LE JASEUR
BORÉAL
Avril 2016
TABLE DES MATIÈRES
Éloge à un enseignant
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La gentrification – trend VS conséquences
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Les champignons de l’épicerie sont enrichis en vitamine D
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Nightjars
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Ce livre que je lis trop vite depuis trop longtemps
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Bioénergie: de mal-aimé à désiré
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Une journée pour parler des arbres et des gens
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Santé des sols
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Un peu de blabla puis deux réfléxions
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Forêt Montmorency: à surveiller en 2016!
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Quand l’appétit va tout va?
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Spotted à la page facebook Spotted: Université Laval
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Événement Geek - Le Warpzone 8(BIT)
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Le comité du Jaseur Boréal, votre journal étudiant lejaseurboreal@ffgg.ulaval.ca
Présidente : Mathilde Routhier Vice-Présidente : Clara Canac-Marquis Collaborateurs : Éloïse Dupuis, Marimay Loubier, Zacharie Routhier & Viengxay Matthayasack Graphiste : Vanessa Audet
lejaseurboreal.ffgg.ulaval.ca /lejaseurboreal
Tirage : 130 exemplaires Distribution : pavillons Abitibi-Price et Gene-H.-Kruger
Imprimé sur du papier Rolland Enviro100
La réalisation du journal est rendue possible grâce à la contribution financière du Fonds d’investissement étudiant. Merci !
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LE MOT DU COMITÉ “L’attention consiste à suspendre sa pensée, à la laisser disponible, vide et pénétrable à l’objet, à maintenir en soimême à proximité de la pensée, mais à un niveau inférieur et sans contact avec elle, les diverses connaissances acquises qu’on est forcé d’utiliser. » (À propos de l’attention dans le travail scolaire, AD5 92-93)
Mathilde Routhier, Parc national du Saguenay 2013
Et si tout était une question d’attention… Si tout était une question de présence. Si l’essentiel se trouvait dans notre capacité à percevoir ce qui nous entoure. Comme si toute la vie était… …dans cette petite glace mince qui recouvre les flaques d’eau au premier gel, dans ces bouffées d’air salin volées au grand vent, dans la chaleur du soleil qui attendrit votre nuque; …dans ce sourire chaleureux et sincère qui vous est adressé au loin, dans ces mots qui furent choisis pour dire merci, dans ces accolades qui pourraient durer mille ans; …dans ces moments que l’on prend pour regarder passer le temps. Pourquoi, parfois, notre cœur s’envole comme une nuée d’hirondelles? Pour un simple souffle, une hésitation, un soupire, une gouttelette. Ça ne prend alors que si peu de choses pour que les joues rougissent et que le coin des lèvres retrousse. Pour que le ventre s’emballe et que le corps frissonne de cette chaleur inattendue. Parfois, un détail rempli tout l’espace le temps d’un moustique… et ça vaut tout l’or du monde. Et si tout était une question d’attention…
Chers lectrices, chers lecteurs, En cette dernière édition de l’année 2015-2016, le « mot du comité » m’a laissé sa tribune pour me permettre de vous dire merci. Merci de permettre à ce journal d’exister, merci de le lire chaque mois, merci d’y porter votre attention. C’est avec Clara aux commandes que le Jaseur Boréal reprendra son envol à l’automne prochain; je lui souhaite bon voyage. Et qui sait, peut-être correspondrons-nous encore le temps d’une session? Mais en attendant, voici votre lecture du printemps : Maxime nous parle de gentrification, Claude de bioénergie et Mathilde… de Laferrière avec le retour de sa chronique littéraire. Vx profite de l’arrivée nouvelle de la chaleur pour sortir sa plume ornithologue et Marius nous fait le plaisir de nous partager ses impressions sur le colloque de l’AF2R : Une foresterie de gens et de forêts qui eut lieu le 17 mars 2016 au pavillon Desjardins. Bonne lecture! Mathilde Vol. 5 n°6
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Éloge à un enseignant
par Mathieu Gagnon, étudiant en aménagement et environnements forestiers en s’y abandonnant, pour un moment, alors que rien n’est plus important qu’observer passivement son épanouissement. Suit alors le silence comme terre fertile à la sincérité. C’est un message qu’on ne peut porter par aucune monture. La fondation des plus grandes interactions des Hommes n’est pas dans des paroles claires et volubiles, mais dans une respiration plus ou moins saccadée et bruyante. Plus idéalement, Sa quintessence était celle de l’humilité. De cette dans la douceur et la fragilité du calme qui disparait humilité qui s’acquière avec l’expérience et qui per- par le simple murmure. met de considérer sa place et sa condition au sein des autres et de l’univers. Non pas le mépris de soi, mais Ses enseignements, je les eus au passage du doux et l’amour, la fierté, la mansuétude par le souffle de vie. léger zéphyr qui éveille le bruissement des feuilles. À De lui, j’obtins un modèle de discernement nécessaire ses paroles se couple le chant de la grive, la réponse à la différenciation des choses sujettes au contrôle de du bruant et le jeu de grâce de l’écureuil. Les rayons l’individu et de ce qui ne l’est pas. Que les choses ne de l’astre diurne filtrés par la canopée et l’éclat adasont pas mauvaises mais plutôt nos opinions vis-à- mantin de la rosée. Cet enseignant était un arbre. vis d’elles. « Ne demande pas que ce qui arrive, arrive comme tu désires; mais désire que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux (Épictète)», prononçait-il en avis. Son exemple m’offrit aussi les premières leçons de simplicité, choquantes et déplaisantes de prime abord, mais rapidement nécessaires, puis essentielles. L’interrogation sur les besoins et la clairvoyance de nos choix et de leurs influences sur le monde. S’interroger sur les réels besoins de l’Homme, la perversion sur l’esprit des désirs et des besoins superflus. À l’évidence, sa patience était sans égale. « On n’obtient pas une fleur en forçant son bourgeon », répétait-il couramment. Il me montra qu’on endure bien plus facilement la tempête avec quiétude qu’avec inquiétude. Que la haine n’inhibe pas la haine, ni la peine. Qu’« ainsi dans les luttes sacrées on obtient en général la victoire en fatiguant les bras des assaillants par une patience obstinée à supporter les coups (Sénèque)».
Références: Épictète. 2014. Manuel suivi des Entretiens rassemblés par Arrien. Librio N°1097. Section VIII, p. 9. Sénèque. 1962. De la constance du sage suivi de De la tranquillité de l’âme. Éditions Gallimard, collection Folio N°3933. p.31.
