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Publié en coordination avec The Daily Telegraph, The New York Times, The Economic Times et d’autres grands quotidiens internationaux
Ce supplément de quatre pages est édité et publié par Rossiyskaya Gazeta (Russie), qui assume l’entière responsabilité de son contenu Vendredi 7 février 2014
Sport et développement
La transformation de la ville d’accueil des JO d’hiver 2014 à l’issue d’une entreprise épique veut symboliser une « nouvelle Russie », grande puissance et économie moderne.
Ce que les Jeux d’hiver ont apporté
DOMINIC BASULTO
La métamorphose de Sotchi est d’autant plus spectaculaire qu’aucune infrastructure n’existait au moment de sa candidature à l’organisation des Jeux d’hiver 2014. Sa victoire dans l’appel d’offres en 2007 fut accueillie avec scepticisme, ses rivales Pyeongchang (arrivée en 2ème position) et Salzbourg (3ème) apparaissant mieux armées. De fait, les dernières finitions de la plupart des installations olympiques, y compris du stade Fisht qui servira de cadre aux cérémonies d’ouverture et de clôture, n’étaient pas encore achevées au tout début 2014. Si toutes les nouvelles installations ont déjà accueilli des compétitions internationales, elles sont aussi peu familières à l’équipe olympique russe qu’aux sportifs étrangers. Par exemple, le tremplin de ski vient tout juste de devenir opérationnel après des retards et des dépassements de coûts si importants que le chef du projet a été publiquement réprimandé par le Président Poutine, en direct à la télévision. Et ce n’est que cet hiver qu’est entré en service le train faisant la navette entre mer et montagne. En sélectionnant Sotchi, Moscou a pris à l’envers le modèle traditionnel consistant à utiliser une station de sports d’hiver existante et la mettre en conformité avec les exigences olympiques, comme l’ont fait les précédents organisateurs des JO aux États-Unis, au Canada ou en Europe. La Russie, elle, a relevé le défi de tout construire à partir de zéro, dans une ville sans tradition de ski alpin à proprement parler, plus connue comme station balnéaire sur la « Riviera russe ». Étant donné le climat subtropical de la région, le monde entier spécule encore sur la présence ou non de neige le moment venu. Il y a dix ans, la région de Sotchi ne disposait d’aucune station de ski de standing mondial et rien ne la prédestinait, dans un avenir proche, à accueillir les JO. Mais tout a changé quand Vladimir Poutine a fait des versants de Krasnaïa Polyana sa retraite de ski personnelle. Pour attirer et retenir les Russes aisés, qui préférent aller skier à l’étranger, on n’a pas lésiné sur les moyens. La station Roza Khoutor, « joyau de la couronne », possède l’un des plus longs dénivelés du monde ; elle a été construite avec l’aide d’experts américains et européens. Au sommet des grands pics, on se croirait en Suisse ou en Autriche. Les routes de montagne, monotones jusqu’alors, sont désormais ornées de chalets de style européen et d’hôtels aux couleurs pastel. Les skieurs olympiques américains, au retour d’une re-
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LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI
connaissance à Sotchi, ont dit leur impression d’avoir vécu une expérience surréaliste : les Russes ont construit un Disneyland hivernal en montagne ! Selon les critiques, qui sont nombreuses aussi bien en Russie qu’à l’étranger, Sotchi 2014 n’est rien d’autre qu’un projet de prestige personnel de Vladimir Poutine visant à replacer la Russie sur la carte au prix d’investissements astronomiques. On pointe du doigt la note qui n’a cessé de grimper pour atteindre 37 milliards d’euros, ce qui fait officiellement de Sotchi 2014 les Jeux les plus chers de l’histoire des JO. Des observateurs occidentaux y ont vu la marque d’une corruption endémique et d’une bureaucratie byzantine. Il fallait transformer une station balnéaire subtropicale en pays des merveilles hivernal. Sotchi a donc été pendant de longs mois le site de l’un des plus vastes chantiers d’Europe. Les JO d’hiver 2014 promettent d’être les plus grands et les plus extravagants de l’histoire récente – voire de tous les temps ? Le relais de la flamme olympique, qui s’est étiré sur 123 jours, comportait une promenade dans l’espace sur la Station spatiale internationale, un détour par