTHIEU CHAUVEAU
PHOTO / PHILIPPE LEBRUMAN
Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? n Je n’aime pas l’idée d’avoir le costume de l’emploi, et je ne pense pas l’avoir. Je ne porte pas de pantalon en cuir. Or, c’est le costume habituel des gens qui, comme moi, jouent de la guitare électrique. Quels rapports entretenez-vous avec la mode ? n Je m'habille pareil depuis 25 ans. Je suis quelqu’un d’assez classique. L’avantage du classicisme, c’est qu’il ne se démode pas. Il est à l’opposé de la mode même si Dior ou Saint-Laurent ont représenté une sorte de chic français qui avait peut-être à voir avec le classicisme. Si j’avais l’anorak et les Converse que je portais en 1981, je serais peut-être à la mode aujourd’hui... Vous n’êtes donc pas à la mode ? n Quand je regarde mes copains qui le sont, je remarque qu’ils ne sont ni habillés, ni coiffés comme moi. Mais ça ne veut pas dire que je suis ostentatoirement démodé puisqu'il n’y a maintenant pas plus à la mode que de sembler démodé ! Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Personne ne se vente de retourner sa veste ! Avez-vous pris des vestes ? n Oui, ça m’est arrivé. Par un beau matin très froid, à Genève, une femme polonaise d’une grande beauté m’a éconduit de manière définitive. C’était une belle veste dans le petit matin glacial. Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ? n Rien d’original. Des chaussettes, des slips, des chemises, une trousse de toilette, des livres. J’ai de la musique dans mon téléphone, comme tout le monde. En ce moment, c’est un album de Hank Williams.
À qui voudriez-vous tailler un costard ? n À personne. Je n’ai pas envie de faire de mal aux autres. Je me verrais bien tailler un vrai costard, essayer de fabriquer un vêtement. Je l’ai fait il y a très longtemps. J’ai fabriqué un sweet-shirt, quand j’étais au collège, que j’ai porté. Il était gris, et avait une forme un peu spéciale... Quel est le comble du chic ? n Avoir l’intention d’être chic, mais ne pas se rabaisser à faire le moindre effort pour le devenir aux yeux des autres. Et le comble du mauvais goût ? n Être certain d’être chic. Quelle personnalité voudriez-vous relooker ? n David Banner, le docteur de L’Incroyable Hulk avec autre chose que des habits serrés. Il ne serait pas obligé de changer de vêtement chaque fois qu’il explose de colère. On l’habillerait avec des toiles de tente, et on attendrait qu’il se mette en colère. Ça ferait un travail innovant sur le plan de la mode. Qui rêveriez-vous de déshabiller ? n Un paquet de gens, mais je ne vous répondrai pas. C’est un peu privé. Ah si, des argonautes. J’adorerais déshabiller un contingent d’argonautes ! n LE 19 NOVEMBRE, LE LIEU UNIQUE, NANTES ; LE 22 JANVIER, L’AIRE LIBRE, ST JACQUES DE LA LANDE ; LE 23 JANVIER, LES YOLES, NOTRE DAME DE MONTS ; LE 19 AVRIL, CARRÉ MAGIQUE, LANNION ; LE 20 AVRIL, CENTRE CULTUREL ATHÉNA, AURAY ; LE 21 AVRIL, ARCHIPEL, FOUESNANT ; LE 22 AVRIL, LA CARÈNE, BREST ; LE 12 MAI, SALLE JEAN CARMET, ALLONNES.
cap waller Précédé d’un single à la rythmique quasi-funk (Folle Folle Folle), surprenant venant de l’auteur de l’introspectif Hypernuit, Cap Waller s’avère être du Belin pur jus, le groove en plus. Un cinquième album à l’écriture épurée, mais à la production plus directe qu’à l’accoutumée. n BERTRAND BELIN, CAP WALLER, WAGRAM PA G E 0 1 0
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RÉDACTEURS DU CAHIER TENDANCES ÉMILIE BERGER, VINCENT BRAUD, ANTONIN DRUART, CHRISTOPHE MARTIN
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TÊTES DE SÉRIE / ARCHITECTURE
L’AGENCE KAPLA TEXTE / ANTONIN DRUART
PHOTO / JEREMÍAS GONZÁLEZ POUR KOSTAR (JEREMIASGONZALEZ.COM)
Visite de l’univers architect(r)ural d’un aimable défilé d’édifiants édificateurs.
N’en déplaise au Guinness Book, 56s ne correspond pas au temps record pour la réalisation d’un dessin préparatoire à la conception d’un bâtiment. Il renvoie simplement à la première adresse de l’agence, alors localisée à Paris. Cela dit, question concours, efficacité et performance, la petite entreprise n’est pas en reste. Désormais installé à Rennes depuis tout juste un an, l’atelier jongle entre les projets, les appels d’offres et les chantiers en cours. n Fanny Landeau et José Prieto, architectes associés, se rencontrent en 2008 au Mexique. Lauréats du Festival Archi<20 en 2012, ils élaborent l’Observatoire, éphémère et amical mirador d’adorateurs de la nature. Cette cabane verticale fonctionnelle, qui fait aussi office de bibliothèque, s’efface face à la forêt grâce à un habile jeu de miroirs et permet au promeneur de côtoyer les cimes, serein. C’est à l’issue de ce succès (parmi d’autres) que naîtra leur agence. Piliers d’une solide équipe de quatre bâtisseurs (avec Stéphanie Ménard et Lise Gaillard), les complices conçoivent leurs créations comme des PA G E 0 1 6
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zones fédératrices d’échange et de partage, si possible en milieu rural. « Certaines communes, comme Sains, ne disposent d’aucun commerce. Y concevoir une médiathèque devient prétexte à instaurer un lieu de rencontres, où l’on peut boire un café, discuter. » n Qu’il s’agisse d’une maison de la culture à Saint-Pierrede-Plesguen, d’une école à Lanfains ou bien d’une crèche en région parisienne, les motivations restent les mêmes : créer des équipements à dimensions sociales, respectueux de l’environnement et du contexte préexistant. Une envie de donner de la vie. « L’architecture n’est pas que pour les riches », insiste José. Aujourd’hui, l’atelier est aussi une galerie d’art, pensée comme un espace de discussion, ouverte, et en phase avec des considérations constructrices. Chaque mois, des débats y sont organisés, entre usagers, plasticiens et urbanistes, pour mettre en parallèle pratiques artistiques et espace public. Et bien sûr, c’est ouvert à tous. n 87 ALLÉE SAINT-HÉLIER, 35000 RENNES, WWW.ATELIER56S.COM
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David Urien RENNES GÉRANT DE BLUSH (FUTUR CONCEPT STORE BEAUTÉ) OUVERTURE 2/12
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Wilfried Thierry ANGERS MUSICIEN, VIDÉASTE, METTEUR EN SCÈNE RÉALISATEUR AU QUAI
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LA PÂTISSERIE PLAISIR INTERVIEW ET PHOTOS / CHRISTOPHE MARTIN
Difficile d’échapper à la pâtisserie de Damien Vétault, écrin pour bijoux de gourmandise et d’élégance. Depuis deux ans, ce jeune chef pâtissier de 27 ans nous livre ses créations au gré des saisons et fait déjà la démonstration d’un prodigieux talent. Avec une telle empreinte, on imagine un parcours jalonné par de grandes maisons ? n Je suis originaire d’Angers, c’est ici que tout a commencé. À l’âge de quinze ans, j’ai eu la chance d’intégrer la pâtisserie Allard, l’une des plus belles maisons angevines. J’y ai fait mon apprentissage à tous les postes. Puis, à Paris, la rencontre avec Claire Damon m’a fait découvrir une autre pâtisserie. J’ai pu développer de nouvelles sensibilités et approfondir ma connaissance des produits. Vous êtes donc revenu aux sources ? n J’ai toujours eu envie d’ouvrir ma propre boutique et Angers s’est imposée comme une évidence. Après des débuts compliqués, la confiance s’est installée, les premiers curieux sont devenus des fidèles et on espère aujourd’hui continuer à offrir du plaisir.
« GARDER UN LIEN DIRECT AVEC LE PRODUIT EST ESSENTIEL POUR MOI. » Comment décririez-vous votre pâtisserie ? n Je fais une pâtisserie plaisir. Je me lève chaque matin pour exercer ma passion, travailler des produits de qualité et des matières nobles. Il y a un pôle productif avec beaucoup de rigueur et un pôle créatif, plus intuitif et plus funky. Nous arrivons à dégager du temps chaque jour pour de la recherche. Vous semblez traiter vos pâtisseries comme des bijoux… n J’aime le travail soigné. Quand on regarde un gâteau, s’il est PA G E 0 2 5
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beau, ça donne envie de croquer dedans. Mais attention, il faut d’abord qu’il soit bon ! Je préfère travailler sur des alliances de saveurs avant de concevoir le visuel. Cette esthétique minimale, est-ce un choix déterminant ? n Nous travaillons sur des décors épurés, toujours coordonnés avec les ingrédients travaillés dans le gâteau. Je ne me vois pas mettre des rubans ni des macarons en guise de décoration. Je veux que le client puisse comprendre facilement ce qui compose mes pâtisseries. La boutique joue aussi la carte de la sobriété. Est-ce une marque de fabrique ? n Il n’y a pas de volonté d’imposer ma griffe. Je ne suis pas dans la démonstration superflue, j’ai choisi une présentation épurée qui met en valeur les pâtisseries. Je fais souvent le rapprochement avec le potager de mes parents où j’allais croquer des tomates à pleines dents. Garder un lien direct avec le produit est essentiel pour moi. Cette revendication du produit se retrouve d’abord chez les chefs cuisiniers… n Mais, on pourrait dire que je cuisine de la pâtisserie. C’est assez similaire. Je fais une pâtisserie saisonnière. Et on ne trouve pas de tarte aux fraises dans la vitrine en ce moment. La question de la qualité du produit est naturelle. Pour la confiture, par exemple, nous allons ramasser les fraises en équipe, c’est un moment convivial fondamental. C’est aussi pour ça que nous proposons une
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3 MACARONS (FLEUR D’ORANGER-PISTACHE / ROSE / MANGUEBAIE ROSE) CONFITURES : MANGUE-VANILLE BOURBON.
gamme réduite, pour rester en accord avec cette démarche. Pouvez-vous parler de cette affriolante tarte au potimarron ? n On est sur une pâte sablée aux amandes qu’on vient garnir avec une crème de potimarron. La spécificité de cette crème, c’est quelle ne contient pas d’œuf. On travaille la chair compotée pour obtenir une texture onctueuse. On ajoute quelques guimauves épicées, badiane et vanille, pour apporter le petit twist. J’ai ramené cette idée du Canada où une amie m’avait fait découvrir la pumpkin pie. Les voyages sont-ils une source d’inspiration ? n On y trouve ce qu’on ne peut espérer imaginer entre les quatre murs d’un labo. J’ai un gros coup de cœur pour l’Asie. Le Vietnam et le Laos sont des lieux de délices et de sagesses. On en revient grandi. J’aimerais prendre quelques cours de dessin ou de sculpture aux Beaux-Arts, pour approfondir mon sens artistique.
