ISBN : 978-2-84562-230-2 / 12 €
La Maison de la culture de Firminy
La Maison de la culture de Firminy PATRIMOINES
Association de gestion de la Maison de la culture et de la jeunesse de Firminy, rapport moral (année 1968)
#2 POUR DEMAIN
« La Maison de la culture n’est pas une fin en soi. Le but véritable, c’est l’accès de la population à la musique, aux arts plastiques, au théâtre ou aux joies littéraires. C’est l’insertion dans notre monde moderne et sa compréhension, c’est le développement de tout ce qui rend plus homme »
POUR DEMAIN
Édifiée par Le Corbusier entre 1961 et 1965, la Maison de la culture de Firminy s’insère, avec l’église Saint-Pierre et le stade voisins, dans le « centre de re-création du corps et de l’esprit » dessiné par l’architecte à la demande du maire de la ville, Eugène Claudius-Petit. Classé « monument historique » en 1984, ce bâtiment rectangulaire de cent douze mètres de long, avec sa toiture de béton reposant sur des câbles, fait depuis 2009 l’objet d’une importante restauration. Tout à la fois monographie historique et architecturale, chronique du chantier et guide de visite, le présent ouvrage, par le texte et l’image, invite à découvrir ce chef-d’œuvre du patrimoine du XXe siècle.
PATRIMOINES
#2
En Rhône-Alpes, collectivités publiques et propriétaires privés consacrent chaque année des millions d’euros à la restauration d’édifices protégés au titre des monuments historiques. Ces investissements ne contribuent pas seulement à entretenir l’héritage reçu des générations passées : ils participent aussi à la vie économique et sociale du territoire, et rappellent utilement que, quelle que soit son ancienneté, le « monument historique » est pleinement notre contemporain et a vocation à survivre à notre temps. Aider un large public à découvrir ou mieux connaître l’édifice restauré et son histoire ; mettre en valeur les compétences et les savoir-faire qui ont permis sa restauration ; révéler le regard sensible qu’un auteur d’hier ou d’aujourd’hui porte sur lui ; offrir au visiteur un guide de visite tout à la fois pratique et complet : tels sont les objectifs de la collection « Patrimoines pour demain ». Chaque titre de la collection fait appel aux meilleurs spécialistes et prend en compte les derniers développements de la recherche historique ; une campagne photographique spécifique permet par ailleurs d’offrir une iconographie abondante et actualisée, donnant à voir en particulier les principales étapes de la restauration. Plan, chronologie, bibliographie… contribuent enfin à fournir au lecteur / visiteur toutes les clés nécessaires. Afin de ne pas oublier cette vérité première : conserver des « patrimoines pour demain » suppose que les hommes et les femmes d’aujourd’hui les reconnaissent comme tels et aient appris à les mieux connaître.
À paraître Lyon La cathédrale Saint-Jean-Baptiste
Déjà paru L’Abbaye d’Ambronay La Maison de la culture de Firminy. – Genouilleux, Éditions La passe du vent, 2013. – 136 p., ill., 21 cm [coll. « Patrimoines pour demain »] – ISBN : 978-2-84562-230-2.
La Maison de la culture de Firminy
La collection « Patrimoines pour demain »
En Rhône-Alpes, collectivités publiques et propriétaires privés consacrent chaque année des millions d’euros à la restauration d’édifices protégés au titre des monuments historiques. Ces investissements ne contribuent pas seulement à entretenir l’héritage reçu des générations passées : ils participent aussi à la vie économique et sociale du territoire, et rappellent utilement que, quelle que soit son ancienneté, le « monument historique » est pleinement notre contemporain et a vocation à survivre à notre temps. Aider un large public à découvrir ou mieux connaître l’édifice restauré et son histoire ; mettre en valeur les compétences et les savoir-faire qui ont permis sa restauration ; révéler le regard sensible qu’un auteur d’hier ou d’aujourd’hui porte sur lui ; offrir au visiteur un guide de visite tout à la fois pratique et complet : tels sont les objectifs de la collection « Patrimoines pour demain ». Chaque titre de la collection fait appel aux meilleurs spécialistes et prend en compte les derniers développements de la recherche historique ; une campagne photographique spécifique permet par ailleurs d’offrir une iconographie abondante et actualisée, donnant à voir en particulier les principales étapes de la restauration. Plan, chronologie, bibliographie… contribuent enfin à fournir au lecteur / visiteur toutes les clés nécessaires. Afin de ne pas oublier cette vérité première : conserver des « patrimoines pour demain » suppose que les hommes et les femmes d’aujourd’hui les reconnaissent comme tels et aient appris à les mieux connaître.
À paraître Lyon La cathédrale Saint-Jean-Baptiste
Déjà paru L’Abbaye d’Ambronay La Maison de la culture de Firminy. – Genouilleux, Éditions La passe du vent, 2013. – 136 p., ill., 21 cm [coll. « Patrimoines pour demain »] – ISBN : 978-2-84562-230-2.
La Maison de la culture de Firminy
La collection « Patrimoines pour demain »
Les auteurs
Remerciements
GILLES RAGOT PROFESSEUR À L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE ET DU PAYSAGE DE BORDEAUX
Auteurs et éditeurs tiennent à remercier très vivement, pour leur soutien tout au long de ce projet éditorial : Marc Petit, maire de Firminy ; Joël Le Scornet, directeur de cabinet du maire de Firminy ;
SOPHIE OMÈRE CONSERVATRICE DES MONUMENTS HISTORIQUES (DRAC RHÔNE-ALPES)
JEAN-MARIE REFFLÉ PHOTOGRAPHE (DRAC RHÔNE-ALPES)
Yvan Mettaud, conservateur du patrimoine, Ville de Firminy ; Michèle Michaud, directrice, pôle « Développement et urbanisme », Ville de Firminy ; Laurence Lavalette, Maison de la culture de Firminy. Des remerciements particuliers s’adressent également à :
FRANCK SÉNANT INGÉNIEUR DU PATRIMOINE (DRAC RHÔNE-ALPES)
MICHEL KNEUBÜHLER CHARGÉ D’ENSEIGNEMENT (UNIVERSITÉ LUMIÈRE-LYON 2)
Michel Richard, directeur de la Fondation Le Corbusier, Paris ; Marie Bardisa, conservatrice régionale des monuments historiques (DRAC Rhône-Alpes) ; Jean-François Grange-Chavanis, architecte en chef des monuments historiques ; Lionel de Gournay, architecte DPLG ;
Direction scientifique
Geneviève Gentil et David Fouqueray (Comité d’histoire du ministère de la Culture) ;
GILLES SOUBIGOU CONSERVATEUR DES MONUMENTS HISTORIQUES (DRAC RHÔNE-ALPES)
Guy Brajot, ancien directeur du théâtre et directeur de l’administration générale (ministère de la Culture) ;
Coordination éditoriale
l’association Double-Cœur (Maison de la culture de Bourges) et son président, François Carré.
JEAN-PIERRE COMMUN CHARGÉ DE COMMUNICATION (DRAC RHÔNE-ALPES) et MICHEL KNEUBÜHLER
Que le personnel et les agents de la Ville de Firminy, de la Maison de la culture de Firminy, de la Bibliothèque municipale de Lyon et de la Médiathèque du patrimoine à Charenton-le-Pont trouvent également ici l’expression de nos sincères remerciements.
Sommaire Mode d’emploi Cinq parties composent ce livre : « Toute une histoire » ; « Le chantier en images » ; « Paroles d’expert » ; « Un autre regard » ; « Guide de visite ». Afin de faciliter la visite, un plan des différents niveaux du bâtiment figure dans le rabat de couverture ; chacune des parties présentée dans le livre porte un numéro, reproduit dans le guide de visite. Le signe « + » renvoie à une illustration présente dans la page (ou la double page).
Préfaces Un engagement historique et constant Un double pari MARC PETIT
JEAN-FRANÇOIS CARENCO
Toute une histoire Firminy... toute une histoire GILLES RAGOT Regards sur les objets mobiliers SOPHIE OMÈRE Le chantier en images FRANCK SÉNANT De l’utilisation des sièges... à leur conservation-restauration SOPHIE OMÈRE
6 8 10 52 58 66
Paroles d’expert « Préserver l’identité de l’œuvre » Entretien avec Jean-François Grange-Chavanis MICHEL KNEUBÜHLER
70
Un autre regard Firminy et la genèse des Maisons de la culture MICHEL KNEUBÜHLER
74
Éléments de réflexion sur la Maison de la culture de Firminy EUGÈNE CLAUDIUS-PETIT
88
Guide de visite GILLES RAGOT
97
Pour en savoir plus
130
Les auteurs
132
Le chantier de restauration (2009-2013)
133
Index patronymique
134
5
Les auteurs
Remerciements
GILLES RAGOT PROFESSEUR À L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE ET DU PAYSAGE DE BORDEAUX
Auteurs et éditeurs tiennent à remercier très vivement, pour leur soutien tout au long de ce projet éditorial : Marc Petit, maire de Firminy ; Joël Le Scornet, directeur de cabinet du maire de Firminy ;
SOPHIE OMÈRE CONSERVATRICE DES MONUMENTS HISTORIQUES (DRAC RHÔNE-ALPES)
JEAN-MARIE REFFLÉ PHOTOGRAPHE (DRAC RHÔNE-ALPES)
Yvan Mettaud, conservateur du patrimoine, Ville de Firminy ; Michèle Michaud, directrice, pôle « Développement et urbanisme », Ville de Firminy ; Laurence Lavalette, Maison de la culture de Firminy. Des remerciements particuliers s’adressent également à :
FRANCK SÉNANT INGÉNIEUR DU PATRIMOINE (DRAC RHÔNE-ALPES)
MICHEL KNEUBÜHLER CHARGÉ D’ENSEIGNEMENT (UNIVERSITÉ LUMIÈRE-LYON 2)
Michel Richard, directeur de la Fondation Le Corbusier, Paris ; Marie Bardisa, conservatrice régionale des monuments historiques (DRAC Rhône-Alpes) ; Jean-François Grange-Chavanis, architecte en chef des monuments historiques ; Lionel de Gournay, architecte DPLG ;
Direction scientifique
Geneviève Gentil et David Fouqueray (Comité d’histoire du ministère de la Culture) ;
GILLES SOUBIGOU CONSERVATEUR DES MONUMENTS HISTORIQUES (DRAC RHÔNE-ALPES)
Guy Brajot, ancien directeur du théâtre et directeur de l’administration générale (ministère de la Culture) ;
Coordination éditoriale
l’association Double-Cœur (Maison de la culture de Bourges) et son président, François Carré.
JEAN-PIERRE COMMUN CHARGÉ DE COMMUNICATION (DRAC RHÔNE-ALPES) et MICHEL KNEUBÜHLER
Que le personnel et les agents de la Ville de Firminy, de la Maison de la culture de Firminy, de la Bibliothèque municipale de Lyon et de la Médiathèque du patrimoine à Charenton-le-Pont trouvent également ici l’expression de nos sincères remerciements.
Sommaire Mode d’emploi Cinq parties composent ce livre : « Toute une histoire » ; « Le chantier en images » ; « Paroles d’expert » ; « Un autre regard » ; « Guide de visite ». Afin de faciliter la visite, un plan des différents niveaux du bâtiment figure dans le rabat de couverture ; chacune des parties présentée dans le livre porte un numéro, reproduit dans le guide de visite. Le signe « + » renvoie à une illustration présente dans la page (ou la double page).
