Président Jacques de la Chaise jacques@lebonbon.fr Rédacteurs en chef Sophie Rosemont sophie@lebonbon.fr Stagiaires Valentine et Florence Secrétaire de rédaction Anne-Charlotte Anris Rédaction Eugénie Blanche, Denyse Beaumatin, Juliette Couderc, Coralie Dienis, Anne Laveau-Gauvillé, Sonia Pavlik, Baptiste Piroja, Marc Rosemont, Chloé Verry Photographes Sacha Héron, Philippe Mazzoni, Yohann Vassiliou. Maquette Emmanuelle Labouré Illustrateurs Guillaume Ponsin, Paulina Leonor Styliste Anthony Watson Remerciements Florian Leroy-Alcantara Chef de pub Nicolas Lamarche nicolas.l@lebonbon.fr 06 59 83 63 05 Grands comptes & Agences médias Matthieu Lesne 06 50 71 92 71 Petites annonces annonce@lebonbon.fr Rejoignez Le Bonbon recrut@lebonbon.fr Contactez-nous hello@lebonbon.fr 01 48 78 15 64 Le Bonbon 31 bis, rue Victor Massé 75009 Paris. SIRET 510 580 301 00016 ISSN : en cours Dépôt légal : à parution OJD : en cours de validation
édito “bon”jour
En février, faites ce qu'il vous plaît ! « Mieux vaut un loup dans son foyer qu’un homme en chemise en février ». Les dictons français, réputés pour leur véracité à toute épreuve (ou presque), nous mettent en garde. Le deuxième mois de l’année se doit d’être glacial, et encore synonyme de bonnet, moufles et couches de laine successives. Mais c’est pour la bonne cause, car « février avec neige nous garantit un bel été » ! Et ne prions pas en secret pour un printemps précoce, car, « quand février n’a pas grand froid, le vent dominera tous les autres mois ». Qu’importe, la Saint-Valentin, idéalement située à la moitié du mois, se charge de nous remonter le moral, et de perpétuer la tradition des cartes et chocolats entamés à Noël et au Nouvel An. Grincheux et autres allergiques à la fête des amoureux, prenez-en votre parti. Au Japon, les femmes sont obligées d’offrir des chocolats à leurs collègues masculins… qui devront, à leur tour, leur offrir un cadeau, de couleur blanche exclusivement, un mois plus tard. Aux états-Unis, le Valentine’s Day est une source de mobilisation quasi générale : on s’envoie des cartes surchargées de cœur et autres anges bedonnants. Chez nous, il ne s’agit que de bulles de champagne, de lingerie affriolante (ah, ces Français !) et de banquet en duo dans un bon restaurant italien. L’hiver est bientôt terminé, et l’amour n’est pas frileux. C’est aussi ce que la Saint-Valentin se charge de nous rappeler. Chaud les cœurs !
Sophie Rosemont
RÉGIE PUBLICITAIRE 06 59 83 63 05 pub@lebonbon.fr février 2011 |
Rive gauche
—3
leS bonbonS mode d’emploi comment profiter Des Bonbons
1 choisissez
2 Détachez
3 profitez
Repérez les Bonbons pré-découpés au milieu du magazine.
Détachez ces Bonbons qui vous feront bénéficier d’offres et d’avantages.
Présentez vos Bonbons au moment de payer et vous bénéficierez immédiatement de l’avantage annoncé !
descriptif d’un Bonbon Enseigne
Le nom du commerçant
tugalik
Avantage
Définition du type d’offre
:
1 -10%
expresso offert pour tout achat avec une commande*
Description
Le type de commerce
Coordonnées
Adresse et téléphone
La solution pour bien manger dans le quartier, gourmand et équilibré à petits prix, sur place ou à emporter 29, rue Saint-Placide 6e Tél. : 01 42 84 02 04 www.tugalik.com - Du lun. au sam. de 10h30 à 19h30 *Valable en février sur présentation du bon
sommaire miam miam !
Page 6. La
palette
Page 34. aurore
m
Page 5. Le Bon Timing Page 6. Le Bon Commerçant Page 10. La Bonne Étoile Page 12. Les Bons Plans Page 14. Le Bon Art Page 16. Le Bon en Arrière Page 18. Le Bon Look
Page 10. oh
la la !
Page 38. lison
de caunes
Page 21. Le Casse Bonbon Page 22. La Bonne Soirée Page 24. La Bon’Bonne Page 26. Le Bon Astro Page 28. Les Bons Tuyaux Page 30. La Bonne Séance Page 33. Le Bon Écolo
Page 14. le
pavé d'orsay
P. 44. Fariba
Afshar
Page 34. La Bonne Femme Page 36. Les Bons Shops Page 38. Le Bon Artisan Page 40. Les Bons P’tits Diables Page 42. Les Bons Snapshots Page 44. Le Conte est Bon Page 46. Le Bon Agenda février 2011 |
Rive gauche
—5
le Bon Timing les événements à ne pas manquer
© DR
enfant
exposition
C’est au théâtre du Lucernaire que Jean-Claude Grumberg réinvente à sa sauce aigre-douce le conte du Petit Chaperon rouge. La petite héroïne apprend par le loup-caporal Wolf qu’elle est « Uf » et tout ou presque lui est interdit… Drôle, mais aussi intelligent. Jusqu’au 23 mars, les mercredis et samedis à 15h, au théâtre du Lucernaire. 53, rue Notre-Dame-des-Champs 6e Tél. : 01 45 44 57 34 - www.lucernaire.fr
L’ORIENT VU PAR CHRISTIAN LACROIX
© Thierry Ollivier Michel Urtado
L’Orient des Femmes selon Christian Lacroix, voilà la nouvelle exposition du musée du quai Branly. Un superbe corpus de robes, parures, et coiffures orientales et traditionnelles a été constitué par Christian Lacroix et Hana Chidiac, responsable des collections Afrique du Nord et Proche-Orient. Du 8 février au 15 mai au musée du quai Branly. 37, quai Branly 7e - www.quaibranly.fr
© DR
concert
théâtre
© Magda Hueckel
LE CHAPERON ROUGE REVISITÉ
RIVE GAUCHE MUSIQUE Le concept de l’association Rive Gauche Musique est de s’opposer au diktat des grandes salles de la rive droite en proposant une programmation autour de la musique de chambre dans des quartiers. Ce mois-ci, c’est Schubert et Arenski qui seront joués par six musiciens dont le talent n’est plus à démontrer. Le 7 février au théâtre Adyar 4, square Rapp 7e. Réservation par téléphone au 01 45 49 46 42 - www.theatre-adyar.fr
WARLIKOWSKI AU THÉÂTRE DE l’ODÉON Un an après le succès de sa réinvention d’Un Tramway nommé Désir, Krzysztof Warlikowski revient à l’Odéon avec une nouvelle (et passionnante) création. À partir de plusieurs textes tirés de Bernard-Marie Koltès, Franz Kafka et John Maxwell Coetzee, il explore et interprète les temps qui courent. Remarquable. Du 4 au 13 février au théâtre de l’Odéon. Place de l'Odéon 6e - www.theatre-odeon.fr/ février 2011 |
Rive gauche
—7
8—
Rive gauche
le Bon commerçant texte Sonia Pavlik / photo Sacha Héron
La Palette l'esprit rive gauche 18h, un vendredi soir. Rencontre avec David De Jesus qui dirige depuis deux ans cette vénérable institution de Saint-Germain-desPrés.