Mais ses leçons les plus substantielles portaient sur la subtilité de la beauté et sur l’utilité du silence. La beauté la plus magnifique et la plus nécessaire est celle qu’on écrase si on ne fait pas attention où l’on porte le pied, qu’on ne peut remarquer à moins de l’observer d’un œil naïf et ébahit et qu’on trouve seulement -4-
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Source: http://imomontreal.com/html-fr/images/Arbre_Flammes.jpg
J’avais un enseignant. Il appartenait à une race noble, celle de ceux qui réussissent à transcender la redondance et à graver l’être de celui qui offre son écoute. Comme tout élève, on s’efforce de saisir et d’appliquer au mieux les leçons obtenues, avec des résultats espérés mais difficiles à estimer. Sa méthode résidait dans l’exemple.
La gentrification – trend VS conséquences par Maxime Fiset, étudiant au Bacc. Multi. Géographie, Science politique, Développement durable Suite aux événements du 25 février dans HochelagaMaisonneuve, durant lesquels trois commerces (un café, une épicerie et une boutique de vêtements) furent vandalisés, il semble que le sujet de cet article est sur toutes les lèvres. En effet, les propriétaires de l’un de ces commerces eurent tôt fait de blâmer des « anarchistes contre la gentrification », en réaction à un tract distribué dans le contexte des événements.
« niches écologiques » pour bénéficier des avantages de la concentration (commerce, culture…) »2 , il se produit un phénomène de hausse de valeur des propriétés. Les propriétaires font alors souvent le choix, rationnel, de vendre à profit, de rénover en grand (expulsant ainsi leurs locataires) pour faire face à la nouvelle demande, voire de transformer des unités locatives en condos. Et bien qu’il existe des mécanismes de protection des locataires, ces derniers, au cœur des quartiers les plus pauvres, n’ont peut-être ni l’éducation à propos de leurs recours ni le temps de lutter contre l’éviction progressive dont ils sont vicLa gentrification (ou embourgeoisement) est un times. processus d’interaction géographique selon lequel un quartier ayant subi une certaine forme de déclin Ces personnes doivent alors engager davantage de (neighborhood decay), souvent un quartier pauvre leurs maigres ressources pour se relocaliser, souvent ou ouvrier, redevient populaire auprès de la frange dans un autre quartier. Elles peuvent en plus être couaisée de la population, souvent pour sa position ur- pées de leurs cercles sociaux et du contexte sociobaine enviable, sa proximité des Central Business Dis- économique auquel elles étaient habituées, ce qui tricts (CBD) et le faible coût de l’immobilier. La gentri- contribue à leur marginalisation et leur paupérisafication est donc l’inverse du « white flight » (ou fuite tion. Les plus précaires d’entre-elles pourront même vers la banlieue) et du déclin des quartiers, si l’on se se retrouver sans toit pour une période plus ou moins positionne strictement du point de vue de l’organisa- longue. teur urbain, généralement la Ville. Le déplacement et la précarité ont également des Ainsi, puisque « la gentrification constitue l’un des conséquences sur la santé des gens. Selon le Center principaux mouvements dans la restructuration mé- for Disease Control (CDC), la gentrification peut priver tropolitaine contemporaine »1 , et que lecteurs-trices les personnes déplacées d’un loyer sain et abordable, de ce périodique facultaire sont parmi les personnes d’une alimentation saine et d’écoles de qualité, en qui seront chargées de décider de l’évolution de l’ur- plus de causer une hausse des niveaux de stress, des banisme au cours des prochaines décennies il semble blessures, des crimes et de la violence ainsi que des justifié que soit mis à l’étude le processus de gentri- troubles d’ordre psychiatrique, entre autres. 3 fication, considérant ses impacts positifs et négatifs. Toutefois, seuls les impacts négatifs seront soulignés Éventuellement, il se produit un certain niveau de ici, les positifs étant évidents. mixité sociale, entraînant plus souvent ressentiment et conflits que partage culturel et enrichissement. Le principal impact de la gentrification, associé à La récente vague de vandalisme en est un exemple une hausse généralisée des valeurs foncières dans probant. En effet, malgré toutes les bonnes intentions un quartier, est l’expulsion des populations pauvres des commerçants, leur seule présence dans le quardu quartier. En effet, lorsque « les personnes à statut tier ne suffit pas à réduire les inégalités sociales devesemblable (socio-économique) se groupent dans des nues plus apparentes. 1
Chris Hamnett, « Les aveugles et l’éléphant : l’explication de la gentrification », Strates [En ligne], 9 | 1997, mis en ligne le 19 octobre 2005, Consulté le 04 mars 2016. URL : http://strates.revues.org/611 2 Bailly, Antoine et Béguin, Hubert, « Introduction à la géographie humaine », 8e édition, 2011, Armand Collin, p. 165 3 La liste complète est disponible au http://www.cdc.gov/healthyplaces/healthtopics/gentrification.htm Vol. 5 n°6
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La gentrification a lieu dans beaucoup de villes. On peut nommer, entre autres, Londres, Vancouver, NewYork, Portland, Boston, Montréal et même Québec. En effet, le récent essor du quartier Limoilou (3e avenue) est probablement un signe d’amorce de gentrification. En plus, le « Nouvo St-Roch » est un exemple parfait de déplacement de populations vulnérables au profit de populations aisées et de promoteurs immobiliers. En somme, lorsque le progrès économique et immobilier est perceptible à l’échelle d’un secteur ou d’un quartier traditionnellement ouvrier, mais que ses bénéficiaires ne sont pas les habitants d’origine de cet espace, il y a gentrification. La gentrification est toutefois une avenue tentante pour les décideurs, car elle se produit rapidement (généralement en quelques années seulement), demande peu de ressources (comparé à des investissements de type keynésien), offre des résultats spectaculaires et éloigne la pauvreté visible des CBD. Il serait toutefois sot de croire qu’elle équivaut à une amélioration des conditions de vie des populations marginalisées.