Préfaces Un engagement historique et constant Un double pari MARC PETIT
JEAN-FRANÇOIS CARENCO
Toute une histoire Firminy... toute une histoire GILLES RAGOT Regards sur les objets mobiliers SOPHIE OMÈRE Le chantier en images FRANCK SÉNANT De l’utilisation des sièges... à leur conservation-restauration SOPHIE OMÈRE
6 8 10 52 58 66
Paroles d’expert « Préserver l’identité de l’œuvre » Entretien avec Jean-François Grange-Chavanis MICHEL KNEUBÜHLER
70
Un autre regard Firminy et la genèse des Maisons de la culture MICHEL KNEUBÜHLER
74
Éléments de réflexion sur la Maison de la culture de Firminy EUGÈNE CLAUDIUS-PETIT
88
Guide de visite GILLES RAGOT
97
Pour en savoir plus
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Les auteurs
132
Le chantier de restauration (2009-2013)
133
Index patronymique
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Préface
Un engagement historique et constant En faisant appel, dès 1955, à Le Corbusier, alors au sommet de sa gloire JEAN-FRANÇOIS internationale, Eugène Claudius-Petit, ce fils de cheminot devenu ministre CARENCO de la Reconstruction dans l’immédiat après-guerre, s’apprêtait à faire à la PRÉFET DE ville dont il était le maire le plus précieux des legs. Sous son impulsion, LA RÉGION RHÔNE-ALPES, « Firminy-la-Noire » était en passe de devenir « Firminy-Vert », en même PRÉFET DU RHÔNE temps que l’un des hauts lieux de l’architecture du XXe siècle, admiré à ce titre dans le monde entier. La Maison de la culture, seul bâtiment que l’architecte put voir presque terminé avant son décès, est l’incarnation de ce succès, sanctionné dès 1984 par la reconnaissance d’un classement parmi les monuments historiques, en attendant, peut-être, que l’UNESCO consacre à son tour l’œuvre du grand architecte, au sein de laquelle cet édifice tient une place majeure. Firminy est aussi célèbre dans la vie culturelle de notre nation pour être un des rares sites où s’est incarnée en un seul lieu une double vision de la culture, la « Maison des jeunes » voulue par Claudius-Petit s’intégrant progressivement, en cours de chantier, au grand programme malrucien des « Maisons de la culture ». À ce titre, elle a bénéficié de subsides de l’État dès sa construction ; et c’est tout naturellement que l’État en a, cinquante ans plus tard, accompagné la restauration.
6
En 2009, favorisé par la politique du Plan de relance, un grand chantier s’est ouvert, sous la maîtrise d’ouvrage de la Ville, la maîtrise d’œuvre de l’architecte en chef des monuments historiques Jean-François Grange-Chavanis et le contrôle scientifique et technique de la DRAC Rhône-Alpes. L’État a cofinancé cette vaste entreprise, fidèle à son engagement historique aux côtés de ce monument majeur, emblématique d’un patrimoine rhônalpin qu’il faut entretenir et faire vivre, car il est notre bien commun. Dès l’origine, ce bâtiment fut dédié à diffuser et promouvoir cette culture dont André Malraux écrivait qu’elle était « l’héritage de la noblesse du monde ». Et c’est bien, justement, en héritiers reconnaissants que nous devons recevoir aujourd’hui ce chef-d’œuvre de l’architecture moderne. Il contribue pour une part majeure à la richesse et à la diversité du patrimoine de Rhône-Alpes, qui a cette spécificité rare d’unir les formes les plus anciennes du génie humain – on pense, bien sûr, à la grotte Chauvet-Pont-d’Arc – à ses manifestations les plus récentes. Aussi, nombreux sont les visiteurs qui viennent chaque année découvrir la Maison de la culture de Firminy. Ces visiteurs, il convient de les accompagner dans leur découverte d’un bâtiment magnifiquement rénové, prêt à accueillir, pour de nombreuses années encore, les visiteurs, le public et les compagnies et troupes qui y font palpiter la vie. Ce livre, auquel je souhaite un grand succès, y contribuera, j’en suis sûr.
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Préface
Un engagement historique et constant En faisant appel, dès 1955, à Le Corbusier, alors au sommet de sa gloire JEAN-FRANÇOIS internationale, Eugène Claudius-Petit, ce fils de cheminot devenu ministre CARENCO de la Reconstruction dans l’immédiat après-guerre, s’apprêtait à faire à la PRÉFET DE ville dont il était le maire le plus précieux des legs. Sous son impulsion, LA RÉGION RHÔNE-ALPES, « Firminy-la-Noire » était en passe de devenir « Firminy-Vert », en même PRÉFET DU RHÔNE temps que l’un des hauts lieux de l’architecture du XXe siècle, admiré à ce titre dans le monde entier. La Maison de la culture, seul bâtiment que l’architecte put voir presque terminé avant son décès, est l’incarnation de ce succès, sanctionné dès 1984 par la reconnaissance d’un classement parmi les monuments historiques, en attendant, peut-être, que l’UNESCO consacre à son tour l’œuvre du grand architecte, au sein de laquelle cet édifice tient une place majeure. Firminy est aussi célèbre dans la vie culturelle de notre nation pour être un des rares sites où s’est incarnée en un seul lieu une double vision de la culture, la « Maison des jeunes » voulue par Claudius-Petit s’intégrant progressivement, en cours de chantier, au grand programme malrucien des « Maisons de la culture ». À ce titre, elle a bénéficié de subsides de l’État dès sa construction ; et c’est tout naturellement que l’État en a, cinquante ans plus tard, accompagné la restauration.
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En 2009, favorisé par la politique du Plan de relance, un grand chantier s’est ouvert, sous la maîtrise d’ouvrage de la Ville, la maîtrise d’œuvre de l’architecte en chef des monuments historiques Jean-François Grange-Chavanis et le contrôle scientifique et technique de la DRAC Rhône-Alpes. L’État a cofinancé cette vaste entreprise, fidèle à son engagement historique aux côtés de ce monument majeur, emblématique d’un patrimoine rhônalpin qu’il faut entretenir et faire vivre, car il est notre bien commun. Dès l’origine, ce bâtiment fut dédié à diffuser et promouvoir cette culture dont André Malraux écrivait qu’elle était « l’héritage de la noblesse du monde ». Et c’est bien, justement, en héritiers reconnaissants que nous devons recevoir aujourd’hui ce chef-d’œuvre de l’architecture moderne. Il contribue pour une part majeure à la richesse et à la diversité du patrimoine de Rhône-Alpes, qui a cette spécificité rare d’unir les formes les plus anciennes du génie humain – on pense, bien sûr, à la grotte Chauvet-Pont-d’Arc – à ses manifestations les plus récentes. Aussi, nombreux sont les visiteurs qui viennent chaque année découvrir la Maison de la culture de Firminy. Ces visiteurs, il convient de les accompagner dans leur découverte d’un bâtiment magnifiquement rénové, prêt à accueillir, pour de nombreuses années encore, les visiteurs, le public et les compagnies et troupes qui y font palpiter la vie. Ce livre, auquel je souhaite un grand succès, y contribuera, j’en suis sûr.
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Préface
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Un double pari En procédant entre 2009 et 2013 à la restauration de la Maison de la culture érigée par Le Corbusier, la Ville de Firminy a voulu, avec la Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes et la Fondation Le Corbusier, réussir un double pari :
MARC PETIT MAIRE DE FIRMINY, CONSEILLER GÉNÉRAL DE LA LOIRE, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES SITES LE CORBUSIER
• respecter cette œuvre, à la fois dans son audace technologique et son objet social ; assurer à cet équipement sa nécessaire adaptabilité à l’évolution de la réglementation et lui • garantir sa pérennité, pour que la Maison de la culture reste un lieu de création et de diffusion culturelle à l’échelle régionale, répondant aussi aux attentes de la population.
Ce travail n’a pu être mené à bien que par l’implication d’une maîtrise d’œuvre exigeante et passionnée autour de l’architecte en chef des monuments historiques, Jean-François Grange-Chavanis, et le concours financier de l’État, de la Région Rhône-Alpes, du Département de la Loire, de Saint-Étienne Métropole et, bien entendu, de la Ville de Firminy. La Maison de la culture constitue, avec le stade municipal, l’église Saint-Pierre de FirminyVert et l’Unité d’habitation, le plus grand ensemble corbuséen d’Europe. Ici s’expriment
8
pleinement les principes constructifs audacieux de l’architecte au service d’une vision universelle et profondément humaniste. À Firminy, Le Corbusier s’est en effet attaché à rendre possible la plénitude de l’être humain, dans son logis, pour répondre à l’ensemble de ses besoins culturels, corporels ou philosophiques. Ce magnifique projet vit à Firminy et la volonté de notre équipe municipale est de lui permettre de perdurer. Pour cela, il était nécessaire d’en assurer la conservation et d’inscrire celle-ci durablement dans la hardiesse de son projet initial. Ce travail devra être poursuivi dans les toutes prochaines années pour que le stade municipal soit, lui aussi, rénové. Ainsi, le « centre de re-création du corps et de l’esprit », totalement remis en valeur, pourra satisfaire pleinement la population et les visiteurs… des visiteurs que, j’espère, vous viendrez rejoindre après la lecture de cet ouvrage rédigé avec précision et érudition par Gilles Ragot. Merci aux équipes de la Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes d’avoir voulu raconter cette histoire, histoire qui ne peut que se poursuivre, car le bonheur des hommes, quelles qu’en soient les vicissitudes, ne saurait attendre.
9
Préface
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Un double pari En procédant entre 2009 et 2013 à la restauration de la Maison de la culture érigée par Le Corbusier, la Ville de Firminy a voulu, avec la Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes et la Fondation Le Corbusier, réussir un double pari :
MARC PETIT MAIRE DE FIRMINY, CONSEILLER GÉNÉRAL DE LA LOIRE, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES SITES LE CORBUSIER
• respecter cette œuvre, à la fois dans son audace technologique et son objet social ; assurer à cet équipement sa nécessaire adaptabilité à l’évolution de la réglementation et lui • garantir sa pérennité, pour que la Maison de la culture reste un lieu de création et de diffusion culturelle à l’échelle régionale, répondant aussi aux attentes de la population.
Ce travail n’a pu être mené à bien que par l’implication d’une maîtrise d’œuvre exigeante et passionnée autour de l’architecte en chef des monuments historiques, Jean-François Grange-Chavanis, et le concours financier de l’État, de la Région Rhône-Alpes, du Département de la Loire, de Saint-Étienne Métropole et, bien entendu, de la Ville de Firminy. La Maison de la culture constitue, avec le stade municipal, l’église Saint-Pierre de FirminyVert et l’Unité d’habitation, le plus grand ensemble corbuséen d’Europe. Ici s’expriment
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pleinement les principes constructifs audacieux de l’architecte au service d’une vision universelle et profondément humaniste. À Firminy, Le Corbusier s’est en effet attaché à rendre possible la plénitude de l’être humain, dans son logis, pour répondre à l’ensemble de ses besoins culturels, corporels ou philosophiques. Ce magnifique projet vit à Firminy et la volonté de notre équipe municipale est de lui permettre de perdurer. Pour cela, il était nécessaire d’en assurer la conservation et d’inscrire celle-ci durablement dans la hardiesse de son projet initial. Ce travail devra être poursuivi dans les toutes prochaines années pour que le stade municipal soit, lui aussi, rénové. Ainsi, le « centre de re-création du corps et de l’esprit », totalement remis en valeur, pourra satisfaire pleinement la population et les visiteurs… des visiteurs que, j’espère, vous viendrez rejoindre après la lecture de cet ouvrage rédigé avec précision et érudition par Gilles Ragot. Merci aux équipes de la Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes d’avoir voulu raconter cette histoire, histoire qui ne peut que se poursuivre, car le bonheur des hommes, quelles qu’en soient les vicissitudes, ne saurait attendre.
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Firminy‌ toute une histoire
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Firminy‌ toute une histoire
Firminy... toute une histoire
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Firminy... toute une histoire À l’invitation d’Eugène Claudius-Petit, maire de Firminy, Le Corbusier dessine en 1955, au sein du nouveau quartier de Firminy-Vert, un ensemble architectural et urbain regroupant une Maison des jeunes, un théâtre de plein air, un stade et une église. Seul bâtiment réalisé du vivant de l’architecte, l’édifice aujourd’hui appelé « Maison de la culture » a connu, au gré des hésitations programmatiques liées aux changements intervenus dans les politiques nationales, plusieurs évolutions avant d’être finalement construit entre 1961 et 1965. Retour sur un chantier riche en péripéties.
GILLES RAGOT PROFESSEUR À L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE ET DU PAYSAGE DE BORDEAUX
Firminy-Vert « AVOIR UNE POLITIQUE DE CONSTRUCTION ET NON PLUS SIMPLEMENT DE RECONSTRUCTION » La Maison de la culture de Firminy (1955-1969) est le fruit de la rencontre de deux hommes exceptionnels, l’un, Eugène Claudius-Petit, ancien ministre de la Reconstruction (1948-1953) et maire de Firminy (1953-1971), l’autre, Le Corbusier (1887-1965), figure majeure de l’architecture moderne, au faîte de sa notoriété internationale après la Seconde Guerre mondiale +. Près d’une génération sépare le politique de l’architecte, son aîné de vingt ans, mais de solides convictions communes sur l’architecture et l’urbanisme, un profond respect mutuel, et, depuis leurs premiers contacts réguliers à la fin du conflit, une amitié sincère et franche, les rapprochent. Ébéniste de formation, puis professeur de dessin à Lyon, Claudius-Petit s’est ouvert, dès les années 1930, aux thèses de l’urbanisme réformateur et de l’architecture moderne à la lecture des ouvrages de Le Corbusier. Parmi la quinzaine de livres et les innombrables articles que ce dernier publie pendant l’entre-deux-guerres, Vers une architecture (1923), Urbanisme (1925), Précisions sur un état présent de l’architecture et de l’urbanisme (1930) ou La Ville radieuse (1935) sont devenus rapidement les livres de référence de l’avant-garde imposant, à l’échelle internationale, le nom de Le Corbusier comme chef de file de la nouvelle architecture +.
