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Un très fécond imaginaire oriental Plusieurs perles réalisées par des animateurs russes illumineront le festival ANIMA de Bruxelles. P. 6
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Ce supplément est édité et publié par Rossiyskaya Gazeta (Moscou, Russie) qui assume seule l'entière responsabilité de son contenu Mercredi 5 février 2014 © GETTY IMAGES/FOTOBANK
Sotchi 2014 Les Jeux olympiques d’hiver 2014 vont métamorphoser le profil de toute la région
La ruée vers l'or olympique
La Russie d'Aujourd'hui vous accompagne durant les JO de Sotchi, avec un dossier spécial présentant différents aspects de l'événement sportif de l'année. Les JO de Sotchi permettent à la Russie de démontrer au monde entier sa capacité à organiser un événement de portée planétaire. Il ne s'agit pas uniquement de sport. Moscou se souvient de l'expérience des Jeux Olympiques d'été en 1980 et veut cette fois-ci utiliser les JO pour développer une région éloignée (la riviera de la Mer Noire). Sotchi sera transformée à jamais par les JO et nourrit l'ambition de devenir une attraction touristique à l'échelle mondiale. Dans le sommaire de ce numéro, nous avons cherché à apporter des regards divers sur cette aventure olympique. En interrogeant par exemple une jeune volontaire Belge sur ce qui la motive à se rendre à Sotchi pour aider à l'organisation des JO. Dans un registre plus éloigné, nous avons voulu apporter un éclairage sur les formidables efforts déployés par la Russie pour assurer la sécurité des sportifs, des officiels et du public. Une sécurité absolue tout en minimisant au maximum les contraintes pour les invités. Et bien sûr, nous nous sommes penchés sur le sport luimême, avec une présentation des principaux espoirs de médaille russes. La population russe attend énormément d'eux et la pression qui pèse sur leurs épaules est énorme. Que les meilleurs gagnent ! LISEZ NOTRE DOSSIER EN PAGES 2 À 4
À quelques jours de la Cérémonie d'Ouverture, découvrez les toutes dernières informations sur Sotchi dans notre rubrique spéciale.
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LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI WWW.LARUSSIEDAUJOURDHUI.BE SUPPLÉMENT RÉALISÉ PAR ROSSIYSKAYA GAZETA ET DISTRIBUÉ AVEC
Dossier
JO D'HIVER
L’HÉRITAGE OLYMPIQUE DE SOTCHI
©MAX AVDEEV
Pour assurer le futur de Sotchi, les autorités russes misent principalement sur le tourisme, avec une augmentation très importante de l'offre hôtelière La perle de la Mer Noire va profiter des infrastructures construites pour les JO pour se métamorphoser en centre touristique international. Le décollage est déjà visible.
ILS L'ONT DIT
Vladimir Kantorovitch
MARIA KARNAUKH LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI
L'expérience internationale l'a démontré : les Jeux Olympiques constituent souvent un événement profitable pour la ville dans laquelle ils se déroulent. Selon le professeur d’économie de l’American College Smith, Andrew Zimbalist, spécialiste de l’économie du sport, pour autant qu’une organisation efficace soit mise en place, un événement sportif important permet de faire d’une pierre deux coups. L’événement constitue un stimulant pour le développement du secteur socioéconomique et des infrastructures, et aide à attirer les financements manquants dans des projets d’infrastructures spécifiques. La théorie confirme la pratique russe. Pour la transformation de la station balnéaire en capitale des JO d’hiver, plus de 4,5 milliards d’euros ont été dépensés en 2012 soit pratiquement la moitié des investissements totaux dans la région de Krasnodar. Comme l’assure le Comité d’organisation Sotchi 2014, des financements massifs sont alloués à la préparation des Jeux Olympiques, ce qui a en retour donné un puissant coup d’accélérateur au développement économique
PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES TOUROPÉRATEURS
"
Afin que Sotchi puisse devenir une ville de niveau international, il faut résoudre deux problèmes. Le premier est le régime des visas pour les ressortissants européens. Obtenir un visa russe est une procédure compliquée. L’autre facteur est le transport aérien. Outre les tarifs, il faut modifier l’itinéraire et proposer des vols directs sans escale à Moscou ". © PHOTOSHOT/VOSTOCK-PHOTO
de la région. Selon les données du Comité d’organisation, 560 000 emplois ont été créés, dont 70 000 dans le secteur de la construction. 26 000 emplois devraient encore être créés à l’avenir grâce au développement du tourisme, a déclaré en décembre 2013 le maire de Sotchi, Anatoli Pakhomov. Le taux d’emploi a connu une croissance spectaculaire à partir de 2009 : selon les informations du Comité d’organisation de Sotchi 2014, l’on a assisté à une augmentation de 14% du nombre de personnes employées dans le secteur de la construction, de 15% dans le secteur de l’agriculture, et de 8%
dans le domaine des transports et des communications. Le niveau des salaires a progressé en parallèle. En décembre 2013, les travailleurs employés dans le cadre des projets olympiques touchaient en moyenne environ 760 euros. À titre de comparaison, la moyenne régionale est de 570 euros. Le dynamisme du développement de Sotchi l’olympique a fait d’elle une ville leader en termes de qualité de vie parmi les villes russes (selon le classement établi par l’Institut d’aménagement territorial Urbanica), ainsi qu’en matière de climat des affaires. Rappelons que l'édition russe du
journal Forbes a nommé en 2012 Sotchi meilleure ville de Russie pour le climat des affaires, sur la base de la politique fiscale, des possibilités de financement et des contraintes administratives. L’arrivée sur le marché local de l’hôtellerie des leaders internationaux du secteur - Kempinski, Mariott International et Rezidor Hotel Group, constitue par ailleurs une preuve flagrante des perspectives prometteuses de la cité balnéaire. Pour assurer le futur de Sotchi, les autorités russes misent principalement sur le tourisme. D’après le Comité d’organisation de Sotchi 2014, la société chargée de la communication de la capitale des JO
d’hiver a commencé à attirer les touristes il y a 5 ans. De 2005 à 2009, le nombre de visiteurs a crû de 55%, passant de 3,08 à 4,8 millions de personnes. Au cours des deux dernières années, le « chantier du siècle » a cependant fait fuir les vacanciers : selon le viceprésident de l’Union des industries touristiques de Russie,Youri Barzikine, la chute serait de l’ordre de 20 à 25%. Sotchi dispose toutefois des atouts censés permettre un retour des touristes et hisser la ville au niveau d’une station balnéaire internationale. Les visiteurs devraient être attirés par le grand nombre de chambres proposé, ainsi que par
les tarifs attractifs résultant de l’intensification de la concurrence entre hôteliers. Selon une étude de Jones Lang LaSalle Hotels, Sotchi devrait se doter d’ici 2014 de 20 000 chambres d'hôtel supplémentaires. Les experts ont calculé que le volume des chambres devrait avoir plus que décuplé (en 2007, lorsque Sotchi a remporté l’organisation des Jeux olympiques, la capacité hôtelière s’élevait à environ 31 000 chambres, parmi lesquelles seules 1 700 étaient placées par les experts dans la catégorie « offre adéquate »). Pour la station balnéaire, outre les hôtels, les infrastructures environnantes sont également d’une importance certaine. À la veille des Jeux Olympiques, les ouvrages de génie civil et les routes de la région de Krasnodar ont été considérablement rénovés. Après les Jeux, Sotchi disposera toujours de 50 nouvelles infrastructures de transports, 367,3 km de routes et de ponts, 201km de voies de chemin de fer, 20 échangeurs et tunnels... Comme l’a souligné le Comité d’organisation de Sotchi 2014, l’objectif principal est d’augmenter les capacités routières entre Sotchi et les autres villes ainsi que d’améliorer la qualité des routes. Une route longue de 10 kilomètres ceinturant Sotchi a été construite dans ce but, tandis que les tronçons de la route fédérale M-26 Droujba-Sotchi situés à la frontière avec l’Abkhazie sont en train d’être achevés.
