Le Bonbon - Paris Est - Mars 2020

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ELLE EST PAS BELLE LA VIE ?!

PARIS EST

Mars 2020 - n° 118 - www.lebonbon.fr


Photographe : Naïs Bessaih www.naisbessaih.com Modèle : Marie Zannou


Edito Confiseur

Jacques de la Chaise

Directeur Associé

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Directeur de Création

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Office Manager

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Rédactrice en Chef

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Rédacteur en Chef Nuit

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Graphistes

Antoine Mercier Clément Tremblot

Secrétaire de Rédaction

Louis Haeffner

Rédacteurs

Lisa Belkebla Juliette Darmon Mika Do Morgane Espagnet Lucienne de la Paillade Sarah Sirel

Social Media Manager

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Photographes

Lionel Ponsin Naïs Bessaih

Head of Sales

Shona Salet

Directeurs de Clientèle

Nicolas Delmatto Léa Guignebert

Chef de Projets

Fallon Hassaïni Anouchka Broche Chloé Decombes

Concepteur-Rédacteur

Corentin Durrieu

Chefs de Publicité

Timothée Malbrunot Élodie Chaduc Élodie Gendron

Lead Développeur

Benjamin Haddad

Chefs de Projets Digitaux

Guillaume Woodward Dulien Serriere

Responsable Vidéo

Florian Yebga Tanguy Jacquemier

Vidéo

William Baudouin Raphaël Breuil Fiona Garfagnini Nicolas Grellier

Culture et Partenariats

Valentine Briot Antoine Kodio

Stagiaires

Lætitia Frémaux Chirine Merien Carla Thorel

Contact

Benjamin Haddad benjamin.h@lebonbon.fr 06 20 23 54 49 SAS Le Bonbon 15, rue du Delta - 9e SIRET 51058030100040

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L’ÊTRE HUMAIN EST VRAIMENT PLEIN DE RESSOURCES… Preuve flagrante de son inventivité, celui-ci a lancé il y a quelques décennies l’important concept de “journée mondiale”. Cette idée a rencontré un tel succès qu’il existe aujourd’hui des journées mondiales sur à peu près tout et n’importe quoi. Saviez-vous par exemple qu’il existe une “journée mondiale des batailles d’oreillers” (7 avril), une “journée mondiale du sandwich” (11 mai), des “dauphins” (23 juillet), des “toilettes” (19 novembre) ou de “l’urticaire” (1er octobre). Le mois de mars n’est pas en reste, puisque non content d’inaugurer le printemps et de nous sortir de notre hibernation, il nous réserve quelques rendez-vous essentiels. Ainsi, la journée du 8 sera entièrement dédiée aux femmes, et il sera bon de s’y rappeler qu’elles sont l’avenir de l’Humanité. Le 11, quant à lui, est “la journée mondiale de la plomberie”. Une occasion rêvée pour mettre à l’honneur nos amis les plombiers, dont le savoir-faire et le sourire débouchent avec brio nos tuyauteries. Si le 20 est consacré au “bonheur” et le 27 au “fromage”, le 25 mars reste de loin notre favori puisqu’il s’agit de la “journée mondiale de la procrastination”. Reste à savoir maintenant si cette journée ne sera pas remise au lendemain… Quoi qu’il en soit, pour nous, c’est tous les jours “la journée mondiale du Bonbon”, bourrée de bons plans, de chaleur humaine, de bonne humeur et d’ultra-proximité ! Mika Do


Oui, vous avez bien lu...

©L’Agence Française

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Sommaire

Mars 2020

la bonne asso

Des forêts en open source pour le Grand Paris

06

la bonne expo

Premier centre d’art contemporain de l’Est parisien

08

la bonne étoile

Katerine entre les lignes

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le bon artisan

Rose Michelle, l’extravagance discrète

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la bonne pépite

Candide à la vie comme à l’assiette

16

la bonne quartier

Les merveilles architecturales de l’Est parisien

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la bonne lecture

Explorations littéraires

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la bonne enquête

Et ton bo bun à toi, il a le coronavirus ?

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le bon shopping

Inspecteur gadgets

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PRÉSIDENTE DU JURY

IZÏA IG H ELIN

GRAND

PRIX

poésie 11 MARS • 14 AVRIL 2020

RATP

POUR VOIR VOTRE POÈME AFFICHÉ TOUT L’ÉTÉ SUR LES LIGNES DE LA RATP, PARTICIPEZ AU CONCOURS SUR

RATP.FR/GRANDPRIXPOESIE

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Bon timing On débarque au Cabaret de Poussière Direction Le Zèbre de Belleville pour découvrir le meilleur cabaret de toute la Terre : le cabaret de Poussière. Chaque mois, trois représentations uniques viennent mêler danse, chant, effeuillage ou acrobaties (ou tout en même temps) à la musique JazzPunk et aux paroles enflammées de Martin Dust. On ne peut que vous recommander d’aller y faire un tour, pour plonger dans une ambiance drôle, engagée et mouvementée qui risque bien de vous donner envie de revenir sans tarder. Le Cabaret de Poussière Le Zèbre de Belleville 63, boulevard de Belleville - 11e Les 3, 4 et 5 mars 2020 à 20h On célèbre l’amour Direction Le Bon Marché Rive Gauche pour découvrir À deux c’est mieux, nouvelle expo qui met les duos à l’honneur, qu’ils soient amoureux, fraternels, amicaux ou créatifs… On y trouve aussi une sélection irrésistible de produits imaginés pour l’occasion. Morgane Ortin, créatrice du compte Instagram Amours Solitaires, a également sélectionné des déclarations, diffusées sur des sphères géantes ! Bref, on voit double, et on aime ça. À deux c’est mieux Au Bon Marché Rive Gauche – 7e Jusqu’au 19 avril 2020