+ Eugène Claudius-Petit, maire de Firminy, et Le Corbusier dans l’atelier de l’architecte à Paris, et sur le chantier de l’Unité d’habitation de Firminy le 21 mai 1965 (Paris, Fondation le Corbusier, L4-14-47 et L4-4-49).
+ Deux ouvrages rédigés par Le Corbusier, Quand les cathédrales étaient blanches. Voyage au pays des timides, 1937 ; Le Modulor – Essai sur une mesure harmonique à l’échelle humaine applicable universellement à l’architecture et à la mécanique, 1950 (Ville de Firminy).
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Firminy... toute une histoire
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Firminy... toute une histoire À l’invitation d’Eugène Claudius-Petit, maire de Firminy, Le Corbusier dessine en 1955, au sein du nouveau quartier de Firminy-Vert, un ensemble architectural et urbain regroupant une Maison des jeunes, un théâtre de plein air, un stade et une église. Seul bâtiment réalisé du vivant de l’architecte, l’édifice aujourd’hui appelé « Maison de la culture » a connu, au gré des hésitations programmatiques liées aux changements intervenus dans les politiques nationales, plusieurs évolutions avant d’être finalement construit entre 1961 et 1965. Retour sur un chantier riche en péripéties.
GILLES RAGOT PROFESSEUR À L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE ET DU PAYSAGE DE BORDEAUX
Firminy-Vert « AVOIR UNE POLITIQUE DE CONSTRUCTION ET NON PLUS SIMPLEMENT DE RECONSTRUCTION » La Maison de la culture de Firminy (1955-1969) est le fruit de la rencontre de deux hommes exceptionnels, l’un, Eugène Claudius-Petit, ancien ministre de la Reconstruction (1948-1953) et maire de Firminy (1953-1971), l’autre, Le Corbusier (1887-1965), figure majeure de l’architecture moderne, au faîte de sa notoriété internationale après la Seconde Guerre mondiale +. Près d’une génération sépare le politique de l’architecte, son aîné de vingt ans, mais de solides convictions communes sur l’architecture et l’urbanisme, un profond respect mutuel, et, depuis leurs premiers contacts réguliers à la fin du conflit, une amitié sincère et franche, les rapprochent. Ébéniste de formation, puis professeur de dessin à Lyon, Claudius-Petit s’est ouvert, dès les années 1930, aux thèses de l’urbanisme réformateur et de l’architecture moderne à la lecture des ouvrages de Le Corbusier. Parmi la quinzaine de livres et les innombrables articles que ce dernier publie pendant l’entre-deux-guerres, Vers une architecture (1923), Urbanisme (1925), Précisions sur un état présent de l’architecture et de l’urbanisme (1930) ou La Ville radieuse (1935) sont devenus rapidement les livres de référence de l’avant-garde imposant, à l’échelle internationale, le nom de Le Corbusier comme chef de file de la nouvelle architecture +.
+ Eugène Claudius-Petit, maire de Firminy, et Le Corbusier dans l’atelier de l’architecte à Paris, et sur le chantier de l’Unité d’habitation de Firminy le 21 mai 1965 (Paris, Fondation le Corbusier, L4-14-47 et L4-4-49).
+ Deux ouvrages rédigés par Le Corbusier, Quand les cathédrales étaient blanches. Voyage au pays des timides, 1937 ; Le Modulor – Essai sur une mesure harmonique à l’échelle humaine applicable universellement à l’architecture et à la mécanique, 1950 (Ville de Firminy).
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Firminy... toute une histoire
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Regards sur les objets mobiliers de la Maison de la culture Mobilier de travail, mobilier de spectacle, équipements spécifiques, objets modulables, appareils d’éclairage et de reproduction sonore… : au-delà de son architecture, la Maison de la culture de Firminy présente un panorama cohérent du design des années 1950 et 1960. Dû pour l’essentiel à l’architecte d’intérieur Pierre Guariche, l’ensemble atteste le souci de son concepteur de faire dialoguer les objets mobiliers – dont certains sont aujourd’hui inscrits au titre des monuments historiques – avec la structure architecturale dessinée par Le Corbusier.
SOPHIE OMÈRE CONSERVATRICE DES MONUMENTS HISTORIQUES (DRAC RHÔNE-ALPES)
Ce texte a été rédigé grâce à l’étude sur l’aménagement intérieur et mobilier de la Maison de la culture de Firminy menée par Gilles Ragot en 2007.
L’ameublement intérieur de la Maison de la culture est, pour l’essentiel, l’œuvre du designer parisien Pierre Guariche (1926-1995), la participation de Le Corbusier et de son atelier se limitant à la rédaction d’indications d’aménagement de certaines salles et à la création de quelques pièces, telle la table en béton du petit foyer. Issu d’une famille d’orfèvres spécialistes du métal et de la serrurerie électrique, Pierre Guariche intègre l’École nationale supérieure des arts décoratifs dans la filière architecture intérieure au sein de la classe de Marcel Gascoin. Il y rencontre les designers Michel Mortier et Joseph-André Motte avec lesquels il fondera l’Atelier de recherches plastiques (ARP), qui œuvre dans la confection en série de meubles pratiques, de bonne qualité et à prix raisonnable. Réputé pour ses créations de sièges et de luminaires, Guariche s’illustrera également dans la création de programmes complets d’ameublement. Ses premières réalisations à Firminy-Vert et ses liens avec Eugène Claudius-Petit ont conduit tout naturellement, dès le mois de novembre 1965, à sa nomination en tant qu’architecte chargé de la décoration intérieure de la Maison de la culture. L’aménagement intérieur et la fourniture du mobilier de la Maison de la culture se déroulent en deux phases. Pierre Guariche orchestre ce grand chantier entre 1966 et 1969. Puis, après son départ,
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les services techniques continuent à créer dans l’esprit de l’architecte-décorateur entre 1969 et 1972. La matière, la couleur et la lumière forment un tout indissociablement lié à l’architecture. Le designer veut concevoir un ensemble cohérent où le mobilier, pour lequel nous disposons d’archives et de plans d’exécution, découle naturellement de la structure architecturale. Une déambulation dans la Maison de la culture permettra au visiteur de découvrir toute la gamme du mobilier dessiné par Guariche. Cette série de meubles destinés à la Maison de la culture est liée à l’utilisation du bâtiment en tant que lieu accueillant du public, salle de spectacle, espace de travail et geste architectural. La visite offre un panorama du design des années 1950-1960. MOBILIER DE TRAVAIL L’aménagement de la Maison de la culture comprend la conception de tables et de bureaux. Guariche fournit des modèles de tables à plateau en lattes de pin plaquées sur aggloméré et piètement en acier chromé. La forme bureau [1] est agrémentée de casiers et de tiroirs dont la façade et l’intérieur, plaqués de formica blanc mat, sont ornés de poignées à la manière de Charlotte Perriand [2]. Des tables de bibliothèque à portique [3] éclairant sont spécifiquement conçues dans
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Firminy... toute une histoire
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Regards sur les objets mobiliers de la Maison de la culture Mobilier de travail, mobilier de spectacle, équipements spécifiques, objets modulables, appareils d’éclairage et de reproduction sonore… : au-delà de son architecture, la Maison de la culture de Firminy présente un panorama cohérent du design des années 1950 et 1960. Dû pour l’essentiel à l’architecte d’intérieur Pierre Guariche, l’ensemble atteste le souci de son concepteur de faire dialoguer les objets mobiliers – dont certains sont aujourd’hui inscrits au titre des monuments historiques – avec la structure architecturale dessinée par Le Corbusier.
SOPHIE OMÈRE CONSERVATRICE DES MONUMENTS HISTORIQUES (DRAC RHÔNE-ALPES)
Ce texte a été rédigé grâce à l’étude sur l’aménagement intérieur et mobilier de la Maison de la culture de Firminy menée par Gilles Ragot en 2007.
L’ameublement intérieur de la Maison de la culture est, pour l’essentiel, l’œuvre du designer parisien Pierre Guariche (1926-1995), la participation de Le Corbusier et de son atelier se limitant à la rédaction d’indications d’aménagement de certaines salles et à la création de quelques pièces, telle la table en béton du petit foyer. Issu d’une famille d’orfèvres spécialistes du métal et de la serrurerie électrique, Pierre Guariche intègre l’École nationale supérieure des arts décoratifs dans la filière architecture intérieure au sein de la classe de Marcel Gascoin. Il y rencontre les designers Michel Mortier et Joseph-André Motte avec lesquels il fondera l’Atelier de recherches plastiques (ARP), qui œuvre dans la confection en série de meubles pratiques, de bonne qualité et à prix raisonnable. Réputé pour ses créations de sièges et de luminaires, Guariche s’illustrera également dans la création de programmes complets d’ameublement. Ses premières réalisations à Firminy-Vert et ses liens avec Eugène Claudius-Petit ont conduit tout naturellement, dès le mois de novembre 1965, à sa nomination en tant qu’architecte chargé de la décoration intérieure de la Maison de la culture. L’aménagement intérieur et la fourniture du mobilier de la Maison de la culture se déroulent en deux phases. Pierre Guariche orchestre ce grand chantier entre 1966 et 1969. Puis, après son départ,
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les services techniques continuent à créer dans l’esprit de l’architecte-décorateur entre 1969 et 1972. La matière, la couleur et la lumière forment un tout indissociablement lié à l’architecture. Le designer veut concevoir un ensemble cohérent où le mobilier, pour lequel nous disposons d’archives et de plans d’exécution, découle naturellement de la structure architecturale. Une déambulation dans la Maison de la culture permettra au visiteur de découvrir toute la gamme du mobilier dessiné par Guariche. Cette série de meubles destinés à la Maison de la culture est liée à l’utilisation du bâtiment en tant que lieu accueillant du public, salle de spectacle, espace de travail et geste architectural. La visite offre un panorama du design des années 1950-1960. MOBILIER DE TRAVAIL L’aménagement de la Maison de la culture comprend la conception de tables et de bureaux. Guariche fournit des modèles de tables à plateau en lattes de pin plaquées sur aggloméré et piètement en acier chromé. La forme bureau [1] est agrémentée de casiers et de tiroirs dont la façade et l’intérieur, plaqués de formica blanc mat, sont ornés de poignées à la manière de Charlotte Perriand [2]. Des tables de bibliothèque à portique [3] éclairant sont spécifiquement conçues dans
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PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Le chantier en images Engagé en 2009, le chantier de restauration de la Maison de la culture a FRANCK SÉNANT d’abord concerné la toiture incurvée, élément caractéristique de l’édifice, INGÉNIEUR DU ainsi que le béton des façades ; il s’est poursuivi à l’intérieur, avec la PATRIMOINE (DRAC RHÔNE-ALPES) mise aux normes des vitres, la reprise des peintures selon les couleurs d’origine voulues par Le Corbusier et, enfin, le traitement des objets mobiliers. Confiés à Jean-François Grange-Chavanis, architecte en chef des monuments historiques, les travaux ont fait appel aux multiples compétences et savoir-faire de neuf entreprises dont rend compte le reportage photographique présenté dans ces pages. À l’appui du diagnostic réalisé par l’architecte en chef des monuments historiques, Jean-François Grange-Chavanis, le chantier de restauration de la Maison de la culture a débuté en 2009 par une intervention de grande envergure sur la toiture. De très sérieux désordres liés à des problèmes d’étanchéité menaçaient l’édifice. La particularité de cette toiture incurvée réside dans sa structure : des plaques de béton léger sont posées sur des câbles d’acier tendus. L’ancienne étanchéité qui recouvrait les plaques de béton a été remplacée par une membrane en caoutchouc synthétique. L’opération a été réalisée en une seule phase, à l’abri des intempéries sous un spectaculaire « parapluie » d’échafaudage d’une surface de deux mille cinq cents mètres carrés.
