Président Jacques de la Chaise jacques@lebonbon.fr Rédacteurs en chef Denys Beaumatin denys@lebonbon.fr Michael Pécot-Kleiner mika_aka_rosco@yahoo.fr Stagiaire Louison Pennel Secrétaire de rédaction Anne-Charlotte Anris Rédaction Victoire Boizard, Quentin Philibert, Delphine Martincourt, Emmanuelle Labouré, Rémy Grand, Céline Kastornova, Julie Duthey, Amandine Thireau Photographes Denys Beaumatin, Manuel Brûlé, Perrine Coudurier, Arnaud Chaillou, Arnaud Bouin & Etienne Pugliesi-Conti, Stéphane Kenech Maquette Emmanuelle Labouré Illustrateurs Guillaume Ponsin, Paulina Leonor Styliste Anthony Watson Remerciements Claude Sabbah, King Sabbah, les lecteurs du bonbon X-XI, à toi, à lui, à vous. Victoire, Bianca, Blandine. Jérôme, Cécile, Diane, Marie, Charles, Maxime, Inès, Quentin, Eulalie, Antoinette, Meek, Colombine, Rodrigue Grego Chef de pub Arnaud Chaillou 06 80 46 58 76 arnaud@lebonbon.fr Grands comptes & site internet Mathieu Lesne 06 50 71 92 71 Petites annonces annonce@lebonbon.fr Rejoignez Le Bonbon recrut@lebonbon.fr Contactez-nous hello@lebonbon.fr 01 48 78 15 64 Le Bonbon 31 bis, rue Victor Massé 75009 Paris. SIRET 510 580 301 00016 ISSN : en cours Dépôt légal : à parution
édito “bon”jour
Paris nappé de son blanc manteau, où les enfants terminent leur 1er trimestre dans des batailles de boules de neige endiablées… Voilà comment s’est finie l’année 2010.
2011 pointe le bout de son museau tout froid mais le monde va-t-il changer pour autant ? J’aurais tendance à vous dire que c’est à nous de changer ce monde qui vacille dans ses fondations. Le Bonbon, de sa petite fenêtre, tente, essaie, se bat pour redonner justement cette dimension humaine à ce monde aseptisé, robotisé et impersonnalisé à l’excès d’un vertige abyssal. Car c’est bien de cela dont il est question : comment nous rapprocher les uns des autres, comment retrouver ce supplément d’âme qui nous fait sourire pour de vrai, comment donner un sens à sa vie… trouver son chemin… Le Bonbon, l’air de rien, continue sa route, distillant ses friandises sur presque tout Paris, enivrant les nuits d’hiver de ses soirées dont il a le secret, accompagné de son petit frère Le Bonbon Nuit qui embrasse toute la capitale, rendant la lune plus colorée. Je voudrais en cette aube d’année nouvelle féliciter et remercier toutes les étoiles qui scintillent autour du Bonbon aujourd’hui, soit plus de 150 petits cœurs battant le pavé à la recherche des perles rares ! Je vous souhaite à toutes et à tous, vous les habitants, vous les commerçants, une bonbonne année 2011. Rendez-vous le 15 janvier à partir de 19h au Trianon pour fêter les 2 ans du Bonbon.
Jacques de la Chaise RÉGIE PUBLICITAIRE 06 80 46 58 76 pub@lebonbon.fr janvier 2010 |
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leS bonbonS mode d’emploi comment profiter Des Bonbons
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Le nom du commerçant
L'Indien boutique
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Description
Le type de commerce
Coordonnées
Adresse et téléphone
Fringues Rock, Metal, Gothic,StreetWear… 25, 30, 36 rue Keller 11e Tél. : 01 49 29 95 57 - M°Bastille * offre valable sur 1 achat supérieur à 100 euros dans nos shops. Hors promotion
sommaire miam miam !
Page 6. l'indien
boutique
Page 10. LE
Page 34. PIERRE
HASKI
Page 38. rude
Page 5. Le Bon Timing Page 6. Le Bon Commerçant Page 10. La Bonne Étoile Page 12. Les Bons Plans Page 14. Le Bon Art Page 16. Le Bon en Arrière Page 18. Le Bon Look
113
glibert
Page 21. Le Casse Bonbon Page 22. La Bonne Recette Page 24. La Bon’Bonne Page 26. Le Bon Astro Page 28. Les Bons Tuyaux Page 30. La Bonne Parisienne Page 33. Le Bon Écolo
Page 14. De
0 à l’infini
Page 44. michal
Page 34. Le Bon Homme Page 36. Les Bons Shops Page 38. Le Bon Artisan Page 40. Les Bons P’tits Diables Page 42. Les Bons Snapshots Page 44. Le Conte est Bon Page 46. Le Bon Agenda janvier 2010 |
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le Bon Timing les événements à ne pas manquer spEctacle
© DR
Une couleur et un numéro mystérieux pour un spectacle de chair et d'images qui propose de requestionner certaines représentations de l'érotisme dans un va-et-vient intimiste entre l'effeuillage et la vidéo. Conception et mise en scène : Christine Armanger À 21h les 4, 5 et 6 janvier La Loge 77, rue de charonne 11e Tél. : 01 40 09 70 40 11e - www.lalogeparis.fr
humour
BULLDOZER ne fait pas dans la dentelle !
© DR
Bulldozer, c'est l'alter ego trash de Pascal Tourain, son double façon "Groland" et "Hara-Kiri". Bulldozer, c'est tout ce que Pascal Tourain (L'homme tatoué, Un mètre de pastis) n'ose pas dire ! C'est méchant, cruel, noir, grinçant et à hurler de rire... comme la vie. Tous les mardis du mois de janvier CANTADA II 13, rue Moret 11e Tél. : 01 48 05 96 89 - www.cantada.net
exposition
Exposition Réécrire 3
concert
freak show
© DR © DR
POURPRE 26-C DANSE / IMAGES / BURLESQUE
Depuis presque un an, l’agence Réécrire organise tous les mois une exposition collective d’art contemporain au Barbershop. Pour cette nouvelle édition, les photographes Marie-Camille Martin et Julien Soulier présenteront leurs travaux sur la femme. Le collectif 13hbis réalisera une installation de collages et une performance représentant la naissance de Vénus. Le 6 janvier au Barbershop, 68, avenue de la République 11e de 19h à 2h - www.reecrire.com
Le Freak Show, invité de la soup session à L'International, présente le combat des poids lourds du jazz, opposant le saxophoniste Mez au batteur Leny. Ils s'affronteront l'espace de quatre rounds où tous les coups sont permis. Le match est présenté par l'honorable King Sabbah et produit par Alfie. Le 30 janvier 2011. L’International, 5/7, rue Moret, 11e Tél. : 01 49 29 76 45, M° Couronne. www.myspace. com/freakshowofficial janvier 2010 |
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le Bon commerçant texte Michael PECOT-KLEINER / photo concept denys beaumatin
L’INDIEN BOUTIQUE
bison futé du styyyyyle ! Ugh ! Depuis 1967, l’INDIEN BOUTIQUE sape toutes les tribus rock de Paris. Que tu sois fumeur de calumets ou bien coiffé à l’iroquoise, que tu te prennes pour un cowboy heavy métal ou que tu te la joues desperado gothico-romantique, c’est à l’INDIEN BOUTIQUE que tu mettras un coup de tomahawk à ta garde-robe, nom d’une pipe !