On se protège du froid avec 1001 fenêtres Parce que l’hiver amène avec lui les premières températures négatives, le simple vitrage ne suffit plus. Rassurez-vous, on a la solution : les fenêtres à l’ancienne en bois de 1001 fenêtres. Meilleur matériau pour l’isolation thermique et acoustique, le bois est chaleureux et écologique. Alors pourquoi ne pas l’adopter immédiatement ? 1001 fenêtres vous propose également des portes, des volets et des stores, vous avez l’embarras du choix… 1001 fenêtres 71, rue Condorcet – 9e Tél. : 01 45 33 03 86 1001fenetresparis.com

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la bonne asso

Des forêts en open source pour le Grand Paris 6


Bien habitués que nous sommes aux tristes rangées de platanes entourées de béton, nous en oublions parfois que la biodiversité ne grandit jamais en solo. Ce mois-ci, le Bonbon a rencontré Damien Saraceni et Enrico Fusto, coprésidents de l’association Boomforest, qui replante des forêts naturelles dans les villes.

« On avait cette envie de récupérer les terrains en friche, les terrains délaissés de nos quartiers pour y réinstaller la biodiversité », se souvient Enrico Fusto lorsqu’il repense à la création de l’association en 2016. Cette année-là, le projet était lauréat du Budget Participatif de Paris et plantait la première forêt Miyawaki dans un talus du boulevard périphérique de la porte de Montreuil. Trois ans plus tard, l’association réitérait sa démarche avec une plantation Miyawaki à la Porte des Lilas en novembre dernier. Vous vous demandez probablement ce que signifie Miyawaki : du nom du botaniste japonais Akira Miyawaki, cette méthode fait grandir des forêts naturelles et autonomes dans toutes sortes de lieux et d’environnements, qu’il s’agisse de quartiers résidentiels, de rondspoints, d’usines ou de cours d’école, de bords de fleuves ou de côtes maritimes. « La caractéristique fondamentale de la méthode Miyawaki, c’est l’identification des espèces natives, le tri et la plantation de façon aléatoire, détaille Damien Saraceni. Il faut mélanger les espèces. Comme elles sont très denses, les racines sous terre vont se nourrir des couches différentes du terrain, ce qui leur permettra de toujours trouver des nutriments et communiquer entre elles et de se soigner. Ce réseau est une forme de compétition vertueuse. » Une méthode que les bénévoles de Boomforest popularisent au cours d’ateliers pédagogiques ou de collaborations

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avec d’autres assos. La prochaine en date ? La participation au projet de l’association de jardins partagés des Hauts de Malesherbes (17e) pour étoffer l’espace d’une section boisée, garantissant ainsi la biodiversité du jardin pour nourrir les abeilles des ruches installées. On ne sait pas pour vous, mais ça nous donne furieusement envie de mettre les mains dans la terre. Pour ce faire, rendez-vous au prochain événement de l’asso ! • L.D.L.C

www.boomforest.org/fr


la bonne expo

Le Plateau, premier centre d’art contemporain de l’Est parisien À l’origine de ce centre d’art : la FRAC (Fond régional d’art contemporain), et l’envie de créer un lieu culturel dans l’Est parisien qui puisse accueillir la création contemporaine, et la rendre accessible gratuitement au plus grand nombre. C’est ainsi que le Plateau a ouvert ses portes en 2002, et continue aujourd’hui de porter ce beau projet. 8


“ L’idée, c’est aussi de donner à voir des artistes qu’on n’a pas vu ailleurs à Paris. C’est souvent des premières expositions parisiennes ou en France d’artistes tant français qu’étrangers ”

Situés à deux pas des Buttes-Chaumont, les locaux actuels du Plateau sont à l’origine d’anciens locaux de la SFP, ces studios qui servaient aux chaines télé. Lorsque le marché s’ouvre aux chaines privées, l’économie change et le lieu quitte Paris pour la banlieue. Alors que le bâtiment abandonné fait l’objet d’un projet immobilier à la fin des années 90, une association de riverains se constitue, soucieuse de conserver la dimension culturelle de cet endroit. Ils souhaitent alors qu’à ce projet soit intégré un lieu dédié à l’art contemporain. À cette époque, l’Est parisien ne compte justement aucun centre d’art, c’est-àdire un lieu où les artistes peuvent produire et présenter leurs œuvres. Véritable collaboration entre les régions grâce au FRAC, et le ministère de la Culture, Le Plateau ouvre ainsi ses portes en 2002 en même temps qu’un autre grand centre d’art contemporain : le Palais de Tokyo. Rénové récemment, le lieu flambant neuf et toujours gratuit continue depuis bientôt 20 ans d’accueillir tous types de publics, qu’ils soient connaisseurs ou curieux, proposant ainsi des clés et outils de compréhension et d’ouverture à l’art contemporain grâce à la médiation.