LES SUPPLÉMENTS SPÉCIAUX ET SECTIONS SUR LA RUSSIE SONT PRODUITS ET PUBLIÉS PAR RUSSIA BEYOND THE HEADLINES, UNE FILLIALE DE ROSSIYSKAYA GAZETA (RUSSIE), DANS LES QUOTIDIENS INTERNATIONAUX: • LE SOIR, BELGIQUE • LE FIGARO, FRANCE • THE DAILY TELEGRAPH, GRANDE BRETAGNE • SÜDDEUTSCHE ZEITUNG, ALLEMAGNE • EL PAÍS, ESPAGNE • LA REPUBBLICA, ITALIE •DUMA, BULGARIE • POLITIKA, GEOPOLITIKA, SERBIE • THE WASHINGTON POST, THE NEW YORK TIMES ET THE WALL STREET JOURNAL, ÉTATS-UNIS • ECONOMIC TIMES, NAVBHARAT TIMES, INDE • MAINICHI SHIMBUN, JAPON • GLOBAL TIMES CHINE • SOUTH CHINA MORNING POST, CHINE (HONG KONG) • LA NATION, ARGENTINE • FOLHA DE S. PAOLO, BRÉSIL • EL OBSERVADOR, URUGUAY • SYDNEY MORNING HERALD, THE AGE, AUSTRALIE • ELEUTHEROS TYPOS, GRÈCE • JOONGANG ILBO, CORÉE DU SUD • GULF NEWS, AL KHALEEJ, ÉMIRATS ARABES UNIS • NOVA MAKEDONIJA, MACÉDOINE. EMAIL : REDAC@LARUSSIEDAUJOURDHUI.BE. POUR EN SAVOIR PLUS CONSULTEZ LARUSSIEDAUJOURDHUI.BE. LE SOIR EST PUBLIÉ PAR SA ROSSEL ET CIE. RUE ROYALE. 100 - 1000 BRUXELLES - BELGIQUE . TÉL: 0032/2/225.55.55. IMPRESSION : ROSSEL PRINTING COMPANY SA. DIFFUSION : 94.800 EXEMPLAIRES
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« C’est l’événement ultime pour les adeptes de sport »
Pourquoi avez-vous décidé de devenir bénévole aux JO 2014 ? Êtesvous déjà allée en Russie avant cette décision ? J’ai toujours été fascinée par les Jeux Olympiques. C’est l’événement ultime pour les adeptes de sport. Je voulais aller aux JO en étant simplement spectatrice, mais ça coûte cher. Une alternative était de devenir bénévole. Je me suis inscrite en octobre 2012. Je voulais absolument y aller non seulement pour les Jeux, mais aussi parce qu’ils se déroulent en Russie. J’ai étudié le russe et c’est une belle occasion pour le pratiquer. Je suis déjà venue en Russie plusieurs fois. La première fois, c'était à Saint-Pétersbourg dans le cadre d'un échange étudiant. Ce fut une expérience formidable d’y vivre pendant 5 mois et d’apprendre à apprécier tous les aspects de la culture russe. Quel sport vous intéresse le plus ? Je dois admettre que je ne connais pas très bien les sports d’hiver. Je n’ai jamais fait du ski, je sais seulement patiner, mais pas très élégamment. Cependant, mon sport d’hiver favori est le patinage artistique, car il s'apparente un peu à la gymnastique. Et j’ai presque toute ma vie fait de la gymnastique, donc j'ai un intérêt personnel pour ce sport.
Quels seront vos fonctions aux JO 2014 ? Je serai interprète au stade de biathlon. Je serai chargée de traduire les conversations entre ath-
5500
sportifs et membres des délégations participeront aux Jeux olympiques de Sotchi. Près de 80 pays seront représentés.
70%
Envisagez-vous de passer un peu plus de temps en Russie après les JO ? Non, après les JO, je retourne immédiatement en Belgique. À ce moment, j’aurai raté déjà 2 semaines de cours. J’aimerais rester en Russie et voyager à travers le pays. Mais ce n’est pas possible de le faire dans la foulée des JO. J'utiliserai une autre occasion pour voyager en Russie. D’ailleurs, juste après avoir achevé mes études dans le cadre de l’échange, j’ai visité l’Anneau d’or de Russie. D'autre part, il est difficile de voyager en hiver en Russie, surtout si votre bagage pèse 26 kilos. Je suis convaincu que la région autour de Sotchi est magnifique, mais j’y retournerai une autre fois, sans bagages trop lourds !
des billets pour les JO ont déjà été vendus. Les billets pour les disciplines les plus spectaculaires (skeleton, luge et freestyle) sont vendus à 90%.
Fatouev Alexandre (à gauche) et Daria Chtchoukina lors de l'entraînement de l'équipe de curling en fauteuil roulant.