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Avez-vous une pâtisserie signature ? n Souvenir d’enfance, l’alliance du chocolat au lait et de la noisette. J’ai cherché à reproduire et idéaliser la combinaison de saveurs d’une célèbre pâte à tartiner de mon enfance. Il s’agit donc d’une petite dacquoise aux noisettes du Piémont d’Italie, avec un praliné croustillant, une crème onctueuse, chocolat au lait, terminée par une chantilly, chocolat au lait également. Une madeleine de Proust ! Que préparez-vous pour les fêtes ? n J’ai développé une collection autour de la thématique du froid polaire, avec des ours et des manchots empereur en chocolat. Des sujets garnis de petites friandises. Je suis autodidacte sur le chocolat, j’apprends à le travailler tous les jours. Puis, une belle collection de bûches dont une en série limitée avec une déclinaison tout chocolat avec un Criollo du Venezuela qui a un profil aromatique intéressant. n PÂTISSERIE DAMIEN VÉTAULT, 1 PLACE DU LYCÉE, ANGERS. WWW.DAMIENVETAULT.COM
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Pépette ouvert tous les samedis 14.30 à 19.30 Et exceptionnellement en continu du 9 au 24 décembre 2015
Gratuité des heures de nuit (22h à 6h). Valable dans la formule avec abonnement.
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BUSINESS CLASSE
LE VIN, EN TOUTE FRANCHISE TEXTE / JEAN-PHILIPPE XHAET
PHOTO / DR
Née à la Baule, en 1985, l’enseigne Cavavin vient de fêter ses 30 ans. Avec 148 magasins, la franchise est présente dans toute la France. Redonnais d’origine, Michel Bourel est à l’origine de cette success-story.
5 DATES CLÉS 1985 CRÉATION PAR MICHEL BOUREL DE LA PREMIÈRE CAVE À LA BAULE. 1998 PASSAGE DU DÉVELOPPEMENT EN COMMERCE ASSOCIÉ AU DÉVELOPPEMENT EN FRANCHISE ET MISE EN PLACE D’UNE PLATE-FORME DE STOCKAGE ET DE DISTRIBUTION À GUÉRANDE. 2007 NOUVEAU LOGO ET ÉVOLUTION DE L’IDENTITÉ VISUELLE DES MAGASINS. 2011 MISE EN PLACE DU NOUVEAU CONCEPT. 2015 30 ANS DE CAVAVIN.
Sans être rond, Michel Bourel a le physique ample des amateurs de bonne chère. « Je ne conçois pas un bon repas sans un verre de vin parfaitement associé », concède-t-il. Venant de l’homme qui dirige le deuxième réseau de cavistes de France, on n’en attendait pas moins ! À dire vrai, on en attendait même un peu plus… Le Breton, semble-til, est un épicurien modéré. Plus apollinien sans doute que dionysiaque ; un entrepreneur visionnaire et autodidacte, pour qui le vin, en plus d’être un divin breuvage, représente un marché à (re)conquérir. n Lorsqu’il ouvre sa première cave à La Baule, au milieu des années 80, deux figures antagonistes dominent la profession. « À l’époque, vous aviez le choix entre le caviste “pompiste”, qui remplit des cubitainers, et le caviste “haut de gamme”, qui propose des produits spéculatifs, élitistes », explique-t-il. n Entre le “pompiste” et le “pompeux”, le Breton ouvre PA G E 0 2 9
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une brèche, pour « casser les codes ». Comment ? En faisant du vin un produit à la fois démocratique et exceptionnel, que l’on met en valeur « un peu comme on présente un parfum ». Faisant cela, l’homme anticipe l’évolution des usages. « Nous sommes passés d’une consommation quotidienne à une consommation d’exception, plus festive. Le vin est devenu un produit tendance, et plus féminin », analyse-t-il. n Trente ans après sa création, le réseau Cavavin maille le territoire hexagonal. Et l'essaimage se poursuit. « Nous passons plus d’un tiers de notre temps à recruter de nouveaux franchisés » se félicite Michel Bourel. L’enjeu pour l’avenir ? S’emparer des nouveaux usages qu’offre le numérique ! « D’ici peu, quelques clics et votre bouteille de blanc vous attendra, au frais, dans le Cavavin le plus proche de votre localisation », s’enthousiasme-t-il. Santé ! n WWW.CAVAVIN.FR
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une exposition du département
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1870 - 1940
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Archives départementales Entrée gratuite 6 rue Bouillé - Nantes archives.loire-atlantique.fr
Conception : L’atelier du bourg et SAGA
ExpositioN
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TEXTE / PATRICK THIBAULT
DESSIN / JEAN JULLIEN
À l’heure des tragiques événements de Paris, Kostar venait juste d’être bouclé. S’est rapidement posée la question de la réaction. Et le sentiment qu’on aimerait tout recommencer s’est imposé. Les interviewés n’auraient sans doute pas réagi de la même manière. On aurait envisagé d’autres papiers, d’autres angles, d’autres regards. Bref, c’est comme si le monde, soudain, avait changé. n Pourtant, l’année se termine comme elle avait hélas commencé. Et même si nous devons continuer à réfléchir, penser, débattre, être vigilants, nous devons surtout continuer à vivre. n Ne pas céder à la peur, continuer d’aller nous asseoir en terrasse, continuer d’aller au spectacle ou au concert, continuer à sortir,
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continuer à être ce que nous sommes. Des êtres libres de nos mouvements et de nos actions. Même si ça dérange. n La page 31 de Kostar était sans doute la meilleure pour ces quelques mots. Cette page à part où, depuis la création du magazine, les lecteurs se mettent sur leur 31, jouent avec le chiffre, prennent la pose, sourient et nous envoient des clins d’œil du monde entier. n Un dessin et un seul, celui de Jean Jullien et son “Peace for Paris”. Après son “Je suis Charlie”, l’artiste nantais, Londonien d’adoption, auteur de deux portfolios pour Kostar, a une fois de plus visé juste. Il a touché le monde entier. n Soyons solidaires et restons debout ! n
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© GWENDAL LE FLEM
RÉDACTEURS DU CAHIER CULTURES VINCENT BRAUD, MATTHIEU CHAUVEAU, FEDELM CHEGUILLAUME, ANTONIN DRUART, MARIE GRONEAU, PATRICK THIBAULT
Fresque célèbre Tout bon Rennais un tant soit peu alerte ne peut passer à côté (en général il marche dessus) du travail d’ALI. Comment ignorer ces abstractions à même le sol qui évoquent aussi bien l’orient maure que les symboles sanskrits. Depuis le Festival Maintenant, ses mandalas telluriques ont pris de l’ampleur et de la hauteur, avec une fresque en négatif simplement sublime sur le toit terne de la kafkaïenne CAF de Rennes. À vos deltaplanes. n WWW.A--L--I.TUMBLR.COM PA G E 0 3 2
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ACTUS
ClubMaté
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Catégorie boissons énergisantes, Les Trans passent au vert. Exit les mélanges mainstream et retour au soda naturel. Éthique et éco-responsable, le Club-Maté fait donc son entrée au festival. Boisson préférée des fêtards berlinois, des hypsters et des activistes numériques de la planète, le soda caféiné fait le buzz et réunit dans son sillage une vraie communauté d’addicts. n
Ça claque au musée Les inquiétudes continuent à Nantes autour du futur Musée d’arts en restauration et extension. Après que Blandine Chavanne, la directrice, a claqué la porte mettant en cause « l’interventionnisme brutal » de la collectivité, la publication de l’appel à candidature pour sa succession fait grand bruit. On y indique clairement le placement de la future direction “sous l’autorité de la Directrice Générale de la Culture”. n WWW.MUSEEDESBEAUXARTS.NANTES.FR
WWW.CLUB-MATE.FR
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Gros plans
Folle nature WHITE GOD, SECTION REBELLES PHOTO ZSÓFIA PSOTTA © PYRAMIDE DISTRIBUTION
La 28e édition du festival des premiers films européens consacrera ses rétrospectives à Alain Cavalier, Milos Forman et Michael Lonsdale. Sans oublier la section Rebelles consacrée aux héros insoumis, révoltés et incompris. n PREMIERS PLANS, DU 22 AU 31 JANVIER, ANGERS. WWW.PREMIERSPLANS.ORG PA G E 0 3 3