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UNE PROGRAMMATION JEUNE ET UNIQUE « L’idée, c’est aussi de donner à voir des artistes qu’on n’a pas vu ailleurs à Paris. C’est souvent des premières expositions parisiennes ou en France […] d’artistes tant français qu’étrangers. » Au Plateau, portée par Xavier Franceschi, directeur du FRAC Île-de-France, la programmation se centre en majorité sur une jeune génération d’artistes, incitant ceux-ci à produire des projets spécialement pensés pour le lieu et créant ainsi un véritable dialogue entre les visiteurs, le lieu et les œuvres qui y sont exposées . Jusqu’au 5 avril, on peut ainsi y découvrir la première exposition française de l’artiste américain Ben Russel, La Montagne invisible, une immersion sonore et visuelle au cœur d’un voyage collectif, une traversée de l’Europe allant du nord au sud, rythmée par des rencontres, de la musique, des expériences absurdes et une connexion avec la nature. • L.F.

Le Plateau 22, rue des Alouettes – 19e Du mercredi au dimanche de 14h à 19h Entrée libre


la bonne ĂŠtoile

Katerine entre les lignes 10

Texte : Sarah Sirel

Photos : Erwan Fichou & ThĂŠo Mercier


Confessions, le dixième album de Philippe Katerine paru à l’automne dernier, lui a valu toutes les louanges. Jusqu’à recevoir sa première Victoire de la musique en tant qu’artiste masculin de l’année, le jour de la Saint-Valentin, comme une déclaration d’amour des Français à un chanteur parfois décalé, toujours bienveillant, et qui ne manque jamais de punchlines bougrement justes. Nous au Bonbon, on l’adore ! Tu as dit de cette Victoire qu’elle te redonnait confiance en toi. Après 30 ans de carrière, il arrive encore de manquer de confiance en soi ? Katerine : Bien sûr, heureusement ! Il y a des jours où j’ai peu de considération pour ce que je fais. Je suis très dur avec moimême mais je le vis très bien, ce sont des phases de “déconfiance” qui, je pense, doivent être vécues. Mon père disait tout le temps « Il faut vivre chaque étape de sa vie, et chaque étape de sa vie est un cadeau, y compris les moments merdiques ». Parce que ça aide surtout à apprécier les bons moments. Dans Confessions on parle surtout sexe, parce que c’est l’un de tes sujets préférés, le morceau le plus libidinal étant quand même “Point noir sur feuille blanche”. Est-ce que tu fais partie de ceux qui en disent le plus mais en font le moins ? En tout cas je ne fais pas partie de ceux qui en font le plus, ça c’est sûr ! Mais c’est un sujet tellement crucial, c’est même mon sujet de conversation préféré entre amis, parce que ça mélange plein de choses, la psychanalyse, l’enfance, comment on est, où on va… C’est d’ailleurs exactement le centre du corps humain, tout passe par là. Il y a aussi le ventre et les intestins, un sujet très important, mais c’est un sujet plus… âpre. J’ai beaucoup parlé de transit et de scatologie dans mes chansons, c’est d’ailleurs comme ça que j’envisage le fait d’écrire des chansons, c’est une espèce de transit, tu ingères et tu éjectes.

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Confessions c’est donc une psychanalyse ? On peut dire ça, dans le sens où quand j’ai eu fini le disque je me sentais très léger, je me sentais bien. Comme après une analyse de 15 ans. Je n’en ai jamais fait, mais je constate que je me sens tellement bien après avoir écrit des chansons, c’est un tel bonheur. Après je n’exclus pas d’en faire une un jour.

“ Il y a des jours où j’ai peu de considération pour ce que je fais mais je le vis très bien ” J’ai lu dans une interview que tu as donnée à Libération qu’il n’y a pas de pop sans perversion. T’es un gros pervers, un sadique, un obsédé ? Je pense que tout le monde a son fond de perversion, de vice, c’est évident. Quand j’écoute de la pop et qu’il n’y a pas ça, c’est comme si je mangeais des pâtes sans sel, sans beurre et sans huile d’olive, ça n’a pas de goût. Tous les groupes que j’ai écoutés ont ce côté parfois dangereux, parfois malaisant. J’aime quand il y a du venin, quand le ver est dans la pomme, quand il y a du danger. Les artistes que j’aime en musique, en cinéma, en art plastiques, sont des artistes qui acceptent ça. Ça va de Gainsbourg à Charles Trenet, de Duchamp à Godard, en passant par Kanye West ou les Rolling Stones.


la bonne étoile Il y a bien sûr ce chibre sur la pochette de l’album. C’est un moyen de te moquer de la virilité masculine si imposante ? Pour moi c’est plus une trompe qu’un chibre, je vois ça plus comme Dumbo, pas comme quelque chose de masculin. C’est aussi une façon de dire « Qu’est-ce que je fais de ce truc ? ». C’est toujours là quoi, ça te suit tout le temps, ça prend de la place, faut le ranger, c’est chiant. Franchement j’aimerais bien parfois m’en débarrasser. Cette pochette est aussi une forme d’autodérision, j’ai l’air franchement grotesque. Mais ce que je retiens dans cette photo c’est le regard, un regard d’enfant perdu.

