Mouloudji, l'homme au coquelicot

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LA LÉGENDE DE

MONTMARTRE

Mouloudji L’homme au coquelicot

Texte de Gilles Schlesser Dessins de Jack Russell



LA LÉGENDE DE MONTMARTRE

Mouloudji L’homme au coquelicot

Texte de

Gilles Schlesser Dessins de

Jack Russell


Sauf indication contraire, les citations de Mouloudji proviennent de ses ouvrages autobiographiques ou semiautobiographiques : les Larmes, Gallimard, 1957, la Guerre buissonnière, Gallimard, 1959, le Petit Vaincu, Gallimard, 1963, Un garçon sans importance, Gallimard, 1971, le Petit Invité, Balland, 1989, la Fleur de l’âge, Grasset, 1991, le Coquelicot, L’Archipel, 1997, et de ses poèmes. De nombreuses citations proviennent par ailleurs d’entretiens avec Mouloudji réalisés à Suresnes, le 23 janvier 1993 et le 12 novembre 1993, propos recueillis par Raoul Bellaïche, Colette Fillon et Christian Marcadet, publiés dans la revue Je Chante, n° 13, 1993, ainsi que d’interviews de proches de Mouloudji réalisées par l’auteur.


À Montmartre on rencontrait souvent de belles âmes… Marcel Mouloudji, la Fleur de l’âge, Grasset, 1991.


Premiers pas Si les histoires d’amour entre Mouloudji et Paris sont multiples, son rapport à Montmartre est unique. Enfant de Ménilmontant, de Belleville, puis de Saint-Germain-desPrés, ses pas l’attireront sans cesse vers un quartier qui lui ressemble : en marge, discret, à la fois populaire et élitiste, parfois voyou, souvent lumineux. Montmartre le rassure. Il aime s’y promener, il aime y vivre et, écrit-il, aimerait y reposer après sa mort dans le petit cimetière Saint-Vincent, près de Marcel Aymé. Celui que ses amis appelleront Moulou est né le 16 septembre 1922 à l’Hôtel-Dieu, près de Notre-Dame. Sa mère, Eugénie, est bretonne. Saïd, son père, est kabyle. Marcel a un frère, André, d’un an son cadet. Durant

Mouloudji devant le Moulin de la Galette Dans les années soixante-dix, Mouloudji a vécu rue Robert-Planquette, à quelques pas du Moulin de la Galette. Ce moulin, initialement nommé BluteFin, est construit en 1622. En 1870, son propriétaire, Nicolas-Charles Debray, ouvre une guinguette adjacente et baptise l’ensemble Restaurant de la Galette. On peut y « apporter son manger » et boire du vin gris. Le moulin est détruit en 1896 par un incendie. Victor Dhondt, confiseur belge, rachète les lieux, reconstruit sommairement le moulin, lui donne le nom de Moulin de la Terrasse au Père la Galette, où il vend des galettes chaudes accompagnées de cidre. On le surnomme aussitôt Père la Galette. En 1924, à sa mort, son fils Gaston rebaptise les lieux : le Moulin de la Galette est né. En 1928, Gaston Dhondt obtient l’ « autorisation municipale de danser ». Le Moulin va devenir un haut lieu de la « gambille » pour plusieurs générations. Le Moulin de la Galette fut très fréquenté par les peintres impressionnistes : Pissarro, Sisley, Monet, Renoir… Et Utrillo peindra des moulins de Montmartre près de… 150 fois.

