Le scénario de Die Sehnsucht der Veronika Voss par Peter Märthesheimer et Pea Fröhlich, d’après une idée de Rainer Werner Fassbinder, est représentée avec l’aimable autorisation de Rainer Werner Fassbinder Foundation - Berlin et par Verlag der Autoren Frankfurt / Allemagne. Avec l’aimable autorisation d’Arcadia & Ricono Srl, via dei Fienaroli, 40-00153 Rome – Italie.
Réalisation
2015 – SAEM La Folle Journée – RCS Nantes B 311 221 105 – Crédits photos : iStock, GettyImages.
EN RÉGION DES PAYS DE LA LOIRE
29 AU 31 JANVIER 2016 Laval / La flèche / sablé-sur-sarthe Cholet / fontevraud / saumur / Challans fontenay-le-comte / la roche-sur-yon Saint-nazaire / L’ÎLE D’YEU
TOUTE LA PROGRAMMATION SUR WWW.CULTURE.PAYSDELALOIRE.FR La Folle Journée en région des Pays de la Loire est une manifestation culturelle conçue par le CRÉA qui en assure la programmation artistique, initiée par la Ville de Nantes et produite par la Région des Pays de la Loire.
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Cover boys n Tangui Jossic & Nicolas Galkowski / P8 le k de kostar n Oxmo Puccino / P10
C'est (pas) moi qui l'ai fait n P12 portefeuille mode n Vous reprendrez bien un peu de Ter-Ter ? / P18 Chef oui chef n B. Gourmet / P24 Business Classe n Les harpes Camac / P26
actus n P28 entretien n Fleur Pellerin / P30 Tête de série n Fragments / P37 portefeuille artistique n Mille plateaux par Pascal Dusapin / P54 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P60 une ville ailleurs n Rome par Patrick Barbier / P62 PA G E 0 4
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Q U I F A I T Q U O I ?
KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication et de la rédaction n Patrick Thibault Graphisme et maquette n Damien Chauveau Développement n Marc Grinsell, Patrick Thibault. Publicité n pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa Rédaction n redaction@mcomedia.fr Studio graphique n damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro Rédacteurs n Vincent Braud, Matthieu Chauveau, Fédelm Cheguillaume, Antonin Druart, Marie Groneau, Christophe Martin, Pierrick Sorin, Patrick Thibault, Jean-Philippe Xhaet. Photographes n Christophe Bornet, Tangui Jossic, Pierrick Sorin GRAPHISTES / Illustrateurs / artistes plasticiens n Tangui Jossic & Nicolas Galkowski (couverture, ours, sommaire, Une ville ailleurs, custom des titres), Pierrick Sorin Remerciements n Manuel Canévet, Brigitte Lioret, Corelia Pinault, tous nos annonceurs Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2015 www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764
Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar. fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.
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Kostar # 49 habillé par...
Couverture / P01 n Sommaire / P04 n Ours / P06 n Une ville ailleurs / P64 n Custom des titres / P08, 10, 12, 24, 26, 28, 31, 37, 54, 62 PHOTO / TANGUI JOSSIC POUR KOSTAR
Photographe pour Kostar, Tangui Jossic mène un travail d’illustrateur, graphiste et plasticien. Le premier ouvrage de ce catcheur à moustaches, Une vie ordinaire, a été publié en 2004 par les éditions MeMo. Diplômé des BeauxArts, il a fait la connaissance de Nicolas Galkowski qui a été son étudiant à l’AGR. n Pour Kostar, ils présentent un travail à quatre mains où ils se sont appliqués à brouiller les pistes « pour qu’on ne sache plus qui est qui ». Ils ont créé un univers médiéval, fantastique et futuriste. Ils revendiquent la référence à Brueghel ou Jérôme Bosch pour « une sorte de grande fête avec des humains, des animaux et des monstres qui coexistent pour le mieux ». On y suit notamment un personnage et sa chèvre du début à la fin du magazine. n Tangui Jossic prépare l’ouverture de la maison Fumetti, un nouveau lieu dédié à la BD et aux arts graphiques à Nantes et dont il est co-président. Nicolas Galkowski annonce une exposition dédiée à la typographie autour de l’ethnologie, avec Colette Coutris, à l’espace LVL (à partir du 5/02). Puis une seconde sur le mandala avec huit artistes, à Kiosko (à partir du 7/04). n HTTPS://WWW.BEHANCE.NET/ NGGRAPHICS HTTP://TANGUIJOSSIC. BLOGSPOT.FR PA G E 0 8
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« PLUS QUE LA MODE, CE QUI M'INTÉRESSE C'EST LE STYLE. » INTERVIEW / MATTHIEU CHAUVEAU
PHOTO / VINCENT DESAILLY
Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? n Absolument pas. J'ai la chance d'être entouré de personnes vraiment attentionnées, sinon je m'habillerais toujours ainsi : pantalon souple, teeshirt noir et… pieds nus. La tenue idéale pour la Slow Life ! Comment choisissez-vous votre costume de scène ? n Avec une certaine agnès B. J'ai une chance incroyable d'avoir rencontré cette grande dame pour qui j'ai beaucoup de tendresse et d'admiration. Cela fait désormais plusieurs années qu'elle m'habille. J'avais même défilé pour elle aux côtés de Tricky et Rachid Taha. Pour la tournée qui s'annonce, on a beaucoup échangé. agnès et ses équipes sont formidables. Je leur fais une confiance totale. Quels rapports entretenez-vous avec la mode ? n Plus que la mode, ce qui m'intéresse c'est le style. La mode passe, mais le style, lui, il marque et se remarque. J'aime bien travailler ponctuellement avec des marques pointues développées par la jeune génération. J'ai collaboré avec Bleu de Paname, il y a quelques années, j'ai dessiné pour eux une veste inspirée de la M65. J'ai également dessiné un modèle de basket avec Sawa, une marque 100% africaine. Et plus récemment, j'ai travaillé avec Ozed, une jeune marque qui fabrique des lunettes de soleil en bois. À chaque fois, ce qui m'a motivé, c'est la rencontre humaine, la totale liberté d'action et l’idée de ressortir mon costume d'origine : celui de dessinateur. Pensez-vous être à la mode ? n Je ne suis pas assez synchro pour être à la mode en général. J'aime trop garder les tissus auxquels je tiens, pour des raisons affectives. En même temps, je peux me débarrasser de tout d'un coup de tête.
Avez-vous déjà pris des vestes ? n Assez pour garder la mienne bien fermée… Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ? n Autant de vêtements que de jours à passer sur la route. Ensuite, des livres, un ordinateur, ma Tempest, une boîte à rythme incroyable créée par deux génies, Dave Smith et le célèbre Roger Linn, une guitare Martin de voyage et mes carnets de notes pour ne jamais cesser d'écrire ! À qui voudriez-vous tailler un costard ? n Tailler un costard, c'est trop salissant. Et puis, par maladresse, je le ferais trop grand. Plus que perdre mon temps à tailler un costard à quelqu'un, je préfère offrir l'amour sur-mesure à mon public. Quel est le comble du chic ? n Le "freak". Et le comble du mauvais goût ? n Parler du prix du vêtement. Quelle personnalité voudriez-vous relooker ? n Tarzan. Il m'offrirait une liberté totale pour le coup ! Qui a bien pu inventer le verbe s’endimancher ? n Probablement quelqu'un de très jaloux ! Plus sérieusement, c'est un mot que j'aime beaucoup de par l'histoire qu'il y a derrière. C'est un très vieux mot qui évoque les classes populaires en général, qui sortaient leurs plus beaux habits le dimanche. Ils étaient victimes des railleries des nobles et des bourgeois qui marquaient ainsi avant tout leur appréhension de partager leurs privilèges, comme si le "bien s'habiller" leur appartenait. n
Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Juste le pan, comme dans les films de méchants ! (rires) PA G E 0 1 0
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LE 21 FÉVRIER, STEREOLUX (FESTIVAL HIP OPSESSION), NANTES ; LE 25 FÉVRIER, LA CARÈNE, BREST ; LE 26 FÉVRIER, LE CHABADA, ANGERS.
RÉDACTEURS DU CAHIER TENDANCES ÉMILIE BERGER, VINCENT BRAUD, ANTONIN DRUART, CHRISTOPHE MARTIN
C’EST (PAS) MOI QUI L’AI FAIT
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Pour démarrer l'année, nous vous proposons une sélection d'objets que l'on pourrait avoir faits soi-même. Ou pas ! Car en réalité ce sont bien des créateurs qui les ont faits. De quoi exalter la creative touch qui sommeille en nous.
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Dessous de plat Colette Anne B handmade Les fleurs d’Emilie Jolie RENNES Ce qui anime la jolie Emilie, ce sont les fleurs. Des fleurs qu'elle décline sur pochettes, en cartes postales, en coussins, en cache-pots ou au naturel. De quoi adoucir notre monde de brutes. n HTTP://LESFLEURSDEMILIJOLIE.TICTAIL.COM/
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RENNES Composé de douze grosses perles en bois brut de 35 mm chacune, ce dessous de plat de 17 cm de diamètre apporte une touche de coquetterie bienvenue sur la table. n EN VENTE CHEZ NIU, RENNES; MARGOTTE, BINIC; SOUS LES ÉTOILES EXACTEMENT, NANTES, L'ÉCHAPPÉE DOUCE, DINARD. HTTP://ANNEBHANDMADE.BIGCARTEL.COM
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Broderies ÉTÉ36 RENNES On adore la baseline de la marque “Parce qu'il vaut toujours mieux garder un œil dans le rétro plutôt que de faire marche arrière pour aller de l'avant” Pascale Nivet-Bernetière essaie d'extraire le meilleur de la Bretagne. De ses broderies, elle tire broches, colliers, bracelets. Et sa collec', très originale, ne s'arrête pas là. n
Parti de FairepartNaissance.fr, le trio de l'atelier Rosemood décline désormais le faire-part. Mariages, baptèmes, vœux… toutes les occasions sont bonnes pour le dire joliment et différemment, avec cœur et créativité. Personnalisez-les vous-mêmes en ligne sur le site. n WWW.ROSEMOOD.FR/
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Tabouret Le Syndrome de la Méduse NANTES Charlotte Zeller fait de la création d'objets à partir de boules de tissus multicolores. Elle les assemble pour composer des lampes ou des sièges vraiment très originaux. Pouf Blue, Lou ou Tutti selon que vous ayez envie de monochrome ou de tutti frutti ! n HTTP://SYNDROMEMEDUSE.WIX. COM/LE-SYNDROMEMEDUSE PA G E 0 1 4
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Caractérisée par sa douceur et sa puissance, forte de ses multiples influences musicales (jazz, classique, et pop), multi-instrumentiste, Anne Sila a su convaincre par le contraste qui se dégage de ses interprétations. De sa personnalité si singulière émane une grande sensibilité et honnêteté artistique qui ont séduit et enchanté le public.
