Russia Beyond The Headlines (Belgique)

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Mardi 9 juin 2015

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C E S U P P L É M E N T D E S I X P A G E S E S T É D I T É E T P U B L I É P A R R O S S I Y S K AYA G A Z E T A ( R U S S I E ) , Q U I A S S U M E L ’ E N T I È R E R E S P O N S A B I L I T É D E S O N C O N T E N U

Tourisme Le prix du ticket d'entrée chute

La Russie post-soviétique célèbre ses 25 ans

La crise russe, une opportunité pour le tourisme sé, et la Russie est devenue une destination attractive. Les statistiques de l’Agence fédérale pour le tourisme (Rostourisme), chargée du développement de ce secteur en Russie, confirment qu’en décembre 2014, après une chute brutale du rouble, les touristes sont devenus plus nombreux. Même si le nombre de touristes pour l’année 2014 a baissé de 3%, le chiffre total d’entrées de touristes étrangers en Russie a de nouveau crû de 3-5%, a indiqué Nikolaï Korolev, vice-président de l'Agence fédérale pour le tourisme, dans un entretien récent avec l'agence TASS.

La dévaluation du rouble, observée depuis le décembre 2014, a fait de la Russie une destination touristique plus accessible que jamais pour les étrangers. ALEXANDRE BRATERSKI POUR RBTH

« Que pensez-vous du film 'Tolstoï, le dernier automne' ? », demande une touriste polonaise, postée devant la tombe modeste de Léon Tolstoï à Iasnaïa Poliana, à une jeune guide. La guide lui adresse un sourire confus et se met à chercher les mots en anglais pour lui répondre. Un Polonais tente de parler en russe, et ils trouvent enfin un langage commun : l’amour pour Tolstoï unit le monde entier. Les week-ends et les jours fériés, la maison de Tolstoï près de Toula, ville des armuriers, enregistre un afflux significatif de visiteurs, dont de nombreux étrangers. Le rouble faible a ses avantages : le coût du voyage en Russie a considérablement bais-

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OPINION

CULTURE

Obama a besoin d'aide

Des palais sous les pavés

© TASS

© IORSH

d'évidence des problèmes pour se métamorphoser en démocratie, notent les experts. Les uns voient un État méritant qui se dirige bon an mal an dans la bonne direction, les autres concentrent leur at-

Vladimir Kantorovitch, membre du présidium de l’Association des tour-opérateurs russes (ATOR), constate toutefois que le rouble faible est le seul atout majeur de la Russie en matière de tourisme.

tention sur les éternels problèmes que les dirigeants n'ont pas encore su résoudre, dont l'autoritarisme et l'instabilité.

Les relations entre Moscou et Wa s h i n g t o n s e m b l a i e n t condamnées à empirer. Mais les récentes visites du secrétaire d’État américain John Kerry et de son adjointeVictoria Nuland en Russie inspirent de l'optimisme. Allons-nous assister à un retournement de situation dans les prochaines semaines ?

Un musée, un café, un lieu de naissance et un abri pendant la guerre... Le métro de Moscou a rempli de nombreuses fonctions pendant les 80 ans de son existence. Aujourd'hui, avec environ 200 stations, il ne cesse de s’agrandir : sept nouvelles stations seront inaugurées rien que cette année.

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© EPA/VOSTOCK-PHOTO

La Russie est à la fois un pays chargé d'histoire, une vieille nation européenne, mais aussi un État très récent, issu du démembrement de l'URSS. Au sortir de 70 ans de totalitarisme, le pays connaît

Principal atout : un rouble faible

D É C O U V R E Z L A R U S S I E DA N S T O U T E S S E S D I M E N S I O N S be.rbth.com

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RUSSIA BEYOND THE HEADLINES

Politique & Société

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Indépendance Le 12 juin, la Russie célèbre le 25e anniversaire de sa souveraineté

Régime autoritaire post-soviétique cherche stabilité En résumant ces années d'indépendance, les politologues assurent que la Russie postsoviétique est un État viable, mais encombré de vestiges du soviétisme. ALEXEÏ TIMOFEÏTCHEV

L’année 1990 fut celle de la déclaration de la souveraineté de la République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR). C'était le début de la fin pour l’Union soviétique. Les processus en marche dans le pays conduisirent à son effondrement complet et définitif en décembre 1991. L’URSS était secouée par des manifestations massives réclamant l’abolition du monopole du Parti communiste au pouvoir. Finalement, un poste de président fut créé, occupé d'emblée par le secrétaire général du Parti communiste Mikhaïl Gorbatchev. Les républiques de la future ex-Union soviétique lui emboîtèrent le pas. La situation économique se dégradant rapidement, le manque de biens et de nourriture atteignirent d'inquiétantes proportions. L’URSS commença à percevoir une aide humanitaire de l’étranger. Les unes après les autres, les républiques de l’Union proclamèrent leur souveraineté nationale. La République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR) approuva une telle déclaration le 12 juin. Celle-ci instaurait la suprématie de la Constitution et de la législation de la république sur le territoire de la RSFSR et affirmait le droit à la libre sécession au sein de l’URSS. Le document jeta les bases de l’État russe postsoviétique.

« Le dernier clou » En étudiant les 25 ans de vie de l’État russe, les experts interrogés par RBTH considèrent dans l'ensemble qu'il a passé l’épreuve du temps, mais soulignent son caractère contradictoire. Certains voient une ambiguïté dans un document proclamant la souveraineté de la Russie au sein de l’URSS, alors que la RSFSR constituait en réalité sa base fondatrice. « La déclaration même est très contradictoire. D’un côté, elle prédéterminait l’effondrement de l’URSS, d’un autre elle conservait le territoire de la Fédération de Russie », explique Dmitri Andreïev, politologue et premier rédacteur adjoint de l’almanach Développement et économie. Il estime que la déclaration sur la souveraineté de la Russie enfonça « le dernier clou dans le cercueil de l’URSS ». Toutefois, un autre scénario n’était pas envisageable. Sauvegarder l’Union soviétique était déjà devenu impossible.

Structure étatique instable Boris Chmelev, directeur du Centre d’études politiques de l’Institut de l’économie, précise que si, au cours des 25 dernières années, la Russie est parvenue à créer des institutions de gouvernance et de société civile et à rétablir son système économique, la structure étatique russe n’a pas encore atteint une stabilité satisfaisante. Toujours selon M. Chmelev, c’est là une

© CORBIS/EASTNEWS

RBTH

Les manifestants tiennent le drapeau national sur la place Rouge, août 1991. Timbre commémoratif. "En ce 12 juin 1991, le premier président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, a été élu".