Références: Bailly, Antoine et Béguin, Hubert, « Introduction à la géographie humaine », 8e édition, 2011, Armand Collin, p. 165 CBC News du 26 février 2016, « Hochelaga-Maisonneuve vandalism could be motivated by anti-capitalist sentiment », http:// www.cbc.ca/news/canada/montreal/hochelaga-maisonneuvevandalism-1.3467157 Center for disease control, http://www.cdc.gov/healthyplaces/ healthtopics/gentrification.htm Chris Hamnett, « Les aveugles et l’éléphant : l’explication de la gentrification », Strates [En ligne], 9 | 1997, mis en ligne le 19 octobre 2005, Consulté le 04 mars 2016. URL : http://strates. revues.org/611 Governing.com, Portland gentrification maps and data, http:// www.governing.com/gov-data/portland-gentrification-mapsdemographic-data.html La Presse du 26 février 2016, « Vague de vandalisme dans Hochelaga-Maisonneuve » par Pierre-André Normandin, http://www.lapresse.ca/actualites/montreal/201602/26/014955010-vague-de-vandalisme-dans-hochelaga-maisonneuve. php Laurence Corbeil, « L’action directe, dernier recours face à l’inaction », sur Chroniques d’une sale gauchiste, 2 mars 2016. https:// chroniquesdunesalegauchiste.wordpress.com/2016/03/02/laction-directe-dernier-recours-face-a-linaction/ Parkin et al. « Introduction à la microéconomie moderne » 4e édition, 2011, ERPI. Wikipédia, entrée « SoHo, Manhattan », https://en.wikipedia. org/wiki/SoHo,_Manhattan
C’est en tant que décideurs du tissu urbain que vous aurez peut-être un jour à faire face à la gentrification. J’espère avoir réussi à vous en dresser un portrait marquant. Je vous laisse donc réfléchir sur une référence à Weber et au monopole de la violence légitime qu’une amie à moi a jugé bon de soulever dans un article sur le vandalisme dans HoMa (Hochelaga-Maisonneuve dans son nom gentrifié style SoHo) : « Qui donc a le véritable monopole de la violence? Qu’est-ce que la violence d’un geste désespéré contre un système étatique envenimé qui détruit des vies au quotidien et qui annonce en ruiner plus encore? Dans tous les cas, c’est tout de même un geste de désobéissance civile qui m’a aujourd’hui poussé à toute cette réflexion, comme tout cela est curieux n’est-ce pas! »4 Laurence Corbeil, « L’action directe, dernier recours face à l’inaction », sur Chroniques d’une sale gauchiste, 2 mars 2016. https:// chroniquesdunesalegauchiste.wordpress.com/2016/03/02/laction-directe-dernier-recours-face-a-linaction/ 4
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Source: http://www.lib.utexas.edu/maps/historical/philadelphia_1842.jpg
Enfin, après un certain temps, toute trace de la population originale est appelée à disparaître, tel qu’il fut le cas dans le secteur SoHo (South of Houston street) à New-York, presque toujours au profit de personnes aisées financièrement et de promoteurs immobiliers. Il est très rare que les personnes issues des classes sociales inférieures profitent de la gentrification.
Les champignons de l’épicerie sont enrichis en vitamine D Par Vanessa Audet, étudiante en environnements naturels et aménagés Les chercheurs du Boston University Medical Center ont démontré qu’exposer les champignons à la lumière du soleil ou aux rayons UV les font produire une grande concentration en provitamine D, le précurseur de la vitamine D.
Les effets sur la santé Lors d’une conférence (Sokolski, 2014b) donnée à l’Université Laval, sur la culture de champignons destinés à la gastronomie, M. Sokolski a mentionné «qu’environ 35 espèces de champignons sont cultivées pour la consommation ou pour leurs effets médicinaux».
En effet, pour ce qui est des effets médicinaux, la vitamine D agit comme protection solaire. Sa carence peut causer des problèmes métaboliques au niveau des os. En ce qui concerne les champignons en général, ils sont peu caloriques, ils ont un faible taux de sucre, ils sont faible en sel et les végétariens peuvent les utiliser pour aller chercher du potassium, du phosL’expérience phore et du sélénium (Chang & Wasser, 2012). Cette hypothèse est maintenant prouvée. En effet, Culture de champignons dans l’étude publiée en 2013, les chercheurs ont fait une expérience où des adultes devaient ingérer Si la culture de champignons est aussi populaire auchaque jour, durant 3 mois, de la vitamine D2 en man- tant pour la gastronomie que pour le domaine mégeant des champignons enrichis (Keegan et al., 2013). dical, c’est que sa culture est rapide. En effet, il faut Ce groupe fut comparé à un autre groupe d’adulte seulement 2 mois pour sa production. Cette producqui avait pris la même quantité de vitamine D2 ou D3 tion permet 3 semaines de récoltes et on peut ensuite sous forme de suppléments. Il a été découvert que la recommencer le processus toute l’année. concentration de vitamines dans le sang, des deux groupes, était semblable. Les champignons à l’étude Les champignons étudiés sont le crimini (champignon café), le pleurote, la morille, le shiitake et l’agaric (champignon de paris). Afin de déterminer la concentration en vitamine D, ainsi que le type de vitamine D retrouvé (D2, D3, D4), les champignons sont bombardés de rayons UV et comparés à des témoins. Les chercheurs confirment que les champignons possèdent tous la vitamine D2 et D4. Le shiitake, quant à lui, possède en plus la vitamine D3. Selon M. Serge Sokolski, chercheur en mycologie de l’Université Laval et ancien propriétaire d’une champignonnière, «Les champignons font partis des rares aliments non modifiés génétiquement dans cette ère des OGM» (Sokolski, 2014b).
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Source : Créé par Vanessa Audet selon les données de Santé Canada, 2012
Auparavant, on pensait qu’exposer les champignons à la lumière aidait à obtenir une concentration élevée en vitamine D. Les champignonnières n’attendirent pas une confirmation des scientifiques pour commencer une production de champignons exposés à des lampes UV.
Culture de champignons de paris – Crédit photo: Serge Sokolski
Sokolski, Serge (2014b) Conférence à l’Université Laval lors du cours Mycologie générale. Raphael-John H. Keegan, Zhiren Lu, Jaimee M. Bogusz, Jennifer E. Williams and Michael F. Holick. Photobiology of vitamin D in mushrooms and its bioavailability in humans. Dermato-Endocrinology 2013; 5 :1, 165-176.http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/ articles/PMC3897585/ (document consulté le 31 octobre 2014). Shu Ting Chang & Solomon P. Wasser. The Role of Culinary-Medicinal Mushrooms on Human Welfare with a Pyramid Model for Human Health. International Journal of Medicinal Mushrooms, 14(2): 95–134 (2012).http://www.dl.begellhouse.com/download/article/5b2516df6bbf4bbd/IJM1402-001.pdf (document consulté le 31 octobre 2014). Santé Canada, Date de modification : 2012-03-22, [consulté le 30 novembre 2014],http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/nutrition/vitamin/vita-d-fra.php
Référence : Sokolski, Serge (2014a) PowerPoint de la conférence La culture des champignons destinés à la gastronomie, Université Laval, (document consulté le 18 septembre 2014).
