AUSSI DISPONIBLE ENVERSION ÉLECTRONIQUE LARBRITIBI.FFGG.ULAVAL.CA
Le mot du comité p. 2 C’t’une fois Klô Pelgag p. 3 Sauvagement inutile p. 4 Entraves réglementaires p. 5 Du verglas, il y en aura, tu verras... p. 6 Chronique Littéraire : Menaud et la forêt p. 7 Le dram du Dodo p. 8 « La SSF la broue dans l’toupet, va s’garrocher d’la poudre aux yeux » p. 9 Deux dindes aux Indes p. 11 Jeux p. 12
// LE MOT DU COMITÉ Chères étudiantes, Chers étudiants, En ce mois de mars, L’Arbritibi vous offre un menu tout aussi varié qu’à l’habitude. Les socios culturels apprécieront lire la critique du spectacle de Klô Pelgag, de même que la réflexion sur l’importance de l’inutile beauté dans notre société. Les plus pragmatiques se dirigeront certainement vers l’article de Clara qui se questionne sur la pertinence de certains aspects du RNI ou vers celui d’Alexandre qui nous entretient sur l’impact du verglas sur la forêt. La chronique littéraire aborde cette fois-ci un sujet à la fois historique et forestier, c’est une analyse du célèbre Menaud Maître draveur qui vous y est servie. N’oublions pas Vx, qui nous surprend chaque fois avec ses sujets hors du commun, mais toujours bien intéressants, avec un article sur la disparition du Dodo. On revient dans l’actualité? Allez lire le retour sur le Salon de la forêt de MarieHélène. Finalement, nous avons une publication spéciale : Camille nous parle de son expérience de jeune femme voulant vivre l’Inde à 100%! Errare humanum est Dans l’article intitulé Conjoncture forestière pour l’année 2015, publié le 16 février, il a été mentionné que les entreprises d’Alexandre Lemay à Sainte-Marie et celle de Irvin au Maine étaient fermées alors que ce n’était pas le cas. Elles sont au contraire ouvertes et fonctionnelle Lisez-nous ! Écrivez-nous ! Le comité de L’Arbritibi, votre journal étudiant Pour tout commentaire ou nous proposer un article, n’hésitez pas à nous contacter par courriel ou via notre page Facebook ! Retrouvez également les versions électroniques du journal sur notre site internet. larbritibi@ffgg.ulaval.ca larbritibi.ffgg.ulaval.ca /larbritibi Présidente : Mathilde Routhier Collaborateurs : Clara Canac-Marquis, Alexandre Prioletta, Viengxay Matthayasack, MarieHélène Sauvé, Camille Proulx , Mathilde Routhier, Anthony Fournier, MarieLaure Lusignant et Zacharie Routhier Infographiste : Zacharie Routhier Crédit photo (page couverture) : Mathilde Routhier Tirage : 120 exemplaires Distribution : pavillons Abitibi-Price et Gene-H.-Kruger Imprimé sur du papier Rolland Enviro100
La réalisation du journal est rendue possible grâce à la contribution financière du Fonds d’enseignement et de recherche de même que du Fonds d’investissement étudiant. Merci ! -2-
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C’t’une fois Klô Pelgag
par Mathilde Routhier, étudiante en aménagement et environnement forestiers C’t’une fois. C’t’une fois une amie. « Eille, ça te tentes-tu qu’on aille voir Klô Pelgag? Elle joue au Petit Champlain en février ». Je ne la connais pas, Klô Pelgag. Je ne l’écoute pas, Klô Pelgag. « Je suis certaine que tu vas aimer! Elle est un peu funky. Pis t’as le temps de l’écouter, c’est dans genre trois mois ! » « Ok ». Je ne l’ai pas écoutée. Même si c’était dans genre trois mois. Enfin non, j’ai dû mettre le CD une fois ou deux en cuisinant. « Prête pour vendredi? Ça va être malade! » J’étais pas prête. Pas prête pour tant de folie, pour tant d’impromptuosité, pour tant de lumière, pour tant de glaçage de sang, pour tant de… de show. C’était une expérience multisensorielle. Veuillez, s’il vous plait, être ouvert d’esprit pour vous présenter à cette soirée.
et a sauté sur ses musiciens pendant qu’ils jouaient… Mais attendez, je ne vous ai pas encore parlé de la première partie : un gars qui a l’air d’un chansonnier qui chante pour la première fois, avec une talentueuse joueuse de contrebasse sortie d’un chapeau. Gêné, il bégaie. Ses textes méritent pourtant d’être écoutés. Simples, poétiques, vrais… Passer un message par l’humour. On riait tous. Pourtant, il nous parlait des conditions de logement difficile, de la maladie mentale, du suicide… Stéphane qu’il s’appelait. Il a bien mis la table, pour la tornade sympathique qui suivait. On lui souhaite le succès!
