La maison sans vitres

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Sylvie Fabre G.

La Maison sans vitres



Avertissement Les textes réunis dans cet ouvrage ont été écrits entre 1996 et 2016. Inédits ou plus anciens mais entièrement revus, ils éclairent un parcours singulier dans la poésie et l’art contemporains.


Une aventure commune À mes éditeurs Ce recueil témoigne d’une aventure commune, menée avec les écrivains, les artistes et les éditeurs qui m’accompagnent depuis des années. L’échange avec eux a nourri ma vie et ma poésie de façon indissociable. Ne sommes-nous pas des êtres d’appel et de dialogue jusque par-delà la mort ? Écrire, peindre, éditer, lire, c’est être convié et convier au partage de la beauté qui est aussi bonté et vérité, c’est vivre, comme le rappelle Patrick Laupin, « de possibles retrouvailles ». Si chacun porte un seul monde en soi, il peut l’enrichir avec le monde de l’autre et établir les passerelles. Mots, formes et couleurs tissés à l’intérieur de nous ont un langage qui oriente notre sensibilité, les sensations et le sens. Ils offrent un partage et la promesse d’un bonheur. La fréquentation de l’œuvre d’un autre poète ou de celle d’un artiste, sa résonance dans la nôtre propre, établissent les correspondances secrètes. Un espace s’ouvre où l’on vit l’altérité dans l’écoute, un lien peut se créer. L’écriture et l’art réalisent la nécessité de le concrétiser. En naît souvent un livre, et parfois un livre d’artiste, ou livre singulier comme le nomme Jean Gabriel Cosculluela. Celui-ci ne peut se concevoir qu’en donnant à l’écrivain, à l’artiste, à l’éditeur leur place. Ensemble ils inventent dans l’alliance des mots, de la typographie, de la peinture, de la photographie, de la sculpture, de la gravure ou du dessin, un objet signifiant qui n’existerait pas autrement.

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Lettre du regard À Anne Slacik

Le lieu où je suis est aussi ton lieu. Je t’en parle du point où se perd le regard, dans l’envers et le dedans. C’est l’automne, à la fenêtre du réel la couleur donne ses traits ardents à la terre. Les feuilles de lumière habitent encore les arbres tournés vers le nocturne. Ma parole va et vient, étend sa nappe d’encre à côté de tes toiles. Elle ne dit rien que la douce montée de l’ombre dans la lumière. Un déchirement réconcilié. Quand l’or danse dans la blessure, le ciel ressemble à un drap rouge tiré sur une chair orangée. Miracle de ta main qui tamise le soir, ouvre son sanctuaire au souffle de la création. Ce qui existe à l’état le plus sauvage est notre âme, dans l’approche dévêtue. La mort soudain déplie ses doigts, un peu de noir, je sommeillais et m’éveille à la transparence, une aile fluide sur le monde. Dans les grandes herbes poussent des fleurs et des nuages, coquelicots noirs sur tes toiles. Qui dira le basculement ? L’eau y coule ses rivières sans regarder en arrière. Elle dessine de l’inconnu, le laisse monter dans la lenteur.. La vie est une apparence. Ton pinceau connaît ses retraites et ses trésors, il les ramène à la surface en coulées mauves. De quel oubli guérit-il ? Le lilas et la montagne s’évaporent dans l’inoubliable, l’enfance se penche sur l’étang, pair reflet, couchant, état pur, éblouissement du bonheur, j’entends sa voix dans un tableau : d’où viennent les anges et descendront-ils du ciel comme c’est écrit ?

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Dans le vert ruisselle du vide, des formes bougent, un tourbillon, et tout s’efface. Le temps accomplit son œuvre, Orphée regarde dans la détresse Eurydice qui disparaît. Le désir nous contraint à l’éphémère, à l’effleurement. Nous portons sa part d’obscur ; en novembre, facile est la mélancolie. Le soleil est bas déjà, le chemin tremble sous nos pas. Matière sensible notre cœur où s’inscrivent l’incertitude et tout l’intime de la brûlure. Mendiante de l’infini, la présence cherche en nous ses couleurs, le bleu charnel ou impalpable, la réalité du violet, le désespoir en traînées noires, l’ocre de la séparation, le rouge de la cicatrice. Le mot et la couleur ont souvent des grâces semblables. Leur silence nous emmène où le caché devient visible et la vérité invincible.