“ Ma façon de fonctionner est très olfactive, je ressens d’abord les sentiments par l’odeur. Mes nasaux sont toujours très grand ouverts. ” Tu es actuellement en tournée dans toute la France. Entre des narines géantes et un hérisson qui s’envole au ciel depuis la scène, chaque spectacle est un show, il y a toujours ce désir de donner plus qu’un simple concert. J’ai fait un spectacle de danse contemporaine avec Mathilde Monnier en 2006 qui s’appelait 2008 Vallée, où on était vraiment dans la mise en scène, c’est une expérience qui m’a énormément marqué. Après ça, mes concerts sont devenus complètement différents ! Ça ne m’intéressait plus du tout de monter sur scène comme j’étais habillé dans la vie, je voulais me métamorphoser et devenir un héros, choisir moi-même mes habits et le décor. C’est très amusant, et plus je fais ça plus ça me passionne dans les moindres détails. L’important c’est de s’interroger à chaque fois sur ce qu’on propose.

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Pourquoi les narines alors ? Tout simplement parce qu’on peut mettre son doigt dedans, il y a une notion de pénétration. C’est aussi ma façon de fonctionner qui est très olfactive, je ressens d’abord les sentiments par l’odeur. Mes nasaux sont toujours très grand ouverts. Quels sont tes meilleurs souvenirs avec les odeurs ? Il y a l’essence, j’adore l’essence, qui me ramène à beaucoup de choses puisque ma tante avait une station-service. Et puis l’odeur du gazon fraîchement tondu, qui reste pour moi le graal. Ça m’arrive encore de me promener dans des lotissements le samedi, parce que le samedi souvent les gens tondent leur pelouse, et de m’attarder devant les jardins fraîchement tondus, et d’ouvrir grand les nasaux. Pour moi, c’est un voyage infini. C’est lié à l’enfance, puisque mon père aussi coupait l’herbe le samedi, et moi j’étais là, à côté de lui, à humer, à m’attarder. Où est-ce qu’on boit et qu’on mange le mieux à Paris ? J’aime bien les tout petits cafés qui ressemblent à des couloirs, où l’on peut à peine s’asseoir. Il y avait un café que j’adorais rue Rodier (9e), qui s’appelait le El Café, et puis un jour Philou le patron a fermé. C’était un drame pour moi. Depuis j’erre à droite à gauche, c’est le hasard qui étanche ma soif. Côté victuailles, je suis très fruits de mer, et pour moi le plus grand, c’est Iñaki Aizpitarte, un chef de génie qui travaille au Chateaubriand, avenue Parmentier (11e).

Philippe Katerine Confessions / Cinq 7 - Wagram Le 28/04 au Zénith de Paris et en tournée dans toute la France


Philippe Katerine

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le bon artisan

Rose Michelle, l’extravagance discrète « Le dessin est important mais c’est surtout une fois que t’es à plat, en chirurgie sur la table de coupe, que c’est souvent un peu plus compliqué. » Paris, Faidherbe, 11h du matin. Je ne rends pas visite à un étrange médecin new-age mais à l’atelier Rose Michelle, créé par Aline Pérot et Chloé Courcelle, où l’on peut se former à la couture tout en suivant le procédé d’upcycling. Autour de nous, dans cette pièce longiligne rose non pas bonbon mais rose Michelle, se trouvent boule disco, silhouettes, mannequins, pièces reconstruites, machines à coudre, plantes, coussins en molleton rose, et une extravagance discrète. Combinaison opaque, bottes zébrées pointues aux pieds, Aline reçoit aux côtés de Chloé, manteau oversized, robe bohème et sourire XXL. Le décor est planté. Une atmosphère rétro-futuriste embrasse la route des deux labels présents ici, Femme d’Intérieur créé par Aline, et Rose Michelle pensé par les deux comparses. « Quand je venais d’arriver à Paris, je faisais les bacs à un balle à freepstar et j’achetais plein de robes que je commençais à couper, à essayer de les retailler, de faire des trucs dedans.

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Après, comme je faisais ça aussi, je faisais des vide-grenier chez moi tous les six mois-un an et je revendais à mes copines », se souvient Chloé, qui s’est formée à Esmod par les cours du soir durant un an, avant d’intégrer l’équipe du costumier Vincent Darré pour une version de la Traviata mise en scène par Arielle Dombasle. Du cinéma à la publicité en passant par le théâtre, c’est là qu’elle croise la route d’Aline Pérot. Après ses études, la styliste s’entoure de proches modèles, musiciens et photographes, pour travailler « avec une amie chercheuse sur un projet de capteurs en lien avec la musique et le mouvement, j’étais aux anges avec plein d’amis modèles, musiciens, photographes avec lesquels j’ai pu jouer sur un défilé interactif très futuriste à Orsay Université. Il a fallu ensuite créer la marque, on a fait toute une collection de 20 looks. » Femme d’Intérieur était né.

“ C’est super enrichissant de savoir utiliser ses mains, c’est une compétence de plus à apprendre pour se débrouiller dans la vie ”

« SAVOIR UTILISER SES MAINS, ÇA DONNE DU POUVOIR » Alors qu’on discute tranquillement autour d’un café, l’envie me prend de savoir utiliser cette machine à coudre qui se trouve près de mon coude, et je commence à imaginer les infinies possibilités qui s’offrent à moi. Et visiblement, je ne suis pas la seule. L’upcycling, ou surcyclage, qui permet de remettre au goût du jour des vêtements démodés, a la cote ces temps-ci : « Les cours de couture sont souvent des projets personnels. Les personnes viennent pour de l’initiation et reviennent souvent chaque semaine pour savoir enfiler une cannette, faire des points. J’ai l’exemple de Carla, une skateuse qui est venue pour apprendre la couture au départ avec un projet, en me disant “j’ai cette combinaison que j’adore, cette salopette” et on l’a faite en version Malabar bi-goût, rose et violet. La combinaison violette, la poche et les bretelles en rose. Au bout de 25h, elle est revenue pour faire de l’upcycling pur et dur avec ses vêtements. On a un cours upcycling en trois heures, l’une est venue avec deux sweats qu’on a transformé en un sweat oversized, une autre avec une robe qu’elle a mis tout l’été qui est devenue un top et une jupe », m’explique Aline.