« KLÔ PELGAG EN SPECTACLE C’EST COMME UNE ENFANT DE QUATRE ANS À QUI ON A DONNÉ TROP DE CAFÉ ET DONT LA VOIX LUI ÉCHAPPE »
Klô Pelgag en spectacle c’est comme une enfant de quatre ans à qui on a donné trop de café et dont la voix lui échappe. Elle arrive, joue, chante comme si ce n’était qu’une énergie de trop dans son corps qui en sortait sans qu’elle n’en ait le contrôle… ou la conscience. Ça arrive, c’est tout. Et pendant que toute cette musique sort, pas question de se gérer le corps! Elle bouge, elle gigote, lève une patte, puis l’autre. « Merci à mes musiciens […] d’accepter de se faire pitcher de la sauce Saint-Hubert sur la tête pendant un spectacle […], j’aime la cuisine » qu’elle disait à L’ADISQ alors qu’elle recevait le Félix de la Révélation de l’année. Au Petit Champlain, elle a tiré une banane Vol. 4 n°5
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http://www.theatrepetitchamplain.com/spectacles/klo-pelgag
Voilà. Klô Pelgag va certainement jouer de nouveau dans les environs, si vous aimez son CD, vous aimerez certainement son spectacle qui n’est qu’une explosion « Est-ce que vous avez apporté votre… brosse à dent? de couleur à la mélodie coulante mais généreuse. Non? Vous êtes sérieux? Parce que c’était écrit sur Soyez cependant prêts à avoir ses airs en tête des l’invitation. Ah, oui, je voulais apporter quelque chose jours durant, à la suite de tant de vibrations! de plus à la Chanson québécoise que simplement… des chansons… oui, un brossage de dents collectif. Pour le partage… d’une hygiène buccale, de fraternité, d’amitié. »
Sauvagement inutile
par Zacharie Routhier, étudiant en environnements naturels et aménagés Je vais vous raconter une petite anecdote. C’était un après-midi frisquet d’avril. Ma première session d’université en tant qu’étudiant en Environnements naturels et aménagés tirait à sa fin et mon emploi du temps particulièrement chargé ne manquait pas de me le rappeler. J’étais dehors, sur le campus, et avec l’aide de deux coéquipiers, je mesurais nonchalamment le diamètre de différents troncs d’arbres. C’est alors que l’un de mes bons amis du secondaire est apparu de l’autre côté de la rue. Il a éclaté de rire en me voyant.
C’est plutôt simple en fait. J’apprécie la nature. J’aime être dans les bois. Et je me plais, un tant soit peu, à contempler l’inutile. Permettez-moi de faire un parallèle avec mon alter ego artistique. Une des choses qui m’enchante tout particulièrement lorsque j’observe une peinture abstraite, c’est de constater à quel point cette dernière n’a aucune finalité pratique mise à part être belle. Ça me relaxe. Cela me procure le même genre de détente que j’éprouve lorsque je me retrouve en forêt. Je crois que la raison première pour laquelle il m’importe de conserver l’environnement, c’est pour être en mesure de me fondre dans sa sauvage beauté. L’admiration de quelque chose de plus grand et d’indépendant que l’humain. Parce que ça, c’est plutôt zen.