ême en janvier, il reste déjà peu de places sur la célèbre terrasse à la croisée de la rue de Seine et de la rue Jacques-Callot. Nous entrons dans la première salle où trône le bar et où les serveurs se pressent sous la vigilance de belles palettes de bois offertes au fil du temps par des peintres. On est tout de suite frappé par l’ambiance atypique de l’endroit. Nous voici en plein cœur d’un lieu qui contribue à perpétuer l’esprit de la rive gauche.
héritage, ce n’est pas une passation de pouvoir. » Une photographie de Roland Topor, qui fréquentait l’endroit de son vivant, nous observe. Charly et Jean-François, les anciens patrons, sont toujours là, figurant sur un tableau de la peintre Margot, au-dessus de nous. Souriants, ils savent que La Palette est entre de bonnes mains. Amoureux des bistrots, David a toujours travaillé dans le respect de l’esprit parisien. Rien n’a vraiment changé, juste quelques réparations et des tables restaurées. « La Palette est aujourd’hui inscrite au titre des monuments historiques. Il faut qu’elle reste un lieu authentique, sans chichis. C’est un lieu de résistance à la modernité, il faut faire avec son histoire et continuer en enrichissant ce qui existe. »
Un brin dandy, David nous propose de nous installer dans l’arrière-salle, où le café abritait à l’origine un billard, où l’ambiance est plus calme, où les miroirs cernés de céramiques 1920-1930 affichent la patine des années. Le voici directeur de l’établissement depuis 2008. « Reprendre La Palette, c’est comme recevoir un
Belle histoire que celle de La Palette ; elle épouse les rêves et les gestes de la bohême intellectuelle et révolutionnaire des grandes années de Saint-Germain-des-Prés. Elle accueille Sartre ou Hemingway à une époque, Jim Morrison un peu plus tard. Aujourd’hui, on peut y croiser Francis Ford Coppola, Jacques Chirac
M
février 2011 |
Rive gauche
—9
La palette ou édouard Baer. Même Shimon Peres a tenu à y boire un verre lors d’une visite officielle dans la capitale ! Endroit privilégié et magique, La Palette a réussi à garder son âme malgré son succès. « Quand vous venez à La Palette, ce n’est pas par hasard. Il faut être initié. » Café à la fois cosmopolite et bistrot de quartier, c’est un lieu propice aux rencontres de qualité. « On vient ici parce qu’on sait qu’on va être tranquille. Les relations sont simples, comme à la maison. Les célébrités sont accueillies comme les autres clients, on n’en fait pas plus, pas moins. On donne de l’égard à chacun. » L’ambiance change selon les heures à La Palette, ouverte sans interruption. Le matin, vous pouvez goûter son petit-déjeuner en attendant d’y bruncher le dimanche. Le midi, vous savourerez ses plats du jour aux alentours de 15 euros et ses pâtisseries, au milieu des habitués, dont bon nombre de galeristes de la rue de Seine. Et le soir, partagez le secret des initiés autour d’un apéro dînatoire, où les bons verres de vin à partir de 5 euros s’accompagnent de guillotines à 7 euros, jolies tartines de pain agrémentées de fromage et de jambon, d’assiettes de saumon fumé ou de planches de charcuterie. À la vôtre !
Café La Palette
43, rue de Seine 6e Tél. : 01 43 26 68 15 Ouvert du lundi au dimanche de 8h à 2h 10 —
Rive gauche
février 2011 |
Rive gauche
— 11
lA BonNE ÉTOILE texte sophie rosemont / photo philippe mazzoni
Oh La La ! que la fête commence…! L’ex-chanteuse du groupe AS Dragon se relance dans une nouvelle aventure musicale, où la crème de l’électro française rencontre le piment du rock français. Conversation avec la belle Natasha, qui nous parle de ses hot spots des 6e et 7e arrondissements parisiens.
O
les chansons dépassent rarement trois minutes et vont droit au but. La nuit et la fête y sont très présentes… C’est donc un disque pour les clubs, qu'ils soient rock ou à tendance électronique. Il y a un vrai mélange d'influences post punk et quelques touches d'électro, mais c'est avant tout pop, avec des mélodies et des textes assez crus.
h La La !... mais qu’est-ce que c’est ? C’est un projet réalisé en binôme avec Justement, les paroles sont directes tout en Benjamin Lebeau (du groupe rémois étant assez poétiques. Comment avez-vous The Shoes), que j’ai rencontré il y a quelques écrit ces chansons ? années lorsque j’étais en tournée avec AS Dra- J’ai été inspirée par des choses de la vie de tous gon. Quand j’ai quitté le groupe, Benjamin est les jours. J’en ai fait des associations d’idées, venu me voir à Paris, je puis des jeux de mots, lui ai soumis quelques avec un humour grindémos que j’avais faites çant… C’est une écriture aller droit au but seule, et il a rebondi puzzle, presque psychalà-dessus. Finalement, nalytique : j’écris des nous avons écrit l’album à deux, pendant des bouts de phrases, ici et là, que je rassemble nuits entières. ensuite en tenant compte des sonorités que je privilégie parfois au sens. Comment le groupe vit sur scène ? Oh la La ! s’y dévoile en trio : Antoine Bois- Une cerise sur le gâteau ? telle, Clément Fonio et moi-même. Mais nous Philippe Katerine nous a prêté sa plume et sa sommes tous alignés, dans un souci d’équilibre voix sur le titre Un Poing C'est Tout. Avis aux d’énergie, et aussi parce que je ne souhaite pas amateurs ! me mettre trop en avant. Pourquoi avoir choisi ce nom, Oh La La ? Si l’on résumait l’album en quelques phrases, Ce qu’il y a de drôle dans cette expression, que pourrait-on dire ? c’est qu’elle sonne assez sexy chez les Anglais, C'est un album très court, résolument urbain, presque accompagnée d’un sifflement admira-
“
12 —
Rive gauche
”
tif, alors que les Français l’utilisent plus pour râler… comme ils le font souvent ! J’aimais beaucoup la dualité sémantique de Oh La La ! Quelles sont vos adresses fétiches ? L'Atelier de Robuchon, où je préfère aller pour le déjeuner. On y déguste des mets simples et raffinés, accompagnés de vins exceptionnels… à faire au moins une fois dans sa vie ! Côté club, le Montana : je n'y vais pas souvent mais je trouve la déco, faite par Vincent Darré, vraiment réussie ! Enfin, j’aime beaucoup me rendre à la Maison Deyrolles, pour aller caresser un ours blanc ou un tigre, ou encore admirer les couleurs des papillons… Et du point de vue culturel ? La librairie Taschen. Au départ spécialisée dans la bande dessinée, cette librairie s'intéresse à des sujets plus controversés tels que l'érotisme
gay ou encore le fétichisme, mais jamais de manière vulgaire. Et le cinéma L'Arlequin : la programmation est de qualité. J’y vais surtout pour le festival du cinéma allemand ! Votre dernier coup de cœur culturel ? Le spectacle Eonnagata, dirigé par Robert Lepage, avec Sylvie Guillem et Russell Maliphant (costumes d’Alexander McQueen) : fantastique ! L'ambiguïté sexuelle et le mythe de l'androgyne sont des sujets qui me parlent.
