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«Russia Beyond the Headlines» est le nouveau nom de
Mercredi 21 mai 2014
, distribué en français avec Le Figaro
Visions de la Russie Distribué avec
Parmi les autres partenaires de distribution : The Daily Telegraph, The New York Times, The Washington Post, La Repubblica, etc.
C E C A H I E R D E H U I T PA G E S E S T É D I T É E T P U B L I É PA R R O S S I Y S K AYA G A Z E TA ( R U S S I E ) , Q U I A S S U M E L ’ E N T I È R E R E S P O N S A B I L I T É D E S O N C O N T E N U
FRÈRES ENNEMIS SUR LE MARCHÉ DE L’ARMEMENT
Le destin d’une Française en URSS
Liées à leur naissance en URSS et toujours très interdépendantes, les industries militaires d’Ukraine et de Russie partagent la même clientèle. Comment divorcer calmement ? PAGE 2
ÉCONOMIE Effet des sanctions sur le climat d’investissement
Les milieux d’affaires français attendent la fin de l’orage La crise ukrainienne touche directement les secteurs économiques très dépendants de la conjoncture, comme le tourisme, mais reste pour l’instant sans incidence sur la stratégie à long terme des entreprises françaises en Russie.
GJEL : LE CREUSET RUSSE MÉCONNU DE LA PORCELAINE
BENJAMIN HUTTER POUR RBTH
La situation en Ukraine ne remet pas en cause les investissements français en Russie, mais elle n’est pas sans conséquences commerciales à court terme. Pour l’instant, seul le tourisme, très dépendant de l’image du pays, semble pâtir de la crise.
Tourisme : chute des commandes
PHOTOXPRESS
Le nom de Gjel, petit village près de Moscou, n’est guère connu que des amateurs de porcelaine. Les ateliers de céramique valent le détour, sans parler des églises ancestrales de la région. PAGE 5
COMPRENDRE LA RUSSIE : LE FRUIT D’UNE EXPÉRIENCE Maureen Demidoff, une Française vivant à Moscou, a tiré de son expérience un livre et des conseils qu’elle partage.
Dans Passeport rouge, un spectacle proposé sur une scène parisienne, une Française suit son mari, un artiste russe, en Union soviétique à la veille de la Seconde Guerre mondiale. La pièce présentée par Aurélie Valetoux est inspirée du livre de Lucile Gubler, la petite-fille d’Annette, l’héroïne réelle et toujours en vie : « Parlez-moi d’amour. Une Française dans la terreur stalinienne ». LIRE EN PAGE 7
« Les conséquences sont très visibles. Nous constatons une chute des commandes d’environ 30% sur le tourisme de groupe et de 20% sur le tourisme individuel par rapport à l’année dernière. Seuls les voyages d’affaires restent au même niveau », témoigne Gilles Chenesseau, conseiller du président de Tsarvoyages, un tour-opérateur basé à Moscou. La baisse est d’autant plus nette que la Russie s’était transformée en destination culturelle refuge pour les Européens après les troubles dans le monde arabe. « Aujourd’hui nos clients nous questionnent sur la situation, expriment des peurs. Il est difficile pour nous d’expliquer qu’il ne se passe rien en Russie, d’autant que le traitement du dossier ukrainien dans les médias peut vite mener à un amalgame entre les pro-Russes en Ukraine et la Russie », remarque Gilles Chenesseau.
Les projets d’infrastructure épargnés À Samara, dans la région de la Volga, la crise politique ukrainienne n’a pas de conséquences économiques directes pour la société Samara Electroshield, détenue à 100% par le groupe français Schneider Electric depuis mars 2013.
« Pour nous, la situation en Ukraine ne change rien : la stratégie que nous avons définie est basée sur le long terme. Nous savons que l’environnement peut évoluer mais nous croyons surtout au développement du marché russe », affirme Éric Brisset, président de la société. En 2014, Samara Electroshield lancera la construction d’une usine de transformateurs électriques à Samara. « La Russie a besoin de moderniser ses infrastructures, notamment ses réseaux électriques, et cette nécessité ne dépend pas de critères géopolitiques. Les sociétés pétrolières ont des plans d’investissement et nous comptons les accompagner, indépendamment du contexte. Même chose pour les transports, avec la modernisation du réseau ferroviaire ou celle des aéroports d’Ekaterinebourg et de Samara sur lesquels nous travaillons. Ces projets seront menés à leur terme », assure Éric Brisset. Pourtant, l’histoire a déjà montré, dans le domaine militaire par exemple, que les autorités russes choisissaient parfois de rompre un contrat avec une société étrangère pour en conclure un nouveau avec une entreprise russe. « Notre actionnaire est français mais 99% de nos salariés, sur les 7 000 que nous employons, sont russes. Et nous payons nos impôts ici. Samara Electroshield est donc un partenaire local et à ce titre, ne se sent pas menacé par un tel retournement de situation », analyse Éric Brisset.
La crainte d’un durcissement sous la pression des États-Unis La crise ukrainienne pourrait toutefois avoir des conséquences plus graves si l’Union européenne cédait à la pression des États-Unis et adoptait des sanctions économiques contre la Russie, entraînant un engrenage de contre-sanctions qui pourraient avoir un réel impact sur les entreprises françaises. SUITE EN PAGE 4
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MÉDIAS Les autorités russes veulent mettre de l’ordre dans la publication et la diffusion sur Internet
À lire sur notre site Web Coupe du Monde 2018 : on n’en finit pas de bâtir ! fr.rbth.com/28991
Les blogs soumis aux règles du journalisme Une nouvelle loi signée par Vladimir Poutine début mai contraint les blogueurs à vérifier l’authenticité des informations qu’ils publient, et à révéler leur véritable identité. MARINA OBRAZKOVA RBTH
fr.rbth.com/28863
RIA NOVOSTI
Le meilleur de la Russie : entre ville et campagne
S’agit-il d’une tentative de prise de contrôle d’Internet de la part des autorités ruses, comme l’affirment certains experts ? Ou, selon le pouvoir, de renforcer la fiabilité des informations publiées par les blogueurs sur les pages les plus visitées de la Toile ? Une nouvelle loi oblige les personnes physiques et morales à notifier l’autorité de supervision des communications et des médias (Roskomnadzor), de tout projet de lancement d’informations sur Internet, ainsi qu’à stocker pendant un semestre les données touchant à la diffusion d’informations en ligne. Les personnes utilisant des sites pour leur usage personnel, domestique ou familial ne seront pas concernées par ces nouvelles règles. Ce faisant, un nouveau concept fait son apparition dans la législation : celui de
Au-delà de 3000 lécteurs par jour, le blogueur doit révéler sa véritable identité.
« blogueur ». Les députés suggèrent d’inclure dans cette catégorie toutes les personnes recueillant sur leur site personnel, ou sur leur page d’un réseau social, un minimum de trois mille visites par jour. Roskomnadzor entend mettre au point un programme spécial visant à contrôler le nombre de visiteurs.
Les personnes figurant dans la catégorie « blogueur » seront enregistrées à part et en mesure de générer des recettes publicitaires. L’un des auteurs du projet de loi et président du Comité de la politique d’information de la Douma d’État, Alexeï Mitrofanov, a indiqué qu’à l’avenir, les blogueurs pourraient être répertoriés dans
trois catégories différentes en fonction de leur nombre de visiteurs, sous les rubriques « blogueur », « super-blogueur » et « blogueur-star ». En termes concrets, la loi fait obligation aux éditeurs de « journaux » Internet de vérifier l’authenticité des informations publiées, de respecter les règles concernant les campagnes préélectorales, de veiller à ne pas propager d’informations concernant la vie privée des personnes, à ne pas diffuser de documents extrémistes et à spécifier des restrictions d’âge s’appliquant éventuellement aux usagers. Dès qu’un blog totalisera trois mille lecteurs, son auteur sera tenu de dévoiler ses véritables nom et prénom. Le blog ne diffèrera donc pas des médias traditionnels. Des amendes sont prévues en cas de violation de la réglementation : de 100 à 200 euros pour les personnes physiques, et de 200 à 1 000 euros pour les personnes morales. Les contrevenants ignorant de façon répétée les injonctions du Roskomnadzor s’exposeront à une pénalité de 10 000 euros assortie d’une fermeture de leur blog pendant 30 jours. SUITE EN PAGE 3
Mercredi 21 mai 2014
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Supplément de Rossiyskaya Gazeta distribué avec Le Figaro
INTERNATIONAL
ANALYSE La concurrence entre la Russie et l’Ukraine prend racines dans le passé soviétique
REVUE DE PRESSE
Industrie de la défense : rivalité et partie liée
UKRAINE : LA PRÉSIDENTIELLE VUE DE MOSCOU
maintenir une production annexe de dispositifs et d’agrégats dont n’auraient pu se passer les sociétés russes visant les marchés mondiaux. Vers le milieu des années 90, les entreprises ukrainiennes ayant survécu ont commencé à chercher à travailler avec l’étranger. La désagrégation du CMI ukrainien a été stoppée grâce à d’importants contrats d’exportation avec les pays d’Afrique, le Pakistan, l’Irak, l’Inde, la Thaïlande, la Chine ou les pays d’Amérique latine, et le jeune exportateur d’armes concurrence la Russie sur ces marchés très importants pour Moscou, ayant notamment réussi à s’introduire dans « le saint des saints » de l’export militaire russe : la Chine, qui est très intéressée par le CMI ukrainien, notamment par son potentiel technologique.
Un moyen de pression mutuellement préjudiciable
PHOTOXPRESS
Un char d’assaut « Oplot » sur sa chaîne de fabrication à Kharkov (Ukraine).
