Paris 19eme 20eme - le bonbon 03/2011

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Président Jacques de la Chaise jacques@lebonbon.fr Rédactrice en chef Faustine François faustine@lebonbon.fr Rédactrice en chef adjointe Marie Raymond marie@lebonbon.fr Stagiaires Valentine et Justine Secrétaire de rédaction Anne-Charlotte Anris Rédaction Sally Jorno, Tiphaine Illouz, Léa Louis, Emmanuelle Labouré Photographes Léa Louis, Victoire Rambert, Charlotte Zoller, Jin Balacco, Justine Pichard, Virginie Le Gall www.terrificpis. Jin Maquette Emmanuelle Labouré Illustrateur Guillaume Ponsin Paulina Leonor Styliste Anthony Watson Chef de pub Antoine Cham antoine@lebonbon.fr 06 48 26 88 53 Styliste Anthony Watson Grands comptes & Site internet Matthieu Lesne 06 50 71 92 71 Petites annonces annonce@lebonbon.fr Rejoignez Le Bonbon recrut@lebonbon.fr Contactez-nous hello@lebonbon.fr 01 48 78 15 64 Le Bonbon 31 bis, rue Victor Massé 75009 Paris. SIRET 510 580 301 00016 ISSN : en cours Dépôt légal : à parution Imprimeur Centre Impression

édito “bon”jour

Jouons franc jeu ! Je suis un peu lassée des gens qui font semblant. Comprenez-moi, quand je dis « semblant », je pense plus « qui dissimulent ». « Moi, je vais super bien. On rentre du ski là, c’était incroyable. Les enfants se sont éclatés, aucun clash avec les copains. Le top ». Là, ma copine Lulu sort son mouchoir de sa poche, tousse trois fois, éternue, me regarde avec des cernes énormes et me lâche : « Bon, on s’organise une petite fête très vite ? ça fait longtemps ». Ce jour-là, je suis repartie… abattue, mais pourquoi ne me dit-elle pas la vérité ? Est-ce qu’avouer le semi-échec de ses vacances est une si grande tare ? Enfin, où est le problème ? Non pas que j’idolâtre les râleurs mais j’apprécie les personnes vraies. C'està-dire capables de dire : « Bah là, tu vois, j’en ai marre. Mais demain, ça ira mieux ». On ne peut pas être parfait tout le temps. Les "pètes au casque", c’est ce qui fait notre charme. à l’écoute du disque The Serge Gainsbourg Experience, je me dis qu’heureusement, il y a encore des artistes qui osent, c’est le cas de Brad Scott, qui a réussi le pari de reprendre des chansons de Gainsbourg pour les arranger à sa sauce. Dans le quartier, il reste des personnages atypiques : des artistes, des ADN forts, des revanchards, des skateurs, des associations qui se battent… Et des commerçants fabuleux, car surtout pas formatés. Revendiquons notre différence. Tu as envie de faire la gueule toute la journée ? Vas-y mais n’embête pas ton voisin, sois respectueux, c’est tout ce qu’on te demande. Tu auras bien le temps de sourire à t’en faire mal aux joues à l’approche des beaux jours… Râleusement vôtre,

Faustine François

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Institut de beauté 53, avenue Gambetta 20e Tél. : 01 43 66 19 96 *Du mardi au jeudi.


sommaire miam miam !

Page 6. aux

ours

Page 34. françois

Page 10. brad

hamid

Page 5. Le Bon Timing Page 6. Le Bon Commerçant Page 10. La Bonne Étoile Page 12. Les Bons Plans Page 14. Le Bon Art Page 16. Le Bon en Arrière Page 18. Le Bon Look

scott

Page 38. sylvie

le goff

Page 21. Le Casse Bonbon Page 22. La Bon Livre Page 24. Le Bon Moment Page 26. Le Bon Astro Page 28. Les Bons Tuyaux Page 30. La Bonne Parisienne Page 32. Le Bon Jeu

Page 14.

la miroiterie

Page 44. Talacatak

Page 34. Le Bon Homme Page 36. Les Bons Shops Page 38. Le Bon Artisan Page 40. Les Bons P’tits Diables Page 42. Les Bons Snapshots Page 44. Le Conte est Bon Page 46. Le Bon Agenda mars 2011 |

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le Bon Timing les événements à ne pas manquer

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concert

théâtre

Le cœur des enfants léopardS Pas à pas sur les mots bitumés de

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l'auteur Wilfried N’Sondé, les "vilains garçons de la scène", Dieudonné et Criss Niangouna, arpentent les solitudes d'une jeunesse déracinée, fantasmant une Afrique idéalisée pour échapper à l'abrupte réalité des banlieues. Une plongée verticale dans l'intime. Du 1er au 19 mars au Tarmac de la Villette (derrière la Grande Halle) Tél. : 01 40 03 93 95 www.letarmac.fr Prix : 12/16 euros

exposition

Philippe Decrauzat

bal jamaïcain

Jim Murple Memorial

© DR © DR

Mulatu Astatké Alchimiste sonore, père de l'Ethio-Jazz, Mulatu Astatké explore, depuis les années 60, les contrées vierges et vibrantes des mondes acoustiques. Fusionnant western-jazz et musiques traditionnelles éthiopiennes, son tout dernier opus Mulatu Steps Ahead, fera frémir le cœur des mélomanes. À ne pas rater ! Le 3 mars à la Bellevilloise 19-21, rue Boyer 20e Tél. : 01 46 36 07 07 www.labellevilloise.com Prix : entre 20 et 25 euros

Jeux rétiniens, expériences hypnotiques et ludiques, Philippe Decrauzat ne laissera pas nos perceptions indemnes ! Pour cette 1re exposition personnelle à Paris, le jeune artiste touche à tout, fasciné par les formes optiques et la relation immédiate qu'elles instaurent avec le spectateur, s'empare du Plateau et de nos sens… Du 17 mars au 15 mai au Plateau Frac Ile-de-France, place Hannah Arendt 19e Tél. : 01 76 21 13 41 www.fracidf-leplateau.com

Emblème vivant (et mouvant !) des rythmes nordaméricains et caribéens des années 40 et 50, Jim Murple Memorial fait chauffer Belleville avec un savant mélange de rocksteady, reggae, calypso, rythm'n'blues, soul, etc. Madame, enfilez votre plus jolie robe. Monsieur, lustrez vos beaux souliers, ce soir… ça va danser ! Les 10, 17 et 31 mars au Studio de l'Ermitage, 8, rue de l'Ermitage 20e Tél. : 01 44 62 02 86 - www.studio-ermitage.com mars 2011 |

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le Bon commerçant texte MARIE RAYMOND / photo Charlotte Zoller

Aux Ours

TROIS frangins en voie de disparition Avant, sur ce tronçon de la rue des Pyrénées, la fête était un peu en voie de disparition. Du coup, je m’y aventurais rarement. Et puis voilà qu’un jour, mes boucles blondes se perdent au niveau du 236 de la rue. Alors bon, j’entre…

