Le Jaseur Boréal - vol. 5 no 3 - Décembre 2015

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LE JASEUR

BORÉAL

DÉCEMBRE 2015


TABLE DES MATIÈRES

Viens-t’en dans mon salon, on va jouer !

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Repenser l’agriculture, partie 1

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Chauffeur de rickshaw cherche clientèle (Guwahati Assam)

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Allier performance écologique et prospérité économique (AFAT)

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Mauvaises herbes et plantations; une histoire d’amour ?

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Quelques nouvelles de la Forêt Montmorency

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Retour sur la table ronde Sommes nous maître de notre forêt ?

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Une grosse journée de marde

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Déforestation et bon burger

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Bande dessinée

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Sudoku

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Tirage : 150 exemplaires Distribution : pavillons Abitibi-Price et Gene-H.-Kruger

Imprimé sur du papier Rolland Enviro100

La réalisation du journal est rendue possible grâce à la contribution financière du Fonds d’investissement étudiant. Merci !

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LE MOT DU COMITÉ Chers lecteurs, chères lectrices, Ce mois-ci, nous prenons un moment pour vous parler des raisons qui, selon nous, rendent importantes la présence et la pérennité du journal étudiant de la faculté. D’abord, nous considérons essentiel que les étudiants disposent d’une tribune écrite et de format papier afin de pouvoir s’exprimer sur les sujets qui les animent et les touchent. De ce partage peuvent naître des idées de projets ou simplement des échanges intéressants. Continuons sur cette lancée! L’équipe prône actuellement un journal diversifié tant en matière d’articles que de rédacteurs. Cependant, nous soutenons et valorisons tout particulièrement la réflexion sur les enjeux touchant nos disciplines respectives. Le mot de Clara, instigatrice de la tendance journalistique que prend ce journal : Ayons l’audace de remettre en question les paradigmes de l’aménagement forestier au Québec. Nous reconnaissons ne pas avoir pas le bagage de connaissances et d’expériences des ingénieurs séniors, mais dans ces lacunes résident nos forces : nous sommes indépendants, nous ne sommes pas blasés, nous avons de l’imagination et notre formation est on-ne-peut-plus à jour, assise sur la plus récente littérature (n’est-ce pas, chers professeurs?). La réflexion fait partie intégrante du monde universitaire et c’est maintenant que nous forgeons les professionnels que nous serons. Le Jaseur Boréal est la plateforme qui nous permet cet exercice. Dans cette édition du Jaseur Boréal, vous trouverez un article de Maxime Fiset abordant l’agriculture urbaine; un retour sur une pièce de théâtre qui sort des balises : Baiseries; un état de situation sur la déforestation; des nouvelles de la Forêt Montmorency; un retour sur le 72e congrès de l’Association forestière de l’AbitibiTémiscamingue portant sur l’importance de se soucier de l’empreinte écologique de son entreprise; une réflexion sur la plantation en forêt privée, et bien plus. De plus, la table ronde du 19 novembre portant sur la certification forestière fut couverte par Mathilde. Si vous êtes intéressés à vous impliquer dans le comité, nous vous accueillons à bras ouverts. Nous voulons d’ailleurs souligner l’arrivée d’Éloïse Dupuis dans l’équipe du journal! Nous nous rencontrons une fois par mois, le lendemain de la date de tombée, afin de gérer la correction, la mise en page et l’impression. Veuillez noter qu’il n’y a pas d’obligation de rédaction pour les membres du comité. Intéressé(e)? Viens nous voir! Le comité du Jaseur Boréal, votre journal étudiant Présidente : Mathilde Routhier Vice-Présidente : Clara Canac-Marquis Collaborateurs : Éloïse Dupuis & Viengxay Matthayasack Graphiste : Zacharie Routhier LE JASEUR BORÉAL

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lejaseurboreal@gmail.com larbritibi.ffgg.ulaval.ca /lejaseurboreal -3-

N.B. : L’adresses internet devrait bientôt changer en accord avec le nouveau nom du journal


Viens-t ’en dans mon salon, on va jouer !

par Mathilde Routhier, étudiante en aménagement et environnement forestiers Imaginez un appartement de la basse-ville. Et si on faisait comme lorsqu’on avait cinq, huit, douze ans? Et si on montait une pièce de théâtre et qu’on la présentait ici, chez nous? On pourrait inviter nos amis, notre famille! Et pourquoi pas des inconnus aussi! Oh oui, on fait ça! On installerait des chaises dans un coin du salon. On jouerait dans l’autre coin… et dans la cuisine aussi! Pourquoi pas, les gens peuvent bien tourner la tête vers la droite, rien n’oblige à jouer devant son public, non? Tant qu’on peut nous voir. Nous voir? Mais on peut nous voir même si on n’est pas dans la même pièce, s’agit de connecter une caméra à la télévision. Ohhhh oui, ça ferait tellement 2015!

raient avoir lieu normalement dans les vraies pièces et les réflexions pourraient être partagées avec la caméra! Oh, je sens qu’on va avoir du plaisir (encore une fois, restons au premier degré, s’il-vous-plaît).

