ELLE EST PAS BELLE LA VIE ?!
PARIS 9/18
Février 2019 - n° 106 - www.lebonbon.fr
EDITO
Confiseur
Jacques de la Chaise
Directeur Associé
Antoine Viger
Directeur de Création
Tom Gordon
Rédacteurs en Chef
Eva Yoro Coline de Silans Zoé Stène Hélène Chi Chao Wei Rachel Thomas Sarah Sirel Lucas Javelle
Graphistes
Clément Tremblot Juliane Goustard Augustin Serres
Secrétaire de Rédaction
Louis Haeffner
Rédacteurs
Manon Merrien-Joly Juliette Darmon Inès Agblo Morgane Espagnet Lisa Belkebla Marie-Carline Chardonnet
Social Media Manager
Gaëtan Gabriele
Photographe
Naïs Bessaih
Directeur Commercial
Benjamin Alazard
Directeur Évenementiel
Nicolas Delmatto
Directeurs de Clientèle
Fallon Hassaïni
Chef de Projets
Farah Bardissy Juliette Bise Corentin Durrieu Chloé Decombes
Concepteur Rédacteur
Timothée Malbrunot
Chefs de Publicité
Benjamin Haddad Élodie Gendron Thomas Reka Christopher Holubenny
Chefs de Projets Digital
Dulien Serriere Florian Yebga
Développeur
Maxime Laigre
Vidéo
William Baudouin Fiona Garfagnini Nicolas Grellier
Culture et Partenariats
Fanny Lebizay Antoine Kodio
Stagiaires
Jeanne Gourdon Emilie Malle Théo Conigliano Marianne Mosad Alvarez
Contact
SAS Le Bonbon 15, rue du Delta - 9e Élodie Gendron elodie.g@lebonbon.fr 06 34 22 28 34
Cette année, elle a mis le paquet. Elle a choisi un resto au design épuré, bientôt étoilé. Parce qu’elle s’y est prise un peu au dernier moment, on lui a proposé le dernier service, la seule place qui restait. Elle arrive bien habillée, juste à l’heure en ce 14 février. Son jeu est bien rôdé. On l’accueille avec un sourire, on l’invite à s’asseoir en attendant son ami. Les minutes passent. Elles se délecte du cadre, de tout ces couples qui ont l’air de s’ennuyer ferme. Elle connaît la suite sur le bout des doigts : au bout d’une heure, on s’inquiétera du fait que son ami n’est toujours pas arrivé. Les larmes dans les yeux, elle répondra qu’elle ne comprend pas, qu’il aurait dû être là. Encore un peu plus tard, elle annoncera avec des trémolos dans la voix que son ami ne viendra pas. Pris de pitié, le serveur lui offrira alors le menu Saint-Valentin qu’elle avait réservé, et qu’elle savourera en riant intérieurement. Gagné. Ce jour- là, elle en est à savourer son cœur en chocolat, quand le serveur s’approche d’elle. Il est désolé pour elle, celui qui a fait ça ne la mérite sûrement pas. Elle sourit, entame la conversation, lui explique que la SaintValentin elle n’y croit pas, et, comme il a l’air sympa, finit par lui révéler son secret. Il reste un moment interdit puis éclate de rire. Celle-là, on ne lui avait encore jamais fait. Quelques heures plus tard, ils se quittent devant le restaurant, en riant bruyamment. Sur le chemin du retour, elle se dit que décidément, elle ne doit pas être douée en amour : elle n’a même pas le nom du garçon. Alors qu’elle s’apprête a rentrer, les mains dans les poches, elle s’arrête subitement : dans la poche de son manteau, entre deux stylos, un bout de papier froissé avec un numéro. Coline de Silans
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FÉVRIER 2019
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LE CONTE EST BON
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LA BONNE BOUTIQUE
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LE BON FILM
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LA BONNE INITIATIVE
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LA BONNE ÉTOILE
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LA BONNE ENQUÊTE
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LA BONNE ASSO
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LE BON EN ARRIÈRE
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LA BONNE ILLUSTRATION
Tarek, le tatoueur de motos Neij, la décoration dans toute sa splendeur Celle que vous croyez Une table d’hôte comme à la maison Le plus sympa des voyous Ces nouvelles façons d’aimer Un resto du cœur pour les bébés Montmartre RegardsCoupables™
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DIAPHANA FILMS PRÉSENTE
JULIETTE BINOCHE
Celle que vous croyez UN FILM DE
SAFY NEBBOU FRANÇOIS CIVIL NICOLE GARCIA D’APRÈS LE ROMAN DE
CAMILLE LAURENS
le 27 février au cinéma