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Malgré son jeune âge, Yoro Sow a déjà beaucoup bourlingué. Son BTS en poche (au lycée Nicolas Appert à Orvault), il enchaîne les voyages en Espagne, en Angleterre, au Danemark, en Inde avant de revenir à… Couëron. Depuis, c’est au volant de son food-truck qu’il continue à voyager dans l’agglomération nantaise. B Gourmet : le jeune chef ne craint pas le paradoxe. « B comme burger, bien sûr, mais phonétiquement, c’est aussi “be gourmet” en anglais… », corrige celui qui a travaillé au Café du marché au cœur de la city londonienne. Le B, c’est aussi une référence à la boulangerie, la boucherie ou le fromage d’un autre B (Beillevaire), car c’est d’abord le bon produit et le produit de saison qui font la SAISON 10 / NUMÉRO 49
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bonne cuisine : « Je sais ce que j’achète et je le travaille moi-même… » n De ses voyages, Yoro Sow garde des images mais aussi une envie de bouger. Son truck lui permet d’éviter la routine. Chaque jour, un nouvel emplacement. Comme un nouveau départ. « C’était aussi davantage dans mes moyens. Monter une affaire, c’est beaucoup d’argent… Je limitais les risques. » Après quelques mois de
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rodage, B Gourmet commence donc à tourner gentiment. Et le bouche (de gourmand) à oreille fait le reste. n Si les food trucks commencent à se faire une place, pas évident pour autant de gagner celle d’un stationnement autorisé en ville. Déposer un dossier à la mairie et attendre l’avis d’une commission. S’il ronge son frein, Yoro a appris à être patient. En attendant, ses burgers et ses bagels font des heureux. Et les demandes affluent. « Je fais des extras pour des entreprises, des fêtes de famille (baptêmes, mariages…), pour des festivals… » Aux burgers et bagels de la semaine s’ajoutent des brochettes ou des hot-dogs. n Couëron, La Chapelle-surErdre, la zone du Perray à Nantes, Carquefou… B Gourmet trace la route. De service, midi et soir, Yoro Sow ne compte pas ses heures. Son rêve ? Que son truck puisse mettre roue à terre quelque part en centreville. n WWW.B-GOURMET.FR
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CORDES À CŒUR Depuis la petite commune de Mouzeil, dans le Pays d’Ancenis, la société Camac Harpes jouit d’une renommée internationale, dans le milieu un peu confidentiel des harpistes. Rencontre avec Jakez François, son Président. TEXTE / JEAN PHILIPPE XHAET
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Sur le bureau de Jakez François, Assurancetourix trône en bonne place. Comme touchée par la grâce divine, la figurine s’apprête à faire vibrer les cordes de sa lyre, ancêtre celtique des harpes modernes. Mais sa culture celtique, Jakez ne la doit pas à Uderzo, loin s’en faut. Petit, l’homme est tombé dans la marmite : cornemuse écossaise pour la mère, Bagad Bleimor pour le père, qui y côtoie Allan Stivell, figure majeure du renouveau musical breton. n Formé à la harpe celtique, puis classique, Jakez entame dès 1987 une carrière de musicien. Un an plus tard, il est repéré et embauché par Joël Garnier, cofondateur de la société Camac avec son frère Gérard, en 1972. « Au départ, surfant sur le PA G E 0 2 6
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BUSINESS CLASSE
5 DATES CLÉS 1967 NAISSANCE DE JAKEZ FRANÇOIS. 1972 FONDATION DE LA SOCIÉTÉ CAMAC, PAR LES FRÈRES JOËL ET GÉRARD GARNIER. 1988 JAKEZ FRANÇOIS REJOINT LA SOCIÉTÉ CAMAC. 2000 JAKEZ FRANÇOIS SUCCÈDE À JOËL GARNIER, À LA TÊTE DES HARPES CAMAC. 2016 PREMIÈRE ÉDITION DE HARPES AU MAX.
mouvement folk des années 70, les Garnier fabriquaient des flûtes de pan, et revendaient notamment des harpes celtiques, fabriquées au Japon. Pris de passion pour cet instrument, Joël finira par créer Camac Harpes en 1985, pour se consacrer exclusivement au métier de facteur de harpes. » n C’est auprès de lui que le jeune Jakez fait ses armes, apportant son expertise d’instrumentiste. Ensemble, ils expérimentent, innovent, améliorent l’ergonomie de l’instrument. Lorsque Joël décède en 2000, Jakez prend la tête de la société et poursuit son développement. Il emploie aujourd’hui 45 personnes et produit 2 300 instruments par an, pour un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros. Sous sa férule, Camac s’est imposé comme un leader mondial, sur un marché dont les acteurs se comptent sur les doigts d’une seule main. n Sous le bureau de Jakez, une petite valise est bouclée, qui contient les outils nécessaires au réglage des harpes. « À n’importe
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quel moment, je peux recevoir un appel d’un musicien en panique », explique-t-il. En novembre dernier, il s’est ainsi offert un aller-retour pour la Chine, pour régler la harpe d’un particulier. C’est ce qu’on appelle avoir le sens du service après-vente. « C’est ce qui fait la force de notre marque », insiste-t-il. n Du 13 au 15 mai prochain, Camac organisera Harpes au max, premier festival international de harpe, en collaboration avec le Pays d’Ancenis. « Il s’agit de véhiculer l’identité du Pays d’Ancenis, autour d’une grande manifestation culturelle. La harpe y sera à l’honneur, sous toutes ses formes ; de l’instrument antique aux modèles électriques ». Au programme, notamment : une soirée électro, qui osera le mariage de DJ's et de harpistes. De quoi donner un souffle nouveau à l’un des plus anciens instruments de musique. n
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RÉDACTEURS DU CAHIER CULTURES VINCENT BRAUD, MATTHIEU CHAUVEAU, FEDELM CHEGUILLAUME, ANTONIN DRUART, PATRICK THIBAULT
Boîte à musiques C’est un écrin, comme un étui d’instrument de musique. Un geste architectural signé Rudy Ricciotti. L’architecte vedette du MUCEM (qui va relooker la gare de Nantes) vient de livrer le nouvel auditorium de Rezé. Un équipement de 300 places qui accueillera les concerts baroques de l’ARIA mais aussi des musiques du mondes ou actuelles non amplifiées. Le tout sous le label de La Soufflerie. n L’AUDITORIUM / LA SOUFFLERIE, 2 AVENUE DE BRETAGNE, REZÉ. WWW.LASOUFFLERIE.ORG
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ACTUS
Mondiovision
© FRANCK GÉRARD
Depuis qu’il a ajouté sa baseline, Atlantide - Les mots du monde à Nantes, le festival des littératures a trouvé son positionnement. Il prend aussi de l’avance pour s’installer en mars. Toujours piloté à l’artistique par Alberto Manguel, il réunit une cinquantaine d’auteurs, venus du… monde entier. La veille, il investira, comme l’an passé, les librairies de la ville. Et des lectures sont prévues par Anouk Grinberg, Robin Renucci et Rufus. n
Effort de café Dans l’art, il y a à boire et à manger. La Collective, groupuscule glouton d’interactions inédites entre artistes, publics et structures, a pris l’expression au pied de la lettre : après La Dinée et La Goutée, festins géants pour micro-financement, voici l’heure du Café 420. Hybride, nomade, interactive, cette entité va s’attabler à restaurer la convivialité au centre du débat artistique, le tout autour d’un module créé par les anarchitectes du Bureau Cosmique. Et d’un café, ou autre, of course. n CAFÉ 420, DU 8 JANVIER AU 12 FÉVRIER, PHAKT CENTRE CULTUREL COLOMBIER, RENNES. HTTP://LACOLLECTIVE.ORG WWW.PHAKT.FR/LASSOCIATION
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ATLANTIDE, DU 10 AU 13 MARS, LE LIEU UNIQUE, NANTES. WWW.ATLANTIDE-FESTIVAL.ORG
Smells like teen spirit Non, I’m 7teen n’est pas le projet d’un post-ado bricolant des chansons bancales dans sa chambre. Plutôt celui d’un musicien chevronné, Fred Ozanne, croisé aux côtés de Dionysos et Eiffel. Avec son projet personnel, le désormais Nantais livre une musique toute en tension, entre riffs tranchants (Stéphane Louvain de French Cowboy tient la guitare) et mélodies de voix volontiers pop, dont un nouvel EP donne un bel aperçu. n RELEASE PARTY EP « I’M 7TEEN » LE 15 JANVIER AU FERRAILLEUR, NANTES. IM7TEEN.COM PA G E 0 2 9
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ENTRETIEN
RÉENCHANTER LA CULTURE INTERVIEW / PATRICK THIBAULT LE 22 DÉCEMBRE 2015 PHOTOS / YANN PEUCAT POUR KOSTAR LE 4 JANVIER 2016
À l’approche des BIS, Biennales Internationales du Spectacle à Nantes, la Ministre de la Culture a accepté de répondre aux questions de Kostar. Dans cette première interview accordée à un magazine culturel gratuit, elle exprime sa volonté de réenchanter la Culture. Vous avez réussi à obtenir la hausse du budget de la Culture, comment expliquez-vous un tel désenchantement chez les acteurs culturels ? n C’est bien la preuve qu’en matière de politique culturelle, tout n’est pas seulement question d’argent. Nous vivons une période de transformation tous azimuts. Je peux comprendre qu’elle fasse naître des angoisses. Depuis l’aprèsguerre et jusque dans les années 2000, l’État a progressivement construit de nouveaux équipements culturels et confié de nouvelles responsabilités aux collectivités territoriales, pour que la culture soit toujours plus présente dans les territoires. Les collectivités ont d’ailleurs été très enclines à investir le champ culturel. La dynamique a été très forte.
« J’AIME L’IDÉE QUE LA CULTURE SOIT UN PEU LE "RELIGIEUX" D’UNE SOCIÉTÉ LAÏQUE » Et l’embellie est terminée ? n Je dirais plutôt que le cycle de décentralisation est arrivé à terme. On est parvenu à une espèce de plateau, voire à un mouvement de repli des dépenses dans certaines régions et certains départements qui n’ont plus augmenté leurs financements pour la culture, et qui les ont même parfois baissés. Or il se trouve que ce terme coïncide avec la mutation numérique, qui bouleverse depuis quelques années les PA G E 0 3 1
fondements mêmes des politiques culturelles. Les acteurs culturels doivent faire face à tout cela et les pouvoirs publics qui les accompagnent aussi. On s’inquiète des attaques envers la culture… n Et je m’en inquiète aussi ! Car il y a eu des atteintes répétées à la liberté de création et de diffusion. On a vu certains tenants de l’ordre moral exprimer leur désir de censurer les artistes, au nom du bon goût ou de la morale religieuse. Voilà pourquoi je veux graver dans le marbre de la loi que la création artistique est libre. C’est l’une des grandes avancées du projet de loi que je porte à l’Assemblée. Voilà qui renforce le rôle du ministère de la Culture… n Je suis fière d’avoir un budget en augmentation dans ce contexte contraint. Mais je le répète, l’enjeu dépasse les questions d’argent. Vous avez parlé de désenchantement, de la même façon que Max Weber a pu parler de désenchantement du monde. Je crois que nous n’avons jamais eu autant besoin de culture pour réenchanter la société. J’aime l’idée que la culture soit un peu le "religieux" d’une société laïque – religieux au sens étymologique du terme, c’est-à-dire ce qui crée du lien, ce qui relie les gens entre eux. Cela renforce la nécessité et l’urgence de repenser nos politiques culturelles. Nous sommes dans un moment
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très critique où les Français ont besoin d’être reliés les uns aux autres. Et ça, la culture le permet. Vraiment ? n À un moment où les gens cherchent des affiliations religieuses, communautaires, voire communautaristes, identitaires, à l’heure de mouvements qui ont tendance à fragmenter la société, je suis persuadée que la culture peut relier positivement les gens autour de valeurs qui ne sont pas liées à l’origine ethnique, à l’appartenance religieuse ou communautaire. Ce n’est pas si stratosphérique que ça, ce que je vous raconte !