L
’autre jour, mon vieux pote Jo Aka “Loulou les yeux d’amour” m’appelle au téléphone et me dit : « J’en peux plus mec, j’crois bien que j’ai perdu mon modjo avec les gonzesses… Faut que je change de look, j’en ai marre de ressembler à un commercial… Ce que je veux maintenant, c’est devenir aussi sexy qu’un rocker ! » « Pas de problème », que je lui dis, « Viens faire un tour avec moi dans les trois tipis de l’Indien Boutique rue Keller, tu verras on trouvera de quoi enterrer la hache de guerre avec ton miroir… » Le lendemain, BING ! On attaque l’Indien par le flanc gauche et on débarque dans la première échoppe, spécialisée dans le Goth Lolita, le Steam Punk et le Cyber Goth : attention ici,
ça ne rigole pas, il y de la chaussure à talon compensé de compet’, des corsets et des robes à faire pâlir une pin-up, des vestes sorties tout droit de l’imagination délirante d’un mangaka sous ecstasy… Jo opte pour un bonnet Kawaï. Why not, le style Pokémon, ça lui colle plutôt bien à la peau. ET V’LAN ! Direction le second magasin. Et là, c’est bienvenue dans le temple du Street Wear. Y’a massivement de quoi faire pleurer les trentenaires adulescents que nous sommes. Ben oui je l’avoue, j’ai versé une petite larme en voyant les rééditions de Pump, les Vans old school, les Nike 6.0, les séries limitées de Converse, les casquettes américaines, les T-shirts aux imprimés déjantés et les Teddy estampillés M.L.B… Pendant que Jo est en train de dire adieu à ses vieilles pompes en choisissant des baskets flashy comme pas possible, je tape un brin de causette avec David, l’un des responsables du shop : « Tu vois ici » , qu’il me dit « c’est une affaire de famille. Mon père a contribué au mouvement vestimentaire des hippies dans les sixties, c’est pour ça qu’on s’appelle l’Indien… Maintenant je bosse avec ma sœur Sonia, mon frère Emmanuel et ma mère Myriam et je peux te dire qu’on en a fringué de la rockstar ! janvier 2010 |
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l'indien boutique Nirvana, Metallica et Nicolas Sirkis d’Indochine sont venus faire leurs courses chez nous… ». Ça tombe bien, c’est justement ce que je veux, transformer Jo en rockstar. Allez HOP ! On finit notre shopping dans le troisième établissement qui ressemble à s’y méprendre aux puces de Saint-Ouen, version guitare électrique… Des slims en veux-tu en voilà, des perfectos, des T-shirts de groupes, des sweets oreilles de chat, des badges à un euro, des écussons, des accessoires variés et divers (chaînes, bracelets cloutés, etc.). On chine comme des malades et finalement on tombe sur un fute moulant façon Bon Jovi de la grande époque et un haut tout fluo à te faire péter les mirettes. On peut dire ce qu’on veut, mais Jo, t’as le look coco (voir la photo). Pendant pas mal de temps je n’ai plus eu de nouvelles de Jo. Paraît qu’il est devenu un véritable sex-symbol et que les filles tombent à ses pieds comme des mouches. D'après les rumeurs, il est devenu avec son groupe de rock une légende dans le Mississipi… Et la meilleure, c’est que son bassiste s’appelle Tom Sawyer…
L’INDIEN BOUTIQUE
25-30-36, rue Keller Tél. : 01 47 00 92 97 - www. indienboutique.fr
Facebook : l’Indien Boutique (officiel) Métro Bastille ou Voltaire 10 —
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lA BonNE ÉTOILE
Le 113 texte denys beaumatin & Michaël pécot-kleiner / photo arnaud chaillou
la galette des rois Le 113 /stop/ Plus de 3 millions d’albums vendus /stop/ Une amitié créative qui dure depuis 16 ans /stop/ 3 mecs doués qui ont su rester humbles malgré le succès /stop/ Un nouvel album : Universel /stop/ 16 titres à faire pleurer ta maman /stop/ Un interview accordé au BONBON 10e-11e /Oh oui, encore ! Encore ! Encore !/
Vous avez un petit mot à dire au député UMP Grosdidier, qui en 2005, vous a accusés à tort d’“incitation à la haine raciale” ? Toute cette histoire, ce n’était qu’une manipulation politique pour se faire mousser. Il n’a qu’à acheter et écouter notre album, et il verra que notre message est justement contre toute forme de haine raciale !
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ourquoi “Universel” ? C’est un message de rassemblement à C’était important de faire un album solo travers notre musique. Entre nous trois avant de repartir ensemble ? on regroupe tellement d’origines, de cultures. Chacun a eu le besoin de se retirer, de puiser On défend une idée : la fraternité. Pour trans- au plus profond de soi, de son identité, de ses cender les inégalités sociales, les injustices et origines. On s’est ressourcé pour mieux se reamener de l’espoir à tratrouver. On veut créer un vers notre musique. Au nouveau genre musical, on On défend une départ quand on a coms’inspire de tellement de mencé en 94, 95 on pen- idée : la fraternité. musiques différentes. C’est sait que notre musique juste l’aspect rythmique s’arrêtait en bas de notre immeuble, après ça qui sonne vraiment hip hop. a fait le tour de Vitry, le tour de la banlieue, de Paris, de la France, puis du monde. De De là à faire un virage électro c’est triplement voir notre musique autant appréciée par delà couillu, non ? les frontières on s’est dit qu’on devait appeler C’est la base du hip hop. C’est important que notre nouvel album Universel. On a la chance les plus jeunes comprennent qu’à l’époque, d’être écouté par beaucoup de monde et en dans les années 80, avec Grandmasterflash, même temps on est comme tout le monde. On Africa Bambaataa, tout ce qui regroupe le est universel parce qu’on est frère, point barre. breakdance, c’était de l’électro à l’état pur.