© RIA NOVOSTI
lètes, organisateurs, journalistes, etc. aux conférences de presse.
20 C’est le nombre de compétitions internationales au cours desquelles les infrastructures sportives olympiques de Sotchi ont déjà été testées.
1300 médailles seront distribuées lors des Jeux de Sotchi, soit le record du nombre de récompenses dans toute l'histoire des Jeux olympiques d'hiver.
Quelle a été la réaction de vos proches suite à votre décision de vous rendre en Russie comme bénévole ? Ils sont tous enthousiastes, mais de façon différente. Mes parents sont contents pour moi, car c’est une belle occasion d'acquérir de l'expérience sur le plan de la traduction. En outre, ils comprennent qu’aller aux JO représente un rêve pour moi. Mais ils s’inquiètent quand même un peu. Mes grandsparents étaient surpris au début : « Tu vas où ? à Sotchi ? c’est quoi ça ? » Mais quand je leur ai expliqué que c’est la ville qui accueille les JO d’hiver, ils se sont déclarés ravis. Mes amis ont réagi avec beaucoup d'enthousiasme. Ils me conseillent d’en profiter, car c’est une expérience unique.
Jeux Paralympiques Sotchi ville pionnière pour l'accessibilité
Le difficile chemin vers la gloire passe par Sotchi Pour la première fois, les athlètes russes concourront dans toutes les disciplines paralympiques. Mais le succès de ces Jeux dépend d'une prise de conscience de la société. ANNA KOZINA POUR LA RUSSIE DA'UJOURD'HUI
À NOTER NOT OTE TER R
La cé La ccérémonie é érém rrém mo mo on oni nie ni ne d'ou d'o d ouverture ouvertu verture e tu e d'ouverture La cérémonie d'ouverture commencera le 7 février à 20h14 (heure de Moscou) afin de bien marquer l'année de la tenue des premiers Jeux olympiques d'hiver de la Russie. On sait que la cérémonie comportera neuf étapes, chacune d'elles se devant d'être consacrée à différentes périodes historiques du pays. L'une d'entre elles s'intitulera « Les légendes sous la banquise ». Une autre partie sera dédiée à la Russie impériale. La rétrospective historique se terminera sur des scènes relatives à l'époque soviétique et à la Russie contemporaine.
Propos recuillis par Irina Doubova
Qui allez vous soutenir ? Les athlètes belges, bien sûr ! Spécialement Bart Swings (le patineur de vitesse) et l’équipe féminine de bobsleigh.
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EN CHIFFRES
ENTRETIEN AVEC UNE VOLONTAIRE
Valérie Claes a toujours adoré regarder les Jeux Olympiques à la télévision. Elle envoie alors sa candidature pour devenir volontaire aux Jeux de Londres 2012, mais la sélection est déjà terminée. Alors, quand vient le tour de Sotchi 2014, elle retente sa chance et voit sa candidature aboutir.
Dossier
L'infographie sur les bénévoles étrangers aux JO d’hiver de Sotchi.
P Po o beaucoup, les Jeux ParalymPour pi p i piques de Sotchi constituent une no n o nouvelle opportunité. Ainsi, le parra a ra-snowboard figurera au progr g r gramme olympique pour la prem mière fois dans l’histoire des Jeux. Les représentants de ce sport ont du se battre pendant huit ans afin d’obtenir le droit de participer aux Jeux Paralympiques. Que peut-on attendre de l’équipe russe à Sotchi ? Toutes les grandes stars russes se préparent en vue des Jeux Paralympiques à domicile : les biathlonistes et les skieurs sur lesquels ont jusqu’à présent reposé les principaux succès remportés lors des Jeux Paralympiques. Le premier vice-président du Comité Paralympique de Russie (CPR), Pavel Rojkov, estime que la Russie dispose d’une équipe très solide. « À Sotchi nous concourrons pour la première fois
dans toutes les disciplines. Durant les Jeux précédents, nous n’avions pas reçu de quotas en curling. Mais nos gars sont devenus champions du monde l’an dernier. Nous avons commencé à développer le hockey sur glace au cours de cette période et nous avons pris la troisième place aux championnats du monde. Les principaux espoirs ? Le ski de fond, le biathlon et le ski alpin ». L’intensité de la compétition paralympique n’a rien à envier aux Jeux Olympiques. Les spectateurs devraient venir nombreux dans les stades. Mais rivaliser avec les avancées ayant marqué les Jeux de Londres en 2012 sera bien sûr difficile. Le vice-président et secrétaire général du CPR, Mikhaïl Terentiev, le reconnaît. « On ne peut pas attendre des Jeux Paralympiques de Sotchi qu'ils suscitent autant l’intérêt des médias et des spectateurs. Il est nécessaire que la société comprenne l’importance de cet événement. Le comité d’organisation de Sotchi a lancé de nombreux projets pour expliquer l’importance des Jeux. Un travail rigoureux permet de faire évoluer l'attitude de la société, de plus en plus de personnes prennent
conscience du fait que les Jeux Paralympiques constituent un événement sportif et non pas une sorte de festival ». Sotchi va devenir une ville pilote en terme d'accessibilité. Des panneaux pour les malvoyants ont été installés dans les parcs, les gares, les hôtels et les centres commerciaux. Des bus spéciaux sont adaptés au transport des personnes en fauteuil roulant. Des rampes, des pavés tactiles et des ascenseurs spéciaux ont fait leur apparition dans les écoles de Sotchi, grâce auxquels un certain nombre d’élèves aux besoins particuliers pourront passer de l’enseignement à domicile au système habituel. Le légendaire joueur de hockey Vladislav Tretiak, qui a rencontré l’équipe paralympique, aestime que les paralympiques feront tomber des barrières. « Ils s’efforcent de vivre pleinement leur vie. Le sport leur apporte de l’endurance, le bonheur de la victoire, la possibilité de voyager dans le monde. Les Jeux Paralympiques ont stimulé l’État et contribué à faire prendre conscience qu’il fallait se soucier de tous. Cette prise de conscience est à l’œuvre dans l’ensemble du pays ».
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Ce que les JO ont apporté
FAITS SUR LES JO D'HIVER
Le programme des Jeux de Sotchi comportera neuf nouvelles disciplines : le saut à ski féminin, la course de relais en luge, le slopestyle et les épreuves en halfpipe pour le ski acrobatique, les compétitions par équipes en patinage artistique, le slopestyle et le slalom parallèle par équipes pour les snowboardeurs.
