Programme Le complexe Versailles est un regroupement quasi exclusif de logements. En dehors du centre de contact et de la résidence pour sénior, les usagers sont uniquement des personnes bénéficiant d’un accès à des logements sociaux. Cette concentration de logements sociaux est perçu comme inadéquate. Cette typologie de logements a une connotation négative, donc dépréciée et perçue négativement par les habitants des alentours. Un phénomène de ségrégation urbaine est alors engendré et segmente socialement la population en difficulté en les plaçant tous dans un même endroit. Les habitants de ces “quartiers sensibles” rejettent alors le quartier parce qu’ils s’y sentent stigmatisés mais le défendent également car il constitue souvent un lieu de sociabilité fort et un des seuls endroits où il est possible pour ces populations de nouer des relations. L’absence d’équipement renferme aussi la cité sur elle-même. Aucun autre usager n’est amené à emprunter le site. D’après certains habitants, la présence de nouveaux équipements pourrait être une réponse pour faire diminuer le vandalisme et les squats en apportant aux fauteurs de troubles des occupations plus productives, au sein par exemple, d’une maison de quartier ou d’un centre sportif et leur permettrait de se sentir moins rejetés. Constat général Les principaux problèmes pointés du doigt par les usagers relèvent principalement de l’état sanitaire des bâtiments (humidité, fuites, infiltrations d’eau, vétusté des vitrages, faible isolation thermique, faible isolation phonique) et de l’incivilité de certains habitants (particulièrement dans les espaces intermédiaires qu’ils s’approprient comme s’il s’agissait de leur espace intime). La typologie des logements et la morphologie des bâtiments jouent également un rôle dans la réception de l’architecture. Les tours sont perçues plus négativement que les immeubles à appartements plus bas ou les immeubles modules avec les duplex. La tour, par sa morphologie a une connotation plus négative. Elle est également plus dense et loge une population différente étant donné la typologie des logements de 1 et 3 chambres comparée à celle des immeubles modules par exemple qui abritent des duplex plus grands allant jusqu’à 4 chambres. Cette densité est gênante pour la plupart des habitants pour le côté impersonnel qu’elle crée. L’échelle des immeubles modules et des autres bâtiments du site, plus humaine, favorise un peu plus les interactions. La présente analyse peut être conclue en affirmant que le complexe Versailles est plus mal perçu par les habitants du quartier et de la ville que par les habitants du site eux-mêmes. Malgré les critiques qui sont faites, les habitants marquent un certain attachement pour leur habitat et la cité. 166