Kostar 56

Page 1




#MuseedartsdeNantes www.museedartsdenantes.fr

Musée d’arts de Nantes - Nantes Métropole - doublemixte - Maurizio Cattelan, Sans titre, 1997 © Courtsey Maurizio Cattelan et Galerie Perrotin

LE 23 JUIN


K  T FA C E À FA C E

Cet été, il faut faire le voyage à Nantes ou le voyage au Havre ? n

Les deux. Ce sont les deux événements de l’été. On comprendra que c’est la situation qui domine, qu’on ne reproduit pas une méthode ou une recette. Les artistes travaillent in situ à partir de la ville et le résultat est différent.

e Blais Jean .. to. view rec l’inter

ULT INTERVIEW / PATRICK THIBA KOSTAR PHOTOS / TANGUI JOSSIC POUR

Comment fait-on pour se renouveler ? n Il ne faut

surtout pas chercher à se renouveler. Il faut essayer d’être juste à chaque fois avec la question posée, avec l’équation posée, avec la situation donnée.

Pourquoi Le Havre, Nantes ne vous suffisait plus ? n J’ai toujours été

à l’affût de belles opportunités. Quand on est venu me chercher pour Nuit Blanche à Paris, j’ai tout de suite eu envie. Au Havre, le sujet m’intéressait, cette ville isolée au bout du continent et sur laquelle pèse un malentendu.

Vous êtes un voyageur, quelle ville ou quel pays vous a le plus scotché ? n

Je crois que c’est l’Inde. J’ai adoré Buenos Aires qui est une ville européenne d’Amérique du Sud mais ça n’est pas scotchant.

Votre coup de cœur dans Le Voyage 2017 ? n Difficile à

dire. J’ai hâte de voir l’installation de Nicolas Darrot, place Graslin. J’aime cet artiste, spirituel et bricoleur.

Des nouvelles de votre rapport pour le ministère de la Culture ? n Non, mais je

vais en avoir bientôt.

Depuis 30 ans, de quoi êtes-vous le plus fier ? n

De l’ensemble, parce qu’on a réussi à faire des choses très différentes dans une continuité. Le festival de SaintHerblain, Les Allumées, le lieu unique, Estuaire, Le Voyage à Nantes, La Nuit Blanche, le festival de Hué : il y a une cohérence dans la conception que j’ai de l’action culturelle.

Un conseil pour Françoise Nyssen ? n Qu’elle ait des

projets. Le ministère de la Culture a manqué de projets sous Hollande. Il ne suffit pas de bien agir avec les intermittents pour avoir une politique culturelle. Les grands ministres de la culture ont toujours eu des projets. n

LE VOYAGE À NANTES, DU 1ER JUILLET AU 27 AOÛT, UN ÉTÉ AU HAVRE, JUSQU’AU 28 OCTOBRE.

PA G E 0 5

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

S R


K  T

S R

K O S TA R PA R L E M E N U

recto n Jean Blaise / P5 Sommaire n / P6 Ours n / P8 Cover girl n Candice Roger / P10 le k de kostar n Louise Bourgoin / P12

actus n / P14 portefeuille mode n Orage à Kerguéhennec par Gildas Raffenel / P16 Business Classe n Jacques Couturier Organisation / P24 Chef oui chef n Baptiste Denieul / P26 PA G E 0 6

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

actus n / P30 Un été dare d'art n Les expos de l'été / P32 Entretiens n Sophie Lévy / P34 Daniel Dewar et Grégory Gicquel / P46 Vincent Ganivet / P52 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P60 l'été des festivals n / P64 l'été de l'électro n / P76 une ville ailleurs n Venise à l'heure de la Biennale / P78 verso n Jean Blaise / P82


metropole.rennes.fr


K  T

S R

Q U I F A I T Q U O I  ?

Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro

KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication et de la rédaction n Patrick Thibault Graphisme et maquette n Damien Chauveau Développement n Marc Grinsell, Patrick Thibault. Publicité n pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa Rédaction n redaction@mcomedia.fr Studio graphique n damien@mcomedia.fr

Rédacteurs n Vincent Braud, Matthieu Chauveau, Fédelm Cheguillaume, Antonin Druart, Christophe Martin, Pierrick Sorin, Victor Tesson, Patrick Thibault. Photographes n Tangui Jossic, Yann Peucat, Gildas Raffenel, Pierrick Sorin. GRAPHISTES / Illustrateurs / artistes plasticiens n Candice Roger (couverture, ours, sommaire, custom des titres), Pierrick Sorin. Styliste n Emilie Berger. Remerciements n Domaine de Kerguéhennec, Tom Migné, Salomé, Martin Joly, Lisa Pineau Loïs Lechouane, Thierry Mahé, Kléber Guillemot, Charlie Mars, tous nos lecteurs, partenaires et annonceurs Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2017

KOSTAR est adhérent au SPG2I (Syndicat de la Presse Gratuite Indépendante d'Information Imprimée) www.kostar.fr Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764

Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.

Pour ne rien rater, suivez-nous tout l'été sur

INSTAGRAM #kostarmagazine PA G E 0 8

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

+

FACEBOOK #magazineKostar


Des sites animés,

expérience spectaculaire ! une

Crédits Photos : SAGACITÉ - Pascal Baudry, David Fugère, Fotolia/astrosystem/panda3800

Ouvert tout l’été tous les jours

Historial de la Vendée Logis de la Chabotterie

Haras de la Vendée Abbaye de Nieul-sur-l’Autise utise Abbaye de Maillezais Prieuré de Grammont Cité des Oiseaux Réserve de Nalliers

www.sitesculturels.vendee.fr www.sitesnaturels.vendee.fr


K  T

S R

K O S TA R H A B I L L É PA R …

Couverture / P01 n Sommaire / P06 n Ours / P08 n Tendances / P14 n Cultures / P30 n Custom des titres / P10, 12, 24, 26, 32, 35, 61, 64, 78 PHOTO / © MATTHIEU VIGNEAU

Candice Roger a toujours dessiné sans avoir vraiment conscience de son talent. Elle a fait des études de marché de l’art. Mais quand elle a eu son diplôme, elle s’est rendu compte que la théorie l’intéressait peu. « Je préfèrais dessiner que vendre les dessins des autres ». Autodidacte, sans école d’arts appliquées ou beaux arts, elle dessine toujours plus et particulièrement depuis 5 ans. n Elle se consacre à l’illustration pure et définit modestement son style : « Je fais des images qui mettent en scène une situation souvent absurde ». Le terme surréaliste ne la dérange pas même s’il faut le prendre avec précaution. « J’ai un côté naïf mais j’aime qu’il y ait quelque chose qui gêne et dérange, du cynisme et un peu humour noir. » n Elle ne cache pas le plaisir énorme que lui a procuré l’habillage de Kostar. « J’aime définir une identité visuelle et en suivre la ligne, les couleurs, le graphisme, retrouver les personnages ». Elle a donc utilisé tous les codes qui lui font penser à l’été avec les animaux marins, la plage, les fleurs, le vélo… S’il n’y a pas d’histoire, elle a voulu des personnages « dans un été suspendu, un peu glauque mais joyeux ». n À Angers où elle vit, elle relève la présence de nombreux graffeurs. Elle connaît peu le milieu des arts graphiques mais elle aime se retrouver dans des lieux comme la librairie Myriagone qui vient d’exposer Mioshe. Celle qui apprécie Topor et Marion Fayolle avoue s’inspirer des films d’horreur et de la BD. BD ? Son prochain chantier. Mais pour l’instant, avec Candice, Kostar accueille l’été en beauté. n HTTP://CANDICEROGER.TUMBLR.COM

PA G E 0 1 0

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 54

FÉVRIER-MARS 2017



K  T

S R

U N E P E R S O N N A L I T É À L A M O D E PA R L E D E M O D E

JE NE SUIS PAS « DÉMODABLE » INTERVIEW / MATTHIEU CHAUVEAU

PHOTO / ROGER ARPAJOU

Vous êtes une actrice stylée. Depuis quand faites-vous attention à votre look ? n Je ne me considère pas du tout comme quelqu’un de stylé ! D’ailleurs, je ne m’intéresse pas du tout à mon look… Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? n Je ne porte pas de costume. Mais si je devais en porter, j’aurais envie qu’ils soient les plus variés possibles. À l’image des films dans lesquels je joue. Tous les rôles m’intéressent. Quels rapports entretenez-vous avec la mode ? n Un rapport très distant. Je fais confiance à certaines maisons qui m’habillent et j’évite de donner mon propre avis parce que… j’ai des goûts étranges. Je fais des associations bizarres qui ne sont pas très photographiables. Quand je vais dans une maison et que je propose d’associer un manteau avec des chaussures, on me regarde, genre “mais ça ne se portait pas du tout comme ça dans le défilé !” Pensez-vous être à la mode ? n Ah, pas du tout. Mais tant mieux, comme ça je ne suis pas « démodable ». Être à la mode, c’est quoi pour vous ? n C’est ne pas avoir de personnalité. C’est suivre l’air du temps plutôt que de créer son propre style. Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Oui. Mais parce que je trouvais ça esthétique. La doublure était plus esthétique que l’extérieur. Mais au sens figuré, jamais. Avez-vous pris des vestes ? n Souvent, parce que moi, je suis assez offensive. Je ne perds pas de temps à attendre d’être draguée. Je préfère y aller directement. Alors forcément, j’ai pris pas mal de vestes. Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournage ? n Des tenues confortables et mon scénario complètement découpé, avec les scènes dans l’ordre des jours de tournage. Ça me rassure. Je surligne mes phrases avec une certaine couleur. PA G E 0 1 2

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

© 2016 – EUROPACORP – TF1 FILMS PRODUCTION

À qui voudriez-vous tailler un costard ? n Alain Soral. Quel est le comble du chic ? n Ne pas être capable de donner la marque de son vêtement. Le comble du mauvais goût ? n Avoir des monogrammes ou des marques apparentes sur ses vêtements. Quelle personnalité voudriez-vous relooker ? n Je ne me permettrais pas de relooker quelqu’un. Quoique… Mac Lesggy, le mec de E=M6. Il a quelque chose de trop Peter Pan ou trop Tintin. C’est un grand enfant. Je le masculiniserais un peu. Enfin je le rendrais surtout adulte, masculin ou féminin… Je lui enlèverais sa montre flic flac et lui mettrais des montures de lunettes un peu plus uniformes. Qui a bien pu inventer le verbe s’endimancher ? n Peut-être Anémone dans Le pèrenoël est une ordure. Elle est vraiment habillée comme une Le Quesnoy, une bourgeoise du 16e version années 80. Encore aujourd’hui, il y a des gens qui s’habillent comme ça le dimanche pour aller à la messe… Qui rêveriez-vous de déshabiller ? n Je ne fantasme pas sur les corps d’hommes nus. Je les trouve plus sexy habillés. Je citerais quand même mes trois acteurs fétiches, qui sont tous très beaux, magnétiques, et surtout talentueux : Michael Fassbender, Tom Hardy et Leonardo DiCaprio. Tom Hardy, à la base, c’est l’acteur préféré de mon copain mais je trouve qu’il a bon goût ! Je ne le connaissais pas, mais il est particulièrement sexy. Votre premier tee-shirt de groupe ? n Nirvana, forcément. Je suis née en 1981. En 1994, au collège, on était tous fous de Nirvana ! n APRÈS SOUS LE MÊME TOIT DE DOMINIQUE FARRUGIA, LOUISE BOURGOIN SERA À L’AFFICHE DE L’UN DANS L’AUTRE DE BRUNO CHICHE À LA RENTRÉE.


U N E P E R S O N N A L I T É À L A M O D E PA R L E D E M O D E

PA G E 0 1 3

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

K  T

S R


CONTRIBUTEURS DU CAHIER TENDANCES ÉMILIE BERGER, VINCENT BRAUD, MATTHIEU CHAUVEAU, GILDAS RAFFENEL, PATRICK THIBAULT

Costume de l’emploi

J. COSTUME ÉCOSSAIS PHOTO MAELLE SUSS

Si ce n’est déjà fait, l’été permet de découvrir l’expo consacrée à la mode enfantine. Celle-ci s’interroge sur la place de l’uniforme dans la garde-robe enfantine de 1860 à 2000. Bien documentée, elle en dit long sur le sujet. n

PA G E 0 1 4

LES UNIFORMES DE L’ENFANCE, SMALL COUTURE 7, MUSÉE DU TEXTILE ET DE LA MODE, CHOLET, JUSQU’AU 18 SEPTEMBRE.

