Détours & Déclics. Action culturelle et langue française

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Détours & Déclics Action culturelle et langue française


Sommaire Page Préface Loïc Depecker, délégué général à la langue française et aux langues de France 6-7 Avant-propos Thierry Renard et Michel Kneubühler 8-9 Introduction Claire Extramiana, chargée de mission auprès du délégué général pour la maîtrise du français et l’action territoriale (DGLFLF)

Chapitre 1 – Faisons alliance !

Acteurs culturels et formateurs linguistiques : une coopération féconde

Chapitre 2 – Dans la boîte à outils

De (bonnes) idées pour donner envie de lire, écrire et parler

Chapitre 3 – Territoire(s) du commun À toute échelle, stimuler l’apprentissage du français

Chapitre 4 – Babel n’est pas mortelle ! Langue française, langues du monde

Chapitre 5 – Tous partie prenante !

Langue française et participation à la vie culturelle

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Annexes Ministère de la Culture et de la Communication Délégation générale à la langue française et aux langues de France Appel à projets national 2015 : « L’action culturelle au service de la maîtrise du français »

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Orientation bibliographique

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Index et coordonnées des organismes cités

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Collection « Politiques culturelles et territoires »

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Table des matières

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Avant-propos

Art du détour et détour par l’art « Qui sait trouver asile dans une langue a trouvé un pays où être chez soi »1

Ce livre est d’abord un hommage aux équipes qui – au sein de structures publiques (médiathèques, musées, théâtres...) comme d’associations – ont inventé des projets d’une rare pertinence au regard des enjeux de « l’action culturelle au service de la maîtrise du français » et les ont menés avec une intelligence et un engagement admirables. Il se veut aussi une éloquente illustration des vertus que possède, en matière d’apprentissage linguistique, le « détour » par l’action culturelle : pour de nombreux opérateurs en effet, le fait d’instaurer une « relation non-utilitaire à la langue », d’offrir un « cadre de pratique linguistique différent », de privilégier une « acquisition sensible » à un apprentissage strictement scolaire stimule l’intérêt pour la langue et l’engagement des participants. L’action culturelle peut ainsi entraîner des bienfaits non seulement linguistiques (meilleure compréhension, accroissement du vocabulaire, apprentissage des registres de langue, expression personnelle, prise de parole en public...), mais aussi culturels (découverte ou approfondissement d’une pratique artistique, initiation à la culture française, sensibilisation à la diversité culturelle...), sociaux (apprentissage des codes du vivre-ensemble, expérience de productions collectives, ouverture sur autrui...) ou encore personnels (restauration de l’estime de soi, prise de conscience de ses propres compétences, dignité reconnue...). À ces bienfaits pour les participants s’ajoutent, pour les porteurs de projet et leurs partenaires, d’autres conséquences non moins appréciables : découverte de nouveaux champs professionnels, développement de collaborations interprofessionnelles, amorce ou renforcement de dynamiques locales, cohésion interne des équipes etc. Délier les langues, partager les cultures Très souvent évoqué par les opérateurs, le mot de détour est fréquemment associé à d’autres mots comportant eux aussi le préfixe « dé- »... d’où le titre retenu pour cet ouvrage et le graphisme choisi pour la page de couverture : – le déclic, qui suscite le désir « d’entrer dans une dynamique de développement personnel »2 ; – le déplacement, quand l’apprentissage de la langue « prend appui sur les capacités expressives et créatives des personnes, non sur leurs difficultés »3 ; – le décalage, qui amène les participants – fût-ce momentanément – à échapper à la condition à laquelle les assigne bien souvent la société : « détenus », « personnes en situation d’illettrisme », « migrants », « élèves décrocheurs », « public empêché »... ; – le dépassement, dans la mesure où l’action culturelle permet aux participants de se découvrir, non seulement des capacités insoupçonnées, mais également des émotions, des réflexions, des questionnements jusqu’alors inconnus. •8•


Mais le mot qui, peut-être, résume tous les autres est celui de décentrement. Parce que change le « point de vue » sur la langue, devenue non plus cet ensemble complexe de termes et de règles, mais un outil pour dire le monde, exprimer ses émotions, échanger avec autrui, jouer... Et aussi parce que la participation au projet conduit à expérimenter le « fait de s’éloigner de son moi comme unique centre d’intérêt » et la « possibilité d’adopter d’autres points de vue que le sien »4... Émancipation et « pouvoir d’agir » En définitive, peu importe le terme retenu : pour beaucoup, le détour par l’action culturelle donne aux participants du « pouvoir d’agir »5, en ce qu’elle aide à interroger le sens de l’existence, découvrir d’autres manières d’être-au-monde, (re)trouver confiance en ses propres capacités et (re)conquérir l’estime de soi. Une estime de soi qui a partie liée avec l’émancipation, comme le traduit dans une formule superbe le slameur grenoblois Bastien Maupomé, alias « Mots paumés » : « Comment s’émanciper... tout en s’aimant si peu ? ». C’est donc à raison que le délégué général à la langue française et aux langues de France évoque, à la fin de sa préface, l’article 103 de la « loi NOTRe » : sans doute est-il peu de politiques publiques qui, plus que « l’action culturelle au service de la maîtrise du français », font écho à la « responsabilité en matière culturelle [...] exercée conjointement par les collectivités territoriales et l’État » comme aux « droits culturels énoncés par la Convention [UNESCO] du 20 octobre 2005 »6. D’une part, parce que cette politique présente un caractère éminemment transversal, sous l’angle des enjeux qui lui sont liés comme des acteurs – publics ou privés – qu’elle mobilise ; d’autre part, parce que les projets qu’elle suscite interrogent directement la « participation à la vie culturelle ». Aussi faut-il souhaiter que cet ouvrage et le film qui lui est joint contribuent à faire advenir cette politique publique dont, l’un comme l’autre, ils attestent « l’ardente obligation ». Thierry Renard et Michel Kneubühler

