KOSTAR CULTURES * TENDANCES · SAISON 12 · N° 57 · OCTOBRE-NOVEMBRE 2017 · KOSTAR.FR · FREE
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K T FA C E À FA C E
Cécile nce.. de frwarec to.
Qui est Anna, le personnage que vous incarnez dans Ôtez-moi d’un doute ?
l’intervie
n Elle est cash, un peu
INTERVIEW ET PHOTOS / R MATTHIEU CHAUVEAU POUR KOSTA
solitaire. Elle a été pas mal abimée par ses relations amoureuses précédentes. Lorsqu’elle rencontre Erwan (François Damiens), quelque chose se passe.
On vous dit soucieuse de l’écologie. Tenez-vous ça, comme Anna, d’un père engagé ? n
Connaissiez-vous déjà François Damiens ? n
Non et c’est une vraie belle rencontre. François est une personne avec qui on a envie d’être. Toujours drôle et généreux, c’est un acteur plutôt instinctif. Comme moi.
En Belgique, l’écologie fait partie des fondamentaux. On n’a pas d’effort à faire de ce côté-là. Mais, comme Anna, j’ai grandi auprès de parents plutôt anticapitalistes, presque anarchistes.
Un rêve de réalisateur ? n Plein mais s’il faut en
citer un seul, ce sera David Lynch. Il a toujours été mon préféré. Dans la nouvelle saison de Twin Peaks, je le trouve en très grande
Quand avez-vous eu envie de devenir comédienne ? n Petite,
quand je devais réciter mes premiers poèmes à l’école. Un vrai déclic. J’adorais transmettre des émotions aux gens en face de moi.
forme ! n
Tomber amoureux de la mauvaise personne, comme Anna, cela vous est-il déjà arrivé ? n Bien sûr.
Pour savoir quelles sont les personnes qui vont nous faire du bien, on est obligé de passer par des échecs, d’expérimenter.
À L'AFFICHE DE ÔTEZMOI D'UN DOUTE, DE CARINE TARDIEU, AVEC FRANÇOIS DAMIENS ET ANDRÉ WILMS
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recto n Cécile de France / P3 Sommaire n / P4 Ours n / P6 Cover girl n Yann Bastard / P8 le k de kostar n Louis Garrel / P10
actus n / P12 Business Classe n Kerisac / P16 Chef oui chef n Julien Lemarié / P18
actus n / P22 Entretiens n Mohamed El Khatib / P24 AllttA / P38 Têtes de série n Das Kinø / P36 Fanny Gicquel & Vincent-Michaël Vallet / P49 Portefeuille artistique n Paysages productifs par Nicolas Floc’h / 54 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P60 une ville ailleurs n New York par Emmanuelle Huynh / P62 verso n Cécile de France / P66
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Q U I F A I T Q U O I ?
Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro
KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication et de la rédaction n Patrick Thibault Graphisme et maquette n Damien Chauveau Développement n Patrick Thibault. Publicité n pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa Rédaction n redaction@mcomedia.fr Studio graphique n damien@mcomedia.fr
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Rédacteurs n Vincent Braud, Matthieu Chauveau, Fédelm Cheguillaume, Antonin Druart, Emmanuelle Huynh, Christophe Martin, Pierrick Sorin, Patrick Thibault. Photographes n Matthieu Chauveau, Jocelyn Cottencin, Nicolas Floc'h, Yann Peucat, Gildas Raffenel, Pierrick Sorin. GRAPHISTES / Illustrateurs / artistes plasticiens n Yann Bastard (couverture, ours, sommaire, custom des titres), Nicolas Floc'h, Pierrick Sorin. Remerciements n Charlie Mars, tous nos lecteurs, partenaires et annonceurs Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2017
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KOSTAR est adhérent au SPG2I (Syndicat de la Presse Gratuite Indépendante d'Information Imprimée) www.kostar.fr Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764
Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.
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NICOLAS FLOC’H NEW YORK YANN BASTARD Couverture / P01 n Sommaire / P04 n Ours / P06 n Tendances / P12 n Cultures / P22 n Une ville ailleurs / 65 Custom des titres / P08, 10, 16, 19, 25, 28, 36, 38, 49, 54, 61, 62
LE MOI DERNIER
PHOTO / GILDAS RAFFENEL POUR KOSTAR
« Oui, Bastard, c’est mon vrai nom ! » Yann Bastard lève donc tout de suite l’ambiguïté. Après un BTS de graphisme, il fait les Beaux-Arts à Rennes, en communication. « Mais mon truc, c’est l’illustration pure et dure ! » Sa manière de procéder, c’est traduire les images en deux dimensions et montrer chaque élément de l’image en simple forme géométrique. « En fait, j’aime simplifier au maximum jusqu’à ce que je me heurte à la compréhension de l’image. » n En regardant son habillage pour Kostar, chacun comprend qu’il a un faible pour les couleurs primaires : « Je les utilise pas mal depuis un moment, elles permettent une liberté assez énorme. » Yann Bastard aime aussi les « couleurs super saturées ». Ça correspond à un besoin de s’amuser : « C’est comme si tout allait péter. » n Mi Finistérien, mi-Espagnol, il a vécu en Vendée et en Normandie, mais, depuis quatre ans, son port d’attache, c’est Rennes. Yann travaille beaucoup pour la presse. Il aimerait faire davantage de BD et aller au-delà de la publication sur le site grandpapier.org n Pour Kostar, il a voulu nier l’automne et l’hiver. « Octobre-novembre, c’est terrible psychologiquement parlant, alors moi je me suis intéressé à ces gens qui font de la ville un espace de vacances. » Bref, un supplément d’été bienvenu ! n ELSHEEPO.TUMBLR.COM PA G E 0 8
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SAISON 11 / NUMÉRO 54
FÉVRIER-MARS 2017
du 1er au 6 novembre 2017 La Cite des congres de Nantes www.utopiales.org
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U N E P E R S O N N A L I T É À L A M O D E PA R L E D E M O D E
LOUIS GARREL « LA MODE ? OFFICIEUSEMENT, J’ADORE ! » INTERVIEW / MATTHIEU CHAUVEAU
PHOTO DAVID FISHER/SHUTTERSTO/SIPA
KERISAC
Vous êtes quelqu'un de stylé, depuis quand faites-vous attention à votre look ? n Depuis l’adolescence. J’ai essayé de mettre une djellaba sans pantalon et j’ai vu l’effet que ça produisait dans la rue. J’ai retenu la leçon : une djellaba se porte toujours avec un pantalon !
Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? n Je ne sais pas, mais j’ai l’emploi du costume : veste sans épaulettes parce que je n’ai pas d’épaules. Autrement, trop de déception quand j’enlève ma veste…
KRAFT
Quels rapports entretenez-vous avec la mode ? n Un rapport un peu hypocrite. Officiellement, ça ne m’intéresse pas. Officieusement, j’adore ! J’aime quand un costume est bien fait : les tissus, les intérieurs, les boutonnières… Avec une préférence pour la mode suédoise.
À qui voudriez-vous tailler un costard ? n À Michel Hazanavicius qui me fait constamment des vannes devant tous les journalistes. Par exemple, il fait 34 degrés aujourd’hui et je peux vous dire qu’il n’a pas changé de tee-shirt. Moi non plus vous me direz, mais lui transpire plus que moi ! Quel est le comble du chic ? n Inviter quelqu’un au restaurant sans qu’il s’en rende compte. Le comble du mauvais goût ? n Inviter et laisser dépasser la note du restaurant pour que la personne voit combien elle n’a pas payé !
MOHAMMED EL KH
Pensez-vous être à la mode ? n Pas en musique en tout cas. Dès que je trouve un truc bien et que je le fais écouter à mes amis, ils me répondent : « Ah non, quand même pas ça Louis ! » J’ai donc compris que j’étais nul, alors j’écoute mes trucs tout seul. Ça pourrait aller jusqu’à Herbert Léonard ! Être à la mode, c’est quoi pour vous ? n Une projection collective sur une personne qui serait la tête de proue d’un mouvement.
Quelle personnalité voudriez-vous relooker ? n Pharrell Williams. Il est trop classe. Ça donne des complexes à tout le monde. Je lui ferais un ensemble complètement absurde : une chemise Celio, un pantalon en velours côtelé de chez Façonnable, des mocassins de chez Christian Dior et une veste Le Bon Coin. Le problème c’est que même là, il aurait une classe dingue. Impossible de lutter.
Qui a bien pu inventer le verbe s’endimancher ? n S’endimancher, c’est se mettre bien pour aller à l’église. Je dirais donc un curé.
DAS KINØ
Avez-vous déjà pris des vestes ? n À tous mes amis, oui. À un moment, je portais toujours des vestes qui avaient déjà été utilisées par des gens. Ça vient du fait que je culpabilise de dépenser de l’argent pour des vêtements... Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous êtes en tournage ? n Des médicaments pour les migraines : NurofenFlash 400mg et Codoliprane, avant qu’il devienne interdit par la loi parce qu’il contient de la codéine. Si c’est pour quinze jours, dix-sept paires de chaussettes parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer. Et huit livres pour n’en lire qu’un que j’aurai acheté sur place. PA G E 0 1 0
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Qui rêveriez-vous de déshabiller ? n Un dealer de drogue à la douane (rire). Il doit y avoir pas mal de blé sous ses vêtements. Votre premier tee-shirt de groupe ? n Je n’en ai jamais porté. Par contre, j’avais un tee-shirt de François Truffaut vers 13-14 ans, avec lui en photo qui faisait le cadre avec ses mains et ces deux phrases, écrites en italien : « Faites venir la pluie ! » et « Moins forte la pluie ! » n
FANNY GICQ
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LE REDOUTABLE, DE MICHEL HAZANAVICIUS.