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Quand on est arrivé avec Prince de la Ville en 99 avec le titre Ouais gros on avait déjà des sonorités Kraftwerk. Certains se disaient : « C’est quoi leur musique ils vont dans quel délire ?! » Ça a pris. Même quand on a fait notre morceau avec Daft Punk. 7 ans plus tard, Kanye West fait la même chose. C’est une belle évolution. On a toujours pris des risques dans notre musique pour apporter au public de l’originalité. On aime surprendre et faire plaisir aux oreilles. Le titre “Aïe, aïe, aïe”, qu’est-ce que ça signifie ? Un doigt coincé dans une porte ? C’est un prisonnier qui a trouvé le nom de ce titre dans l’album. En fait, c’est une expression qui existe depuis très longtemps dans le milieu carcéral. “Aïe, aïe, aïe” exprime que ça va faire mal dans le bon sens, que ça va être énorme, vraiment cool, que ça va envoyer la sauce et
le bois avec. Cet été, on l’a souvent entendu quand on jouait nos concerts en prison. C’est une expression positive chez des gens qui souffrent, dans une situation très dure. Vos adresses. On aime beaucoup le quartier populaire du 10e-11e. Rues de Lappe, Saint-Denis, canal Saint-Martin. Ça nous fait penser à New York. Le Réservoir (11e), le Point Éphémère (10e) c’est vraiment des lieux qu’on kiffe.
Le 113 Universel EPIC
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les Bons plans on a testé pour vous
© Perrine Coudurier
LA PATACHE il est cool, il est beau, il sent bon la fête au chaud !!!
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a Patache, c’est LE bar des Canaliens : mais bien plus qu’une équipe et ses habitués, qu’un camp de base ou qu’un refuge face au blizzard ambiant, c’est avant tout une famille, la mienne, la nôtre, et bientôt la tienne !! Faisons comme si je ne connaissais pas la Patache, les sieurs Simon, Vince et consorts, comme si je n’y avais pas coulé de longues et douces nuits depuis bientôt cinq ans. Comme si je ne m’y étais pas rabattu hier, une fois de plus, pour fuir vent, neige, marées, et une cryogénisation non consentie. Supposons que je tombe nez à nez face à ce bar tout de bois vêtu et que j’en pousse (poussasse, pardon Nicolas) la porte pour la première fois… Faisons semblant… Semblant de découvrir les éclats de rire des potes qui se serrent au zinc, dos au bon vieux juke box qui couvre parfois difficilement les discussions qui se mélangent. Semblant de n’avoir jamais décrypté chacune des affiches jaunies qui en tapissent les murs. Semblant de n’avoir pas dévoré chacun de ses plateaux de charcut’ espagnole, de terrines vendéennes et de fromages à la coupe. De n’avoir pas goûté tous ses vins, bières et cocktails. De n’y avoir pas rencontré 14 —
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ou retrouvé la moitié de mon quartier, de n’en avoir pas fait 20 fois la fermeture après être entré pour prendre "un" verre. Faisons comme si cette histoire était vraie, comme si j’étais encore un puceau de la Patache. Et bien les gars, si c’était le cas, il ne me fallusse (ça le fait là, ‘Nic’ ?) pas 10 minutes pour adopter ce qui est l’un des derniers "bars de quartier" authentiques. Pas 10 minutes pour m’y sentir au chaud, pour me blottir dans son brouhaha caractéristique et y prendre derechef mes habitudes : et ça, ça me ferait un sacré cadeau de Noël avant l’heure !! Alors je serais heureux, comme un mec qui roulerait sa première galoche, comme un mec qui verrait son premier épisode des Sopranos, comme un mec qui découvrirait qu’il existe une vie en bas de chez lui. Et j’en sortirais à 2’ du mat avec le sourire aux lèvres, face au canal endormi. Et j’y retournerais vite, et je m’y mettrais bien ! Et je préférerais ne pas imaginer que ce lieu n’existe pas, que je l’eusse (…) simplement rêvé ou fantasmé… parce que là, ce serait la gueule de bois assurée !! Quentin Philibert La Patache 60, rue Lancry 10e Tél. : 01 42 08 14 35
les bons plans
© Perrine Coudurier
Un banc de guedin berge du Canal Saint-Martin
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a possibilité d’une île ? ???????????????????
Pourquoi nous évitons-nous, nous méprisons-nous, nous crachons-nous dessus 11 mois sur 12 et pile pendant cette période nous choisissons d’ignorer nos rancunes pour nous sauter dans les bras ? Bon ok, on est plus à un paradoxe près depuis que l’on a accepté l’idée de jumeler le culte de la minceur à celui de la surconsommation, mais malgré tout je ne peux pas m’empêcher de me poser la question. Pourquoi ça marche, comment ça marche et surtout quelle est la foutue recette de la "magie des fêtes" ? Si j’arrivais à la trouver peut-être pourrais-je régler la pauvreté croissante à grands coups d’amour et de solidarité ! Ce doit être l’air de Noël qui m’enrhume les neurones ! Peut-être une trêve que notre civilisation nous accorde pour pallier l’incapacité fonctionnelle du genre humain à s’épanouir sans se phagocyter ? Une façon de remettre les compteurs à zéro pour ne pas s'entretuer. Je marchais toujours au hasard, le regard dans le vide et la mine renfrognée, mais malgré mon mutisme apparent quelque chose attira mon attention. Je connaissais cet endroit.
Une route évidente dont ma tête était inconsciente. J’avais opéré un tour complet, une révolution. Comme un nouveau gouvernement, j’étais revenu au point de départ. J’étais au bout du canal Saint-Martin. Il peut paraître minable comme ça mais je l’aimais bien. J’avais la curieuse impression d’être à la fois sur l’eau et sur la terre et j’étais persuadé désormais d’être arrivé au bout de mon chemin. Je regardais hébété autour de moi et cherchais à comprendre ce que mon corps essayait de me dire. Puis, brusquement, ce fut la révélation ; ce que je cherchais désespérément dans mes tribulations solitaires ce n’était pas des réponses à mes questions mais du temps ! Du temps pour me les poser, du temps pour réfléchir, du temps pour prendre le temps. Et mes jambes avaient trouvé la solution ! Ce dont j’avais besoin, c’était d’un banc. Un banc banal où je pourrais m’asseoir sans aucun but, si ce n’est celui-ci. C’était la possibilité de voyager tout en restant immobile. C’était une chance de prendre du recul, calmement, et de ne plus faire que survivre. Un banc, c’était la possibilité d’une île ! Briac Barthelemy Un banc ô, berge du canal Saint-Martin, 10e janvier 2010 |
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le Bon art texte victoire boizard et denys beaumatin / photo denys beaumatin
Patrice De o A l'infini
king of thing Pendant un petit moment, elles restèrent là, immobiles et sages, plongées dans l’obscurité. L’une d’entre elles se mit à bouger, gesticuler dans tous les sens. D’un coup, sans mon approbation, ma main gauche se jette, bondit, rugit et s’empare d’un objet. Quand le désir de ma main gauche affronte la raison de ma main droite, il est impossible de la contrôler !