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René Martin aurait voulu coller à l’actualité de la COP21 qu’il ne s’y serait pas pris autrement. C’est à la nature que sera consacrée la seconde Folle journée thématique. Du baroque à nos jours, une folle journée musicale au rythme des saisons, des éléments, de la nuit, des paysages et des animaux. n LA FOLLE JOURNÉE, DU 29 AU 31 JANVIER EN PAYS DE LA LOIRE ; DU 3 AU 7 FÉVRIER, NANTES. WWW.FOLLEJOURNEE.FR
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© ALICE MOITIÉ
MUSIQUE
Secouez bien fort Réinventer sa pop en troquant définitivement guitares et batterie pour claviers synthétiques et boîte à rythme, c’est le pari que s’est lancé le duo franco-finlandais The Dø l’an dernier avec le fort bien nommé Shake, Shook, Shaken. Dans ce troisième album, Olivia Merilahti et Dan Levy passaient la pop music au shaker avec, comme ingrédient secret, une bonne dose de Kanye West. Autant dire que la réponse live à ce disque déjà brûlant ne manquera pas de saveur. n THE DØ, LE 26 NOVEMBRE, LE LIBERTÉ, RENNES, WWW.LELIBERTE.FR ; LE 10 DÉCEMBRE, STEREOLUX, NANTES, WWW.STEREOLUX.ORG
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ELLIOTT SMITH / DR
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Batavobeat That's all folks ! Trois ans déjà que le lieu unique met les plus grands song-writers à l’honneur avec sa Folk Journée. Jusqu’ici, on y avait surtout entendu des perles des 60’s et des 70’s, de Nick Drake à Neil Young. Cette année ne fera pas exception à la règle, avec Leonard Cohen et Jackson C. Frank revisités par Anonymous Choir et Adrian Crowley. Mais l’événement incontournable, c’est bien l’hommage à un génie des 90’s. Sous le nom de The Color Bars Experience, un Grandaddy, un Posies et un Chokebore reprendront l’intégralité d’un album clé d’Elliott Smith, accompagnés d’un ensemble classique ! n LA FOLK JOURNÉE, LE 16 DÉCEMBRE, LE LIEU UNIQUE, NANTES, WWW.LELIEUUNIQUE.COM
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Peu de lien, a priori, entre un genre musical ayant connu son apogée dans le Nigeria des années 70 et la jeune scène néerlandaise. Et pourtant, les neuf musiciens de Jungle by Night incarnent peut-être le futur de l’afrobeat. C’est en tout cas ce que laisse penser le soutien que leur apporte l’extraordinaire batteur Tony Allen, ancien compère de route du pape de l’afrobeat Fela Kuti, et loin d’être largué au rayon musiques actuelles. N’a-t-on pas croisé monsieur Allen ces dernières années aux côtés de pointures telles que Damon Albarn, Air ou Sébastien Tellier ? n JUNGLE BY NIGHT, LE 25 NOVEMBRE, LE CHABADA, ANGERS, WWW.LECHABADA.COM ; LE 26 NOVEMBRE, FUZZ'YON, LA ROCHE-SUR-YON, WWW.FUZZYON.COM
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© MARIE STAGGAT
MUSIQUE
techno paradis C’est rien de moins que l’un des pères fondateurs de la techno qui fait escale à Rennes début décembre. Précurseur du son electro de Detroit au début des années 80, Juan Atkins crée avec Richard Davis le groupe avant-gardiste Cybotron, sorte de Kraftwerk imbibé de soul. La première formation à faire apparaître le mot « techno » dans un titre de morceau (le planant mais dansant Techno City) ! On doit aussi à Atkins la création de Metroplex, premier label techno au monde, dans lequel le musicien officie sous le nom de Model 500… Culte. n JUAN ATKINS, LE 4 DÉCEMBRE, LE 1988 LIVE CLUB, RENNES, WWW.1988LIVECLUB.COM
et aussi AGNÈS JAOUI, LE 26 NOVEMBRE, CAPELLIA, LA CHAPELLE-SUR-ERDRE.
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DAKHABRAKHA, LE 10 DÉCEMBRE, THÉÂTRE MUNICIPAL, REZÉ ; LE 12 DÉCEMBRE, LE FANAL, SAINT-NAZAIRE.
Sur leur route Quand on les a découverts avec Jimmy, leur entêtante ritournelle country, on n’aurait pas forcément parié grand chose sur le devenir artistique de Moriarty. Les groupes d’un tube, ça existe. Depuis, pourtant, la formation aux origines éparses (française, américaine, suisse et vietnamienne), mais nourrissant une obsession pour un territoire bien défini (l’Amérique des grands espaces chère à Kerouac), trace dignement sa route. Il faut dire que la voix de Charlène Dupuy, sorte de Billie Holiday égarée chez les cowboys, ne laisse pas indifférent. n MORIARTY, LE 8 DÉCEMBRE, PARC DES EXPOS, QUIMPER ; LE 9 DÉCEMBRE, LA CARÈNE, BREST, WWW.LACARENE.FR ; LE 10 DÉCEMBRE, LA NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, WWW.LANOUVELLE VAGUE.ORG, LE 11 DÉCEMBRE, LE CHAMPILAMBART, VALLET, WWW.CHAMPILAMBART.FR PA G E 0 3 5
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JORDI SAVALL, LE 12 DÉCEMBRE, LA CITÉ, NANTES. VISITE/VISITE, LE 12 DÉCEMBRE, L’ALTERCAFÉ, NANTES. DOMINIQUE A, LE 18 DÉCEMBRE, LA CITÉ, NANTES. CRAB CAKE // GIEGLING NIGHT, LE 18 DÉCEMBRE, L’UBU, RENNES. MODERN FACTORY, LE 18 NOVEMBRE, LE CHABADA, ANGERS. ASTROPOLIS L’HIVER, DU 16 AU 23 JANVIER, BREST.
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ENTRETIEN / ART
L'ÊTRE ET LE NÉON INTERVIEW / PATRICK THIBAULT
PORTRAIT / ELIE MORIN
L’inventaire des sculptures du Frac Pays de la Loire a ramené Claude Lévêque en région. C’est l’occasion de faire un point avec l’artiste qui a représenté la France à Venise en 2009 et pour qui Le grand soir n’est jamais terminé. Outre l’expo du Frac, il est actuellement au Louvre, sur le fronton du Théâtre de l’Odéon… La nuit qui nous réunit, c’est donc une œuvre qui nous ramène aux années 80… n En entrant dans la salle, j’ai ressenti fortement l’ambiance de ces années. C’était pour moi un travail sur mon enfance, une œuvre visuelle et sonore présentée à Fontevraud en 1984. Une œuvre emblématique de mon travail qui est souvent lié au temps qui passe.
« MON TRAVAIL EST LIÉ AUX TEMPORALITÉS. » C’est curieux ce que vous dites parce que j’ai toujours eu l’impression que chacune de vos œuvres est aussi très liée au temps présent… n Disons que mon travail est lié aux temporalités. Le mouvement du temps, c’est bien un constat. Le temps présent, sur certains sujets de la réalité, peutêtre mais quand on avance en âge, on a d’autres préoccupations. Vos néons, par exemple, c’est toujours dans l’époque… n Oui Le réveil de la jeunesse empoisonnée ou en ce moment sur le toit du Théâtre de l’Odéon, The world is yours d’après la citation de Scarface. Je PA G E 0 3 6
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suis revenu aux objets récupérés, auxquels j’ajoute des inscriptions néons ou des formes néons. Ce sont des histoires qui se jouent avec des choix d’objets. Vous êtes dans une actualité parisienne particulièrement riche avec le Louvre… n Au Louvre, je suis dans la deuxième partie. C’est la suite de l’éclair pour la Pyramide qui joue sur l’Histoire telle que je me la suis imaginée du château de Charles V, en traversant les collections, des représentations diverses. J’ai voulu un univers avec des objets d’aujourd’hui, mais c’est un regard sur les collections assez détaché. Un parcours promenade. C’est une appréhension, au départ de s’attaquer au Louvre ? n C’est contraignant, c’est très chargé. J’ai écarté l’idée d’être inscrit dans le Louvre, puisque ça ne présente pas les artistes d’aujourd’hui. Ce n’est pas un lieu comme un autre loin de là, mais c’est un lieu qui amène des questions différentes comme tout lieu. Pour moi, c’est un lieu de l’enfance où j’allais avec ma mère. Ce n’est pas facile. Il a surtout fallu maîtriser des impulsions.
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ENTRETIEN / ART
Comment réussissez-vous à vous renouveler avec les mêmes procédés ? n La lumière est sujette à des évocations, à des tas de métamorphoses. Je joue avec la lumière et le son, mais les lieux sont toujours différents, les contextes aussi. Au Louvre, j’ai traversé la partie moyenâgeuse en ajoutant des barricades de chaises comme des éléments de bataille. Je suis allé jusqu’au sphynx que j’ai un peu customisé. C’est du in situ. À Fontevraud, Mort en été, c’est lié à l’histoire de l’abbaye, à la mémoire, à la Loire. Vous imaginez quel artiste vous auriez été avant l’électricité ? n Je ne sais pas, j’aurais fait de la peinture. Mon travail visuel est assez proche de la peinture. En trois dimensions, il est lié au corps, au déplacement. Aux questions qu’on se pose.