BON TIMING On dévale les pistes de ski avec style L’un de nos lunetiers préférés de la Butte nous dévoile sa nouvelle collection spéciale ski. La collection Aspen – qui fait référence à la station de ski dans le Colorado – propose deux modèles, avec différents coloris et des protections en cuir véritable pour avoir du style (oui, c’est possible) et se sentir au max du confort sur les pistes. Paul Ward 55, rue des Abbesses – 18e Tél. : 09 87 38 65 64 www.paul-ward.com Tous les jours de 10h30 à 19h30 On s’interroge sur la vie Voilà une histoire emplie de charme, de folie et d’intrigue, comme un puzzle qui s’affirme au fur et à mesure que la pièce avance. Deux jeunes adultes pour qui la mort est un jeu, des parents obsédés par la sécurité de leurs enfants, et un jeune homme livrant une étrange confession : Voice-Beyond est une pièce contemporaine, mêlant théâtre, danse, écrans, sons et lumières. On ne peut vous en dire plus sans trop en dévoiler… à vous de jouer. Voice-Beyond - Théâtre Pixel 1, rue Championnet – 18e Les dimanche 3, 10 et 17 février à 20h On se protège du froid avec 1001 fenêtres Parce que l’hiver amène avec lui les premières températures négatives, le simple vitrage ne suffit plus. Rassurez-vous, on a la solution : les fenêtres à l’ancienne en bois de 1001 fenêtres. Meilleur matériau pour l’isolation thermique et acoustique, le bois est chaleureux et écologique. Alors pourquoi ne pas l’adopter immédiatement ? 1001 fenêtres vous propose également des portes, des volets et des stores, vous avez l’embarras du choix… 1001 fenêtres 71, rue Condorcet – 9e Tél. : 01 45 33 03 86 1001fenetresparis.com
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LE CONTE EST BON
Tarek, le tatoueur de motos Tarek Jaafar est un personnage mythique du quartier. Débarqué de Beyrouth en l’an 2000, il partage sa vie entre Montmartre, où il vit, et la rue du Faubourg-Montmartre, où sa boutique Lafayette 2 roues s’est transformée en atelier de création de sa marque, Arzée Créations. Impossible de passer devant le 54, rue du Faubourg-Montmartre sans s’arrêter devant la boutique singulière qui s’y trouve. Murs noirs, néons colorés, motos en vitrine et musique forte font se retourner les badauds qui passent au niveau de Lafayette 2 roues. Ce touche-à-tout d’origine libanaise a ouvert sa boutique de réparation de motos en 2004, mais depuis une dizaine d’années, il s’en sert comme d’une véritable galerie vivante. Scénographe, graveur sur métal ou sur bois, artiste et même musicien, Tarek est un rebelle qui détourne tous les codes. Celui qui a descendu les escaliers du Sacré-Cœur en moto et qui avoue lui-même dormir très peu passe ses journées à réparer les motos qui lui sont confiées et à jouer de la musique classique. Mais la nuit, il soude, il grave, il construit, il assemble, il peint et crée les scénographies de concerts à l’Olympia, à la Cigale, au Bataclan.
« C’est difficile de quitter Montmartre », avoue Tarek. Voilà deux décennies qu’il n’a pas quitté le quartier, et les habitants le connaissent tous, tant il n’est pas rare de le voir rider dans les rues du 9e, traînant un sapin sur sa moto pour le transformer en feu de bois pour sa cheminée. Ses meilleurs souvenirs ici ? Les vendanges de Montmartre, bien sûr, suivies de près par les soirées qui accompagnent chaque année la Fête de la musique. Un scénario similaire dans les deux cas, avec des fêtes qui réunissent notre quartier et qui créent du contact humain. Dans la galerie Arzée, on s’assoit sur un bidon d’essence en guise de tabouret, lové entre un masque de fer chevelu qui roule de gros yeux et un squelette d’acier et de métal suspendu dans les airs. On est reçu avec un thé et on observe les installations qui seront plus tard utilisées par JoeyStarr, Seth Gueko ou Superbus lors de concerts, de pièces de théâtre ou de représentations. Celui qui ne refuse jamais une nouvelle commande s’adapte à l’univers de chaque artiste et ses créations sont uniques, avec toujours une même patte, celle du graveur poétique. • S.S.
Lafayette 2 roues 54, rue du Faubourg-Montmartre – 9e Tél. : 01 45 96 09 39
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“Murs noirs, néons colorés, motos en vitrine et musique forte font se retourner les badauds.”