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Sécurité Le contrôle et la vigilance seront sans précédent
Sotchi : une grande fête du sport ou un camp retranché ? Après trois attentats-suicides à Volgograd qui, en octobre et en décembre, ont coûté la vie à 41 personnes, Sotchi se trouve sous les projecteurs de la communauté internationale. NIKOLAÏ GORCHKOV
Il n'y a pas de réductions ou de billets gratuits pour les Jeux. Mais dans le cadre du programme social « Vacances olympiques », des milliers de familles, d'écoliers et d’étudiants de Sotchi pourront assister aux Jeux olympiques et paralympiques. Ce seront ceux qui ont le plus contribué à l'éducation olympique pendant ces cinq dernières années.
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© GAIA RUSSO
Le trajet effectué par la flamme olympique est le plus long de toute l'histoire des Jeux olympiques. Entre le 7 octobre 2013 et le 7 février 2014, le feu sacré aura parcouru près de 40 000 kilomètres et traversé toutes les 83 entités administratives du pays.
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POUR LA RUSSIE D'AUJOURD'HUI
Les attentats ont servi d’avertissement cruel aux autorités russes. La sécurité du pays dans son ensemble, et non seulement à Sotchi et alentours, a du être renforcée. Les dispositifs de sécurité draconiens introduits le 7 janvier, soit un mois avant la cérémonie d’ouverture, rendent quasi impossibles les activités terroristes à Sotchi. Parmi les principales mesures figurent l'introduction de deux zones de sécurité : une zone restreinte et une zone interdite. Pour accéder à la zone restreinte, les visiteurs devront présenter des billets pour les événements ainsi qu’une pièce d’identité. Les billets ne peuvent être acquis que sur présentation de renseigne-
ments biographiques. La zone interdite est réservée uniquement aux organisateurs autorisés. Une zone d’exclusion de trafic s’étend sur une centaine de kilomètres autour du Grand Sotchi. Elle est réservée au transport autorisé, essentiellement public. Les voitures immatriculées hors de Sotchi doivent être stationnées en dehors de la zone, dans des parkings aménagés. Les voitures immatriculées à Sotchi, elles, sont interdites sur les voies olympiques spéciales afin d’assurer le déplacement rapide des sportifs et du personnel olympique. Jusqu'à 37 000 officiers de police et militaires protégeront les sportifs, visiteurs et locaux. Parmi les dispositifs mis en place pour les Jeux de Sotchi - des missiles de défense aérienne, des sonars et hors bords. Le système d'écoute SORM permet de surveiller tout le trafic internet et téléphonique depuis et à destination de Sotchi. Les blogueurs de Sotchi rapportent que, pendant les vacances du Nouvel An, les patrouilles policières dans le centre de Sotchi
étaient tellement nombreuses qu’on trouvait des policiers littéralement partout. Sotchi est l’une des villes les plus sécurisées au monde où l’on peut se promener, boire un verre ou se restaurer sans aucune crainte. Toutefois, selon l'expert en sécurité Steven Eke, « il est impossible de quantifier les risques et probabilités précis. De manière générale, Sotchi est une ville calme et paisible sans histoire de terrorisme. Bien que l’inquiétude soit justifiée, compte tenu de la proximité du Caucase du Nord et du haut statut international des Jeux, les mesures de sécurité y sont sans précédent pour la Russie ». Le président du Comité olympique russe Alexandre Joukov estime qu’aucune mesure de sécurité supplémentaire n’était nécessaire à Sotchi après les attentats de Volgograd, car “tout le nécessaire avait déjà été fait”. Vladimir Poutine a même assoupli certaines restrictions sur la tenue des manifestations publiques à Sotchi pendant les Jeux.
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Mode Mo ode e Des uniform u uniformes ormes taillé taillés lés pou pour our séduire re
Un n costume cosstume pour po les amp pions champions
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Autre particularité particul ularité de l’uniforme l’unifo uipe e russe : un élément éléme de l’équipe c exclusivemen spécial, conçu exclusivement hlètes participant aux au pour les athlètes cérémonies de remise de p prix. te courte élé C’est une veste élégante u drapeau russe. aux couleurs du dition limitée : Il s’agit d’une édition x au contrairement aux autres équipements, la « veste des champions » ne sera pas commercialisée. Le hockeyeur russe Pavel Bouré a beaucoup apprécié le nouvel uniforme. « La présentation des uniformes et la distribution de ceuxci aux athlètes représentent des événements émotionnels uniques. C’est au moment où l’on reçoit le nouvel uniforme que l’on comprend que les Jeux olympiques démarrent très bientôt. Lorsque l’on essaie pour la première fois le nouvel uniforme, on se sent immédiatement membre de l’équipe, on ressent l’esprit d’unité. Tu comprends que tu es un élément faisant partie intégrante du pays que tu représentes », a dit l’athlète.
Cess dernières années, la parade des nations organisée d dans le cadre des cérémonies ure des Jeu d’ouverture Jeux olympiques ressemble de plus en plus à un ode. défilé de mode. ANNA KOZINA POUR LA RUSSIE D'AUJOURD'HUI
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Evgueni Pliouchtchenko PATINAGE ARTISTIQUE
À 31 ans, Pliouchtchenko s'apprête déjà à participer à ses quatrièmes jeux. Champion olympique à Turin, il a été victime d'une blessure au dos en janvier dernier, lors des championnats du monde à Zagreb. Après une convalescence de 10 mois, il a remporté le tournoi Volvo Cup de Riga. L’entraîneur du sportif, Alekseï Michin, assure que nous retrouverons à Sotchi le Pliouchtchenko des beaux jours.
Ekaterina Toudeguecheva SNOWBOARD
Toudeguecheva, la meilleure snowboardeuse russe, fut d'abord skieuse. À 14 ans, elle terminait déjà dans les 20 premières des championnats du monde de Kreischberg en Autriche. Le seul espoir russe en snowboard a de bonnes chances de victoire lors du slalom parallèle. Elle hériterait ainsi du titre de double-championne olympique dans cette catégorie.
Ivan Skobrev PATINAGE DE VITESSE
En patinage de vitesse, Ivan Skobrev est le plus titré des athlètes russes depuis la fin de l'URSS. Il est considéré comme l'une des principales chances de médaille russe, prêt à s'élancer à la fois pour un titre lors des épreuves de dix et cinq kilomètres, et même sur les distances plus courtes.
