Le Bonbon - Paris Rive Gauche - Février 2022

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ELLE EST PAS BELLE LA VIE ?!

PARIS RIVE GAUCHE

Février 2022 - n° 130 - lebonbon.fr


Photographe : Thomas Reka Modèle : Anja Fougea


Edito Confiseur

Jacques de la Chaise

Directrice Générale

Christine Turk

Directeur Artistique

Tom Gordon

Office Manager

Quentin Mercier

Assistante

Manon Duhard

Rédactrice en Chef

Rachel Thomas

Rédactrice en Chef Nuit

Lisa Belkebla

Graphiste

Antoine Mercier

Secrétaire de Rédaction

Lucas Javelle

Rédacteur·rice·s

Carla Thorel Morgane Espagnet Manon Merrien-Joly Sarah Sirel Zoé Stène Lila Delafausse

Stagiaire

Elise Turben Bérénice Hourçourigaray Victoria Blochet

Social Media Manager

Lionel Ponsin

Photographe

Thomas Reka

Directeur Commercial

Nicolas Delmatto

Head of Sales

Maxime Trosdorf

Directrice de Clientèle

Aude Gerlat

Chef.fe.s de Projets

Anouchka Broche Chloé Decombes Quentin Lafosse

Conceptrice-Rédactrice

Gala Fernandez

Chef des Ventes terrain

Benjamin Haddad

Culture et Partenariats

Antoine Kodio Charlotte Ellès

Commercial terrain

Mehdi Jazouly Antoine le Bris

Chefs de Projets Digitaux

Dulien Serriere Florian Yebga Pierre de la Chaise

Journaliste Vidéo

Raphaël Breuil

Réalisateur et monteur

Lucas Javelle

Monteur Vidéo

Tahys Adele

Contact

Benjamin Haddad benjamin.h@lebonbon.fr 06 20 23 54 49 SAS Le Bonbon 15, rue du Delta – 9e SIRET 510 580 301 00040

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Je me rends compte que, dans la vie, il y a pas mal de choses que l'on fait sans vraiment y penser. Ce sont des actes réflexes comme taper son code de carte bleue, dire bonjour à la voisine, faire du vélo, mater les notifications sur son téléphone, mettre ses clefs dans l'espèce de récipient qui vous sert de vide-poches, régler son réveil pour le lendemain… Tous ces actes sont finalement rassurants, ils forment une routine maîtrisée que l'on appelle « l'habitude ». Le problème dans tout ça, c'est quand l'habitude l'emporte sur la faculté de se remettre en question, quand à force d'être bombardé par des mots d'ordre et des slogans, on se met à penser à votre place. Cela, les publicitaires, les médias et les politiques l'ont compris depuis longtemps, et sans tomber dans un complotisme puéril, il est en général admis que « plus une opinion est martelée, plus elle devient une vérité ». En somme, dans notre monde hyper médiatisé, nous vivons dans une société qui, à bien des égards, nous empêche de réfléchir. Et à une époque quelque peu troublée par les incessants débats sur cette !@/$#%!! de pandémie, cela ne facilite pas la soupe pour se faire une idée claire et précise de la situation. Pour que 2022 ne devienne pas 1984, n'oubliez jamais de penser par vous-même, de vous documenter, de poser le pour et le contre, d'affiner vos positions. Penser par soi-même est peut-être un effort désagréable et déstabilisant, mais c'est la voie royale qui mène à la joyeuse liberté d'exister. Ah oui j'oubliais : bonne Saint-Valentin à tous les amoureux ! Mikado