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eci n’est pas un trouble obsessionnel, mais une furieuse envie d’adoucir mon existence, d’apaiser mes sens, d’harmoniser mes chakras par une énergie secrète, un objet, des objets ! Cachés dans une caverne inexplorée du 11e, rue Jean-Pierre Timbaud, des trésors sacrés, aux histoires incroyables, aux expériences inavouables, attendent patiemment. Le prince du lieu, le maître des clefs, Patrice Landauer, l’œil aiguisé, être intemporel, d’une humilité sans borne, veille sur ces luminaires, miroirs, sculptures, meubles, bijoux… « Mais comment faites-vous Patrice Landauer, vous, l’antiquairo-brocanteur sans étiquette, pour avoir autant d’objets inestimables à nous proposer ?! Il faut ressentir leurs énergies. Il faut les comprendre. Les comprendre c’est savoir qu’ils ont une âme. » Comment fait-on pour choisir un objet ? On ne choisit pas ! C’est l’objet qui vous choisi ! J’ai toujours été sensible à la beauté et le 16 —
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design de l’art, à l’esthétique des objets. Et déjà petit, j’accompagnais ma maman brocanteuse, de fil en aiguille la tradition s’est perpétuée. Et j’ai fini par m’installer après quinze ans de brocante, dans le 11e en 2007. La tendance que vous préférez ? L’art déco, des lignes pures, très simples, on ne s’en lasse pas. Une histoire particulière avec un objet ? J’avais récupéré une vieille télévision d’aprèsguerre que j’avais proposée sur Internet, et un américain m’en a proposé un prix affolant, voire indécent. Il l'a ensuite mis dans un musée. Que vous inspire votre caverne ? Le côté hétéroclite et la diversité des objets ! On peut s’attendre à tout lorsque l’on y rentre, les personnes découvrent et me font découvrir l’histoire de ces pièces uniques et poétiques. Vous vous considérez comme brocanteur ou antiquaire ? Ces étiquettes ne veulent pas dire grand chose, on se considère plus comme « des marchands » même si je trouve ce terme péjoratif. Je me considère davantage comme un historien, un conteur… Le film qui vous ressemble ? Brazil de Terry Gilliam ! J’ai beaucoup été mar-
qué par ce film. Cet univers mélange à la perfection le passé et le futur, comme de vieilles machines à écrire transformées en ordinateurs. Les décors me fascinent… Pourquoi pensez-vous que les objets ont une âme ? Les objets sont des bonnes bases de scénarios. Ils ont des parcours incroyables ! Ils changent de destinataire, ils ont une vie à eux. Y'en a que j'achète pas, car je ne les sens pas, je ne peux me l’expliquer, c'est une question de feeling, de ressenti, de magie entre moi et lui. Vos adresses ? Les coiffeurs pakistanais sur l’avenue Parmen-
tier. L’autre café 62, rue Jean-Pierre Timbaud. Un petit resto indien, au comptoir des Indes 50, rue de la Fontaine au Roi. Ce que vous souhaitez aux Parisiens pour la nouvelle année ? Je leur souhaite de découvrir à travers moi l’objet de leur rêve. De rire, de chanter, de s’amuser car la terre ne demande qu’à tourner !
De 0 à l’infini
41, rue Jean-Pierre Timbaud 11e Tél. : 06 62 70 46 01 janvier 2010 |
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bon EN ARRIÈRE texte Amandine THIREAU
Couronnes : trône d'un drame
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ouronnes, non loin de la cité somptueuse trône d'un souterrain poussiéreux, portant les vestiges du désastre et du feu. Ménilmontant crachait en son sein une lave dont les volutes asphyxiantes serpentaient vers le diadème de cette cave, aujourd'hui la tombe de ces âmes errantes. Du soufre et de la fumée, sont nées en rugissant, les allées incessantes des hommes en voyage, humanité de passage. De ce drame passé est parvenue l'évolution, un nouveau monde souterrain, celui qui est maintenant le tien. 1903, trois ans après l'inauguration du premier métro de Paris, alors que la deuxième ligne est à peine ouverte, un incendie se déclare. La cause ? Un court-circuit électrique sur une rame à Barbès-Rochechouart. La rame est rapidement évacuée et l'incendie maîtrisé. Bien évidemment, il ne faut pas bloquer le réseau, la rame évacuée est donc poussée vers Nation par celle de derrière, préalablement évacuée aussi. Mais à Ménilmontant, le feu reprend sans qu'il puisse être éteint. Pendant ce temps, la rame qui suivait et qui avait ramassé les quelques centaines de voyageurs des deux rames évacuées, arrive à la station précédant Ménilmontant : Couronnes. 18 —
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Le chauffeur averti de cette reprise de flammes, ne redémarre pas et demande aux gens de descendre pour évacuer la station par l'escalier. Les gens commencent à remonter vers la sortie lorsqu'un des passagers se met à demander qui va rembourser les billets de transport. Alors les autres voyageurs se rassemblent et interrogent le conducteur qui, bien sûr n'en a aucune idée. Les voyageurs se mettent à protester, et ne voient pas la fumée qui a envahi la station Ménilmontant évacuée, se propager dans le tunnel pour envahir la station Couronnes à son tour. La foule tente alors de fuir la fumée vers l'autre extrémité du quai, mais sans issue. C'est plusieurs heures plus tard, que les pompiers découvrent 84 personnes, entassées sur les quais, asphyxiées par la fumée de l'incendie de Ménilmontant. À la suite de ce drame, il est décidé de modifier les rames, auparavant en bois, pour du matériel métallique. Modification qui fut complètement définitive après 1906. C'est donc la station Couronnes qui témoigna en premier, des drames probables lors de la concrétisation d'idées novatrices, comme celles de Fulgence Bienvenüe : le métropolitain parisien.