« CE DÉBAT SUR L’ART CONTEMPORAIN EST UN VIEUX DÉBAT RÉACTIONNAIRE. » Vous vous posez toujours beaucoup de questions dans votre travail… n Il y a des choses qui viennent très vite. Parfois moins. Au Louvre, j’ai vécu le projet comme une résidence. Avec l’élaboration de l’éclair pour la Pyramide, puis la partie sur les origines. Dans cet univers minéral très fort avec ces remparts, ça a été assez long pour construire au plus juste. Lorsque l’art contemporain est décrié, votre travail avec la lumière apparaît vite fédérateur, c’est une préoccupation ou c’est naturel ? n On va plutôt dire que c’est naturel. Je ne fais pas de l’événementiel. Je n’ai pas dit que vous faisiez de l’événementiel… n C’est mon récit, mon vocabulaire. La lumière et le son sont vite attractifs. Ils rendent les choses moins raides. Ce débat sur l’art contemporain est un vieux débat réactionnaire. On sait bien que l’art contemporain interroge sur l’époque. Pas mal de jeunes peuvent avoir accès par le milieu scolaire. Leur monde, c’est bien de ça dont on parle. La question sur le beau, le joli, la laideur… Bien sûr, il y a la vague conceptuelle minimale des années 70, liée à une méthode, une théorie. J’en suis l’héritier aussi. Les Frac prennent part au débat… n Je ne dis pas ça parce que j'y suis aujourd’hui, mais les Frac, ça a été une révolution. Là où il n’y avait rien en province, on a mis de l’art PA G E 0 3 8
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contemporain. Ils ont des pièces majeures. C’est un bien public. Il faut donc le rendre toujours plus accessible… n Mais il ne faut pas que ce soit du prêt à consommer. Plein de gens pratiquent l’événementiel pour que l’art soit accessible. C’est du cirque tout ça. Faut rentrer dedans ! Vous avez toujours une vraie liberté de parole et des commandes publiques, c’est une exception française… n On a en France un privilège d’avoir tous ces soutiens. C’est très décrié mais ça fait exister tant d’artistes. Ça permet de faire émerger toutes sortes de tendances. L’art n’appartient pas qu’au marché mais j’appartiens au marché aussi car beaucoup de collectionneurs m’achètent. Je me sens très libre. Il y a aussi une liberté qu’on a pas dans d’autres formes d’expression. On ne va pas visiter une expo comme on va au théâtre ou au cinéma. Quel regard portez-vous sur la politique culturelle du gouvernement actuel ? n Je ne me suis pas attardé là-dessus. Je pense qu’ils n’ont pas plus d’idées pour la culture que pour le reste. On est passé à une autre époque. Je ne crois pas que ce soit des gens qui s’intéressent à l’art. Je ne connais pas ces gens-là. Quelles idées pourrait-on leur donner ? n Il y avait toujours à gauche l'idée de rendre social les langages : lire, écrire, la musique… Il y aurait tant de projets à réaliser. Les Frac, par exemple, sont des outils formidables. Ça aurait pu fédérer. La question de l’éducation, de l’école d’art, reste posée. C’est un régime de gestion comptable et libéral. Il n’y a même plus de politiques puisqu’il n’y a plus d’idéaux. Des rapports d’initiés qui s’arrangent entre eux. Quels sont vos projets ou envies ? n C’est un peu plus calme et je ne veux jamais trop en parler. Dès que je peux, je reviens à des petites pièces pour échapper aux commandes in situ. J’essaie de me détacher de ça pour me recentrer sur mon univers avec des néons sur des éléments que je récupère près de chez moi. Je ne me restreins pas, l’aspect relationnel joue beaucoup. Je ne veux pas toujours intervenir sur les mêmes types d’espaces, ça me permet d’évoluer. n OUVERTURE POUR INVENTAIRE (2), JUSQU’AU 8 MAI 2016, FRAC DES PAYS DE LA LOIRE, CARQUEFOU, WWW.FRACDESPAYSDELALOIRE.COM
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ENTRETIEN / ART
SOUS LE PLUS GRAND CHAPITEAU DU MONDE (PARTIE 2), 2015. DISPOSITIF IN SITU, FOSSÉS DU LOUVRE MÉDIÉVAL, MUSÉE DU LOUVRE, PARIS. NÉON MAUVE, DESSIN ROMARIC ETIENNE. PARAVENTS DE VOILAGES, CHAISES DE JARDIN, PROJECTEURS À DÉCOUPE, VENTILATEURS. DIFFUSION SONORE : VIBRATIONS DE GUITARE. CONCEPTION SONORE EN COLLABORATION AVEC GEROME NOX PHOTO JULIE JOUBERT © ADAGP CLAUDE LÉVÊQUE. COURTESY THE ARTIST AND KAMEL MENNOUR, PARIS
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TRANSMUSICALES 2015 TEXTE / ANTONIN DRUART
Comme chaque année depuis maintenant bientôt quarante ans, en décembre, Rennes entre dans la Trans.
3SOMESISTERS © LENY GUETTA
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Parc attractif
Intrans-muros
Bars Parallèles
Cette année au grand bal du Parc Expo, il ne faudra pas avoir peur de voir Dewolff, gentlemen chevelus du pays d’Edam, aller danser comme un robot torride devant Automat, groover du poignet devant l’Espagnol Marc Piñol, se souvenir d’Okmalumkoolkat, grand nom du hip-hop sud-africain, kiffer le reggae rennais de City Kay, claudiquer sur le dancefloor au son de Claude, apprécier Jacques en ébullition et s’exercer aux entrechats en tout genre sur le chant langoureux des queers moustachus de 3somesisters.
N’aie crainte petit hippie rennais assoupi, si tu rates la navette pour Saint-Jacques, il y a aussi plein de choses à voir et à écouter dans ta cité. Et encore mieux, puisque tu es un couche tôt, c’est toute la journée. Ainsi tu pourras prendre un bon bol de miel pop qui réveille à L’Etage avec Kokomo, et faire au passage le plein de vitamines avec Organic Bananas. Un break rapide au Triangle pour voir les figures libres des stylées Swaggers. Passe en mode sieste active bercé par les incantations du chaman on the moon Binkbeats aux Champs Libres et va mesurer tes dreads à celles de London O’Connor à l’Ubu.
En parallèle à son grand frère, le festival Bars en Trans propose encore et toujours des concerts disséminés dans les estaminets rennais. La palme d’or des noms hilarants et à rallonge revient à Francky Goes to Pointe-à-Pitre, qui livrera un Zouk-Noise-Rock rafraîchissant à l’Artiste Assoiffé. La révélation d’I’m From Rennes, Les Gordon, sera au Backstage, et les inratables de Bon Voyage Organisation au 1988. Enfin, pour ceux pour qui ce Off est encore trop In, il y aura des shows dans à peu près tous les troquets, de la rue de la soif au sud de République. n
TRANSMUSICALES, DU 2 AU 6 DÉCEMBRE, RENNES, WWW.LESTRANS.COM LES BARS EN TRANS, DU 3 AU 6 DÉCEMBRE, RENNES, WWW.BARSENTRANS.COM PA G E 0 4 0
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TÊTES DE SÉRIE / MUSIQUE
CHALEUR HUMAINE TEXTE ET PHOTO / MATTHIEU CHAUVEAU
Avec sa pop chauffée au RnB et à la techno, mais jouée avec de vrais instruments, dont trombone et sax, INÜIT entend replacer la scène nantaise sur les dancefloors.
« Steve Reich qui drague Beyoncé dans un club berlinois, avec Arcade Fire qui prend des photos. » C’est comme ça que Pablo, Alexis, Simon, Pierre, Rémi et Coline qualifient joyeusement la musique d’INÜIT quand on les rencontre en terrasse d’un bar nantais, alors que l’accordéon d’un musicien de rue nous hurle dans les oreilles. Un beau bordel, raccord avec ce qu’on imagine être une séance de travail de la formation nantaise. Avec des références allant de la musique répétitive au RnB en passant par la techno, et un instrumentarium où trombone et sax côtoient synthés vintage et batterie à la frappe chirurgicale, on se demande comment ces six-là s’y retrouvent. Pour couronner le tout, INÜIT a opté pour la composition en collectif. « On travaille par résidence de plusieurs jours. Chacun apporte ses idées. Ça part un peu dans tous les sens, et quand on commence à sourire, on comprend qu’on est sur la bonne voie. » n Avec n’importe quel autre groupe, une telle démarche PA G E 0 4 1
donnerait une musique brouillonne respirant, au mieux, la bonne ambiance. Mais voilà, ici, ça marche. Et pas qu’un peu. Le son INÜIT se caractérise même par son extrême précision, qui confine à la maniaquerie. Autrement dit, quelque chose d’extrêmement pro, après à peine deux ans d’existence. C’est ce qu’a dû se dire Jean-Louis Brossard, le directeur des Trans, en décidant de les programmer après Bourges. Pas du genre à stresser, INÜIT attend avec impatience la date rennaise – des tourneurs, des labels seront dans les parages. Les petits malins se sont même payés le luxe, quelques mois avant l’événement, de changer de chanteuse et de retravailler entièrement un nouveau set, dont les premiers enregistrements arriveront bientôt. n INÜIT 21 NOVEMBRE, LE JAM, LA CHAPELLE-SUR-ERDRE 28 NOVEMBRE, FESTIVAL TISSÉ MÉTISSE, NANTES 3 DÉCEMBRE, RENCONTRES TRANSMUSICALES, RENNES THISISINUIT.BANDCAMP.COM
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THÉÂTRE ET DANSE
Jouer avec la glace
© ARNO DECLAIR
Une femme cupide, influencée par ses frères, spécule sur un mari mourant pour lui soutirer de l'argent. La famille, pour Thomas Ostermeier, est une société – capitaliste – à petite échelle. En la mettant en scène sous un angle clinique, sur un plateau austère, il en décortique l'érosion lente et douloureuse. La violence se dissimule derrière les cris étouffés, sous les touches d'un Steinway lancinant, dans les regards fuyants lors de repas interminables. Le metteur en scène allemand et directeur de la Schaubuhne Berlin prouve une fois de plus qu'il manie cette tension bergmanienne comme personne. n THE LITTLE FOXES DU 7 AU 9 JANVIER, TNB, RENNES, WWW.T-N-B.FR
