Paris 10eme - 11eme - le bonbon 02/2011

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Président Jacques de la Chaise jacques@lebonbon.fr Rédacteurs en chef Denys Beaumatin denys@lebonbon.fr Michael Pécot-Kleiner mika_aka_rosco@yahoo.fr Stagiaires Valentine et Florence Secrétaire de rédaction Anne-Charlotte Anris Rédaction Victoire Boizard, Quentin Philibert, Céline Chacun, Delphine Martincourt, Amandine Thireau, Julie Duthey, Céline Kastornova Photographes Denys Beaumatin, Nicolas Receveur, Perrine Coudurier, Arnaud Chaillou, Landscape Maquette Emmanuelle Labouré Illustrateurs Guillaume Ponsin, Paulina Leonor Styliste Anthony Watson Remerciements les lecteurs du BB X-XI, trinquons ensemble à la paix, à l’amour, à la vérité qui sommeillent en chacun de nous. Et vive les chips faits mains et les clochards du canal st martin. Chef de pub Arnaud Chaillou 06 80 46 58 76 arnaud@lebonbon.fr Grands comptes & Site internet Matthieu Lesne 06 50 71 92 71 Petites annonces annonce@lebonbon.fr Rejoignez Le Bonbon recrut@lebonbon.fr Contactez-nous hello@lebonbon.fr 01 48 78 15 64 Le Bonbon 31 bis, rue Victor Massé 75009 Paris. SIRET 510 580 301 00016 ISSN : en cours Dépôt légal : à parution OJD : en cours de validation

RÉGIE PUBLICITAIRE 06 80 46 58 76 pub@lebonbon.fr

édito “bon”jour Extrait d’un coup de téléphone “Bonbonnesque” D. B. : Hello Michel, la forme ? M. P.-K. : Salut la Denyse, un peu la gueule de bois, et toi ? D. B. : Me suis foulé le petit doigt en faisant du yoga… Bon on fait quoi ce mois-ci ? M. P.-K. : Je déteste le mois de février, pour moi c’est tout pourri. D. B. : Il faut rester positif, vieux. Tiens on va faire un truc avec la Saint-Valentin. M. P.-K. : La Saint-Valentin ? ça sert pas à la base à écouler les stocks de chocolat et de Champagne invendus pendant les fêtes de fin d’année… ? D. B. : … M. P.-K. : Bon ok, j’achète… Qui dit Saint-Valentin dit amour, on va donner de l’amour dans ce numéro… D. B. : J’aime quand tu parles comme ça. T’as des idées ? M. P.-K. : Ouais tiens, y’a un cabaret dans le 11e qui donne pas mal d’amour… La famille du resto bar, les 3C, a plein d’amour aussi. D. B. : Moi je te propose Les Coquettes Rient et un article sur l’acteur Julien Baumgartner… C’est sacrément love love ça ! M. P.-K. : Et puis tiens, un papier sur Micky Backham, une jeune photographe, c’est vachement torride, nan ? D. B. : Parfait ! M. P.-K. : Bon, on fait comme d’hab, on rend tout ça à la bourre ? D. B. : Bien sûr, mec ! Les traditions, ça se respecte… Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite… Amoureusement vôtre

Michael Pécot-Kleiner

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Adresse et téléphone

Restaurant bar spécialités exotiques 3, rue Crespin du Gast 11e Tél. : 01 48 06 86 30 - M° Ménilmontant *pour tout repas acheté


sommaire miam miam !

Page 6. l'artishow

Page 10. Julien

Page 34. le

Page 38. septième

3C

Page 5. Le Bon Timing Page 6. Le Bon Commerçant Page 10. La Bonne Étoile Page 12. Les Bons Plans Page 14. Le Bon Art Page 16. Le Bon en Arrière Page 18. Le Bon Look

Baumgartner

largeur

Page 21. Le Casse Bonbon Page 22. La Bonne Soirée Page 24. La Bon’Bonne Page 26. Le Bon Astro Page 28. Les Bons Tuyaux Page 30. La Bonne Parisienne Page 33. Le Bon Potin

P. 14. les

coquettent rient

Page 44. Micky

Backham

Page 34. Le Bon Endroit Page 36. Les Bons Shops Page 38. Le Bon Artisan Page 40. Les Bons P’tits Diables Page 42. Les Bons Snapshots Page 44. Le Conte est Bon Page 46. Le Bon Agenda février 2011 |

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tous les vendredis au Bus Palladium Pour être sur la liste gratuite et prioritaire ≥ Envoyez un mail à : party@lebonbon.fr 6, rue Fontaine Paris 9e / M° Pigalle


le Bon Timing les événements à ne pas manquer concert

© DR

rythmes ragga-jungle, de lignes de basse indodub, de nappes de sitars brûlantes – inspirés des guitares et des sons "traditionnels" glanés parmi les collections de disques de leurs parents, agrémentés de flows rapides. Avec des textes toujours aussi militants, leur dernier album Punkara signe leur grand retour. Mercredi 2 février à 20h Nouveau Casino 109, rue Oberkampf 11e www.nouveaucasino.net

Un Mariage follement gai !

soirée

The Fast Monday

humour

SANCHAL - oui je suis con mais je ne suis pas le seul

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comédie

© DR © DR

Les Asian Dub Foundation is back ! Leur musique est un mélange de gros

Marcy et Sébastien sont deux colocataires originaux. Sébastien, fan de Madonna et de Chantal Goya, est très attaché à son copain. Marcy, lesbienne coincée (encore vierge à 38 ans) est très attachée à sa bouteille de gin. L'arrivée d'Anne-Lise, une croqueuse d'hommes qui n'a pas froid aux yeux va perturber leur vie déjà loin d'être tranquille. Jusqu’au 26 février à 20h15 Comédie des 3 bornes, 32, rue des trois-Bornes 11e

pop up corners réunit lors d'une soirée différents talents indépendants. Pour sa première édition seront mis à l'honneur l'édition, la musique et le design. Le Sésame recevra les éditions peeping-tom, le label Tsunami-addiction et la créatrice Happer Le 21 février Léna Balacco Sésame & take away 51, quai de Valmy 10e Tél. : 01 42 49 03 21

Un spectacle in-politiquement correct et déconseillé aux coincés du c... dans lequel l’amitié, le sexe, les relations amoureuses mais aussi l’absurde et la connerie font bon ménage. N’oubliez pas d’attacher vos ceintures… sinon votre pantalon va tomber. Jusqu’au 26 février à 21h Théâtre Pandora 30, rue Keller 11e Tél. : 01 47 00 88 01 février 2011 |

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le Bon commerçant texte Michael PECOT-KLEINER / photo concept denys beaumatin

L’artishow le rire, le vrai, et c'est pas des salades ! Bonjour je m’appelle Michael, j’ai trente ans et je pensais, jusqu’à depuis peu, être un modèle de virilité… Jusqu’à depuis peu, en effet, car je fais de plus en plus de rêves étranges : je me vois en pom-pom girl, je fais des choré d’enfer sur du Mylène Farmer et tout le monde m’appelle Sabrina. Oh my god, mais que m’arrive-t-il ?

