Sens dessus dessous. Le vêtement à l'hôpital psychiatrique

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Ouvrage réalisé avec la collaboration de l’Espace Pandora 8 place de la Paix 69200 Vénissieux

Sens dessus dessous. Le vêtement à l’hôpital psychiatrique.- Genouilleux, Éditions La passe du vent, 2018 [coll. « Politiques culturelles et territoires » ; coord. Coline Rogé, Sylvain Riou, Michel Kneubühler].144 p., ill., 20 x 21 cm.- ISBN : 978-2-84562-325-5.- https://lapasseduvent.com/


Sens dessus dessous Le vêtement à l’hôpital psychiatrique Centre hospitalier Le Vinatier


Préface

« Une chance pour tous » Aux grands penseurs – anthropologues, sociologues, historiens – qui ont étudié le rôle du vêtement dans notre société, s’ajoute aujourd’hui la remarquable contribution des patients, artistes, acteurs culturels et professionnels de santé du Centre hospitalier Le Vinatier. Pendant près de deux ans, Sens dessus dessous a permis de rassembler les équipes, les patients, les chercheurs et les publics autour d’un même projet d’action culturelle, mêlant expositions, ateliers créatifs, espaces d’échanges et de réflexions. Cet ouvrage retrace une aventure humaine et collective exceptionnelle qui n’aurait pu exister sans l’extraordinaire engagement de chacun de ses participants. La Ferme du Vinatier, structure culturelle du Centre hospitalier Le Vinatier, l’association Interstices et le Centre de formation de musiciens intervenant de l’Université Lumière-Lyon 2 permettent, au cœur de l’hôpital, de faire vivre la culture au quotidien. Je m’en réjouis : c’est la preuve que le programme « Culture et Santé » porte ses fruits et peut changer des vies. Depuis vingt ans, le ministère de la Culture et le ministère des Solidarités et de la Santé travaillent main dans la main pour faire de l’accès à la culture une réalité pour tous, partout – y compris en milieu hospitalier. Cette collaboration interministérielle répond à une conviction, une évidence que je tiens à réaffirmer solennellement : le droit à une vie artistique et culturelle ne s’efface pas lorsque nous sommes touchés par la maladie, le handicap, ou encore par l’âge. Chacun doit pouvoir accéder à la culture, où qu’il soit, d’où qu’il vienne, quelle que soit sa situation. Chacun a le droit d’être ému, émerveillé, transporté. Lorsque l’art s’invite au sein des établissements de santé, c’est au bénéfice des patients, évidemment, mais également de leur entourage et de l’ensemble des personnels hospitaliers. C’est une chance pour tous. C’est, je le sais, une chance pour le Centre hospitalier Le Vinatier. Toutes mes félicitations à celles et ceux qui se sont engagés dans ce superbe projet.

Françoise Nyssen, ministre de la Culture •5•


Préface

« Le vêtement comme révélateur » Le visiteur (intéressé) de l’exposition, l’auditeur du colloque, bientôt le lecteur du présent ouvrage, aura mesuré combien le vêtement et ses usages – qu’il s’agisse de ses transformations ou de ses permanences – font sens dans l’institution psychiatrique, orientant le regard que l’extérieur porte sur elle, voire contre elle. Il aura tout autant constaté qu’à travers les usages se révèlent, autour du sens et des missions ou fonctions de l’hôpital psychiatrique, nombre de perspectives, de controverses et d’enjeux qui mobilisent au premier chef ses différents acteurs. En réalité, l’ethnologue nous donne la clef : tout comme l’interculturalité, « comprendre la psychiatrie au prisme de la vêture » peut nous aider à discerner les causalités anciennes et plus profondes, afin de mieux analyser et tracer le présent, parfois d’esquisser le futur. C’est pourquoi la Ferme du Vinatier constitue un bien collectif si précieux. Car le débat n’est pas soldé sur l’hôpital psychiatrique. Le sera-t-il jamais ? Et se renouvelle-t-il même vraiment ? En effet, le vêtement figure toujours parmi les révélateurs d’interrogations récurrentes et sans doute d’incertitudes nouvelles, relatives non plus seulement aux missions de l’institution et à leurs évolutions, mais aussi parfois à son devenir. Incertitudes qui engagent la clinique et les soins. Derrière le port du pyjama et les débats qu’il induit champ par champ, derrière le port de la tenue professionnelle… ou l’absence de tenue – on mesure ici l’ambiguïté de ce terme à double sens – qui nous renvoient l’un et l’autre à autant de conceptions de la clinique et de sa pratique hospitalière, entendue ici en les murs toujours présents, ne faudrait-il pas discerner une interrogation plus générale et plus profonde ? Une interrogation qui a traversé plus d’un pays voisin, mais qui est restée chez nous seulement esquissée, peut-être jamais vraiment posée, encore moins résolue. À savoir la permanence et la rémanence paradoxales et contradictoires d’un hôpital qu’on avait pensé destiné à disparaître, signant ainsi l’aboutissement du processus historique d’ouverture, mais qui pourtant se dresse là, toujours bien présent, adossé à ses codes et à ses statuts.