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• Pour assurer, à l’abri des intempéries, de parfaites conditions d’intervention sur la couverture, un imposant et spectaculaire parapluie a été installé en début de chantier. Ce parapluie est fixé sur les échafaudages des façades. Les éléments de charpente sont préfabriqués au sol et montés sur la structure par la grue. Cette « boîte », qui couvre au total deux mille cinq cents mètres carrés, protégera la Maison de la culture et la fera disparaître du paysage de Firminy durant cette phase du chantier.
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Le chantier en images Engagé en 2009, le chantier de restauration de la Maison de la culture a FRANCK SÉNANT d’abord concerné la toiture incurvée, élément caractéristique de l’édifice, INGÉNIEUR DU ainsi que le béton des façades ; il s’est poursuivi à l’intérieur, avec la PATRIMOINE (DRAC RHÔNE-ALPES) mise aux normes des vitres, la reprise des peintures selon les couleurs d’origine voulues par Le Corbusier et, enfin, le traitement des objets mobiliers. Confiés à Jean-François Grange-Chavanis, architecte en chef des monuments historiques, les travaux ont fait appel aux multiples compétences et savoir-faire de neuf entreprises dont rend compte le reportage photographique présenté dans ces pages. À l’appui du diagnostic réalisé par l’architecte en chef des monuments historiques, Jean-François Grange-Chavanis, le chantier de restauration de la Maison de la culture a débuté en 2009 par une intervention de grande envergure sur la toiture. De très sérieux désordres liés à des problèmes d’étanchéité menaçaient l’édifice. La particularité de cette toiture incurvée réside dans sa structure : des plaques de béton léger sont posées sur des câbles d’acier tendus. L’ancienne étanchéité qui recouvrait les plaques de béton a été remplacée par une membrane en caoutchouc synthétique. L’opération a été réalisée en une seule phase, à l’abri des intempéries sous un spectaculaire « parapluie » d’échafaudage d’une surface de deux mille cinq cents mètres carrés.
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• Pour assurer, à l’abri des intempéries, de parfaites conditions d’intervention sur la couverture, un imposant et spectaculaire parapluie a été installé en début de chantier. Ce parapluie est fixé sur les échafaudages des façades. Les éléments de charpente sont préfabriqués au sol et montés sur la structure par la grue. Cette « boîte », qui couvre au total deux mille cinq cents mètres carrés, protégera la Maison de la culture et la fera disparaître du paysage de Firminy durant cette phase du chantier.
Le chantier en images
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
De l’utilisation des sièges... à leur conservation-restauration Comment concilier le confort des utilisateurs, le respect des normes contemporaines et la fidélité aux dispositions et aux matériaux d’origine ? Telle est la question que pose, à la Maison de la culture de Firminy, la restauration des objets mobiliers. La résolution de cette équation complexe nécessite un diagnostic minutieux et la prise en compte de nombreux paramètres.
LA RESTAURATION DU MOBILIER La restauration est une discipline qui répond à certaines règles. Elle doit être en adéquation avec la typologie des objets à traiter. La restauration du mobilier répond donc à d’autres critères que ceux de la peinture ou de la sculpture. Les garnitures des sièges, l’habillage ont, par le passé, souvent été remplacés par des matériaux neufs. Cependant, depuis une vingtaine d’années, l’intérêt porté à la garniture d’origine a évolué, les techniques de restauration privilégiant la stricte conservation et évitant le retissage à l’identique. À cette problématique s’ajoute celle de l’utilisation des fauteuils. La restauration de sièges implique des techniques d’intervention différentes selon leur destination, exposition ou utilisation par le public. Les sièges étant des objets utilitaires, leur usage nécessite régulièrement
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SOPHIE OMÈRE CONSERVATRICE DES MONUMENTS HISTORIQUES (DRAC RHÔNE-ALPES)
une réfection de l’étoffe et de la garniture pour perpétuer l’aspect décoratif et le confort. L’exemple des sièges abattants des gradins de la Maison de la culture illustre parfaitement ces questions de déontologie de la restauration. LA CONCEPTION DES SIÈGES La Maison de la culture conserve deux séries de sièges de gradins répartis dans deux espaces, la salle de spectacle (deux cent dix sièges) et l’auditorium (quatre-vingt-dix sièges). Chacun, directement fixé sur le gradin de béton, est constitué de deux parties concaves formant dossier et assise, garnis de mousse. Le montage sur ossature bois et acier chromé en est très simple : la couche de mousse prend place sur un cadre de bois plein. L’ensemble est recouvert d’un tissu de skaï noir. Le revers du dossier est
• Altération sur un siège à battant.
• Ossature métallique d’un siège.
scellé aux boiseries des gradins par deux pattes métalliques tandis que l’assise, partie mobile du siège, est fixée par ses côtés. Grâce à un mécanisme à ressort, l’assise se rabat sur le dossier. Nous conservons les plans d’exécution de ces sièges dont il existe deux variantes. On sait que Guariche avait imaginé une assise rangée sous le gradin et coulissant sur un
plan horizontal. Les raisons qui le poussèrent à abandonner cette solution restent un mystère. LES DÉGRADATIONS Un rapide constat d’état de l’ensemble des sièges nous permet de mettre en évidence des désordres de nature et d’origine diverses. Métal, bois, mousse et tissu composent ces
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Le chantier en images
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De l’utilisation des sièges... à leur conservation-restauration Comment concilier le confort des utilisateurs, le respect des normes contemporaines et la fidélité aux dispositions et aux matériaux d’origine ? Telle est la question que pose, à la Maison de la culture de Firminy, la restauration des objets mobiliers. La résolution de cette équation complexe nécessite un diagnostic minutieux et la prise en compte de nombreux paramètres.
LA RESTAURATION DU MOBILIER La restauration est une discipline qui répond à certaines règles. Elle doit être en adéquation avec la typologie des objets à traiter. La restauration du mobilier répond donc à d’autres critères que ceux de la peinture ou de la sculpture. Les garnitures des sièges, l’habillage ont, par le passé, souvent été remplacés par des matériaux neufs. Cependant, depuis une vingtaine d’années, l’intérêt porté à la garniture d’origine a évolué, les techniques de restauration privilégiant la stricte conservation et évitant le retissage à l’identique. À cette problématique s’ajoute celle de l’utilisation des fauteuils. La restauration de sièges implique des techniques d’intervention différentes selon leur destination, exposition ou utilisation par le public. Les sièges étant des objets utilitaires, leur usage nécessite régulièrement
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une réfection de l’étoffe et de la garniture pour perpétuer l’aspect décoratif et le confort. L’exemple des sièges abattants des gradins de la Maison de la culture illustre parfaitement ces questions de déontologie de la restauration. LA CONCEPTION DES SIÈGES La Maison de la culture conserve deux séries de sièges de gradins répartis dans deux espaces, la salle de spectacle (deux cent dix sièges) et l’auditorium (quatre-vingt-dix sièges). Chacun, directement fixé sur le gradin de béton, est constitué de deux parties concaves formant dossier et assise, garnis de mousse. Le montage sur ossature bois et acier chromé en est très simple : la couche de mousse prend place sur un cadre de bois plein. L’ensemble est recouvert d’un tissu de skaï noir. Le revers du dossier est
• Altération sur un siège à battant.
• Ossature métallique d’un siège.
scellé aux boiseries des gradins par deux pattes métalliques tandis que l’assise, partie mobile du siège, est fixée par ses côtés. Grâce à un mécanisme à ressort, l’assise se rabat sur le dossier. Nous conservons les plans d’exécution de ces sièges dont il existe deux variantes. On sait que Guariche avait imaginé une assise rangée sous le gradin et coulissant sur un
plan horizontal. Les raisons qui le poussèrent à abandonner cette solution restent un mystère. LES DÉGRADATIONS Un rapide constat d’état de l’ensemble des sièges nous permet de mettre en évidence des désordres de nature et d’origine diverses. Métal, bois, mousse et tissu composent ces
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Paroles d’expert
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
« Préserver l’identité de l’œuvre » C’est Jean-François Grange-Chavanis, architecte en chef des monuments historiques, qui a été chargé de la restauration de la Maison de la culture. Un chantier complexe et passionnant sur lequel – entre analyse des problèmes rencontrés et considérations sur le métier qu’il exerce – il revient dans cet entretien. Vous êtes architecte en chef des monuments historiques et, à ce titre, êtes amené à intervenir plutôt sur des édifices anciens, comme la Bâtie d’Urfé ou l’abbaye de Hautecombe. Comment avez-vous abordé la restauration de la Maison de la culture de Firminy… un bâtiment qui n’a pas cinquante ans ? Par principe, les architectes en chef ne sont pas des spécialistes – de telle ou telle période ou de tel ou tel type d’édifice – mais des généralistes, amenés à intervenir sur des constructions très différentes. Par ailleurs, avant d’être des experts ès monuments historiques, nous sommes des architectes. À Firminy, où je restaure le patrimoine corbuséen depuis une vingtaine d’années, l’essentiel, pour l’architecte que je suis, est d’établir le bon diagnostic et d’aller chercher les compétences adéquates afin d’assurer au monument la restauration la plus efficace, tout en restant fidèle au projet défini par son concepteur : en un mot, garantir la conservation
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JEAN-FRANÇOIS GRANGE-CHAVANIS ARCHITECTE EN CHEF DES MONUMENTS HISTORIQUES
de l’œuvre, certes, mais surtout préserver son identité et en tirer la « substantifique moelle ». Justement, la Maison de la culture est non seulement un bâtiment du XXe siècle, c’est aussi un édifice signé par l’un des « monstres sacrés» de l’architecture moderne. Cette signature prestigieuse a-t-elle influencé votre approche du chantier? Vous savez, pour les architectes de ma génération, qui avons commencé nos études peu après la disparition de « Corbu », il n’y avait pas de révérence particulière à son égard : au contraire, il incarnait à nos yeux, d’une certaine façon, l’archétype du mandarin ! Pour autant, Le Corbusier est évidemment une référence : même s’il lui est arrivé de commettre des erreurs dans ses choix techniques, il faut lui reconnaître un réel génie du dessin et un sens aigu des formes et des couleurs… ce qui fait que ses édifices font le bonheur des photographes ! Chez lui, rien n’est jamais banal. Il avait aussi un talent
très sûr pour choisir les bons emplacements – la Maison de la culture en est un exemple éloquent. Partout, il a su faire une architecture monumentale, sans jamais qu’elle soit ni classique, ni néo-classique. Son œuvre présente une grande cohérence, d’autant qu’elle touche autant l’architecture que l’urbanisme : on connaît son côté visionnaire, l’importance qu’ont eue dans le monde entier ses conceptions sur la vie quotidienne de l’homme moderne. D’où sans doute l’aura dont il bénéficie sur les cinq continents et la relation souvent affective, voire sentimentale, que son œuvre suscite auprès des habitants ou des voisins. Sur un plan technique, quels désordres principaux avez-vous constatés ? Disons d’abord que la Maison de la culture ne présente aucun problème de structure. Par ailleurs, à l’inverse de ce que l’on peut constater sur des réalisations antérieures de Le Corbusier – je pense par exemple au couvent de la Tourette –, le béton est de bonne qualité et l’entreprise Stribick, qui a assuré le gros œuvre, a fait de l’excellent travail. On relèvera également – à quelque chose malheur est bon… – que la désindustrialisation qui a frappé la vallée de l’Ondaine a permis à l’édifice d’échapper aux
problèmes que la pollution génère parfois pour le béton. La difficulté principale a concerné en fait la toiture et son étanchéité : pour le coup, c’est le principe même choisi par l’architecte – une toiture souple de béton cellulaire sur câbles – qui impose et imposera une restauration tous les vingt ou vingt-cinq ans. L’enjeu consistait pour nous à trouver « Garantir la un matériau qui assure une conservation de plus grande souplesse et à l’œuvre, certes, mais renforcer l’étanchéité par l’installation de nouvelles surtout préserver son descentes d’eau. identité et en tirer À l’intérieur, une des difficultés la “substantifique a été de retrouver les couleurs moelle” » voulues par Le Corbusier : en la matière, il a fallu conjuguer analyse très fine des pigments d’origine et extrême exigence dans la réalisation. Mais je crois que le résultat montre que nous y sommes parvenus. Par ailleurs, nous avons été confrontés à la question de l’amiante, présente depuis l’origine.