T

out ça me trouble, donc forcément, je vais consulter ma psy, mademoiselle Anna Poinjérostein. Je lui explique la situation, et elle, tranquille, elle me dit que c’est normal, que ce délire arrive à pas mal d’hommes de mon âge. Avant de sortir de son cabinet elle me file un petit papier avec un truc écrit dessus puis elle ajoute : « Allez faire un saut à cet endroit, ça vous permettra de libérer votre femme intérieure… » Ma femme intérieure !? Et l’adresse, c’est quoi… l’Artishow Cabaret au 3, cité Souzy dans le 11e !? Ok, ok je ne suis pas farouche, pas de Rex ce soir, je prends une réservation à l’Artishow et me pointe là-bas sans trop savoir où je mets les pieds… Des stewards en lamé rose m’accueillent gentiment en me faisait des grands sourires. D’em-

blée, je me sens un peu comme chez maman. On m’installe à table, on me sert du champ’, le repas est compris dans la résa et je déguste sans me faire prier le copieux et savoureux mise en bouche-entrée-plat-dessert. L’ambiance est conviviale, ça va de 7 à 77 ans, et la demibouteille de pif offerte avec le menu me décoince les fesses. J’entame une discussion à la cool avec des retraités. à première vue, tout le monde est venu pour s’en payer une bonne. Et puis tout à coup, les lumières se baissent, la tension monte… mais oui mon Dieu, LE SPECTACLE COMMENCE ! Et là, c’est la révélation : d’autres hommes se déguisent en femme et visiblement, ça ne leur pose aucun problème ! Sur scène, Xavier est en Blanche -neige, Galipette en Céline Dion, Antoine fait une super Lady Gaga, Stéphane est un petit lapin en chocolat, Nicolas danse avec légèreté, Jean-Yves imite Aznavour et le boss de la troupe, Pascal dit “Framboise”, s’éclate en petite fille complètement délurée… Oh mes aïeux, Michou n’a qu’à bien se tenir tant le show, entre théâtre et transformisme, est burlesque, poétique parfois, décadent souvent mais toujours touchant et hilarant. Ma féminité intérieure exulte, il faut à tout prix que février 2011 |

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l'artishow Sabrina trouve sa place parmi elles. À la fin du spectacle, je tente ma chance et m’incruste dans les coulisses. Je rencontre “Framboise”. Il me dit : « Tu sais petit, ça fait 25 ans que je fais du spectacle et 7 que j’ai monté ce cabaret. Le théâtre transformiste, ça ne s’improvise pas. Il va falloir que tu travailles très dur pour y arriver, que tu t’entraînes chaque jour pour avoir le niveau requis. Sais-tu te faire les ongles à la vitesse de la lumière ? Enfiler une perruque plus vite que ton ombre ? Danser pendant une heure sans cracher tes poumons ? Reviens me voir quand tu seras prête petit, je verrais de quoi tu es capable… » Merci “Framboise” pour ces paroles pleines d’amour, grâce à toi et à ta troupe, j’ai trouvé ma voie et ma raison d’exister. J’ai encore un peu de mal avec le rouge à lèvres et le mascara, mais petit à petit ma gestuelle de pompom girl s’améliore devant ma glace. Bientôt “Framboise”, tu m’embaucheras, et avec tous tes amis, sois-en certain, nous conquerrons Broadway…

Cabaret l’ARTISHOW

3, cité Souzy 11e Tél. : 01 43 48 56 04 www.artishowlive.com

Spectacle et repas complet compris, à partir de 75 euros Vous pouvez également connaître l’histoire de ce cabaret pas comme les autres en lisant Artishow, entre rêve et passion d’Erwan Chuberre. Une coupe de champagne offerte pour les lecteurs du Bonbon ! 10 —

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lA BonNE ÉTOILE texte Michaël pécot-kleiner / photo denys beaumatin

Julien Baumgartner animal paradoxal Paradoxal. En grec ça veut dire “aller contre l’opinion commune”, ne pas être là où on t’attend, nager à contre-courant… C’est un peu la posture qu’a adoptée Julien Baumgartner, jeune acteur de la génération montante, dont la filmographie déjà bien fournie témoigne d’une nette tendance à jouer avec les codes et d’un plaisir évident à brouiller les cartes.

E

ntre le masque et la peau, rencontre avec une personnalité complexe, nonétiquetée… libre, définitivement. Julien Baumgartner, un caméléon ?

donné un rôle dans Les amants du Flore, un téléfilm sur Sartre où je seconde Lorent Deutsch et Anna Mouglalis, il m’a offert beaucoup plus d’espace d’expression dans Le plaisir de chanter en 2007. Et puis bien sûr, je ne peux pas oublier Stéphane Kazandjian, qui m’a donné mon premier rôle principal en 2001 dans Sexy Boys et Fabrice Cazeneuve qui m’a fait tourner dans le très beau À cause d’un garçon… Avec quel réalisateur aimerais-tu travailler à l’avenir ? Il y en a plein… Il y a une phrase très belle de Fassbinder qui pourrait faire une pirouette élégante à ta question : « Tant que les choses sont ce qu’elles sont, on doit presque avoir peur de rencontrer quelqu’un que l’on aimera. »

