Je fais un rêve

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Avec la collaboration et le soutien de l’Espace Pandora 8 place de la Paix 69200 Vénissieux

Publié à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'assassinat de Martin Luther King et de la vingt-troisième édition du festival Parole Ambulante, organisé à Lyon et dans l'agglomération lyonnaise par l'Espace Pandora. Le festival Parole Ambulante est soutenu par le ministère de la Culture (la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes), la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Ville de Vénissieux, la Ville de Lyon (Bibliothèque municipale de Lyon), la Sofia et la Copie Privée. Nous tenons à remercier chaleureusement l’ensemble des partenaires de cette édition et, en particulier, les lieux qui nous accueillent..

Collectif.- Je fais un rêve.Genouilleux, Éditions La passe du vent, 2018 88 p., ill.-10,5 x 15 cm.- ISBN : 978-2-84562-327-9


Je fais un rêve

Alizée Bingöllü, Shu Cai, Laurent Doucet, Eugène Durif, Alain Fisette, Yvon Le Men, Éliza Macadan, Kenny Ozier-Lafontaine, Isabelle Pinçon, Thierry Renard, Florentine Rey


Ouverture

Collecteur du temps « Je n’ai pas d’histoire. De la même façon que je n’ai pas de vie. Mon histoire, elle est pulvérisée chaque jour, à chaque seconde de chaque jour, par le présent de la vie, et je n’ai aucune possibilité d’apercevoir clairement ce qu’on appelle ainsi : sa vie » Marguerite Duras, La Vie matérielle

Libérons notre parole poétique, notre imaginaire, notre force d’expression, de création. Les mots qui nous traversent n’atteignent pas leur but. L’élan est vital, la plupart du temps. Mais l’élan demeure insuffisant. Rupture d’équilibre. Rupture au niveau des formes du silence. Mieux vivre, aussi, cela va de soi. Ouverture et présence au monde. Expérience collective. Pratique individuelle. Je revendique le langage ordinaire. 5


La poésie n’est pas seulement dans le poème. Elle est partout, et elle s’incarne (peut s’incarner) en chacun d’entre nous. Ma présence au monde, ici et maintenant. C’est pour être plus lucide que j’écris de la poésie. Intensité. Éternité. Séparer les choses ? Jamais !

Mauvais de chez mauvais. Je croise la mère, je croise la mort. La langue évolue sans cesse. Le poète est aussi celui qui élargit les possibilités de sa propre langue. Les sons éclairent le sens. Les sens. Le mot arbre dit arbre avec précision. Le poète travaille dans le noir. Toujours. Navire à flots. Navire à quai. J’ai maintenu l’esprit du temps qui passe. Je ne suis pas un homme d’affaire. Selon Gramsci, je suis plutôt un intellectuel organique qui parfois trouble l’ordre public.

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Maintenant le temps est venu de la restitution. Cette fois, une nouvelle page se tourne, est tournée. Le temps est venu de la grande reconstitution.

Thierry Renard « agitateur poétique » directeur artistique de l’Espace Pandora

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J’ai vu l’horizon de profil Alain Fisette

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Alain Fisette Né le 29 novembre 1955 à Ville Lemoyne au Québec, Alain Fisette vit à Montréal. Il y fait paraître une dizaine de recueils de poésie, dont Je suis un fumier, 2001, Tous mes lecteurs sont morts, 2006 et Lee & Sophia, 2009 aux Éditions Les Herbes rouges. En 2012, il publie La beauté est incurable aux Éditions La passe du vent, à Lyon. En 2014, il sort Nymphos, un polar, aux Éditions de la Grenouillère. Ce dernier sera suivi de Tueur humanitaire en 2018.