« ON PARLE BEAUCOUP DE DÉMOCRATISATION, J’AIMERAIS QU’ON EN FASSE UN PEU PLUS » Quel est donc le rôle d’un ministère de la Culture aujourd’hui ? n Le défi n’est pas seulement d’adapter mon ministère aux enjeux du XXIe siècle. Il est aussi de repenser la place de la puissance publique, de l’État, dans ce monde en recomposition qu’il faut effectivement réenchanter, pour que la culture joue ce rôle de lien. Cette vocation est d’autant plus engageante en France que la place de la culture y est très singulière. Nulle part ailleurs, le ministère de la Culture n’a autant de moyens, humains et financiers, ni autant de poids et d’importance politique. Certains jugent que le budget de la Culture est faible dans le budget de l’État. Mais tous les autres ministres de la Culture envient le système français ! Depuis le 13 novembre, on s’accorde à dire que la culture est une arme majeure face à la barbarie et au repli identitaire. Serez-vous suivie pour faire avancer les choses ? n Je le suis et c’est le sens de mon combat quotidien. Après les attentats que nous avons connus, les Français souhaitent d’abord être rassurés sur leur sécurité. Mais la réponse de la société à cette menace ne peut pas être uniquement de nature sécuritaire. Il faut s’interroger sur ce qui peut conduire des personnes, notamment des jeunes, à une radicalisation politique ou religieuse, qui les éloigne de la communauté nationale. La réponse passe aussi par l’éducation et la culture qui doivent donner à chacun les moyens de s’émanciper, de se forger ses propres opinions, de rester libre. Pour moi, le combat majeur, c’est vraiment la question de la démocratisation. PA G E 0 3 2
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Un sujet qui revient périodiquement… n On parle beaucoup de démocratisation, j’aimerais qu’on en fasse un peu plus. Soyons honnêtes, on a fait des progrès. Je pense notamment aux grands musées et aux monuments du patrimoine mais pour beaucoup, l’accès à la culture passe d’abord par la télévision et les loisirs culturels. Il y a encore beaucoup à faire. C’est le cas pour la pratique d’un instrument ou des lieux de spectacle vivant qui continuent d’accueillir plus de CSP+ que de CSP -. L’enjeu pour moi, il est là. Un chantier ? n Un chantier colossal car il y a tout un système de pilotage et de compréhension du terrain qui est à construire. Si on était capable de mesurer à qui s’adressent toutes nos interventions, on constaterait qu’on ne touche pas 100% de la population. Et moi, je veux que le ministère de la Culture ait vraiment une action universelle, qu’il s’adresse à tous. Comme la sécurité sociale ou l’école. Aujourd’hui, les moyens sont essentiellement concentrés sur la capitale. Je suis en train de voir comment on peut aller davantage à la rencontre des gens qui s’estiment illégitimes dans les lieux de culture. Les barrières à briser peuvent être financières et géographiques, mais elles sont souvent psychologiques. Avec une ambition pareille, vous allez à nouveau vous heurter à un problème de budget ? n J’essaie d’être créative et de réfléchir en tenant compte de la contrainte. La difficulté du ministère de la Culture, c’est qu’il a été très constructeur depuis les années 50. Entretenir et faire fonctionner près de cent établissements publics, ça coûte très cher et ce sont des dépenses incompressibles. Les marges pour une politique d’intervention ciblée et orientée sont limitées. L’augmentation de mon budget n’est pas du tout négligeable mais mon ambition va plus loin. C’est facile pour un ministre de dire “il me faut plus”. Mais ce n’est pas ma façon de faire. Je propose des solutions. Et quelles sont ces solutions ? n Il y a beaucoup d’argent qui devrait revenir au budget de l’État, et en particulier au ministère de la Culture, mais qui lui échappe aujourd’hui. Cet argent, c’est entre autre la valeur ajoutée absorbée par toutes les multinationales numériques – Google, Apple, Facebook, YouTube… – qui, aujourd’hui, s’enrichissent massivement grâce à la circulation
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des œuvres, mais ne paient pas d’impôts sur les sociétés et ne contribuent pas au financement de la création. À l’échelle mondiale, ce sont des milliards. On a un vrai problème politique avec ces acteurs extraterritoriaux qui, aujourd’hui, arrivent à s’affranchir de toutes les règles. Ça n’est pas spécifique au domaine culturel… n Ce qui est spécifique au domaine culturel, c’est que ces entreprises prospèrent assez largement sur des contenus audiovisuels qu’elles ne produisent pas mais que les gens regardent. Il y a là beaucoup de créations originales. Il n’est pas logique que ces entreprises ne contribuent pas à notre système. Sinon, c’est notre système qui est totalement remis en cause et qu’il faut liquider. Mais moi, je ne serai pas la liquidatrice de l’exception culturelle. Il est légitime que ces entreprises viennent financer la création. Il faut conserver le modèle culturel français, et c’est à ce prix-là.
« MOI JE VEUX QUE LE MINISTÈRE DE LA CULTURE AIT VRAIMENT UNE ACTION UNIVERSELLE. COMME LA SÉCURITÉ SOCIALE OU L’ÉCOLE » Mais n’avez-vous pas le sentiment que quoi que vous fassiez, ça ne sera jamais assez ? Que les artistes et acteurs culturels ne vous feront jamais de cadeau ? n J’aime bien l’idée que ça ne soit jamais assez. Ça veut dire qu’il y a une forme d’insatiabilité dans la volonté des artistes de rencontrer le public, de s’exprimer, de diffuser leurs œuvres. Je crois que la France s’honore d’avoir une politique culturelle capable de se remettre en question, de vouloir toujours plus et de n’être jamais totalement satisfaite de l’état des choses. Votre action va-t-elle devenir plus compliquée après les élections régionales qui ont vu le parti socialiste reculer à la tête des Régions ? n Je vous aurais répondu oui, si on avait eu des Régions FN. Quand j’entendais dire par exemple que l’art contemporain, c’était un truc dégénéré pour les bobos parisiens qui s’extasiaient devant deux points rouges, je m’inquiétais vraiment. On aurait eu du mal à soutenir la jeune création avec des gens qui parlent en ces termes des artistes. Aujourd’hui, mon inquiétude, c’est que la culture puisse être la victime des efforts qui sont demandés aux collectiPA G E 0 3 4
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vités locales. C’est pour ça que j’ai lancé les pactes culturels avec les collectivités pour essayer de stabiliser les budgets. On n’est jamais obligé de baisser les dépenses culturelles. C’est toujours un arbitrage politique qu’on fait et dont on doit rendre compte à un moment devant les électeurs. Des candidats qui ne sont pas de la majorité ont annoncé des augmentations du budget Culture. On va voir s’ils tiennent parole. C’est la première fois que vous accordez une interview à un magazine culturel gratuit. Savez-vous que Kostar fait partie d’une famille de presse qui réunit des titres indépendants, impliqués dans leur secteur et leur région. Et pourtant totalement exclus de tout soutien à la presse ? n J'ai lancé en 2015 une grande réforme des aides à la presse. Elle porte notamment sur la volonté de recentrer les aides vers les titres d'information générale et vers une nouvelle famille de magazines que nous avons appelée "presse de la connaissance et du savoir". Une commission va œuvrer toute cette année pour déterminer qui peut rejoindre cette nouvelle famille. Je crois que les magazines culturels comme Kostar ont vocation à en faire partie car ils participent de la conversation nationale au même titre qu’un titre payant. Vous l’avez dit, le Ministère, c’est une question de temps. Comment fait-on pour garder le cap quand on est victime de rumeurs de départ et quand on est attaquée régulièrement ? n Il faut distinguer l'essentiel de l'accessoire. Et se dire que tout ce qui est excessif est insignifiant. Si vous êtes trop sensible à la rumeur sans être capable de distinguer ce qui relève de votre mission, ce pour quoi vous considérez être à ce poste, et le reste, il ne faut pas accepter ce type de fonction. Moi, j’ai l’impression de faire œuvre utile. D’ailleurs si j’avais le sentiment que ça n’était pas le cas, j’en tirerais les conséquences. Je ne suis pas du tout là pour la gloire ou les honneurs. Il faut trier et se concentrer sur le sens même de sa mission. Vous avez récemment réceptionné des rapports demandés à la Rennaise Sylvie Robert et au Nantais Jean Blaise. Quelles retombées concrètes peut-on en attendre ? n Des retombées concrètes, il y en a déjà ! L'un et l'autre ont travaillé à rapprocher la culture des Français qui ne vont
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pas spontanément vers elle. À Sylvie Robert, j'avais demandé de réfléchir à la façon dont nous pouvions adapter les médiathèques aux modes de vie d'aujourd'hui. C'est un réseau formidable, et souvent le premier lieu culturel que fréquentent nos concitoyens, en particulier dans les zones rurales. Les bibliothèques se réinventent : elles assument de plus en plus leur rôle de lieu de culture de proximité et de convivialité, de troisième lieu de vie. Mais on peut aller plus loin. L'année prochaine, l'État aidera ainsi les collectivités qui sont prêtes à élargir les horaires d'ouverture. Je réfléchis aussi à créer un grand événement, une Nuit des Bibliothèques, sur le modèle de ce qui a été lancé à Lille il y a deux ans.