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CONTRIBUTEURS DU CAHIER TENDANCES ÉMILIE BERGER, MATTHIEU CHAUVEAU, ANTONIN DRUART CHRISTOPHE MARTIN, PATRICK THIBAULT
Broyer du noir C’est un café nouvelle génération au cadre aussi cosy qu’épuré, propice au networking ou à la détente. Nicolas et Simon y sélectionnent des cafés très gourmets sans topping superflu et altérant. Les incontournables expresso ou macchiato laissent une belle place à d’autres types d’extractions, courtes et corsées, filtre V60 ou encore à froid, qui s’accompagnent volontiers de pâtisseries artisanales totalement "trendies" (carrot cake, scones, cinemon rolls…). Les amateurs de caféologie attendent les "Brunchs ateliers" et une marque est en cours d’élaboration. n DR
CARDINAL, CAFÉ-WORKSHOPGALERIE, 4B, RUE DES ARÈNES, ANGERS
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Vapattitude Après tout, à quoi bon s'acharner à colmater ses artères au goudron et jouer sa chimio au chifoumi quand on peut vapoter de la tarte aux prunes ? C'est (plus ou moins) de ce postulat de départ que naît l'enseigne Culturevap, qui ouvre sa quatrième boutique, rue d'Antrain à Rennes. Ambiance ultra amicale, borne d'arcade, smoothies et salon cosy, large choix d'outils et de saveurs, le tout sous la casquette avisée de Dom Pedro de la jungle. n CULTUREVAP, 15 RUE D'ANTRAIN, RENNES. CULTUREVAP.FR
Jardinage 2.0 La nature reprend du terrain en ville. Au-delà de la volonté des collectivités, chacun peut participer. Et pour cultiver sans se prendre le chou, la Box à planter est toute prête. Créée par Julie Spolmayeur, la startup nantaise a imaginé de fournir à ses abonnés une sélection de graines de légumes, aromates et fleurs comestibles, bio et françaises. La boîte mail permet de maintenir le lien avec des conseils jardinage et des rencontres sont aussi organisées. Bref un terreau fertile. n LA BOX À PLANTER, DISPONIBLE AUX MACHINES DE L’ÎLE, CHEZ JANE JARDINERIE, AU JARDIN DES PLANTES, CHEZ MANIBUS… OU SUR LABOXAPLANTER.COM
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BUSINESS CLASSE
LOUIS GARREL KERISAC 1920 CRÉATION DE LA CIDRERIE PAR EDMOND-JEANMARIE GUILLET À GUENROUËT 1948 MÉCANISATION RAPIDE ET AVANT-GARDISTE DE LA CIDRERIE PAR LES FILS LOUIS ET EDMOND 1972 NAISSANCE DE LA MARQUE KERISAC 1996 ARRIVÉE DE LAURENT GUILLET À LA DIRECTION DE L’ENTREPRISE 2014 LANCEMENT DES PREMIERS CIDRES NOUVELLES SAVEURS (FRUITS ROUGES ET POIRE) PA G E 0 1 6
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LA VIE EN ROSE TEXTE / MATTHIEU CHAUVEAU
PHOTO / WILLIAM JEZEQUEL
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Bientôt centenaire, Kerisac est l’un des leaders du cidre avec plus de 5 millions de litres par an produits selon une tradition héritée de l’histoire familiale sans exclure l’innovation. Au déjeuner, au dîner, le week-end comme en semaine. Pendant des siècles, le cidre s’est invité quotidiennement à la table des Bretons et des Normands. « Dans les campagnes, chacun avait quelques pommiers et faisait ses barriques pour l’année » raconte Laurent Guillet. Cette époque dorée n’a pas encore pris fin quand, en 1920, l’arrière
grand-père du directeur de Kerisac, passant de ferme en ferme avec sa presse ambulante, décide de fabriquer son cidre dans un lieu fixe : à Guenrouët, petit bourg traversé par l’Isac (d’où le nom Kerisac : « chez Isac » en Breton) où se trouve toujours la société familiale et les quarante salariés qu’elle compte aujourd’hui. n Cette véritable culture
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du cidre s’estompe nettement au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Avec l’urbanisation, on préfère peu à peu le vin à la boisson pommée, jugée ringarde. « Mais ce qui a longtemps été ringard devient aujourd’hui vintage », s’amuse Laurent Guillet. Il ajoute : « Depuis plusieurs années, on se rend compte que cette boisson est en fait bien sympathique, qu’elle se partage facilement entre amis et qu’il y a peu de gens à ne pas l’aimer. » Les chiffres confirment ce ressenti : entre 2012 et 2015, les volumes de cidre consommés en France ont augmenté de 7 %, profitant aux grandes enseignes comme Kerisac (n°3 national et l’une des favorites des crêperies) comme aux cidreries artisanales et fermières se partageant les 10 % du marché restant. Au total, on dénombre aujourd’hui pas moins de 500 cidreries sur le territoire. n Un chiffre que Laurent Guillet connaît bien, puisqu’il est également président d’un des deux collèges de l’Union nationale interprofessionnelle cidricole, rassemblant tous les cidriers. « Je les considère comme des confrères. On va tous dans le même sens. Mon but, c’est que tout le monde soit autour de la table, les petits comme les plus gros et qu’on fasse de la qualité. » Mais qu’est-ce qu’un bon cidre, justement ? « Une bonne matière première et un savant assemblage des variétés de pomme : douces, douces-amères
DU LOCAL DANS LES RAYONS et acidulées », nous répond celui qui, tout petit, est tombé dans la marmite. Ajoutant que cette matière première, dans le cas de Kerisac, est 100 % locale, les pommes pressées à Guenrouët étant exclusivement fournies par des producteurs bretons en contrat avec la marque. n Plus que la cinquantaine de grands cidres que l’on peut déguster dans des bars spécialisés comme Le Sistrot à Quimper ou Le Comptoir Breizh Café à Saint-Malo, les vrais concurrents de Kerisac sont à chercher dans les linéaires des supermarchés. Et n’ont rien à voir avec la pomme... « Les grandes marques de bière et de soft ont des moyens sans commune mesure avec les nôtres pour imposer leurs produits. Quand l’interprofessionnelle met 2 millions d’euros dans la com’, une marque de bière bien connue met 25 millions à elle seule. » Stratégie marketing ou réel intérêt pour de nouvelles saveurs (sans doute les deux), Kerisac innove depuis trois ans en proposant des cidres aromatisés (fruits rouges, poire, cassis…), concurrençant ainsi de fait les poids lourds de la bière sur leur propre terrain. « Avec ces produits, on atteint une clientèle plus jeune et féminine tout en s’éloignant de l’association classique type crêpe-galette. » Bientôt le retour du cidre à tous les repas et tous les jours ? n
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JULIEN LEMARIÉ « GASTRONOMIQUE, MAIS DIFFÉREMMENT » INTERVIEW / PATRICK THIBAULT
PHOTOS / YANN PEUCAT POUR KOSTAR
Ancien chef de Lecoq-Gadby, Julien Lemarié vient d’ouvrir Ima en centre-ville. Ima, qui signifie maintenant en japonais correspond bien à l’ambiance très actuel de ce restaurant gastronomique ouvert et convivial. Compte tenu de sa signification, Ima va donc cultiver l’instant présent ? n Exactement. L’idée, c’est de capitaliser sur le moment présent, s’inspirer de ce qu’on a de disponible à l’instant T, que ce soit dans les matières premières, les envies, les miennes et celle du staff puisque c’est très participatif.
« C’EST LE CÔTÉ GOURMAND DES RECETTES QUI M’INTÉRESSE » Justement, quelle est votre envie du jour ? n On vient de recevoir les premières courges et de très jolis maquereaux. Je les ai fait mariner avec un peu de sel et travaillé à la flamme pour les servir sur de la courge musquée en velouté. Ils étaient présentés avec du sésame et de l’huile pimentée. Un cru-cuit avec un velouté ! PA G E 0 1 9
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Comment définissez-vous votre cuisine ? n On est sur le voyage, une forme de voyage. Moi, c’est le côté gourmand des recettes qui m’intéresse. Avant, je faisais déjà des menus dégustation mais on était moins sur la gourmandise. Je ne cherche pas à surprendre pour surprendre. Si je mets une épice ou un produit atypique, c’est parce qu’ils ont une histoire dans ma cuisine. Aviez-vous besoin d’être totalement chef ? n Ça a toujours une finalité et l’objectif. Il faut du temps pour en arriver là. LecoqGadby m’a beaucoup aidé à ce niveau-là. Poisson ou viande ? n Plutôt poisson mais ça dépend, s’il est bien cuit correctement ! Je ne sais pas vraiment pourquoi. Surtout que je ne suis pas un gars de la côte. Je suis né à Fougères, mais Mayennais. Le poisson SAISON 12 / NUMÉRO 57
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ENTRÉE DOS DE BONITE RAYÉE MARINÉE AU VINAIGRE DE SAKURA, DAIKON PICKLES, OXALIS, GELÉE DE VINAIGRE DE PRUNE ARROSÉE AVEC DE L’EAU DE TOMATE LÉGÈREMENT MENTHOLÉE. PLAT UN POISSON, CONFITURE D’ALGUES, INFUSION AU BOLDO LÉGÈREMENT PIMENTÉE, FONDUE DE POIREAUX, AMARANTE SOUFFLÉE. DESSERT FRAMBOISE, POIVRON, CACAHUÈTE. VIN BENOIT COURAULT, LES GUINECHIENS, AVEC LE POISSON.
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n’offre pas davantage de liberté dans les modes de cuisson qui sont assez similaires. On peut le voiler avec un liquide chaud. C’est très instinctif. L’assemblage se fait dans l’assiette et pas dans ma tête. Qu’avez-vous ramené de vos voyages ? n Il y a toujours des produits et des techniques. Mais chaque fois, ce qui compte, c’est l’énergie qui se dégage des pays visités. Mon épouse est japonaise alors évidemment, ma cuisine sent bon le Japon. Mais je ne m’arrête pas là. Quelle que soit la destination, il y a toujours quelque chose à ramener. Comment jugez-vous l’évolution de la gastronomie à Rennes ? n Très excitante ! Il y a beaucoup de nouvelles petites adresses. Regardez Bercail par exemple. Je suis là depuis cinq ans mais en l’espace de deux mois, quelque chose se passe. La dynamique est très bonne. On voit de plus en plus les restaurateurs sur le marché. Et les Rennais, on verra mais je pense qu’ils n’attendaient que ça. SAISON 12 / NUMÉRO 57
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Gastronomique ou bistronomique ? n Gastronomique, mais différemment. Au niveau de la vaisselle, du mobilier, de la précision du service, on est gastro. C’est comme si j’accueillais des amis chez moi. Un client m’a demandé pourquoi il y avait peu de choix à la carte, je lui ai dit que c’était comme chez des amis. En quoi votre établissement est-il novateur ? n Novateur, je ne sais pas mais il n’y en a pas d’autre comme ça à Rennes. J’ai voulu un comptoir pour enlever un maximum de filtres avec le client. Il ne s’agit pas de les choquer mais, avec la cuisine ouverte, le client mange sur la même table. Ça peut être osé quand on fait du gastronomique. Même si les choses sont moins rigides, c’est nouveau. Et, ma cuisine est très personnelle. Voulez-vous tutoyer les étoiles ou pas ? n Clairement oui. Je pense qu’on fait ce qu’il faut pour. On verra. n IMA, 20 BOULEVARD DE LA TOUR D’AUVERGNE, RENNES. IMA.RESTAURANT
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FOUS DE DANSE / PUBLIC WARM-UP © BARBARA BRAUN
RÉDACTEURS DU CAHIER CULTURES VINCENT BRAUD, MATTHIEU CHAUVEAU, FEDELM CHEGUILLAUME, ANTONIN DRUART, PATRICK THIBAULT
Charmatz toujours plus fou Le 1er octobre, c’est à Paris, au 104 précisément. La proposition est toujours la même : vivre la danse sous toutes ses formes. Après le succès des premières éditions de Fous de Danse esplanade Charles-de-Gaulle à Rennes, Boris Charmatz a fait danser Berlin. Pour le lancement de saison de la Volksbühne dont il est désormais artiste associé, il a choisi le tarmac de l’aéroport de Tempelhof. Un décor hallucinant et l’espace le plus grand qui soit pour un succès retentissant. Retour à Rennes le 6 mai 2018 après la création de 10 000 gestes à Berlin puis au Festival TNB. n FOUSDEDANSE.COM PA G E 0 2 2
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© SARAH GUILBAUD, PARADE BALADE ET DISTORSION
ACTUS
Parade, balade et distorsion
Musée haut Annoncée à Tours, la collection Cligman va finalement à Fontevraud. L’ancien industriel du textile Léon Cligman et son épouse lèguent leurs œuvres à l’État et à la région Pays de la Loire. Un musée va être aménagé pour les accueillir dans le bâtiment de la Fannerie de l’abbaye. Constituée sur cinquante ans, la collection comprend des Derain, Dufy, Gris, Soutine, Toulouse-Lautrec, Van Dongen… ainsi que des Antiquités. Ouverture prévue en 2019. n
Rennes à la pointe de l’art contemporain On sait François Pinault attaché à sa Bretagne. Après qu’il ait réaménagé le Palazzo Grassi et la Punta della Dogana à Venise pour y exposer sa collection, il investira en 2019 la bourse du commerce de Paris. Dinard avait eu la chance d’accueillir des expositions d’été. On le disait en discussion avec Nantes. Et c’est Rennes qui aura la chance d’accueillir une importante exposition d’œuvres de la collection Pinault au sein du Couvent des Jacobins rénové à l’été 2018. On annonce des Maurizio Cattelan, Marlène Dumas, Thomas Schütte, Vincent Gicquel. n PA G E 0 2 3
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PINAULT © MATTEO DE FINA - 2011
LES MOTS CROISÉS - GRIS
© BERTRAND MICHAU
C’est le succès du Voyage à Nantes 2017. L’exposition Entrez Libre au sein du greffe de l’ancienne prison aura au bout du bout accueilli 100.000 visiteurs. En attendant de trouver un nouveau lieu pour un nouveau projet en 2018, l’association Pick Up Production a participé à Trafic, la fresque géante du duo Ador et Semor. En noir et blanc sur un mur de 140 mètres de long, quai de l’Aiguillon, elle est visible depuis le Hangar à Bananes. Les deux artistes continuent leur parcours de fresque un peu partout en ville. n
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LOUIS GARREL KERISAC
SCÈNE / INTERVIEW
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KRAFT MOHAMMED EL KHATIB CULTURE FOOT
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INTERVIEW / PATRICK THIBAULT
PHOTO / ANTHONY ANCIAUX - FONDS POROSUS
Stadium met sur scène 53 supporters du Racing Club de Lens. Mohamed El Khatib est à la pointe de l’attaque. Après Finir en beauté (sur la mort de sa mère), Moi, Corinne Dadat (avec une vraie femme de ménage dedans)… , l’artiste associé du TNB s’emploie toujours à mettre sur scène des gens qui jouent leur propre rôle. Rencontre.
FANNY GICQUEL & VINCENT-MICKAËL VALLET
Comment vivez-vous ce buzz autour de Stadium ? n Il se passe quelque chose qui nous dépasse. J’en suis heureux pour les participants. Une partie de la population est tout d’un coup mise en lumière. Il était temps qu’on s’intéresse aux classes populaires.