Pascal Mariotti, directeur du Centre hospitalier Le Vinatier

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Pour commencer

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Pour commencer

« Sens dessus dessous » : une exposition, un colloque... et un livre « De notre naissance à notre mort, ce n’est pas un bref compagnonnage que celui du vêtement. Tous les jours, à toutes occasions, solennelles ou ordinaires, sans qu’on en garde le plus souvent la moindre conscience, nous vivons dans cette coque ou ce pelage. Le vêtement couvre et aussi souligne genre, condition sociale, usages et, bien sûr, mortalité. Au travers de l’exposition d’une penderie, il ne s’agit pas tant de théoriser, mais de joindre, de laisser voir endroit et envers, le vêtement comme récit de son porteur… » Jane Sautière, Dressing, Éditions Verticales, 2013

Parce qu’il cache et donne à voir à la fois, dissimule et révèle en même temps, le vêtement exprime la part d’invisible qui entre en jeu dans les soins en psychiatrie. Abordé dans sa dimension historique, le vêtement témoigne des grandes évolutions dans ce domaine et permet d’appréhender la spécificité de l’hôpital psychiatrique d’aujourd’hui, à travers ses usages et représentations dans l’institution. Quelle place le vêtement tient-il dans la relation entre le soignant et le soigné ? Dans un hôpital où le soin ne tourne pas autour du lit, comment expliquer le port du pyjama ? Le vêtement peut être un indicateur parmi d’autres d’un trouble psychique. Mais où se situe la limite entre l’extravagance vestimentaire et la folie ? L’uniforme joue également un rôle dans la construction d’une identité. Pourquoi certains choisissent-ils alors de le détourner ? Au-delà de ses fonctions protectrices et utilitaires, quelles sont les fonctions symboliques de l’uniforme à l’hôpital psychiatrique ? Souhaitant faire se croiser les approches de psychiatres, d’historiens, d’anthropologues et d’artistes – sans oublier de donner la parole à des patients et à des professionnels –, la Ferme du Vinatier, service culturel du Centre hospitalier Le Vinatier, à Bron (Métropole de Lyon), a constitué en 2014 un comité scientifique en vue d’échanger et d’élaborer les contenus d’une exposition dédiée à cette thématique du vêtement à l’hôpital psychiatrique. Après un an de rencontres et d’échanges est née l’exposition Sens dessus dessous, usages et représentations du vêtement à l’hôpital psychiatrique, présentée pendant toute la saison culturelle 2015-2016. Composée d’objets, de photographies et de vidéos ayant, pour certains, fait l’objet de prêts avec d’autres établissements de santé soucieux de conserver et de valoriser le patrimoine hospitalier, l’exposition • 11 •


a également été conçue pour que les visiteurs circulent au sein d’une scénographie immersive et adaptée au lieu, reprenant les codes graphiques hospitaliers. Des bornes sonores, fruit d’un travail ethnographique mené pendant plusieurs mois sur le site de l’hôpital du Vinatier, permettaient également de donner la parole aux usagers de l’hôpital psychiatrique, patients comme professionnels. Une installation vidéo interactive proposait en outre au visiteur de prendre du recul de façon ludique sur le sujet même de l’exposition tout en interrogeant nos représentations de l’hôpital psychiatrique et de la folie. Autour de l’exposition, une programmation culturelle associée (colloque, projets culturels associant les usagers de l’hôpital, visites singulières de l’exposition par des artistes) a été développée, en partenariat avec les équipements culturels du territoire et en lien avec les événements qui rythment la vie de la cité. Toutes ces manifestations ont permis d’aborder le thème de l’exposition sous différents angles, d’approfondir certains sujets ou d’élargir le propos en s’interrogeant sur les représentations et fonctions du vêtement dans la société. Cette exposition a rencontré un grand succès, tant auprès des professionnels de santé que des patients, des étudiants en soins infirmiers, sciences humaines et sociales ou encore en arts textiles, mais également auprès d’un public plus large intéressé par le sujet de l’exposition et ses approches pluridisciplinaires. Ce succès a encouragé l’équipe de la Ferme du Vinatier à imaginer un ouvrage qui reflète les contenus écrits, visuels et sonores de l’exposition, augmentés de contributions d’experts plus étoffées et des échanges du colloque. Ni pure publication scientifique ni simple transposition écrite de l’exposition, cet objet éditorial poursuit l’objectif de faire circuler auprès d’un plus large public le fruit de ces réflexions, de partager les savoirs pour mettre en lumière et en débat quelques enjeux liés à la santé mentale et à l’évolution de sa prise en charge dans notre société.