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Paroles d’expert
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« Préserver l’identité de l’œuvre » C’est Jean-François Grange-Chavanis, architecte en chef des monuments historiques, qui a été chargé de la restauration de la Maison de la culture. Un chantier complexe et passionnant sur lequel – entre analyse des problèmes rencontrés et considérations sur le métier qu’il exerce – il revient dans cet entretien. Vous êtes architecte en chef des monuments historiques et, à ce titre, êtes amené à intervenir plutôt sur des édifices anciens, comme la Bâtie d’Urfé ou l’abbaye de Hautecombe. Comment avez-vous abordé la restauration de la Maison de la culture de Firminy… un bâtiment qui n’a pas cinquante ans ? Par principe, les architectes en chef ne sont pas des spécialistes – de telle ou telle période ou de tel ou tel type d’édifice – mais des généralistes, amenés à intervenir sur des constructions très différentes. Par ailleurs, avant d’être des experts ès monuments historiques, nous sommes des architectes. À Firminy, où je restaure le patrimoine corbuséen depuis une vingtaine d’années, l’essentiel, pour l’architecte que je suis, est d’établir le bon diagnostic et d’aller chercher les compétences adéquates afin d’assurer au monument la restauration la plus efficace, tout en restant fidèle au projet défini par son concepteur : en un mot, garantir la conservation
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JEAN-FRANÇOIS GRANGE-CHAVANIS ARCHITECTE EN CHEF DES MONUMENTS HISTORIQUES
de l’œuvre, certes, mais surtout préserver son identité et en tirer la « substantifique moelle ». Justement, la Maison de la culture est non seulement un bâtiment du XXe siècle, c’est aussi un édifice signé par l’un des « monstres sacrés» de l’architecture moderne. Cette signature prestigieuse a-t-elle influencé votre approche du chantier? Vous savez, pour les architectes de ma génération, qui avons commencé nos études peu après la disparition de « Corbu », il n’y avait pas de révérence particulière à son égard : au contraire, il incarnait à nos yeux, d’une certaine façon, l’archétype du mandarin ! Pour autant, Le Corbusier est évidemment une référence : même s’il lui est arrivé de commettre des erreurs dans ses choix techniques, il faut lui reconnaître un réel génie du dessin et un sens aigu des formes et des couleurs… ce qui fait que ses édifices font le bonheur des photographes ! Chez lui, rien n’est jamais banal. Il avait aussi un talent
très sûr pour choisir les bons emplacements – la Maison de la culture en est un exemple éloquent. Partout, il a su faire une architecture monumentale, sans jamais qu’elle soit ni classique, ni néo-classique. Son œuvre présente une grande cohérence, d’autant qu’elle touche autant l’architecture que l’urbanisme : on connaît son côté visionnaire, l’importance qu’ont eue dans le monde entier ses conceptions sur la vie quotidienne de l’homme moderne. D’où sans doute l’aura dont il bénéficie sur les cinq continents et la relation souvent affective, voire sentimentale, que son œuvre suscite auprès des habitants ou des voisins. Sur un plan technique, quels désordres principaux avez-vous constatés ? Disons d’abord que la Maison de la culture ne présente aucun problème de structure. Par ailleurs, à l’inverse de ce que l’on peut constater sur des réalisations antérieures de Le Corbusier – je pense par exemple au couvent de la Tourette –, le béton est de bonne qualité et l’entreprise Stribick, qui a assuré le gros œuvre, a fait de l’excellent travail. On relèvera également – à quelque chose malheur est bon… – que la désindustrialisation qui a frappé la vallée de l’Ondaine a permis à l’édifice d’échapper aux
problèmes que la pollution génère parfois pour le béton. La difficulté principale a concerné en fait la toiture et son étanchéité : pour le coup, c’est le principe même choisi par l’architecte – une toiture souple de béton cellulaire sur câbles – qui impose et imposera une restauration tous les vingt ou vingt-cinq ans. L’enjeu consistait pour nous à trouver « Garantir la un matériau qui assure une conservation de plus grande souplesse et à l’œuvre, certes, mais renforcer l’étanchéité par l’installation de nouvelles surtout préserver son descentes d’eau. identité et en tirer À l’intérieur, une des difficultés la “substantifique a été de retrouver les couleurs moelle” » voulues par Le Corbusier : en la matière, il a fallu conjuguer analyse très fine des pigments d’origine et extrême exigence dans la réalisation. Mais je crois que le résultat montre que nous y sommes parvenus. Par ailleurs, nous avons été confrontés à la question de l’amiante, présente depuis l’origine.
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Un autre regard
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Firminy et la genèse des Maisons de la culture Depuis 1991, les Maisons de la culture « historiques » nées pendant le ministère d’André Malraux (1959-1969) – Le Havre, Bourges +, Amiens, Grenoble etc. – sont devenues, au même titre que les « centres d’action culturelle » ou les « centres de développement culturel » imaginés par les successeurs du ministre-écrivain, des « scènes nationales ». Bien qu’elle ait été construite dès les premières années du ministère des Affaires culturelles – et malgré son nom –, la Maison de la culture de Firminy ne fait pas partie de ce réseau. Une situation directement liée à l’histoire de l’équipement appelou*, lequel illustre la genèse complexe qu’a connue, au début des années 1960, le concept même de « Maison de la culture ».
Comme le rappelle Gilles Ragot (cf. p. 36-41), d’importantes « hésitations programmatiques » ont accompagné la conception de l’équipement appelou, initialement appelé « Maison des jeunes », officiellement dénommé « Maison de la culture et de la jeunesse » à son ouverture en 1965 et aujourd’hui devenu « Maison de la culture »… sans être pour autant une « scène nationale ». C’est aussi à Gilles Ragot que nous devons la première publication de la note d’Eugène Claudius-Petit reproduite ci-après (cf. p. 88-95) qui, pour être bien comprise, nécessite d’être replacée dans son contexte. En effet, sous l’angle de l’histoire des politiques
74
MICHEL KNEUBÜHLER CHARGÉ D’ENSEIGNEMENT (UNIVERSITÉ LUMIÈRE-LYON 2)
* appelou : de Firminy.
publiques, les hésitations programmatiques observées à Firminy illustrent de façon éloquente ce que, dans un livre majeur, le sociologue Philippe Urfalino a appelé L’Invention de la politique culturelle, à savoir « la mise en place d’un projet intellectuel, idéologique – au bon sens du terme, c’est-à-dire d’un ensemble d’idées, de concepts qui orientent l’action – et un volontarisme d’État associé à ce projet ». Pour mieux comprendre ces fameuses « hésitations programmatiques », sans doute convient-il, en premier lieu, de faire retour, dans une perspective historique, sur quelques notions ou locutions assez couramment employées mais
dont la généalogie est souvent méconnue ; et, dans un deuxième temps, d’éclairer les singularités de la Maison de Firminy à la lumière de ce que peut nous apprendre une chronologie comparée de ce chantier et de la naissance des « Maisons de la culture ». MAISONS DE LA CULTURE, MAISONS DU PEUPLE, MAISONS DES JEUNES ET DE LA CULTURE… Si l’expression « Maison de la culture » est désormais indissociable de l’ère Malraux, elle préexistait néanmoins à l’ambitieuse politique voulue par le fondateur du ministère des Affaires culturelles. Dès les années 1930, on recense déjà des équipements ainsi dénommés, à l’initiative notamment de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires, créée en 1932 et où se retrouvèrent aussi bien Henri Barbusse et Charlotte Perriand que Robert Desnos, Max Ernst ou… André Malraux. D’abord logée rue Montmartre, l’association s’installe, à partir de 1935, au numéro 12 de la rue de Navarin (Paris IXe), où elle crée une « Maison de la culture » dont le secrétaire général est Louis Aragon et qui compte parmi ses permanents un jeune architecte du nom de Jean Nicolas, proche de Le Corbusier, qui sera en 1937 le secrétaire général du Ve Congrès international des architectes modernes (CIAM). L’objectif est clairement de « rassembler les
+ Visite du général de Gaulle, président de la République, à la Maison de la culture de Bourges, 14 mai 1965. À ses côtés, de gauche à droite : André Malraux, ministre des Affaires culturelles, Émile-Joseph Biasini, directeur du théâtre, de la musique et de l’action culturelle, et Gabriel Monnet, directeur du nouvel équipement, ouvert le 12 octobre 1963 et officiellement inauguré le 18 avril 1964 par le ministre-écrivain.
intellectuels contre la guerre, contre le fascisme et pour la défense de la culture ». Stimulé par la dynamique qui portera au pouvoir le Front populaire, le mouvement essaime rapidement et, le 25 mars 1936, Aragon et Malraux inaugurent ensemble à Marseille une deuxième « Maison de la culture ». Suivra l’ouverture d’une vingtaine d’autres lieux, à Rouen, Bordeaux, Lyon, Le Havre ou Lille. Le 6 janvier 1937, une structure analogue se crée à Alger ; son jeune secrétaire général – il vient à peine de fêter ses vingt-trois ans –, un certain Albert Camus, déclare que son but est « de coordonner
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Un autre regard
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Firminy et la genèse des Maisons de la culture Depuis 1991, les Maisons de la culture « historiques » nées pendant le ministère d’André Malraux (1959-1969) – Le Havre, Bourges +, Amiens, Grenoble etc. – sont devenues, au même titre que les « centres d’action culturelle » ou les « centres de développement culturel » imaginés par les successeurs du ministre-écrivain, des « scènes nationales ». Bien qu’elle ait été construite dès les premières années du ministère des Affaires culturelles – et malgré son nom –, la Maison de la culture de Firminy ne fait pas partie de ce réseau. Une situation directement liée à l’histoire de l’équipement appelou*, lequel illustre la genèse complexe qu’a connue, au début des années 1960, le concept même de « Maison de la culture ».
Comme le rappelle Gilles Ragot (cf. p. 36-41), d’importantes « hésitations programmatiques » ont accompagné la conception de l’équipement appelou, initialement appelé « Maison des jeunes », officiellement dénommé « Maison de la culture et de la jeunesse » à son ouverture en 1965 et aujourd’hui devenu « Maison de la culture »… sans être pour autant une « scène nationale ». C’est aussi à Gilles Ragot que nous devons la première publication de la note d’Eugène Claudius-Petit reproduite ci-après (cf. p. 88-95) qui, pour être bien comprise, nécessite d’être replacée dans son contexte. En effet, sous l’angle de l’histoire des politiques
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MICHEL KNEUBÜHLER CHARGÉ D’ENSEIGNEMENT (UNIVERSITÉ LUMIÈRE-LYON 2)
* appelou : de Firminy.
publiques, les hésitations programmatiques observées à Firminy illustrent de façon éloquente ce que, dans un livre majeur, le sociologue Philippe Urfalino a appelé L’Invention de la politique culturelle, à savoir « la mise en place d’un projet intellectuel, idéologique – au bon sens du terme, c’est-à-dire d’un ensemble d’idées, de concepts qui orientent l’action – et un volontarisme d’État associé à ce projet ». Pour mieux comprendre ces fameuses « hésitations programmatiques », sans doute convient-il, en premier lieu, de faire retour, dans une perspective historique, sur quelques notions ou locutions assez couramment employées mais
dont la généalogie est souvent méconnue ; et, dans un deuxième temps, d’éclairer les singularités de la Maison de Firminy à la lumière de ce que peut nous apprendre une chronologie comparée de ce chantier et de la naissance des « Maisons de la culture ». MAISONS DE LA CULTURE, MAISONS DU PEUPLE, MAISONS DES JEUNES ET DE LA CULTURE… Si l’expression « Maison de la culture » est désormais indissociable de l’ère Malraux, elle préexistait néanmoins à l’ambitieuse politique voulue par le fondateur du ministère des Affaires culturelles. Dès les années 1930, on recense déjà des équipements ainsi dénommés, à l’initiative notamment de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires, créée en 1932 et où se retrouvèrent aussi bien Henri Barbusse et Charlotte Perriand que Robert Desnos, Max Ernst ou… André Malraux. D’abord logée rue Montmartre, l’association s’installe, à partir de 1935, au numéro 12 de la rue de Navarin (Paris IXe), où elle crée une « Maison de la culture » dont le secrétaire général est Louis Aragon et qui compte parmi ses permanents un jeune architecte du nom de Jean Nicolas, proche de Le Corbusier, qui sera en 1937 le secrétaire général du Ve Congrès international des architectes modernes (CIAM). L’objectif est clairement de « rassembler les
+ Visite du général de Gaulle, président de la République, à la Maison de la culture de Bourges, 14 mai 1965. À ses côtés, de gauche à droite : André Malraux, ministre des Affaires culturelles, Émile-Joseph Biasini, directeur du théâtre, de la musique et de l’action culturelle, et Gabriel Monnet, directeur du nouvel équipement, ouvert le 12 octobre 1963 et officiellement inauguré le 18 avril 1964 par le ministre-écrivain.
intellectuels contre la guerre, contre le fascisme et pour la défense de la culture ». Stimulé par la dynamique qui portera au pouvoir le Front populaire, le mouvement essaime rapidement et, le 25 mars 1936, Aragon et Malraux inaugurent ensemble à Marseille une deuxième « Maison de la culture ». Suivra l’ouverture d’une vingtaine d’autres lieux, à Rouen, Bordeaux, Lyon, Le Havre ou Lille. Le 6 janvier 1937, une structure analogue se crée à Alger ; son jeune secrétaire général – il vient à peine de fêter ses vingt-trois ans –, un certain Albert Camus, déclare que son but est « de coordonner
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Un autre regard
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Éléments de réflexion sur la Maison de la culture de Firminy Alors que, six ans après les premiers dessins de Le Corbusier, la construction de la « Maison des jeunes » de Firminy va commencer, Eugène Claudius-Petit +, dans cette note personnelle*, s’interroge sur la possibilité de concilier le projet architectural retenu et la conception qui, concernant le grand programme des « Maisons de la culture » voulu par André Malraux, a finalement prévalu au ministère des Affaires culturelles. Un document lucide et sincère, dont les interrogations annoncent les ambiguïtés qui, dans le quart de siècle suivant, entoureront la « Maison de la culture et de la jeunesse ».