Bien évidemment, il existe plusieurs motifs pratiques pouvant justifier une exploitation modérée des resJe n’ai pu m’empêcher de sourire et d’apprécier le sources naturelles par l’Homme. L’une des plus évicliché que je mettais en scène. Eh oui, j’avais bel et dentes est qu’un écosystème sain constitue un milieu bien l’apparence d’un grano. Ce stéréotype collait stable. La plupart du temps, lorsqu’il y a une forte désormais à ma peau, un peu, du moins. Ce court intervention anthropique dans un environnement épisode de ma vie me porte à m’interroger, presque naturel, les mécanismes biologiques intrinsèques un an plus tard, sur la raison fondamentale pour la- de celui-ci se déséquilibrent et cela finit par affecter quelle j’ai fait le choix de quitter une formation de tôt ou tard le perturbateur. À l’occasion, cela lui nuit graphisme pour me consacrer à un baccalauréat qui davantage que ce à quoi il s’attendait. Puis, en tenva vraisemblablement faire de moi un pseudo-hippie tant de régler la problématique qu’il s’est lui-même infligée, l’être humain cause la plupart du temps une professionnel. toute nouvelle séquence d’incidents qui sont, encore une fois, relativement imprévisibles. Et ainsi de suite. Don’t fuck with Mère Nature. « T’as l’air d’un vrai écolo! »
Une conséquence concrète et à grande échelle de ce processus pourrait prendre la forme, par exemple, des changements climatiques. En réaction à ce phénomène particulièrement inquiétant, j’ose assumer qu’un bon nombre de Québécois limitent leur empreinte écologique pour la simple et bonne raison qu’ils considèrent utile de conserver leur chez eux pour encore quelques millénaires. « Utile ».
Photo libre de droits
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C’est ici où diffère de ma vision des choses. Ce n’est pas spécifiquement pour empêcher mes futurs petits petits petits enfants de crever dans la similiapocalypse que notre génération va vraisemblablement causer que j’aspire à « conserver l’environnement ». Enfin, cela fait bien sûr partie de mes préoccupations, mais n’est point mon unique motivation. Si l’on re-
monte à la source de mon être et de ma passion écologique, on retrouvera simplement quelqu’un jubilant à l’idée que, quelque part sur terre, des endroits vierges demeurent. .... Des espaces sauvagement inutiles.
Entraves réglementaires
par Clara Canac-Marquis, étudiante en aménagement et environnement forestiers En vigueur depuis le 1er avril 2013, l’article 1 de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier (LADTF) pose l’aménagement écosystémique au cœur la stratégie québécoise de gestion des forêts. On nous le martèle: une telle approche d’aménagement mise sur une diminution des écarts entre les paysages naturels et ceux qui sont aménagés, et blablabla. Un hic parmi tant d’autres : un aménagement imitant la mort par sénescence, le chablis, le feu ou une épidémie devrait impliquer le maintien de plusieurs structures de divers stades de décomposition (donc incluant des belles grosses tiges saines), alors qu’on en laisse peu.
Les cours d’écologie ou d’aménagement écosystémique nous ont bien enseigné l’importance de laisser des legs de toutes tailles sur le terrain ; ils sont appréciés par des lichens, des bryophytes, des champignons, des insectes, des oiseaux, et pleins d’autres organismes qui ont la forêt comme maison. Mais en pratique, les industriels en laissent le moins possibles. Et ce, pour différentes raisons : 1- Le bois (et surtout le gros bois) vaut de l’argent. Tant qu’à récolter un peuplement, pourquoi en laisser sur le parterre? 2- Le RNI tolère une rétention maximale de 3,5m3 de matière ligneuse utilisable par hectare sur parterre de CPRS. 3- …
La preuve : UN VRAI FEU
UN FAUX FEU (une CPRS)
Photo : Benjamin Earwicker
Photo : Daniel Lesieur
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Donc, même si les entreprises avaient la profonde volonté de laisser de beaux gros arbres sur parterre de coupe, ben ils ne peuvent tout simplement pas… au risque de se voir infliger une amende ou de voir diminuer leurs garanties d’approvisionnement! Pis encore, les industriels sont pris en sandwich!
www.artofmanliness.com
Alors que le règlement limite sérieusement les legs qu’ils peuvent laisser sur le terrain, la norme boréale nationale du Forest Stewardship Council (FSC) exige que la forêt résiduelle soit présente à toutes les échelles de récolte, et ce en quantité similaire à ce que l’on retrouve suite aux perturbations naturelles…. OUPS. BREF, le RNI est désuet. II sera remplacé sous peu par le Règlement sur l’aménagement durable des forêts (RADF)… espérons que le nouveau venu incitera les industriels à laisser un ti peu plus de bois à terre!