SONDAGE

Avantage ou inconvénient ? LES ANALYSTES DU CENTRE D'ÉTUDE DE L'OPINION PUBLIQUE LEVADA ONT DÉCIDÉ D’ANALYSER L'ATTITUDE DES RUSSES VIS-À-VIS DE L'INDÉPENDANCE EN LES INTERROGEANT SUR LES IMPLICATIONS DU CHANGEMENT POUR LE PAYS.

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FAITS SUR LA JOURNÉE DE LA RUSSIE

Malgré le fait que la Déclaration d'Indépendance de la République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR) ait été signée en 1990, le 12 juin n'est devenu férié qu'en 1992, par un décret du Soviet suprême de la Fédération de Russie. Le 25 septembre de la même année, le Code du travail a été modifié.

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Traditionnellement, à l'occasion de la Journée de la Russie, le président du pays remet des prix d'État de la Fédération de Russie au Kremlin. À Moscou, les célébrations se déroulent sur la place Rouge et se terminent par un feu d'artifice.

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Le 12 juin est célébré aussi comme la Journée de la ville dans de nombreuses villes russes, comme par exemple Veliki Novgorod, Kemerovo, Kirov, Komsomolsk-sur-Amour, Nijni Novgorod, Perm, Saransk, Khanty-Mansiysk, Oufa, Sourgout, Tambov - et bien d'autres encore.

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© EKATERINA CHIPURENKO

conséquence du fait que la Russie ne s’est pas encore dotée d’un système politique démocratique efficace. « Notre régime est certes souple, mais il est autoritaire. Nous n’avons pas de système de freins et de contrepoids, le Parlement ne fonctionne pas – c’est juste une machine à voter. Nous n’avons pas de système de partis digne de ce nom. La corruption est endémique… », constate l’expert. Lui et ses pairs ont des avis mitigés sur le système politique russe actuel. Mikhaïl Remizov, président de l’Institut de stratégie nationale, estime lui aussi que la Russie n’est toujours pas parvenue à devenir

une république stable. Dans le cas contraire, nous aurions assisté à « un changement public du pouvoir poussé par la concurrence d’équipes alternatives. Nous sommes dirigés par un mécanisme de succession, une sorte de dynastie présidentielle informelle », estime le politologue. Il estime toutefois que ce système présente des avantages en matière de consolidation du pouvoir et en capacité de résistance aux crises. Soulignant le rôle globalement positif de l’institution d'un pouvoir présidentiel fort en Russie, l’analyste le qualifie de « pierre angulaire sur laquelle repose la construction nationale ».

Le fondateur d'un système d’autoritarisme doux La tradition du pouvoir présidentiel fort dans la Russie contemporaine fut instituée par le premier dirigeant post-soviétique Boris Eltsine (1991–2000). Si, aujourd’hui, les années Eltsine sont perçues comme une période de véritable expérimentation démocratique en Russie, à l’époque, le président était constamment critiqué pour son autoritarisme. Pour M. Chmelev, Eltsine est le père fondateur du « régime d’autoritarisme doux » en Russie. L’expert qualifie cet autoritarisme de compagnon indispensable de la période initiale de construction du

nouvel État russe, expliquant « qu’à l’heure actuelle, il n’a pas encore épuisé sa fonction et sa portée politique positive particulière ». Boris Chmelev décèle une première manifestation de l’autoritarisme d’Eltsine dans la constitution de 1993, « adoptée pour le premier président russe », selon laquelle l’institution présidentielle domine clairement toutes les autres structures du pouvoir dans le paysage politique russe, alors que le Parlement ne joue qu’un rôle secondaire et subordonné. Un autre exemple de la tendance autoritaire d’Eltsine est la manière dont il a lancé des réformes économiques radicales en Russie en 1992, la fameuse « thérapie de choc », sans consulter le Parlement ni les partis politiques embryonnaires de l'époque. Pour sa part, Dmitri Andreïev note qu’Eltsine pratiquait un style de gouvernance autoritaire qui se manifestait par « la continuelle incitation à la lutte entre différents groupes, la manière [autoritaire, ndlr] de communiquer avec ses subordonnés… ». Paradoxalement toutefois, cela s’est avéré être une aubaine pour la Russie. « Étonnamment, il se trouve qu’à cette époque, la soif du pouvoir fort, absolu, du président Eltsine, pouvoir auquel personne n’avait le droit de porter atteinte, coïncidait objectivement avec les intérêts de la structuration de l’espace de la Fédération de Russie. Je doute que quelqu’un d’autre ait pu préserver ce territoire à cette époque terrible des années 1990 », estime le politologue. Il rappelle que lors du conflit entre les branches présidentielle et législative du pouvoir en 1993, qui se solda par l’assaut du Parlement par les troupes fidèles à Eltsine, il soutenait les opposants du président, le président du Parlement Rouslan Khasbulatov et le vice-président Alexandre Routskoï. « Aujourd’hui, je soutiendrais Eltsine. Je suis persuadé que ni l’un ni l’autre [des opposants,ndlr] n'aurait été en mesure de préserver la Russie », affirme l’analyste en revenant sur une période aujourd'hui surnommée « défilé des souverainetés ». Eltsine avait en effet proposé aux gouverneurs régionaux de « saisir autant d'indépendance que vous en avez besoin ». La soif d'autonomie politique des années 1990 a déclenché des forces centrifuges qui n'ont commencé à s'éteindre que dans les années 2000.

« Nous n’avons pas le sentiment de vivre dans un pays jeune » Toutefois, tout en s'accordant sur le rôle positif joué par l’institution d'un pouvoir présidentiel fort dans la réalité russe, les politologues soulignent que la Russie actuelle est obnubilée par une sorte de nostalgie du fonctionnement soviétique. Mikhaïl Vinogradov, président du Fonds Politique de Saint-Pétersbourg, estime que la Fédération de Russie semble gênée par sa structure étatique actuelle, ce qui pourrait s'expliquer par la nostalgie du système étatique soviétique stable. Elle cherche d'ailleurs à renforcer sa structure en prétextant de la continuité par rapport à l’URSS... « C’est un risque majeur, car, en traçant son histoire à partir du fondateur de l’État russe antique Riourik [seconde moitié du IXe siècle, ndlr], la Fédération de Russie se prive du sentiment d’être un pays jeune. Les États post-soviétiques qui se considèrent comme de jeunes États affichent une meilleure dynamique économique », considère l’expert, pointant les succès du Kazakhstan et de l'Azerbaïdjan, où l’économie affiche, depuis quinze ans, des rythmes de croissance soutenus tout en préservant une certaine stabilité sociale et politique sur leur territoire.