un volcan actif et une descente dans les profondeurs du lac Baïkal. Du côté sportif, on annonce le plus grand nombre de médailles jamais décernées et le plus grand nombre d’événements de l’histoire des Jeux. Mais la véritable épreuve commencera après. Sotchi peut-elle vraiment s’imposer comme une destination touristique et sportive internationale ? Dans ce domaine justement, la Russie pourrait faire un pied-de-nez aux hôtes des précédents JO d’hiver. Tandis que les autres pays traînent l’héritage de stades à peine utilisés, Moscou a décidé dès le départ d’agir autrement. Pour chacun des sites, un usage post-olympique a été clairement pensé. La principale patinoire de hockey, par exemple, a récemment accueilli le Forum international d’investissement de Sotchi. Le village olympique, sur les bords de la mer Noire, deviendra un quartier résidentiel haut de gamme. Il existe même des projets de « déménager » certaines des installations dans d’autres régions, sorte de « cadeau à la nation ». Sur toute l’année 2014, la programmation a été densifiée en vue de faire de Sotchi une destination permanente et non saisonnière. En juin 2014 s’y tiendra le prochain Sommet du G8 et à partir de l’automne 2014, le nouveau Grand Prix de Formule 1. Puis, en 2018, le stade Fisht accueillera les matches de la Coupe du Monde de football, tandis que les stations de ski s’efforceront d’attirer des touristes aussi bien russes qu’européens. En attendant, place aux Jeux... et à la sécurité. Rien n’a été négligé dans ce domaine : la protection des athlètes, des visiteurs et des résidents sera assurée par 37 000 policiers et militaires. Le Président Poutine s’est voulu rassurant : la surveillance sera stricte mais aussi discrète que possible.
REUTERS
Jeux d’hiver : Sotchi voit la vie en or
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Jeux Olympiques
LE « TOP 10 » DES ESPOIRS D LES CHANCES DE MÉDAILLES RUSSES
Evgeni Plushenko
REPOSENT SUR LES ÉPAULES DE 10 CHAMPIONS NATIONAUX QUI
PATINAGE ARTISTIQUE
Alexandre Tretiakov
À 31 ans, Evgeni Plushenko s’apprête déjà à participer à ses quatrièmes jeux. Champion olympique à Turin (2006), il a été victime d’une blessure au dos en janvier 2013, lors des championnats d’Europe à Zagreb. Après une convalescence de dix mois, le voilà à nouveau sur les patins : début novembre, il a remporté le tournoi Volvo Cup de Riga. L’entraîneur du sportif, Alekseï Michin, assure que nous retrouverons à Sotchi le Plushenko des beaux jours, celui qui pendant longtemps n’eut pas son pareil dans le monde du patinage artistique.
D’ÉVOLUER « À DOMICILE».
SKELETON
LES VOICI.
Alexandre Tretiakov, l’actuel champion du monde de skeleton, medaillé de bronze à Vancouver, ne prévoit d’être au top de sa forme qu’en février. À Sotchi, le principal concurrent du Sibérien âgé 28 ans sera le Letton Martins Dukurs. Comme toujours, la victoire se jouera au centième de seconde.
Albert Demtchenko LUGE DE COURSE
AURONT L’AVANTAGE
Olga Zaïtseva BIATHLON
L’ Allemande Miriam Gössner et la Norvégienne Tora Berger sont les deux principales prétendantes au titre olympique en biathlon, mais les sportifs russes ne sont pas en reste. On compte notamment sur Olga Zaïtseva, championne olympique à Turin et à Vancouver qui, à 35 ans, fait figure de leader de la sélection russe.
Ivan Skobrev
À Sotchi, la présence du lugeur de 42 ans tiendra du record : ce sera sa septième participation aux Jeux Olympiques. Lors des trois premières, Albert Demtchenko concourait PATINAGE DE VITESSE sur une luge biplace. Depuis les Jeux de Salt Lake City, il lui préfère sa variante à une place. En patinage de vitesse, Ivan Skobrev Ce vétéran des circuits ne s’est jamais hissé sur la est le plus titré des athlètes russes deplus haute marche du podium. Sa médaille d’argent puis la fin de l’URSS. Originaire de Khaà Turin constitue jusqu’à présent la meilleure perbarovsk, Skobrev est considéré comme l’une formance de sa carrière. Impossible d’imaginer des principales chances de médaille russe, une plus grande motivation que celle de prendre prêt à s’élancer à la fois pour un titre lors des sa retraite sur une consécration olympique épreuves de dix et cinq kilomètres, et même sur dans son pays. les distances plus courtes. Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Vancouver, il fut le porte drapeau de la délégation russe.