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


Pur beurre ! Pour l’été, c’est Breizh Club qui gagne la tête de rubrique tendances avec sa collection été. Du prêt à porter qui joue sur les mots et les codes de la Bretagne, ne refusant aucun cliché. Born to be Breton, charme à la bretonne, coquillages et crustacées, c’est l’amour à la plage. Tout ça imprimé in Roazhon ! n BREIZHCLUB.BZH

© BREIZH CLUB

9 RUE SCRIBE NANTES 02 40 69 32 57 14 RUE BOILEAU NANTES 02 40 48 64 01 PA G E 0 1 5

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


ORAGE

À KERGUÉHENNEC

PAR GILDAS R AFFENEL RÉALISATION ET STYLISME EMILIE BERGER AVEC TOM MIGNÉ ET SALOMÉ CHEZ KARIN MODELS AGENCY MISE EN BEAUTÉ EDEN TONDA POST PRODUCTION MARTIN JOLY ASSISTANTS LISA PINEAU LOÏS LECHOUANE THIERRY MAHÉ KLÉBER GUILLEMOT PRODUCTION STUDIO PLACE CLICHÉ RÉALISÉ DANS LE PARC DE SCULPTURES DU DOMAINE DE KERGUÉHENNEC WWW.KERGUEHENNEC.FR


SALOMÉ JUPE _REPETTO _CHEZ REPETTO ROBE _TOMMY HILFIGER _CHEZ CRAZY REPUBLIC SHOES _REPETTO _CHEZ REPETTO COLLIER _UNE BELGE À PARIS _CHEZ MAISON ORSO CHAUSSETTES _PERSO TOM PANTALON _DRAPEAU NOIR _CHEZ RÉFORME POLO _MAISON KITSUNÉ _CHEZ RÉFORME T-SHIRT _SANS NOM _CHEZ RÉFORME LUNETTES _MYKITA _CHEZ COLLIAUX OPTICIENS

ŒUVRE _JEAN-GABRIEL COIGNET, ANA 2.108.1210.F.D.D, 2001 ACIER MÉTALLISÉ, PEINTURE POLYURÉTHANE, COLL. DÉPARTEMENT DU MORBIHAN


SALOMÉ ROBE _MAISON PÈRE _CHEZ MAISON ORSO COLLIER _UNE BELGE À PARIS _CHEZ MAISON ORSO

ŒUVRE _PIERRE TUAL, BLEU MÉDITERRANÉE, 1995 ACIER ZINGUÉ PEINT, COLL. DÉPARTEMENT DU MORBIHAN


TOM PULL _HYMN _CHEZ CRAZY REPUBLIC


TOM PANTALON _NIKE _CHEZ CRAZY REPUBLIC VESTE _REDSKINS _CHEZ CRAZY REPUBLIC LUNETTES _MR BOHO _CHEZ MA PETITE BOUTIQUE SALOMÉ SHORT _MARIE SIXTINE _CHEZ CRAZY REPUBLIC TOP _MAUD HELINE _CHEZ MAISON ORSO VESTE _NIKE _CHEZ CRAZY REPUBLIC LUNETTES _MYKITA _CHEZ COLLIAUX OPTICIEN COLLIER _UNE BELGE À PARIS _CHEZ MAISON ORSO SHOES _PUMA _CHEZ SCOTT PREMIUM ŒUVRE _SIMON AUGADE, SOULÈVEMENT, 2016 BOIS DE CHARPENTE, BOIS DE RÉCUPÉRATION, CLOUS, VIS, PEINTURE



TOM VESTE _NIKE _CHEZ CRAZY REPUBLIC T-SHIRT _REGARD COUPABLE _CHEZ GRAMMAGE JEAN _DIESEL _CHEZ CRAZY REPUBLIC ŒUVRE _BAUDUIN, LA PORTE DE L’AILLEURS, DEMEURE N°12, 1988 - 2012 GRANIT DE BIGNAN, COLL. DÉPARTEMENT DU MORBIHAN


z e u Vog ng en lo rge a l u et a e.com u q i t n ireatla o l e m touris


K  T

S R

BUSINESS CLASSE

1988 CRÉATION DE L’ENTREPRISE PAR JACQUES COUTURIER 1996 1ER PRIX AU CONCOURS INTERNATIONAL DE MONACO 2000 NOUVEAU MILLÉNAIRE AU BRÉSIL 2011 MARIAGE DU PRINCE ALBERT II DE MONACO 2017 CENTENAIRE DU DÉBARQUEMENT AMÉRICAIN À SAINT-NAZAIRE, LE 24 JUIN PA G E 0 2 4

K O S TA R

FIRE WALK WITH ME TEXTE / MATTHIEU CHAUVEAU

PHOTO / CARL DESJARDINS

- JACQUES COUTURIER ORGANISATION

Dans sa petite commune de Saint-Florent-des-Bois, en Vendée, la société familiale Jacques Couturier Organisation élève, depuis bientôt trente ans, le spectacle pyrotechnique au rang d’art majeur. « Oh, la belle bleue… Oh, la belle rouge… » S’il est un art qui convoque des plaisirs simples (celui de s’en prendre, littéralement, plein les yeux), c’est bien le feu d’artifice. Depuis sa création, JCO prolonge cette tradition vieille de quelque 1400 ans (plus ancienne que les armes à feu…), tout en SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

la réinventant. Raconter des histoires, voilà ce qui intéressait en premier lieu Jacques Couturier quand il mettait un terme à sa carrière d’instituteur pour se lancer dans la pyrotechnie en 1988 ; et qui est toujours au centre des préoccupations de Joseph, son fils, aujourd’hui directeur artistique.


BUSINESS CLASSE

K  T

S R

Une approche originale de la pyrotechnie célébrée jusqu’à Liuyang en Chine, où la société remportait, en 2007, le Grand Prix. Une première pour un pays étranger ! « Ce dont je suis le plus fier, ce n’est pas d’avoir gagné mais d’avoir planté une graine là-bas, avec notre spectacle inspiré de La petite sirène. Avant, les Chinois ne racontaient pas d’histoires dans leurs spectacles. Depuis, ils s’y mettent », s’enthousiasme Joseph Couturier. n En 2011, c’est au tour du Petit Prince d’être transposé en pyrotechnie – et en projection vidéo –, cette fois-ci sur la Grande Arche de La Défense. Autre innovation : le « pyro-DJ ». Depuis quelques années, Joseph Couturier monte sur scène et lance ses feux comme un DJ ses tracks, échangeant en direct avec des musiciens de renom (Maceo Parker, Les Brigitte…). Mais, chez JCO, on sait aussi revenir aux sources. Le feu d’artifice est un art qui parfois se suffit à luimême, ce qui n’empêche pas le spectacle de revêtir une dimension hautement artistique, créative, à l’image de l’homme qui le dessine. Avant d’intégrer l’entreprise familiale, Couturier fils a tâté du cinéma, du théâtre ou encore du spectacle de clown (sous l’égide notamment de Philippe Léotard). Logiquement, il cite plus volontiers en référence Kandinsky que les formules chimiques nécessaires à la fabri-

KANDINSKY DANS LES AIRS

cation de telle comète scintillante : « Le feu d’artifice est une harmonie mentale qui lie différents arts par une nécessité intérieure. On projette des images en mouvement, comme au cinéma. On combine des couleurs et des formes, comme en peinture. Il y a aussi de la danse et de l’architecture. On compose sur la profondeur de champ, sur les hauteurs. Sans oublier la musique, essentielle… » n Au-delà de toute considération théorique sur l’esthétique, c’est cependant toujours l’expérience qui prime. « Ce qu’on retient d’un feu d’artifice, c’est une émotion plus que des images. Un moment passé avec sa famille, ses amis. Un moment populaire aussi, en général offert, qui réunit toutes les catégories sociales. » Et d’ajouter, plus grave : « C’est le symbole même de la liberté. Les terroristes l’ont bien compris l’an dernier, en s’y attaquant à Nice… ». Suite à l’événement, Joseph Couturier n’a d’ailleurs pas hésité une seconde à appeler, par solidarité, l’entreprise concurrente qui donnait le feu. « Ça aurait pu être nous, on a fait plusieurs fois le 14 juillet là-bas. » Et pour cause, chaque année, pas moins d’une centaine de feux sont tirés par JCO à l’occasion de la fête nationale dans toute la France. n

6 rue de Budapest à Nantes Retrouvez-nous sur facebook !

www.optiqueleprovost.com © EloA & Anne Vanwynsberghe

PA G E 0 2 5

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


K  T

S R

C H E F, O U I C H E F

GUER DES ÉTOILES INTERVIEW / VINCENT BRAUD PHOTOS / YANN PEUCAT POUR KOSTAR

Le 9 février dernier, Baptiste Denieul se voyait sacré “plus jeune chef étoilé de France”. À 26 ans seulement et trois ans après avoir repris l’auberge Tiegezh, la petite maison familiale à Guer. Un couronnement ? Non, juste une étape.

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de faire ce métier ? n Les yeux de mes parents. Ils travaillaient six jours sur sept dans leur petit restaurant. Leur luxe ? Aller de temps en temps dans un restaurant étoilé. À leur retour, ils en parlaient et je voyais le bonheur dans leurs yeux. À ce moment-là je me suis dit, c'est génial de donner du bonheur au gens.

« C'EST GÉNIAL DE DONNER DU BONHEUR »

Pour ça, il a fallu quitter Guer… n Ici, c’est mon pays mais il fallait aller voir ailleurs. À Lorient, chez Jean-Paul Abadie où j’ai pris conscience de la juste mesure, de PA G E 0 2 6

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

l’équilibre dans un plat. À Saint-Brieuc, chez Jean-Marie Baudic. Et encore au Bretagne à Questembert avant de rejoindre le groupe Ducasse. Que va-t-on chercher dans ces maisons ? n On y apprend à progresser. Au Bristol, par exemple, on apprend l’exigence et la rigueur de ce métier. C’est dur mais c’est comme un rêve. On apprend que la créativité, c’est d’abord dans la poêle et non dans l’assiette. Je n’y suis pas allé pour chercher un style… J’ai envie d’écrire ma propre histoire. C’est quoi, justement, votre style ? n Je fais une cuisine simple, généreuse, gourmande. Lorsqu’il y a, par exemple, de superbes rougets, la question n’est pas comment je vais les présenter mais ce que je vais


C H E F, O U I C H E F

UNE AUTRE PASSION LA MUSIQUE ET LA BATTERIE AVEC DES POTES DE GUER. ET LE REGRET DE NE PLUS AVOIR LE TEMPS. UN HOBBY LA PEINTURE QU’IL PRATIQUE EN AMATEUR ET QUI TRANSFORME LA CUISINE EN ATELIER ET LE RESTAURANT EN SALLE D’EXPO. UNE DÉCOUVERTE LE FOIS GRAS POÊLÉ, BOUILLON D’ANGUILLE ET BONITE AUX HERBES (SERVI CE 1ER JUIN À DÉJEUNER)

en faire. La carte évolue tous les mois. C’est en fait la nature qui en décide. Avec le choix de producteurs locaux… n Il y a autour de nous des producteurs passionnés par leurs métiers et on a des produits de terroir exceptionnels. Les volailles viennent de chez Arnaud Sabot, la crèmerie et le beurre de chez Benoît Colléaux. Même chose pour les poissons ou les aromatiques. Pour l’huile d’olive, c’est un peu plus compliqué en Bretagne. Cette étoile, ça change quoi ? n Rien et tout à la fois. Je travaillais déjà comme si je l’avais cette étoile. Il fallait être un peu fou car, économiquement, ce n’était pas facile. J’étais tout seul en cuisine. Désormais, on est trois. Quand j’ai appris la nouvelle, j’étais

content mais le lendemain, j’ai eu un coup de blues. Je me suis dit qu’il me restait du chemin à faire. Et c’est quoi la prochaine étape ? n Continuer à donner le meilleur. J’aimerais accueillir non pas des clients mais des invités. Faire en sorte que les gens viennent ici pour passer un bon moment. Qu’ils aient le temps de prendre un apéritif en terrasse, de choisir le vin à la cave, de bien dîner et de rester dormir. Un jour peut-être… n AUBERGE TIEGEZH, 7 PLACE DE LA GARE, GUER (56). AUBERGETIEGEZH.FR

PA G E 0 2 7

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

K  T

S R


OPTICIENS, C 11 E M J O, F1F1 R E, 0 0A0R ÉRC E NNE O LRLIUAU X ARÉCHA O P TI CI ELNS R U3E5 M HA L S J O F F R E , 35000 R E N N E S 99 78 2 4 6 6 WWW. CH AN TA L C O L L IA U X .F R 0 2 9 9 7 8 2 4 6 6 W W W.C HA NTA LCOLLIAUX.FR I C I E N S, 1 1 R U E M ARÉCH AL JOF F R E, 3 5 0 0 0 R E NNE S 9 HAL 7 8 C24 CHAN UR X ÉC .F RHA L J O F F R E, 3 5000 R E N N E S C JO F6F6A R EUX , WWW. 35 00 REN ES O LLI O0 P TI CI EN S,NTA 1 1L CRO U LEL IA MA

H A N TA L C O LLI A0UX . FR 2 9 9 78 24 66

W W W.C HA NTA L C O L L IA UX . F R

WWW.COLLIAUX-OPTICIENS.FR

11/6/14 4:49 PM

_165x230.indd 1

30.indd 1

11/6/14 4:49 PM

11/6/14

11/6/14 4:49 PM

11/6/14 4:49 P


Conception

En Finistère, avec le passeport culturel, votre curiosité est récompensée ! Profitez d’entrées gratuites et à tarif réduit. Demandez-le !

passeport.culturel.finistere.fr


RÉDACTEURS DU CAHIER CULTURES VINCENT BRAUD, MATTHIEU CHAUVEAU, ANTONIN DRUART, VICTOR TESSON, PATRICK THIBAULT

Scena madre, c’est “in”

RÉPÉTITION SCENAMADRE © CCNN BASTIEN CAPELA

À peine arrivée à la tête du CCNN, la chorégraphe se retrouve dans le “in” d’Avignon. Ce qui bouscule un peu ses habitudes : « J’aime prendre mon temps pour travailler chaque création…» Alors Ambra Senatore nous fait une scène. Une pièce en clin d’œil au cinéma et à son Italie natale où, parfois, la parole se fait orage. « Scena madre, ce sont des morceaux de vie, du quotidien et de l’humain… » Une création qui s’appuie sur la dynamique de sept interprètes. Sur une scène d’Avignon avant de revenir, en novembre, au lieu unique à Nantes et ailleurs. n

PA G E 0 3 0

SCENA MADRE, 7 AU 13 JUILLET (RELÂCHE LE 10), GYMNASE DU LYCÉE MISTRAL, AVIGNON. K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


ACTUS

Régions sur le pont

© CIE CHÛTE LIBRE

Si vous passez par Avignon et êtes en manque de régionalité, les Pays de la Loire investissent Le Grenier à sel. On y retrouvera les compagnies Chûte Libre, Banquet d’Avril, Art Zygote, Atrium, Grizzli, Le 4e Mur, Oh ! David Rolland, lui, est à la Manufacture et le Théâtre du Rictus au Nouveau Ring. La seconde salle du Grenier à Sel sera un lieu de rencontre ouvert aux compagnies de Bretagne. Notamment à Lumière d’août, Alexandre, Galapiat Cirque et À partir de là, programmées dans le off. n

© DAAN BOTLEK

© ARCHIVES CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA VENDÉE

LES PAYS DE LA LOIRE AU GRNIER À SEL, AVIGNON. DU 6 AU 27 JUILLET.

Bains de mer Fière d’être le premier département touristique de la façade atlantique, la Vendée retrace l’histoire de son tourisme familial et d’excursion. Bains de mers, excursions patrimoniales, arrivée du train, hôtels, casinos, campings, colonies de vacances… on suit véritablement l’évolution régionale et nationale à travers affiches, peintures, estampes, photos, cartes postales, films… Et même des véhicules ou tentes de camping des années 60 ! n DESTINATION VACANCES, HISTORIAL DE VENDÉE, LES LUCS-SUR-BOULOGNE, JUSQU’AU 3 SEPTEMBRE.