Oh La La ! Oh La La ! (Pias) / Ses adresses
L'Atelier de Robuchon 5, rue de Montalembert 7e Le Montana 28, rue Saint-Benoît 6e Maison Deyrolles 46, rue du Bac 7e Librairie Taschen 2, rue de Buci 6e L'Arlequin 76, rue de Rennes 6e
février 2011 |
Rive gauche
— 13
les Bons plans on a testé pour vous
Sadaharu Aoki Un japonais à Paris par Juliette Couderc
P
our tous les inconditionnels de pâtisserie, voilà l’endroit à ne louper sous aucun prétexte ! À découvrir, des saveurs uniques et inoubliables.
Installé dans le 6e arrondissement depuis 2001, Sadaharu Aoki ne
cesse de réaliser des prouesses culinaires. Dans un décor raffiné et décontracté, défilent des petites merveilles sucrées aux couleurs pétillantes et alléchantes. Diplômé d’une école de cuisine japonaise, Sadaharu Aaoki doit son art à son amour des pâtisseries, qu’il confectionnait au début pour ses amis. Après diverses expériences, il décide de se lancer : bâtonnets de chocolat jaune, bleu vif, répliques d’une palette de maquillage, éclairs rose bonbon, tablettes mâcha vert pétard, chocorons à pois… Tout est revisité
et d’un goût exquis. L’une de ses créations phares, le Zen, succulent biscuit dacquoise noisette, doté d’une pâte sucrée au sésame, de cognac Rémy Martin, d’un crémeux au sésame noir et au mâcha puis d’une mousse ivoire… Avouant qu’il préfère la simplicité, devant tant d’ingéniosité et de dur labeur pour se démarquer, il est difficile de le croire ! Impossible d’y échapper, si vous avez envie d’un soupçon de délicatesse aux saveurs nippones, optez pour cette délicieuse adresse… Sadaharu Aoki 35, rue de Vaugirard 6e Tél. : 01 45 44 48 90
D
ans ce bout de la rue de Sèvres, entre commerçants d’antan et brouhaha animé, voilà une petite échoppe qui offre bien plus qu’une simple bouffée d’oxygène ! Vous l’aurez compris, ici, on tourne autour… du pot ! Colorés, grands, moyens, petits, en fer, en terre : on choisirait presque le contenant avant le contenu, tant les pots de fleurs qui envahissent le trottoir font envie. Bulbes de jacinthe et crocus tout juste fleuris dans leurs caissettes en bois s’acoquinent avec d’élégantes amaryllis toisant les passants dans leurs pots carmin. À l’intérieur, telle Alice au pays des merveilles, on atterrit dans une ronde de fleurs, avec cette drôle d’impression qu’elles se mettraient presque à valser et à s’animer dès notre dos 14 —
Rive gauche
tourné. La Saint-Valentin approchant, messieurs, vous n’aurez que l’embarras du choix pour dévoiler vos sentiments : un lierre en cœur dans son pot de fer (8 euros), un mini rosier aux trois bourgeons (5 euros), une orchidée impériale (20 euros) ou, plus original, une jarre de cactus (de 12 à 60 euros). À moins que votre dulcinée ne préfère se composer un balcon en vue du printemps : mimosa débordant et odorant, gerbes de jasmin ou jolies fleurs des champs. Il y a d’ailleurs tout ce qu’il faut pour planter (terreau, engrais végétal) ou organiser un goûter en amoureux sur sa nouvelle terrasse. Entre sirop de coquelicot ou confiture à la rose, notre cœur balance ! À fleur de pot ,72, rue de Sèvres 7e Du mardi au samedi de 10h à 19h30 et le dimanche de 10h à 19h.
© Eugénie Blanche
À fleur de pot Mettre les petits pots dans les grands par Eugénie Blanche
les bons plans
© Marc Rosemont
Les Bonbons par milliers par Marc Rosemont
A
ctuellement, il ne reste que quatre ou cinq confiseries sur Paris. C’est une pièce rare que ces Bonbons, concentré de friandises dans un écrin tout doré, et avec plus de 650 références à elle toute seule !
Les Bonbons, c’est une destinée pour Cécilia, gemmologue de formation, petite-fille de biscuitier et fille de pâtissier. Si elle s’est engagée dans cette aventure, c’est parce que c’était la confiserie de son enfance. Née dans ce 6e arrondissement qui l’a vu grandir, elle se rappelle encore s’être émerveillée lorsque la poissonnerie du quartier s’était transformée en confiserie en 1985. Depuis, elle lui est fidèle… au point de racheter l’affaire il y a un an et demi. Ce que Cécilia aime le plus dans le bonbon, c’est son jeu de couleurs, ses qualités fédératrices… et son incomparable douceur ! Ici, on vient pour rechercher des bonbons qui ne se feront bientôt plus. Ainsi, ces petites choses sucrées prennent des dimensions culturelles et historiques. Voire familiales. Les grands-parents y emmènent leurs petits-enfants pour leur faire goûter ces douceurs d’antan. Non sans émotion, comme le raconte Cécilia : « il n’y a pas longtemps, une dame est venue et a pleuré en retrouvant des Hopjes, des bonbons hollandais que
son père lui amenait à la sortie de l’école. Cela lui rappelait beaucoup de souvenirs. » Les clients de la boutique prennent aussi l’habitude d’envoyer ces saveurs aux quatre coins du monde pour mieux les faire partager à des membres éloignés de la famille. C’est également un lieu où se croisent énormément de nationalités : des Brésiliens, des Japonais, des Américains… Ils viennent y chercher l’authenticité du goût des régions de France. Chez Les Bonbons, il y a des spécialités lyonnaises, des coussins, des pastilles de Lourdes, des Forestines de Bourges, des Cassissines, mais aussi des cocons, des Négus, fameux caramels au chocolat et au café enrobés d’un sucre cuit. Sans oublier quelques spécialités anglaises, belges, polonaises et italiennes. Bref, une avalanche de sucreries de toutes les couleurs et de toutes les origines. Enfin, les bonbons de Cécilia ne servent-ils qu’à être mangés ? Pas seulement : ils sont également utilisés comme éléments de décoration pour les fêtes. À Noël, certains achètent des oranges et des citrons recomposés pour décorer leur sapin. Les bonbons ne sont pas seulement bons, mais aussi beaux ! Les Bonbons 6, rue Bréa 6e Tél. : 01 43 26 21 15 février 2011 |
Rive gauche
— 15
le Bon art texte Anne Laveau-Gauvillé
Le Pavé d'Orsay
dénicheur de talents Lieu de création et d’échange unique à Paris, Le Pavé d’Orsay accueille des artistes de tous horizons qui souhaitent faire découvrir leur œuvre au public.