Alexandre Zoubkov BOBSLEIGH
Aleksandre Zoubkov faisait de la luge depuis l’école. Il a consacré 15 ans à ce sport, et au moment où il s’est lancé dans le bobsleigh en 1999, il faisait partie du « top 10 » des meilleurs lugeurs du monde. Il était difficile de partir de zéro mais déjà en 2000, lui et son équipe se sont classés premiers au Championnat du monde. En 2006, il a remporté la médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Turin, et en 2010, à Vancouver, il a obtenu la médaille de bronze en bobsleigh à deux. Les Jeux de Sotchi seront probablement les derniers pour ce sportif de 39 ans.
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Jeux Olympiques
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Des préparateurs sportifs venus de l’étranger pour faire gagner les champions russes L’aide de spécialistes étrangers a été largement utilisée pour la préparation de six des quinze équipes russes. TIMOUR GANEEV LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI
Le Français Sébastien Kross, 36 ans, a été nommé à la direction de l’équipe russe de patinage de vitesse sur piste courte en mai 2012. Auparavant, cet ex-vicechampion de France avait déjà entraîné l’équipe nationale française ainsi que l’équipe canadienne. Ces équipes ont enregistré de très bons résultats sous sa direction. Dès sa nomination, l’entraîneur a démontré toute sa valeur. La vedette de l’équipe, le Coréen naturalisé Viktor Ahn, a retrouvé la forme de ses meilleures années, Vladimir Grigoryev et Semen Elistratov ont gagné leurs premiers titres lors des étapes de la Coupe du monde. Par contre, les résultats de
D’OR RUSSES
l’équipe féminine sont moins réjouissants. Le dernier grand succès de la tête de file de l’équipe, Tatiana Borodoulina, remonte à 2005, mais Kross assure que les femmes possèdent des chances d’obtenir de bonnes places aux JO 2014 : «Les derniers résultats de notre équipe prouvent que nous sommes capables de nous battre pour les meilleures places du classement sur chaque distance. Les Jeux Olympiques sont une compétition trop imprévisible et particulière. C’est pourquoi une médaille serait un bon résultat ». Au total, huit lots de médailles seront mis en jeu en patinage de vitesse sur piste courte à Sotchi. Le Suisse Thomas Lips travaille dans la finance, mais sa vraie passion, c’est le curling. Sous sa direction, l’équipe masculine suisse a pour la première fois remporté l’argent au championnat d’Europe en 2009 et la
médaille de bronze des Jeux Olympiques en 2010. La même année, l’équipe féminine a gagné le championnat du monde. En 2012, Lips a pris la direction de l’équipe nationale féminine russe. La première année, il a remporté la médaille d’or du championnat d’Europe et s’est séparé de la capitaine de l’équipe Lioudmila Privikova : « J’ai appris aux filles à ne penser qu’aux Jeux Olympiques. Ici et maintenant. Je leur ai dit : c’est la chance de votre vie, il n’y en aura pas d’autre ». Les autres sommités sont l’Italien Walter Plaikner, qui s’occupe des lugeurs russes, l’Allemand Wolfgang Pichler, entraîneur de l’équipe féminine de biathlon, et le Canadien Pierre Lueders, grand spécialiste du bobsleigh. Konstantine Poltovets et Pavel Abratkevitch entraînent pour leur part les équipes russes de patinage de vitesse.
AP
Tatiana Volosojar et Maxime Trankov PATINAGE ARTISTIQUE
À Sotchi, la sélection russe, qui a longtemps dicté sa loi dans le monde du patinage artistique, comptera sur Tatiana et Maxime. Les champions du monde et d’Europe ont très bien entamé leur saison, remportant des victoires convaincantes lors de tournois en Allemagne, au Japon et aux États-Unis. Favoris cette année, les deux sportifs, dont le programme libre lors des Jeux de Sotchi se fera sur la musique de l’opéra rock Jesus Christ Superstar, assurent que ces derniers résultats sont encore loin de les satisfaire. Ils attendent une consécration olympique, comme tout leur pays qui sera derrière eux.
