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Salut les artistes ! Une exposition au Palais de Tokyo, met en scène la nouvelle et provocante avantgarde russe P.12

Le grand retour de l’icône Ces images tradtionnelles de l’orthodoxie connaissent un net regain d’intérêt

Publié en coordination avec The Daily Telegraph, The Washington Post et d’autres grands quotidiens internationaux

P.11 ITAR-TASS

Ce supplément de douze pages est édité et publié par Rossiyskaya Gazeta (Russie), qui assume l’entière responsabilité de son contenu Mercredi 19 mai 2010

Moderniser

ensemble

Le sommet Russie - Union européenne de la semaine prochaine à Rostov-sur-le-Don devrait consolider les nouvelles bases des relations qui avaient pâti des événements de Géorgie. GALINA MASTEROVA

Le sommet, placé» sous le thème d’un « partenariat de modernisation », signera la première visite de Herman Van Rompuy en Russie en qualité de président du Conseil européen, qui sera accompagné de José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et de Catherine Ashton, haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères. La Russie sera représentée par son président, Dmitri Medvedev, et son ministre des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov. Après une rencontre à Stockholm en novembre dernier, le sommet de deux jours, qui s’ouvrira le 31 mai, ne sera que le deuxième grand rendez-vous UE-Russie depuis le refroidissement des relations occasionné par la guerre russo-géorgienne en août 2008.

DMITRY DUHANIN_KOMMERSANT

SPÉCIALEMENT POUR LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI

En marge de la modernisation, on évoquera aussi l’adhésion de la Russie à l’OMC, le gaz et les visas.

Selon Andrew Wilson, un expert en politique auprès du Conseil européen pour la politique extérieure basé à Londres, les pourparlers devraient porter sur « l’investissement de l’État : contrôlé par le haut à la manière soviéti-

que ou du bas vers le haut, comme le souhaiterait l’Union européenne ; la liberté d’entreprise et la chasse à la corruption ». Un partenariat Union Européenne Russie pourrait, entre autres, porter sur le développement des

nanotechnologies au service de nouveaux produits, la coopération en matière d’assistance technique dédiée au secteur industriel et la recherche, a indiqué pour sa part Denis Daniilidis, porte-parole de la délégation de

l’Union européenne à Moscou. Mais si l’ordre du jour donne la priorité au « partenariat de modernisation », trois autres grands dossiers, plus politiquement sensibles pour deux d’entre eux, seront évoqués en marge : l’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’accord gazier russo-ukrainien et les visas. Sur le premier, Moscou avait causé surprise et déception l’an dernier en liant son entrée à l’OMC à celles du Kazakhstan et de la Biélorussie. « Il semble que la Russie fasse machine arrière en la matière », commente Andrew Wilson ; « pour autant, ses intentions quant à l’avenir de l’union douanière ne sont toujours pas claires ». La décision russe, en mars dernier, d’ouvrir un poste douanier réservé aux automobilistes à la frontière russo-finlandaise, et de maintenir les taxes sur le bois à leur modeste niveau actuel audelà du 1er janvier 2011, peut être considérée de bon augure pour les discussions qui s’ouvriront à l’OMC. SUITE EN PAGE 2

Portrait Sur un marché en dents de scie, Nicolas Megrelis a créé son réseau de boutiques pour les soins du corps

« Puisses-tu vivre au temps des changements » : le Français Nicolas Megrelis semble avoir suivi en Russie ce précepte chinois, négociant avec un égal bonheur les envolées et les crises de l’économie postsoviétique. ANNA VARENOVA