N
iché au pied d’un temple protestant, Le Pavé d’Orsay, espace artistique hétéroclite, est une agréable surprise. C’est au 48 rue de Lille dans le 7e arrondissement, à 300 mètres du musée d’Orsay, que cette association a élu domicile. Depuis près de cinq ans, une salle entièrement modulable est mise à disposition des artistes qui souhaitent exposer leurs œuvres, se produire en concert, répéter une pièce de théâtre ou encore donner des cours de danse. Une initiative que nous devons à un Américain, Jim Bese, pasteur et musicien à ses heures. Son objectif : favoriser l'intégration des artistes, professionnels et amateurs, dans le paysage culturel, en leur permettant de faire découvrir leur œuvre au public. « Nous espérons être un tremplin pour les artistes », confie 16 —
Rive gauche
Steve Thrall, président de l’association. Installé en France depuis le milieu des années 80, ce passionné d’art et de culture française s’investit au quotidien avec son équipe pour faire connaître de jeunes artistes. « Tout artiste doit confronter son œuvre à un moment donné à son public s’il veut exister en tant que tel », explique Steve Thrall, « ce qui constitue une véritable mise en danger de soi ». C’est pourquoi il met un point d’orgue à écouter, accompagner et soutenir ceux qui viennent à sa rencontre. Il encourage « les artistes qui portent, transmettent et partagent des valeurs communes en bâtissant des projets sur du long terme ». Et si les manifestations artistiques sont éphémères, les liens entre artistes et membres de l’association sont indéfectibles. Au Pavé d’Orsay, chaque artiste apporte sa pierre à l’édifice, laissant une trace durable de son passage. Dans une salle entièrement équipée techniquement, les artistes peuvent présenter leur travail en échange d’une somme symbolique. Ils font leur premier pas en toute confiance et sécurité,
au sein d’un espace convivial et chaleureux, propice à la découverte des arts. Le Pavé d’Orsay leur donne aussi l’occasion de rencontrer un public éclectique. On murmure d’ailleurs que David Hamilton y a été aperçu il y a peu, lors d’un vernissage photo… La programmation est à l’image du dynamisme de l’équipe. En 2010, on compte pas moins de 26 concerts, 12 expos, des cours de théâtre, des séances de cinéma, illustrant l’ouverture d’esprit et le goût pour le multiculturalisme qui caractérisent Le Pavé d’Orsay. Jazz, rock ou chanson française cohabitent avec expos de photos et peintures. Le public vient écouter une lecture des lettres d’amour de Clara et Robert Schumann ou un concert de musique
expérimentale tout en jetant un oeil au travail sur le mouvement de Sébastien Mathé, photographe indépendant pour l’Opéra national de Paris. La nouveauté ? Depuis l’année dernière, Le Pavé d’Orsay accueille des artistes en résidence les mois d’été. Un espace créatif qui vaut le détour !
Le Pavé d’Orsay
48, rue de Lille 7e lepavedorsay.wordpress.com
Programme Le 3 février, projection du film Va, vis et deviens de Radu Mihaileanu. février 2011 |
Rive gauche
— 17
le bon arrière texte Coralie Dienis
Le Bon Marché Au bonheur de tous « Une cathédrale de commerce pour un peuple de clients ». Ci-gît une des célèbres paroles d’émile Zola. En 1883, il arborait déjà l’hégémonie du bon marché à travers le ô combien fameux Au bonheur des dames, qui devait entraîner des générations de lecteurs dans l’une des innovations du second Empire, voire même du dernier millénaire : les grands magasins !
T
out commence en 1852 quand Aristide Boucicaut (auquel rend encore fier hommage la surchargée ligne de métro mauve N° 8), accompagné de son épouse Marguerite, s’associe à la direction d’un magasin de 100 m² situé rue de Sèvres. Grâce à leurs idées novatrices et leur audace commerciale sans précédent, c’est en flèche que grimpe le chiffre d’affaires de la petite enseigne, leur permettant bien vite de reprendre l’affaire en main face à des associés trop timorés. Ainsi naît LE projet Au Bon Marché. Le chantier du plus grand magasin de Paris, et même du premier grand magasin de toute l’histoire du shopping, sera bel et bien enclenché le 9 septembre 1869… avec notamment à ses cotés un 18 —
Rive gauche
certain Gustave Eiffel. « Le seul édifice spécialement construit et entièrement affecté à l’usage d’un grand commerce des nouveautés », tels étaient les rêves de monsieur Boucicaut, qui souhaitait totalement révolutionner l’histoire de l’achat compulsif. À cet effet, il en bâtit ingénieusement les mécanismes de fonctionnement au-delà de l’aspect structurel, instaurant ce qui allait révolutionner toute une société. L’entrée fut déclarée libre pour tous. Dorénavant, les prix ne seraient plus négociables, l’échange et le remboursement des achats devinrent possibles, les produits se multiplièrent dans les rayonnages, l’ancêtre de notre sacro-sainte La Redoute fut créé en la personne du premier catalogue de vente par correspondance daté de 1871… En 1877, lorsque la vie quitta le fier Boucicaut, il laissait un magasin en plein essor de 3 500 employés, réalisant un chiffre d’affaires de 160 fois plus qu’en 1852. À la fin des travaux, en 1887, le bâtiment couvrait une superficie de 52 800 m². Un siècle plus tard, Au Bon Marché change de nom et devient Le Bon Marché, le plus grand magasin de la rive gauche dédié à l’univers du luxe et qui, encore aujourd’hui, honore de sa présence des générations de consommateurs avisés.