Les deux pays sont en concurrence sur le marché international de l’armement, mais leurs entreprises spécialisées dans l’industrie de la défense sont vouées à maintenir un minimum de coopération. ALEXANDRE KOROLKOV POUR RBTH
En chiffres
ITAR-TASS
Après le démembrement de l’URSS, un de ses principaux fragments, l’Ukraine, a reçu, en plus de son territoire assorti de son potentiel humain et économique, une part disproportionnée de l’héritage militaire soviétique, composé notamment des usines du complexe militaroindustriel (CMI), d’entrepôts d’armes et de techniques liées aux fusées et aux ogives nucléaires. Cet héritage a permis au jeune État de s’ancrer sur les marchés mondiaux traditionnellement orientés vers l’armement soviétique. L’ancien CMI d’URSS s’est mué en deux pôles, l’un russe, l’autre ukrainien, qui ne sont pas de simples frères : on pourrait en fait les comparer à des frères siamois qui souhaiteraient vivre de façon autonome, alors que la séparation du corps commun créé à l’époque soviétique leur serait fatale à tous les deux. Sur le territoire ukrainien, il reste 3 594 entreprises du CMI où travaillent environ trois millions de personnes. Elles sont presque toutes en coopération avec des entreprises restées en Russie, dont le CMI a survécu au chaos après un effondrement dans les années 1990. Il était plus simple et plus rentable, pour le nouveau pouvoir à Kiev, d’organiser le commerce d’armes à partir des entrepôts soviétiques, ce qui a été fait tout au long des années 90 en livrant des équipements militaires à des prix dérisoires dans les zones de conflits comme
Avion Antonov 70 au salon MAKS-2009 à Moscou.
leYémen, le Soudan, la République Centrafricaine et la Somalie. En 1997, suite à l’absence de commandes d’ État, le nombre d’entreprises d’armement ukrainiennes a été divisé par 5. De 350 avions par an, la production en Ukraine est tombée à zéro, tout comme celle des chars dont le pays produisait encore 800 exemplaires en 1994. La construction navale, représentant 40% des commandes de navires en URSS, s’est retrouvée complètement anéantie. Cependant, l’Ukraine a conservé une industrie aérienne compétitive. Elle construit des chars, des fusées et a su
Bien classée D’après les chiffres de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, l’Ukraine s’est classée au 8ème rang mondial des pays exportateurs
d’armement entre 2009 et 2013, période où la Russie a été le 4ème acheteur de produits ukrainiens liés à la défense, après la Chine, l’Éthiopie et le Pakistan.
140 millions de dollars C’est le montant du contrat remporté par l’Ukraine pour la livraison à la Thaïlande de 121 VTT3E1 et de 49 chars T-84U « Oplot ». La Russie était l’autre candidat (malheureux) pour l’appel d’offres qui portait en tout sur 231 millions de dollars.
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Si la Russie et l’Ukraine rivalisent sur les marchés de l’armement avec des capacités de production comparables, les deux pays n’en continuent pas moins de collaborer étroitement. Plus de 70% des fournisseurs de systèmes et de composants pour les entreprises d’armement ukrainiennes se trouvent en Russie. Sans elle, l’Ukraine ne pourrait produire que des chars et des modèles obsolètes de véhicules de transport de troupes. Mais la Russie est de son côté fortement dépendante du CMI ukrainien, dont les exportations représentent une part majeure (60%) du marché russe. Il n’empêche que compte tenu des événements en Ukraine, l’avenir de la collaboration paraît incertain. Aujourd’hui, « Oukroboronprom » (le groupe ukrainien d’entreprises de l’industrie de défense) a cessé les livraisons d’armes et d’équipements militaires à la Fédération de Russie. Les relations entre les deux pays sur ce terrain risquent de rester gelées jusqu’au règlement du conflit. Ces dernières années, la Russie a fait des efforts pour réduire la dépendance de son CMI. Les livraisons de moteurs ukrainiens pour hélicoptères ont commencé à être remplacées par la production nationale. Mais pour une substitution complète, selon le ministère du Commerce et de l’Industrie, il faudrait entre deux et deux ans et demi. La Russie a lancé une production de moteurs pour l’avion d’entraînement militaire Yak-130 qui était auparavant produit en Ukraine. Elle assure la conception et la production des missiles balistiques Topol-M, Yars et Boulava sans la participation du concepteur ukrainien en matière aérospatiale, le bureau d’étude «Youjnoe ». Lors de la création du nouvel hélicoptère Ka-60, la Russie a refusé d’utiliser des moteurs de production venant de la société ukrainienne « Motor-Sitch » basée à Zaporijia. Et elle a obtenu de l’Ukraine les droits pour la réalisation de la version « transport militaire » de l’avion An-140, prévue à Samara dans l’usine « Aviakor ». En situation conflictuelle, les deux pays pourraient menacer de mettre fin à leur collaboration militaro-technique comme moyen de pression mutuelle, mais une scission définitive du corps des frères siamois blesserait profondément l’industrie russe et aurait des conséquences mortelles pour une grande quantité d’entreprises ukrainiennes.
RUSSIA BEYOND THE HEADLINES (RBTH) PUBLIE 26 SUPPLÉMENTES DANS 23 PAYS POUR UN AUDITOIRE TOTAL DE 33 MILLIONS DE PERSONNES ET GÈRE 19 SITES INTERNET EN 16 LANGUES. LES SUPPLÉMENTS ET CAHIERS SPÉCIAUX SUR LA RUSSIE SONT PRODUITS ET PUBLIÉS PAR RBTH, UNE FILLIALE DE ROSSIYSKAYA GAZETA (RUSSIE), ET DIFFUSÉS DANS LES QUOTIDIENS INTERNATIONAUX SUIVANTS : • LE FIGARO, FRANCE • LE SOIR, BELGIQUE• THE DAILY TELEGRAPH, GRANDE BRETAGNE • SÜDDEUTSCHE ZEITUNG, ALLEMAGNE • EL PAÍS, ESPAGNE • LA REPUBBLICA, ITALIE • DUMA, BULGARIE • POLITIKA, GEOPOLITIKA, SERBIE • THE WASHINGTON POST, THE NEW YORK TIMES ET THE WALL STREET JOURNAL, ÉTATS-UNIS • THE ECONOMIC TIMES, INDE • MAINICHI SHIMBUN, JAPON • HUANQIU SHIBAO, CHINE • LA NACION, ARGENTINE • FOLHA DE S.PAULO, BRÉSIL • EL OBSERVADOR, URUGUAY • SYDNEY MORNING HERALD, THE AGE, AUSTRALIE • ELEUTHEROS TYPOS, GRÈCE • JOONGANG ILBO, CORÉE DU SUD • GULF NEWS, AL KHALEEJ, ÉMIRATS ARABES UNIS • NOVA MAKEDONIJA, MACÉDOINE • NATION, PHUKET GAZETTE, THAÏLANDE • THE INTERNATIONAL NEW YORK TIMES. COURRIEL : FR@RBTH.COM. POUR DE PLUS AMPLES INFORMATIONS, CONSULTER FR.RBTH.COM. LE FIGARO EST PUBLIÉ PAR DASSAULT MÉDIAS, 14 BOULEVARD HAUSSMANN 75009 PARIS. TÉL: 01 57 08 50 00. IMPRESSION : L’IMPRIMERIE, 79, RUE DE ROISSY 93290 TREMBLAY-EN-FRANCE. MIDI PRINT 30600 GALLARGUES-LE-MONTUEUX. DIFFUSION : 321 101 EXEMPLAIRES (OJD PV DFP 2011)
L’Occident menace la Russie de passer au « niveau trois » des sanctions si le scrutin est émaillé par des perturbations, qui pourraient intervenir aussi bien à Kiev que dans l’est ukrainien.
LA TENUE DU SCRUTIN À TOUT PRIX FEDOR LOUKIANOV
GAZETA.RU / 16.05 On ne sait toujours pas si l’élection présidentielle ukrainienne aura lieu à Donetsk et dans d’autres villes de l’est de l’Ukraine, dimanche 25 mai. L’Occident est prêt à en reconnaître les résultats dans tous les cas, si toutefois le scrutin se tient. La Russie, à en juger par les déclarations de son président Vladimir Poutine et de Sergueï Narychkine, président de la Douma, serait également prête à fermer les yeux sur l’étrangeté de cette élection. Si l’on en croit les sondages, le milliardaire Petro Porochenko est favori du scrutin et les dirigeants du parti « Patrie », associés à « l’opération antiterroriste » dans l’est du pays, devraient être remplacés.
TOUJOURS PAS DE VRAI LEADER EN UKRAINE ÉDITORIAL
NEZAVISSIMAÏA GAZETA / 15.05 Le principal problème de la crise ukrainienne aujourd’hui est que le processus socio-politique en Ukraine est sous la pression de forces internes et externes, tant en Russie qu’en Occident, et qu’il n’a encore vu émerger aucun leader. Dans l’idéal, ce devrait être une personnalité rassembleuse et possédant de l’autorité dans tout le pays. Or, l’Ukraine ne possède pas un tel héros national. Aujourd’hui, n’agissent sur l’avantscène que des figures politiques dépassées, dont la réputation est loin d’être irréprochable et qui s’apparentent plutôt à des personnages d’opérette.
TIMOCHENKO MENACE LE PAYS D’UNE TROISIÈME RÉVOLUTION SERGUEÏ MARKOV
THE MOSCOW TIMES / 14.05 Vladimir Poutine attend son heure, espérant que les deux parties en conflit, avec l’aide des médiateurs américains, russes et européens, pourront résoudre la crise ukrainienne sans intervention militaire. À l’opposé, Ioulia Timochenko, ex-Premier ministre du pays, a déjà menacé l’Ukraine d’une troisième révolution si son opposant, Petro Porochenko, remporte l’élection présidentielle du 25 mai. Par ses déclarations, elle renforce la possibilité d’un effondrement de la junte à Kiev.