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Pour quelques-uns, rêver c’est prier. Pour les autres, c’est passer aux aveux. *** Voler au-dessus de ses rêves ou dormir dans ses sentiments ? Voilà la vraie question ! *** Elle affiche une glycémie parfaite, pas un gramme de trop, des narines identiques, des yeux vert émeraude pour aller avec ses cheveux rouge feu, un sourire plus blanc que blanc. Elle déteste rêver. Comme la pâtisserie, elle ne supporte pas l’approximatif. *** La vie a pris le dessus sur le reste. Faire le vide n’est plus suffisant, je dois maintenant faire des actes de foi subliminaux pour faire renaître en moi une pointe de surréalisme. Hier, j’ai vu l’horizon de profil, puis les étoiles poivrer le firmament.

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Étincelles rêvées Eliza Macadan

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Eliza Macadan Eliza Macadan est née le 18 mai 1967 en Roumanie, fait ses débuts en poésie en 1988. Son premier livre de poèmes Spatiu auster (Espace austère) paraît en roumain en 1994. Elle marque ensuite immédiatement une pause vis-à-vis de la poésie, et se consacre exclusivement au journalisme. En France, elle a suivi des stages de presse aux quotidiens La Croix et Midi Libre, ainsi qu’à l’hebdomadaire culturel Télérama, en 1994 et 1995. À partir de 1997, elle s’installe en Italie, où elle est correspondante de presse et où, en 2001, elle fait ses débuts en poésie, cette fois-ci italienne, avec le volume Spazio austero. En 2009, elle marque une nouvelle pause, mais par rapport au journalisme, et revient à la poésie. Se succèdent alors les recueils In autoscop, La nord de cuvint, Transcripturi din constient, Anotimp suspendat et Tanagre, Imblinzirea amintirilor, tous parus en Roumanie, ainsi que Paradisso riassunto et Passi passati (Edizioni Joker), Il cane borghese et Anestesia delle nevi (Edizioni La Vita Felice), Pioggia lontano (Archinto) publiés en Italie. Son livre Au nord de la parole, recoit le prix Léon-Gabriel Gros 2014 et marque, d’une certaine façon, le retour à la langue française, après une interruption de vingt années.

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« J’ai fait un rêve »

cette vie s’enfuit et donne l’envie d’être punis je mords ma langue je bois le sang je touche le bois encore une fois j’arrive là- bas sans tout cela je cache j’arrache ma peau et j’marche on fait la paix pour essayer on est tous nés égaux malheureux un peu déco cette poésie aux cieux gris on la fait pas

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l’histoire on la subit les yeux fermés on marche sur un chemin préétabli écrit et cri qui nous enferme en vie chemin ou livre d’un goût de l’infini *** voyons maintenant qui est cet homme en oubliant un peu l’humanité un homme singulier comme celui que MLK pleurait tout plein de rosa parks de million d’chômeurs de sans abri de mille couleurs mais il rêvait oui il rêvait qui changera la guerre en paix ? idée fragile flottante comme l’attente d’instant

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Éclairer l’eau sale Florentine Rey

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Florentine Rey Florentine Rey est née à Saint-Étienne en 1975. Des études de piano intensives lui apprennent l'exigence mais l'isolent. Une année d'hypokhâgne lui fait rencontrer la philosophie. En 2000, elle obtient le diplôme des Beaux-Arts et crée la même année une structure de production artistique où se croisent l'art et la technologie. Six ans plus tard, la nécessité d'écrire et de créer la rattrape. Elle se consacre aujourd’hui à l’écriture et à la performance. Son travail interroge notamment le corps, la liberté et le féminin. Son dernier ouvrage : Je danse encore après minuit est un recueil de poésie publié aux éditions Gros Textes en 2017. www.florentine-rey.fr

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Une rue. Je marchais seule le monde visible dominant était là. J’inondais les trottoirs de mes rêveries. Soudain un lac gris debout dans une barque je lançais des fils je voulais pêcher des yeux neufs. À travers l’eau miroir j’ai entendu des mots de femmes. Dans la pensée monochrome : une mosaïque.

Ce n’est plus un rêve j’ose rire du vertige saisir l’anguille.