EUGÈNE CLAUDIUS-PETIT MAIRE DE FIRMINY (1953-1971)
* non datée [Fin 1961-début 1962]
Au moment où va s’ouvrir le chantier de la Maison de Firminy, la doctrine du ministère chargé des Affaires culturelles en matière de Maisons de la culture se précise 1. La Maison de Firminy fait partie du programme des Maisons de la culture mais, à l’origine, elle n’a pas été conçue tout à fait dans le même esprit. Cela mérite que l’on y réfléchisse très tranquillement [pour] voir comment les choses peuvent être aménagées en fonction des divers besoins.
• Eugène Claudius-Petit (Ville de Firminy).
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Le chantier de la Maison de Firminy étant pratiquement ouvert, il n’est évidemment pas question d’en modifier l’architecture, mais tout au plus de la compléter ou d’en prévoir l’utilisation dans des conditions différentes.
Il semble que, parmi les traits essentiels de la doctrine des Maisons de la culture (d’après conversation avec Jean Rouvet 2), on puisse relever les points suivants, qui ne sont pas limitatifs mais indiquent une orientation : • la Maison de la culture n’est pas, à proprement parler, un endroit où on fait les choses mais un endroit où on les confronte ; • on y confronte « au sommet » les réalisations de diverses sociétés ou associations locales, soit entre elles, soit avec des réalisations extérieures de niveau national ou international. Chacun y apporte ce qu’il est capable de faire de meilleur pratiquement au niveau professionnel et le ton est donné par le groupe professionnel qui siège dans la Maison de la culture et qui peut être une compagnie dramatique, un orchestre de musique symphonique ou autre chose de cette qualité ; • pas de degrés dans la culture : on s’efforce toujours de présenter au public les œuvres les plus authentiques en « accès direct ». La Maison
1. Évoquée dès les premiers mois suivant la nomination d’André Malraux (3 février 1959), la politique des Maisons de la culture a fait l’objet d’une réflexion menée entre février et juin 1961, sous la houlette de Pierre Moinot, conseiller au cabinet du ministre, dans le cadre de le
est un centre de rayonnement de haute valeur. Elle apporte à des Maisons de jeunes ou des centres culturels annexes les moyens dont elle dispose, toujours avec les mêmes exigences, la même qualité ; • il n’y a pas, dans la Maison de la culture, d’activités de formation, au sens pédagogique du mot, mais des contacts et des prises de conscience. La chorale de la ville peut s’y produire quand elle estime être en mesure de le faire par sa qualité, mais elle n’y fait pas ses répétitions. Sans nier la valeur d’un travail personnel exécuté par des amateurs, la Maison exige une qualité qui exclut par définition le style balbutiant et méritoire des « amateurs » ; aucune association locale n’a, bien entendu, son siège dans la Maison de la culture. Cela étant posé, il convient de préciser dans quel esprit a été conçue la Maison de Firminy pour voir comment les deux conceptions se rejoignent ou divergent.
sous-commission « Action culturelle » de la Commission des équipements culturels et du patrimoine artistique chargée de préparer le IVe Plan quinquennal (1962-1965) ; cette sous-commission était présidée par Eugène Claudius-Petit (cf. p. 74-87). 2. Instituteur, puis instructeur national d’art
dramatique (1946-1951), Jean Rouvet (1917-1992) devient administrateur général du Théâtre national populaire auprès de Jean Vilar avant de rejoindre le ministère des Affaires culturelles en qualité d’inspecteur général de l’action culturelle (1961-1964).
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Un autre regard
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Éléments de réflexion sur la Maison de la culture de Firminy Alors que, six ans après les premiers dessins de Le Corbusier, la construction de la « Maison des jeunes » de Firminy va commencer, Eugène Claudius-Petit +, dans cette note personnelle*, s’interroge sur la possibilité de concilier le projet architectural retenu et la conception qui, concernant le grand programme des « Maisons de la culture » voulu par André Malraux, a finalement prévalu au ministère des Affaires culturelles. Un document lucide et sincère, dont les interrogations annoncent les ambiguïtés qui, dans le quart de siècle suivant, entoureront la « Maison de la culture et de la jeunesse ».
EUGÈNE CLAUDIUS-PETIT MAIRE DE FIRMINY (1953-1971)
* non datée [Fin 1961-début 1962]
Au moment où va s’ouvrir le chantier de la Maison de Firminy, la doctrine du ministère chargé des Affaires culturelles en matière de Maisons de la culture se précise 1. La Maison de Firminy fait partie du programme des Maisons de la culture mais, à l’origine, elle n’a pas été conçue tout à fait dans le même esprit. Cela mérite que l’on y réfléchisse très tranquillement [pour] voir comment les choses peuvent être aménagées en fonction des divers besoins.
• Eugène Claudius-Petit (Ville de Firminy).
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Le chantier de la Maison de Firminy étant pratiquement ouvert, il n’est évidemment pas question d’en modifier l’architecture, mais tout au plus de la compléter ou d’en prévoir l’utilisation dans des conditions différentes.
Il semble que, parmi les traits essentiels de la doctrine des Maisons de la culture (d’après conversation avec Jean Rouvet 2), on puisse relever les points suivants, qui ne sont pas limitatifs mais indiquent une orientation : • la Maison de la culture n’est pas, à proprement parler, un endroit où on fait les choses mais un endroit où on les confronte ; • on y confronte « au sommet » les réalisations de diverses sociétés ou associations locales, soit entre elles, soit avec des réalisations extérieures de niveau national ou international. Chacun y apporte ce qu’il est capable de faire de meilleur pratiquement au niveau professionnel et le ton est donné par le groupe professionnel qui siège dans la Maison de la culture et qui peut être une compagnie dramatique, un orchestre de musique symphonique ou autre chose de cette qualité ; • pas de degrés dans la culture : on s’efforce toujours de présenter au public les œuvres les plus authentiques en « accès direct ». La Maison
1. Évoquée dès les premiers mois suivant la nomination d’André Malraux (3 février 1959), la politique des Maisons de la culture a fait l’objet d’une réflexion menée entre février et juin 1961, sous la houlette de Pierre Moinot, conseiller au cabinet du ministre, dans le cadre de le
est un centre de rayonnement de haute valeur. Elle apporte à des Maisons de jeunes ou des centres culturels annexes les moyens dont elle dispose, toujours avec les mêmes exigences, la même qualité ; • il n’y a pas, dans la Maison de la culture, d’activités de formation, au sens pédagogique du mot, mais des contacts et des prises de conscience. La chorale de la ville peut s’y produire quand elle estime être en mesure de le faire par sa qualité, mais elle n’y fait pas ses répétitions. Sans nier la valeur d’un travail personnel exécuté par des amateurs, la Maison exige une qualité qui exclut par définition le style balbutiant et méritoire des « amateurs » ; aucune association locale n’a, bien entendu, son siège dans la Maison de la culture. Cela étant posé, il convient de préciser dans quel esprit a été conçue la Maison de Firminy pour voir comment les deux conceptions se rejoignent ou divergent.
sous-commission « Action culturelle » de la Commission des équipements culturels et du patrimoine artistique chargée de préparer le IVe Plan quinquennal (1962-1965) ; cette sous-commission était présidée par Eugène Claudius-Petit (cf. p. 74-87). 2. Instituteur, puis instructeur national d’art
dramatique (1946-1951), Jean Rouvet (1917-1992) devient administrateur général du Théâtre national populaire auprès de Jean Vilar avant de rejoindre le ministère des Affaires culturelles en qualité d’inspecteur général de l’action culturelle (1961-1964).
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Guide de visite « Pleine main j’ai reçu, pleine main je donne » Le Corbusier, Le Poème de l’angle droit (1955)
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Guide de visite « Pleine main j’ai reçu, pleine main je donne » Le Corbusier, Le Poème de l’angle droit (1955)
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Guide de visite
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Guide de visite
2
Plan général p. 136 et plan détaillé dans le rabat de couverture GILLES RAGOT PROFESSEUR À L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE ET DU PAYSAGE DE BORDEAUX
Avertissement : les différents espaces, extérieurs et intérieurs, évoqués ici sont accessibles en fonction des impératifs des visites organisées par l’établissement et des contraintes de fonctionnement interne, notamment en période de répétition de spectacles. Pour connaître les parties visitables librement, se renseigner à l’accueil au premier étage de l’édifice. Par commodité, ce dernier sera ici généralement mentionné sous son nom actuel de Maison de la culture, y compris pour l’évocation de périodes où il ne possédait pas encore cette appellation.
1
2
1
L’accès
L’accès à la Maison de la culture est possible au nord, comme au sud du « centre de re-création du corps et de l’esprit » [1]. L’édifice trace un trait d’union symbolique et formel entre le centre-ville historique de la ville, au nord, et le morceau de Ville radieuse de Firminy-Vert, au sud. Le site de la Maison de la culture est une
98
zone verte où aucune circulation automobile n’est admise en dehors de la desserte technique des équipements. Sur l’un des plans de masse dessiné du vivant de Le Corbusier, figure expressément sa volonté d’en faire un site sans automobile : « Ici, on marche ». La découverte de la Maison de la culture est donc celle d’un parcours à l’extérieur et à l’intérieur, d’une mise en tension de l’espace et
du temps, ce que Le Corbusier appelle la « promenade architecturale ». Ce que disait le révérend père Couturier, dominicain artiste et grand critique d’art, à propos de la chapelle de Ronchamp (1950-1955) s’applique tout autant à ce temple de la culture : « Il faut prendre possession de cette œuvre en se déplaçant : elle ne se livre pas d’un coup, parce qu’elle contient un mystère… ».
Le point haut du site à l’Est
Aucun point de vue ne rend compte de la composition d’ensemble de cet édifice. Il existe néanmoins quelques points de vue privilégiés. Le point haut du site à l’est, où l’anneau de voies qui délimitent le site longe le cimetière agrandi par l’architecte Robert Auzelle (1913-1983), offre une vision d’ensemble [2] exceptionnelle du centre de re-création du corps et de l’esprit. De haut en bas, Le Corbusier a tiré profit des cicatrices que l’activité humaine a infligées à ce versant des monts où se niche la ville de Firminy. La Maison
3
de la culture domine la dépression de l’ancienne carrière Camille où prend place le stade municipal [3] (1955-1969). En face, les tribunes du stade sont accrochées à l’autre versant de l’excavation. Depuis 2006, l’église Saint-Pierre (1960-2006) ajoute
sa silhouette élancée à cette composition grâce à la foi d’Eugène ClaudiusPetit, à la persévérance de José Oubrerie, architecte et ancien collaborateur de Le Corbusier, et à Dominique Claudius-Petit, fils de l’ancien maire qui, depuis la mort de son père en
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Guide de visite
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Guide de visite
2
Plan général p. 136 et plan détaillé dans le rabat de couverture GILLES RAGOT PROFESSEUR À L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE ET DU PAYSAGE DE BORDEAUX
Avertissement : les différents espaces, extérieurs et intérieurs, évoqués ici sont accessibles en fonction des impératifs des visites organisées par l’établissement et des contraintes de fonctionnement interne, notamment en période de répétition de spectacles. Pour connaître les parties visitables librement, se renseigner à l’accueil au premier étage de l’édifice. Par commodité, ce dernier sera ici généralement mentionné sous son nom actuel de Maison de la culture, y compris pour l’évocation de périodes où il ne possédait pas encore cette appellation.
