ELLE EST PAS BELLE LA VIE ?!
PARIS CENTRE
Mars 2019 - n° 107 - www.lebonbon.fr
Photographe : Naïs Bessaih www.naisbessaih.com Modèle : Jonathan Richard
EDITO
Confiseur
Jacques de la Chaise
Directeur Associé
Antoine Viger
Directeur de Création
Tom Gordon
Rédactrice en Chef Digital Rédacteur en Chef Nuit
Rachel Thomas Lucas Javelle
Graphistes
Clément Tremblot Augustin Serres
Secrétaire de Rédaction
Louis Haeffner
Rédacteurs
Inès Agblo Lisa Belkebla Hélène Chi Chao Wei Juliette Darmon Morgane Espagnet Sarah Sirel Zoé Stène Eva Yoro
Social Media Manager
Gaëtan Gabriele
Photographe
Naïs Bessaih
Directeur Commercial
Benjamin Alazard
Directeur Évenementiel
Nicolas Delmatto
Directeurs de Clientèle
Fallon Hassaïni Léa Guignebert
Chef de Projets
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Concepteur Rédacteur
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Chefs de Publicité
Benjamin Haddad Élodie Gendron Victoire Benoit
Chefs de Projets Digital
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Développeur
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Vidéo
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Culture et Partenariats
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Stagiaires
Juliane Goustard Jeanne Gourdon Emilie Malle Théo Conigliano
Contact
SAS Le Bonbon 15, rue du Delta - 9e
Le Bonbon fête ses 10 ans… Jour pour jour, dent pour dent, le Bonbon a 10 ans aujourd’hui. Que d’aventures vécues, que de montagnes franchies, que d’océans traversés, que de rencontres générées…une décennie traversée tel un éclair… Je voudrais remercier du fond du cœur tous ceux qui ont permis de faire ce que le Bonbon est aujourd’hui. Un média libre et indépendant, prônant des valeurs fortes comme la proximité, l’authenticité, la simplicité, la douceur, l’impertinence, l’humour, la fraîcheur et la poésie… J’en profite pour dire ô combien je vous aime, chère famille du Bonbon ; Tom, Antoine, Benjamin, Rachel, Dulien, Florian, Falcon 007, Léa, Fanny, Nicolas G, Constance, Clément, Nicolas D, Naïs, Fiona, William, Sarah, Zoé, Morgane, Lucas, Juliette D, Louis, Inès, Antoine L, Guillaume, Anne-So, Élodie, Benjamin H, Juliette B, Corentin, Mathilde, Timothée, Chloé, Victoire, Marguerite, Antoine K, Arnaud, Juliette A, Mégane, Kévin, Léa, Sandra, merci à vous, merci pour votre belle présence. Une méga teuf est en préparation, mais de cela vous serez tenus au courant ! Show must go on ! Jacques
Benjamin Haddad benjamin.h@lebonbon.fr 06 20 23 54 49
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#CollectionBührle
Claude Monet, Champ de coquelicots près de Vétheuil (détail), vers 1879, Huile sur toile, 73 x 92 cm, Collection Emil Bührle, Zurich, Photo : © Peter Schälchli/Roland Schmidt, Zurich
MARS 2019
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LA BONNE GALETTE
On a goûté des crêpes à tomber !