C

’est le matin mais très clairement, ici on s’amuse tôt. Les cafés se sirotent en terrasse où les premiers rayons du printemps commencent à pointer leur nez. La musique est entraînante. Derrière le bar, Mehdi, 22 ans, papote avec les habitués. Le café au comptoir est à un euro, de quoi me mettre d’aplomb pour cette journée qui commence plutôt bien, dans ce refuge du 20e arrondissement. Le temps file et je suis toujours là, à regarder les clients s’installer. Il est bientôt midi et même si le café de Mehdi n’est pas mal du tout, ce n’est pas ça qui va me nourrir. Je m’installe donc à table, aux côtés des salariés du coin qui viennent se régaler d’un plat du jour, d’un burger maison ou d’un plat de ravioles aux cèpes. Au service, Mourad, 25 ans, le grand frère de mon premier serveur. Il est accompagné de Fati, une serveuse venue

faire la plonge dans le bar il y a 20 ans et qui y est restée depuis. Ici, pas de chichi, et si Jacques Higelin est mon voisin de table, il est servi comme tout le monde, d’ailleurs peu de gens le reconnaissent. De mon côté, je me laisse tenter par une estouffade de noix de joues de bœuf, rien que ça. Un p'tit régal pour pas cher, il faut avouer que ça met de bonne humeur pour l’après-midi. Je savoure gentiment en écoutant les potins du quartier et en regardant l’expo de toiles sur les murs. Tout le monde semble se connaître, l’ambiance est au beau fixe. Un café et une sieste en terrasse plus tard, il est bientôt 17h. Cette fois, c’est Zico qui entre en scène : le plus grand des trois frères et le patron des Ours. En retard comme d’hab, Zico est à la cool. L’happy hour démarre à base de pintes à 4 euros, de demis à 2 euros et de cocktails à 5 euros. Il ne s’arrêtera pas avant 23h, autrement dit avant que j’ai le temps de voir voler quelques étoiles. Vers 22h, le son monte dans les amplis, la fête commence à se ressentir chez les habitués devenus des potes et chez les potes devenus des mars 2011 |

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aux ours habitués. Bientôt Zico pousse les tables et le volume, et les Ours se transforment en piste de danse. C’est l’ambiance dont rêvait le grand frère quand il a ouvert les Ours en avril 2010. « Avant, il n’y avait pas de petit bar sympa, ni d’endroit où prendre un p’tit café. Le fait d’avoir fait un lieu comme je le voulais, avec les prix que je voulais, l’ambiance que je voulais, ça a attiré vachement de gens de mon âge », confiet-il. Du coup, les 3 ours se sont faits plein de potes. Alors le samedi, pour leur faire plaisir, ils leur permettent souvent d’organiser des anniversaires, ou des énormes fêtes tout simplement. Les amis des amis sont invités, les tables sont mises de côté, les boissons sont pas chères, tout le monde peut passer derrière le bar pour choisir le son qui remuera au mieux les popotins des convives… Bref, c’est noté, si je veux organiser une teuf pour pas cher dans un lieu sympa, je penserai à demander à Zico. Bon, mais c’est pas tout ça, j’ai testé de la nourriture, du café, de l’ambiance, du son, du fun, mais aucun lit. Et comme chacun le sait, dans l’histoire, Boucle d’or se fait, pas 1, ni 2, mais 3 lits ! Alors bonne nuit Zico, bonne nuit Mourad, bonne nuit Mehdi. Je m’en vais hiberner un p'tit moment, en attendant le retour du soleil.

aux ours

236, rue des Pyrénées 20e Tél. : 01 46 36 78 76

Ses bons plans dans le 20 e

La Roseraie Cocozza, 237, rue des Pyrénées Nakagawa, 17, rue des Gâtines 10 —

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lA BonNE ÉTOILE texte Faustine François / photo virginie Le Gall

www.terrificpics.fr

Brad Scott

revisite le répertoire de l'homme à la tête de chou Ex-contrebassiste de Bashung, Higelin et Arthur H, Brad Scott fait partie de ces artistes du quartier (il habite à Saint-Fargeau) qui revendiquent leurs différences.

A

vec cet album, le "Britainniquetamère" comme il dit, se consacre au chant avec sa femme Célia et Gul de Boa. Une expérience concoctée par six brillants musiciens. On retrouve, des reprises de Bonnie and Clyde, La Chanson de Prévert ou encore Initial BB, version plus rock, jazzy et parfois traduites. Un exercice compliqué, relevé avec brio. Un très bel hommage à Gainsbarre, vingt ans après sa mort. À quel âge avez-vous commencé la musique ? À douze ans… j'étais chanteur de chœur à l'église, c'était payé, mon premier job. Sinon, je joue plein d'instruments… approximativement. Quelles sont vos influences musicales ? Musique sacrée, pop des 60's (enfance), prog rock, Hendrix, Hawkwind (ado), soul, funk, disco, punk fin des 70’s, underground expérimental début des 80’s, chansons françaises de 1985 à aujourd’hui. Pourquoi un disque de reprises ? Nous n’avons pas fait ce disque pour rendre 12 —

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hommage à Serge (il n’a pas besoin de nous), on l'a fait parce qu’on kiffe sa musique et parce que l’on voulait le jouer à notre « sauce ». Avez-vous des points communs avec l'artiste ? Oui, je bois et je fume. Comment avez-vous sélectionné les chansons ? Par envie, intuitivement. Pourquoi avoir traduit des chansons en anglais ? Pour s'approprier plus facilement les chansons… pour ne pas faire comme lui. Pour se moquer gentiment de tous ces jeunes français qui chantent en anglais. Pour que les non-francophones s'intéressent aux textes et à Gainsbourg… pour changer… N'est-ce pas trop dur de passer des instruments au chant ? Avez-vous pris des cours ? Non, je trouve que techniquement c'est plus facile de chanter que de jouer un instrument. Mais, c'est plus dur de mener la chanson et faire le show. Pas de cours… mais pourquoi pas un jour si je tombe sur un prof éclairé. On peut donc parler de duo ? Comme Serge et Brigitte ? Oui. Célia c'est ma femme, ma muse, mon


amour. Dans ce sens, c'est mon Jane, ma Brigitte ! Est-ce que des membres de la famille de Serge Gainsbourg sont intervenus ? Pas encore… on est des petites gens par rapport à eux ! Pensez-vous produire un autre album ? J’aimerais bien. Le répertoire est vaste, il y a de la choix(joie) ! Qui pensez-vous toucher ? Quel retour avezvous eu sur vos premières scènes ? On aimerait toucher tout le monde ! (je rigole). Jouer à l'étranger… on va au Japon en avril. Les retours sont très bons, on est un groupe de scène, on adore l'énergie du concert !