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L’accès
L’accès à la Maison de la culture est possible au nord, comme au sud du « centre de re-création du corps et de l’esprit » [1]. L’édifice trace un trait d’union symbolique et formel entre le centre-ville historique de la ville, au nord, et le morceau de Ville radieuse de Firminy-Vert, au sud. Le site de la Maison de la culture est une
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zone verte où aucune circulation automobile n’est admise en dehors de la desserte technique des équipements. Sur l’un des plans de masse dessiné du vivant de Le Corbusier, figure expressément sa volonté d’en faire un site sans automobile : « Ici, on marche ». La découverte de la Maison de la culture est donc celle d’un parcours à l’extérieur et à l’intérieur, d’une mise en tension de l’espace et
du temps, ce que Le Corbusier appelle la « promenade architecturale ». Ce que disait le révérend père Couturier, dominicain artiste et grand critique d’art, à propos de la chapelle de Ronchamp (1950-1955) s’applique tout autant à ce temple de la culture : « Il faut prendre possession de cette œuvre en se déplaçant : elle ne se livre pas d’un coup, parce qu’elle contient un mystère… ».
Le point haut du site à l’Est
Aucun point de vue ne rend compte de la composition d’ensemble de cet édifice. Il existe néanmoins quelques points de vue privilégiés. Le point haut du site à l’est, où l’anneau de voies qui délimitent le site longe le cimetière agrandi par l’architecte Robert Auzelle (1913-1983), offre une vision d’ensemble [2] exceptionnelle du centre de re-création du corps et de l’esprit. De haut en bas, Le Corbusier a tiré profit des cicatrices que l’activité humaine a infligées à ce versant des monts où se niche la ville de Firminy. La Maison
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de la culture domine la dépression de l’ancienne carrière Camille où prend place le stade municipal [3] (1955-1969). En face, les tribunes du stade sont accrochées à l’autre versant de l’excavation. Depuis 2006, l’église Saint-Pierre (1960-2006) ajoute
sa silhouette élancée à cette composition grâce à la foi d’Eugène ClaudiusPetit, à la persévérance de José Oubrerie, architecte et ancien collaborateur de Le Corbusier, et à Dominique Claudius-Petit, fils de l’ancien maire qui, depuis la mort de son père en
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Annexes
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
« Il me paraît beaucoup plus facile d’assurer correctement le financement des prolongements du logis, des abords des immeubles, de l’environnement […], [des] salles de réunion […], [de la] Maison des jeunes, c’est-à-dire de ce qui rend la vie plus aimable et les relations plus humaines, en un mot de tout ce qui manifeste d’une manière tangible la solidarité d’une communauté […] Ces équipements que notre pauvre pays, bêtement utilitaire, considère comme un luxe alors qu’ils sont l’indispensable dans une société qui se veut en progrès » Eugène Claudius-Petit Lettre à Paul Delouvrier, 23 octobre 1956 [Archives municipales de Firminy]
128
129
Annexes
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
« Il me paraît beaucoup plus facile d’assurer correctement le financement des prolongements du logis, des abords des immeubles, de l’environnement […], [des] salles de réunion […], [de la] Maison des jeunes, c’est-à-dire de ce qui rend la vie plus aimable et les relations plus humaines, en un mot de tout ce qui manifeste d’une manière tangible la solidarité d’une communauté […] Ces équipements que notre pauvre pays, bêtement utilitaire, considère comme un luxe alors qu’ils sont l’indispensable dans une société qui se veut en progrès » Eugène Claudius-Petit Lettre à Paul Delouvrier, 23 octobre 1956 [Archives municipales de Firminy]
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Annexes
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Les auteurs GILLES RAGOT
Docteur en histoire de l’art, il a été de 1989 à 1994 responsable du centre d’archives d’architecture du XXe siècle à l’Institut français d’architecture. Professeur à l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux depuis plus de quinze ans, il a assuré entre 2003 et 2008 la préparation du dossier d’inscription de l’œuvre de Le Corbusier au patrimoine mondial de l’humanité (UNESCO). À la demande du ministère de la Culture et de la Communication, il a également mené deux missions d’expertise à Firminy, l’une sur l’achèvement de l’église Saint-Pierre, l’autre sur la Maison de la culture. Il a notamment publié : Le Corbusier en France. Projets et réalisations (Paris, Éditions du Moniteur, 1987 et 1997 ; avec Mathilde Dion) ; Utopies réalisées – Un autre regard sur l’architecture du XXe siècle ; 5 sites en région urbaine de Lyon (Paris, Éditions Somogy, 2009) ; Le Corbusier à Firminy-Vert. Manifeste pour un urbanisme moderne (Paris, Centre des monuments nationaux, 2011).
(DRAC) où elle occupe les fonctions de conservateur des monuments historiques au sein de la Conservation régionale des monuments historiques. FRANCK SÉNANT
Diplômé de l’École régionale des Beaux-Arts de Rennes (option «design et architecture d’intérieur »), il est aujourd’hui ingénieur du patrimoine à la DRAC Rhône-Alpes (Conservation régionale des monuments historiques). Correspondant du ministère de la Culture pour le patrimoine maritime, il est spécialisé dans l’histoire des paquebots, particulièrement en ce qui concerne leur aménagement intérieur et le recours aux arts décoratifs. Associé à la préparation de l’exposition que le Musée de la Marine a consacrée au paquebot France (9 février-23 octobre 2011), il a publié la même année aux Éditions Norma, en collaboration avec Frédéric Ollivier et Aymeric Perroy, À bord des paquebots. 50 ans d’arts décoratifs. Il est également commissaire d’expositions autour de l’histoire des paquebots («La Savoie», «La gastronomie à bord», «Paquebot France», « Design embarqué »…) et a rédigé et publié des articles sur ce sujet.
SOPHIE OMÈRE
Conservatrice du patrimoine. Historienne de l’art de formation, elle a travaillé à la Conservation départementale du patrimoine de l’Eure. Ancienne élève de l’Institut national du patrimoine, elle a été nommée en 2012 à la Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes
132
JEAN-MARIE REFFLÉ
Après avoir travaillé dans les services régionaux de l’Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France – en Alsace, puis en Rhône-Alpes –, il rejoint en 2002 le centre d’information et de documentation de la DRAC Rhône-Alpes. Ses
photographies ont été publiées dans de nombreux ouvrages (collections « Images du patrimoine » ou « Itinéraires du patrimoine » – Inventaire ; « Politiques culturelles et territoires » – Éditions La passe du vent). Collabore également à de nombreuses expositions ou publications consacrées aux arts du cirque. MICHEL KNEUBÜHLER
Chargé de l’information et de la documentation à la DRAC MidiPyrénées (1981-1991) puis à la DRAC Rhône-Alpes (1991-2009), il a, à ce titre, coordonné de 1984 à 2009 les Journées européennes du patrimoine dans ces deux régions et a rédigé, pour le compte du Conseil de l’Europe, le Guide de l’organisateur des JEP (2008). Il est depuis 2001 chargé d’enseignement sur les politiques culturelles à l’Université LumièreLyon 2 et co-anime, avec Thierry Renard, la collection « Politiques culturelles et territoires » aux Éditions La passe du vent. Parmi les livres dont il a coordonné la publication : Un présent qui passe. Valoriser le patrimoine du XXe siècle (Lyon, Éditions du CERTU, décembre 2001) ; Le Fil de l’esprit. Augustin Girard, un parcours entre recherche et action (Paris, Comité d’histoire du ministère de la Culture / La Documentation française, 2011 ; avec Geneviève Gentil ; conseiller scientifique : Guy Saez) ; Ré-inventer la politique culturelle ? (Genouilleux, Éditions la passe du vent, 2012 ; dir. Denis Cerclet).
Le chantier de restauration (2009-2013)
Firminy (Loire) Maison de la culture Monument historique classé (8 octobre 1984) Propriétaire Ville de Firminy (Marc Petit, maire) DRAC Rhône-Alpes Alain Lombard, puis Jean-François Marguerin, directeur régional ; Marie Bardisa, conservatrice régionale des monuments historiques; Franck Sénant, ingénieur du patrimoine ; Cécile Oulhen et Sophie Omère, conservatrices des monuments historiques Début des travaux 2009 Maîtrise d’ouvrage Ville de Firminy (Direction de l’aménagement, pôle « Développement et urbanisme » : Michèle Michaud, directrice ; Yvan Mettaud, conservateur et responsable du Service du patrimoine classé) Maîtrise d’œuvre Jean-François Grange-Chavanis, architecte en chef des monuments historiques ; Lionel de Gournay, architecte
Vérificateur des monuments historiques Joël Jermer Bureaux d’études techniques Concrete Coordonnateur SPS Alpes Contrôles Bureau de contrôle Veritas Entreprises (chantier de restauration de la couverture) 1. Installations de chantier – échafaudages – « parapluie » Comi Service (Charvieu-Chavagneux, Isère) 2. Étanchéité Slamm-Bergeroux (Irigny, Rhône) Entreprises (restauration des façades et des intérieurs) 1. Installations de chantier – échafaudages CIREME (Vaulx-en-Velin, Rhône) 2. Maçonnerie Ellipse (La Ricamarie, Loire)
3. Menuiserie Clément (Unieux, Loire) 4. Vitrerie Espace Verre (Saint-Étienne, Loire) 5. Serrurerie Calcagni (Saint-Genest-Lerpt, Loire) 6. Électricité Élecson (Sorbiers, Loire) 7. Peinture – sols souples ERBA (Lorette, Loire) 8. Scénographie Calcagni (Saint-Genest-Lerpt, Loire) 9. Désamiantage TPM (Issoire, Puy-de-Dôme) Coût total des travaux (HT) 4 200 000 euros dont État (DRAC Rhône-Alpes – Plan de relance – 40 %) 1 680 000 euros Région Rhône-Alpes (20 %) 840 000 euros Département de la Loire (20 %) 840 000 euros Ville de Firminy (20 %) 840 000 euros
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Annexes
PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
Les auteurs GILLES RAGOT
Docteur en histoire de l’art, il a été de 1989 à 1994 responsable du centre d’archives d’architecture du XXe siècle à l’Institut français d’architecture. Professeur à l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux depuis plus de quinze ans, il a assuré entre 2003 et 2008 la préparation du dossier d’inscription de l’œuvre de Le Corbusier au patrimoine mondial de l’humanité (UNESCO). À la demande du ministère de la Culture et de la Communication, il a également mené deux missions d’expertise à Firminy, l’une sur l’achèvement de l’église Saint-Pierre, l’autre sur la Maison de la culture. Il a notamment publié : Le Corbusier en France. Projets et réalisations (Paris, Éditions du Moniteur, 1987 et 1997 ; avec Mathilde Dion) ; Utopies réalisées – Un autre regard sur l’architecture du XXe siècle ; 5 sites en région urbaine de Lyon (Paris, Éditions Somogy, 2009) ; Le Corbusier à Firminy-Vert. Manifeste pour un urbanisme moderne (Paris, Centre des monuments nationaux, 2011).
(DRAC) où elle occupe les fonctions de conservateur des monuments historiques au sein de la Conservation régionale des monuments historiques. FRANCK SÉNANT
Diplômé de l’École régionale des Beaux-Arts de Rennes (option «design et architecture d’intérieur »), il est aujourd’hui ingénieur du patrimoine à la DRAC Rhône-Alpes (Conservation régionale des monuments historiques). Correspondant du ministère de la Culture pour le patrimoine maritime, il est spécialisé dans l’histoire des paquebots, particulièrement en ce qui concerne leur aménagement intérieur et le recours aux arts décoratifs. Associé à la préparation de l’exposition que le Musée de la Marine a consacrée au paquebot France (9 février-23 octobre 2011), il a publié la même année aux Éditions Norma, en collaboration avec Frédéric Ollivier et Aymeric Perroy, À bord des paquebots. 50 ans d’arts décoratifs. Il est également commissaire d’expositions autour de l’histoire des paquebots («La Savoie», «La gastronomie à bord», «Paquebot France», « Design embarqué »…) et a rédigé et publié des articles sur ce sujet.