PRÉPARÉ PAR BENJAMIN HUTTER
Supplément de Rossiyskaya Gazeta distribué avec Le Figaro
Mercredi 21 mai 2014
SOCIÉTÉ
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SOCIÉTÉ La recette commerciale de deux Français en Russie
Crêpes bretonnes et addition au bon cœur des Moscovites Ambiance conviviale, musique, produits et accent français : le « VJ Café » est un petit paradis hexagonal au Jardin de l’Ermitage, en plein centre de la capitale russe. EMILIE POUZAT POUR RBTH
C’est une vraie « success story » française en Russie. Il y a un peu plus d’un an, Jonathan Belpeer et Vincent Demiaux débarquaient à Moscou, un peu au hasard, sans parler un mot de russe. Les deux Français, aventuriers dans l’âme, avaient chacun tenté des expériences professionnelles à l’étranger, notamment au Brésil et aux États-Unis (ils s’étaient rencontrés à Miami). Un jour,Vincent accompagne un ami à Moscou. Jonathan décide de le rejoindre. Le premier excelle à la fabrication de crêpes et galettes, même s’il a grandi loin de la Bretagne (à Évian, alors que Jonathan est originaire de Belfort). Les deux compères ont alors l’idée de monter un stand de spécialités bien françaises. « Au début, on distribuait simplement des crêpes aux passants, rue 1905 goda, pour essayer d’apprendre le russe et de créer des contacts (...). L’argent n’était pas le but premier, les gens nous donnaient ce qu’ils voulaient s’ils avaient apprécié. Mais les autorités ne voyaient pas ça du même œil, et au bout du troisième jour, nous avons été arrêtés », raconte Vincent Demiaux. Une aubaine pour les deux jeunes Français, car la presse s’intéresse à l’affaire, et le département de la Culture du gouvernement de Moscou et son directeur Sergueï Kapkov en personne, vient à leur aide en leur attribuant un empla-
cement au Jardin de l’Ermitage. « Notre arrestation a finalement été bénéfique puisqu’elle nous a permis de nous faire connaître et de travailler en toute légalité », ajoute Vincent. Les deux expatriés rentrent régulièrement dans leur pays d’origine pour mettre à jour leur visa, et en profitent pour ramener les produits français tant appréciés des Russes. Et l’aventure continue, enrichie de nouveautés : en plus des crêpes, Jonathan etVincent proposent maintenant des galettes de sarrasin, des gaufres, du caramel au beurre salé et diverses boissons, le tout « Made in France » ! Le concept reste le même : « payez ce que vous voulez », une méthode à laquelle les Russes sont peu habitués, mais qui fait ses preuves. « Certains clients donnent beaucoup plus que ce qu’ils paieraient dans un restaurant. Cela permet aux personnes les plus défavorisées et aux enfants de manger presque gratuitement et tout le monde y trouve son compte », explique Jonathan Belpeer. Les deux « associés » ne regrettent en rien leur expérience, apprécient la vie en Russie et la compagnie des Moscovites. « Moscou, c’est fou ! Les gens sont très sympathiques, pas forcément au premier abord mais quand on creuse, on trouve une vraie générosité », s’exclame Vincent. C’est pourquoi le duo met un point d’honneur à bien servir le client et lui faire apprécier les traditions françaises. Et ça marche ! Tous les week-ends, familles, amis, amoureux ou encore promeneurs solitaires dégustent les crêpes françaises devant le mini-chalet des deux compères. « Notre accent les
ELENA POCHETOVA
En ligne Suivez la recette des blinis russes sur fr.rbth.com/11908
amuse, ils adorent la France, sa culture et sa gastronomie. Il y a beaucoup d’avantages à être français à Moscou, on s’est vite fait un nom. Les clients nous voient un peu comme des originaux, des aventuriers », préciseVincent. Selon Jonathan, « la principale différence culturelle entre les Russes et les Français, c’est le rapport à l’argent. Les Russes sont beaucoup plus généreux, et sont de gros consommateurs ! » Jusque là, Vincent et Jonathan avaient cumulé les emplois dans l’hôtellerie, la restauration ou encore le mannequinat. Mais aujourd’hui, les deux Français semblent avoir trouvé leur créneau et comptent ouvrir d’autres stands aux quatre coins de Moscou. Vincent, 26 ans, vit en colocation avec son frère, qui l’a suivi à Moscou où il est professeur de langues étrangères, et un ami. Quant à Jonathan, 29 ans et plein d’ambition, il partage sa vie avec une jeune Moscovite qui donne un coup de main aux garçons à l’occasion. Il explique son choix de vie : « J’aime la France, et j’aimerais pouvoir y vivre, mais là-bas, il y a trop peu de possibilités de travail, on n’a même pas toujours la chance de faire nos preuves. J’ai le sentiment d’avoir une revanche à prendre et je veux faire partie des gens qui réussissent à l’étranger ! »
Jonathan (cidessus) et Vincent (ci-contre) proposent les crêpes aux Moscovites selon la formule « payez la somme qui vous paraît justifiée ». Et ça marche !
EMILIE POUZAT
En effet, le « rêve russe » se réalise. Dans les semaines qui viennent, nos deux aventuriers français ouvriront une crêperie bretonne dans un club aux allures d’hôtel particulier parisien, en plein cœur de Moscou, à quelques pas de la station de métro Loubianka.
ENSEIGNEMENT Les professionnels et le « troc linguisitique »
Les blogueurs Des gens du pays pour traités comme les langues étrangères des journalistes De nombreux expatriés enseignent la langue de leur pays en Russie tout en apprenant parfois le russe en parallèle. Mais un locuteur natif n’a pas toujours la formation d’un professionnel.
SUITE DE LA PREMIÈRE PAGE
Comment vérifier l’authenticité des informations
DMITRI ROMENDIK RBTH
ALAMY/LEGION MEDIA
« Nous pratiquons souvent ce que l’on appelle l’apprentissage combiné, explique Valérie, enseignante de français. Des professeurs de l’université pédagogique travaillent tout d’abord avec les étudiants, qui pratiquent ensuite avec moi. Je peux leur donner une prononciation plus précise, les aider en ce qui concerne les expressions du langage de tous les jours ». Il s’agit d’un marché libre. En général, les enseignants et les étudiants se recherchent mutuellement sur les forums et les réseaux sociaux ou bien par le bouche à oreille. Les rencontres, à domicile, dans un café, parfois même sur Skype, se déroulent en privé. Les écoles de langue officielles ne couvrent qu’une petite partie du véritable marché des services linguistiques. C’est pourquoi il est très difficile d’estimer le nombre d’heures de travail sur ce marché. Il en va de même en ce qui concerne la qualité de l’enseignement. Des étudiants donnent des cours pour gagner leur vie, tout comme le font les linguistes professionnels.
Le célèbre journaliste de télévision Nikolaï Svanidze estime que cette loi s’apparente à une tentative de prise de contrôle de la sphère Internet par les autorités : « Il s’agit d’une restriction flagrante de la liberté d’expression. N’importe quelle personne connue regroupe facilement 3 000 lecteurs et devrait donc de fait se comporter comme un média. Cependant, je ne comprends pas de quelle façon un journaliste non-professionnel pourrait vérifier ses informations », explique l’expert. Et de poursuivre : « Il pourrait dire qu’il a lu quelque chose dans un journal ou entendu parler un voisin. On ne peut pas contraindre une personne,
Pour certains, Élever le statut des blogueurs Le photographe Ivan Dementievski la loi sera tient un blog lu par plus de 6 000 perdifficile à sonnes. Il est convaincu que ce texte appliquer, en devrait rehausser le statut des conséquence blogueurs. « Assimiler officiellement les blogs à de quoi elle des médias aura un impact sur l’opinion publique, il y aura davantage de sera mise confiance », estime-t-il. en œuvre Le photographe est convaincu qu’il faut dès à présent vérifier les inforde façon mations publiées. sélective « En ligne, on voit souvent des posts
En ligne RIA NOVOSTI
Le Mexicain Jorge étudie à l’Académie de musique Gnessine et travaille en parallèle comme enseignant locuteur natif au centre culturel espagnol. La Chinoise Zhen étudie le russe au sein de l’une des universités moscovites. Elle a trouvé une amie russe et les deux jeunes filles s’apprennent à tour de rôle le chinois et le russe. Ce « troc linguistique » est gratuit et mutuellement avantageux. Mais le plus souvent, l’apprentissage linguistique est assuré de façon lucrative par des professionnels. C’est le cas de Hugh Kieran McEnaney, un Irlandais de 44 ans, qui enseigne l’anglais à Moscou depuis plus de six ans : « J’ai décidé de me lancer après avoir dirigé une société de formation chez moi en Irlande pendant cinq ans ». Grâce aux cours qu’il dispense chaque jour à huit étudiants, M. McEnaney a acheté une voiture et une maison dans la région d’Orel, d’où sa femme est originaire, et loue également un appartement à Moscou. Les cours de langue auprès d’un locuteur natif étranger ne sont cependant pas toujours la panacée. Ils sont plus onéreux et parfois moins efficaces que ceux dispensés par des professionnels russes. Dans bien des cas, les enseignants étrangers ne possèdent aucune formation pédagogique ; un professeur russe chevronné connaît souvent mieux la grammaire qu’un natif et sait mieux l’expliquer.
un journaliste non professionnel, qui ne dispose pas des compétences nécessaires pour vérifier l’information, de se porter garant de celle-ci sous peine de sanction ». Nikolaï Svanidze est convaincu qu’une telle loi sera extrêmement difficile à appliquer, en conséquence de quoi elle sera mise en œuvre de façon sélective. « Les lois difficiles à appliquer représentent un danger, parce que l’on ne sait pas à quel moment elles seront soudainement mises en œuvre, c’est comme une « épée de Damoclès » constamment suspendue au-dessus des têtes de chaque utilisateur de blog ».