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sa petite enfance, la famille habite le quartier des Épinettes, à la Cité des Fleurs : « Une allée mène à l’école maternelle ; de chaque côté, des grillages, des jardinets festonnés de liserons et tapissés d’une écume verte ornée de coquillages. Quelque part on s’amuse sur une voie désaffectée de chemin de fer. » Désargentés, au gré des nécessités, les parents changent souvent de logeChanson pour Marcel (Aymé) ment : « J’aimais bien les De tous les cimetières Celui que j’ai aimé déménagements. On recom- Celui où je voudrais vivre mençait une autre vie. C’était Un peu ma mort C’est celui où demeure Marcel Aymé l’aventure. J’avais l’impres- Qui fait le grand dodo sion d’être un romanichel ! Près de l’avenue Junot… Papa entassait mobilier et affaires dans une voiture à bras et on s’enfuyait par les rues, ailleurs, loin, accompagnés du bruit de tout l’attirail qui bringuebalait sur les pavés désordonnés. » Au début des années trente, la famille s’installe passage Puebla, XIXe arrondissement, dans un immeuble insalubre abritant toutes sortes de parasites, notamment des punaises sanguines « grasses comme des rois ». Maçon intermittent, le père a une tendance prononcée pour le vin. La mère, femme de ménage, est atteinte de névrose. Elle sera internée en 1934. Très tôt, Marcel et André sont soumis à des influences contraires : le père est musulman et communiste, la mère est catholique. Les deux garçons vivent sans problème cette double influence : 5


« Entre le communisme et le catholicisme, l’école, les jeux, les terrains vagues, les fameux goûters du jeudi et les paires de claques à la maison, les jours tranquillement s’écoulaient. » Pour le petit Marcel, le jeudi est noir, le dimanche est rouge : « J’avais dans mon enfance deux opinions contraires Jeudi au chocolat offert par le curé […]. Les dimanches marxistes me voyaient poing tendu. »

D’un Paris à l’autre Vers la fin des années vingt, la famille Mouloudji quitte le quartier des Épinettes pour rejoindre le XIXe arrondissement, passage Puebla. Le déménagement se fera en charrette à bras, comme souvent à l’époque.

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Dans ce contexte familial complexe sinon conflictuel, la rue devient un refuge naturel. Belleville, le canal SaintMartin, les Batignolles, les abords de Montmartre… Le premier contact important entre Mouloudji et la Butte intervient en 1930, à l’occasion de sa communion au Sacré-Cœur. Il a huit ans. Est-ce la solennité du lieu ? Le besoin de croire en quelque chose ? La foi va le frôler : la Vierge lui parle. « Soudain, je vis Marie me sourire ; oh ! à peine une esquisse, un sourire imperceptible, évanescent, presque invisible, pour toi seul, semblait-elle dire ; puis la Vierge Marie s’irradia, devint lumineuse et j’eus si peur que je fermai les yeux. Lorsque André, le frère cadet de Mouloudji « Dédé » Mouloudji est le cadet, le fils préféré de la mère. Les deux frères intégreront ensemble la « bande à Prévert », mais André ne tentera pas de saisir l’occasion de construire une carrière de comédien. Durant l’Occupation, il rendra un grand service à son frère : Marcel Mouloudji reçoit un ordre de départ pour l’Allemagne (dans le cadre du S.T.O.) et doit passer une visite médicale avant de partir. Son frère se rend à sa place au rendez-vous, après s’être fait boucler les cheveux. Le « faux Marcel » souffrant de tuberculose, il est déclaré inapte pour l’Allemagne. « Moulou » échappe ainsi au S.T.O. mais, dans le même temps, entre dans une semi-clandestinité, à la merci d’une rafle. André n’échappera pas à sa maladie. Il meurt dans un sanatorium de Cambo-les-Bains, en janvier 1947.