Notes 1. Adaptation de Comme on respire, de Jeanne Benameur, dans le spectacle « Bulles d’Elles » mis en scène par Helen Ginier-Gillet et produit par l’association Conciliabules ; cf. Le livre qui chante. Pour l’expression artistique et citoyenne des femmes, Genouilleux, Éditions la passe du vent, 2011. 2. Bordeaux (Marie-Christine), Burgos (Martine) et Guinchard (Christian).- Action culturelle et lutte contre l’illettrisme.- La Tour-d’Aigues, Éditions de l’Aube, 2005. 3. Ibid. 4. Centre national de ressources textuelles et lexicales [en ligne : http://www.cnrtl.fr]. 5. Traduction de l’anglais empowerment qui, selon le sociologue américain Saul Alinsky (1909-1972), « se caractérise par un dispositif participatif et un processus d’apprentissage, d’acquisition de compétences, par lesquels un individu ou un groupe acquièrent les moyens de renforcer leur capacité d’action et d’émancipation dans une perspective de changement social et de transformation du pouvoir ». 6. Cf. p. 7. •9•



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Faisons alliance !


Pour commencer

Faisons alliance1 ! Alliance : à étudier les projets présentés dans ce premier chapitre, le mot – avec ce qu’il suppose d’engagement plus profond et de coopération moins ponctuelle et davantage inscrite dans le temps long – semble plus pertinent que le très galvaudé partenariat. Comme le soulignent nombre de protagonistes, certaines conditions sont toutefois nécessaires afin que cette alliance entre acteurs relevant de cultures professionnelles différentes se révèle féconde. Avant toute chose, une même communauté de valeurs et une même implication. En 1972, Jacques Duhamel, ministre des Affaires culturelles, l’affirmait déjà : « La culture n’est pas un secteur de l’action gouvernementale, elle en est une dimension ». Remplaçons aujourd’hui l’épithète gouvernementale par publique et cette affirmation pourrait bien apparaître comme visionnaire. De nos jours en effet, cette transversalité se manifeste de plus en plus. Comme le remarquent les auteurs d’une étude parue en 2014, « trois champs sont souvent investis au croisement des politiques de cohésion sociale et des politiques culturelles : la politique éducative [...] la politique de la ville [...] le secteur socio-culturel et de l’animation »2. De fait, les projets retenus dans le présent chapitre – pour preuve, l’Espace CESAME – se trouvent en grande majorité au confluent de ces diverses politiques.

Une communauté de valeurs Il y a d’abord une raison objective à cela : la question linguistique traverse en effet tout le corps social. Toutefois, cette transversalité intrinsèque ne suffit pas à expliquer les partenariats fréquents entre les organismes culturels et d’autres structures à vocation éducative, sociale ou socio-culturelle. Dans certains territoires – la Bretagne ou les périphéries des grandes agglomérations –, la vitalité du mouvement associatif, l’implantation ancienne de mouvements d’éducation populaire ou une tradition encore bien vivace de partenariat sont autant de legs de l’histoire. Mais, comme le souligne Danièle Pailler en clôture de ce chapitre, l’alliance entre acteurs culturels et professionnels de l’apprentissage linguistique met avant tout en lumière la communauté de valeurs qui – au-delà de la diversité des missions, des objectifs et des compétences – les unit et conforte leur complémentarité. Qu’ils se situent du côté de l’éducation ou de la culture, nombre de ces acteurs ont en partage des valeurs issues du même terreau idéologique, celui de la Révolution française et du Conseil national de la Résistance. D’où, à la fois, leur engagement mutuel et leur souhait de travailler ensemble, afin qu’« un plus un en viennent à faire plus que deux ».

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Travailler ensemble À cela s’ajoutent souvent le partage d’une même culture du projet et une même conviction que, malgré la diversité de leurs champs d’intervention, ils œuvrent bien sur le même territoire et, le cas échéant, accueillent les mêmes personnes au sein de leurs organismes... Si bien que leur alliance vient donner davantage de sens à l’action menée : en témoignent aussi bien les actions conduites par le Conseil départemental du Val-de-Marne – où le projet « Vocabulons » a été imaginé conjointement par la Direction de la culture et la Direction des relations à la population – que celles de l’association Initiales qui, dans le Grand-Est, réunit notamment spécialistes de la prévention de l’illettrisme et professionnels de la lecture publique. Pour autant, comme le montre le projet mené à Aubervilliers, une telle coopération interprofessionnelle suppose quelques conditions préalables : – une bonne connaissance – et reconnaissance – réciproque ; – une implication de chacun des acteurs dans les différentes phases du projet ; – le consentement préalable à ce que la confrontation des cultures professionnelles puisse venir parfois bousculer les méthodes de travail ; – l’adhésion des hiérarchies et tutelles au projet commun ; – l’éventuelle formalisation du partenariat dans un document contractuel ; – l’investissement des diverses parties dans des temps de rencontre et de formation ; – l’inscription dans la durée... et la conviction partagée que, pour reprendre une célèbre formule, « l’union est un combat » !