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Appuyer Shu Cai

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Shu Cai De son vrai nom Chen Shucai, poète et traducteur, né en 1965 dans un village de la province du Zhejiang. Il a fait ses études universitaires à l’Université des langues étrangères de Beijing de 1983 à 1987. Diplômé de langue et littérature françaises, il a été diplomate de 1990 à 1994 à l’Ambassade de Chine au Sénégal. Chercheur en poésie française à l’Institut des littératures étrangères de l’Académie des sciences sociales de Chine, il vit actuellement à Beijing. En 2008, il a obtenu le titre de doctorat après avoir soutenu sa thèse sur la traduction de la poésie. La même année, il a reçu la médaille de « chevalier dans l’ordre des palmes académiques ». Traducteur de Pierre Reverdy, René Char, Saint-John Perse et Yves Bonnefoy, Shu Cai est l’un des fondateurs de l’école de la poésie « la Troisième Voie » et s’investit particulièrement dans l’étude des littératures et cultures étrangères. Il est aussi l’un des fondateurs de la revue trimestrielle Du shi (Lire la poésie) et de la revue annuelle Yi shi (Traduire la poésie), créées en 2011. Ses poèmes ont été traduits en français et en anglais. Quelquesunes de ses publications : Le printemps n’a pas de direction, 2018 ; Retour-aller, 2018 ; Exercices de rythme, 2015 ; Choix de poèmes de Shu Cai, 2011 ; Choix de courts poèmes de Shu Cai, The Milky Way Publishing Co. Hongkong, 2003.

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Dans la vie il faut appuyer tu veux regarder la télé appuie mais appuyer ne fait qu’allumer la télé tu veux choisir une chaîne appuie encore l’émission ne te plaît pas tu veux changer de chaîne appuie encore et encore dans notre vie rapide efficace fragmentée et absurde chaque geste parole entrée sortie

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vie ou mort t’oblige à appuyer appuyer toujours appuyer tu affrontes un problème de survie appuie sur ton front comme sur un bouton pour que jaillissent les bonnes idées dans la vie moderne peut-on éviter d’appuyer ? au bureau à l’usine tu appuies pour entrer de retour à la maison tu appuies sur la sonnette elles sont notre quotidien partout à la porte de l’immeuble à la porte des maisons contre le vol

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Ce qu’il y a de bien dans un poème Yvon Le Men

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Yvon Le Men Depuis son premier livre Vie (1974), écrire et dire sont les seuls métiers d’ Yvon Le Men : « L’écriture, c’est la solitude

et l’absence. La scène, c’est la présence et le partage. J’ai besoin de ces deux chemins ». Depuis 1972, il a donné des

récitals dans de nombreuses villes de Bretagne, de France et dans une vingtaine de pays dont la Chine, le Liban, le Québec, le Brésil, Haïti, le Congo, le Mali, l’Algérie, le Maroc et dans presque tous les pays d’Europe. À Lannion, où il vit, il crée, avec Le Carré Magique, en 1992 les soirées « Il fait un temps de poème », où il se fait le passeur des poètes et des écrivains du monde entier. Programmateur aux côtés de Michel Le Bris, il instaure dès 1997 un espace dédié à la poésie au festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo. Il est l’auteur d’une œuvre poétique importante à laquelle viennent s’ajouter dix récits, deux romans et un recueil de nouvelles. Ses poèmes, livres ou anthologies sont traduits dans une vingtaine de langues. Derniers titres : Un cri fendu en mille, Les continents sont des radeaux perdus 3, Éditions Bruno Doucey 2018 ; Le Poids d’un nuage, Les Continents sont des radeaux perdus 2, Éditions Bruno Doucey, 2017 ; Une île en terre, Les Continents sont des radeaux perdus 1, Éditions Bruno Doucey, 2016 ; Tirer la langue, Éditions La passe du vent, 2016 ; Les Rumeurs de Babel, Éditions Dialogues, 2016 ; En fin de droits, Éditions Bruno Doucey, 2014.