Quels sont vos projets ? Vivre bien, inspirer les enfants, jouer dehors, créer, crier, démarrer la révolution de l'amour… Pouvez-vous nous donner les dates de vos prochaines scènes ? Le 9 mars au Divan du Monde, le 11 avril à L'Institut Français à Tokyo… Que pensez-vous de Belleville ? C'est pop(ulaire). Sais-tu que Serge bébé habitait rue des Pyrénées ? C'est l'âme de Paris popu… les gosses de Belleville… c'est très mélangé, Juifs, Arabes, Africains, Chinois, Anglais !! Cosmopolite quoi, comme moi…

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les Bons plans photos et texte léa louis

Le Bar fleuri

I

l était une fois, établi depuis des décennies face aux anciens et mythiques studios de la SFP des Buttes-Chaumont, un agréable petit bar que l’on nommait fleuri. Loin de se soucier des caprices du temps, des modes frivoles et des tendances éphémères, il traversait les âges immuablement et gardait en son cœur l’esprit et le charme du Paris d’antan. Poussez donc sa porte, installez-vous pour un café, un déjeuner ou un goûter et appréciez ce voyage pour lequel vous n’aurez guère besoin de machine à remonter le temps. Pour peu que vous y croyiez vraiment, il se pourrait même que vous croisiez, accoudé au bar, le suspicieux et imposant commissaire Jules Maigret. Car carrelage mural fleuri, machine à écrire, rideaux en dentelle, tables en formica, bar vieilli en zinc et bois, nappes en papier rouge et blanc, antique pipe en bruyère et livres séculaires participent en effet, depuis des années, au décor de ce bel et vieil établissement. C’est en 2002 que Joëlle et son frère Martial reprennent, à la suite d’un déjeuner et par un heureux hasard, ce lieu resté seul authentique dans le quartier. Ils 14 —

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n’y font aucune transformation et laissent au Bar fleuri son ancrage dans l’histoire, son âme conviviale et familiale. On y débat, on y échange et l’ « on y voit grandir les enfants ! » De 6h30 à 21h, ouvriers, cadres, étudiants et artistes s’y mélangent et s’y côtoient. Au milieu de la valse, une ribambelle d’habitués. Côté cuisine, Céleste, inestimable doyenne du Bar fleuri, officie depuis maintenant près de quarante ans devant son piano. Elle y mitonne dans la tradition bœufs bourguignons, andouillettes, frites ou autres délicieuses pâtisseries maison. Quel tort auriez-vous alors à céder à la tentation ? Alors, puisque vous vous posiez la question, sachez que oui, les établissements typiques, attachés à la vie et aux événements de quartier, existent encore à Paris et le Bar fleuri en est la preuve toute trouvée. Vous y entendrez notamment des anecdotes que l’on ne citera jamais ailleurs : « Il était une fois l’histoire d’une poule, par un chien, assassinée… » Mais sur ce point, je vous laisse vous renseigner. Le Bar fleuri, 1, rue du Plateau 19e Tél. : 01 42 08 13 38 6h30 - 20h30/21h


les bons plans

Un petit, plus géant que les grands

A

lors c’est ça ? Vous parcourez quelques rares allées et clic-clac Kodak, vous pensez avoir déniché, sur les étals rebattus et saturés d’un supermarché, le livre de monographies que votre jules (l’attitré !) convoite sans espoir depuis ce début d’année ?! Permettez que j’ajuste votre focale et que je nettoie votre optique voilée. Pour le bonheur de votre moitié, zoomons plutôt sur une petite librairie de quartier. C’est en effet au cœur des cimes pavées du métro Pyrénées, dans l’attrayante rue de la Villette, que vous la trouverez. Auréolée d’une petite lucarne blanche, impossible de ne pas marquer l’arrêt ; la Librairie Photographique s’annonce en grand sur la devanture et vous vous animez déjà à l’idée d’y dégoter l’image que vous cherchiez. Parce qu’il s’agit bien de cela : trouver Le livre, L’instantané qui émoustillera votre sensibilité. De presse ou d’auteur, érotique ou animalière, de mode ou de société, Marc met la photo à l’honneur et traduit son message en véritable connaisseur. En 2006, Marc, ancien agent de photographe et passionné, réalise son rêve en ouvrant une boutique, tout entière consacrée à la photographie. Et les clichés

s’instillent en effet partout sur ces quelques mètres carrés. Partout puisque, outre de nombreux ouvrages (près de 1 600 références de qualité), brochures et cartes postales, c’est aussi sur les murs que vous les saisissez. Ce mois-ci, une dizaine de photographies d’Arnaud Vareille, tirées du livre Joue contre terre, aux éditions Trans Photographic, en fières bénéficiaires y seront d’ailleurs exposées. Enfin, pour celles et ceux qui souhaiteraient marquer la postérité de leurs clichés, vous trouverez également la présence exceptionnelle de sténopés. Ancêtres étonnants, aïeuls admirables de l’appareil compact que n’aura pas manqué de vous offrir Mémé à Noël dernier, c’est à une toute autre technique que vous pourrez fièrement vous essayer. Ainsi, novices ou amateurs, sachez-le désormais : nul besoin de grands distributeurs ou de supermarchés encombrés quand une chaleureuse librairie de quartier suffit à vous faire flasher. Librairie Photographique, 17, rue de la Villette 19e Tél. : 01 48 07 80 90 Ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 13h et de 15h à 19h30 mars 2011 |

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le Bon art texte sally jorno / photo victoire rambert

La Miroiterie

au libre vivre ! Rue de Ménilmontant, tapie dans l'ombre d'une façade bariolée d'affiches, la Miroiterie - "miroit" pour les intimes -, symbole de l'underground et du "Do it yourself", est devenue au fil des ans une référence incontournable de la scène punk, rock et électro, de l'art contemporain et… le bastion d'utopies concrètes.

création sonore, des photos et objets en tous genres, Xavier, le pinceau à la main ne quittant pas les corps nus, perdus dans l'apesanteur, qui habitent ses toiles. Au fil de nos bavardages, le visage de la Miroiterie se dessine. Ancien garage, ancienne miroiterie, ancien repaire d'artistes et poètes, Sacha Guitry, Jacques Prévert, Willy Ronis etc., et, depuis 99, un squat, œuvre gigantesque d'arevant le bâtiment, tête vissée au por- tistes volontaires et engagés. Renaud, volubile, tail, un jeune garçon du quartier sait nous parler des enjeux et ambitions du épie avec curiosité le lieu mythique. lieu. Le collectif est un des piliers fondateurs « Vous allez rentrer de la Miroiterie, s'insdedans  ? », nous decrire dans un espace en ici on peut accueillir mande-t-il. « Oui, les gens gratuitement, partage – libre à chacun tu veux venir ? ». Il c'est presque inexistant de se côtoyer - bénéfihésite mais renonce, cier de la force vive de à Paris. essayant toutefois de l'échange. « Profiter de chaparder quelques secrets avant que les grilles l'espace, avoir le recul nécessaire et la tranquilne se referment. lité, et puis tout seul c'est plus difficile de créer… l'autre motive la création », confirme Xavier. Fixactif alias Renaud et Xavier, nos guides, ar- La gratuité est aussi fondamentale, permettant tistes acolytes et amoureux du quartier nous d'accéder à l'autonomie, de jouir d'un espace invitent dans leur atelier, une niche perchée en libre de création sans être pris dans les rouages haut d'un fragile escalier en bois. Autour de de l'économie culturelle. « Nous ne sommes pas nous, les amants entrelacés de Renaud, taillés tourmentés par un loyer à payer, ni par la nécesdans la pierre de tuf, jouissant d'un repos éter- sité absolue de vendre. Du coup, pour la création nel et érotique, une "mezzanine-studio" de c'est mieux, on se concentre vraiment sur l'essen-