Notes 1. Le 13 avril 1900, invité à traiter de la place de l’art et de la culture dans la société, Jean Jaurès termina son discours enflammé par ce cri : « Artistes, si vous le voulez, faisons alliance ! ». Cf. « L’art et le socialisme », in : Jaurès. Rallumer tous les soleils.- Paris, Omnibus, 2006 [éd. Jean-Pierre Rioux]. 2. Baron (Léa), Bonnet-Candé (Étienne), Marion (Guillaume) et Meunier (Emmanuelle).- Politique culturelle locale. Pertinence et réalité de la transversalité.- Grenoble / Nancy, Observatoire des politiques culturelles / Institut national d’études territoriales, septembre 2014 [en ligne : http://www.observatoire-culture.net/].

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Dans la boîte à outils


Pour commencer

Dans la boîte à outils « Outiller les réseaux de la culture et du champ social œuvrant dans le domaine de l’appropriation du français » : ainsi était libellé le second objectif visé par l’appel à projets 2015. En réponse, plusieurs opérateurs ont imaginé des outils qui rivalisent d’ingéniosité pour permettre, par le truchement d’une activité culturelle collective, l’apprentissage de la langue. Autant d’initiatives particulièrement pertinentes qui appellent aujourd’hui la coopération de tous afin de permettre leur diffusion la plus large. À première vue, les différents outils issus de l’appel à projets semblent bien différents : quoi de commun entre les quatre caissons à roulettes composant le Kit@Lire, inventé par le Centre du livre et de la lecture de Poitou-Charentes, et le jeu Cinaimant de l’association marseillaise Tilt ? Entre « Bili, la brouette qui cultive le goût des livres », conçue dans les Hauts-de-France par Signes de sens, et le « train des mots », imaginé à Montpellier par ECDC ? Souplesse, plasticité, adaptabilité Néanmoins, par-delà la diversité des supports qu’ils convoquent – livres, tablettes, écrans, photogrammes, kakémonos... –, tous ont en commun non seulement de cultiver l’interactivité et une dimension ludique, mais aussi d’offrir à leurs utilisateurs potentiels une remarquable souplesse. Même si plusieurs d’entre eux ont été pensés par et pour des professionnels de la lecture publique, la plupart peuvent être accueillis dans des organismes de nature différente : structures sociales, établissements scolaires, équipements de loisirs, voire espaces publics. À cette adaptabilité s’ajoute une grande facilité de circulation, si bien que ce nomadisme originel permet d’envisager leur présence dans tous les territoires et tous les lieux, de la médiathèque d’une métropole à la salle de classe d’une commune rurale, de l’association d’insertion d’un quartier périphérique à un centre d’accueil pour demandeurs d’asile. Cette remarquable plasticité répond en particulier à l’une des préconisations de l’appel à projets 2015 : « développer des formes de médiation adaptées aux groupes-cibles en insécurité linguistique [...] : publics scolaires en insécurité linguistique, 16-25 ans sans qualification et sans emploi, personnes détenues, adultes ou mineurs, ainsi que mineurs sous main de justice, étrangers allophones, personnes en situation d’illettrisme... ». Modélisation, formation, diffusion Autre préconisation à laquelle ont remarquablement répondu les projets présentés dans ce deuxième chapitre – auxquels auraient pu s’ajouter le kit pédagogique mis au point par Langues Plurielles1 • 40 •


ou le jeu « Livre au trésor » conçu par la Médiathèque d’agglomération de Cambrai2 : « être transférables dans des contextes voisins à d’autres réseaux ». À l’avenir en effet, ces outils peuvent connaître, pour peu qu’on les y aide, un déploiement important sur tout le territoire. Du reste, nombreux sont leurs initiateurs à appeler de leurs vœux un accompagnement institutionnel – local, régional ou national – en vue d’assurer à leur outil la plus grande diffusion et de leur permettre ainsi de le faire évoluer, y compris au-delà de leur propre champ d’intervention. Toutefois, une telle diffusion suppose également, en amont, un fort accompagnement en matière de formations, que celles-ci s’adressent de façon distincte à des professionnels précisément identifiés – bibliothécaires, médiateurs, animateurs socio-éducatifs, enseignants en « français langue étrangère », chefs de projet « politique de la ville », chargés de mission « illettrisme », agents des services pénitentiaires d’insertion et de probation, éducateurs spécialisés de la protection judiciaire de la jeunesse etc. – ou qu’au contraire, elles soient conçues pour mêler des professionnels exerçant des métiers différents. Comme l’a relevé, dans un récent rapport – au point d’en faire une de ses préconisations –, le Conseil économique, social et environnemental3, une forte demande existe à l’égard de telles « formations croisées ». Compte tenu des fécondes perspectives que les outils présentés ont laissé entrevoir, on mesure en tout cas le grand intérêt de cette politique de formation si l’idée pouvait en être reprise conjointement par des organismes tels le CNFPT4, l’ABF4, la FILL4 ou d’autres organisations professionnelles spécialisées, les fédérations d’éducation populaire etc. Comme le souligne Hélène Glaizes, une telle dynamique permettrait en effet « de montrer l’éventail des possibilités offertes [...] afin que l’idée puisse être reprise, dupliquée, adaptée... »5.