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LE COMPTE EST BON
Dominique, une personnalité touchante
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LE BON SALON
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LA BONNE INITIATIVE
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LA BONNE ÉTOILE
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LA BONNE ENQUÊTE
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LA BONNE ILLUSTRATION
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LE BON SHOPPING
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LE BON EN ARRIÈRE
La plus grande foire de dessin contemporain Hommage au “matrimoine” parisien Nora l’exploratrice le micro-bénévolat à portée de clic Juliane Goustard Tout schuss Le marché des enfants rouges
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MERCREDI ET VENDREDI DE 11H À 20H · JEUDI DE 11H À 22H · LE WEEK-END DE 10H À 20H
© C o co C a p it á n , c o u rt e s y o f t he ar tist
MEP · VILLE DE PARIS · 5/7 RUE DE FOURCY 75004 PARIS
COCO CAPITÁN · BUSY LIVING · 06.03 · 26.05.2019
COCO CAPITÁN
mep.paris
BON TIMING Avis aux amateurs d’œuvres d’art dessinées En plein cœur du 2e, 39 galeries venues du monde entier se donneront rendez-vous au début du printemps pour une exposition hors du temps. Sous la voûte du majestueux Palais Brongniart, on pourra notamment admirer les œuvres d’Egon Schiele et de Gustav Klimt, ainsi que certaines collections du musée Carnavalet sur le thème “Fêtes et spectacles à Paris”. Un rendez-vous intimiste auquel on se rejouit de se rendre. Salon du Dessin Palais Brongniart : place de la Bourse – 2e Du 27 mars au 1er avril On redécouvre un classique ultra moderne Le Théâtre Libre nous propose une mise en scène du Misanthrope de Molière, signée Peter Stein et portée par de grands noms du théâtre français comme Lambert Wilson, Brigitte Catillon ou encore Jean-Pierre Malo. L’occasion de (re)découvrir une comédie intemporelle. Un classique rendu accessible par un jeu intelligent et subtil dont on se régale à chaque acte. Le Misanthrope Théâtre Libre, anciennement Le Comédia 4, boulevard de Strasbourg – 10e Jusqu’au 18 mai Drôle de rencontre avec Vincent Dedienne Le journaliste Ronan Cros anime une rencontre insolite avec l’humoriste et comédien Vincent Dedienne. « Élève doué mais acnéique, il développe dès le plus jeune âge un goût immodéré pour le théâtre et la comédie. Et un dégoût pour le sport et les endives braisées. » Le temps d’une conversation, il évoquera son parcours et ses goûts en matière d’humour et de cinéma. Drôle de rencontre au Forum des images 2, rue du Cinéma – 1er Jeudi 21 mars à 20h
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LA BONNE GALETTE
On a goûté des crêpes à tomber ! On les aime flambées, roulées, pliées, salées ou sucrées. On les aime depuis toujours, le matin, au déjeuner, au goûter ou au dîner. Parce que les crêpes nous rappellent ces petits moments gourmands de la vie, parfois même avec un brin de nostalgie, on vous a déniché l’endroit où en déguster de délicieuses, et c’est au centre de Paris ! L’équipe nous accueille, souriante, dans cette crêperie de quartier au cadre charmant. Totalement passionné par ce mets breton connu du monde entier, le Crepolog’ a décidé il y a quelques années de réaliser son rêve de gosse au cœur du Marais : « J’adore les crêpes pour leur odeur et leur pouvoir rassembleur. Depuis toujours, je souhaitais ouvrir un lieu où les gens viendraient dans le seul but de se faire plaisir. ». « La pâte est faite à la main tous les matins, selon un protocole de préparation
“J’adore les crêpes pour leur odeur et leur pouvoir rassembleur. Depuis toujours, je souhaitais ouvrir un lieu où les gens viendraient dans le seul but de se faire plaisir” 8
Communiqué
très précis », nous confie l’autodidacte. Pas étonnant lorsqu’on sait qu’il a travaillé plusieurs années pour trouver cette recette parfaite. Son secret ? « L’ordre des ingrédients et beaucoup d’amour », nous répond le patron avec un sourire en coin. Mais le Crepolog’ est également un amateur de bons produits et c’est, sans aucun doute, ce qui le différencie des autres crêperies : « La plupart de nos matières premières viennent de Bretagne. Notre farine, par exemple, est issue de l’agriculture biologique et a été sélectionnée parmi les meilleurs meuniers. ». Confectionnées uniquement à base de produits frais dont la sélection varie selon les saisons, les recettes sont toutes personnalisables, pratique lorsqu’on est gourmand, créatif, gluten free ou encore, veggie. Accompagnez tout le savoir-faire
traditionnel breton d’un cidre d’exception (le cidre à la châtaigne est une tuerie) et vous atteindrez la perfection, on vous le dit ! Côté sucré, Crepolog’ propose des confitures artisanales aux arômes peu communs – comme celle à la rose et à la framboise – qui valent à elles seules le détour. Mais le best-seller reste évidemment leur caramel au beurre salé. D’autres encore présentent une petite touche d’originalité, comme celle au chocolat noir et fleur de sel, un régal. Le must do ? Se poser sur la petite terrasse au soleil et se laisser porter pour un moment tout doux. Une petite merveille. • Z.S.