AFFAIRES À SUIVRE UE - EURASIE : TROUVER UNE FORMULE DE COOPÉRATION. PERSPECTIVE D'AFFAIRES 18 JUIN 2015, SAINT-PÉTERSBOURG

Cet événement est organisé par la Table ronde des industriels de l'UE et de Russie dans le cadre de la série spéciale d'événements du syndicat patronal RSPP, en coopération avec l'Association of European Business. Cette réunion est traditionnellement coprésidée par Anatoli Tchoubaïs (Rusnano) et Jurgen Rasmussen (Carlsberg). Les participants comprendront les principaux hommes d'affaires russes, des haut fonctionnaires de l'UE, de Russie, du Belarus, du Kazakhstan, d'Arménie et du Kirghizistan ainsi que des universitaires et des médias. Cette table ronde prend place au sein du XIXe Forum international économique de SaintPétersbourg (SPIEF) - le principal forum économique de Russie. › www.ccblr.org

MENER DES AFFAIRES EN RUSSIE : RISQUES ET SOLUTIONS 22 JUIN 2015, BRUXELLES

Une table ronde organisée par le bureau de CCBLR à Moscou, en collaboration avec le Service public fédéral Finances et avec le parrainage de GEFCO. Invités spéciaux : Robin Machiels, attaché des douanes, Ambassade de Belgique à Moscou ; Svetlana Fedotova, directrice générale, East-West United Bank S.A., Luxembourg ; Filippo Baldisserotto, directeur général, Parc industriel Stupino1, Russie ; Frederik Nartus, gérant en chef, GEFCO Benelux ; Arnaud de Busschere, Avocat fiscal, droit des affaires international / Spécialiste de réinstallation ; Oleg Prozorov, chef de bureau de CCBLR à Moscou et CCBL Russie. › www.ccblr.org

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EN BREF Des jeunes Belges camperont au Kamtchatka

© IGOR SHPILENOK

La société belge "Mu-zee-um" organise du 2 au 16 juillet un projet culturel et écologique dans le Kamtchatka. Une équipe de jeunes de Belgique et de Russie va vivre sous tente, participer à une série d'ateliers créatifs, échanger sur les cultures et la cuisine nationale de leur pays. Le projet fera l'objet d'un film. Parmi les partenaires : la réserve naturelle Kronotsky, le parc naturel des Volcans du Kamtchatka et l'Association des zones naturelles protégées de la région du Kamtchatka.

LES SUPPLÉMENTS SPÉCIAUX ET SECTIONS SUR LA RUSSIE SONT PRODUITS ET PUBLIÉS PAR RUSSIA BEYOND THE HEADLINES, UNE FILIALE DE ROSSIYSKAYA GAZETA (RUSSIE), DANS LES QUOTIDIENS INTERNATIONAUX : • LE SOIR, BELGIQUE • LE FIGARO, FRANCE • LE JEUDI, TAGEBLATT, LUXEMBOURG • THE DAILY TELEGRAPH, GRANDE BRETAGNE • HANDELSBLATT, ALLEMAGNE • EL PAÍS, ESPAGNE, CHILI, PÉROU, MEXIQUE • LA REPUBBLICA, ITALIE • DUMA, BULGARIE • NEDELJNIK, GEOPOLITIKA, SERBIE • THE WASHINGTON POST, THE NEW YORK TIMES, INTERNATIONAL NEW YORK TIMES, FOREIGN POLICY ET THE WALL STREET JOURNAL, ÉTATS-UNIS • THE ECONOMIC TIMES, INDE • MAINICHI SHIMBUN, JAPON • HUANQIU SHIBAO, CHINE • LA NACION, ARGENTINE • FOLHA DE S. PAOLO, BRÉSIL • EL OBSERVADOR, URUGUAY • JOONGANG ILBO, CORÉE DU SUD • AL AHRAM, ÉGYPTE • NOVA MAKEDONIJA, MACÉDOINE • NATION, PHUKET GAZETT, THAÏLANDE. EMAIL : BE@RBTH.COM. POUR EN SAVOIR PLUS CONSULTEZ BE.RBTH.COM. LE SOIR EST PUBLIÉ PAR SA ROSSEL ET CIE. RUE ROYALE. 100 - 1000 BRUXELLES - BELGIQUE . TÉL: 0032/2/225.55.55. IMPRESSION : ROSSEL PRINTING COMPANY SA. DIFFUSION : 94 800 EXEMPLAIRES


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Économie

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La crise, une opportunité à saisir © ALEXANDR PIRAGIS / RIA NOVOSTI

Hébergement Les petits budgets bienvenus

Les auberges de jeunesse ont le vent en poupe La crise a provoqué un boom des auberges de jeunesse en Russie. Cette tendance est favorisée par la hausse du nombre de Russes qui préfèrent voyager à l'intérieur du pays.

410 000 touristes de Chine

DARIA LIOUBINSKAÏA POUR RBTH

Les auberges (ou "hostels") ont fait leur apparition relativement tard en Russie : les premières sont apparues en 1992 à Saint-Pétersbourg et l'année suivante à Moscou. Aujourd'hui la sitouristes tuation a bien changé : les d'Allemagne auberges de jeunesse et les mini-hôtels sont les modes d'hébergement qui cou, le manque de petits hôtouristes connaissent la plus forte tels accessibles constitue une difdes États-Unis croissance. « Ces trois derficulté de taille. L’administration nières années leur nombre de Moscou envisage de construire a doublé annuellement », des petits hôtels dans le centreconstate Arik Pogossian, propriéville que les hôteliers pourraient taire du réseau Open Hostels. Les louer aux autorités de la capitale chiffres le confirment : selon le pour une durée de 49 ans. site Booking.com, en septembre Dans les régions russes, la si- Le nombre total de touristes a di2014 on comptait 269 auberges tuation dans la construction hô- minué de 5% en 2014. Les leaders à Moscou et 288 à Saint-Péterstelière est également compliquée. sont dans le même ordre : Chine, bourg, contre 323 et 294 en mars Ces dernières années, des com- Allemagne et États-Unis. 2015 respectivement. plexes hôteliers touristiques de Selon Pogossian, cette croisniveau mondial ont été construits IL L'A DIT sance rapide a conduit à un excès dans les régions les plus attracd'offre. « Beaucoup ont réalisé de tives en matière de loisirs, tel petits investissements, sans avoir qu’Altay Resort en Altaï et le l'expérience ni les qualifications Grand Hotel Rodina à Sotchi. DE L’AGENCE FÉDÉRALE POUR LE TOUnécessaires. La concurrence est Pourtant, les ardeurs ont été cal- CHEF RISME (ENTRETIEN AVEC RIA NOVOSTI) très intense, surtout en matière mées par la crise. Récemment, le de professionnalisme et de niveau ministère du Sport, chargé de l’orde service », analyse-t-il. ganisation de la Coupe du Monde Selon l'Association interrégiode football de 2018, a renoncé à nale pour le développement des la construction de 25 nouveaux complexes hôteliers dans les villes qui accueilleront le championnat : Nijni Novgorod, Volgograd, Kaliningrad, Saransk et Rostov. L’anglais est un autre problème qui doit être résolu. Le manque général de connaissance de l’anLe tourisme crée des opporglais chez le personnel hôtelier tunités pour le développeirrite les étrangers qui se plaignent ment[...]. L’afflux de 4,1 milquand leurs questions en anglais posées aux employés du métro lions de touristes en Crimée a géne trouvent pas de réponse. Il faut néré 107 milliards de roubles. Nous noter qu’ici aussi, la situation ne sommes qu'au début du chemin s’améliore – des indications en vers la résolution de notre principal anglais apparaissent dans le problème, nous avons d'excellentes métro, et une police touristique perspectives, il ne reste plus qu’à parlant anglais a été créée au sein les mettre en œuvre ". Les hostels sont populaires chez les voyageurs en période de crise. du ministère de l’Intérieur.