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tiel. Et puis, ici, on peut accueillir les gens gratuitement, c'est presque inexistant à Paris » Le tour du propriétaire continue, chemin faisant nous croisons des canapés ça et là, des peluches, un bar, des œuvres et dessins arborant les murs, autant de vestiges des nombreux artistes – plasticiens, photographes, danseurs, musiciens, etc. - y ayant séjourné. Bernard, peintre et pionnier de la "miroit", nous parle des jam sessions du dimanche soir, des milliers de concerts qui ont eu lieu ici, nous découvrons les toiles géométriques d'Olivier et le studio de musique de Marcuss…

ne serez pas obligés de visser votre tête au portail pour en découvrir les secrets… Mais, par précaution rendez-leur une petite visite, c'est unique.

Incomparable et si féconde, la Miroiterie risque pourtant de fermer, les menaces d'expulsion se multipliant. Et quelle perte cela serait pour notre beau quartier, si fier de sa pluralité et de son ouverture. Ne reste qu'à espérer que vous

Ma Pomme, 107, rue de Ménilmontant Café L'Abri, 101, rue de Ménilmontant Les éditions de l'Encyclopédie des nuisances, 80, rue de Ménilmontant

La Miroiterie

88, rue de Ménilmontant 20e lamiroit.free.fr www.abaz-online.net xavierbrault.blogspot.com

Bonnes adresses dans le 20 e

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bon EN ARRIÈRE texte emmanuelle Labouré / photo DR

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"FOLIE" e dans le 20

l y a des lieux qui nous font voyager sans que l’on ait besoin d’aller à l’autre bout du monde. Il suffit parfois de s’arrêter au coin d’une rue et de regarder autour de soi pour que la magie opère. Un voyage dans le temps qui fonctionne à l’imagination…

C’est fascinant de voir comment les siècles peuvent s’empiler sous nos yeux et créer des paysages si inattendus. Au 121, rue de Ménilmontant, derrière son long mur de pierres recouvert de fresques et de graffitis multicolores, le pavillon Carré de Baudouin offre un spectacle étonnant de contrastes avec son environnement. Au XVI I I e siècle, c’était un riche domaine qui avait pour propriétaire Nicolas Carré de Baudouin. Ce lieu de villégiature, qui était consacré principalement à la fête et au plaisir, eut tôt fait d’être surnommé « folie ». Autrement dit, on ne vous en voudra pas si vous êtes soudainement empli d’une joie incontrôlable et pris de l’envie irrésistible d'y déposer vos valises pour y passer vos prochains week-ends. C’est que l'endroit est enchanteur et que l'on s'en ferait bien sa résidence secondaire… Et, c’est d’ailleurs ce qu’elle était à l’époque ! Une maison de campagne ! En regardant la circulation et le supermarché au coin de la rue, on a du mal à y croire et pourtant… Ce pavillon est aujourd’hui le seul témoin de ce qu’était ce type de maisons, édifiées pour le repos des bourgeois et aristocrates. La façade en péristyle 18 —

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avec quatre colonnes ioniques, inspirée des célèbres villas de l’architecte italien Palladio, fut commandée à Pierre-Louis Moreau, Maître des bâtiments de la ville de Paris par Nicolas Carré de Baudouin lui-même. Le bâtiment est d'ailleurs aujourd'hui inscrit à l'inventaire des monuments historiques de Paris. Se faisant, le lieu n’aura de cesse de changer de propriétaire. Il abritera notamment les frères Jules et Edmond Goncourt durant leur enfance qui évoqueront dans leur journal le raffinement et la richesse de l’endroit. Entre 1836 et 1852, le lieu connaîtra un tournant plutôt inattendu. Repris par les sœurs de la Charité de Saint Vincent de Paul, il deviendra l’Asile des petits-orphelins. La propriété servira également de centre médicosocial puis de foyer pour jeunes travailleurs en difficulté. En 1992, les sœurs décideront de vendre mais, il faudra attendre 2003 pour que la transaction ait lieu avec la mairie du 20e qui investira 29 millions d’euros pour la rénovation de l’espace. En 2007, le pavillon ouvre enfin ses portes au public, il propose des événements culturels et artistiques variés. Doté de quatre salles d'expositions , d'un auditorium et d'un jardin de 1 800m2, il est aujourd’hui le premier établissement spécifiquement culturel du 20e.

LE Pavillon Carré de Baudouin

121, rue de Ménilmontant 20e Tél. : 01 58 53 55 40 - Entrée libre


le Bon POTIN texte marie raymond / photo DR

1, 2, 3 mickey, manu et moi

Cet homme est un bonbon, un vrai. Alors, on ne pouvait pas plus longtemps vous laisser ignorer sa présence près de chez nous, en plein cœur de Belleville. Emmanuel Lenormand synthétise à lui tout seul tous nos souvenirs d’enfance, car il est, accrochezvous à vos baskets, ex-danseur de Doushka, chorégraphe de Mickey, et de Chantal Goya ! Son sourire ravageur et sa bonne humeur en poche, il a débarqué à Paris dans les années 80, à l’heure où Doushka dansait avec Mickey, Donald, Baloo et compagnie. Avec elle, il a parcouru les plateaux télé et raconté devant des foules de p'tits gosses rêveurs que ce qui faisait courir Taram, c’était le chaudron magique ! Ça y est, vous avez la chanson dans la tête ? En 1988, quand les Américains débarquent pour booster le divertissement et installer un de leurs fameux parcs Disney, Emmanuel est repéré et embauché comme danseur. Il sera envoyé en Floride, à Disneyworld, pour apprendre les méandres et la magie du parc de Mickey. Y'a pire comme job. Petit à petit, le danseur gravit les échelons pour devenir l’un des directeurs artistiques perso de Mickey. Les spectacles,