Crepolog’ 21, rue Neuve-Saint-Pierre – 4e Tél. : 01 43 48 28 34
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LE CONTE EST BON
Dominique, une personnalité touchante et chaleureuse Cela fait 30 ans qu’il est dans le quartier et 24 ans qu’il égaie l’Épi d’Or, l’un des plus vieux bistrots de la rue Jean-JacquesRousseau. Un pep’s et une énergie positive qui font de lui une personnalité touchante et attractive. Croiser le chemin de Dominique, c’est avoir la chance de rencontrer quelqu’un qui vit ici et maintenant, intensément, et pour le bonheur des gens. Portrait d’une personnalité hors norme, qui a marqué tout un quartier. « Je ne travaille pas, je vis ! », voici ce qui définit si bien Dominique. Après une enfance peu aimante, le jeune garçon se crée une famille d’adoption. En son sein, Pascaline, patronne de l’établissement, et Ibi, le chef du restaurant : « À l’époque, je vivais rue Bachaumont et je passais régulièrement devant l’Épi d’Or. L’endroit m’a charmé,
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avec ses grands miroirs, son sol d’époque, et son bar magnifique, j’ai tout de suite voulu y travailler. ». L’homme qui se définit comme cinéphile, proche des gens et franc, a fini par connaître tout le quartier. Normal lorsqu’on aime autant ses clients : « Je veux que les gens soient contents et qu’ils passent un joli moment. Je me nourris de ça, je ne suis pas juste un serveur en tenue noire et blanche, c’est pour ça que j’aime cet endroit. ». Son meilleur souvenir au sein de l’établissement ? « Toute l’émotion que m’ont donné les clients. » Malheureusement, l’Epi d’Or est en difficulté à cause des mutations du quartier : « Il nous faut tenir deux ans, le temps que les travaux des rues adjacentes se terminent et amènent, enfin, une nouvelle
“Je veux que les gens soient contents et qu’ils passent un joli moment. Je me nourris de ça,” clientèle. Mais deux ans c’est long dans la restauration. ». Si cette institution venait à disparaître, c’est sans doute l’âme de tout un quartier qui serait touchée. Merci Dominique pour ce moment, et longue vie à l’Épi ! • Z.S.
Dominique à l’Épi d’Or 25, rue Jean-Jacques-Rousseau – 1er Tél. : 01 42 36 38 12
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LE BON SALON
La plus grande foire de dessin contemporain au monde Bande dessinée, illustration, roman graphique, caricature, animation… Le dessin est sans aucun doute l’un des langages les plus universels. Suffisamment riche pour apporter une diversité d’approche à l’art mais suffisamment humble pour ne pas intimider, il représente une merveilleuse porte d’entrée dans l’univers d’un artiste. C’est ce que nous propose le Salon du dessin contemporain, une foire pionnière en la matière. « Cette foire est le plus grand salon de dessin au monde et ses 70 galeries représentent une occasion unique de découvrir des artistes innovants. Ceux-là même qui seront exposés au sein des plus grands musées dans quelques années », nous confie Joana P. R. Neves, directrice artistique. Drawing Now est un monde où amateurs, curieux, passionnés et collectionneurs se retrouvent dans un cadre intimiste et convivial afin de découvrir le meilleur du dessin
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contemporain international. Une manière de voyager à travers l’Europe, les États-Unis, l’Inde ou la Chine, via une série d’artistes venant d’horizons très différents. On y trouvera, outre le secteur général, deux secteurs plus spécifiques, “Insight” et “Process”. Le second nous permettra de découvrir des artistes qui ont décidé d’engager le dessin dans un parcours expérimental en allant vers d’autres langages, comme la vidéo, l’architecture, ou encore la poésie. « Dans ce second secteur, on souhaitait s’intéresser au dessin dans toutes ses formes et comprendre comment il interagissait avec les autres pratiques », nous explique Joana P. R. Neves.
“Cette foire est le plus grand salon de dessin au monde et ses 70 galeries représentent une occasion unique de découvrir des artistes innovants”
C’est dans cette même optique que Drawing Now proposera, pour la première fois, “Action ! le dessin performé” : un programme de performances dessinées qui rythmera la semaine sous forme de vidéos et de lives. L’idée ? Regarder le dessin en action et comme action. Des talks, des conférences et des tables rondes seront également organisés, en présence d’intervenants spécialisés et d’artistes, comme Emil Ferris, star de la bande dessinée, qui dialoguera sur des questions féministes et, notamment, sur la représentation de la femme dans le dessin. Un monde auquel on a hâte de s’ouvrir, une 13e édition qu’il nous tarde de découvrir, une expérience qu’on se réjouit de vivre ! • Z.S.
