Kostar 53

22 novembre 2006

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22 novembre 2016 SORTIE DU N°53

ans

DE

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K T FA C E À FA C E

françois morewlrecto...

Plutôt Hyacinthe ou plutôt Rose ? n Hyacinthe, c’est

le communiste, et Rose, la catholique. Je ne suis ni l’un ni l’autre mais sans doute qu’il y a des choses dans ces deux philosophies qui m’intéressent et me corres-

l’intervie

EAU ET VINCENT INTERVIEW / MATTHIEU CHAUV CHAUVEAU PHOTO / MATTHIEU BRAUD

pondent.

Plutôt théâtre ou plutôt chanson ? n Plutôt

La réussite est-elle une affaire de Flers ? n Les

théâtre chanté, ou chanson théâtralisée.

deux personnes originaires de Flers qui ont le plus réussi sont Gérard Larcher et Guy Mollet ! Larcher, le Président du Sénat, je ne le connais pas mais il doit avoir un bon coup de fourchette. Ça doit être agréable de le fréquenter à table s’il mange proprement ! Mollet était un socialiste de la SFIO avant la création du PS. Une gauche pas hyper héroïque, colonialiste…

Billet d’humeur ou billet doux ? n Je cherche à ce que chaque

billet soit différent. J’essaie en tout cas d’être plutôt d’une humeur bonne, même dans la colère.

Radio, théâtre, chanson… artiste de variétés ? n Abso-

lument. On disait fantaisiste à une époque. Ce mot me plaît aussi. Passer sans arrêt d’une pratique à une autre, ça m’amuse, même si on préfère que les gens tapent toujours sur le même clou.

Une réponse (type) de Normand ? n Toutes

celles que je vous ai faites précédemment !

Le cinéma et vous ? n J’ai

HYACINTHE ET ROSE

l’impression d’avoir fait des choses un peu plus belles au théâtre qu’au cinéma.

Je suis peut-être meilleur dans le mouvement.

Au cinéma, tout est gravé dans le marbre…

Mais quand il m’arrive d’en faire, j’adore ça.

LE CHAMPILAMBART, VALLET, 17 ET 18 JANVIER ; CAPELLIA, LA CHAPELLESUR-ERDRE, 19 JANVIER ; LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE, 20 AU 22 JANVIER ; L'ASPHODÈLE, QUESTEMBERT, 26 JANVIER ; LE QUARTZ, BREST, 31 JANVIER AU 2 FÉVRIER ; CENTRE CULTUREL JULIETTE DROUET, FOUGÈRES, 4 FÉVRIER ; L’ENTRACTE, SABLÉ-SUR-SARTHE, 5 FÉVRIER.

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K O S TA R PA R L E M E N U

recto n François Morel / P3 Sommaire n / P4 Ours n / P6 Cover team n Atelier La Casse / P8 le k de kostar n Fishbach / P10

Cultures

Tendances actus n / P12 Chef oui chef n Alexandre Couillon / P16 Business Classe n Bodet Time / P26

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actus n / P28 Têtes de série n Volontiers / P33 n Compagnie Chute Libre / P45 n Mathou / P48 Festival n Trans Musicales / P32 entretien n Piers Faccini / P36 portefeuille artistique n Songwriting, par Vincent Delerm / P54 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P60 une ville ailleurs n Amsterdam / P62 verso n François Morel / P66

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ENTRÉE GRATUITE

PHOTO KEN LUND CC BY SA

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Q U I F A I T Q U O I ?

KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication et de la rédaction n Patrick Thibault Graphisme et maquette n Damien Chauveau Développement n Marc Grinsell, Patrick Thibault.

Publicité n pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa Rédaction n redaction@mcomedia.fr Studio graphique n damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro PA G E 0 6

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Rédacteurs n Vincent Braud, Matthieu Chauveau, Fédelm Cheguillaume, Antonin Druart, Marie Groneau, Christophe Martin, Émilie Raffenel, Pierrick Sorin, Patrick Thibault.

Photographes n Atelier La Casse, Vicent Braud, Matthieu Chauveau, Tangui Jossic, Christophe Martin, Yann Peucat, Gildas Raffenel, Pierrick Sorin, Patrick Thibault.

GRAPHISTES / Illustrateurs / artistes plasticiens n Atelier La Casse (couverture, ours, sommaire, Une ville ailleurs, custom des titres), Pierrick Sorin Remerciements n Tous nos annonceurs Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2016 www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar www.instagram.com/kostarmagazine

SAISON 11 / NUMÉRO 53

DÉCEMBRE 2016-JANVIER 2017

Tous droits de reproduction réservés.

Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75.

ISSN : 1955-6764

Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.facebook.com».

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La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.

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Illustration Florence Dollé - DCom Rennes Ville et Métropole

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K O S TA R H A B I L L É PA R …

Couverture / P01 n Sommaire / P04 n Ours / P06 n Tendances / P12 n Cultures / P28 n Une ville ailleurs / P64 n Custom des titres / P08, 10, 16, 26, 33, 37, 45, 48, 54, 62 TEXTE / PATRICK THIBAULT

PHOTO / ATELIER LA CASSE

C’est un collectif de caractère qui s’est attaqué à l’habillage de Kostar. L’atelier graphique La Casse réunit en effet quatre designers graphiques branchés typo. « On fait de la création de caractères typographiques ». Des polices, si vous préférez, qu’ils vendent ensuite sur MyFonts. Police, il n’aiment pas trop le terme : « On préfère dire fonte qui est plus juste ». n Créé à deux en 2010, l’atelier nantais réunit aujourd’hui François, Yannis, Rémi et Quentin.

La bande des quatre se concentre sur le secteur culturel et ne se tourne pas trop vers le secteur commercial. « Bien-sûr, notre objectif, c’est d’emmener nos clients plus loin mais on n’est pas à l’aise dans la pub ». n Tout juste sortis de l’expo des cinq ans de LVL Galerie, on les retrouve régulièrement dans des expositions un peu partout en France ou sur une surface d’affichage en milieu urbain. n L’habillage du Kostar de fin d’année ? « On l’a voulu festif, un peu fou. Ça nous a paru intéressant d’avoir ce côté cheminée et feu de bois ». Les gars de La Casse ont donc travaillé avec des lettres qui sont une adaptation de leur dernière typo. Des lettres qu’ils ont éclairées avec des flammes, du rouge, du jaune et du orange. « Ce sont des vrais volumes qu’on a imprimés sur des rouleaux de papiers pour réchauffer les cœurs cet hiver ». n HTTP://LA-CASSE.FR/ATELIER/

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SCÈNE

N AT I O N A L E

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S A I N T- B R I E U C

THÉÂTRE

saison

Au point mort d’un désir brûlant Compagnie Lyncéus I Léna Paugam L’abattage rituel de Gorge Mastromas Dennis Kelly I Chloé Dabert La cantatrice chauve Ionesco I Pierre Pradinas avec Romane Bohringer La devise Benoît Lambert I François Bégaudeau La résistible ascension d’Arturo Ui Bertolt Brecht I Dominique Pitoiset avec Philippe Torreton L’art de la comédie Eduardo de Filippo I Patrick Pineau Moi, Corinne Dadat Mohamed El Khatib Pauvreté, richesse, homme et bête Hans Henny Jahnn I Pascal Kirsch Polyeucte Corneille I Brigitte Jaques-Wajeman Und Howard Barker I Jacques Vincey avec Natalie Dessay Bartleby, une histoire de Wall street Bob théâtre C’est quand qu’on va où !? Galapiat Cirque J’ai trop peur David Lescot Trois songes (un procès de Socrate) Olivier Saccomano I Olivier Coulon-Jablonka Un Ours of cOurse Alice Zeniter I Lawrence Williams

DANSE À mon seul désir Gaëlle Bourges Betroffenheit Jonathon Young I Crystal Pite dbddbb Daniel Linehan Du désir d’horizons Salia Sanou It dansa Jiri Kylián I Sidi Larbi Cherkaoui…

I wish I could speak in Technicolor Simon Tanguy Questcequetudeviens ? Aurélien Bory Rain Anne Teresa de Keersmaeker Utt Carlotta Ikeda

MUSIQUES

Ambrose Akinmusire I Céline Bonacina I Anne Paceo Vincent Peirani avec Émile Parisien & avec Michael Wollny Sylvain Rifflet I Trio Reijseger - Fraanje - Sylla Ballaké Sissoko & Vincent Segal PRIZ’UNIQUE 2.4 Blutch Equilibrium I Jacques I Angy Kore PRIZ’UNIQUE 2.5 Torb I Molecule I Louisahhh ! vs Maelstrom Il Festino I Quatuor Modigliani I Tristan Pfaff I Camille Thomas & Julien Libeer Orchestre Symphonique de Bretagne & Cédric Tiberghien Orchestre Symphonique de Bretagne & Trio Wanderer

FESTIVAL 360 ° du 21 au 30 mars 2017 Bouchra Ouizguen/Ali Moini/ Lenio Kakléa/ Lorenzo De Angelis etc.

02 96 68 18 40

www.lapasserelle.info

Place de La Résistance, Saint-Brieuc

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U N E P E R S O N N A L I T É À L A M O D E PA R L E D E M O D E

« PEUT-ÊTRE SUIS-JE À LA MODE SANS LE SAVOIR » INTERVIEW / MATTHIEU CHAUVEAU

PHOTO MÉLANIE BORDAS AUBIÈS

Vous êtes quelqu'un de stylée. Depuis quand faites-vous attention à votre look ? n En fait, je n’y fais pas vraiment attention. Je m’habille au gré des envies, souvent avec des vêtements qu’on me donne. Ceci dit, pour les concerts à venir, on commence à travailler des tenues un peu plus élaborées...

Et comment choisissez-vous ce costume de scène ? n J’ai besoin d’exagérer certains traits, certaines courbes, un peu comme pour un personnage de BD. Généralement, j’ai un pantalon taille haute et un tee-shirt assez près du corps.

J’aime avoir un vêtement avec lequel je peux m’élancer, m’exprimer.

Quels rapports entretenez-vous avec la mode ? n Faire du shopping, c’est très dur pour moi. J’admire les gens qui savent bien s’habiller.

Je les trouve trop malins et je ne comprends pas comment ils font. En même temps, je suis très exigeante. Pour un pantalon, par exemple, je sais ce que j’aime et ce que je n’aime pas.

Pensez-vous être à la mode ? n Pas du tout.

Mais la mode change constamment. Puisque je vais chercher des choses dans différentes époques, peut-être suis-je à la mode sans le savoir. C’est aussi le cas avec ma musique, d’ailleurs. Être à la mode, c’est quoi pour vous ? n Ça ne veut pas dire grand chose. C’est un peu comme courir après le vent. Chercher à être à la mode, c’est déjà être ringard. Le temps que tu passes à trouver le truc, t’es déjà plus dedans. En même temps, c’est assez génial. Ça en devient poétique.

Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Oui. Il y a encore quelques années, j’avais un groupe de punk et je disais que je ne chanterais jamais en français…

Avez-vous pris des vestes ? n Oui, avec des garçons. Mais, heureusement, pas avec ma musique.

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Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ? n Un jogging rouge que j’adore porter. Une Game Boy Color. J’ai retrouvé la même que quand j’étais petite, avec tous les jeux. Des bouquins d’épopées fantastiques : Game of Thrones, Tolkien, Harry Potter…

J’adore les grosses franchises dans ce genre.

Et, bien sûr, ma guitare. À qui voudriez-vous tailler un costard ? n Oh vous savez, moi, je suis une gentille. Je ne veux de mal à personne, même pas aux pourris.

Quel est le comble du chic ? n En fait, je vois plein de “chiceries” dans les petites choses de la vie. Par exemple, quand quelqu’un aide une femme avec une poussette à monter les marches.

Le comble du mauvais goût ? n La frontière entre le bon et le mauvais goût, c’est comme en musique, ça ne fait que bouger. Le plus important, c’est de s’en foutre et de faire les choses en fonction de son point de vue personnel. Parfois, des associations improbables me plaisent. J’aime bien les gens singuliers.