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LA BONNE BOUTIQUE
La décoration d’intérieur dans toute sa splendeur Planqué dans une étroite rue de notre quartier préféré (le 9e, quelle question !) se trouve notre nouveau coup de cœur, un cabinet de curiosités qui ne renferme que des trésors. Rares sont les boutiques dont l’ouverture donne le sourire. Pourtant Neij, inaugurée le 1er décembre, fait partie des exceptions. Ce petit cabinet de curiosités est une vraie pépite de quartier tant les coups de cœur sont nombreux et assurés parmi les objets à dénicher. Ici, les accessoires de maison de style scandinave se mêlent aux objets rétro. Globes terrestres, loupes, presse-papiers, boîtes à bijoux, fleurs séchées, radios vintages transformées en enceintes bluetooth… Le tout dans une déco qui respire, qui vit, entre papier peint Art déco et meubles chinés qu’on ramènerait bien à la maison.
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Communiqué
Derrière Neij se cachent Diane et Jérôme, associés en affaires comme à la ville. Passionnés de décoration d’intérieur depuis toujours, cela faisait plusieurs années que l’idée d’ouvrir une boutique leur trottait dans la tête. En juin dernier, ni une, ni deux, ils se lancent, trouvent un local en septembre, réalisent les travaux en novembre, ouvrent Neij en décembre. Et si l’année 2018 fut celle de tous les changements, 2019 sera celle de la consécration. Car le cabinet a tout pour plaire. Des marques françaises ou européennes sont réunies à des prix défiant toute concurrence. Vaisselle, lampes, bijoux, terrariums, délicates cartes postales, carnets, affiches, paniers en osier, plaids et coussins… Sans oublier de nombreux produits pour adopter de meilleures habitudes au quotidien : savons bio, brosses à dents en bois, raclettes à la bougie, pailles en bambou ou verres de table en culs de bouteille recyclés.
“Une vraie pépite de quartier tant les coups de cœur sont nombreux et assurés” La prochaine étape ? Le lancement par Diane et Jérôme de leur marque de bougies à la cire d’abeille de Paris. « De plus en plus de ruches sont installées sur les toits de Paris ; les abeilles s’y sentent bien et produisent un excellent miel ! L’idée est d’utiliser leur cire pour proposer une bougie naturellement parfumée et 100% locale. », se réjouit Diane. Rajoutez à cela la mise en place d’une consigne pour les flacons des bougies permettant de se procurer la suivante à prix imbattable et d’en faire un produit zéro déchet, et nous, on craque. • S.S.
NEIJ 14, rue Clauzel – 9e Tél. : 09 83 45 60 03 Du mardi au samedi de 11h à 19h30
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LE BON FILM
5 bonnes raisons d’aller voir Celle que vous croyez Claire, la cinquantaine, se crée un faux profil facebook pour stalker son amant, Ludo. Sur les réseaux, elle est désormais Clara, une superbe jeune femme de 24 ans. Un peu par hasard, elle noue une relation virtuelle avec Alex, le meilleur pote de Ludo, qui tombe éperdument amoureux de Clara. Prise à son propre jeu, Claire ne peut plus reculer…
Une satire des réseaux sociaux Avec beaucoup d’intelligence et de subtilité, le film montre les dérives du tout virtuel. Si les réseaux sociaux augmentent les chances de rencontrer l’amour, ils peuvent aussi créer une véritable dépendance. On joue avec son image, on idéalise sa vie, mais les sentiments qui se créent par écrans interposés sont bien réels, et la souffrance qu’ils peuvent engendrer également. Juliette Binoche Elle est tout simplement époustouflante. Dans le rôle de cette femme qui refuse, quelque part, de vieillir, elle est tour à tour inquiétante, fragile, séductrice, et dévoile une duplicité surprenante. Elle porte le film de bout en
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bout avec une authenticité et une aisance qui touchent à la grâce. Quelle femme ! François Civil Dans toute la première partie du film, son personnage n’existe que par sa voix, mais il parvient grâce à un travail fascinant sur les intonations et les modulations vocales à lui donner corps, à le rendre sensible, si bien que quand il apparaît finalement en chair et en os, on tombe totalement sous le charme. Comme Claire. Jeux de miroirs En travaillant beaucoup sur les reflets – dans le miroir, à la fenêtre la nuit, devant l’écran – et les images que les personnages ont et
donnent d’eux-mêmes, le réalisateur Safy Nebbou donne une profondeur vertigineuse à son métrage, dont les décors naturels sont constitués par les immeubles tout en verre d’un Paris très contemporain. La voix au cœur de tout Le film débute par la confrontation silencieuse entre Claire et sa psychiatre, incarnée avec beaucoup de sensibilité par Nicole Garcia. Dans ce cabinet cosy comme dans l’intimité d’une chambre duveuteuse, pendue au téléphone, les voix des comédiens résonnent avec une puissance émotionnelle impressionnante. Tomber amoureux d’une voix, c’est possible ! • L.H.