Drawing Now art fair Carreau du Temple 4, rue Eugène-Spuller – 3e Du 28 au 31 mars 2019
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LA BONNE INITIATIVE
Des étudiants rendent hommage au “matrimoine” parisien
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Initié par sept etudiant.e.s de l’École du Louvre, le matrimoine parisien est la bonne idée de ce début d’année. L’objectif pour Blanche, Delphine et Sirin ? Tenter de répertorier, sur une carte interactive, l’ensemble de l’art féminin sur le territoire parisien. Retour sur une initiative dont on avait bien besoin. C’est dans le cadre d’un cours portant sur les outils numériques que des étudiants ont eu la brillante idée de collaborer pour imaginer une carte originale recensant les œuvres d’artistes femmes, ainsi que les lieux où s’est construite, petit à petit, la création féminine. « En étudiant l’histoire de l’art, on s’est rendu compte que l’on parlait peu de l’art féminin. Créer cette carte, c’était une manière pour nous de mettre en avant des architectes, plasticiennes, sculptrices, street-artists, mécènes ou philanthropes, et de faire connaître leur histoire », nous confie Delphine Bourdon, étudiante de 23 ans.
“Créer cette carte, c’était une manière pour nous de mettre en avant la création féminine et de faire connaître son histoire.”
Un résultat qui exigea un travail de plusieurs mois : « on s’est réparti les 20 arrondissements de Paris afin d’effectuer une recherche d’œuvres, précise et intensive. Ensuite, il a fallu se rendre sur le terrain pour vérifier si elles existaient toujours. Et enfin, opérer un long travail de recherche documentaire pour pouvoir informer les gens sur leurs histoires et celles de leurs créatrices. ». Un projet titanesque que ces étudiants ont mené avec rigueur et passion. Vous êtes curieux ? Levez les yeux. La carte nous dit qu’au centre de Paris, on peut admirer La législation (1978), une œuvre sculpturale ornant l’une des façades du palais du Louvre (aile de Marsan). Elle fut réalisée par Hélène Bertaux, une artiste militante ayant encouragé la création féminine à travers, notamment, l’ouverture de la première école d’art pour femmes. Niki de Saint Phalle, elle aussi, a contribué à l’embellissement de Paris, grâce à sa fontaine colorée attenante au Centre Pompidou, place Igor-Stravinsky. Toujours en quête d’évolution, sachez que le site est participatif, et que la bande de copines compte sur les Parisiens pour contribuer à son expansion ! • Z.S.
matrimoine-parisien.home.blog/carte/
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LA BONNE ÉTOILE
Zoé Stene Photos Matthieu Dorthomb
Texte
Nora l’exploratrice Voir Nora Hamzawi sur scène, c’est un peu comme passer la soirée avec sa bonne pote rigolote, celle avec qui tu bois une bouteille de rouge quand ça ne va pas, celle qui a toujours été là, celle qui te donne l’impression d’être moins barge et qui te fait rire aux éclats. Mais la stand-uppeuse, actrice et chroniqueuse, a pris de la bouteille et du naturel depuis la dernière fois. C’est devant deux œufs à la coque qu’on a refait le monde, Nora et moi. Au départ, tu souhaitais être comédienne ou humoriste ? Je voulais être comédienne mais je passais des castings un peu foireux et puis je n’aimais pas ce côté “attente”. En parallèle, je faisais des études parce que je voulais être indépendante et pouvoir payer mon loyer. Le déclic de l’humour s’est passé lorsque je faisais un stage dans un cabinet d’études, c’était hyper chiant, j’étais assez déprimée. Ma meilleure amie m’a secouée, elle m’a dit : « t’as envie de jouer, tu écris, fais-toi jouer, monte sur scène, fais ton propre spectacle », et c’est comme ça que ça a commencé. Le soir je jouais, et la journée j’étais au boulot.
Et puis il y a eu ton passage dans On n’demande qu’à en rire (Jean Benguigui, l’un des jurés de l’émission, l’humilie en public, ndlr). Oui, un réel électrochoc. Ça a été très violent mais c’est à ce moment-là que je me suis dit qu’il fallait absolument que je quitte mon boulot et que je ne fasse que ça, que je sois déterminée à ne faire que ça, et que je ne laisse personne influencer mes choix de vie. C’est là que j’ai lancé plus sérieusement mon premier spectacle (le premier à avoir été produit), que j’ai cherché un producteur, que j’ai fait de la radio et de la télé. J’imagine que ça a été un joli déclencheur pour ton rêve de cinéma ? Oui et non. À l’époque j’ai reçu quelques propositions mais elles ne m’ont pas autant intéressée que ce que j’aurais cru. Finalement le one-man qui, au départ, était un chemin pour arriver à ce que je voulais, est devenu ce que je préférais faire. En tous cas, jusqu’au film d’Olivier Assayas.