Ceux qui osent porter le mulet, par exemple.

C’est un choix… mais on sait que ce n’est pas dénué de second degré.

Qui a bien pu inventer le verbe s’endimancher ? n Je ne sais pas mais j’adore ce mot. Ça fait très XIXe siècle. J’ai un délire avec le XIXe en ce moment. J’aime beaucoup la mode de cette époque-là. Surtout la mode des hommes, mais portée par les femmes : celles qui s’habillent comme des dandys.

Qui rêveriez-vous de déshabiller ? n Pourquoi pas Jude Law ? Je le trouve incroyable dans la série The Young Pope. Il incarne un jeune pape extrémiste, une personne horrible mais à laquelle tu t’attaches. J’adore m’attacher aux méchants. n FISHBACH, CRÉATION POUR LES TRANS MUSICALES, L’AIRE LIBRE, SAINT-JACQUES-DE-LA-LANDE, 30 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE.

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CONTRIBUTEURS DU CAHIER TENDANCES, MATTHIEU CHAUVEAU, ANTONIN DRUART, CHRISTOPHE MARTIN, ÉMILIE RAFFENEL, PATRICK THIBAULT

Cool frénésie

© LOUIS VIGNAT

Welcome to Le Cool Club qui accueille la crème de la crème des créateurs pour un salon haut en couleurs acidulées et en motifs festifs. Jouant à fond la carte du fun, artistes, graphistes ou designers forment une ronde infernale pour vous satisfaire. Avec l'art hilare d'Havec, l'épique Poch, l'équipe Fluxus du Blinskiy Art Gang, le trait vil et vif de Freak City. Queues de Sardines, Sauciflar&Calendos au dessert, surprises, concert... n LE COOL CLUB, HÔTEL PASTEUR, RENNES, 10 ET 11 DÉCEMBRE.

Parmi les marchés de créateurs qui fleurissent avant Noël, on retient LàChez vous, au Metal Corner à Nantes, du 9 au 11 décembre . On y retrouve Framee — qui a habillé le Kostar 52 — mais aussi la fine fleur des créateurs nantais (C’est Bien Joli, Raoulle, Docteur Paper, MÜZ, MademoiZelle Abeille, Facettes…, Dune Blanche, LitTle ShooT by @urel, Annabel Guéret, Authentic Gentlemen, Hacter, FRUS, Henry & Henriette… n Et on n’oublie pas le premier marché de Noël des lieux dédiés au livre et à l’image du quartier Joffre à Nantes, les 10 et 11 décembre avec l’Atelier Radar, les éditions Vide-Cocagne, du Murmure, Ici Même… n Et du 3 au 23 décembre, le marché de Noël de l'économie sociale et solidaire, Square Daviais, toujours à Nantes. n PA G E 0 1 2

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© FRAMEE

LàChez vous

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KOSTPARIS.COM • Nantes . SCOTT / Rennes . SCOTT / Angers . UNIVERSAL JACKSON , XY BOUTIQUE

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Croque les clés

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Encore un truc de filles : “une collection Art of Accessoires sO ChiC qui ne se prend pas au sérieux :) FOR HAPPY WOMEN“. Pour les fêtes, on aime les créatures porte-clés de TAXI.JUNGLE : caramel beurre salé de Rennes, cupcake chamallow de Londres, Gelato réglisse framboise de Milan… Ces mangeurs de clés sont vendus à la boutique 52 Madeleine à Rennes et à la boutique Paillette à Angers. n

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Boucle cuir

Coquetterie

Bon goût

Sabrina a créé sa marque de bijoux en cuir recyclé DEMISEL à Barcelone en 2008 mais elle a voulu faire un clin d’œil à sa Bretagne où elle est revenue en 2010. Très graphiques et colorées, ses boucles d’oreilles naissent d’abord via un dessin sur carton, des coups de ciseaux, puis un prototype. Joli cadeau pour les fêtes. n

Sans coquetterie, notre gourmandise serait moins tentante.

Laissez-vous séduire par Les Coquets, Paris-Brest, Opéra, Forêt Noire, Mont-Banc, Citron Meringuée. Redécouvrez-les dans un nouveau format d’expression aussi authentique qu’élégant ! Ces bijoux de gourmandises se dégustent aussi dans l’écrin de cette ancienne chapelle du XIIème soigneusement transformée en salon de thé aux couleurs et mobiliers vintage. n

Petite précision sur Sauciflar et Calendos dont on parlait pour Le Cool Club. Fanny aimant la bonne chaire et la cuisine voulait un nom décalé qui sonne made in France pour sa marque de prêt à porter. Elle est destinée aux filles pleines de couleurs et les modèles sont uniques. Ici, la blouse Tarte Tatin car la marque décline aussi les plats. n

EN VENTE À LA BOUTIQUE TIPI ET L’ESCALE DES CRÉATEURS À RENNES, CHEZ PARADES À SAINT-MALO.

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LA COQUETTERIE, BRÛLERIE-SALON DE THÉ, BRUNCH LE DIMANCHE, 17 RUE BEAUREPAIRE, ANGERS.

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PHOTO : LAURENT BARANGER/ONBP+

papeterie LES P'TITS PAPIERS

RENNES 12 rue Saint-Melaine NANTES 2 place Félix Fournier

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CARTE BLANCHE POUR UN CHEF INTERVIEW / PATRICK THIBAULT

PHOTOS / LAURENT DUPONT, EXTRAITES DE MARINE ET VÉGÉTALE

Quand on a découvert Alexandre Couillon en 2012, on a tout de suite compris que le chef de La Marine à Noirmoutier tutoierait les étoiles.

Le voilà élu cuisinier de l’année 2017 par le guide Gault et Millau.

Pour le numéro des dix ans, on aime l’idée d’une carte blanche à ce créateur d’exception qui coïncide avec la sortie du livre Marine et végétale qui lui est consacré.

Quel est le but de ce livre, Alexandre Couillon, Marine et végétale ? n J’ai eu plein de propositions mais on n’était pas prêts. Je n’étais pas chaud pour un livre de recettes, il y en a suffisamment. Mais l’an passé, j’ai eu 40 ans. J’ai eu l'envie d’un objet qu’on pourrait transmettre. Un témoin pour montrer ce qu’on a fait depuis toutes ces années avec mes proches, mes enfants, mon équipe d’hier et d’aujourd’hui. J’ai rencontré le photographe Laurent Dupont qui préparait Le prolongement du geste. J’ai aimé son œil décalé et différent. C’était parti.

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Cuisinier de l’année 2017 pour Gault et Millau, qu’est-ce que ça signifie pour vous ? n C’est évidemment une belle récompense pour notre travail. On est reconnu sur la scène gastro. Quand j’avais quinze ans, je regardais qui serait le chef de l’année.

Il y a eu les Michel Bras, Marc Veyrat… Olivier Roellinger et aujourd’hui, c’est notre tour. Je suis un parmi plein de talentueux. C’est une belle visibilité mais de couronnes de lauriers, on ne fait pas des arbres. On savoure mais on garde les deux pieds sur terre.

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Depuis qu’on a découvert votre cuisine, on est convaincu d’une forte montée en puissance, en étiez-vous conscient ? n Non, c’est avec des gens comme vous qui ont un regard différent qu’on a compris. On a choisi de faire vingt couverts pour une cuisine de produits frais de qualité. On joue sur la simplicité et la sincérité. On a vu la tête des gens qui ont compris notre différence. Quand j’ai créé l’Erika, les gens m’ont dit : « Tu vas construire un plat sur une catastrophe naturelle, mais tu es fou ». C’est très compliqué aujourd’hui de sortir des codes et des carcans. Dans une cérémonie, tout le monde est en noir avec une chemise blanche. Mais si tu es bien dans tes baskets, pourquoi pas ?

« LA VRAIE CUISINE, C’EST UNE CUISINE HONNÊTE, SINCÈRE ET FRANCHE »

est venu, il a raconté ce qu’on lui a dit et ce qu’il a vu. Parfois c’est trop moi qui dit « Ça, ça me fait chier ». Quand on est rendu à ce stade, qu’on cuisine tous les jours, c’est bien une obsession. Je me suis dit, pondre des recettes hyper techniques, je ne vois pas l’intérêt. Faire un livre pour les pros ? Non merci.

Je n’apprends rien, je n’ai pas à apprendre.

Un livre pour les clients ? Oui.

La Marine, c’est Alexandre Couillon mais c’est aussi un couple avec Céline, votre épouse… n Elle gère beaucoup de choses, la salle, les papiers, nos filles. Elle a son univers et dit toujours ce qu’elle pense. Nous avons une grande confiance en l’autre et une liberté de nous exprimer tous les deux.

Je n’empiète pas sur la salle. On n’est pas d’accord sur tout, disons qu’elle ralentirait mon côté excentrique. Nous avons construit cette histoire ensemble. On arrêtera un jour mais on ne veut pas avoir de regrets. Alors, pour l’instant, on va au bout de nos envies, avec notamment l’hôtel en juin prochain pour apporter un confort différent.

Comment fait-on pour être à la fois à la pointe d’une île, presque au bout du Votre volonté, c’est toujours étonner ? n monde et en même temps à la pointe de Étonner par le bling bling, non. Étonner par la cuisine ? n C’est vrai que c’est bizarre. le plaisir, oui. En ce moment, je fais les dédiQuand j’appelle un ami chef qui a une grande caces et j’écris « La vraie cuisine, c’est une maison à Paris, il me dit j’ai quinze couverts. cuisine honnête, sincère et franche ». Il faut Et moi, à Noirmoutier, j’affiche complet. Auque les gens soient heureux. Un repas, c’est trefois, on s’attablait pour bien manger. Mainun moment de partage. Je veux une nappe, tenant on vient aussi pour le chef et l’effet mais qu’on se marre si on en a envie. Chez médias a été considérable. De la même manous, les clients, ils oublient. n nière qu’on a compris qu’il y avait aussi des chefs en Amérique latine ou dans les pays RESTAURANTS LA MARINE ET LA TABLE D'ÉLISE, Mardi 8 novembre 2016 au pied de la Tour Eiffel L'HERBAUDIÈRE, NOIRMOUTIER-EN-L'ÎLE de l’Est, on a compris qu’il fallait aller à leur Lancement du livre « MARINE et VÉGÉTALE. ALEXANDRE COUILLON » rencontre. Et moi,à paraître le 14 novembre 2016 aux Éditions de l’Épure je veux rester sur mon île.

ALEXANDRE COUILLON, MARINE ET VÉGÉTALE,

TEXTES JACKY DURAND, PHOTOS LAURENT DUPONT, Côté maîtres, Dans ce premier livre consacré à Alexandre COUILLON, on pensait Guérard et le LES ÉDITIONS DE L'ÉPURE livre nous parle de Georges Paineau… n Jacky DURAND (textes) et Laurent DUPONT (photos) révèlent le SIGNATURES LIBRAIRIE LA VIE DEVANT SOI, J’aime la vision et l’énergie de Guérard qui travail de ce chef doublement étoilé et l’histoire de son NANTES, LE 8 DÉCEMBRE À 19H ; LIBRAIRIE TRAIT D'UNION, NOIRMOUTIER, restaurant LA MARINE, à NOIRMOUTIER. Un événement. ne s’arrête jamais. Il construit, il pense à deLE 3 DÉCEMBRE DE 17H À 19H.

main. Mais la grosse claque, c’est Monsieur 14 h – RENCONTRE autour d’un Paineau à Questembert. Il avait fait les verre avec Alexandre COUILLON Beaux-Arts, travaillé chez Fernand Point. et Jacky DURAND C’était un chef très décalé, daltonien. Je

lui donnais les couleurs, c’était un peintre.

15 h – ATELIER-DÉMONSTRATION Souvent je dis à des chefs qu’ils n’ont rien

Alexandre et terre-mer Antoine bien inventé.

Il faisait COUILLON des accords GAUDIN (pâtissier du restaurant LA avantMARINE), les autres.

Je suis resté deux réaliseront un caramel ans à et demila fleur de sel de Noirmoutier » chez lui. Les rencontres, ce sont les gens qui vous nourrissent.