Nikita Krioukov SKI DE FOND
Beaucoup se souviennent de l'incroyable sprint final du skieur Nikita Krioukov lors des Jeux deVancouver. Il était alors parvenu, en compagnie de son coéquipier Alexandre Panjinski, à ravir la victoire à l'ultra-favori de l'épreuve, le Norvégien Petter Nothug. En 2013, il est ainsi devenu champion du monde du sprint individuel et par équipe. À Sotchi, l'athlète russe a toutes les chances de devenir le premier double-champion olympique dans cette discipline. © I TA R-T AS S
L’uniforme de l’équipe russe est un élément spécial, conçu exclusivement pour les athlètes participant aux cérémonies de remise de prix.
Le pays hôte des Jeux Olympiques de Sotchi essayera cette année de donner le ton des tendances, mélangeant « saveur locale » et personnalité. Cette fois, il n’y aura pas de retro ni de chic, juste la commodité, le confort, la technologie de production dernier-cri et un peu de… contes de Couleurs vives, style patriotique fées. Au cours de la présentation de Mais qu’est-ce qui se passe dans les autres équipes ? L’Allemagne l’uniforme olympique de a décidé d’attirer l’attention l’équipe russe, tenue juste la des milliards de téléspectaveille du jour de l’an, le puteurs par des tenues « arcblic a été frappé par la déen-ciel ». Les costumes bauche de couleurs : sur colorés ont d’abord la scène ont émergé des Les Russes alerté la communaujeunes femmes vêtues té internationale, de manteaux aux mettent en mais les responcouleurs du draavant leur goût sables allepeau tricolore russe, garnis de pour les ornements mands ont rapidement vraie fourrure folkloriques déclaré que la et ornés de mobariolés conception choisie tifs folkloriques. p o u r l ’ u n i fo r m e Les athlètes resolympique ne représemblaient toutes à la sentait pas un geste poSnegourotchka, l'amie litique. du père Noël russe. Les D’après une déclaration sportifs ont fait leur appaofficielle du Comité olymrition devant les spectateurs pique de l’Allemagne, les couen manteaux à double boutonleurs des tenues reflètent « les nage, garnis de peau de mouton, ressemblant à des telogreïkas paysages de Sotchi », à savoir : (vestes matelassées) et en ou- le turquoise représente la mer chankas, ces chapeaux tradition- Noire, le jaune évoque le soleil et le sable, le vert fait référence nels russes. Quant à l’uniforme sportif que aux palmiers et le blanc symles athlètes porteront au cours bolise les pics enneigés du Caude leur séjour au village olym- case. L’équipe américaine a, quant pique et durant les entraînements, sa conception sera cette à elle, réussi cette fois à éviter année radicalement différente de un scandale. Comme pour les ce que nous avons vu lors des Jeux Olympiques de Londres de Jeux précédents, où les Russes 2012, c’est la célèbre marque se distinguaient par la « plume Ralph Lauren qui s'est vue de l’oiseau de feu » et l’ornement confier la tâche de concevoir les tenues olympiques des athlètes folklorique sur les vestes. Cette année, presque tous les US. Mais en 2012, le public amévêtements sont ornés de l’abréviation RU, reconnue internatio- ricain n’a pas aimé la collection nalement comme le sigle officiel car les vêtements ont été tous du pays. Les deux lettres sont for- produits en Chine. Cette fois, le mées par des images d’un Pégase Comité olympique américain a et d’un griffon, appelés à appor- décidé de faire produire toutes les tenues aux USA. ter le bonheur aux sportifs.
NOS ESPOIRS
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Dossier Doss D ossier er
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Mascottes Sotchi veut imprimer sa marque dans l'histoire des JO avec les symboles les plus populaires
Des mascottes qui grimpent au sommet de l'Olympe Trois mascottes divertiront le public aux Jeux olympiques 2014 : le léopard des neiges, l’ours blanc et le lapin.
Le léopard, soutenu par le président russe Vladimir Poutine, est arrivé gagnant, suivi de l’ours blanc, favori du Premier ministre Dmitri Medvedev, et du lapin en troisième position.
TIMOUR GANEEV
L’élection des mascottes des Jeux olympiques s'est déroulée - c'est tout un symbole - en parallèle aux élections présidentielles russes en 2008. C'est dire son importance ! Des bureaux de vote étaient ouverts à Sotchi et les habitants de la capitale des JO 2014 ont élu le dauphin skieur. Mais leur opinion n’a pas été prise en compte. Les organisateurs ont décidé de soumettre les mascottes à une base électorale élargie. Mais pour des raisons non établies, le jury n’a pas inclus deux gagnants des qualifications, le crapaud Zoitcha et les mitaines, dans la liste des fi-
© ALAMY/LEGION MEDIA
POUR LA RUSSIE D'AUJOURD'HUI
nalistes. Quelques jours avant le vote, Ded Moroz s'est également vu exclure de la liste des candidats. Car on a appris qu'en cas de victoire, l'un des symboles nationaux russe serait automatiquement devenu la propriété du Co-
mité international olympique ! Le vote final a eu lieu début 2011. Quelque 1,5 million de personnes ont pris part au vote organisé par la télévision russe. À l’issue du vote, le léopard, soutenu par le président russe Vladi-
mir Poutine, est arrivé gagnant, suivi de l’ours blanc, favori du Premier ministre Dmitri Medvedev, et du lapin en troisième place. Le flocon de neige et le rayon de soleil ont été choisis comme mascottes des Jeux paralympiques. C’est la première fois dans l’histoire des Jeux que les symboles sont soumis au vote populaire. Auparavant, le choix des mascottes officielles était une prérogative des comités d’organisation. La première mascotte des Jeux olympiques d’hiver est le bonhomme de neige Schneemann. Il a vu le jour en 1976. Schneemann a rencontré un tel succès auprès du public que la tradition des mascottes s’est poursuivie. Quatre ans plus tard, les États-Unis se sont finalement décidés à organiser les Jeux d’hiver. Ces derniers ont eu lieu à
Lake Placid en 1980. Roni le raton-skieur fut la mascotte de ces Jeux. Ce personnage est le premier à avoir été utilisé comme outil commercial. À l’approche des Jeux de Sarajevo en 1984, le premier concours de designers a été organisé pour choisir la mascotte. Vucko le loup a été choisi parmi les 30 000 projets soumis. L’une des mascottes les plus charmantes de l’histoire des Jeux, Vucko a conquis le public non seulement par son grand sourire, mais aussi par son écharpe orange vif ornée d’un flocon. Cette écharpe, comme les jouets aux symboles olympiques, détient toujours le record des ventes aux JO d’hiver. Les Jeux de Lillehammer 1994 étaient les premiers à ne pas se dérouler la même année que les Jeux d’été. Et, pour la première
fois, ce ne sont pas des personnages de conte ni des animaux mais des enfants qui symbolisaient les Jeux. Ce sont les blondinets Haakon et Kristin, frère et sœur, personnages issus du folklore local. Les jouets se sont vendus à des millions d’exemplaires, mais à toutes les cérémonies officielles, les mascottes étaient incarnées par de vrais enfants portant la tenue nationale. Les Japonais détiennent le record du nombre des mascottes : quatre, pour les Jeux de Nagano en 1998. L’hermine Okkoi, initialement prévue, a été remplacée par quatre jolies chouettes. Elles ont été collectivement baptisées Snowlets. La chouette est le symbole de la sagesse, les organisateurs ont voulu faire allusion à la sagesse olympique et sportive des Jeux.