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NORA HAMZAWI
“À ce moment-là je me suis dit qu’il fallait absolument que je sois déterminée à ne faire que ça et que je ne laisse personne influencer mes choix” Pourquoi as-tu accepté de jouer le rôle de Valérie dans Doubles vies d’Olivier Assayas ? Qu’est-ce que le film avait de plus que les autres ? J’ai toujours aimé les films qui parlent du couple (Maris et femmes en favori), j’espérais voir un film sur le couple inscrit dans notre époque. Voir à quel point certaines choses ont changé dans nos manières de communiquer et à quel point l’essentiel reste aussi. Valérie porte son couple, elle est extra-lucide. J’ai adoré jouer ce rôle de femme trompée mais qui n’est absolument pas une victime, ça change de ce qu’on a l’habitude de voir au cinéma. Et puis, avec un partenaire comme Vincent Macaigne, c’était vraiment super. Que trouves-tu dans le cinéma que tu ne trouves pas sur scène ? Le fait de faire confiance à quelqu’un, de me laisser porter.
Et à l’inverse ? L’instantanéité et le rapport au public. Sur scène, on a tout, tout de suite et en direct. J’adore tourner mais je ne me vois pas arrêter le one-man. C’est essentiel pour moi. Pour la liberté que ça me procure. Scène, ciné, radio, télé… quelle vie bien remplie ! Es-tu toujours l’éternelle insatisfaite que tu décrivais dans ton livre 30 ans (10 ans de thérapie) ? Ce qui m’amuse, c’est d’inventer des histoires. Je me suis posé la question du personnage que j’allais créer et interpréter sur scène et des difficultés auxquelles il allait devoir faire face. J’ai trouvé cette éternelle insatisfaite et je l’aime beaucoup. Mon spectacle, par exemple, est hyper personnel mais je ne raconte jamais ma vie. Moi personnellement ça va, je suis hyper heureuse de vivre de ce que j’aime et je trouve que c’est une chance immense mais si je dis ça, ça n’a aucun potentiel comique, d’où la différence entre moi et le personnage que j’étire sur scène. Quel a été le processus de création de ton nouveau spectacle ? Quand j’ai décidé de monter à nouveau sur scène, j’avais déjà quelques sujets en tête parce qu’après avoir joué le même spectacle 5 ans, il y avait des nouveaux thèmes que je voulais aborder, mais qui ne collaient pas au spectacle que je jouais. Quand ça s’est terminé, j’ai commencé l’écriture, j’ai passé pas mal de temps à avoir l’impression de ne rien faire. Je ne faisais que réfléchir, écrire des choses un peu nulles ou trop théoriques, réfléchir encore et réécrire. Trois semaines faites d’insomnies et de nervosité… Ensuite il y a le passage du texte écrit au texte debout, ce que j’appelle la version parlée, le passage à l’oral. C’est là qu’on se rend compte de ce qui
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LA BONNE ÉTOILE est trop intellectualisé ou trop écrit. Ensuite je me lance à jouer d’abord dans une petite salle, une dizaine de dates à la Comédie des 3 Bornes devant 40 personnes, puis au République une quinzaine de dates devant 200, et puis je décide de quitter le rodage et on démarre vraiment. De toute façon ça s’ajuste en permanence. En quoi tu te sens plus vieille qu’il y a 5 ans ? Quand je rencontre des personnes nées dans les années 90 ou 2000. J’ai vraiment un bug. Comme une sorte de faille spatio-temporelle où je ne comprends pas le temps qui est passé. Il y a aussi cette espèce d’indulgence que j’ai de plus en plus, j’en parle dans le spectacle quand je dis : « Avant, quand je voyais une pouffe, je me disais que c’était une pouffe, maintenant je me dis juste qu’elle est jeune et qu’elle s’amuse ». J’ai lu que tu adorais te faire pleurer sur de la musique triste… Oui une fois de plus c’est mon personnage, j’ai des côtés comme ça mais de moins en moins. Et puis le personnage, comme moi, est devenu mère, ses névroses se sont déplacées, c’est ce que j’explique dans le spectacle quand je dis que j’ai moins le temps de m’engueuler et que je me rends compte qu’avant c’était vraiment un hobby. Qu’est-ce que tu préfères faire le plus à Paris ? Être chez moi. C’est terrible hein, mais j’aime beaucoup être chez moi, me demander ce que je vais me cuisiner, me faire des courses de bouffe, m’acheter de bons produits. Quels sont tes hotspots parisiens ? Je suis obsédée par la déco donc j’adore la boutique Simrane et Le Monde Sauvage.