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1 Ce qu’il y a de bien dans un poème c’est d’y inviter qui l’on veut un paysan même chinois un empereur chinois aussi on peut choisir de donner plus de mots plus de vers plus de silence donc plus de temps au paysan qu’à l’empereur qui a déjà tout pris dans les anciens poèmes on peut même sauver l’empereur de ses anciens poèmes

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s’il fut maltraité par les poètes Napoléon III par Victor Hugo Napoléon Ier par Tolstoï Richelieu par Alexandre Dumas le général Ts’ao Ts’ao par les chroniqueurs chinois au temps des Trois Royaumes ce qu’il y a de bien dans un poème’ c’est d’y inviter qui l’on veut son ami les poèmes de son ami mon ami Li Hu le bouddha qui dégage de la joie comme sa cigarette de la fumée on peut dire une mauvaise herbe retient mieux la lumière qu’un diamant

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La boîte noire Alizée Bingöllü

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Alizée Bingöllü Après des études de Lettres, Alizée Bingöllü intègre en 2010 le GEIQ Théâtre Compagnonnage à Lyon. Dans ce cadre, elle travaille en tant que comédienne avec de nombreux metteurs en scène implantés dans la région Rhône-Alpes, tels que Yves Charreton, Claire Rengade, Florian Santos, Philippe Labaune, Olivier Maurin… De 2011 à 2013, elle participe au Polyptyque Escalante, mis en scène par Sylvie Mongin-Algan et présenté en France et à Mexico D.F. En 2014-15, elle joue dans Innocence sous la direction de Howard Barker, Affabulazione de P.P. Pasolini, mis en scène par Gilles Pastor et Merlin de T. Dorst, de la Cie Fantômas. En 2015, elle intègre le Collectif Les Trois-Huit. Elle joue alors dans plusieurs spectacles de la compagnie tels que Bienvenue dans le nouveau siècle, Doktor Freud de Sabina Berman, La Barraca, mis en scène par Guy Naigeon, mais aussi Grito de Ximena Escalante, et Las Meninas de Ernesto Anaya, mis en scène par Sylvie Mongin-Algan. En 2017-2018, elle joue dans Œdipe, de Gilles Pastor, et Dandin, de Julien Geskoff. En parallèle de sa carrière de comédienne, Alizée chante depuis 2010 dans un groupe de musique, Ödland, avec lequel elle a réalisé 4 CD et fait plusieurs tournées en Europe. Elle écrit actuellement sa prochaine création Bingöl, qui verra le jour au NTH8 courant 2020.

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J’ai rêvé que je trouvais une boîte noire, dans la rue. J’étais ravie car je pensais découvrir de délicieuses révélations. Je levais les yeux au ciel, je scrutais les environs, pas d’avion en perdition. Je collais alors ma pupille à la petite fente de la boîte et je découvrais des gens minuscules mais qui parlaient fort, de souvenirs, de jeunesse, d’engagement et ils faisaient de drôles de gestes aussi avec leurs mains comme un nouveau langage et il y avait de la musique enjouée. Et à un moment je me suis vue, en miniature, par la fente et je parlais comme une grande oratrice : « Ce

rassemblement restera dans l’histoire comme la plus grande manifestation que notre pays ait connue en faveur de la liberté » et Anne de Boissy se prenait pour Angela Davis : « Je ne serai pas libre tant que tout le peuple noir ne sera pas libre », et Naigeon criait : « Libres enfin. Libres enfin. We have a dream ! ». Puis

nous chantions en chœur Nina Simone à tue-tête. Nous étions tous noirs dans la boîte noire et nous dansions comme des dieux. Subitement, la fente s’est refermée et la boîte est partie en fumée. Le lendemain, le 5 octobre, en allant au Nouveau Théâtre du Huitième, j’ai levé les yeux et j’ai vu dans le ciel bleu deux avions qui se croisaient. J’ai fait un vœu, je suis entrée dans le théâtre, et j’ai souri.