Power in the street Pour la troisième fois, la biennale d’art urbain Teenage Kicks revient à Rennes, Nantes et Saint-Malo. Consacrée aux artistes issus de la scène graffiti et post-graffiti, elle s’ouvre aux arts plastiques, à la photographie et l’illustration contemporaine. Le visuel de l’édition est signé par le Néerlandais Daan Botlek. Teenage Kicks investira l’espace public pour des œuvres in situ, mais aussi les galeries. On se souvient des interventions au Colombier à Rennes et sur le MailléBrézé, à Nantes. C’est un retour qui ne passera pas inaperçu. n TEENAGE KICKS, 7 SEPTEMBRE AU 29 OCTOBRE. PA G E 0 3 1

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

K  T

S R


PA G E 0 3 2

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


UN ÉTÉ DARE D'ART

K  T

S R

Chaque été, c’est plaisir de reprendre les sentiers de l’art pour ce qui nous semble être le meilleur des expositions en Bretagne et Pays de la Loire. Kostar ne néglige aucun style. Si nous avons un penchant pour l’art contemporain, nous avons un faible pour les propositions surprenantes, détonantes. Avant d’emprunter les chemins de traverse qui nous conduiront jusqu’à l’océan, nous commençons par le Musée d’arts de Nantes qui réouvre après six ans de fermeture. La rénovation est splendide. Belles découvertes et bel été. DOSSIER RÉALISÉ PAR ANTONIN DRUART ET PATRICK THIBAULT

© HUFTON+CROW

L'INSTALLATION DE SUSANNA FRITSCHER DANS LE PATIO RÉNOVÉ DU MUSÉE D'ARTS DE NANTES

PA G E 0 3 3

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017



UN ÉTÉ DARE D'ART / INTERVIEW

INTERVIEW / PATRICK THIBAULT

PHOTO / TANGUI JOSSIC POUR KOSTAR

C’est l’événement sur la scène des arts plastiques : six ans après sa fermeture, le Musée d’arts de Nantes réouvre ses portes après un très long chantier confié aux architectes britanniques Stanton Williams. Rénové, étendu, il offre 30% de surfaces d’exposition supplémentaires et un nouveau regard sur les collections. Rencontre avec Sophie Lévy, sa nouvelle directrice. Dans quel état d’esprit êtes-vous à l’heure de l’ouverture du musée ? n C’est un moment exaltant, un mélange d’impatience et de joie. C’est comme un concert. Toute l’équipe travaille pour que le son soit juste. Nous avons conscience de l’exigence et nous sommes portés par un but qui nous dépasse. Être directeur dans ces momentslà, c’est une joie rare. J’ai juste l’anxiété de l’hôte qui attend ses visiteurs. Nous avons préparé un festin, il nous reste à savoir si les gens seront émus.

« LES PROJETS DOIVENT ÊTRE LIÉS À L’HISTOIRE D’UNE VILLE ET D’UN LIEU. » Quelles sont les étapes clés de votre parcours professionnel ? n J’ai un parcours atypique puisque j’ai d’abord fait une école de commerce. Après mon concours, j’ai été conservatrice, chargée des collections XIXe et XXe à Dijon. J’ai ensuite travaillé pour le musée de Giverny qui dépendait d’une fondation américaine avant d’arriver au LaM à Villeneuve d’Ascq. J’adorais l’architecture, l’esprit du lieu. C’était pour moi une sorte d’idéal. J’y suis restée sept ans avant de venir à Nantes.

Quelle perception aviez-vous du musée de Nantes ? n Pour moi, c’était Le Songe de Saint Joseph de Delatour et les installations dans le patio. Mais je n’avais pas une vision très claire de ce que Nantes avait à dire. Je n’avais aucune conscience de l’importance de l’art contemporain dans les collections. Or, elle est plus impressionnante et puissante qu’au LaM d’où je viens et qui est un musée d’art contemporain. Vous avez fait des relations franco-américaines un axe fort du projet du musée, pourquoi ? n Les projets doivent être liés à l’histoire d’une ville et d’un lieu. Je n’aurais pas proposé cet axe-là si ça n’avait aucun sens pour Nantes. Le musée doit être dans le quotidien des gens. Grâce au caractère universel et iconique de certaines œuvres, il peut aussi s’adresser au monde. L’Amérique est la deuxième nationalité des collections après les Français. Aucun musée du front ouest ne s’était saisi de cet axe qui est intéressant à creuser. Comment passe-t-on du LaM au Musée de Nantes ? n Je me suis tout de suite sentie en affinité avec la ville, cette dimension de chocs d’univers très différents. Nantes n’est pas une très grande ville mais c’est une ville.

PA G E 0 3 5

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

K  T

S R


K  T

S R

UN ÉTÉ DARE D'ART / INTERVIEW

Nantes est dans l’instabilité, on ne sait pas bien où elle se situe. Est-ce que c’est la mer ou la terre ? Une aristocratie un peu réactionnaire ou un monde ouvrier un peu révolté ? La Forme d’une ville est mon livre de chevet. Julien Gracq m’a initiée à Nantes. Quelle est donc l’ambition de ce musée que vous allez incarner au nom de la ville ? n Je récuse cette idée d’incarner une ambition. Je me mets au service d’une énergie collective. Et surtout, je prends le relais d’une longue lignée. Quelle aventure allez-vous initier ? n Il me semble que beaucoup de zones de la société sont menacées par le numérique et le rapport autocentré de l’homme à la machine. Je ne souhaite pas pour autant m’enfermer dans une île du passé, à enseigner le passé aux jeunes générations. Je dois travailler à faire en sorte que le musée soit un lieu pertinent pour les jeunes générations. Le musée est une expérience anti-commerciale (on ne touche pas, on ne mange pas) et profondément collective. Il faut travailler à une dimension du partage même si on le visite seul.

« FAIRE EN SORTE QUE LE MUSÉE SOIT UN LIEU PERTINENT POUR LES JEUNES GÉNÉRATIONS. » Ce musée du XXIe siècle sera-t-il un musée 2.0 ? n Par essence, le musée n’est pas 2.0. Il est massif en terme de collections et de bâtiment. Si les images des œuvres remplacent les musées, on arrête les expositions. Au-delà d’une application et le dispositif Une œuvre à la loupe, nous aurons besoin de faire des offres radicalement différentes. Je n’ai pas d’a priori, le musée doit être tolérant avec les publics. Entre art ancien et contemporain, le musée doit être identifiable pour le lointain, accueillant et un peu mou pour le proche. Pour être visible, un musée a besoin d’expositions temporaires remarquées qui coûtent cher, aurez-vous ces moyenslà ? n Le musée est devenu métropolitain. C’est différent d’un musée de ville. Il y a donc cette volonté du rayonnement au-delà du service à la population. J’ai été recrutée aussi parce que j’ai réussi à organiser au LaM une exposition Modigliani qui a fait exploser les compteurs. J’ai une demande

PA G E 0 3 6

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

de la métropole pour une grande exposition à l’automne 2019. Je dois y travailler avec de grands musées internationaux. On découvre dans le musée des accrochages thématiques, est-ce qu’ils changeront régulièrement ? n Bien-sûr. L’idée de permanence est impossible mais l’ouverture demande de tels efforts qu’on a le sentiment que tout est fixé et qu’il ne se passera plus rien. Comme une sorte de blocage psychologique. Nous aurons une vraie liberté, notamment dans le Cube. Quelles sont les points forts du nouveau musée sur le plan du bâtiment ? n Nantes a la chance d’avoir une très belle lumière et le musée en rend compte. Les architectes ont réussi à créer ce mélange de dignité et d’intimité par l’acoustique et la lumière. Le maximum a été fait pour contrer les erreurs de 1900. Le côté sanctuaire clos. Ils ont senti qu’il fallait recréer cette fluidité est-ouest. Il est très important de pouvoir sortir par la chapelle, sur la ville. Et le point faible ? n La complexité de parcours. Le nouveau musée est grand. Le palais, le Cube, la chapelle. On monte, on descend… Parfois on se repère avec des fenêtres mais pas partout. Et du point de vue des collections ? n Pour l’art ancien, le musée a la chance d’avoir des collections de collectionneurs. Il reste une saveur fin XVIIIe-XIXe, une vision de l’art ancien surannée, très belle, renforcée par l’accrochage. La collection d’art moderne n’est pas le point fort, Nantes n’a pas d’icônes. Mais on va découvrir que Nantes a une grande collection d’art contemporain avec des partis pris originaux, même sur le figuratif. Tout se présente donc au mieux… n Nous avons tous les ingrédients pour que ça se passe au mieux mais nous devons être vigilants sur un point : le Musée d’arts a une situation monopolistique. C’est une chance mais il peut aussi être tiraillé entre trop d’attentes et d’espoirs différents. n MUSÉE D'ARTS DE NANTES, RÉOUVERTURE LE 23 JUIN



S R

UN ÉTÉ DARE D'ART

TOUS LES TRAINS SONT DES HORLOGES - FLOP / DR

K  T

FILM PLASTIQUE Le roi et l'oiseau, Nosferatu, Elephant. Le point commun entre ses films ? Ils durent moins d'1h25. Le rapport avec cet article ? Cette durée est celle qui permet de rejoindre Paris en partant de Rennes via les LGV et c'est aussi le point de départ de l'exposition croisée de cinq artistes contemporains, dans laquelle le cinéma n'est jamais loin. Notre confrère Pierrick Sorin livre un remake truculent d'une œuvre des frères Lumière. Flop narre élégamment les errances d'un microcosme épars, Léna et Lemercier nous immergent dans l'image d'un aller dans le passé puis d'un retour vers le futur, et Caillebotte matérialise du hors-champ. n 35

TOUS LES TRAINS SONT DES HORLOGES, LES CHAMPS LIBRES, RENNES, JUSQU'AU 3 SEPTEMBRE, LESCHAMPSLIBRES.FR

Sibylle en tête Un article s'écrit parfois en amont, benoîtement, devant son écran. Alors j'épluche le dossier de presse, je sonde la toile, ayant parfois l'audace d'interroger l'artiste. Ici l'exercice se prête au jeu, ou l'inverse, car le dossier que je presse est déjà un récit de l'artiste, écrit par lui et lu par une autre, qui décrit le devenir de l'œuvre, de son point de vue. Ça parle de Sibylle, sans être limpide. Le sujet en est le texte et sa diffusion, ou l'inverse. Et ça me parle. n JULIEN BISMUTH, SIBYL 35 SYBIL, LA CRIÉE, RENNES, 24 JUIN AU 20 AOÛT, CRIEE.ORG JULIEN BISMUTH, ZITAT, INDIA CHAMACOCO, RIO NABILEQUÉ (COLECCION BOGGIANI NO. 94), ÉCRAN DE SÉRIGRAPHIE, IMPRESSION SUR PAPIER, LIRA GALLERY, ROME COURTESY DE L'ARTISTE ET DE LA GALERIE EMANUEL LAYR, VIENNE PA G E 0 3 8

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


Bernard Pagès

Expositions

25 juin › 5 nov. 2017 BIGNAN (56) ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE WWW.KERGUEHENNEC.FR

Création : David Yven — Bernard Pagès, Le Balcon sur la mer, détail, 2009

Jocelyne Alloucherie Yang Jung-Uk Tal Coat


UN ÉTÉ DARE D'ART

24 œuvres sur 24 Hier (en 2015), le Frac Bretagne se prenait à rêver d'éternité, à travers l'idée d'intemporalité des œuvres d'art de sa collection. Aujourd'hui, l'institution tend à prendre ce fondement à rebrousse-poil, en nous proposant un voyage dans le temps. 24 œuvres de la vie d'un Frac, sur les routes de Nisic, les damiers de Sidibé, les tréteaux de Tropa, les caractères de Cointet, les marges de Holdt ou les traces de Warhol. Et demain ? n

© MARC DOMAGE

S R

COLLECTION. REMONTER LE TEMPS, FRAC BRETAGNE, RENNES, 35 JUSQU'AU 27 AOÛT, FRACBRETAGNE.FR

RACK PACK Rack : nom masculin anglais traduisible par râtelier, assemblage à claire-voie de barres ou de tubes, destiné à recevoir le fourrage sec des animaux. Celui qui s'intègre aujourd'hui au HubHug Sculpture Project, initié par 40mcube, ne devrait pas accueillir du foin à manger par des bêtes. Plutôt de la nourriture de l'âme. De l'art, issu de l'esprit de onze plasticiens habitués des lieux, non loin d'un fourgon à l'abandon et des polygreffes de Laurent Duthion. On y retrouvera les anachronismes fous de Barré, les hérésies rieuses de Leprêtre, les métissages immatures de Peinado et les mutations de l'ami Mougas. n VICTOR VIALLES, SCULPTURE SANS TITRE, 2016. PRODUCTION : 40MCUBE, AVEC LE SOUTIEN DE SELF SIGNAL. PHOTO : VICTOR VIALLES.

LARTIGUE DEFINI S'il aimait peindre, écrire, lever les yeux lors des meetings d'aviation, suivre d'un œil vif les courses automobiles, discourir avec ses potos Cocteau et Picasso, Lartigue prenait surtout des photos de ses loisirs suscités. L'histoire ne dit pas s'il aimait regarder les filles qui marchent sur la plage mais il les a beaucoup immortalisées assises ou alanguies sur le sable. La preuve en images. n J-H LARTIGUE, LA FEMME 35 SUR LE RIVAGE, VILLA LES ROCHES BRUNES, DINARD, JUSQU'AU 17 SEPTEMBRE. VILLE-DINARD.FR PA G E 0 4 0

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

35

HUBHUG SCULPTURE PROJECT, LIFFRÉ. 40MCUBE.ORG

LARTIGUE, JACQUES HENRI, CHOU VALTON. CAP D’ANTIBES, PLAGE DE LA GAROUPE, JUILLET 1932.

K  T

ÉTÉ 2017



S R

MONOCHROME PISSENLITS © DUY ANH NHAN DUC

UN ÉTÉ DARE D'ART

PISTIL-LIFE Pistils stylisés, ex-voto de pavot, étalage de pétales, ostentatoires hortensias, la nature est à l'honneur dans le travail de Duy Anh Nhan Duc. Le Parisien-Vietnamien glane ces graines de vie lors de promenades méditatives et contemplatives puis les transpose avec équilibre et légèreté dans des compositions narratives dans lesquelles s'imbrique l'humain, sans lutte contre ces particules élémentaires. Dans la chapelle, il invoquera un espoir sans litanie mais avec 12000 pissenlits, des centaines de pousses de chêne et des milliers d'épines de rose. n 35

DUY ANH NHAN DUC, HOPE, LES 3 CHA, CHÂTEAUGIRON, 12 JUILLET AU 17 SEPTEMBRE, LES3CHA.FR

et aussi

PAUL POUVREAU, SANS TITRE, 2016. PHOTOGRAPHIE, 50 X 76 CM

K  T

35 PAUL DUNCOMBE, L’APPARTÉ, IFFENDIC, 8 JUILLET AU 25 AOÛT. ULLA VON BRANDENBURG, MUSÉE DES BEAUX-ARTS, RENNES, JUSQU’AU 3 SEPTEMBRE. ARMEL BEAUFILS, LE REGARD DES FEMMES, FRAC BRETAGNE PRESBYTÈRE, SAINT-BRIAC-SUR-MER, 1ER JUILLET AU 3 SEPTEMBRE.