Crédit photo : Page Facebook du Théâtre du Quartel

Je ne pense pas que la concoction de la pièce Baiseries, un texte de Jean-Philippe Baril-Guérard s’est réellement passée ainsi. Cependant, vous avez les éléments clés de cette expérience. La mise en scène est exquise (réalisée par Jean-Nicolas Marquis) et les cinq comédiens, quittant à peine les bancs d’école du Baccalauréat en théâtre de l’Université Laval ou du Conservatoire d’art dramatique, réussissent à tenir leur rôle avec brio malgré l’omniprésence des spectateurs. Malheureusement, les représentations sont terminées. Gardez l’œil ouvert sur les prochaines réalisations de ces jeunes adultes au potentiel théâtral Ok, on fait une pièce chez nous. Et dans l’entrée, on assuré : Émile Beauchemin, Marianne Desjardins, mettra une billetterie (c’est beau faire comme quand Alexandre Bellemare, Maureen Laberge et Eric Robion avait cinq ans, mais il faut quand même le payer cet taille!1 J. appart!) Ça nous prend un sujet. Pourquoi est-ce qu’on ne parlerait pas de… baiseries? Ce serait toute qu’une expérience… le public presque dans nos jambes (restons au premier degré s’il vous plaît), plongé dans l’intimité d’une fille qui laisse son premier chum (on s’entend, il l’aurait trompé!) et qui vit sa vie de célibataire… à fond la caisse. Oh! Et on pourrait avoir les 1. Genest, C. 2015. Le Voir : « Néo-théâtre radical ». https://voir. points de vue de la fille et des gars… Les actions pour- ca/scene/2015/10/06/baiseries-neo-theatre-radical/

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Repenser l’agriculture, partie 1

par Maxime Fiset, Bacc. Multi. en Géographie, Science Politique et Dév. Durable. L’industrialisation de l’agriculture entraîne l’utilisation de machinerie lourde, qui contribue à l’érosion. Un épuisement des nappes phréatiques (pensez à la sécheresse en Californie!) suit souvent l’installation d’une agriculture extensive dans une région. Un phénomène de Klondike peut même se produire : la région semble productive pendant 10 ou 20 ans, plusieurs fermiers s’y installent pour l’exploiter et, avant même que la dégradation de l’environnement ne puisse se faire sentir, des circonstances variées (climatiques, allant d’El Nino au cycle solaire de 210 ans) causant de grands chambardements, forcent l’abandon de Toutefois, la tendance à la mécanisation et l’indus- certaines pratiques agricoles. Avec l’agriculture motrialisation de l’agriculture ont transformé cette pra- derne, les conditions de production sont adaptées tique, autrefois à petite échelle et familiale, en une grâce à la technologie, ce qui peut avoir pour consésuper-business qui représente 3% du PIB mondial quence encore plus d’épuisement des sols. et jusqu’à 25% du PIB de certains pays en voie de développement.1 Ce pourcentage peut paraître sans Mais la plus grosse charge sur les sols pouvant être conséquence comparé au complexe militaro-indus- cultivés est sans doute la monoculture saisonnière. triel ou à la finance et ses branches, mais il convient La culture d’une seule plante (dans notre imaginaire de ne pas oublier que ce « maigre » 3% du PIB mondial souvent le maïs) entraîne une déficience en certains représente 5 BILLIONS de dollars US (en 2007, dollars minéraux ce qui cause un déséquilibre dans la vie de 2005) et 100% de la production alimentaire essen- du sol. L’irrigation et l’exposition de la terre nue entielle aux autres domaines d’activité économique.2 traînent une perte d’éléments nutritifs vers les cours Qui plus est, la FAO prévoit une hausse de 60% de la d’eau. Le labour (ou l’acte de sillonner la terre nue demande de denrées alimentaires et agricoles d’ici afin d’y préparer des sillons) rend les sols plus com2050, ce qui ne sera pas sans conséquence sur la pacts, et cette terre exposée est sujette à l’érosion par pression qui sera imposée aux systèmes productifs la pluie et les vents, ce qui fut l’une des principales causes du Dust Bowl dans les années 1930 aux Étatset, donc, aux sols.3 Unis, ruinant l’agriculture de presque tout le pays Les sols, toutefois, sont une ressource non-renouve- pendant une dizaine d’années et causant l’appaulable, dont la qualité et la productivité sont généra- vrissement de la population rurale ainsi que l’abaislement déterminés par le type de végétation qu’on sement de ses conditions de vie. De plus, le fait de pouvait y trouver avant leur conversion à des fins agricoles, mais aussi par d’autres facteurs tels que la présence d’animaux migrateurs et leur composition minérale originelle. Il va sans dire que leur exploitation sur une base industrielle, mais aussi saisonnière, contribue à leur appauvrissement, au mieux, et à la désertification, au pire. Selon la FAO, 33% des terres agricoles sont modérément ou gravement dégradées.4

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Année internationale des sols, http://www.fao.org

L’année 2015 a été nommée Année Internationale des Sols par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Pour le citoyen moyen ainsi que pour bien des étudiantes et étudiants de la FFGG et du reste de l’Université Laval, les sols sont un enjeu qui semble lointain. Pourtant, à bien des égards, notre société ne pourrait subsister sans le produit des sols cultivés, c’est-à-dire l’agriculture.