« Tous au russe ». Apprenez la langue en ligne sur fr.rbth.com/12021
Ilya Varlamov, un blogueur disposant d’une très large audience.
et des publications d’informations complètement fausses et les gens écrivent parfois des choses stupides, explique le blogueur. Certaines personnes verront cette nouveauté sous un jour négatif et je les comprends, mais si cette loi peut aider à faire baisser la désinformation sur Internet, c’est une bonne chose. À titre personnel, je serai moins affecté, parce que je n’écris pas sur des thèmes politiques, mais une véritable guerre de l’information fait rage actuellement ». En ce qui concerne l’enregistrement auprès de la structure d’État, Ivan Dementievski a pu constater à quel point la procédure en question sera difficile. « Malheureusement, dans notre pays nous sommes tous habitués aux lenteurs administratives, c’est un fait. Mais si l’enregistrement ne prend pas beaucoup de temps et d’énergie, pourquoi ne pas s’enregistrer ? »
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Supplément de Rossiyskaya Gazeta distribué avec Le Figaro
ÉCONOMIE
Un climat d’affaires refroidi SUITE DE LA PREMIÈRE PAGE
Structure des échanges bilatéraux entre la Russie et la France
Ils l’ont dit
« On peut se faire une idée de l’ampleur du phénomène avec le cas du Canada. En raison de sa position très ferme sur le dossier ukrainien, le pays s’est fermé des portes en Russie : on sait déjà que le groupe Bombardier, constructeur d’avions et de trains, n’a plus d’avenir ici », remarque Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe. Une problématique d’autant plus sensible que le chiffre d’affaires généré par les entreprises françaises en Russie se répercute directement dans les résultats de leur siège en France, et donc sur l’emploi dans l’Hexagone.
«
Au regard des crises précédentes on sait que la capacité du pays à rebondir est forte. Il faut attendre que ça passe »
Une crise de confiance Même si des mesures plus sévères ne sont pas adoptées, le simple fait d’en agiter la menace a déjà semé un doute dans les milieux économiques. « Les entreprises nous posent une seule et même question : va-t-il y avoir des sanctions ? », témoigne Emmanuel Quidet, président de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe (CCIFR). « Un climat d’incertitude règne aujourd’hui parmi les entrepreneurs français – et l’incertitude, les entreprises n’aiment pas ça », souligne-t-il. Conséquence : un certain nombre de décisions importantes en matière d’investissement sont repoussées. « Notamment de très grands groupes qui voulaient investir au printemps et qui ont décidé de retarder leur décision. Ce n’est pas encore visible mais on sait que ça existe », relève Arnaud Dubien. Pavel Chinsky, directeur de la CCIFR, précise : « La Russie est extrêmement attractive pour les entreprises qui y sont déjà. Par contre, celles qui n’y sont pas encore implantées sont extrêmement sensibles à l’image très catastrophique qu’ils en ont. Ce n’est pas nouveau. Mais le climat de défiance vis-à-vis du marché russe s’est encore aggravé ». Du côté des partenaires russes, le doute commence également à s’installer. « Ils veulent être rassurés. À Samara, nous comptons aider un établissement qui s’occupe d’enfants handicapés et les médecins s’inquiètent, nous demandent
GILLES CHENESSEAU CONSEILLER DU PRÉSIDENT DE L’AGENCE TSARVOYAGES À MOSCOU
«
Toutes les chambres de commerce internationales en Russie sont unies contre les sanctions »
NATALIA MIKHAYLENKO
si nous n’allons pas prendre de sanctions contre eux. Il y a beaucoup d’amalgames et nos partenaires nous demandent si, en raison du contexte, nous allons bien respecter nos contrats », constate Éric Brisset. Face à cette crise de confiance, toutes les Chambres de commerce internationales installées à Moscou ont lancé des opérations de lobbying auprès de leurs gouvernements respectifs pour
En chiffres
17
milliards
d’euros : ce sont les stocks d’investissements directs français en Russie en 2013.
les appeler « à ne pas mélanger temporalité économique et temporalité politique », note Pavel Chinsky. Et de conclure : « Aux entreprises qui nous font part de leurs inquiétudes, nous envoyons un message d’apaisement : nous rappelons que François Hollande a toujours plaidé pour la poursuite du dialogue et œuvré pour repousser les sanctions ». En attendant que l’orage passe.
EMMANUEL QUIDET PRÉSIDENT DE LA CCIFR
QUESTIONS & RÉPONSES
Yandex à la recherche de jeunes pousses
SERVICE DE PRESSE
À l’occasion d’Axis Paris 2014, le rendez-vous de l’innovation (17-18 juin), RBTH a interrogé Ksenia Elkina, directrice des relations internationales chez Yandex, sur la stratégie en Europe de cette société qui gère le premier moteur de recherche en Russie. Dans le passé, Yandex a déjà participé au programme Startup Weekend visant à déceler des jeunes pousses étrangères. Que cherchez vous désormais ? Nous travaillons constamment avec des start-ups étrangères, participons à de nombreuses manifestations qui leur sont consacrées dans le monde
entier, et maintenant, nous voulons, à Axis Paris, voir de quoi est riche le marché français des start-ups. Nous savons tout des équipes, nouvelles ou pas, qui fondent leur société sur la technologie. Par exemple, Yandex a tout récemment acheté une start-up israélienne, KitLocale. Auparavant, nous avions investi dans Face.com, autre société israélienne ; maintenant, nous sommes en négociations avec plusieurs équipes de différents pays. L’industrie des start-ups ne connaît pas les frontières ni la géographie. Si quelqu’un conçoit une vraie technologie et pas seulement un service qui ne diffère que légèrement de milliers d’autres, si cette innovation peut être utile aux utilisateurs de Yandex, dans notre service ou en dehors, alors la situation géographique de cette équipe n’est réellement pas importante. Quels critères vous guident vers les jeunes pousses dans lesquelles vous investissez et dont vous recrutez l’équipe ? Généralement, nous achetons des startups sur la base de la technologie, non de l’équipe qui doit être dans « l’esprit » de Yandex, ce qui signifie partager nos valeurs. L’équipe, en général, rejoint Yandex après l’achat et est responsable de l’intégration de son projet dans nos services en collaboration avec ses nouveaux collègues. Et il est très facile de nous plaire : pour cela, il suffit de créer une innovation
TECHNIP DÉCROCHE UN GROS CONTRAT DANS L’ARCTIQUE La société d’ingénierie française Technip, en partenariat avec les japonais JGC et Chiyodaeïou, a remporté un appel d’offres d’une valeur de 4,5 milliards d’euros auprès de Yamal LNG pour la construction d’une usine de liquéfaction de gaz naturel d’une capacité de 16,5 millions de tonnes par an. Selon Thierry Pilenko, le PDG de Technip : « La situation en Ukraine n’a aucunement affecté le projet. Je présume que le secteur de l’énergie ne souffre pas de ces événements, étant donné son importance pour la Russie et l’Europe ». Le complexe de GNL sera composé de trois usines d’une capacité de 5,5 millions de tonnes par an. La livraison de la première phase de l’usine est prévue en 2017. Le contrat prévoit que la Russie fournira l’équipement nécessaire et assurera le montage d’agrégation de modules, diverses ingénieries et le support technique. Les actionnaires de Yamal LNG sont Novatek (60%), le chinois CNPC (20%) et Total (20%). Le montant global des investissements s’élève à 19,7 milliards d’euros.
LE GROUPE ACCOR VA CONSTRUIRE UN HÔTEL À OULIANOVSK La chaîne hôtelière française prévoit un investissement de plus de 5 millions d’euros pour la construction d’un hôtel Ibis dans la région d’Oulianovsk Zavolzhsi. Les travaux débuteront au troisième trimestre de cette année, l’ouverture devant intervenir au deuxième trimestre de 2017. Le contrat a été co-signé début mai par le gouverneur de la région d’Oulianovsk et le sous-directeur du développement d’Accor, Alexis Feya. Le projet porte sur un hôtel de classe mondiale comprenant 117 chambres et les infrastructures nécessaires à un établissement de cette catégorie. La construction sera réalisée selon les normes du groupe Accor. « Après avoir décidé de construire notre nouvel hôtel en Russie, nous avons opté pour la région d’Oulianovsk. Il y règne un climat d’investissement favorable, de bonnes conditions pour les entreprises internationales et le potentiel touristique nécessaire », a déclaré la directrice adjointe du groupe.
AFFAIRES À SUIVRE ATOMEXPO 2014
Tolstoy Startup Camp Un atelier de Yandex pour tous les candidats au lancement de leur start-up. Le programme concerne les jeunes pousses prévues à Moscou, mais aussi dans autres régions.
EN BREF
LES 9-11 JUIN, GOSTINY DVOR, RUE ILIANKA, 4, MOSCOU SERVICE DE PRESSE
qui soit bonne et intelligente. Par exemple, nous sommes pour le moment plus intéressés par les start-ups qui savent travailler avec de grands volumes de données et la formation en ligne. Cela ne signifie toutefois pas que nous ne nous intéressons pas à autre chose. Selon vous, y -a-t-il de vraies différences entrelemarchédesjeunespoussesenRussie et en Europe, notamment en France ? Ou bien marchons-nous en cadence ? Ces dernières années, le marché russe des start-ups a progressé à grands pas. Alors qu’il y a trois ou quatre ans, une start-up moyenne russe ne pouvait s’imaginer évoluer au niveau international, maintenant on crée des services qui n’ont rien à envier aux équipes européennes au niveau de l’idée, de la technologie et de la conduite des affaires. La différence que nous avons connue dans le passé est aujourd’hui pratiquement inexistante. C’est ce que démontrent admirablement les équipes qui sont au Tolstoy Startup Camp. PROPOS RECUEILLIS PAR DAN POTOSKY
Les rencontres organisées dans le cadre du Tolstoy Startup Camp réunissent de nombreux jeunes entrepreneurs, comme ici.