POUBELLE LA VIE Il n'y a rien à jeter dans l’œuvre de Paul Pouvreau. Ou plutôt si, car tout y est déchets. Emballages, sacs plastiques, magazines, l'artiste fait les poubelles de notre société de consumation pour en sublimer la beauté cachée. Photographie, sérigraphie, scénographie et pourquoi pas prêtà-porter (avec l'aide de la styliste Karen Gastinel), tous les moyens sont bons pour recycler l'ordure en or pur. Exposition en partenariat avec les déchetteries du sud-est 35, où certains clichés seront aussi visibles. n 35

PAUL POUVREAU, DES CHOSES À PART, ARTOTHÈQUE, VITRÉ, 24 JUIN AU 30 SEPTEMBRE, MAIRIE-VITRE.COM

PA G E 0 4 2

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

BEAUX JOURS 2017, LE VILLAGE (GALERIES LAIZÉ, RAPINEL ET THÉBAUT), BAZOUGES-LA-PÉROUSE, 25 JUIN AU 3 SEPTEMBRE. (30 ANS) • NON RÉTROSPECTIF !, GALERIE ONIRIS, RENNES, JUSQU’AU 16 SEPTEMBRE. LA VILLE, LA MER, FRAC BRETAGNE À LA CHAPELLE SAINT-SAUVEUR, SAINT-MALO, 1ER JUILLET AU 17 SEPTEMBRE. LAURENCE DE LEERSNYDER, 40MCUBE, PARC DU THABOR, RENNES, JUSQU’AU 30 SEPTEMBRE.



K  T

S R

EXPO UN ÉTÉ DARE D'ART

MENTION OBLIGATOIRE: LAURENT PERNOT, "LA TERRE OÙ LES ARBRES RÊVENT", PLACE ROYALE, NANTES, VOYAGE À NANTES 2017 © ESQUISSE LAURENT PERNOT / LVAN

L’art en places

Comme pour mieux réaffirmer que sa marque de fabrique, c’est l’art dans l’espace public, Le Voyage à Nantes investit cette année trois grandes places du centre de Nantes. Sans concertation, les trois artistes d’une même génération traitent “de l’abandon, de la ruine, de l’oubli, d’une société à la peine et proche de la bascule”. Place du Bouffay, Boris Chauvellon expose une sorte de grande roue dont les sièges sont des godets de pelleteuses. Une sorte de retour vers le futur avec nappes de sel au sol, comme pour traduire une montée des eaux qui aurait envahi Nantes. Avec cette œuvre intitulée La part manquante, l’artiste continue ses recherches sur l’esthétique de la ruine. C’est clair, il y a quelque chose qui cloche. n Même inquiétude, place Royale, avec La Terre où les arbres rêvent de Laurent Pernot. Celui qui “cherche à instaurer un rapport poétique au temps, qui englobe le passé et le futur, le proche et le lointain” propose un paysage surréaliste, une oasis fantôme. Avec trois arbres fossilisés qui viennent d’ères et de PA G E 0 4 4

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

continents différents, il évoque le réchauffement climatique et ses conséquences sur l’homme. En écho à Uranie, la muse de l’astronomie et de l’astrologie, absente sur le fronton du théâtre, Nicolas Darrot installe un gisant place Graslin. Il s’agit d’Hécate, la déesse grecque lunaire de la magie, que l’on traverse de part en part. Avec un mécanisme qui imite la nature et trouble les sens, on découvre à l’intérieur un foyer en bronze témoin de l’activité cosmique. Trois regards un rien désabusés sur notre monde. n LAURENT PERNOT, LA TERRE OÙ LES ARBRES RÊVENT, PLACE ROYALE BORIS CHOUVELLON, LA PART MANQUANTE, PLACE DU BOUFFAY, NICOLAS DARROT, HÉCATE, PLACE GRASLIN.

44

LE VOYAGE À NANTES, 1ER JUILLET AU 27 AOÛT. VOYAGEANANTES.FR


K  T

H.R. GIGER / ALIEN MONSTER – NECRONOM IV (1976) ACRYLIQUE SUR PAPIER ET BOIS - © MUSEUM HR GIGER

UN ÉTÉ DARE D'ART

GIGER MASTER « Dans l'espace, personne ne vous entendra crier. » Cette assertion ornait l'affiche du film Alien : le huitième passager, monument de la science-fiction moderne, dont le succès doit beaucoup à la créature créée par H.R. Giger, le prophète de la biomécanique. Difficile en effet de rester de marbre face à l'univers déviant, sombre et organique du grand Suisse disciple de Lovecraft, véritable valse orgiaque entre Eros et Thanatos, architecture et texture, archanges et arérographes... Celui qui illustra entre autres certaines pochettes de Magma est enfin mis à l'honneur dans une exposition à la hauteur de sa démesure. n 44

H.R GIGER, SEUL AVEC LA NUIT, LE LIEU UNIQUE, NANTES, JUSQU’AU 27 AOÛT, LELIEUUNIQUE.COM

Château fort ! Le Voyage à Nantes aime les playgrounds, ces œuvres ludiques qui permettent de porter un regard différent sur la ville et le monde. Après le Feydball, le Ping Pong Park de Laurent Perbos qui s’agrandit, square Mabon, Paysage glissé est un toboggan géant en acier qui devrait provoquer quelques sensations fortes. Conçue par Tact Architectes & Tangui Robert, c’est une arabesque de 12 mètres de haut comme suspendue aux douves et dont on ne verra pas le point d’arrivée en s’élançant du haut des remparts. À l’intérieur, le Château accueille une exposition extraordinaire et très attendue des chefs-d’œuvre du prestigieux Musée de l’or de Bogota. n 44 TACT ARCHITECTES ET TANGUI ROBERT, “PAYSAGE GLISSÉ”, CHÂTEAU DES DUCS DE BRETAGNE, VOYAGE À NANTES 2017 © ESQUISSE TACT ARCHITECTES / LVAN

PA G E 0 4 5

PAYSAGE GLISSÉ, DOUVES DU CHÂTEAU DES DUCS, NANTES.

LES ESPRITS, L’OR ET LE CHAMAN, CHÂTEAU DES DUCS. CHATEAUNANTES.FR

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

S R


K  T

S R

UN ÉTÉ DARE D'ART

DANIEL DEWAR ET GRÉGORY GICQUEL SCULPTURES MISES À NU INTERVIEW / PATRICK THIBAULT

En 2012, le prix Marcel Duchamp les avait sacrés parmi les plus novateurs de leur génération et Kostar leur avait consacré un portfolio. Ils ont fait les Beaux-Arts à Rennes, sculptent à quatre mains depuis 1998. On retrouve à Nantes leur travail unique de sculpture sur pierre. que nous choisissons ont une singularité et les sujets que nous traitons aussi. Mais notre travail s’inscrit tout de même dans une tradition assez universelle de la sculpture. Comment définissez-vous votre démarche ? n Pour Nantes, nous avons décidé de montrer un pan spécifique de notre pratique, une seule technique qui est le travail de la pierre avec des sculptures en taille directe et des marqueteries. Ces sculptures seront accompagnées de films d'animation que nous avons réalisés en 2012. DANIEL DEWAR ET GRÉGORY GICQUEL, "STONE MARQUETRY WITH BODY, SOAP POT AND TAPS", 2017. PHOTO : RAPHAEL FANELLI

Vos sculptures seront présentées en extérieur et en intérieur et donc dans l'espace public ou à l'intérieur d'une galerie, qu'est-ce que ça change ? n Une sculpture à l’extérieur est comme une pierre à l’extérieur, donc une sculpture renvoyée à son état de nature dans un monde idyllique alors qu’une sculpture en intérieur devient un objet d’observation ou de décoration. Avez-vous conscience d'avoir une approche unique et originale de la sculpture ? n C'est vrai que l'usage de la figuration en sculpture crée des images ou des systèmes narratifs uniques. Mais nous préférons penser en termes de singularité. Les pierres PA G E 0 4 6

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

Les deux expos nantaises proposent une série de pièces mêlant le nu et les objets du quotidien, en l'occurrence les sanitaires, pourquoi ? n Que ce soit dans les espaces publics ou privés, c’est dans les sanitaires que l’on peut trouver la nudité. C’est un sujet qui traverse notre travail sous la forme de trois techniques. Nous avons commencé à le traiter, il y a quelques années, en céramique. Nous l’avons ensuite traité en béton moulé pour une exposition au musée Rodin et maintenant nous le réalisons en pierre. C'est un sujet très sculptural qui a aussi un rapport très lié au corps humain. n NU ET LA ROCHE, HAB GALERIE 44 LE ET LES NUS, COURS CAMBRONNE, NANTES, 1ER JUILLET AU 27 AOÛT. LEVOYAGEANANTES.FR

ÉTÉ 2017

et aussi 44 GRAHAM DUNNING, GALERIE PARADISE, NANTES, JUSQU’AU 16 AOÛT. CIRCULATION(S), LA CALE 2 CRÉATEURS, NANTES, 1ER JUILLET AU 27 AOÛT. LA PROMENADE, BALADE ARTISTIQUE ET MÉMORIELLE, GAËLLE LE GUILLOU, CIMETIÈRE DE LA BOUTEILLERIE, NANTES, 1ER JUILLET AU 27 AOÛT. KEN-TSAI LEE, STEREOLUX, NANTES, 1ER JUILLET AU 24 SEPTEMBRE. NOUVELLES DE VERACRUZ, FLORENTINE LAMARCHE ET ALEXANDRE OVIZE, LE GRAND CAFÉ, SAINT-NAZAIRE, JUSQU’AU 24 SEPTEMBRE. SUPPLÉMENT, QUENTIN LEFRANC, BLOCKAUS HUB, NANTES, JUSQU’AU 30 SEPTEMBRE. ÉRIC VASSAL, CHAPELLE DES URSULINES, ANCENIS, JUSQU’AU 1ER OCTOBRE. EMMANUEL PEREIRE, INVENTAIRE DE PETITS MÉLANGES VARIÉS, FRAC DES PAYS DE LA LOIRE, CARQUEFOU, 1ER JUILLET AU 15 OCTOBRE. LES SERPENTANTS, CHANTIER DES ARCHITEXTURES, JOHANN LE GUILLERM, JARDINS DU MUSÉE DOBRÉE, NANTES, JUSQU’EN 2018. ESTUAIRE, PARCOURS D’ART CONTEMPORAIN, DE NANTES À SAINT-NAZAIRE.



S R

UN ÉTÉ DARE D'ART

Ondes de choc C’est l’artiste anglais Haroon Mirza qui s’empare de l’espace monumental du Life dans la base sous-marine de SaintNazaire. Pour tenter de répondre à la question Par quelles formes l’Homme parvient-il à se saisir de la réalité ?, ce sculpteur des temps modernes répond par une installation. Il y mêle architecture, sons, vidéos, lumière et matériaux divers. Entre recherches biologiques avancées et croyances ancestrales, chacun doit prendre possession de l’œuvre en se plaçant sous le signe des ondes. À vous de percevoir les aspirations contradictoires de l’humanité. n HAROON MIRZA, LIFE, SAINT-NAZAIRE, JUSQU’AU 24 SEPTEMBRE.

44

HRM199 : HAROON MIRZA & FRANCESCA FORNASARI, FEAT. NIK VOID & TIM BURGESS VUE DE L’EXPOSITION. PRODUCTION LIFE – VILLE DE SAINT-NAZAIRE, PROGRAMMATION HORS LES MURS DU GRAND CAFÉ – CENTRE D’ART CONTEMPORAIN, SAINT-NAZAIRE, 2017. PHOTOGRAPHE MARC DOMAGE

PEDRO, "ZOULOU, UT PICTURA POESIS", JARDIN DES PLANTES, NANTES, VOYAGE À NANTES 2017 © P E D R O / LVAN

K  T

VAN street art Le Jardin des Plantes termine sa collaboration avec Claude Ponti en lui confiant l’aménagement d’un espace de jeu pour enfants. Un bric-à-brac de pots géants qui restera. C’est donc l’artiste urbain Pedro qui investit le jardin auquel il donne une pulsion sauvage. Il rend le pouvoir à l’animal dans la nature en conviant des oiseaux géants. Quant à Pick Up Productions, ils nous invitent cette année à Entrez libre, dans l’enceinte du greffe de l’ancienne prison pour des fresques murales qui provoqueront un voyage introspectif intérieur. n ZOULOU, UT PICTURA POESIS ENTREZ LIBRE, GREFFE 44 DE LA MAISON D’ARRÊT.