LOCALISATION – TOUR EIFFEL PC Course du Vendée Globe

Le livre tendrait à nous dire qu’on peut Espace Vendée - Mail Branly

facilement réaliser la cuisine d’Alexandre

Couillon… n Mais oui, parce qu’on va le Merci de nous préciser votre présence presse@epure-editions.com comprendre.

Quand Jacky Durand, l’auteur,

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25, rue de la Sablière 75014 PARIS – 01 43 21 81 08

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FOIN ET PEAU DE LAIT À LA SAUGE DEUX UNIVERS QUI SE RENCONTRENT. LA PEAU DE LAIT QU’ON A DÉCIDÉ DE RÉCUPÉRER ET DE FAIRE SÉCHER. PUIS LES RETROUVAILLES AVEC LES ODEURS DU FOIN, JUSTE COUPÉ, FRAIS, PUISSANT, BOISÉ. LE SOUVENIR D’UNE FAMILLE D’ACCUEIL AVEC QUI J’AI PARTAGÉ LE QUOTIDIEN DE LA FERME. ÇA A FAIT MATCH.

ALEXANDRE COUILLON

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CETTE CUEILLETTE SAUVAGE DES POMMES DE PIN DANS LES DUNES POUR ALIMENTER LE PETIT BARBECUE, C’EST UN RITUEL PARTAGÉ AVEC L’ÉQUIPE. ICI, À NOIRMOUTIER, J’AI LA CHANCE D’AVOIR LE NEZ DANS LA MER ET D’ÊTRE ENTOURÉ DE BOIS ET DE VÉGÉTATION. SI ON N’AVAIT QUE DES CÔTES ET DES DUNES À PERTE DE VUE, IL MANQUERAIT QUELQUE CHOSE.

J’AI VOULU RÉDUIRE L’ESPACE ENTRE LA MARINE ET L’OCÉAN POUR FAIRE CORPS AVEC CE QUE JE TRAVAILLE. J’AI BESOIN D’ÊTRE UN CHEF ACTIF. J’AI UN RESPECT ÉNORME POUR MES POISSONS. JE PRATIQUE LE PLUS POSSIBLE L’IKEJIME QUI CONSISTE À TUER LES POISSONS VIVANTS POUR NE PAS LES FAIRE SOUFFRIR ET CHASSER LES TOXINES. CE N’EST PAS PAR SNOBISME, C’EST UNE PHILOSOPHIE DU POISSON.

ALEXANDRE COUILLON

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CHAQUE MATIN, LORSQU’ON OUVRE LA MAISON, JE VAIS EN SALLE ET ON EXPOSE LA JOURNÉE À TRAVERS CES TROIS FENÊTRES. SI ON NE VOYAIT PAS CETTE SAISONNALITÉ, CE CLIMAT, ÇA SERAIT COMPLIQUÉ.

CE VISUEL EST FONDAMENTAL.

BETTERAVES ET CHOU-FLEUR FUMÉ AUX AIGUILLES DE PIN, MÛRES. AU DÉBUT, ON METTAIT UNE QUEUE DE HOMARD SUR CE PLAT. UN JOUR, UN CLIENT M’A DEMANDÉ POURQUOI LE HOMARD. J’AI COMPRIS QU’ON POUVAIT ARTICULER UN PLAT AVEC UNIQUEMENT DU VÉGÉTAL. C’EST BEAU, C’EST BON ET IL NE FAUT PAS OUBLIER LE BON. C’EST BIEN DE SE NOURRIR DES CLIENTS AUSSI.

ALEXANDRE COUILLON

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CE DOIGT D’HONNEUR AVEC UNE CAROTTE, C’EST MOI ET MON QUOTIDIEN. J’AI ENVIE DE RIGOLER, RACONTER DES CONNERIES, GUEULER QUAND IL FAUT. JE REMERCIE TOUS LES GENS QUI M’ONT MIS DES BÂTONS DANS LES ROUES PARCE QUE ÇA M’A FAIT AVANCER. FAIRE UNE CUISINE CONVENTIONNELLE, ÇA NE M’INTÉRESSE PAS. POUR CASSER LE RYTHME ET LES CODES, IL FAUT ÊTRE À 200 % !

Hérisson Productions et Richard Walter Productions présentent

Nouveau Spectacle

Chorégraphies Jacintha Sharpe Directeur Musical Sean McCarthy

ZeNiTh

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29 et 30 avril 2017

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Licence n° 2023625 - 3023626 - © Photo : Philippe Fretault

NANTES - C I T E DE S CONGR E S S A M EDI 1 1 M A R S 2 0 1 7 - 1 5 H 3 0 & 2 0 H 3 0

Photos © Karim El Dib

* Danse Irlandaise et Musique Live

Dimanche 30 Avril 2017 15H00

Locations : ALEXIS-GRUSS.COM / FNAC.COM / TICKETMASTER .FR et points de ventes habituels Infos et Groupes : HARACOM – 03 21 26 52 94

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BUSINESS CLASSE

LES TEMPS MODERNES TEXTE / MATTHIEU CHAUVEAU

PHOTOS / BODET TIME

« Avec le temps va, tout s’en va », chantait Léo Ferré.

Pour les horloges Bodet (Trémentines, 49), le temps est, au contraire, le meilleur des alliés. Parce qu’il constitue leur cœur de métier mais aussi parce que, depuis 150 ans, l’entreprise ne cesse d’innover.

Bodet est donc le « leader européen de la mesure et de la gestion du temps », mais ne prenez pas la peine de chercher son nom sur les horloges de votre maison, la société, basée depuis toujours à Trémentines, s’adresse exclusivement aux professionnels. L’aventure démarre en 1868 quand Paul Bodet, menuisier de profession, installe sa toute première horloge sur le clocher de l'église de la commune. Suivront quatre générations de Bodet, jusqu’à l’arrière-arrière PA G E 0 2 6

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petit-fils, Pascal, aujourd’hui à la tête d’une entreprise d’envergure internationale comptant 690 salariés. Les secrets d’une telle longévité – et d’une telle santé (chiffre d’affaires de 71 millions d’euros en 2015) ? « La qualité de nos produits, fruit de la transmission des savoir-faire d’une vraie entreprise familiale, mais aussi notre capacité d’innovation », précise la chargée de communication Lolita Fergeault. Car, en un siècle et demi d’existence, la société ne s’est évidemment

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pas bornée à l’équipement des églises qui, chaque décennie, perdaient un peu plus de leurs fidèles. n Dès les années 60, elle part à l’assaut des équipements sportifs (basket, volley…) avec la fabrication de tableaux de score. Dix ans plus tard, elle équipe la plupart des gares françaises, et des aéroports sur toute la planète (dont celui de Madrid Barajas).

Des lieux où, question timing, ça ne rigole pas. « Qu’elles soient analogiques ou digitales, toutes ces horloges sont pilotées en réseau par une horloge mère. » Si trains et avions partent à l’heure, c’est donc grâce au travail effectué par une équipe de salariés (de l’ingénieur à l’ouvrier) dans une commune de moins de 3000 habitants de l’agglomération choletaise… n Jusqu’ici, rien que de très logique : passer de l’équipement des églises à celui des aéroports, c’est garder les yeux vers le ciel !

Une étape est franchie en 1987 quand la société se lance dans les logiciels de ressources humaines, avec la création du département Bodet Software.

Cette fois-ci, il s’agit d’équiper les entreprises en « badgeuses » indiquant les entrées et sorties de personnel (la gestion du temps, toujours), avec tous les calculs inhérents à cette activité (heures travaillées, heures sup…). Une activité elle-même en perpétuelle évolution, comme toutes celles auxquelles Bodet s’intéresse : « La tendance actuelle va vers le plus de digital, de tactile et d’intuitif. Nos nouvelles badgeuses ressemblent à de vrais smartphones, avec plein de possibilités pour l’utilisateur. C’est aussi le cas de nos nouveaux contrôleurs de tableaux de score et des outils développés pour notre dernier département en date (2005), Bodet Isis, spécialisé dans le suivi de production et le pilotage d’ateliers. » Autant de destinées que le menuisier Paul Bodet aurait eu du mal à imaginer, même en lisant les romans d’anticipation de son contemporain Jules Verne. n WWW.BODET.COM.FR

9 RUE SCRIBE NANTES 02 40 69 32 57 14 RUE BOILEAU NANTES 02 40 48 64 01 PA G E 0 2 7

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MUSÉE D'ARTS DE NANTES. C. CLOS

RÉDACTEURS DU CAHIER CULTURES VINCENT BRAUD, MATTHIEU CHAUVEAU, FÉDELM CHEGUILLAUME, ANTONIN DRUART, MARIE GRONEAU, PATRICK THIBAULT

Bientôt le Musée d’arts C’est le 23 juin 2017 que Nantes ouvre le Musée d’arts au public. Après presque cinq années de fermeture, la rénovation complète et l’extension confiée à l’agence londonienne Stanton Williams sont somptueuses.

88,5 millions d’euros de travaux, 30% de surface d’exposition supplémentaires, la construction du Cube et d’un auditorium… Ce musée du XXIe siècle éclairera la peinture ancienne par l’art d’aujourd’hui et tissera des liens avec les Amériques. n PA G E 0 2 8

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ACTUS

Si La Folle Journée 2017 explore les rapports entre la musique et la danse, il s’agit bien de musique.

Le programme passe en revue les formes de danses et les influences de la danse sur la musique.

Au-delà des classiques, on retrouve un énorme focus sur la danse dans les musiques des XIXe, XXe et XXIe siècle. Du classique au contemporain, le grand écart !

© PAOLO PELLEGRIN

EMMANUELLE DEVOS DANS LE TEMPS DE L'AVENTURE © CELINE NIESZAWER

LA FOLLE JOURNÉE, 27 AU 29 JANVIER EN PAYS DE LA LOIRE, 1ER AU 5 FÉVRIER À NANTES. LAFOLLEJOURNEE.FR

ALEXANDRA CONUNOVA / DR

Entrez dans la danse

Ostermeier ce géant Emmanuelle au premier plan Le festival Premiers Plans n’oublie pas de se consacrer aux premiers films européens. Les sections parallèles se tournent vers les cinémas des frères Dardenne, d’animation polonais, de genre populaire des années 60 et 70. Une section explore les rapports entre l’individu et le pouvoir et Emmanuelle Devos présente une sélection de ses films.

PREMIERS PLANS, 20 AU 29 JANVIERS, ANGERS. PREMIERSPLANS.ORG PA G E 0 2 9

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L’Allemand Thomas Ostermeier est bel et le bien le metteur en scène européen dont on parle le plus.

Habitué du TNB à Rennes, on retrouve sa géniale mise en scène de La Mouette de Tchekhov au lieu unique à Nantes (13 au 15 décembre), au Théâtre Anne de Bretagne à Vannes (4 et 5 janvier), au Grand R à La Roche-sur-Yon (16 et 17 janvier). Et du 5 au 7 janvier, le TNB accueillera la première française de Professor Bernhardi d’Arthur Schnitzler.

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© MATHIAS AUGUSTINIAK

MUSIQUE

Latin lover Quatre ans après le bien nommé Vengeance (clin d’œil au succès tant attendu, finalement acquis avec le majestueux La Superbe ?), Biolay nous revient comme métamorphosé avec Palermo Hollywood. Un disque où les habituelles blessures intimes de l’artiste s’exposent au soleil torride de Buenos Aires. Une œuvre plus généreuse que jamais mais bien signée BB. La preuve : ces cascades de cordes morriconiennes reconnaissables entre mille. n BENJAMIN BIOLAY, LE QUAI, ANGERS, 26 NOVEMBRE ; LA CITÉ, NANTES, 10 DÉCEMBRE ; LE CARRÉ SÉVIGNÉ, CESSON-SÉVIGNÉ, 12 JANVIER ; LA NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, 13 JANVIER ; LA CARENE, BREST, 14 JANVIER.

Stakhanovisme

BATLIK, SALLE JEAN CARMET, ALLONES, 30 NOVEMBRE ; SALLE PAUL FORT LA BOUCHE D’AIR, NANTES, 1ER DÉCEMBRE ; LE COQUELICOT, FOUGÈRES, 8 ET 9 DÉCEMBRE.