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LA BONNE INITIATIVE
Une table d’hôtes comme à la maison On passe facilement devant sans le savoir. Pourtant, c’est une table d’hôtes associative et solidaire fort agréable et ouverte à tous qui se cache en haut de la douce rue Milton, nichée dans le 9e.
ce nouvel espace de vie. Après quatre mois de travaux, la table d’hôtes a ouvert ses (nouvelles) portes en novembre dernier, fêtant pour la même occasion les dix ans de vie de l’association qui tient les lieux.
Nous avions rencontré l’association Tout Autre Chose à ses prémices en 2011. À l’époque, elle était installée rue Rodier et proposait un espace de restauration où déjeuner quotidiennement, en plus de ses actions sociales et solidaires destinées à créer du lien social. Aujourd’hui, les lieux ont changé et nous avons rendez-vous à quelques dizaines de mètres de là, rue Milton, au numéro 40.
Tables en bois, bibliothèque en libre-service et buffet où chacun se sert, pas de doute, on se sent vraiment comme à la maison. Chaque jour, de nouveaux habitants du quartier poussent la porte de cet endroit atypique pour obtenir un sourire, un peu d’aide, emprunter un livre ou surfer gratuitement sur Internet.
L’aspect chaleureux était le plus important pour les quatre salariés et la bonne centaine de bénévoles qui font la vie de Tout Autre Chose. Ils ont donc fait appel à des artisans locaux et à un architecte du 18e pour rénover
Côté victuailles, un large buffet permet à chacun de se servir avant de retourner à sa table. Chaque jour, une entrée, un plat et un dessert uniques sont proposés aux gourmands, aux habitués comme aux petits nouveaux, à prix tout doux :
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“Tables en bois, bibliothèque en libre-service et buffet où chacun se sert, pas de doute, on se sent vraiment comme à la maison.” 15€ le menu entrée/plat ou plat/dessert. La carte change chaque jour, et pour cause, l’association improvise en fonction des produits qu’elle dégote chez les commerçants
du quartier. Les produits sont frais et les plats sont cuisinés le matin par les bénévoles pour être servis dès midi. Bref, on mange bon, on mange local, on mange solidaire. Pour les curieux ou les habitants du quartier, le local flambant neuf propose d’autres activités en dehors des horaires de restauration, comme des ateliers de français, une initiation à l’informatique, du soutien scolaire, des jeux et discussions, du coaching emploi, une initiation à la sophrologie, des cours de théâtre, des ateliers d’écriture… • S.S
Tout Autre Chose 40, rue Milton – 9e Tél. : 01 45 26 17 48
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LA BONNE ÉTOILE
Sarah Sirel Photos Naïs Bessaih
Texte
Le plus sympa des voyous Derrière le mystère Voyou se cache Thibaud, grand gaillard, visage affable et grandeur bienveillante. Avec un sourire enfantin, il porte sur le monde un regard juste et malicieux, du genre que l’on découvre en marchant sous la pluie au saut du lit. Son premier album, Les Bruits de la Ville, sort le 15 février et il enchante nos oreilles. C’est doux et sucré à la fois, comme une pastille à la menthe qui fond dans la bouche. Tu viens d’où Voyou ? Je suis né à Lille, j’ai ensuite vécu à Nantes et désormais à Paris depuis un an. On va retourner les questions habituelles, t’es chaud ? Alors, qu’est-ce qui ne t’a pas influencé ? La musique EDM, la techno hongroise des 90’s, le film Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?.
C’est quoi ta chanson pas préférée dans l’album ? C’est toutes mes bébés, j’ai ma petite tendresse pour chacune d’elles ! Mais je dirais le morceau Lille, il me rappelle trop de souvenirs tristes. T’écoutes pas quoi comme musique ? Despacito et les Summer Hits. Mais je n’ai jamais d’animosité pour la musique des autres… Même si je trouve ça hyper mauvais. On va parler de ton album si tu veux bien, tu as passé combien de temps dessus ? Tout est allé vite, j’ai vécu beaucoup de choses en deux ans et cet album est un condensé de ces deux dernières années. Pourtant tous les morceaux ont été écrits à des moments différents.
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VOYOU C’est drôle car ça se ressent, chaque morceau évoque une émotion particulière et bien différente, comme un accordéon de sentiments… C’est le but ! Je passe énormément de temps sur les arrangements pour faire passer les émotions que peuvent ressentir les personnages que je décris et dépeindre le décor de mon histoire. Les morceaux ne se ressemblent pas car ils font tous appel à une émotion différente. Ça ne ferait pas trop sens pour moi d’avoir un truc hyper uniforme dans la masse sonore.