retirer toutes les parties de la plante lors de la récolte entraîne une exposition plus prolongée et un appauvrissement plus rapide ; les nutriments dans la tige, s’ils étaient retournés au sol, pourraient maintenir en partie sa productivité, mais ce n’est pas une pratique très courante. Pensez à un champ en mai ou en octobre et vous imaginerez une terre nue à tout coup. (Un excellent documentaire sur le Dust Bowl est disponible sur Netflix, « The Dust Bowl by Ken Burns » pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler.)

régionales et imiter le modèle naturel prévalent. Une permaferme telle que New Forest Farm fonctionnant sur plusieurs étages (du sol à la cime des arbres) et incorporant des animaux dans un système calqué sur la nature peut être plus productive qu’une ferme traditionnelle tout en étant plus écologique et plus résiliente face aux aléas du marchés (car elle produit une vaste variété de denrées, allant des champignons au bœuf et passant par les pommes et les châtaignes) et aux risques climatiques.6 À SUIVRE.

En plus, le modèle agricole actuel dépend lourdement des combustibles fossiles et de compagnies telles que Monsanto, qui produisent des produits chimiques en quantités phénoménales et dont le monopole sur la génétique des plantes appauvrit la biodiversité mondiale. Et nous n’avons traité ici que de l’agriculture végétale, car l’élevage est encore pire et contribuerait à hauteur de 22% à la production de gaz à effet de serre mondiale.5

Je couvrirai le sujet de la permaculture plus en profondeur lors d’un prochain article. Assurez-vous de ne pas manquer les prochaines éditions du périodique de la FFGG. J.

Il existe toutefois une solution à ce problème : la permaculture. Il s’agit du principe selon lequel l’agriculture doit à la fois s’adapter aux conditions de culture

1 : http://www.fao.org/docrep/015/i2490e/i2490e01c.pdf 2, 3, 4 : http://www.fao.org/3/a-i4373f.pdf 5 : David A. Hodell et al. SOLAR FORCING OF DROUGHT FREQUENCY IN THE MAYA LOWLAND, Science 292, 1367 (2001) 6 : http://www.scientificamerican.com/article/the-greenhousehamburger/ 7 : Mark SHEPARD, « RESTORATION AGRICULTURE – real world permaculture for farmers », Acres USA, 2013

Chauffeur de rickshaw cherche clientèle (Guwahati, Assam) par Camille Proulx, étudiante en aménagement et environnement forestier L’Inde c’est la dualité. L’Inde c’est sentir l’odeur d’un plat bien épicé qui nous fait saliver immédiatement suivi d’une draft d’urine aigre. L’Inde c’est voir des gens mieux habillés qu’on ne le serait à notre mariage à côté d’une famille en guenilles. L’Inde c’est être émerveillée et dégoûtée dans la même ­seconde. L’inde c’est contrasté. On voit de la pauvreté partout, mais personne ne semble mourir de faim. En fait, on comprend assez rapidement que tout le monde essaie de tirer son épingle du jeu (c’est parfois plus facile avec les touristes!). Pas de job? Impossible. Achète-toi un gros sac de peanuts pi vends des p’tits sacs de peanuts ; ou encore, mets des ouates avec des cuetips dans une boite pi va demander aux gens dans la rue s’ils veulent se faire laver les oreilles. J.

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Allier performance écologique et prospérité économique : Topo sur le 72e congrès de l’AFAT par Ariane Bernier, Maitrise en sciences géographiques appliquées (foresterie) Personnalités politiques, hommes d’affaires, directeurs d’usines et de compagnies de récolte, propriétaires de lots boisés, fonctionnaires du ministère, représentant de compagnies de travaux sylvicoles, et j’en passe. Ce vendredi 6 novembre 2015, le 72e congrès de l’Association forestière de l’Abitibi-Témiscamingue (AFAT) a attiré à Amos près de 200 acteurs forestiers de la région et des alentours.

http://afat.qc.ca

Tout est dans les détails. L’équipe de Jan Michaelsen, FPInnovations, a fait une multitude de tests afin de réussir des économies de carburant dans le transport du bois. Pneus simples à bande large, force de moteur adaptée au terrain, installation d’une transmission automatisée (transmission manuelle dont les changements de vitesse sont fait par ordinateur), système biénergie Propane/Diesel présentent tous des économies non-négligeables. Jusqu’à la friction des piquets de la remorque lors des voyages à vide reLe thème de cette année, Vert la bonne direction, a présente à elle seul 15% de consommation d’essence mis la table pour une discussion tournant autour de supplémentaire. l’importance de se soucier de l’empreinte écologique de son entreprise. Finalement, sachez que le Centre d’études collégiales à Chibougamau offre, entre autres, des services de Selon Annie Levasseur, CIRAIG, le projet de calcul développement stratégique aux entreprises foresd’empreinte écologique européen, obligera bientôt tières participant à leur projet d’analyse du cycle de quiconque voulant vendre ses produits en Europe vie. de se soumettre au processus d’analyse du cycle de vie (ACV). Au Québec, il reste encore du travail à faire. Ceux qui étaient sceptiques et ne se sentaient pas Pour l’instant, les ACV ne prennent pas en compte le concernés au début de la journée ont eu une prise de type d’aménagement de la forêt d’où du bois utilisé. conscience. L’économie verte se développe rapideFrédéric Verreault, Chantier Chibougamau – Nordic ment. Il est important de s’y intéresser pour rester Structure, témoigne des retombées positives du pro- compétitifs. J. cessus d’ACV. « Il faut voir le temps investi dans ce processus d’analyse avec une perspective de retour sur investissement. […] L’empreinte carbone, c’est de l’énergie, ça représente un coût d’exploitation. Thème de la 72e édition du congrès de l’AFAT Pouvoir réduire ce coût améliore la compétitivité de son entreprise. » De plus, grâce à l’ACV, ils peuvent dorénavant vendre leurs produits comme étant carbo-neutre, chiffre à l’appui. Cela leur a permis de remporter un gros contrat pour la construction d’un bâtiment de la défense américaine.