En ligne Toutes les nouveautés sur fr.rbth.com/ startups
Du 9 au 11 juin, Moscou accueillera la sixième édition du Forum international ATOMEXPO, organisée par l’Agence fédérale de l’énergie atomique russe, Rosatom. La séance plénière aura pour thème « L’énergie nucléaire - garante de la stabilité énergétique ». Les participants analyseront les principaux défis et obstacles rencontrés par l’industrie en matière d’énergie nucléaire et examineront le développement futur du marché mondial de l’énergie. Parmi les principaux sujets : le financement des projets de construction de centrales nucléaires, la compétitivité du nucléaire par rapport à d’autres types de production, la planification et l’optimisation des coûts de l’énergie produite, la phase finale du cycle de combustion, etc. On note la participation de représentants de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), de l’OCDE, du ministère de l’Énergie des États-Unis, du ministère de l’Énergie de l’Afrique du Sud, de la Commission européenne, ainsi que des dirigeants des principales entreprises dans le domaine, dont Areva et EDF Energy. › www.2014.atomexpo.ru/en
Supplément de Rossiyskaya Gazeta distribué avec Le Figaro
Mercredi 21 mai 2014
RÉGIONS
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ARTISANAT Éternelle céramique russe traditionnelle
Gjel : le creuset méconnu d’une porcelaine mondialement reconnue Le nom de Gjel est familier aux amateurs de porcelaine. C’est dans la petite localité de ce nom, proche de Moscou, que sont fabriquées les célèbres céramiques aux motifs bleus distinctifs. TATIANA KHOROCHILOVA ROSSIYSKAYA GAZETA
Les villages se succèdent les uns après les autres, constituant un ensemble territorial unique où l’on produit poteries et créramiques depuis des lustres. Au centre : l’Institut d’État artistique et industriel de Gjel, créé il y a plus d’une centaine d’années, regroupe un musée et des échoppes de vendeurs chargées de vaisselles bleues, ainsi que des bâtiments consacrés à la production. Le village portant le nom de Gjel n’a que très peu changé depuis un siècle et la naissance de cette localité au bord du barrage installé sur la rivière Gjelka. Seules 700 âmes y vivent, mais ce sont plus de 1 500 personnes qui travaillent dans les établissements spécialisés dans la production de porcelaine blanche aux motifs bleus, disséminés dans tous les villages des alentours. Celui de Gjel est pour la première fois mentionné en 1339, dans le testament du Grand-Prince de Moscovie Ivan Kalita. C’est à cette époque que les artisans locaux ont commencé à produire de la vaisselle à partir de glaise blanche. Il avait d’abord fallu faire la distinction entre différents types d’argile, la meilleure étant la délicate glaise blanche « milovka », utilisée pour la production de porcelaine et de faïence. Les paysans de Gjel n’ont jamais été des serfs : l’ensemble du village et de ses paysans était rattaché au service de la pharmacie, spécialement en vue de la production de poterie. Vers 1800, dans le village deVolodino, le mélange de pâte blanche permettant d’obtenir de la faïence a été invernté. La première fabrique de porcelaine y a également été créée. Son fondateur, Pavel Koulikov, y a exploré les différentes techniques de coulage. À la fin des années 1780, Gjel comptait déjà 25 fabriques de céramique. L’argile était extraite des fondrières locales. Lorsque le maître-artisan avait achevé son travail, il faisait alors appel aux filsapprentis et aux filles-décoratrices. Ces dernières étaient chargées de peindre la vaisselle, qui était ensuite placée dans le grand fourneau utilisé pour la cuisson. Hormis la vaisselle, on fabrique aujourd’hui des jouets en forme d’oiseaux et d’animaux, ainsi que des figurines sur le thème de la vie rurale russe. D’éclatants chevaux blancs, des cavaliers, des poupées ou des ustensiles de cuisine miniatures sont peints en violet, bleu et marron, dans un style inspiré du folklore local.
De nos jours, plusieurs importantes fabriques produisent de la porcelaine portant le label « Gjel ». La « Fabrique de porcelaine de Gjel » a été fondée dans le village de Novokharitonovo, et son atelier dédié à la production d’œuvres d’art est situé dans le village de Retchitsa, depuis longtemps spécialisé dans la fabrication de porcelaine de Gjel. Aux étages inférieurs se situe l’atelier de modelage, et aux étages supérieurs, l’atelier consacré à la peinture. L’odeur de celle-ci y est très forte. Les tables de travail des artistes sont encombrées de leurs instruments : pinceaux, spatules, récipients remplis d’un mélange noir d’oxyde de cobalt. C’est ce dernier qui permet d’obtenir la couleur bleue, une fois l’article passé par la fournaise. « Nous avons fêté l’an dernier le 195ème anniversaire de notre établissement, bien que l’histoire de notre fabrique remonte à l’année 1818, lorsqu’une petite manufacture dédiée à la fabrication de vaisselle en porcelaine s’est établie dans le village de Novokharitonovo, raconte le directeur de la « Fabrique de porcelaine de Gjel », Piotr Sivov. Notre fabrique est la plus importante, ainsi que la plus prospère de toute la région ». Elle n’est pas sans concurrence. Une autre grande manufacture a démarré ses activités dans les années 1990 : « La guilde de Gjel ». Aujourd’hui, artisans et artistes y ont presque entièrement relancé la tradition de la peinture bleue au cobalt, qui était malheureusement tombée en quasi désuétude avant la Révolution. Dans les parages se trouve La Fondation du design industriel, qui rassemble d’importantes archives sur l’histoire de la porcelaine, en particulier sur celle de la porcelaine de Gjel. À la différence des autres manufactures de Gjel, la fabrique expérimentale de céramique du même nom produit des céramiques multicolores traditionnelles. Car la peinture au cobalt n’est pas la seule méthode utilisée par les maîtresartisans : « Gjel » compte aussi des producteurs d’argile peintes de couleurs vives. On n’y voit pas que du bleu !
1 ITAR-TASS
2 LORI/LEGION MEDIA(2)
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Transports en commun : à Moscou, prendre le bus N°325 à la station de métro Vykhino ou le train, de la gare de Kazan jusqu’à celle de Gjel. En voiture : de Moscou à Gjel par l’autoroute de Yegorievsk, 62 km, soit une heure de route.
Où se restaurer Le restaurant « Na beregou ozera » (Kraskovo, 1 rue Novaïa), se situe à 10 km de l’autoroute de Yegorievsk, près d’un quai duquel vous pouvez plonger et pêcher : l’été, des tentes et des pavillons sont installés sur les bords du lac. Au menu, des recettes traditionnelles russes, différentes bières et un large choix de vodkas.
La technique moderne de peinture au cobalt est semblable aux motifs de faïence du XIXème siècle. La peinture ainsi appliquée reste sous la couche vitrée de la glaçure, n’est jamais effacée et ne ternit pas avec le temps, contrairement aux décorations effectuées sur la glaçure.
Visiteurs-créateurs au Musée de Gjel Il est aujourd’hui possible d’admirer les exemples les plus précieux de la porcelaine de Gjel traditionnelle en se rendant au musée situé sur le territoire de la « Guilde de Gjel » (district de Ramenskiy, village de Tourigino). Au sein du musée, de nombreux visiteurs s’intéressent au processus de fabrication de la faïence et de la porcelaine, se familiarisent avec les différentes techniques de peinture et créent leur propres œuvres dans le cadre de « masterclasses » de poterie. Les fonds du musée contient plus de 2 000 articles, dont les plus anciens datent du XVème siècle. NATALIA MIKHAYLENKO
LES PARCS DE MOSCOU POUR DES LOISIRS PRINTANIERS
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Pour s’y rendre
Bleu-cobalt
U DÉCO
Et toute une liste de destinations sur
1. La peinture sur objets en porcelaine : un travail fait main tout en finesse. 2. L’ocarina, un instrument de musique ancestral et très populaire pami les enfants. 3. Les célèbres motifs bleus ornent des cruches en argile traditionnelle de Gjel.