Musique de France Pure célébration hédoniste du métissage, la musique d’Acid Arab est un peu la bande-son de l’année 2016 telle qu’on l’aurait rêvée (sans l’élection de Donald Trump, sans l’anniversaire du 13 novembre : sans novembre 2015, donc). Un mélange jouissif de sons électroniques, africains et maghrébins au sens large.

Une Musique de France (titre de l’album) annonciatrice — croisons les doigts — d’une pas trop malheureuse année électorale. n ACID ARAB, ANTIPODE, RENNES, 25 NOVEMBRE ; LA CARENE, BREST, 7 DÉCEMBRE ; LA NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, 20 JANVIER. PA G E 0 3 0

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© TOINE

« L’artiste le plus contre-productif d’Europe », c’est comme cela que le discret auteur-compositeur Batlik se définit. Un indice du degré d’autodérision du garçon mais surtout de son indépendance artistique. En 2006, il déclinait une proposition de signature chez Warner, préférant modeler ses compositions à la poésie boisée à son rythme, sur son propre label. Pour un résultat pas si contre-productif : l’artiste sort cette année son onzième album en douze ans. n

© FLAVIEN PRIOREAU-ACIDARAB

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Rocheservière

Micha Deridder Exposition du 16 novembre au 18 décembre 2016 Du mercredi au dimanche de 14h à 18h Visite guidée chaque dimanche à 16h 3€ / gratuit pour les -18 ans 02 51 48 23 56 www.sitesaintsauveur.fr

Edith Dekyndt, Costanza, 2016, courtesy galerie Greta Meert, Bruxelles

SITE SAINTSAUVEUR

MUSÉE DE L’ABBAYE SAINTE-CROIX - LES SABLES D’OLONNE

MER SANS RIVAGES Édith Dekyndt

Collections du Frac des Pays de la Loire

16 octobre 2016 – 15 janvier 2017 Renseignements 02.51.32.01.16

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TRANS MUSICALES

REYKJAVÍKURDÆTUR © ISABELLA KATARINA

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TRANS MUSICALES Rencontres du 38e type À bientôt 40 ans, l'entité Trans n'a pas fini de nous ravir, de nous surprendre et de nous enrichir culturellement parlant.

Tour des horizons de cette édition gargantuesque, et petit aparté en parallèle sur les 20 ans des Bars en Trans.

Les Trans, saison 38. Cette année, le meilleur festival du monde libre s'offre un retour aux sources en guise de bain de jouvence. En effet, si la musique globale et sans frontière est toujours aussi présente, bourlingant du Japon (les fantastiques Tushimamire et leur surf garage argenté) à l'Afrique du Sud enchantée et métissée de BCUC, en passant par l'Islande via le hip-hop des filles épicées des RVKDTR et l'Irish R'n'B de Rejjie Snow, une grande place a été réservée pour la scène hexagonale en général, et bretonne, voire rennaise, en particulier. n Vive la France, donc, notamment via un important partenariat aérien avec le label La Souterraine et toute cette nouvelle scène qui réenchante notre langue en version pop. Ainsi, le nouveau rendez-vous Music&food accueillera les peu banals Cliché, Aquaserge, le très bon Barbagallo et le son volontaire des Rennais de Volontiers, jeunes recrues de l'écurie.

Le hip-hop n'est pas en reste avec les décadents juvéniles de Columbine et le grand retour du génie DJ Nétik (accompagné du tout aussi géant DJ Fly). Inratables également, en vrac, Songe, Rouge Gorge, Fishbach et… tant d'autres… n 38 E TRANS MUSICALES, RENNES, 30 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE. LESTRANS.COM PA G E 0 3 2

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Rêves de comptoir Et dans les bars alors ? Pour les 20 ans de l'asso, on prophétise toujours plus de live, plus de lieux, une multitude d'ambiances, du lounge apathique à la danse frénétique. La Féline est dans La Place, avec sa voix souple et un son chamarré, Lafayette et sa galerie d'artifices pop, les barres de riffs des Black Boys on Moped à l'Artiste assoiffé, le hip-hop atypique des 4 sans team, Le Comte est (toujours) bon dans son électro indéchiffrable, le roi Usé, et la présence improbable de Nicolas Rey avec son projet hybride Les Garçons Manqués. n LES BARS EN TRANS, RENNES, 3, 4 ET 5 DÉCEMBRE. BARSENTRANS.COM

TÊTES DE SÉRIE / TRANS MUSICALES

POP CARAMEL TEXTE /MATTHIEU CHAUVEAU

PHOTO / NICOLAS LEBON

Avec tout juste deux titres en écoute, mais une bonne dizaine d’autres fin prêts, le duo rennais Volontiers est l’une des belles promesses french pop – à guitares – des Trans. Un secret qui ne devrait pas être gardé très longtemps.

S’il est une étape décisive dans la vie d’un groupe, c’est bien l’enregistrement du premier album. Certains ne s’en remettent jamais, et splittent à peine l’effort accompli, fatigués de s’abrutir des mêmes compositions depuis tant de mois, voire d’années. Ce scénario catastrophe, malheureusement courant, le tout nouveau duo rennais Volontiers en semble clairement préservé. n Quand on les rencontre, Romain et Bastien n’ont pas encore donné leur premier concert qu’ils ont déjà dans leurs valises une douzaine de titres enregistrés, mixés, prêts à sortir. Des morceaux nés de sessions d’enregistrement en duo, pendant lesquelles les rockeurs (croisés dans les formations garage The Wankin' Noodles ou The Madcaps) ont donné libre cours à leur fantasmes pop, anglais (Beatles/Kinks/Zombies) comme français (Polnareff/Ferrer/Gainsbourg). « Volontiers, c’est notre petit laboratoire à nous, notre escapade pop », lance le faux sosie de Moby, Romain, avant de préciser : « faire de la PA G E 0 3 3

pop, c’est créer une musique personnelle qui parle aux gens ». Mission largement accomplie, puisqu’il semblerait que Volontiers fasse plus que parler à la poignée de chanceux ayant eu la primeur de leurs pop songs. n Les inlassables défricheurs de La Souterraine ont intégré le titre inaugural Caramel Fou à l’une de leurs très surveillées compilations en août dernier. Et, surtout, le programmateur des Trans Musicales Jean-louis Brossard, de passage lors d’une résidence du groupe (pour préparer la formule live en quatuor), a tellement craqué qu’il l’a d’emblée programmé dans son festival. « Craqué »… à l’image de Romain pour une fille dans le tubesque Vanessa. Un titre qui sonne comme du Weezer chanté en français : « Je craque pour Vanessa / mais elle se fout de moi / qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? » Autant dire, une potentielle bombe en live. n TRANS MUSICALES, L’ÉTAGE, RENNES, 3 DÉCEMBRE. VOLONTIERS.BANDCAMP.COM

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MUSIQUE

Nobel guitares

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Pour sa quatrième édition, La Folk Journée remonte aux origines du folk moderne. Rien de moins !

Sans Bob Dylan et Joan Baez, pas certain que le songwriting des artistes à l’honneur les années précédentes — de Nick Drake à Leonard RIP Cohen – aurait été le même. Dylan, c’est le Nantais The Patriotic Sunday qui s’y colle, se concentrant sur sa mythique période électrique (65-66). Baez, elle, sera revisitée par la jeune Néo-Zélandaise Aldous Harding qui prouve, à 25 ans, que l’autotune n’a pas encore totalement remplacé la bonne vieille guitare sèche. n LA FOLK JOURNÉE, LIEU UNIQUE, NANTES, 10 DÉCEMBRE.

Électro night

© JEREMIE VERCHERE

Dans le manga culte Dragon Ball, quand Bulma, géniale inventeuse aux cheveux turquoise, use d'une de ses capsules, elle matérialise alors un véhicule ou encore une maison. Si l'on en déclenche une à Lamballe, il en sort un festival.

Parrainé par Yelle, ce trois ans d'âge a déjà vu défiler des grands crus de l'électro (Para One, Yuksek…) comme d'excellents jeunes breuvages (Les Gordon…). Cette édition s'annonce tout aussi prometteuse, avec l'incroyable Tepr, The Hacker…

Kaméhaméha ! n CAPSULE FESTIVAL, LAMBALLE, 16 ET 17 DÉCEMBRE. CAPSULE-FESTIVAL.COM

Party fine RAAR, c’est le label créé l’an dernier par l'Américaine Louisahhh et le Nantais Maelstrom. Pour souffler leur première bougie, ces défenseurs d’une techno volontiers dark nous donnent rendez-vous à Stereolux pour une party de musiques électroniques aussi fines que tranchantes. En guest star, le légendaire inventeur de sons anglais Anthony Child, plus connu — dans son versant techno radicale — sous le nom de Surgeon. n

SURGEON / DR

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RAAR PARTY, STEREOLUX, NANTES, 10 DÉCEMBRE.

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MUSIQUE

Rap chirurgical

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Dans le rap game français, s'il devait n'en rester qu'une, ce serait elle.

Incassable à défaut d'être inclassable, Casey délivre un hip-hop âpre, des mots brûlots qui s'enchaînent via une prose déchaînée dont chaque sombre recoin est soupesé, pénétrant et émoussé pour faire mouche.

Elle dénonce sans pitié les travers de notre société bancale, indifférente au fait d'être bankable ou pas. Son concert s'insère dans la résidence au Triangle de la chorégraphe Latifa Laâbissi, Politique de minoritaire. n CASEY, UBU, RENNES, 20 JANVIER.

et aussi GOGO PENGUIN, CARRÉ D’ARGENT, PONTCHÂTEAU, 29 NOVEMBRE ; LE QUAI, ANGERS, 14 DÉCEMBRE. LE BALLON ROUGE (LAETITIA SHÉRIFF, FRANÇOIS RIPOCHE ET STÉPHANE LOUVAIN), JARDIN DE VERRE, CHOLET, 4 DÉCEMBRE ; THÉÂTRE MUNICIPAL, REZÉ, 4 FÉVRIER. KEREN ANN, LA NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, 9 DÉCEMBRE ; L’AIRE LIBRE, SAINT-JACQUESDE LA LANDE, 6 ET 7 AVRIL. ORGANIC ORCHESTRA/CHRONES/ EZRA, STEREOLUX, NANTES, 7 DÉCEMBRE. ERIC PULIDO / DR

KWAL + BUKATRIBE, LA BARAKASON, REZÉ, 8 DÉCEMBRE. LUDWIG VON 88, LA CARENE, BREST, 16 DÉCEMBRE ; L’ÉTAGE, RENNES, 17 DÉCEMBRE ; L’ANTIPODE, RENNES, 12 JANVIER.

Grande musique On sait depuis les Beatles et les Beach Boys que certains morceaux pop n’ont rien à envier à la musique classique. Après avoir revisité avec grande classe un album d’Elliott Smith (le Lennon/McCartney des 90's) avec orchestre classique et invités, le Color Bars Experience nous le rappelle encore avec Pink Moon de Nick Drake. Derrière le micro, un Midlake (Eric Pulido), un Giant Sand (Brian Lopez) et un Ride (Mark Gardener).

THE COLOR BARS EXPERIENCE PLAYS NICK DRAKE, LE QUAI, ANGERS, 3 DÉCEMBRE.

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MÉDITATIONS (SAARIAHO, PROKOFIEV, RICHARD STRAUSS), ROGER MURARO PIANO, ONPL, DIRECTION PASCAL ROPHÉ, LA CITÉ, NANTES, 11 ET 17 JANVIER ; LE GRAND R, LA ROCHE-SUR-YON, 12 JANVIER ; CENTRE DE CONGRÈS, ANGERS, 13 ET 15 JANVIER. PHILIPPE KATERINE, OPÉRA, RENNES, 10 DÉCEMBRE ; LIEU UNIQUE, NANTES, 19 ET 20 JANVIER ; THÉÂTRE, LAVAL, 21 JANVIER ; THÉÂTRE LE MILANDY, LUÇON, 27 JANVIER. AIRELLE BESSON 4TET « RADIO ONE”, PANNONICA, NANTES, 25 JANVIER ; LE QUAI, ANGERS, 28 FÉVRIER.