c’est lui, les parades aussi. Et puis, l’année dernière, Chantal Goya fait appel à lui pour monter un nouveau show, dans la grande tradition Goya-Debout. Le fan de toujours qu’il est, et qui allait voir Chantal au Palais des Congrès il y a 30 ans, se réjouit. Ensemble, ils montent le spectacle qui cartonne L’étrange histoire du château hanté. Ce mois-ci, Chantal et lui se produisent en Belgique et dans l’est de la France, mais dès octobre prochain, le spectacle repart en tournée et les Parisiens que nous sommes aurons la chance de pouvoir y emmener nos bambins. Bien sûr Emmanuel a aussi des projets plus perso, une comédie musicale, Jusqu’aux dents, qui a obtenu le prix découverte SACD en 2007 et pourrait être prochainement reprise en programme court à la télévision, un one woman show Nobles oblige, avec la chanteuse et comédienne Dominique Nobles, et à venir un nouveau projet de one man show. Mais moi, ce qui m’amuse le plus c’est de me dire que notre voisin bellevillois, qui prend ses cafés au Chéri(e), est celui qui met en scène les toons de notre enfance. Oui, à deux pas de chez nous, un homme fait sourire des enfants tous les jours. Tiens ! Vous avez vu ? Là, au dessus de Belleville : une traînée de poudre magique….

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le bon homme texte faustine françois / photo justine pichard

FranCois Hamid

skate dans le "20-1" On ne peut pas dire qu’il passe inaperçu avec sa planche customisée à ses pieds, ses fringues street et son air à la cool. François, petit nouveau dans le quartier, est déjà bien connu de tous. Entre deux « backflips », j’en ai profité pour lui poser quelques questions sur sa passion, les bons spots du quartier et ses projets perso.

D

epuis combien de temps fais-tu du skate ? Depuis onze ans maintenant, j’ai commencé avant le CM2. J’ai vraiment directement accroché sur la planche. Qu’est-ce qu’il te plait ? Cette sensation de liberté et aussi l’adrénaline. J’aime bien faire des trucs un peu gros comme des railles. Limite, tu voles… Des spots à Belleville ? Il faut vraiment bouger pour découvrir des petits spots. À la Villette, il y a pas mal de railles assez cool, à côté du Cabaret Sauvage, vers le quartier de l’Ourcq aussi. C’est un sport urbain. On se sert des marches, des barres d’escalier, des bancs… 20 —

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Qu’est-ce qui fait un bon skate park ? C’est vraiment l’ambiance, les gens. Il ne faut pas qu’ils se la pètent. Où apprend-on à faire du skate ? En trainant avec des skateurs ! Ce n’est pas du tout un clan fermé. Tu en fais dans la rue, tu discutes avec les gens. Ce qui nous rallie, c’est la planche. C’est un sport fédérateur. Au fur et à mesure, tu en fais, tu gagnes un peu de level, les gens vont commencer à s’intéresser à toi, à parler et tu te fais ton réseau. Ton pire et ton meilleur souvenir. Je n’ai pas de pire souvenir. Même quand je me fais des entorses, c’est comme ça. Il faut prendre cher. Tu tombes et pour les articulations, c’est moyen. Le seul inconvénient est que je suis un gros casseur de planches. C’est un sport de luxe, 150 euros pour une planche complète. Tu as tenté la compétition ? Je n’aime pas l’esprit haut niveau. C’est de la mauvaise adrénaline pour moi, ça me stresse pas mal. J’ai du mal à gérer la pression, faut pas que je me voile la face, je ne suis pas fait pour


ça. Mais je fais speaker, j’aime bien mettre l’ambiance. Pourquoi les gens ne prennent pas au sérieux ce sport ? Parce que ça reste un sport d’ado, de teenagers qui ont les cheveux longs, portent des baggy… Eux faussent l’esprit, c’est des imposteurs. Cette étiquette, jeune… Faut que les gens évoluent. Les ennemis du skateur ? Je hais les rollos (les types qui font du roller), c’est moche. Les petits teenagers dans les skate parks sont énervants aussi. Après, on reste super ouverts.

On va tourner à Paris, à Bordeaux, à Barcelone… Je cherche un lieu avec du caractère pour projeter la vidéo. Ce serait pour cet été. J’en profite pour faire un peu de pub pour une association E2S, Enfant de Sky. On organise souvent des gouffis vs régulars dans mon ancien quartier de Magny-les-Hameaux (78). On fait cela pour les petits, il y a une très bonne ambiance. Des endroits où sortir dans le quartier ? Le Belluci, c’est une petite auberge de jeunesse où il y a des événements super cool, une salle de concert en bas, au 64-72 quai de Seine, 19e. Sinon, le Cabaret Sauvage, avec ses soirées électro au 211, avenue Jean-Jaurès, 19e.

Des projets en cours ? Je travaille sur une vidéo avec un de mes amis. mars 2011 |

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les Bons shops texte et photo léa louis

Au Jardin de Bolivar Sur le pavé des roses

On ne vous le répétera jamais assez : chaparder roses et résédas aux parterres des ButtesChaumont pour fleurir son salon, ça ne se fait pas. D’autant que plus rien ne vous y astreint puisqu’un fleuriste-décorateur vient d’ouvrir ses portes non loin de là.

Le BKO La couleur née du noir et blanc Du métissage naissent toujours de jolis bébés. Aussi, laissez-moi vous parler d’un petit restaurant aux influences croisées, tout juste créé au 2 de la rue Dénoyez.

C’est au 33 de l’avenue Simon-Bolivar que ce sont installés Joël, patron pétulant s’il en est, et ses trois jolies dames, Anne-Sophie, Céline et Isabelle. Depuis janvier, pivoines, tulipes ou giroflées fleurissent en effet le trottoir de ce quartier. « Et c’est tant mieux, parce que vraiment, ça manquait ! », me lance avant de filer un jeune client, l’air vaguement entiché, un somptueux bouquet de roses en main. J’en déduis qu’alentour, les Zamoureuses vont enfin être franchement gâtées. Parce que, outre yuccas, phoenix, palmiers ou autres quantités d’orchidées, c’est avec soin et originalité que s’y composent les bouquets. « Nous les créons en fonction de notre humeur, de notre imagination. Ici, il n’existe pas de prototype pour le mois. », me confirment les filles, un large sourire dans les yeux. Alors, messieurs, ne me faites pas mentir. Et à vrai dire, en cherchant un peu, il existe bien un petit quelque chose que vous ne sauriez vous faire pardonner en offrant des fleurs.

Petit restaurant ? Que dis-je ? Car le BKO (soit Bamako), fraîchement rénové et ouvert en janvier dernier par deux amis, César et Aladji, recèle bien des surprises et s’étend en réalité sur près de 250 m2 ! À l’image de l’accueil franchement chaleureux qui y est réservé, le BKO, comme une touche de couleur sur un mur bétonné, rayonne et répand avec largesse son esprit bon enfant. On y déguste des plats franco-africains, préparés par les soins de Samba, le chef cuisinier, tels que les traditionnels et généreux thieboudienne, bar poêlé, rumsteak ou encore maffé. Les vendredis et samedis soir, c’est pour danser et boire un verre autour d’un DJ ou d’un concert improvisé que l’on s’y rejoint. Soirées reggae, latino, hip-hop ou encore années 80… au BKO, je ne le répéterai pas, on ne lésine pas et l’on est fier de la diversité. Ainsi, dans cette rue quotidiennement transformée et redessinée, où la culture urbaine est résolument exposée, nous ne doutons pas que le BKO résiste aux années et demeure un pur et joli cadeau de quartier.