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Kenny Ozier-Lafontaine Poète, plasticien, vidéaste, né à Fort-de-France. Auteur de deux recueils de poésie parus aux Éditions Maelström, Billes, 2015, et Fils de la Nuit, 2011 (traduit et réédité en Italie). Toujours en Italie, en 2016, le livre d'artiste Zucchero, paru aux Éditions Pulcino Elefante. En collaboration avec Vincent Lefèbvre, il donne naissance à Bulles, ouvrage de stripoésie, toujours aux éditions Maelström. Il est également l'auteur des livres d'artistes VOMIR, 2015, avec Peggy Viallat-Langlois ; Miettes, 2016, avec Claire Morel aux Éditions A-Over ; Mordre et Blagues aux Crocs électriques en collaboration avec Catherine Ursin ; Nègre au dernier cri en collaboration avec Evelyne Postic, 2018. Il est aussi réalisateur de documentaires réalisés au Brésil et à Cuba. Il collabore avec différentes revues, Revue Bâtarde, Journal de mes paysages, Revue Microbe, Terre à ciel, Karbone, Fanzine Hildegarde, Freaks Pulsion, Sous-Vide, la Gazzetta dei Dipartimenti del Collage de Pataphysique ... et sa propre revue Jambon Klaxon (en collaboration avec Serge Pey, Peggy ViallatLangois, Claire Morel, Martine Birobent, Caroline Dahyot, Julie Perin, Catherine Ursin, Margaux Salmi, Luc-André Rey, Anael Chadli... ). En duo avec Catherine Ursin, il donne naissance à Diabolo, lecture performée autour des états de possessions. Il prépare actuellement un documentaire sur le poète Serge Pey.

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MEURS ! L’homme en blanc aimait la neige mais l’homme en noir disait : la nuit est vaste alors la neige jalouse écartait les bras retenait son souffle soufflait très fort très fort pour grossir ses cristaux qu’ils soient épais lumineux scintillants comme les étoiles de la nuit alors une dent de lait bien mûre tombait sans ricocher de la bouche neigeuse de l’homme en blanc * l’homme en noir aimait la mort l’homme en rouge répétait : la vie est chaude comme un parasol Ricard alors la mort hissait des voiles froides tout autour du soleil alors la vie était petite petite alors la vie était toute minus ridicule  71 


comme un œuf de poule écrabouillé un soldat de plomb une crevette bariolée * l’homme en rouge aimait le sang il égorgeait des poules et des enfants l’homme en bleu hurlait : le ciel est un des miroirs du bleu alors arrête ! alors des veines et des volcans le sang sortait pour tout détruire * l’homme en bleu n’aimait rien il avait bu l’océan, le ciel, et mille glaçons il en était resté dégoûté sans appétit déprimé l’homme en jaune lui chantait à l’oreille que la tête de Dieu était un ballon que le score était de 2-0 hier qu’aujourd’hui il y avait égalité que demain tout serait perdu qu’il était déjà trop tard mais que la Suède et le Brésil étaient un même pays

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Un rêve dans la maison d’André Breton Laurent Doucet