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ENTRETIEN / MUSIQUE

PIERS FASCINANT INTERVIEW / ANTONIN DRUART

PHOTOS / OLIVIER METZGER

Artiste nomade made in world, multi-instrumentiste polyglotte, démiurge onirique et passeur initiatique, Piers Faccini fascine toujours autant, comme il le prouve ici, via ses réponses lumineuses et lucides.

Votre nouvel album s’appelle I Dreamed an island, pouvez-vous décrire cette fameuse île dont vous avez rêvé ? n L’île est inspirée de la Sicile qui est un pont entre tellement de cultures et de couleurs, proche de l’Afrique du Nord, de l’Orient, la Grèce, la Turquie… J’ai toujours construit ma musique autour de l’idée de croisement et de métissage.

La Sicile est donc une source inépuisable d’inspiration… n J’ai beaucoup lu sur la Sicile. Au XIIe siècle, c’était une sorte d’âge d’or de la tolérance, avec la cohabitation entre les cultures arabes, grecques et latines. J’ai voulu créer une musique pour parler d’aujourd'hui en m’inspirant du passé, pour rappeler que nos origines ont toujours été métissées, que notre richesse culturelle a toujours été dans la mixité. Cette île est une utopie, un rêve.

“NOTRE RICHESSE CULTURELLE A TOUJOURS ÉTÉ DANS LA MIXITÉ” Votre inspiration vient-elle des voyages ? n J’aime autant le voyage dans mes pensées que le voyage physique. Mon inspiration vient en partie du fait que j’ai toujours été curieux des musiques du monde. Quand

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j’allais chez mes grands-parents, l’un parlait d'Irlande, l’autre d’Italie, un autre d’Europe de l’Est. Le fait de parler plusieurs langues m’a donné ce statut apatride et le style musical qui va avec.

Votre musique évoque les voyages à travers différents pays, mais aussi les voyages temporels, comme si vous étiez nostalgique d’époques que nous n’avez pas vécues… n La couleur de l’album, dans la façon dont j’ai habillé les morceaux, établit un dialogue entre des instruments qui se parlent à travers les siècles. Une guitare baroque qui joue avec une guitare électrique.

Il est très important de tirer des leçons du passé. Si Trump a été élu aujourd’hui, c’est parce que les gens ont oublié des choses fondamentales. On a tendance à réécrire l’Histoire : les intégristes préfèrent oublier la cohabitation passée entre les religions.

Vous parlez de dépasser les frontières, de murs bâtis par l’homme. On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement avec le Brexit en Angleterre d’où vous êtes originaire ou l’élection américaine avec cet homme qui a pour projet un mur infranchissable entre le Mexique et les États-Unis… n Il y a deux formes de murs.

Les murs physiques sont construits parce qu’il y a déjà des murs entre nous. La grande

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ironie, c’est que l’anniversaire de la chute du mur de Berlin coïncide avec l’avènement de Trump. Si ce mur est construit, il y aura toujours des gens pour le faire tomber. Pour le Brexit, pas besoin de mur, il y a déjà la mer.

C’est un pas réactionnaire vers l’isolement, créé dans un pays totalement divisé. C’est une erreur, j’espère que le reste de l’Europe ne va pas suivre.

« LEONARD COHEN, POUR MOI, C’EST LUI LE PRIX NOBEL ! »

Pour rester dans l’actualité sombre, nous avons appris le décès de Leonard Cohen auquel certains vous comparent… n En terme d’auteur-compositeur qui a travaillé toute sa vie pour mettre des mots sur des musiques, c’est mon plus grand maître.

Même si musicalement ce que je fais est très différent, je reste quand même impressionné par son travail, notamment la spiritualité de ses textes. Pour moi, c’est lui le prix Nobel !

La prochaine question portait justement sur le fait que Bob Dylan ait obtenu le prix Nobel. Ça vous plaît de savoir que la musique peut être reconnue comme de la littérature ? n Je pense que Dylan est bien

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une personne à qui l’on peut donner une récompense pour avoir écrit des chansons qui ont changé le monde. Même si, au niveau poésie, je préfère Cohen, je trouve ça super que la chanson soit considérée comme de la littérature. On peut d’ailleurs dire que la littérature vient de la chanson. Les premiers contes étaient chantés. Tout part de la tradition orale, les conteurs, les troubadours…

En conclusion, comment abordez-vous cette tournée française ? n Je suis né en Angleterre, je suis allé à l’école en France de 6 à 9 ans. Je suis retourné en Angleterre, puis en France où je vis depuis 2003. J’ai monté ma maison de disques ici, mes enfants vont à l’école en France. Je suis tombé amoureux des Cévennes où je me suis installé. Le public français est très chaleureux, notamment en Bretagne. Et, au niveau des infrastructures pour diffuser de la culture, la France est parfaite. Pourvu que cela continue, la culture doit garder toute sa place.

PIERS FACCINI, I DREAMED AN ISLAND. WWW.PIERSFACCINI.COM THV, SAINT-BARTHELEMY D’ANJOU, 3 DÉCEMBRE ; SALLE PAUL FORT, NANTES, 6 DÉCEMBRE ; 6PAR4, LAVAL, 11 DÉCEMBRE ; ANTIPODE, RENNES, 16 DÉCEMBRE ; NOVOMAX, QUIMPER, 17 DÉCEMBRE.

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le lieu unique scène nationale de Nantes

Songes et Métamorphoses

Guillaume Vincent 11+12+13 janvier 2017 à 19h www.lelieuunique.com

© e. carecchio

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© TOUT ÇA - QUE ÇA

SCÈNE

Spectacle en cours Grande est un carnet de création que les deux interprètes s'amusent à entrouvrir, tout juste assez pour laisser le spectateur entrevoir un spectacle possible. Menée par les circassiens et acteurs Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel, la pièce s'inscrit comme un hommage à l'incertitude et se bat en musique, corps et voix contre l'aboutissement, pour le déséquilibre. n GRANDE, LE LIEU UNIQUE, NANTES, 22 AU 24 NOVEMBRE.

Je ne préférerais pas Un adolescent rend copie blanche. Inspiré par L'Objecteur de Vinaver, Adrien Béal porte à la scène des témoignages qui traduisent et questionnent le poids de ce geste négligeable. À travers cette figure du refus, Le Pas de Bême s'inscrit définitivement dans un mouvement traitant de la marge, sorte de théâtre de l'opprimé façon 2016 qui ne néglige pas d'attaquer de front une démocratie construite sur le consensus. n

© MARTIN COLOMBET

LE PAS DE BÊME, STUDIO THÉÂTRE, TU NANTES, DU 8 AU 10 DÉCEMBRE ; TNB, RENNES, 10 AU 14 JANVIER.

La métamorphose D'abord interprète chez Gisèle Vienne – chacun se souvient du terrible Jerk –, Jonathan Capdevielle construit aujourd'hui des spectacles à l'intimité glaçante, explorant la culture pop dans des souvenirs où se mêlent violence psychologique et jeux d'enfants. Nouvel artiste associé au Quai, celui qui s'illustre avec génie dans la marionnette et le transformisme, livre deux pièces autobiographiques comme des romans à l’état brut. Adishatz/Adieu et Saga, drames drolatiques à taille humaine, brillent avant tout par leur spontanéité. n LE QUAI, ANGERS. ADISHATZ/ADIEU, 5 ET 6 DÉCEMBRE ; SAGA, 8 ET 9 DÉCEMBRE. PA G E 0 4 0

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F(L)AMMES © FRANÇOIS-LOUIS ATHÉNA

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Zone urbaine singulière La compagnie d'Ahmed Madani parle de « matière humaine », et c'est bien ce dont il s'agit dans cette dernière création qui convoque des jeunes filles de quartiers populaires à témoigner d'un intime que l'on évince trop souvent au profit de généralités. Le spectacle s'applique à peser le poids des singularités à travers des danses, chœurs et jeux desquels on ne retient que l'espoir, n'en déplaise aux fatalistes. n F(L)AMMES, LE GRAND T, NANTES, 17 AU 24 JANVIER.

Sous le sapin

© 26000 COUVERTS

Au pilotage de Dimanche à Rennes, Les Tombées de la Nuit renouent avec un temps fort pour la fin d’année. Comme une surprise sous le sapin, ils ont invité Les 26000 couverts, compagnie fidèle qui a laissé des traces à Rennes après Le Premier Championnat de France de N’importe Quoi ou Beaucoup de bruit pour rien à présenter L’idéal Club. Un spectacle forcément loufoque, burlesque, décalé, poétique, hilarant et totalement délirant. n L’IDÉAL CLUB, LE LIBERTÉ, RENNES, 20 AU 23, PUIS 26 AU 29 DÉCEMBRE. PA G E 0 4 1

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THÉÂTRE

© E.CARECCHIO

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To Shakespeare with love Dans la poursuite de ses variations sur le théâtre amateur et après avoir laissé un public sidéré par la force de Rendez-vous Gare de l'est en 2014, Guillaume Vincent signe une pièce monstre à quatorze comédiens dont quatre enfants. Des Métamorphoses d'Ovide au théâtre élisabéthain, il s'agit ici de créer un trouble entre le présent de la création et une latence fantasmagorique.

En questionnant l'identité, la passerelle entre les genres est ici autant vecteur de poésie que de lien social. n

et aussi

SONGES ET MÉTAMORPHOSES, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE, 13 ET 14 DÉCEMBRE ; LE LIEU UNIQUE, NANTES, 11 AU 13 JANVIER ; LE QUAI, ANGERS, 14 ET 15 MARS.

DOM JUAN, MISE EN SCÈNE JEAN-FRANÇOIS SIVADIER, LE GRAND T, NANTES, 7 AU 17 DÉCEMBRE.

BESTIAS, COMPAGNIE BARO D'EVEL, CHAPITEAU, ÎLE DE NANTES, 19 NOVEMBRE AU 6 DÉCEMBRE. L’AVARE, MISE EN SCÈNE DE LUDOVIC LAGARDE, TNB, RENNES, 3 AU 14 DÉCEMBRE.

LE YARK, PREMIÈRE CRÉATION JEUNE PUBLIC DES POSSÉDÉS POUR LE THÉÂTRE DE LORIENT, 12 AU 22 DÉCEMBRE. POÉSIE ? FABRICE LUCHINI, LA FLEURIAYE, CARQUEFOU, 15 AU 17 DÉCEMBRE. À Ô LÀNG PHÔ, LE NOUVEAU CIRQUE DU VIÊTNAM, LA CITÉ, NANTES, 3 ET 4 JANVIER. BEYOND, COMPAGNIE CIRCA, LA FLEURIAYE, CARQUEFOU, 10 ET 11 JANVIER. DYPTIQUE AU POINT MORT D’UN DÉSIR BRÛLANT LÉNA PAUGAM, LA PASSERELLE, SAINT-BRIEUC : LES SIDÉRÉS, 10 JANVIER ; LES CŒURS TÉTANIQUES, 13 ET 14 JANVIER. STILL LIFE, DIMITRIS PAPAIOANNOU, TNB RENNES, 11 AU 14 JANVIER.

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DANSE

Alors on danse

JESSICA AND ME © VIRGINIE KHAN

Le CNDC continue d’explorer le solo à travers le festival qu’il lui consacre. En ouverture, Fla.co.men, la création d’Israel Galván autour de la musique et plus précisément du flamenco. En clôture, Jessica and me, pièce dans laquelle Cristiana Morganti parle d’elle-même jusqu’à sa rencontre avec Pina Bausch. Au milieu, Michèle Noiret et David Drouart pour un duo solo ; François Ben Aïm avec Peuplé, dépeuplé ; Simon Tanguy ; Cécile Loyer, Tatiana Julien… n FESTIVAL SOLO DU CNDC, LE QUAI, ANGERS ET THV, SAINT BARTHELEMY D’ANJOU, DU 10 AU 17 JANVIER.

25 ans de création La compagnie Yvann Alexandre fête ses 25 ans de création.