E NOUVEOLRLME PLATEF

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+ DE PROGRAMMES

EXCLUSIFS

NEWS, SOCIÉTÉ, CULTURE, PEOPLE FOOD & DRINK, MODE, LIFESTYLE


Février 2022

© Pascal Ito

Sommaire

le bon carburant

Gazoline Stand, carburant pour humains et automobiles

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la bonne artiste

Quand l'art et la table se voient en peinture

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la bonne agence

Bienvenue chez toit

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la bonne map

La carte qui remet les femmes au cœur de Paris

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la bonne ferme

Suzanne, une ferme urbaine dans le parc Suzanne Lenglen

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la bonne étoile

Le plus cool des Gérard

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la bonne enquête

Enquêter sur son secret de famille

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Yellow Submarine

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le bon shopping 3


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Bon timing On trouve la perle rare aux Amarres Les Amarres organise leur premier vide-grenier en février pour vous permettre de chiner de bonnes affaires ou redonner une seconde vie à vos objets. Des créateur·ice·s d’ici et d’ailleurs exposeront leurs œuvres, tandis que les Biffins, ces recycleurs écolos, proposeront des pièces de récup'. Les victuailles seront assurées par les Marmites Volantes à coup de tartiflette végétarienne et Alphonse et Madeleine nous régaleront avec leur savoureux gâteaux. Miam ! Les Amarres 24, quai d’Austerlitz – 13e Samedi 19 février 2022 de 11h à 19h On va glisser sur la patinoire la plus haut perché de Paris 230m2 de glisse à 210m de hauteur et une vue incroyable de Paris à 360°… rien que ça ! La patinoire du Toit de l'Observatoire Paris Montparnasse prévoit de ravir petits et grands tous les jours des vacances d'hiver (toutes zones), de 14h à 20h. Pile assez de temps pour contempler le coucher de soleil derrière la tour Eiffel en sirotant un vin chaud ou un chocolat bien onctueux, en famille ou entre potes ! @ Cinemaérien

La Patinoire de l'Observatoire Tour Montparnasse – 14e Du 5 février au 6 mars 2022 Billetterie en ligne : tourmontparnasse56.com On découvre une nouvelle galerie Ketabi Projects est une toute nouvelle galerie ouverte en décembre dernier dans le 6e, du côté de Saint-Germain-des-Prés. On a eu un vrai coup de cœur pour le trait des artistes exposés en décembre, notamment les kaléidoscopes d’ombres et de couleurs de la peintre Inès Longevial. En janvier, place à Julien Saudubray et ses expérimentations "mécanistes". Passez-y une tête !

© Ketabi Projects

Ketabi Projects 22, passage Dauphine – 6e Du mardi au samedi de 11h à 19h

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le bon la bonne grimpe

Communiqué

On a visité la plus grande salle d'escalade indoor de France

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Férue d’escalade, la rédaction est allée faire un tour à la salle Climb Up porte d’Italie, véritable lieu de vie où grimper et chiller du début de la journée jusqu’aux dernières lueurs de la nuit. Ce qui frappe le plus en entrant chez Climb Up, ce sont les volumes. Cet ancien magasin Bricorama de 4 000m2 a été reconverti pour être dédié à l’escalade, à la santé et au bienêtre en juin dernier. Côté café, on trouve un espace pour se détendre, se lancer dans une partie de billard, de babyfoot ou de jeux de société mis à disposition. Midi et soir, grimpeurs et riverains s’attablent pour une cuisine de saison, à toute heure pour déguster un thé, un Symple (des infusions françaises à base de plantes) ou un keffir bordelais de la Brasserie Parallèle. À l’apéro, le "pshht" sera celui d’une bière artisanale : les 3 Ienchs en Île-de-France, Bapbap brassée dans le 11e ou la Ragnar, made in Normandie. À picorer, des saucissons et des terrines Picotti Picotta, avec des options végétariennes. Côté vins, la sélection est faite par la sommelière du Ballon Rouge, cave située dans le 3e proposant uniquement des vins bio, en biodynamie ou nature. Un sans faute. On visite la salle d’escalade un après-midi, où quelques étudiants sont venus grimper pendant leur temps libre, tandis qu’un stage d’ouverture se tient, supervisé par le grimpeur professionnel Romain Desgranges et Adrien Tribout, le chef ouvreur de la salle. Des niveaux de difficultés très variés permettent de constater très vite sa progression. Une petite appréhension ? Climb Up propose des cours découverte de bloc pour se lancer en toute sérénité. Et pour les amateurs de hauteur, d’impressionnantes voies de 11 m vous attendent.