le bon écolo texte et photo Eugénie Blanche
Pigments
Mille et une teintes issues de la nature pour vous séduire
Déjà le mois de février : la sinistrose et le temps morose toquent à nos fenêtres. Le ciel est gris, les vitamines englouties, les célibataires endurcis, et le printemps encore loin… Il est temps de mettre de la couleur dans tout ça ! Haut les cœurs, voici une boutique qui pourrait bien nous sauver la mise à l’approche des giboulées : pigments, peintures naturelles, ouverte il y a tout juste six mois. Son jeune créateur Vincent Hernandez, véritable "amoureux des couleurs", compte bien dépoussiérer l’image des magasins de peinture (parfois un peu trop sérieux ou réservés aux initiés) et "recolorier" la profession en introduisant des matériaux écologiques et respectueux de l’environnement. Délaissée à la Libération au profit des peintures chimiques, la peinture naturelle est un produit que la France redécouvre. Issue de matériaux provenant directement de notre chère Terre (chaux, craie, argile), celle-ci possède de nombreux avantages : aisée à appliquer, sans produit toxique donc nonallergène, pour tout budget, et surtout absolument inodore ! Des atouts non négligeables pour refaire l’intérieur d’une chambre d’enfant ou même de son appartement sans s’imposer les 3 degrés de la saison
dans son salon. Dans la boutique aux airs de mosaïques à la Mondrian, difficile de choisir… On tergiverse, on trépigne, on s’emballe puis on hésite entre 2, 3 et même 1 000 teintes ! Même si nous sommes bien décidés à abandonner le blanc éternel, comment recolorer sans se planter ? Vincent et Yoanne, son acolyte, ont l’habitude. Tels des marchands de couleurs, ils sont là pour nous guider : « Notre dernier challenge, réussir à intégrer 17 couleurs dans 100 m2 à la demande d’un client ! » Il suffit de venir son plan d’appartement à la main, pour repartir la tête pleine de pigments et de précieux conseils. Quant aux intitulés, exit les appellations tristounes à numéro Pantone. Ici, les noms sont une invitation au voyage : Vert Ankara ou Hollywood (mon préféré !), bleu Koh Tao, beige Roma, gris Rhino ou Cayenne … Et pour cause, lorsqu’il ne joue pas au petit chimiste avec ses pigments, Vincent parcourt le monde et ses "teintes". Et le rose Bonbon : plutôt rose Candyfloss ou Bollywood ?
Pigments
23, rue de l’Exposition 7e Du lundi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h - www.boutiquepigments.fr février 2011 |
Rive gauche
— 19
la bonne dame texte et photo Denys Beaumatin
Aurore M
la maïeutique du style Laide, définitivement laide, pensais-je devant ce miroir fané. À travers la fenêtre, une affiche d’un mannequin dans le plus simple apparat me nargue d’un sourire ravageur. La beauté m’étant inaccessible, il fallait ruser, jouer du paraître pour séduire.
C
’est après quelques idées misérables que je me suis réfugiée dans les méandres de la toile pour aboutir sur la solution : le personal shopping. Un conseil sur mesure d’une fashionista éclairée. La perle rare, c’est Aurore M., ancienne mannequin, attachée de presse, puis styliste pour Marie-Claire. Charmante, chic, elle nous transporte non sans humour dans ce métier qui ouvre notre horizon des styles véritables à l’abri du diktat de la mode formatée et sans attraits. Car, comme elle le dit elle-même : « Ce qui compte quand on conseille une personne, c’est de respecter son âme pour styliser et révéler son caractère ». Comment t’est venue l’idée d’être personal shopper ? Pendant six ans, j’ai habité aux états-Unis et les personal shoppers sont très courants là-bas. J’ai voulu lancer ce nouveau service qui était très
20 —
Rive gauche
peu développé pour une clientèle exigeante. L’amour des gens a fait le reste, et le fait de leur offrir un vrai service : un conseil sur mesure, une exclusivité, une sélection ciblée dans la joie et la bonne humeur. Qu’est-ce que tu aimes dans un corps nu ? Sa vulnérabilité. J’aime l’idée qu’un corps ne peut se cacher derrière quelque chose, c’est la vérité d’un être qui se révèle. Pourquoi habilles-tu les gens si tu les aimes nus ? Un habit est une humeur, un amusement, j’aime mettre en valeur leur personnalité. La vulgarité, c’est suivre la mode, donc j’essaie de les sortir de ce diktat de "fashion victim" où tout le monde s’habille pareil, pour retourner à quelque chose de plus épuré, plus minimaliste, de plus personnel. J’aide les gens à respecter leur âme, à retrouver leur propre style. Ton actualité ? Mon blog… et peut-être rejouer au théâtre ! En résumé, mon style est mon actu. Je pars d'une base simple à laquelle j'assortis une pièce forte. J'aime les lignes simples, sensuelles mais
un peu masculines aussi. Le style doit toujours être dans le décalage : chic la journée, décontracté le soir. Surtout, avoir de l'esprit est l'élégance ultime ! Ton conseil fashion pour la Saint-Valentin, de la tête aux chaussures ? Les chaussures de Nicolas Kirkwood, qui sont graphiques et sensuelles. Une robe de Roland Mouret ou un pantalon de chez Eric Owens. Pour le haut, je choisirai une chemise Martin Margiela. Et en chapeau, un créateur belge Elvis Pompilio. Une anecdote érotique ou drôle lorsqu’on habille et qu’on déshabille les gens ?
J’ai eu une expérience rigolote avec une cliente qui m’a confiée qu’elle mettait tous les jours sous son pantalon un faux postérieur brésilien. Le subterfuge fonctionnait à merveille : ses fesses étaient sublimes !
Adresses coup de cœur
Mona, 17, rue Bonaparte 6e Une très belle sélection de vêtements en face
des Beaux-Arts. Baby Buddha, 68, rue des Saints-Pères 6e
Une jolie boutique de bijoux. www.aurore-m.com
février 2011 |
Rive gauche
— 21
les Bons shops les nouvelles boutiques du quartier
Par Chloé Verry
Par Chloé Verry
Bar à champagne de la Tour Eiffel
TILA MARCH
Depuis quelque mois, une petite surprise s’est installée au sommet de la grande dame de fer…
La marque chic et féminine déjà culte des fashionistas s’est discrètement installée au numéro 24 de la rue Saint-Sulpice.
Qui dit mois de février dit 14 février, date de l’incontournable Saint-Valentin… Une charmante fête qui angoisse autant les célibataires que les couples. Pour les premiers, la simple idée de passer cette soirée seuls est inadmissible et donne l’envie de s’organiser une petite virée entre amis. Pour les autres, la pression repose essentiellement sur la gent masculine qui se doit de devenir créative, romantique et surprenante. Voici l’idée pour sauver tout le monde : le Bar à Champagne de la Tour Eiffel. It’s so chic d’inviter sa dulcinée au dernier étage du monument le plus sexy du monde… Vous pourrez choisir de braver la longue et mythique série de marches main dans la main ou d’utiliser le coupe-file (bien plus malin) en réservant votre ascenseur. Tout là-haut, un barman très sympathique vous servira une délicieuse coupe de champagne blanc ou rosé pour 10 euros. C’est à ce moment précis que vous aurez la certitude de vivre un moment inoubliable dans un décor à couper le souffle. Terminée, l’excuse éternelle de ceux qui ne "cèdent pas au diktat des fêtes commerciales"… Pour les célibataires, c’est l’occasion de trinquer à celui ou celle qui viendra !