350 000

D'où viennent les touristes ?

Oleg Safonov

Bon hébergement..., mais anglais laissant à désirer L’hébergement est également une question importante. Les investisseurs hôteliers étrangers n’envisagent pas de quitter définitivement la Russie. Un hôtel quatre étoiles Dedeman Park Izmailovo Moscow de 110 lits a été ouvert par une chaîne turque dans la capitale. Par ailleurs, la crise a conduit au gel de certains grands projets de construction. Il s’agit, notamment, du projet ambitieux de Crocus Group de construction d’un hôtel de la chaîne Holiday Inn de 1050 chambres, ainsi que de l’hôtel de la chaîne Marriott, écrit le quotidienVedomosti. Toutefois, si les hôtels des grandes chaînes mondiales sont suffisamment nombreux à Mos-

"

© ALEKSANDRA MUDRATS / TASS

L’expert explique que cet avantage est contrebalancé par un gros inconvénient : la dégradation du climat diplomatique entre la Russie, l’UE et les États-Unis. « Ce n’est pas directement lié au tourisme, mais les touristes préfèrent voyager vers des destinations qui conservent de bonnes relations avec leurs pays », souligne Kantorovitch. Les représentants des tour-opérateurs partagent cet avis : « Malheureusement, la dépréciation du rouble a naturellement coïncidé avec la détérioration de l’image du pays sur le marché extérieur, ce qui empêche la Russie de devenir plus attractive pour les étrangers », note Alexandra Lanskaïa, directrice exécutive de Patriarshy Dom Tours, qui organise des visites des attractions culturelles de Moscou, Saint-Pétersbourg et d’autres villes russes pour les touristes étrangers. Le rédacteur du périodique Kommersant-Travel Egor Apollonov rappelle que cette attitude à l’égard de la Russie date d’avant la crise ukrainienne, mais les Jeux olympiques de Sotchi ont contribué à l’amélioration de l’attractivité touristique de la Russie : « Alors que la presse occidentale criait que les Jeux étaient voués à l’échec, non seulement ils n’ont pas échoué, mais ils ont eu un succès fou. Les journalistes étrangers que j’ai rencontrés pendant les Jeux étaient fascinés par les infrastructures ». Rostourisme est conscient que, malgré son riche patrimoine culturel, l'image touristique de la Russie doit être améliorée. Dans cet objectif, l'Agence fédérale pour le tourisme ouvre notamment des bureaux à l’étranger. Le premier a été récemment inauguré à Dubaï, d’autres devraient suivre en Allemagne et en Chine.

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des points négatifs. Si la première appréciation peut être disputée – de nombreux étrangers indiquent que les rues des grandes villes sont sans danger - la question des visas est épineuse pour les étrangers. L’obtention du visa russe est associée à une forte dose de bureaucratie, explique Vladimir Kantorovitch. Il estime que la Russie pourrait y faire des concessions : « Personne ne nous empêche de supprimer les visas de manière unilatérale », indique Kantorovitch. Il cite l’exemple de la suppression mutuelle des visas avec Israël qui a conduit à une hausse de 50% du nombre de touristes israéliens en Russie.

© KONSTANTIN ZAVRAZHIN / RG

SUITE DE LA PREMIÈRE PAGE

Transport La dépréciation du rouble a fait chuter la demande, mais le potentiel de croissance est toujours là

Moins de vols de l'étranger vers Moscou, plus de vols directs vers la province

Problèmes à résoudre Le transport aérien russe subit une légère contraction. Mais des compagnies étrangères parient déjà sur la reprise en province. KIRA EGOROVA RBTH

En 2015, un certain nombre de compagnies aériennes européennes et asiatiques ont supprimé des liaisons sur Moscou. Les difficultés n'épargnent pas les compagnies russes. En janvier 2015, le trafic passager des transporteurs aériens russes a enregistré pour la première fois depuis 2009 une baisse de 1,3%. Selon Martin Riecken, directeur de la communication d'entreprise à Lufthansa Europe,

© SHUTTERSTOCK/LEGION-MEDIA

Pendant que la Russie se penche sur l’amélioration de son marketing, les experts occidentaux spécialisés dans le tourisme notent certaines évolutions positives. Début mai, la Russie a progressé de 18 points pour passer de la 63e à la 45e place dans le classement de l'image touristique du prestigieux Travel & Tourism Competitiveness Report, publié par le Forum économique mondial et Strategy Partners Group. Des notes élevées ont été décernées à la Russie pour ses attractions culturelles et la communication aérienne, alors que le niveau de sécurité et la difficulté à obtenir des visas lui ont valu

hostels, 5 000 mini-hôtels et auberges de jeunesse existent aujourd'hui en Russie. Le prix pour une journée dans une auberge est compris entre 300 et 800 roubles (5-13 euros), ce qui en fait un choix particulièrement populaire parmi les amateurs de voyage en période de crise. Malgré tout, selon Maya Lomidze, la directrice de l'Association des tour-opérateurs de Russie, il est encore trop tôt pour parler d'avantages spécifiques : « On peut tout de même prévoir qu'avec la crise, les auberges seront un refuge pour les investissements. On pourra confirmer cela en octobre, quand la haute saison sera terminée ». Arik Pogossian identifie notamment une hausse possible des tarifs. « La hausse du prix du séjour ne sera pas corrélée à une forte concurrence, mais à la fréquentation en berne des touristes étrangers », estime-t-il. Et d'ajouter : « Il y a deux ou trois ans, les clients des hostels étaient à 50% étrangers. Aujourd'hui, ils sont tout au plus 10% ». Sur fond de forte croissance des ouvertures d'auberges depuis le 1er janvier 2015, leur activité a été standardisée en Russie : on a défini les exigences minimales pour les bâtiments, les équipements et les chambres. Pogossian souligne que d'ici l'été 2016 la standardisation deviendra incontournable et pense qu'alors, seuls les auberges professionnelles resteront sur le marché.