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Mauvaises herbes et plantations; une histoire d’amour?

Par Élise Bouchard, étudiante en aménagement et environnement forestiers Le colloque sur les plantations qui a eu lieu en mars dernier a su attirer l’attention des forestiers sur l’important taux de mortalité en plantation au Québec. Pour ma part, j’ai décidé d’approfondir la question en suivant un cours d’agriculture entièrement dédié au contrôle et à la compréhension des plantes envahissantes, duquel ont suivi plusieurs réflexions sur l’application de concepts agricoles dans un contexte forestier. J’aimerais vous partager quelques-unes de ces réflexions dans l’espoir de stimuler l’intérêt pour le sujet et de pouvoir en discuter avec quiconque le veut bien! Note : Ce texte s’applique aux plantations réalisées en forêt privée, notamment en territoire agricole du Sud du Québec.

et al 2011). Toutefois, en raison de son architecture verticale caractéristique de la famille des graminées, la lumière semble parvenir jusqu’aux jeunes Pins et autoriser un bon taux de survie.

Mise en contexte

Toutes les plantes n’ont pas les mêmes avantages compétitifs. Il existe une panoplie d’attributs et de moyens pour survivre ; Architecture, cycle de vie, allélopathie, vitesse d’émergence, (etc.). Sachant cela, est-il erroné de traiter toute les mauvaises herbes avec la même intention, c’est-à-dire tenter de les éradique et/ou de nuire à leur développement? Ne pourrait-on pas tirer profit de certains de leurs attributs naturels?

J’aimerais vous parler d’une plantation de pin rouge en bien mauvais état au Centre-du-Québec. Cette plantation a été réalisée en 2013, sur une terre en friche d’environ 1 hectare. Moins de 20 % des pins ont survécu (pourcentage très arbitraire), en raison d’un envahissement important par diverses mauvaises herbes, dont les principales coupables sont les suivantes : le Chardon des champs, la Petite bardane et la Verge d’or du Canada. En me promenant dans la plantation, j’ai réalisé que la portion où les pins ont survécu est complètement envahie, de façon uniforme, par la Fléole des Prés. La Fléole (ci-dessous) est une plante fourragère vivace qui peut atteindre plus d’un mètre de hauteur (Ogle

Ailleurs dans la plantation, la Petite bardane (à droite) offre une compétition féroce aux plants. En plus d’atteindre une bonne hauteur, cette plante développe une architecture horizontale très intéressante ; plusieurs étages de larges feuilles qui font de l’ombre à toute plante qui tente de pousser en-dessous ou dans un rayon proche. Cette morphologie est efficace ; je n’ai observé aucun pin survivant dans les talles de Petite bardane. Connaître son ennemi

Survol du coffre à outil Les méthodes de contrôle manuelles/mécanique en plantation d’arbres ou en culture agricole peuvent être très efficaces si elles sont appliquées correctement, au bon moment et selon la fréquence appropriée. Toutefois, celles-ci demandent un investissement important de temps et/ou d’argent (Upadhyaya, 2007). Ces méthodes incluent la préparation de terrain, le débroussaillage, l’utilisation de paillis au pied des arbres, etc. La méthode la plus facile et souvent la moins dispendieuse pour entretenir une plantation ou une culture agricole est l’utilisation de produits chimiques (herbicides). Les risques pour l’environnement et pour la santé sont ambigus, mais il est prouvé qu’il subsiste