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Lettre de la langue natale À Bernadette Griot et Jean Princivalle

Il y a des choses qui se jettent au-devant de nous, elles entrent à hauteur des yeux. Leur éclat transporte dans un très subtil éloignement. Carotte, le mot se pose sur la photographie que vous m’avez envoyée. La chose à l’évidence touche la douce langue natale. Une vieille femme l’a enracinée dans l’espace vivant d’une cuisine, un vieil homme l’a fait voyager dans l’inflexion d’une langue. Du légume au nom elle a mûri, corps d’enfance et de nostalgie. Lui était l’Italien, le grand-père étranger dont je vous ai parlé. Planter, arroser et cueillir étaient sa manière d’ensemencer l’exil. Il jardinait en un chant de voyelles. Dans son accent, la terre s’adoucissait et travaillait. Il savait unir les mains, les mots et le sol, le don et la jubilation. Quand il tendait son panier, les carottes étaient là, fanes légères, si fins soleils. Tieni, mangia una carota. Il la grattait en prononçant le nom, la carotte riait sous ses doigts. Je lui faisais répéter, dis carotte, grand-père, carotte, et lui docile mais inlassablement, carrrotté, carrrrotté… le r roulait dans sa bouche jusqu’au é, la langue et le légume prenaient le même tendre. L’arrière-grand-mère, la Dauphinoise, nous attendait debout, au seuil de sa cuisine. Son merci faisait un beau bruit de consonnes. Le français soudain reprenait sa tranchante clarté. Nous nous asseyions

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ensemble à la table, il parlait, elle épluchait, je coupais. L’alchimie opérait, des rondelles d’or tombaient dans la casserole. Dans l’eau, le légume et l’accent cuisaient de compagnie. La carrrotté donnait teint frais à nos voix. Que la langue était jolie ! Grâce à votre Jardin de l’éditeur m’en revient aujourd’hui l’aubaine improbable.

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Lettre de l’enfance À Pierre Péju

Il y a des livres venus d’on ne sait quelle mémoire, d’on ne sait quel oubli, ils ressemblent à des apparitions. Ils sont tous à l’heure exacte où surgit le petit compagnon invisible, soudain visible, qui marche avec nous, parfois sans qu’on le sache, sur le sable du temps. Quand on les lit, c’est lui qui nous fait signe. Il nous prend le regard et la main, et la vie enlace la mort, le passé s’unit au présent, la lumière d’un printemps, d’un été ou d’un hiver se fond en un tremblant espace, le cœur. Et qu’importe son ombre ou sa transparence, le chant immémorial qui nous parvient éclaire alors nos gestes, révèle notre voix, habite à jamais ses silences. Peut-être ne nous dévoiles-tu que cela dans tes livres : la certitude de l’échange des souffles, inséparable de celle de la perte. On n’est pas seul à se taire ni à parler. On n’est pas seul non plus à écrire ni à lire. En avant ou à côté de nous, très proche ou très loin, se tient un enfant aux multiples visages. Il y a bien longtemps tu as compris ses signes de reconnaissance. Tu as déjà marché sur ses pas, vécu-rêvé les scènes où vous étiez ensemble. En toi il est l’enfantôme. Et aussi l’enfant que tu as créé, être de chair ou de papier. Ou encore celui que tu as croisé sur le chemin et reconnu. Un jour tu as rassemblé tes mots et les siens les faisant entrer dans ta voix et, les veines de la parole ouvertes, ils se sont mis à brûler, enflammant les pages de tes carnets pour mieux brûler encore. C’était sous le grand ciel poétique, un feu de langue dans ta bouche et au bout de tes doigts dont naissait et renaissait l’enfance.