« JE NE SERAI PAS LA LIQUIDATRICE DE L’EXCEPTION CULTURELLE » Et Jean Blaise ? n Chacun sait quel rôle extraordinaire il a joué, à Nantes et ailleurs, pour faire vivre l'art dans l'espace public. Le Voyage à Nantes et le lieu unique sont exemplaires dans leur façon de faire de la ville un PA G E 0 3 5
lieu de culture à part entière. Cette manière de faire de la culture rapproche les œuvres des habitants, crée un nouveau rapport, un nouveau regard. Avec la Mission nationale pour l’art et la culture dans l'espace public qu'il préside, nous avons voulu poursuivre cette réflexion. C'est avec lui que je réfléchis à la façon dont nous pouvons développer les interventions culturelles et artistiques horsles-murs des institutions. Votre prochaine action pour concrètement réenchanter la culture ? n J’aimerais organiser courant 2016 une grande discussion dans les territoires, à un moment où les artistes et les acteurs culturels ont besoin d’échanger avec l’État et les collectivités. Il y a aussi tout ce qui concerne la jeune création. Je veux que les jeunes talents aient les moyens d’émerger, de rayonner. J’y travaille depuis plusieurs mois. Il y a aussi la diversité. Il faut que la Culture de notre pays ressemble aux Français tels qu’ils sont, qu’elle soit en phase avec leurs pratiques, leurs esthétiques, avec le monde d’aujourd’hui. Bref, des mesures qui ménageront une vraie place à la jeunesse. n
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Mr 100 000 volts Berlin, c’est la nouvelle domiciliation d’Hervé Salters aka General Elektriks, qui sort en ce début d’année son quatrième album, To be a stranger. Changement radical d’ambiance pour ce musicien esthète ayant fait ses armes sous le soleil californien aux côtés des rappeurs Blackalicious, et qui semble avoir usé jusqu’à la corde les meilleurs LP de Stevie Wonder. Que l’on se rassure, en 2016, dans la froideur berlinoise, la machine General Elektriks tourne toujours à plein régime, avec une soul hip hop electro plus que jamais taillée pour les dancefloors. n
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GENERAL ELEKTRIKS, LE 13 MARS, FUZZ'YON, LA ROCHE-SUR-YON ; LE 25 MARS, STEREOLUX, NANTES ; LE 26 MARS, ECHONOVA, VANNES.
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© YANN ORHAN
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Deuxième souffle Solide comme le rock Thiéfaine occupe une place à part dans le paysage de la chanson française : trop indépendant pour être relayé par les grands médias, mais peut-être pas assez dans le coup pour être célébré par la presse spécialisée. Il n’empêche, en 40 ans de carrière, le rockeur lettré a su fédérer un large public, qui ne semble pas prêt à lui faire faux bond. À raison, puisque depuis deux disques, l’auteur de La fille du coupeur de joint, mieux entouré que jamais (Arman Méliès, Les Valentins…), est dans une forme artistique indéniable. n HUBERT-FÉLIX THIÉFAINE, LE 26 JANVIER, LE QUARTZ, BREST ; LE 27 JANVIER, LA NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO ; LE 12 MARS, CENTRE DES CONGRÈS, ANGERS.
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Le deuxième album est toujours une étape délicate pour un groupe, d'autant plus quand le premier fut une réussite. C'est le cas des Nantais de Von Pariahs, dont les Hidden Tensions de 2013 conservent tout leur mordant trois ans après, alors qu'un nouvel LP s'apprête à sortir. On devine déjà qu'on ne sera pas déçu par Genuine Feelings, et, après tout, on s'en fiche un peu. C'est sur scène que le rock nerveux et ample des Pariahs est à son meilleur, grâce notamment à la présence étonnante du chanteur Sam, vrai lad au pur phrasé rock'n'roll. n VON PARIAHS, LE 4 MARS, STEREOLUX, NANTES ; LE 11 MARS, 1988 LIVE CLUB, RENNES ; LE 12 MARS, NOVOMAX, QUIMPER ; LE 31 MARS, ECONOVA, VANNES ; LE 2 AVRIL, FUZZ'YON, LA ROCHE-SUR-YON.
MUSIQUE
TEMPERATURE AMBIENT TEXTE / ANTONIN DRUART
PHOTO / YOANN BUFFETEAU
Après Lighthouse, un premier extrait cristallin, arrive en février Imaginary Seas de Fragments, un disque court d’amoureux des harmonies organiques.
December sun, In our frozen skies, Few ours of light, les titres des morceaux de Fragments semblent annoncer la météo dominante de leur son atmosphérique. Un vent soufflant le chaud et le froid, l’éclat d’un bout de soleil qui brise les bribes nuageuses, le grain d’une lueur crépusculaire achevant de mettre en miettes les derniers débris d’obscurité. Une musique sans texte qui aère la tête et part insuffler aux autres parties du corps un amas de particules eurythmiques. n Cette efficace alchimie naît de la rencontre entre Benjamin Le Baron et Sylvain Texier. Le premier officiait dans le projet F-Hiro, puis au sein de la formation drone/ambient Black Velvet Stéréo. Le second, ancien batteur du groupe postpunk Plëyad, est l’auteur compositeur interprète de The Last Morning Soundtrack. Entre deux projets, les compères se découvrent une passion pour les mélodies du Berlinois Nils Frahm, pianiste fêlé accro aux brisures
électro. Ils se lancent dans la composition d’une musique instrumentale et postent quelques échantillons sur les réseaux sociaux. Les retours enjoués leurs donnent envie de continuer, et l’association rennaise Electroni[k] leur offre une résidence à l’Antipode pour préparer un live aux Champs Libres. n C’est alors qu’intervient Thomas Beaudoin, du groupe Piranha, apportant à la guitare une portion plus rock lors des lives. L’équation s’avère gagnante : Vieilles Charrues, 3 Eléphants, Printemps de Bourges, Transmusicales, les dates se multiplient dans l’Hexagone et le plat pays. Entre temps, l’EP Landscapes est sorti, quatre belles pièces mélancoliques au format pop. n FRAGMENTS PREMIER ALBUM LE 5 FÉVRIER 2016 LE 19 FÉVRIER, LE FERRAILLEUR, NANTES ; LE 3 MARS, FESTIVAL LES EMBELLIES, RENNES ; LE 11 MARS, L’ECHONOVA, SAINT AVÉ. HTTP://FRAGMENTS-MUSIC.COM/
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Pop art Cheveux gras, Ray Ban et veste de cuir. On jurerait que Rover est la nouvelle sensation du rock californien, sur la pochette de son second album, Let it glow. Une fois le disque sur la platine, on pense plutôt au glam d’outre-Manche, celui de Bowie et Bolan. Fausses pistes. Le garçon qui se cache derrière Rover est notre compatriote Timothée Régnier et, de ses maîtres anglais, il a bien la voix, mais pas encore le physique longiligne. Peu importe, ce gros nounours de Rover est peut-être ce qui est arrivé de mieux à la britpop depuis des lustres. n
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ROVER, LE 4 FÉVRIER, LE CHABADA, ANGERS ; LE 17 MARS, STEREOLUX, NANTES ; LE 18 MARS, CENTRE JACQUES DUHAMEL, VITRÉ ; LE 19 MARS, CENTRE CULTUREL LES ARCS, QUÉVEN ; LE 8 AVRIL, LA NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO.
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Rock mitaine Après une année 2015 ténébreuse, l’hiver nouveau ouvre une année 2016 sous le signe de l’astre solaire. Pour le vérifier, il suffit de jeter une oreille attentive aux trouvailles dénichées par les programmateurs de La Route du Rock. La pop sous novocaïne des naïades de Novella, la chaude douceur de Villagers, le sage ensorcellement ensoleillé des Here We Go Magic, les illuminations de LA Priest ou les rayons ultra-violents des furieux de Hookworms. Toutefois, la déesse lunaire Séléné ne sera pas en reste avec l’électro noctambule de Pye Corner Audio. n LA ROUTE DU ROCK COLLECTION HIVER, DU 24 AU 28 FÉVRIER, RENNES ET SAINT-MALO, WWW.LAROUTEDUROCK.COM PA G E 0 3 8
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Flow continu En une petite dizaine d’années, HIP OPsession s’est imposé comme un rendez-vous incontournable des cultures hip-hop au sens large. La 12e édition devrait encore enfoncer le clou, avec une programmation des plus alléchantes dans tous les domaines. Côté musique, de nombreux courants sont représentés, du flow poétique d’Oxmo Puccino au rap hardcore des New-Yorkais d’Onyx. Les arts visuels n’ont pas été oubliés (exposition Blue Point) tout comme, bien sûr, la danse avec le fameux week-end Battle OPsession au lieu unique, que le monde entier nous envie ! n FESTIVAL HIP OPSESSION, DU 11 AU 27 FÉVRIER, NANTES MÉTROPOLE, WWW.HIPOPSESSION.COM FÉVRIER-MARS 2016
La Carène
l m m j v s d
25/26/27 mars 2016 - NaNtes
Salle des musiques actuelles
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le lieu unique scène nationale de Nantes
Port de commerce Brest
le lieu uNique
assis! dEbout! couchE! S T I V
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w w w. lelieuunique .com
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vashti Bunyan GaBriel Kahane Benjamin jarry Will samson mc Pinty do the snaKe
Pierre henry doPPlereffeKt arnaud reBotini & christian Zanési the KvB Baston caBaret contemPorain do the snaKe
chloé alessandro cortini alexis deGrenier do the snaKe
3 jours, 3 positioNs, 14 coNcerts
Hiver
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nd : le Goéla blé. – Jack s) câ rè (t fig. 07 n ri ma volatile 16/01 LabeL La SOUTeRRaINe
ARLT / SOURDURE / CENTREDUMONDE
aSTROPOLIS L’HIVeR 21/01 THE SHOES + ESB 22/01 bUNKeR PaLaCe #1 MOUNT KIMBIE / TOMMy FOUR SEVEN... 23/01 bUNKeR PaLaCe #2
LAURENT GARNIER / TERRENCE PARKER...