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les talles de Petite bardanes et laisser les autres mauvaises herbes coloniser l’espace engendré par l’opération? Connaître ses ennemis (la suite) Connaître la morphologie des plantes envahissantes permet de prédire l’impact qu’elles vont causer sur l’absorption de la lumière et des nutriments, connaître leur physiologie renseigne sur des processus importants comme l’allélopathie, la fixation de l’azote et les mycorhizes. Connaître leurs cycles de vie permet de choisir une méthode de contrôle efficace. Par exemple, la préparation de terrain est recommandée pour contrôler certaines plantes vivaces, mais fortement déconseillé pour le contrôle des plantes annuelles. En perturbant le sol, certaines graines qui étaient enfouies profondément dans le sol pourront des résidus dans l’eau et le sol et que la microflore du remonter à la surface et germer, amplifiant ainsi le sol est affectée par ces intrants (M.k. Upahydhyaya, problème initial. (M.K. Upadhyaya, communication communication personnelle, 2015). Il faut également personnelle, 2015. garder en tête que l’utilisation de produits chimiques offre un contrôle temporaire, ce qui signifie, dans le Connaître ses alliés cas d’une plantation d’arbres, qu’il faudra repasser à plusieurs reprises dans les années subséquentes et Poussant plus loin cette logique, il est important de connaître les avantages compétitifs des espèces parfois dans la même année. d’arbres fréquemment plantées. Ainsi, si une terre en friche est envahie par un plante très compétitrice et Prévention qu’il n’y a pas de budget pour entretenir la plantation, Les mauvaises herbes seront toujours là. Du moment il pourrait être judicieux de choisir une espèce d’arbre qu’un sol fertile est mis à nu, peu importe la méthode qui est reconnue pour sa compétitivité, ou alors utiliutilisée, il est garanti qu’il sera complètement reco- ser des plants de fortes dimensions, ou ne rien faire lonisé. Les banques de graines présentes dans le sol du tout! Et parce que j’aime bien les idées marginales, peuvent atteindre des quantités impressionnantes; on pourrait même penser à développer par amélioKoch 1969 estime cette quantité de 30,000 à 350,000 ration génétique des clones qui offrent des attributs compétitifs supérieurs; plus de branches latérales, graines de mauvaises herbes par m2 de sol. plus étendu horizontalement, même si ceci signifie Mettre le sol à nu n’est donc pas toujours souhaitable. perdre sur le rendement. En agriculture, ils parlent souvent de choisir le bon cultivar; certains cultivars Un exemple pour illustrer ma pensée: qui ont une architecture modifiée ont des meilleurs Je ne pense pas qu’il aurait été avantageux, dans rendements, mais ont perdu leurs avantages compéle contexte cité plus haut, d’éradiquer la Fléole des titifs. Quand est-il de nos «supers arbres»? Y aurait-il Prés, car il s’est avéré que cette mauvaise herbe moyen de développer des clones avec une architecest en grande partie responsable de la survive des ture plus compétitive durant les premières années de quelques pins subsistant aujourd’hui; elle laisse pas- leurs vies? ser la lumière nécessaire à leur développement tout en les protégeant contre l’envahissement d’espèces Agroforesterie plus compétitives en occupant l’espace disponible au sol. Par contre, la Petite bardane cause problème. Simplement quelques lignes sur l’agroforesterie et ce Pourquoi ne pas effectuer un contrôle localisé dans qu’on peut en tirer; Je fais mon projet de session sur LE JASEUR BORÉAL

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l’utilisation de cultures intercalaires (ci-dessous) et/ ou de système de pâturage comme moyen de contrôler les mauvaises herbes durant les 5 premières années de vie des plantations. L’idée est la suivante ; pourquoi ne pas volontairement « planter des mauvaises herbes » au travers des arbres pour agir à titre de couvert protecteur contre les plantes envahissantes? Pour se faire, des plantes vivaces à valeur commerciale ou à valeur élevée pour les fourrages peuvent être utilisées, ex : trèfle, luserne, lothier…

Brève conclusion La recette miracle, selon mon humble avis, pour éviter de devoir effectuer des contrôles répétés et pour

sauver énormément de temps, réside dans cette adéquation entre les plantes préétablies sur une terre, la sélection effectuée au travers de celle-ci par des méthodes de contrôle localisées et réfléchies (ne pas sauter immédiatement à la conclusion qu’il faut tout éradiquer!) en fonction des espèces d’arbres qu’il faut y planter. Cette méthode encourage plusieurs paliers d’intensivité ; plantation avec entretien intensif sur les terres présentant de gros problèmes d’envahissement et plantation avec entretien minimum où l’environnement prédispose la réussite. En espérant que vous ayez envie de discuter de ces idées; n’hésitez pas à argumentez avec moi! Je suis en session à l’étranger, mais de retour en janvier et ouverte aux trépidantes conversations Facebook… J.

Koch, W. (1969) Influence of environmental factors on the seed phase of annual weeds, particulary from the point of view of weed control. Habilitations-schrift Landw. Hochech. Univ. Hohenheim, Arbeiten der Univ. Hohenheim 50:20. Ogle, D. G., St. John, L., Tilley, Derek J. (2011) Timothy (Phleum pratense L.). Plant Guide. USDA (United States Department of Agriculture) and NRCS (Natural Resources Conservation Service). USA. Upadhyaya, M.,K., Blackshaw, R., E. (2007) Non-chemical weed management; Principles, concepts and technology. Canada. 239 p.

Quelques nouvelles de la Forêt Montmorency

Par Alexandre Morin Bernard, comité scientifique et d’aménagement de la Forêt Montmorency Depuis cet automne, j’ai le privilège de participer au comité scientifique et d’aménagement de la Forêt Montmorency en tant que représentant de l’AÉFEUL. Ce comité, qui a pour mandat de conseiller et de formuler des recommandations au comité de direction en ce qui concerne les pratiques d’aménagement est composé d’enseignants de la Faculté et de l’Université, mais aussi de représentants étudiants, des proches voisins, d’organismes environnementaux ainsi que de représentants des communautés autochtones et des autorités légales. Je tenterai, tout au long de mon mandat, de vous tenir informés des éléments susceptibles de retenir votre attention. En octobre dernier, une visite en compagnie des membres du comité m’a permis d’en apprendre plus sur les enjeux de l’heure et sur les projets en cours.