Et oui déjà ! C’est l’occasion d’une forte présence en région avec la création du septuor Bleu., une pièce à l’écriture radicale autour de l’impact. On retrouve également en tournée 3 temps ou trois pièces courtes — un duo et deux soli — du répertoire d’Yvann qui ont déjà bien tourné. Sans oublier Les soli noirs (2015) et Cloud (2014). n BLEU., PREMIÈRE EN RÉGION AU THV, SAINT BARTHÉLÉMY D’ANJOU, 31 JANVIER ; ONYX, SAINT-HERBLAIN, 28 FÉVRIER ; LE THÉÂTRE, LAVAL, 26 AVRIL, CCNN, NANTES, 24 JUIN.

© BENBEN 2013

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3 TEMPS, ESPACE DE RETZ, MACHECOUL, LE 9 DÉCEMBRE ; QUARTIER LIBRE, ANCENIS, L6 DÉCEMBRE ; CENTRE CULTUREL, MONTREUIL-BELLAY, 6 AVRIL. LES SOLI NOIRS, JARDIN DE VERRE, CHOLET, 13 DÉCEMBRE. CLOUD, ESPACE CINÉ, CHALONNES SUR LOIRE, 13 JANVIER .

et aussi L’ÉTRANGER AU PARADIS INDIEN, DAVID ROLLAND, ONYX, SAINT-HERBLAIN, 29 NOVEMBRE. PIÈCES, AMBRA SENATORE, LIEU UNIQUE, NANTES, 6 AU 8 DÉCEMBRE INTÉRIEUR NUIT, CRÉATION DE JEAN-BAPTISTE ANDRÉ, ONYX, SAINT-HERBLAIN, 9 DÉCEMBRE JAMAIS ASSEZ, DE FABRICE LAMBERT, ONYX, SAIN-HERBLAIN, 13 DÉCEMBRE. P.P.P., COMPAGNIE NON NOVA, LE QUATRAIN, HAUTE-GOULAINE, 15 DÉCEMBRE. SEEDS, CAROLYN CARLSON, STEREOLUX, NANTES, 17 JANVIER. SAKINAN GÖZE ÇÖP BATAR (C’EST L’ŒIL QUE TU PROTÈGES QUI SERA PERFORÉ) DE CHRISTIAN RIZZO, TU, NANTES, 19 JANVIER. SELF PORTRAIT CAMOUFLAGE, LATIFA LAÂBISSI FIGURE PROJECT, LE TRIANGLE, RENNES, 19 ET 20 JANVIER. PA G E 0 4 4

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TÊTES DE SÉRIE / DANSE

LE SACRE DU HIP HOP TEXTE / VINCENT BRAUD

PHOTO / STEPHANE TASSE

Depuis qu’ils se sont trouvés, Pierre Bolo et Annabelle Loiseau partagent le même plateau. Une aventure commune, commencée en 2005, avec la compagnie Chute libre.

Et les voilà qui s’attaquent à un grand classique, Le Sacre du printemps.

Stravinski à la mode hip hop. Rien de moins.

In bloom (en fleurs) renvoie bien sûr au printemps.

D’autres – de Pina Bausch à Angelin Preljocaj – se sont frottés à cette œuvre. Pour les jeunes chorégraphes, c’est un peu un défi. Et en même temps, une interrogation sur ce qu’un classique nous dit aujourd’hui. Dans une autre écriture, une autre esthétique. n Pierre Bolo, complice de David Bobée au théâtre, aime plonger aux sources de la danse hip hop pour mieux en bousculer les codes. L’objectif : « travailler sur l’écriture pour pouvoir signer… » Si le hip hop fait aujourd’hui partie intégrante de la danse et du spectacle vivant, si le mot diversité est aujourd’hui revendiqué et (parfois) galvaudé, le combat n’est jamais gagné. n Ils sont huit, sur le plateau, à se lancer dans cette aventure. « Certains avaient écouté la partition de Stravinski, d’autres non… » Tous partageaient le même appétit de (se) surprendre. « Il falPA G E 0 4 5

lait trouver le ton juste, comment être nous-mêmes, là dedans. Il est arrivé un truc assez incroyable : quatre danseurs ont proposé un pas de Nijinski. Ils l’ont fait d’instinct sans jamais avoir vu une vidéo du danseur. » n Ce Sacre du printemps, c’est deux ans de travail.

Le hip hop, c’est encore une danse en chantier. D’où l’importance des ateliers et autres master classes organisés par les jeunes chorégraphes. In bloom, créé début novembre à Rouen, c’est comme un printemps pour la danse dans l’Ouest. Une chose est sûre : la pièce va beaucoup tourner dans les mois qui viennent. Et ça, c’est une bonne nouvelle. n IN BLOOM, COMPAGNIE CHUTE LIBRE, LE TRIANGLE, RENNES, 2 ET 3 DÉCEMBRE ; TU, NANTES, 16 ET 17 JANVIER ; LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE, 8 ET 9 FÉVRIER ; CAPELLIA, LA CHAPELLE-SUR-ERDRE, 3 MARS.

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© OPERA NATIONAL DE LORRAINE

SCÈNE

Enfers sans damnation On ne raconte pas l’histoire. Orphée, Eurydice, Pluton… la mythologie sert ici de trame au livret de Crémieux et Halévy pour parler d’un monde qui s’écroule. On est au Second Empire, en 1858, et le climat devient délétère.

Offenbach en profite pour offrir au public une partition ébouriffante. Pétillante comme le champagne. Un opéra-bouffe fastueux qui a déjà fait le bonheur du public de Nancy et de Montpellier. n ORPHÉE AUX ENFERS, THÉÂTRE GRASLIN, NANTES, 22 AU 29 NOVEMBRE ; LE QUAI, ANGERS, 14 AU 18 DÉCEMBRE.

Rêve d’enfant Ce Nemo n’est pas le poissonclown sympa de Disney. Un requin de la finance plutôt, nageant en eaux troubles et en quête de pouvoir. Du conte bien connu des amateurs de BD, David Chaillou a fait un opéra pour enfants avec une princesse, une fée, un môme bonbon… Les représentations de ce conte initiatique en création mondiale sont accompagné de tout un programme d’animations interventions du Nouveau Théâtre Populaire, ciné-goûters… n LITTLE NEMO, THÉÂTRE GRASLIN, 14 AU 21 JANVIER ; GRAND-THÉÂTRE, ANGERS, 22 ET 24 MARS.

DR

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et aussi L’ITALIANA IN ALGERI, THÉÂTRE ANNE DE BRETAGNE, VANNES, 29 NOVEMBRE ; THÉÂTRE DES JACOBINS, DINAN, 2 DÉCEMBRE ; LA CARRÉ SÉVIGNÉ, CESSON-SÉVIGNÉ, 6 DÉCEMBRE ; LE CANAL, REDON, 14 DÉCEMBRE ; THÉÂTRE, LAVAL, 17 DÉCEMBRE ; LE PALAIS, BELLE-ÎLE, 21 DÉCEMBRE ; OPÉRA, RENNES, 29 DÉCEMBRE AU 5 JANVIER ; THÉÂTRE DU PAYS DE MORLAIX, 15 JANVIER.

LES TOMBÉES DE LA NUIT EN PARTENARIAT AVEC LE LIBERTÉ PRÉSENTENT

DU 20 AU 23 & DU 26 AU 29 DÉCEMBRE

RENNES LE LIBERTÉ

L’IDÉAL CLUB

www.lestombeesdelanuit.com Les 26 000 Couverts

Réservations : Office du tourisme de Rennes, Le Liberté, Fnac, Digitick.... (Tarif groupe à partir de 4 personnes)

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T Ê T E D E S É R I E / I L L U S T R AT I O N

UN SACRÉ COUP DE PATTE !

TEXTE / CHRISTOPHE MARTIN

PHOTO / CHRISTOPHE MARTIN + MATHOU POUR KOSTAR

La pétillante illustratrice angevine continue de transmettre une bonne humeur contagieuse en évoquant avec humour et complicité les petits bonheurs quotidiens.

Les WONDERWOMEN aussi mettent une culotte gainante esquissait le portrait amusé de la femme libérée et imparfaite. À peine le succès consommé de ce premier livre au titre aussi concis que cocasse, l’illustratrice récidive avec un nouveau recueil de dessins, toujours enjoués et emprunts de poésie. « J’assume totalement cet esprit Feel Good » : avec Tout plaquer et aller prendre un bain, sorte de petit précis de la vie quotidienne façon Philippe Delerm, Mathilde Virfollet allias Mathou nous arrache à nos idées noires avec légèreté et revendique une bienveillance à toute épreuve. n Brillante et facétieuse, la jeune femme n'était pourtant pas destinée à user du crayon de la sorte. Passée par Sciences-Po Aix, elle se satisfait d’abord de quelques dessins à la marge de ses notes, puis intègre une agence de communication politique où elle rédige des lettres d’informations austères qu’elle rehausse en apprivoisant les outils de graphisme. En plongeant dans l’aventure du blog Crayon d’humeur, elle affine le trait jour après jour PA G E 0 4 8

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sous les regards attentifs d’innombrables followers.

Mathou dessine comme elle respire. n À l’instar de ses consœurs Margaux Motin ou Isacile, Mathou s’intéresse à la vie “normale” dont elle tire le meilleur et inscrit sur sa tablette des instants, des émotions comme autant de clichés souvenirs. Malgré cette connivence avec les lecteurs, « cette proximité est centrale dans mon travail », Mathou cherche encore sa légitimité. À se défaire du « syndrome de l’imposteur » qui l’habite, malgré le succès et les multiples collaborations avec de grandes marques (Charles & Alice, Béaba, Gémo, First, Kéolis…). En 2016, elle devient aussi ambassadrice pour la tablette Surface Pro 4 de Microsoft. Un gage pour l’illustratrice qui a un coup de crayon pour décrire son époque. Grand bien nous fasse ! n TOUT PLAQUER ET ALLER PRENDRE UN BAIN (MES PETITS MOMENTS), SORTIE LE 24 NOVEMBRE, ÉDITEUR : MONSIEUR POP CORN WWW.CRAYONDHUMEUR.COM WWW.LAFABRIQUEROUGE.COM

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EXPOS

Incroyable mais vrai Le drone, ou faux-bourdon en français, insidieux insecte télécommandé qui survole les conflits, observe, inspecte et détruit, fait désormais partie d'une réalité que Dark Vador et Lex Luthor n'auraient pas reniée. Or, quand Martin Le Chevallier imagine une gameuse invétérée désignée contre son gré comme pilote de l'un de ces jouets de la mort, même la fiction est semée. Essaimer ce futur si proche dans notre présent composite laisse songeur. n LE FAUX-BOURDON, LES CHAMPS LIBRES, RENNES, JUSQU'AU 22 JANVIER. PAKISTAN 2 © GOOGLE EARTH IMAGE @ 2016 CNES / ASTRIUM

Magic cosmos Quelque chose de magique plane dans cette exposition énigmatique des artistes Dmitry Gelfand et Evelina Domnitch.

Au centre de ce projet, des phénomènes physiques et chimiques très loin de la poésie. Et pourtant, se révèlent ici des événements qui nous entourent en permanence, une micro réalité qui nous échappe alors même qu’elle nous cerne. L’expérience domine en jouant avec nos sensations pour une déambulation dans laquelle dansent le vide et la lumière. n LE VIDE ET LA LUMIÈRE, LE LIEU UNIQUE, NANTES, JUSQU’AU 8 JANVIER. IMPLOSION CHAMBER - EXPO LE VIDE ET LA LUMIÈRE - EVELINA DOMNITCH & DMITRY GELFAND © MARTIN ARGYROGLO POUR LE LIEU UNIQUE PA G E 0 4 9

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FROMENT, PULMO MARINA, 2010

EXPOS

Eaux troubles Métaphorique et poétique, limpide et cristalline, sombre et tumultueuse, l’eau n’a cessé de fasciner.