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Mercredi 21 mai 2014
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Supplément de Rossiyskaya Gazeta distribué avec Le Figaro
OPINIONS
LES SANCTIONS DANS LE CONTEXTE D’UN NOUVEL ORDRE MONDIAL
L FEDOR LOUKIANOV POLITOLOGUE Président du Conseil pour la politique étrangère et la politique de défense
a crise ukrainienne a provoqué, entre les intérêts des principaux acteurs mondiaux, un conflit touchant aux principes de base qui régissent la géopolitique depuis deux décennies. On n’en voit pas la fin et la phase la plus dangereuse nous attend sans doute avec l’élection présidentielle prévue le 25 mai. En Ukraine, c’est l’impasse. Le gouvernement intérimaire est incapable de gérer les troubles et de s’attaquer aux problèmes économiques du pays. « Les républiques du peuple » à l’est ne peuvent prétendre agir de façon responsable ni représenter la majorité de la population locale. Sur la place Maïdan, on répond par l’antimaïdan. Les groupuscules nationalistes engendrent des formations se disant « antifascistes ». Une tentative de monopolisation du pouvoir central par un groupe mène à l’aliénation des autres. Le droit à l’autodétermination du peuple pro-russe est invoqué pour justifier les actions en Crimée. Les procédures démocratiques (les élections), appelées à faire revenir le processus dans un cadre légitime, sont organisées en dehors de celui-ci. Mais sans élections, l’Ukraine sombrera dans un vide juridique. Selon un principe généralement admis, une élection dans ces conditions doit être précédée d’un processus de réconciliation nationale, comme la « table ronde » polonaise en 1989, ou une assemblée constituante. Or, une forte hostilité mutuelle oppose les dirigeants des différentes factions, qui n’ont pu s’entendre sur un cadre commun pour résoudre les problèmes du pays. Les normes législatives n’ont pas résisté aux pressions révolutionnaires et ont été remplacées par le principe du tac au tac : « si tu peux faire ça, moi aussi ». Dans un pays multiethnique déchiré par des différences culturelles et historiques, une telle situation a provoqué une rapide polarisation de la société. L’effondrement du système politique a créé un vide où s’enfoncent les puissances étrangères en agissant selon leurs propres intérêts. Pour la Russie, le rattachement de la Crimée avait une motivation historique et culturelle. L’objectif de Moscou n’est pas, désormais, d’annexer des territoires mais d’empêcher l’Ukraine de devenir un État anti-russe. Le durcissement de la confrontation en Ukraine place la Russie dans une relation avec l’Occident semblable psychologiquement à celle de la guerre froide. Au règne de l’inertie actuelle succéderont bientôt une restructuration des relations internationales et un ajustement du modèle économique tournant le dos à l’intégration aux marchés mondiaux. Difficile de dire si le Kremlin en a bien calculé l’impact économique, mais ce qui est clair, c’est que la riposte occidentale a bien été prise en compte et
ALEXEY IORSH
que les dommages ont été jugés supportables. Moscou a pour objectif de figer la « ligne rouge » qui a été tracée pendant la période post-soviétique, ainsi que de renforcer radicalement sa position dans le monde à la veille de la formation d’un nouvel ordre mondial. La Russie ne baissera pas pavillon sur la question ukrainienne. La résolution dont le Kremlin a fait preuve en Crimée a non seulement démontré sa disposition d’esprit mais également écarté toute possibilité de battre en retraite. Il n’est plus possible de rabaisser les enjeux. L’Union européenne est déboussolée, incapable de trouver sa position naturelle dans le conflit ukrainien. La politique de la force n’est pas dans sa nature et elle semble incapable d’agir en toute indépendance. Alors que selon sa propre logique, elle devrait tout faire pour résoudre la crise, elle n’a pas su garder l’initiative. L’Europe n’est pas prête pour le changement radical qu’elle devrait assumer. Dans les années d’après-guerre froide, le Vieux Monde s’était habitué à une position confortable où il ne craignait pas particulièrement la Russie tout en profitant des bienfaits de la coopération avec elle. Les actions du Kremlin ont été un choc pour l’Europe, réveillant la crainte d’une reprise des cauchemars de l’histoire européenne du XXème siècle. Les États-Unis sont aujourd’hui contraints de s’engager à fond dans la question ukrainienne. La raison n’en
«
Les sanctions (...) pourraient donner un nouvel élan à la restructuration multipolaire du monde »
«
Si les ÉtatsUnis ne considèrent pas la Russie comme une rivale, ils doivent (...) la voir comme candidate à ce rôle »
est bien sûr pas l’Ukraine elle-même, mais le fait que pour la première fois depuis de nombreuses années, leur volonté rencontre une résistance forte et irrévocable. Washington ne s’attendait pas à une attitude aussi ferme de la part de Moscou. La donne a donc changé. Avant les événements ukrainiens, les États-Unis considéraient la Russie comme un casse-tête, non un problème fondamental. Désormais, s’ils ne la considèrent pas comme une rivale, ils doivent au moins la voir comme candidate à ce rôle. Washington ne s’aventurera pas dans les eaux politiques intérieures troubles de l’Ukraine, son souhait à Kiev se limitant à l’instauration d’un gouvernement peut-être imparfait mais attaché à la démocratie, porté au pouvoir par une vague de résistance à la tyrannie. En adoptant des sanctions contre Moscou, Washington espère infléchir le comportement de la Russie. Une telle issue est peu probable, et il faudra faire sérieusement monter la pression pour produire de l’effet, ce qui ne fera qu’élargir le confinement. L’Ukraine n’étant qu’une partie de la question plus vaste de la création d’un nouvel ordre mondial, le défi ne peut que grandir entre les États-Unis et la Russie. Les sanctions contre la Russie peuvent avoir des effets qui n’apparaissaient pas nettement jusqu’alors. Pour la première fois, les États-Unis ont clairement démontré qu’ils contrôlaient le système
économique mondial. Les systèmes de paiement Visa et Mastercard sont en mesure de bloquer les institutions financières visées par les sanctions américaines, et les sociétés informatiques internationales n’hésitent pas à mettre fin à leurs relations avec des clients devenus « indésirables ». De telles mesures ont été prises auparavant, mais contre des pays bien des fois plus petits que la Russie pour ce qui est de leur poids politique et économique, et moins intégrés à l’économie mondiale. Le recours à cette méthode avec la Russie obligerait d’autres grandes puissances mondiales à faire des choix difficiles : jusqu’où peuventelles se fier aux systèmes économiques et aux dispositifs de communications mondiaux s’il est si facile, pour les puissances dominantes, d’en couper l’accès dès que cela sert leurs intérêts ? Les sanctions contre la Russie pourraient donc provoquer une fragmentation des systèmes financiers et des communications qui ne ferait que donner un nouvel élan à la restructuration multipolaire du monde, tant aux niveaux politique qu’économique. Devant l’ampleur de ces questions, l’étroitesse des circonstances de leur naissance ferait presque sourire.Viktor Ianoukovitch était-il seulement capable d’imaginer la boîte de Pandore qu’il allait ouvrir en repoussant la signature d’un accord d’association avec l’Union européenne ?
D’autres points de vue sur l’actualité dans la rubrique Opinions sur FR.RBTH.COM/OPINIONS Q LES BAND UI SONT ERISTES ? fr.rbth.com /28935
MOSCO PROPOSE U UN SCÉNARIO OPTIMISTE À KIEV
fr.rbth.com
fr.rbth.com
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E X P R I M E Z- V O U S
UNE NOUV ELLE « CRISE DE CUB S’ESQUISS A » E EN EUROPE
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RUSSIA BEYOND THE HEADLINES EST PUBLIÉ PAR LE QUOTIDIEN RUSSE ROSSIYSKAYA GAZETA. LA RÉDACTION DU FIGARO N’EST PAS IMPLIQUÉE DANS SA PRODUCTION. LE FINANCEMENT DE RBTH PROVIENT DE LA PUBLICITÉ ET DU PARRAINAGE, AINSI QUE DES SUBVENTIONS DES AGENCES GOUVERNEMENTALES RUSSES. RBTH A UNE LIGNE ÉDITORIALE INDÉPENDANTE. SON OBJECTIF EST DE PRÉSENTER LES DIFFÉRENTS POINTS DE VUE SUR RUSSIE ET SA PLACE DANS LE MONDE À TRAVERS UN CONTENU DE QUALITÉ. PUBLIÉ DEPUIS 2007, RBTH S’ENGAGE À MAINTENIR LE PLUS HAUT NIVEAU RÉDACTIONNEL POSSIBLE ET À PRÉSENTER LE MEILLEUR DE LA PRODUCTION JOURNALISTIQUE RUSSE AINSI QUE LES MEILLEURS TEXTES SUR LA RUSSIE. CE FAISANT, NOUS ESPÉRONS COMBLER UNE LACUNE IMPORTANTE DANS LA COUVERTURE MÉDIATIQUE INTERNATIONALE. POUR TOUTE QUESTION OU COMMENTAIRE SUR NOTRE STRUCTURE ACTIONNARIALE OU ÉDITORIALE, NOUS VOUS PRIONS DE NOUS CONTACTER PAR COURRIER ÉLECTRONIQUE À L’ADRESSE FR@RBTH.COM. SITE INTERNET FR.RBTH.COM. TÉL. +7 (495) 7753114 FAX +7 (495) 9889213 ADRESSE 24 / 4 RUE PRAVDY, ÉTAGE 7, MOSCOU 125993, RUSSIE. EVGENY ABOV : DIRECTEUR DE LA PUBLICATION RUSSIA BEYOND THE HEADLINES (RBTH), PAVEL GOLUB : RÉDACTEUR EN CHEF DES RÉDACTIONS INTERNATIONALES, MARIA AFONINA : RÉDACTRICE EN CHEF DE LA RÉDACTION FRANCOPHONNE, JEAN-LOUIS TURLIN : DIRECTEUR DÉLÉGUÉ, DIMITRI DE KOCHKO : CONSEILLER DE LA RÉDACTION, ANDREÏ CHIMARSKI : DIRECTEUR ARTISTIQUE, MILLA DOMOGATSKAÏA : DIRECTRICE DE LA MAQUETTE, MARIA OSHEPKOVA : MAQUETTISTE, ANDREÏ ZAITSEV, SLAVA PETRAKINA : SERVICE PHOTO. JULIA GOLIKOVA : DIRECTRICE DE LA PUBLICITE & RP (GOLIKOVA@RG.RU) OU EILEEN LE MUET (ELEMUET@LEFIGARO.FR). © COPYRIGHT 2014, AFBE "ROSSIYSKAYA GAZETA". TOUS DROITS RÉSERVÉS. ALEXANDRE GORBENKO : PRÉSIDENT DU CONSEIL DE DIRECTION, PAVEL NEGOITSA : DIRECTEUR GÉNÉRAL, VLADISLAV FRONIN : DIRECTEUR DES RÉDACTIONS. TOUTE REPRODUCTION OU DISTRIBUTION DES PASSAGES DE L’OEUVRE, SAUF À USAGE PERSONNEL, EST INTERDITE SANS CONSENTEMENT PAR ÉCRIT DE ROSSIYSKAYA GAZETA. ADRESSEZ VOS REQUÉTES À FR@RBTH.COM OU PAR TÉLÉPHONE AU +7 (495) 7753114. LE COURRIER DES LECTEURS, LES TEXTES OU DESSINS DE LA RUBRIQUE “OPINIONS” RELÈVENT DE LA RESPONSABILITÉ DES AUTEURS OU DES ILLUSTRATEURS. LES LETTRES DE LECTEURS SONT À ADRESSER PAR COURRIEL À FR@RBTH.COM OU PAR FAX (+7 (495) 775 3114). RUSSIA BEYOND THE HEADLINES N’EST PAS RESPONSABLE DES TEXTES ET DES PHOTOS ENVOYÉS. RBTH ENTEND OFFRIR DES INFORMATIONS NEUTRES ET FIABLES POUR UNE MEILLEURE CONNAISSANCE DE LA RUSSIE. CE SUPPLÉMENT A ÉTÉ ACHEVÉ LE 19 MAI
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Mercredi 21 mai 2014
CULTURE THÉÂTRE Un spectacle qui lie le présent et le passé, la France et la Russie
CHRONIQUE LITTÉRAIRE
« Passeport rouge » ou la vie d’une Française en URSS
RÉCIT D’UNE SURVIVANTE DU SIÈGE DE LENINGRAD
Titre Le Journal de Léna : Leningrad, 1941-1942
Auteur Léna Moukhina
Traduit par Bernard Kreis, préface de Nicolas Werth
Éditions Robert Laffont
FRANÇOIS HERVIEU
Au théâtre de la Comédie Tour Eiffel, Katia Ogorodnikova met en scène le destin peu ordinaire d’une Française qui a suivi son mari, un artiste russe, en URSS à la veille de la guerre. CHLOÉ VALETTE POUR RBTH
Cette histoire, c’est avant tout celle que raconte une grand-mère à ses petitsenfants. Ou plutôt racontée par ses petits-enfants. Un lien filial entre deux pays, la France et la Russie. Passeport rouge, adapté et mis en scène par Katia Ogorodnikova, c’est un scénario bien ficelé, et une actrice qui s’impose avec prestance. Tous les soirs, AurélieValetoux arpente seule la minuscule scène du théâtre de la Comédie Tour Eiffel. Aussi authentique que singulière, elle embarque le public dans ses tribulations.