le bon écolo texte Delphine Martincourt
sweat shop un chouette coffee pour mes "couture party"
Dans le lot des cadeaux de Noël il y a toujours le pull immettable (inutile de nier, tout le monde a grillé que vous étiez à deux doigts de sangloter quand vous avez ouvert votre paquet) ou le top griffé size minipouce (même le régime 100 % pastèque n’y changerait rien), impossible à porter. Heureusement, les astres l’ont décrété, cette année sera éco-ludique, ou ludico-pratique, comme vous préférez. Dans tous les cas, Sweat Shop vous propose d’allier l’utile et l’agréable à votre créativité : en plus d’être un café chaleureux, c’est aussi un atelier de couture pour débutant(e)s ou confirmé(e s ! Sur le principe des cybercafés, chacun a la possibilité de louer une machine à coudre sur place, à l’heure (6 euros) ou au forfait. À tout moment de la journée, les clients peuvent venir s’installer à un poste de travail et commencer à coudre en utilisant une machine prête à l'emploi. Un café, un gâteau (formule à 5 euros) et c’est parti : ourlets, boutons et passementerie vont faire swinguer les vieilles fringues de mon dressing. Même sort pour les achats en solde pas tout à fait à ma taille, je recycle, je répare,
je customise… Le slogan de la boutique résume bien la démarche : less buying – more trying ! Les plus téméraires n’hésiteront pas à imaginer et réaliser leur propre collection printemps/été sous les yeux bienveillants de Martena, ancienne créatrice de mode et Sissi, ex-maquilleuse. Elles proposent régulièrement des ateliers couture, tricot ou enfant, des work-shops intensifs et même des rencontres avec des créateurs qui viennent transmettre et partager leur univers. Les formules sont variées et adaptées à toutes les envies (du « day-pass » au module de 10 cours « patch up your English »). Un bon moyen d’acquérir un savoir-faire que ne renieraient pas nos grands-mères, mais plutôt à la manière new-yorkaise. C’est sûr, les hipsters vont adorer !
Sweat Shop
13, rue Lucien Sampaix, 10e Tél. : 09 52 85 47 41 www.sweatshopparis.com janvier 2010 |
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le bon homme texte Denys Beaumatin aka « scoop toujours » / photo Arnaud Bouin & Etienne Pugliesi-Conti
Pierre Haski pierre haski cuisiné, Rue 89 passe aux aveux Minuit. La rue est sombre, désertique. Je m’active, sûr de moi. Il n’a plus le choix, il est cerné. Après des relances infructueuses pour une demande d’interview, Pierre Haski, président du média Rue 89, est obligé de tout déballer. C’est après avoir monté deux étages sans ascenseur que je m’introduis dans sa cuisine, lieu historique où a été crée Rue 89. Sûr de mon scoop, je commence mon interrogatoire à bout de souffle.
en Israël et en Chine. Je suis rentré de Chine en 2006, au moment où Libération plongeait dans la crise. Avec 4 journalistes de Libération, dont Arnaud Aubron, Pascal Riché et Laurent Mauriac, on a décidé de partir pour créer Rue 89, le premier journal en ligne, 100 % Internet dès l’origine.
L’originalité de Rue 89 ? On a mis Internet au cœur du processus. Dans les médias traditionnels, Internet c’est le Ah bon ?!!! complément, le cœur reste le journal, la télé, la Oui. Vous êtes mal renseigné visiblement. radio. Notre slogan c’est l’info à trois voies donc le journaliste, l’expert et l’internaute. L’idée de Heu… je n’ai pas dit mon dernier mot, dites- faire travailler ensemble les trois cercles. Notre moi tout sur votre intérêt et l’intérêt de parcours. l’information c’est qu’on Notre slogan c’est Je suis journaliste travaille ensemble, qu’on depuis 36 ans. J’ai l’info à trois voies, produise une meilleure travaillé d’abord le journaliste, l’expert information ensemble à à l’agence France et l’internaute. la fois vérifiée et crédible Presse. L’AFP c’est aux yeux de tous. la matière première de l’information. C’est un Journalistes et citoyens. peu l’usine, il y a 1 000 journalistes. Ensuite je suis allé à Libération, là j’ai passé 26 ans. C’est le L’actualité de Rue 89 ? gros de ma vie professionnelle, essentiellement C’est la sortie du magazine. Nous retournons à l’international. J’étais en poste en trois fois : au papier sous une autre forme, le site reste le en Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid, cœur et le papier c’est le complément. Et aussi,
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la vente d’objets d’art contemporain sur le site que l’on coproduit. Une adresse dans le 10e ? Ma bicoque, rue René Boulanger, les gens sont très gentils et font un couscous excellent. Que signifie Rue 89 ? Le nom Rue 89 a été choisi car la rue est un lieu de rencontre et de discussion, et que 89 est un nombre chargé de valeur, qui évoque notamment la liberté et la chute du mur de Berlin. Que vous évoque le chiffre 10 ? En Chine on compte différemment, c’est pas
les mêmes façons d’exprimer les chiffres avec les doigts. Le chiffre 10 se dit en faisant une croix avec les deux index. Un jour, j’étais dans le métro à Paris et je vois un chinois en train d’acheter un carnet au guichet et qui faisait, à la femme derrière la vitre, le signe de croix pour avoir un carnet de 10 tickets. Évidemment elle ne comprenait pas et voyait plutôt Vade retro Satanas. C’était une scène assez étrange, je m’en suis mêlé pour arranger la situation. Ces deux codes culturels qui s’affrontaient m’a beaucoup amusé. Tu veux un scoop ? Heu… oui j’étais venu pour ça. Va sur www.rue89.com janvier 2010 |
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les Bons shops
© Stéphane Kenech
les nouvelles boutiques du quartier par céline kastornova
Anagramme éditions ou le bio pour tous Ne chipotez plus sur la soupe
Envie de vous chouchouter en ce temps hivernal ? Foncez découvrir les livres des éditions Anagramme : une foule de titres autour du bio, du bon et du bien-être. Soupes bio de l’automne et de l’hiver, Tous les bienfaits de la châtaigne, Cuisinez avec les huiles essentielles, Soins naturels pour les cheveux… Du bout des orteils à la pointe des cheveux, vous allez respirer la zen attitude ! Faure travaille chez Anagramme (une marque de Bastille éditions). Pour lui, les livres d’Anagramme éditions sont « pratiques, accessibles au grand public et non réservés à une élite ». Entendez par là qu’il est inutile d’être un professionnel de l’agriculture biologique pour connaître, sur le bout de sa fourchette, tous les bienfaits de la pomme de terre bio. Anagramme éditions est là pour vous aider ! Ses livres se déclinent en plusieurs collections de 50 titres environ chacune. La première, Nature gourmande et bio (8,90 euros le livre), traite des “friandises bio”, comme les appelle Faure, c’est-à-dire des produits plus ou moins connus. Par exemple, connaissez-vous les avantages de l’agaragar ? Ou du lait de jument ? Les plus curieux d’entre vous trouveront même quelques idées recettes à la fin du livre pour les cuisiner comme des chefs ! 22 —