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LILLY WOOD & THE PRICK + HOLLyDAyS
05/02 HeReTIK : 20 aNS 12/02 RHUM FOR PAULINE / My NAME IS NOBODy 19/02
FEU! CHATTERTON
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OXMO PUCCINO
+ REDOUANNE HARJANE
27/02 FaIR : Le TOUR 2016 BROKEN BACK + KID WISE 03/03 BIGFLO & OLI 04/03 DaÑSFabRIK THE CALLAS + DJOKOVIC 09/03 LE SPACETACLE 11/03 LES CARÉNEURS 12/03
ARNO
16/03 BLUES PILLS + WHITE MILES 18/03 A PLACE TO BURY STRANGERS + FUTURE 19/03 StePHaN eICHer & DIe aUtOMateN au Quartz 20/03 LA FOIRE AUX DISQUES DE FRÉQUENCE MUTINE 23/03 IBEyI 24 + 26/03 LeS ReNC’aRTS HIP HOP 31/03 Le baL DeS eNRaGÉS 3
WWW.LACARENE.FR - 02 98 46 66 00
Graphisme : Brest Brest Brest + maquettage KGB
BREST MÉTROPOLE, CONSEIL GÉNÉRAL DU FINISTÈRE, RÉGION BRETAGNE, DRAC BRETAGNE, SACEM, CNV Graphisme Nathalie Bihan - Licences N° 1-1059041, 2-1059042, 3-1059043
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LA FOLLE JOURNÉE
SPARK © STEPHANIE SCHWEIGERT
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Explorant le thème de la nature, La folle journée 2016 foisonne de propositions musicales autour des saisons, des éléments, de la nuit, des paysages et du bestiaire. Nature en folie
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Avec ce repositionnement autour de thématiques, La folle journée se fait plus créative. Totalement transversale, la programmation embrasse les siècles et fait feu de tout bois. À chaque édition, René Martin franchit un cap et propose des projets insolites et donc moins classiques. On retrouvera le pianiste prodige Francesco Tristano dans Time Lapse, une création commandée au beatboxer Ezra et sa compagnie Organic Orchestra. Le quintette allemand Spark allie la virtuosité d’un ensemble de musique de chambre à la spontanéité d’un groupe de rock et combine musique ancienne et moderne dans un programme teinté d’electro. Cosmophonies réunit l’astrophysicien Hubert Reeves et l’Ensemble Calliopée. n
Depuis quatorze ans déjà, La folle journée irrigue les Pays de la Loire. Une semaine avant Nantes, La folle journée en région passe par dix villes : Saint-Nazaire, Cholet, Saumur, Fontevraud, Laval, La Flèche, Sablésur-Sarthe, La Roche-sur-Yon, Challans, Fontenay-leComte. Véritable prouesse là-encore, cette folle journée réunit elle aussi classiques et plus modernes. Avec de grands orchestres (ONPL, Orchestre Philharmonique de l’Oural, Poitou-Charente, Sinfonia Varsovia…), le Trio Wanderer, Richard Galliano Sextet, Spark, Ezra et des solistes comme Olivier Charlier, Claire Désert, Abdel Rahman El Bacha. n LA FOLLE JOURNÉE EN RÉGION, DU 29 AU 31 JANVIER, LA CITÉ, NANTES. WWW.CULTURE.PAYSDELALOIRE.FR
LA FOLLE JOURNÉE, DU 3 AU 7 FÉVRIER, LA CITÉ ET LE LIEU UNIQUE, NANTES. WWW.FOLLEJOURNEE.FR
et aussi LILY WOOD & THE PRICK, LE 29 JANVIER, STEREOLUX, NANTES ; LE 30 JANVIER, LA CARÈNE, BREST. LES PREMIERS DIMANCHES INVITENT CRAB CAKE, LE 2 FÉVRIER, LES CHAMPS LIBRES, RENNES. SELIM, LE 4 FÉVRIER, LA BARAKASON, REZÉ. FESTIVAL URBAINES 2016, DU 11 FÉVRIER AU 6 MARS, L’ANTIPODE ET RENNES MÉTROPOLE. CARAVAN PALACE, LE 18 FÉVRIER, LA NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO. THE INSPECTOR CLUZO, LE 24 FÉVRIER, LE CHABADA, ANGERS ; LE 25 FÉVRIER, LE FERRAILLEUR, NANTES ; LE 26 FÉVRIER, LA CITROUILLE, SAINT-BRIEUC. JOZEF VAN WISSEM, LE 25 FÉVRIER, GALERIE DAVID D’ANGERS, ANGERS. QUARTZ, FESTIVAL AUTOUR DES MUSIQUES ÉLECTRONIQUES ET DES CULTURES NUMÉRIQUES, DU 24 AU 27 FÉVRIER, LE QUAI, ANGERS. ARNO, LE 9 MARS, STEREOLUX, NANTES ; LE 12 MARS, LA CARÈNE, BREST. PA G E 0 4 0
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PICK UP PRODUCTION PRÉSENTE
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Abonnez-vous
Crédit photo : Nicolas Joubard - Licences spectacle n° 2-1054646 et 3-1054645
Direction musicale : Grant Llewellyn
FESTIVAL
HIP HOP
infos au 02 99 275 275 / www.o-s-b.fr
NANTES
AGGLO
présente
NINA KRAVIZ / BIRDY NAM NAM / MR OIZO / AGORIA B2B LOUISAHHH!!! / SAM PAGANINI / N’TO LIVE PERC NEELIX / WHAT SO NOT / MAREK HEMMANN / JOHN TALABOT OLIVER HUNTEMANN / JULIAN JEWEIL / SAM GELLAITRY STAND HIGH PATROL / NAIVE NEW BEATERS / DARIUS TROYBOI / CLUB CHEVAL / VALD / GEORGIO / VANDAL LEON VYNEHALL / HELENA HAUFF / VOISKI / JAUZ TRAUMER / ROMARE / COMAH / PETIT BISCUIT / KOSME TR MANDRAGORA / MADAME / ANN CLUE / GIORGIA ANGIULI BON VOYAGE ORGANISATION / CLÉA VINCENT / MARLIN OKLOU / LA MENUISERIE WWW.FESTIVALPANORAMAS.COM
2016
OXMO PUCCINO • BIGFLO & OLI VALD • ONYX & SNAK THE RIPPER FT. JACLYN GEE • SLY JOHNSON GEORGIO • THE DOPPELGANGAZ SLUM VILLAGE • OCEAN WISDOM DJ POSKA & THE BLOCKBANGERZ CHARLES X • LADY LESHURR JAY PRINCE • DJ NETIK VS DJ FLY TITO PRINCE • SHIGETO • EASY SOUL SQUARE • MEIS • PARA ONE REEPS ONE • SPECTATEUR • TLF HEATHERED PEARLS • HUSTLA DAJANEM & ALEXINHO & MR SMITH DEMI PORTION • WESS SMITH... BATTLE OPSESSION • CIE ACCRORAP CIE ENGRENAGE • CIE C’MOUVOIR CIE S’POART • CIE ART MOVE CONCEPT CONCERTS • SPECTACLES • BATTLES CONFÉRENCES • PROJECTIONS • EXPO
WWW.HIPOPSESSION.COM
Artwork : The Feebles • Licences 2-142485 / 3-1017082
DU 11 AU 27 FÉVRIER
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CINÉMA
Seoul film ? Ah Séoul ! Ses tours vertigineuses, ses 11 millions d’habitants, son Gangnam Style et ses 291 stations de métro, et surtout, surtout, son cinéma. Plutôt que de s’intéresser à son voisin un tantinet récalcitrant, le festival Travelling choisit de mettre à l’honneur cette année le cinéma sud-coréen par le biais de sa capitale florissante. Avoir vu le Old Boy de Park Chan-Wook, Le bon, la brute et le cinglé de Kim Jee-woon, ou encore The Host de Joon-ho Boon ne s’oublie pas si facilement. Tonique et tendre, ciselé et estomaquant, ce 7ème art est sans appel. Et en plus à Travelling, il n’est pas tout seul ! n
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TRAVELLING, FESTIVAL DE CINÉMA DE RENNES MÉTROPOLE, DU 2 AU 9 FÉVRIER, WWW.CLAIROBSCUR.INFO
Comment je suis devenu cinéaste
26e édition, donc 25 ans que le cinéma espagnol s’invite à Nantes chaque printemps. On y présente un cinéma très en prise avec la réalité du pays. Outre la production de l’année au travers de quatre sections de compétition, 2016 est l’occasion d’un cycle consacré au “cinéma comme chambre d’écho des expressions singulières face aux tensions et aux volontés de changements dans la société espagnole actuelle”. On y évoquera aussi les 80 ans de la guerre civile. n
C’est en compagnie du réalisateur d’un des plus beaux films de l’année passée (Trois souvenirs de ma jeunesse) que les cinéphiles ligériens vont avoir la chance de débuter 2016. Arnaud Desplechin est le président de la nouvelle édition de Premiers Plans, festival qui l’a justement découvert en 1991… Au programme de cette 28e édition, la sélection officielle de premières œuvres venues d’Europe, mais aussi de nombreuses rétrospectives, dont celles consacrées au “filmeur” Alain Cavalier, à l’incontournable Michael Lonsdale ou au cinéaste russe Andreï Zviaguintsev. n
26È FESTIVAL DU CINÉMA ESPAGNOL, DU 17 AU 30 MARS, NANTES. WWW.CINESPAGNOL-NANTES.COM
FESTIVAL PREMIERS PLANS, DU 22 AU 31 JANVIER, ANGERS, WWW.PREMIERSPLANS.ORG
LABEL COMPANY
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Indignez-vous !