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Une combinaison, un sweat mais aussi un kimono ou une veste de tailleur, le projet est différent selon chacun.e, l’important c’est la façon de faire : « C’est super enrichissant de se rendre compte que ça redonne du pouvoir de savoir utiliser ses mains, ça redonne du pouvoir d’achat, détaille Chloé, c’est comme apprendre à faire à manger, c’est une compétence de plus à apprendre pour se débrouiller dans la vie. ». Un vrai retour aux sources lorsque l’on pense aux excédents de vêtements qui s’entassent dans nos armoires. Et si on regardait avec un œil nouveau le grenier de nos grand-mères ? • L.D.L.P Rose Michelle Cours de couture et d’upcycling disponibles sur Wecandoo Rosemichelle.fr


la bonne pépite

Candide à la vie comme à l’assiette Direction le 35, rue Sambre-et-Meuse et le 37, boulevard de la Villette. Oui, Candide, c’est deux adresses en une, deux cartes des vins, deux cartes des plats, et deux ambiances uniques qui se rencontrent jusqu’à former une synergie insoupçonnée. « Candide, c’est nous. Notre première adresse. Elle est à notre image : ingénue et énergique… Nous y proposons une cuisine la plus pure possible… » Et depuis quatre mois déjà, c’est avec ce mantra que la nouvelle adresse du quartier s’attèle à ravir nos palais.

Amoureux et associés, Camille et Alessandro rêvaient d’ouvrir Candide. « Je cuisine depuis 16 ans maintenant, j’ai toujours secrètement voulu lancer mon resto. C’est un peu le next step du cuisinier confirmé », nous confie Alessandro le sourire aux lèvres. De son côté, Camille vient de la food-technology mais a arrêté pour se lancer dans la restauration qui l’a toujours fascinée. Camille est fille de fermier, Alessandro petit-fils d’agriculteur. La famille de Camille produit du cidre, le grandpère italien d’Alessandro du vin et de l’huile d’olive. « On veut chacun ramener nos racines, et ne surtout pas les oublier. On a toujours été sensibles aux produits, on veut le rester aujourd’hui. » MANGER FRAIS, SUR PLACE OU À EMPORTER

“ Notre cuisine se fait en fonction des saisons, de ce que le maraîcher a cultivé… On peut dire que c’est spontané ” 16

« Notre cuisine se fait en fonction des saisons, de ce que le maraîcher a cultivé… On peut dire que c’est spontané, confie Camille. La carte du midi côté resto change tous les jours, puis côté bar à manger, on compose des sandwichs différents régulièrement en collant aux envies de nos clients. » Le petit chouchou du moment ? Le pulled pork composé de pickles, oignons et coleslaw, le tout dans un merveilleux bun moelleux… À manger au comptoir ou sur le pouce, on revient chez Candide le soir pour boire du bon vin ou l’emporter à la maison. On vient pour manger attablé, ou pour piquer dans des plats à partager… La maison du bonheur vous dites ? On en est près. • C.T. Candide Belleville 37, boulevard de la Villette – 10e 35, rue Sambre-et-Meuse – 10e Du lundi au vendredi midi et soir


le bon en arrière

rue de Belleville

1912

2020 17


le bon quartier

Les merveilles architecturales de l’Est parisien

LES ORGUES DE FLANDRE 67-107, avenue de Flandre – 19e

LA CITÉ DU FIGUIER 104-106, rue d’Oberkampf – 11e

Près de 2000 logements sont abrités au sein des Orgues de Flandre, qui sortent de terre entre 1973 et 1980. Ils sont imaginés par l’architecte allemand Martin van Treeck en lieu et place de la Cité des Flamands, jugée vétuste. En plus des immeubles arc-boutés donnant sur l’avenue de Flandre, on se tord le cou en bas de la tour Prélude, le plus haut immeuble d’habitation et sixième plus haut bâtiment de la capitale. Aujourd’hui, seule trace de feue la Cité des flamands, la porte construite en 1850.

Ambiance tropico-coloniale dans cette ancienne cité ouvrière qui se trouve à Oberkampf. À voir en particulier, la grande façade bleu turquoise, le palmier qui l’ombrage et les éléphants sculptés sous les baies vitrées. Autour, des maisonnées typiques du Paris ouvrier dont le rez-de-chaussée est truffé d’anciens ateliers de métallurgie reconvertis en ateliers d’artistes.

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Et si vous passiez tous les jours devant une porte qui cache une magnifique maison ou une bâtisse au charme fou, sans y faire attention ? Des merveilles architecturales, il y en a beaucoup disséminées dans Paris. Encore faut-il détenir le secret de ces lieux !

LE LOUXOR 170, boulevard de Magenta – 10e

LA PLUS PETITE MAISON DE PARIS 39, rue du Château-d’Eau – 10e

Un siècle nous sépare du Louxor-Palais du Cinéma construit en 1921. Jusqu’en 1970, il était le QG des fans de péplums, il est aujourd’hui classé cinéma art et essai. On admire sa belle façade Art déco mêlée à une esthétique égyptienne : scarabées ailés, cobras sacrés, lotus, papyrus, pyramide… L’institution se décroche de son environnement, et sa terrasse offre une vue sympa sur le quartier.