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Opinions
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L’UKRAINE RÉUNIT LA RUSSIE ET L'UE Vladimir Tchijov DIPLOMATE
on, ce n'est ni une erreur de frappe, ni un sophisme. Cette déclaration n'est paradoxale qu'en surface. Elle semble difficile à prouver : la décision ukrainienne de suspendre les préparatifs pour la signature de l'Accord d'association avec l'UE a soulevé une vague d'émotion chez certains hommes politiques et experts. Sur fond de Sommet du Partenariat oriental àVilnius, les thèses sur le jeu géopolitique « à somme nulle » et la pression russe à l'égard de l'Ukraine ont attisé les tensions. L'impact négatif du « facteur ukrainien » sur les relations entre la Russie et l'UE paraissait évident, cette conclusion s'est affirmée dans l'esprit de nombreux analystes. Cependant, cette logique « de fer » est erronée et fallacieuse, car elle est potentiellement source de conflit. Pour comprendre cela, il suffit de regarder calmement une série de faits. Les réalités sont telles que les relations Russie-UE, Ukraine-UE et Russie-Ukraine portent un caractère stratégique et partenarial à long terme, indépendant des fluctuations politiques conjoncturelles. Elles sont précieuses car elles répondent aux intérêts de nos peuples. Le développement de ces relations est bénéfique pour tous. L'Union européenne est le premier partenaire de la Russie qui cumule la moitié de notre commerce extérieur. Nous avons tout intérêt à porter notre collaboration à un nouveau niveau : grâce à la suppression des barrières de visas, la promotion du commerce et des investissements, l'intensification des contacts politiques. Nous espérons que cette tâche, qui exige de grands efforts et de la patience, rencontrera un soutien approprié de la part de nos partenaires européens. Dans ces
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Nous comprenons et soutenons pleinement l'intérêt de l'Ukraine, à approfondir sa coopération avec l'UE
Nous savons que la région située entre la Russie et l'UE est un facteur positif dans nos relations mutuelles
conditions, nous comprenons et soutenons pleinement l'intérêt de l'Ukraine, comme d'autres pays, à approfondir la coopération avec l'Union européenne. Définir ses modalités, son format et ses caractéristiques est le droit souverain du peuple ukrainien et de son gouvernement démocratiquement élu. L'intensité, l'étendue et la profondeur des relations entre la Russie et l'Ukraine (en matière de contacts humains, de coopération industrielle, de commerce, notamment dans le cadre de la zone de libre-échange établie au sein de la CEI) n'ont pas besoin de preuves particulières. Bien entendu, nous souhaitons poursuivre le développement de cette collaboration. La restriction des liens mutuellement profitables établis porterait un pré-
judice grave à nos projets communs et affecterait l'économie des deux pays et le bien-être de leurs citoyens. La perspective de signer l'Accord d'association entre l'UE et l'Ukraine, avec sa zone de libreéchange « approfondie et universelle » n'a, malheureusement, pas donné lieu à un nouveau pas significatif pour le triangle UEUkraine-Russie. Au lieu de cela, la question s'est réduite à la politisation de la situation, aux tentatives de contraindre Kiev à faire un faux choix « entre Moscou et l'Europe » et à la critique du choix souverain de l'Ukraine en faveur d'une analyse exhaustive des conditions de l'Accord et des consultations supplémentaires avec l'Union, éventuelle-
L'UNION EURASIENNE EST MODELÉE SUR L'UE ET NON L'URSS Stanislav Tkatchenko POLITOLOGUE
a création au début de l’année prochaine, de l’Union eurasienne est la priorité absolue de la politique extérieure du Kremlin. Le projet d’accord de l’Union sera publié en mars 2014 et sera signé à l’été prochain par les dirigeants de la Biélorussie, du Kazakhstan et de la Russie. L’accord sera ensuite ratifié par les parlements des trois pays. L’Union eurasienne doit fonctionner dès le 1er janvier 2015. L’idée de la création de cette association appartient au président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev. En mars 1994 déjà, lors d’un discours à l’Université de Moscou, il a détaillé les principales caractéristiques du processus d’intégration au sein de l’ancien espace soviétique. Il s’agit de la création d’une zone
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économique commune, de la suppression des barrières au mouvement des biens, des capitaux et des personnes, de l’harmonisation des législations et des politiques macroéconomiques. Il a fallu 20 ans avant que l’initiative de Nazarbaïev ne soit mise en œuvre. La Russie est l'incontestable leader de l'union. À cet égard, les observateurs étrangers se demandent si Moscou n’a pas décidé de recréer un empire et de porter atteinte à la souveraineté de ses voisins. Ce n'est pas le cas. Premièrement, le projet de l’Union eurasienne est une copie conforme de l’Union européenne version 1985, avant la création du marché commun. À l'été 2010, trois États avaient déjà créé l’Union douanière, une zone de libre échange. À ce jour, la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie ont créé des structures équivalentes au Conseil de l’Europe, au Conseil des ministres, à la Commission européenne et à la
Le projet d’Union eurasienne est une copie conforme de l’Union européenne version 1985 Cour européenne. Actuellement, la création d’un équivalent au Parlement européen est en cours de discussion. L’équivalent de la Commission européenne (la Commission économique eurasienne) contrôle 170 fonctions de l’Union, et est également le premier organe supranational de l’Union douanière. Deuxièmement, la Russie souhaite que le système politique et économique devienne multipolaire. Le Kremlin estime que 6 à 8 pôles de puissance globaux sont en cours de formation et détermineront l’avenir de la planète pour des décennies à venir. Parmi les candidats au sta-