Notes 1. Cf. p.18-21. 2. Cf. p. 80-81. 3. Vers la démocratie culturelle.- Paris, Journal officiel de la République française, 2017 [Conseil économique, social et environnemental, séance du 15 novembre 2017 ; rapporteure Marie-Claire Martel]. 4. CNFPT : Centre national de la fonction publique territoriale ; ABF : Association des bibliothécaires de France ; FILL : Fédération interrrégionale du livre et de la lecture. 5. Cf. p. 45. • 41 •



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Territoire(s) du commun


Pour commencer

Territoire(s) du commun1 C’est là une caractéristique de notre temps : en matière d’action publique, le « prisme territorial » l’emporte de plus en plus sur le « prisme sectoriel ». S’agissant de la langue, bien commun par excellence, cette nouvelle donne encourage, sur un même territoire, la définition d’un projet concerté. Et plaide pour une coopération accrue des différents acteurs en vue d’apporter la réponse la plus pertinente aux enjeux de ce même territoire. « Territorialiser, c’est donner un sens politique à l’espace », nous ont appris les politologues. Et ils ajoutent : « On peut parler de territorialisation quand les problèmes culturels à traiter sont définis territoire par territoire, de même que les décisions prises pour y faire face »2. Projet de territoire, territoire de projet C’est précisément sur cette base que, dans la Belgique francophone, la Fédération WallonieBruxelles a adopté le 21 novembre 2013 – à l’unanimité de son Parlement – un décret « relatif aux centres culturels ». À ces derniers, ce texte fixe pour missions de « faire émerger, au moyen d’un processus participatif, les enjeux prioritaires de société au départ d’une analyse partagée du territoire d’implantation » et d’« élaborer et mettre en œuvre, au départ de ces enjeux, [...] un projet d’action culturelle couvrant le territoire d’implantation et portant, le cas échéant, sur le ou les territoires de projet ». En France, certaines collectivités territoriales – à l’instar de la Ville de Saint-Denis et de son Schéma d’actions culturelles3 – ont suivi le même chemin, au point que, pour reprendre les mots de Chloé Langeard, « à la logique d’équipement, fondée sur une politique de l’offre et donc de la diffusion, se substitue peu à peu une logique de projet »4. Du coup, les deux notions de « territoire » et de « projet » entrent dans une féconde interaction dialectique : si le territoire inspire le projet et en détermine les enjeux, les objectifs et les partenaires, à l’inverse, le projet contribue à donner du sens au territoire sur lequel il se développe. En témoigne le jeu « Livre au trésor » de la Médiathèque de Cambrai qui, tout à la fois, permet à l’établissement d’être présent dans toutes les communes de l’agglomération et, simultanément, renforce chez leurs habitants le sentiment d’appartenance à la nouvelle intercommunalité. Projet personnel, territoire partagé Si cette même conception du « territoire de projet » vaut pour les politiques publiques, elle peut également être partagée, pour elles-mêmes comme pour les personnes qu’elles accueillent, par des associations : tel est le cas de la Boîte aux Lettres, veillant à développer son action dans plusieurs • 64 •


communes de l’Orne, ou de Mots & Merveilles, incitant les apprenants à découvrir les équipements culturels de cinq villes différentes. En la matière, l’objectif est bien d’aider chacun à élargir son « territoire de vie » afin d’en faire un véritable « territoire de projet » personnel... quand bien même celui-là se réduirait provisoirement, comme à Villepinte, aux murs d’une prison. De quoi donner raison à Céline Saint-Martin : « L’expérience de l’intime, la confrontation de territoires pluriels (artistique et socio-éducatif), l’accueil des paroles sont autant d’éléments qui favorisent la rencontre et font émerger ce que Hugues Bazin définit comme des ‘tiers espaces de l’existence’. Ceux-ci définissent un espace du commun, dans lequel chaque parcours de vie nourrit la pensée collective et génère de la transformation et du déplacement »5. Un tel essor de la territorialisation n’est pas sans conséquence pour les différents acteurs, et les projets des deux Centres de Ressources Illettrisme illustrent ce qu’on peut lire dans le compte rendu de la rencontre organisée à Toulouse par la Caravane des dix mots : « La coopération répond à l’exigence de penser son action à l’échelle du territoire. Lorsque des professionnels ont un territoire en commun, ils ont intérêt à partager leurs diagnostics, à exprimer leurs besoins, à se nourrir des regards des autres et à aller chercher chez le partenaire les compétences spécifiques dont ils auront besoin pour construire des projets complexes et multidimensionnels qui répondront aux besoins des participants et aux enjeux du territoire »6.

Notes 1. « Langue française, territoire du commun » était le titre donné par les organisateurs du Forum organisé le 12 octobre 2015 à Lyon. 2. Négrier (Emmanuel) et Teillet (Philippe), « La montée en puissance des territoires : facteur de recomposition ou de décomposition des politiques culturelles ? », in : Culture et société. Un lien à recomposer, Toulouse, Éditions de l’Attribut, 2008, p. 91-107 [dir. Jean-Pierre Saez]. 3. Cf. p. 112-115. 4. Langeard (Chloé), « Les projets artistiques et culturels de territoire. Sens et enjeux d’un nouvel instrument d’action publique », in : Informations sociales, 4/2015, n° 190, p. 64-72. 5. In : L’art n’a que faire des lisières... Cycle de rencontres « Culture et médico-social » Rhône-Alpes 2014-2015, Genouilleux, Éditions La passe du vent, 2016 [coll. « Faire cité » ; dir. Séverine Legrand ; coord. Michel Kneubühler]. 6. « Tisser des partenariats pour monter des projets d’action culturelle en lien avec la langue française ». Journée de formation professionnelle, Toulouse, 23 mai 2016.

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Babel n’est pas mortelle !