Vous prenez le risque de mettre sur scène des supporters qui peuvent être xénophobes, homophobes et j’en passe… n Ce dont on crève, c’est de l’absence de mixité. 80 % du temps, on met en scène des petits bourgeois qui racontent leurs petites histoires de bourgeois noyés dans leur confort. Est-ce bien raisonnable ? C’est un premier geste de réconciliation. Avoir affaire aux électeurs du FN, échanger avec eux, ça n’est pas raisonnable, c’est nécessaire.
NICOLAS FLOC’H Qu’est-ce qui fait qu’on parle beaucoup de Stadium ? n Je crois que c’est d’abord le geste monumental de mettre 53 personnes sur scène, rémunérées dans une économie du théâtre qui nous empêche d’imaginer un spectacle à plus de quatre à six acteurs. Ensuite, il y a le caractère inédit de la rencontre : on organise la confrontation entre deux publics qui s’ignorent.
NEW YORK « L’IDÉE, C’EST DE ROMPRE LES BARRIÈRES. PHYSIQUEMENT EN AMENANT DES SUPPORTERS SUR SCÈNE ET CULTURELLEMENT AVEC LE SPECTACLE. »
Et qu’est-ce que ça change ? n Je prends l’exemple de l’homophobie. Dans les plaisanteries courantes, vous entendez le mot “enculé”. Quand vous creusez un peu, on vous dit “c’est pas ce que j’ai voulu dire”. Puis, vous finissez par ne plus entendre le mot “enculé”. Et c’est pareil avec l’antisémitisme. Dans un monde où il y a de moins en moins d’espaces de mixité, passer du temps avec les ultras m’a fait bouger.
YANN BASTARD Confronter le public du théâtre aux supporters du RC Lens, considéré comme le meilleur public de France, est-ce bien raisonnable ? n Dans le fond oui car, dans les deux cas, on a affaire à des amateurs éclairés. Le foot est plus populaire puisqu’une distance symbolique, économique et sociale s’est installée avec le théâtre. Il y a beaucoup de barrières. L’idée, c’est de les rompre. D’abord physiquement en amenant des supporters sur scène et ensuite culturellement avec le spectacle.
Au final, que dit Stadium ? n C’est un spectacle qui crée du commun. Aussi loin qu’on soit, socialement et économiquement, on se sent proche des supporters. Le spectacle brasse beaucoup de questions sur le lien social, son délitement, sur la privatisation des espaces… Quelle liberté on a à l’intérieur de ça ? Enfin, et ça n'est pas le moins important, on passe un moment festif avec la présence d’une fanfare ou d’une friterie. C’est extrêmement simple mais ça fait du bien.
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Ces valeurs sociales, celles du vrai jeu, que vous défendez, qu’est-ce que ça pèse par rapport au transfert de Neymar ? n Je ne sais pas. Le foot est pris dans un mouvement de dérégulation et de capitalisme sauvage. Lens n’y échappe pas même si ça n’est pas à la même échelle. Mais ces cachets, ça ne me choque pas plus que celui de Carlos Ghosn qui n’est même pas capable de produire des voitures non polluantes. J’ai l’impression qu’à Lens, le lien dans les bars, la vie sociale, ça n’a pas bougé. Peut-on dire que votre démarche consiste à mettre sur scène des “vrais gens” ? n Je n’aime pas le terme “vrais gens”. Ils ne sont pas plus vrais que des acteurs mais des experts, des témoins de leur vie. Généralement, on donne leur parole à des acteurs. Là ils prennent la parole eux-mêmes.
« LE FOOT EST PRIS DANS UN MOUVEMENT DE DÉRÉGULATION ET DE CAPITALISME SAUVAGE. » Pourquoi ce besoin viscéral de donner la parole ? n C’est un geste de liberté. Je ne m’interdis rien. Je ne m’oblige à aucun protocole. Je suis contre les experts et je considère que les acteurs, des metteurs en scène aussi, font partie d’un groupe d’experts. Ils ont confisqué la parole. Les acteurs sont interchangeables, toujours les mêmes alors que les gens sont en capacité de s’exprimer par eux-mêmes. Il y a de très bonnes actrices qui pourraient jouer Moi, Corinne Dadat mais, politiquement, ça n’aurait aucun intérêt. Et ça ne me déplait pas de faire la nique à un théâtre bourgeois désuet. Comment fait-on un spectacle avec des gens qui ne sont donc pas des comédiens ? n On essaie de fixer le moins de choses possibles pour ne pas être dans la répétition. On ne fait pas un travail d’acteur car ils n’en ont ni le désir ni la compétence. Je recherche le vivant, la rencontre et je reprends ce qui m’a touché. On répète peu et on y va. C’est un travail d’improvisation, sans tics ni recours à des prothèses techniques. Ça veut dire que c’est différent tous les soirs ? n Oui, mais j’ai des balises, des choses que je veux entendre absolument. Pour Stadium, on a des discussions improvisées. Je suis sur scène une espèce de Monsieur Déloyal. Pour que ça reste vivant, je leur PA G E 0 2 6
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dit : « On va parler de ça » et on parle d’autre chose. Pour qu’on se surprenne et que l’acteur ne soit pas comme dans un tunnel. Vous auriez dû être un joueur de foot de haut niveau, est-ce que c’est un mal pour un bien ou est-ce que vous le regrettez ? n J’ai répondu à une interview du Monde que je le regrettais et je regrette d’avoir dit ça. J’aurais eu du plaisir mais je me serais lassé. Mon parcours est semé d’accidents et, au fond, c’est plutôt réjouissant. Je me serais épuisé dans le foot à haut niveau. Le seul bénéfice, c’est l’argent mais je ne sens pas les amis que j’ai gardés plus heureux avec tout ça. C’est un mal pour un bien. Qu’est-ce que ça fait de revenir à Rennes en artiste associé du TNB après y avoir fait Sciences Po ? n Je suis très heureux. C’est une espèce de pèlerinage alors que j’ai failli me faire virer. Je dois mon salut à Gilles Richard. Tanneguy Larzul, le directeur, prônait une sortie de l’Europe. Nous lui avons fait observer, de manière un peu potache, j’en conviens, qu’il était le seul avec Marine Le Pen à prôner ça. J’ai vécu intensément ces années à Rennes. Je fréquentais aussi la fac, les cours de Jean Ollivro en géographie et Armel Huet en sociologie. Ça représente 5-6 ans de ma vie, que je regarde avec une certaine nostalgie. C’était l’insouciance. En quoi vos spectacles sont-ils politiques ? n Quand on lie théâtre et politique, je suis méfiant : on manque d’humilité. On ne s’adresse qu’à 3 % de la population. Il ne faut pas se gargariser et penser qu’on transforme la vie des gens ou que l’insurrection va naître dans les salons de l’ENS*. Ce qui peut avoir un caractère politique, c’est que, sur mes plateaux, on voit des gens qu’on n’a pas l’habitude de voir. C’est un premier geste à l’endroit de la diversité sociale. Finir en beauté, par exemple, c’est casser des codes désuets. n *École Normale Supérieure de Rennes. STADIUM, LE QUAI, ANGERS, 20 ET 21 SEPTEMBRE ; TNB, RENNES, 24 ET 25 NOVEMBRE ; THÉÂTRE ANNE DE BRETAGNE, VANNES, 26 NOVEMBRE ; LE GRAND T, NANTES, 10 AU 14 AVRIL. CONVERSATION (AVEC ALAIN CAVALIER), TNB, RENNES, 11 ET 12 NOVEMBRE. MOI, CORINNE DADAT, PORNICHET, 13 FÉVRIER, REDON, 14 FÉVRIER, CHÂTEAUBRIANT, 15 FÉVRIER, GÉTIGNÉ, 17 FÉVRIER. FINIR EN BEAUTÉ, TNB, RENNES, DU 12 AU 22 MARS.
C’EST LA RENTRÉE POUR LE TNB NOUVEAU PROJET DÉCOUVREZ LA SAISON 17 / 18
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« IL Y A UNE DIMENSION ARTISTIQUE DANS LE FOOTBALL, ET DANS LE SPORT EN GÉNÉRAL » INTERVIEW / VINCENT BRAUD
PHOTO (PAGE DE DROITE) / STADIUM © FRED HOCKÉ
Il est le M. Football de Canal +. Rédacteur en chef-adjoint de la chaîne (où il est entré en 1992), Vincent Radureau est passé par la Sorbonne avant de choisir la voie du journalisme. Il pose ici son regard sur football et culture. Le football, ça remonte à votre enfance ? C’était pour faire “comme tout le monde” ? n Le football, pour moi, ça remonte à l’enfance effectivement mais en pointillé. Je suivais les matches de l’équipe de France (j’ai pleuré devant Séville, j’ai sauté de joie devant Guadalajara), mais je n’avais pas de club de cœur. La raison est simple : dans ma région poitevine, il n’y a jamais eu de club parmi l’élite du championnat... En revanche, j’ai assidûment fréquenté les équipes de foot de mon village, jusqu’à l’adolescence. Le journalisme sportif, ce fut un choix évident ? n Non, pas un choix évident. Lorsque j’étais à l’école des journalistes (le CFJ), je me destinais plutôt à la rubrique “culture”. Mais lorsque Charles Biétry, le patron des sports de Canal+ de l’époque, a demandé deux élèves du CFJ pour compléter sa rédaction, je n’ai pas hésité car je sentais qu’il y avait là une belle opportunité. Je ne l’ai pas regretté depuis. Comment expliquer l’indifférence (le mépris parfois…) du milieu culturel par rapport au football ? n S’il y a mépris ou indifférence, c’est sans doute parce qu’on imagine que les footballeurs, ou les amateurs de football, n’ont aucune culture et ne pensent qu’avec leurs pieds. Ce qui est évidemment faux et caricatural. Tout comme il est caricatural d’imaginer que la culture PA G E 0 2 8
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n’est de nos jours réservée qu’à une certaine élite. Mais voilà, comme le football est un sport simple, accessible à tous, il apparaît aux yeux de certains comme l’antithèse de l’élitisme, et donc négligeable. Mais c’est très franco-français. L’Angleterre n’a pas ce mépris pour la chose footballistique. En foot, on parle de “beau jeu”… Y a-t-il une dimension culturelle, voire artistique, dans le football ? n Oui, il y a une dimension artistique dans le football, et dans le sport en général. J’en ai eu la certitude au début de ma carrière de petit reporter. Au milieu des années 1990, j’étais souvent envoyé à Nantes pour suivre les entraînements dirigés par Jean-Claude Suaudeau, le coach-maestro de l’époque. Et plus d’une fois, j’ai été impressionné par ce que je voyais, associant ces séances à une chorégraphie digne d’un ballet (et je ne dis pas ça parce que Kostar est établi dans la région). Autre exemple : le tennis de Roger Federer est tout à fait artistique, à mes yeux. En dehors du public lensois (dont traite Stadium), quel est votre regard sur les publics de l’Ouest ? n Je n’ai pas le sentiment qu’il y ait une spécificité des publics de l’Ouest. Il me semble que ces publics sont à la fois enthousiastes et exigeants, avec une passion toute mesurée… n
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YVETTE, SUPPORTRICE, PRÉSENTE DANS STADIUM
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Ce pas grand chose...
© ELIZABETH CARECCHIO
Johann Le Guillerm s’intéresse souvent à ce qui nous échappe. Proche d’un Raymond Devos qui pouvait disserter sur ce rien qui est déjà quelque chose puisque “trois fois rien, ce n’est pas rien…”, l’artiste invite à faire ce pas de côté pour voir ce qui se cache derrière “le pas grand chose”. Spectacle, conférence ou performance ? Qu’importe, nous voilà embarqués, tel Monsieur Jourdain découvrant la prose, dans un univers proche qui nous reste souvent étranger. n LE PAS GRAND CHOSE, JOHANN LE GUILLERM, LE QUAI, ANGERS, 29 SEPTEMBRE ; LA FLEURIAYE, CARQUEFOU, 6 ET 7 NOVEMBRE ; ONYX, SAINT-HERBLAIN, 9 AU 11 NOVEMBRE.
César et le pouvoir
© FREDERIC NAUCZYCIEL
Pour les plus jeunes, César n’est guère plus qu’un personnage d’Astérix. Dans une période troublée du royaume d’Angleterre, Shakespeare en fait un personnage de rupture. Et sa chute est l’occasion d’une réflexion sur le pouvoir. Reprenant le texte aux États-Unis, Arthur Nauzyciel en fait un héros tragique d’aujourd’hui et multiplie les références à l’Histoire contemporaine. À Dallas, un jeune “empereur” fut, lui aussi, assassiné. À Washington, comme à Rome, le Capitole n’est pas loin de la roche tarpéienne. n JULES CÉSAR, TNB, 5 AU 14 OCTOBRE ; LE QUARTZ, BREST, 19 ET 20 OCTOBRE.