ENTRETIEN AVEC MARTIN FRANCOU
Un bénévole français partage son expérience
Ekaterina Toudeguecheva Nikita Krioukov SKI DE FOND
SNOWBOARD
Ekaterina Toudeguecheva, la meilleure snowboardeuse russe, commença par le ski. Pour la native de Sibérie, ce changement de discipline fut immédiatement bénéfique : à 14 ans, en snowboard, elle terminait déjà dans les 20 premières places des championnats du monde de Kreischberg en Autriche.
Victor Ahn PATINAGE DE VITESSE SUR PISTE COURTE
Lors des Jeux de Vancouver, en compagnie de son coéquipier Alexandre Panjinski, il parvint à ravir la victoire à l’ultra favori de l’épreuve, le Norvégien Petter Nothug. En 2013, il est devenu champion du monde du sprint individuel et par équipe. À Sotchi, l’athlète russe pourrait devenir le premier double champion olympique dans cette discipline.
Article préparé par Alexeï Mosko
Après avoir acquis la nationalité russe en 2011, Viktor Ahn a montré son talent en remportant, dès sa première saison, trois étapes de la Coupe du monde et la médaille d’argent sur 500 mètres aux championnats du monde. Trois fois couronné aux JO de Turin, il devrait poursuivre sa provision d’or à Sotchi.
ARCHIVES PERSONNELES
Le défi réussi de Martin Francou est de marier une culture montagnarde à son expertise internationale en matière de sports d’hiver. Né en Savoie et passionné de sports de montagne depuis toujours, Martin est moniteur de ski et ancien compétiteur de ski alpin, puis de télémark en équipe de France. À Sotchi, il assurera une assistance technique aux épreuves de ski alpin.
et travaille dans l’aménagement de stations de ski ; j’ai donc le sentiment de pouvoir amener un peu de mon expérience et de mes compétences pour l’organisation des courses de ski alpin. Je suis déjà allé en Russie et voyage régulièrement dans la région de l’ex-URSS, pour mon travail de conseil en aménagement de sites touristiques en montagne.
Pourquoi avez-vous décidé de devenir bénévole aux JO 2014 ? Êtiezvous déjà allé en Russie auparavant ? Plusieurs raisons ont motivé ma décision. J’avais l’envie de vivre les coulisses de cet événement et de participer de manière active aux JO. Je suis sportif et passionné de sport de montagne. Les JO d’hiver sont un événement majeur pour les sports que j’aime et pratique ; à défaut de les vivre en tant qu’athlète, je veux les vivre de l’intérieur. Deuxièmement, l’olympisme va au-delà du sport et c’est la raison pour laquelle participer à l’organisation est un acte particulier, une forme de militantisme pour certaines valeurs dont la paix et l’entraide entre les peuples et nations du monde. Enfin, je suis moniteur de ski
Quelle était la réaction de vos prochessurvotredécisiondevousporter bénévole en Russie ? Intéressés par cette expérience, et curieux à la fois de la Russie mais aussi de l’organisation des Jeux. Certains de mes proches ou de mes collaborateurs ont l’expérience des Jeux Olympiques de 1992. À les écouter, l’expérience promet d’être riche et passionnante.Voire même fatigante ! Quel sport vous intéresse le plus ? Allez-vous soutenir des sportifs particuliers ? Le ski alpin ! Mais les épreuves de ski (alpin et nordique) en général. Bien entendu, je supporte les équipes de France de ski, en particulier les athlètes Jean Baptiste Grange, Julien Lizeroux ou Adrien Théaux qui méritent de
ramener des médailles. Allez les Bleus ! Après, je serai volontaire avant d’être spectateur, avec comme objectif que cet événement soit une réussite et que les athlètes puissent s’exprimer dans des conditions justes et bonnes, et que nous assistions à de beaux exploits sportifs et humains ! Quels seront vos fonctions précises aux JO 2014 ? Je travaillerai sur le site de Roza Khoutor, qui accueille les épreuves de ski alpin. Je serai au sein des équipes en charge de la préparation des pistes de compétition. Envisagez-vous de passer un peu plus de temps en Russie après les JO ? Je rentre malheureusement en France dès la fin des Jeux, du fait de mon activité professionnelle. Mais je compte bien revenir très vite en Russie, pour le travail ou le loisir. Ce sont plutôt les régions de montagne qui m’intéressent, aussi j’espère revenir skier dans le Caucase. Propos recueillis par Maria Afonina larussiedaujourdhui.fr/27601
