Nicolas TERRASSON

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NATURES MORTES

Ces productions tendent à assouvir le désir de

voir au-delà de l’enveloppe opaque des machines de notre quotidien.

Cette traversée du voile des apparences externes de la technologie met à jour les composants des machines comme autant de natures mortes, scellées et conservées pour étude et appréhension de leur teneur matérielle, de leurs propriétés visuelles.. Il y a ouverture vers un nouveau langage formel via une muséographie clinique.

Ces natures mortes «électroniques» abordent la possible frontière du vivant et de l’inerte des objets qui les composent. Ces derniers nous troublent par leur beauté et nous renvoient, par leur nature d’organes machiniques, à notre propre corps d’humain.


Sans titre, 2010, photographie numĂŠrique, 2362 x 1772 px


Sans titre, 2010, photographie numĂŠrique, 3648 x 2736 px


Sans titre, 2010, photographie numĂŠrique, 3648 x 2736 px


Dans cet imaginaire, il y a mise en relation d’éléments incompatibles pour créer des contrastes déclencheurs de réflexions et réactiver des codes de l’histoire naturelle en présent artificiel.

Vestiges, muséographie, archéologie du futur, tous ces éléments font écho à la dimension prospective, mortifère de l’art et à la question du temps et de la mémoire en ce qu’elle est liée à celle de la technique (Stiegler, Leroi-Gourhan).

Ces bocaux, remplis de sédiments et d’un liquide de conservation, invitent à observer la technique sous l’angle de la nature d’où elle a émergé (silicum-puce, prolongement du corps humain, liquide amniotique) .

Le monstre, l’essai raté, par le renvoi inconscient aux fœtus conservés dans le formol, suggèrent les dangers de la science et de ses applications sur fond de fascination-répulsion.


Sans titre, 2010, verre, eau, plastique, pansements, gaze, fils et circuits ĂŠlectriques, 10,5 x 10,5 x 17,5 cm

Sans titre, 2010, verre, aluminium, eau, pompe, fils ĂŠlectriques, pansements, cire, 12,5 x 12,5 x 24,5 cm


Sans titre, 2010, verre, acier, eau, composants ĂŠlectroniques, 11 x 11 x 16,5 cm

Sans titre, 2010, verre, aluminium, eau, craie, composant ĂŠlectronique, 10,5 x 10,5 x 18 cm


Sans titre, 2010, plastique, cire, fils électriques, 1,5 x 1,5 x 5,3 cm

Sans titre, 2010, verre, sable, cire, composant électronique, 6 x 6 x 11 cm Sans titre, 2010, verre, sable, cire, ampoule électrique, 6 x 6 x 11 cm


Sans titre, 2010, plastique, eau, plante, pansement, composant électronique, 6,5 x 6,5 x 16 cm Sans titre, 2010, plastique, eau, gel, composants électroniques, 6,5 x 6,5 x 16 cm Sans titre, 2010, plastique, eau, sable, cire, métal, composant électronique, 6,5 x 6,5 x 16 cm


Sans titre, 2010, plastique, eau, composant électronique, 6 x 6 x 11 cm Sans titre, 2010, plastique, eau, câbles informatiques, 6 x 6 x 11 cm Sans titre, 2010, plastique, eau, cire, composant électronique, 6 x 6 x 11 cm



Sans titre, 2010, verre, plastique, eau, sable, craie, cire, composant électronique, 4,5 x 4,5 x 10,5 cm Sans titre, 2010, verre, plastique, eau, craie, cire, composants électroniques, 4,5 x 4,5 x 10,5 cm Sans titre, 2010, verre, plastique, eau, gaze, composant électronique, 4,5 x 4,5 x 10,5 cm Sans titre, 2010, verre, plastique, eau, sable, résine, composant électronique, 4,5 x 4,5 x 10,5 cm Sans titre, 2010, verre, plastique, eau, craie, pansement, fil et ampoule électrique, 4,5 x 4,5 x 10,5 cm Sans titre, 2010, verre, plastique, eau, sable, craie, composant électronique, 4,5 x 4,5 x 10,5 cm

...


’ ANATOMIQUES RELEVES Il s’agit d’extérioriser des mondes machiniques fantasmés, imaginés, en fixer les contours par des dessins en noir et blanc. Ces relevés ont été exécutés d’un geste machinal sur un terrain à mi-chemin entre la figuration et l’abstraction. On pourrait également parler de «paysages biomécaniques».

La facture de plus en plus épurée* agit comme métaphore d’une recherche d’une essence indicible, inaccessible de la technique, qu’on ne peut toucher (espaces optico-tactiles) à cause de ce voile que sont les carapaces des machines.

Dans la série des dessins immergés, ce voile prend la forme d’une paroi transparente, obstacle au toucher mais pas à la vue.

*ligne claire, disparition de la couleur,, supports de plus en plus minces et fragiles.


Sans titre, 2009-10, dessin d’une série de soixante-quatorze, encre sur papier satiné 45 g, 20 x 16 cm


Sans titre, 2009-10, quatre dessins d’une série de quatre-vingt-huit, encre sur papier satiné 45 g, 16 x 20 cm



Sans titre, 2009-10, dessin d’une série de quatre-vingt-huit, encre sur papier satiné 45 g, 16 x 20 cm

Sans titre, 2010, dessin à l’encre sur papier calque installé sur caisson lumineux, 40 x 40 x 7 cm


Sans titre, 2010, image imprimĂŠe sur feuille transparente, cadre en carton mousse, 32 x 17 cm


Sans titre, 2010, image numĂŠrique vectorielle, format variable


Sans titre, 2010, cinq transparents immergés, installés sur étagère lumineuse de 154 x 28,5 x 13 cm


Sans titre, 2010, transparent immergĂŠ, eau, gel, verre, acier, 8,5 x 8,5 x 14,5 cm


...


MACHINE A VOIR Le besoin de voir des machines se mue ici en un désir de voir plus que n’offre le mécanisme de l’œil humain. Une «machine à voir» ludique et poétique a été réalisée à la fois opaque et transparente. Prothèse oculaire, elle ne révèle rien d’autre que l’acte de voir par des transparences éclairées artificiellement. La pulsion scopique initiale (ayant trait au ventre des machines) n’a plus d’objet sinon elle-même. Le sous-titre de cet objet pourrait être : Chercher à voir et échouer à voir. Le vide absolu n’existe pas ou du moins est inatteignable. Le vide implique la notion trompeuse de croire qu’il n’y a rien alors qu’il y a toujours quelque chose. Les panneaux transparents impliquent un artifice du même ordre : croire qu’il n’y a pas d’obstacles à la vue alors qu’il y en a toujours. On pense alors au besoin fou du scientifique, de toujours scruter plus profond, plus vers l’invisible, vers l’incompréhensible. Pourtant, plus on découvre, moins on en sait. On est toujours dépassé.


Machine Ă voir, 2006-10, aluminium, acier, tissu, transparents, bois, carton mousse, nĂŠons, 235 x 230 x 87 cm


Machine Ă voir (deux vues alternatives), 2006-10, aluminium, acier, tissu, transparents, bois, carton mousse, nĂŠons, 235 x 230 x 87 cm



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