Du verglas, il y en aura, tu verras…
par Alexandre Prioletta, étudiant en aménagement et environnement forestiers Mon pays ce n’est pas un pays, c’est ... l’hiver et durant l’hiver il y a toujours du verglas Le verglas correspond au phénomène par lequel l’eau est dans un état de surfusion. La surfusion correspond à un état instable où un liquide passe légèrement en-dessous de son point de congélation tout en demeurant liquide. En tombant sur une surface rigide et froide, elle gèle quasi-instantanément. Malheureusement avec le réchauffement climatique, les épisodes de verglas se feront encore plus fréquents sur notre territoire (Centreacer 2012).
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http://haroldguillemette.com/2011/04/
Ce manteau de glace qui emprisonne les maisons, les véhicules et les arbres. Rappelez-vous du 6 janvier 1998, ce verglas recouvrait de son immense tapis de glace la Montérégie, l’Outaouais, l’île de Montréal, Lanaudière et même les Laurentides (Radio-Canada, 1998)! Sous le poids de toutes ces intempéries, les arbres et les structures électriques ne pouvaient résister et s’effondraient sur le sol comme des dominos. Il y a eu 80 mm de pluie qui est tombée durant cette catastrophe (Radio-Canada, 1998). Hydro-Québec avait alors, c’est le moins qu’on puisse dire, du pain sur la planche et de gros dégâts à réparer. Les propriétaires de poêle à bois pouvaient tirer leur épingle du jeu, mais les milliers d’autres québécois affectés par des coupures de courant étaient bien mal placés. Les écoles et les garderies étaient fermées pour la sécurité des jeunes, les routes encombrées de branches et l’armée nous venait en aide. Voici un petit survol sur ce qu’un forestier doit savoir à propos de cette tempête et de ses répercussions sur la forêt.
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L’hiver 1998, un total de 1,8 millions d’hectares de forêts fut affecté, dont 73 000 hectares considérés comme gravement endommagés (MRN 1998). Dans les espaces boisés, le verglas a créé des ouvertures et une pression sélective favorisant les essences telles que chêne rouge, l’épinette rouge et blanche, le bouleau jaune et le hêtre à grandes feuilles (Brisson, J 2005). De plus, les arbres avec un grand DHP ont subi des dommages plus importants, vu les importantes accumulations sur les cimes, entrainant des cassures au niveau supérieur de l’arbre. Les années suivant cette catastrophe il y eu une importante croissance
de drageons ainsi que de bourgeons adventifs en raison des dommages aux arbres (Brisson, J 2005). Pour un propriétaire d’une forêt privé, le réflexe fut de couper les arbres vivants, sous prétexte de les récupérer avant leur mortalité naturelle (Brisson, J 2005). Toutefois, les recommandations qui sont à prescrire pour limiter les dégâts de la pluie verglaçante dans un futur rapproché sont : 1. S’assurer de la vitalité et la vigueur des arbres en effectuant des éclaircies de faible intensité à une fréquence élevée. 2. S’assurer de la santé des peuplements en éliminant judicieusement les arbres défectueux, peu vigoureux ou morts. 3. Faire un juste compromis entre biodiversité et introduction d’essences plus résilientes comme le chêne rouge, l’épinette rouge et blanche, le bouleau jaune et le hêtre à grandes feuilles. 4. Laisser les arbres se rétablir sans faire des coupes trop hâtives et inspecter rigoureusement les placettes dans les années suivantes. (Pierre DesRochers, 2003)
http://www.lessignets.com/signetsdiane/calendrier/janvier/5.htm
Chronique littéraire : Menaud et la forêt
par Mathilde Routhier, étudiante en aménagement et environnement forestiers Dans le roman Menaud, maître-draveur, de Monseigneur Félix-Antoine Savard, il est question d’opérations forestières. Cependant, pour cette communauté, le bois n’est pas qu’un revenu ou une ressource. C’est une partie intrinsèque de leur vie. La forêt, concrètement, leur donnait « le bois de [leur] maison, l’écorce de [leur] toit, le feu de [leur] foyer qui, le soir, pour le plaisir de [leurs] yeux, dansait follement comme une jeunesse sur les bûches et dont la chaleur l[eur] caressait le visage, l[es] enveloppai[ent] dans l’or de ses rayons. » (F.-A. Savard, 1937 : 60) La vie de ces habitants était moulée sur l’union de Vol. 4 n°5