Un couronnement bienvenu C’est “le” chef-d’œuvre de Monteverdi au soir de sa vie. Redécouvert au début du siècle dernier, Le couronnement de Poppée, c’est l’histoire du sacre de Poppea, la maîtresse de Néron. Si l’empereur a laissé une image peu sympathique, le compositeur veut célébrer un amour plus fort que tout. Une partition superbe, exigeante tant pour les musiciens que pour les voix, en couronnement d’une collaboration entre Moshe Leiser, Patrice Caurier et Nantes Angers Opéra. n
© JEFF RABILLON
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LE COURONNEMENT DE POPPÉE, 9 AU 17 OCTOBRE, THÉÂTRE GRASLIN, NANTES. PA G E 0 3 0
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JEAN LOUIS FERNANDEZ
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Printemps en automne David Drouart est un enfant du pays. C’est en effet au Conservatoire de Nantes qu’il fait ses premiers pas avant d’aller à Lyon et de croiser Odile Duboc. Le jeune chorégraphe multiplie les expériences au fil de ses rencontres et impose un vocabulaire et un répertoire singuliers. Dans un solo, il revisite L’après-midi d’un faune avec la complicité d’un plasticien. Il revient, ici, avec Le sacre du printemps de Stravinsky, neuf danseuses et… un paysagiste. Quand la nature reprend ses droits et envahit le plateau… n (S)ACRE, DAVID DROUARD, COMPAGNIE DADR, VOISINAGE, ONYX LE 17 NOVEMBRE.
et aussi THÉÂTRE ILIADE ET ODYSSÉE, HOMÈRE PAR PAULIEN BAYLE, LE QUAI, ANGERS, 16 AU 19 OCTOBRE P.P.P., TNB, 12 AU 19 OCTOBRE. L’EMPIRE DES LUMIÈRES, MISE EN SCÈNE ARTHUR NAUZYCIEL, TNB, RENNES, 9 AU 18 NOVEMBRE.
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Ombre et lumière L’un est cinéaste et mélomane, l’autre est musicien et mordu de 7e art. Comme Pascal Greco et Philippe Pellaud (alias Kid Chocolat) sont tous les deux Suisses, ils ont vite eu l’envie (et la bonne idée !) de travailler ensemble. Ainsi est né Shadow, un film étrange où la musique colle à l’image et inversement. La (très) bonne idée a été de s’appuyer sur un duo de comédiennes tout aussi talentueuses : la séduisante Asia Argento et la jeune Anna Lou Castoldi. Et, pour que le bonheur soit complet, pas de bande-son mais de la musique live. n SHADOW, LIEU UNIQUE, NANTES, 2 NOVEMBRE. PA G E 0 3 2
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JE SUIS UN PAYS (COMÉDIE BURLESQUE ET TRAGIQUE DE NOTRE JEUNESSE PASSÉE), VINCENT MACAIGNE, TNB RENNES, 11 AU 17 NOVEMBRE. JE PARLE À UN HOMME QUI NE TIENT PAS EN PLACE, DE JACQUES GAMBLIN, LE THÉÂTRE, SAINTNAZAIRE, 16 AU 19 NOVEMBRE ; LE QUARTZ, BREST, 28 ET 29 NOVEMBRE. VERTIGES, NASSER DJEMAÏ, LE GRAND T, 21 AU 25 NOVEMBRE. GUS, SÉBASTIEN BARRIER, LE GRAND T, 23 NOVEMBRE AU 2 DÉCEMBRE.
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© PIERRE GROSBOIS
et aussi DANSE MOVING NUMBERS, NOUVELLE CRÉATION DE ROBERT SWINSTON, LE QUAI, ANGERS, 4 AU 6 OCTOBRE.
Animal social La dernière création de Thomas Quillardet, artiste associé de 2016 à 2018 au Théâtre de Saint-Nazaire, a eu l’honneur du In cet été à Avignon. C’est un voyage naïf, grandiose, égaré mais raisonnable. Girafe, 9 ans, a perdu sa maman et tente de combler ce deuil en quémandant un abonnement à Discovery Channel. Son père ne peut pas lui payer ? Tant pis, elle se débrouillera, allant à la rencontre de qui peut lui offrir son dû, se jouant des autres afin de manipuler un monde qui ne lui plaît guère. Adaptation de Tiago Rodrigues, en plein essor sur nos scènes nationales, la pièce délivre une parole en suspens, soutenue par quatre acteurs déterminés à faire de cette fable initiatique une virée insouciante et doucement politique. n
ROBYN ORLIN, AND SO YOU SEE…, LIEU UNIQUE, 10 ET 11 OCTOBRE. TSUNAMI, CRÉATION DE JULIEN GROSVALET, COMPAGNIE R14, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE, LE 7 NOVEMBRE. INAUDIBLE, THOMAS HAUERT, LE GRAND T, 14 ET 15 NOVEMBRE.
TRISTESSE ET JOIE DANS LA VIE DES GIRAFES, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE, 23 ET 24 NOVEMBRE
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6 FILMS EN COMPÉTITIONS DES AVANT-PREMIÈRES DES MASTERCLASSES Tarif unique 6 € la séance www.festivaldufilm-dinard.com
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MUSIQUE
Low Roar boréale De l’influence du lieu d’habitation sur l’univers d’un artiste... Dans les années 2000, le Californien Ryan Karazija donnait avec son groupe Audrye Sessions dans une power-popemo typique de la West Coast, jusqu’à la lubie d’un déménagement en Islande. Conclusion logique d’une admiration pour le groupe local Sigur Rós ? En tout cas, sous le nouveau blase de Low Roar, Karazija donne dans une électro-folk atmosphérique que n’aurait pas renié le groupe précité, ou encore les plus discrets mais non moins délicieux Múm. n LOW ROAR, FUZZ’YON, LA ROCHE-SUR-YON, 14 OCTOBRE ; STEREOLUX, NANTES, 17 OCTOBRE ; ECHONOVA, SAINT AVE, 19 OCTOBRE ; UBU, RENNES, 20 OCTOBRE.
Noir c’est noir Mulhouse, Alsace. C’est ici que – anomalie géographique – se joue depuis quelques années l’avenir du rock hexagonal. Ou plutôt une relecture d’un passé qui n’aurait jamais eu lieu car, on a beau chercher, on trouve peu d’exemples de groupes aussi authentiquement rock’n’roll dans notre histoire nationale que Last Train. Et le pire, c’est que ça marche au-delà des espérances : les quatre fans de Black Rebel Motorcycle Club et Brian Jonestown Massacre ont récemment ouvert pour… Johnny Hallyday à Bercy ! n
© LUCIE RIMEY MEILLE
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LAST TRAIN, ECHONOVA, SAINT AVÉ, 5 OCTOBRE ; VIP, SAINT-NAZAIRE, 7 OCTOBRE ; ANTIPODE, RENNES, 12 OCTOBRE ; CHABADA, ANGERS, 9 NOVEMBRE ; 6PAR4, LAVAL, 10 NOVEMBRE ; ESPACE AVEL VOR A PLOUGASTEL, 11 NOVEMBRE. K O S TA R
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Vern Volume 09.09 2017 biennale d’art contemporain Vern-sur-Seiche
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graphisme : l’atelier du bourg
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Julien Boucq Martin Creed Nicolas Daubanes Aurélie Ferruel & Florentine Guedon
Anaïs Hay Francis Raynaud Johanna Rocard
Commissariat d’exposition : Isabelle Henrion
© Michael Lennox - Boogaloo and Graham
www.levolume.fr
Association Côte Ouest +33 (0)2 98 44 03 94 www.filmcourt.fr
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LOUIS GARREL
TÊTE DE SÉRIE / MUSIQUE
KERISAC KRAFT
MOHAMMED EL KH DAS KINØ UNE TOILE À DEUX TEXTE ET PHOTO / MATTHIEU CHAUVEAU POUR KOSTAR
FANNY GICQU VINCENT-MICKAË
Avec The Call of a Vision, leur premier album, le duo nantais Das Kinø livre une electro-pop cinématographique née de la rencontre du yin et du yang. « T’es pas un rockeur, tu ne sais pas ce que c’est que le rock ! » aurait lancé, un soir et à une heure avancée, le batteur d’un mythique groupe nantais à David Darricarrère. Celui-ci était alors en reconversion rock’n’roll avec son projet Dtwice, après onze ans d’électro-soul gagnante au sein de Smooth. « Avec le recul, il avait raison », concède Darricarrère, beau joueur, le regard toujours rieur : « Je me suis fantasmé en groupe de rock avec Dtwice mais, aujourd’hui, je reviens à ce que je sais le mieux faire avec Das Kinø .» L’expérience aura surtout permis au multi-instrumentiste de découvrir une perle rare, l’élégance-même tant physiquement (grande fille châtain à frange) que musicalement (des doigts de fée, une « oreille absolue ») : la claviériste et bientôt chanteuse Léa Colombet, de 15 ans sa cadette. n À eux deux, Léa et David forment dorénavant Das Kinø (« le cinéma », en allemand) et n’ont pas perdu de temps pour sortir un élégant premier album d’électro-pop sensuelle, planante et – forcément – cinématographique. Le combo,
pourtant, n’allait pas de soi, mais fonctionne au-delà des espérances à l’instar de cette pochette de disque improbable, représentant sa tête à elle sur son corps à lui. D’un côté une pianiste formée au Conservatoire, citant Rachmaninov et Debussy en référence. De l’autre un multi-instrumentiste autodidacte, crédité à la réalisation de pas mal de disques ligériens (tant soul que pop), quand il ne les sort pas sur son propre label Do you like. n « Dans Das Kinø, Léa incarne le côté candide, pur, et moi le côté plus extrême, instinctif, qui essaie de la tenter .» Une démarche qui, à l’instar de celle adoptée jadis par Gainsbourg avec ses muses, semble porter ses fruits – du moins artistiquement. Parallèlement à ce projet, la paire officie plus discrètement sous le nom de Hi-Fi Gen, livrant une électro aussi explosive et dansante que celle de Das Kinø est onirique et lascive. David résume : « L’un est pour le dimanche, l’autre le samedi soir. » n
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DAS KINØ PREMIER ALBUM, THE CALL OF A VISION, DISPONIBLE CHEZ DO YOU LIKE, DOYOULIKE.FR/ARTIST/DAS-KINO
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MUSIQUE
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et aussi MUSIQUE IMMENSITY OF THE TERRITORY VOL.3 NORTHERN, LIEU UNIQUE, NANTES, 7 OCTOBRE. BETH DITTO, STEREOLUX, NANTES, 9 OCTOBRE.
© YANN RABANIER
LO’JO (FONETIQ FLOWERS), THÉÂTRE MUNICIPAL, REZÉ, 10 OCTOBRE ; FUZZ’YON, LA-ROCHE-SUR-YON, 27 OCTOBRE ; LE CHABADA, ANGERS, 16 DÉCEMBRE. IBEYI, L’ÉTAGE, RENNES, 11 OCTOBRE ; STEREOLUX, NANTES, 12 OCTOBRE. YOUN SUN NAH, LA FLEURIAYE, CARQUEFOU, 11 OCTOBRE. FISHBACH, LE QUAI, ANGERS, 12 OCTOBRE.
Albin as-tu du cœur ? Qu’il fut long, le chemin qui mena au nouvel album d’Albin de la Simone (son cinquième). D’abord collaborateur de l’ombre d'artistes de renom (Miossec, Vanessa Paradis, Alain Souchon…), le fin multi-instrumentiste aura attendu ses 30 bougies pour se lancer dans une carrière solo, et ses 46 pour enfin tomber le masque. L'un de nous est l’album le plus personnel et intime de cet auteurcompositeur à l’élégante pudeur. Son plus réussi aussi. n ALBIN DE LA SIMONE, THÉÂTRE VICTOR HUGO, FOUGÈRES, 17 OCTOBRE ; SALLE PAUL FORT LA BOUCHE D’AIR, NANTES, 14 NOVEMBRE ; TNB, RENNES, 20 DÉCEMBRE ; LE GRAND LOGIS, BRUZ, 25 JANVIER.