tut de tels centres, la Russie inscrit les États-Unis, l’UE, la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite et, bien sûr, la Russie. Troisièmement, la Russie propose à ses voisins d’élaborer un processus d’intégration basé sur un ensemble de valeurs modérément conservatrices. L’idéologie messianique de l’internationale prolétarienne a été remplacée par des normes du droit international telles que l’inviolabilité de la souveraineté, la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, la protection de sa personnalité juridique internationale, et la construction de relations équitables entre États. Quatrièmement, certains États apparus au sein de l’ancien espace soviétique considèrent la Russie comme un leader régional naturel. Novices dans la politique internationale, ils sont enclins à faire confiance au pouvoir russe actuel en matière d’intégration,
ment, avec la participation russe. Les Ukrainiens, tout comme nous, doivent se faire une idée claire sur les conséquences pratiques de la signature de l'Accord, notamment en ce qui concerne nos projets communs et les relations industrielles établies. Il faut prendre en compte l'effet des modifications des conditions préférentielles applicables à tous les membres de la zone de libreéchange de la CEI, y compris l'Ukraine : avec la signature de l'Accord, il serait impossible de maintenir ces conditions. Et le problème n'est pas politique, mais purement économique. Les conséquences de l'abandon par l'Ukraine des conditions préférentielles de la CEI au profit du régime de la nation la plus favorisée, commun
de sécurité et des moyens de résoudre des conflits. Le Kirghizstan, l’Arménie et le Tadjikistan ont déjà annoncé leur intention de rejoindre prochainement l’Union eurasienne en tant que membres à part entière. Le principal problème de la naissante Union eurasienne, qui la distingue de l’UE, est la domination évidente de la Russie. L’UE a été créée et fonctionne toujours comme une union au sein de laquelle la puissance de l’Allemagne de l’Ouest est équilibrée par la France, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne – des États comparables en envergure. Au sein de l’UE,
Assurer l’égalité des membres durant l’intégration est une tâche à laquelle s’est attelée la Russie l’Allemagne était et reste « première parmi les pairs ». La situation de l’Union eurasienne est différente. Lorsqu’on compare les trois pays, tout indicateur objectif (PIB, budget national, population, volume du commerce extérieur) met la Rus-
à l’OMC (et il ne s’agit pas de mesures de rétorsion, encore moins de sanctions) doivent être mûrement réfléchies. Aussi, la seule solution naturelle et positive serait de lancer un dialogue trilatéral entre l'Ukraine, la Russie et l'Union européenne permettant de mener une discussion honnête, substantielle et respectueuse sur toutes les questions qui se posent. La proposition de Kiev allant dans ce sens a, malheureusement, été rejetée par les structures européennes presqu'immédiatement, visiblement, sans consultation préalable avec les pays membres. La possibilité d’utiliser le « facteur ukrainien » comme élément unificateur qui permettrait de définir les modalités de notre collaboration commune, n’est pas encore réalisée. Néanmoins, la Russie, comme l’Ukraine, est prête pour un tel travail. La balle est dans le camp de l’Europe. Autre chose : la position de base de la Russie consiste à reconnaître que la région aux frontières de la Russie et de l'Union est un facteur positif dans nos relations avec l'UE. La « feuille de route » adoptée en 2005 concernant l'espace de sécurité extérieure entre la Russie et l’UE fixe l’idée d’associer les processus d’intégration régionale, idée promue par l’initiative du président russe de créer un espace économique et humanitaire allant de Lisbonne à Vladivostok. Je suis convaincu que l'avenir appartient aux efforts communs méticuleux d'associer les processus d'intégration européenne et eurasienne qui ne se contredisent pas, mais se complètent. D'autant que le projet eurasien est parfaitement transparent, car fondé sur les règles de l'OMC et grandement inspiré par l’expérience de l’Union européenne. Vladimir Tchijov dirige la Mission permanente de la Russie auprès de l'Union européenne
sie dans une position dominante et exige des concessions des dirigeants politiques russes au profit de leurs partenaires dans la prise des décisions. Aussi, le PIB russe atteint aujourd’hui 86% du PIB combiné des trois pays de l’Union. Les dépenses russes en défense (113,3 milliards d’USD en 2012) s’élèvent à 96% du montant global des dépenses en défense des trois pays. Dans ces conditions, assurer l’égalité des membres du processus d’intégration est une tâche difficile à laquelle s’est attelée la diplomatie russe. Il convient de souligner que les questions de la protection des frontières, de la politique migratoire, de la défense et de la sécurité, ainsi que les questions de la santé, de l’éducation, de la culture ne feront pas partie du processus d’intégration de l’Union, mais resteront la prérogative des Étatsmembres. L’intégration dans le cadre de l’Union est un processus strictement économique. La Biélorussie et le Kazakhstan n’ont pas l’intention d’y renoncer. Cette position est respectée par Moscou. Stanislav Tkatchenko enseigne les relations internationales à l'université d’État de Saint-Pétersbourg.