Le redressement du rouble favorise une reprise de la demande.

la chute de la demande entre fin 2014 et début 2015 a atteint 40% en glissement annuel, affectant les destinations en Europe occidentale et dans l'Atlantique nord. Afin de s'adapter à ces nouvelles conditions, de nombreuses compagnies russes et internationales ont réduit le nombre de sièges. Toutes ne sont toutefois pas parvenues à s'adapter. Niki (VienneMoscou) et Aigle Azur (Paris-Moscou) ont annoncé leur retrait du marché russe. Toutefois, selon le directeur du service d'analyse de l'agence Aviaport, Oleg Panteleev, les compagnies peuvent encore revenir sur leur décision : « Au cours du trimestre dernier, la déprécia-

tion de l'euro et la remontée du rouble sont des éléments favorables qui pourraient conduire à une amélioration pour les compagnies européennes ». Le redressement du rouble favorise une reprise de la demande russe. Alexandre Bourtine, directeur commercial de tour-opérateur Tez Tour, confirme cette tendance : « Les touristes commencent en premier lieu à regarder du côté des destinations en zone euro : la Grèce, Chypre, l'Italie ». Mais les prix des billets sont loin d'avoir baissé pour toutes les destinations, remarque Janis Dzenis, directeur des relations publiques de JetRadar travel search service. Fin avril 2015, les

prix des billets pour l'Europe et l'Asie sont revenus à leur niveau de septembre 2014, pour les ÉtatsUnis et Londres toutefois, les prix restent supérieurs de 10%. Les problèmes des transporteurs aériens les poussent à s'intéresser au potentiel de la province russes. En 2014 et 2015, les compagnies FinAir, FlyDubai et Etihad Airways ont proposé de nouveaux vols en Russie, principalement en province. « Pour la saison à venir, le low cost espagnol Vueling va, en partenariat avec Tez Tour, entrer sur trois marchés régionaux importants : Krasnodar, Samara et Kazan. Ces vols seront à destination de Barcelone », indique Alexandre Bourtine. « Cet intérêt envers les régions est lié au fait que le marché de Moscou est devenu hautement concurrentiel et génère donc moins de revenus. Les aéroports régionaux sont prêts à offrir aux compagnies des réductions intéressantes », explique Panteleev.


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Tourisme

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Stations balnéaires Retour au premier plan des cinq destinations touristiques cultes de Russie

Entre nostalgie et renouveau Anapa et Guelendjik, les resorts du Caucase du Nord, un mystérieux Belokurikha dans les montagnes de l'Altaï et l'ancien sanatorium privé Paratounka, situé sur la péninsule de Kamchatka, ont évolué depuis l'époque des ateliers de remise

en forme pour citoyens soviétiques, pour devenir des stations russes au raffinage européen. Les massages thérapeutiques, la médecine physique et les bains de boue ont perdu en populatité. Ils ont été remplacés par des divertissements

plus actuels comme le kitesurf, la planche à neige et... la "randonnée" dans les bars. Du coup, ces destinations touristiques emblématiques connaissent une renaissance et une nouvelle vague d'intérêt de la part des Russes.

La Crimée : Hourzouf et Yalta À l’époque soviétique, tous les citoyens – les simples ouvriers comme les dirigeants du pays rêvaient de passer leurs vacances dans les stations balnéaires de Crimée. Les principaux centres d’attraction se situaient à Yalta, synonyme de repos de luxe pour les Soviétiques, et Hourzouf, repaire de la jeunesse bohème à la mode. C'était également le coin secret des premiers

© TASS

© VLADIMIR FEDORENKO / RIA NOVOSTI

© YURI ABRAMOCHKIN / RIA NOVOSTI

Le Kamtchatka, péninsule située en Extrême-Orient russe, est célèbre pour ses volcans, son saumon sauvage, ses ours bruns et ses crabes géants. C’est ici que se situe Paratounka, un véritable

oasis niché entre les montagnes et la neige profonde. Le nom de Paratounka est porté par la rivière et par le village situé à quelque 70 km de PetropavlovskKamtchatski, la principale ville

de la péninsule. Initialement, il était réservé à l’élite militaire de l’Union soviétique : officiers des sous-marins, aviateurs, cosmonautes, mais au fil du temps, les simples ouvriers purent également s’y rendre pour passer des vacances ou suivre des soins. Paratounka est chauffée par les tréfonds de la planète : les sources thermales atteignent ici une température de 90°C. En hiver, quand le Kamtchatka est couvert de neige, on peut se baigner dans les sources chaudes en plein air. Le loisir extrême du Kamtchatka consiste à sauter de la piscine dans un tas de neige et inversement. Aujourd’hui, Paratounka comprend toute la zone balnéaire, avec le village, la rivière, les sources chaudes et les nombreuses bases de loisirs. Au total, Paratounka compte une trentaine de bases de loisirs, sanatoriums et hôtels. On peut s’y rendre en bus ou en taxi par la route bétonnée depuis l’aéroport d’Ielizovo, ou encore en hélicoptère.

Altaï : la station de montagne Belokourikha

DÉCO

UVRE

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vacances sauvages à bon compte, mais il a connu un tournant en 2013 avec la construction de quatre nouveaux villages touristiques. Le premier est situé à Lounnaïa Poliana, à une altitude de 1 650 mètres au-dessus du niveau de la mer. En été 2014, la

station a accueilli plus de 50 000 personnes, la plupart ayant opté pour le camping Arkhyz Park, situé à 1 750 mètres d’altitude et pour le village de Romantik qui, actuellement, comprend deux hôtels en activité, un restaurant et des téléphériques.

Les stations balnéaires de la mer Noire : Anapa et Guelendjik À en croire les films soviétiques, il fut un temps où les plages de Guelendjik et d’Anapa étaient noires de monde. À l’époque soviétique, on y construit plus de 300 sanatoriums qui proposaient leurs services de soins tout au long de l’année. La mer Noire, les montagnes et l’air frais attiraient les amateurs de vacances actives et les fans de bronzette dans le kraï de Krasnodar. Toutefois, selon le portail Vesti.Economika, après l’effondrement de l’URSS, le secteur touristique du kraï de Krasnodar a beaucoup changé. Le coût des séjours au spa étant en moyenne 14% plus élevé que le prix d’un

voyage organisé dans la région, et les revenus de la population ayant considérablement chuté dans les premières années de l’époque post-soviétique, le kraï a connu une vague de tourisme de plage « sauvage ». Le long déclin de l’industrie du tourisme et des spas s’explique par la baisse de la part des grands investissements d’État dans son infrastructure. La situation a peu à peu commencé à changer pour le mieux après la reprise économique au milieu des années 2000.