Nightjars
Par Viengxay Matthayasack, étudiant au Baccalauréat coopératif en Opérations forestières Miaou, une devinette puis un bref article sur un oi- leurs oisillons. Une technique qui a fait ses preuves seau m’intriguant depuis longtemps. puisque les chances de survies des nouveau-nés sont élevées malgré le fait que les femelles pondent leurs Mon premier chante sous la lune. Mon second préfère œufs directement sur la litière végétale. Pourtant, on les forêts dégagées. Mon tout est un Caprimulgidae constate depuis une dizaine d’années une diminution au camouflage exceptionnel. Il s’agit de l’engoulevent significative de ces oiseaux en Ontario, au Manitoba, bois-pourri (Antrostomus vociferus)! en Saskatchewan et au Québec. Pourquoi disparaissent-ils? La dégradation d’habitats de qualité et les changements climatiques qui réduisent le nombre d’insectes sont les principaux coupables retenus. Des facteurs aggravants comprennent le fait que les engoulevents sont des oiseaux plutôt méconnus, peu étudiés et dont le camouflage et les habitudes nocturnes sauront esquiver l’œil des ornithologues les plus aguerris (seul le chant permet de d’identifier les mâles avec certitude).
Source : Registre public des espèces en péril
L’engoulevent bois-pourri compte parmi les 3 espèces d’engoulevents pouvant être rencontrées au Québec et l’une des 6 sous-espèces. Il mesure environ vingt centimètres et se nourrit principalement de coléoptères et lépidoptères. Cet oiseau est généralement distribué dans les forêts mixtes au sud-est du Canada. En ce moment, l’espèce est désignée menacée au Canada tandis qu’au Québec, on la considère plutôt vulnérable. En lien avec ses habitudes de vie, il est plutôt actif au lever du jour, au crépuscule et la nuit lorsque la lune est minimalement à 50% de pleine luminosité. Cet amour pour la lune fait de lui un petit oiseau très exceptionnel! On dit même que les femelles synchronisent la période de ponte avec la pleine lune dans le but d’avoir des insectes en abondance pour nourrir
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Parmi les besoins suspectés, on sait que les engoulevents préfèrent les forêts peu denses ou perturbées (environ 60% de couvert), avec des lisières importantes. Leur domaine vital est rarement localisé dans un îlot forestier et ils semblent rechercher une bonne couverture de feuillage au sol plutôt qu’un site abondant en insectes. Niveau sylviculture, les coupes totales seraient à éviter tandis qu’on devrait favoriser la coupe d’arbre dominant (pour ouvrir le couvert forestier), les coupes partielles et la présence de brûlis.
ments sylvicoles? Je l’ignore. Pour l’instant au Québec, cette espèce n’est pas désignée comme menacée. Si une telle désignation était faite, il faudrait réfléchir à d’éventuelles conséquences de récoltes de bois mort et des CPRS dans les zones où l’oiseau est détecté.
Source : Bussière 2013
Enfin, les données sur les migrations (car les engoulevents nous rendent seulement visite une partie de la saison) et leur «accueil» au nord du Mexique et au sud des États-Unis ne sont pratiquement pas quantifiés dans cette histoire. Même qu’étant donné que Maintenant, est-ce qu’un oiseau aussi peu charisma- ces espions chantent assez peu hors de la saison de tique est en mesure de faire changer des aménage- reproduction, leur route migratoire est un mystère…
Distribution au Québec de l’engoulevent bois-pourri : Rouge = nidification confirmé, Orange = Nidification probable, Jaune = Nidification possible, Gris = Espèce non observée et blanc = parcelles non visitées. Références: Regroupement QuébecOiseaux. 2013. Fiche d’informations : Aménagement forestier pour la conservation de l’habitat de l’Engoulevent bois-pourri. Rédigée par Frédéric Bussière. Montréal, Québec. 9 pp. http://naturecanada.ca/news/apercu-espece-lengoulevent-bois-pourri/ http://ec.gc.ca/soc-sbc/oiseau-bird-fra.aspx?sY=2011&sL=f&sM=p1&sB=WPWI http://www.ontarioparks.com/parcsblog/especes-en-peril-recherches-sur-lengoulevent-bois-pourri-dans-le-parc-provincial-algonquin/
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Ce livre que je lis trop vite depuis trop longtemps
Par Mathilde Routhier, étudiante en aménagement et environnement forestiers Ça ne m’était jamais arrivé. J’avais dévoré des livres, j’en avais annotés, j’en avais savourés. Mais jamais je n’avais vécu ce double désir; cette impatience de connaître la suite mélangée à l’envie de prendre le temps de déguster chaque tournure de phrase. C’est pas mêlant, je me suis tapée sur les nerfs et l’ai mis de côté avant même de passer au travers. Je me suis finalement réconciliée avec cette lecture en me permettant de la dévorer en me promettant une relecture annotatoire en bonne et due forme. Pour la première fois de ma vie, j’ai hâte de relire un livre… que je n’ai même pas encore terminé. J’ai décidé de vous en parler quand même. Avez-vous déjà entendu parler de Dany Laferrière? Quelle question. Assurément! Cet écrivain venu d’Haïti maintenant membre de l’Académie française est bien connu dans la province. Mon premier souvenir de cet homme date des débuts de l’émission Bazzo.tv diffusée par Télé-Québec (2008). Ses éditoriaux étaient d’une simplicité et d’une véracité désarmante. J’avais déjà lu L’énigme du retour (2009), y avait apprécié certaines réflexions. J’avais commencé L’art presque perdu de ne rien faire (2011), que je n’ai toujours pas terminé… par manque d’intérêt. Cependant… Tout ce qu’on ne te dira pas, Mongo (2015) a Tout ce qu’on ne te dira pas, Mongo nage entre l’ausu me séduire et me désarmer comme vous avez pu tofiction et l’essai décousu. On attrape des réflexions, le constater. des bouts d’émissions de radio, des rencontres avec le dit Mongo, immigrant Africain, et sa copine-pascopine-mais-copine-quand-même. Ça parle de nous, Québécois , en contraste avec son lui d’avant et son lui de maintenant, le Haïtien qui est partit et qui a majoritairement rebâtit ici. Je ne crois pas avoir à vous en dire bien plus sur cet ouvrage; si vous êtes curieux, vous irez le visiter.
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Bioénergie : de mal-aimé à désiré
Par Claude Durocher, candidate à la maîtrise en sciences forestières multipliée par deux, sans compter les territoires touchés par le feu! Bien souvent, ces volumes ne sont pas récoltés puisqu’il est difficile de rentabiliser les opérations et de convertir cette matière en produits traditionnels.