Quels sont tes futurs projets ? On vient de finir le tournage du film de mon frère Amro Hamzawi qui sortira à la rentrée. Il y a également un film de Nicolas Pariser que j’ai tourné avec Anaïs Demoustier, qui sortira à l’automne. Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour 2019 ? D’être heureuse.
Nora Hamzawi au République 1 boulevard Saint-Martin, 3e jusqu’au 27 avril 2019
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LA BONNE ENQUÊTE
Le micro-bénévolat à portée de clic
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Sarah Sirel Photo Quentin Huriez / Entourage
Texte
Qui n’a jamais voulu aider son prochain, transmettre un savoir ou aider les plus démunis, bref, être bénévole dans une association, mais sans avoir l’obligation de s’engager sur la durée ? Pas évident, avec un emploi du temps de jeune actif citadin, de libérer une plage horaire régulière pour donner de son temps. Et si l’on aimerait pouvoir le faire chaque semaine, en pratique, c’est beaucoup plus compliqué. Sur Internet, on voit naître des plateformes mettant en relation citoyens et associations qui nous permettent d’être bénévoles le temps d’une journée, d’une après-midi, sans obligation de temps. Une nouvelle forme de bénévolat voit ainsi le jour. Son nom ? Le micro-bénévolat. Pour répondre au problème du manque de bénévoles, on a vu naître des plateformes telles que La Fourmilière, Ma Ville je t’aime, Hacktiv ou Benenova, qui mettent en relation des personnes souhaitant être bénévoles avec des associations qui peuvent leur proposer des missions courtes et ponctuelles, créant ainsi le bénévolat “à la demande”. Pour une heure, une après-midi, une journée. Et si, au lieu d’aller faire du shopping rue des Martyrs en ce samedi après-midi, je participais plutôt à un plogging, le jogging pour ramasser les déchets sur le bord de route ? Rendre accessible le bénévolat, c’est permettre à tout un chacun de participer à son niveau, de se sentir utile, de transmettre un savoir ou d’aider les plus démunis. Mais également de venir en aide aux associations qui peinent de plus en plus à recruter des bénévoles. Si le Secours Populaire a réduit ses jours d’ouverture et si des centres des Restos du Cœur sont fermés pendant le mois d’août, l’impact du manque de bénévoles réguliers se fait encore plus ressentir dans les structures
locales, plus petites. Pour certaines, c’est leur existence même qui est menacée, tandis que les bénéficiaires, eux, sont toujours plus nombreux. Heureusement pour nous, le bénévolat a trouvé la parade, il se réinvente, se transforme en micro-bénévolat et s’adapte à notre mode de vie ! Disponible à tout moment en ligne, le microbénévolat permet de donner de son temps, aussi peu que 15 minutes. En plus d’être pratique et de fédérer un grand nombre de citoyens, il permet de diviser les tâches à effectuer pour que chacun puisse mettre la main à la pâte. Un aspect indispensable pour Marion, 25 ans, bénévole depuis quatre ans. « Je faisais partie d’une association d’aide aux sans-abris qui organisait deux à trois maraudes hebdomadaires dans le secteur de République. Tous les mardis, vendredis et dimanches, nous allions récupérer les invendus d’un restaurant avec lequel nous avions un partenariat à l’heure de sa fermeture, puis nous allions distribuer tous les paniers repas dans les rues du 3e, du 10e et du 11e. » Au fil du temps, les maraudes se sont raréfiées. « On manquait de monde et il faut être plusieurs pour marauder. Pour un peu qu’il pleuve, qu’il fasse froid ou qu’un bénévole ait eu une longue journée… À la fin, on s’est retrouvés si peu nombreux qu’on devait presque systématiquement annuler les maraudes. Jusqu’à devoir décider de la fermeture définitive de l’association. » Sans association, Marion s’est tournée vers une plateforme de micro-bénévolat. « C’est une formule complètement différente parce que je ne me fixe pas de rendez-vous type, comme je le faisais avant. Mais ça fonctionne tout aussi bien et pour moi c’était le seul moyen de continuer à aider les autres en ayant un job étudiant en même temps. »
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LA BONNE ENQUÊTE
“C’est une formule complètement différente parce que je ne me fixe pas de rendez-vous type, comme je le faisais avant. Mais ça fonctionne tout aussi bien”