L’exposition au MASC navigue entre ces perceptions en croisant deux propositions. Une sélection d’œuvres du FRAC — parmi lesquelles une aquarelle de Maria Lassnig, ou encore une vidéo d’Aurelien Froment — mais également un projet singulier d’Edith Dekyndt dans les combles et la croisée de l’Abbaye. S’imprégnant du lieu, elle révèle les énergies invisibles qui nous entourent. n MER SANS RIVAGES, MASC, LES SABLES D’OLONNE, JUSQU’AU 15 JANVIER.

C'est de la sculpture !

Angers met la sculpture à l’honneur avec cette invitation faite à Peter Briggs qui déroule son travail en trois espaces différents. Ce fil que l’on suit laisse voir un ensemble de pièces balayant plus de vingt ans de recherche et se tisse autour de Shelf Life, projet en mutation constante.

Collection protéiforme de pièces non terminées, d’essais, de chutes qui matérialisent le processus créatif signifié par un jeu de glissements et d’interférences. S’y ajoute Déposition, proposition qui s’inscrit dans la lignée de Shelf Life reposant sur ce même principe de collecte. n

PETER BRIGGS © ALBERT

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PETER BRIGGS, BROUILLON GÉNÉRAL, MUSÉE, ANGERS, DU 19 NOVEMBRE AU 26 MARS. PA G E 0 5 0

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NANTES VU PAR AMBROISE TÉZENAS. 2013 © AMBROISE TÉZENAS / LVAN

EXPOS

Avent et pendant Pas de Noël sans château ! L’illustrateur Tangui Jossic nous livre une histoire de Nantes et du Moyen-Âge décalée et singulière qu’il égraine jour après jour, façon calendrier de l’Avent. Les murs du monument s’habillent quotidiennement d’une nouvelle image où l’on pourra croiser d’éminentes figures qui en ont fait l’Histoire. La compagnie Digital Samovar offre une relecture sonore déroutante des collections et lève le voile sur la vie cachée des objets qui les peuplent. n

ENRIQUE ZAÑARTU, SOLEIL NOIR, HUILE SUR TOILE © J-M SALINGUE / MBA RENNES

NOËL AU CHÂTEAU, CHÂTEAU DES DUC, NANTES. TANGUI JOSSIC, LES RENAISSANCES DE JEAN-CHRYSALIDE, LARVE DES DUCS DE BRETAGNE, 1ER ET 24 DÉCEMBRE ; OBJETS EXTRAORDINAIRES, DIGITAL SAMOVAR, VOYAGE SONORE DANS LES COLLECTIONS DU MUSÉE, 10 AU 31 DÉCEMBRE, MUSÉE D’HISTOIRE.

Chili incarné Beachcomber, ou comment connaître l'Art de Zañartu de A à Z. Cet ami des Lettres, proche d'écrivains et de poètes aussi illustres que Butor, Neruda ou encore Edouard Glissant dont il illustre les textes, navigua au fil de ses presqu'îles oniriques dans le sillon des surréalistes, jusqu'à l'orée d'un horizon mâtiné d'abstraction. Un récent don de sa compagne offre au Musée une occasion en or pour présenter son parcours. n ENRIQUE ZAÑARTU, MUSÉE DES BEAUX-ARTS, RENNES, JUSQU'AU 8 JANVIER. PA G E 0 5 1

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Design et innovation Comme chaque année, l’École de design Nantes Atlantique présente la démarche des futurs designers à travers des projets innovants et des scénarios de vie qui sont autant d’évolutions possibles pour notre quotidien. Au-delà de l’esthétique, c’est donc un aspect moins connu du design qui est mis en lumière au travers des dix-neufs projets retenus. n DESIGN L’EXPO, ATELIER DES CRÉATEURS, NANTES, 26 NOVEMBRE AU 25 JANVIER.

Holly Richard Les combats, la captivité et la mort de Richard Cœur de Lion ont été poétisés. Son statut de héros a été revisité au XIXe par les légendes d’Ivanhoé et de Robin des Bois. 250 œuvres et objets issus de nombreuses collections pour cette exposition inédite présentent l’héritage littéraire et artistique de Richard jusqu’à son statut d’icône du cinéma hollywoodien. n RICHARD CŒUR DE LION, ENTRE MYTHE ET RÉALITÉ(S), HISTORIAL DE LA VENDÉE, LES LUCS-SUR-BOULOGNE, JUSQU’AU 29 JANVIER. PHOTOGRAPHIE DE PLATEAU DU FILM DE DAVID BUTLER, KING RICHARD AND THE CRUSADERS, USA, 1954, GEORGE SANDERS DANS LE RÔLE DE RICHARD CŒUR DE LION © BRIDGEMAN IMAGES PA G E 0 5 2

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MICHA DERRIDER / DR

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Sur le fil Micha Derrider travaille le textile. Il est son matériau de prédilection, intense par ses qualités plastiques autant que par sa symbolique. Durant ses deux mois de résidence, elle a pensé ce projet autour de l’idée de paysage auquel s’ajoute une dimension humaine. Au rythme des rencontres et ateliers, Micha Derrider travaille une matière mais aussi de l’impalpable, fruit de ces échanges. Elle a notamment collecté auprès du public de Rocheservière broderies, tricots ou canevas chargés de leur propre histoire et trame sensible pour cette nouvelle œuvre. n MICHA DERRIDER, SITE SAINT SAUVEUR, ROCHESERVIÈRE, JUSQU’AU 18 DÉCEMBRE.

et aussi INCORPORTAED ! BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN, RENNES ET BRETAGNE (HALLE DE LA COURROUZE, MUSÉE DES BEAUX-ARTS, FRAC BRETAGNE, LA CRIÉE, EESAB RENNES, MUSÉE DE LA DANSE, GALERIE ART & ESSAI, LE PRATICABLE…), JUSQU’AU 11 DÉCEMBRE. LESATELIERSDERENNES.FR 10 ANS DE MPVITE, 5 RUE PROSPER LEROUX, NOZAY, DU 27 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE, PUIS DU 11 AU 18 DÉCEMBRE. CHRONIQUES DE L’AFRIQUE CENTRALE AVEC CHERI SAMBA, PIERRE BODO, MOKÉ, DIEUDONNÉ SANA WAMBETI, CLÉMENT-MARIE BIAZIN… COSMOPOLIS, NANTES, DU 8 DÉCEMBRE AU 3 JANVIER YOAN SORIN, HELTER SKELTER (UNE COPIE SANS MODÈLE), FRAC DES PAYS DE LA LOIRE, JUSQU’AU 30 DÉCEMBRE. WILWILDU, PATRICK BERNIER & OLIVE MARTIN, LE GRAND CAFÉ, SAINT-NAZAIRE, JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE. STÉPHANE VIGNY, 6PAR4, LAVAL, DU 7 AU 20 JANVIER. JOURNAL D’UN TRAVAILLEUR MÉTÈQUE DU FUTUR, XXXE ATELIERS INTERNATIONAUX, FRAC DES PAYS DE LA LOIRE, JUSQU’AU 29 JANVIER. DESGRANDCHAMPS, PENCRÉAC’H, BRUNET – ÉCHANGES, MUSÉE DES BEAUX-ARTS ET GALERIE ART ET ESSAI, RENNES, JUSQU’AU 16 FÉVRIER. PA G E 0 5 3

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CARTE BLANCHE À UN ARTISTE

SONGWRITING PAR

PHOTOS / VINCENT DELERM

TEXTE / PATRICK THIBAULT

À l’occasion de la parution de trois ouvrages qui témoignent de sa passion pour la photographie argentique, Vincent Delerm nous fait le cadeau d’un portfolio autour de sa vie en tournée.

De Vincent Delerm, on connaît la chanson. Et c’est bonheur puisqu’après la sortie récente de À présent, un de ses albums les plus aboutis, le chanteur a repris la route. C'est une tournée particulière puisqu’elle l’amène à trois reprises dans les villes qu’il affectionne. C’est le cas à Nantes et à Rennes. n Les chansons de Vincent Delerm sont comme des photos. Des instantanés « qui capturent quelque chose qui était là, sous nos yeux, et qu’on ne voyait pas ». On n’est donc pas étonné qu’il pratique la photo parallèlement à la chanson. Ce qui l’a amené à sortir trois recueils de photographies aux éditions Actes Sud. n L’été sans fin est un travail sur la restitution de l’impression ressentie qui plonge le lecteur en été “dans ses lumières, ses odeurs, ses matières”. C’est un lieu qui existe encore réunit des photos d’aujourd’hui à Paris sur les traces de son grand-père disparu dans l’ombre de la seconde guerre mondiale. n Puis, il y a Songwriting qui raconte quelque chose de sa vie de chanteur. « Je pourrais raconter comment j’écris des textes mais souvent j’ai l’impression de trahir ce que j’ai vécu. Il n’est pas facile de décrire l’état dans le lequel tu étais dans les villes et là je voulais rendre compte PA G E 0 5 4

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de ça. » Vincent Delerm a donc procédé par addition : « J’aime bien faire des inventaires, des alignements qui peuvent paraître presque froids et neutres mais qui ne le sont pas du tout ». n La série pour Kostar extraite du livre est constituée uniquement de clichés en noir et blanc et se focalise sur le décor des tournées. Demandez à Vincent Delerm si la chanson et la photo, c’est le même travail puisque c’est la même sensibilité et il vous répond : « En chanson, je peux être assez bon en théorie mais en photo, j’ai plus de mal. Dans les deux cas, l’objectif est que ce soit touchant ». n Writing, meeting, recording, travelling, walking, sleeping, singing : il se souvient. n ALBUM À PRÉSENT, TÔT OU TARD CONCERTS SALLE PAUL FORT, NANTES, LES 5, 12 ET 17 JANVIER ; L’AIRE LIBRE, SAINT-JACQUES DE LA LANDE, LES 2 FÉVRIER ET 10 MARS ; THÉÂTRE ANNE DE BRETAGNE, VANNES, LE 11 MARS ; FESTIVAL MYTHOS, OPÉRA, RENNES, LE 9 AVRIL LIVRES L’ÉTÉ SANS FIN, C’EST UN LIEU QUI EXISTE ENCORE, SONGWRITING, ÉDITIONS ACTES SUD

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par

pierrick sorin LE TRAVAIL DU NANTAIS PIERRICK SORIN EST MONDIALEMENT CONNU. DEPUIS NOVEMBRE 2006, IL NOUS RACONTE SON QUOTIDIEN DE CRÉATEUR. SIGNÉ SORIN, NATURELLEMENT. PHOTO : PIERRICK SORIN MONTAGE : CHARLIE MARS

J’aimerais coller mon nez au plexi pour voir à quoi ressemble la Sardaigne, vue du ciel. Mais pour ça, je ne suis pas à la bonne place. Entre le hublot et moi, il y a la tête de ma voisine… et c’est pas rien. La dame, la cinquantaine, a une crinière de ouf, un volume au moins égal aux tignasses réunies des Jackson Five. De l’île italienne, je n’aperçois que quelques centimètres d’un ruban clair bordée de bleu : une plage, comme celle où nous étions hier avec Eric et Marco. Je viens de passer un mois à Cagliari avec, entre autres, trois Nantais. Sympa, la Sardaigne : 28 degrés à la mi-octobre, des gens cool, jolis paysages et des plages quasi désertes à cette période. On a remis sur pied un opéra que j’avais mis en scène il y a dix ans, à Parme : La Pietra del Paragone de Rossini. Le concept scénographique est celui que j’utilise systématiquement : le plateau scénique tout bleu, les chanteurs devant des caméras, des décors miniatures sur tables roulantes avec caméras embarquées et un grand écran où l’on voit, en temps réel, les chanteurs incrustés, immergés, dans les images des décors… Il y a aussi une tripotée de danseuses en combis bleues intégrales qui manipulent des objets pour créer des effets visuels. La prestance de Laura est particulièrement étonnante : unijambiste*, cette grande nana androgyne manipule à merveille un gros poisson rouge en latex. Sur grand écran, il virevolte autour d’un chanteur, lui-même incrusté dans un aquarium peuplé de vrais poissons. Bref, c’est un opéra, mais aussi une création filmique en direct, avec trucages à vue. La première a eu lieu hier soir.