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La deuxième collection d’Anagramme, Vivons bio, propose des livres pensés sur le même principe, mais un peu plus étoffés (14,90 euros l’ouvrage). Où trouver alors ces grimoires du XXIe siècle ? En grandes surfaces ou dans les librairies, au rayon… cuisine. « En effet, les libraires sont encore frileux et n’osent pas créer de section réservée au bio », regrette Faure. « Donc ils les mélangent avec les livres de cuisine classiques. » Pourtant, la tendance du bio n’est plus à prouver et c’est pourquoi Anagramme éditions prévoit de nouvelles collections. L’une s’appellera Vivons vert et sera dédiée au développement durable dans la maison. « Le bio n’est pas seulement un effet de mode, mais une façon de vivre », soutient Faure. Bientôt aussi, nos amis à poils profiteront d’une cuisine saine avec des titres autour du bio pour les animaux. Enfin, surtout ceux dont les maîtres prennent encore le temps de leur mitonner de bons petits plats…
Anagramme éditions 30-32 rue de Lappe 11e Tél. : 09 50 76 40 28
© Stéphane Kenech
les bons shops
L’O’Kubi mélange les genres
Boys who love boys who love girls…
À la recherche d’un bar gay friendly à l’esprit familial ? Oubliez le Marais, direction rue SaintMaur, à l’O’Kubi, où tout le monde se côtoie dans une ambiance festive. « J’aime regarder les filles qui dansent sur la plage » chantait Patrick Coutin. À l’O’Kubi, on vous propose plutôt d’imaginer ce qu’il y a sous leur short… Non, il ne s’agit pas d’un club où tout le monde se déshabille, mais d'un bar gay friendly qui multiplie les événements originaux. Là, scotchée sur le mur, une banderole “sous le short des filles” rappelle la soirée sportive “Handballeuses, basketteuses, volleyeuses” de la semaine précédente. Mais ce soir, c’est concert jazz et demain, ce sera raclette party. Pensez juste à ramener de quoi manger, car le bar ne fait pas restaurant. Mais qu’à cela ne tienne, vous trouverez déjà sur place des consos aux prix plus que raisonnables (2,70 euros le demi de Leffe en happy hour) et une bonne humeur garantie : vous avez tous les ingrédients pour une soirée réussie ! Et peu importe que vous soyez gay, lesbienne, hétéro : tout le monde est là pour se rencontrer. Pas question de se mater les uns les autres, vous n’êtes pas à l’une de ces adresses “branchouille-dragouille” (mais que ça ne vous empêche pas non plus d’accoster votre
voisin…). L’idée est de faire des rencontres et, comme le dit une célèbre marque américaine « de venir comme vous êtes ». Derrière le bar : Marie, lesbienne et anciennement salariée d’une société boursière. « Il manquait un endroit dans un quartier populaire ouvert à tous et à l’esprit familial », se souvient-elle. Et c’est pour ça qu’il y a cinq ans, elle a créé ce lieu. Comment ça ? Hors du Marais ? « Oui, justement, pour changer du Marais ! », apprécie-t-elle. Donc c’est dans ce bar mixte que collectifs et associations mettent de l’ambiance plusieurs soirs par semaine, avec beaucoup de créativité et une pointe de folie. Par exemple, pour l’apéro de Noël, les invités sont attendus avec leur tupperware, un petit cadeau et beau travail d’imagination, le dress code de la soirée étant “5”. Sans oublier les DJ sets du mercredi au samedi soir, à partir de minuit.
O’Kubi 219, rue Saint-Maur 10e Tél. : 01 42 01 35 08 Pour privatiser l’endroit : okubi@hotmail.fr janvier 2010 |
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le bon artisan texte rémi grand / photo denys beaumatin
Rude Glibert
le grand tatoueur illustré Un soir de spleen bien arrosé passé en compagnie de mon ami et rédacteur en chef de votre mensuel préféré, celui-ci pour me faire reprendre pied me sortit cette géniale maxime : « Tu vas pas si mal t'es pas encore tatoué ! ».
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ais quelques verres de plus et nous en venions à considérer le tatouage comme un art sublime. Ce qui m'amène aujourd'hui à vous présenter l'un des maîtres en la matière, monsieur Rude Glibert et son monde onirique et farfelu. Située dans le bastion du rock à Paris, la boutique ouverte en 94 au 23, rue Keller par Domi fut l’un des premiers magasins de piercing en France. Rude s'y installera en 2006... D'abord passionné d'illustrations pour enfant, ayant des prédispositions pour le graphisme, mais faute d'un jeune âge et d'une indépendance farouche, notre artisan ne se verra pas évoluer dans cette voie. Peu importe, monsieur a du talent et petit à petit, entres potes, il troque la feuille et s'exprime à même la peau. Son style naîtra comme ça ! Et quel style ! L'univers de Rude, c'est un mélange d' Edgard Poe, de Lewis Caroll qui rencontrerait un ancien taulard fan de Guns 24 —
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n' Roses ! Et ces deux mondes cohabitent très bien, comme un conte gothique qui se passerait dans un motel pour camionneur (oui l'amalgame est douteux mais je vous jure que tout ça forme un monde fantastique). Il y a dans sa sensibilité l'amour du tatoo old school (genre roses, têtes de mort, ancre marine...) et la passion pour l'univers ludico-macabre un peu à la Mark Ryden. Tout ce mélange fabrique une nouvelle histoire extraordinaire écrite à vie, une histoire qu'on a nous-même créée, et qu'on peut relire ou faire lire à fleur de peau... ou de Poe. Notre tatoueur fou (référence à un célèbre chapelier), est également inspiré par l'univers du cirque, de ses couleurs mais aussi de sa tristesse et de sa folie douce, un freak show sombre et désespéré qui prendrait la route avec la troupe de Pinder, mais toujours dans une folle élégance british et une célébration de la vie. Rentrer dans le salon de Rude c'est comme quand Alice traverse le miroir, on pénètre dans un monde où l'on risque de croiser un lapin blanc ou une dame de pique trancheuse de têtes. Mais ce monde on a décidé de se le graver à vie, parce qu'il nous a marqué en bien ou en mal, et on veut en garder une trace indélébile. Pour ça Rude est le parfait aiguilleur, il
prend tellement votre histoire avec passion et sensibilité aiguisée que vous ne regretterez pas votre voyage et peut-être même en redemanderez-vous… Comme cet homme de 60 ans qui décida un jour d'inscrire en tout petit une tranche de sa vie, et qui tellement touché par le travail de notre artisan, finira quelques années plus tard intégralement tatoué. Du coup, sa réputation augmente au fur et à mesure que son talent s'inscrit sur toutes les peaux, vieilles ou jeunes : de l'émo transi au punk hardcore en passant par l'homme d'affaires stressé ou serein, tous désireux de faire graver un moment fort de leur vie par notre génie à l'âme et au style victorien qui a le don
de transformer un sentiment profond en un conte fantastique. La boutique est ouverte de 14h à 20h du lundi au samedi, je vous conseille de téléphoner pour un rendez-vous, l'affluence est grande... Pour ma part, je repars avec mon histoire de corbeau gravé à jamais sous mon poignet...