Préparé par Youlia Chandourenko, RBTH

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Les bars à vin les plus tendances de Moscou

À lire dans la rubrique Tourisme

Les jeunes Soviétiques avaient un goût pour les vacances actives : ils partaient en expédition en montagne, dormaient dans des tentes, chantaient au son de la guitare – c’était peu cher et romantique. Cette tendance connut son heure de gloire dans les années 1960. Les premières bases touristiques d’Arkhyz virent le jour à l’époque soviétique, des centaines de touristes venaient ici suivre un itinéraire passant par le col Naour vers la mer Noire, à travers les forêts de pins et d’épicéas, les cascades, les gorges, les rivières et les dolmens, ou encore goûter la cuisine locale. Arkhyz serait probablement resté le repaire des amateurs de

© YURI ABRAMOCHKIN / RIA NOVOSTI

naguère un centre de recherches de l’Académie des sciences, avec ses cliniques et ses thermes, s’est transformée en un complexe balnéaire comprenant des sanatoriums aux politiques de prix et profils médicaux variés, permettant de choisir un programme de soins, de repos et de loisirs adapté dans l'Altaï. Belokourikha accueille quelques 100 000 personnes par an, ce qui lui a valu la réputation du « Davos de Sibérie ».

© RIA NOVOSTI

L’ancienne ville et station thermale Belokourikha, entourée des montagnes de l'Altaï et de sources thermales, est une station balnéaire fédérale de Sibérie, appréciée par les touristes depuis les années 60. Naguère, elle attirait surtout pour ses sources thermales, son climat doux et l’air pur de la montagne. Aujourd’hui, on s’y rend pour ses spas, ses pistes de ski et ses restaurants de gastronomie locale. Belokourikha, qui accueillait

Le Caucase du Nord : Arkhyz

© ALEKSEY BUSHKIN / RIA NOVOSTI

Kamtchatka : la station Paratounka

hippies soviétiques qui voyageaient en auto-stop, portaient des jeans troués, organisaient des baignades nudistes de minuit et pratiquaient l'amour libre. Aujourd’hui, on s’y rend principalement pour se rappeler du bon vieux temps, ainsi que pour profiter de la mer pure et de l’air de la montagne. Toutefois, selon le portail Vesti.Economika, le financement de l’infrastructure touristique a connu une baisse, notamment en ce qui concerne les sanatoriums, alors que la vétusté des soins thermaux et le faible niveau de service feraient fuir les clients. Le manque de financements a également affecté les complexes hôteliers. La plupart des établissements ont été construits à l’époque soviétique et ont depuis été peu rénovés. Peu soucieux de la réprobation internationale, les représentants du secteur touristique de la péninsule placent aujourd'hui leurs espoirs dans le rattachement de la Crimée à la Russie, qui envisage des investissements massifs dans la rénovation et le développement du secteur touristique local.

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Zlatooust, des paysages à couper le souffle au cœur du « Tyrol de l’Oural » be.rbth.com/33537

La baie d'Avatcha, porte maritime de l’Extrême-Orient russe be.rbth.com/33195


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LA RUSSIE ET L’UE : MARCHÉ COMMUN DE L’ÉNERGIE Sergueï Pikine ECONOMISTE

e marché de l’énergie de l’UE est le plus vaste au monde avec un chiffre d’affaires de 400 milliards d’euros par an. L’union politique ne signifie pourtant pas que la politique de travail sur ce marché est partagée également par tous. Les systèmes énergétiques fonctionnaient de manière assez autonomes jusqu'à ce que l’adoption par l'UE de trois paquets de lois anti-monopole modifient la stratégie de développement du marché. L’étape logique suivante dans la réalisation d’une politique commune fut le projet de création de l’Union européenne de l’énergie. L’objectif poursuivi par cette union est l’unification des ressources énergétiques et des infrastructures de tous les pays membres de l’UE afin de renforcer la position européenne visà-vis des pays tiers. L’union vise également à diversifier les sources d'approvisionnement, à réduire la dépendance énergétique et à lisser les prix des ressources énergétiques via l’achat commun et les négociations au nom de tous les pays. Quel impact une telle Union aurait-elle sur la coopération avec les fournisseurs russes de ressources énergétiques ? Si l’on doit étudier les différentes ressources séparément, les livraisons du pétrole et des produits pétroliers et de l’énergie électrique ne sont pas impactées, car ces domaines appliquent depuis longtemps les règles de la concurrence et ne nécessitent pas de régulation hors marché supplémentaire. Restent les livraisons de gaz. Gazprom, l’unique fournisseur de gaz russe, doit déterminer comment il devra répondre à cette nouvelle entité. Deux voies s’ouvrent devant Gazprom. La première consiste à poursuivre la diversification de ses débouchés. Cela concerne tant l’axe occidental dans son ensemble, avec la possibilité de construire de nouveaux gazoducs reliant le Sud de l’Europe, que le renforcement des positions sur l’axe oriental et l’augmentation sensible des livraisons vers les pays d’Asie du Sud-Est, notamment la Chine. Les dirigeants de l’Union européenne ne sont, visiblement, pas enthousiasmés par l’idée de construction d’un nouveau gazoduc dans le Sud sans le respect strict de la réglementation antimonopole. Cela concerne tant le projet South Stream, qui n’a pas trouvé de soutien auprès de

L © IORSH

OBAMA A BESOIN DE MOSCOU Fedor Loukianov POLITOLOGUE

es visites du secrétaire d’État américain John Kerry et de son adjointe Victoria Nuland en Russie ont poussé les commentateurs à se pencher de nouveau sur les relations entre Moscou et Washington, sujet qui semblait écarté dans les mois précédents. Assistonsnous réellement à un tournant ? D’abord, la communication interétatique ne doit pas obligatoirement toujours viser un accord. Dans les années de la guerre froide, la communication assez intense entre nos deux pays ne poursuivait pas toujours l’objectif de parvenir à un accord ni même de régler une question concrète. Il était bien plus important de comprendre la logique des actions et, dans la mesure du possible, des intentions de la partie adverse. Au début des années 1990, nous avons commencé à perdre ces mécanismes et compétences, car ils nous semblaient désormais inutiles. La menace de la guerre n’était plus perçue comme réelle, alors que toute négociation devait obligatoirement conduire à des résultats concrets. Toutefois, les évolutions politiques des années 2014-2015 ont montré que l’espoir d’une fin définitive et irréversible de la confrontation n’était qu’une illusion. Les us et

