La Russie d'Aujourd'hui

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Le 50 ème anniversaire du 1er vol humain dans l’espace

L’ère de la féminisation et de la non-fiction La littérature russe connaît une renaissance et affiche de nouvelles tendances. P. 7

La presse se montre très critique envers la création, à l’Opéra Bastille, du spectacle de Bruno Mantovani.

Publié en coordination avec The Daily Telegraph, The Washington Post et d’autres grands quotidiens internationaux

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ELISA HABERER

Akhmatova divise les mélomanes

Ce supplément de huit pages est édité et publié par Rossiyskaya Gazeta (Russie), qui assume l’entière responsabilité de son contenu Mercredi 20 avril 2011

Énergie Après Fukushima, le gouvernement russe continue de privilégier l’atome mais vérifie ses installations

Nucléaire : la sécurité d’abord

Porte de l’espace La Cité des étoiles ou « ville de Gagarine », à proximité de Moscou, ne figure sur aucune carte. C’est là que sont formés les astronautes internationaux.

La Russie a considérablement investi dans la sûreté nucléaire après la catastrophe de Tchernobyl. Et n’est pas prête à renoncer aux lucratives exportations de centrales.

VLADIMIR ROUVINSKIY LA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

ANASTASIA GOROKHOVA LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI

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NASA

PHOTOSHOT/VOSTOCK-PHOTO

L’électrochoc de Tchernobyl a remis les pendules à l’heure. Les réacteurs ont été modernisés puis inspectés et certifiés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). « Nous avons implanté un système intelligent de sécurité passive afin d’éviter toute erreur humaine », affirme Igor Konychev, de l’Agence atomique russe Rosatom. Cette dernière s’affirme tellement convaincue de la sécurité des centrales russes qu’elle exporte son programme nucléaire dans les pays européens, en Turquie et même jusqu’en Chine. « La Russie contrôle aujourd’hui 20% du marché mondial des centrales nucléaires », selon Konychev. Une telle position n’est pas en phase avec l’opinion publique mondiale mais elle repose en revanche sur une solide logique commerciale et industrielle.

Vue du quatrième réacteur de la centrale nucléaire Mayak, à Tchéliabinsk.

Anniversaire 25 ans après, dans les ruines de Tchernobyl

PHOTO DU MOIS

Les traces indélébiles de la catastrophe

Depardieu en Raspoutine

VERONIKA COLOSIMO SPÉCIALEMENT POUR LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI

Pour pénétrer dans la « zone d’exclusion », un rayon de trente kilomètres autour de la centrale de Tchernobyl et de son réacteur numéro 4 qui a brûlé dans la nuit du 25 au 26 avril 1986,

il faut passer un point de contrôle muni d’une autorisation obtenue au préalable. Avant d’être admis, tout visiteur doit signer un papier : il prend l’entière responsabilité des risques encourus. À l’approche du réacteur abîmé, recouvert depuis la fin de 1986 d’un sarcophage de béton et d’acier, les dosimètres s’emballent, en montrant des niveaux de radioactivité des dizaines fois supérieurs à la normale. Mais les guides de l’agence gouvernementale Chernobyl Interinform, qui gère et

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OPINIONS

Poutine mise sur le pragmatisme ITAR-TASS

À un quart de siècle d’intervalle, Fukushima et Tchernobyl rappellent le coût humain et économique monstrueux des erreurs commises par l’industrie nucléaire.

contrôle la zone, se veulent rassurants : « La dose reçue en une journée passée ici est inférieure à celle d’une radiographie dentaire », explique Youri Tatarchouk, qui travaille sur le site depuis 1998. Non loin du réacteur, des pilots d’acier s’élancent dans le ciel : c’est le chantier du nouveau sarcophage qui doit venir recouvrir l’ancien, devenu vétuste. Le projet, mené depuis 2007 par le groupement français Novarka, fait débat. Alors que la date de péremption de l’ancien, fabriqué pour tenir 25-30 ans, approche, le chantier peine à démarrer, s’inquiète Vladimir Tchouprov, le directeur du département énergétique de Greenpeace Russie.

La Cité des étoiles, c’est 6 700 habitants, une légende de l’astronautique et la plus forte concentration de « héros » de l’Union soviétique et de la Russie (plus haute décoration honorifique du pays) au km2. Cet ancien « coin communiste », comme on l’appelait à l’époque soviétique pour la qualité de la vie qu’il offrait, est situé à 25 km au nordest de Moscou. À l’approche, la carte de la région disparaît de l’écran du GPS, la ville est encore aujourd’hui « fermée », secrète. En y pénétrant, on se rend compte que le temps a contourné la Cité des étoiles. Jadis fierté nationale, elle est devenue un musée de l’architecture soviétique. C’est au cœur de la ville, protégé par un poste de contrôle, que se situe le centre d’études Gagarine. C’est ici que sont formés les astronautes et hébergées les représentations permanentes de la NASA et de l’Agence spatiale européenne.

Gérard Depardieu incarne le personnage mythique dans le film éponyme que José Dion tourne dans la région d’Arkhangelsk.

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L’économiste Roland Nash juge que désormais, la politique étrangère russe se fonde essentiellement sur les intérêts économiques du pays, sans souci de suivisme ou d’opposition par rapport à l’Occident. PAGE 6

Gagarine chez Ricard

Caucase grand luxe

L’économie en mutation

15 ans après le vol historique, Paul Ricard invitait le premier cosmonaute chez lui sur la Côte d’Azur. L’interprète de cette rencontre insolite relate pour nous quelques anecdotes.

Dans l’écrin du Caucase, une future station de ski, baptisée Lagonaki, ambitionne de rivaliser avec Courchevel. L’État, qui prend le projet à bras-le-corps, assure le financement.

Dans un entretien exclusif, Arkadi Dvorkovitch, conseiller économique du président, évoque les privatisations et la nécessité d’offrir aux investisseurs étrangers le même « niveau de confort » qu’en Europe.

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NIKOLAY KOROLEV


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