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LOVE AND REVENGE / DR
THÉÂTRE ET DANSE
BEYROUTH © BRUNELLAGIOLIVO
Sur le fil
Cette année, c’est la capitale libanaise. Le Théâtre de Saint-Nazaire porte un regard pluriel sur l'effervescence culturelle qui l'habite. Beyrouth représente un choix de cœur et de raison pour questionner les relations entre tradition et modernité, conflits et fougueuses initiatives. La situation géographique de la capitale libanaise, dressée face à la mer, en direction de l'occident, intimide. Les créations qui nous parviennent sont autant de chaleureux accueils et de mises à distance de l'Histoire. La programmation nazairienne tente de réunir un panel de performances engageantes, dansées, chantées, qui révèlent un tiraillement entre passé et présent. Les coups portés sont adoucis par l'hommage vocal de Dorsaf Hamdani à Fairouz quand Jihad Darwich pose des mots du quotidien sur cette guerre globalisée. La chorégraphe Nancy Naous parle de révolte à travers les corps. Pour chacun, le "passage à l'art" est une nécessité. n La communication, l'expression et le langage sont au cœur du travail du rappeur Waël Kodeih. Son spectacle Goodbye Schlöndorff évoque la mise en fiction d'une guerre bien réelle, rattrapée par l'émotion enregistrée sur bandes. Les cassettes audio sont le lieu où l'on se raccroche à la réalité, où l'on se dégage de la perte de sens provoquée par l'atrocité, où l'on se retrouve. n Love and revenge, seconde création programmée, est aussi un appel à la spontanéité du lien social, avec un live de musique techno-traditionnelle teintée par les années 1980, qui vient témoigner de l'incroyable activité nocturne de la ville francophone. Dans chaque création, il semble nécessaire de penser l'alternative pour s'éloigner des stéréotypes et dénoncer les failles identitaires, la violence et la grâce de la capitale libanaise. n TEMPS FORT BEYROUTH, DU 3 AU 10 MARS, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE. WWW.LETHEATRE-SAINTNAZAIRE.FR PA G E 0 4 3
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À bout de souffle Dans le fond, une toile se dresse comme un gigantesque bruit blanc envahissant. Au centre une femme rose poudré dans laquelle l'immoralité du monde semble s'être ancrée, actrice déchue encore tiraillée par l'espoir que lui procurent ses souvenirs. Antonio Latella parle en noir et blanc de la folie des femmes. Ce thème, longuement traité dans l'œuvre de Fassbinder, se mue ici en une suite de tableaux, concert de cris lascifs qui entourent une Veronika Voss prostrée sous les stroboscopes. n TI REGALO LA MIA MUERTE, VERONIKA, DU 28 AU 30 JANVIER, TNB, RENNES, WWW.T-N-B.FR
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© DAVID BEAUTRU
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Partition flamande L'année dernière, le projet Foules réunissait une centaine d'amateurs sur une scène vidée. Ici et dans la même veine minimaliste, la chorégraphe Olivia Grandville se saisit des idées les plus denses qu'elle dénude pour parvenir à les souffler dans un casque audio. Le tableau Combat de carnaval et carême de Brueghel, matériau de départ, est traversé par ses failles les plus inattendues pour produire une partition unique pour six danseurs professionnels. n COMBAT DE CARNAVAL ET CARÊME, 19 ET 20 JANVIER, LE LIEU UNIQUE, NANTES, WWW.LELIEUUNIQUE.COM
© FRED GRÉE
© ANGELIQUE LYLEIRE
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Les mots pour le dire La nouvelle création de Sébastien Barrier a été présentée à Rennes au festival Mythos, puis à Avignon l’été dernier. On y retrouve l’artiste plus à l’aise que quiconque pour raconter les gens et la vie tout simplement. Un homme à la guitare, un autre au fusain et le comédien à la parole. Peu à peu, la parole s’organise et les lectures possibles se multiplient. Foisonnant, truculent, passionnant… n CHUNKY CHARCOAL, DU 2 AU 6 FÉVRIER, LE GRAND T, NANTES. WWW.LEGRANDT.FR PA G E 0 4 4
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Sous le soleil de Mexico Du roman nébuleux de Rodrigo Fresan, Guillaume Bariou tire un western moderne relevé de lumière pourpre, bleutée, alimenté par l'intarissable discours du condamné. Peut-être la tumeur est-elle le sujet, peut-être en est-elle l'horizon, toujours est-il qu'elle pousse le narrateur à retourner son passé en tous sens, si bien que ses souvenirs fantasmés nous apparaissent. Ici, au beau milieu d'un Mexico arpenté par des personnages masqués, reparaît un curieux Martin Mantra. n MUNDO MANTRA, DU 23 AU 25 FÉVRIER, TU, NANTES, WWW.TUNANTES.FR FÉVRIER-MARS 2016
TEXTE GUILLAUME CORBEIL MISE EN SCÈNE CLAUDE POISSANT UNE PRODUCTION DU THÉÂTRE PÀP
02 51 88 25 25 / leGrandT.fr
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CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE
© JÉRÉMIE BATTAGLIA - LICENCES SPECTACLES 1-1075853 1-1075850 2-1075851 3-1075852
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FRÉDÉRIC BÉLIER-GARCIA « UNE HEURE ET DEMIE DE MALENTENDUS... » INTERVIEW / VINCENT BRAUD
PHOTO / THIERRY BONNET
Pour le directeur du Quai, Feydeau a encore beaucoup à dire. Feydeau, on se dit qu’en ce moment, ça ne peut pas faire de mal. Mais pourquoi Chat… ? n Feydeau, c’est d’abord un désir d’acteurs. C’est une sorte de mont Ventoux de l’art dramatique auquel il faut se confronter. Chat en poche, c’est une pièce de jeunesse. On y trouve le génie de Feydeau mais aussi de la folie. Il y a bien sûr des amants dans le placard et un quiproquo qui en chasse un autre, mais il y a aussi l’opéra qui traverse toute la pièce. Avec un vrai-faux ténor, un peu comme dans Marguerite mais j’avais programmé cette pièce avant le film. Le théâtre de Feydeau, c’est la fin du XIXe siècle et des souvenirs qui datent, comme Au théâtre ce soir. Comment on se saisit de cette pièce en 2016 ? n Je n’aime pas le mot “dépoussiérer”. Il faut simplement arracher ce théâtre à son décorum bourgeois, à sa date de fabrication. On va jouer aussi sur le off. Je propose d’accompagner les personnages dans leurs rêves, comme dans une sorte de road movie. Le lever de rideau aura lieu dans le forum du théâtre. Et on fera un tour au Palais Garnier avec un décor de théâtre wagnérien… Que nous dit cette pièce aujourd’hui ? n Plein de choses. Sur l’identité par exemple, mais, en même temps, il ne faut pas lui dire plus qu’elle ne dit. Feydeau, c’est aussi une mécanique, un rythme. Comme dans un numéro de cirque chinois, il faut que les assiettes continuent de tourner. C’est une charge contre la bêtise… n Feydeau nous montre ici une bourgeoisie qui essaie d’essorer son
ennui dans la culture et qui, en même temps, ne voit que ce qu’elle a envie de voir. C’est quelque chose de très contemporain. On fait la tournée des festivals en été comme une alternative aux vacances en famille et la culture permet d’échapper à l’ennui du gigot dominical. n CHAT EN POCHE DU 23 FÉVRIER AU 12 MARS, LE QUAI, ANGERS. WWW.LEQUAI-ANGERS.EU
Molière et les garçons, saison 6, épisode 20 Dom Juan est à Sivadier ce que Casanova est à Fellini : un incontournable du ridicule ritualisé, du désir organisé, des plaisirs individuels exacerbés. Après avoir incarné Alceste dans un brillant Misanthrope, Nicolas Bouchaud va se livrer à une nouvelle performance dans laquelle le personnage de Molière se rit des multiples visages et définitions que l'on tente de lui apposer. Une nouvelle création qui révèle, une fois de plus, l'implacable actualité des pièces classiques. n DR
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DOM JUAN, DU 22 MARS AU 2 AVRIL, TNB, RENNES, WWW.T-N-B.FR PA G E 0 4 6
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© CARMINE MARINGOLA
Les 7 sœurs Salué par la critique, le spectacle dansé et dialogué de la Sicilienne Emma Dante raconte la fable de sept sœurs, l'une disparue tragiquement lors d'une journée à la mer. Sur scène, personne ne se laissera ni abattre ni apaiser. La force mystérieuse du groupe est amenée subtilement au centre du plateau alors que ce dernier se couvre d'ombres. De la danse aux incantations riantes, la vitalité des figures passe pour une habile sorcellerie. n LE SORELLE MACALUSO, DU 22 AU 24 MARS, NANTES, LE GRAND T, WWW.LEGRANDT.FR
CINQ VISAGES POUR CAMILLE BRUNELLE, DU 28 AU 30 JANVIER, LE GRAND T, NANTES.
SAKINA GOZE COP BATAR, CHRISTIAN RIZZO, LES 2 ET 3 MARS, TU, NANTES. LE SACRE DU PRINTEMPS / HENRI MICHAUX : MOUVEMENTS, COMPAGNIE MARIE CHOUINARD, DU 1ER AU 5 MARS, TNB, RENNES. DON GIOVANNI, NOUVELLE PRODUCTION D’ANGERS NANTES OPÉRA, DU 4 AU 12 MARS, THÉÂTRE GRASLIN, NANTES ; DU 4 AU 8 MAI, GRAND THÉÂTRE, ANGERS. MÚA, EMMANUELLE HUYNH, LE 10 MARS, LE TRIANGLE RENNES.
02 > 06 FÉV - LE GRAND T
CHUNKY CHARCOAL SÉBASTIEN BARRIER, BENOÎT BONNEMAISON-FITTE, NICOLAS LAFOUREST
02 51 88 25 25 / leGrandT.fr
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LUCRÈCE BORGIA, LES 8 ET 9 FÉVRIER, LE QUAI, ANGERS.
© NICOLAS JOUBARD - LICENCES SPECTACLES 1-1075853 1-1075850 2-1075851 3-1075852
et aussi
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EXPOSITIONS
Australivre Premier constat impardonnable : c’est la première fois que ce lieu atypique et incontournable qu’est le Cabinet du Livre d’Artiste est évoqué dans nos pages. Pourtant, depuis maintenant 16 ans, cette institution rennaise au sein de l’université Rennes 2 promeut une certaine vision de l’édition indispensable à la diffusion tant aux néophytes qu’aux initiés d’un savoir salvateur. Mieux, en s’intéressant en ce moment à l’historique des parutions australiennes dans ce domaine, le CLA contribue à faire connaître une production encore méconnue dans nos contrées. n 35
UNE HISTOIRE DU LIVRE D’ARTISTE AUSTRALIEN, JUSQU’AU 3 MARS, CABINET DU LIVRE D’ARTISTE, WWW.SITES.UNIV-RENNES2.FR/ARTS-PRATIQUES-POETIQUES/INCERTAIN-SENS/
Le dissous des cartes Il semblerait que l’art soit contemporain. Sans savoir si cela découle du climat ambiant, les questionnements sur la thématique des frontières semblent omniprésents actuellement. C’est encore le cas ici, à Saint-Nazaire, où une exposition collective invite un panel d’artistes internationaux à se pencher sur cette définition. Ainsi, le Vénézuélien Apóstol apostrophe le passant sur le passé de son pays, tout comme Bouchra Khalili bouscule et interpelle sur le temps des colonies. Till Roeskens, lui, explore au hasard de ses tribulations. n L'ASYMÉTRIE DES CARTES, EXPOSITION COLLECTIVE, DU 22 JANVIER AU 10 AVRIL, LE GRAND CAFÉ ET LE LIFE, 44 SAINT-NAZAIRE, WWW.GRANDCAFE-SAINTNAZAIRE.FR ASYMETRIECARTES ABUHAMDAN CONFLICTED PHONEMES
Carte merveille Philippe Durand l’avoue lui-même, cette exposition a été conçue comme une allégorie du cinéma. Ça tombe bien. Ma première rencontre avec la Vallée des Merveilles fut aussi une expérience cinématographique. C’était en 1989, j’avais sept ans, et j’emboîtais ébahi le pas de Petit Pied, petit dinosaure fort sympathique parti à la recherche de cette terre promise. L’histoire ne dit pas s’il s’agissait du Mercantour et son relief accidenté, portraituré ici en Super 8, modélisé en gonflable confortable, mais si filiation il y a, elle réside entre l’art de l’enfance et l’enfance de l’art. n
© PHILIPPE DURAND
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PHILIPPE DURAND, VALLÉE DES MERVEILLES 2, JUSQU’AU 28 FÉVRIER, FRAC BRETAGNE, RENNES, WWW.FRACBRETAGNE.FR
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QUOI QUE TU FASSES, FAIS AUTRE CHOSE exposition 6 février - 17 avril 2016
HAB GALERIE,
Quai des Antilles, Nantes
www.fracdespaysdelaloire.com
Walking class hero Depuis le temps béni des seventies, l’Américain Tom Arndt arpente les rues armé de son appareil argentique et capture en noir et blanc des tranches de vie hautes en couleur, des démunis, des devantures, dressant ainsi le portrait d’une Amérique sans fard. n
exposition
TOM ARNDT, HOME, DU 30 JANVIER AU 10 AVRIL, ARTOTHÈQUE, VITRÉ, WWW.MAIRIE-VITRE.COM
9 JANVIER > 6 MARS 2016 CHAPELLE DU GENÊTEIL Rue du Général Lemonnier 53200 Château-Gontier
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© TOM ARNDT, MAN ON THE STREET, CHICAGO, 1990
T. 02 43 07 88 96 www.le-carre.org
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EXPOSITIONS
Science et vie de la terre À la croisée des œuvres de Hans Bellmer et de Henry Moore, Elsa Sahal célèbre le corps féminin à sa façon, c’est-à-dire en un magma organique constitué de vestales fragmentées et arachnéennes, aux vulves vésuviennes, aux seins saillants et aux membres jaillissants. n ELSA SAHAL, FEMMINUS CERAMICUS, 53 JUSQU’AU AU 6 MARS, CHAPELLE DU GENÊTEIL, LE CARRÉ, CHÂTEAU-GONTHIER, WWW.LE-CARRE.ORG © MARC DOMAGE
Chef de lignes C’est bien connu, c’est la nature qui imite l’art, qui le lui rend bien, et ainsi de suite… Du génome humain au plafond du Panthéon, tout est beau dans la répétition. L’œuvre de Nikolas Fouré explore cette équation en multipliant les interactions, combinant virtuel et réel, produits manufacturés et ressources naturelles, production et contemplation. Pour ce géomètre de l'univers, le paysage est affectif et le numérique cantonne à l’absolu. n LIGNES DE FOND - NIKOLAS FOURÉ, 35 DU 26 FÉVRIER AU 30 MARS, LE VOLUME, VERN/SEICHE, WWW.LEVOLUME.FR © NICOLAS FOURÉ
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ERASED
des photographies de
Bertrand Meunier du 22 janvier au 8 avril 2016
Galerie Dityvon | BU Saint Serge
Conférences & projections « De la photographie à l’image en mouvement »
Vendredi 22 janvier | 14h-18h Espace culturel de l’Université d’Angers
Juste fais le Au départ, une idée géniale, initiée par Hans Ulrich Obrist : une règle du jeu, interprétable à loisir par les artistes convoqués, pour proposer une œuvre éphémère. Depuis 23 ans, les consignes se sont essaimées, les intervenants ont proliféré, venant d’univers variés, de la danse au cinéma. Parmi ceux-ci, de grosses pointures, comme David Lynch, Agnès Varda ou Yoko Ono, mais aussi des invités plus confidentiels, comme Roman Ondàk, qui propose aux visiteurs de mesurer l’univers en inscrivant d’un trait sa taille sur le mur de l’exposition. Do It, un concept remis au goût du jour dans la galerie du Hangar à bananes. n QUOI QUE TU FASSES, FAIS AUTRE CHOSE, 44 DU 6 FÉVRIER AU 17 AVRIL, HAB GALERIE, NANTES, WWW.FRACDESPAYSDELALOIRE.COM DO IT INSTRUCTION BY SOL LEWITT, GUND GALLERY, KENYON COLLEGE, 2013.