On se construit avec des rencontres. Quelles ont été celles pour toi qui ont été importantes ? Au cours Florent, l’apLes qualités d’un acteur, Jouer en surjouant, pour toi c’est quoi ? proche pédagogique de Stéphane Auvray-Nau- c'est déjouer…. Son metteur en scène roy (qui a aujourd’hui (sourire) ! La meilleure sa propre école) a été pour moi déterminante. qualité d’un acteur, c’est peut-être son nonSa manière d’enseigner le théâtre ne passait pas jeu. Jouer en surjouant, c'est déjouer… Un par la case formatage : il te permettait plutôt rôle, c’est certes de la fabrication, mais tous de te révéler en te prenant tel que tu étais, avec ceux que j’ai joués, c’étaient aussi moi. Pour ton individualité, ta gueule, tes aspérités. Au moi, la phrase “rentrer dans la peau du personcinéma, ma rencontre avec le réalisateur Ilan nage”, c’est du vent, la peau du personnage, Duran Cohen a été primordiale. Après m’avoir elle n’existe pas avant que tu te décides de l’in-

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carner avec ta chair et tes sensations. Jouer, je crois que c’est surtout ne pas perdre ses instincts tout en effectuant un certain travail d’intellectualisation… J’essaye le plus possible de flirter avec ce paradoxe. Ton prochain film ? J’ai un tournage qui débute mi-février avec Jacques Bral, un cinéaste rare qui a notamment fait le chef d’œuvre Extérieur, nuit en 1980 et qui a révélé à l’écran Christine Boisson, Gérard Lanvin et André Dussolier… Le projet s’appelle pour l’instant Le noir (te) vous va si bien et traitera de l’histoire d’une jeune rebeu issue d’un milieu islamisant et de ses rapports avec la culture occidentale. Thierry Lhermitte, Zinedine Soualem et Delphine Rich seront également de la partie.

Un petit mot sur ton arrondissement, le 11e ? Je ne t’apprendrai rien en te disant que le 11e, c’est populaire, arty et branché à la fois. L’été, j’affectionne particulièrement la terrasse du Pause Café… Mais si tu veux un scoop, je peux te dire que le resto, le bar et la terrasse où je me sens le mieux, c’est mon appart’ à Bastille !

Filmographie non exhaustive 2011 Corso, l’Arche des loups 2010 Toulouse. 2007 Le Plaisir de chanter.(révélation meilleur espoir aux Césars 2009) Julien expose également ses toiles en mars à La Belle Hortense (31, rue Vieille du-Temple 4e) février 2011 |

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les Bons plans on a testé pour vous

L'International C’est la cuiiiite finale ! par Julie Duthey

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l existe à Paris un lieu qui repêche mes journées ratées ou mes débuts de soirées foireux, une valeur sûre où emmener une bande de potes mal organisés mais décidés à faire la fête, une salle où faire péter tympans et cordes vocales sans une once de remords, et dont je sors automatiquement grisée. Par la musique, par les rencontres, et éventuellement par le Planteur à deux euros. Ce lundi soir-là, lecteur, va savoir pourquoi, la perspective d'une soirée soupe lyophilisée/plaid en polaire m'a semblé beaucoup moins sexy qu'à l'ordinaire. Je décidai donc un truc dingue : sortir ! Et, tu l'auras compris, dans cette situation, c'est l'International qui sort du lot. Parce que l'entrée est gratuite, parce que le son est fort, et la pinte à quatre boules. Et aussi parce que tous les soirs, concerts et DJ sets trouvent le moyen de te faire oublier ton boss, ta mère, ton plombier, et le dernier métro. Et ce soir-là, je n'ai pas été déçue. J'entre, la salle est pleine, la déco cosy mais rock'n roll me fait sourire encore une fois ; je retrouve mes potes, en rencontre d'autres, et j'entame ma bière. L'international, tu m'étonnes : de grandes lianes blondes discutent avec des goths, un punk à chien tape dans le

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dos d'un ingénieur, un poivre et sel débat sur l'avenir du rock français avec un post-ado… En bas, les dernières notes du premier concert sont étouffées par les cris du public qui sort quelques instants plus tard, en sueur et l'air ravi. Nous descendons. L'escalier vitré offre une vue latérale sur la scène et donne sur une salle spacieuse, assez sombre pour le show, assez éclairée pour envisager en toute lucidité une fin de soirée en bonne compagnie. Sur scène, ce sont maintenant les Little Helpers qui relèvent le défi et installent leur matos en saluant leurs fidèles, qui sont venus nombreux. Et puis c'est la guerre. Le son est énorme, le groupe a l'oeil du tigre, le public est déchaîné, et en quelques instants, j'oublie ce qui m'a amenée ici, mon boss, ma mère, mon plombier, je crois que j'oublie même que je suis là. Ca pogote, ça pogote même violemment, ça chante en choeur sur les refrains, ça lance des blagues au groupe entre deux morceaux. Et j'en suis. Et je suis même assez ravie d'en être, pour tout te dire.

L’International 5/7, rue Moret 11e Tél. : 01 49 29 76 45


les bons plans

© Denys Beaumatin

Magenta Color communiqué par Barnabé Gilbert

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uelles que soient la quantité et la qualité demandées, Magenta Color colorise vos désirs, imprime vos fantasmes les plus subtiles à la vitesse de la lumière. J’ai l’honneur de vous présenter les dignes successeurs de Gutenberg ! Une bande d’acharnés, de fous furieux de l’encre énergétique, du travail parfait colorisé à souhait, d’une rapidité sans faille. De 9h00 à 1h00 du mat, John, grand Seb et petit Seb, Éloïse, Virginie, le vieux Michel, Gilou le boss, véritables orfèvres de l’imprimerie, acteurs du progrès social, se mettent en 8 pour vous aider à grandir dans vos projets et garantir votre bonne foi. Car sans preuve écrite, bonjour la liberté surveillée. Petit rappel ci-dessous, en quelques lignes, de leurs faits d’armes qui sont aujourd’hui reconnus d’utilité publique : les photocopies de vos scénarios extraordinaires sur la reproduction en 1001 exemplaires des pruneaux en Alsace livrées dans la journée, c’est eux ! Les photocopies de vos dossiers secrets sur le fisc scannés sur votre clef USB, c’est toujours eux ! L’impression de vos documents sur votre recette ratée préparée pour la Saint-Valentin, c’est forcément