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Il faut aussi qu’on vous parle de l’espace bien-être : après une bonne séance, on file au sauna ou au hammam pour détendre ses muscles et se sentir totalement relaxé. Climb Up propose aussi des cours de yoga, menés par des professeurs qui grimpent et ciblent les zones-clés mobilisées par l’escalade pour un renforcement musculaire en douceur et en profondeur, bientôt complétés par des ostéopathes qui y installeront leur cabinet en 2022. La santé, c’est une véritable priorité pour l’équipe, qui compte dans ses rangs des moniteurs spécialisés en activités physiques adaptées (APA), qui accompagnent les personnes en situation de handicap physique et mental ou souffrant d’affections de longue durée (ALD) pour que l’escalade soit accessible à tous les publics. Climb Up s’implique régulièrement dans des évènements liant sport et handicap, en se mobilisant par exemple pour Octobre Rose et le Téléthon. On ne vous en dit pas plus, sinon qu’on est tombés sous le charme de cet immense lieu de vie où l’on grimpe, se ressource et partage des moments en famille ou entre potes. À visiter absolument ! Climb Up porte d’Italie 18, av de la porte d’Italie ­– 13e Du lundi au dimanche de 8h à 00h


le bon carburant

Communiqué

Gazoline Stand, carburant pour humains et automobiles

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Ouverte depuis septembre, cette station essence et droguerie décalée située à deux pas du musée Rodin détonne et nous séduit. L’essence de Gazoline Stand ? Casser les codes d’un quartier trop "guindé". Au 17, boulevard des Invalides, se trouvait il y a encore quelques mois l’une des dernières stations essence de Paris intra-muros. Un beau jour, Ramdane Touhami, DJ, DA, créateur de mode et entrepreneur français, entend dans le quartier se répandre la rumeur d’une fermeture imminente de la station phare du 7e. Une idée lui traverse l’esprit : et s'il reprenait la pompe à essence pour donner à la rive gauche le coup de frais qui lui manquait ?

de la station – avec au choix : sauce teriyaki, barbecue, algérienne et plus encore (10 options de sauces en tout) préparées sur place par Ryu Kobayashi, chef japonais...

Devanture retapée, lettres colorées sur les baies vitrées, pompe à essence lumineuse qui affiche des vannes comme « Sans plomb 95 : pas ouf pour la planète », et « Diesel : pas mieux »… À chaque plein fait, un pompiste vous accueille : Mathis, souriant et présent 7j/7 vous offre un lavage de vitre et un café. En plus d’y aller pour faire l’essence ou gonfler ses pneus, on va dans ce rade pour y boire un café italien torréfié, manger une crêpe au nut’ ou au sucre, se délecter de glaces home made, s’enfiler un hot-dog volaille ou végé – « les meilleurs de Paris » selon Florian, à la com’

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En véritable couteau suisse, on va aussi chez Gazoline Stand pour lire un magazine branché et l’acheter. Pour shopper des vêtements outwear stylés en coton japonais, pour faire le plein de friandises rares qui séduiront les plus calés. Bref, un pied dans cette droguerie et vous avez envie de tout dévaliser. Ce qui finit de nous séduire dans ce spot tout droit sorti d’un film de Tarantino ? Le clin d'œil automoto fait aux taxis qui, à chaque café commandé, ne le paieront qu’1€ TTC... Keep it rollin’. • C.T Gazoline Stand 17, bd des Invalides – 7e Du lundi au dimanche de 7h à 19h


la bonne artiste

Quand l'art et la table se voient en peinture

© Marion Poujade

Marion Poujade réalise depuis son appartement parisien des peintures vivantes et gourmandes qui nous donnent envie de ne jamais quitter nos tablées.