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Jeux Paralympiques Handicapés Le sport fait tomber les barrières
Ces autres champions méritent bien leur heure de gloire
LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI
Pour beaucoup, les Jeux Paralympiques de Sotchi constituent une nouvelle chance. Ainsi, le parasnowboard figurera au programme olympique pour la première fois dans l’histoire des Jeux. Les pratiquants de ce sport ont dû se battre pendant huit ans pour obtenir le droit de participer aux Jeux Paralympiques. Et si la compétition de snowboard se déroule pour le moment dans le cadre des épreuves de ski, il est fort possible que d’ici quatre ans, cette jeune discipline sportive figure au programme des Jeux de manière indépendante, sur un pied d’égalité avec le ski de fond, le biathlon, le hockey sur glace et le curling en fauteuil roulant. Les organisateurs des Jeux 2017 souhaiteraient par ailleurs faire figurer le hockey sur luge au programme olympique. L’équipe de Russie a déjà remporté le championnat du monde de cette discipline sportive. Le Comité paralympique de Russie (CPR) mène également une campagne en faveur du patinage de vitesse pour les non-voyants. Mais pour l’instant, il ne s’agit que de projets et de perspectives à long terme. Dans l’immédiat, que peut-on attendre de l’équipe nationale à Sotchi ? Aux Jeux 2010 de Vancouver, les athlètes paralympiques russes avaient conquis la deuxième place dans les épreuves par équipes, remportant 12 médailles d’or, 16 d’argent et 10 de bronze. Ils n’avaient été dépassés par les Allemands que dans
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période, mais les gars sont déjà parvenus à prendre la troisième place aux championnats du monde dans le groupe A, ce qui ouvre le droit à une participation à part entière aux Jeux. Nos principaux espoirs ? Le ski de fond, le biathlon et le ski alpin. Dans ces disciplines, nous avons été très performants aux Jeux précédents de Turin et de Vancouver ». L’intensité de la compétition des Jeux Paralympiques n’a rien à envier à l’atmosphère des Jeux Olympiques. La force d’âme, le courage, le dépassement d’euxmêmes dont font preuve les athlètes paralympiques suscitent encore davantage l’admiration et le respect des spectateurs. Ces derniers devraient venir en nombre dans les stades et les enceintes sportives. « Le soutien actif des fans est aussi important pour les athlètes qu’un entraînement long et rigoureux, affirme le sextuple champion paralympique et « ambassadeur » de Sotchi-2014, Sergueï Chilov. Je suis convaincu que l’équipe paralympique de Russie donnera à Sotchi le meilleur d’ellemême et suscitera dans le public un véritable engouement sentiment de fierté envers notre pays ». Rivaliser avec le succès des Jeux Parlaympiques de Londres 2012 n’est pas dans les cartes. Le viceprésident et secrétaire général du Comité paralympique de Russie, Mikhaïl Terentiev, le reconnaît : « On peut difficilement s’attendre à ce que les Jeux de Sotchi suscitent autant l’intérêt des médias et des spectateurs que ceux d’été à Londres ». Mais à défaut des foules, on peut espérer mobiliser les cœurs.
PORTRAITS DE CHAMPIONS
Zaripov : sport et politique
Milenina : ski et famille
Aux Jeux Paralympiques de Vancouver, Irek Zaripov fut le plus titré des athlètes russes, avec quatre médailles d’or et une autre de bronze lors des épreuves de ski de fond et de biathlon. À Sotchi, le sportif de 30 ans se prépare à défendre ses titres tout en mettant un terme à sa carrière. « Je me consacrerai à la politique, explique ce récent député de la République du Bashkortostan. Mais aujourd’hui, toute mon attention se porte sur les Jeux ». Zapirov est conscient de sa force. Mais ce ne fut pas toujours le cas. À 17 ans, Irek perd des deux jambes à la suite d’un accident. Suivent deux années emplies de désespoir. Irek reste étendu toute la journée, atteint les 100 kilos. Ces parents, le voyant au bord de l’abîme, vont le pousser à se prendre en main. Le sport sera sa thérapie. Il commence l’athlétisme, nage, fait du ski et accumule les kilomètres en fauteuil spécial. Il est repéré par l’entraîneur de l’équipe de biathlon. « Ma vie s’annonçait terne, dit Zaripov. Puis j’ai enfin eu un objectif : atteindre les sommets du sport ». Objectif atteint, pas seulement au niveau sportif.