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Repoussant horizon et frontières jusqu’à peu à peu les déborder, l’enfance ne déborde-t-elle pas aussi le langage, les corps et les âges ? Dans Naissances, tu en as exploré le centre puis la circonférence, tu as élargi les cercles. De la violence à la douceur, de la solitude à la confiance, tu as arpenté ses champs de blé et de ruines, montré comment la vie en son ordre et en son désordre la reconstruit pure énigme devant nous. Avec toi on a réentendu son cri, résonnant comme un appel. Une fois levée, sa présence, tu le sais, reste pour toujours l’absolu. Et dans le bouleversement qu’elle suscite, sa beauté tu l’as montrée en la captant à la source pour, dans tes phrases, la faire couler avec l’angoisse et le malheur qui ne lui sont pas étrangers. Dans l’évidence éphémère, tout enfant qui apparaît va de l’union vers la séparation. N’a-t-il pas à apprendre sans cesse à vivre, souffrir et mourir ? Le nouveau-né connaît le commencement, la métamorphose et le terme. Chacun d’eux, êtres réels ou imaginaires, sont des présents éternels, antérieurs et à venir. Si, dans l’habitation de tes livres, la petite fille devient femme et mère, et le jeune fils père et grand-père, tous doivent se frayer le passage dans l’inconnu. Sur la blancheur de la page, tu inscris en noir l’humaine ligne de la vie. Ton écriture ressemble à une initiation : Enfance obscure. Si tu ne donnes nulle réponse définitive à ses déroutantes questions, à son mystère, tu nous rends la méditation et l’amour. Su et insu en tes histoires… La petite fille n’en finit pas de nous perdre avec elle dans la forêt des contes. Tes enfants sont de petits poucets, des chaperons rouges, des garçons grecs ou de petites Chartreuses. Ils ressemblent aux comètes et le sillage qu’ils laissent en nous continue à scintiller. L’enfantin qui se manifeste a tant de mondes, tant de noms et de choses à nommer, tant d’idiomes, tant de chansons perdues, de soleils, d’étoiles et de lunes, tant d’animaux, d’amis et ennemis. Il a des pères et des mères, des familles entières, des maisons dans les villes et les campagnes,

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des pays visités en songe. Paradis ou enfers dont, au fil de ton œuvre et du temps, tu nous délivres le savoir. Dans la vie courante, vécue ou rêvée, l’enfance est faite de manques, de flottements, de tentatives cruelles mais elle noue les mains, les mots et les rires et nous accorde la flamme d’une étreinte qui nous fait être. Sauvagerie et génie, tu le rappelles, sont ses possibles. Et même s’ils avancent tous deux à l’aveugle, l’éternité heureuse avec l’enfant hante l’adulte, écrivain ou lecteur. Les petits compagnons que tu as mis sur notre route ont l’intuition merveilleuse. Ils savent que trop souvent nous sommes des dormants. Ils nous réveillent. Et, sans nous demander notre avis, ils se logent en notre cœur et nous instruisent avant de disparaître derrière la montagne. Comme de l’oiseau et du nuage, nous en portons la nostalgie.

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La Maison sans vitres (Poèmes)

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Il y aurait encore à regarder Ciels de Fabrice Rebeyrolle

Peut-être regardant mieux, et s’oubliant comme le peintre derrière la grande verrière de l’atelier, on habiterait les espaces inventés du ciel qui sont le temps sans temps et tous les mondes à la fois, ce serait l’heure de la vaste contemplation là-haut, en bas, dedans se fondraient dans la couleur et dans les formes où le silence respire à sa manière de nuages et de pensées flottantes, une naissance ancienne nous étreindrait, elle prendrait les prémices de l’aube et l’éclosion, tous les reflets intimes de la matière que croisent l’horizontal et le vertical en passantes lueurs, l’oiseau invisible dessinerait la carte de notre habitation, distance vaincue d’un seul coup d’ailes, et la neige nous ouvrirait à la fraîcheur d’un poudroiement grisé de plumes et de flocons sans nom. La vie à haute altitude possède des anges gardiens pour qui l’espère, et leur présence calmerait nos exils par les prodiges de la vision, ramènerait nos pleurs à l’éternel azur où fleurit l’étoile du sens,