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deux entités inséparables et essentielles : le bois et la terre. La forêt représente, oui, un gagne-pain de misère, mais surtout la liberté des grands espaces et de l’autonomie presque complète. Les opérations forestières étaient, du coup, étroitement liées à la vie rurale de cette époque et au développement des collectivités situées près de cette ressource. D’ailleurs, quand le feu prenait, ce sont ces villages qui étaient menacés. Les habitants devaient alors réagir le plus rapidement pour sauver ce qu’ils possédaient. Mais que pouvait un homme contre la force du feu à cette époque? Peu de choses si on compare avec les moyens d’aujourd’hui. Lorsqu’un feu s’est déclenché dans Menaud, maître-draveur, les femmes et les enfants ont fui alors que les hommes,
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lors des accalmies, ont « abatt[u] les pointes de bois au-dessus desquelles bourdonnait l’essaim rouge des étincelles. » (F.-A. Savard, 1937 : 111) Le feu, ainsi, avançait plus tranquillement lorsqu’il frappait les contre-feux de bois vert fraîchement abattu, mais le seul moyen de l’éteindre était la pluie; élément que l’homme ne pouvait pas contrôler.
Menaud, maître-draveur offre une vision patriotique de la vie paysanne du début des années 1900. Il est, selon moi, un roman qu’il est pertinent de lire une fois dans sa vie par souci de connaître et de comprendre son passé. Malgré que ce soit une fiction, les repères et les messages restent représentatifs de la réalité. Pour ceux qui ont honte de leurs origines, je trouve que ce roman donne réellement le goût de s’associer à ce « petit peuple » qui est le nôtre et d’en être fier. D’ailleurs, la fierté, notre fierté, celle qui nous fait avancer toujours un peu plus, si elle ne se trouve plus dans nos terres et nos forêts à présent, où se trouve-t-elle?
http://www.histoireforestiereoutaouais.ca/c3/#5
Ce que j’ai trouvé le plus surprenant dans cette histoire, c’est la force qu’elle porte malgré la fin quelque peu fataliste. Tout au long du récit, on sent cette volonté du changement, cette fierté d’être intègre, ce dévouement pour la prospérité symbolique de son peuple pour finalement se terminer en queue
de poisson; en un avertissement chargé de gravité.
Le drame du dodo (Raphus cucullatus) par Viengxay Matthayasack, étudiant en opérations forestières Miaou, connaissez-vous le drame du dodo? Vous savez, la colonisation de l’île Maurice (aucun rapport avec la Mauricie) et ses alentours dans l’océan Indien? Sur laquelle vivait une espèce d’oiseau dodu nommée le dodo? Un oiseau terrestre ne connaissant pas le concept de prédation et qui ne pouvait donc pas se défendre devant une invasion imminente des humains et des espèces envahissantes? Jusqu’à ce que le drame atroce survienne : extinction de Lophopsittacus mauritianus, Cyclyrius mandersi, Cylindraspis inepta, Bolyeria multocarinata, Alectroenas nitidissimus et plusieurs autres espèces pratiquement incon-
nues même avec les noms français… Il y a peu de temps, je faisais allusion à des sentinelles pour la conservation et ça tombe bien, car le dodo est sans conteste un grand emblème de l’extinction… mais sa disparition et l’oubli du reste de l’écosystème de l’île impliquent quels risques aujourd’hui? D’abord, la théorie Gaïa dit que tout être vivant a un pouvoir régulateur sur l’écosystème (dans ce casci, l’île Maurice). Il se trouve que les semences d’un solide arbre nommé le tambalacoque (Sideroxylon
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anodin maintient une partie de l’équilibre écosystémique. Une autre leçon à tirer de cette perte est de prendre conscience que certains écosystèmes et leurs éléments ne sont pas totalement exposés au grand public. Qui l’eut cru ? Étant jeune, je croyais qu’il n’y avait que des dodos et des colonisateurs d’Europe sur cette île ! En y repensant, certains animaux comme le carcajou et la martre, tous deux en voies d’extinction au Canada, ne sont pas très connus comparativement au caribou. On connait le panda géant… mais connaissez-vous le petit panda ? La liste pourrait aller bien plus loin niveau biodiversité moins connue… mais ce qui est clair, c’est qu’en vulgarisant de façon réduite, on perd de l’information.