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EXPOSITIONS
Chine to the wild Depuis peu, le Grand Capital redoute un atterrissage brutal de la croissance chinoise. Cependant, les mutations socio-économiques de ce pays lui ont conféré une puissance indiscutable. Comme toujours, le revers de la médaille est un bouquet de souffrances, de déracinements et d’inégalités, rendu palpable via le prisme de l’objectif de Bertrand Meunier. n 49
ERASED, BERTRAND MEUNIER, DU 22 JANVIER AU 8 AVRIL, GALERIE DITYVON, ANGERS. WWW.UNIV-ANGERS.FR
© BERTRAND MEUNIER, ERASED, 2007
Artistes en guerre Après les deux belles expositions consacrées à Clemenceau sous l'angle de l'amateur d'art plutôt que celui du Père la Victoire, l'Historial de Vendée commémore les guerres mondiales avec des artistes. Dix-neuf artistes vendéens – peintres, dessinateurs, sculpteurs, affichistes… – qui ont vécu deux guerres et décrivent avec leur sensibilité la dure réalité des combats mais aussi la vie qui résiste à la guerre. Documenté, riche et émouvant. ARTISTES EN GUERRE, 85 JUSQU’AU 6 MARS, HISTORIAL DE LA VENDÉE, LES LUCS-SUR-BOULOGNE. WWW.HISTORIAL.VENDEE.FR JEAN LAIDET, LE CAMP DE BUCHENWALD. GOUACHE SUR CARTON ONDULÉ MAROUFLÉ SUR BOIS COLLECTION CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA VENDÉE © PATRICK DURANDET, CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA VENDÉE, CONSERVATION DES MUSÉES
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et aussi 35
L’ÉPAIS RÉEL, JUSQU’AU 21 FÉVRIER, LA CRIÉE, RENNES.
INTENTIONS GRAPHIQUES 49 – ERIC WINARTO, JUSQU’AU 28 FÉVRIER, MUSÉE DES BEAUX-ARTS, ANGERS. PETER HUTCHINSON, 35 JUSQU’AU 28 FÉVRIER, FRAC BRETAGNE, RENNES. PASSAGES VERS UNE 85 ABSTRACTION HABITÉE ET DAVID B., PORTRAITS DE MON FRÈRE ET DU ROI DU MONDE, DU 7 FÉVRIER AU 29 MAI, MUSÉE DE L’ABBAYE SAINTE-CROIX, LES SABLES D’OLONNE. KM* 9346, LA CRÉATION 56 ARTISTIQUE CORÉENNE S’INVITE EN MORBIHAN, DU 6 MARS AU 5 JUIN, DOMAINE DE KERGUÉHENNEC, BIGNAN.
Natural Selection BEVIS MARTIN & CHARLIE YOULE
+ des œuvres du Frac des Pays de la Loire
Exposition du 17 décembre au 5 mars 2016 Du 17 décembre au2015 5 mars 2016 BU belle-beille I www.univ-angers.fr I www.fracdespaysdelaloire.fr
ESTAMPES.COM – Tom Arndt, Man with a bow tie, 6th Hennepin, Minneapolis, Minnesota, 1975- – Courtesy Les Douches La Galerie, Paris
BU Belle-Beille | 5 rue Le nôtre | Angers
Galerie de l’artothèque - 52, rue de la Poterie Exposition visible du 30 janvier au 10 avril 2016 du vendredi au dimanche de 14h00 à 18h00. Visites commentées les dimanches à 16h00. Tél. galerie : 02 99 75 23 91 Visites et ateliers en semaine sur RDV pour les groupes : laetitia.auxepaules@mairie-vitre.fr et 02 99 74 11 99
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CARTE BLANCHE À UN ARTISTE
MILLE PLATEAUX PAR
Il a signé de multiples œuvres mais composer n'est pas sa seule passion. En contrepoint d'une musique parfois violente, l'image est, pour Pascal Dusapin, “source d'apaisement”. TEXTE / ANTONIN DRUART
PORTRAIT / TANGUI JOSSIC POUR KOSTAR / PHOTOS GUILLAUME MARAIS
Pascal Dusapin a beaucoup de branches à son art. Compositeur de musique contemporaine décoré par des guirlandes de distinctions, (h)auteur d’une dense forêt de pièces pour solistes, musique de chambre et grand orchestre et élagueur d’opéras classiques (Roméo et Juliette). n Pour la clôture de sa résidence à l'Orchestre national des Pays de la Loire, qui a débuté en septembre 2014, ses œuvres seront jouées dans plusieurs programmes de concerts à Angers, à Nantes et ailleurs aux côtés de celles des grands noms du classique, de Mozart à Strauss, en passant par Beethoven, Bruckner, Holst, Rachmaninov, Schubert. Pour finir par un concert symphonique entièrement consacré à ses œuvres avec la virtuose soprano Karen Vourc'h. Dusapin, ce grand bucheur devant l'éternel pratique également la photographie « en sous-bois », comme il le dit lui-même. n Pour le lieu unique, celui-ci sort de sa hotte ses dessins, libres et volatiles, qu’il met en scène au gré (et au son) du vent dans une installation audiovisuelle d’envergure, épaulé par deux experts en la matière, Guillaume Jacquemain et Thierry Coduys, inviPA G E 0 5 4
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tant ainsi le visiteur dans l'âtre de sa pensée. Découvrez dès maintenant un apercu de cette création enchantée dans les pages de notre portfolio. n EXPOSITION MILLE PLATEAUX, PASCAL DUSAPIN, DU 14 JANVIER AU 7 FÉVRIER, LE LIEU UNIQUE, NANTES. WWW.LELIEUUNIQUE.COM AUFGANG, CONCERTO POUR VIOLON, LES 13 ET 14 JANVIER, LA CITÉ NANTES ; LES 16 ET 17 JANVIER, CENTRE DE CONGRÈS, ANGERS. EXTENSO, SOLO N°2 POUR ORCHESTRE, LE 14 JANVIER, CENTRE DE CONGRÈS, ANGERS ; LE 15 JANVIER, LA CITÉ, NANTES. GALIM “REQUIEM PLENA OBLECTATIONIS” POUR FLÛTE ET ORCHESTRE À CORDES, LE 27 FÉVRIER, QUAI DES ARTS, PORNICHET ; LE 28 FÉVRIER, LE MANÈGE, LA ROCHE SUR YON ; LES 1ER ET 2 MARS, LA CITÉ, NANTES ; LES 3 ET 6 MARS, CENTRE DE CONGRÈS, ANGERS. LE 11 MARS, THÉÂTRE DE THALIE, MONTAIGU ; LE 13 MARS, THÉÂTRE DE VERRE, CHATEAUBRIANT. APEX, SOLO N°3 POUR ORCHESTRE, LES 10 ET 14 AVRIL, CENTRE DE CONGRÈS, ANGERS ; LES 12 ET 13 AVRIL, LA CITÉ, NANTES. WENN DU DEM WIND… POUR SOPRANO ET ORCHESTRE. TROIS SOLOS POUR ORCHESTRE : GO, EXTENSO, APEX. LE 21 AVRIL, LE LIEU UNIQUE, NANTES.
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S A I S O N 1 0 / N U M É R OP.4 9SORIN F É V-R I CHEMINÉE ER-MARS 2 016 “HOLOGRAPHIQUE”
par
pierrick sorin LE TRAVAIL DU NANTAIS PIERRICK SORIN EST MONDIALEMENT CONNU. DEPUIS NOVEMBRE 2006, IL NOUS RACONTE SON QUOTIDIEN DE CRÉATEUR. SIGNÉ SORIN, NATURELLEMENT.