De toute façon il y a plein de tristesse qui nous entoure, mais on peut l’accepter et considérer que les choses tristes nous font évoluer vers quelque chose qui nous permet d’aller mieux ! Je n’ai pas de problème de tristesse dans ma vie en général.
“J’ai fait dix ans de tournée avant de lancer Voyou en solo.”
Elles ne parlent que de toi tes chansons ? Non, ma parole unique n’est pas assez intéressante pour être suffisante. Le morceau La Serre, par exemple, parle de la violence de notre époque. On est dans la merde pour le climat et je fais ma part du job pour sauver la planète, mais peut-être qu’il faut accepter qu’on ne contrôle pas tout et que le temps manque, non ? Mais bref, ne parlons pas de politique.
On retrouve beaucoup le registre du rêve dans l’album. T’es un grand enfant qui a peur du temps qui passe ? Non, le temps pour moi ne passe pas à la même vitesse que pour les autres car je fais un truc qui, justement, ne me renvoie pas au visage le temps qui passe. Ma plus grosse appréhension n’est pas de vieillir mais de ne plus rien avoir à raconter, comme beaucoup de personnes qui prennent de l’âge et qui restent bloquées à l’époque dans laquelle elles ont grandi. Ça m’arrivera peut-être un jour. Il contient pas mal de morceaux tristes, pourtant ton album, pris dans son ensemble, est assez joyeux. L’état d’esprit commun, c’est planqué, pas trop violent et jamais cynique. Je ne raconte pas une histoire qui se passe mal sans jamais donner les clés derrière pour que ça aille mieux.
Justement tu as toujours l’air heureux, c’est le cas ? Ouais, j’ai la chance de ne pas avoir de problèmes d’angoisse, de stress, ni de me poser de questions sur ce qu’il s’est passé ou ce qui va m’arriver. Toujours zen.
Alors on change de sujet. Racontemoi ta vie, t’as commencé comment la musique ? Mon père est musicien et j’ai commencé à jouer de la trompette avec lui quand j’étais petit. À 5 ans je suis rentré au Conservatoire, et j’en suis parti plus tard faute de manque d’espace de création plutôt que d’interprétation. J’ai ensuite commencé mes premiers groupes de rock vers 14 ans à Nantes. Puis en sortant du lycée j’ai joué avec Rhum for Pauline, Elephanz et Pegase, et j’ai fait dix ans de tournée avec ces groupes avant de lancer Voyou en solo. C’était pas facile mais j’étais heureux parce que je faisais un truc qui me plaisait et c’était plus important que de gagner de l’argent.
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Tu chantes cette chanson qui s’appelle Les Trois Loubards, qui raconte une agression. Tu t’es vraiment fait castagner comme ça ? Ça m’est arrivé plusieurs fois ouais, je me suis fait racketter quand j’habitais dans la banlieue lilloise quand j’étais jeune. Mais le contexte des Trois Loubards, avec trois mecs qui viennent vers moi et me tapent la discut’ avant de me taper tout court, ça m’est arrivé à Nantes il y a environ trois ans. C’est quoi la question que tu aimerais que je te pose ? Le dernier concert que j’ai vraiment kiffé, et là-dessus je te réponds MOU au Pop Up du Label. Et je dis pas ça parce que c’est un pote, c’est sincère, j’ai adoré.