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© Marion Poujade

On retrouve dans les travaux de Marion Poujade ce goût de l’instant et du partage. « Tout a commencé au confinement, comme pour beaucoup de personnes. » Sudiste, puis étudiante à l’école de Condé à Lyon, Marion monte à Paris en 2017 pour rejoindre le collectif graphique Ne Rougissez Pas ! composé de cinéastes, designers et artisans. « Étudiante, je travaillais beaucoup sur mes cours sans trop développer de créations personnelles. En intégrant l’asso, j’ai écouté ma créativité, mais en me portant beaucoup plus sur des objets, du mobilier, du bois. Je n’avais pas l’habitude de peindre… Puis le confinement est arrivé. J’ai eu envie de me créer un rythme et un passetemps. C’est donc tout naturellement que je suis retournée vers ce qui m’était le plus familier quand j’étais enfant : la peinture. »

© Marion Poujade

Marion nous accueille chez elle, dans le 10e, sirotant un café noir dans une tasse qu’elle a fabriquée main. En s’asseyant autour de la table en Formica jaune qui trône dans son salon, la discussion se déroule comme avec une ancienne connaissance. Marion a grandi dans le sud de la France, avec une grand-mère peintre. « J’ai toujours vu ma mamie peindre, j’ai d’ailleurs un de ses tableaux juste là », nous confie Marion en pointant du doigt une œuvre au dessus de sa bibliothèque : une scène de vie.

Son premier dessin de confinement ? Une table, une cafetière à l’italienne, un emballage de beurre salé, une tartine, un buste d’homme, une main qui tient un téléphone… Ces instants de vie des plus simples, elle les a d’abord immortalisés en photo. « Ça a été instinctif. J’adore l’art de la table, la food, la vaisselle, et le moment que ça représente. J’ai racheté du matériel et c’était parti, je me suis mise à peindre petit à petit les repas qu’on partageait avec mon copain. » Se sont succédés : Œuf mouillettes, English breakfast, P’tit dej’ Kellogg’s, Coch’onaille, Dimanche raviolis ou encore Tarpin faim ! « Au-delà de la food, j’aime tout ce qu’elle recouvre. J’aime peindre le plaisir qu’on éprouve à table, devant des plats réconfortants. Ce sont des instants que tu ne fais jamais seul, des moments où tu partages, où tu débats… Je revis un souvenir à chaque fois que je peins mes plats. » Ces souvenirs, vivez-les par procuration en affichant dans votre cuisine ou salon les affiches gourmandes de Marion Poujade à commander sur son site, ou à chiner dans les bacs d’illustrations Sergent Paper… • C.T Marion Poujade marionpoujade.com

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Communiqué

la bonne agence

Bienvenue chez toit ! 12


Si devenir propriétaire ou locataire était le rêve que vous vous étiez fixés cette année, c’est le moment de foncer ! Ça vous paraît compliqué ? Ne vous inquiétez pas, on vous a déniché l’agence qui s’apprête à changer votre vie. Suivez le guide, c’est parti ! C’est au croisement du boulevard Arago et du boulevard Saint-Jacques, en plein cœur du 14e, que l’on découvre la jolie agence Denfert-Rochereau de la marque TOIT IMMOBILIER. Ouverte il y a quelques semaines seulement, elle est la petite sœur de quatre autres agences, dont la première a été créée il y a dix ans à Malakoff par Gregory et Anthony, deux amis d’enfance. À l’intérieur, on découvre un lieu cosy et chaleureux à l’atmosphère singulière. Si l’achat d’un bien immobilier est souvent le choix d’une vie, les deux compères l’ont bien compris. Après avoir fait leurs armes dans des agences classiques, Grégory et Anthony tirent leur épingle du jeu et révolutionnent le monde de l’immobilier avec leur marque TOIT IMMOBILIER. L’objectif ? Offrir un service sur mesure haut de gamme pour accompagner les vendeurs, acheteurs et locataires dans leur projet. Pour se faire, rien de tel qu’un service personnalisé par une équipe de professionnels aussi attentifs que passionnés, un accompagnement adapté, et surtout la mise en valeur offerte et confidentielle de chaque bien par Céline, la consultante en image du groupe !