Coline Rogé, chef de projet de la Ferme du Vinatier Sylvain Riou, chargé des projets artistiques et des expositions • 12 •


Pour commencer

Une enquête ethnologique L’habit, le vêtement, la parure, le costume, l’uniforme… Ce tissu que l’on porte et qui prend une signification particulière, selon son usage et son apparence, est empreint de représentations fortes, indissociables de leur contexte. Les hôpitaux psychiatriques font partie de ces lieux institutionnels qui stimulent un imaginaire riche, notamment lié au vêtement, dont le pyjama et la blouse blanche seraient les fers de lance. Pourtant, au fil de l’histoire et aujourd’hui encore, la psychiatrie a été marquée par différents courants de pensée qui ont influencé les codes vestimentaires et le rapport au linge dans sa globalité, bien au-delà de ces uniformes. L’humanisation des hôpitaux, l’apparition des neuroleptiques, l’ouverture de l’hôpital dans la cité, la généralisation du diplôme infirmier ou encore la place donnée à la blanchisserie figurent parmi les éléments majeurs qui ont conditionné les usages du vêtement dans l’institution. C’est un symbole fort, un élément essentiel qui demande une attention particulière, tant il est révélateur du fonctionnement d’un espace de soin, un espace social en constante mutation. C’est en effet ce que j’ai découvert dans le cadre de ma deuxième année de master en anthropologie, année pendant laquelle j’ai été amenée à questionner les usages et représentations du vêtement à l’hôpital psychiatrique en intra et extra-hospitalier. Missionnée par la Ferme du Vinatier, j’ai réalisé une enquête de terrain, de novembre 2014 à juin 2015, avec comme objectif de confronter les hypothèses et questionnements soulevés par le comité scientifique mis en place quelques mois plus tôt et nourrir le propos de l’exposition Sens dessus dessous, alors en préparation. Au rythme des saisons, je suis allée à la rencontre des acteurs du Centre hospitalier Le Vinatier pour observer et questionner leurs pratiques. Infirmiers, cadres de santé, aides-soignants, agents de service hospitalier, médecins psychiatres, agents de la blanchisserie, patients, personnel technique, psychologues, animateurs socio-éducatifs, moniteurséducateurs, professionnels retraités… Ils ont été près de soixante à me consacrer un moment, échangeant et partageant leur expérience. La variété des discours a mis en lumière les différents rôles du vêtement au sein de l’institution psychiatrique, l’existence d’une théâtralité des systèmes de relation entre les individus. Ici, l’habit est important dans ce qu’il donne à voir en termes d’identité. Il apparaît comme l’une des modalités de présentation de soi qui rattache les individus à une catégorie, les hiérarchise selon le groupe auquel ils appartiennent (soignants, patients, personnels…) et semble renvoyer au sentiment d’appartenance ou d’exclusion, il est rassurant ou opprimant : il fait exister. J’ai pu constater par ailleurs toute une mise en scène du vêtement, de la remise de la blouse blanche ou du pyjama comme rite de passage à l’entrée de l’hôpital, à la réappropriation de l’habit hospitalier ou personnel, en passant par la gestion du linge à la blanchisserie, alors en activité aux prémices de mes observations. Enfin, il apparaît que le rattachement progressif de l’hôpital psychiatrique au modèle général, c’est-à-dire un espace de soin plus ouvert et • 13 •


de transition, influence le port du vêtement. Plus l’hôpital psychiatrique s’ouvre sur la cité, plus la tenue semble s’imposer, comme si elle remplaçait les murs et rappelait le cadre. Finalement, plus que saisir les enjeux du vêtement en secteur psychiatrique, il s’est agi de comprendre la psychiatrie au prisme de la vêture. La diversité des témoignages a permis d’alimenter l’exposition bien qu’elle présentât la difficulté, propre à la démarche du chercheur, de saisir l’essentiel pour rendre compte de la pluralité et sélectionner des extraits en restant fidèle au discours recueilli. Au-delà de la recherche, c’est aussi la place de l’anthropologue et la valorisation de son étude que j’ai pu questionner. La confrontation de l’étude, des acteurs et des visiteurs, la mise en scène de la parole dans cet espace-temps particulier qu’est l’exposition, furent parmi les enjeux passionnants de cette étude de terrain. Geneviève L. Lodovici, diplômée de master 2 recherche en anthropologie, Université Lumière-Lyon 2