Au Jardin de Bolivar, 33, avenue Simon-Bolivar 19e Horaires d’ouverture : tous les jours de 9h à 21h

Bar-restaurant BKO, 2, rue Dénoyez 20e Tél. : 01 43 66 88 37

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les bons shops

Fine l’épicerie

Raconte-moi un terroir… En septembre dernier, pour le plaisir de nos palais, Cécile Boussarie transforme son petit atelier d’encadrement, rue de Tourtille, en agréable épicerie de quartier. Et, parce qu’on ne mise jamais assez sur la convivialité, l’épicerie fait aussi salon de thé. Fine est le nom de cette épicerie. Pourtant, d’autres qualificatifs auraient pu convenir : originale, créative, accueillante… ou gourmande comme l’est, à n’en pas douter, Cécile, sa propriétaire. « Le but du jeu, c’est d’aller à la rencontre de terroirs complètement différents et de privilégier les petites maisons. » En effet, sur les rayons de Cécile, les produits sont bourguignons, méditerranéens, ou encore bretons… Par-ci, par-là, quelques notes non négligeables témoignent de l’Italie, avec Il Pecorino à la truffe notamment. « Je voulais vraiment offrir la possibilité de manger autre chose. Que ce soit pour des plaisirs exceptionnels ou pour ajouter quelques petites touches innovantes dans la cuisine quotidienne. » Le pari est gagné ; quel que soit l’endroit, la conserve ou la bouteille que vous regardez, les papilles s’excitent et s'animent de curiosité. Poutargue, terrine de sanglier à l’hypocras, sardines au jambon fumé, pâtes safranées, gâteau breton au caramel beurre salé, vin d’églantine ou thé rooibos…

tout s’accorde pour vous allécher. « Mon objectif est d’apprendre à connaître tous les producteurs, leur façon de travailler. » Et c’est bien vrai, Cécile pourrait parler des heures de ces petites maisons et de leurs productions. Côté salon, Cécile propose tous les jours et selon son humeur, une assiette à grignoter pour le déjeuner. Soupe chaude, salade, charcuterie et fromages composent, pour une somme de 8 à 9 euros, un repas simple, familial et équilibré. On y boit des cafés de la maison Verlet, servis dans des cafetières italiennes et des thés classiques ou aromatisés comme l’Amande de Saint-Pétersbourg. Tous les mois enfin, Cécile met en place des dégustations, cette fois selon l’humeur de la saison. Alors, poussez donc la porte de cette petite boutique, offrez-vous un voyage sur les terres et mers de nos régions et n’oubliez pas de croquer le Bonbon Tempête, à lui seul gage de bonheur.

Fine l’épicerie, 15, rue de Tourtille 20e Tél. : 09 81 17 95 88 Horaires d’ouverture : lundi 13h - 19h30 Du mardi au samedi 10h -14h30 / 15h30 -19h30 Dimanche 10h - 13h mars 2011 |

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le bon artisan texte Tiphaine Illouz / photo Léa louis

Sylvie Le Goff danse avec les meubles Du jaune, une touche de bleu électrique et Sylvie qui gravit les escaliers d’Objet direct et nous accueille, dynamique et souriante. Sa petite boutique de mobilier, pleine de goût, vaut le détour et nous emmène des années 30 jusqu’aux seventies. Alors, vous venez ?

D

u passé faisons table rase pourrait être la devise de Sylvie Le Goff, installée dans le XXe arrondissement depuis 1997. Mais, si elle ne veut pas s’appesantir sur le sien, ses meubles le font pour elle. La boutique tient sur un rez-de-chaussée ; elle est habillée d’un vieux carrelage et n’est ni surchargée, ni vide. Tout de suite, des objets vous interpellent, et l’on se surprend à avoir envie de connaître les petites histoires qui les ont amenées jusqu’ici, au cœur de Belleville. Une lampe moutarde, très élégante, avec pied tissé et abat-jour ondulé, datée des années 1950 (125 euros) repose sur un élégant et sobre secrétaire en bois (360 euros), tandis qu’une petite étagère tripartite des années 30 habille un des murs à elle seule (170 euros).

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« Au départ, on voulait créer un dépôt-vente, mais finalement il s’agit plutôt d’une boutique ». Si des particuliers lui proposent parfois des meubles, c’est plutôt rare, car rien n’est lié au hasard et tout passe par son regard avisé. Elle définit son appartement personnel comme « plus classique », mais veille à ce que chaque objet présent lui « plaise un minimum ». En bon état, mais surtout pas clinquants, ses meubles installent un univers chaleureux entre inspirations passées et modernité assumée : les lignes sont anciennes et « sans froufrou ». Ses objets, elle les chine elle-même et avec son compagnon, en pensant aux appartements parisiens, bien souvent petits et à leurs mini-ascenseurs. Luminaires, meubles de rangement, bibliothèques sont ses pièces de prédilection, mais ce jeudi-là, il y a aussi un service de verres datant de la fin du XIXe siècle, un meuble de métier avec une multitude de tiroirs, un vieux panneau industriel vantant la peinture "AVI" et même une carte de géographie d’une classe depuis longtemps close. Cette semaine, la boutique est toute de bois vêtue, mais parfois c’est l’explosion de couleurs, car c’est à un rythme hebdomadaire que Sylvie rentre de nouvelles


choses : « Il faut du dynamisme, il faut que ça bouge, c’est très important ! » En cas de doute, c’est Marine, sa fille de 15 ans, qui joue les conseillères dans le vent. La boutique est vivante et accueille des habitués de quartier, de simples passants, autant d’hommes que de femmes, jeunes et moins jeunes, pour une fourchette de prix très large : de 25 à 550 euros, rarement plus, à moins d’un coup de cœur dévastateur. Son époque préférée ? Les années 1950, « c’est probablement lié à l’enfance, c’est doux, rond et coloré », nous confie Sylvie d’un regard pudique et amusé ; tandis que les années 70, plus « froides », parlent davantage aux hommes. Vous l’avez compris, en cas de coup de cœur,

ne traînez pas ! Les objets arrivent et repartent à un rythme soutenu. On sort de là avec une envie folle de visionner un épisode de Mad Men, carnet de note section "mobilier" à la main, et avec, dans un coin de tête, le refrain d’une petite mélodie des années 1968 qui ferait : SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ !

Objet Direct

365, rue des Pyrénées 20e Tél. : 01 47 97 61 19 Horaires d’ouverture Jeudi et samedi : 11h - 13h / 14h - 20h Vendredi : 15h30 - 20h

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les bons petits diables texte Tiphaine Illouz / photo DR - Centre social et culturel Danube

Jardiner avec la Débrouille Cie Je composte, tu compostes… Oubliez l’hiver, le printemps frappe à notre porte ! Avec un peu d’avance, petits et grands enfants vont célébrer l’arrivée des beaux jours en mettant les mains dans la terre sur une petite terrasse à deux pas des Buttes-Chaumont.

I

l est des rencontres qui font mouche : lorsque Zelmar Gularte, responsable jeunesse au Centre social et culturel Danube, rencontre la Débrouille Compagnie, c’est le coup de foudre et l’occasion de travailler ensemble sur la sensibilisation au tri des déchets. L’atelier Jardin récup’ est né. Un atelier super convivial, "comme à la maison", qui s’adresse à des enfants, mais aussi à leurs parents, où l’on apprend à s’occuper des plantes, à bouturer, semer et composter. Aidé en formations et matières premières (terres, plantes…) par les Jardins passagers du Parc de la Villette et muni d’une serre construite en matériaux de récupération et d’un lombricompost, c’est ici que l’on regarde pousser la nature en suivant

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le rythme des saisons. Tout est cultivé sans engrais, mais avec de larges éclats de rire et de la terre sous les ongles. Pour vous donner plein d’idées et d’envies, passez à la boutique de la Débrouille Compagnie, juste à côté, qui œuvre à sensibiliser à la gestion des déchets par le biais de l’art et de l’artisanat de récupération en fédérant notamment des artistes et artisans du monde entier exposés ici. Petits et grands ainsi réunis disent merci, merci de nous donner, à nous urbains, notre petit coin de verdure !

Centre social et culturel Danube Atelier Jardin récup 49 bis, rue du Général-Brunet 19e Tél. : 01 40 18 54 71

Débrouille Compagnie 4 ter, rue de la Solidarité 19e Tél. : 01 53 19 75 58 - www.debrouille.com


texte et photo faustine françois

Simon et Salomé

Hommage aux grands-mères ! Nos deux petits loups du mois ont concocté des dédicaces imagées pour la fête des grands-mères.

S

imon pour grand-mère Claudine Mamie est une fleur, elle est une tulipe très jolie et très belle qui sent bon. Ensemble, on prend un petit chariot et on achète des yaourts avec des cartes à collectionner. Avec mamie, on peut acheter des bonbons, des sucettes au coca qui sont très bonnes. Chez mamie, on a un lit superposé et mamie, elle vient nous chercher avant la cantine (et jamais papa et maman).

Salomé pour grand-mère Dada : Dada elle habite loin, je vais aller la voir au Canada bientôt, on va faire plein de choses ensemble, aller au zoo, aller dans des parcs. Elle est plus jolie que son âge. Elle nous donne toujours des cadeaux et ce serait bien d'aller à une fête foraine avec elle. Elle est rigolote, elle nous fait rire, elle comprend bien les âges des enfants. Elle est prête à faire tout pour nous, elle a deux chiens Ursula et Biscotte, elles sont très belles et j'adore les promener. Elle adore faire des câlins.

Moi, j'aime jouer au « ni oui ni non » avec mamie elle perd toujours. Elle nous fait de la purée mousseline super bonne.

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retrouvez encore plus de bons plans sur

www.leBonbon .fr


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Š Victoire Rambert


le conte est bon texte emmanuelle labouré / photo jin

Talacatak c'est pas du bidon ! Talacatak, talacatak, talacatak, talacatak, non ce n’est pas le bruit des sabots d’un cheval au galop, ni même celui des talons de la voisine du dessus sur le parquet ! Voici le nom d’une association engagée, née d’une rencontre pour le moins atypique entre un homme, Lionel Haiun et un bidon abandonné sur la voie publique…

L

ionel, peux-tu me parler de ce bidon ? Et bien, c’était un beau bidon d’huile que j’ai rencontré à la sortie d’un magasin de musique dans lequel je devais m’acheter une percussion brésilienne. À la vue du prix exorbitant, je suis reparti bredouille mais ayant une formation plastique j’ai rapidement fait le lien entre ce bidon et l’objet de ma visite dans le magasin, c’est-à-dire la possession d’un instrument de musique. L’association Talacatak est née de cette belle rencontre. Concrètement, comment passe-t-on du bidon à l’association ? Je suis parti de cette idée qui a été très largement exploitée aux quatre coins du monde qui est d’utiliser des matériaux de récupération, notamment des fûts en tout genre, afin de fabriquer des instruments de musique. Au départ, c’était purement ludique, juste pour le plaisir.

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Par la suite, je me suis dit que ça pourrait être sympa de décliner le principe sous forme d’ateliers. Au fur et à mesure du temps, j’ai été de plus en plus sollicité et j’ai fini par m’apercevoir très concrètement que ce type d’activités répondait à une réelle demande notamment en termes environnementaux et culturels. Pourquoi Talacatak… ? Talatraduction ? Talacatak, c’est un onomatopée qui permet de chanter le swing musical brésilien et qui est très fréquemment utilisé là-bas. C’est aussi le nom d’une plante d’Asie. La musique et la nature, ça résume bien ce qui touche l’association. Quelles sont les activités proposées ? Concrètement, elles se déclinent en trois branches. Il y a les ateliers pédagogiques dont l’une des activités principales est la fabrication d’instruments de musique avec des déchets et matériaux de récupération. Les écos spectacles musicaux avec la fabrication de marionnettes en récup' ainsi que des événements plastiques. La dernière branche concerne la vente équitable d’instruments de musique. Les valeurs défendues par Talacatak ? L’activité dénote une forte plus-value écologique, on pollue très peu ! Une valeur sociale


car nous employons de la main-d’œuvre locale et également une valeur culturelle parce qu'évidemment les biens produits sont affiliés au secteur musical et au secteur des arts plastiques. Justement, le Carnaval de Paris arrive à grands pas. Une belle occasion de mettre en avant ces activités… Oui, les ateliers du Carnaval de Paris ont été créés cette année. Nous travaillons en collaboration avec l’association MACAQ et avons mis en place deux projets. La fabrication de chars carnavalesques et la fabrication d’un arbre musical. Ces ateliers sont ouverts à tous, et j’invite toutes les personnes à venir y participer, ils seront la bienvenue. Pourquoi aimes-tu particulièrement le 20e ? Je suis attaché à cet arrondissement par le croisement culturel et artistique et tous les lieux associatifs qu’on peut y trouver.