Pour commencer

Babel n’est pas mortelle !1 Langues régionales, parlées depuis des siècles sur notre territoire ; langues de l’immigration, venues d’Europe, d’Afrique et d’Asie ; langues de l’outremer, héritage de l’histoire : et, pour certains, la France serait un pays monolingue ? Prenant acte de cette diversité linguistique, de nombreux projets lient apprentissage du français et reconnaissance des compétences langagières des apprenants allophones. Avec souvent, entre autres bénéfices collatéraux, une estime de soi retrouvée et un « vivre-ensemble » facilité. « Longtemps », peut-on lire dans une publication de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (la « DGLFLF »), « la France s’est donné l’illusion d’être un pays monolingue. On sait maintenant qu’il n’en est rien. Si le français est devenu la langue commune, connue de tous, il n’en demeure pas moins que la France est un pays plurilingue, dans une Europe plurilingue. Elle est même un des pays d’Europe qui offre la plus grande diversité linguistique »2. Le plurilinguisme ? Un atout, non un handicap... À ces considérations de linguistes – dont chacun peut aisément vérifier la véracité... ne serait-ce qu’en prenant les transports en commun – s’ajoutent les conclusions des experts en didactique des langues : non seulement, contrairement à ce que l’on a longtemps affirmé, un environnement biou plurilingue ne compromet pas l’initiation à une langue, mais au contraire, « les compétences linguistiques antérieures peuvent être réinvesties dans un nouvel apprentissage », de sorte que « les langues maternelles des apprenants peuvent constituer un potentiel pour l’acquisition du français »3. Au surplus, qui ne voit le bonheur d’être plurilingue, c’est-à-dire de se sentir chez soi « dans une autre langue que la sienne », ce qui permet « à la fois de comprendre et de s’approprier dans ses moindres détails une vision du monde étrangère »4 ? Un bonheur à jamais inconnu du monolingue, que, dans un rapport paru en 2003, le sénateur Jacques Legendre comparait à un « unijambiste »5... Les initiateurs des projets présentés dans ce chapitre ont en tout cas unanimement vérifié sur le terrain les propos de Michel Launey, expert reconnu du « grand plurilinguisme » guyanais : « Ce n’est pas en étouffant les langues maternelles qu’on fera [des allophones] de bons francophones [mais] en les aidant à être de bons bilingues »6. Telle est bien l’option retenue, à Vaulx-en-Velin comme à Mayotte, à Cayenne comme à Autun, et dans tous les territoires où, sur les cinq continents, la Caravane des dix mots s’est développée. Tous les initiateurs de ces actions prennent en compte le caractère universel de la compétence linguistique – tout petit d’homme ne naît-il pas avec la • 88 •


capacité d’apprendre une ou plusieurs langues ? Tous savent aussi combien la comparaison des sonorités, des systèmes d’écriture, l’intercompréhension, l’étude des emprunts linguistiques etc. peuvent stimuler l’envie d’améliorer sa connaissance de la langue commune. Compétence linguistique, compétence culturelle Mais tous mesurent également à quel point la langue est aussi le vecteur d’une culture, si bien que reconnaître la compétence linguistique d’une personne, c’est aussi la considérer comme une ressource culturelle. En ce sens, la pédagogie du « détour » – par l’activité culturelle ou la pratique artistique – agit comme un stimulant des plus efficaces pour faciliter l’appropriation de la langue française, tout en valorisant à la fois la « biographie langagière » de chaque personne et les références culturelles dont elle est porteuse. Un tel détour est l’occasion de « créer les conditions d’un rapport plus apaisé et moins passionnel, c’est-à-dire moins empreint de souffrance, de peur ou d’angoisse, avec la langue d’apprentissage »7. Il suscite aussi « par le biais du français, des échanges entre personnes issues de différentes cultures » et « met en valeur la diversité linguistique et culturelle tout en favorisant l’appartenance à une nouvelle communauté linguistique d’accueil »8. Ce faisant, par un paradoxe qui n’est qu’apparent, il contribue puissamment, à partir de l’observation et de la valorisation des différences, à « fabriquer du commun ».

Notes 1. Ce titre est emprunté à la « formation croisée » organisée à l’automne 2014 à Lyon en vue d’aider des structures culturelles, socio-éducatives et sociales à « développer un projet culturel à partir des langues parlées sur un territoire » (coprod. Les arTpenteurs et Filigrane). 2. In : Langues et cité, n° 12, juillet 2008, p. 1 [dossier « Langues d’ici, langues d’ailleurs »]. 3. Gaid Evenou, in : Vers une pédagogie du plurilinguisme : les langues maternelles au service de l’apprentissage du français, Paris, DGLFLF, 2016, p. 6 [introduction à la table ronde du 5 février 2015]. 4. Abraham Bengio, in : Quand quelqu’un parle, il fait jour. Une autobiographie linguistique, Genouilleux, Éditions La passe du vent, 2007, p. 70. 5. In : Rapport d’information [...] sur les langues étrangères en France, Paris, Sénat, 12 novembre 2003. 6. In : Vers une pédagogie du plurilinguisme... op. cit., p. 28. 7. Hugues Pouyé, in : Vers une pédagogie du plurilinguisme... op. cit., p. 34. 8. Valérie Brujas ; cf. p. 90.