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Culture
Animation Le festival ANIMA-2014 porte à l'affiche plusieurs perles réalisées par des animateurs venus de l'Est
Un très fécond imaginaire oriental Le Festival international du film d'animation de Bruxelles ANIMA se déroulera du 28 février au 9 mars 2014 au Centre Flagey. Cette année, le vainqueur du Grand Prix ira aux Oscars… DARIA MOUDROLIOUBOVA
Qu'est-ce qui relie cinq animateurs, dont un Russe habitant à Valence, une Biélorusse vivant à Lyon, une étudiante à Valence originaire d'Ekaterinburg, un Russe de Madrid et une Moscovite diplômée du prestigieux VGIK ? Tous feront partie du prochain festival ANIMA à Bruxelles. Mais pas uniquement : à un moment de leur carrière, leurs pas les ont menés dans une petite ville du sud-est de la France,Valence. Véritable aimant pour le petit monde de l'animation, Valence concentre, entre autres, le studio Folimage, sa résidence de réalisateurs et l'école européenne d'animation « La Poudrière ». Déjà en 1995, Folimage produisait La Grande Migration de Youri Tcherenkov qui signe aujourd'hui, pour le même studio, Le Père Frimas, sorti en salles en décembre 2013 et présenté à l'ANIMA 2014 dans la catégorie Jeune Public. Mille-pattes et crapaud d'Anna Khmelevskaya, qui concourt dans la même catégorie, a également été créé à Folimage. Yulia Aronova, dont Ma maman est un avion est en compétition internationale, réalisera à Folimage son prochain film. Enfin, deux autres animateurs russes sélectionnés par le festival, Nicolaï Troshinsky et Natalia Chernysheva, ont étudié à La Poudrière. Si la ville de Valence a contribué à lancer les carrières des cinq animateurs, à l'origine de leur vocation, on trouve le grand animateur soviétiqueYouri Norstein, auteur de l'indépassable Un hérisson dans le brouillard qui a marqué plusieurs générations d'enfants. Il ne s'agit pas d'imitations : chacun construit un univers à part. Le merveilleux Ma maman est un avion de Yulia Aronova est un « poème pour enfants » en papier découpé, « une vidéo en vers » reposant « non sur les mots, mais sur le montage ». Un petit garçon, solaire et drôle, décrit différentes mamans puis la sienne, meilleure entre toutes. Le film concourt pourtant non pas dans la catégorie Jeune public, mais dans la sélection internationale, tout comme Astigmatismo de Nicolaï Troshinsky. Là aussi, les personnages de départ sont des enfants, mais il s'agit bien d'un film pour adultes sur la perte de repères, les rapports avec autrui et les affres dans lesquels ils nous plongent parfois. Réalisé à l'aide de personnages en papier découpé et d'un astu-
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LA RUSSIE D'AUJOURD'HUI
« Mille-pattes et crapaud » d'Anna Khmelevskaya (à gauche) et le croquis de « Ma maman est un avion » de Yulia Aronova (à droite).
cieux plan de travail à cinq profondeurs, le film joue avec notre perception de la réalité, d'autant plus menaçante que l'on ne la distingue pas clairement. Anna Khmelevskaya a fait des études à l'École des Beaux-Arts de Minsk avant d'entrer dans le monde de l'animation par la grande porte, via l'école des Arts
Déco à Paris. Avec son premier film d'animation, elle propose un voyage pittoresque dans la forêt indienne où prend vie un conte de Gustav Meyrink. Un crapaud demande à un mille-pattes comment il s'y prend pour marcher. Celui-ci réfléchit, tente d'expliquer et... ne parvient plus à faire un pas !
Une fin cruelle pour ce film d'animation qui charme par ses couleurs et la délicatesse des mouvements pour lesquels la réalisatrice s'est « inspirée des danseurs de ballet classique ». Lorsqu'on demande à Yulia Aronova quels sont les animateurs russes les plus intéressants du moment, le nom de Natalia Cher-
nysheva sort en premier. Le dernier film de cette étudiante à La Poudrière, Le Retour (« ça, c'est un film ! », s'exclame Yulia Aronova sans une once de jalousie) n'est distribué que sur Internet. En revanche, les festivals s'arrachent son tout premier film
d'animation, le très graphique Snowflake réalisé pour son diplôme à Ekaterinburg. L'histoire ? En Afrique, un garçon reçoit par courrier un flacon de neige et rêve que la neige a enseveli son village…
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QUESTIONS & RÉPONSES
« Je veux parler à l'enfant qui a grandi » Le court-métrage Astigmatismo de l'animateur russo-espagnol Nicolaï Troshinsky, déjà très remarqué lors du festival d'Annecy, fait partie de la compétition internationale du festival ANIMA 2014 à Bruxelles. Votre dernier film s'appelle Astigmatismo... Est-il autobiographique ? À certains égards, mais le titre est plutôt métaphorique. Dans le film, une petite fille prend les lunettes à un garçon : c'est l'idée d'être aveuglé par quelqu'un. Et c'est pour cela que vous avez décidéderendreaveuglevotre équipe ! Oui ! Ce sont des gens avec qui je travaille depuis très longtemps. Eux, en revanche, ne se connaissaient pas du tout, et je n'ai pas voulu qu'ils se rencontrent pendant le travail sur le film. Personne ne savait ce que faisaient les autres,
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et tous n'avaient que très peu d'indications : c'était une expérience ! Mais cela a donné lieu à des coïncidences qui ont bien fonctionné : chacun de leur côté, Cecilia Ramieri et Pierre Sauze ont réalisé des décors et des sons sous l'eau!
En haut : extrait d'Astigmatismo. En bas : Nikolaï Troshinsky
Quels sont les dessins animés que vous aimiez quand vous étiez enfant ? Norstein, bien sûr ; mais aussi Ivan Maximov. Un de mes des-
sins animés préférés russes s'appelait Braquage à l'américaine, à la française, à l'italienne et à la russe. Ce sont des parodies des films de braquage de l'époque avec des caricatures des comédiens tels Alain Delon ou Catherine Deneuve. Cela semble adulte, mais ce sont des dessins animés assez élaborés pour enfants. C'est ce qu'on ne peut plus faire maintenant : il y a, dans ce dessin animé, tout ce qui est interdit pour enfants. De la violence, du sang, des tirs, des gens qui fument, voire des scènes assez suggestives - et à l'époque, ça passait à la télé pour enfants. Aujourd'hui, ce serait impossible ! Ce mélange, est-ce quelque chose que vous essayez d'atteindre en tant qu'illustrateur ? J'ai toujours ce souvenir d'avoir aimé quelque chose quand j'étais enfant, de le revoir une fois adulte, et de me rendre compte que c'est encore mieux. Dans Le Braquage à la..., un enfant ne pouvait com-
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Où vous amèneront vos prochains projets ? Je suis en train de terminer un générique animé pour une série de courts-métrages animés de France Télévision, d'après des poèmes de Prévert. J'ai aussi illustré un jeu de société avec un designer de jeux vidéo suédois, et je vais également illustrer Les Nuits Blanches de Dostoïevsky. Finalement, c'est assez curieux, j'habite en Espagne depuis que j'ai 6 ans, mais les textes qu'on me propose d'illustrer sont toujours des textes russes. J'en suis bien sûr très content, car ce sont en général de bons textes ! Propos recueillis par Daria Moudrolioubova
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prendre toutes les blagues, certaines s'adressaient à des adultes. C'est ce que j'essaie de faire dans mes livres : parfois, je veux parler aux enfants, parfois aux parents qui achètent le livre, et parfois, à l'enfant qui a grandi.
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