Pour faire du micro-bénévolat, rien de plus simple, on s’inscrit sur une des plateformes et on s’engage du jour au lendemain sur une mission de son choix, sans engagement sur la durée. « Aujourd’hui les gens sont habitués à l’instantané, on préfère agir spontanément que de devoir prévoir longtemps à l’avance », continue Marion. Bref, du bénévolat à la carte, où on veut, quand on veut. Rendre le bénévolat « sympa, spontané et facile », comme on irait boire un verre entre amis, c’est le crédo de La Fourmilière. La plateforme, qui compte déjà plus de 5 400 heures de micro-bénévolat réalisées, s’est lancée sur Facebook en 2016. Au départ un
simple groupe d’amis voulant se réunir pour faire du bénévolat le week-end, leur page de rendez-vous atteint désormais 1 400 membres actifs. Pour se mettre au micro-bénévolat, rien de plus simple, rendez-vous sur l’une des plateformes. Il suffit de se créer un compte puis de surveiller le calendrier des missions de bénévolat proposées par la communauté autour de chez soi. Quand l’une d’elles nous convient, on s’y inscrit, et on la réalise. Rien de plus simple. Un inconvénient néanmoins est à relever pour les structures associatives. Le manque de bénévoles réguliers dans des secteurs comme
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l’aide à la personne peut poser problème vis-à-vis des bénéficiaires. Comme l’explique Martin, lui aussi habitué des maraudes : « Dans ce cas particulier de bénévolat, on croise régulièrement les mêmes sans-abris. C’est comme un rendez-vous pour eux, ils savent qu’on sera tel jour à tel endroit, et nous attendent. On tisse des liens avec eux, on leur demande des nouvelles, et si ce ne sont pas les mêmes personnes qui se pointent, ils peuvent être vraiment déçus. C’est un gros problème dans le cas où on a affaire à des personnes humaines, fragiles, qui ont une vie difficile et que ça peut vraiment toucher. »
Mais les opportunités de faire du bien autour de soi restent nombreuses grâce au microbénévolat. Distribution de vêtements ou de repas, cours particuliers, accompagnement de personnes en situation de précarité, aide au tri des dons, plogging, enseignement du numérique à une personne âgée, sauvetage de fruits et légumes sur les marchés… Une belle manière de s’investir sans engagement.
La Fourmilière — lafourmiliere-benevolat.fr Hacktiv — hacktiv.org Benenova — www.benenova.fr
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LA BONNE ILLUSTRATION
Illustration
Juliane Goustard — @juliane.goustard
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LE BON SHOPPING
Tout
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Baume à lèvres Prescription Lab - 13€ Combi ski Perfect moment - 675€ Bottines Sorel Explorer Joan - 104,99€ Lunettes HighLand - 148€ Neige eternelle 50 ml - 42,95€ Pull Fusalp - 275€ Chapka Chapelerie Tracte - 125€ Martine à la montagne - 10,90€ Montre Swatch Skinblush - 105€ Moufles en peau de mouton mixte - Ferme Mohair - 54,90€
schuss 27
2019
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Photo : Naïs Bessaih © NaïsGoustard Bessaih Illustration : Juliane
LE BON HOROSCOPE
BÉLIER
GÉMEAUX
LION
« C’est un beau roman, c’est une belle histoire, c’est une romance d’aujourd’hui. » C’est beau hein ? Parce que c’est pour vous, ça vous caractérise, c’est cadeau. Et en plus un peu de culture musicale ne fait jamais de mal ! Vous saviez que c’était Fugain ? Franchement c’est gentil de ma part autant de bonté. Vous devriez me payer tiens.
Je suis d’accord, c’est bien sympathique de sortir la nuit, profiter des soirées parisiennes et rentrer en même temps que le soleil se lève… Mais vous pensez que c’est un projet d’avenir ça ? Vous ne pensez pas à votre job ? Regardez-moi l’état de votre chambre en plus ! Eh ouais, mêmes les astres se prennent pour vos parents ce mois-ci.
Ça fait bientôt 3 semaines que systématiquement vous tournez en rond dans votre appartement, ne sachant quoi faire pour vous amuser et être heureux. Je comprends cet état d’esprit, mais ce samedi c’est fini et on sort profiter du beau temps, rire et s’amuser ! Et si vous lisez ça un autre jour que samedi, je n’ai rien à vous dire. #teamsamedi
TAUREAU
CANCER
VIERGE
« La discipline c’est pas pour moi. » Voilà ce que vous vous dites régulièrement au fil de votre journée. Belle force d’esprit je trouve, et c’est cette même force qui fait de vous une personne puissante ! Et puis comme disait La Fouine, « qui peut me stopper ? ». Vous ne le saviez pas car vous détestez ce rappeur ! C’est donc sûr et certain, vous me terrifiez, ne me faites pas de mal.