ALLTTA, L’ÉTAGE, RENNES, 14 OCTOBRE ; VIP, SAINT-NAZAIRE, 23 OCTOBRE. LARTISTE, CHABADA, ANGERS, 14 OCTOBRE ; L’ÉTAGE, RENNES, 9 NOVEMBRE ; STEREOLUX, NANTES, 2 DÉCEMBRE ; CENTRE DES EXPOS, LE MANS, 8 DÉCEMBRE ; LA CARÈNE, BREST, 9 DÉCEMBRE. CYRIL MOKAIESH, THÉÂTRE, REZÉ, 17 OCTOBRE. GODSPEED YOU ! BLACK EMPEROR, TNB, RENNES, 18 OCTOBRE. DIANE REEVES, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE, 19 OCTOBRE. OLIVIA RUIZ, PIANO’CKTAIL, BOUGUENAIS, 19 OCTOBRE. BERTRAND BELIN, LITTORAL, SALLE PAUL FORT LA BOUCHE D’AIR, NANTES, 19 OCTOBRE. RILES, LE LIBERTÉ, RENNES, 20 OCTOBRE ; CHABADA, ANGERS, 21 OCTOBRE ; STEREOLUX, NANTES, 4 NOVEMBRE. HENRI TEXIER NONET HANDS AND VOICE, CRÉATION JAZZ EN PHASE, LA CITÉ, NANTES, 24 OCTOBRE.
© DAVID LEVINE
CHRISTOPHE, FESTIVAL LES INDISCIPLINÉS, GRAND THÉÂTRE, LORIENT, 9 NOVEMBRE. VITALIC, STEREOLUX, NANTES, 10 NOVEMBRE ; LIBERTÉ, RENNES, 13 JANVIER. ASAF AVIDAN, STEREOLUX, NANTES, 12 NOVEMBRE.
Again & again Pas un groupe, un collectif ! Pour bon nombre de formations, cette précision sémantique relève du caprice. Pour Archive, elle est tout à fait justifiée. Depuis leurs débuts en 1996, les Anglais ont convié (puis remercié) une bonne dizaine de musiciens différents dans leur boutique trip-hop-electro-rock, lead singers inclus ! Mais que l’on se rassure, si le morceau Again n’est aujourd’hui plus chanté par Craig Walker, Archive nous réserve toujours des interprétations magistrales de ce « tube » de 16 minutes... n ARCHIVE, LA CARENE, BREST, 22 NOVEMBRE ; STEREOLUX, 24 NOVEMBRE ; LA SIRENE, LA ROCHELLE, 25 NOVEMBRE. PA G E 0 3 7
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LES ARTS FLORISSANTS, AN ENGLISH GARDEN, THÉÂTRE GRASLIN, NANTES, 16 NOVEMBRE. WATI WATIA ZOREY BAND : ROSEMARY STANDLEY, MARJOLAINE KARLIN & FRIENDS, SALLE PAUL FORT LA BOUCHE D’AIR, NANTES, 21 NOVEMBRE. BROR GUNNAR JANSSON, STEREOLUX, NANTES, 18 OCTOBRE ; LE CHABADA, ANGERS, 22 NOVEMBRE ; LA NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, 23 NOVEMBRE. CAMILLE, NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, 28 NOVEMBRE ; LA CITÉ, NANTES, 29 NOVEMBRE ; LA CARENE, BREST, 30 NOVEMBRE ; PALAIS DES CONGRÈS, LE MANS, 20 FÉVRIER ; CENTRE CULTUREL JACQUES DUHAMEL, VITRÉ, 21 FÉVRIER. SAISON 12 / NUMÉRO 57
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INTERVIEW / MUSIQUE
CALFORNIA DREAMIN’ INTERVIEW / MATTHIEU CHAUVEAU
PHOTO / MATHIEU RENOULT
L’un possède un flow aussi efficace que versatile, l’autre manie machines et platines comme personne. À eux deux, le Californien Mr. J. Medeiros (The Procussions) et le beatmaker nantais 20syl (Hocus Pocus, C2C) forment désormais AllttA. Rencontre avec 20syl. Votre rencontre avec Mr. J. Medeiros date de 2004 (featuring sur un titre d’Hocus Pocus). Pourquoi cette collaboration plus poussée depuis un an ? n Dès le départ, on a eu un super feeling. On a évoqué assez tôt l’idée de faire un projet commun, mais il nous fallait du temps et un élément déclencheur. Après la tournée de C2C, Jay m’a proposé le nom d’AllttA et ça a fait tilt. On a commencé à réunir la matière sonore qu’on avait accumulée et on a eu assez rapidement de quoi construire un album. Vous avez sorti seulement 2 EP sous votre nom, incluant pas mal de featuring. Peut-on considérer The Upper Hand comme votre premier album ? n Oui, d’ailleurs les titres des EP sont également au tracklisting de l’album. Là, on va se lancer dans un projet différent : sortir 9 titres avec 9 visuels en 9 semaines, une sorte de série musicale. Ça va s’appeler Facing Giants et ça commence fin septembre. PA G E 0 3 8
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Qui fait quoi dans AllttA ? n Jay écrit et chante. Moi, je compose, produit et mixe. Je m’occupe aussi de la créa visuelle, les rôles sont très définis et on se fait vraiment confiance sur nos compétences respectives. On se laisse la possibilité de bosser « solo » sur notre partie et d’aller au bout d’une idée sans faire trop de compromis vu qu’on a chacun notre domaine. L'album est aussi sorti en version instrumentale… Pourquoi ? n Simplement parce qu’on nous l’a demandé. On a reçu énormément de messages sur les réseaux, donc on a trouvé ça cool que ça puisse exister. On a toujours été fan des faces B sur les maxis. Ça permet des remixes et que d’autres artistes créent des choses nouvelles avec nos morceaux. n
ALLTTA, LA SIRENE, LA ROCHELLE, 13 OCTOBRE ; L’ÉTAGE, RENNES, 14 OCTOBRE ; VIP, SAINT-NAZAIRE, 23 OCTOBRE.
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SORTEZ DE L’ORDINAIRE
ESTOS • EXPOS • LOISIRS • CINÉMA
CONCERTS • SPECTACLES • BARS/R
Photo © Kaspars Grinvalds / Ffotolia
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ÉLECTRO
Les rois du Baron « L'étage supérieur de la forêt directement influencé par le rayonnement solaire », c’est ainsi que Wikipedia définit la canopée. On ne saurait trouver meilleure formulation pour décrire la musique de Polo & Pan, dont le titre-phare s’intitule justement Canopée. Ex-rois des nuits parisiennes derrière les platines du club hype Le Baron, Paul Armand-Delille et Alex Grynszpan nous prouvent en duo que l'électro s’accommode aussi parfaitement à la douce fraîcheur des matins d’été. n POLO & PAN, FESTIVAL CHILDREN OF THE SUMMER’S END / COSE, LARMOR BADEN, 29 SEPTEMBRE ; STEREOLUX, NANTES, 18 OCTOBRE ; ANTIPODE, RENNES, 19 OCTOBRE.
et aussi
© BARRERE AND SIMON
ÉLÉCTRO FESTIVAL SCOPITONE, NANTES, 20 AU 24 SEPTEMBRE. MODERN FACTORY, LE CHABADA, ANGERS, 7 OCTOBRE.
La science des rêves Un dessin signé Michel Gondry représentant Erwan Castex les yeux levés, derrière ses fameuses lunettes rondes, en direction d’une ville rétro-futuriste : seule la pochette du nouvel album de Rone (Mirapolis, parution en octobre) a percé à l’heure où l’on écrit ces lignes. Il n’en faut cependant pas plus pour laisser présager d’un disque plus cinématographique que jamais dans lequel on aimera se perdre, comme dans les concerts toujours hypnotiques de l’artiste. n
MARTIN SOLVEIG ET FEDER, LES NEFS, NANTES, 12 OCTOBRE. PARADISE, STEREOLUX, NANTES, 28 OCTOBRE. + LES PROGRAMMATIONS DU NOUVEAU CLUB MACADAM, NANTES; DU 1988 LIVE CLUB, RENNES…
© FLAVIEN PRIOREAU
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RONE, LE CHABADA, ANGERS, 18 NOVEMBRE ; LA CARENE, BREST, 2 DÉCEMBRE ; LE LIBERTÉ, RENNES, 2 FÉVRIER ; CENTRE DES EXPOS DU MANS, 3 FÉVRIER ; LIEU UNIQUE, NANTES, 31 MARS.
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A tA xi driver An Arch itect An d th e h igh Li n e Maintenant vu par Erosie
80 artistes • 20 lieux • 6 jours Abdulla Rashim (SE) Andreas Trobollowitsch (AT) • Airsouth (FR) Black Zone Myth Chant (FR) Chloé (FR) & Vassilena Serafimova (BG) Clara! (BE) • Courtesy (DK) • Erosie (NL) Fraction (FR) & Starnault (QC-CA) IDLV (FR) • Inga Mauer (RU) Karina Smigla-Bobinski (DE-PL) Kassem Mosse (DE) • Les Gordon (FR) Myriam Bleau (QC-CA) • N.M.O. (ES/NO) Orchestre Symphonique de Bretagne (FR) NSDOS (FR) • Puzupuzu (FR) SKY H1 (BE) • Varg (SE) • Willow (UK)... Installation du 28.10 au 12.11.2017 Performance présentée les 27.10, 10.11 et 12.11
Ateliers • Concerts Créations • Conférences Expositions • Performances
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Alvéole 14 · Base des sous-marins Saint-Nazaire. Entrée Libre http://lelifesaintnazaire.wordpress.com
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Paint it Breizh Qu'il est bon de réentendre le doux bruit des billes s'agitant dans les bombes. Voilà l'automne et le retour de Teenage Kicks, biennale du graffiti mais pas que, qui refait le monde tel qu'il devrait être : haut en couleur. À Rennes : expo photo (en n&b) de Silvio Magaglio sur la scène liégeoise, quartier colombier « empreinté », tout comme le quai Wilson à Nantes. Nantes où Dino Voodoo et L’Outsider relookent la façade du Katorza. Enfin, et c’est nouveau, Saint-Malo est de la partie : RNST, Bims, Escif s’attaquent à quelques recoins malouins. n
SOMEONE WIDE COULMIERFULL MARS 2107 / DR
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TEENAGE KICKS, RENNES/ NANTES/SAINT-MALO, DU 7 SEPTEMBRE AU 29 OCTOBRE. TEENAGEKICKS.ORG
FESTIVAL DU FILM BRITANNIQUE DE DINARD / EDDIE THE EAGLE / DR
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« Hitchcock présente » La bande-annonce (un faux Hitchcock sautant de tout son poids d’un plongeoir se transformant en un morceau de sucre atterrissant dans une tasse de thé) donne le ton de cette 28e édition : légèreté – si l’on peut dire ! – et humour so British. Ambiance chaleureuse aussi, car au Festival du film britannique de Dinard, spectateurs et professionnels du 7e art (incluant les membres du jury Nicole Garcia, Valérie Donzelli, Alice Lowe, Roger Allam…) se croisent naturellement pour découvrir films en compétition, avant-premières et rétrospectives. n FESTIVAL DU FILM BRITANNIQUE DE DINARD, DU 27 SEPTEMBRE AU 1ER OCTOBRE. FESTIVALDUFILM-DINARD.COM PA G E 0 4 2
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MAINTENANT MAINTENANT
NUIT TEXTILES 2.0-DIAPASON-JANKEV © WWW.GRATUITPOURLESFILLES.COM
C'est l'heure de Maintenant, son défilé de propositions atypiques et de rencontres bioniques : le futur instantané. Ce que l'on retrouve au programme du grand ordinateur cette année : des ambiances électroniques. Des brunchs électroniques. Des nuits électroniques (mais aussi américaine et textile). On rentre dans les détails tout de suite.
Le jour
La nuit
Comme toujours les expositions sont légion : les Indiens Dans La Ville vous invitent dans leur tribu et vous initient à leur fresque chamanique (comprendre : assistée par ordinateur). Un androïde enveloppé se laisse embrassé, un jardin luxuriant dévoile son intimité devant vos tablettes, votre sourire charmeur s'imprime sur une aire d'opéra, la réalité s'augmente face à une ville factice. Mais encore ? Des colloques, des expériences et des workshops, du demain dès Maintenant.