PA G E 0 4 8

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


Saint Georges de Montaigu (85) Exposition à 30 min. au sud de Nantes

DOVE ALLOUCHE POLLY APFELBAUM ERWAN BALLAN ÉLISABETH BALLET FLORENCE CHEVALLIER CLAIRE COLIN-COLLIN THIERRY DE MEY ARMANDA DUARTE ALAIN FLEISCHER FABIENNE GASTON-DREYFUS BERNARD PAGÈS BERTRAND RIGAUX

En partenariat avec le


S R

UN ÉTÉ DARE D'ART

LA GRANDE EVASION Tout gardien de musée a déjà été confronté à cette question : « Et la nuit, est-ce que les œuvres s'animent, comme dans le film, là, avec le mec qui est drôle... » et bien c'est presque en train d'arriver à Angers, où les œuvres se font malles pour envahir les rues. Ainsi, la tenture de l'Apocalypse prend le tramway, les jardinières de Karel de Moor flânent en vitrine... En bonus, les créations des artistes urbain Okuda, Vhils, Monsieur HOBZ et le Rennais ALI viennent squatter les murs de la cité. n

© HOBZ / VILLE D'ANGERS

D’ART, ANGERS, 49 ÉCHAPPÉES JUSQU'AU 17 SEPTEMBRE, MUSEES.ANGERS.FR

AGNETE SIMONI MORTENSEN, ATTRAPER LES NUAGES - LIN, FIL DE LIN, FIBRE PAPIER, PIÈCE DE MONNAIE. MOULAGE À LA CIRE PERDUE. 12 X 11 X 5

K  T

FIL (IN)SPECTOR Il y aurait-il une résurgence de l'art textile ? Le point de croix remplacera-t-il les handspinners dans les cours de récré à la rentrée ? Angers remet le fil à la patte avec cette onzième edition de la triennale des mini-textiles. Attention challenge : produire une œuvre n'excédant pas 12x12x12, 460 candidats sur la ligne de départ, un réseau mondial (au moins 22 nations), une sélection au fil du rasoir. Le thème de cette année : Libre comme l'Art. Épique. n 49 PA G E 0 5 0

K O S TA R

XI E TRIENNALE INTERNATIONALE DES MINI-TEXTILES, MUSÉE JEAN LURÇAT, ANGERS, JUSQU'AU 7 JANVIER 2018, MUSEES.ANGERS.FR SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


VINCENT GANIVET EXPOSITION 10 JUIN › 27 AOÛT 2017 CHAPELLE DU GENÊTEIL Rue du Général Lemonnier 53200 Château-Gontier

T. 02 43 09 21 52 www.le-carre.org

Direction de la Communication - Ville de Cholet / AdC- juin 2017

”SILO”

02 72 77 22 50

LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL


S R

UN ÉTÉ DARE D'ART

VINCENT GANIVET

“À FORCE DE JOUER AVEC LE FEU, PARFOIS ON PERD” INTERVIEW / PATRICK THIBAULT

PHOTO / DR

On connaît ses arches en parpaings. Pour Un été Havre, il en a élevé une, monumentale, en containers. Et en Mayenne, il a imaginé une structure à partir de pneus. Un défi qu’il est en train d’apprivoiser. Votre œuvre est-elle un jeu de construction, du bricolage ou un vrai défi ? n C’est un mix de tout ça. Je ne suis pas ingénieur mais bricoleur et je me coltine des problèmes de constructeur. Je découvre par les marteaux et ma scie. Je me pose toutes les questions les unes après les autres. Pourquoi avoir imaginé une structure à partir de pneus ? n J’ai toujours travaillé à complexifier les œuvres. Les arches étaient d’abord plates, elles sont de plus en plus vrillées. J’essaie la même chose avec les pneus. Je suis très déçu de ne pas avoir réussi. L’échec fait parti du défi, à force de jouer avec le feu, parfois on perd. Au bout du bout, quel est l’objectif ? n Le défi, c’est que ça tienne et le maximum de temps. Le pneu est mou et rond, c’est nettement plus complexe pour la construction. Mais je suis opiniâtre, je ne peux pas me résoudre à abandonner. Je reviens dans l’été pour relever le défi. L’effondrement fait partie de l’œuvre ? n Beaucoup se sont effondrées sans spectateurs. Alors maintenant, je provoque. J’effondre pour le démontage. C’est un spectacle que j’ai envie de voir. Il est latent, tout le monde se prend à l’imaginer. n

53

VINCENT GANIVET, SILO, CHAPELLE DU GENÊTEIL, CHÂTEAU-GONTIER, JUSQU’AU 27 AOÛT. LECARRE.ORG

76

CATÈNE DE CONTAINERS, UN ÉTÉ AU HAVRE, JUSQU’AU 28 OCTOBRE.

anne atomique Organes flottants, motifs prégnants, paysages déviants. Dans son rapport à l'enfance, danse naïve saturée de sordide où le malsain s'empare du quotidien, l’œuvre d’Anne Brégeaut évoque certains travaux picturaux du réalisateur David Lynch. Tel le sumac grimpant (Poison Ivy dans la langue de Batman), installations et toiles diffusent leur innocence pour mieux instiller le poison qui mordille l'âme et l'exporte dans des rêveries acides et opiacées, traitées de façon lisse et éthérée. n

© ANNE BRÉGEAUT

K  T

BRÉGEAUT, 53 ANNE L'OMBRE DE NOS DÉSIRS, CENTRE D'ART CONTEMPORAIN, PONTMAIN, 1ER JUILLET AU 3 SEPTEMBRE, CENTREDARTPONTMAIN.FR PA G E 0 5 2

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


Lartigue Jacques Henri

Coco à l’Eden-Roc. Cap d’Antibes, septembre 1938. Photographie J. H. Lartigue. © Ministère de la Culture - France / AAJHL

La Femme sur le rivage

EXPOSITION > DINARD

Villa Les Roches Brunes • 20 mai > 17 sept. 2017 www.ville-dinard.fr label Culture

Villa Les Roches Brunes

Julien Bismuth Sibyl Sybil se déroule du 24 juin au 20 août 2017.

La Criée est ouverte du mardi au vendredi de 12 h à 19 h. Les samedis, dimanches et jours fériés elle ouvre plus tard, à 14 h et ferme à 19 h. L’entrée est gratuite. Si vous venez en métro ou en bus, descendez à République, c’est juste à côté, dans le bâtiment des halles centrales. — La Criée – place Honoré Commeurec – halles centrales – 35 000 Rennes 02 23 62 25 10 – www.criee.org –

identité visuelle © Lieux Communs – image : Julien Bismuth, Willy Nilly,performance, 2016, crédit image : Arthur Perret

L’exposition personnelle de


S R

UN ÉTÉ DARE D'ART

l'adoration d'images À l'instar de Richard Ferrand, l'un de nos nouveaux ministres, je vous invite à aller en Centre Bretagne. Vous y trouverez non seulement des jeunes qui savent lire et écrire mais aussi de l'Art dans les chapelles. Et puis, un pont qui passe du coq à l'âme, du divin au profane, du Roman au contemporain, le tout sur un parcours émaillé par treize apôtres du visuel aussi importants que Dove Allouche ou Alain Fleisher, de Bieuzy à Pontivy, même un éphèbe analphabète néophyte d'internet saurait s'en réjouir. Alors, que demande la plèbe ? n

SANS TITRE - 2014 - MATÉRIAUX MIXTES - PHOTO: ERWAN BALLAN

DANS LES 56 L'ART CHAPELLES, PAYS DE PONTIVY, VALLÉE DU BLAVET, 7 JUILLET AU 17 SEPTEMBRE, ARTCHAPELLES.COM

château d'art Voilà l'été : des corps sculpturaux, bronzés, du genou photographié et du sable plein les espadrilles. Mais avant de chevaucher son jet-ski dans le port du Crouesty, tant qu'à être dans le Morbihan, une halte haute-culture s'impose : décors sculpturaux, moulés, du génie scénographié et du gazon plein les escarpins. À l'étage du château, La chambre des ombres d'Alloucherie accouchera d'univers luisants. Dehors, la Dispersion monumentale de Pagès détournera de toute sagesse ornementale, et la machine composite de Yang jung-Uk, dans la chapelle, échappera à tout rationnel. Sensas. n BERNARD PAGÈS / JOCELYNE 56 ALLOUCHERIE / YANG JUNG-UK, DOMAINE DE KERGUÉHENNEC, BIGNAN, 25 JUIN AU 5 NOVEMBRE, KERGUEHENNEC.FR PA G E 0 5 4

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

BERNARD PAGÈS, LE TOUPET, 2005, BOIS DE PEUPLIER, FER ROND OXYDÉ ET FORGÉ, 385 X 350 185 CM PHOTO MURIEL ANSSENS (EXPOSITION BERNARD PAGÈS, MAMAC, NICE, 2006)

K  T


exposition à Rennes jusqu’au 27 août 2017

Crédit Photo : Marc Domage

Collection. Remonter le temps

SITE SAINTSAUVEUR

Variations de mondes Brankica Zilovic | Jérôme Allavena | Claire Williams

Exposition du 4 juillet au 17 septembre 2017 Du mardi au dimanche de 14h à 18h30 Visite guidée chaque dimanche à 16h 3€ / gratuit pour les -18 ans 02 51 48 23 56 • www.sitesaintsauveur.fr Site Saint-Sauveur - Rocheservière

© Antenna weave - Claire Williams

Rocheservière (85)


S R

UN ÉTÉ DARE D'ART

FEMME ÉTENDUE AU SOLEIL, PABLO PICASSO, 1932 — COLLECTION PARTICULIÈRE © PHOTOGRAPHIE CLAUDE GERMAIN © SUCCESSION PICASSO, 2017 © FHEL,2017

K  T

Épique assaut « Donnez-moi un musée et je le remplirai. » Ici le couple Leclerc offre à l'auteur de cette citation (un certain Pablo P.) une fondation à remplir. Et il la remplit. Peintre, sculpteur, génie, provocateur, et désormais voiture : les facettes du cubiste sont multiples et l'animal peut encore surprendre. Beaucoup d'inédits, peintures et croquis de ses vertes années, période bleue, période rose, céramiques... « C'est dans le travail d'une vie que réside la séduction. » n 29

PICASSO, FONDS HÉLÈNE & ÉDOUARD LECLERC POUR LA CULTURE, LES CAPUCINS, LANDERNEAU, DU 25 JUIN AU 1ER NOVEMBRE, FONDS-CULTUREL-LECLERC.FR

et aussi 56 ART CHEMIN FAISANT 19 E ÉDITION, DÉPAYSEMENT, PONT-SCORFF, JUSQU’AU 17 SEPTEMBRE. FESTIVAL PHOTO LA GACILLY, LA GACILLY, JUSQU’AU 30 SEPTEMBRE.

PA G E 0 5 6

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

29 STEINAR HAGA KRISTENSEN, OLA VASILJEVA, CLÉMENCE ESTÈVE, AURÉLIEN FROMENT, LA PASSERELLE, BREST, JUSQU’AU 2 SEPTEMBRE. LA NATURE SILENCIEUSE, PAYSAGES D’ODILON REDON, MUSÉE DES BEAUX-ARTS, QUIMPER, JUSQU’AU 11 SEPTEMBRE. LA MODERNITÉ EN BRETAGNE /2, DE JEAN-JULIEN LEMORDANT À MATHURIN MÉHEUT, MUSÉE, PONT-AVEN, 1ER JUILLET AU 7 JANVIER 2018.


UN ÉTÉ DARE D'ART

Le pape du pop

BERNARD RANCILLAC - 1966. DERNIER WHISKY

Tout historien de l'art biberonné à la soupe Campbell et à la lessive Brillo n'est pas sans ignorer le petit cousin français du Pop Art : la Nouvelle Figuration (ou figuration narrative). Plus subversive que son aînée, car presque engagée, elle recycle les icônes de la sainte trinité Télé-Bédé-Publicité dans toute leur duplicité. Simplicité et efficacité au service d'une consommation de masse. Ainsi, Rancillac, l'un des principaux acteurs du mouvement, s'inspire des médias pour ses acryliques criardes et ses détournements cyniques. C'est cette facette de son travail qui sera mise à l'honneur ici. n BERNARD RANCILLAC, 85 LES ANNÉES POP, MUSÉE DE L'ABBAYE DE STE-CROIX, LES SABLES D'OLONNE, JUSQU’AU 24 SEPTEMBRE, LEMASC.FR

FIL HARMONIE

CLAIRE WILLIAMS MACHINE A TRICOTER / DR

Temporalité, créolisation, pluralité, filiation : l'art aujourd'hui ne se résume plus qu'à ça : tisser des liens. Et comme il n'y a pas de réseau sans fil (bon, en fait si, mais là non), l'exposition du site Saint-Sauveur a choisi comme fil rouge, le fil. Chez Claire Williams, connecté, il se fait conducteur, chasseur de spectres sonores. Serpentin, ectoplasmique et chargé de signes sinueux chez Jérôme Allavena. Filandreux, nébuleux, spasmodique et multiple chez Brankica Zilovic. De quoi filer une métaphore. n DE MONDES, 85 VARIATIONS SITE SAINT-SAUVEUR, ROCHESERVIÈRE, 4 JUILLET AU 17 SEPTEMBRE, SITESAINTSAUVEUR.FR PA G E 0 5 7

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

K  T

S R


S R

UN ÉTÉ DARE D'ART©

LE BEC DANS L'EAU

JEAN-JACQUES AUDUBON / DR

L'exposition Audubon a du bon : difficile de voir, sinon en peinture, perruches des Caroline, bernache du Canada ou flamand des Caraïbes venir s'abreuver sur les rives d'une rivière vendéenne, même en période de migration. Considéré comme le premier ornithologue du Nouveau Monde, ce drôle d'oiseau immortalisera des milliers d'espèces à plumes jusqu'alors inconnues du vieux continent. Rien de tel que cette « galerie d'art à ciel ouvert » pour découvrir leurs atours. n JEAN-JACQUES 85 AUDUBON, LE GÉNIE DE LA NATURE, LA MAISON DE LA RIVIÈRE, ST-GEORGES-DE-MONTAIGU, MAISONRIVIERE. TERRESDEMONTAIGU.FR

et aussi 49 JULIEN SALAUD, VINCENT MAUGER, BERTRAND GADENNE, CAVES ACKERMAN, SAINT-HILAIRE SAINT-FLORENT.

EXPOSITION JEAN LEPPIEN, MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE, CHOLET / DR

K  T

ETTORE SOTTSASS, DESIGNER DU MONDE, MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN, CHÂTEAU DE MONTSOREAU.

85

Abstraction spirituelle Le Musée d’Art et d’Histoire de Cholet est repéré pour sa collection d’œuvres consacrées à l’abstraction géométrique où l’on retrouve Morellet. L’exposition temporaire est consacrée à Jean Leppien. Né en 1910 en Allemagne, l’artiste a fréquenté l’école du Bauhaus avant d’arriver en France en 1933. On suit l’évolution d’une l’œuvre qui colle au destin contrarié de l’artiste. D’abord les formes simples, ode à la liberté. Puis l’entrave, l’enfermement. C’est un beau travail sur le relief et la vibration des couleurs. n 49

JEAN LEPPIEN, MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE, CHOLET, JUSQU’AU 12 NOVEMBRE. CHOLET.FR

PA G E 0 5 8

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE, LE MUSÉE SORT DE SA RÉSERVE, CHEFS D’ŒUVRES DU MUSÉE D’ART ANCIEN, MUSÉE, LA ROCHE-SUR-YON, JUSQU’AU 7 OCTOBRE. TOTALE SYMBIOSE, FRAC DES PAYS DE LA LOIRE, SALLE MARCEL BAUDOIN, SAINT-GILLESCROIX-DE-VIE, JUSQU’AU 27 AOÛT.


Duy HOPE Anh Nhan Duc EXPOSITION 12/07 • 17/09/2017

Exposition issue de sa résidence-mission

du 24 juin au 30 septembre de 14h00 à 18h00 du jeudi au dimanche Salle du Temple, place Notre-Dame, 35500 Vitré Tél. : 02 99 75 07 60

Les cimes du ciel, 2017. Installation végétale in situ, 900 x 300 cm

Des choses à part

Paul Pouvreau, So light, 2016, photographie, 50 X 76 cm

Paul Pouvreau

Retrouvez la programmation 2017 sur les3cha.fr CHApelle du CHÂteau de CHÂteaugiron mercredi • vendredi 14h / 17h, samedi 10h / 12h et 14h / 18h, er 1 dimanche du mois 10h / 13h. Entrée libre et gratuite.