Paris Gentlemen's Tattoo Club (tatouages personnalisés par Rude) 23, rue Keller 11e Tél. : 01 47 00 73 60 www.23keller.wordpress.com janvier 2010 |
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les bons petits diables texte Julie DUTHEY / photo stéphane kenech
JepBois Petit bois
Késako ? Junior-Enfant-Petit, deux niveaux, à quelques pas du Cirque d'Hiver, qui regorgent de meubles en bois et de doudous originaux et de qualité pour les minots. Allergiques aux jouets made in China bruyants, à leur côté éphémère et à la déco trop souvent douteuse des chambres d'enfant, cet endroit est fait pour vous.
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e problème avec les enfants, c'est qu'ils grandissent. Drôlement vite, même. Et comme peu d'entre eux acceptent de dormir debout dans un coin, ou accrochés au plafond tels des chauves-souris, arrive très vite l'épineux problème de l'ameublement de leur chambre... Le meilleur investissement en la matière reste le lit évolutif, qui se trouve être la spécialité de la charmante boutique dans laquelle Evelyne et Isabelle vous accueillent et vous conseillent. Passionnées par les belles matières et leur qualité, régies par leur volonté de proposer « des choses qui durent », elles débordent d'idées originales et sûres pour faire de la 26 —
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chambre de Chérichou un véritable cocon. Leur meuble-phare est un lit, donc. Mais pas n'importe lequel, le rêve de chaque tête blonde (ou brune) : le lit-cabane ! Il s'adapte à toutes les étapes de la vie du bambin, du lit de bébé à la banquette d'ado, et transforme l'univers de sa chambre à volonté. D'autres trouvailles fourmillent : la chaise, elle aussi évolutive, qui passe de la phase bavoir-bouillie-babillage aux heures de conversation MSN, ou les très beaux coffres, à joujoux puis à trésors... JEP propose également toute la collection de doudous et jouets de la maison Moulin Roty, Bref, tout ici est de fabrication française, et a été sélectionné sur des critères rigoureux : aide à l'éveil, résistance au temps, sécurité de l'enfant. Une belle illustration du retour aux valeurs de transmission, de respect des choses, de sobriété sans austérité.
JepBois 22, boulevard des Filles du Calvaire Paris 11e Tél. : 01 47 00 44 30 - www.jepbois.fr
texte emmanuelle labouré / photo manuel brûlé
Maïka
Reine de de la gourmandise... «J’aime la galette, savez-vous comment ? Quand elle est bien faite, avec une fève dedans ! tralala lalalalalère… » C’est certain, le meilleur dans la galette des rois c’est bien la fève…
À
ton avis pourquoi appelle-on ce gâteau la galette des rois ? Je ne sais pas mais je trouve que c’est un joli nom ! Dis-moi, comment prépare-t-on une galette ? D’abord le pâtissier fait une pâte, après il la fait cuire…Non ! D’abord il met la fève et ensuite il la fait cuire et après il la met dans un papier, il met une couronne et comme ça les gens peuvent l’acheter. Pourquoi tu aimes manger de la galette ? J’aime la pâte feuilletée dedans, ça a bon goût et j’aime trouver la fève parce que ça veut dire qu’on sera une reine et j’aime bien mettre la couronne.
Si tu as la fève, qui sera ton roi ? Heu… je sais pas. Moi je préfère les copines parce que les garçons ça coure très vite et ça nous fait tomber dans la cour de l’école. Ça serait quoi pour toi la plus belle fève ? Une dame avec un petit chien et un petit chat. Ça ferait une grosse fève ça !! Oui bien sûr ! Et la dame elle aurait aussi un sac et derrière elle il y aurait sa voiture et une petite fille dans la voiture comme ça, ça fera une fève encore plus grosse !! Qu’est-ce que tu bois avec ta part de galette ? Un petit jus ou un petit sirop, on peut même boire un chocolat chaud en hiver si on a très froid. Tu penses que la galette serait aussi bonne s'il n’y avait pas de fève dedans ? Bah, c’est mieux d’avoir la fève quand même ! Je sais pas si ça serait très bon sans la fève mais en tous cas quand il y a une, c’est très bon !! janvier 2010 |
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retrouvez encore plus de bons plans sur
www.leBonbon .fr
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Š Arnaud Chaillou
le conte est bon texte Amandine THIREAU / photo dr
Michal artiste émergeant "self-concept" Un soir pluvieux de plus dans Paris, je rencontre Michal Kwiatkowski (à prononcer « fiatkovski ») à l'abri de l'énergie humide et citadine, à l'O'Kubi, rue Saint-Maur.
vite, un homme simple et créatif, un véritable amoureux du 11e arrondissement de Paris.
Pourquoi avoir choisi « Self-Concept » comme nouvelle identité artistique et comme ien loin du Michal de la Star Ac 3, nom de label ? c'est un homme de tout juste 27 ans C'était au départ le titre de l'un des morceaux qui se présente à moi, plus assuré sur de mon album en préparation, je trouvais que son identité, mais aussi sur sa musique. De- ça correspondait bien à ce qui se passait pour puis l'aventure Star Ac en 2003, il prépare déjà moi à ce moment-là. Tout l'aspect recherche son troisième album sous le label Self-Concept, de soi, de repères, la volonté d'indépendance dont l'EP est sorti dans les bacs ce 15 No- également. Je suis bien plus impliqué mainvembre dernier. Self-Concept : une nouvelle tenant dans ma musique, en tant qu'auteuridentité professionnelle compositeur-interprète et artistique qui vient bien sûr, mais je gère aussi Je suis bien plus s'implanter comme un impliqué maintenant maintenant tout ce qui se véritable projet musipasse autour de la création dans ma musique cal, et nous permettre d'un album, autre que de découvrir quelques titres d'un tout autre l'aspect artistique et créatif. style dans lequel nous avions déjà pu voir Michal auparavant. Les quelques titres déjà Tu as des inspirations particulières qui t'ont disponibles nous permettent d'apprécier une menées à « Self-Concept » ? pop mélodieuse composée de fibres new-wave J'ai aimé la musique grâce à des artistes comme et électro, le tout chanté en anglais, et cela lui The Cure ou Sinnead O'connor, alors forcéva bien. Self-Concept donc, à découvrir au plus ment, oui, cela doit se ressentir dans mes chan-
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sons, et ça me fait plaisir d'ailleurs quand on le remarque. Le but était vraiment de pouvoir faire passer via cette nouvelle identité une musique qui me parle plus et de repartir à zéro. Tu as des lieux favoris dans l'arrondissement ? J'adore la rue Oberkampf, elle est pleine d'effervescence, c'est une rue excitante, les gens et la musique sont dans la rue. J'aime le 11e pour cela d'ailleurs, c'est la combinaison parfaite du quartier qui bouge avec le calme du quartier tranquille. Après, pour des raisons architecturales, je suis tombé complètement amoureux de la Mairie du 11e et de l'église Saint-Ambroise, et puis
tous ces petits passages autour de Bastille, qui nous transportent presque dans le Sud de la France. Et en terme de scènes dans le 11e, tu as déjà pu t'y produire ? J'ai un très bon souvenir au Bataclan en 2009, en première partie d'Ysa Ferrer, le public et l'équipe étaient fantastiques.