Pour briser la glace, voici donc deux courtes chroniques qui me semblent plutôt pertinentes en cette saison automnale. Un ouvrier sylvicole bon marché! Depuis le dernier inventaire faunique réalisé en 2002, les intervenants à la Forêt Montmorency s’entendent pour dire que les populations d’orignaux se portent très bien. D’ailleurs, le taux de succès (80 %) lors des safaris d’observation de ce grand ongulé est impressionnant; plus d’une vingtaine de ces bêtes ont même été aperçues lors d’une même matinée! Et bien, ces importantes populations ont maintenant un effet insoupçonné; elles pourraient en effet limiter le problème de l’enfeuillement après récolte, du moins localement.

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Sur le parterre d’une coupe datant de 2009, on a pu constater que la quasi-totalité des cerisiers de Pennsylvanie, compétition directe pour les gaules de sapin baumier, portait des traces évidentes de broutage, et pas qu’un peu. L’impact est tel qu’on renoncera probablement à dégager les jeunes résineux de leur compétition feuillue! Pour l’instant, la situation a essentiellement des retombées positives; on pourra éviter une intervention sylvicole dans ce peuplement et ainsi générer des économies substantielles. Pourtant, le phénomène mérite d’être étudié en détail afin d’en évaluer l’ampleur ainsi que les conséquences. La réaction n’a d’ailleurs pas tardé. Au moment d’écrire ces lignes, un groupe de travail avait déjà été mis sur pied dans le but de déterminer comment évaluer cet impact et bien entendu, comment on pourra s’y adapter. À suivre! Du hors-piste… dans les sentiers de coupe!

Soyons clairs, la Forêt Montmorency ne deviendra pas un centre de ski hors-piste d’envergure, on vise plutôt à développer des pratiques novatrices d’aménagement intégré qui pourront en inspirer plusieurs. Comme l’explique Julie Bouliane, ingénieure forestière aménagiste de la Fôrêt Montmorency, les objectifs sont multiples : « on veut d’abord montrer au public que récréation et coupes forestières peuvent cohabiter au même endroit, mais aussi se compléter. En effet, c’est une occasion de faire découvrir par une activité de plein air nos différentes pratiques d’aménagement forestier. Finalement, un aspect à ne pas négliger est que ces activités permettent de générer un revenu supplémentaire dans une zone où l’on a déjà tiré des revenus grâce à la vente du bois, ce qui en augmente au final le profit. » Si ce genre d’activité hivernale vous intéresse, surveillez le site de la Forêt dans les prochaines semaines, les détails et tarifs pour la saison 2015-2016 seront bientôt disponibles! Une navette sera d’ailleurs offerte au départ de Québec pour environ 5$. J.

Crédit photo : Forêt Montmorency

Expérience qui suscite l’enthousiasme des amateurs de plein air hivernal, le ski hors-piste sera de retour cet hiver dans notre forêt d’enseignement et de recherche. Le concept? Utiliser le terrain de jeu créé par les CPRS et les coupes partielles pour offrir une expérience unique aux skieurs, qui profitent de conditions de neige exceptionnelles. Deux secteurs seront offerts; l’un situé tout près du pavillon d’accueil, où

les coupes partielles récentes permettent de skier en pleine ambiance forestière et l’autre, accessible par une navette, où une CPRS en haut de pente offre un massif de neige vierge qui n’attend que d’être dévalé. Dans ce deuxième secteur, un refuge avec poêle à bois permet même de se réchauffer entre deux descentes.

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Retour sur la table ronde Sommes-nous maîtres de notre forêt ?

Par Mathilde Routhier, étudiante en aménagement et environnement forestiers Animateur : André Desrochers Organisateurs : Benoît Trépanier et Clara Canac-Marquis Présenté par l’AÉFEUL en partenariat avec l’OIFQ Jeudi 19 novembre 2015 à 19h, Pavillon Abitibi-Price, Québec

Animée par M. André Desrochers et comptant six panélistes de milieux variés, la table ronde fit salle comble. Au bûcher se trouvaient M. Luc Bouthillier, ing.f., professeur titulaire au département de foresterie, géographie et géomatique ; Mme Sophie Gallais, chargée de projet Aires protégées pour Nature Québec ; M. André Tremblay, Président-directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec ; M. François Dufresne, ing.f., président de FSC Canada ; M. Christian Awashish, chef de la communauté atikamekw d’Opitciwan et, finalement, M. Ronald Brizard, ing.f., sous-ministre associé aux Forêts.

consensus permettant la certification des opérations forestières, assurant une source de produits légaux et responsables, respectant les droits humains fondamentaux. Pour M. Tremblay, ce n’est pas un hasard si nous sommes un des pays les plus certifiés ; il s’agit de la conjoncture d’un marché avantageux et d’une crise majeure forçant un changement d’orientation. Il mentionna par la suite l’importance de la rentabilité des opérations. Mme Gallais, seule représentante féminine, considère la certification comme un outil volontaire mais influencé par les marchés internationaux ; nous ne vivons pas dans un monde clos, le Québec exporte, il se doit de suivre l’ère du temps. Certains dossiers ne sont pas réglés concernant le développement durable et à l’écologie. Une solution serait de passer d’un objectif de volume à un objectif de valeur. Finalement, M. Bouthillier mit l’accent sur la capacité de l’humain de prendre des décisions et de poser des actions pour le bien des générations futures. Selon lui, la certification est basée sur un principe d’aménagement continu et une volonté de permettre une consommation responsable plus facilement accessible au public.