Traque à l’émotion et guerre des images Situé entre l'anticipation et le documentaire, le travail de Milo Rau manipule l'information de manière à réintégrer du réel dans ce que les médias ont rendu virtuel. Dans cette dernière création, le metteur en scène rend transparente l'industrie de la pitié autour de la crise des réfugiés et pointe les contradictions des hommes de pouvoir. Vivement incarnée, l'actualité se débat en direct avec les affres d'une politique soucieuse de mettre la misère sous cloche de verre. n COMPASSION (TITRE PROVISOIRE) DU 7 AU 9 DÉCEMBRE, TNB, RENNES, WWW.T-N-B.FR
© JEANLOUIS FERNANDEZ
© IIPM
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Lost in the supermarket Éternellement passionné par la condition adolescente, Christophe Honoré poursuit son parcours de pièces marquées par la crise identitaire. Entre l'enfant et l'adulte, le tyran et le philosophe, la guerre et l'ennui, l'Histoire des livres scolaires et celle que l'on se raconte, le metteur en scène se nourrit du récit inachevé de Gombrowicz pour produire une fresque humaniste, à l'aube d'une société dans laquelle l'humain est justement oublié. À ce titre, un décor de galerie commerciale écrasante réunit les comédiens au pied des marches du pouvoir, là où l'émotion peut encore jaillir. n FIN DE L'HISTOIRE, DU 13 AU 15 JANVIER, LE GRAND T, NANTES, WWW.LEGRANDT.FR
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L’ORCHESTRE NATIONAL DES PAYS DE LA LOIRE à la Cité de Nantes/20h30
Les Planètes MERCREDI 13, JEUDI 14 JANVIER 2016
DUSAPIN Aufgang, concerto pour violon Carolin WIDMANN / violon
HOLST Les Planètes Chœur de femmes d’Angers Nantes Opéra Xavier RIBES / chef de chœur
Pascal Rophé / direction Installation sonore et visuelle de Pascal Dusapin : Mille plateaux Du 14 au 31 janvier 2016 au lieu unique. Un rendez-vous pour poursuivre la découverte du compositeur. Entrée libre – Renseignements : www.lelieuunique.com
Le Temps suspendu LUNDI 15 FÉVRIER 2016 À 20H30
SCHUBERT Ouverture La harpe enchantée DUSAPIN Extenso, solo n°2 pour orchestre BRUCKNER Symphonie n°6
Theodor Guschlbauer/ direction
DUSAPIN Galim Requies plena oblectationis pour flûte et cordes
MOZART Concerto pour flûte n°2 Magali MOSNIER / flûte
BEETHOVEN Symphonie n°1
Julien Leroy / direction Résidence de Pascal Dusapin à l’ONPL © Philippe Gontier / Editions Salabert
Places en vente sur www.onpl.fr tarifs de 10 à 32€
13 > 15 JAN - LE GRAND T
CRÉATION
FIN DE L’HISTOIRE D’APRÈS WITOLD GOMBROWICZ
TEXTE ET MISE EN SCÈNE CHRISTOPHE HONORÉ
02 51 88 25 25 / leGrandT.fr
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MARDI 1er, MERCREDI 2 MARS 2016 À 20H30
© Jean-Louis Fernandez - LiCenCes sPeCTaCLes 1-1075853 1-1075850 2-1075851 3-1075852
La Flûte enchantée
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THÉÂTRE ET DANSE
Danse des ténèbres
© HUGO GLENDINNING
Le DV8 Physical Theatre est adepte de la méthode verbatim, qui consiste à replacer dans un contexte scénique des propos documentaires capturés auprès de plusieurs individus. Si John est l'un d'entre eux, et si la pièce éponyme traite de la vie tourmentée de cet homme, Lloyd Newson cherche avant tout à parler, en mots et en chair, de singularité et de différence. L'amour et le sexe comme guide amènent les corps à explorer la violence sous diverses formes : une expérience théâtrale aussi émouvante qu'éprouvante. n JOHN, DU 2 AU 4 DÉCEMBRE, LE GRAND T, NANTES, WWW.LEGRANDT.FR
et aussi
© RICHARD VOLANTE
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LA CERISAIE, CIE TG STAN, LES 23 ET 24/11, LE LIEU UNIQUE, NANTES.
Molière VS Ken Loach À l'aube de ses quarante ans, un homme s'entache d'une conviction misanthropique. Le contraste saisissant entre un plateau accueillant une table dressée pour la fête et une narration ponctuée de discours de véritables Alceste contemporains contribue à créer, non pas un théâtre documentaire, mais un théâtre du monde, cher à Nicolas Bonneau, au sein duquel chacun est en droit de trouver sa vérité dans une époque où la sociabilité est imposée et le mensonge monnaie courante. n LOOKING FOR ALCESTE, LE 12 JANVIER, ONYX, SAINT-HERBLAIN, WWW.ONYX-CULTUREL.ORG PA G E 0 4 4
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HENRI VI VS THOMAS JOLLY, LE 19 DÉCEMBRE, LE QUAI, ANGERS. HANSEL ET GRETEL, DU 11 AU 18 DÉCEMBRE, THÉÂTRE GRASLIN, NANTES ; LES 5 ET 6 JANVIER, LE QUAI, ANGERS. TYJ, ALINA BILOKON & LÉA RÉAULT - PILOT FISHES, LE 17 DÉCEMBRE, LE TRIANGLE, RENNES. LE MOUVEMENT DE L’AIR, DU 7 AU 9 JANVIER, LE GRAND T, NANTES.
TÊTE DE SÉRIE / DANSE
NOUVELLE VAGUE TEXTE / VINCENT BRAUD
PHOTO / MATTHIEU PINSON
Né en mai, Julien Grosvalet fait ce qu’il lui plaît. L’évocation d’un “vieux rêve”, chez ce jeune trentenaire, pourrait faire sourire si son premier souvenir de danse ne remontait pas si loin. Il marchait tout juste (il avait deux ans !) qu’il voulait déjà danser. Le voilà, aujourd’hui, à la tête de “sa” compagnie. C’est à Saint-Nazaire que tout a commencé aux côtés d’un papa qui codirigeait la Maison des Jeunes. Premier cours à cinq ans, puis le conservatoire. Et c’est pendant ces années de conservatoire qu’il rencontre Claude Brumachon et Benjamin Lamarche. Une échappée de deux ans à Bruxelles où son chemin croise Anne Teresa De Keersmaeker, puis une autre à Barcelone, le temps de découvrir le travail de Ramón Oller et de sa compagnie Metros. Ce qui lui vaut d’être de l’aventure Aïda au Liceu. De retour au pays, le voilà danseur permanent au Centre chorégraphique national de Nantes en 2007. n Depuis 2007, Julien est de (presque) toutes les créations du CCNN. Une aventure qui implique un engagement total. Pour autant, il l’avoue volontiers : « dans un coin de ma tête, j’ai toujours eu envie de chorégraphier… » Lorsque Claude Brumachon lui offre, en 2012, une carte blanche, il saute naturellement le pas. Deux ans plus PA G E 0 4 5
tard, la compagnie est créée : R14, non par nostalgie automobile, juste la contraction de Room 12+2. C’est d’ailleurs en 2014 que sera dansée sa première pièce Forbidden light. Clin d’œil à Magritte. Une “petite forme” qui en appellera forcément d’autres. n Lorsqu’il croise Élisabeth Zana, c’est un autre choc : « Après la mort de sa fille, emportée par le tsunami de 2004 en Thaïlande, cette femme s’est engagée pour soutenir les orphelins dans ce pays… » La première “vraie” création de Julien, ce sera donc Tsunami. Un quintet dont il réserve la première aux Nazairiens. Pour patienter, il continue d’écrire. Comme La première vague, un solo sur lequel surfe son regard. n INTERPRÈTE DANS D’INDICIBLES VIOLENCES ET LA FULGURANCE DU VIVANT, 27 ET 28 NOVEMBRE, CCNN, NANTES. PRÉSENTATION DE LA COMPAGNIE R14, LE 16 JANVIER, LE BROCÉLIANDE, NANTES.
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ENTRETIEN / DANSE
LA MÉLODIE DU GESTE INTERVIEW / VINCENT BRAUD
PHOTO / MAHAUT CLEMENT
Voilà un chorégraphe qui ne craint pas le paradoxe. Loïc Touzé a longtemps considéré que la danse et la musique ne marchaient pas du même pas. Et pourtant, il baptise sa nouvelle création Fanfare. Voilà qui mérite des explications. C’est étonnant ce titre. Où êtes-vous allé le chercher ? n Je ne cherche jamais un titre, c’est lui qui s’impose au fil du travail. Au départ, cette création devait s’appeler 19 mélodies mais, à force d’écouter ces mélodies de Chopin, je me suis dit que c’était d’une grande tristesse. C’est assez rare que vous parliez musique… n C’est vrai. Je pense que la danse et la musique sont rarement en phase. Pour moi, la danse dégage sa propre musicalité. Or, souvent, la musique écrase le geste. Ce n’est que mon point de vue. Maud Le PA G E 0 4 6
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Pladec, parmi d’autres, ne partage pas cette analyse. Il y a un peu plus d’un an, on vous a pourtant proposé de travailler avec des musiciens… n Oui et ce fut une grande chance. Dans le cadre de ManiFeste 2014, le festival de l’IRCAM, j’ai eu le privilège de travailler avec des compositeurs contemporains. J’y ai croisé Exaudi, un ensemble vocal britannique absolument étonnant. C’est donc durant cet été 2014 que le projet est né ? n Pas vraiment. Le proces-
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sus est plus lent. Mais le travail sur cinq petites pièces avec des compositeurs contemporains a sans doute fait bouger les lignes. Pour autant, la place de la musique, dans Fanfare, n’est pas où on l’attend. Il y a votre rapport à la musique et votre rapport au toucher… n Chez moi, les danseurs ne se touchent pas. J’ai un rapport compliqué avec le contact. Le contact n’est pas simple, pas anodin. C’est quelque chose de très fort. Pour moi, le rapport à l’autre m’intéresse dans ce qu’il traduit d’un rapport au monde.
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le lieu unique scène nationale de Nantes
Dans ce processus de création, qu’est-ce qui vous a inspiré ? n Souvent, il y a une rencontre avec un texte. Très jeune, Rilke a écrit de très belles pages sur le théâtre. Dans ses Notes sur la mélodie des choses, il parle aussi des rapports humains et il a cette phrase : « Toute discorde vient de ce que les hommes cherchent leur élément commun en eux, au lieu de le chercher derrière eux, dans la lumière, dans le paysage au début et dans la mort. » Je me sens très proche de son analyse.