Tout les draps sont pris et l'insomnie vous guette ? Partez à la conquête d'expériences (Myriam Bleau, Andreas Trobollowitsch...), d'ambiances percutantes (soirée du label Gravats par exemple), d'une rencontre entre tissage, bruitage et imagerie graphique, entre autres, lors de la Nuit Textile 2.0, voire, si vraiment vous n'êtes pas parti pour dormir, aller secouer vos cernes sur le dancefloor de l'Antipode jusqu'à l'aube claire (Courtesy, Knappy Kaisernappy...). n
FESTIVAL MAINTENANT, RENNES, DU 10 AU 15 OCTOBRE. MAINTENANT-FESTIVAL.FR
PETIT FANTÔME / DR
Je shoegaze donc je suis Du lieu unique à la Maison de Quartier de Doulon en passant par le Musée d’arts de Nantes… Le festival SOY met pour la 15e année consécutive la ville de Nantes au centre gravitationnel des musiques indé au sens large. Nos préférées cette année : le shoegaze des origines de Ride, la power-pop francophone de Petit Fantôme, le folk crâneur de Kevin Morby, la synth-pop faussement nonchalante de John Maus, l’ambiant d’Accident du travail (ok, celui-là, on vous le cite aussi pour le nom)… n FESTIVAL SOY, NANTES, 25 AU 29 OCTOBRE. HTTPS://FESTIVAL.SOY/ PA G E 0 4 3
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EXTRAIT DE LA COUVERTURE DE LA HORDE DU CONTREVENT © ÉDITIONS DELCOURT, 2017 – HENNINOT
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Temps pluriel Avec ce visuel de Laurent Durieux, Les Utopiales 2017, c’est un peu l’effet wouah ! L’illustrateur qui travaille avec Coppola et Spielberg renverse la ville de Nantes et donne une idée de ce que le festival est devenu : “un panorama vertigineux des possibles explorés par la science-fiction et les sciences”, dixit Roland Lehoucq. La 18e édition déroule le fil du temps. Entre passé et futur, la science-fiction est la passerelle bâtie par les auteurs pour mieux contempler le présent. n LES UTOPIALES, NANTES, 1ER AU 6 NOVEMBRE. UTOPIALES.ORG
Plus c’est court, plus c’est bon Cette question hante bon nombre de cinéphiles lors des festivals : comment organiser son emploi du temps pour voir un maximum de films ? Au Festival Européen du Film Court de Brest, les choses sont plus simples qu’ailleurs en la matière. S’agissant uniquement de courts-métrages (rassemblés par programmes d’au moins 5 œuvres), il est aisé de visionner plusieurs dizaines de films. Et de toutes catégories ! Compétitions européenne, française, OVNI, films de genre, animation… Que du bon ! n 32 E FESTIVAL EUROPÉEN DU FILM COURT, BREST, 7 AU 12 NOVEMBRE. FILMCOURT.FR PA G E 0 4 4
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Constellation numérique oeuvres, livres et autres merveilles à vivre ensemble...
© Camille Scherrer - In The Woods - 2011 - Conception ville de La Roche-sur-Yon
18 oct. 6 janv. — 2017 / 2018
Espace d'art contemporain / Cyel
Exposition proposée par l'École d'art www.ville-larochesuryon.fr
Danse Théâtre Humour Musique Jeune Public Arts de la Rue Arts du Cirque
LE CHAÎNON EN RÉGION Plus d’infos sur www.culture.paysdelaloire.fr
Réseau Chainon
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NOS SERMENTS © PIERRE SAUTELET
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FESTIVAL TNB
CARREFOUR DE LA CRÉATION TEXTE / FÉDELM CHEGUILLAUME
Arthur Nauzyciel, nouveau directeur du Théâtre National de Bretagne, compte sur le festival de novembre pour ouvrir les coulisses de l'art à ceux qui n'en sont pas familiers lors d'un événement festif et éclectique. Rennes glisse donc de Mettre en Scène au Festival TNB ou TNB Festival. Resserré autour de trois week-ends, le temps fort s’inscrit véritablement dans une dynamique de festival avec des soirées à l'UBU et ailleurs pour partager ensemble hors de la salle, autour d'un verre, d'un repas ou d'un concert. n Le festival invite le public à découvrir, par le biais de spectacles iconiques ou inédits, les itinéraires de ceux qui font les scènes contemporaines nationales et internationales. On y retrouve les 16 nouveaux artistes associés qui sont à l'image de l'effervescence culturelle rennaise. Jeunes, parfois provocateurs, avec une forte envie de lier le théâtre à d'autres formes artistiques. Ils présentent des spectacles de formats différents. Vincent Macaigne, aussi connu pour son personnage de branleur assumé au cinéma que pour ses mises en scènes saisissantes et salissantes monte Voilà ce que jamais je ne te dirai. Julie Duclos vient avec Nos Serments et Gisèle Vienne reprend Kindertotenlieder. Mette Ingvartsen questionne les répercutions des utopies sexuelles des années PA G E 0 4 6
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60 quand Boris Charmatz cherche à rompre la continuité du geste dansé. n Sans rien perdre de sa fougue, le festival cherche aussi à rendre présente une mémoire confinée. Claude Régy, monument impalpable du théâtre contemporain, annonce sa dernière création, Rêve et folie. Autres textes vivaces : ceux de Pascal Rambert, qui perpétue dans Le début de l'A son art de la répétition et des mots qui accrochent, blessent ou libèrent. n L'orientation ludique et libertaire n'est pas un hasard : Arthur Nauzyciel est artiste avant d'être directeur. Il conçoit ce festival comme une grande mise en scène au cours de laquelle chaque créateur est amené à proposer un point de vue, une idée, une trace de son œuvre. Entre spectacles emblématiques et créations inédites, la programmation mêle habilement les passés et futurs de ces artistes : une manière de les inscrire durablement dans la mémoire des spectateurs et du territoire. n FESTIVAL TNB, RENNES, DU 9
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AU 25 NOVEMBRE
| Hugues de Wurstemberger « Pauline et Pierre » Du 19 oct. au 21 déc. 2017
Changer d’horizons.
BELLEVIGNE EN LAYON 23 SEPTEMBRE AU 22 OCTOBRE 2017
Galerie Dityvon | Entrée libre Université d’Angers (BU St-Serge) www.univ-angers.fr/culture
Des choses à part Exposition issue de sa résidence-mission
du 24 juin au 30 septembre de 14h00 à 18h00 du jeudi au dimanche Salle du Temple, place Notre-Dame, 35500 Vitré Tél. : 02 99 75 07 60
Paul Pouvreau, So light, 2016, photographie, 50 X 76 cm
Paul Pouvreau
EncyclopédiE dE la parolE rovEr - JuliE duclos pascal rambErt - EmmanuEl mEiriEu nakhanE - rachid taha piErrE Guillois & nicolas ducloux rosEmary standlEy & dom la nEna baJour - FrEd pEllErin ciE chantal & bErnadEttE sébastiEn barriEr & nicolas laFourEst piErrE lapointE - lumièrE d’août nicolas bonnEau... saint-jacques aéroport rennes métropole
EXPOS
Vern coquin et le plancton C'est quoi la fête ? N'en déplaise à Patrick Sébastien, la fête, ce n'est pas que tourner les serviettes. On peut aussi y voir « plusieurs notions doubles selon la dichotomie de la célébration : unicité & répétition, individu & collectif, éphémère & répétitif, visible & invisible, transgression & affirmation des limites. » Voila le (surprise) parti-pris de cette 21e Biennale Vern Volume qui invite huit artistes à retourner la question et le buffet par la même occasion. n VERN VOLUME 2017 : ET LE PLANCTON, LE VOLUME, VERN-SUR-SEICHE, JUSQU'AU 18 OCTOBRE. LEVOLUME.FR
Invisible visible Cette année encore, la QPN ouvre un certain nombre de fenêtres sur la photographie contemporaine. Explorant la question de l’invisible, elle regarde la Chine à l’Atelier et au passage Sainte-Croix, la figure sauvage avec les grands formats de la série Wilder Mann de Charles Fréger au Château des Ducs. On est particulièrement intrigué par le travail de Philippe Cauneau au Temple du Goût qui met en lumière la trace de l’homme à partir de Google Earth. Xavier Barral lui fait écho à l’Atelier avec Mars, une exploration photographique. n
BABUGERI-WILDER MANN / CHARLES FRÉGER
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MARTIN CREED, WORK N° 262 : HALF OF THE AIR IN A GIVEN SPACE, 2001. COLLECTION FRAC LANGUEDOC-ROUSSILLON. PHOTO (C) LAURENT GRIVET.
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QPN, NANTES, 15 SEPTEMBRE AU 15 OCTOBRE. FESTIVAL-QPN.COM PA G E 0 4 8
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TÊTES DE SÉRIE / EXPOS
LOUIS GARREL KERISAC KRAFT MOHAMMED EL KHATIB
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DAS KINØ FANNY GICQUEL & VINCENT-MICKAËL VALLET À LA GRÂCE D’EUX DEUX
NICOLAS FLOC’H À l'occasion de leur commissariat commun d'une double exposition singulière TEXTE / ANTONIN DRUART
dans deux églises aux abords du Musée des beaux-arts, focus sur l'ascension de deux créateurs dont la rentrée chargée annonce une année auréolée de succès.
NEW YORK
Fanny, artiste frénétique au physique elfique, n'est née à l'art que par et pour sa passion pour le mouvement : « tout doit pouvoir bouger ». Après une formation en agencement d'espace, diplôme en poche, elle se dirige vers les Beaux-Arts où elle s'essaie à tous les médiums et commence à réaliser des structures modulables, comme ses sculptures sur roulettes activées à la main. Illumination : la performance devient la pratique élue. Gestes quotidiens, corps objet, transfert de flux, le tout mâtiné de subversion furtive. Elle participe à la rentrée au vernissage de Nicolas Floc'h au Frac, en compagnie du chorégraphe Alain Michard. n Vincent-Michaël, apôtre du cool (il en a fait le sujet de son mémoire) tout de noir vêtu, multiplie ses disciplines comme autant de petits pains. Omniscient sur la scène artistique rennaise depuis 2013 (18 expos collectives, sans compter les stages et les ateliers), arpenteur des 5 continents « à la recherche de l’œuvre parfaite » : louable pour celui qui affirme via sa bio : « Je ne travaille pas. » Le post-modernisme copine
souvent avec l'humour et le non-sens dans ses productions, qu'il repasse les drapés de De Vinci ou qu'il réalise un album en une nuit. Il sera en résidence à l'école élémentaire Liberté cette année et exprimera sa générosité légendaire (un sacerdoce) à l'Hôtel Pasteur. n Dans Pour 327 pas de l'une à l'autre, ils seront parmi non pas 13 mais 14 disciples attablés face à une mission pouvant virer au supplice : marier le cultuel et le culturel, soit investir deux églises fréquentées de propositions artistiques contemporaines. Contraintes imposées par nos deux commissaires autant que par l'audace de la rencontre : uniquement des créations originales et un accrochage discret. « Un dialogue amical ». L'exposition, à l'initiative du conservateur Guillaume Kazerouni, fait écho à celle qu'il mettra en place au Musée, Le fabuleux destin des tableaux des abbés Desjardins. n
YANN BASTARD
LE MOI DERNIER
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POUR 327 PAS DE L'UNE À L’AUTRE, ÉGLISE SAINT-GERMAIN ET ÉGLISE TOUSSAINT. DU 13 OCTOBRE AU 26 JANVIER HTTP://VINCENTMICHAEL.FR
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Excellent choix Pour cette nouvelle collaboration entre le Maine-et-Loire et le FRAC à la Collégiale Saint-Martin, une carte blanche est donnée à Delphine Coindet. Commissaire de l’exposition, la lauréate de la résidence de la Villa Médicis 2011 fait dialoguer ses œuvres avec celles d’artistes de la collection du FRAC des Pays de la Loire. Elle a retenu seize œuvres d’artistes de générations différentes qui dialoguent avec sa production spécifique pour le lieu exceptionnel que constitue la Collégiale Saint-Martin. L’artiste, qui a privilégié la sculpture minimaliste et abstraite, a bien réussi son pari de “dessiner des parcours possibles dans l’espace”. n UN CHOIX DE SCULPTURE, COLLÉGIALE SAINT-MARTIN, ANGERS, 16 SEPTEMBRE AU 7 JANVIER.
© LAURENT FIÉVET, STATES OF GRACE 2 LA MADONE LITTA, 2015 ; INSTALLATION VIDÉO, 22', PROTOCOLE ŒNOLOGIQUE
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PRISMES, 2014, DELPHINE COINDET - COLLECTION DU FRAC DES PAYS DE LA LOIRE/CLICHÉ FANNY TRICHET
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art vidéo Comme tous, l'art vidéo vit des hauts et des bas. Si le tout à l'écran fait parfois débat, réjouissons-nous de la pérennité du festival angevin VideoProject qui maintient son cap ascendant : 23 structures, 50 artistes, 22 lieux, tout va pour le mieux. Pour cette édition, une association bien connue des Rennais prend les rênes : L'Œil d'Oodaq. Des vitrines de la ville, en passant par la galerie 5, la bibliothèque et l'hôpital, l'événement s'étend aussi jusqu'à Nantes et Rennes. n VIDÉOPROJECT 2017, ANGERS-RENNES-NANTES, 21 SEPTEMBRE AU 18 NOVEMBRE. HTTPS://BIENNALE-VIDEOPROJECT.JIMDO.COM PA G E 0 5 0
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le lieu unique
TU-Nantes Ici et maintenant !