Le débat se déroula sans embûches majeures. Quelques flèches furent tirées entre panélistes, mais aucune attaque ne fut mortelle. À l’ouverture, chacun des invités put mettre la table à sa façon. D’abord, M. Brizard fit un retour dans le temps afin de montrer l’importance de l’évolution qui eut lieu dans le contexte structuré qu’est la foresterie au Québec. M. Awashish aborda la question du Nitassinan, territoire sans traité, territoire appartenant aux premières nations ; de la recherche d’une entente avec le gouvernement ou les industriels. Son peuple habite encore les forêts ; ils sont les premières victimes du développement. Leur mode de vie est compromis. M. Dufresne proposa sa définition de la certification : une table de De gauche à droite, avant: M. Brizard, Mme Gallais, M. Dufresne, M. Bouthillier. arrière: M. Tremblay et M. Awashish.

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Crédit photo : Jean-François Bourdon

Jeudi le 19 novembre dernier avait lieu une table ronde portant sur la certification forestière au Québec. Organisée par Benoît Trépanier et Clara CanacMarquis, cet évènement était présenté à la cafétéria du pavillon Abitibi-Price par l’AÉFEUL, en partenariat avec l’OIFQ.


Le reste de la plénière porta majoritairement sur des enjeux économiques et sociaux. La soirée s’est terminée en beauté avec M. Bouthillier qui rappela la

Crédit photo : Jean-François Bourdon

M. André Gravel a ouvert le bal de la plénière avec une question générale dont les réponses m’ont semblées intéressantes quant à la vision qu’avaient les différents acteurs par rapport à la certification au Québec : « Pourquoi pensez-vous que le Québec est si certifié aujourd’hui ? » Selon lui, il s’agissait d’un manque de confiance entre le peuple québécois et le régime forestier, ce qui impliquait de pousser plus loin les normes demandées et de créer une certification. Au contraire, pour M. Bouthillier, il s’agit de conditions gagnante : un territoire fabuleux, des gens fiers qui voulaient le montrer et un régime forestier qui a sur intégrer l’aspect social et environnemental pour de meilleures pratiques. M. Brizard martelait qu’il s’agissait des valeurs des Québécois et Québécoises. Finalement, M. Tremblay y voyait l’expression des demandes du marché. journée internationale de l’enfance, l’importance de notre mission d’intendance et notre pouvoir de réflexion et d’action: J.

« La certification est une occasion […] de permettre à l’industrie de s’expliquer dans sa stratégie de création de richesses ; de comprendre que certaines contraintes peuvent nuire [à l’industrie] mais peuvent créer des richesses autres qu’économiques. Nous ne sommes pas au service de l’économie, c’est l’économie qui est à notre service. Pour que la certification fonctionne, il faut que tous les acteurs soient de bonne foi. Il s’agit d’un dialogue civique pour qu’ensemble on s’impose des contraintes vivables afin de garder une belle forêt. »

Une grosse journée de marde

Par Viengxay Matthayasack, étudiant en opération forestières Miaou, été 2015 en stage, Clericy en Abitibi : grosse Déroulement de la journée tabarnak de journée de fuck up! Que des mots poétiques pour exprimer le dégoût généralisé face à une Réveillés tôt et armés de café, nous partons donc rérude journée. cupérer le VTT chez notre superviseur. Il y a comme un truc qui cloche; un cadenas y est attaché, contraiDeux jours auparavant, mon partenaire et moi avions rement aux autres journées. Malgré la présence du des inventaires d’après coupe à réaliser dans le sec- bidule et notre superviseur endormi chez lui, le cadeteur de Cléricy… un secteur avec de longs chemins nas s’enlève sans trop de résistance et on part avec d’hiver! Pour y naviguer rapidement et efficacement, le trailer et le VTT. Environ 40 minutes plus tard, le nous avions à utiliser un VTT. Il faut reconnaitre que superviseur nous contacte pour dire que les clés ne la panne électronique et l’inexpérience aura gâché sont pas dans le VTT! On s’arrête en cours de route cette journée. Mais fort heureusement, un contre- et on attend qu’il vienne nous les porter. Apparemmaître s’est porté volontaire pour nous montrer le ment, son cadenas était anti voleur… on avait déjoué chemin à emprunter pour accéder aux parterres de la sécurité! coupe prêts à être inventoriés. Rendez-vous à l’entrée de la porte des ornières vers 6h30 am! Malheureusement pour nous, le temps perdu aura incité notre contremaître guide à commencer sa jourLE JASEUR BORÉAL

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née sans nous. Un peu démoralisant, quoique notre moral reste encore fort. On roule en direction de Cléricy. On roule, on roule et, tout d’un coup, une sorte de dérapage se fait sentir; le trailer à l’arrière du pickup a lâché et on est en train de déraper! Fort heureusement, aucun blessé, quoique le trailer once assez violemment sur un des pneus arrière (qui, plus tard durant le stage, auraà être remplacé). On s’arrête et on fait un petit état de situation. Bref, vers 8h00 on se dirige tranquillement mais sûrement dans la forêt de Cléricy.

