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Mercredi 27 mai 2015

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C E C A H I E R D E H U I T PA G E S E S T É D I T É E T P U B L I É PA R R O S S I Y S K AYA G A Z E TA ( R U S S I E ) , Q U I A S S U M E L ’ E N T I È R E R E S P O N S A B I L I T É D E S O N C O N T E N U

LA NÉCESSAIRE DÉSESCALADE La poursuite de la « guerre des sanctions » aurait des conséquences irréversibles pour les relations russooccidentales, estime le directeur de l’Observatoire franco-russe Arnaud Dubien. PAGE 2

ÉCONOMIE Face aux sanctions, la Russie cherche à substituer sa production nationale aux importations

Le pari de l’autosuffisance La dépréciation du rouble sert de tremplin à la relance de la production intérieure. Mais, obstacle parmi d’autres, les investissements ont du mal à suivre. ALEXEÏ LOSSAN RBTH

LA 3D AU SERVICE DE L’INNOVATION MÉDICALE Un laboratoire russe va procéder à la greffe, sur des souris, d’une glande thyroïde imprimée en trois dimensions. L’expérimentation humaine suivra en cas de succès. PAGE 3

SUR LES TRACES DES ANCIENS CARÉLIENS Située dans le nord de la Russie, la Carélie est l’âme sœur de la Scandinavie, avec laquelle elle partage des paysages à la beauté austère et un héritage culturel unique.

L’instauration de sanctions économiques contre la Russie et de contre-sanctions sur l’importation de certains produits agroalimentaires européens ont créé des conditions plus favorables pour les producteurs russes. La dépréciation brutale du rouble fin 2014 et la première contraction économique en cinq ans (le PIB a chuté de 1,9% au premier trimestre 2015) ont renforcé l’idée que dans ce contexte difficile, une chance se présentait pour la production nationale.

Nouvelle stratégie L’effondrement de l’URSS avait porté un coup sévère à l’industrie russe. L’ouverture d’une économie jusque là largement autarcique avait révélé sa noncompétitivité. La Russie s’est vue brutalement contrainte d’importer une grande partie des biens industriels nécessaires, notamment en provenance des anciennes républiques soviétiques devenues indépendantes. Elle devait non seulement acheter à l’étranger des biens manufacturés et des produits alimentaires, mais aussi importer d’Ukraine des armements stratégiques, comme les moteurs d’hélicoptères ou de missiles balistiques intercontinentaux. Face à des importations ainsi structurées, la stratégie de substitution actuellement mise en œuvre par les autorités russes est devenue cruciale pour le dé-

REUTERS

veloppement du pays. Les responsables estiment qu’elle permettra non seulement de protéger les entreprises stratégiques contre tout blocus technologique, mais aussi de renforcer la sécurité alimentaire et de diversifier l’économie dans son ensemble. Une partie des économistes russes voient d’un bon œil cette stratégie. « Le cours du rouble permet largement aux pro-

duits russes de devenir, à moyen terme, compétitifs par rapport aux importations, particulièrement dans l’industrie légère et l’agriculture », assure Timour Nigmatoulline, analyste à la holding d’investissement Finam. Selon le magazine Forbes, la substitution des importations a déjà été bénéfique à certains secteurs, tels que la production de viande bovine et de pommes,

qui a vu la demande croître de 40% immédiatement après la mise en place de l’embargo. Les entreprises agricoles nationales sont en mesure de prendre la place des étrangères, estiment les experts. Mais subsiste un problème majeur : le déficit d’investissement, luimême lié à la cherté du crédit. SUITE EN PAGE 2

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INVESTISSEMENTS Les activités du groupe pétrolier jugées conformes à la législation sur les sanctions

Pour Total, la Russie pourra rester une priorité stratégique LA SUBLIME MAÏA PLISSETSKAÏA « Cygne du ballet russe », Maïa Plisseteskaïa est devenue une légende de son vivant, née de son immense talent mais aussi de sa personnalité charismatique. PAGE 8

Malgré les sanctions contre le secteur pétrolier, le groupe français peut faire de la Russie son principal pays de production : une décision ministérielle lève un obstacle à ses projets. BENJAMIN HUTTER POUR RBTH

En 2014, la communauté d’affaires française subissait de plein fouet les répercussions de la crise ukrainienne : semaine après semaine, l’Union européenne, les États-Unis et la Russie durcissaient leurs relations économiques à coup de sanctions et de contre-sanctions. Le 8 septembre 2014, le Conseil de l’Union européenne adoptait un nouveau règlement interdisant de « fournir, directement

ou indirectement, les services [...] nécessaires à l’exploration et à la production de pétrole en eaux profondes, à l’exploration et à la production de pétrole dans l’Arctique ou à des projets dans le domaine du schiste bitumineux [ou "shaleoil", ndlr] en Russie ».

Feu vert des autorités françaises Dès lors, les sociétés et les acteurs économiques européens devaient recevoir l’accord de l’autorité désignée dans leur pays – en France, le ministère des Finances – pour pouvoir mener une activité en Russie. « Nous devions présenter tous nos projets dans ce pays pour recevoir la confirmation qu’ils étaient bien conformes à la législation européenne »,

précise Jacques de Boisséson, directeur général de Total E&P Russie et représentant général de Total en Russie. Au final, seul un projet de Total est tombé sous le coup des sanctions – celui du Bazhenov en Sibérie occidentale, qui est justement un projet de schiste bitumeux. En conséquence, le groupe a suspendu sa participation au projet, confirme M. de Boisséson. « Le groupe français avait prévu de mettre sur pied une co-entreprise avec le russe Lukoil, dont il aurait été propriétaire à 49%. L’investissement initial de la part de Total était de 108 à 136 millions d’euros », rappelle Alexandre Kourdine, chef du Département de recherches stratégiques dans

le domaine de l’énergie au sein du centre d’analyses du gouvernement russe, ajoutant que le départ du partenaire français constituerait un coup dur pour le russe Lukoil. Trois autres projets de Total ont bien reçu fin avril le feu vert du ministère français des Finances. Dans la mesure où les grands groupes industriels libèrent généralement la voie pour les autres investisseurs de leur pays, cette décision côté français est un signal favorable pour le monde des affaires : du moment que l’activité est conforme à la législation, le gouvernement ne s’oppose donc pas aux investissements en Russie malgré le contexte politique et les tensions internationales.

Des projets de longue date Total a décidé il y a plusieurs années de lancer des projets très importants en Russie, et de faire de ce pays le numéro un du groupe en matière de production. SUITE EN PAGE 2

D É C O U V R E Z L A R U S S I E DA N S T O U T E S S E S D I M E N S I O N S f r. r b t h . c o m

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