Source : Jacques Morissette, Natural Ressources Canada
Les secteurs industriels cherchent des approvisionnements stables et constants, avec le moins de défauts possible. Malheureusement pour l’industrie forestière, nos forêts possèdent des caractéristiques tout autres, avec des écosystèmes complexes. Il n’y a pas un peuplement identique à un autre. C’est ainsi que, pendant des années, les compagnies forestières ont cueillis les plus beaux fruits sur leur passage afin de réduire la variabilité des approvisionnements à l’usine, ignorant ce qu’elles considéraient comme « inutile » pour la transformation en produits conventionnels, comme les 2x4 et les pâtes et papier. C’est de cette façon que les arbres de faible vigueur et les diverses espèces sans preneur sont restés en forêt. Ce sort est le résultat de plusieurs années d’écrémages ayant des objectifs financiers élevés. Maintenant, nous devons composer avec des forêts feuillues et mixtes dites dégradées.
Épidémie de TBE
Source : http://maplanete.unblog.fr/2008/
Afin de restaurer les forêts dégradées et d’éviter le gaspillage de ressources disponibles, certaines interventions sylvicoles sont nécessaires. Malheureusement, elles sont dispendieuses et peu de produits peuvent être tirés de ces bois « mal-aimés ». Sommesnous condamnés à attendre que ces peuplements repoussent d’eux-mêmes? Devrions-nous investir des fortunes pour faire ces traitements afin d’assainir la forêt et de récupérer les bois affectés? Peut-être pas. Une des solutions, c’est de travailler avec ces « mal-aimés ». Nous devons trouver de nouQuant à la forêt boréale, elle aussi a son lot de fibre de veaux produits utiles pour la société, qui sont sociabasse qualité. Les perturbations naturelles des forêts lement, environnementalement et économiquement boréales, tels les feux et les épidémies d’insectes, gé- viables. nèrent d’immenses volumes de bois de basse qualité. Au Québec, les épidémies de tordeuse des bourgeons L’énergie, nous en avons tous besoin. Alors que la dede l’épinette frappent tous les 30 à 35 ans, ce qui crée mande énergétique mondiale ne fait qu’augmenter, ces impressionnants massifs de forêt rouge. Suite à notre source d’énergie principale semble avoir des deux ou trois années d’épidémies dans un peuple- limites. Ce ne serait pas une mauvaise idée que de ment, il est actuellement impossible d’utiliser la ma- trouver une alternative plus… renouvelable. En plus tière ligneuse qui s’assèche tranquillement. Pour vous d’atteindre le fond du baril des énergies fossiles à bas donner une idée de l’ampleur du territoire affecté par prix, ces dernières ne sont pas tout à fait l’énergie la l’insecte de 2006 à 2013, c’est l’équivalent de la super- plus verte. En fait, parmi toutes les industries producficie Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, trices d’énergie, c’est celle qui a le taux d’émission de Plantation de peupliers
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gaz à effet de serre le plus élevé. Même si les changements climatiques ne t’inquiètent pas assez pour que tu prennes ton vélo tout au long de l’année, ce serait quand même bien de songer aux énergies alternatives.
restière. On aurait pu remplir plus de 750 grandes piscines olympiques de bois résineux (sapin, épinette, pin et mélèze) du volume disponible et inutilisé de 2008-20137. La possibilité forestière du forestier en chef n’est pratiquement jamais entièrement transformée. Pourtant, les raisons exactes qui expliquent
La bioénergie est une de ces énergies qui a le potentiel de progressivement remplacer l’or noir. La biomasse se transforme en plusieurs types d’énergie, telles que biohydrogènes, les gaz de synthèse, le biodiesel, le bioéthanol, le carburant synthétique et les granules. Au Canada, la production de biocarburants passe de 114 à 1143 tonnes équivalentes de pétrole annuellement en 10 ans. Ces biocarburants sont dits de première génération, ce qui veut dire qu’ils sont issus de matières comestibles, telles que l’amidon, le sucre, les graisses animales et les huiles végétales. Cela suscite un débat éthique : utiliser des terres pour nourrir ou produire de l’énergie? Également, cela peut avoir un impact sur le prix de produits alimentaires et la valeur des terres agricoles en plus de mener à la conversion de culture. C’est ainsi que la 2e génération de biocarburant émerge avec l’avancement de la technologie et des connaissances. Sa production est faite à partir de déchet organique comme la biomasse forestière. Traditionnellement, on considère les résidus de coupe (les branches et la tête de l’arbre) et les résidus de la transformation (bran de scie). Pourquoi ne pas considérer les arbres entiers dont l’industrie actuelle tente de se débarrasser?
ce phénomène ne sont pas claires. Peut-être est-ce l’accessibilité, la force du tissu industriel ou la qualité peuplement et des arbres ? Ou encore, un amalgame de ces facteurs ? Ma maîtrise consiste à comprendre et définir les volumes de bois de la possibilité forestière qui ne sont pas récoltés. Je tenterai de quantifier et de localiser ces bois mal-aimés, une première étape pour le développement d’une filière bioénergétique au Québec. Après tout, les industries cherchent des approvisionnements stables et constants. Si la bioénergie se développe au Québec, nous en profiterons pour aménager nos forêts durablement sans que cela ne devienne un fardeau financier. C’est une opportunité économique qui pourra avoir des répercussions sur tout le secteur forestier et énergétique. Moi, en tant que fière militante contre le gaspillage, je rêve d’une ressource mieux optimisée. Et vous? Références:
On sait que dans plusieurs régions, les volumes non Ressource Naturelle Canada. 2016. Tordeuse des bourgeons récoltés peuvent aller jusqu’à 40% de la possibilité fo- de l’épinette [en ligne]. Disponible à : http://www.rncan.gc.ca/ forets/feux-insectes-perturbations/principaux-insectes/13384
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[cité le 14 février 2016]. BP. 2015. BP Statistical review of wold energy June 2015, 64th edition [en ligne]. Disponible à : bp-statistical-review-of-worldenergy-2015-renewables-section.pdf [cité le 7 octobre 2015]. FAO. 2008. Growing demand on agriculture and rising prices of commodities An opportunity for smallholders in low-income , Paper prepared for the Round Table organized during the Thirtyfirst session of IFAD ’ s Governing Council , 14 FOOD MARKETS : OECD. 2009. Agriculture Outlook 2009 - 2018. Saudi Med J. 33:3– 8. Gallagher, E. 2008. The Gallagher review of the indirect effects of biofuels production. Rev. Lit. Arts Am. (April):1–92 Available online at: http://scholar.google.com/scholar?hl=en&btnG=Sear
ch&q=intitle:The+Gallagher+Review+of+the+indirect+effects+ of+biofuels+production#0. Koh, L. P., and D. S. Wilcove. 2008. Is oil palm agriculture really destroying tropical biodiversity? Conserv. Lett. 1(2):60–64 Available online at: http://doi.wiley.com/10.1111/j.1755263X.2008.00011.x. Sims, R. E. H., W. Mabee, J. N. Saddler, and M. Taylor. 2010. An overview of second generation biofuel technologies. Bioresour. Technol. 101(6):1570–1580 Available online at: http://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0960852409015508. Bureau du Forestier en Chef. 2013. Décision du Forestier en chef à l’égard des volumes non-récoltés [en ligne]. Disponible à : http://forestierenchef.gouv.qc.ca/actualite/decision-du-forestier-en-chef/ [cité le 13 novembre 2015].