Un conte de fée dans la terreur stalinienne Anne-Marie, dite Annette, fraîchement débarquée de Bretagne dans le Paris des années folles, fait la connaissance de Rabi, artiste russe d’origine juive. À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, elle décide de le suivre, pour le meilleur et pour le pire, jusqu’en URSS. Commence alors une vie nouvelle, pleine d’espoirs et de désillusions.
À l’affiche Le spectacle Passeport rouge sera donné les 22, 29 mai, et 5, 12, 19 et 26 juin, à 20h30, au théâtre de la Comédie Tour Eiffel (Paris 15ème).
Avec un charme français et une rigueur russe, Katia Ogorodnikova a su créer sur rythme endiablé un univers fantaisiste ponctué d’instants de poésie. Par sa mise en espace, son choix des musiques, son travail du jeu et du texte, elle arrache le spectateur à son quotidien, le temps d’un récit.
L’art de la dé-dramatisation Déjà en mouvement, toujours en déambulation, comme le fil de la vie qui se déroule, le « jeu » est commencé lorsque les spectateurs s’installent sur les gradins du théâtre. Le décor est minimaliste : quatre valises, imbriquées les unes sur les autres pour former une table d’écriture, vont changer d’utilité au fur et à mesure des différents tableaux de la fresque. « La valise, qui symbolise au départ la route, avec cette idée de temporalité et d’inconstance, devient partie prenante de l’imaginaire du personnage qui écrit un livre, et devient par là-même symbole de création », explique la metteur en scène. L’idée est ingénieuse. Au fond de ces valises, c’est un tour de magie à la Mary Poppins qui s’opère, où chaque objet qui apparaît est en permanence détourné : un costume qui prend vie, un foulard russe qui vient personnifier l’hôtesse soviétique d’un magasin (fous rires garantis), des valenki (bottes de feutre
russes) se transforment en bébés emmaillotés, et un moulin à café embaume la salle d’une amertume aux saveurs soviétiques. « La représentation de l’objet est primordiale pour moi. Elle doit être capable de réunir une idée, une structure émotionnelle, dramatique, etc., que je puisse travailler jusqu’à l’absurde », souligne Katia. Ligne conductrice de la pièce, le comique se hume au rythme du jeu. Malgré les événements sombres qui se profilent, Katia Ogorodnikova distille son talent avec malice, au service de la théâtralité. On oscille entre rire et tendresse, entre terreur et nostalgie.
Une histoire bien vivante « Aujourd’hui, Annette a 101 ans. Et elle aime encore rire. Elle a toujours aimé l’humour », raconte Lucile Gubler, la petite-fille de l’héroïne et auteur du livre Parlez-moi d’amour. Une Française dans la terreur stalinienne, dont s’inspire l’œuvre théâtrale. Pour elle, cette pièce est un bel hommage à sa grand-mère. Elle s’en est expliquée à notre journal : « Je suis très touchée par le spectacle. Dans la pièce comme dans mon livre, on retrouve ce même détachement par rapport aux événements. Mais c’est d’abord ma relation avec ma grand-mère que j’ai aimé voir mise en scène ».
COULEURS RUSSES
LE QUATRIÈME FESTIVAL INTERNATIONAL D’HISTOIRE « TIMES AND EPOCHS » (AGES), CONSACRÉ AU CENTENAIRE DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE, SE DÉROULERA AU DOMAINE DE KOLOMENSKOYE À MOSCOU, LES 7 ET 8 JUIN En cette année centenaire de la Première Guerre mondiale, le festival 2014 aura pour thème les prémices du XXème siècle, époque qui vit se succéder la Grande Guerre et les révolutions. Vous découvrirez le cinéma russe naissant, prendrez part au travail de typographie clandestine, essaierez les costumes des ateliers de mode de la fin du XIXème et du début du XXème siècles ou affronter des athlètes dans un tournoi de lutte russe. Vous pourrez vous procurer des articles de la vie quotidienne d’autrefois au magasin d’antiquités, et vous promener dans les camps militaires européens, témoins des grandes batailles de 14-18. Cet été, les plus grands clubs d’histoire du monde dresseront leurs stands sur les bords de la Moskova. On compte parmi ces entités férues de reconstitution historique du début du XXème siècle des associations telles que The Victorian Military Society 1837-1914, The Great War Society (Angleterre), l’Association du Poilu de la Marne (France), la 33rd Division (États-Unis), Deutsches Rotes Kreuz (Allemagne) et Front-Line Eesti (Estonie). LA PAIX DÉFILÉ DE MODE AVEC COSTUMES DU DÉBUT DU VINGTIÈME SIÈCLE, EXPOSITION DE VOITURES DE COLLECTION, CINÉMA EN PLEIN AIR, PIQUE-NIQUE RUSSE ET CONCERTS DE GROUPES DE MUSIQUE ANCIENNE.
LA PAIX Les participants pourront assister aux merveilles de l’énergie électrique d’un des savants les plus mystérieux du XXème siècle, Nikola Tesla. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui attribuent l’explosion de la Toungouska survenue en Sibérie, plus connue sous le nom de « météorite de la Toungouska », à ses expériences.
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RECONSTITUTION DE L’ARRIVÉE DE LA FAMILLE ROMANOV, MUSICIENS TZIGANES, CIRQUE DE RUE ET THÉÂTRE, VENTE DE VACHES ET D’OIES, CHANTS TCHASTOUCHKI.
Léna Moukhina, lycéenne de Leningrad, avait seize ans lorsqu’elle fut piégée avec quelque deux millions de Léningradois par un blocus dont la rudesse fut sans précédent. Dès septembre 1941, la ville est assiégée par l’armée allemande. Commence une lutte quotidienne pour la vie que Léna va décrire pas à pas, pourraiton dire, avec son regard d’adolescente dans un journal qui ne vit le jour dans sa version russe qu’en 2011. Il est difficile de ne pas évoquer Anne Franck. Comme elle, Léna décrit son quotidien et celui de sa famille. Orpheline, elle vit avec une tante et Aka, une vieille nounou. Comme elle, Léna a le goût de l’introspection, des rêves, des préoccupations adolescentes – la vie à l’école, les garçons, l’amour ou le désir d’amour. Durant cet hiver 1941-1942 particulièrement rigoureux, la nourriture est rare, les transports sont quasi inexistants et les coupures d’électricité fréquentes. Dans l’attente des alertes quotidiennes, on partage une soupe à la colle de bois ; on se serre autour d’un poêle qui ne fonctionne que quelques heures par jour ; et on meurt, en masse : 54 000 décès en décembre, 127 000 en janvier, rapporte Nicolas Werth dans sa préface. Léna a une obsession permanente : manger. Le Journal comporte le compte ou le décompte des provisions reçues, consommées, partagées. Léna s’étonne elle-même de la dureté de ses propos lorsqu’elle en vient à souhaiter la mort de la vieille nounou, « bouche inutile » avec laquelle il faut partager sa ration… De même elle s’indigne « qu’ici on crève de faim [et que] Staline ait de nouveau organisé un dîner au Kremlin ». Mais Léna a aussi les aspirations d’une adolescente russe, qui se veut une « Soviétique exemplaire » et souhaite que son professeur « parle … afin que nous devenions des lycéens soviétiques, des communistes dans l’âme… des parents susceptibles d’élever nos enfants pour qu’ils soient encore meilleurs que nous ». Elle travaille un temps comme aide-soignante, côtoie la mort d’étrangers puis celle de ses proches qui s’éteignent à ses côtés. À dix-sept ans, elle se retrouve seule avec cette volonté farouche d’en sortir et de quitter la ville et de vivre ! Le Journal s’arrête en 1942, mais le siège de Léningrad durera encore deux ans, faisant presque un million de victimes. Les derniers mois, le récit est conduit à la troisième personne ; ainsi, dit Léna, il pourra « être lu comme un livre ». Léna Moukhina survivra. Elle sera évacuée et mourra en 1991, sans savoir que le Journal perdu deviendrait un livre, témoignage essentiel sur cette période tragique de l’histoire soviétique. CHRISTINE MESTRE
LA GUERRE CHAMP DE TIR, RECONSTITUTION D’OPÉRATIONS MILITAIRES D’ENVERGURE, INITIATION AU TRAVAIL DES INFIRMIÈRES DE GUERRE ET GRANDE EXPOSITION DE PIÈCES D’ARTILLERIE.