& Fr ancEsca For nasari

/\/\/\ /\/\/\ FE at. n i k Vo i d & tim B u rgEss

Exposition d u 1 7. 6 au 2 4 .9. 2 01 7

nouVEllEs dE VEracruz l a m a r c h E · oV i z E

Exposition du 25.5 au 24.9.201 7

lE gran d caFE c E n t r E d 'a r t co n t E m p o r a i n

Alvéole 14 · Base des sous-marins Saint-Nazaire. Entrée Libre

http://lelifesaintnazaire.wordpress.com

| www.grandcafe-saintnazaire.fr


PA G E 0 6 0

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


par

pierrick sorin

LE TRAVAIL DU NANTAIS PIERRICK SORIN EST MONDIALEMENT CONNU. DEPUIS NOVEMBRE 2006, IL NOUS RACONTE SON QUOTIDIEN DE CRÉATEUR. SIGNÉ SORIN, NATURELLEMENT. PHOTO / P. SORIN

PHOTOMONTAGE / CHARLIE MARS

Elisabeth m’accueille dans son atelier, rue du Faubourg-du-Temple. Elle est sculptrice, spécialiste renommée des hominidés préhistoriques. Ses sculptures hyperréalistes font revivre Cro-Magnon, Néandertal, Lucy et autres Sapiens avec une véracité “whaousante” ; c’est époustouflant. En dehors de la perfection plastique de ses réalisations scientifiquement étayées, les êtres qu’elle

À CÔTÉ DES CRÉATURES D’ELISABETH, CELLES DU MUSÉE GRÉVIN SONT UN PEU COMME UN VELOUTÉ LIEBIG FACE À UNE SOUPE AUX TRUFFES DE PAUL BOCUSE. reconstitue ont dans le regard cette lueur propre aux êtres “vraiment vivants”. C’est troublant, sans doute parce que la représentation parfaite de la vie fait résonner en nous des questions métaphysiques. n À côté des créatures d’Elisabeth, celles du musée Grévin sont un peu comme un velouté Liebig face à une soupe aux truffes de Paul Bocuse. Bref, nous sommes assis dans une partie de son atelier, agencée en show-room. Sur les murs, sont accrochés des portraits reconstitués d’homo sapiens : de grandes photos en relief auto-stéréoscopique ; pas besoin de lunettes. En entrant dans la pièce, j’ai observé ces images en présence d’un jeune gars, un assistant sans doute. Il devait avoir repéré un défaut dans une photo ; il la regardait avec tant d’attention qu’il ne m’a même pas salué. Avec la sculptrice aux mains d’or, nous discutons autour d’un café. Elle me parle du travail très personnel qu’elle développe actuellement sur le transhumanisme. “L’homme de demain pourra se réinventer, partir en week-end avec les lèvres de son choix, des yeux d’une autre couleur ou un “nouveau nez”… Je travaille

sur le thème du “shopping facial” me dit-elle. Puis, elle jette un regard vers l’assistant et me demande : « T’en penses quoi de lui ? » Je trouve la question un peu “limite”. Donner un avis sur un type que je ne connais pas et qui est à deux mètres de nous, c’est étrange. Mais bon, je réponds un truc : « Ben, il a l’air sérieux… Il est concentré… » Et là, le fils d’Elisabeth, Théo, rapplique. Il s’assoit devant moi. Je suis stupéfait : c’est le même mec que l’assistant, qui, derrière nous, regarde la photo. Un instant plus tôt, j’étais à quelques centimètres de lui et je n’ai même pas capté que c’était une sculpture ! Et vous, chers lecteurs, vous vous êtes fait avoir aussi : sur la photo, en vis-à-vis de cette page, le personnage en pied, c’est une sculpture. Et le type qui me fixe… C’est le fils ?… Le vrai ?… Beh non ! C’est juste une image, cadrée de plus près, de la même sculpture ! Elisabeth me raconte alors comment les livreurs s’énervent parfois à la porte de son atelier. Ils voient derrière la vitre un vieux type assis. Ils lui font signe, lui demandent d’ouvrir, haussent la voix, gesticulent, mais le vieux ne bronche pas. Le vieux, c’est Einstein. Dans un autre espace-temps, il daignera peut-être lever son cul (siliconé) de sa chaise, mais là… n

PA G E 0 6 1

“EINSTEIN“ PAR ELISABETH DAYNÈS REMERCIEMENT ET COPYRIGHT : ATELIER DAYNÈS WWW.DAYNES.COM/FR K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


ANNE BRÉGEAUT

L’ombre de nos désirs EXPOSITION / 1ER JUILLET > 3 SEPTEMBRE 2017 DU MERCREDI AU DIMANCHE > DE 14H À 18H ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE FERMÉ LE 14 JUILLET, OUVERT LE 15 AOÛT

MIOSSEC SEUN KUTI & THE EGYPT 80 LEE FIELDS & THE EXPRESSIONS HER THE GEEK x VRV LUCY ROSE CON BRIO YUSSEF KAMAAL THE SOUL REBELS LAUREL TASH SULTANA MIXCITY

gratuit | www.festival-rpop.fr

Conception : Ville de La Roche-sur-Yon - Licence d’entrepreneur de spectacles : 1-143719/2-143720/3-143721 - Mai 2017

CENTRE D’ART CONTEMPORAIN PONTMAIN

8 BIS RUE DE LA GRANGE 53220 PONTMAIN T // 02 43 05 08 29 / 02 43 08 47 47 WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR


ABONNEZ-VOUS EN LIGNE !

02 51 88 25 25 / leGrandT.fr

LICENCES SPECTACLES 1-1075853 / 1-1075850 / 2-1075851 / 3-1075852 \ PHOTO : © ISABELLE & ALEXIS

2017 /18


S R

L ' É T É D E S F E S T I VA L S

REQUIN CHAGRIN À ROUTE DU ROCK 2016 © NICOLAS JOUBARD

K  T

On vous dira que des festivals il y en a partout. Et pourtant, l’Ouest est bel et bien LA terre des festivals d’été. Les mauvaises langues diront ensuite que c’est parce que l’été est ici plus court qu’ils sont concentrés. Qu’aucune mauvaise rumeur ne vous arrête, l’été sera chaud et show, on vous le garantit. Impossible de citer tous les festivals mais vous pouvez suivre notre petite sélection pluridisciplinaire mais non exhaustive, d’ouest en est, du nord au sud, de jour comme de nuit, assis, debout ou couché. Bel été. DOSSIER RÉALISÉ PAR VINCENT BRAUD, MATTHIEU CHAUVEAU, VICTOR TESSON

PA G E 0 6 4

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


K  T

L ' É T É D E S F E S T I VA L S

vagues, été, farniente

LA DÉFERLANTE, 1ER JUILLET AU 31 AOÛT

GAËL FAYE © CHRIS SCHWAGGA

Depuis Saint-Brévin jusqu’à La Tranche-sur-Mer, La déferlante est le festival qui offre des concerts et spectacles de rue après de dures journées de farniente sur les plages. Gaël Faye apporte avec lui ses punchlines poétiques, le groupe Lucille crew pose sa serviette à Saint-Brévin (26/07) et Club Cheval (11/08) trémousse les aoûtiens aux Sables comme The Blind Suns (16/08) et leur dream pop colorée. Côté arts de rue, le temps fort est à Vert Lézard (2,3,4 août) dans une ferme bucolique à Saint-Hilaire-deRiez, comme un festival dans un festival, regroupant la plupart des créations originales programmées. n 85 44

Assis, couché et debout

LOUISETT © ERWAN LE YAR

Il existe plusieurs manières (et autant de positions) pour apprécier à sa juste valeur le festival rennais. À l’horizontale, les après-midis, sur les chaises longues installées place de l’Hôtel de ville avec à disposition jeux de société, presse et thé offert. À la verticale, le soir, avec une programmation de concerts éclectiques ayant pour seule ligne directrice la découverte, entre rock pur jus (Tankus The Henge), world music (l’orchestre de Zanzibar Kithara), soul (Louisett) et spectacles jeune public. n 35

TRANSAT EN VILLE, 8 JUILLET AU 26 AOÛT, RENNES

rives, Exotisme et nouveaux talents

TEMPO RIVES, 13 JUILLET AU 17 AOÛT, ANGERS

BCUC © JEANNE ABRAHAMS

Tempo Rives continue de miser sur la découverte et l’éclectisme, les pieds dans l’eau, face au château. La Dame blanche (13/07) et son hip-hop latino ouvre les festivités, avant Céu (25/07) qui revisite la musique brésilienne. Jokko feat. Titi Robin délivre un groove afro traditionnel (27/07) quand Bcuc (1er/08) apporte une touche punk hip-hop à l’afro jazz. Awa Ly (8 août) et son afro soul sensuelle se rapproche de Sate (20/07). La scène locale est bien représentée avec Lo’jo et la new wave de Després (17 août), le rock musclé de Beastly (20 juillet) et les riffs introspectif de Big Wool (18 juillet). n 49 PA G E 0 6 5

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

S R


S R

OLIVIA RUIZ © CHRISTOPHE ACKER

SEUN KUTI & THE EGYPT 80 © DR

L ' É T É D E S F E S T I VA L S

Afrobeat, soul et jardin de la Mairie Le concept est simplissime : pendant un mois, les mercredis et jeudis, des concerts dans le jardin de la Mairie. Simplissime mais excellentissime, la programmation étant confiée à une équipe qui a du goût, celle du Fuzz’Yon. À ne pas rater, la réincarnation du roi de l’afrobeat Fela Kuti en la personne de son fils Seun (28/06), le duo Her (6/07), première formation hexagonale à damer le pion aux Américains sur leur propre terrain (la soul) ou encore l’incorrigible Miossec (26/07), métamorphosé depuis son dernier album en… chanteur bastringue. n 85

Anais, Olivia et les autres Funk, soul, pop, folk, rock, chanson française et reggae, Accords & à cris goûte avec gourmandise à tous les styles de musique le temps d’un événement très resserré : deux soirées l’une dans un théâtre, l’autre dans un château, autour d’une petite demi-douzaine d’artistes au total. Pourtant, une tendance se dégage cette année : celle des chanteuses qui n’ont pas froid aux yeux, avec Anaïs et Olivia Ruiz. n

R.POP, 29 JUIN AU 28 JUILLET, LA ROCHE-SUR-YON

ACCORDS & À CRIS, 30 JUIN ET 1ER JUILLET, FOUGÈRES.

35

Iggy, Benjamin et Phoenix À une époque où le storytelling l’emporte parfois sur le contenu, le festival Beauregard fait figure de bel anachronisme. Ici, pas de légende fondatrice, du genre une bande d’amis organisant sa première édition dans un champ. Plutôt un événement lancé par la municipalité d'Hérouville. Cela donne une programmation un poil dispersée (des bluesmen du désert Tinariwen au rock FM de Midnight Oil) mais aussi un alignement de noms assez hallucinant : Phoenix, Iggy Pop, Metronomy, Biolay, Foals, Echo & The Bunnymen… n

PHOENIX / DR

K  T

14 PA G E 0 6 6

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

BEAUREGARD, 7 AU 9 JUILLET, HÉROUVILLE-SAINT-CLAIR.


Danse Théâtre Humour Musique Jeune Public Arts de la Rue Arts du Cirque

Réseau Chainon présente

FESTIVAL

12 >17 sept. 2017 LAVAL / CHANGÉ (53) 26e édition — www.lechainon.fr

RADIO

ILLUSTRATION - Nathalie BIHAN - www.nathaliebihan.com

LE CHAINON MANQUANT


S R

L ' É T É D E S F E S T I VA L S

espace public, cirques et compagnies Présent toute l’année avec le dispositif Dimanche à rennes, Les Tombées de la Nuit renoue avec un format été sur cinq jours. Le festival continue de jouer avec l’espace public pour réenchanter la ville sur un mode très participatif. Parmi les propositions les plus originales de la riche programmation de Claude Guinard et Philippe Kauffmann, on a noté la première venue à Rennes de Massimo Furlan qui vous emmène en TER, Le Temps d’une soupe d’ATSA Théâtre, Nous sommes de la compagnie Jeanne Simone, Tranzistoir et Gigot Love ; le retour du Cirque flamand Ronaldo, le P’tit cirk la création des fous furieux du Cirque Inextremiste au Vélodrome. Et pour la musique, la venue de Michaël Chapman qui affole déjà les aficionados. n

© CIRQUE INEXTREMISTE

35

LES TOMBÉES DE LA NUIT, RENNES, 5 AU 9 JUILLET

Théâtre, vieilles pierres et verdure Valoriser le patrimoine local en jouant des pièces de théâtre dans des lieux historiques souvent méconnus, tel est le pari tenu par les Nuits de la Mayenne depuis près d’un demisiècle. L’occasion, surtout, d’attirer de nouveaux publics. Et quoi de plus parlant pour le novice que le nom de Molière, à l’honneur dans trois pièces cette année (Le mariage forcé par la Cie Bewitched, un Dom Juan façon clown par la Cie Miranda et même une adaptation de la biographie du maître signée Boulgakov) ? n

ILIADE © PHILIPPE SAVOIR

K  T

LES NUITS DE LA MAYENNE, 17 JUILLET AU 9 AOÛT, EN MAYENNE 53

PA G E 0 6 8

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


Plus de 115 spectacles et concerts !