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j’osai les rouvrir, elle était redevenue une statue de pierre. […] Je revins prier timidement, quelquefois, mais je n’eus plus jamais un signe d’ele. Elle resta muette pour toute ma vie. » Si la Vierge – comme sa mère – restera à jamais muette, les rues de Paris – et les femmes qu’il suit sans oser les aborder – seront ses véritables amours. Cousin affectif de Doisneau, d’Izis, de Francis Lemarque, Mouloudji parcourt la ville en passant ébloui, marchant sans cesse sur les traces de son enfance. Il chante Paris, il peint Paris, les quais de la Seine ou les toits de la capitale, cette mer où fument les cheminées qu’il peut contempler en montant sur la Butte. À peine s’éloigne-t-il de la capitale que le spleen surgit : Ô voyages ! Les miens sont toujours immobiles Paris m’est assez grand Raymond Bussières (à droite) avec Francis et ma mémoire garde Lemarque Assez de souvenirs pour Raymond Bussières, un des piliers du groupe Octobre, est né en 1907. Il rencontre Jacques battre la campagne… Prévert au cours du tournage de Ciboulette, en L’itinéraire parisien 1933. Fonctionnaire à la ville de Paris, puis dessinateur-typographe à la préfecture de la Seine du chanteur-écrivain sera jusqu’en 1941, « Bubu » sera l’un des plus émirelativement simple : Ménil- nents « seconds rôles » du cinéma français d’après-guerre, en apparaissant notamment montant-Belleville durant dans L’assassin habite au 21 (1941), Quai des la petite enfance, Saint- Orfèvres (1947), Casque d’or (1951), les Belles de nuit (1952) et Porte des Lilas (1956). Entre Germain-des-Prés de l’ado- 1941 et 1982, il tournera dans plus de cent trente lescence à l’âge adulte (si films, dont une soixantaine auprès de son épouse, Annette Poivre. ce mot a un sens chez Quant à Francis Lemarque, grand copain de Moulou », on le retrouve en juillet 1940 à Mouloudji), puis, sur le tard, «Marseille, partant à pied pour Cannes, afin de le refuge de Montmartre. retrouver Jacques Prévert au sujet d’un film hypothétique.

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De Ménilmontant à SaintGermain-des-Prés Après l’internement de sa mère, en 1934, Mouloudji, suivant son père, commence à fréquenter assidûment la Grange-aux-Belles, un lieu politico-culturel dépendant du syndicat du Livre, situé avenue Mathurin-Moreau, face à la morgue de l’hôpital Saint-Louis. La grande salle accueillant les meetings politiques sert également aux différents spectacles organisés par Marcel Maillot, spectacles dans lesquels le petit Mouloudji chante en solo. « Je devais avoir neuf ans quand mon père m’a inscrit dans le groupe des Faucons rouges. C’était, en quelque sorte, les boyscouts du Parti communiste. Au départ, je chantais en duo avec mon frère, ensuite, je suis passé dans les goguettes, à la Grangeaux-Belles, etc. J’avais dix ans. » La Grange-aux-Belles et Marcel Maillot seront pour Mouloudji le carrefour d’un destin hors du commun. L’histoire est connue : en 1935, le metteur et scène et acteur Sylvain Itkine

Sylvain Itkine, Alice Reichen et Jean-Louis Barrault dans le Coup de Trafalgar, de Roger Vitrac, 1934 En 1935, Mouloudji a treize ans. Sylvain Itkine, qui l’a « découvert » à la Grange-aux-Belles, tourne dans le Crime de M. Lange, de Jean Renoir, co-scénario et dialogues de Jacques Prévert. Tournent également dans le film une grande partie de « la bande à Prévert », que le gamin fréquentera quotidiennement à Saint-Germaindes-Prés : Sylvia Bataille, Maurice Baquet, Guy Decomble, Paul Grimault, Yves Deniaud, Fabien Loris, Marcel Duhamel, Jacques-Bernard Brunius…

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vient à la Grange-aux-Belles afin de mettre la main sur un gamin capable de jouer du mime dans une pièce mise en scène par le tout jeune et inconnu Jean-Louis Barrault (pièce intitulée Autour d’une mère, adaptation théâtrale de Tandis que j’agonise, de Faulkner). Sur la scène, un petit garçon s’égosille. Itkine le remarque, l’aborde après le spectacle et lui remet l’adresse Jean-Louis Barrault dans Autour d’une de Barrault, rue des Grands- mère (avec Jean Dasté) Augustins. Dès le lendemain, Lorsque, en 1934, Mouloudji rencontre JeanBarrault dans ce qui deviendra l’atelier le gamin se rend à l’adresse Louis de Picasso, rue des Grands-Augustins, l’acteur-metteur en scène prépare Autour d’une indiquée. mère, pièce que Dullin a programmée pour « J’avais séché l’école et mis 1935 au Théâtre de l’Atelier. Sa prestation, plusieurs heures à trouver cette essentiellement « scénique », fera dire à Antonin Artaud : « Son spectacle prouve l’acrue des Grands-Augustins. La tion irrésistible du geste [...], il fait de la scène maison était vieille et majes- un lieu pathétique et vivant [...] et l’on peut dire que c’est cela le théâtre, ce que Jean-Louis tueuse. La concierge m’indiqua de Barrault en a fait. » Avant Prévert et Duhamel, monter jusqu’en haut de l’esca- Barrault prendra en charge le petit « Moulou », lui fera découvrir le théâtre. Durant la guerre, en lier. Au dernier étage, je cognai 1941, Barrault mettra à la disposition de une pièce dans l’annexe de sa maicontre une porte. Rien. Je recom- Mouloudji son de Neuilly. mençai, un peu plus fort. Pas de réponse. J’allais renoncer quand elle s’entrouvrit légèrement. Une étrange tête méfiante se profila, deux yeux soupçonneux m’inspectèrent. » Le petit Mouloudji découvre un homme pratiquement nu s’évertuant à mimer la course d’un cheval. Jean-Louis Barrault lit le petit mot d’introduction qu’Itkine lui a remis, lui fait remarquer qu’il n’est pas bien gros, lui tâte les mollets 10