Une journée pour parler des arbres et des gens
Source : http://www.af2r.org/activites-et-evenements/ colloque-annuel/foresterie-sociale
Par Marius Legendre Van Geel, étudiant en aménagement et environnement forestiers
Le 17 mars dernier, jour de la St-Patrick, se déroulait le colloque de l’Association forestière des deux rives (AF2R) à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse Desjardins. Le thème du colloque était la foresterie sociale : une forêt pour et par les gens. Avec madame Claire Bolduc, présidente de solidarité rurale du Québec, comme présidente d’honneur et monsieur Luc Bouthillier, professeur à la faculté de foresterie, géographie et géomatique de l’Université Laval, comme maître de cérémonie, la journée ne pouvait que bien se dérouler.
bec, au Canada et dans le monde » posait les bases de la journée. Qu’est ce qu’une forêt communautaire, pourquoi et comment ? Une forêt habitée par des communautés, avec qui elle a des liens étroits tout aussi complexes qu’essentiels. Le tout était illustré par des exemples de forêts gérées par les communautés qui les fréquentes, au Canada et ailleurs.
Dans la foulée, Guy Boudreau et Daniel Pouliot nous ont parlé de la contrée en montagne de Bellechasse, une initiative citoyenne et intercommunale qui vise à aménager, dynamiser et développer la région de BelLe premier tandem d’intervenants était le suivant : lechasse. De cette belle initiative est née la station de Sara Teitelbaum, professeure adjointe au Départe- ski du Massif du Sud mais aussi un parc éolien. Ces ment de sociologie de l’Université de Montréal et derniers assurent un revenu aux différentes municiGérard Szaraz, ancien forestier en chef. Leur présen- palités qui, ensemble, peuvent investir localement au tation intitulée « La foresterie communautaire au Qué profit de la communauté. Vol. 5 n°6
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Pour conclure l’avant-midi, Hugo Jacquemin et Simon St Georges du MFFP sont venus nous parler des relations et des mécanismes de concertation entre les autochtones et le ministère.
Puis, Valérie Malka, enseignante en technologie forestière au cégep de Rimouski nous a aiguillés sur les étapes et processus gagnants pour une bonne intégration des communautés dans la planification forestière. Comment, par un cheminement simple, s’assuAprès une copieuse et savoureuse pause diner, le rer que les décisions de planifications soient prises en pétillant Luc Bouthillier a répondu un grand « Oui » accord avec les pratiques et attentes de chacun. à la question : « Avons-nous une culture forestière ». Nous avons une histoire forestière, mais également Pour terminer, Martin Béland et André Gravel sont une proximité et des liens socio-économiques forts venus nous parler respectivement de la Coopérative avec la forêt. Il a aussi mentionné que de tout temps, de gestion forestière des Appalaches et de Domtar. cette culture a évolué en paradoxes : ensauvagement et grande liberté, d’abord ; asservissement et déve- Cette journée nous a rappelé que la forêt, c’est surloppement, ensuite; source de création de valeur et tout des arbres, mais aussi des gens. Il existe des liens contemplation, finalement. Doit-on choisir ? Il faut étroits et ancestraux entre l’humanité et les forêts. minimalement reconnaître cette dualité de repré- C’est à nous de les reconnaitre, de se les approprier et sentations sociales, fruit des vécus collectifs et indi- de s’assurer qu’ils perdurent. viduels.
Santé des sols
Par Élise Bouchard, étudiante en aménagement et environnement forestiers Les vers de terre sont définitivement les meilleurs alliés qu’un agriculteur puisse avoir dans son champ. Ils améliorent l’aération, la fertilité, la gestion de l’eau, la gestion des résidus, diminuent l’érosion et améliorent le pH. Trois principales espèces sont retrouvées; les L’agriculture est un do- épigées, qui se tiennent à la surface, les endogés, qui maine connexe et simi- se situent dans les premiers 10 cm, puis les anéciques, laire à la foresterie et c’est qui creusent des galeries verticales pouvant atteindre pourquoi j’essaie de me tenir informée sur les avan- 3 mètres de profondeur. cées qui s’y font. Un colloque sur les sols me semblait tout à propos pour interpeller mon esprit forestier, quoi qu’au final, certains liens ont été durs à établir entre les deux domaines… Voici un résumé de ce qui m’a marquée lors de cette journée, que ce soit applicable ou non à la foresterie:
Perturbation physique du sol (labourage) Les différents conférenciers sont unanimes : après des centaines d’années de tradition à labourer la terre, cette pratique ancestrale devrait cesser. Le semi-direct est préconisé; une technique qui n’autorise aucune perturbation du sol majeure et qui mise sur l’augmentation des populations de vers de terre pour gérer la santé du sol.
Figure 1 Différents types de vers de terre
Les vers anéciques sont d’une importance primordiale; ils sont responsables de la grande majorité des bénéfices énoncées plus haut, étant donné l’ampleur et l’orientation de leurs galeries. Ils transportent également la matière organique de la surface en profondeur, ce qui facilite l’intégration de la matière organique dans le sol.
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Source : http://artnatureetcultureencpe.blogspot. ca/2014/06/ver-de-terre-101-pour-les-petits.html
Le 6 janvier passé, j’étais une forestière égarée dans un colloque sur la santé des sols agricoles.
Imaginez l’ampleur de la tâche, pour un vers terre, de se creuser une galerie de 3 mètres de profondeur…! Le labourage détruit ses galeries, tuant la plupart de leurs propriétaires et contribue à la diminution des populations.
dans la mesure du possible pour assurer un apport constant.