L ' É T É D E S F E S T I VA L S

PIXIES / DR

S R

Pixies, Detroit et toutes les musiques du monde Forcément, quand on pense Detroit, ville à l’honneur cette année aux Escales, on pense musique techno (mais aussi industrie automobile – enfin ce qu’il en reste…). En la matière, le festival nazairien frappe fort avec la venue d’au moins deux légendes vivantes du genre, Derrick May et Carl Craig. Mais, comme à chaque édition, l’événement se distingue surtout par une programmation idéalement éclectique et – avouons-le–-, assez impressionnante ! Comment ne pas trouver chaussure à son pied, entre le plus mythique groupe de rock des années 90 (Pixies), la plus libre des chanteuses françaises (Camille) et la plus attachante des soul women en rotation sur la bande FM (Imany) ? n 44

LES ESCALES, 28 AU 30 JUILLET, SAINT-NAZAIRE 44

Rock, indépendance et grand écart Voilà une manifestation qui porte bien son nom ! L’image du pont illustre à merveille la philosophie d'Au pont du rock, plus ancien des festivals rock indépendant de Bretagne (battant La route du rock de deux années). Un pont qui fait la jonction entre une sélection bien sentie d’artistes à la riche actu (La Femme, Rodolphe Burger, The Limiñanas…) et quelque chose comme la définition-même du mauvais goût (le nouveau UB40 Biga*Ranx, les effectivement peu recommandables Vandal). n

LA FEMME ® JONATHAN WITT

K  T

PA G E 0 7 0

K O S TA R

56 SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

AU PONT DU ROCK, 28 ET 29 JUILLET, MALESTROIT


SORTEZ DE L’ORDINAIRE

ESTOS • EXPOS • LOISIRS • CINÉMA

CONCERTS • SPECTACLES • BARS/R

Photo © Kaspars Grinvalds / Ffotolia

ne cherchez plus, wik a choisi le meilleur

#suivezleguide magazine papier web • mobile


S R

L ' É T É D E S F E S T I VA L S

WINTER FAMILY / DR

Mer, indépendance et expérimentations Ceux qui connaissent le fort de Bertheaume savent que cet îlot a quelque chose de paradisiaque mais peut-être pas que pendant trois jours en août, il se mue en véritable jardin d’Éden de la musique alternative. Les réjouissances : une organisation rigoureusement DIY (et donc authentiquement chaleureuse) et beaucoup, beaucoup de son (3 scènes et environ 60 artistes rock, electro, expé…). Notre coup de cœur ? Le duo franco-israélien Winter Family. n 29

VISIONS, 4 AU 6 AOÛT, PLOUGONVELIN

ROCK AROUND THE FORT INTERVIEW / MATTHIEU CHAUVEAU

La Route du Rock présente cette année sa 27e édition avec, tout en haut de l’affiche, la divine PJ Harvey. Trois questions à Alban Coutoux, programmateur. 27 ans, c’est un peu l’âge maudit dans le rock, non ? n Effectivement. On fait partie des vétérans des festivals français, maintenant. Mais cette édition s’annonce bien. On risque donc d’échapper à cette malédiction des 27 ans et de pouvoir proposer un festival l’année prochaine. Une de vos têtes d’affiche, The Jesus and Mary Chain, est une référence pour plein de jeunes groupes. Créer des ponts entre les générations, c’est important ? n C’est essentiel. Depuis quelques années, on propose d’ailleurs des prolongements sur des courants musicaux ou des périodes. Cette année, pour les 40 ans du punk, Christophe Brault donnera une conférence. Il y aura aussi une exposition du photographe américain David Godlis sur la scène newyorkaise du CBGB. Une découverte à conseiller ? n J’ai un énorme coup de cœur pour Idles, un jeune groupe de Bristol, entre PA G E 0 7 2

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

IDLES / DR

K  T

punk et post-punk. Ils ont une énergie très sauvage mais aussi une vraie qualité d’écriture. Des groupes qui font du bruit, il y en a pas mal mais des qui font du bruit avec des mélodies, c’est plus rare ! n 35

LA ROUTE DU ROCK, DU 17 AU 20 AOÛT, FORT DE SAINT-PÈRE, SAINT-MALO


LIVE LIVE

PETER DOHERTY • CATHERINE RINGER • THE BLOODY BEETROOTS LA FEMME • CHINESE MAN • BIGA*RANX • MAT BASTARD • VANDAL PETER DOHERTY • CATHERINE RINGER • THE BLOODY BEETROOTS

STEVE’N’SEAGULLS • RODOLPHE BURGER • FRUSTRATION • THE LIMIÑANAS LA FEMME • CHINESE MAN • BIGA*RANX • MAT BASTARD • VANDAL TAIWAN MC • FISHBACH • GERARD BASTE • THE LEGENDARY TIGERMAN STEVE’N’SEAGULLS • RODOLPHE BURGER • FRUSTRATION • THE LIMIÑANAS JOHNNY MAFIA SPECIAL • 7 WEEKSBASTE • LA POISON LES PICKELS • TIGERMAN GAD ZUKES TAIWAN MC •• KAVIAR FISHBACH • GERARD • THE • LEGENDARY

JOHNNY MAFIA • KAVIAR SPECIAL • 7 WEEKSRÉSERVATIONS • LA POISON •SUR LESWWW.AUPONTDUROCK.COM PICKELS • GAD ZUKES

Organisation :

AVEC 100.9

ère hit radio dans l'Ouest. Ière

Aux Arts Etc

Licences : 2-1022080 3-1022081

INFO CONCERT .COM


S R

L ' É T É D E S F E S T I VA L S

voix, Jardins et pépinière

6 E RENCONTRES MUSICALES EN VENDÉE, 19 AU 26 AOÛT, THIRÉ.

© DÉPARTEMENT DE LA VENDÉE

C’est un rituel estival : les Arts Florissants s’installent chez William Christie pour les Rencontres musicales en Vendée. Des rencontres entre le public et la musique de Purcell et Haendel, Vivaldi et Monteverdi… De belles journées et soirées en perspective dans les jardins et autour du miroir d’eau. Aux talents confirmés s’ajoutent les jeunes pousses de la musique et du chant. Le fondateur des Arts Flo’ a en effet installé son académie baroque à Thiré, ajoutant un Jardin des voix au domaine. n 85

Plaisance, stars du jazz et francs-tireurs Chaque année à la veille de la rentrée, aux Rendezvous de l’Erdre, les festivités se jouent sur l’eau (belle plaisance) et sur terre (jazz). Mais aussi, au sein du jazz lui-même, sur des territoires plus ou moins balisés : d’un côté des artistes à la renommée internationale, présentés notamment sur la scène nautique (Vincent Peirani & Emile Parisien, Médéric Collignon…) ; de l’autre de curieux francs-tireurs (Yussef Dayes, Théo Ceccaldi…) réunis sur une scène qui porte bien son nom, la « mix jazz ». n

MEDERIC COLLIGNON 2009 © PH. LEVY-STAB

44

LES RENDEZ-VOUS DE L’ERDRE, 31 AOUT AU 3 SEPTEMBRE, NANTES ET VILLES DES BORDS DE L’ERDRE.

DR

K  T

Humour, excentricité et couvre-chefs À l’heure du Brexit, Les Accroche-cœurs choisissent de se mettre à l’heure anglaise. Léger et décalé, le festival entend cultiver l’autodérision et se moquer des clichés que nous avons les uns des autres. On retrouvera donc l’humour so british. Si l’on n’attend pas a priori Mr Bean ou les Monty Python, on devrait retrouver de nombreuses troupes venues d’Outre manche. Des espaces du centre-ville seront mis en décor, le jardin du Musée des BeauxArts sera transformé sur le thème d’Alice au Pays des merveilles. Et chacun est invité à venir avec un chapeau. n 49

LES ACCROCHE-CŒURS, ANGERS, 8 AU 10 SEPTEMBRE.

PA G E 0 7 4

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


K  T

L ' É T É D E S F E S T I VA L S

Théâtre, musique et chemins de traverse

FACTEURS CHEVAUX © FRANK LORIOU

Avec Avignon, c’est l’un des festivals les plus transdisciplinaires de l’Hexagone. Danse, théâtre, musique, humour, jeune public, arts de la rue et du cirque, on trouve tout cela au Chainon manquant, avec une belle (et saine) attirance pour les chemins de traverse, notamment musicaux. À ne pas rater : le folk alpin incantatoire du duo Facteurs Chevaux, le jazz trip-hop impressionniste de Laura Perrudin ou les chansons miniatures de la jeune Brésilienne francophile Dom La Nena (ah, la belle cover du morceau Start a war de The National). n LE CHAINON MANQUANT, 12 AU 17 SEPTEMBRE, LAVAL/CHANGÉ 53

Rennaises, Rennais en appartés Vous le savez tous, I’m from Rennes est le festival qui monte. Tête chercheuse de toutes les scènes musicales rennaises, il s’applique à marier la crème de la crème musicale, les découvertes et les lieux connus ou moins connus pour en ressortir des propositions alléchantes. Pour cette édition, on annonce déjà Manceau, Leska, Strup, Palm, Fatras, Laura Perrudin, le collectif Chevreuil en adéquation avec le mail François Mitterrand, les Champs Libres, le Triangle, le Oan’s Pub, le métro, des appartements, des magasins… n DR

35

I’M FROM RENNES, RENNES, 14 AU 24 SEPTEMBRE

L’art numérique, sonore et visuel

SCOPITONE, 20 AU 24 SEPTEMBRE, NANTES

LA BOITE © CLACK-DAVID GALLARD

Un héros de la techno ambiant (Pantha du Prince), un jeune DJ qui ne jure que par le matériel analogique (Motor City Drum Ensemble), un producteur-remixeur qui fait autorité (Michael Mayer), une beauté d’Arizona, ex-développeuse informatique experte en techno introspective (Avalon Emerson), voici quelques-unes des réjouissances qui nous attendent pour Scopitone. Au milieu d’une riche programmation arts numériques, à laquelle nous prépare déjà l’exposition du Taïwanais Ken-Tsai Lee (auteur de la création graphique du festival), à visiter tout l’été. n 44 PA G E 0 7 5

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

S R


K  T

S R

ÉLÉCTRO

L’ÉTÉ DE L’ÉLECTRO Dans l'Ouest, les vacances sont rythmées par les festivals et soirées électro. Outre l’incontournable et mythique Astropolis, Les Escales de Saint Nazaire qui se tournent vers Detroit, ou Visions à Plougonvelin, l’électro est présente dans la quasi totailité des festivals de musiques actuelles. Beaucoup d’open air et d’événements à taille humaine mettent en avant des talents émergents locaux ou internationaux. Place à l’innovation et à la fête. SÉLECTION / VICTOR TESSON

44 GOÛTEZ ÉLECTRONIQUE n La programmation des fameux open air nantais sera dévoilée au fur et à mesure par House 2 couette. MMPP, Ada, Nari Fshr et Slodki sont aux platines de l’invitation dans la pampa le 25 juin. Pour la suite, rendez-vous les 20 août, 10 et 24 septembre. GOUTEZ-ELECTRONIQUE.COM 44 FMR FESTIVAL n Feel My Rave passe la seconde et se retrouve sur quatre jours. Agoria et la Belge Charlotte de Witte (8 juillet) se succèdent à l’hippodrome de Pornichet où se tient le main-event. Quelques heures plus tôt, Pharoah donne un air de Funky saturday à l’après-midi plage. La veille (le 7) c’est &ME, Alex Niggeman et MarsT qui électrisent le dancefloor de la Villa la grange à La Baule. FEELMYRAVE.COM 49 DOMINGO QUARTIER D’ÉTÉ n Cette année,

la Domingo prend ses quartiers d’été devant la fac de droit d’Angers. Les DJ-sbires du label parisien Rose et rosée, Sandro, Nico et Francis (9 juillet) ramènent leurs gros disques et leur bonne humeur contagieuse. Trois représentants du Nantes city gang, Moussa, Cheers et Alan D, accompagnent Carlos Nilmmns (19 août) le plus Écossais des Angevins. 44 THÉÂTRE - ACTE II n Le 9 juillet, la jeune asso nantaise Boreal s’installe au jardin de l’Éperon à Ancenis pour un second open air. Les hôtes Killiãn et Norton ouvrent la pièce et laissent place aux deux clown-diggers nazairiens Tohme et Zwillin, accompagnés d’Alëx avec son regard et ses disques de tueurs. After à la taverne avec les autres membres de Boreal Aysa Kalegare et VDR. PA G E 0 7 6

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

44 VOICELESS SESSION n Après Nicolas Lutz, An-

drew James Gustav ou Quest, le label nantais Voiceless clôture une saison incroyable en invitant la Roumaine Alexandra, habituée du Sunwaves. Le 13 juillet, un an pile après le set mémorable de Vera, c’est l’autre cofondatrice du label Melliflow qui emplie l’Insula à Nantes de son groove sensuel, breaké et acidulé. 44 10 ANS DU LC n Trois nuits de fête avec les grosses têtes d’affiches techno déjà programmées dans le grand club nantais comme Ben Sims (13 juillet), Len Faki (15 juillet), Alan Fitzpatrick (13 juillet). Des inédites comme Chris Liebing (14 juillet) et quasiment tous les DJ et collectifs nantais. Pour l’occasion, le Teo rouvre ses portes et la Cantine accueille les before. LCCLUB.FR 35 TXTR n Organisme Texture lance TXTR, dans le

beau parc de la Prévalaye à Rennes le 19 juillet. Une scène techno “bloc” accueille deux membres de Mord records, UVB (ive) et Sunil Sharp, ainsi que l’Américain Mike Parker. La scène “Jungle” est plus house, avec


ABONNEZ-VOUS et recevez le magazine chez vous dès sa sortie

5 NUMÉROS POUR 30 €

ASTROPOLIS © ALBAN-GENDROT-KEROUAL

VOTRE ABONNEMENT COMMENCERA DÈS LE PROCHAIN NUMÉRO

le producteur légendaire Gerd, Earl Jeffers et ses disques raw et Anil Aras de l’écurie Slapfunk. ORGANISME-TEXTURE.FR

29 ECHAP FESTIVAL n Le 18 et 19 août, l’asso quimperlaise Echap s’associe au collectif rennais Midi Deux pour deux jours de fêtes au bord de l’Ellé près de Quimperlé. Au programme le live électroanalo de DMX Krew, le set breakbeat de DJ Normal 4, et le grand n’importe quoi de Panteros666, aux cotés des locaux MMPP, Calcuta ou Paroi. ECHAPFESTIVAL.FR

44 RESIDANSE n Du 13 au 17 septembre, Abstrack réitère son marathon festif sur huit lieux de Nantes. Pour l’occasion l’asso ramène Pangaea de l’écurie anglaise Hessle Audio. Bradley Zero et Raphaël Top Secret reviennent, alors que le duo Hoejeon Soli et Azamat B sont invités pour la première fois, aux côtés de tous les membres DJ de l’association pour une belle semaine de fête. ABSTRACK.ORG

Envoyez un chèque à l'ordre de Médias Côte Ouest, accompagné de vos Nom + Prénom (et/ou société) + Adresse complète à MCO médias, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1

Anciens numéros en vente à la rédaction Conformément à la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978, relative à l'Informatique, aux Fichiers et aux Libertés, vous disposez d'un droit d'accès et de rectification des données à caractère personnel vous concernant. PA G E 0 7 7

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


K  T

S R

VENISE À L'HEURE DE LA BIENNALE

TEXTES ET PHOTOS / VINCENT BRAUD ET PATRICK THIBAULT

Voir Venise ? Non, revoir Venise tant la ville d’art et d’Histoire ne cesse de surprendre pour peu qu’on sorte des sentiers (re)battus par des touristes en quête de selfies. C’est peu dire que la Sérénissime vaut le déplacement à l’occasion de cette 57e édition de la Biennale d’Art.