eux ! Les affiches de vos photos érotiques sur les chameaux guatémaltèques enduits de monoï cataloguées et désignées, ça ne peut être qu’eux ! Les impressions de vos catalogues sur votre voisine à poil, de vos livres d’art sur les mouettes, de mes biographies sur mon chien, de vos books de photos floues ou autres plaquettes de société, c’est définitivement eux ! Sans oublier vos cartes de visite de mégalo, c’est de toute façon eux et encore eux ! Leurs multiples références et affaires avec le Baron, le Chacha, Chez Régine, Partouche, Altran, les vins Richard ou le Showcase en passant par les galeries d’art comme celles de Patricia Dorfman, Jean-Roch Dard, Galerie 19, ou Emmanuel Perrotin, des restaurants comme l’Hôtel du Nord, la Fidélité ou chez You, mais aussi les Conseils régionaux et les casinos Partouche ou des enseignes telles que Diesel font de Magenta Color la parfaite reproduction de Gutenberg enfin pas snob, branchée et accessible à tous. La cerise sur la rotative, c’est la possibilité de drinker avec eux si le cœur vous enivre dans une ambiance festive et coquine. Magenta Color, 55, boulevard de Magenta 10e Tél. : 01 55 26 90 20 - www.magentacolor.com février 2011 |

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le Bon art texte céline chacun / photo denys beaumatin

Les Coquettes Rient l'élégance du style Pétillante, enjouée, dynamique, FlorenceLaetitia Alavedra-Juncosas incarne la femme qu’elle souhaite voir en chacune de nous. Sexy qui s’assume mais drôle aussi ! Mélomane et illustratrice à ses heures, elle est aussi très attachée à notre cher et aimé quartier le 10e arrondissement pour son côté festif, artistique et authentique.

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ruit d’un mélange multiculturel, Florence-Laetitia trouve ses inspirations à travers son vécu et ses racines. Son héritage est un véritable melting-pot avec des origines normandes, antillaises, indiennes, vietnamiennes, corses et espagnoles. Dans sa collection, la femme est mise à l'honneur dans toute sa féminité, la marque, Les coquettes rient, s'adresse aux femmes qui n'ont pas peur d’être drôles, coquettes, subtiles, intelligentes, ni d'avoir le sens de l'humour. Après un premier défilé remarqué de sa collection Printemps/été 2011 à l’Hôtel du Nord en octobre dernier dans le cadre de la Fashion Week, elle semble promise à une jolie réussite. Tu es très élégante dans cette robe, c’est une de tes créations ? Tout à fait, le nom de cette robe est "La Sensuelle". J’ai donné volontairement des adjec16 —

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tifs qui qualifient les femmes, telles que je les vois. L’élégante, la nostalgique, la raffinée, la coquette… Comment définis-tu l’élégance ? être fidèle à soi-même. Quelles sont tes inspirations ? Jeune, je passais beaucoup de temps avec ma grand-mère, ancienne dissidente antillaise venue libérer la France occupée durant la seconde guerre mondiale et coquette dans l’âme. C’est à ce moment que j’ai développé ma passion pour la mode et le costume militaire qui sera la marque de fabrique Les coquettes rient. Le costume militaire m’a toujours fait fantasmer, m’a toujours plu. L’idée, c’est de détourner un vêtement qui sert quelque part à faire la guerre pour en faire un objet de séduction. Je revendique le droit d’être une femme, d’être sexy… Quelles matières utilises-tu ? J’utilise du modal et de la dentelle. Ma prochaine collection sera aussi composée de cuir, cachemire, soie…. pour une ligne qui colle à la peau, près du corps, qui souligne la féminité. Es-tu féministe ? Non. Mais revendiquer la fierté d’être une


femme, d’avoir le droit d’être sexy et de l’assumer, oui…

Je ne suis pas pro Madonna mais j’suis pas con !!

Tes créateurs fétiches ? Alexander Mc Queen est un pur génie. Tsumori Chisato pour ses collections très colorées. Paul Poiret pas par admiration mais j’ai un profond respect pour son travail et la number one : Elsa Sciaparelli, une créatrice du début du siècle dernier dont je m’inspire.

à quoi te fais penser le mot Bonbon ? à l’enfance. En tout cas je n’arrêterai jamais d’en manger… Tu es nostalgique de l’enfance ? Oui très. De certaines choses oui… Les dessins animés, l’insouciance, s’émerveiller de rien…

Si tu devais habiller une personnalité ? Mmmm. Allez, Madonna ! Effectivement avec elle c’est facile d’avoir pignon sur rue.

www.les-coquettes-rient.com février 2011 |

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bon EN ARRIÈRE texte Amandine THIREAU

La rue Jean-Pierre Timbaud : patrimoine de la lutte des métallurgistes

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our vous expliquer, il faudrait vous exposer la vie d'un syndicaliste fervent adepte du communisme. Pour le connaître véritablement, il aurait fallu le voir de nos propres yeux, lorsqu'il fut fusillé, chanter la Marseillaise selon les dires de Léon Blum, tandis que d'autres affirmeront qu'il cria : « Vive le Parti communiste allemand ! » Jean-Pierre Timbaud, un homme restant digne devant la mort donc, originaire de Dordogne, à Prayzac plus exactement, où il naît le 20 septembre 1904. Affilié à la CGT, il devient dans les années 30 le secrétaire du syndicat des métallurgistes de Paris. Il demeure à ce titre, un des personnages actifs de la lutte principale à cette époque, celle qui précéda le fameux Front populaire. à la suite du pacte germano-soviétique du 23 août et 28 septembre 1940, il est arrêté et maintenu en détention au camp de Choisel à Châteaubriant un an plus tard. En octobre 1941, Karl Hotz, un des commandants des troupes d'occupation, est abattu à Nantes par un commando de l'Organisation spéciale, une branche armée du Parti communiste français. 18 —