Grégory PILICER & Anthony ROBINET - Co-Fondateurs

Chaque projet est unique et doit être considéré et mené de manière spécifique. Avec son œil expert, Céline intervient à chaque mise en vente pour repérer les points forts du bien et le sublimer à l’aide d’un photographe ou de prestataires professionnels de l'image. Photos, vidéos, visite virtuelle, aménagement par un architecte d’intérieur avec des outils digitaux et innovants… Tout est bon pour mettre en lumière le logement et combler les attentes du client. Du cas par cas et un suivi tout particulier que vous ne retrouverez nulle part ailleurs. Vous n'y croyez pas ? Eh bien allez voir, ça vaut le détour ! TOIT IMMOBILIER Agence Denfert-Rochereau 101, bd Arago – 14e Tél : 01 43 37 00 99 toit-immobilier.com

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© Alcatela

la bonne map

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La carte qui remet les femmes au cœur de Paris Une carte irisée, qui fourmille de détails et de noms de femmes uniquement, c’est la carte du Paris Féminin, pensée par un illustrateur féru de cartes et de plans en collaboration avec la Maison des femmes de Saint-Denis. Remettre l’église au milieu du village, c’est aussi remettre les femmes au cœur de leur ville : en 2021, seulement 12% des rues, espaces verts et équipements publics portent le nom d’une femme à Paris. Et dites-vous qu’en 20 ans, ce nombre a pourtant doublé – c’est l’un des objectifs d’Anne Hidalgo, maire de Paris. Ces derniers mois, la promenade Gisèle Halimi ou la place Juliette Gréco ont été inaugurées. La ville change et les déséquilibres existants se corrigent progressivement. Une réalisation fastidieuse, nom par nom La carte "Le Paris Féminin" se concentre uniquement sur ces 12%. Elle est issue d’une collaboration entre l’illustrateur Alexis Carlier et la Maison des femmes de Saint-Denis, un lieu de soin pour les femmes en difficulté ou victimes de violences, et sont en vente sur le site Etsy. Ce passionné de cartes et de plans, de son nom d’artiste Alcatela, travaille pour Îlede-France Mobilités. Il dessine habituellement des cartes de ses villes préférées en partant du tracé des métros et tramways. "Le Paris Féminin" recense les lieux de Paris qui portent le nom de femmes : la Place Dalida dans le 18e, le collège Taubira dans le 17e, la Dame de fer,

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petit surnom de la Tour Eiffel… La réalisation de cette carte a été fastidieuse : il a d’abord répertorié sur Google Maps tous les lieux publics parisiens portant le nom d’une femme en septembre dernier. Puis, il a dessiné, arrondissement par arrondissement, une nouvelle carte originale de Paris. Le résultat est une véritable célébration des femmes dans des tons chauds passant du violet à l’orangé. De quoi encourager nos élus à faire grimper le nombre de femmes donnant leur nom à nos rues. • M.M


la bonne ferme

Une ferme urbaine dans le parc Suzanne Lenglen

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Aller chercher ses légumes cultivés de façon locale après une partie de foot ou de tennis, c’est le petit plaisir hebdomadaire des riverains du parc omnisports Suzanne Lenglen (15e). On y trouve la ferme urbaine, qui propose fruits, légumes et aromates à la lisière. Sur les hauteurs d’un terrain de tennis couvert, un joueur demande, d’en bas, raquette en bandoulière : « Qu'est ce que vous faites par ici ? Qu'est-ce que vous cultivez ? », pendant qu’un couple de retraités curieux a déjà passé le pas et achète de la mâche. « On venait se promener, on avait tout de prêt pour ce soir, mais ça nous plaît ! On a acheté aussi des petites citrouilles pour la déco%. » La ferme Suzanne, c’est une "forêt comestible" de 100m2, 80m2 de haies fruitières, nous indique Elise Boireau, maraîchère et cheffe d’exploitation de la ferme : en tout, 1 400m2 sont dédiés au maraîchage. Suzanne existe depuis 2015. Elle a été créée par l’entreprise Cultures en Ville, qui végétalise et transforme des toitures et terrasses inexploitées en lieux de production maraîchers. L’idée a remporté l’appel à projets des Parisculteurs en 2017, qui soutient des projets d’agriculture urbaine : « Elle est notre première ferme, la seule qui nous est propre pour le moment. C’est parfait pour expérimenter », résume Elise Boireau. Des ateliers et visites pour petits et grands Après l’expérimentation, le partage. L’équipe de la ferme Suzanne organise très régulièrement des visites et des ateliers thématiques : un samedi sur deux pour composer thés et tisanes avec des aromates, ateliers boutures, ateliers lacto-fermentations... avant le printemps et ses ateliers semis et rempotage, et l'été, des ateliers récolte pour composer soi-même son panier.