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Pour commencer

Un reportage photographique L’ouverture programmée, dans le Centre hospitalier Le Vinatier, à Lyon, de la première UHSA (« unité hospitalière spécialement aménagée ») française, a provoqué au printemps 2010 une levée de boucliers chez les acteurs du monde hospitalier, sur la question de l’enfermement psychiatrique. Des discussions et rencontres à l’occasion de ce mouvement de contestation m’est venue l’envie d’observer de plus près le milieu particulier de l’urgence psychiatrique. Le désir de confronter la représentation portée par notre imaginaire collectif à la réalité de ce lieu de travail, du quotidien de ses acteurs et des rapports humains qui s’y jouent. J’ai passé trois semaines au sein de l’unité médicale d’accueil (UMA) du Centre hospitalier Le Vinatier. Ces urgences psychiatriques portent une temporalité particulière, j’y observe les entrées et sorties de patients, qui ponctuent les journées au rythme des ambulances. À l’image des urgences « classiques », le personnel soignant réalise un premier entretien à l’arrivée du patient. En découle une demande de prise en charge médicale du patient qui peut rester quelques heures, voire plusieurs jours, à attendre qu’une place soit disponible dans un autre service, souvent dans un autre hôpital. L’UMA est ainsi un lieu de passage en constante activité où le personnel soignant est confronté quotidiennement à la diversité des situations psychologiques, pour autant de processus de soins différents, malgré des moyens somme toute restreints. La tension constante qui habite ce service, les contradictions et difficultés de son fonctionnement apparaîtront au grand jour quelques mois après le début de mon travail, lorsqu’un patient poignarda un infirmier dans les locaux de l’UMA. Il faut montrer patte blanche pour entrer dans l’intimité de cette enclave au cœur de la métropole lyonnaise et pouvoir observer et témoigner d’un quotidien mis à l’écart, physiquement et symboliquement, de la vie de la cité (à Lyon, l’expression populaire « finir au Vinatier » est courante). Après plusieurs rendezvous et discussions, je peux accéder au service de l’UMA où l’accueil du personnel soignant est pour le moins mitigé. Leur relation aux médias, en quête de sujets spectaculaires, n’a pas toujours été idyllique, loin de là. Je choisis de ne pas prendre de photographies les premiers jours, j’observe, mon appareil en bandoulière. Cette période d’observation permet aux acteurs de cet espace, patients et personnels, d’apprivoiser ma présence, et me permet de m’intégrer au service. C’est l’occasion de prendre mes marques, de trouver où me placer pour gêner le moins possible. Toute la difficulté se situera d’ailleurs dans ce positionnement : réussir à ne pas interférer, en observatrice discrète, tout en obtenant un accord verbal ou visuel, surtout de la part des patients qui changent quotidiennement.

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J’observe l’entrée de familles inquiètes et l’arrivée des futurs patients. Je vois ces derniers quitter leurs vêtements de tous les jours pour enfiler le pyjama de l’hôpital, symbole de leur entrée dans un nouvel univers avec de nouvelles règles. Pour certains, ce vêtement permet de se mettre dans un état d’esprit ouvert à la possibilité d’une guérison, partie visible de leur thérapie, quand ce n’est pour d’autres que l’affirmation honteuse de leur statut d’enfermé, d’interné. S’il couvre le dos de tous les patients, il est ainsi tantôt porté, tantôt caché, selon l’état d’esprit de celui qui le vêt. Confrontée à la question du droit à l’image des patients, particulièrement épineuse en psychiatrie, j’ai pris le parti d’éviter les visages et de me concentrer sur les gestes, les attitudes, mais aussi les vides et les absences. Cette contrainte permet aux patients de se sentir plus en confiance et atténue leur méfiance de l’appareil photographique. La règle est élargie au personnel soignant pour rendre plus difficile leur distinction et ainsi amener le lecteur à se questionner sur les relations entre ces deux groupes, sur l’attitude de l’un par rapport à l’autre et mettre les éléments signifiants – essentiellement les expressions corporelles et gestuelles – sur un pied d’égalité. Le vêtement devient ainsi un élément d’identification ou d’ambiguïté. En effet, sans connaître les codes couleurs, la coupe et la forme de ceux-ci sont très similaires entre patients et personnels soignants et rappellent leur appartenance à un même univers. Ces contraintes et la relation qu’elle induit avec les patients payent : un des moments les plus forts de ce reportage a été l’accord d’une patiente pour que je l’accompagne avec mon appareil pendant sa douche. Se retrouver acceptée dans l’intimité nue et crue d’une personne en détresse psychologique m’a prise aux tripes et m’a impressionnée. Les photographies de cet instant ne montrent que peu de chose, un pied, de l’eau qui coule, mais portent selon moi intacte cette intensité. La toilette est aussi l’occasion pour l’infirmière de parler avec elle, simplement, sans processus médical, et cette sociabilité toute simple porte une force calme, apaisante, face à la détresse individuelle. Ce moment, relativement paisible, fut suivi quelques jours plus tard de son extrême inverse. Un jeune homme a dû être maîtrisé par les infirmiers avec sangles et médicaments, ce fut très rapide. Les photographies contrastent violemment avec la détresse calme des jours précédents. Malgré toute la tension existante durant ces trois semaines, l’inconfort lié aux situations de malaise des personnes présentes, j’ai finalement vu ce côté spectaculaire et c’est bien celui qui m’aura le plus dérangée par sa violence, la colère du patient et l’efficacité cinglante des contraintes médicales. Les sangles étant les plus visibles et les médicaments les plus dérangeants. Flore Giraud, photographe • 16 •