Tes adresses préférées à Paris ? Pour dîner, Jones à Voltaire. On y trouve plein de petits plats à partager, c’est tellement bon que ça te tue à chaque fois que tu prends une bouchée. Les saveurs sont folles, les textures sont folles, les couleurs sont folles, et les vins naturels sont incroyables. Pour boire des coups, j’aime beaucoup le Motel et le Chair de Poule et pour des concerts, j’adore la Maroquinerie. Sinon j’adore mon appart’, je m’y sens hyper bien. C’est important de le dire, non ? • S.S. Merci à l’hôtel 1K pour son accueil
Les Bruits de la Ville / Entreprise/ A+LSO Sortie le 15 février En concert le 10/04 à la Cigale et le 20/04 au Printemps de Bourges
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LA BONNE ENQUÊTE
Ces nouvelles façons d’aimer LGBTTQQIAAP. Plus. Bienvenue en 2019, où l’alphabet sera bientôt à cours de lettres pour embrasser toutes les communautés, sexualités et identités de genre que les millennials brandissent avec fierté. Gay ? Pansexuel ? Polyamoureux ? Bi-curieux ? Le lexique de la nouvelle génération n’a jamais été aussi riche et complexe, celle-ci exigeant la précision pour se définir au mieux. L’amour conjugué au singulier, au pluriel, au féminin, au masculin mais surtout au présent ; rencontre avec ces Parisiens qui fêtent l’amour, en toutes lettres. S’oriente-t-on vers une démocratisation de ces formes de sexualité divergentes, aujourd’hui clairement nommées et identifiées ? Possible lorsque l’on comprend qu’enrichir le vocabulaire amoureux et sexuel, c’est finalement permettre une meilleure compréhension de soi et de sa place face aux normes très instituées. « Le fait que ces définitions se démocratisent, c’est une très bonne chose car ça permet à plein de gens qui avaient le sentiment d’être “hors-norme” de se
sentir enfin appartenir à un groupe, de poser des mots sur leur sexualité qui n’a en réalité rien d’anormale. Dans la construction sexuelle, c’est important de pouvoir se référer à ses semblables et à des codes communs, surtout quand on est jeune », explique Claire Alquier, sexologue. Libertine assumée, Florence s’est toujours sentie hors-norme, avant même de débuter sa sexualité “kinky” et de découvrir le monde BDSM. Sa sexualité débridée, elle n’en parle finalement qu’aux initiés. Seuls quelques très bons amis à elle, étrangers au milieu, appelés “vanille”, sont au courant de ses pratiques sexuelles. Elle explique en effet que s’assumer en tant que femme dans notre société n’est pas toujours évident, alors se revendiquer libertine peut vite donner lieu à des raccourcis et des préjugés. Même son de cloche du côté de Tony qui se définit comme « hétéro-curieux non monogame ». La norme et les pressions sociales, il les a subies pendant plusieurs
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LA BONNE ENQUÊTE années, exprimant des difficultés à accepter son attirance pour les hommes. « Assumer sa bisexualité chez un homme, c’est encore compliqué de nos jours car il faut sans cesse se justifier sur le fait qu’il ne s’agisse pas d’une homosexualité refoulée, mais bien d’une réelle attirance pour les deux sexes », regrette notre sexologue. Pour Tony, le choix de ses partenaires est vite devenu compliqué car contraint de respecter « cette norme » dont il avait du mal à se défaire. Finalement, ce trentenaire non-monogame a décidé d’assumer sa sexualité, bien que celle-ci reste très controversée, notamment auprès de son entourage qui ne le prend pas toujours au sérieux ou « essaie de (le) réparer ». À 22 ans, Camille a déjà une belle expérience en tant que polyamoureuse. Et c’est par le biais d’une rencontre que cette jeune fleuriste a troqué sa fidélité et ses habitudes de monogame au profit d’un amour multiple. La raison ? « Je me suis dit que cet homme était si merveilleux, alors pourquoi aurais-je dû être la seule à en profiter ? », s’est-elle demandé. Si l’amour à plusieurs continue d’alimenter bien des fantasmes, considéré à la fois comme une fantaisie, une excentricité voire une anomalie, Camille pense précisément le contraire. « Il me semble que tous les polyamoureux sont de grands sentimentaux. On aime l’amour. C’est justement cette soif de l’autre qui m’a menée au polyamour. Ma curiosité. J’ai l’impression de vivre plus intensément ainsi. Et on ne va pas se mentir, c’est aussi jouissif de se sentir subversif. » Une sexualité en marge de la norme auraitelle donc des effets aphrodisiaques ? S’affranchir du modèle étriqué de leurs aînés, dominé par le patriarcat, la binarité hétéro/homo mais aussi par cette vision hétéronormée de la relation amoureuse, voilà
le pari de ces jeunes adultes qui redéfinissent l’amour et la sexualité, les rendant protéiformes mais aussi plus excitants. Si Clémence, éducatrice spécialisée de 30 ans se définissant comme bisexuelle, avoue ressentir parfois de la jalousie quand elle voit un(e) de ses partenaires dans les bras d’autres personnes, elle reconnaît que cette vision peut également l’exciter, « surtout quand la soirée se finit dans leurs bras », précise-t-elle. Se jouer du genre en brouillant volontairement les codes vestimentaires, pour Malaïka, jeune cheffe de projet digital assumant sa bisexualité et se revendiquant comme “genderfuck”, peut avoir en effet des aspects très attrayants. Elle raconte ainsi qu’en tant que cis-genre, il lui arrive souvent de se faire draguer par des hommes gays ou des
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femmes hétérosexuelles, pour son « plus grand plaisir ». Preuve que les orientations et représentations sexuelles échappent aux concepts dans lesquels la société tente parfois de les enfermer. Si la démocratisation de ces nouvelles façons d’aimer est une vraie avancée, Claire Alquier craint que la “tendance” prenne le pas sur la sincérité, pointant du doigt cet encouragement parfois exacerbé de l’expérience à tout prix, contraignant les jeunes à essayer tout et tout de suite. « La sexualité, c’est quelque chose qui évolue tout au long de la vie. Plus on a accumulé de l’expérience, avec l’âge, avec du recul et une réflexion sur soi-même, plus on est en mesure de définir ses propres besoins et de s’affranchir des pressions sociales normées et très classiques. Mais c’est quelque chose qui demande du temps, du travail et de l’énergie »,
explique-t-elle. Si bien que la nouvelle génération est parfois aux prises avec une sorte de tiraillement, ne se reconnaissant ni dans la norme très classique toujours très présente de nos jours, ni dans l’autre, celle du non-classicisme et de l’expérience pour l’expérience. Finalement, en 2019, l’amour, la norme et le sexe n’auraient-ils pas été déplacés, faisant de la marginalité une nouvelle forme de conformité ? Seul l’avenir nous le dira. • E.Y.