Komorebi
Art brut japonais www.lelieuunique.com
visuel : Motooka Hidenori
TU-Nantes, scène jeune création et émergence Tous les spectacles sur www.tunantes.fr 02 40 14 55 14
du 22 octobre 2017 au 14 janvier 2018
日本のアール・ブリュット 展
Licences 1-1085447 2-1085448 3-1085449 - visuel : Super Terrain
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exposition
• Théâtre Danse Arts vivants Bam ! Jeune création Émergence Cartes blanches Lectures Ateliers Rencontres Débats Art et recherche
• NOUVEAU 5 € la place pour tous avec la carte TU •
Scène nationale de Nantes
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Naughty by nature
LAURENT LE DEUNFF, ARBRE À CHAT, 2014 © JEAN-CHRISTOPHE GARCIA
Laurent Le Deunff fait dans l'à peu près histoire naturelle. Ces totems n'ont rien d'ancestraux, ces sculptures sont faites de vieux os, sans parler du bestiaire qu'il nous livre en pâture : quand il n'expose pas les ébats des animaux marins, il façonne la progéniture d'une raie manta et d'un tigre, d'un chat et d'un diplodocus. Cette fois, il présente un sapin à chat, et des cairns en carton-pâte. On aurait bien aimé l'avoir comme prof de S.V.T. n LAURENT LE DEUNFF, STALACTITE ET STALAGMITE, CENTRE D'ART CONTEMPORAIN, PONTMAIN, 7 OCTOBRE AU 19 NOVEMBRE CENTREDARTPONTMAIN.FR.
Un autre Japon Nantes accueille une exceptionnelle exposition d’art brut japonais. À travers 900 œuvres, elle nous montre un Japon singulier qui n’est pas celui du high-tech et des grandes villes. Les artistes nous tendent un miroir de leur monde. Le mot Komorebi désigne le jeu de la lumière qui passe à travers les frondaisons, le jeu au sol de la lumière du soleil. On y perçoit une forme de nostalgie du rapport au monde et à la nature. L’exposition qui croise les questions d’art thérapie et art brut donne lieu à un énorme dispositif Nantes-Japon piloté par La Cité des Congrès qui accueille un colloque art, soin, citoyenneté (23 et 24 octobre). Des spectacles sont présentés au LU, à la Cité et sur l’Île de Versaille. n
KIYOSHI TOYA 420X564MM
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KOMOREBI, LIEU UNIQUE, NANTES, 22 OCTOBRE AU 14 JANVIER. PA G E 0 5 2
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et aussi EXPOS MIOSHE, VESTIGIUM PARK, LA GÂTERIE, LA ROCHE-SUR-YON, 9 SEPTEMBRE AU 28 OCTOBRE. TRAJECTOIRES, RENCONTRES PHOTOGRAPHIQUES DE VIASILVA, CESSON-SÉVIGNÉ, 15 SEPTEMBRE AU 15 NOVEMBRE. CHRISTOPHE CESBRON ET GWENAËL BODET, ÊKHÔ[S], GALERIE RDV, NANTES, 16 SEPTEMBRE AU 28 OCTOBRE. PICASSO, FONDS HÉLÈNE & ÉDOUARD LECLERC, LES CAPUCINS, LANDERNAU, JUSQU’AU 1ER NOVEMBRE.
LES ESPRITS, L’OR & LE CHAMAN, CHEFS-D’ŒUVRES DU MUSÉE DE L’OR DE COLOMBIE, CHÂTEAU DES DUCS DE BRETAGNE, NANTES, JUSQU’AU 12 NOVEMBRE. GAËLLE CHOTARD, PERCÉES, CHAPELLE DU GENÊTEIL, CHÂTEAU-GONTIER, 16 SEPTEMBRE AU 12 NOVEMBRE. JEAN LEPPIEN, MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE, CHOLET, JUSQU’AU 12 NOVEMBRE. LA BIBLIOTHÈQUE, LA NUIT, ALBERTO MANGUEL, ROBERT LEPAGE, EX MACHINA, 20 SEPTEMBRE AU 7 JANVIER.
Nicolas Floc’h Glaz exposition à Rennes du 15 septembre au 26 novembre 2017
GASTON CHAISSAC, CHRONIQUES, MUSÉE DE L’ABBAYE SAINTE-CROIX, LES SABLES D’OLONNE, 15 OCTOBRE AU 14 JANVIER.
ANNONCE kostar 17_Mise en page 1 11/07/2017 18:52 Page1
LAURENT LE DEUNFF Stalactites & stalagmites EXPOSITION / 7 OCTOBRE > 19 NOVEMBRE 2017 MERCREDI > VENDREDI, 14H > 17H30 (18H LE WEEK-END) ENTRÉE LIBRE FERMÉ LE 25 OCTOBRE ET LE 11 NOVEMBRE, OUVERT LE 1ER NOVEMBRE
CENTRE D’ART CONTEMPORAIN PONTMAIN
8 BIS RUE DE LA GRANGE 53220 PONTMAIN T // 02 43 05 08 29 / 02 43 08 47 47 WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR
Parcours Art Video 21 septembre 18 novembre 2017 https://biennale-videoproject.jimdo.com/ vingt-quatre plus un
© Adagp Paris 2017 Crédit photo : Nicolas Floc’h
BERNARD PAGÈS ET JOCELYNE ALLOUCHERIE, DOMAINE DE KERGUÉHENNEC, BIGNAN, JUSQU’AU 5 NOVEMBRE.
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MOHAMMED EL KHATI
CARTE BLANCHE À UN ARTISTE
DAS KINØ
FANNY GICQUEL VINCENT-MICKAËL V PAYSAGES PRODUCTIFS PAR
NICOLAS FLOC’H TEXTE / PATRICK THIBAULT
PORTRAIT / ELODIE BERNOLLIN - FONDATION TARA EXPÉDITIONS
À l’occasion de sa vaste exposition au FRAC Bretagne, Nicolas Floc’h présente dans Kostar une série représentative de son travail réalisé dans et avec l’élément marin.
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Nicolas Floc’h et la mer, c’est une longue histoire. Lycéen, il envisageait de devenir marin pêcheur. S’il a partagé la vie des gens de mer, il continue néanmoins ses études. Cette double expérience lui permet d’aboutir à une démarche artistique qui évoque les problématiques environnementales, sociétales et économiques. n On connaît sa Tour pélagique, réalisée à partir de la forme et des dimensions de la Tour Eiffel. Mais depuis 25 ans, la sculpture, la photographie, la peinture, la performance, le dialogue avec les milieux scientifiques sont les moyens utilisés par cet explorateur d’un nouveau genre. n « Se nourrir, habiter et échanger » pourrait résumer son travail. « On peut ajouter néanmoins le mot transition, la durabilité de ces choses-là dépend d’une transition. » Si tout nous relie à l’océan, l’artiste propose au public de réfléchir mais aussi d’agir sur les problématiques infinies liées à la mer et à la vie. n Son travail s’intéresse à l’invisible et à l’inaccessible. « Le milieu marin est opaque, on a du mal à se projeter. Un des enjeux de mon travail, c’est de le représenter de différentes manières. » Alors
qu’il explore les fonds marins du monde entier, Nicolas Floc’h réalise depuis 2015 des photographies et des études sur les habitats naturels en Bretagne. Macroalgues, étendues sableuses, roches, colonne d’eau… Cette série présentée dans ce portfolio livre des visions sous-marines où « la flore, emportée par le fux, crée des paysages sauvages, des espaces qui évoquent des forêts, des plaines, des grottes, des montagnes… » n Ce travail est présenté en noir et blanc : « On n’est pas juste dans la contemplation. Cette notion de paysages productifs raconte la relation au paysage et à la productivité et ce rapport photographique au paysage. » Le noir et blanc relie les photographies aux sculptures de l’artiste qui reproduisent les récifs qui sont de véritables villes immergées. Là encore, une représentation du monde. Car oui, sa matière de travail c’est le monde. « Je suis tout petit au milieu. Mais être artiste, c’est donner à voir et poser des questions. » n
YANN BASTARD
LE MOI DERNIER
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NICOLAS FLOC’H, GLAZ, FRAC BRETAGNE, RENNES, 15 SEPTEMBRE AU 26 NOVEMBRE.
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VUE D’EXPOSITION FRAC BRETAGNE, 2017 (STRUCTURE PRODUCTIVE, ETUDE RA # 3, 2016, BÉTON, 120 CM X 100 CM X 100 CM ET PAYSAGES PRODUCTIFS, MACRO-ALGUES, - 7M, OUESSANT 2016, TIRAGE PIGMENTAIRE SUR PAPIER MAT FINE ART, 110 X 154 CM)
PAYSAGES PRODUCTIFS, MACRO-ALGUES, - 8 M, OUESSANT 2016, TIRAGE PIGMENTAIRE SUR PAPIER MAT FINE ART, 150 X 210 CM
PAYSAGES PRODUCTIFS, MACRO-ALGUES, - 8 M, OUESSANT 2016, TIRAGE PIGMENTAIRE SUR PAPIER MAT FINE ART, 150 X 210 CM
VUE D’EXPOSITION FRAC BRETAGNE, 2017 ( STRUCTURE PRODUCTIVE, ETUDE RA, 2016, BÉTON ET PAYSAGES PRODUCTIFS, MACRO-ALGUES, - 11M, OUESSANT 2016, TIRAGE PIGMENTAIRE SUR PAPIER MAT FINE ART, 110 X 154 CM / PAYSAGES PRODUCTIFS, ROCHES, LAMINAIRES, OURSINS - 26 M, OUESSANT 2016, TIRAGE PIGMENTAIRE SUR PAPIER MAT FINE ART, 110 X 154 CM)
KUROSHIO, TEMP 24°, PH 8.112, PCO2 325 PPM, SESOKO, AVRIL 2017, LEG JAPON, TARA PACIFIC
PAYSAGES PRODUCTIFS, MACRO-ALGUES, - 11 M, OUESSANT 2016, TIRAGE PIGMENTAIRE SUR PAPIER MAT FINE ART, 110 X 154 CM
STRUCTURES PRODUCTIVES, RÉCIF ARTIFICIEL TURTLE TRIPLE, JAPON, 2017, ÉCHELLE 1/10 ÈME, BÉTON
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YANN BASTARD LE MOI DERNIER par
pierrick sorin
LE TRAVAIL DU NANTAIS PIERRICK SORIN EST MONDIALEMENT CONNU. DEPUIS NOVEMBRE 2006, IL NOUS RACONTE SON QUOTIDIEN DE CRÉATEUR. SIGNÉ SORIN, NATURELLEMENT. PHOTO / P. SORIN
PHOTOMONTAGE / CHARLIE MARS
« It’s very dangerous ! You don’t think so !? », ai-je lâché avec un poil d’angoisse… Xuan-Li, les mains rivées au volant de son 4X4 BMW, a répondu en souriant – et en français – : « Non, cha va, on fait cha des fois. Comme cha on gagne 30 minutes… » Sur la banquette arrière, Xavier et Martin écarquillaient les yeux, façon “Têtes à claques”, en fixant les phares des voitures qui arrivaient en face de nous. Première fois qu’on se trouvait dans un véhi-
ÇA NOUS AMUSAIT JUSTE DE GESTICULER, AU RALENTI, AVEC DES AIRS SUPER-CONCENTRÉS, AU SEIN DE CET ENVIRONNEMENT MAJESTUEUX. cule dont la conductrice prenait une bretelle d’autoroute volontairement à contresens… et à la tombée de la nuit, tant qu’à faire. Finalement, ça s’est bien passé. En face, les voitures s’écartaient, sans coups de klaxon ni appels de phares, comme s’il était acceptable qu’un luxueux 4X4 s’octroie quelques libertés à l’égard du code de la route. En Chine, les principes d’égalité semblent être appliqués de manière particulièrement “souple”. On a poursuivi notre route vers la Grande Muraille. n Les yeux écarquillés de mes collaborateursassistants m’ont rappelé une autre anecdote, la veille, dans l’avion, entre Paris et Pékin : une coïncidence surprenante qui m’a frappé. Appareil photo en main, je regardais la mer de nuage par le hublot. J’ai dit à Xavier : « C’est magnifique, je ferais bien une photo mais la lumière est mal orientée. Je vais demander au commandant de faire un petit demi-tour pour avoir la bonne lumière ! » Je pensais PA G E 0 6 1
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qu’il esquisserait un sourire poli devant cette blague à deux balles, mais non. Il a sursauté. Les yeux ronds, le regard fixé sur moi comme devant une apparition du fantôme de Mao-Tse-Toung, il m’a lancé d’un ton grave : « Surtout, tu fais pas ça ! Tu fais pas ça ! » Je pigeais pas. Il m’a mis sous le nez le roman qu’il venait d’entamer à l’instant, ouvert à la première page. J’ai lu : “La collision entre les deux avions fut provoquée par la requête d’un photographe. Il voulait prendre un cliché du paysage dans le meilleur angle possible et demanda au commandant de faire un bref demi-tour. Exceptionnellement, ce dernier accepta. Aucun survivant…” Étrange de prononcer des paroles correspondant aussi parfaitement à ce que votre voisin lit à la même seconde… Bref, on est arrivé au pied de la Muraille. Des cars déversaient des touristes. Xuan-li connaissait une combine pour profiter du site “en privé”. On a déplacé un grillage qui, pour cause de travaux, interdisait l’accès à toute une partie de l’édifice. On s’est retrouvé seuls sur le “Great Wall” tandis que le soleil mourrait derrière les montagnes. Un artiste pékinois nous accompagnait. Amateur de taichi, il nous a donné une petite leçon. On n’a pas été très studieux ; ça nous amusait juste de gesticuler, au ralenti, avec des airs superconcentrés, au sein de cet environnement majestueux. Bon… et sinon on a beaucoup mangé ; des truc délicieux : des pattes de poulets à l’opium, du serpent, des cœurs de lotus au riz gluant… et on a beaucoup bossé pour monter, dans la vaste galerie d’art de Xian-Li, une exposition sorinienne, étoffée et bien ficelée. n SAISON 12 / NUMÉRO 57
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NICOLAS FLOC’H U N E V I L L E V U E PA R U N E A R T I S T E
NEW YORK PAR
EMMANUELLE HUYNH
PHOTOS JOCELYN COTTENCIN LA CHORÉGRAPHE EMMANUELLE HUYNH ET LE PLASTICIEN JOCELYN COTTENCIN ONT COMPOSÉ UN PORTRAIT DE NEW YORK À TRAVERS SES HABITANTS ET LEUR RELATION À SES ESPACES. A TAXI DRIVER, AN ARCHITECT AND THE HIGH LINE EST UNE TRILOGIE FILMÉE, COMPLÉTÉE PAR UNE PERFORMANCE TOUS DEUX PRÉSENTÉS À SAINT-NAZAIRE PAR LE THÉÂTRE, LE GRAND CAFÉ ET LE LIFE. À CETTE OCCASION, EMMANUELLE HUYNH ÉVOQUE POUR KOSTAR SA RELATION À NEW YORK ET SON IMAGINAIRE.