grandiflorum), probablement source de nourriture pour le dodo et autres espèces de l’île, dépendaient du robuste gésier du dodo dans le but d’accomplir le cycle de reproduction avec succès. La population de l’arbre est sauve aujourd’hui quoiqu’un recours à des techniques spéciales pour faire germer les graines est nécessaire (donc on se retrouve avec un arbre sans niche écologique !). Ceci dit, même un oiseau autant
Mais quel intérêt de conserver cette biodiversité moins commune et ne pas laisser la sélection naturelle restaurer les déséquilibres associés aux extinctions? Pour être franc, je l’ignore. On doit le faire par principe de précaution. Certaines plantes ou parties d’ADN pourraient demain être des médicaments miracles ou une précieuse ressource. D’un côté plus scientifique et utile, on dit qu’un jeune corps humain qui est exposé avec une grande biodiversité possède un système immunitaire plus puissant. Sinon, plus philosophique, bah on aime ça les animaux et à quelque part, ce combat pour la vie, la mort et l’extinction représentent de puissants symboles auxquels les humains peuvent s’identifier tout en faisant preuve de compassion.
« La SSF la broue dans l’toupet, va s’garrocher d’la poudre aux yeux… »
(Sur un air populaire des Cowboys fringants…) Par Marie-Hélène Sauvé, responsable des communications, semaine des sciences forestières Vous nous avez vus, n’est-ce pas? Comment nous manquer? Avec des flyers collés partout dans la cafétéria (avec quelques coquilles d’orthographe, c’était pour faire parler de nous et ça a fonctionné!), des pancartes, des commentaires et invitations partout sur Facebook, des messages sur les divers tableaux et babillards de la faculté et de la CADEUL, à la radio, à la télé, dans les journaux (l’arbre est dans ses feuilles)… oui, la Semaine des sciences forestières avait de la Vol. 4 n°5
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broue dans l’toupet le dernier mois! Nous en sommes encore à mettre nos notes, commentaires et sondages ensemble, alors le compte-rendu sera pour la prochaine édition. CEPENDANT, ce qui est certain, c’est que notre pari fut gagné. Certains de nos partenaires –financiers et exposants –ne croyaient pas en nos changements. On nous a dit que sans la SAAC (le Salon de l’agriculture), personne ne viendrait au Salon de la forêt. BOOOOM! FAUX! Plusieurs milliers
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de personnes (au moins 5 000, le compte était excessivement difficile à tenir avec quatre entrées à gérer en même temps et une surface plus importante qu’à ExpoCité…) se sont déplacées exclusivement pour voir notre Salon. Et ce n’est qu’une première édition à l’Université Laval et sans la SAAC. Imaginez l’année prochaine, lorsque le mot va se passer… Il va falloir faire construire un nouveau stationnement devant le Desjardins! En gros, ce qu’on peut retenir à ce stade, après le Salon de la forêt, le Colloque Kruger et le Génie en arbre, c’est qu’il est possible que des événements étudiants fonctionnent, et bien en plus de ça! Suffisamment bien pour que la population, qu’il s’agisse du grand public, des étudiants ou des professionnels, se déplace pour venir NOUS voir. Aussi, ce qu’on peut retenir, c’est que les gens ont été agréablement bien accueillis. Eh oui, c’est le commentaire récurrent des exposants et visiteurs du Salon : une équipe professionnelle et sympathique. Loin de moi l’idée
de vouloir me péter les bretelles (ok, peut-être un peu…), mais c’est important de le mentionner. Parce que l’équipe de la SSF a travaillé fort et que plusieurs d’entre VOUS êtes venus prêter main-forte, que ce soit en collant des feuilles (des centaines de feuilles) avec du tape par terre, en montant l’Arche (ça mérite un grand « A »), en accueillant des gens ou en animant des kiosques (sans étudiants bénévoles, qu’aurait eu l’air le kiosque « Touche à tout » et les autres kiosques étudiants?). Bref, au nom de l’équipe de la SSF, je veux chaleureusement remercier tout le monde de cette faculté qui, de loin ou de proche, a répondu à l’appel de la SSF. J’espère que notre événement en a inspiré plusieurs qui voudront bien se joindre à notre belle équipe l’année prochaine! ON VA AVOIR BESOIN DE SANG NEUF, une part de l’équipe aura gradué pour la prochaine édition… Il vous reste encore quelques mois pour y penser… Le décompte est commencé…tic tac, tic tac…
Un polatouche heureux dans son salon joyeux
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Deux dindes aux Indes
La fois que j’me suis prise pour ce que je ne suis pas
http://bouchepleine.com/wp-content/uploads/2012/12/ etTurkeyFarm76.jpg et http://www.richardalois.com/ asia/india/rishikesh-trayambakeshwar-temple
par Camille Proulx, étudiante en aménagement et environnement forestiers
Je n’ai jamais été « by the book » en termes d’hygiène – clientèle du P’tit CAAF rassure-toi, je n’applique pas les mêmes standards lorsqu’autrui est concerné. Cette semaine, j’ai appris quelque chose à mes dépends.