Le Bar à Champagne Tour Eiffel 7e Tél. : 08 92 70 12 39 - www.tour-eiffel.fr 22 —
Rive gauche
Le charme de la Rive Gauche
Tamara Taïchman, rédactrice de mode au magazine ELLE, et Nicolas Berdugo ont donné naissance à cette marque néo-BCBG il y a déjà quelques saisons. Ils ont ouvert, depuis le mois de décembre, leur première boutique à Saint-Germain-des-Prés. Dans un espace de 50 m2 moderne et clair, les volumes sobres et graphiques sont réalisés dans des matériaux tels que le bois brut, le béton et le laiton. Des patères disposées sur les murs permettent aux différentes bandoulières, bourses ou autres cabas d’être suspendus avec légèreté. On y découvre une collection de sacs et de chaussures réalisés dans des coloris et des formes que l’on adore. À noter : chaque accessoire possède une fermeture identitaire (mousqueton, pompon, bouton-d’or ou encore la fameuse patte Zelig, signature de la maison). La créatrice joue sur les contrastes de matières (toile/vernis, veau velours/cuir, cuir/or) ainsi que sur le bicolore. Tila March, c’est une collection réalisée avec le savoir-faire et les finitions du luxe, sans que votre porte-monnaie ne tombe trop malade… Porter Tila March, c’est simplement risquer de faire mouche… Tila March 24, rue Saint-Sulpice 6e Tél. : 01 43 26 69 20 - www.tilamarch.com
© Simon Louet
les bons shops
Par Baptiste Piroja-Pattarone
Bretzel Love Ceux qui pensaient que le bretzel était réservé uniquement à nos amis alsaciens ou encore à nos voisins d’outre-Rhin se sont définitivement trompés, cette pâtisserie dorée, aussi croustillante que fondante, s’est invitée à Paris, au 15 rue Vavin. Le bretzel est bien plus qu’une savoureuse brioche, c’est en réalité tout un symbole. Une aura mystérieuse se dégage autour de lui tant les rumeurs fantasques et anciennes, qui circulent à son sujet, sont nombreuses. Si Bretzel Love lui rend un hommage complet en nous proposant un large panel de variantes salées et sucrées préparées à partir de la pâte à bretzel, la boutique remet assurément cette pâtisserie au goût du jour. Le bretzel est devenu tendance et mérite qu’on le reconsidère, notamment sur le marché du snacking. Car, il n’est pas qu’un effet de mode et peut se flatter de son glorieux passé. Il est consommé dans les monastères au Moyen âge, puis s’installe progressivement dans les coutumes européennes. Seulement son origine est incertaine. Selon les dires de certains, un moine poussé par sa créativité débridée se serait inspiré des bras croisés de ses camarades pour créer cet aspect en forme de nœud. D’autres prétendent en revanche que le boulanger du royaume, en ratant la cuisson de sa baguette, aurait eu l’obligation de concevoir un pain unique au travers duquel le soleil brillerait trois fois. Enfin, les plus imaginatifs pensent
qu’il représenterait une image schématisée du cosmos lors de cérémonies religieuses chez les Celtes. à vous donc de prendre parti… Lorsque l’on entre dans la boutique, c’est le mot fraîcheur qui nous vient directement à l’esprit. Les pâtisseries sont préparées juste devant nous dans une atmosphère lumineuse et acidulée. Les amateurs de casse-croûtes sucrés seront ravis (bretzels à la cannelle, à la praline, au chocolat) comme les gourmands affamés en quête de salé (bretzels simples, au pavot, à l’oignon ou encore au cheddar). Une fois commandés, les bretzels sont servis chauds et conservent toute leur souplesse et leur onctuosité. Le bretzel semble nous séduire au-delà de sa qualité nourrissante par des prix extrêmement accessibles et surtout par sa silhouette "so glamour", relookée pour l’occasion. Venu tout droit des états-Unis, ce concept alléchant allie tradition et innovation pour un résultat dépaysant, qui en envoûtera sûrement plus d’un.
Bretzel Love 15, rue Vavin Paris 6e Ouvert du lundi au samedi de 9h30 à 19h www.bretzellove.com février 2011 |
Rive gauche
— 23
le bon artisan texte et photo Marc Rosemont
Lison de Caunes la paille dans tous ses états !
« Née dans la paille », Lison de Caunes est à l’origine de la renaissance d’un art : la marqueterie de paille. Maître d’art et membre des Grands Ateliers de France, elle nous fait voyager depuis les bagnards du XIXe jusque dans les somptueux appartements de New York, le tout imprégné d’un style art déco français.
est la petite-fille d’André Groult, décorateur dans les années 20 qui a su développer la marqueterie de paille en France sur différents supports comme le bois mais aussi le galuchat, le bronze, le cuivre et bien d’autres encore.
Au XIXe siècle, c’est grâce aux bagnes des îles de la métropole française que cet art se répand et connaît un certain succès : « télégraphes, drai l’on se promène du côté du métro Du- peaux français et bateaux caractérisaient les éléroc, il y a une adresse à ne pas manquer. ments fabriqués en France : on retrouvait dans ces Au fond d’une cour ornée d’une vigne réalisations le décor du quotidien des bagnards ». grimpante, on trouve l’atelier de Lison de Au début, Lison de Caunes était exclusivement Caunes - en pleine expansion car son atelier sollicitée pour de la restauration de pièces anva bientôt s’agrandir d’un nouvel espace. L’en- ciennes (coffres, tables, paravents…). À prédroit est calme, paisible, sent, on la retrouve propice à la contemplamême à New York pour Je suis toujours tion. Dans l’atelier, il y éblouie après 30 ans tapisser les murs d’apa beaucoup de couleurs. partements de l’Upper Toutes les teintes de paille imaginables y sont, East Side. Mais, elle travaille aussi pour des des œuvres habillent le mur et le tout sent la créateurs, des décorateurs, les maisons de luxe, colle à bois… Et ça sent bon ! sans oublier « les antiquaires, les collectionneurs et un peu les musées ». La marqueterie de paille, parent pauvre de la marqueterie de bois, y renaît sous ses plus Aujourd’hui, ils sont trois uniquement dans le beaux atours. « Plus personne ne la travaillait, monde à faire preuve de cette spécialité. Passée ni en France ni à Paris, et en 197, l’art déco est maître d’art, Lison de Caunes transmet son revenu à la mode », raconte Lison de Caunes. savoir pour « montrer l’évolution de cette spéciaQu’à cela ne tienne, c’est justement cette an- lité, pas tant du point de vue de la technique que née-là qu’elle se consacre à cet art perdu. Elle de l’audace visuelle. Il faut susciter la créativité,
S
“
24 —
Rive gauche
”
ne pas refaire ce qui se faisait durant les années 20 ». Cet artisanat est réinventé, jour après jour, par ses soins. Le matériau, c’est « la paille de seigle du céréalier. Ce n’est pas l’épi qui nous intéresse, seulement la tige. Si vous passez à côté d’un champ destiné au cannage ou à la marqueterie, vous le distinguerez par sa hauteur : deux mètres ou plus. La récolte est toujours manuelle, puis la tige est coupée afin de soigneusement éviter les nœuds. En fait, on n’y a rien changé depuis des années ». Il faut, bien sûr, de la colle et un savoir concernant les teintes à employer. Or, la paille possède un vernis et une étanchéité naturels, et c’est la qualité de la pose et de son support qui influe beaucoup sur la pérennité de l’œuvre. « Le sens de la paille fait évoluer le sens de la lumière », car travailler cet art revient à jouer avec
la lumière et la façon de l’accrocher. « Je suis toujours éblouie après 30 ans », conclut Lison de Caunes.