et lui demande soudain de chanter quelque chose. Sans hésiter, le petit Mouloudji entonne l’Internationale. Barrault sourit, l’affaire est conclue. Sylvain Itkine sera donc pour Mouloudji le bras du destin. Itkine est né à Paris en décembre 1908. Fils d’immigrés juifs originaires de Lituanie, il quitte l’école à quatorze ans et suit des cours du soir pour devenir comédien et metteur en scène. Ami de Paul Éluard et des surréalistes, proche du groupe Octobre de Jacques Prévert, il fonde son proSylvain Itkine pre groupe, le groupe Mars, dont fait Sylvain Itkine, doté d’une calvitie précoce, ressemble à un professeur ou à partie Francis Lemarque. Au cinéma, un médecin. Ce merveilleux metteur en scène aurait pu devenir l’un des Sylvain Itkine acteur a joué dans plus grands, au niveau d’un Jean Vilar Gueule d’amour de Jean Grémillon et ou d’un Roger Blin. Il meurt pour la France en 1944, un an avant Robert dans de nombreux films de Jean Desnos, autre victime du nazisme. Renoir : les Bas-Fonds, La vie est à Pour le jeune Mouloudji, qui n’a que vingt-deux ans, la disparition de ses nous, la Chienne (il y joue l’ennemi jeunes aînés, camarades ou amis, va intime de Michel Simon) et le Crime générer une obsession de la mort presque pathologique. de M. Lange. Il joue également dans la Grande Illusion, incarnant la silhouette du lieutenant Demolder, qui préfère se consacrer à la lecture de Pindare qu’à des préparatifs d’évasion. Il monte parallèlement une compagnie théâtrale, le Diable écarlate, et mettra en scène le Coup de Trafalgar de Roger Vitrac ainsi qu’un montage de poèmes de Paul Éluard. En septembre 1937, il crée une version d’Ubu enchaîné dans des 11


décors imaginés par Max Ernst et Jean Effel. Fondateur à Marseille, entre 1940 et 1942, de la coopérative ouvrière les Croquefruits, il devient à Lyon le dirigeant d’un réseau de résistants. Promis à un grand avenir théâtral, à la hauteur de Roger Blin ou de Jean Vilar, Sylvain Itkine sera arrêté en juillet 1944 par la Gestapo, torturé, puis assassiné. Sa mort, à quelques jours de la Libération, affectera profondément Mouloudji. En rencontrant Barrault par l’intermédiaire d’Itkine, Marcel Mouloudji, émerveillé, pénètre dans un monde féérique animé par un Jacques Prévert lumineux et omniprésent. Le poète, qui s’installera après la guerre Cité Véron, à Montmartre, sera pour Mouloudji d’abord un protecteur, comme Desnos, Barrault ou Marcel Duhamel, puis ensuite un ami. Le groupe Octobre est un groupe théâtral « ouvrier » issu de la scission de la troupe Prémices de la Fédération du théâtre ouvrier de France, dont certains membres reprochaient à son dirigeant et metteur en scène, Roger Legris, l’abandon d’un idéal politique de gauche. Rejoint par Jacques Prévert, qui en devient le pivot central, le groupe se produit lors de 12