Bibliographie La salope éthique de Janet Hardy More than two de Franklin Veaux Les nouvelles hétérosexualités de Daniel Welzer-Lang Art Queer. Une théorie freak de Renate Lorenz
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LA BONNE ASSO
Un resto du cœur pour les bébés
Tous les mercredis, une trentaine de mamans se retrouvent dans cette salle appartenant aux Restos du Cœur, dans le quartier vibrant de Blanche. Ici, elles trouvent tout ce dont leur bébé a besoin. Ambiance chaleureuse, bonne humeur et partage au rendez-vous. Quand elles arrivent au Resto du Cœur des bébés, chaque maman reçoit un ticket dont le numéro inscrit représente son ordre de passage. En attendant, elles s’installent, discutent, prennent des nouvelles de leurs amies. Les mamans qui viennent ici le mercredi après-midi se connaissent toutes et se retrouvent avec plaisir. Couches, petits pots, lait en poudre, pyjamas, couches, savons, sérum physiologique ou encore pulls et pantalons, le Resto du Cœur des bébés fournit aux mamans tous les éléments utiles pour leur nourrisson.
“Ils reçoivent les dons, les trient, accueillent les mamans, leur proposent un verre de jus et une part de brioche.”
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Produits d’hygiène, vêtements et nourriture, les kits distribués à chaque maman sont confectionnés avec les dons reçus par l’association. Aujourd’hui, il existe quatre Restos du Cœur dédiés aux bébés dans Paris. Des endroits joyeux, pas déprimants pour un sou puisqu’on y plaisante, les bambins jouent, rient et parfois même se crêpent le chignon. « Malheureusement, on manque tout le temps de dons, qu’ils soient matériels ou non », confie Sabine, bénévole de longue date. « On aurait besoin d’un menuisier qui pourrait offrir des armoires, d’un électricien pour réparer la lumière des toilettes, d’un plombier qui pourrait réparer la machine à laver que l’on utilise pour les vêtements qu’on reçoit… Nous avons aussi grandement besoin de vêtements, de poussettes, de biberons et de tables à langer. » Depuis déjà deux ans,
Lucienne, responsable du Resto du Cœur des bébés du 18e, reçoit les mamans et leurs poupons de 0 à 18 mois. Elle et son équipe de bénévoles reçoivent les dons, les trient, accueillent les mamans, leur proposent un verre de jus et une part de brioche, les écoutent, les conseillent… et passent au moins une vingtaine de minutes à discuter personnellement avec chacune, pour cerner leurs difficultés et leurs besoins, pour leur donner des conseils, pour trouver des solutions. Bref, c’est un vrai lieu de vie et d’échange, une denrée rare pour les mamans en situation de grande précarité. • S.S.
Les Resto Bébés du Cœur 4, rue Coustou – 18e Tél. : 01 53 32 23 27
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LA BONNE ILLUSTRATION
Illustration
RegardsCoupables™ — @regards_coupables
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LE BON SHOPPING
e i v a L
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Canapé Maison du Monde - 375€ Casque Urbanears - 50€ Culotte Henriette H - 50€ Canard en plastique Qualipet - 8,90€ Casquette Adidas - 18€ Coque Kenzo - 40€ Carnet Junique - 140€ Cafetière Philips - 113€ Montre Swatch “Skinblush” - 105€
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Š Naïs Bessaih
LE BON HOROSCOPE
BÉLIER
GÉMEAUX
LION
À trop prendre les personnes qui vous entourent pour acquises, arrive ce qui devait arriver. Elles s’éloignent de vous ! Attention donc à ne pas vous disperser et à prendre soin de vos êtres chers. En fait je rigole, c’est complètement faux mais je voulais me prendre pour Christine Haas au moins une fois.