Michal Self Concept www. myspace.com/selfconcept
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le Bon agenda agenda des manifestations culturelles Exposition Les tribulations d'une Slovène en Chine par Petra Bodlovic Toute une succession de contrastes, composée d’une mosaïque d’ethnies dans un pays où modernité et traditions coexistent en harmonie. Des instants rares, uniques, troublants et précieux ; une expérience inoubliable que je souhaitais partager à travers ces clichés capturés au hasard de mes chemins et rencontres… Jusqu’au 12 janvier 2011
Comédie
Les Petites Filles Modernes Par une série de flash-backs sur les anecdotes qui ont marqué leur passé, et de projections probables dans le futur, les Petites Filles Modernes illustrent le difficile passage à l’âge adulte de deux jeunes femmes terrifiées par l’inconnu et l’Autre, qui n’en sont pas moins curieuses et désireuses de grandir, de s’épanouir et de se faire une place, en dehors du grenier. Tous les dimanches et lundis du mois de janvier
Galerie Le Pictorium 12, rue du Moulin Joly Paris 11e Spectacle PRESTIGE
Théâtre
Un spectacle époustouflant dans un lieu magique ! Lions, chevaux, trapézistes, clowns.. La crème des artistes internationaux a été sélectionnée pour vous présenter ce nouveau spectacle.. de prestige ! Tout le mois de janvier Cirque d'Hiver Bouglione 110, rue Amelot Paris 11e 32 —
Comédie des 3 bornes 32, rue des Trois Bornes Paris 11e
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BETHSABEE Le spectacle Bethsabée est l'apparition jouant d'une femme monstrueuse, amoureuse, épouse, vierge et mère dont le monologue se déploie éclaté et sans repère, et nous invite à visiter le feu d'un être qui cherche à naître au monde.
le bon agenda Tout le mois de janvier Théâtre du Temps 9, rue du Morvan Paris 11e Du 19 au 31/01 LA COMÉDIE DES ERREURS de Shakespeare au Théâtre des Bouffes du Nord Du 1er au 08/01 LA CAGE AUX FOLLES avec Didier Bourdon et Christian Clavier au Théâtre de la Porte St Martin Du 01 au 31/01 LE MEC DE LA TOMBE D’À CÔTÉ au théâtre de la Renaissance Du 01 au 31/01 JÉRÔME COMMANDEUR au Splendid Jusqu’au 2 janvier POLLUX LE MANÈGE ENCHANTÉ au Théâtre Comédia
Soirée SUSHI FOIE GRAS vendredi 28 janvier 2011, 23:30 - samedi 29 janvier 2011, 06:00 En savoir plus C'est quoi Sushi Foie Gras ? C'est un mix franco-nippon ouvert d'esprit et pluri-style, né de la déglutition d'un sushi au foie gras. Le gosier est du Sud Ouest et le sushi de Kyoto. A cette occasion, oTTo invite Eda, fameux chef du resto Giro Giro, et l'ami SkWeek et son univers pour un dj set minimale techno en passant par la house nippone. Le vj Manu Le Rabouin stimulera vos iris par ses visus hypnotiques. Chauffeurs de dance floor et débusqueurs sonores sont more than welcomed ! En espérant vous mettre le saké à la bouche.
OPA Bastille 9, rue Biscornet. Créé par : Otto Mottow
Jusqu’au 2 janvier LAISSE NOUS T’AIMER au Théâtre Comédia
les bonnes adresses
RÉGIE PUBLICITAIRE 06 80 46 58 76 arnaud@lebonbon.fr
1/ LES SAB Ots d e mar i e
5/ porokhan e
25, rue Faidherbe 11
3, rue Moret 11e
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Tél : 01 43 67 06 60
Tél. : 01 40 21 86 74
2/ l'In d i e n b o utiq u e 25, 30, 36 rue Keller 11
6/ L'ate li e r tr us c e lli 7, rue des Trois bornes 11e
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Tél. : 01 49 29 95 57
Tél. : 01 48 05 12 11
3/Ab s o lu m e nt S e rv i c e s 9, rue des Trois Bornes 11
7/ le 3C e
Tél. : 01 55 28 50 00
Tél. : 01 43 38 58 32
4/ PAR FU M E R IE BU R DI N 7, boulevard de Denain 10 Tél. : 01 42 33 10 46
24, rue de la Folie Méricourt 11e
8/ italian style café e
93, rue Amelot 11e Tél. : 01 43 57 83 71
Le Bonbon est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement, sur un site labellisé imprim-vert avec des encres végétales. Ne pas jeter sur la voie publique.
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BONNE NOUVELLE Situé au 2ème étage avec ascenseur d'un bel immeuble en pierre de taille, typique des Grands Boulevards, les inconditionnels des charmes de l'ancien seront séduits par cet appartement 4 pièces en quadruple exposition composé d'une vaste entrée, distribuant un double espace de réception agrémenté d'un balcon exposé plein sud, d’une cuisine indépendante, de trois chambres (une sur rue, deux sur cour), d'un WC indépendant et d'une salle de bains. Amateurs de hauteur sous-plafond (plus de 3 m), de moulures et de parquets anciens, ce lieu de vie classiquement parisien n’attend plus que vos valises. Surface estimée : 92 m² + Balcon 2 m² 50 - Surface pondérée : 93 m².
Prix : 735 000 Euros (FAI)