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Lors de notre venue, par un après-midi froid de décembre, les récoltes locales donnaient seulement du fenouil et de la mâche, complétés dans le panier par des fruits et légumes des maraîchers des régions voisines : « Nous avons une charte de pratique pour les paniers, détaille Elise, qui doivent provenir de 300km maximum, et pas de grosse exploitation en monoculture. Ils nous livrent les mercredis en hiver et au printemps, car de juin à fin octobre, on est totalement autonomes » En continuant la visite, on tombe sur une belle tiny house en bois, pneu recyclé et une grande terrasse dégagée. Les projets pour les prochains mois ? Accueillir des évènements, poursuivre les ateliers et commencer la permaculture, « un vrai atout en terme biologique qui nous permet aussi de maximiser les récoltes », précise la maraîchère. « Par exemple, le basilic qui pousse à l'ombre des tomates, je les plante au pied, et ainsi je le protège d’un excès de lumière naturellement. » La Ferme de Suzanne Parc Omnisport Suzanne Lenglen 4, allée de la Berthelotte ­– 15e Visites, événements et ateliers sur réservation suzanne.culturesenville.fr


la bonne étoile

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Texte : Sarah Sirel

Images : Pascal Ito


Il est le papy cool dont on a tous rêvé, tantôt dansant la carioca dans la Cité de la Peur, tantôt jouant à chien et loup avec Jamel Debbouze dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre. Vadrouilleur, aventurier et passionné, Gérard Darmon choisit ses projets artistiques avec le cœur. Films, séries, pièces de théâtre, musique… chacune de ses apparitions s’accompagne de ce côté réconfortant qui caractérise tous les plus grands. Le septuagénaire, dont les proches disent qu’il n’a pas d’âge, n’a d’ailleurs pas fini de nous étonner, puisqu’il est à l’affiche d’Une situation délicate au théâtre des Nouveautés, de L’amour c’est mieux que la vie de Claude Lelouch, et sera au prochain casting de la deuxième saison de La Flamme. Rencontre avec un acteur intemporel qui nous a vu grandir.

Le plus cool des Gérard

Qu’est-ce qui vous a séduit dans Une situation délicate ? Pourquoi avoir accepté ce projet ? Je trouve que c’est une pièce d’une grande qualité, extrêmement bien adaptée, bien écrite, très drôle, d’ailleurs la drôlerie de la pièce m’avait un peu échappé la première fois, je l’avais lue un peu en oblique et je l’ai prise au premier degré. Mais ce qui m’a décidé, c’est Ladislas Chollat, j’avais envie de travailler avec ce metteur en scène que j’estime d’un grand talent – c’est probablement l’un des meilleurs français. Et le moment était venu ! Mais Alan Ayckbourn est un auteur que je connaissais depuis pas mal de temps, puisqu’après Shakespeare, c’est l’auteur le plus joué au monde. C’est une pièce de jeunesse qu’il a