SPÉCIALEMENT POUR LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI

Si vous n’avez pas vécu dans la Russie du début des années 1990, vous aurez bien du mal à vous représenter cette époque. Deux putsches, une inflation galopante, la destruction de l’économie planifiée, des règlements de comptes publics entre bandits, et les premiers pas incertains du capitalisme. Aujourd’hui,

on les appelle les « folles années 90 ». En ce temps-là, il était aussi rapide de tout perdre que de monter une affaire en or. C’était une époque bénie pour les veinards au cœur bien accroché, sachant surmonter l’insurmontable avec une persévérance bornée et ne craignant pas de fonder des entreprises en Russie. Nicolas Megrelis est justement de cette trempe. « Vous comprenez », raconte-t-il, « tout était possible alors. Tout ! Il n’y avait aucune concurrence et le marché était énorme ». À l’origine de son histoire, un gros coup de chance : « La boutique Nina Ricci a été ouverte à Moscou en 1992, mais dès 1993, avec le début de la privatisation, les responsables ont sim-

plement abandonné le magasin, en me le laissant gratuitement ». C’est comme ça que Megrelis commença à vendre des produits de beauté dans une boutique luxueuse en plein cœur de Moscou sous une enseigne prestigieuse. Il débarquait alors tout frais émoulu d’une université américaine. Il était arrivé en Russie à l’invitation de son père consultant, dont le carnet d’adresses et le réseau de relations couvraient les étrangers comme les Russes. On faisait tout sauf s’ennuyer à Moscou. La chance et les expériences excitantes se cueillaient à tous les coins de rue. La boutique Nina Ricci devint un terrain d’entraînement pour

« Le peuple a gagné la guerre »

PSA construit à Kalouga

Dans un entretien accordé au quotidien Izvestia, Dmitri Medvedev rejette le culte de Staline mais souligne le rôle de l’Armée Rouge.

Le constructeur français assemble des véhicules dans la région de Kalouga

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RIA NOVOSTI

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ANNA ARTEMEVA

Le parcours en beauté d’un Français en Russie

Megrelis vit en Russie depuis 1993

Megrelis. Sans crainte des changements incessants des règles du jeu dans la vie et dans les affaires, il étudia attentivement

toutes les ficelles du métier d’importateur et de vendeur de cosmétiques. Il décrocha le gros lot avec la crise de 1998. « En 1998, mes affaires ne tournaient pas très bien. Je voulais distribuer aussi d’autres marques, j’étais en pourparlers avec The Body Shop, L’Occitane et d’autres, mais ils ont tous refusé. J’ai donc décidé de créer quelque chose à moi », raconte Megrelis. C’est alors que l’économie tout entière s’écroula. « Il nous manquait des financements », se souvient-il. « Je venais de recevoir un crédit de 100 000 dollars de la Bank of Austria, la veille de la crise. Et là, imaginezvous... » SUITE EN PAGE 4

Avant-poste du changement Des secousses politiques agitent depuis plusieurs mois l’enclave de Kaliningrad (ex Königsberg). Des milliers de Russes participent à des meetings antigouvernementaux dans cette région singulière et isolée. ALEXEÏ LEVCHENKO GAZETA.RU

Un samedi soir, à un carrefour du centre de Kaliningrad, la BMW X5 d’un entrepreneur local lancée à pleine vitesse a renversé un jeune homme sur un passage protégé. Le cortège du gouverneur régional Gueorgui Boos, qui passait par là, a stoppé net. Au grand étonnement des témoins, la portière de la limousine s’est ouverte, le gouverneur est sorti et a appelé lui-même les services d’urgence. PHOTOXPRESS

Diplomatie Européens et Russes cherchent à relancer leur coopération économique et politique

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DÉBATS ET OPINIONS

L’histoire qui nous sépare Les nations font du passé une interprétation parfois bien divergente, commente le politologue Fyodor Lukyanov. PAGE 8

Nos alliés : Japon et Allemagne Selon l’expert Dmitri Trenine, la Russie a besoin de deux alliés solides en Asie et en Europe pour moderniser le pays. Ce sont deux anciens ennemis... PAGE 8

Kiev se rapproche de Moscou, mais pas trop ! Gaz moins cher contre base navale russe prolongée, mais prudence de l’Ukraine sur la portée de l’accord

PSA PEUGEOT CITROËN

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RIA NOVOSTI


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