« Redonner de l’importance à de petits moments d’histoire » Photographe auteur, Flore Giraud s’attache tout d’abord à témoigner des conditions de vie des hommes, leur quotidien, leurs interactions et leurs moments de lutte. Un de ses buts premiers est de raconter une histoire grâce à ses photographies, de se faire toute petite pour montrer sa vision des choses, sans altérer la réalité, y mettre sa touche subjective. Sa démarche se veut intimiste, tout en mettant la figure humaine au centre de son propos. Son parcours a débuté en 2008 au hasard d’une foule parisienne – en partie contestataire – amassée sur le passage de la flamme olympique : l’appareil photographique est venu naturellement dans ses mains et le déclic a eu lieu. La plongée dans les émotions et les réactions des personnes présentes a créé en Flore Giraud un besoin d’expression et la nécessité d’en faire sortir un sens, pour que cet événement ne disparaisse pas des mémoires. S’en sont suivis des reportages proches de l’humain dans des conditions diverses : celles de la maladie psychiatrique, d’activités culturelles pour des jeunes en difficulté, de mouvements sociaux, de réfugiés syriens, de marches contestataires, de crèche au fonctionnement original... Les prises de vue passionnées évoluent ; Flore Giraud veut, par un cadrage et une construction recherchés de ses images, mettre en valeur les émotions, les échanges et les actions de ces humains cherchant à changer des choses ou à vivre mieux. Et ainsi redonner de l’importance à ces petits moments d’histoire.

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Le vêtement dans l’institution psychiatrique Chapitre I « Adam but du café ; il fit non de la main. Il regarda les autres qui écoutaient, un peu gênés et un peu ironiques. & il se demanda pourquoi on le laissait en pyjama toute la sainte journée. Pour qu’il ne s’échappe pas, peut-être ? Peut-être aussi n’était-ce pas, en dépit des rayures longitudinales, un pyjama qu’il portait. Ce pouvait être l’uniforme des asiles, ou des malades. Adam prit la tasse de café sur ses genoux, et finit de boire » J.M.G. Le Clézio, Le Procès-Verbal, Gallimard, 1963

Les êtres humains sont la seule espèce qui – tout au long de leur vie – portent la plupart du temps sur leur corps un ou des vêtements. Témoignant à travers les siècles et les sociétés d’une extrême diversité, ces précieux compléments ont certes une fonction utilitaire, mais sont également (sur) chargés de symboles et de représentations. Moins encore que toute autre, l’institution psychiatrique ne peut échapper à la règle commune. Mais quelle histoire peut-on y écrire du vêtement ? Quels imaginaires viennent y nourrir les effets portés par les patients et les soignants ? Au regard du soin comme des droits humains, quel rôle y joue notamment cette double pièce qui, bien souvent, le caractérise : le pyjama ?

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« Je porte, donc je suis… »

Chapitre II « Il faut donc paraître pour être, même si paraître, c’est toujours comparaître, et donc prendre le risque de présenter une apparence qui, bien loin de révéler ce que nous sommes profondément, le cache. Manière de dire avec force que la surface est plus souvent qu’on ne le dit le lieu où s’exprime une profondeur qui sans elle resterait opprimée ; manière de dire que c’est parfois l’habit qui fait le moine… » Éric Fiat, « Quand l’habit fait le moine. Réflexion sur la surface et la profondeur », in : Enfances & Psy, n° 32, 2006/3

Si le vêtement peut constituer un des signes, parmi d’autres, témoignant d’un trouble mental, c’est que, chez tout Homo sapiens vestitus, les effets et accessoires qu’il porte agissent parfois comme autant d’indices laissant entrevoir sa personnalité. En ce sens, le vêtement peut être un symptôme et « le visible de l’habit » révéler en partie « l’invisible de la psyché ». Mais les humains sont des « animaux symboliques » et ils savent jouer avec les codes et les représentations. C’est ce qui explique, par exemple, que « l’uniforme ne résiste pas longtemps à la singularité de l’individu » et que, dans l’institution psychiatrique, patients comme soignants s’empressent de détourner l’usage consacré pour conserver une part de liberté. En somme, détourner pour mieux résister – et exister.

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Mon vêtement, mon identité Chapitre III « C’était une femme jeune, avenante, mais tellement envahie par son uniforme d’infirmière qu’il était impossible de discerner son âge, ou si elle était vraiment jolie, ou vraiment quelconque. Ses cheveux étaient teints en roux ambré, et sa peau plutôt blanche ressortait comme une tache parmi la couleur beige des murs de la chambre » J.M.G. Le Clézio, Le Procès-Verbal, Gallimard, 1963

Dans l’hôpital, c’est bien connu, médecins et infirmiers sont assimilés à leurs « blouses blanches ». Une couleur qui, dans notre société, se caractérise par son ambivalence, incarnant aussi bien la vie, l’hygiène et la pureté – la salle de bain et le bloc opératoire – que la pâleur, la maladie et la mort prochaine – la « blancheur cadavérique ». Toutefois, les établissements de santé comptent parmi leur personnel d’autres agents qui, même s’ils sont apparemment bien moins « visibles », exercent d’autres métiers et portent des tenues qui font appel à d’autres couleurs, le bleu, par exemple. La question reste donc posée du rôle que joue le vêtement de travail dans la construction d’une identité professionnelle... une question que connaissent d’autres milieux, à l’instar de la célèbre « Régie autonome des transports parisiens ».