Le calcul est assez simple :
Une étudiante en voyage possède un petit budget, ce qui correspond à éviter les restaurants pour se remplir la panse avec la bouffe de rue (épicée a souhait!). La bouffe de rue en Inde n’est pas toujours « MAPAQ Je suis arrivée en Inde prête à tout de même qu’ou- » pour ne pas dire qu’elle serait, aux yeux moyens verte à de nouvelles façons de faire. On m’a dit, j’ai occidentaux, insalubre… Les restaurants aussi parlu et j’ai vu que les Indien-nes mangent avec la main fois voire souvent ne répondent pas à des standards droite (vous savez bien ce qui se passe et ou se passe d’hygiène auxquels j’étais habituée! Un singe peut, à la gauche). C’est pourquoi, voulant vivre l’Inde à fond, tout moment, se faufiler dans la cuisine pour y voler j’ai entamé mes premiers thalis avec la main. un encas. Enfin, additionnez « manger comme les Indien-nes » avec « bouffe de rue dont la salubrité est douteuse », le résultat sera assez immédiat. En « ADDITIONNEZ ‘MANGER COMME LES d’autres mots, j’peux rien avaler sans que ca ressorte dans les 45 minutes à venir.
INDIEN-NES’ AVEC ‘BOUFFE DE RUE DONT LA SALUBRITÉ EST DOUTEUSE’, LE RÉSULTAT EST ASSEZ IMMÉDIAT » Vol. 4 n°5
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J’ai ma leçon, j’assume maintenant mon statut de touriste et j’ai troque la main pour une cuillère…
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// JEUX
SOURCES Du Verglas, il y en aura, tu verras...
Radio canada, 1998, Disponible à http://archives.radio-canada.ca/sports/catastrophes_naturelles/clips/1326/ En ligne, (cité le 27 février).
Brisson, J. P Boivin ¦ A.Bouchard, 2005, Effet du verglas chez les arbres d’une forêt ancienne : Évaluation de l’état de santé des arbres sept ans après la tempête. Rapport final présenté au Ministre des Ressources naturelle et la faune du Québec. Institut de recherche en biologie végétale. p.20-21-22-41
Pierre DesRochers, 2003, Verglas et forêt : reprise et mesure d’atténuation, RNC, Sainte-Foy, Québecp.10
Le drame du Dodo
S. Dafreville et al.(2011), Isolation and characterization of microsatellite markers of an endangered tropical tree, Sideroxylon majus, and cross- species amplification in other Sapotaceae species, Conservation Genetics Resources, Octobre 2011, Volume 3, Issue 4, p 701-704
Hanneke J. M. Meijer et al. (2012), Dodo remains from an in situ context from Mare aux Songes, Mauritius, Naturwissenschaften, Mars 2012, Volume 99, Issue 3, p 177-184
Limoges B. (2009), Biodiversité, services écologiques et bien être humain, Le naturaliste Canadien, Volume 133, no 2, p 15-19
Gouvernement du Canada, Registre public des espèces en péril : http://www.sararegistry.gc.ca/default.asp?lang=Fr&n=A18B84C4-1#_01
Gouvernement du Canada, Registre public des espèces en péril : http://www.registrelep-sararegistry.gc.ca/document/default_f.cfm?documentID=927
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