Elle est mignonne, n’est-ce pas ? Son histoire, pas tant que ça. À l’origine, le n°39 de la rue du Château-d’Eau abritait un passage reliant cette même rue à celle du Faubourg-SaintMartin. À la suite d’une querelle d’héritage, les propriétaires ont fait boucher la voie en construisant cette maison au XIXe siècle. Si on construisait des murs à chaque conflit, vous imaginez la tête du pays ? Un vrai labyrinthe.

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la bonne lecture

Explorations

LE RÔLE FONDAMENTAL DU PLOMBIER DANS LE PORNO, SUIVI DE 9 AUTRES ENQUÊTES SEXUELLES de Michael Petkov-Kleiner La Elise Lucet du sexe, c’est lui. Dans ce recueil d’investigations sexuelles, Michael PetkovKleiner plonge en immersion pour répondre aux questions que personne n’ose poser : comment atteindre l’orgasme prostatique ? Quels conseils pour un coït avec des entités extraterrestres ? Qu’a-t-on à apprendre de l’anus d’une actrice porno ? Quels sont les secrets de l’auto-fellation ? Dans cette étude sociologique et sexologique, le sieur PetkovKleiner nous montre que le divan du monde est un plumard, et la bonne nouvelle, c’est que vous y êtes tou.te.s convié.e.s. Éditions Anne Carrière – 18,50 €

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LOUISA de Lou Syrah L’exploration, c’est ici une exploration généalogique, un désir brûlant de savoir. À Roubaix, en juin 1994, Louise Lardjoune, 19 ans, décède des suites d’un rituel effectué par un immam exorciste qui affirme que la jeune femme est possédée. La famille ne porte pas plainte, l’immam est envoyé en prison, l’affaire se tasse. Plus de vingt ans après, Lou Syrah enquête pour Louisa, mais également pour son père, et pénètre dans les racines religieuses qui lient l’Algérie et la France.

Éditions la Goutte d’Or – 17 €


littéraires

PIONNIERS D’UN MONDE DURABLE, OISEAU SOLAIRE / OISEAU DES MERS de Francis Demange et Hervé Bonnot Avant l’exploration, la rencontre : Bertrand Piccard et Alain Thébault ont respectivement conçu le Solar Impulse et l’Hydroptère. Le premier est un avion solaire, le second un bateau volant, conçus pour celles et ceux qui rêveraient de faire le tour du globe sans consommer une goutte de carburant. En résulte un bel ouvrage de 160 photos prises par Francis Demange, éclairées par les textes du photojournaliste Hervé Bonnot. Une belle aventure humaine et technologique pour laquelle Jules Verne se serait à coup sûr enthousiasmé.

L’ÉNIGME DE LA CHAMBRE 622 de Joël Dicker Préparez-vous aux scènes de liesse et d’euphorie mesdames et messieurs, car la sortie du dernier Dicker est prévue pour le 25 mars. Le pitch ? Une nuit de décembre, un meurtre a lieu au Palace de Verbier dans les Alpes suisses. Alors qu’il reste irrésolu, un écrivain se rend dans ce même hôtel pour y passer des vacances et est loin d’imaginer qu’il va se retrouver plongé dans l’affaire. Joël Dicker nous emmène ici au cœur de sa ville natale, sur fond de triangle amoureux, jeux de pouvoir, coups bas, trahisons et jalousies dans une Suisse pas si tranquille que ça. Éditions de Fallois – 23 €

Éditions de la Martinière – 35 €

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la bonne enquĂŞte

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Texte : Carla Thorel

Photos : NaĂŻs Bessaih


Les commerces chinois, vietnamiens ou coréens de Belleville et du 13e ont récemment vu leurs chiffres d’affaires baisser de 30 à 50 %. Une désertion qui s’est déclarée quelques jours à peine après que le Coronavirus a été découvert en Chine puis médiatisé en France… Ce délaissement de nos quartiers serait-il symbolique d’une société pas si soudée ? Zoom sur l’épidémie de la terreur, et ses petits malheurs.

Et ton bo bun à toi, il a le coronavirus"? Belleville, 19h30. Les terrasses se remplissent, les sièges se prennent d’assaut, les bières se commandent à la pelle, et les serveurs empilent les plateaux. Un petit creux se fait sentir mais, « Boarf, pas trop confiance pour manger chinois en ce moment ». Cette phrase ne vous choque pas car vous l’avez sûrement déjà entendue au moins une fois depuis 1 mois. Les vaillants qui s’aventurent en zone à risque assistent à un bien triste spectacle : nos cantines chinoises préférées sont TOUTES presque vidées. LA PSYCHOSE S’IMPOSE Pour Philippe, qui s’enfile un bo bun au Rouleau de Printemps rue de Tourtille, « C’est une réaction normale. La peur empêche les gens de réfléchir, alors je ne suis pas étonné que les trouillards boycottent Belleville ou Chinatown. (…)