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Pour punir cet affront, l'occupation allemande décide de fusiller 27 prisonniers communistes du camp de Châteaubriant et 21 autres prisonniers pour faits de résistance incarcérés à Nantes et à Paris. Et c'est ainsi que la vie de Jean-Pierre Timbaud prendra fin, le 22 octobre 1941. C'est aussi dans ces conditions qu'il écrivit une dernière lettre à sa femme et à sa fille, une lettre d'au revoir à sa famille et à ses idéaux de vie, déclarant fièrement que sa main ne tremble pas et que sa mort servira à quelque chose. Cette « sorte de force gaie » comme le disait Louis Aragon, a su jusqu'au bout affirmer ses convictions, sans relâche, jusque dans la mort, se battre pour un idéal et ses convictions propres. De nombreux édifices en hommage lui sont dédiés aujourd'hui en France, mais sachez toutefois, lorsque vous foulez le sol de cette rue reliant les boulevards de Belleville et du Temple, qu'elle est le patrimoine d'un homme mort pour l'exemple, celui de toute une lutte acharnée, la foi en un autre monde, qui pour Jean-Pierre Timbaud aurait été certainement meilleur.


le bon potin texte victoire boizard / texte denys beaumatin

Après l’heure, c’est encore l’heure ! Bienvenue chez mes voisins Les Guedins ! Ding dong ! Oui ?? Entrée ? 5ème droite. ça y est ! La mascarade est prête à commencer… C'est le défilé impromptu de mes voisins enivrés… Quand ça commence, ça n’est jamais prêt de s’arrêter ! Et de un ! Et de deux et de trois, le tour est joué ! Nous sommes fin prêts à réveiller l’autre côté de cet immeuble endormi, voire totalement abruti ! Me voilà avec tous mes voisins, pour danser du soir au matin ! Ce voisinage sans âge ne peut assurer cette ambiance décadente et nonchalante. Entre la voisine qui est une chaudière à condensation, l’avocat qui a été choisi par surprise, la colloc qui n’en peut plus du toc toc, et le comédien qui joue du soir au matin, je peux vous dire que nos semblables sont de moins en moins aimables ! Cet immeuble est habité par des personnalités très privilégiées ! La preuve ! Tous ceux qui sont en dessous de chez moi s’en vont, je ne sais pas pourquoi, je pense qu’il y réside de mauvais chakras… Mais moi ça me va ! Car je peux y recevoir une tripoté d’amis, y faire la fête, amener la vie ! Ce soir, grosse teuf ! On com-

mence par un bon rouge et une bonne côte de bœuf et on termine… That’s the suspens… Des personnes y dorment, d’autres dansent sur les métronomes et des couples se forment… Quand madame Bonheur vous reçoit, elle s’engage à toute heure en y mettant tout son cœur, that the recette of power to love… Après on se retrouve avec des dossiers, des photos, qu’on aimerait divulguer sur notre FB, mais le secret d’une bonne amie dévouée est de ne rien dire sur certains actes caliente… Ce 86, est un endroit où la vue du toit est mythique, tout le monde s’y hisse ! Ce vis-à-vis unique va de Montmartre à la Tour Eiffel, toutes ces bâtisses extatiques nous entourent d’une façon so magique ! À quoi bon avoir un appartement si on peut rien faire dedans !! C'est les flics qui vont être contents !! Donc place à la Saint-Valentin, pour raconter de nouveaux potins : soit du matin, soit du soir, donc faites place à la Victoire pour y raconter de nouvelles histoires…

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le bon endroit texte Céline Kastornova / photo arnaud chaillou

Le 3c

cuisine créative et curieuse

Boire, manger, danser, jouer, flâner… Oui, vous pourrez faire tout ça aux 3C, un barrestaurant qui ne vous laissera pas vous perdre dans la routine. Amis des surprises, vous serez comblés !

que vous franchirez le pas de la porte, vous ne saurez pas ce qui vous y attendra ce soir-là.

Version restaurant, vous dégusterez des plats imaginés selon le marché et l’envie du chef, Christian (40 ans de bons et loyaux services dans u cœur du quartier Oberkampf, le 3C les plus grands restaus). Salivez pour un mijoté est une adresse qui se veut différente. Le du jour : blanquette, civet, bourguignon… Ou 3C, kesako ? Un bar branché ? Oui, mais pour l’une de ses spécialités, comme la volaille pas que… Un restaurant ? Pas seulement… Un au vin jaune du Jura. Le chef connait l’histoire endroit pour privatiser vos folles soirées ? Aussi. de chaque plat (demandez-lui l’origine du « Les gens d’aujourd’hui attendent d’un bar bien Koulibiac, juste pour voir…). à la carte, plus qu’un simple endroit où prendre un verre », comptez environ 13 à 15 euros pour le plat. assure l’une des 3C, Carole. Car l’endroit est Si vous avez de la chance de pouvoir déjeuner né d’une idée familiale : le projet de Camille et dans le coin, vous apprécierez la formule Christian et de leur fille Carole. express à 9,80 euros (plat du jour + café) ou 14 euros (entrée et plat Ensemble, ils ont du jour + boisson On y vient aussi bien planché sur les ou plat et dessert planchas, imaginé pour savourer de la bonne du jour + boisson). les cocktails les cuisine que pour assister Mais vous vanter plus excentriques, à l’impro d’un artiste tous les mérites de soigné le menu ce (bon) restaurant quotidien, sélectionné les jeunes talents… serait laisser sous silence les autres atouts des Car le 3C, c’est une sorte de melting-pot des 3C. Si Christian n’a plus à prouver ses talents soirées parisiennes. « On y vient aussi bien pour de cuisto, Carole est là pour assurer « le côté savourer de la bonne cuisine que pour assister funky de l’endroit », selon ses propres dires. à l’impro d’un artiste », explique Carole. à la Alors parfois, il se peut que le restaurant soit fois bar et restaurant, restaurant et bar, dès grignoté par une autre soirée : jazz ou mix

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électro… Carole aime donner leur chance aux jeunes talents. Le lendemain, peut-être découvrirez-vous une expo temporaire. Et le surlendemain, le thème du jour sera huitres et ballon de blanc. Ou une soirée jeux, (Trivial Pursuit correct exigé à l’entrée). Où Carole déniche-t-elle cette boulimie d’idées ? « La plupart naissent d’une rencontre : avec un producteur d’huitres, avec un artiste… au hasard d’une rue ou parce qu’ils viennent eux-mêmes aux 3C. Tout se fait au feeling. »

qui se respecte, le 3C ont prévu des happy hour : tous les jours, de 18h à 21h : la pinte s’affiche alors à 4 euros, les cocktails plus classiques à 5. Si vous voulez garder l’endroit rien que pour vous, vous pouvez toujours le privatiser… Pensez tout de même à prévenir vos amis ! Et pour tous les amoureux, un menu spécial Saint-Valentin avec un orgasme en digestif pour ces dames et un cerveau pour ces messieurs…Bonne dégustation et bon anniversaire Le 3C !