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coutumes de l’ère de la guerre froide sont revenus, mais nous manquons des instruments nécessaires pour les dompter. Depuis le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie, la ligne des États-Unis à l’égard de Moscou consistait à réduire tout contact avec le Kremlin à son strict minimum tant que celui-ci ne changerait pas de comportement.

froide. Nous avons des « défis communs » qui ne sont pas prêts à disparaître. Par exemple, Moscou et Washington perçoivent différemment la genèse des événements au Proche-Orient, mais ne nient pas que l’État islamique présente une menace tant pour les Russes que pour les Américains. Barack Obama entre dans la phase finale de sa présidence, où

Les États-Unis ont réduit au minimum les contacts avec le Kremlin. Cela n'a pas apporté de résultats

L’accord avec l'Iran est très fragile. C'est pourquoi le concours de tous les pays est indispensable

Elle n’a pas apporté de résultats. Les attentes de Washington, qui espérait que la Russie changerait de politique à l’égard de l’Ukraine, ne se sont pas matérialisées. D’un autre côté, une chose est devenue claire : Moscou pouvait difficilement espérer une stabilité convenable chez son voisin sans la volonté et la participation des États-Unis. Puis, enfin, la tension générale a commencé à monter pour s’exprimer à travers différents incidents désagréables impliquant des navires militaires et des avions appartenant à la Russie et à l’OTAN. Pour autant, nous ne pouvons pas parler d’une véritable guerre

le chef d’État pense surtout à son héritage. Obama est tombé dans une période difficile de déconstruction croissante de l’ordre mondial durant laquelle il était objectivement dur de remporter des succès internationaux. Il n’a pas non plus évité de graves erreurs. C’est pourquoi il est d’autant plus important pour lui de se concentrer aujourd’hui sur les axes qui peuvent marquer l’histoire. Dans le cas d’Obama, il s’agit avant tout de l’Iran et de Cuba. La sortie de l’épopée iranienne nécessite un travail minutieux dans tous les domaines. L’accord qui se profile est très fragile. C'est pourquoi le concours

D’autres points de vue sur l’actualité dans la rubrique Opinions sur

MERKEL ET LE RENOUVEAU DU PATRIOTISME RUSSE

de tous les pays, notamment de la Russie, est indispensable. Sur un plan plus général, Barack Obama ne veut sûrement pas laisser le Proche-Orient dans son état de chaos actuel - la participation ou, du mois, la neutralité russe y est également nécessaire. L’Ukraine, en revanche, ne promet rien de bien en termes d’héritage : le président américain est conscient qu’aucune avancée rapide n’y est envisageable. Ainsi, la nouvelle étape des relations russo-américaines (jusqu’en 2017), devrait probablement se décliner comme suit : établissement d’une communication de travail entre les personnes responsables de la sécurité militaire et politique, afin de réduire au maximum le risque de confrontations accidentelles ; échange d’opinions et de mesures possibles sur la situation au Proche-Orient. Il ne faut pas s’y attendre à une position commune, mais il n’y aura pas de confrontation franche. Dans le cas iranien, on peut même s’attendre à une coopération active, mais en Syrie, il n’y aura pas d’avancées rapides. Les positions sur l’Ukraine resteront opposées, mais les parties devraient chercher à éviter l’escalade. Ce modus vivendi ne signifie pas que la rhétorique s’adoucira : au contraire, la baisse réelle de la tension devra sans doute être compensée par des déclarations plus combattives. Mais globalement, cette situation pourrait se poursuivre jusqu’à la fin de la présidence d’Obama. La suite dépendra de très nombreux facteurs, notamment de la dynamique des relations des deux parties avec la Chine. Fedor Loukianov est président du Conseil pour la politique étrangère et la politique de défense. Article publié dans Rossiyskaya Gazeta

Bruxelles, que le nouveau projet Turkish Stream. Les fonctionnaires européens estiment qu’un nouveau gazoduc pour Gazprom, permettant d’acheminer des volumes supplémentaires de gaz, ne réduira absolument pas la dépendance de la nouvelle Union vis-à-vis de son principal fournisseur de gaz traditionnel. Les changements qui ont eu lieu dans la politique de l’énergie et de la concurrence de l’UE doivent modifier considérablement la stratégie des livraisons de Gazprom. Ce dernier doit adopter la manière européenne de travailler. Il risque, bien sûr, d’être ré-

L'UE n'est pas enthousiaste à l’idée de construire un gazoduc supplémentaire dans le Sud de l'Europe gulièrement accusé, au sein de l’Europe, d’abus de nature monopolistique, comme c’est le cas actuellement. Toutefois, se claquemurer à la frontière n’est pas non plus une solution. L’approche « nous livrons jusqu’à la frontière, ensuite acheminez le gaz vous-même » n'a aucune chance de fonctionner. Mais il existe une autre voie de coopération. La Russie doit également suivre la voie de la concurrence en matière d'achats, de vente et de livraison de ses ressources énergétiques. Accroître la part du négoce au gré à gré du gaz, non seulement pour les besoins intérieurs des consommateurs russes, mais également pour l’achat du gaz destiné aux livraisons extérieures, doit être le m oye n c l é p e r m e tt a n t d e construire de nouvelles relations compétitives. La question de l’élimination de l’offre monopolistique de livraison du gaz à l’étranger acquiert une importance particulière. L’une des solutions pourrait consister à autoriser les exportations à tous les acteurs qui achètent le gaz à la Bourse russe et l’exportent via les infrastructures de Gazprom. En fin de compte, il ne s’agira plus pour l’UE et la Russie de travailler de manière autonome, mais de synchroniser les activités afin de parvenir éventuellement à créer, à l’avenir, un marché unique allant de Bruxelles à l’Extrême-Orient. Sergueï Pikine est directeur du Fonds de développement énergétique.

KADYROV SANS FRONTIÈRES be.rbth.com/33589

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LA PRODUCTION JOURNALISTIQUE RUSSE AINSI QUE LES MEILLEURS TEXTES SUR LA RUSSIE. CE FAISANT, NOUS ESPÉRONS COMBLER UNE LACUNE IMPORTANTE DANS LA COUVERTURE MÉDIATIQUE INTERNATIONALE. POUR TOUTE QUESTION OU COMMENTAIRE SUR NOTRE STRUCTURE ACTIONNARIALE OU ÉDITORIALE, NOUS VOUS PRIONS DE NOUS CONTACTER PAR COURRIER ÉLECTRONIQUE À L’ADRESSE BE@RBTH.COM. SITE INTERNET BE.RBTH.COM. TÉL. +7 (495) 7753114 FAX +7 (495) 9889213 ADRESSE 24 / 4 RUE PRAVDY, ÉTAGE 7, MOSCOU 125993, RUSSIE.