Cité Véron Mouloudji et Prévert habiteront à quelques pas l’un de l’autre, le premier rue Robert-Planquette, le second Cité Véron, au 6 bis, dans un appartement doté d’une terrasse qu’il partage avec son voisin Boris Vian. Située au niveau du 94 boulevard de Clichy, la Cité Véron est une impasse privée longue de 80 mètres, dont l’entrée est signalée par une belle enseigne émaillée. Composée de petits pavillons dotés de jardinets, elle abrite notamment le Vaudou, temple de vaudou haïtien. La Fondation Boris Vian est installée au numéro 6 dans l’appartement que Bison Ravi avait aménagé avec Ursula Kubler.


meetings politiques, dans les rues, dans les mairies, dans les grands magasins et dans les usines en grève, entre 1933 et 1936. Pour ce théâtre prolétarien, Prévert écrit des textes qui fustigent l’ordre établi, caricaturent politiciens et industriels (la Bataille de Fontenoy, 1932), mettent à mal la bourgeoisie (la Famille Tuyau de Poêle, 1933) et valorisent le mouvement ouvrier (Vive la presse, le Tableau des merveilles). Très engagé, proche du Parti communiste français, le Robert Desnos à la foire de Montmartre vers 1922-23 En 1934, Youki et Robert Desnos habitent un vaste appartement dans un vieil immeuble Directoire de la rue Mazarine. Mouloudji a treize ans. Après les répétitions du Tableau des Merveilles (adaptation de Cervantès par Jacques Prévert), plutôt que de rester dormir dans le grenier glacial de Jean-Louis Barrault, il s’invite régulièrement chez les Desnos. Dans la salle à manger, le tableau de Foujita (premier mari de Youki, où on la voit nue près d’un lion) le fascine. Le gamin dort dans le salon mais, lorsque Desnos est absent, il se glisse dans le lit de Youki et suce son pouce pour s’endormir. Le poète lui ouvre sa bibliothèque, des centaines de livres qui s’empilent dans son petit bureau en mezzanine, et lui fait écouter des chansons populaires sur son gramophone.

groupe Octobre remporta en 1933 le premier prix de l’Olympiade du théâtre ouvrier de Moscou. Cette compagnie théâtrale se disloqua en 1936, les différents membres n’ayant pas la même vision des actions à tenir par rapport à la guerre d’Espagne.

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Le groupe Octobre en partance pour l’URSS. De gauche à droite debout, Raymond Bussières (béret noir), Gisèle Fruhtman, Suzanne Montel (foulard blanc), Jacques Prévert (frange), Lou Tchimoukow (béret noir) ; assis : Jean Loubès, Léo Sabas (casquette), Arlette Besset, Marcel Duhamel, Jean-Paul Dreyfus (béret) et Jean Brémaud (regardant en l’air), mai 1933.

Le troisième frère Prévert Figure incontournable du Saint-Germain-des-Prés d’avant et d’après-guerre, Marcel Duhamel sera pour Mouloudji et son frère André un véritable père. Marcel Duhamel est né le 16 juillet 1900, en Picardie. Au terme d’une petite enfance difficile et solitaire, il s’embarque clandestinement pour l’Angleterre à l’âge de quinze ans et devient groom. De retour en France, il entre comme commis au Grand Hôtel puis est appelé sous les drapeaux en Turquie. 14


À suivre...


LA LÉGENDE DE MONT MARTRE

Mouloudji L’homme au coquelicot Texte de Gilles Schlesser Dessins de Jack Russell

Un jour, tu verras, on se rencontrera… En mots et en images, une rencontre étonnante avec cet enfant des rues dont le Coqu’licot chavira le cœur de toute une génération. Il fut chanteur, acteur, compositeur, romancier, poète, peintre, producteur… Il aimait Paris et les femmes, les mots et les couleurs, Saint-Germain-desPrés et Montmartre. Juliette Gréco disait de lui : « Mouloudji était extraordinairement jeune. […] Il symbolisait l’enfance rayonnante. C’était un homme très poétique, ludique, hors du temps. » Bienvenue dans un conte de fées, bienvenue chez Mouloudji.

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