SOPHIE OMÈRE
Conservatrice du patrimoine. Historienne de l’art de formation, elle a travaillé à la Conservation départementale du patrimoine de l’Eure. Ancienne élève de l’Institut national du patrimoine, elle a été nommée en 2012 à la Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes
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JEAN-MARIE REFFLÉ
Après avoir travaillé dans les services régionaux de l’Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France – en Alsace, puis en Rhône-Alpes –, il rejoint en 2002 le centre d’information et de documentation de la DRAC Rhône-Alpes. Ses
photographies ont été publiées dans de nombreux ouvrages (collections « Images du patrimoine » ou « Itinéraires du patrimoine » – Inventaire ; « Politiques culturelles et territoires » – Éditions La passe du vent). Collabore également à de nombreuses expositions ou publications consacrées aux arts du cirque. MICHEL KNEUBÜHLER
Chargé de l’information et de la documentation à la DRAC MidiPyrénées (1981-1991) puis à la DRAC Rhône-Alpes (1991-2009), il a, à ce titre, coordonné de 1984 à 2009 les Journées européennes du patrimoine dans ces deux régions et a rédigé, pour le compte du Conseil de l’Europe, le Guide de l’organisateur des JEP (2008). Il est depuis 2001 chargé d’enseignement sur les politiques culturelles à l’Université LumièreLyon 2 et co-anime, avec Thierry Renard, la collection « Politiques culturelles et territoires » aux Éditions La passe du vent. Parmi les livres dont il a coordonné la publication : Un présent qui passe. Valoriser le patrimoine du XXe siècle (Lyon, Éditions du CERTU, décembre 2001) ; Le Fil de l’esprit. Augustin Girard, un parcours entre recherche et action (Paris, Comité d’histoire du ministère de la Culture / La Documentation française, 2011 ; avec Geneviève Gentil ; conseiller scientifique : Guy Saez) ; Ré-inventer la politique culturelle ? (Genouilleux, Éditions la passe du vent, 2012 ; dir. Denis Cerclet).
Le chantier de restauration (2009-2013)
Firminy (Loire) Maison de la culture Monument historique classé (8 octobre 1984) Propriétaire Ville de Firminy (Marc Petit, maire) DRAC Rhône-Alpes Alain Lombard, puis Jean-François Marguerin, directeur régional ; Marie Bardisa, conservatrice régionale des monuments historiques; Franck Sénant, ingénieur du patrimoine ; Cécile Oulhen et Sophie Omère, conservatrices des monuments historiques Début des travaux 2009 Maîtrise d’ouvrage Ville de Firminy (Direction de l’aménagement, pôle « Développement et urbanisme » : Michèle Michaud, directrice ; Yvan Mettaud, conservateur et responsable du Service du patrimoine classé) Maîtrise d’œuvre Jean-François Grange-Chavanis, architecte en chef des monuments historiques ; Lionel de Gournay, architecte
Vérificateur des monuments historiques Joël Jermer Bureaux d’études techniques Concrete Coordonnateur SPS Alpes Contrôles Bureau de contrôle Veritas Entreprises (chantier de restauration de la couverture) 1. Installations de chantier – échafaudages – « parapluie » Comi Service (Charvieu-Chavagneux, Isère) 2. Étanchéité Slamm-Bergeroux (Irigny, Rhône) Entreprises (restauration des façades et des intérieurs) 1. Installations de chantier – échafaudages CIREME (Vaulx-en-Velin, Rhône) 2. Maçonnerie Ellipse (La Ricamarie, Loire)
3. Menuiserie Clément (Unieux, Loire) 4. Vitrerie Espace Verre (Saint-Étienne, Loire) 5. Serrurerie Calcagni (Saint-Genest-Lerpt, Loire) 6. Électricité Élecson (Sorbiers, Loire) 7. Peinture – sols souples ERBA (Lorette, Loire) 8. Scénographie Calcagni (Saint-Genest-Lerpt, Loire) 9. Désamiantage TPM (Issoire, Puy-de-Dôme) Coût total des travaux (HT) 4 200 000 euros dont État (DRAC Rhône-Alpes – Plan de relance – 40 %) 1 680 000 euros Région Rhône-Alpes (20 %) 840 000 euros Département de la Loire (20 %) 840 000 euros Ville de Firminy (20 %) 840 000 euros
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PATRIMOINES POUR DEMAIN FIRMINY
75
Gignoux (Hubert)
84
Oubrerie (José)
Auzelle (Robert)
99
Girard (Augustin)
83
Parigot (Guy)
Bador (Jacques)
38, 78
Goujon (Lazare)
77
Grange-Chavanis (Jean-François) 58, 70-73
8,
Perriand (Charlotte) 55, 56, 75, 117, 125
Baudouin (Pierre)
114
Barbusse (Henri)
75
Beaudouin (Eugène)
77
Biasini (Émile-Joseph)
75, 83, 84, 85
Bodiansky (Vladimir)
77
Boulloche (André)
80
Brajot (Guy)
84
Camus (Albert)
75
Claudius-Petit (Dominique)
99
Claudius-Petit (Eugène Petit, dit Eugène) 12, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 23, 24, 26, 27, 28, 32, 33, 36, 37, 38, 39, 40, 49, 50, 51, 52, 78, 79, 80, 81, 83, 86, 88-95, 99, 106 Courant (Pierre)
15
Couturier (Marie-Alain, o.p.)
98
Dasté (Jean)
84
Day (Robin)
55
Delfante (Charles) Desnos (Robert)
75
Disderot (Pierre)
56 51, 77, 86
33, 78
Guilloux (Louis)
76
Hazaël-Massieux (Philippe)
54
81, 83, 84
Planchon (Roger)
77, 84
Présenté (Georges)
40, 46, 48
Prouvé (Jean)
49, 77
Ragot (Gilles)
9, 52, 74 44
Reidy (Affonso Eduardo)
43
117
Reybaz (André)
84
Jullian de la Fuente (Charles)
44
Rouvet (Jean)
89, 94
Kling (Jean)
23
Roux (Marcel)
17, 23, 125
36, 84, 94, 95
Jeanneret (Pierre)
Le Corbusier (Charles-Édouard Jeanneret, dit) 8, 9, 12, 14, 16, 17, 18, 20, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 33, 34, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 43, 44, 46, 48, 49, 51, 52, 57, 58, 70, 71, 72, 73, 75, 79, 80, 82, 83, 86, 88, 90, 96, 98, 99, 100, 101, 102, 104, 105, 106, 107, 108, 110, 112, 114, 116, 117, 118, 119, 120, 122
Saarinen (Eero)
46
Sarrazin (Maurice)
84
Sellier (Michel)
84
Severud (Fred)
46
Stribick (Jean-Charles)
46
Leroux (Môrice)
77
Tavès (Alain)
44
77
Tétard (Françoise)
79
Tiry (Philippe)
84
Turck (Simone)
84
Urfalino (Philippe)
74
Lods (Marcel)
Ernst (Max)
75
Fabbri (Jacques)
84
Fornier (Jacques)
84
Moinot (Pierre)
50, 117
77, 78
Picon (Gaëtan)
Rainer (Roland)
Herzog (Maurice)
Malraux (André) 26, 28, 36, 37, 38, 39, 40, 51, 74, 75, 77, 79, 80, 81, 83, 84, 85, 86, 88, 92, 94
Garby (Georges)
49, 50, 53,
Monnet (Gabriel)
81, 82, 83, 89 75, 84
Sive (André)
14, 17, 23, 125
Touchard (Pierre-Aimé)
80, 82
Vasarely (Victor)
114
Gardien (Fernand)
44
Mortier (Michel)
52
Vilar (Jean)
95
Garnier (Tony)
76
Motte (Joseph-André)
52
Weckerlin (Louis)
76
Gascoin (Marcel)
49, 52
Nicolas (Jean)
75
Wogenscky (André) 18, 24, 27, 49, 100, 120
Gaulle (Charles de)
14, 75
Niemeyer (Oscar)
43
Xenakis (Iannis)
#2 POUR DEMAIN
Duhamel (Jacques)
134
17, 20, 23
84
Philip (André)
Guariche (Pierre) 49, 50, 52, 53, 54, 55, 56, 63, 67, 73, 109, 110, 113, 117, 118, 119, 120, 122, 125, 126, 127 Guéhenno (Jean)
27, 99
PATRIMOINES
Aragon (Louis)
La Maison de la culture de Firminy
Index patronymique Comité de pilotage DRAC Rhône-Alpes : Jean-Pierre Commun ; Sophie Omère ; Jean-Marie Refflé ; Franck Sénant ; Gilles Soubigou Éditions La passe du vent : Carole Bijou ; Michel Kneubühler ; Jamel Morghadi ; Thierry Renard Rédaction Gilles Ragot, Sophie Omère, Franck Sénant, Michel Kneubühler Secrétariat de rédaction et relecture Michel Kneubühler Crédits photographiques Jean-Marie Refflé, sauf : Fondation Le Corbusier : 13 (haut), 17, 21, 25, 29, 30, 32, 35, 37, 39, 41, 42, 44, 45 (haut), 47, 51 Fonds Stribick : 43, 48 Ville de Firminy: p. 13 (bas), 15, 18, 19, 22, 24, 45 (bas), 49, 85, 88, 91 Lionel de Gournay : p. 58, 59 (haut), 60 (haut), 61 (gauche), 62 (haut à gauche et bas à gauche), 63 (haut), 64 (haut), 65 (haut à gauche), p. 72 (gauche) Gilles Patitucci / Association Double-Cœur, Bourges : p. 75
D.R. (Comité d’histoire du ministère de la Culture) : p. 80, 81, 83 Studio Bernand : p. 84 Service Communication Ville de Firminy : p. 86 Bogota, d’après un dessin de Le Corbusier. Numéro d’inventaire : GMTT.1150, dépôt du Mobilier national : p. 115 Plans : Lionel de Gournay, architecte DPLG, pour Jean-François Grange-Chavanis, architecte en chef des monuments historiques Conception graphique et mise en page Atelier Perluette, Lyon www.perluette-atelier.com Direction scientifique Gilles Soubigou Coordination éditoriale Michel Kneubühler Ouvrage édité avec le concours du ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Rhône-Alpes) Achevé d’imprimer en mai 2013 par l’imprimerie Chirat, Saint-Just-la-Pendue Numéro d’imprimeur : 21304.0444 Dépôt légal : mai 2013
28, 29, 33, 36, 102
135
Localisation / plan des bâtiments
AIN Bourg-en-Bresse
Paris
HAUTE-SAVOIE Annecy
RHÔNE
LOIRE
Lyon Chambéry
Saint-Étienne
SAVOIE
Firminy
ISÈRE Grenoble
Valence
Privas
ARDÈCHE
DRÔME
N O
E
A
La Maison de la culture
B
Le stade
C
L’église Saint-Pierre
D
La piscine
S
Le « Guide de visite » (p. 97-127) propose le parcours suivant :
3
1 D
6
C
7 B
A
2
4
1 5
136
8
1
L’accès
2
Le point haut du site à l’est
3
La façade Ouest
4
Le théâtre en plein air
5
La façade pignon Sud
6
La façade Est
7
Les pilotis
8
Le porche d’entrée
ISBN : 978-2-84562-230-2 / 12 €
La Maison de la culture de Firminy
La Maison de la culture de Firminy PATRIMOINES
Association de gestion de la Maison de la culture et de la jeunesse de Firminy, rapport moral (année 1968)
#2 POUR DEMAIN
« La Maison de la culture n’est pas une fin en soi. Le but véritable, c’est l’accès de la population à la musique, aux arts plastiques, au théâtre ou aux joies littéraires. C’est l’insertion dans notre monde moderne et sa compréhension, c’est le développement de tout ce qui rend plus homme »
POUR DEMAIN
Édifiée par Le Corbusier entre 1961 et 1965, la Maison de la culture de Firminy s’insère, avec l’église Saint-Pierre et le stade voisins, dans le « centre de re-création du corps et de l’esprit » dessiné par l’architecte à la demande du maire de la ville, Eugène Claudius-Petit. Classé « monument historique » en 1984, ce bâtiment rectangulaire de cent douze mètres de long, avec sa toiture de béton reposant sur des câbles, fait depuis 2009 l’objet d’une importante restauration. Tout à la fois monographie historique et architecturale, chronique du chantier et guide de visite, le présent ouvrage, par le texte et l’image, invite à découvrir ce chef-d’œuvre du patrimoine du XXe siècle.
PATRIMOINES
#2