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Ce qui me dérange, c’est qu’ils aient peur de “l’autre” plutôt que peur de quelque chose. On peut flipper du coronavirus mais pas des Chinois, c’est absurde, ça fait froid dans le dos. » Même constat du côté du Pacifique rue de Belleville pour les trois copains Michel, Bun et Christophe ; « La peur n’arrêtera pas le danger, alors on ne va quand même pas s’arrêter de vivre non ? », s’exclame Bun. « Je vis à Belleville depuis des années et ça me crève le cœur de voir mon quartier si triste. En période de Nouvel An chinois, c’est vraiment dommage », surenchérit-il. Son ami Michel, d’origine chinoise, ajoute que « par précaution, beaucoup de commerces se mettent en quarantaine en suivant les directives du gouvernement chinois. Mais toutes ces devantures fermées, ça n’arrange pas vraiment l’ambiance. ».


la bonne enquête Des restaurants fermés, d’autres à moitié vidés, pour Lola qui fait ses courses quotidiennes au grand Chen Market, « ça fait bizarre ». Pour Camille sur le point d’acheter son paquet de nouilles et ses sauces diverses, « ça change, au moins on n’a pas à faire la queue », plaisantet-elle. Elle ajoute aussitôt, « j’avoue néanmoins que ça doit être dur pour les commerçants… Être mis à l’annexe de la sorte, du jour au lendemain, ça ne doit pas aider les finances. ». « ON N’A PAS D’AUTRE CHOIX QUE D’ATTENDRE »

“ Toute cette panique surréaliste, on la doit à la désinformation et aux préjugés intégrés dans la société ”

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« Que faire d’autre à part attendre ? On reste là pour les clients qui viennent encore et puis voilà », déplore Yan, bras ballants, chez Tin Tin rue Louis Bonnet. Chez Guo min, second restaurant a avoir ouvert ses portes à Belleville dans les années 80, le service se fait désormais à moitié effectif. « Et puis on attend que ça aille mieux », confie Monsieur Whu, dépité, « on est tous dans le même cas. On subit. », ajoute-t-il. Las de cette situation, rares sont les restaurateurs qui ont accepté de nous parler. Le coronavirus s’impose en leurs murs comme « celui dont on ne doit pas prononcer le nom ». Un seul mot se sera donc démarqué lors de nos entrevues : l’attente. #JENESUISPASUNVIRUS « Mes confrères ne restent pas silencieux par choix. C’est plutôt qu’ils n’ont pas les outils ou l’habitude de s’exprimer sur Internet. Les restaurants Zhao ont une certaine communauté, alors nous étions légitimes à en profiter. » Baoyan Zhao est le fondateur des cantines La Taverne de Zhao et Mr Zhao, respectivement situées dans les 10e et 2e arrondissements. Il y a quelques semaines, leurs réseaux sociaux ont été envahis d’une vague de commentaires racistes. « En même temps, ils mangent du chien, du chat et de la chauve-souris, il ne faut pas s’étonner de ce qui leur arrive. Je doute qu’ils aient beaucoup de clients haha », peut-on lire sur la page Facebook de la Taverne de Zhao entre deux compliments sur la nourriture. « Nous


n’acceptons pas d’être pris pour cibles », s’insurge Baoyan. « J’ai grandi en France, et je ne fais que diffuser un message positif en faisant découvrir ma cuisine et ma culture à mes clients dans mes restaurants. Ce n’est pas parce que nous sommes Chinois qu’il faut nous considérer comme des virus (…) Toute cette panique surréaliste, on la doit à la désinformation et aux préjugés intégrés dans la société. », nous confie-t-il. « LE SEUL BÉNÉFICE DU CORONAVIRUS AURA ÉTÉ DE PROUVER QUE LE RACISME ANTI-ASIATIQUE EXISTE RÉELLEMENT » « J’ai longtemps pris sur moi en voyant tout ce que mes parents avaient sacrifié pour mon intégration. » D’origine sino-vietnamienne et laotienne, Thérèse Sayarath est un coup musicienne, l’autre modèle, ou encore militante. Engagée et influente sur Instagram, Thérèse y reçoit depuis quelques semaines un tas de messages alarmants : « Des gamines de CM2 se font harceler/frapper à l’école par simple tort de ressembler de près ou de loin à des Chinoises. Ça me révolte, me scandalise, mais ça ne me surprend pas. Ce qui se passe est grave, et dépasse de loin le simple “ni hao” qu’on a pu se prendre par des imbéciles dans la rue. Aussi, je suis choquée de voir qu’un média (Le Courrier Picard) se permette de titrer en Une de journal “Alerte Jaune”, et attristée de voir Chinatown déserté ». Thérèse n’a qu’une crainte, « que l’individualisme atteigne son paroxysme. ». Notre énergie ? Nous devrions selon elle l’utiliser pour développer la solidarité, nous aimer plus et nous détester moins. « Je veux encore croire au vivre ensemble (…) #JaimeMonChinatown et je continuerai pour ça à soutenir tous les restaurateurs sans qui l’âme de nos quartiers ne pourrait exister. S’ils avaient une autre couleur de peau ? Ma démarche serait la même. » @Tcommetherese @Mrzhao #JeNeSuisPasUnVirus #JaimeMonChinatown

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“ J’ai grandi en France, et je ne fais que diffuser un message positif en faisant découvrir ma cuisine et ma culture à mes clients dans mes restaurants ”

L’OMS rappelle que 10 000 personnes meurt de la grippe chaque année en France contre 2 décès du Coronavirus recensés depuis janvier. Rien n’indique qu’il existe une transmission par l’alimentation. SOS Racisme a lancé une campagne contre le racisme anti-asiatique le 25 février. L’organisation déplore une « multiplication des stigmatisations et une recrudescence d’insultes ».