Tu as des bonnes adresses dans le quartier ? Et bien Talacatak !! (rires). Non, je préfère laisser les gens se balader au gré de leurs désirs et ne pas orienter leur chemin. Le quartier fourmille d’initiatives, vive les surprises ! Si tu devais recycler Le Bonbon, tu en ferais quoi ? On pourrait en faire du papier mâché pour notre arbre musical du Carnaval de Paris. Je pense que ce serait une matière végétale merveilleuse qui participerait à la musicalité de notre réalisation.

talacatak Musique, Art & Environnement

13-15, rue Boyer 20e Tél. : 06 32 36 48 92 - www.talacatak.org lionel.haiun@talacatak.org

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le Bon agenda agenda des manifestations culturelles SPECTACLEs VIVANTs

CONCERTS

Théâtre Du 2/03 au 2/04 Cycle "Un auteur - Un acteur" L'Amour d'une femme de Claudine Galéa et Mal de Pierre de Milena Agus en alternance au Théâtre de l'Est Parisien Du 2/03 au 24/04 Frères du Bled mise en scène de Thierry Harcourt au Vingtième Théâtre Du 3 au 20/03 Bienvenue chez nous mise en scène d'Ari Sellem au Théâtre de Ménilmontant Du 9/03 au 9/04 Long voyage du jour à la nuit d'Eugene O'Neil, mise en scène de Célie Pauthe au Théâtre National de la Colline Jusqu'au 10/03 Le Funambule de Jean Genet « 1 texte pour 2 mises en scène » en alternance au Théâtre Paris Villette Du 18/03 au 9/04 Borgès Vs Goya de Rodrigo Garcia au Théâtre de l'Est Parisien Du 22/03 au 3/04 Eldorado dit le policier de Denis Lachaud, Laurent Larivière, Vincent Rafis au Parc de la Villette Jusqu'au 27/03 Une heure à tuer d'Adeline Blais, Anne-Lise Prat au Théâtre de la Providence

1/03 Cloud Control à la Maroquinerie 2/03 Wintersleep + Mona + Sea of Bees + Rah Rah à la Flèche d'or 3/03 Martin Ackerman/ Duo Vallejo au Studio de l'Ermitage 4/03 Fran Heaky à la Maroquinerie 4/03 Milk Fruit and Juice à la Bellevilloise 6/03 DEAF + MILF Live à la Féline 7/03 Fu Manchu à la Maroquinerie 7/03 Katy Perry au Zénith 8/03 Quatuor Diotima à la Cité de la Musique 9/03 Susheela Raman à la Maroquinerie 9/03 Those Dancing Days à la Flèche d'or 11/03 Surfer Blood à la Flèche d'or 16/03 La Mouv Party avec British Sea Power à la Flèche d'or 18/03 Saycet au Centquatre 19/03 Rock My Alternative # 2 à la Gare aux Gorilles 19/03 Excuse My French à la Bellevilloise 23/03 Severin à la Maroquinerie 24/03 BB Brunes à la Maroquinerie Les 24 et 25/03 Klezmer Nova au Studio de l'Ermitage 25/03 Inrocks Indie avec The Go! Team et May 68 à la Flèche d'or Les 26 et 27/03 Présence électronique 11 au Centquatre 26/03 DEmi mONdaine présente à la Féline 28/03 Lissie à la Maroquinerie 29/03 Black Mountain à la Flèche d'or 31/03 James Blunt au Zénith

Danse Les 10 et 11/03 Spectacles Sauvages au Studio le Regard du Cygne Les 19 et 20/03 Concordan(s)e de Radhouane El Meddeb et Philippe Adam au Centquatre Stand-Up Du 18 au 27/03 Bertrand Brossard au Centquatre

Expositions 2/03 Vernissage de l'exposition Le Petit Garagiste de Guillaume Martial (du 3 au

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Le bon agenda 24/03) à la Bellevilloise Jusqu'au 13/03 à marche forcée : Les ouvrières du Père Noël Enquête photographique de Samuel Bollendorff au Théâtre Confluences Les 4, 11, 18 et 25 mars Exposition Attention Travail d'Arabe d'Ali Guessoum à la Bellevilloise Jusqu'au 19 mars Nouveaux Tableaux Parisiens : Mohamed Bourouissa, Lu Hao, Chourouk Hriech et Yvan Salomone au pavillon Carré de Baudouin Jusqu'au 26/03 Anne Brégeaut Solo Show à la Galerie Sémiose SOIRéES Les 5 et 12/03 Carnaval do Brazil au Cabaret Sauvage 6/03 La Bal des Martines à la Bellevilloise 18/03 Bal Populaire au Centquatre 19/03 Paris Jazz Roots Dance au Studio de l'Ermitage 20/03 Contradanza ! Bal Tango à la Bellevilloise 26/03 Soirée CoqLakour au Cabaret Sauvage CLUBBING 4/03 Years Man Recording au Glazart 25/03 Musique Mécanique au Glazart

enfants Spectacles Du 1er au 13/03 Terres ! de Lise Martin au Théâtre de l'Est Parisien Du 2 au 23/03 La cité Buvard Cie Tandem à Plumes à l'Abricadabra Théâtre Ateliers Du 4/03 au 8/04 Atelier Slam aux bibliothèques Couronne et Sorbier Les mercredis de mars "Lire à Paris", atelier au Centquatre Jusqu'au 10/03 Introduction aux musiques orientales à la Cité de la Musique Jusqu'au 22/03 Percussions de l'île de la Réunion à la Cité de la Musique Jusqu'au 29/03 Tambours Sabar du Sénégal à la Cité de la Musique LES PLUS PLUS 1/03 Le tout 1er tchat en direct entre le maire du 19e et ses concitoyens Jusqu'au 5 mai Ciné Séniors à la mairie du 19e Les 5 et 6/03 Le Festival du Livre culinaire au Centquatre 8/03 Journée de la Femme : cycle de conférences à la mairie du 19e Les inscriptions sont ouvertes pour les "10 km du 19e" ! Renseignements auprès de la mairie.

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les bonnes adresses

1/ M o lly mood

RÉGIE PUBLICITAIRE 06 48 26 88 53 antoine@lebonbon.fr

5/ kri s co ÉP I C E R I E FI N E

85, rue des Pyrénées 20

21, rue de la Villette 19e

Tél. : 01 43 70 01 40 ou 01 43 70 80 17

Tél. : 01 42 02 60 44

2/ b oe s ner

6/ bm con s ei l

e

46, rue du Chemin Vert 11

e

273, rue des Pyrénées 20e

Tél. : 01 43 57 81 52

Tél. : 01 40 33 50 60

3/Au b on coin

7/ La b o u c h erie

19, rue des Gâtines 20e

30, route des Petits-Ponts 19e

Tél. : 01 46 36 21 12 - 06 14 87 73 78

Tél. : 01 49 42 85 96

4/ Bo u c h erie la ce lloi s e

8/ Le p'tit b o uq u et

105, rue de Belleville 19e

101, rue des Gâtines 20e

Tél. : 01 42 08 58 16

Tél. : 01 43 66 29 10

Le Bonbon est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement, sur un site labellisé imprim-vert avec des encres végétales. Ne pas jeter sur la voie publique.

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