Source : http://esdac.jrc.ec.europa.eu/themes/soilbiodiversity
De plus, les monocultures ne sont pas souhaitées, car chaque micro-organisme décompose des tissus végétaux spécifiques. En cultivant des monocultures, on favorise la variété de micro-organismes y étant Pour aider ces petits amis à perpétuer et augmenter associée, ce qui diminue la fertilité en réduisant la leurs effectifs, il faut les nourrir; non pas une fois dans biodiversité du sol. la saison, mais bien en permanence. Concrètement, cela revient à dire qu’on doit maintenir un couvert vé- Conclusion/Réflexions gétal ou des résidus végétaux au sol en permanence. La principale conclusion de la journée rejoint bien Finit le temps où on retournait la terre complètement celle livrée dans mon cours d’agriculture à UBC: Il faut pour obtenir un beau sol nu après les fourrages. éviter de mettre les sols à nu. Les sols nus n’existent pas en nature, pourquoi s’entêter à en créer? Fait divers et intéressant; les statistiques disent que passée la limite du 3% de matière organique au sol, le Quand est-il de nos pratiques forestières? Nos plannitrogène commence à y être fixé. Encore faut-il avoir tations sont en grande majorité des monocultures. de la matière organique… Réduit-on la fertilité des sols en encourageant, par la bande, les monocultures de micro-organismes? Déficience en carbone Madame Kris Nichols, du Rodale Institute Research La préparation de terrain met souvent le sol à nu; bien Farm, a offert une conférence intéressante sur l’im- que cela améliore l’aération et la gestion de l’eau à portance du carbone dans les sols. Selon elle, le défi- court terme, qu’en est-il de la fertilité? cit en carbone est un des problèmes majeurs retrouvés en terres agricoles. Venez m’en jaser autour d’un bon café du P’tit CAAF! Comment incorpore-t-on le carbone au sol? Le carbone est fixé par la photosynthèse et est ensuite transféré au sol par la dégradation des débris végétaux effectuée par les micro-organismes. S’il n’y a pas de photosynthèse, il n’y a pas de fixation de carbone. Il faut donc conserver un couvert végétal permanent
Figure 2 Biodiversité du sol
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Un peu de blabla, puis deux réflexions
Par Clara Canac-Marquis, étudiante en aménagement et environnement forestiers, présentement en session au Chili La Patagonie est terre d’extrêmes où se déchaînent et s’amusent les éléments dans une danse spectaculaire. Le soleil y est brûlant, le froid poignant, le calme prenant et les vents effroyables. L’homme qui s’y aventure est forcé de se soumettre humblement à cette nature capricieuse et puissante.
Glaciar Grey, Chili.
Quelques kilomètres au Nord, la contrée sauvage est vite oubliée et les éléments soumis au règne du dollar. Quel que soit l’horizon, mon regard ne peut porter que sur développements urbains et plantations exotiques. Le royaume est laid. …
“Vendedora de flores” Diego Rivera
Merci Mathilde pour ton acharnement à faire rouler ce journal (qui a secrètement vu la pluie à plusieurs reprises avant de renaître de ses cendres sous le nom du Jaseur Boréal), pour ton leadership exceptionnel, pour ta capacité (qui m’est incomprise à ce jour) à attirer les articles, pour tes belles photos de couverture, pour ta bonne humeur, pour ton amitié ! Sans madame la présidente, je mets ma main au feu que ce journal facultaire serait mort et enterré. Félicitations pour cette belle réussite.
Constat : Nous, forestiers québécois, sommes chanceux de gérer des forêts (et non pas des dollars qui poussent)!
Deuxième réflexion Nous sommes mus par cette hâte à demain et cette nostalgie d’hier, trop occupés à bouger et penser pour simplement embrasser le moment présent. Le voyage (et aussi certaines drogues…), c’est une porte de secours qui nous oblige à sortir de la routine et vivre ici, maintenant. Une belle béquille, mais dont En septembre prochain, il semble que ce sera à mon l’idée est de s’affranchir pour vivre simplement, peu tour de diriger le bateau. Je n’ai pas beaucoup d’ex- importe l’endroit. périence en navigation maritime, mais je tâcherai de faire de mon mieux. Matelots et matelotes, vous êtes Question : Pourquoi pas chez moi, avec ceux que cordialement invité(e)s à bord ! Nous éviterons l’ice- j’aime ? berg ! Première réflexion Entre mers et terres, plaines et montagnes, glaciers et torrents, forêts et steppes. - 16 -
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Source : http://www.dtlux.com/imagenes/13937-GlaciarGrey-1.jpg
Blabla Dans le mot du comité, Mathilde vous remercie, chers lecteurs, qui permettez à ce journal d’exister en y portant attention. Voilà une délicate attention. Maintenant, à mon tour de lancer quelques fleurs !
Forêt Montmorency : à surveiller en 2016 !
En 2016, le comité scientifique et d’aménagement de la Forêt Montmorency (CSAFM) ne manquera assurément pas de sujets de discussion. De nombreux projets sont à l’étude et autant d’enjeux devront faire l’objet d’un examen minutieux. Parmi ceux-ci, plusieurs découlent directement de l’ajout d’une grande superficie de territoire, dont la Forêt a maintenant la responsabilité de gestion forestière. À ce sujet, il importe d’entrée de jeu de souligner que ce nouveau territoire, la Forêt Montmorency B (FM-B) fait partie intégrante de la réserve faunique des Laurentides. La Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) y conservera donc les droits de gestion du tourisme. Cela étant dit, de nouveaux amateurs de plein-air se sont joints à ceux qui fréquentent le territoire original de la Forêt Montmorency (FM-A). En effet, des activités de pêche, de chasse et de villégiature y sont offertes. La Sépaq y possède d’ailleurs plusieurs chalets, un pavillon au lac des Neiges, en plus d’un réseau dense de sentiers utilisés pour la randonnée, le vélo de montagne, la raquette et le ski de fond. De plus, quelques terrains de piégeage sont présents dans la section nord. De tout nouveaux défis d’harmonisation des usages sont donc à prévoir et c’est justement la vocation du comité scientifique et d’aménagement que d’aller au-devant de ces enjeux. Déjà, un représentant de la Fédération des trappeurs gestionnaires est présent au sein du comité, ainsi que la Sépaq. Comment se réaliseront concrètement ces démarches d’harmonisation? En consultant les trappeurs lors de la planification des coupes pour s’assurer de la connectivité des habitats, selon les espèces d’intérêt, ou encore en coordonnant les travaux sylvicoles avec la Sépaq afin, par exemple, que les interventions tiennent compte des territoires de chasse et soient réciproquement prises en compte lors de la délimitation de ces territoires. Il s’agit donc d’assurer une concertation en continu entre les acteurs en présence afin que les pratiques soient respectueuses des différents usages du territoire forestier.
sement de la Forêt Montmorency relève directement de ce qui se passe ici sur le campus. Sans doute avezvous appris, cet automne, que notre campus était désormais carboneutre. La carboneutralité, c’est faire en sorte que les émissions de gaz à effet de serre ne dépassent pas la somme des efforts de réduction des émissions et des émissions qui sont compensées. Il n’y aurait ainsi plus d’impact climatique, puisque les émissions nettes sont considérées comme nulles. Si c’est ambitieux objectif est réalisable, c’est en bonne partie parce que l’Université Laval dispose d’un atout considérable ; la Forêt Montmorency. Sur les 26 638 tonnes de CO2 équivalent générées par le campus, près de 14 000 tonnes sont compensées par le puits de carbone que représente cette zone forestière. On considère ici seulement la captation supplémentaire générée par les pratiques forestières, en comparaison avec une forêt à l’état naturel. C’est après une récente demande du vice-rectorat exécutif que le comité scientifique et d’aménagement a accepté le mandat de valider la cible, d’élaborer la stratégie pour l’atteindre et également de l’intégrer dans le plan d’aménagement forestier intégré tactique (PAFIT). Un groupe de travail a ainsi été mis sur pied et aura comme défi d’optimiser les pratiques pour maximiser la captation de carbone. Les mesures seront connues plus tard, mais elles pourraient comprendre l’établissement d’un coefficient de distribution de la régénération ambitieux, ou encore la mise en production de chemins abandonnés.