« JE TRAVAILLE TOUJOURS EN AUSCULTANT CE QUE J’AI FAIT. »
Comment se présente cette nouvelle création ? n Cette pièce vient après Ô montagne. Il n’y a pas de notion de suite dans mon travail mais je travaille toujours en auscultant ce que j’ai fait. Je m’interroge sur les manques et je pars du geste pour faire émerger un récit. Il y a peut-être, ici, quelque chose de plus factuel, quelque chose qui tient du rébus. Mais il y a peu de musique dans Fanfare. Il faut la chercher dans la mélodie du geste. n FANFARE, LES 3 ET 4 DÉCEMBRE, THÉÂTRE UNIVERSITAIRE, NANTES ; LE 6 DÉCEMBRE HAB GALERIE, NANTES. WWW.TUNANTES.FR WWW.LOICTOUZE.COM
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CONCEPTION ET MISE EN SCÈNE LLOYD NEWSON | DV8 PHYSICAL THEATRE
02 51 88 25 25 / leGrandT.fr
© KRIS ROZENTAL - LICENCES SPECTACLES 1-1075853 1-1075850 2-1075851 3-1075852
Vous dites « danser, c’est voir ». On revient toujours au regard ? n Bien sûr. Voir l’espace qui nous entoure, voir notre histoire, faire appel à notre mémoire pour mieux voir le présent… C’est ce que j’essaie de faire dans mon travail.
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Psyché Étienne Cournault a laissé derrière lui une œuvre large et énigmatique caractérisée par l’expérimentation d’un ensemble de techniques telles que les miroirs grattés qui lui attireront à l ‘époque de cinglantes critiques mais aussi la reconnaissance des grandes galeries parisiennes. Ses objets en verre, clé de l’exposition nantaise, s’ajoutent aux fresques, peintures et gravures dans lesquelles il délaye une poésie graphique et inventive à la croisée des courants artistiques de l’époque. n ETIENNE 44 COURNAULT, LA PART DU RÊVE, JUSQU’AU 7 FÉVRIER, CHAPELLE DE L’ORATOIRE, NANTES WWW.MUSEEDESBEAUXARTS. NANTES.FR GRAFFITI, 1927. EAU-FORTE. COLLECTION PARTICULIÈRE © DR
Obscur objet du désir « Exilé sur le sol au milieu des huées, ses ailes de géant l'empêchent de marcher. » Comment l’artiste, cet albatros illuminé, tel le poète encensé par Baudelaire, se débrouille-t-il une fois englué dans la marée noire de l’épais réel ? C’est à cette question que tentera de répondre un comité d’artistes invités par la Criée. L’occasion d’y découvrir l’œuvre ubuesque (et hélas posthume) de Július Koller, les élucubrations kafkaïennes de Poincheval, le travail pharaonique de Ellie Ga ou bien les cascades pataphysiques de Thomas Salvador. n ÉPAIS RÉEL, 35 DU 11 DÉCEMBRE AU 21 FÉVRIER, LA CRIÉE, RENNES, WWW.CRIEE.ORG ABRAHAM POINCHEVAL, ÉTUDE POUR MARCHER SUR LA CANOPÉE NUAGEUSE. DESSIN À LA CRAIE, MAQUETTE, DIMENSION VARIABLE. COURTESY DE L'ARTISTE ET DE LA GALERIE SÉMIOSE
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Mattotti, ti amo Élégance langoureuse, érotisme latent, peaux laiteuses et courbes sinueuses et sensuelles, les pastels liquoreux de Mattotti mettent les sens sans dessus dessous. Illustrateur italien courtisé par la presse internationale et les auteurs de tout poil (Lou Reed en tête), cet enfant du neuvième art sublime ses succubes aux volumes fluides et aux tons aigres-doux qu’il dissémine dans des univers au réalisme plus que versatile. Cet oniriste compulsif a enfin droit à sa première rétrospective en France. n LORENZO MATTOTTI, 29 DU 6 DÉCEMBRE AU 6 MARS, FONDS HÉLÈNE & ÉDOUARD LECLERC, LANDERNEAU, WWW.FONDS-CULTUREL-LECLERC.FR
Bestiaire C’est Wajdi Mouawad, homme de lettres et de théâtre, artiste associé du Grand T qui est invité à investir le Château pour les fêtes. L’artiste nous invite à une aventure entre les humains et les bêtes. Les animaux qui sont habituellement condamnées à se taire vont faire entendre leur voix. Un parfum de mystère entoure encore ce projet qui promet son lot de surprises. n CRÉATURES, DU 10 DÉCEMBRE AU 3 JANVIER, 44 CHÂTEAU DES DUCS, COUR ET REMPARTS, NANTES. WWW.LEVOYAGEANANTES.FR PORC EPIC © PATRICK JEAN / MUSÉUM DE NANTES
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Tout un programme Generator est un accélérateur de particularités, un générateur à vortex artistique, un collisionneur de hardis talents, un aimant à énergie créatrice. Allez-y pour saluer l’initiative de 40mcube d’accompagner durant 7 mois des artistes émergents, et pour observer en l’état le résultat proposé par la première promotion. Il est question de grappes grotesques, de jardin japonais éparpillé et de couteau suisse renforcé, de table à roulettes et de chaise échafaudage, de pensée imagée et de séduction grimée en bouger-bouger rectal. n 35 DR
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CAMILLE TAN, MON JARDIN JAPONAIS, 2015, DIMENSIONS VARIABLES, MATÉRIAUX MIXTES. PRODUCTION GENERATOR 40MCUBE/ EESAB / SELF SIGNAL.
Gang du guidon Gare à ton boule, l’Atelier Vandale a la dalle, s’emballe les pédales et déboule à pleine balle dans les dédales de DMA. Attention à ce bastion de sauvageons, le gang du guidon de sang. Ces diables fourchus déballent un arsenal à la hauteur de l’évènement : pyrogravures incendiaires, objets détournés du droit chemin, engins motosculptés et vélos customisés, le tout dans une ambiance aux vapeurs d’essence vitale et d’huile de coude. n 35
ATELIER VANDALE, DU 19 NOVEMBRE AU 8 JANVIER, GALERIE DMA, RENNES, WWW.DMAGALERIE.COM
En haut de l’affiche La bibliothèque Hermeland met à l’honneur le design graphique, discipline encore largement boudée par les grandes institutions, au travers du travail de Vincent Perrotet, designer engagé. Les domaines politiques, culturels, artistiques parlent dans les réalisations présentées amenant à décoder véritablement les images. La réflexion s’engage ainsi sur notre environnement saturé de messages que l’on avale sans même les cerner. n 44
DES IMAGES PARTOUT, VINCENT PERROTET ET ANETTE LENZ, JUSQU’AU 19 DÉCEMBRE, BIBLIOTHÈQUE HERMELAND, SAINT HERBLAIN, WWW.LA-BIBLIOTHEQUE.COM
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GENERATOR#1, JUSQU’AU 29 NOVEMBRE, FRAC BRETAGNE, RENNES, WWW.FRACBRETAGNE.FR
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ECRAN TOTAL TEXTE / ANTONIN DRUART
PHOTO / ADRIEN DUQUESNEL POUR KOSTAR
À l’heure où la profusion d’images noie le champ visuel, ou Google se réapproprie la réalité, le travail de Jean-Benoit Lallemant fait office de bouée réflexive évitant d’affluer dans ce flou artistique sans fin. S’il a grandi en Amazonie et part pour un tour de Chine après ses études, Lallemant le stakhanoviste est français. Né à Melun, il suit donc ses parents dès le berceau dans une coopérative agricole au Brésil. De retour en terre natale, il plonge dans la peinture à l’huile à l’âge de 13 ans, initié par un maître de l’hyperréalisme. Plus tard, c’est à la fac d’arts plastiques qu’il fera ses premières armes en tant que plasticien. Voilà pour la petite histoire. Le reste appartient peut-être déjà à la grande. n En effet, en mettant en scène les relations entre l’écran (celui de la toile, de la télévision, de l’ordinateur, celui qui obstrue, celui qui aveugle ou qui ramène à un ailleurs) et nos vies en réseaux (relationnel, informatique, marchand, terroriste), Jean-Benoit est sans doute le dernier héraut de la “peinture” historique. « Je ne suis pas un artiste numérique, je ne vais pas réinventer la souris. » Ainsi, s’il détourne non sans ironie les codes et les outils du binaire (moteur de recherche, pixel, curseur, filtres), il privilégie la perception sensible ou l’analyse encyclopédique de notre temps. Quitte PA G E 0 5 1
à se faire aider par un informaticien, comme Kevin Lafaye, avec qui il reproduit, à l’aide d’un algorithme, les 1.777.216 combinaisons possibles d’une image en noir et blanc de 4 x 6 pixels sur un rouleau de papier de 150 mètres, présenté comme un volumen antique. « Cet ouvrage théâtralise l’étendue du champ visuel […] et met en scène le caractère messianique des algorithmes. » n Autre récurrence dans son œuvre, son utilisation de la toile de lin, cet écran de l’ancien temps, surface propice à la peinture à l’huile, qui ne doit sa planéité qu’au mur sur lequel elle est accrochée. Il remet en cause cet état de fait en lui imposant du volume, la déformant chirurgicalement en écho aux frappes des drones militaires ou intensifiant sa masse en compressant son matériau brut, la paille de lin, pour en faire des briques, matrices d’un mur à venir. n
JEAN-BENOIT LALLEMANT EXPOSITION DU 6 JANVIER AU 4 FÉVRIER 2016, LE VOLUME, VERN-SUR-SEICHE, WWW.JEANBENOITLALLEMANT.COM
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Desseins divers Pilotée par l’Artothèque, Intentions graphiques est une réponse contemporaine à l’exposition La fabrique de l’œuvre qui présente des œuvres anciennes issues du cabinet d’arts graphiques du Musée d’Angers. Une quinzaine d’œuvres récentes ont été choisies révélant les connexions différentes que les artistes entretiennent avec le dessin : qu’il soit fin ou moyen, intime ou public, il reste omniprésent dans la création. n INTENTIONS GRAPHIQUES, 49 JUSQU’AU 28 FÉVRIER, MUSÉE DES BEAUX-ARTS, ANGERS, WWW.ANGERS.FR GUILLAUME PINARD, SANS TITRE, 2009, ENCRE SUR PAPIER, 28,5 X 21 CM, © COURTESY GALERIE ANNE BARRAULT
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Double jeu Exposition à deux facettes pour Hippolyte Hentgen qui investit le MASC de son œuvre hybride et poétique tirée d’un corpus déjà existant d’images, de documents jouant des distances et des citations. Derrière ce nom, un duo composé depuis 2008 de Lina Hentgen et Gaëlle Hippolyte. À ce personnage bicéphale qui interroge alors la notion d’auteur au sein de la création, répond la double identité du musée à la fois populaire et artistique qui a guidé ce projet troublant et touchant. n
LA CHAPELLE FIFTEEN, 53 QUINZE ANS DE CRÉATION CONTEMPORAINE, JUSQU’AU 13 DÉCEMBRE CHAPELLE DES CALVAIRIENNES, MAYENNE. JOËL HUBAUT, 44 REMBOBINAGE RÉDUIT-DUIT, JUDSQU’AU 16 DÉCEMBRE, GALERIE PARADISE, NANTES ASSEMBLÉE, 44 JUSQU’AU 3 JANVIER, LE GRAND CAFÉ, SAINT-NAZAIRE. ARTISTES EN GUERRE, 85 JUSQU’AU 6 MARS, HISTORIAL DE VENDÉE, LES LUCS SUR BOULOGNE. BEING BEAUTEOUS, 85 DU 1ER DÉCEMBRE AU 27 FÉVRIER, MUSÉE, LA ROCHE-SUR-YON
CYCLO, HIPPOLYTE HENTGEN, JUSQU’AU 17 JANVIER, MUSÉE DE L’ABBAYE SAINTE-CROIX, LES SABLES D’OLONNE, WWW.LEMASC.FR
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DANCING ASHES, 44 COLIN DELFOSSE, DU 3 DÉCEMBRE AU 30 JANVIER, NOUVEL ESPACE DE LA GALERIE CONFLUENCE, NANTES.