Tout s’est bien passé. Après, le metteur en scène devient inutile. Il quitte le navire. Je me PA G E 0 6 1

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demande d’ailleurs si j’ai vraiment été utile dans cette affaire. Deux assistants, payés au lance-pierre, assuraient tout le boulot. Ils dirigeaient chanteurs, choristes et danseuses après avoir analysé au millimètre la captation vidéo d’une ancienne représentation… n 18h30, aérogare de Nantes. Le carrousel à bagages se met en route et deux douaniers raboulent avec un petit clébard survolté. La bestiole grimpe sur les valises, saute en couinant de l’une à l'autre. Ma valise arrive, c’est l’apothéose ! Le chien la mord en tout sens, s’assoit dessus, glapit de plus belle. Je suis vert… je réalise qu’hier soir on a fêté la première chez un technicien de l’opéra qui avait transformé sa terrasse en serre à cannabis.

Le type était attablé à côté de moi et il fumait pétard sur pétard. J’ai rangé mes fringues juste après qu’elles furent bien imprégnées du délicat fumet… Je me retrouve dans une salle adjacente avec deux types armés qui passent ma valise au peigne fin. Je complimente le toutou pour faire sentir que je suis total à l’aise dans mes baskets ; j'explique mon cas. Mais les choses se compliquent : un des types brandit une cagoule bleue avec juste deux trous pour les yeux… Elle était en rabe, je l’ai ramenée avec moi. Les questions pleuvent.

Heureusement, j’ai la photo de l’unijambiste avec son poisson, dans mon Nikon… Le type note deux trois trucs dans un cahier et me fait un signe de tête : “C'est bon, vous pouvez y aller…” Sympa le retour. n

* bon, “l’unijambiste”, c’est un peu inventé.

On lui a effacé une patte sur l’image… Faut bien accrocher un peu le lecteur.

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U N E V I L L E V U E PA R L A R É D A C T I O N

L’EAU ET LE FEU TEXTE ET PHOTOS / VINCENT BRAUD ET PATRICK THIBAULT

Bien sûr, il y a le port et ses marins qui chantent. Et puis ces décors de cartes postales, le long des canaux, ces coffee shops et les touristes un peu égarés.

Et puis, une autre ville, culturelle et vibrante. Quelque chose de Venise et de Berlin aussi.

Arriver à Amsterdam Centraal, c’est tout d’abord découvrir une gare aux allures de cathédrale, l’un des plus belles d’Europe sans doute. À la sortie de la gare, on prend ou on reprend son vélo. Ou bien on saute dans l’une des dizaines de lignes de tram qui vous mènent partout ou presque. n La ville s’organise, tranquille, le long de canaux concentriques, creusés pour la plupart au XVIIe siècle et enjambés par quelque 1200 ponts ! n En suivant le flot des touristes (plus de 16 millions par an !), on est sûr de ne manquer ni les ruelles du red light dans le quartier De Wallen, ni le marché aux fleurs, ni le musée Van Gogh, ni la maison d’Anne Franck. On peut aussi faire la queue devant le Musée du sexe ou chez Madame Tussaud mais il y a mieux à faire : Amsterdam a d’autres charmes, plus secrets, pour peu qu’on prenne le temps d’y flâner. n Et pour flâner, rien de mieux que le Joordan, ancien quartier ouvrier et refuge des protestants français après la révocation de l’Édit de Nantes. Quartier “bobo” sans aucun doute avec ses boutiques chics ou vintages, ses épiceries bio, ses ateliers d’artistes, ses restaurants… mais quartier qui cultive, y compris sur ses trottoirs, le côté “bohème” des 70’s et a su préserver quelques “cafés bruns” authentiques. Le “café brun” n’est pas simplement un pub, c’est une institution où on se retrouve entre amis PA G E 0 6 2

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autour d’une bière dans un parfum de vieux bois, de tabac froid (on ne peut plus y fumer…) et de houblon. n La ville, classée au patrimoine de l’Unesco, est une capitale culturelle d’une richesse souvent insoupçonnée. Bel exemple de l’architecture du XIX e, le Rijksmuseum, récemment restauré, présente, sur quatre étages, les chefs-d’œuvres de la peinture hollandaise : on s’y bouscule devant The Milkmaid (la fameuse laitière de Vermeer) et La ronde de nuit de Rembrandt. Également à quelques pas du musée Van Gogh, le Stedelijk a vu un audacieux agrandissement contemporain aux allures de baignoire (et surnommé “the bathtub” par les habitants) s’adosser au bâtiment du XIXe : Alechinsky, Picasso, Malevitch, Rauschenberg… et une expo de Jean Tinguely jusqu’au 5 mars. n Un peu plus au sud, le quartier de Pijp présenté comme le quartier latin d’Amsterdam, en plus populaire et moins touristique. C’est l’un des plus multiculturels d’Europe avec boutiques, bars, restaurants… et le marché Albert Cuypmarkt, ouvert du lundi au samedi, qui est le plus grand des Pays-Bas. Dépaysement assuré ! n Tout aussi fascinant, le parcours d’architecture contemporaine. Au point qu’un biker tour spécifique est organisé pour découvrir cette ville du XXIe siècle. Après le Nemo, musée des sciences et des techniques, étrange bateau

DÉCEMBRE 2016-JANVIER 2017

U N E V I L L E V U E PA R L A R É D A C T I O N

semblant sortir de l’eau signé Renzo Piano, on prend à la gare, le ferry, au milieu d’un peloton de cyclistes, pour rejoindre The Eye, complexe dédié au cinéma, inauguré en 2012 et posé, tel un oiseau, au bord de l’eau, à deux pas de l’École des beaux-arts et la tour A’Dam au sommet de laquelle sont installées des balançoires surplombant le vide pour amateurs d’émotions fortes. n Un autre ferry, toujours gratuit, et direction NDSM-Werf. Sur le trajet, REM Eiland, une ancienne plateforme pétrolière ancrée sur les bords du fleuve et transformée en restaurant, non loin du Silodam, vaste ensemble résidentiel, conçu par les architectes MVRDV de Rotterdam comme une superposition de containers, l’hôtel flottant Botel… Et on arrive aux anciens ateliers PA G E 0 6 3

de construction navale abritant des pépinières d’entreprises rivalisant de créativité. n Rien de plus facile que de profiter de son séjour à Amsterdam pour faire un saut (en train) à Delft, la ville de Vermeer et capitale de la faïence, à Den Haag et ses musées hallucinants, à Rotterdam ou encore à Haarlem. Et si on veut la jouer total touriste, au printemps, on va à Keukenhof. Le plus grand parc printanier au monde voit fleurir 7 millions de bulbes sur ses 32 hectares. On s’y bouscule. En cette saison, vue du ciel, avant d’arriver à Schipol, la floriculture, omniprésente, compose d’immenses tableaux comme si Amsterdam était aussi la capitale du land art. n Amsterdam, une histoire d’eau ? Sans doute… mais de feu également. n

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Y ALLER Aussi facile de Rennes-Saint-Jacques que de Nantes-Atlantique : vol direct quotidien. 1h35 environ et, hop, vous voilà à Schipol. Le train peut être une alternative avec le Thalys au départ de la gare du Nord mais le voyage est long (environ 7 heures)

Y SÉJOURNER Trouver une chambre, dans le centre, n’est pas toujours facile et il faut souvent y mettre le prix.

Comme à l’Art hôtel, superbe, près de la gare, à l’Ink, installé dans les anciens locaux d’un journal, ou à l’Europa… L’Ibis (qui jouxte Amsterdam centraal) peut être une solution. Comme les nombreux B & B.

S’Y RESTAURER On peut commencer la journée par un petit déjeuner chez De Bakkerwinkel, une boulangerie où l’accueil est aussi sympa que les formules proposées. Agréable aussi pour une pause l’après-midi, tout comme chez Lanskroom avec les meilleures stroopwafels (gaufres) de la ville. Côté restaurants, Anna est une très bonne adresse. Sa devise : “On ne peut pas bien penser, bien aimer, bien dormir si on n’a pas bien dîné”. Un peu cher mais créatif. Nombreuses brasseries (dont l’incontournable Harkema). Tempo Doeloe propose, lui, une belle touche d’exotisme (indonésien) assez authentique. On peut également manger des frites à toute heure, ou presque, comme au Manneken Pis. Les “meilleures” (vraiment ?) de la ville.

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CIRCUIT KOSTAR On vient à Amsterdam pour son patrimoine, son art de vivre, son architecture mais aussi pour y respirer l’air du temps.

Nombreuses boutiques, chics et chocs, dans le Jordaan, en particulier sur Herenstraat et Prinsenstraat. Sympa également le concept store de Six and sons (vêtements, chaussures, accessoires pour homme et femme), & Klevering (sur Haarlemmerstraat) pour la déco ou encore la Maison nl (sur Utrechtsestraat). Fuyez la Spuistraat, grosse artère commerciale avec toutes les marques internationales. Et allez (aussi) dans les friches et hangars de l’ancienne NDSM (Netherlands shipbuilding and dock company) au nord de la ville. C’est là qu’un millier de créateurs et d’artistes se sont emparé de locaux abandonnés pour y créer une “créative factory”. Des espaces en voie de réhabilitation où chacun construit son propre espace, un véritable laboratoire où designers, graphistes, musiciens, entrepreneurs culturels… vivent, travaillent et font la fête. Parmi eux, Jeroen van Leur, à la barre du studio de design Spitsberg (photo ci-dessus). NDSM, c’est une ville dans la ville où s’imagine l’Amsterdam de demain. n

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L’EUROPE À VOS PIEDS DEPUIS RENNES

AMSTERDAM

DEPUIS NANTES*

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France is in the air : La France est dans l’air. *Depuis Nantes, jusqu’à 3 vols par jour. Renseignez-vous sur airfrance.fr, au 36 54 (0,35 € TTC/min à partir d’un poste fixe) ou dans votre agence de voyages.

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S R DOS À DOS

sioçnarf lerom

... l’interview verso

CHAUVEAU ET VINCENT INTERVIEW / MATTHIEU HIEU CHAUVEAU PHOTO / MATT BRAUD

La multiplication des “trouducs” est-elle une fatalité ? n Je ne crois

pas. La proportion de trouducs ne me paraît pas en augmentation.

Mais la bigoterie, si. Il faut essayer de faire en sorte que les trous du cul bigots ne prennent pas le pouvoir.

Qu’est-ce qui peut vous rendre ronchon ? n Je

suis plutôt du genre courtois mais si quelqu’un me parle mal, je peux partir en vrille et être très désagréable.

2017 pour vous ? n Certes, il y a les

Le bobo n’est-il qu’une petite plaie ? n J’aime bien les bobos.

élections. Mais moi, j’ai surtout envie de faire chanteur. M’amuser avec mes quatre musiciens à aller voir la France. Chanter des choses joyeuses et tristes.

Je ne comprends pas pourquoi on leur tape dessus. Des gens qui, alors qu’ils ont connu une certaine réussite, n’en profitent pas pour dire des conneries réactionnaires, c’est plutôt bien.

Trump élu, la fin du monde est-elle pour dimanche ? n

Il y a une espèce d’effet de balancier aux États-Unis.

Après un beau Noir, on a un gros blond qui a dit des conneries incroyables. C’est pas la fin du monde mais c’est pas très réjouissant quand même. C’est « juste avant la

Et politiquement ? n

Le scénario idéal serait d’avoir deux démocrates au second tour. Le pire, ce serait moi contre Marine Le Pen. Parce que je ne serais pas sûr de gagner… n

fin du monde ».

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© Peter Briggs, Shelf Life (détail), 2012 / Photo : © Albert / Conception graphique : www.catherine-tacconi.com / Impression Connivence

SAGACITÉ

RCS 622044501 Photo : Merry Joseph Blondel (1781-1853), Richard Ier, Coeur de Lion, roi d’Angleterre en 1189 (1157-1199) - représenté Croisé, huile sur toile, 1841, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Historial de la Vendée

du 27 octobre 2016 au 29 janvier 2017

02 28 85 77 77 - www.vendee.fr