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Taureau J’ai aucune inspiration, et surtout aucune motivation pour faire les choses correctement (pour changer). C’est l’horoscope de la flemme. Regardé limite je vais meme laissé des faute completement évidente avec une facon d’ecrire plus que douteuse afin de bien acentuer l’idée du 0 effort. Allez-vous-en de toute façon je sais que vous préférez l’horoscope de Konbini.

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Encore vous ? Toujours à vouloir que je vous prédise vos aventures lors de vos vacances à Méribel (oui j’estime quand même que vous êtes des CSP+ faut pas déconner) ou vous dire si Jérôme des RH est amoureux de vous en secret ? Mais posons-nous les vraies questions, vous êtes-vous déjà demandé comment j’allais, ou ce que je voulais entendre ? Non hein… Typique des Gémeaux, vous me brisez le cœur.

Cancer Quand je vous regarde, que je vois ce que vous avez accompli, je suis fier. Je vous vois grandir, évoluer, aller au bout de vos rêves, où la raison s’achève et ça me fait plaisir. Non ! Non je ne pleurerai pas, je vais rester digne mais quelle belle surprise vous me faites ! Vous avez eu raison de croire en vous, de ne pas baisser les bras, même si vous êtes partis de 0 ! Parce qu’être parvenu à arriver à 0,5, c’est l’exploit de l’année.

Alors que le mois de mars s’active dans votre vie, vous vous êtes mis en tête de savoir de quoi demain sera fait. Vous vous arrêtez dans votre boulangerie préférée, attrapez le magazine et entamez assidûment la lecture. Hélas ! La déception fut grande en constatant que le préposé à l’horoscope n’avait qu’une seule chose à vous dire, et c’est « la forme ? eh attention de bien regarder à droite et à gauche avant de traverser ! Allez, on se revoit en avril ! ».

Vierge Pas une seule journée sans que ça parle coronavirus ces temps-ci. Vous pensez que je vais faire comme tout le monde, installer ce climat de peur et associer votre avenir au VIRUS ? En vrai pessimiste que je suis je pourrais mais franchement, quel intérêt ? Non restons positifs, après tout vous avez sûrement d’autres choses en tête comme vos factures, vos délais de plus en plus courts au travail, votre célibat permanent… C’est bon, ça va mieux ?


Mars 2020 Balance Déjà 3 mois en 2020, et je vous sens déjà tendu, donc on va y remédier. Installez-vous, mettez-vous à l’aise, ouvrez une bonne bouteille de vin… vous entendez ? C’est Ebony and Ivory en fond sonore ! Qu’est-ce qu’on est bien quand même ! Vous voilà en confiance et distrait donc allez-y… attrapez votre téléphone et envoyez un message à votre ex… allez-y, passez du côté obscur, qu’est-ce qui pourrait mal se passer… ?

Scorpion Dernier mois avant la fin de l’hiver ! Enfin ! Vous n’en pouviez plus de vivre dans cet état constant d’hibernation, de froid… Bientôt de l’histoire ancienne cette angoisse de savoir si vous êtes sorti de chez vous avec assez de vêtements chauds pour tenir la journée. À l’année prochaine les heures d’hiver qui nous plongent dans le noir à partir de 17h ! Y’a pas à dire, vous avez l’angoisse facile, mais si c’est comme ça tous les ans, je vous plains.

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Verseau

Sagittaire Je vous vois venir vous, avec votre sourire en coin et votre assurance, vous pensez que rien ne va vous atteindre, que bonnes prédictions ou non, ça vous passe au-dessus de la tête. Très bien alors ! Vous savez quoi ? Votre trop grande confiance m’impressionne. Et vous savez ce que je fais quand je suis impressionné ? Rien du tout ! Alors restez comme ça, dans ce mois qui ne va pas changer grand-chose et faites attention, je pourrais bien m’énerver… un jour…

Je voulais vous conter la pluie et le beau temps mais la vérité est bien plus sombre… Après un rapide tour de table j’ai vu clair dans votre jeu : on m’a forcé à vous écrire des bonnes nouvelles. Mais je ne me laisse pas faire. Alors vous allez m’écrire 100 fois « je ne tenterais pas de manipuler les informations de mon horoscope », 150 fois si vous êtes ascendant Poisson, et vous me faites signer ça par vos parents, ça vous apprendra la politesse.

Capricorne

Poisson

Ok c’est la panique j’ai 4 % de batterie sur mon ordinateur, je voulais vous parler sérieusement, j’avais prévu de grandes choses pour vous, vous faire briller au firmament ! Tout cela devait être un message d’amour et de tolérance mais AH OK 3 % vous savez quoi ? J’ai toujours eu confiance en vous, je ne sais pas ce qu’est un Capricorne et franchement oui, n’hésitez pas, achetez ce jean il vous va à ravir. C’est bon j’ai plus le temps.

Quoi que je vous dise les Poisson, vous finissez toujours par vous vexer j’ai l’impression… Il s’agirait peutêtre d’être moins susceptible et là on arriverait enfin à avancer, main dans la main et pas dans la complainte et le reproche permanents. J’ai vraiment envie de faire un effort pour vous, mais qu’on se l’avoue, le problème vient forcément de vous et pas de moi. À bientôt pour encore plus d’huile sur le feu.


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