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Pour suivre

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Pour suivre

La nudité et ses enveloppes

La nudité et ses enveloppes

« La douleur, cet envers de la peau, est nudité plus nue que tout »

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Emmanuel Levinas

Notre peau est la surface profonde où frémissent nos libertés. Vulnérable, unique en son intimité cherchant à être reconnue, la peau trop exposée, y compris sous des vêtements anonymes, est immédiatement banalisée et méconnue. Puissance d’intimité et de communication, elle a besoin d’un jeu d’enveloppes, comme autant de masques qui disent et cachent en même temps, qui orientent et protègent. Paradoxalement, le vêtement trop uniforme, ou mal approprié, dénude l’intime de son intimité. Parmi ces enveloppes, les habits que l’on habite et auquel on s’habitue sont les plus visibles, mais il y a aussi un peu plus loin les meubles, les chambres et autres espaces qui nous apprennent à habiter. Une enveloppe n’a pas de sens sans le geste d’envelopper et de désenvelopper. Les gestes, le soin des enveloppes, font parler les corps en contact enveloppés d’attention. « Sens dessus dessous », ce qui est dessous doit apparaître, mais pas à n’importe qui, ce qui est dessus ne doit être trop anonyme. Il n’y a pas une couche naturelle à laquelle s’ajouteraient, comme des vêtements, une interprétation et une extension culturelles. Notre peau biologique est cultivée, modelée et pénétrée comme une « matière d’identité »1. Elle élève la profondeur en surface, et l’offre au travail de la communication ; elle enfouit son toucher en l’intime. Surface exposée, elle met à nu. Superficielle et profonde, fragile et forte, montrée et pourtant intime. Modelée et dessinée sur le visage, la main ou tout organe qu’elle habille et prolonge, elle révèle beaucoup plus qu’elle ne masque ; elle se montre et se donne tout en essayant de dévier le regard non habitué ou non invité à son intime pulsation entre impression et expression. Elle est habitation et hospitalité. Prolongée par le vêtement, mais aussi par l’eau, la pierre, l’eau ou le bois, l’objet usuel, le meuble, la maison, bref les autres peaux qui lui répondent ou la contredisent, sa surface s’offre au travail : elle se sensibilise et se nuance, se redessine, s’adapte et capte de mieux en mieux, s’expose.


La vulnérabilité est partout : s’ouvrir à la communication est la seule chance de vivre, mais c’est aussi courir le risque de perdre son âme, car notre psychè est à fleur de peau. Le vulnérable est l’ouverture du psychisme en toutes ses dimensions physiques, sensuelles et spirituelles. Comme notre capacité de confiance est limitée, nous sommes en situation d’extrême rareté ; si cette énergie psychique est mal donnée, elle se perd. La confiance se joue dans la définition des limites, le travail sur notre peau ou limite psychique ; peau épaisse, surface avec effet déroutant de miroir et profondeur, comme une eau ou un regard. Peau à la fois tellement semblable à tant d’êtres humains et pourtant singulière et intime. Là est la question de l’identité : les traits de notre visage mais aussi de notre silhouette et tout notre schéma corporel, notre texture vivante – ou psychisme – est cet espace à la fois intime et frontalier. Quelles sont les limites de la peau ? Beaucoup de seuils d’intimité, comme autant d’enveloppes sociales, structurent l’espace jusqu’au toucher de la peau physique. Autant d’étapes assez définies pour la proximité et pour le toucher, mais beaucoup moins pour la vue, car nous pouvons nous percevoir brièvement et intimement entre inconnus, d’un regard traversant et fugitif. La durée du toucher est un facteur essentiel de mesure de la proximité. Si la peau demande le travail du temps, c’est qu’elle n’est pas simple organe du toucher, elle recueille, elle apprend à connaître, elle retient, elle médite en sa profonde surface les émotions des cinq sens : elle prépare.

La nudité et ses enveloppes

L’art des enveloppes augmente la capacité corporelle de contact et de ressenti, faisant vibrer l’épaisseur de la peau, épiderme, derme et organes internes, circulation de sens interne appelé par la correspondance avec des matières et sens externes : autre peau humaine, ou peau de l’eau, de la pierre, du bois, de la terre, caresse de l’air du soleil ou de la pluie. Les flux sont de l’intelligence charnelle, de l’intentionnalité : ce désir vital d’être reconnu et de reconnaître. La pénétration est profonde, libération du sens interne qui demande, qui crie, d’être appelé par un alter ego, une autre peau qui la rejoigne dans son appel de sens. C’est pourquoi, sans doute, il est besoin, devant l’angoisse du mutisme, de la peau fermée comme un vulgaire sac aveugle, de la faire saigner pour l’ouvrir. La peau témoigne toujours du sang tout proche, c’est sa vocation, c’est sa voix... Elle mérite notre pansement, notre estime, notre caresse. La peau nue peut être plus ou moins nue, elle se dénude et s’habille de bien des façons, sans nécessairement recourir au maquillage ou au vêtement : elle se présente ; elle est geste et regard qui suscite, conduit ou éconduit le regard de l’autre.