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détours déclics décentrement décollage décalage développement déplacement déclencheme dépassement décentration décloisonnement découverte détours déclics décentrement décolla décalage développement déplacement déclenchement dépassement décentration décloisonn ment découverte détours déclics décentrement décollage décalage développement déplaceme déclenchement dépassement décentration décloisonnement découverte détours déclics déce trement décollage décalage développement déplacement déclenchement dépassement déce tration décloisonnement découverte détours déclics décentrement décollage décalage développ ment déplacement déclenchement dépassement décentration décloisonnement découverte détou déclics décentrement décollage décalage développement déplacement déclenchement dépasseme décentration décloisonnement découverte détours déclics décentrement décollage décalage dév loppement déplacement déclenchement dépassement décentration décloisonnement découver détours déclics décentrement décollage décalage développement déplacement déclencheme dépassement décentration décloisonnement découverte détours déclics décentrement décolla décalage développement déplacement déclenchement dépassement décentration décloisonn ment découverte détours déclics décentrement décollage décalage développement déplaceme déclenchement dépassement décentration décloisonnement découverte détours déclics décent ment décollage décalage développement déplacement déclenchement dépassement décentratio décloisonnement découverte détours déclics décentrement décollage décalage développement d placement déclenchement dépassement décentration décloisonnement découverte détours décli décentrement décollage décalage développement déplacement déclenchement dépassement d centration décloisonnement découverte détours déclics décentrement décollage décalage dév loppement déplacement déclenchement dépassement décentration décloisonnement découver détours déclics décentrement décollage décalage développement déplacement déclencheme dépassement décentration décloisonnement découverte détours déclics décentrement décolla Langue française et participation à la vie culturelle décalage développement déplacement déclenchement dépassement décentration décloisonn ment découverte détours déclics décentrement décollage décalage développement déplacement d clenchement décentration déplacement déclenchement dépassement décentration décloisonneme

Tous partie prenante !


Pour commencer

Tous partie prenante !1 Depuis une dizaine d’années, il est beaucoup question, dans les rencontres consacrées à l’action en matière de culture, de « participation à la vie culturelle » et de « droits culturels ». Au point que certains observateurs y voient le signe d’un « changement de paradigme » de nature à sensiblement modifier le modèle malrucien de « démocratisation culturelle ». L’analyse des projets soutenus par la « DGLFLF » en 2015 semble indiquer que, pour nombre de leurs initiateurs, le pas a déjà été franchi... Considérer les personnes potentiellement concernées par les projets comme des ressources plutôt que comme de simples réceptacles de connaissances, voilà une conception que revendiquent nombre des opérateurs, à l’exemple des musiciens orléanais de La Rêveuse : « La langue », soulignent-ils, est certes « un objectif, mais aussi un outil pour la rencontre, la valorisation et l’échange culturels ». Des propos auxquels font écho ceux de Clara Iparraguirre, à Montreuil, pour qui l’ambition est aussi « de faire participer les apprenants à un projet collectif » et de « valoriser leurs propres ressources ». Les poètes de l’Espace Pandora ne sont pas en reste, qui proclament que « chacun est digne de sa vie vécue » (Patrick Laupin) et qu’il ne peut y avoir « d’action culturelle cohérente et humaniste que dans le partage » (Emmanuel Merle). Bref, de nos jours, comme le dit Sonia Pignot, adjointe au maire de Saint-Denis, « il ne s’agit plus d’apporter la ‘culture’ aux gens, mais de mettre en œuvre les conditions favorables pour que toute personne puisse cultiver ce qui fait sens pour elle [et] d’organiser le dialogue entre les dignités et les richesses culturelles de chacun ». La dignité comme objectif En ce sens, la plupart des projets retenus s’inscrivent – de façon plus ou moins explicitement revendiquée – dans le contexte de la prise en compte croissante, par les professionnels de l’action culturelle comme par les décideurs publics, des « droits culturels ». Issue de travaux menés à l’UNESCO ou au Conseil de l’Europe , formalisée depuis 2007 dans la Déclaration de Fribourg , cette notion, désormais inscrite en France dans deux lois , amène à penser autrement les politiques culturelles : acception anthropologique de la culture, diversité culturelle, égale dignité des cultures, reconnaissance de la compétence culturelle universelle... Sa diffusion irrigue dorénavant assez largement les textes programmatiques des décideurs. En témoigne le « document d’orientation politique » adopté en 2013 par la Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture (FNCC), qui souligne 2

3

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les limites d’« une politique culturelle qui donne beaucoup, mais écoute peu » et invite à « aujourd’hui promouvoir une politique culturelle qui place [...] la dignité des personnes comme son objectif central » . L’attestent également les « engagements » publiés par l’Association des directeurs des affaires culturelles des grandes villes et agglomérations de France (ADAC-GVAF), qui ambitionnent de « passer d’une politique d’accès à la culture à des dynamiques laissant une large place aux démarches contributives » . 5

6

Droit à la langue et participation à la vie de la cité C’est dire que la problématique de « l’action culturelle au service de la maîtrise du français » s’inscrit désormais dans un contexte nouveau. Or, en matière linguistique, la prise en compte de ces droits culturels semble encore plus indispensable tant, aux dires de Patrice Meyer-Bisch, l’aliénation du droit à la langue « reste un handicap pour les capacités d’un grand nombre de personnes de participer pleinement à la vie culturelle et au développement démocratique ». Comme le fait observer Isabelle David-Igel, il s’agit donc aussi, par le truchement de ces projets liant action culturelle et langue française, de promouvoir la « nécessaire reconnaissance de la singularité de chacun ». Gageons que, parmi les opérateurs, nombreux sont ceux qui font leurs les mots du poète, metteur en scène et « agitateur culturel » Jean Bojko pour qui nous autres humains sommes « d’abord riches de ce qui nous constitue comme êtres sensibles et pensants avant d’être pauvres de ce qui nous manque » . 7