SANS TITRE (DE LA SÉRIE LIZZIE DERRIEY", 2014 (PEINTURE AÉROSOL SUR PAPIER, 65.5 X 50 CM ; GALERIE SÉMIOSE, PARIS
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Peter Hutchinson
exposition à Rennes du 18 décembre 2015 au 28 février 2016
Peter A. Hutchinson, Beach Zebra, 1975 Collection Musée d’art moderne et contemporain de Saint-étienne Métropole © ADAGP, Paris 2015 - Crédit photo : Yves Bresson
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CARTE BLANCHE À UN ARTISTE
FOR SEASONS PAR
Adeline Praud, Benoît Arridiaux, Gaëtan Chevrier et Jérôme Blin constituent le collectif de photographes Bellavieza. Depuis sept ans, ils mélangent leurs images et confrontent leurs regards. Pour Kostar, ils ont imaginé For seasons, une balade, un montage, un voyage à quatre regards au quatre coins du monde. TEXTE PATRICK THIBAULT
Allez comprendre. La pratique de la photographie s'exerce généralement seul. Pourtant, les membres de Bellavieza font de la photographie une pratique collective, comme « pour s’écarter de son petit nombril ». Au départ, ils étaient trois. Trois garçons qui se retrouvaient dans les bars. « On avait les mêmes goûts, les mêmes références et on parlait photo. » Il y a eu l’idée de “monter” le collectif dans l’ombre du grand frère, Tendance floue. Puis ils ont lancé un appel et retenu Adeline. n Le collectif défend une photographie documentaire qu’il fait glisser vers la fiction. « Une photographie du réel distancié. » Il interroge les liens, entre l'homme et les territoires. « Le plus souvent, c'est dans l'errance, la marche, l'engagement corporel que cela se passe. » Les quatre photographes essaient de raconter des histoires avec des images qui n’ont rien à voir. Et c’est parce qu’ils travaillent à quatre qu’ils acceptent un cinquième regard PA G E 0 5 4
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« dans un univers autre, presque onirique. Un endroit où le photographe n'est plus, un espace de liberté pour celui qui décide de plonger dans l'image, de s'offrir ce voyage. » n À quatre, en duo, en trio, le collectif s’autorise toutes les libertés sans formes préétablies. Et il a de beau jour devant lui. n JÉRÔME BLIN ET GAËTAN CHEVRIER, EN RÉSIDENCE AU THÉÂTRE UNIVERSITAIRE, NANTES (SAISON 15/16), HTTP://CEQUISEJOUE.TUMBLR.COM/ À L'ORIGINE, EXPOSITION DE GAËTAN CHEVRIER, JUSQU’AU 30 DÉCEMBRE, GALERIE HASY, LE POULIGUEN, WWW.HASY.FR/ LES RÉVOLUTIONS SILENCIEUSES, WEB-DOCUMENTAIRE D’ADELINE PRAUD, PLACE TO B, LE 2/12, BAR LE BROCÉLIANDE, NANTES ; LE 3/12, FESTIVAL EUROPÉEN DU FILM D'ÉDUCATION, ÉVREUX, WWW.LESREVOLUTIONSSILENCIEUSES.FR L'ASSOCIATION L'ART À OUEST A INVITÉ JÉRÔME BLIN EN RÉSIDENCE SUR LA THÉMATIQUE DU « VOYAGE ORDINAIRE ».DENIS DAILLEUX, AMBROISE TEZENAS ET CHARLES FREGER SONT LES AUTRES PHOTOGRAPHES DU PROJET. WWW.BELLAVIEZA.COM
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KERAN GLOBE TROTTERS PIERRICK SORIN MIROIR À EFFET OPTIQUE - 2015 CRÉATION POUR LE HALL D’ACCUEIL DE LA SOCIÉTÉ KERAN - NANTES
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MODÈLE FEMME : ARZU DOGAN /
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CHARLIE MARS
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pierrick sorin LE TRAVAIL DU NANTAIS PIERRICK SORIN EST MONDIALEMENT CONNU. DEPUIS NOVEMBRE 2006, IL NOUS RACONTE SON QUOTIDIEN DE CRÉATEUR. SIGNÉ SORIN, NATURELLEMENT.
Le mois dernier… J’ai passé dix jours à Pékin pour donner vie à une exposition personnelle dans une vaste galerie d'art. Xuan-Li, femme aisée et propriétaire des lieux, portait souvent de beaux habits achetés à New York ou Paris. J’ai bien mangé, là-bas. En tapotant sur son tout nouvel i-Phone, Xuan-Li commandait des oursins et des petits crabes bien frais qui nous étaient livrés dans l’heure. On fréquentait les meilleurs restaurants de la ville. Un jour, Xuan-Li m’a invité à une visite “privée” de la Cité interdite. « Very private, only for VIP », she said. Cheminant dans le jardin impérial, je lui fis part de ma surprise : « Very private ? Mais on est au moins un millier à se balader ici… !? » Elle rétorqua : « Oui, mais en temps normal, on serait 60.000 ! » En Chine, tout est à une autre échelle ! On a aussi crapahuté sur la fameuse Muraille, au pied de laquelle fleurissent de luxueuses villas contemporaines, très zen. Comme la Cité
« ÉTRONS AU FIL DU TEMPS, BRUNISSENT LES TOILETTES, MACULENT LA FAÏENCE À DEUX DOIGTS D’MA ZÉZETTE. » CARLAS FLÖGBUL, POÈTE NORVÉGIEN MÉCONNU AUX ACCENTS DRÔLATIQUES
interdite, la Muraille ne respire pas l’authenticité. Impression un peu manifeste de “refait à neuf” ; mais bon, faut bien rénover… n J’ai retrouvé ensuite ma petite vie nantaise, j’ai fait quelques emplettes, j’ai été aux toilettes… Un œil dans la cuvette : j’ai constaté qu’elle était toujours aussi “entartrée”. Assis sur la lunette, je me suis récité les vers d’un poète (Carlas Flögbul, Norvégien méconnu aux accents drôlatiques). « Étrons au fil du temps, brunissent les toilettes, macule la faïence à deux doigts d’ma zézette. » Flögbull gagne-til vraiment à être connu ? Le lendemain, en PA G E 0 6 1
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rangeant un placard, je suis tombé sur une bouteille d'acide chlorhydrique. Sans conviction notoire, j’en ai versé une bonne rasade dans le trou maculé. Deux heures plus tard, à ma grande stupeur, celui-ci avait retrouvé sa blancheur d’antan. Ce fut pour moi une grande joie, tant pour ce sentiment de pureté retrouvée, que pour le plaisir d’avoir découvert une bonne recette ménagère. n J’ai œuvré par ailleurs à la création d’un dispositif optique pour le hall d’accueil de l’entreprise Keran – Aménagement du territoire, version respect de l’environnement. L’entreprise est fraîchement installée à Nantes, dans un vaste et beau bâtiment tout neuf. J’ai créé pour ce lieu un dispositif optique : un grand miroir face auquel on peut réajuster sa cravate tout en regardant des petits personnages “holographiques” qui trottent avec maladresse sur un vrai globe terrestre en rotation. n J’ai aussi préparé une exposition qui égayera un autre hall d'accueil, celui des Champs Libres, grand établissement culturel au cœur de Rennes. n Petit tour à Paris aussi, comme souvent, où je fus hébergé dans une suite luxueuse du côté des Champs-Élysées. Plus que les trouvailles décoratives de Stark, ce sont les toilettes qui ont encore retenu mon attention. Des toilettes de compète, affublées de gadgets. La fonction “massage” m’a quelque peu interloqué. Un petit jet puissant, aux saccades réglables, vous chatouille l’anus. Plus qu’à un dispositif sanitaire, c’est bien à un sex-toy déguisé que j’ai eu affaire. Voilà, ce fut un mois plaisant… n A VOIR : KERAN GLOBE TROTTERS , P. SORIN + EXPO PHOTOS DE FRANCK GÉRARD. À PARTIR DU 1ER DÉCEMBRE, DU LUNDI AU VENDREDI, DE 9H À 12H ET DE 14H À 18H. 4 RUE RENÉ VIVIANI, NANTES. PIERRICK SORIN, THÉÂTRES OPTIKOLUDIKS, LES CHAMPS LIBRES, 10 COURS DES ALLIÉS, RENNES, DU 11 DÉCEMBRE AU 24 JANVIER DE 12H À 19H.