Qu’est-ce que c’est pour vous une journée bien remplie ? Être productif au travail ? Profiter de sa famille et de ses amis ? Prendre du temps pour soi et accomplir les projets qui vous tiennent à cœur ? Non, c’est passer votre temps à parler de votre wishlist Amazon en prévision de votre anniversaire. C’est pas possible d’être aussi impatient, on n’est qu’en mars bordel !
Histoire d’être consciencieux et aussi plus professionnel dans ma démarche de bonté, je me suis renseigné sur les alignements des planètes afin de prédire votre avenir, et il s’avère que Saturne et la Lune forment un angle droit avec la Terre ! Vous aussi vous n’en avez rien à faire ? C’est parfait, retournez donc dormir, la soirée d’hier a été compliquée, vous avez encore abusé.
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illustration @mink.lgl
Mars 2019
par bill@lebonbon.fr
BALANCE
SAGITTAIRE
VERSEAU
J’espère que malgré votre signe explicite, vous êtes du genre à garder les secrets et à ne rien divulguer à tout-va ! Si ce n’est pas le cas, pensez à votre potentiel ; dites-vous bien que le silence est d’or, et grâce à lui vous donnerez confiance aux autres. Et cette confiance vous fera gagner des informations. Et les informations sont des ARMES.
Oui on sait qu’OSS 177 est votre série de films préférée, mais il s’agirait d’arrêter de sortir les répliques à tout bout de champ au bureau ou avec vos amis. Sinon ces amis deviendront des ennemis. Et qui dit ennemi dit bagarre. Et qui dit bagarre dit groupe de musique. Et qui dit musique dit que cet horoscope perd de son sens. Bref, buvez de l’eau et enduisez-vous d’huile.
Le moral est en train de revenir ! C’est terminé cette période sombre, néfaste et maudite qu’on appelle l’hiver ! Enfin le soleil est de retour, tout comme l’être aimé, ne vous inquiétez pas. C’est une bonne nouvelle ça hein ? Parce qu’il ne vous avait pas laissé tomber, il était juste en train d’hiberner ! Comme c’est beau, votre amoureux est un ours.
SCORPION
CAPRICORNE
POISSONS
Un des plus grands problèmes de l’horoscope, c’est parvenir à se renouveler pour éviter de répéter toujours et encore la même chose. Mais avec vous le problème ne se pose pas, vous êtes tellement originaux ! Regardez-moi ça, des vrais leaders d’influence, beaux et charismatiques ! Ça fait plaisir de dire du bien de vous et je ne fais même pas ça parce que j’ai perdu un pari donc profitez-en.
Malgré le fait que le bon sens m’oblige à faire preuve d’un minimum de sympathie, je vais devoir prendre le rôle du méchant et vous dire ce que je pense : est-ce que ça serait possible pour vous de stopper cette comédie et d’enlever ce sourire suffisant lorsque vous vous adressez à quelqu’un ? Cette arrogance vous perdra. Et si vous n’êtes pas contents, j’organise de ce pas un octogone sans règles.
Vous vous souvenez de votre voisin de table à l’école, celui sur lequel vous copiiez tous les exercices ? Lui ne vous a pas oublié. Depuis toutes ces années, il entretient sa rancœur, prépare sa vengeance… Sauf que manque de bol vous avez mieux réussi que lui. La morale de cette histoire ? Trichez un maximum, dites-le aux autres et fondez tous ensemble une secte de gens malsains.
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J’adore les blaireaux ils sont super mignons, j’aimerais bien qu’on arrête de leur faire du mal. Merci <3
Il fera b eau la semain e proch aine j’en suis sûr ! Bill
Welcome Léa, Mathilde et Marguerite, tout plein de bonheur au Bonbon !
Bon re tour à Paris mon a mour ! JDM
ière fois C’est la dern voyage en rs que je pa llègues… co es m ec av L.
ur, ru d’amo Mon Mu ant n te in a ça fait m je trouve 8 ans, et e une rm qu’on fo bonne s è tr t plutô ) ;équipe s <3 Vive nou
Bon vous raconterez votre life plus tard 00:13 tu c pk meuf
Je t’aime toujours maman ! Clem’
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