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écrit quand il avait moins de 30 ans, il en a 82 maintenant. Les situations peuvent faire penser à Feydeau ; ce qui est amusant, c’est que chacun pense parler à quelqu’un d’autre, il n’y a que le public qui a tous les éléments d’avance. Et puis il y a aussi une profondeur, des problèmes de couple, la jalousie… C’est une pièce très riche. Vous remontez sur les planches après 3 ans et pour la première fois depuis la pandémie. Choisir le spectacle vivant, c’est une manière de renouer le lien avec le public ? Peut-être… Je ne me pose pas la question de cette manière puisque je suis aussi en pleine promo du prochain film de Claude Lelouch, L’amour c’est mieux que


la bonne étoile la vie. On sillonne la France, et j’y vais à la rencontre du public. Je les vois, je les entends, je les écoute, on se parle, ils me posent des questions, je leur réponds, par email, radio, bouche interposée… Il s’en est passé des choses en 3 ans. Ça a été, le confinement ? Oui car j’essaie toujours de tourner en positif – sans jeu de mots – une situation délicate – sans jeu de mots encore ! Je suis resté à la maison, j’en ai profité pour faire d’autres choses, réfléchir sur moi… C’était pas mal cette révision générale de la machine, les rapports entre les gens et leurs valeurs, un retour sur soi plutôt salutaire. On en tire certaines leçons : que la vie est précieuse, que les êtres chers qui nous entourent doivent être préservés, que l’humanité est friable et fragile, et qu’audelà de toutes les envies de pouvoir et de notoriété, il y a une espèce de moustique totalement invisible qui nous met à genoux. Mais j’ai aussi beaucoup travaillé, j’ai fait beaucoup de choses et maintenant tout sort pratiquement en même temps : le Claude Lelouch, le David Moreau (King), j’ai aussi fait un petit coucou dans le film de Jérome Commandeur, j’ai fait un courtmétrage pour une copine, là je viens de finir La Flamme 2… J’ai aussi fait de la musique avec mon fils musicien, mais c’est à titre personnel, pour préparer mon 4e album. Vous avez l’air hyperactif. Ça vous angoisse de ne rien faire ? Je sais très bien ne rien faire quand je sais que, quelque temps après, je vais travailler. Si c’est le désert comme on l’a tous déjà traversé, et qu’on se demande quand ça va s’arrêter, c’est plus angoissant. Pour moi, c’était avant Astérix, mais ça arrive à tout le monde, c’est anecdotique. Ça pourrait encore m’arriver, mais ce n’est pas le problème. Les problèmes sont les mêmes, ce sont les solutions qu’on apporte qui changent.

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Dans Une situation délicate, vous jouez un homme marié qui tombe amoureux de sa jeune maîtresse. En quoi êtes-vous proche de votre personnage ? Il a mon âge, je connais un peu la vie en couple et les tenants et aboutissants de la jalousie, ou des petites choses comme ça qui font que le couple périclite ou se cherche des noises. Il peut être drôle et je le trouve lunaire parfois, comme ça peut m’arriver apparemment même si je n’en ai pas toujours l’impression. Comment un théâtre d’autrefois peut s’adapter aux enjeux d’aujourd’hui ? Je ne pense pas que ce soit un théâtre d’autrefois, parce qu’il parle de sentiments humains et de classiques comme le rire, le mensonge, la jalousie, l’absurdité de situation… des choses qui existaient il y a 5 000 ans et existeront dans 5 000 ans. Ce n’est pas un théâtre daté, un théâtre de boulevard avec les portes qui claquent et l’amant caché dans le placard, ce n’est pas un théâtre dit bourgeois repu de blanquette d’agneau, et c’est pour ça qu’on a envie de le jouer ! La pièce a été écrite il y a longtemps, mais elle n’a pas pris une ride : le mari, la femme, l’amant, la maîtresse… pourraient toujours exister, c’est ça qui est drôle, et dans n’importe quelle époque, ce sera drôle. Je trouve même que certaines pièces de Brecht sont plus datées que ça. Récemment, la différence d'âge des acteurs du film Eiffel a fait polémique. C’est quelque chose auquel vous faites attention, l’invisibilisation des actrices passé un certain âge ? S’ils l’ont fait par jeunisme, c’est totalement idiot. Le jeunisme est fait par des gens qui ne connaissent pas la vie, qui ne savent pas lire un visage. Un visage d’homme ou de femme avec une ride signifiante, c’est beaucoup plus beau qu’une chose porcelainée sans rien. C’est beau, un visage marqué, avec de belles rides que l’on mérite. De manière générale, je n’aime