YANN BASTARD
LE MOI DERNIER
New York New York. n La Nouvelle Amsterdam, nom de New York à sa création au 17e siècle, génère un imaginaire puissant que le cinéma, la télévision, la photo, la littérature, la musique, les sons portent. n Cet imaginaire écrasant prend le pas lors de mon premier voyage et j’admire la ville plus que je ne l’« incorpore ». J’ai l’impression de reconnaître le film justement sans pouvoir véritablement en être, agir. n 1989, la première fois donc, je suis boursière Villa Médicis hors les Murs, à Wesbeth, le studio de Merce Cunningham. Cette technique n’habite pas aisément mon corps alors je PA G E 0 6 2
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marche beaucoup. Je découvre le World Trade Center, la Statue de la Liberté et… le jus de carotte au gingembre. n Je vais au Lincoln Center voir mes premiers films de la Judson Church, laboratoire expérimental new yorkais qui regroupe des artistes de champs différents (1961/1964). n À ce moment là, on manipule encore des bobines rares avec des gants blancs ! n Premières fois au MOMA, au MET, au Guggenheim, à la Collection FREAKS et dans les galeries d’art contemporain ! n À partir de 1992, j’y viens beaucoup pour voir les pièces de Trisha Brown que j’ai décidé d’inter-
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viewer pour comprendre comment elle travaille *. Je circule surtout vers South Broadway où elle habite. Parfois, lors de la répétition d’un ensemble, je remplace « au pied levé »(!) un danseur absent. Je commence d’y avoir des amis et surtout d’“habiter” la ville, de la danser ! n J’adore prendre la ligne F juste pour le plaisir de faire Manhattan/Broolkyn et retour… Le Pont de Brooklyn m’émeut. n En 1997/98 Je commence à m’intéresser à des lieux qui pourraient montrer ma première pièce : MÚa, solo dans le noir. Je traque les salles très sombres et les programmateurs aventureux ! Je continue d’aller intensément dans les galeries : New museum Broadway, Marian Goodman, Almin Rech, qui elles sont très white cube ! n Je parcours le bas de la ville en me disant que c’est cette architecture qui a été la scène de toutes les expérimentations de l’Art Minimal des Sixties, notamment « Man walking the Side of a building » ou « Roof Piece » de Trisha Brown. J’imaPA G E 0 6 3
gine donc les corps de ses danseurs marcher sur les murs de galeries, descendre les immeubles ou faire des sémaphores sur les toits de Greenwich Village… Je commence à aimer la ville. n Je montre mon travail à partir de 2008 puis 2010, 2014, 2016 dans ce lieu exceptionnel dans East Village : Danspace Project à Saint Mark Church qui est à la fois lieu de performance, maison de poésie et… église en activité. On doit laisser place aux offices une à deux fois par semaine ! Lieu magique et inspirant dirigé par Judy Hussy Taylor, infatigable découvreuse qui entretient un lien puissant avec la communauté chorégraphique. n En 2015, Cribles légende chorégraphique pour 1000 danseurs, créée en 2009 au Festival de Montpellier durant mon mandat de direction du CNDC d’Angers est transmise à une distribution américaine et performée sur Governor’s Island, île proche de Ellis Island et de Liberty Statue. Le « fond de scène », ce sont les gratte-ciels du bas de K O S TA R
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Manhattan ! On prend un ferry au bout de Wall Street et en 7 minutes de traversée… on lâche la frénésie de la ville. n Quand Sophie Claudel, attachée culturelle à l’Ambassade de France, me propose en 2011 de rêver à la ville, de travailler avec elle, ses habitants, je me dis qu’il faut faire le portrait des New-Yorkais certes mais aussi celui de ces lieux qui sont le théâtre du quotidien. J’ai l’impression d’avoir commencé les repérages il y a… 30 ans. Cinq années plus tard, l’artiste Jocelyn Cottencin et moi-même co-signons trois films-portraits qui composent l’installation A taxi driver, an architect and the High Line. Nous prolongeons et activons cette installation par une performance, puis un livre (Drunken Horses) et enfin une exposition. n Ground zero, Le Moma PS1, l’ONU, Queensborough Bridge, Coney Island, Hudson River, Meat Packing, Woolworth building, PA G E 0 6 4
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Zucotti Park, Queens Museum, Queens Project, Apollo Theater, Harlem, deviennent « intimes » à travers la mémoire sensible de l’architecte Rick Bell, du chauffeur de taxi Phil Moore et du vaste chantier de la High Line qui révèle aux New-Yorkais leur ville comme scène. Le bar Drunken Horse à Chelsea est devenu notre point de ralliement. n En face de New York, il y a Saint-Nazaire où j’ai choisi d’ancrer ma danse, mon travail. n * Cela donne lieu 20 ans après à la parution aux Presses du Réel du livre Trisha Brown/ Emmanuelle Huynh Histoire(s) et Lectures (2012). A TAXI DRIVER, AN ARCHITECT AND THE HIGH LINE INSTALLATION AU LIFE, SAINT-NAZAIRE, DU 28 OCTOBRE AU 12 NOVEMBRE, PERFORMANCES LES 27 OCTOBRE, 10 ET 12 NOVEMBRE.
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Croquer la pomme New York sans cesse recommencée. À l’instar de toutes les grandes villes, la big apple n’en finit pas de changer et de surprendre. Étrangère et familière à la fois. Liza Minelli, Woody Allen, Scorsese, ou encore Friends et Sex and the city… nous renvoient à NYC. Y ALLER Nombreux vols directs
S’Y BALADER On vous fait grâce
au départ de Paris CDG avec Air France, Lufthansa… ou via Amsterdam avec Delta, via Londres avec British Airways ou Lisbonne avec la TAP, le vol le moins cher mais aussi le (beaucoup) plus long.
de la visite de la Trump Tower ! Pour une première visite, l’Empire State permet d’embrasser l’ensemble de la ville et de plonger dans Central Park. Et, si vous y tenez, offrez-vous le survol de la Big Apple en hélico. Pas donné mais époustouflant. n Côté musées, on est gâté avec quelques nouveautés. Ouvert depuis deux ans, le Whitney n’a pas tardé à faire courir les amateurs d’art américain contemporain. Entre l’Hudson et la High line, le bâtiment est signé Renzo Piano. Le Withney n’est pas d’une folle élégance mais s’ouvre largement vers l’extérieur. Il offre, entre autres aménagements, une impressionnante salle modu-
S’Y LOGER Séjourner à New York peut coûter son paquet de dollars. Comptez un minimum de 150/200 € la nuit dans un hôtel de Manhattan. Bien noté et bien situé (entre Greenwich et East village), le PermaGO city hall propose par exemple une chambre à 153 €. En famille ou entre amis, la location d’un appartement, à Brooklyn par exemple, peut être une solution sympa.
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lable de 1675m2 sans la moindre colonne d’appui. Fermé le mardi, le musée abrite une collection permanente de 22 000 œuvres. n L’amateur d’arts et d’architecture fera également un tour au New Museum (235 Bowery). Ouvert en 2007, ce petit musée est un bijou architectural, signé Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, et abrite des expositions d’art contemporain. On retrouve aussi David Hockney, Chuck Close ou encore Robert Rauschenberg à la Pace Gallery, éclatée en trois espaces d’exposition sur W25th st et Midtown. n Les amateurs de whisky et d’insolite ne manqueront pas d’aller faire un tour à la Kings County Distillery de Brooklyn. n
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S R DOS À DOS
Dans la série The Young Pope, vous incarnez la chargée du marketing du Vatican. Il y a quelques années, vous avez joué Sœur Sourire. Vous êtes baptisée au moins ?
elicéC ecnarf ed
... l’interview verso
n Oui, mais pas prati-
INTERVIEW ET PHOTOS / R MATTHIEU CHAUVEAU POUR KOSTA
quante ! C’est ce qui est génial quand on est comédien : pouvoir faire des choses qu’on ne ferait pas dans la vraie vie.
N'est-ce pas un comble de s'appeler Cécile de France quand on est née à Namur ? n
Si, sûrement (rire) ! Je trouvais ça rigolo que les gens retiennent le fait que je sois belge en m’appelant « de France ». On croit toujours que je suis aristocrate… mais pas du tout !
Parmi les films de la trilogie de Klapisch, oseriez-vous nous dire lequel vous aimez le moins ? n
Impossible. C’est comme si on me demandait de choisir entre mes enfants.
Vous avez joué dans Le tour du monde en 80 jours. Franchement, une adaptation de Jules Verne avec Jackie Chan, Schwarzenegger et Michaël Youn, ça sentait le
Que se racontent deux Belges entre deux prises ? n Ils se parlent
four, non ? n Je me suis
éclatée sur ce tournage. C’était ma première expérience en anglais. Et beaucoup d’enfants l’ont vu. Le fait que les miens l’adorent est une grande
avec l’accent. Ils imitent des personnages que nous seuls connaissons. En Belgique, il y a vraiment des gens hauts en couleur...
victoire.
Vous avez tourné deux fois avec Gérard Depardieu. Pas trop
Une blague belge sur les Français ? n Plein mais
dur ? n Pas du tout :
je n’ai jamais aimé ça. Les Belges ont surtout du mal avec les Parisiens qu’ils trouvent très arrogants. Mais je n’ai pas envie de dire du mal des Parisiens puisqu’ils m’ont vraiment adoptée. n
c’est l’un des plus grands. J’adore être à ses côtés sur un plateau. On a l’impression de planer, d’être dans son génie. Avec lui, il se passe toujours des trucs. C’est vivant, spectaculaire, bouleversant...
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