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on découvrirait une demeure nouvelle, un mandala d’enfance qui chanterait sa toile de lichens et d’eau verte, d’haleines bourdonnant dans la nuit, de flammèches craquant au vent d’ocre sol aux rouges bancs sonores, comme si là-haut résonnait l’unique partition de l’air, de l’herbe, du flot et du rocher impulsant ses rythmes célestes, ondulation de gris, trouées de blanc, brume et traînées, éclat de noirs qui transforment la surface en profondeur, comme si en bas les animaux, les êtres et les arbres levaient les yeux pour toucher les bords du ciel, paupières de beauté et de mélancolie, lourds d’un territoire hors de portée mais légers d’un horizon frangeant d’or le regard. Contraste d’ombres solides et d’éphémères clartés, la fenêtre des signes ne perdrait-elle pas alors toute opacité et délivrant le torrent de nos souveraines angoisses ne rachèterait-elle pas, par le bleu, la cécité et la mort ? Les corps, les cœurs y gagneraient la jeunesse de sensations et sentiments perdus, une âme libre – et vibrant et coupant l’obscurité des songes et le vide au-delà, la vie tout entière remonterait vers sa source. De cycle en cycle, le mouvement infini des choses, des êtres et des mots relierait le souffle à la bouche, les yeux à la main, la main aux couleurs, élèverait la terre et pencherait le ciel vers le veilleur, il y aurait encore un paysage à regarder, et un jour pour l’inconnu au feu de l’existence, poisson, oiseau, montagne, fleuve, mer et nuages garderaient la frontière ouverte qui conduit aux soleils

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et saisirait-on alors ce que l’humain veut dire en écoutant le secret que l’œil du peintre et la voix du poète murmurent à la vue de ce qui sourd, se meut, manque et se donne de la terre quand le ciel lui parle le langage irréel de la lumière.

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À l’atelier, visite et visitation Natures mortes, Paysages et Intérieurs, peinture de Jacques Truphémus

Cinq heures par jour le vieux peintre travaille à l’atelier où sous son pinceau vibre, rayonne et se démultiplie le blanc comme une chance de faire respirer la forme dans la couleur, sa transparence, et de saisir ce qui nous quitte mais n’en finit pas d’exister quand tout est là, les gens, le temps et sa patience, la joie-douleur et la limpidité des morts, le paysage concentré, toutes les choses alentours : l’inconnu même. Dans ses Intérieurs, les tables et les pots, les rideaux et les sièges, tous les murs prennent clarté, mémoire et intensité, comme s’ils choisissaient avec lui le désir de quelque chose qu’on ne peut nommer mais qui les faisait s’oublier, étrangement vivants. Le geste du vieux peintre a la force du don. Sur la toile, sans rien outrepasser, il lève la vraie réalité du monde, lui ouvrant la certitude d’une surprenante rythmique, d’une inédite profondeur. Touches de bleu dans le lourd drapé d’une nappe où neige le silence exceptionnel de fruits mauves ou jades près d’une carafe qui se recueille et attend.

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De modulations en nuances ses Natures mortes. Et c’est la surprise de trois grenades, au vif éclat nous éveillant à l’expérience inattendue du tableau dont le motif premier et dernier est l’émotion : dans taches rouges, des flambées d’or, des oranges des violets, et, comme en rappel, un noyau de noir. La brosse fait son travail, dit le vieux peintre, rien d’inutile, quand sur fond léger d’ocre et de gris se détachent les choses pauvres, si précieuses pour sceller les noces de la vision, de la couleur et de la figuration. Leur fragilité, leur effacement, toujours palpable, n’empêchent pas l’incarnation dans la matière ni la charge colorée de la forme, ni l’écoute sourde de la toile qui calmement diffuse, transfusant leur vie pure dans la nôtre. Ce que, dès l’enfance, l’œil du vieux peintre a vu dans le paysage et la ville ou dans ses musées, est hors d’atteinte mais il l’a étreint pour toujours comme l’ont fait avant lui ses maîtres et ses amis de Rembrandt à Matisse, de Morandi à Balthus, desquels il a reçu l’héritage et la reconnaissance. Avec eux il a vécu l’extase picturale, départ retour sur le chemin d’une vocation née à Grenoble et grandie dans le nulle part de la création. Ses lieux familiers, hiver été, ont leur propre lumière mais souterrainement gardent les traces de rencontres, personnes ou objets mis au secret dans la peinture. Les Paysages Cévennes, la Porte de l’atelier, les Cafés