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© DELPHINE SALIOU
Par
Gaël
Rougegrez
LE DANSEUR GAËL ROUGEGREZ EST EN TOURNÉE INTERNATIONALE AVEC BLANCA LI POUR ROBOT. IL VIENT DE RENTRER DU MEXIQUE OÙ ILS ONT PARTICIPÉ AU RÉPUTÉ FESTIVAL CERVANTINO. L'OCCASION DE RAMENER DANS SES BAGAGES LE SOLEIL ET LES COULEURS DE GUANAJUATO À PARTAGER AVEC LES LECTEURS DE KOSTAR.
PHOTOS © GAËL ROUGEGREZ
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C’est lors d’une tournée avec la compagnie Blanca Li au Mexique que je découvre la ville coloniale et universitaire de Guanajuato. Après avoir passé quelques jours à Mexico City, où la compagnie s’est produite à l’Auditorio Nacional, nous avons pris le bus direction Guanajuato qui se situe à quelques heures au nord-ouest de Mexico. Il faut, avant de découvrir le centre, passer par un incroyable réseau d’anciennes mines de la ville désormais converties en tunnel routier pour ensuite découvrir un cœur de cité particulièrement vivant et chaleureux. n C’est en arpentant les rues pavées, bordées de maisons multicolores, que l’on découvre de nombreux bâtiments classés au patrimoine historique de l’Unesco, telle que la basilique de Notre-Dame à la façade jaune ocre qui illumine les terrasses de cafés environPA G E 0 6 2
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nantes ! Quelques centaines de mètres plus loin, nous nous retrouvons nez à nez avec la colonnade néo-classique de l’imposante façade du Teatro Juárez. L’effervescence de la ville atteint son paroxysme dans les allées du marché Hidalgo abrité dans une ancienne gare. Les nombreux étals permettent de découvrir de l’artisanat local (cuirs, tissages, objets de paille…), des fruits et légumes de toutes les couleurs et des confiseries locales qui régalent les papilles ! Il faut aussi gravir les callejones, des petites ruelles escarpées et tortueuses, pour découvrir le panorama d’une ville bordée de montagnes. n Nous avons découvert Guanajuato en plein festival Cervantino, festival international de musique et d’arts vivants. L’ébullition constante donne à la ville des petits airs d’Avignon en plein festival en juillet. La musique est présente
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à tous les coins de rues et de nombreuses scènes extérieures fleurissent sur toutes les places. Dans cet environnement, ce fut une incroyable chance de jouer Robot dans l‘Auditorio del estado, imposant théâtre perché sur les hauteurs de la ville. n Parce que toute cette agitation ouvre l’appétit, il serait dommage de ne pas profiter d’un des nombreux restaurants de Guanajuato, aux jolis patios intérieurs, bâtiments coloniaux, pour déguster les spécialités locales : guacamole, burritos et autres tacos. Le hasard nous a menés à El midi bistro (calle San José), un agréable restaurant sur deux étages aux allures très contemporaine tenue par une Française. C’est dans ce restaurant que nous avons fait la rencontre d’un petit groupe d’étudiants mexicains qui nous ont fait découvrir un bar underground, au style industriel, un PA G E 0 6 3
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peu délabré et à l’ambiance survoltée. Les Mexicains sont très accessibles et accueillants et la discussion est facile. Il a fallu, bien sûr, goûter la boisson locale, le mezcal, un alcool d’agave dont la bouteille abrite une larve de mite parasite de l’agave. Fermez les yeux et déguster ! n Repartir à la veille de la fête des morts (le 2 novembre), événement incontournable de la culture mexicaine, nous a privés des célébrations rituelles mais les nombreuses échoppes vendant les costumes de squelettes étaient déjà en place. Et les murs des petites ruelles recouverts de visuels macabres annonçaient l’événement. n Difficile d’oublier cette étape de Guanajuato. Retour vers Mexico, la tête pleine d’images, de musiques, de couleurs et de saveurs… n ROBOT, LE 27 NOVEMBRE, THÉÂTRE DES JACOBINS, DINAN (22). WWW.BLANCALIC.COM
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U N E V I L L E V U E PA R U N A R T I S T E
¡ Independiente ! Guanajuato est la ville natale de Miguel Hidalgo, le père de l’indépendance du Mexique. C’est de là, au XIXe siècle, que partit le soulèvement contre le pouvoir de Joseph Bonaparte. Deux siècles plus tard, la ville cultive son esprit d’indépendance. Et la culture y joue un rôle important. Y ALLER À 300 km au sud-est
CIRCUIT KOSTAR Ce sont les
de Guanajuato, Mexico est la porte d’entrée la plus simple. Le vol Iberia, au départ de Nantes, fait escale à Madrid. Au départ de Paris, avec AeroMexico, on gagne un peu de temps mais c’est plus cher. Compter environ 800 € aller/retour.
mines d’argent qui ont fait la fortune de la ville et… des Anglais qui en possédaient la concession. Et c’est à cette prospérité que Guanajuato, ville inscrite au patrimoine de l’humanité, doit la richesse de son patrimoine. On peut commencer par une visite à la Valenciana, la plus ancienne et la plus riche des mines d’argent, et à l’église San Cayetano, bel exemple du baroque mexicain. n La cathédrale Notre-Dame et, tout proches, les superbes bâtiments de style néoclassique de l’université (ouverte par les Jésuites dès le XVIIIe siècle) côtoient un ancien palais aujourd’hui transformé en Musée des arts. Déambuler dans les rues et ruelles colorées est un vrai bon-
Y SÉJOURNER Hotel, posada, pensión : la ville accueille des touristes en nombre et dispose d‘un large choix d’hébergements. Selon la catégorie et le confort, on trouve des chambres à partir d’une soixantaine d’euros. On privilégiera un hôtel proche du centre historique : Guanajuato est une ville qui se découvre à pied.
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heur. Les amoureux ne manqueront pas la Callejón del Beso, passage si étroit qu’il est encore possible de s’embrasser d’un balcon à l’autre ! n Capitale étudiante, Guanajuato est (aussi) une ville underground, au sens premier du terme. Il y a en effet une autre ville sous la ville, un dédale d’anciennes galeries aujourd’hui réservé, pour l’essentiel aux voitures et au stationnement. Dépaysement garanti. n Jumelée avec Avignon, Guanajuato vit, en octobre, au rythme de Cervantino, “son” festival d’arts vivants. L’occasion de découvrir le Théâtre Juárez ou le Théâtre Cervantes avant de s’encanailler dans l’un des nombreux bars autour du Jardín Unión ou, rue Alonso, au Guanajuato grill. n
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Anciens numéros en vente à la rédaction
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SHOWROOM Les Nouvelles Collections J E A N - F R A N Ç O I S R E Y & H A R RY L A RY ’ S Jeudi 3 décembre de 11.00 à 19.00
1, rue de la Fosse 44000 Nantes Tél. 02 40 74 81 04
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Votre cowboy et votre western préférés ? n N’importe quel
... l’intervie
cowboy d’Il était une fois dans l’Ouest. Mais je vais vous faire une confidence : je n’ai jamais vu de western ! Je vais peu au cinéma. Je n’aime pas trop regarder les films, et encore moins ceux dans lesquels je joue.
PHOTO ET INTERVIEW / R MATTHIEU CHAUVEAU POUR KOSTA
Votre personnage de Cowboys n’est pas du genre à la fermer. Pas trop dur après le rôle peu loquace dans La Famille Bélier ? n Non. Le pire
pour un acteur, c’est justement d’avoir l’impression de faire quelque chose qu’il a déjà fait. Un acteur qui se répète, c’est un peu le serpent qui se mord la queue.
Et votre entourage, il regarde vos films ? n Oui. Mais tout l’art,
c’est d’essayer qu’il ne me reconnaisse pas.
Votre fameux double adepte de la caméra cachée, François l’embrouille, aurait-il sa place dans une manifestation country ? n Tout à fait. Mais il serait
Qu'est-ce qu'un vrai cowboy ? n Quelqu’un
plutôt du côté du bar, à raconter des blagues, que sur scène à chanter. Je vois très bien quelles conneries il pourrait faire. Où que je sois, François l’embrouille n’est jamais bien loin !
qui ne recule pas, qui fonce. Quelqu’un qui ne se met jamais de dos.
Alors cette pose verso pour Kostar, elle n’était pas trop compliquée ? n
çois Dans la vie, vous êtes plutôt Fran n l’embrouille qu’Alain le cowboy ?
Si, mais heureusement, vous n’étiez armé que d’un appareil photo ! n
Je me sens proche des deux. Je suis capable d’être sérieux pendant 10 minutes, et de passer d’un seul coup t un une demi-heure à déconner. C’es entou mon pour nt peu déstabilisa rage. Pour moi aussi d’ailleurs.
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nouvelle production
(Hänsel und Gretel)
Engelbert Humperdinck
NANTES THÉÂTRE GRASLIN
VENDREDI 11, DIMANCHE 13, MARDI 15, JEUDI 17, VENDREDI 18
DÉCEMBRE 2015 ANGERS LE QUAI
Nouvelle production Angers Nantes Opéra.
Nantes 02 40 69 77 18 Angers 02 41 22 20 20 ou 02 41 24 16 40
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en semaine à 20h, le dimanche à 14h30
C : 10 M : 85 J : 90 N : 10 C : 100 M : 75 J : 30 N : 0 C : 100 M : 75 J : 30 N : 40
CMJN LOGOTYPE 2015 Orange Métropole 52 % Magenta 100 % Jaune
Bleu Métropole 90 % Cyan 40 % Magenta
Noir Métropole 100 % Noir
Le logotype Nantes Métropole est une entité immuable, dont les transformations envisageables sont définies dans la charte graphique. Toutes autres interprétations graphiques de l’identité visuelle sont interdites. Pour tout complément d’information, contactez le Service Communication externe de Nantes Métropole.
Thomas Rösner Mise en scène Emmanuelle Bastet Direction musicale