Une peau nue, ou enveloppée, regarde, elle s’adresse à l’attention des sens, comme le visage regarde, même lorsque les yeux sont fermés. Elle s’adresse à autrui et peut appeler l’attention : écoute, caresse • 125 •


La nudité et ses enveloppes • 126 •

du regard, de la voix ou du toucher. Il n’y a pas que l’œil qui regarde, c’est tout le visage, ce sont les mains, tout le corps en ses gestes, sa gestation permanente à la vie. La peau appelle la correspondance entre les cinq sens, parce qu’elle est façonnée par une vie intérieure qui cherche la communication comme une eau son issue, sa nécessité de reconnaissance, d’être lue, entendue, touchée, sentie, goûtée pour ce qu’elle veut « présenter », sa présence intentionnelle. Elle est profondeur en sa superficialité, les sous-couches de la chair, ses envers, affleurent à sa surface en quête de présence. Elle s’est formée aussi par adaptation à la diversité des approches, par mille et un jeux de miroirs et de mémoires. Ces jeux sont-ils vides ou authentiques ? La part nécessaire de caméléon efface-t-elle les tâtonnements de l’ajustement progressif à la communication espérée ? Emmanuel Levinas montre la profondeur de la peau dans la douleur, « envers de la peau, nudité plus nue que tout ». La vulnérabilité n’est pas qu’une faiblesse de la personne, c’est son intimité même, telle est la leçon de l’identité, telle que chacun la vit déjà en sa peau, ouverte au toucher, au regard, à toute humanité. « L’ouverture, c’est la dénudation de la peau exposée à la blessure et à l’outrage. L’ouverture, c’est la vulnérabilité d’une peau offerte, dans l’outrage et la blessure, au-delà de tout ce qui peut se montrer, au-delà de tout ce qui, de l’essence de l’être, peut s’exposer à la compréhension et à la célébration. Dans la sensibilité, ‘se met à découvert’, s’expose un nu plus nu que celui de la peau qui, forme et beauté, inspire les arts plastiques ; nu d’une peau offerte au contact, à la caresse qui toujours, et même dans la volupté équivoquement, est souffrance pour la souffrance de l’autre »2. Quelle est cette nudité « plus nue que tout » dont témoigne l’expérience de la peau émue ? « Derrière » ou « sous » la peau, demeure la souffrance du vouloir vivre, ou soif de dire, de connaître et d’être reconnu, d’identifier et d’être identifié. La nudité dit une universalité intime, la nudité d’être, simplement, mais une nudité qui appelle, tournée vers les autres, obsédée par le désir de donner. Elle est expérience unique pour chacun, et pourtant commune à tous, vécue dans les grandes expériences qui sont au plus intime de soi et en même temps les plus universelles, face à l’amour, à la tendresse, au sang, à la mort, à l’enfance, à l’eau… La nudité de la dignité humaine apparaît quand se montrent à la fois la singularité et l’universalité. Les gestes du corps animé permettent une transfiguration : tout participe de la puissance expressive / impressive du visage. À l’inverse, le corps méprisé laisse la possibilité à n’importe qui de traiter la personne comme un objet quelconque, interchangeable. La gravité du viol, sous toutes ses différentes formes – y compris sous prétexte de soin – consiste à tuer cette liberté de dire et reconnaître en son corps sa singularité, sa capacité de choisir, d’aimer et de ne pas aimer, de transfigurer un corps banal en un lieu unique


de reconnaissance pour soi, pour d’autres et par d’autres. Le viol arrache le corps au sujet, inocule et fabrique le « corps étranger ». Le singulier est arraché d’un universel devenu anonyme et étrange. Dans l’estime réciproque et intelligente entre des êtres vécus dans leurs unicités, les corps parlent avec leurs enveloppes.

La nudité et ses enveloppes

Patrice Meyer-Bisch*

Notes 1. Voir, de David Le Breton : La Peau et la Trace. Sur les blessures de soi, Paris, Métaillé, 2003, livre dans lequel l’auteur analyse les entames à la peau : « Quiconque ne se reconnaît pas dans son existence peut agir sur sa peau pour la ciseler autrement. Le corps est une matière d’identité. Agir sur lui revient à modifier l’angle de la relation au monde. Tailler dans la chair, c’est tailler une image de soi enfin acceptable en en remaniant la forme. La profondeur de la peau est inépuisable à fabriquer de l’identité » (p. 24). 2. Emmanuel Levinas, Humanisme de l’autre homme, Paris, Fata Morgana, 1972, p. 92. * Philosophe, Patrice Meyer-Bisch est président de l’Observatoire de la diversité et des droits culturels.