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entrecroisent l’ouvert du voyage et l’enclos du quotidien. Des rues pâles de Lyon, du jardin éclatant du Vigan les ocre blanc les azur or et vert, les pourpre gris subliment les silhouettes de brumes, les Buissons de chaleur apparitions dans l’embrasure, derrière la vitre de Fenêtres. Souvenir des traditions, modèle de vibration et sujet de résonances, où commence et s’arrête le tableau ? Il est un inhabité habité, grand et farouche, et doux, un immobile changeant comme le vieux peintre dans le flux, le reflux et l’extrême concentration. On se tient là, au seuil-centre-bord d’un imaginaire, l’instant d’une flottaison ou d’un ancrage teinté de l’émerveillement, de la plénitude et d’un adieu qui occupent l’être dans l’intime de la quête. La Nymphe à l’entrée de l’atelier, Aimée au fauteuil, La passante de la passerelle Saint-Georges, les clients furtifs des Cafés et lui en ses autoportraits tous retournent peut-être à l’origine dont ils viennent, cette Villa des Mystères découverte par le vieux peintre dans sa jeunesse, et jamais désertée, où il a compris la racine et le sens de sa passion : l’espoir de toucher au cœur de l’absence, non un bonheur mais la vérité tremblée de la présence, seule lumière qui compte.

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Index des œuvres artistiques et manuscrites Frédéric Benrath Couverture : Diotima, peinture 162 x 114 cm, 1987

Œuvres et textes manuscrits : Badaire Jean-Gilles Deux arbres, peinture 50 x 76 cm, 2013 Benrath Frédéric Ligne d’ombre, peinture 60 x 60 cm, 1990

89 266

Bertrand Stéphane Sans titre, photographie, tirage argentique 30 x 30 cm, 2005 48 Bobin Christian La poésie je ne sais trop ce que c’est, lettre inédite, 2015

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Cheng François La beauté est une rencontre, calligraphie, 2005 L’infini n’est autre, poème, 1995

16 187

Clédat Françoise Poème extrait de L’Adresse, éd. Tarabuste, 2010

194

Deblé Colette « Olivier Perrin, La Foire de Quimper, 1810 », lavis 14 x 20,5 cm, 2014 Dhainaut Pierre Poème extrait de L’autre nom du vent, éd. L’herbe qui tremble, 2013 Dorion Hélène Lettre de la mémoire, inédit, 2015

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181 61

Engel-Roux Bernadette Prose poétique « mars » extraite d’Aubes, éd. Le Bois d’Orion, 2011

258

Godin-Kallos Raymonde Colline, peinture 292 x 73 cm, 2015

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Guerryam Les Hirondelles, encre, livre d’artiste, 2006

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Helgorsky Francis Jeune femme enceinte descendant au village, photographie 2015

290

Juliet Charles Poème extrait de Moisson, éd. POL, 2012

121

Louis-Combet Claude Extrait de L’ouverture du cri, éd. Cadex, 1992 Margat Claude La peau des yeux, peinture et encre 235 x 40 cm, 2013

49 164-165

Mariette Enfant mon inconnu, aquarelle, chromo et rotring, livre unique, 2011

128

Merle Emmanuel Poème extrait d’Ici en exil, éd. L’Escampette, 2012

236

Péju Pierre « Brouillard d’enfance », extrait d’Enfance obscure, éd. Gallimard, 2012 Rebeyrolle Fabrice De l’éternel azur, peinture, 161 x 140 cm, 2011