Notes 1. Ce titre est emprunté à la « formation croisée » organisée en janvier 2015 à Villeurbanne en vue d’aider des structures culturelles, socio-éducatives et sociales à « imaginer [...] les différentes phases d’un projet conçu à plusieurs, de l’idée à la réalisation » (coprod. Les arTpenteurs et Filigrane). 2. Déclaration universelle des droits de l’homme (ONU, 1948) ; Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (ONU, 1966) ; Déclaration universelle sur la diversité culturelle (UNESCO, 2001) ; Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (UNESCO, 2005) ; Convention-cadre sur la valeur du patrimoine culturel pour la société (Conseil de l’Europe, 2005). 3. Déclaration de Fribourg sur les droits culturels (2007) [en ligne : http://droitsculturels.org/]. 4. Loi du 7 août 2015 « portant nouvelle organisation territoriale de la République », dite « loi NOTRe » (art. 103) ; loi du 7 juillet 2016 « relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine » (art. 3). 5. « Des politiques culturelles pour les personnes, par les territoires. Document d’orientation politique », Saint-Étienne, FNCC, 2013. 6. « Nos engagements », ADAC-GVAF, septembre 2014 [en ligne : reseauculture21.fr/wp-content/uploads/2014/12/ ADAC-GVAF-Nos-engagements-2-10-2014.pdf]. 7. http://www.theatreprouvette.fr/]. • 111 •


Collection « Politiques culturelles et territoires » Plus d’un demi-siècle après la création, par André Malraux, du « ministère des Affaires culturelles » (24 juillet 1959), toutes les collectivités publiques ont, à leur échelle, pris en charge la question de la culture. Créée en 1992 en partenariat avec la Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes, la collection « Politiques culturelles et territoires », aujourd’hui forte de vingt-quatre titres, a pour ambition de participer aux débats en cours à travers des ouvrages combinant mise en valeur des ressources régionales, paroles d’acteurs, contributions d’experts et dialogue avec d’autres expériences en France et à l’étranger. Derniers titres parus :

Au beau milieu. Médiateurs culturels, animateurs socio-éducatifs : comment agir ensemble ? .- Genouilleux, La passe du vent, juin 2016.- 128 + XVI p., ill., 21 cm. L’Âge d’or. Une aventure artistique. Mais pas que... .- Genouilleux, La passe du vent, octobre 2015.- 128 p., ill., 21 cm. De visu. Lieux d’expérimentations des arts plastiques.- Genouilleux, La passe du vent, mai 2015.- 144 p., ill., 21 cm. In vivo. Lieux d’expérimentations du spectacle vivant.- Genouilleux, La passe du vent, mai 2013.- 144 p., ill., 21 cm. Viv(r)e l’Europe. Les programmes européens et la culture en Rhône-Alpes (2001-2010).- Genouilleux, La passe du vent, 2012, 128 p., ill., 21 cm. Tout n’est pas poisson, mais il y a des poissons partout. Hi.culture. Hôpital, innovation, culture. 2006-2011.Genouilleux, La passe du vent, 2011, 136 p., ill., 21 cm. Kinetica. Lieux d’expérimentations cinématographiques en Europe.- Genouilleux, La passe du vent, 2011.-144 p., ill., 21 cm. Le Petit Peuple des guetteurs. Yves Henri et la création partagée.- Genouilleux, La passe du vent, 2011.- 128 p., ill., 21 cm. L’Invention du possible. Pour une politique éducative de l’enfance. Vénissieux... hier et demain.- Genouilleux, La passe du vent, 2011.- 128 p., 21 cm. Le Livre qui chante. Conciliabules : pour l’expression artistique et citoyenne des femmes.- Genouilleux, La passe du vent, 2011.- 128 p., ill., 21 cm. La Noblesse du monde. 1959-2009 : la politique culturelle en question(s).- Genouilleux, La passe du vent, 2009.144 p., 21 cm. Des patrimoines habités. Villes et pays d’art et d’histoire en Rhône-Alpes.- Genouilleux, La passe du vent, 2009.128 p., ill., 21 cm. Les Arts, les Autres etc. Éducation, culture et territoires en Savoie.- Genouilleux, La passe du vent, 2008.- 128 p., ill., 21 cm.

Collection animée par Thierry Renard et Michel Kneubühler Éditions La passe du vent – Espace Pandora – 8 place de la Paix – 69200 Vénissieux tél. : [33] (0)4 72 50 14 78 / courriel : editions@lapasseduvent.com / http://www.lapasseduvent.com/ • 140 •


Table des matières

Page

Préface L’action culturelle au service de la maîtrise du français Loïc Depecker, délégué général à la langue française et aux langues de France

6-7

Avant-propos Art du détour et détour par l’art Thierry Renard et Michel Kneubühler

8-9

Introduction Action culturelle et maîtrise de la langue : quels présupposés pour quelles actions ? Claire Extramiana, chargée de mission auprès du délégué général pour la maîtrise du français et l’action territoriale (DGLFLF)

10-13

Chapitre 1 – Faisons alliance !