Au final, le feeling promet de belles surprises, jusque dans les verres. La dernière trouvaille de Carole ? La Levrette, une bière bretonne. évidemment, comme tout bar sympathique

Le 3C

24, rue de la Folie-Méricourt 11e Tél. : 01 43 38 58 32 - métro Oberkampf

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les Bons shops

© Perrine Coudurier

les nouvelles boutiques du quartier

Centre commercial Le concept-store du 10e !

Centre commercial ou l’art de l’ironie : comme son nom ne l’indique pas, la boutique propose toutes sortes d’objets qui ont en commun leur dimension humaine et environnementale. Les deux compères créateurs de la marque Veja, déjà bien identifiée dans cette mouvance écolo et équitable, avec notamment ses jolies baskets fabriquées dans le respect de l’environnement, se sont lancés dans un nouveau projet attrayant. Chance, ils ont choisi le 10e pour installer leur nouveau concept-store mêlant vêtements, cosmétiques, mobilier vintage, bicyclettes de seconde main, livres et œuvres d’art. À quelques pas du canal Saint-Martin, le lieu est très agréable, clair, spacieux, créatif, habité. Rien à voir avec une vulgaire galerie marchande. Centre commercial serait plutôt le chaînon manquant entre la galerie d’art et la caverne d’Ali Baba version zen. La ligne éditoriale retenue pour choisir les objets et produits présentés est la suivante : le savoir-faire et la fabrication locale, les projets à vocation sociale, la valorisation de matériaux écologiques… Les labels de mode proposent des vêtements fabriqués en France, en Angleterre ou au Danemark (S.N.S. Herning Repetto, Heritage Research, Grenson, Leaf…). Les vélos d’occasion sont récupérés et

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restaurés par l’association d’insertion Ateliers sans frontières (ASF). Côté produits culturels, une sélection pointue d’écrivains, d’essayistes et de réalisateurs révèle des pépites méconnues, des introuvables et des indispensables. L’ultime exhortation des vendeurs, ô joie, est de prendre notre temps, ne pas se presser, voire traînasser. On est même invité à s’y retrouver entre amis à l’occasion des événements artistiques ou expositions temporaires qui y sont régulièrement organisés. Un lieu engagé, engageant, épuré, prônant le développement durable et l’esprit collaboratif, un endroit à fréquenter pour se changer les idées, rêver à ces vélos que nous nous empresserons d’enfourcher dès le retour des beaux jours. Delphine Martincourt

Centre commercial 2, rue de Marseille 10e Tél. : 01 42 05 02 49


© Perrine Coudurier

les bons shops

DE LONG EN LARGE This is big !

De long en large est actuellement le seul magasin en France – et donc à Paris – qui propose du Sportwear Homme en très grande taille. Ici le double XL peut aller se rhabiller face au très costaud 6XL, on n’est pas là pour rigoler. Un univers qui fera le bonheur des carrures à la Michael Jordan et Sébastien Chabal ! Pour ceux qui ne jouent pas encore dans la cour des grands, ils pourront tout autant regarder, épatés, dans la vitrine les superbes sneakers pour sportifs ou street boys. Bonne nouvelle, les fondus des "up" trouveront chaussure à leur pied sans difficulté du 46 au 54. La petite entreprise, née il y a bientôt vingt ans, s’est fortement développée puisqu’elle occupe désormais un bel espace de plus de 200 m2. Elle a par ailleurs largement diversifié ses produits : plus de 800 références en textile et 500 en chaussures. Depuis quelques années, elle a même créé sa propre ligne de vêtements, plutôt casual. Dans les larges rayonnages, les basiques tiennent une large place, avec des marques mainstream (Levis, Nike, Lee, Puma, Quicksilver…) ou plus pointues (CanadaGoose, Wesc…) et un panel renouvelé régulièrement. Pas de mauvaise surprise concernant les prix qui n’explosent pas le porte-monnaie et s’alignent sur ceux pratiqués sur le marché (T-shirt à

20 euros, pantalons pour un peu plus de 100 euros…). C’est une règle et même un principe appliqué depuis toujours par la gérante. Pull, parka, short, pyjama, toute la garde-robe et même les accessoires (écharpe, casquette, gants, ceinture…) sont enfin accessibles pour les Superman urban et trendy. Les repérages fréquents à New York leur permettent d’avoir des produits tendance, originaux, parfois introuvables en taille "traditionnelle". Les grosses pointures ont aussi désormais le droit de se faire plaisir dans des Converse aux coloris improbables. Le petit plus, pour les paresseux qui n’aiment pas marcher ou les timides complexés : une belle boutique en ligne les attend sur www.delongenlarge.com. Delphine Martincourt

De long en large 26, boulevard Beaumarchais 11e Tél. : 01 49 29 97 90 février 2011 |

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le bon artisan texte quentin philibert / photo nicolas receveur

SEPTIèME LARGEUR

une pointure passe le relais ! Aux termes d’un parcours professionnel plus que fourni, Marcos Fernandez peut envisager l’avenir sereinement ! En effet, outre ses récentes innovations (personnalisation inédite de vos souliers et site web de vente directe), notre artisan du mois a su trouver, en la personne de son neveu, Mathieu Preiss, un héritier à la hauteur de sa passion et de sa compétence.