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Culture

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© NIKOLAY GALKIN / TASS

Architecture Le métro moscovite fête son 80e anniversaire

Des joyaux d'architecture sous les pavés de Moscou On dit du métro de Moscou qu’il est le plus beau du monde. Souvent comparé à un réseau de palais souterrains, il accueille des visites guidées et a même son musée.

Novoslobodskaïa Admirez les vitraux ornés de motifs floraux et de médaillons consacrés aux professions.

DARIA KOURDIOUKOVA POUR RBTH

Aujourd’hui, le métro de la capitale russe compte 12 lignes. 44 de ses stations sont classées sur la liste du patrimoine culturel. Mais tout a commencé le 15 mai 1935, avec une seule ligne qui reliait Sokolniki à Park koultoury.

Les débuts L’idée de doter la ville d’un métro trottait dans la tête des ingénieurs dès 1875. Mais pour différentes raisons – notamment l’existence d’un lobby des trams –, l’affaire restait au point mort. Au début des années 1930, l’idée a ressurgi malgré les mises en garde des spécialistes, qui estimaient que le sous-sol moscovite ne s'y prêtait pas. D’après Natalia Douchkina, experte en histoire de l’architecture, professeur et petite-fille de l’un des principaux spécialistes du métro russe, Alexeï Douchkine, « les ingénieurs de Londres, Paris et Berlin convoqués pour consultations à Moscou affirmaient qu’il serait impossible de construire un métro dans la ville à cause de la géologie. Toutefois, les ingénieurs, hydrogéologues et architectes soviétiques ont réussi à créer un réseau d’énormes espaces souterrains, une ville entière avec de véritables places et des rues ».

Urbanisme souterrain

Kievskaïa Les liens russo-ukrainiens. Des mosaïques représentent la bataille de Poltava, Pouchkine en Ukraine, etc.

Park koultoury Ornée de bas-reliefs représentant des jeunes à la silhouette svelte et élancée.

La station Maïakovskaïa.

plicite pour la station et celui de l’importance de l’éclairage pour l’image architecturale de l’espace souterrain. « À Kropotkinskaïa, les sources de lumière sont camouflées, ce qui crée une ambiance tamisée et donne l’impression d’une enfilade transparente de colonnes dans un palais. À Maïakovskaïa, il a réalisé, selon son expression, des 'périscopes' au plafond, en y plaçant des mosaïques, poursuit Natalia Douchkina. Il était aussi pionnier de la synthèse des arts sous terre, en mariant technologies classiques et modernes. Il a été le premier à doter les stations de sculptures (Place de la Révolution) et de mosaïques (Maïakovskaïa), et à utiliser des matières nouvelles pour les travaux de finition (comme l’acier poli à Maïakovskaïa). Après la guerre, il s’est tourné vers l’aluminium pour réaliser Novoslobodskaïa, station qu’il a parée de vitraux : c’était la première fois que ceux-ci « descendaient » sous terre. En 1943, il a été le premier à placer du granit dans le métro, à Avtozavodskaïa, afin de souligner l’importance des

matériaux durs dans le revêtement des sols ».

Le métro pendant la guerre

Pièces « maîtresses »

© RIA NOVOSTI

Initialement, les stations de métro étaient de deux types : celles réalisées à grande profondeur, de type pylonique (comme, par exemple celle de Krasnie Vorota menée à bien par Ivan Fomine), et celles à faible profondeur où il était possible d’ériger des colonnes. Alexeï Douchkine s’est révélé être un architecte révolutionnaire. Il a notamment réalisé la première station du monde à grande profondeur dotée de colonnes : Maïakovskaïa. « Il se trouvait à la source de l’école moscovite de construction du métro et a formulé les grands principes des travaux souterrains », avant tout celui d’une base constructive ex-

Komsomolskaïa Mosaïques représentant des dirigeants militaires et politiques, d’Alexandre Nevski à Lénine.

Durant la guerre, le métro a servi d’abri pendant les bombardements et même de maternité : 217 enfants y ont vu le jour. Qui plus est, dès que la menace d’invasion a été écartée, les travaux de construction ont été poursuivis. Sept stations ont été réalisées pendant la guerre, notamment Avtozavodskaïa (une station à colonnes élégantes

qu’Alexeï Douchkine prisait particulièrement) et Novokouznetskaïa (dont le projet appartient à Ivan Taranov et Nadejda Bykova). Cette dernière mérite le détour et ce, pas uniquement pour les mosaïques de sa salle centrale, exécutées d’après les croquis d’Alexandre Deïneka et consacrées à la vie et au travail à l’arrière du front.

Ce n’est pas par hasard que le métro de Moscou est comparé à une série de palais souterrains. Il est vrai que les décors des stations soviétiques chantaient les louanges du nouveau régime, mais nombre d’entre eux sont devenus des ensembles dynamiques. Pour revenir à la station Maïakovskaïa, il faut rappeler que ses mosaïques ont été exécutées d’après les croquis de l’un des plus grands artistes soviétiques, Alexandre Deïneka, dans un atelier de Leningrad à partir d’émaux puisés dans les réserves constituées avant la Révolution d’Octobre. « Sur les plafonds de la station, Alexandre Deïneka a représenté pratiquement pour la première fois des personnages et des sujets de la nouvelle vie : grandes usines, jeunes femmes manœuvrant des moissonneuses-batteuses, pionniers et sportifs ; vacances, maternité heureuse, jardins en fleurs, parachutes et avions, raconte Tatiana Youdkevitch, experte de

L'épopée Fabergé,

l’Institut d’État de critique d’art. En 1939, le pays a présenté un modèle réduit de Maïakovskaïa à l’Exposition universelle de New York, créant pour l’occasion encore un plafond : avec des avions et une étoile du Kremlin dans un ciel de nuit. Le projet a obtenu le Grand Prix ». Le métro peut aussi être admiré sous un autre angle, sans se tordre le cou : il suffit de s’y promener comme dans une sorte d’allée de la gloire, sur les quais de Place de la Révolution. Les sculpteurs dirigés par Matveï Manizer ont disposé des citoyens soviétiques en bronze à la base des pylônes. On y trouve un soldat de l’Armée rouge, un matelot, un étudiant, un paysan et même un garde-frontière avec un chien dont une des pattes et le nez sont polis par les frottements des passagers. Anna Loudina, guide du Musée de Moscou, dit que c’est un porte-bonheur. « Mais prenez garde : vous verrez à côté une oiselière avec un coq. Ce dernier, il ne faut surtout pas le toucher, car il paraît que cela porte malheur ».

Le 2 Septembre

de la splendeur à la chute de la Russie impériale D'autres histoires vraies au format fantastique dans la rubrique "Longread".

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Prochain numéro


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