ARTISTIQUE, MARIA OSHEPKOVA : MAQUETTISTE, ANDREI ZAITSEV, SLAVA PETRAKINA : SERVICE PHOTO. JULIA GOLIKOVA : DIRECTRICE DE LA PUBLICITE & RP (GOLIKOVA@RG.RU) OU EILEEN LE MUET (ELEMUET@LEFIGARO.FR). MARIA TCHOBANOV : REPRÉSENTANTE À PARIS (MARIA. TCHOBANOV@GMAIL.COM, 07 60 29 80 33 ). © COPYRIGHT 2014, AFBE "ROSSIYSKAYA GAZETA". TOUS DROITS RÉSERVÉS. ALEXANDRE GORBENKO : PRÉSIDENT DU CONSEIL DE DIRECTION, PAVEL NEGOITSA : DIRECTEUR GÉNÉRAL, VLADISLAV FRONIN : DIRECTEUR DES RÉDACTIONS. TOUTE REPRODUCTION OU DISTRIBUTION DES PASSAGES DE L’OEUVRE, SAUF À USAGE PERSONNEL, EST INTERDITE SANS CONSENTEMENT PAR ÉCRIT DE ROSSIYSKAYA GAZETA. ADRESSEZ VOS REQUÊTES À
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ANNA KOZINA
la catégorie « Or », avec 12 médailles contre 13. Quant au nombre total de médailles, les Russes l’emportaient largement : 38 médailles contre 24. Tous les champions russes ont depuis longtemps le regard fixé sur les Jeux Paralympiques à domicile : les biathloniens et les skieurs (il n’y a pas de spécialisation exclusive dans le sport paralympique) sur lesquels ont jusqu’à présent reposé les principaux succès remportés lors des Jeux précédents. Il s’agit des quadruples champions paralympiques Irek Zaripov et Kirill Mikhaïlov, de Roman Petouchkov, deux fois médaillé au cours des Jeux, de la double championne Maria Iovleva, de la triple championne Anna Milenina, du vice-champion paralympique Nikolaï Polokhine et de la championne paralympique Mikhaïlina Lissova. La Russie a également des espoirs de médailles en ski alpin : les championnes paralympiques Inga Medvedeva et Alexandra Frantseva ainsi que celui qui a dominé de manière incontestée la Coupe du Monde lors de la saison 2011/2012 - Valeri Redkozoubov. Le premier vice-président du CPR, Pavel Rojkov, estime que la Russie dispose d’une équipe très solide. « À Sotchi, nous concourrons pour la première fois dans la totalité des disciplines. Lors des Jeux précédents, nous n’avions pas reçu de quotas en curling. Nous allons désormais y participer, mais non parce que nous sommes les organisateurs. Nos gars sont devenus champions du monde l’an dernier, et cette année, ils sont cinquièmes. Nous avons commencé à développer le hockey sur glace au cours de cette
GETTY IMAGES/FOTOBANK
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Pour la première fois dans l’histoire des Jeux Paralympiques d’hiver, les athlètes russes concourront dans toutes les disciplines. Y compris les nouvelles.
La Russie affiche un nombre sans précédent de favoris
Anna Milenina est handicapée depuis sa naissance. Une malformation des nerfs la prive de l’usage de son bras gauche. Les médecins lui ont formellement interdit de faire du sport. Mais Anna venait d’une famille de sportifs : des parents skieurs et un oncle entraîneur qui va initier et former sa nièce dès l’âge de 6 ans. Sélectionnée dans l’équipe russe, Anna entame à 14 ans la compétition au niveau international. En 2006, à Turin, alors âgée de 19 ans, elle participe à ses premiers Jeux Paralympiques. Consacrée championne olympique de l’épreuve des 10 km ski de fond, elle remporte trois fois la médaille d’argent lors des autres épreuves de ski de fond et de biathlon. Anna aborde les Jeux de Vancouver avec davantage de maturité. Les résultats suivent. Deux médailles d’or, deux d’argent et deux de bronze. À son retour, une autre surprise l’attend : un jeune homme lui demande sa main. Un an après leur mariage, le couple donne naissance à un petit garçon. Anna, dont l’époux est également membre de l’équipe paralympique russe, dit vouloir « être une bonne sportive, mais aussi une bonne épouse et une bonne mère ».
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