à

peine entré dans son show-room, je me sentis immédiatement dans mes petits souliers tandis que mon hôte, le verbe facile et le regard malicieux, entamait le récit de ses multiples vies : on doit notamment à cet autodidacte la conception/réalisation de souliers et la création de plusieurs marques (dont ses deux dernières en date, Markowski et Septième Largeur) ; la création en France de marques devenues cultes (Doc Martens, Sebago, Bowen et Emling. tous les grands modèles cultes de la maison Paraboot dans les années 80, c’était lui) ; diverses collaborations/ consulting avec les plus grands stylistes (Agnès B, pour ne citer qu’elle) ou encore des missions bénévoles en éthiopie (remise en marche d’usines d’état). Mais ce récit me permit surtout de saisir la différence fondamentale entre "marchand de

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chaussures" et "chausseur". Pour ce dernier, tel Marcos Fernandez, le choix des matériaux et des techniques de montage est essentiel : il sélectionne donc lui-même ses cuirs auprès des plus grandes tanneries françaises. Puis vient le choix des formes des souliers et leur montage proprement dit : et c’est là que réside la valeur ajoutée de notre artisan du mois ! En effet, ses créations bénéficient des meilleures techniques et s’appuient sur le savoir-faire des meilleurs artisans bottiers d’Espagne : la gamme s’articule donc sur les cousus Good Year et Norvégien, qui leur procure une finition et une identité exceptionnelles. De surcroît, c’est un homme de l’art qui s’assurera de donner sa première patine à votre chaussure, pour son plus grand plaisir (et le vôtre). Et notre artisan du mois ne s’arrête pas là, puisqu’il propose également une personnalisation qui relève du travail d’orfèvre : partant d’un cuir écru, Mathieu Preiss utilise un système de brosses (réadaptation unique d’une technique industrielle) pour chauffer le cuir et y faire pénétrer la cire ou la teinte (naturelles) dans le coloris choisi. J’eus ainsi le privilège d’assister à une démonstration de cette technique exclusive et de contempler une paire de boots grand cambre dans une teinte aubergine de la plus belle facture ! Dans le même esprit,


il propose aussi de patiner vos souliers (ponce, recoloration à la cire abrasive naturelle et enfin glaçage) et d’obtenir ainsi des teintes et des marbrés inédits : c’est donc une farandole de couleurs qui chatouille l’œil dès que l’on pénètre dans son univers ! Enfin, Marcos Fernandez me prouvait qu’artisanat et qualité savaient rimer avec modernité et accessibilité, puisqu’il sut habilement surfer sur la crise en ouvrant un site internet de distribution directe : en réduisant ainsi les coûts logistiques et les frais de structure, ses produits vous sont proposés à des prix imbattables (pour une qualité du même qualificatif ). Plus d’excuses donc, pour ne pas chouchouter vos

pieds (qui vous le rendront bien) et ce, même chez vous bien au chaud : en effet, notre artisan du mois a eu la bonne idée d’inclure à son catalogue des chaussons et mocassins d’intérieur doublés cachemire !!

MARKOWSKI-SEPTIèME LARGEUR

Show-rooms : 46, rue de Paradis 10e 59, rue Saint-Lazare 9e www.markowski-chausseur.fr

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les bons petits diables texte Julie DUTHEY / illustration julie zeitline

Julie Zeitline

Raconte-nous une histoire ! L'univers de Julie a quelque chose de familier et de fantastique à la fois. Quelque chose qui évoquerait les tartines de confiture, les housses de couette transformées en tipis, les écorchures aux genoux, les billes et la pêche aux têtards, mais aussi les voyages, la ville, la musique... Du haut de ses 23 ans, cette illustratrice a un beau chemin à parcourir, et beaucoup de rêve à donner !

E

t je dis pas ça parce qu'elle porte un prénom grandiose. Plutôt parce que sa réinterprétation des façades de Stockholm est devenue mon fond d'écran, parce qu'elle écrit des histoires à partir de ses dessins et pas l'inverse, parce qu'elle a une « obsession pour les motifs d'arrière-plan », ou parce qu'elle a un carnet rempli de poupées russes griffonnées. Julie a l'air de venir de partout, fait mille projets à la fois, s'intéresse à tout, a dix idées à la minute, et gère tout ça avec un regard serein 26 —

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et un sourire timide. Ses influences ? Ghibli, Tom-Tom et Nana, Le Prince de Motordu, My Little Paris, entre autres. Ses projets ? Dessiner la pochette du prochain album des Damoiselles, illustrer un conte russe, ou terminer sa version 2011 des Fables de La Fontaine dans laquelle Maître Corbeau actualiserait son statut FB sur son smartphone... Récemment, Julie a réalisé un flip-book pour une expo du Musée Galliera à Masqat (sultanat d'Oman) sur les robes de mariées d'Occident. Et en ce moment, elle crée des tableaux sur commande pour les bambins, à partir de leur photo, et/ou de leur passion (juliezeitline.com)... Tu as du mal à suivre ? C'est normal. Mais elle, elle sait où elle va.

Julie Zeitline juliezeitline.com


texte et photo delphine martincourt

Flora 6ans1/2 Tout d'une grande Tu sais ce qu’est la Chandeleur ? La Chandeleur, c’est la fête des crêpes !

S

ais-tu faire les crêpes ? Oui, on met du lait, de la farine, des œufs, du beurre… Euh non ! Pas de beurre ! Et puis après moi je les préfère au sucre ou avec de la confiture, mais il ne faut pas en mettre trop. Tu aimes cuisiner ? Oui, mon papa est cuisinier, mais ce que je préfère c’est lire et dessiner. C’est ce que je préfère à l’école avec le travail. Plus tard, je veux faire professeur de dessin ! Comme ça je pourrais dessiner tout le temps. Et puis aussi des fois je fais des dessins quand j’envoie des cartes à mes copines.

Tu vas écrire à ton amoureux pour la Saint-Valentin  ? Non je n’ai pas d’amoureux mais j’aimerais bien qu’il m’offre des boucles d’oreilles. Même si je n’ai pas encore les oreilles percées.

Tu m’as dit que tu aimais lire. Qu’est-ce que tu me conseillerais de lire ? Moi je lis Mes Premiers J’aime Lire, et puis j’aime bien aussi La Guerre des cracras. Qu’est-ce que ça raconte ? C’est l’histoire de chats qui veulent faire la guerre et qui sont tous sales et puis il y a une fille qui leur jette un savon mais il y a un des chats qui l’avale. Sinon en ce moment je lis beaucoup l’Île aux gros mots. Tu dis des gros mots toi ? Non mais les adultes oui. Qu’est-ce que tu as envie de leur dire des fois, aux adultes ? Que j’aimerais bien rester avec eux au lieu d’aller au lit le soir !