LA GUERRE Les amateurs d’histoire militaire pourront assister à un combat d’anciens véhicules blindés, voir de près des modèles d’avions de combat et des canons de campagne qui seront présentés par des experts de l’artillerie. L’attraction phare du festival sera la reconstitution de l’offensive « Broussilov », un des affrontements centraux de la Première Guerre mondiale. FOLKLORE RUSSE Ceux qui viennent à Moscou en quête d’expériences russes traditionnelles pourront assister à une représentation de cirque de rue tzigane avec un ours dressé, des acrobates et des jongleurs. L’entrée au festival est gratuite.
Cette manifestation est organisée avec le soutien du Comité de tourisme et de l’hôtellerie de la ville de Moscou et l’Office municipal de tourisme, que l’on peut consulter à l’adresse : www.travel2moscow.com
Mercredi 21 mai 2014
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Supplément de Rossiyskaya Gazeta distribué avec Le Figaro
MAGAZINE
ENTRETIEN AVEC MAUREEN DEMIDOFF
À L’AFFICHE
Comprendre la Russie : affaire de patience et de curiosité
MUSIQUE EN PEINTURE DANS « PARTITAS : AU FIL DU TEMPS » EXPOSITION JUSQU’AU 15 JUIN, I-GALLERY « INSTANT », 12 RUE DURANTIN, PARIS
LE PAYS NE SE LIMITE PAS À LA POLITIQUE, RAPPELLE UNE FRANÇAISE INSTALLÉE À MOSCOU. Russia Beyond the Headlines a rencontré Maureen Demidoff, auteur du livre Vivre la Russie, récemment publié.Voici quelques conseils de la part d’une Française habitant Moscou depuis 2007. Qu’est-ce qui vous a ie plus impressionnée quand vous êtes arrivée en Russie pour la première fois ? Ce pays a l’étrange particularité d’être à la fois en Europe et en Asie. D’ailleurs, comme je l’écris dans mon livre, il suffit de regarder une carte pour s’en rendre compte. L’impression d’être en Asie est donnée par son côté multiculturel – on côtoie les populations d’Asie centrale à travers la présence massive de l’immigration kirghize, ouzbek, tadjik, et même chinoise – mais aussi par les façons de faire, qui ne sont pas standardisées comme en Europe. Le pays est aussi particulièrement contrasté. Dans la rue, des babouchkas vivent encore en URSS et côtoient des femmes sophistiquées qui parcourent le monde ; les vieilles Jigoulis soviétiques se mélangent aux Bentley, Cayenne et Rolls Royce ; les buildings ultra-modernes se dressent auprès d’anciennes demeures impériales, ou autres bâtiments soviétiques et petites datchas bringuebalantes…. Quand je suis arrivée à Moscou en 2007, j’ai aussi été frappée par l’environnement urbain qui avait un aspect complètement déglingué et chaotique, et qui contredisait l’image de grande puissance de la Russie. Cela est de moins en moins vrai. Depuis l’arrivée du nouveau maire [Sergueï Sobianine, ndlr], l’urbanisme se normalise et la capitale tend à se structurer et à s’organiser de plus en plus. Même les règles de la circulation se standardisent. On ne peut plus se garer en vrac sur les trottoirs et les piétons ne sont plus la cible des chauffeurs. Quelles réflexions vous inspire l’observation des Russes et des Français dans la vie quotidienne ? Je dirais qu’il n’y a pas de si grandes différences dans la vie quotidienne entre les Russes et les Français. Mais il y a des aspects qui se révèlent en effet singuliers à la Russie. Par exemple, les bavardages dans la cuisine, lieu de confidences, ou la vie à la datcha. La famille est aussi souvent monoparentale, composée de la mère et de son enfant, et laisse une place essentielle à la grand-mère. Le rôle de la femme et de la babouchka est très important et l’on sent leur pouvoir au sein de la cellule familiale, beaucoup plus que dans une famille française. Concernant l’état d’esprit des Russes, il se différencie des Français dans la vie quotidienne, par leur soif de consommation et leur absence de projection dans l’avenir. La famille est en quête de bonheur. Les femmes cherchent à faire carrière pour leur épanouissement personnel et pour soutenir financièrement leur famille et profiter de la vie. Ne dit-on pas
tion de contrats ou simplement dans les relations professionnelles. Le but du jeu pour les Russes est de « faire tomber les masques », de découvrir la vraie personnalité de leurs interlocuteurs. Enfin, la notion de hiérarchie est également très forte. Elle génère des difficultés lorsque l’on souhaite mettre en place un management participatif où les cadres vont s’impliquer pour rechercher les dysfonctionnements et participer à leur élimination. Les Russes ont l’habitude d’avoir une hiérarchie forte qui leur donne des directives et qui assume la responsabilité de leurs actes. Trois recommandations à l’intention des Français qui veulent vivre en Russie ? D’abord, je pense que le maître mot pour réussir son installation et sa vie en Russie est l’adaptation. Cela est d’autant plus vrai pour un pays comme la Russie qui est, pour reprendre l’expression d’un Français interrogé pour le livre, « le pays où l’imprévisible se vit au quotidien ». Ensuite, comprendre la Russie demande du temps. Mais également de la patience et de la curiosité. Un voyage de reconnaissance ne suffit pas à faire comprendre où vous allez mettre les pieds. La Russie ne se livre pas en un clin d’œil : il faut la mériter. Enfin, il ne faut pas avoir peur. La Russie n’a pas bonne presse en France, c’est le moins que l’on puisse dire, et traîne une réputation sulfureuse. Heureusement, le pays ne se résume pas à ce qui est écrit dans les médias ! Car si l’opinion des Français se fonde essentiellement sur le système politique et sur les dirigeants russes, ils oublient que la Russie ne se résume pas qu’aux activités du Kremlin.
MARIA AFONINA
Biographie Maureen Demidoff est également l’auteur du livre Portraits de Moscou. Elle est responsable éditoriale du site Russieinfo.com et correspondante freelance du journal belge L’Écho.
d’ailleurs en Russie que la femme porte le pays dans ses bras ? Quelles sont les particularités russes à connaître pour une expatriation professionnelle réussie en Russie ? Travailler en Russie est une aventure peu commune et excitante. Et comme le livre l’indique, c’est une authentique plongée dans l’interculturel. Les Russes sont déroutants car beaucoup d’étrangers les considèrent proches de la culture européenne, alors que cela s’avère souvent faux. Dans leurs attitudes et leurs comportements professionnels, ils sont plus spontanés que les Européens. Ces derniers ont tendance à « lisser » leurs comportements pour avoir une attitude neutre considérée comme professionnelle alors que les Russes sont beaucoup plus émotionnels et ne cherchent pas à cacher leurs sentiments. Le cœur s’exprime souvent avant la raison. Aussi, l’importance donnée aux relations personnelles est grande ; c’est pourquoi une affaire ne peut se conclure sans investissement relationnel. Ensuite, les stéréotypes ont la vie dure en Russie, mais l’alcool tient réellement une place importante dans la négocia-
En librairie
Éditeur : Hikari Éditions Collection : Vivre le Monde
En ligne Toutes les nouveautés littéraires sur fr.rbth.com/lire_la_ russie
Quels films ou livres conseilleriez-vous pour mieux comprendre les Russes ? Le mien, forcément ! En fait, avec les livres, on peut être boulimique. J’ai particulièrement aimé le livre de Svetlana Alexievitch La fin de l’homme rouge, qui offre une série de témoignages bouleversants sur la chute de l’URSS. Mais aussi La vie d’un homme inconnu d’Andreï Makine, ou dans un autre style, La saga moscovite deVassili Axionov et Le Don paisible de Mikhaïl Cholokhov. Des auteurs comme Andreï Guelassimov et Andreï Kourkov ont beaucoup d’humour. Bien sûr, il faut aussi lire les grands écrivains russes et les classiques pour leurs descriptions de la société russe à différentes périodes de l’histoire. Côté films, je suis bouleversée par Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov, Bouge pas, meurs et ressuscite de Vitali Kanevski, qui est un film très dur mais très révélateur de la Russie. Et puis les films de Nikita Mikhalkov. En fait, il y a tant à lire et à voir… PROPOS RECUEILLIS PAR MARIA AFONINA
LE PREMIER MINISTRE RUSSE A
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L’artiste moscovite de naissance, Masha Schmidt, met la musique en images dans « Partitas » : une grande série d’encres de Chine sur partitions anciennes de 40x30 cm. Grâce à un travail rigoureux, elle parvient à faire de partitions, non pas une simple toile mais un réel support artistique original inspirant « des variations, un recommencement et une renaissance ». › www.i-gallery.fr
VOYAGE MUSICAL ET LITTÉRAIRE LES 21 (À OPÉRA DE VICHY), 23 (SALLE GAVEAU À PARIS) ET 27 MAI 2014 (GARE DU MIDI À BIARRITZ)
L’écrivain Vladimir Fedorovski invite à un voyage musical et littéraire. Mélange de genres artistiques représentant l’art total, typique de la fin XIXème et du début du XXème siècle, Les Mystères de Saint-Pétersbourg, vous feront connaître les plus grands artistes russes par les mots de Vladimir Fedorovski et la musique de Mikhaïl Rudy, assurée par Mikhaïl Rudy lui-même au piano, et l’Orchestre symphonique Confluences, dirigé par Philippe Fournier. › www.infos-russes.com
FÊTE DE LA MUSIQUE, À LA RUSSE ! LE 21 JUIN, LIBRAIRIE DU GLOBE, 67 BOULEVARD BEAUMARCHAIS, PARIS L’association « Maxime and Co : le monde russophone en France » et la « Librairie du Globe » (librairie russe de Paris) célèbrent la fête de la musique à la russe. Un concert gratuit aura lieu devant la librairie de 19h à 23h. Divers genres musicaux russes seront présentés à travers rock, jazz, chants folkloriques, romances, chansons d’auteur, musiques de films, etc. › www.infos-russes.com
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