Lison de Caunes
20-22, rue Mayet 6e www.lisondecaunes.com Sur rendez-vous Tél. : 01 40 56 02 10 lison.decaunes@free.fr Stage d’initiation et Perfectionnement à l’atelier avec Mariette Kern Tél. : 01 40 84 02 50 / 06 12 51 52 77 mariettekern@cegetel.net février 2011 |
Rive gauche
— 25
les bons p'tits diables texte Juliette Couderc / photo DR
Le Salon de thé Bonpoint A cup of tea please ! La rue de Tournon, à deux pas du Luxembourg est devenue un endroit incontournable depuis l’implantation de Bonpoint, connu pour ses vêtements tendance et précieux. Cette boutique a plein de trésors cachés dont son joli salon de thé.
Q
uel défi réussi que cette boutique ! L’ancien hôtel Brancas est métamorphosé. Entre féerie et poésie, les mamans branchées du quartier déambulent avec leurs bambins aux minois craquants parmi les différents espaces qui leur sont dédiés. Au-delà de la marque, il y a tout un concept. Fini l’époque où l’on achetait et zou, on repartait aussi sec ! Désormais, on prend son temps et les architectes l’ont bien compris. Aussi, parmi ce palais aux mille merveilles, il est possible de se poser tranquillement avec bébé et poussette dans un superbe salon de thé-restaurant. L’élégance est toujours de rigueur : sol en béton, salle voûtée et ambiance feutrée avec lumière tamisée. Les meubles très 26 —
Rive gauche
distingués se marient avec les petites chaises hautes colorées pour enfants alignées sagement dans un coin. Des livres sont à disposition pour une lecture improvisée. Au menu, qu’y a-t-il ? De la bonne cuisine et des pâtisseries ! Les parents peuvent bruncher : lasagnes, artichauts… tandis que leurs petiots se jettent sur des mousses au chocolat et découvrent des gâteaux délicieux présentés sous cloche. Les plus gourmands ne pourront résister aux bonbons sucrés présentés dans de petits bocaux. Cerise sur le gâteau, lors de l’arrivée des beaux jours, il est possible de se dorer à l’ombre du marronnier dans un jardin typiquement frenchy. Vivement la fin de l’hiver !
BONPOINT 6, rue de Tournon 6e Tél. : 01 40 51 98 20 - www.bonpoint.com Ouvert du lundi au samedi de 10h à 19h
texte sophie rosemont / photo Nono BLC
Carla
et l'amour… Entre son nounours, ses jouets Hello Kitty et ses deux sœurs, Carla est plutôt bien entourée. On la rencontre un mercredi après-midi, après son cours de peinture et un goûter bien mérité. À quatre ans et demi, l’adorable Carla aux yeux bleu océan a déjà un tempérament bien affirmé et connaît tous les rouages de l’amour… ou presque !
P
our toi, c'est quoi l'amour? ça veut dire faire des gros câlins, des bisous, et puis se marier. Et voilà!
As-tu un objet qui te tient particulièrement à cœur ? Ma montre Hello Kitty, mon collier de baptême et l'ange qui est dans mon lit. Ma maman l’avait aussi quand elle était petite, il me protège la nuit et m’empêche de faire des cauchemars ! Je ne peux pas m’en passer.
jour, quand il est venu nous chercher à l'école, ma grande sœur et moi, il a fait semblant de nous jeter à la poubelle. C'était vraiment trop drôle ! Euh… Et sinon, que peux-tu me dire d'autre sur lui ? Il habite à Los Angeles et il a les cheveux tout courts, comme Papa. Tu sais ce que c'est la Saint-Valentin ? Oui, ça veut dire offrir des cadeaux et faire une jolie carte de la Saint-Valentin, avec un cœur brillant et scintillant. Et puis il faut le colorier. Où voudrais-tu que ton amoureux t'emmène pour la Saint-Valentin ? Je voudrais bien qu'Antoine m'emmène à mon mariage ! Avec des confettis, ma belle robe rose et lui porterait un costume de prince et un nœud papillon.
As-tu un amoureux ? Oui, il s'appelle Antoine. C'est mon parrain. Un février 2011 |
Rive gauche
— 27
les 2 ans du bonbon au trianon / marie antoinette party
www.leBonbon .fr
retrouvez encore plus de bons plans sur
www.leBonbon .fr
Š François Capdeville & Ten Days in Paris
le conte est bon texte Coralie Dienis / photo Sacha Héron
Fariba Afshar
au fil d'un journal Prenez la belle Lutèce déchue, ajoutez-y un souffle d’authenticité, une pincée de belle époque, une poussière de patrimoine et un chouia de presse…
L
puis, les places se font chères mais ça, c’était sans compter sur le désir d’indépendance de notre kiosquière ! Et c’est il y a maintenant deux ans, après des années de maniement de la news et du canard sous d’autres petits palais verts, qu’elle imposa sa bonne humeur sur la place André Tardieu.
a tour Eiffel ? Un peu de bon sens, amis parisiens ! – « Bonjour, le Monde s’il vous plaît » - Nous y voila ! J’ai nommé le récurrent petit dôme couleur sapin qu’assaillis- Ce qu’elle aime avant tout Fariba, c’est le sent nos compagnons de métro aux heures de contact et l’actualité. Et ça tombe plutôt bien pointe, notre bien-aimé kiosque à journaux car, pour assurer une présence continue de ! C’est d’ailleurs en 7h45 à 19h30 dans une direct de l’un d’eux, coquille en proie à notre Ce qu’elle aime avant capricieuse météo, mieux placé juste à la sortie du métro Saint-Fran- tout c’est le contact vaut-il faire preuve d’une çois-Xavier que Fariba, et l’actualité. motivation à toute vendeuse de journaux, épreuve ! Au programme nous parle kiosque. Mais tout d’abord, ressas- journalier, la vente de pages, de pages et ensons ensemble notre kiosqu’culture. core de pages, oui mais, lesquelles ? Ici c’est plutôt Le Monde nous dira-t-elle, ajoutant que C’est le 15 août 1857, dans un Paris qui l’arrondissement est notamment en proie aux "s’haussmannise" et s’embourgeoise, que les abonnés et que ça, quand on a un business premiers édicules de presse ont été inaugurés, marchant grâce à la vente de quotidiens, on ne remplaçant les baraques des marchands. De- peut pas dire que ce soit la meilleure place !