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marie antoinette party / les 2 ans du bonbon au trianon

www.leBonbon .fr


retrouvez encore plus de bons plans sur

www.leBonbon .fr

Š RaphaÍlle Tinland


le conte est bon texte Amandine THIREAU / photo Micky Backham (Landscape), 2007 Silver-based photography, slide 24x36

Micky Backham

contemplatrice de l'ordinaire Le rendez-vous est pris, mais la rencontre laborieuse ; discrète, je peine à la trouver rue de Paradis dans le 10e. C'est au Bento, restaurant où elle travaille que je la découvre, jolie trentenaire très actuelle, vivant dans son temps et arborant cet air formidablement contemplatif.

A

u fil de l'entrevue, je découvre avec bonheur une femme comme moi, voire comme vous : simple, ouverte, aimant Paris et ses interférences, l'esprit aux aguets, prête à créer une merveille d'un rien.

c'est n'est pas une finalité absolue », me dira-telle. Une femme inventive, passionnée de l'image, du quotidien, elle apprécie particulièrement nous souligner ce qui ne nous saute plus aux yeux. Bien qu'elle ait des désirs d'expression variés (peinture, écriture…), c'est la photographie et la vidéo qui s'avèrent être ses outils favoris. Ses références sont lourdes de conséquences sur son travail : des personnages tels que Larry Clark, Gus Van Sant, ou encore cette jeune génération d'artistes décomplexés comme Jeff Lucker ou Ryan McGinley.

Avec un père photographe au Laos, l'héritage de la passion de l'image se fait naturelRegarde, c'est simple, lement, une enfance passée dans le Sud de mais c'est beau… On retrouve dans ses la France, elle obtient images la beauté d'un un diplôme des Beaux-Arts à Montpellier en instant banal, d'un paysage qu'on ne regarde 2008. même plus, la simplicité d'une rencontre, garder quelqu'un dans la splendeur de l'argenMais elle n'ira pas au bout de son cursus, ju- tique. geant qu'elle avait appris ce qu'elle avait à apprendre, et qu'il lui faut maintenant travailler, Micky Backham veut nous montrer ce qu'elle pour éventuellement un jour s'exposer, « mais voit pour nous, qui ne voyons plus.

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Bien que dans un esprit pragmatique, Paris s'avérait être pour elle l'endroit idéal pour avancer dans son travail, elle ne cache pas du tout y trouver une certaine source d'inspiration.

Après une longue et passionnante discussion, je la quitte avec, à l'esprit, une version miniature de ce qu'elle émane, juchée sur l'épaule, me tapotant du doigt pour me chuchoter à l'oreille : « Regarde, c'est simple, mais c'est beau… »

Ainsi, cette conteuse pour nos yeux, saurait nous dévoiler notre quartier parisien comme nous avons oublié de le décrypter : tout cet épicurisme qui transpire et dans lequel on y rencontre des gens authentiques, ces moments simples de la vie, le marché, un trajet en vélo, tout le populaire que nous sommes; nous, les parisiens des 10e et 11e arrondissements.

Alors, je ne dirai qu'une chose : merci Micky.

Retrouvez ses photos sur

backhammicky.carbonmade.com

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le Bon agenda agenda des manifestations culturelles one man show

Théâtre

JOSE CRUZ : OLA !

Du 1er au 31/02 L’AMOUR SUR UN PLATEAU avec Pierre Palmade et Isabelle Mergault au Théâtre de la Porte Saint-Martin

Lui, c’est José Nuno Manuel Coelho Duarté De Jesus De Vasconcelos De Oliveira Da Cruz… Ola ! Il est comédien, il parle le Frantougais, il cherche l’Amour et il rêve d’Hollywood. Un jour c’est sûr, la vie sera belle comme au cinéma, parce que quand on veut, on peut…Toujours essayer ! Jusqu’au 25 février à 21h Théâtre Pandora 30, rue Keller 11e Spectacle CABARET TRANSFORMISTE ARTISHOW Un spectacle brillant, plein de légèreté et d'humour dans lequel le jeu des apparences et des faux-semblants fait merveille sans jamais tomber dans le vulgaire. Tant le dîner que le spectacle sont de vrais régals. Le dîner est placé sous le signe de la qualité et de la gastronomie française.

Du 1er au 31/02 ALEX LUTZ au Splendid Du 1er au 31/02 LA NUIT SERA CHAUDE au Théâtre de la Renaissance Du 1er au 31/02 AMOR-AMOR au Théâtre Comédia Du 1er au 31/02 La VIE PARISIENNE au Théâtre Antoine enfantS RÊVERIE... Quand humour et poésie se rencontrent Un spectacle atypique qui mêle mime, marionnette, masque et vidéo avec beaucoup d’esprit et de fraîcheur. Laissez-vous emporter par Mme Flor dans son univers coloré pour une découverte fantastique.

Tous le mois de février Cabaret Artishow 3, cité Souzy 11e

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Tout le mois de février à 16h

Aktéon Théâtre 11, rue du Général-Blaise 11e



les bonnes adresses

RÉGIE PUBLICITAIRE 06 80 46 58 76 arnaud@lebonbon.fr

1/ LES SAB Ots d e mar i e

5/ Crystal O pti cal

25, rue Faidherbe 11

42, rue d’Hauteville 10e

e

Tél : 01 43 67 06 60

Tél. : 01 47 70 77 24

2/ l'In d i e n b o utiq u e 25, 30, 36 rue Keller 11

6/ Le Bo u can e

3, rue Crespin du Gast 11e

Tél. : 01 49 29 95 57

Tél. : 01 48 06 86 30

3/Ab s o lu m e nt S e rv i c e s 9, rue des Trois Bornes 11

7/ le 3C e

Tél. : 01 55 28 50 00

Tél. : 01 43 38 58 32

4/ PAR FU M E R IE BU R DI N 7, boulevard de Denain 10 Tél. : 01 42 33 10 46

24, rue de la Folie Méricourt 11e

8/1001 fe nêtr e s e

71, rue Condorcet 9e Tél. : 01 45 33 03 86

Le Bonbon est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement, sur un site labellisé imprim-vert avec des encres végétales. Ne pas jeter sur la voie publique.

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2 8 A N S D ' E x P E RIENCE 10 AGE N C E S à PA R I S RIVE-DROITE

toute l’équipe de davidimmo est heureuse de vous accueillir dans sa nouvelle agence AG E N C E D AV I D C A N A L ST MAR TIN 19, rue Jean-Poulmarch 75010 Paris tél. : 01 81 80 40 40 / st.martin@davidimmo.com

w w w . davidimmo . com


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