69 108

Scotto Fabio Tra le vene del mondo (Entre les veines du monde), poème extrait de La Grecia è morta e altre poesie, éd. Passigli, 2013 (trad. Sylvie Fabre G.) 173-174 Slacik Anne Piero l’arbre, peinture 200 x 169 cm, 2008 Truphémus Jacques Porte-fenêtre ouverte sur le jardin (Cévennes), peinture 120 x 90 cm, 2007

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Index des noms des écrivains et des artistes présents dans ce recueil Page – Ancet Jacques – Badaire Jean-Gilles – Bancquart Marie-Claire – Benhamou Maurice – Benrath Frédéric – Bertrand Stéphane – Bobin Christian – Bonnefoy Yves – Bougel Hervé – Bousquet Joe – Chambon Jean-Pierre – Char René – Cheng François – Clédat Françoise – Cosculluela Jean Gabriel – Cottron-Daubigné Patricia – Deblé Colette – Degroote Ludovic – Deyres Monique – Dhainaut Pierre – Dhôtel André – Diéterlé Nicolas – Dorion Hélène – Engel-Roux Bernadette – Freixe Alain – Frutos Juan – Giovannoni Jean-Louis – Godin-Kallos Raymonde – Gontier Vincent

73-74 85-88 241-245 122-124 56-58 / 267-269 45-47 21-25 28-30 75-78 41-42 175-177 / 261-264 36-38 17-18 / 187-189 193-196 144-145 216-219 64-65 197-201 / 202-204 50-52 70-72 / 178-180 19-20 105-107 59-60 257-260 220-222 97-101 125-127 157-158 132-134

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– Glück Michaël – Griot Bernadette – Guerryam – Helgorsky Francis – Jaccottet Philippe – Juliet Charles – Laupin Patrick – Louis-Combet Claude – Margat Claude – Mariette – Merle Emmanuel – Morante Elsa – Noël Bernard – Paoli Angèle – Pasolini Pier Paolo – Pastor Gilbert – Pavese Cesare – Péju Pierre – Pessin Marc – Pobel Didier – Princivalle Jean – Raviolo Isabelle – Rebeyrolle Fabrice – Renard Thierry – Rey Martine – Rougé Erwann – Rouzeau Valérie – Scotto Fabio – Slacik Anne – Truphémus Jacques

250-256 34-35 53-55 137-139 160-162 118-120 94-96 45-47 163-167 / 182-185 79-81 230-240 102-104 31-33 190-192 / 227-229 102-104 129-131 116-117 66-68 39-40 246-249 34-35 43-44 62-63 / 109-115 230-234 135-136 223-226 82-84 205-215 26-27 / 146-147/156 141-143

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Liste bibliographique Livres d’artiste dont les œuvres ont été citées, commentées ou retravaillées dans les lettres ou les poèmes : – La fugitive, gravures de Mariette, éd. La maison de Mariette, 1996 – Icône de la femme, dessins de Colette Deblé, 1998 – Lettre horizontale pour Bernard Noël, aquarelle de Frédéric Benrath, 2000 – Le scribe, éd. Le Verbe et l’empreinte, gravures et estampages de Marc Pessin, 2001 – Lettre du bleu, livre manuscrit peint par Anne Slacik, 2002 – Nous avons ce destin d’être appelés, éd. Le Verbe et l’Empreinte, gravures de Marc Pessin, 2003 – La mesure, l’infini, livre-objet avec dessins, encre, collage de Juan Frutos, 2003 – Gran Corpas, éd. Mains-soleil, peintures de Fabrice Rebeyrolle, collages peints de Leon Ronda-Diaz, 2004 – Quelque chose, quelqu’un, éd. L’URDLA, 4 gravures de Frédéric Benrath, 2004 – Lettre du geste, accompagnée de poèmes de François Cheng et de gravures de Marc Pessin, œuvre collective, 2005 – Les yeux levés, livre manuscrit peint par Fabrice Rebeyrolle, 2006 – Carnets, dessins d’Isabelle Raviolo, 2006 – Les hirondelles, encres de Guerryam, 2006 – Ce qui se passe en nous, peintures de Fabrice Rebeyrolle, éd. Mains soleil, 2007