Personne ne vous l’a encore dit aujourd’hui, alors lisez bien : vous êtes superbes, bien évidemment que c’est une idée brillante de s’habiller comme vous le faites, vos goûts sont légion et sont le prolongement de votre caractère ! Après tout, qui d’autre peut se vanter de porter des Crocs en février ? Pas grand monde...
Dans la grande gueule de bois permanente qu’est la vie, il est toujours de bon ton de ne pas se laisser abattre et de boire jusqu’à plus soif à la rafraîchissante fontaine du week-end. Allez, on sert les dents et on y va mollo sur les métaphores.
TAUREAU Pour ceux qui ont lu cette page le mois dernier, ça donne quoi pour vous la nouvelle année ? 2019 vous sourit-elle ? Est-ce que vos engagements et vos résolutions se portent bien ? Sans déconner, dites-moi, j’aimerais bien savoir si l’horoscope, c’est vraiment un truc qui marche.
CANCER Le fait de vivre à Paris met beaucoup de pression d’un point de vue culturel : toujours une expo à voir, un petit film d’auteur indépendant, un concert de jazz incontournable... Mais n’ayez pas peur, revendiquez votre amour des films de Christian Clavier et restez cette personne entière et touchante.
VIERGE La planète va mal, la vie est de plus en plus chère, des conflits mondiaux pointent le bout de leur nez et la France est 2e au classement FIFA. Quelle est votre place dans ce microcosme d’anxiété ? Toujours en terrasse visiblement. Vous êtes à la vie ce que la Bretagne est à Paris : un grand bol d’air frais.
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Février 2019
par bill@lebonbon.fr
BALANCE
SAGITTAIRE
VERSEAU
Le mode avion, ça existe ; ça veut dire que lorsque vous regardez fébrilement votre téléphone en attente d’un message providentiel, il est possible que l’interlocuteur soit déconnecté, ce qui fait un peu de bien dans ce monde moderne ! Sauf si on parle de votre crush, lui c’est parce qu’il vous ignore, désolé.
Très bien, c’est l’hiver, mais il s’agirait de grandir un peu, de sortir de cet état léthargique et d’enfin accepter de sortir un peu plus ! Parce que franchement, l’excuse du « je reste chez moi, il fait trop froid » ça va 5 minutes. Je suis dur avec vous, mais c’est pour votre bien.
Vous glissez sur les problèmes comme un kayak sur l’eau, vous grimpez dans l’estime de votre supérieur tel le saumon qui remonte la cascade, il pleut sur vous une multitude de bonnes nouvelles et votre hydratation n’a d’égale que votre humeur positive. À bientôt pour d’autres jeux de mots mouillés.
SCORPION La liste des nommés aux Oscars est sortie et malgré tout, vous vous offusquez de ne pas avoir été contacté pour être le présentateur de cette fabuleuse cérémonie. Pourtant c’est bien connu qu’en tant que Scorpion, vos blagues sont affûtées et ne manquent pas de piquant ! Ça se voit tellement que je n’en suis pas un ?
CAPRICORNE Très bonne idée que d’attaquer 2019 à toute vitesse ! Pas le temps d’hésiter, on fonce tête la première ! C’est vraiment une belle initiative, c’est juste dommage que comme tout le monde vous n’ayez pas encore pris l’habitude et continuiez d’écrire 2018 sur n’importe quel papier important.
POISSONS Besoin d’un peu de motivation pour accomplir vos rêves ? Il suffit de demander ! Vous voulez chanter ? Attrapez donc ce micro ! Vous voulez danser ? La piste est à vous ! Vous voulez rester dans votre canapé à manger, boire et regarder des séries ? Vous excellez déjà dans ce domaine, je n’en doute même pas.
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Welcome Cora ! Que la force soit avec toi ! Champagne pour Nicolas !
Le dry ja nuary n e se passe p as très bien, j’ai chuté dès le 3 e jour… William
Je comprends rien à ce qui se passe en France, je dois être sobre…
Bon a nnive rsair ma kik i des b e ois ! Nico
Nicolas D. t’es plus puceau, well done ! Patrick Sébastien président !
Je t’aime maman ! Clem’ Happy You Naïs ! On t’aime !
ière fois C’est la dern voyage en rs que je pa llègues… co es m ec av L.
nu suis deve Cool, je ! U M P r eu influenc qui ont les gens d, cest o p ir des a t une vraimen e. c ra sous-
J’ai découvert le compte @entenduadunkerque sur instagram, ça m’a souvé ma journée
Vous aussi passez votre annonce, contactez : cora.p@lebonbon.fr
Dany Boon, rends l’argent ! J’ai arrêté le spor je pue trop…
e t’aim , Je s a m on Tho cret. T as si p e en s ratrice i m d a . rète sec
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