Donc, pendant une partie de la journée, je suis assis sur le VTT à naviguer de bloc en bloc et de placettes en placettes. Je roule même presque sur une perdrix qui tente d’attaquer le véhicule en marche. C’est drôle. Assez peu de trucs peuvent battre un voyage en VTT au beau milieu de nulle part. Salement cool.

Crédit photo : Mathilde Routhier

Mais bon, faut pas que je cache que, sur certain blocs, je stationne le VTT et préfère éviter de rouler sur ceux-ci par peur que le VTT reste pris ou me face le coup de ne plus fonctionner. J’accumule sûrement 2 kilomètres de marche aller-retour de cette façon… Cléricy, lieu maudit où le VTT s’est arrêté de mar- mais faut pas prendre le risque que cette machine cher… ce long chemin parsemé de trous de boue, de reste prise non plus. On dit que les montagnes sont sphaigne et de piles de bois: on fonce en VTT! On est rares en Abitibi et j’ai malheureusement une placette coincés, décoincés, mouillés dans la boue jusqu’aux sur une pente assez élevée et abrupte. Le chemin qui hanches, winch, chaîne, planification du prochain tourne autour de cette montagne était interminable. chemin sans qu’on se plante… et on réussit à traver- De plus, il faut déplacer la placette puisqu’Arcgis a déser le chemin de la mort et sommes enfin prêts à aller cidé qu’elle devait se faire dans un fossé. Les aiguilles travailler! Et aussi… on est déjà pas mal fatigués. tournent, presque 16h00. Bref, je suis fatigué, mort, Quelle heure est-il? Environ 9h00-9h30. j’arrête pas de sacrer dans le bois et il me reste une dernière placette… que j’abandonne simplement Le défi général de cette journée : 9 inventaires en (elle sera faite plusieurs semaines plus tard). CPRS et 5 inventaires en CPI…défi jouable, surtout qu’on peut se séparer la tâche en 2! Jusqu’à ce qu’a De toute façon, il faut sortir du bois sain et sauf avec ce que l’on se rende compte qu’un des talkies-walkies le VTT et traverser la route de l’enfer! Et seigneur, n’a plus de batteries… niveau sécurité et logistique, il c’est l’enfer et nettement plus difficile que la matinée ne faut pas lésiner, surtout avec le contremaître assez puisqu’on est brûlés et épuisés au maximum. sérieux (denrée rare parfois) qui se dirige vers nous pour dire qu’il n’est pas resté pris une seule fois dans Je ne sais même plus comment cette journée a fini… par contre, les frites bien grasses, la douche et le la boue. dodo ont certainement été mérités. Et le lendemain, on est reparti en forêt pour faire de l’inventaire. J.

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Déforestation et bon burger*

Par Clara Canac Marquis, étudiante en aménagement et environnement forestiers

Conversion des terres (en pâturages peu productifs + en culture du soja pour le bétail) = principal facteur de déforestation Voici un paysage typiquement brésilien. La fine dentelle, le contraste de couleurs, l’opposition des courbes et des droites : somptueux!

REUTERS Nacho Doce

De 1990 à aujourd’hui: La superficie terrestre mondiale occupée par les forêts a enregistrée une baisse de l’ordre de 1% (donc aujourd’hui, les forêts occupent 30,6% des terres émergées) (mais il y a également eu conversion de forêts naturelles en zones de lignicultures intensives destinées au papier-cul, lesquelles ne sont pas indiquées par ces statistiques);

J’aime la forêt, vous aimez la forêt, ils aiment la forêt. On est d’accord sur ça. Maintenant, Je vous présente une équation simple :

La principale perte de superficie forestière s’est produite dans les tropiques, particulièrement en Amérique du Sud et en Afrique. De 2010 à aujourd’hui :

Sur ce, bon burger !

J.

Le Brésil est le pays ayant fait état de la plus forte baisse de superficie forestière brute, soit 984 milliers d’hectares de forêt amazonienne rasée annuellement; La Banque Mondiale estime que, au rythme actuel, 40% de la forêt amazonienne aura disparu d’ici 2050 (cette estimation date de 2010, notons que le niveau de déforestation a diminué depuis).

*« Assessment of the Risk of Amazon Dieback. Main Report : Evironmentally and Socially Sustainable Development Department. Latin America and Caribbean Region » [archive], The World Bank, 4 février 2010, p. 58

BANDE DESSINÉE

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http://philipstanfield.com/2015/03/22/ said-to-me-by-john-a-staff-person-at-ahamburger-joint/

Information tirée du rapport de la FAO : Évaluation des ressources forestières mondiales 2015


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