• 127 •



Annexes

• 129 •


La Ferme du Vinatier, croquis réalisé par l’auteure Alexe Lolivrel dans le cadre d’une résidence artistique à la Ferme du Vinatier – 10 juillet 2018


La Ferme du Vinatier Depuis 1997, le Centre hospitalier Le Vinatier s’est doté d’une véritable politique culturelle, incarnée par son service culturel, la Ferme du Vinatier. Cette politique se décline au travers d’actions culturelles et scientifiques associant usagers de l’hôpital, artistes, universitaires, publics extérieurs et partenaires. Implantée dans des bâtiments témoignant du passé agricole de l’ancien asile de Bron, la Ferme du Vinatier constitue un espace public ouvert et protecteur dans l’hôpital, une interface originale entre l’hôpital et la cité, favorisant rencontres, échanges et mixité entre usagers, professionnels hospitaliers et population. Soutenue par l’État et les collectivités territoriales, notamment à travers le programme régional Culture et Santé, la Ferme du Vinatier poursuit l’objectif de contribuer à lutter contre la stigmatisation de la maladie mentale, de l’hôpital psychiatrique et ses usagers ; de favoriser l’expression des patients en leur permettant une ouverture sur la vie culturelle et d’expérimenter de multiples collaborations favorisant une meilleure coopération entre professionnels et usagers. Elle participe ainsi au décloisonnement de l’hôpital, à son inscription dans un territoire et à son rayonnement, tout en accompagnant en interne les nécessaires évolutions architecturales et organisationnelles de l’établissement par la médiation de l’objet artistique.

• 131 •


Table des matières Page

Préfaces Françoise Nyssen ministre de la Culture « Une chance pour tous »

5

Pascal Mariotti directeur du Centre hospitalier Le Vinatier « Le vêtement comme révélateur »

7

Pour commencer

9-19

Coline Rogé & Sylvain Riou « Sens dessus dessous » : une exposition, un colloque... et un livre

11-12

Geneviève L. Lodovici Une enquête ethnologique

13-14

Flore Giraud Un reportage photographique

15-16

« Redonner de l’importance à des petits moments d’histoire »

Chapitre I Le vêtement dans l’institution psychiatrique

19

21-55

Aurélie Prévost Sous toutes les coutures, l’histoire du vêtement à l’hôpital général

23-24

Le vêtement à l’hôpital psychiatrique : un peu d’histoire

25-34


Page

Le vêtement à l’hôpital psychiatrique : ce qu’ils/elles en disent

35-37

La circulation du linge Histoire d’une blanchisserie : l’exemple du Vinatier

38-40

Natalie Giloux Le port du pyjama, entre héritage asilaire et outil de soin

41-44

Le port du pyjama : ce qu’ils/elles en disent

45-50

Laurent Beaumont Évaluation des pratiques professionnelles : restrictions des libertés et port du pyjama

51-52

Betty Brahmy Port du pyjama et droits humains

53-55

Le Contrôle général des lieux de privation de liberté

Chapitre II Je porte, donc je suis

54

57-85

Hélène de la Vaissière & Frédéric Lefévère C’est l’habit qui fait l’ado !

59-61

Hélène de la Vaissière & Frédéric Lefévère Quelques réflexions autour des fonctions du vêtement chez l’enfant et l’adolescent

62-65

Jean-Christophe Vignoles Le vêtement symptôme

67

Le vêtement symptôme : ce qu’ils/elles en disent

68-70

L’habit ne fait pas le fou (jeu interactif)

71-77


Page

Nicole Foucher Corps protégés, corps contraints : que disent les tenues des patients (et des soignants) dans les films qui mettent en scène l’institution psychiatrique ?

78-81

De l’uniforme au singulier : détourner – résister – exister

83-85

Chapitre III Mon vêtement, mon identité

87-115

Vêtement de travail et identité professionnelle

89

François Laplantine La symbolique du blanc

90-92

Michèle Tortonese L’infirmière est en blanc, l’infirmier aussi

93-95

Camille Curat, Clémence Floch & Michèle Tortonese Si l’habit ne fait pas le moine ni la nonne, la blouse fait-elle l’infirmière à l’hôpital ?

96-102

Vêtement de travail et identité professionnelle : ce qu’ils/elles en disent

103-105

Anne Monjaret Les bleus à l’hôpital

106-107

Astrid Fontaine De l’outil au langage. Enquête ethnographique sur le vêtement de travail à la RATP

111-115


Page

Pour suivre

117-127

Jane Sautière Décousu

119-123

Patrice Meyer-Bisch La nudité et ses enveloppes

124-127

Annexes La Ferme du Vinatier

129-139 131

1. Sens dessus dessous. Le vêtement à l’hôpital psychiatrique : usages et représentations (Exposition, Bron, Centre hospitalier Le Vinatier, 2 décembre 2015-3 juillet 2016)

132-133

2. Le vêtement à l’hôpital psychiatrique : identités, fonctions et fantasmes (Journée de réflexion, Bron, Centre hospitalier Le Vinatier, 17 mars 2016)

134

3. Sigles et acronymes (utilisés dans le présent ouvrage)

135

4. Orientation bibliographique

136-137

Légendes et crédits graphiques et photographiques

138

Collection « Politiques culturelles et territoires »

139


Coordination éditoriale Coline Rogé, Michel Kneubühler, Sylvain Riou Maquette et mise en page Myriam Chkoundali Secrétariat de rédaction, relecture et corrections Michel Kneubühler

Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication – Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-RhôneAlpes, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et du ministère de la Santé – Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes, dans le cadre du programme régional Culture et Santé animé par Interstices, de la Métropole de Lyon et de la Ville de Bron

Achevé d’imprimer par Pulsio.net – UE dépôt légal – octobre 2018




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