LEE MINGWEI - THE MENDING PROJECT, ARSENALE PA G E 0 7 8

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


VENISE À L'HEURE DE LA BIENNALE

ERWIN WURM, PAVILLON AUTRICHIEN, GIARDINI

La biennale continue de faire courir les amateurs et les professionnels de l’art contemporain. Cette édition 2017 est riche et, heureusement, controversée : le plus spectaculaire y côtoie le plus inattendu et le sublime, le plus… baroque. Difficile, en quelques jours, de faire le tour d’une édition conçue “avec les artistes, par les artistes, pour les artistes”, selon les termes de Christine Macel, la commissaire générale française, qui a souhaité rapprocher les artistes et le public au risque de se voir critiquée par certains… critiques. Et si le public, lui, y trouvait son compte. n Il y a les Giardini, cet immense parc au bord de la lagune où une trentaine de pavillons nationaux défendent leurs couleurs (et leurs artistes !) et, de l’autre côté de la via Garibaldi, l’Arsenale, cet ancien site industriel et stratégique qui s’étale sur 50 000 mètres carrés. Autant dire que faire le tour de ces deux espaces en moins de deux jours n’est pas raisonnable. D’autant que nombre de pavillons étrangers trouvent place en ville, offrant l’occasion de découvrir des palais ou autres espaces ouverts à cette occasion. n Le choix est forcément délicat. Aux Giardini, outre le pavillon allemand, Lion d’or 2017 (lire par ailleurs), on peut découvrir le travail de Phyllida Barlow, jeune artiste britannique de 73 ans, dont les sculptures et installations monumentales envahissent l’espace, ou Theatrum Orbis, un étonnant travail collectif russe revisitant le théâtre du monde, ou encore s’amuser des facéties d’Erwin Wurm au pavillon autrichien… On aime aussi la proposition de Mark Bradford pour les U.S.A., le décalage du pavillon japonais et moins le kitsch de la Corée… Pas la moindre queue devant le pavillon français. Conçu par Xavier Veilhan, le studio d’enregistrement semble attendre un groupe de musiciens qui, le plus souvent, ne vient pas ! n On peut ensuite aller se perdre dans le labyrinthe de l’Arsenale. On y retrouve des pavillons nationaux comme celui de

PHYLLIDA BARLOW, PAVILLON BRITANNIQUE, GIARDINI

l’Afrique du Sud où Candice Breitz nous renvoie l’image de notre monde en donnant la parole aux “sans visage” alors que Mohau Modisakeng, lui, s’interroge sur l’identité dans un hypnotique Passage. Arrêt encore dans le pavillon irlandais. Tremble, tremble, les vidéos, fugitives et fragiles, de Jesse Jones sont un appel au renversement de l’ordre établi : l’homme, la femme, l’État et la religion… On tremble encore devant le film d’animation de Lisa Reihana sur les bienfaits (?) de la civilisation présenté par la Nouvelle Zélande. Mais l’Arsenale, c’est aussi une enfilade de propositions dont le fil d’Ariane semble être… le fil. Ou plutôt les fils. Ceux que développent, par exemple, le Taiwanais Lee Mingwei ou ceux que tissent, avec la complicité du public, le Philippin David Medalla. Ou encore le délicat travail de Maria Lai dont les livres ne sont pas tous cousus de fil blanc. C’est là aussi qu’Olafur Eliasson, pour son projet Green Light, a installé un atelier où des migrants travaillent à la production de lampes. n Quand on arrive en ville, après une halte devant The golden tower, de James Lee Byars, on peut prendre le frais à la Gallerie dell’Accademia – on y retrouve Philip Guston et les poètes –, grimper le bel escalier de la maison Vuitton pour découvrir le travail de Pierre Huighe. Sans oublier le Palazzo Fortuny qui, comme à chaque fois, propose avec Intuition, une expo magistrale dans un palais extraordinaire. On peut aussi souffler un peu sur l’île de San Giorgio Maggiore. La basilique y accueille Michelangelo Pistoletto et la fondation Fauschou, Robert Rauschenberg. Une autre île où il fait bon flâner, Torcello, avec sa cathédrale et ses sublimes mosaïques des XIe et XIIe siècles… mais c’est là une autre histoire de l’art. n VIVA ARTE VIVA, LA BIENNALE ARTE, GIARDINI Y ARSENALE, VENEZIA, JUSDQU’AU 26/11/2017, LABIENNALE.ORG

PA G E 0 7 9

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

K  T

S R


K  T

S R

VENISE À L'HEURE DE LA BIENNALE

ANNE IMHOF Le choc allemand Ce n’est pas du football mais, à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne ! Dès l’ouverture, les professionnels ont fait la queue pour plonger dans l’univers troublant, voire inquiétant, d’Anne Imhof. La jeune artiste de Francfort a d’emblée suscité la curiosité. Sur le toit, d’étranges vigiles montent la garde alors que, derrière des grillages, d’autres s’efforcent de calmer un couple de dobermans peu rassurants. À l’intérieur, passée une étrange salle de bain au dénuement clinique, c’est sous un plancher de verre que le visiteur/voyeur assiste à d’étranges scènes muettes : des artistes rampent, s’approchent, se touchent et s’endorment avant de disparaître comme ils étaient venus. Un lion d’or est mérité. n ANNE IMHOF, PAVILLON ALLEMAND, GIARDINI, JUSQU’AU 26/11/2017

DAMIEN HIRST Il était une fois… Depuis quelque temps déjà, Damien Hirst a décidé de construire lui-même sa légende. L’entreprise – car c’en est une – agace forcément. Avec Treasure from the WRECK of the Unbelievable, il en fait des tonnes ! Un véritable trésor, récupéré au fond de la mer, est présenté à la Punta della Dogana et au Palazzo Grassi : des statues, de bronze ou de marbre, rongées par le sel, incrustées de coraux et crustacés ou recouvertes d’algues, des vitrines avec des accessoires à usage domestique, des bijoux, des pièces de monnaie… Souvenirs d’un monde disparu sur lequel régnait peut-être le Démon monumental (18 mètres de hauteur) installé dans l’atrium du palais. n

HYDRA AND KALI DISCOVERED BY FOUR DIVERS © DAMIEN HIRST AND SCIENCE LTD. ALL RIGHTS RESERVED, DACS/SIAE 2017. (PHOTOGRAPHED BY PRUDENCE CUMING ASSOCIATES / PHOTOGRAPHED BY CHRISTOPH GERIGK)

TREASURES FROM THE WRECK OF THE UNBELIEVABLE DAMIEN HIRST, PALAZZO GRASSI ET PUNTA DELLA DOGANA, JUSQU’AU 3/12/2017.

Murano n’est pas seulement cette île où des bataillons de touristes, en rangs serrés, viennent faire provision de verroterie. Dans une ancienne verrerie, Loris Gréaud a installé son usine à rêve. On y travaille le verre comme autrefois dans le rougeoiement des fours. Et des centaines de globes, accrochés au plafond de cet étrange atelier, composent d’étranges vagues de lumière. On ne rate pas le deuxième volet de l’exposition Glasstress, présentée par la fondation Berengo où se côtoient Ai Weiwei, Erwin Wurm, Ugo Rondinone, Paul McCarthy et beaucoup d’autres. Et comme en écho à ce travail, il faut aller voir les sculptures de verre et d’os de Jan Fabre à l’Abbazia de San Gregorio (jusqu’au 26 novembre). n GLASSTRESS 2017, PALAZZO FRANCHETTI ET CAMPIELLO DELLA PESCHERIA, MURANO, JUSQU’AU 26/11. PA G E 0 8 0

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

AI WEIWEI

GLASTRESS Feu verre


VENISE À L'HEURE DE LA BIENNALE

VENISE PRATIQUE

Si “Venise n’est pas en Italie”, comme l’a écrit Ivan Calberac 1, ou comme l’a chanté Serge Reggiani, on y parle et on y mange italien. Du Rialto au Palais des Doges, de la piazza San Marco au pont des Soupirs, la ville garde ce caractère baroque dont a parlé Patrick Barbier 2. LORENZO QUINN Que d’eau, que d’eau Deux énormes mains blanches (de 9 m de haut !) sortent du Grand canal pour soutenir un palais menacé par les eaux. L’œuvre, Support, est signée Lorenzo Quinn et frappe les milliers de touristes qui, chaque jour, passent et repassent sous le Rialto. Le fils d’Antony Quinn évoque à sa manière le réchauffement climatique et fait la leçon aux climatosceptiques. En période de grandes marées, les gondoles ne passent plus sous tous les ponts et il est conseillé d’avoir des bottes pour traverser la place San Marco. Ici et là, des banderoles s’affichent en façade (et en anglais) : “Venice is my future” pour que la ville ne soit pas engloutie non plus par les seuls touristes. n SUPPORT, LORENZO QUINN, CANAL GRANDE, JUSQU’AU 26/11.

Y ALLER Assez simple au départ de Nantes puisque deux compagnies low cost assurent des vols directs. À partir de 120 €/aller-retour.

Y LOGER Il y a bien sûr le mythique Danieli mais, à plus de 1000 € la nuit, on peut hésiter. Pas toujours facile de trouver un hôtel abordable en plein rush estival. La location d’un appartement peut être une bonne alternative. Du côté de la via Garibaldi, par exemple, proche des Giardini, de l’Arsenale, et du dédale de ruelles pittoresques de Castello.

S’Y RESTAURER Dès qu’on s’écarte des grands axes touristiques, on peut prendre un spritz en terrasse, dans le quartier de Santa Croce par exemple, et dîner sans se ruiner dans une ruelle du Dorsoduro ou du Castello. Pâtes fraîches à l’encre de seiche ou aux palourdes (al vongole), pizzas en veux-tu en voilà, friture… Un peu plus cher qu’une trattoria mais valant le détour, Al Covo, pour sa soupe “pasta e fagioli” et sa friture de l’Adriatique. Pas de skybar à Venise mais prendre un verre sur le toit de l’Osteria Bancogiro, non loin du Rialto, au coucher du soleil… n (1) Venise n’est pas en Italie (Flammarion) (2) La Venise de Vivaldi, musiques et fêtes baroques (Grasset) PA G E 0 8 1

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017

K  T

S R


K  T

S R DOS À DOS

Vous avez longtemps revendiqué l’éphémère, Le Voyage à Nantes jusqu’à quand ? n Jusqu’à

esialB naeJ

ce qu’il ne soit plus nécessaire. Il est la vitrine d’une stratégie qui consiste à introduire de la créativité dans toutes les strates de la ville pour que Nantes devienne la ville évidente de la créativité et qu’on puisse faire un parcours sans événement.

... l’interview verso

ULT INTERVIEW / PATRICK THIBA KOSTAR PHOTOS / TANGUI JOSSIC POUR

Jean Blaise, Blaise Pascal ou Blaise Matuidi ? n Blaise Pascal

parce qu’il a inventé la brouette et que c’est bien utile au quotidien.

De quoi êtes-vous le moins fier ? n En fait, je ne suis pas très fier.

Agitateur ou animateur ? n Agitateur de publics

Je doute toujours.

et animateur d’équipes.

Que répondez-vous à ceux qui disent que vous n’allez jamais au spectacle ? n Que je ne vais

Vous dites que les artistes ne sont pas là pour amuser la galerie, vous êtes sérieux quand vous dites ça ? n Oui, très. Ils

plus au spectacle. J’y suis allé beaucoup trop. Je vais plutôt dans les centres d’art, les expos, les musées et beaucoup au cinéma.

peuvent amuser la galerie et certains le font. Quand je dis ça, je dis que l’art n’est pas là pour faire joli, pour décorer ou faire plaisir mais pour révéler des choses profondes qui nous échappent.

Ministre de la Culture ou ministre du Tourisme ? n Ministre de la Culture,

mais ça pourrait être le grand projet culturel de la France aujourd’hui, de réveiller son patrimoine avec les artistes.

Savez-vous ce que vos détracn teurs vous reprochent le plus ?

D’être encore là.

Il me semble que vos détracteurs vous reprochent d’avoir toujours les moyens de vos ambitions ?

Regrettez-vous qu’on ne vous ait pas appelé au gouvernement ? n Non

parce que je pense que je ne serais pas capable d’être ministre. J’ai envie de projets et non de représentation. n

n Oui, mais les

moyens il faut toujours aller les chercher. Ils ne tombent jamais du ciel.

PA G E 0 8 2

K O S TA R

SAISON 11 / NUMÉRO 56

ÉTÉ 2017


SAGACITÉ RCS 622044501 - © Musée de l’Abbaye Sainte-Croix, Hugo Maertens

EXPOSITION DESTINATION VACANCES Vendée rêvée, Vendée révélée

(1820-1970) Historial de la Vendée

Jusqu’au 3 septembre 2017

Entrée : 8 € 18 - 25 ans : 5 € moins de 18 ans : GRATUIT Jusqu’au 30 juin : du mardi au dimanche de 10 h à 19 h En juillet et août : tous les jours de 10 h à 19 h

Les Lucs-sur-Boulogne - 02 28 85 77 77 - www.sitesculturels.vendee.fr


LES SPECTAC , GRATUITS IRIE LA MA PLACE DE CREDIS LES MER IS SOIR. MED ET LES SA es jours,

Photo : collection privée • Graphisme DirCom Rennes Ville & Métropole - Juin 2017

Les autr e balade Transat s artiers u dans les q …

8 JUILLET > 26 AOÛT 2017 EN JUILLET • 8/7 > LOUISETT • 9/7 > FEST-DEIZ GOURMAND • 12/7 > CARTE BLANCHE CHAMPSLIBRES • 13/ 7> BAL DE LA FÊTE NATIONALE • 15/7 > KITHARA • 16/7 > MONSIEUR RIBOULDINGUE • 19/7 > ETHNOFIL • 20/7 > CINÉ PLEIN-AIR • 22/7 > JIVE ME • 23/7 > MONKEY SYSTEM • 26/7 > TANKUS THE HENGE • 27/7 > L’AFFAIRE BARTHAB • 29/7 > IMBERT-IMBERT • 30/7 > FABERGOSSE EN AOÛT • 2/8 > TÉLÉGRAM • 3/8 > PIQUE-NIQUE ÉLECTRO ET CINÉ PLEIN-AIR • 5/8 > BLEU PIMENT • 6/8 > LES PÂTES AU GAZ • 9/8 > NIRMAAN • 10/8 > NARMA AND THE WALILI BEAT BROTHER’S • 12/8 > CEUX QUI MARCHENT DEBOUT • 13/8 > ZOUM LE CLOWN • 16/8 > PASSION COCO • 17/8 > THE LOIRE VALLEY CALYPSOS • 19/8 > TEACHER JEKYLL • 20/8 > SASSY SWINGERS • 23/8 > CAPTAIN STAMBOLOV • 24/8 > GENEVIEVE LAMBORN • 26/8 > BAL AFRO-GROOVE TIME

• #transatenville • Toute la programmation sur le site et le facebook de Rennes, Ville et Métropole •


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.