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Laurent Doucet Laurent Doucet est tombé dans l'Athanor du Surréalisme à l'âge de dix-sept ans. Il préside actuellement l'association « La Rose Impossible » pour la réhabilitation de l’ancienne maison d’André Breton à Saint-Cirq-Lapopie. Il a co-dirigé en 2016 l’ouvrage collectif J’ai cessé de me désirer ailleurs, paru aux Éditions La passe du vent pour saluer la mémoire du fondateur du surréalisme à l'occasion du cinquantenaire de sa disparition. Sa poésie se nourrit aussi d'un incessant tour du monde, de l'Afrique à Moscou, et de la Chine à New York, traversant l'Europe et la Méditerranée à plusieurs occasions… Chez le même éditeur, son recueil bilingue Au sud de l'Occident – South of the West (trois fois réédité depuis sa sortie en 2015) est inspiré d'un voyage dans le désert marocain, et il a récemment participé avec le poète-éditeur Laurent Albarracin à un livre d'entretiens Conjonction d'insubordination, 2018, sur l'écrivain Christian Viguié avec qui il anime l'événement « Poésie Jour & Nuit » à Vicq-sur-Breuilh en Limousin. Il est devenu récemment directeur de la Revue A Littérature – Action aux Éditions Marsa, chez qui a été publié cette année son dernier ouvrage bilingue Neige et Magma - Carnets d'un voyage en Sicile, avec des photos d'Olivier Orus et une traduction en italien de l'auteur et revuiste d'origine sicilienne Andrea Genovese.

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« Cette maison est un rêve » André Breton, Lettres à Aube (1938-1966), Collection Blanche Gallimard

Hier le poète Thierry Renard m’a rappelé que je devais écrire un texte sur le thème « J’ai fait un rêve », choisi à l’occasion de la 23e édition du festival Parole Ambulante d’après la célèbre formule de Martin Luther King pour lui rendre hommage, cinquante ans après son assassinat. Étrange oubli de ma part... Cet « acte manqué », selon les psychanalystes, serait avec les lapsus et les rêves, une des « voies royales pour accéder à l’Inconscient » pour le dire à la manière de Freud. Malgré un certain malentendu dans leurs échanges avec ce dernier, André Breton et les surréalistes donnèrent aussi une place privilégiée à l’Inconscient et au rêve pour l’émancipation des êtres humains, notamment par la libération de leurs capacités créatrices. Aussi comme je me trouvais par « hasard objectif » dans l’ancienne demeure que le fondateur du surréalisme avait acquise à Saint-Cirq-Lapopie dans le Lot et où il passa de nombreux étés, ai-je décidé par « association d’idées », de reprendre de manière modeste la méthode d’écriture des comptes rendus de « séances de rêves » où plusieurs surréalistes célèbres s’étaient illustrés tels Robert Desnos et René Crevel.  79 


Remerciements Les éditeurs remercient chaleureusement les auteur(e)s invité(e)s à participer à la 23e édition du festival Parole Ambulante qui ont accepté de contribuer à la confection de ce recueil. Sont, également, ici remerciés les nombreux partenaires de l'Espace Pandora et des Éditions La passe du vent qui, par leur soutien, favorisent l'accès de tous à une plus large vision et à une meilleure expression poétique. Merci aussi à Michel Kneubühler, l'ami et complice de toujours. Et merci à Cécile Pagès pour ses images en archipel.

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Table Page

Ouverture – Thierry Renard Collecteur du temps Eugène Durif Rêve

5-7

9-13

Alain Fisette

J’ai vu l’horizon de profil

15-19

Eliza Macadan

Étincelles rêvées

21-31

Florentine Rey

Éclairer l’eau sale

33-37

Isabelle Pinçon

Entre parenthèses

39-43

Shu Cai

Appuyer

45-53


Page

Yvon Le Men

Ce qu’il y a de bien dans un poème

55-63

Alizée Bingöllü

La boîte noire

Kenny Ozier-Lafontaine Meurs !

65-67 69-75

Laurent Doucet

Un rêve dans la maison d’André Breton

Remerciements

77-82 85


Illustrations intérieures, et couverture © Cécile Pagès Coordination

Thierry Renard Barbara Vey Maquette et mise en page

Myriam Chkoundali

Relecture et corrections

Michel Kneubühler

Ouvrage composé avec la police Din, corps 9 sur papier Bouffant Ivoire 80 g. Couverture Couché moderne 1/2 mat. Blanc 300 g.

Achevé d’imprimer par Présence Graphique – 37260 Monts Dépôt légal septembre 2018



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