Acteurs culturels et formateurs linguistiques : une coopération féconde Pour commencer

16-17

Théâtre de la Commune et Langues Plurielles – Aubervilliers (Île-de-France) Apprendre le français en faisant... du théâtre Loraine Dumoulin – « Tous les partenaires doivent être mobilisés dans leur champ de compétences »

18-20 21

Espace CESAME – Éragny-sur-Oise (Île-de-France) Parole(s) d’honneur : « Je suis jeune, il est vrai... » Rachel Tanguy – « L’action culturelle est un levier d’insertion »

22-24 25

Langue & Communication – Rennes (Bretagne) Prendre la parole... grâce à la radio

26-27

Conseil départemental du Val-de-Marne (Île-de-France) De l’art, des mots... et des Mo Aurélie Bruneau et Nathalie Caclard – « Vocabulons !, un laboratoire d’expérimentations »

28-29 30-31

Association Initiales – Chaumont (Grand-Est) Initiales : dynamique territoriale et partage d’expériences

32-33

À lire – Association Initiales – Chaumont (Grand-Est) « Développer des actions communes répondant aux besoins du territoire »

34-35

Grand témoin Danielle Pailler – « Mettre en œuvre des synergies fertiles »

36-37

Chapitre 2 – Dans la boîte à outils

De (bonnes) idées pour donner envie de lire, écrire et parler Pour commencer

40-41

Centre du livre et de la lecture en Poitou-Charentes – Poitiers (Nouvelle-Aquitaine) Kit@Lire : si tu ne viens pas à la médiathèque...

42-44

Hélène Glaizes – « L’essentiel, ce sont les contenus »

45


Association AIME / Le Moutard – Lyon (Auvergne-Rhône-Alpes) L’expo-quiz : libérer la parole, saper les préjugés

46-47

Association Tilt – Marseille (Provence-Alpes-Côte d’Azur) Dans le grand bain... linguistique, avec Cinaimant

48-51

Association ECDC – Montpellier (Occitanie) Le « train des mots »... sur la bonne voie

52-53

Signes de sens – Lille (Hauts-de-France) Bili, « la brouette qui cultive le goût des livres » Marion Boistel et Simon Houriez– « Rendre les livres plus accessibles pour tous, avec ou sans handicap »

54-55 56-57

À lire – Filigrane – Lyon (Auvergne-Rhône-Alpes) Une artiste en « résidence-mission » auprès de jeunes sous main de justice

58-59

Grand témoin Thierry Claerr « Des outils qui favorisent le détour tout en mettant en scène la médiation »

60-61

Chapitre 3 – Territoire(s) du commun

À toute échelle, stimuler l’apprentissage du français

Pour commencer

64-65

Centre Ressources Illettrisme (Auvergne et Provence-Alpes-Côte d’Azur) Décloisonner pour « susciter le désir de lire » Marine Vassort – « Travailler l’ouverture culturelle »

66-68 69

La Boîte aux lettres – Alençon (Normandie) À la découverte de l’Orne... et de l’écriture

70-73

Mots & Merveilles – Aulnoye-Aymeries (Hauts-de-France) (Ré)apprivoiser les mots... et découvrir des merveilles

74-77

Compagnie Issue de secours – Villepinte (Île-de-France) « Petites voix », grands moments

78-79

Médiathèque d’agglomération de Cambrai (Hauts-de-France) Livre au trésor

80-81

À lire – Ministère de la Culture Les « contrats territoire-lecture »

82-83

Grand témoin Éric Nédélec – « Se réunir pour agir, prendre en compte toutes les ressources d’un territoire »

84-85

Chapitre 4 – Babel n’est pas mortelle ! Langue française, langues du monde

Pour commencer

88-89

Réseau de lecture publique – Vaulx-en-Velin (Auvergne-Rhône-Alpes) Myrelingues-en-Velin

90-91


Patrice Vandamme – « Les langues, un patrimoine immatériel trop rarement partagé »

92-93

Association Ciné-Musafiri – Tsingoni (Mayotte) Du banc d’école au banc de montage

94-95

Alliance française – Cayenne (Guyane) Les « dix mots + un » des « bladas » de Guyane

96-97

Maison du patrimoine oral de Bourgogne – Anost (Bourgogne-Franche-Comté) Au cœur du Morvan, « le local moins les murs... »

98-101

Association La Caravane des dix mots – Lyon (Auvergne-Rhône-Alpes) Action culturelle, francophonie et diversité linguistique

102-103

À lire – La Caravane des dix mots Onésime : pour une francophonie créative, multipolaire et citoyenne !

104-105

Grand témoin Jean-Luc Vidalenc – « La France, terre de plurilinguisme »

106-107

Chapitre 5 – Tous partie prenante !

Langue française et participation à la vie culturelle Pour commencer

110-111

Saint-Denis musée d’art et d’histoire – Saint-Denis (Île-de-France) Un musée, une langue, des cultures... en partage

112-115

Étonnant cinéma – Montreuil (Île-de-France) Le cinéma, « langue universelle, espéranto de l’image »

116-117

Espace Pandora – Vénissieux (Auvergne-Rhône-Alpes) Emmanuel Merle – « Société et poésie : l’expérience Pandora » Patrick Laupin – « Oser. Avoir confiance. Désapprendre la peur »

118-119 120-121

Ensemble La Rêveuse – Orléans (Centre-Val-de-Loire) « Comment peut-on être... français ? »

122-125

À lire – Patrice Meyer-Bisch « L’hospitalité par la langue, ou la spécificité d’un droit culturel »

126-127

Grand témoin Isabelle David-Igel – « Les droits culturels : une nécessaire reconnaissance de la singularité de chacun »

128-129

Annexes Ministère de la Culture et de la Communication Délégation générale à la langue française et aux langues de France Appel à projets national 2015 : « L’action culturelle au service de la maîtrise du français »

132-135

Orientation bibliographique

136-137

Index et coordonnées des organismes cités

138-139

Collection « Politiques culturelles et territoires »

140



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