Ça schmoute dans la caisse. Dès les premiers kilomètres, mes fringues s’imprègnent de l’odeur de papier brûlé, de colle néoprène et de La Nuit de l’Homme d’Yves Saint Laurent. Je me doutais que ce tas de bouquins fraîchement carbonisés au chalumeau, ça puerait. J’ai vaporisé du parfum dessus avant le départ ; finalement, c’est pire. Ces livres collés entre eux forment une sorte de sculpture. Je transporte aussi un caisson en bois dans lequel sont fixés un miroir et un téléviseur 40 pouces… Je vais installer une œuvre chez un collectionneur parisien, un brasier “holographique”, disons. Le dispositif sera encastré dans l’âtre d’une cheminée existante. On verra des flammes factices dévorant les livres. L’illusion est efficace. n Passé le péage de Saint-Arnoult, j’active le GPS. Pas vraiment besoin, mais après tout : “ça ne mange pas de pain”. Curieusement, mon guide m’invite à quitter l’autoroute. Sans doute, en raison
« JE ME DOUTAIS QUE CE TAS DE BOUQUINS FRAÎCHEMENT CARBONISÉS AU CHALUMEAU, ÇA PUERAIT. J’AI VAPORISÉ DU PARFUM DESSUS AVANT LE DÉPART ; FINALEMENT, C’EST PIRE » du trafic, me propose-t-il un itinéraire bis ; j’obtempère. Me voilà sur de petites routes de campagne. De quelques bovins, je croise les regards flasques. J’arrive à Clairefontaine. Longeant un terrain du Centre National du Foot, un souvenir me revient. Un rendez-vous, ici-même, en 98, avec le directeur de la communication de la FFF et Raymond Domenech qui n’avait pas encore remplacé “Mémée Jacquette” aux commandes des bleus. Drôle de rencontre pour un artiste. Un projet me fut proposé : réaliser des vidéos humoristiques, qui seraient télédiffusées pendant les mi-temps des matchs de Coupe du Monde PA G E 0 6 1
de l’équipe de France. Je pourrais filmer les joueurs sur la pelouse comme aux vestiaires. “On te demande qu’une chose : tu les filmes pas à poil sous la douche”, m’avait dit Raymond. Ma culture footbalistique était limitée. Quand il me parlait de Zidane, je voyais vaguement qui c’était. Mais avec Barthez, j’étais déjà à la rue… Bref, je fus mis sur la touche. n Retour à la réalité : c’est clair, je suis paumé. Mon iPhone affiche 2% de batterie. Juste le temps d’envoyer un texto au collectionneur pour annoncer un gros retard. La nuit tombée, j’arrive enfin à destination. Je suis déjà venu, je reconnais les fenêtres de l’appartement. Problème : mon téléphone est dans le coma et je ne peux consulter ni le codeporte, ni le numéro de mon “client”. Garé à l’arrache, je hurle le nom du type en direction des fenêtres. Sans succès. J’envisage alors de lancer des petits cailloux contre les vitres. Mais à part des mégots, je ne trouve guère de projectiles… Ah si, un petit bout de pneu ! Je m’en saisis. Mes doigts deviennent gluants. Merde ! C’est une crotte de chien ! Dure en surface, mais le cœur fondant. Pas le choix : je la balance contre la fenêtre… Peu après, je franchis le seuil de l’appartement. Je salue mon hôte de la main gauche, prétextant une petite douleur à la droite, laquelle embaume désormais autant que mes fringues. La suite est aussi piteuse : à 2 millimètres près, le caisson magique ne rentre pas dans la cheminée. Pour tenter de remédier au problème je vais chercher des outils dans mon coffre et là, je vois ma voiture qui s’éloigne… sur la plateforme d’un camion-fourrière… Bon, j’ai fini par m’en sortir, une trentaine d’heures plus tard. Retour vers Nantes. Une bonne douche effacera tous ces petits tracas parfois odorants. n
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Patrick Barbier
NANTAIS, LE MUSICOLOGUE PATRICK BARBIER ENSEIGNE À L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE L'OUEST À ANGERS. SPÉCIALISTE DES CASTRATS ET DE L'ITALIE, IL EST L'AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES. APRÈS LE SUCCÈS DE LA VENISE DE VIVALDI ET NAPLES EN FÊTE, IL PUBLIE CHEZ GRASSET VOYAGE DANS LA ROME BAROQUE ET DONNERA, COMME CHAQUE ANNÉE, DES CONFÉRENCES À LA FOLLE JOURNÉE. L'OCCASION D'ÉVOQUER LA VILLE ÉTERNELLE POUR LES LECTEURS DE KOSTAR.
Il ne m’est pas facile de dire pourquoi j’aime tant Rome. n Est-ce parce que, comme à Naples, l’empilement des siècles et des civilisations est omniprésent ? Rome antique, médiévale, Renaissance, baroque : il suffit de choisir. Autre atout : le centre historique n’a pas souffert du modernisme et de la spéculation immobilière. Ici, pas de gratte-ciels ou d’immeubles commerciaux tape-à-l’œil qui viendraient gâcher son unité. Rome a eu la chance de devenir tardivement la capitale de l’Italie réunifiée, et d’avoir peu souffert des bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Presque endormie jusqu’à la fin du XIXe siècle, elle conserve aujourd’hui, quand on la regarde depuis les hauteurs du Pincio ou du Janicule, son allure de gros village rose et blanc dont aucune verrue immobilière ne dépasse, nous laissant le loisir d’admirer PA G E 0 6 2
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peu ou prou ce que voyaient, en leur temps, le Bernin, Christine de Suède ou Haendel. n Si j’ai voulu consacrer un livre à la Rome des XVIIe et XVIIIe siècles, ce n’est pas tant pour réaffirmer ma passion de l’art et de la musique baroques. C’est avant tout pour raconter cette ville d’avant l’Unité, lorsqu’elle n’était que l’humble capitale des États pontificaux, et qu’elle vivait au rythme de fêtes civiles et religieuses d’un éclat et d’un faste inouïs, à jamais disparues dans la tourmente des années 1870. En plus de déguster de succulentes glaces chez Giolitti, on vient aujourd’hui dans la Ville éternelle pour respirer l’air de cette Rome baroque, dans le labyrinthe de ses ruelles. Et aussi nous rappeler que tout ce qu’on voit alentour est né en moins d’un siècle (des années 1590 aux années 1680), grâce à l’une des plus
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stupéfiantes politiques d’urbanisme qu’ait connue l’Europe de ce temps. En quelques décennies surgissent des places d’une perfection sans pareille (Navone, Saint-Pierre, d’Espagne, du Peuple…), une forêt d’églises, de coupoles et de lanternons, des fontaines fantaisistes par leur forme et rafraîchissantes par leurs eaux limpides, des palais massifs à l’extérieur mais jubilatoires quand on y entre. À eux seuls, le Bernin et Borromini laissent en quelques années un patrimoine que bien des villes mettront des décennies, voire des siècles, à acquérir. Le XVIIIe, voyant que le siècle précédent avait déjà tout fait, n’aura plus qu’à y ajouter quelques détails, comme un peintre apporte à son tableau les dernières touches de couleur : ici, la ravissante et théâtrale petite place Saint-Ignace, là-bas, l’escalier monumental de la Trinité des Monts. n J’aime Rome parce que j’y retrouve partout la vitalité créatrice de l’ancienne capitale des papes. Place d’Espagne, en bas des marches, je revois les concerts que donnait Corelli avec plus de cent interprètes. Devant les fenêtres du palais Valentini, je crois apercevoir Haendel s’apprêtant PA G E 0 6 3
à créer son oratorio de La Résurrection, le jour de Pâques 1708. Quand je me promène sur le Corso, je revis les courses de chevaux et de buffles qui faisaient l’attrait du célèbre carnaval romain. Et devant le baldaquin du Bernin, à Saint-Pierre, j’entends les cérémonies grandioses où les castrats et autres chanteurs de la Chapelle se répartissaient en 12 ou 20 groupes, jusqu’à la coupole, pour créer de saisissants effets de spatialisation. n Rome n’en finit pas de nous envoûter. n
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Patrick Barbier, Voyage dans la Rome baroque, Grasset. Rencontre le 21 janvier à 18h30, Cosmopolis, Nantes. En conférence à La folle journée. SAISON 10 / NUMÉRO 49
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Rome arrangée... On peut lui préférer d’autres villes – Milan, carrément trendy, ou Naples, délicieusement déglinguée – mais Rome reste “la ville éternelle” qu’on n’en finit jamais de découvrir vraiment. Plus de 4 millions d’habitants et des allures de gros bourg. La ville aux sept collines est aussi une ville de quartiers. Y ALLER Si tous les chemins y
S’Y RESTAURER Les bonnes
mènent, les vols directs sont bien pratiques. Selon les jours, aux environs de 130 € (aller-retour) au départ de Nantes avec Air France ou Vueling. Plus cher (et plus long) au départ de Rennes avec escale à Roissy.
tables italiennes ne manquent pas. Comme la Tratoria Monti, recommandée par Nicolas Guiet (L’U.ni à Nantes) ou L’Asino d’Oro, via del Boschetto. Tout près de la via Veneto, Il Pomodorino, est également une bonne adresse pour ses pâtes fraîches et ses pizzas. On peut aussi grignoter à l’heure du déjeuner dans l’une des Tavola calda de la ville et traîner, le soir, dans l’un des nombreux bars à vin du centre historique.
Y SÉJOURNER On peut se faire plaisir au Piazza Venezia, petit palace près de la place du même nom mais le charme à un prix : 200 €/nuit. On trouve aussi des B&B pour une soixantaine d’€/nuit, dans le quartier de la gare Termini (comme Alex II) et des appartements en pagaille pour un séjour prolongé.
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CIRCUIT KOSTAR Rome n’est pas riche que de son passé. Ouvert en 2010, le Museo Nazionale delle Arti du XXIe siècle, via Guido Reni, est signé Zaha Hadid. Ce superbe musée-campus (de 29 000 m2 !) est
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consacré à la créativité contemporaine. De superbes expositions, mais aussi une bibliothèque, un auditorium et un café-restaurant en font l’une des étapes obligées de votre visite. n Pour les galeries d’art et les boutiques de stylistes, c’est dans le quartier Monti que ça se passe désormais. L’ancien quartier, louche et glauque, s’est offert un coup de jeune. On évitera bien sûr les franchises internationales qui ont flairé le filon pour les boutiques (vêtements, bijoux…) un peu plus authentiques. n Le soir, c’est dans les quartiers de Testacio ou d’Ostiense que ça se passe. Au Akab, le jazz de début de soirée laisse la place à la house après 23h. Quant au Circolo degli Artisti, il reste un temple du rock indé. n
Lisaa Nantes
Meilleure réussite
au BTS !
MANAA ET BTS
design d’espace design de mode design graphique PORTES
29, 30 & 31 janvier
OUVERTES
LISAA Nantes 13 rue Baron
CONFÉRENCES
lisaa.com
Chat en poche «le théâtre, ça m’intéresserait, mais ils parlent trop fort»
(Jean-Luc Godard)
de Georges
FEYDEAU
mise en scène
Frédéric BÉLIER-GARCIA assisté de Caroline Gonce
avec Aurélia Arto, JeanCharles Clichet, Joséphine De Meaux, Sébastien Éveno, Denis Fouquereau, David Migeot, Agnès Pontier, Rodolphe Poulain, piano Jean-Christophe Bellier
costumes Pauline Kieffer assistée de Camille Penager, scénographie Jacques Gabel assisté de Morgane Baux, lumière Roberto Venturi, maquillage Catherine Nicolas, son Bernard Vallery Production Le Quai Centre Dramatique National Angers Pays de la Loire
DU 23 FÉVRIER AU 12 MARS16 Le Quai | Cale de la Savatte | Angers | www.lequai-angers.eu | 02 41 22 20 20
lequai.angers
@LeQuai #ChatEnPoche
activités
week-ends
week-ends 149 €
activités 49 €
box.tourisme-loireatlantique.com