Dans un tout autre registre, on ne peut passer sous silence le travail prolifique des étudiants du cours d’aménagement durable et intégré des forêts. À la fin de la session dernière, les différentes équipes ont présenté le fruit de leur travail aux membres du CSAFM. Ces présentations ont soulevé d’excellentes idées qui seront certainement prises en compte dans les futures décisions d’aménagement. D’ailleurs, l’un de ces projets sera l’objet de discussions lors des prochaines rencontres du comité, puisque le principe a déjà été intégré au PAFI-T de la FM-A. Ce rapport sur l’aménagement des bordures de sentiers et chemins, Étonnamment, un autre grand enjeu lié à l’agrandis- réalisé par Mathilde Boissé Gadoury, Jessie Breton, IsaVol. 5 n°6
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Source : http://www.foretmontmorency.ca/fr/ amenagement-durable/
Par Alexandre Morin-Bernard, étudiant en aménagement et environnement forestiers
line Jadoulle, Frédéric Leclerc et Gabrielle Leclerc proposait d’adapter les interventions sylvicoles dans ces zones selon le type d’activités qui y est pratiquée et le niveau de sensibilité des visiteurs, dans le but d’améliorer leur expérience, tout en répondant aux objectifs de récolte de la FM. Cette stratégie permettrait en plus de contribuer au rétablissement de la proportion de peuplements irréguliers à un niveau équivalent à
celui de l’ère préindustrielle. Reste maintenant à appliquer le concept sur le terrain, ce qui représente un certain défi en raison des contraintes opérationnelles. Il s’agit toutefois d’un excellent exemple montrant que nous avons, en tant qu’étudiants, un rôle concret à jouer dans les pratiques d’aménagement de notre forêt de recherche et d’enseignement.
Quand l’appétit va tout va?
Mathilde Routhier, étudiante en aménagement et environnements forestier La marmotte est sortie, rentrée, puis ressortie! Nous pouvons maintenant croire à l’arrivée du printemps et sauter sur notre vélo (…d’été, pour ceux qui ne sont jamais descendus de leur monture)! Ah, ce sentiment enlevant qu’offre le retour de notre vieil ou tout jeune ami qui nous permettra de se prendre pour des chevaux de course urbains! C’est ainsi que, tout énervé(e), vous courrez sortir votre vélo! Malheur! Vous remarquez que… a) Les pneus sont dégonflés; b) La chaine est rouillée; c) Le garde boue frotte; d) Le banc fait couic couic; e) Les freins criiiiiiiiiisssssseeeeent; f ) a,c,e; g) c,d; h) toutes ces réponses!
Vous pouvez alors prendre une grande respiration puis gossouiller avec ce que vous avez à portée de main… ou vous dire que ça va se placer tout seul… ou passer à la Coop Roue-Libre et remettre votre bolide à neuf pour qu’il roule comme sur des roulettes! Bon, c’est vrai que cette petite roulotte fait peur avec… avec quoi d’ailleurs? Une fois la terrible épreuve de répondre au « bonjour » accueillant du ou de la bénévole en poste, il ne vous reste qu’à exposer votre problème et c’est dans la bonne humeur, l’entraide et l’abondance de matériel et d’outils que vous pourrez apprendre à bichonner votre monture. Pour l’horaire, elle est sur leur page Facebook. Vous trouvez que ce n’est pas ouvert assez souvent? Eh bien appliquez comme bénévole! N’ayez crainte, ils vont vous former!
Vous êtes à Québec cet été? Pourquoi en pas en profiter pour vous impliquer dans l’atelier… ou dans les « bureaux »? D’ailleurs, La Coop est présentement à la recherche d’administrateurs pour s’occuper des communications et du service aux entreprises. Pour plus d’informations, passez à la Coop, visitez leur page Facebook ou leur site internet (www.cooprouelibre.com), appelez-les (418-656-2131 poste 2191) ou écrivez-leur (info@cooprouelibre.com) (on ne peut pas dire qu’ils ne sont pas accessibles…), ils se feront un plaisir de vous charmer… et de vous aider bien entendu!
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Spotted à la page Facebook Spotted : Université Laval Viengxay Matthayasack, étudiant au baccalauréat coopératif en opérations forestières
Source : Banière facebook de la page spotted de l’Université laval
Pssst! Pssst! J’ai quelque chose pour vous! « Spotted Université Laval » sur facebook! Spotted? C’est un phénomène récent…dans lequel les gens fréquentant une institution diffusent des messages et images d’une façon totalement anonyme. Les potins qu’on y retrouve vous donneront une raison de davantage de surfer sur facebook pendant les cours et de vous « entretenir » avec des gens de toutes les facultés du campus! Miaou, peut-être qu’on parle de vous sur cette page? Une confession? Une gaffe? Une erreur de stationnement? La cafétéria qui offre des portions trop petites? Pssst! Psst! «Spotted Université Laval »!
Événement Geek - Le Warpzone 8(BIT)
Vanessa Audet, étudiante en environnements naturels et aménagés Geeks, Geekettes et curieux! Vous voulez vous rappeler des souvenirs de votre enfance et jouer à des jeux vidéos sur de vieilles consoles rétro? Cet événement est pour vous!
Le Warpzone 8(BIT) aura lieu le samedi 9 avril, à partir de 18h00 à l’Espace Dalhousie. Les billets sont à 15$, payable à la porte en argent liquide. Les enfants sont les bienvenus! De plus, il y aura de la nourriture, des boissons et de l’alcool à prix abordable!
Source : Banière facebook de la page spotted Warpzone
Pour en savoir plus, suivez leur page Facebook https:// Le Warpzone est un évènement culturel visant à pro- www.facebook.com/lewarpzone/ mouvoir les aspects positif de la culture du jeu vidéo sur notre société, de l’ère de gloire du pixel-art à l’avènement du 3d.
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Planète Sudoku Grilles
http://www.planetesudoku.com/imprimergrillefiche.php?type=6
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