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– Enfant mon inconnu, livre-objet de Mariette, 2009 – Neiges, gravure de Marc Pessin, éd. Le Verbe et l’Empreinte, 2011 – L’envol, c’est un pays, encres de Claude Margat, éd. Les Cahiers du museur, 2011 – Feuille à feuille, Encres de Guerryam, 2012 – L’enfance est un balbutiement, Peintures de Colette Deblé, éd. Les Cahiers du museur, 2013 – À mesure d’enfance, lavis de Colette Deblé, Les Cahiers de l’Adour, 2013 – Les portes de la transparence, peintures de Jean-Gilles Badaire, éd. Les Cahiers du museur, 2013 – Piero, l’arbre, peintures d’Anne Slacik, éd. Æncrages and Co, 2014

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Bibliographie de l’auteure Aux éditions L’Amourier : Frère humain, suivi de L’Autre Lumière, 2013 (Prix Louise Labé) Quelque chose, quelqu’un, 2006 Le Génie des rencontres, 2003

Aux éditions La Porte : Absolue jeunesse de la littérature, 2015 Pays de peintres, 2006 Lettre horizontale, 2002 L’Entre-deux, 2001 Le Livre, 1999

Aux éditions L’Atelier des Grames : Le Passage, 2008 (aquarelles Thémis)

Aux éditions Le Dé Bleu : L’Approche infinie, 2002

Aux éditions L’Escampette : Tombées des lèvres, 2015 Corps subtil, 2009 Les Yeux levés, 2005

Aux éditions Le Félin ( Collection Lebaud- Kiron) :

L’Isère, 1999

Aux éditions Pré Carré : Ce que tu nommes ta maison, 2018 L’Intouchable, 2016 De petite fille, d’oiseau et de voix, 2013 L’Inflexion du vivant, 2011 Deux Terres, un jardin, 2002

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Aux éditions Le Verbe et l’Empreinte : Nos feux persistent dans le noir, encres de Patrick Navaï, 2017 D’un mot, d’un trait, avec François Cheng et Marc Pessin, 2005 Lettre de la mémoire, photographies Stéphane Bertrand, 2000 L’Heureuse Défaite, gravures Marc Pessin, 1997

Aux éditions Paroles d’Aube : Première Eternité, 1996, réédition en livre numérique, Recours au poème éditeur, 2015

Aux éditions Unes : Dans La Lenteur, 1998 Le Bleu, 1997 La Vie secrète, 1996 L’Autre Lumière, 1995

Aux éditions Voix d’Encre : Le Livre du visage, lavis Colette Deblé, 2001

Livres d’artiste « Le mois divin », in : Les yeux levés, pastels et craies de Raymonde Godin, collection Livres pauvres, Maison de la poésie Rhône-Alpes, 2017 Sur l’atelier du ciel et À l’ombre du temps, photographies d’Isabelle Lévesque, 2017 Dans la bibliothèque de ma mère, peintures de Fabrice Rebeyrolle, éd. Mains soleil, 2016 Ton geste, pur élan, peintures d’Aaron Clarke, collection Jamais, Livres pauvres de Daniel Leuwers, 2016 Ailes du regard, poèmes de Claude Margat, photographies de Sylvie Fabre G., Les Cahiers du museur, 2015 Piero, l’arbre, peintures d’Anne Slacik, éd. Æncrages and Co, 2014 À mesure d’enfance, encres de Colette Deblé, Les Cahiers de L’Adour, 2014 D’une neige, l’autre et Un accord dans l’inachevé, livres de verre et encres de Lô, éd. Laurence Bourgeois, 2014