“
30 —
Rive gauche
”
« Mais ça va », laisse-t-elle entendre dans un sourire, car s'il y a des jours avec et des jours sans, elle est plus que quiconque consciente de cette chance de pouvoir disposer de sa propre liberté et c’est primordial ! Surtout quand on est Iranienne arrivée en France après une révolution islamique dont chacun connaît les fins. C’est donc avec plaisir qu’elle conte ce quartier paisible, avec sa clientèle régulière qui l’a, peu à peu, apprivoisée, chose dont elle ne s’est rendu compte qu’en mesurant la joie des habitués
suite à son retour au bout de trois semaines de grève de la presse, sa passion pour la lecture du Monde diplomatique dans lequel elle peut recevoir des nouvelles de sa patrie, ses journées rythmées par les aléas des passagers du métro, son métier parallèle consistant à orienter les âmes perdues dans les artères de son arrondissement... La simple vie d’une femme dans un petit village parisien.
février 2011 |
Rive gauche
— 31
le Bon agenda agenda des manifestations culturelles EXPOSITIONS Le 3 février à 11h30 Visite guidée du cycle Questions d’Esthétique - Signé Jean Nouvel Cette visite propose de décoder le projet architectural et muséographique de Jean Nouvel, depuis l'agencement des volumes extérieurs jusqu'aux choix muséographiques. Jusqu’au 12 février L'architecture de l'Absence exposition de Francesca Piqueras à la galerie de l’Europe Du 23 février au 23 mai Cranach rouvre
le musée du Luxembourg. Enfin ! Après des mois de suspens insoutenable, le musée du Luxembourg, entièrement rénové, rouvre ses portes le 9 février. Pour l’occasion, il accueille Cranach et son temps, la première exposition française consacrée à cet artiste représentatif de la Renaissance germanique. Immanquable. 19, rue de Vaugirard 6e www.museeduluxembourg.fr Le 10 février 2011 vernissage de l’exposition du lauréat du prix Icart à la galerie de Catherine Houard (15, rue SaintBenoît Paris 6e). Créé par des étudiants de l’école d’art Icart, ce concours est destiné à promouvoir de jeunes artistes contemporains émergents. Du 10 février au 4 avril Libero arbitrio : sélection de la collection d'art contem32 —
Rive gauche
porain hongrois L’institut Hongrois de Paris, 92, rue Bonaparte Paris 6e Jusqu’au 20 février, Rehab, l’art de re-faire à la Fondation EDF, sur le détournement des objets familiers. CONCERTS Le 3 février à 20h Struber Swing au Buci, 52, rue Dauphine 6e. Concert de jazz manouche avec Jean-Baptiste Struber, Valéry Haumont, Fabricio Nicolas. Le 6 février à 16h Séance d'écoute : musiques de Chine, musiques des origines, musiques des nouvelles implantations au musée du quai Branly. Lundi 7 février. Cors et âmes à l’auditorium Saint-Germain. Musique de chambre avec le corniste David Guerrier et les musiciens de l’Orchestre national d’île-de-France Jeudi 10 février à 20h Les préraphaéalites au musée d’Orsay, auditorium niveau -2. Les peintres préraphaélites s'inspiraient de la littérature et de la poésie anglaise. Démonstration : le baryton Simon Keenlyside et Malcolm Martineau au piano joueront Songs ans Proverbs of William Blake, op. 74 de Benjamin Britten ; Six Songs from a Shorpshire Lad de George Butterworth et Tel jour, telle nuit de Francis Poulenc. On en frémit d’avance. THÉÂTRE Du 12 janvier au 21 février Quand Hitchcock rencontre Truffaut au théâtre du Lucernaire. Entre le maître du film noir américain et le prodige de la Nouvelle Vague, il y eut une rencontre, à l’été 1962, dont on ne sait pas grand-chose. Alain Riou et Stéphane Boulan
le bon agenda se sont offert le luxe d’imaginer un scénario à la hauteur de ces deux réalisateurs, et ça donne Hitch. À ne pas manquer !
similitudes des capitales des deux Congo, Brazzaville et Kinshasa. Le 11 février à 20h Anna la Douce, dans le cadre du cycle Zoltan Fabri, à l’Institut Hongrois de Paris. shopping Ouverture de la première boutique Carven C’est au 36, rue Saint-Sulpice que s’installe aujourd’hui la marque fraîchement relancée par le créateur Guillaume Henry. www.carven.fr
Enfants
Le 6 février à 15h Les Contes de la peur bleue au musée d’Orsay, auditorium niveau -2. L’actrice et la metteuse en scène Hélène Boisbeau s’inspirent de Théophile Gautier, Guy de Maupassant et Jean Markalé pour cette création fantastique et inventive. Un régal pour toute la famille. Le 14 février à 17h Mademoiselle Bulles, de Capucine Lucas, au théâtre de Nesles. Pour les tout-petits ! CINÉMA Le 9 février D'une rive à l'autre au musée du quai Branly, dans le cadre du Cinéma des Africanistes. Réalisé par Delphe Kefouani, ce film congolais raconte les différences et
Servane Gaxotte et Moebius
La créatrice de bijoux Servane Gaxotte et le dessinateur Moebius ne sont plus à présenter. Mais leurs deux poupées réalisées à quatre mains, si ! À se procurer d’urgence au 55, rue des Saint-Pères ! www.servanegaxotte.com
les bonnes adresses
RÉGIE PUBLICITAIRE 06 59 83 63 05 nicolas.l@lebonbon.fr
1/7Cam i c i e Italian C h r o mati
5/ har ry c o v e r
43, avenue Bosquet 7
133, rue Saint-Dominique - 208, rue de Grenelle
Tél. : 01 45 55 23 31
36, rue de Bourgogne 7e - Tél. : 01 53 59 94 42
e
2/ s eq uo ia
6/tu gali k
13, rue Dupont-des-Loges 7
e
29, rue Saint-Placide 6e
Tél. : 01 45 55 20 44
Tél. : 01 42 84 02 04
3/ café La Palette
7/ lai n e & li n
43, rue de Seine 6
47, rue du Cherche-Midi 6e
Tél. : 01 43 26 68 15
Tél. : 01 45 44 26 05
e
4/ HD D i n e r
8/ m usée g rév i n
25, rue Francisque-Gay 6 Tél. : 01 43 29 67 07
e
10, boulevard Montmartre 9e Tél. : 01 47 70 85 05
Le Bonbon est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement, sur un site labellisé imprim-vert avec des encres végétales. Ne pas jeter sur la voie publique.
34 —
Rive gauche
mai 2010 |
10/11
— 35
tous les vendredis au Bus Palladium Pour être sur la liste gratuite et prioritaire ≥ Envoyez un mail à : party@lebonbon.fr 6, rue Fontaine Paris 9e / M° Pigalle