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Les Portes de la transparence, peintures de Jean-Gilles Badaire, Les Cahiers du museur, 2013 L’Enfance est un balbutiement, peintures de Colette Deblé, Les Cahiers du museur, 2013 Feuille à feuille, encres et aquarelles de Guerryam, 2012 L’Envol, c’est un pays, encres de Claude Margat, éd. Les Cahiers du museur, 2011 Neiges, gravure de Marc Pessin, éd. Le Verbe et l’Empreinte, 2011 Voix d’extinction, photographies Eole, 2011 Enfant mon inconnu, livre-objet de Mariette, 2009 Ce qui se passe en nous, peintures de Fabrice Rebeyrolle, éd. Mains-soleil, 2007 Les Hirondelles, encres et peintures de Guerryam, 2006 Carnets, encres d’Isabelle Raviolo, 2006 Les Yeux levés, livre manuscrit peint par Fabrice Rebeyrolle, 2006 Sur le front pur de la toile, livre manuscrit peint par Anne Slacik, 2005 Lettre du geste, accompagnée de poèmes de François Cheng et de gravures de Marc Pessin, 2005 Quelque chose, quelqu’un, éd. de L’URDLA, 4 gravures de Frédéric Benrath, 2004 Gran Corpas, peintures Fabrice Rebeyrolle, collages peints de Leon Ronda-Diaz, éd. Mains-soleil, 2004 La Mesure, l’Infini, livre-objet avec dessins, encre, collage de Juan Frutos, 2003 Les Excès du présent, photographies accompagnées de poèmes de Maurice Benhamou, 2003 Nous avons ce destin d’être appelés, gravures de Marc Pessin, éd. Le Verbe et l’Empreinte, 2003 Lettre du bleu, livre manuscrit peint par Anne Slacik, 2002 Le Scribe, gravures et estampages de Marc Pessin, éd. Le Verbe et l’Empreinte, 2001 Lettre horizontale pour Bernard Noël, aquarelle de Frédéric Benrath, 2000 Icône de la femme, dessins de Colette Deblé, Les Cahiers de l’Adour,1998 Le Visage, collages de Sylvie Planche, 1997 La Fugitive, gravures de Mariette, éd. La maison de Mariette, 1996 Monographie Jean-Claude Bligny, Poèmes, 1995 L’île, livre manuscrit peint par Anne Slacik, 1997 Dans la lenteur (exemplaires de tête : peintures de Solange Triger), éd. Unes, 1998

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Le Bleu, aquarelles de Maurice Rey, éd. Unes, 1997 La Vie secrète (exemplaires de tête), photographies de Léopold Trouillas, éd. Unes, 1996 L’Autre Lumière (exemplaires de tête), peintures de Solange Triger, éd. Unes, 1995 Catalogues : La Persistance des traces, œuvres de Fabienne Ichtchetro, 2016 Entre stèles et ciels, œuvres de Odile Frayssinet et Fabrice Rebeyrolle, 2015 Un peintre, gardien du feu, peinture de Fabrice Rebeyrolle, 2015 La Source et les Souffles, peinture d’Anne Slacik, 2014 Encore un jour à regarder le ciel, Fabrice Rebeyrolle, 2013 Anne la sourcière, pour Anne Slacik, site Terres de femmes Pays perdu d’avance, pour Fabrice Rebeyrolle, 2011 Tout ce que je peins c’est moi, pour Berthe, 2009 Lettre de la traversée, pour Frédéric Benrath, 2007 Le Chant fragile, pour Isabelle Raviolo, 2007 Gran Corpas, pour Fabrice Rebeyrolle et Leon Ronda-Diaz, 2005 L’habité, pour Francis Helgorsky, 2003 Ta peau d’homme, pour Fabrice Rebeyrolle, 2003 La Maison de Mariette, pour Mariette, 2002 Un seul voyage, pour Anne Slacik, 2002 Lettre du regard, pour Anne Slacik, 2001

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Table des matières Page Avant-propos Une Aventure commune 9-12 La Vie réinventée (Lettres)

13-89

La Maison sans vitres (Poèmes)

91-167

Un seul voyage (Notes électives)

169-264

Que ferais-je sans cette beauté-là ? (En manière de conclusion)

265-269

Postface d’Angèle Paoli Dans la ruche ouverte du poème, la parole traversière

270-277

Index des œuvres artistiques et des lettres manuscrites

278-279

Index des écrivains et des artistes

280-281

Liste bibliographique des œuvres citées

282-283

Remerciements 284-285 Bibliographie de l’auteure

286-289



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