« Il n'y a rien de plus beau qu'un visage marqué, avec de belles rides que l’on mérite. » pas la démarche d’embaucher des actrices plus jeunes que les acteurs, je trouve qu’il y a des femmes absolument magnifiques de 40, 50, 60, 70 ans… absolument sublimes. Demandez à Meryl Streep ou Jane Fonda ! Le mythe de la petite poupée qui, à partir de 35 ans, est jetable comme un Kleenex, ça commence à dépérir. Ça existera toujours, mais ce qui est important, c’est que parallèlement à ça, le travail se fasse pour celles qui n’ont plus 30 ans et continuent leur vie. Si vous enlevez les femmes de plus de 40 ans dans le cinéma français, vous n’avez plus rien. De Sandrine Kiberlain à Virginie Efira, en passant par Nathalie Baye, Huppert, Adjani… Ressentez-vous l’agisme ou avez-vous déjà eu l’impression de le subir ? Vous savez, je suis très sensible au temps qui passe et à la transformation, comme une photo qui a 4 ou 5 ans sur laquelle on tombe et qui nous fait nous rendre compte qu’on a pris un petit coup de vieux. C’est comme ça, on n’y peut rien, et encore on est très privilégiés par rapport aux femmes. Je n’ai jamais eu l’impression d’être discriminé pour mon âge, et puis d’après ceux qui m’entourent, je n’ai pas vraiment d’âge ! Parmi les gens qui m’aiment, il y a de toutes les générations, je suis entouré par des gens de tous les âges, c’est un

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joli mélange. Même dans mes relations amicales, j’ai un très bon ami qui va avoir 38 ans et qui pourrait être mon fils, j’ai des amis plus âgés que moi, d’autres de mon âge, d’autres beaucoup plus jeunes. Dans la pièce s’enchaîne une série de quiproquos, avez-vous déjà vécu un comique de situation pareil ? Je vis des choses tellement incroyables tous les jours, tout est tellement surréaliste… Il n’y a pas que ma passion dans ma vie, mais elle en fait partie intégrante, mon métier d’acteur est constamment là, il évolue avec moi, puisque ce sont mes seuls outils, ce que je vis et mon vécu. Vous avez d’autres passions ? La musique, les gens, le rire, la vie. Ça aussi, ça fait partie intégrante du métier, je me nourris et j’ai besoin de ça : je suis passionné, j’aime tout ! J’en parlais avec Claude Lelouch qui a 84 ans et qui est aussi lucide que vous et moi réunis. Il m’a dit « j’aime tout », je lui ai répondu « moi aussi, et ça m’énerve, je n’ai même pas de discernement tellement j’aime tout » ! Il m’a dit tant mieux, ça donne une fraicheur et un regard d’enfant sur la vie et le monde, et c’est formidable, parce que ça se voit dans le regard et sur le visage. À part ça, je commence à m’ouvrir au jardinage, parce que j’ai depuis quelques années une maison dans le sud, près de Nice, avec un très beau terrain, et je m’y attèle, j’y fais attention, j’ai un jardinier avec qui j’apprends beaucoup. Je regarde, je déplace, je demande et je fais pousser un peu de tout : beaucoup de fruitiers, un oranger, un mandarinier, un prunier, et un citronnier qui est l’amour de ma vie et qui le sait, il me le rend bien en me donnant des kilos et des kilos de citrons qui ressemblent à des petites balles de handball qui sont absolument sublimes. Une chose que vous savez que les autres ne savent pas ? Je sais ce que c’est que d’avoir 70 ans.


la bonne enquête

Naissances sous X, infanticides, maladies occultées : toutes les familles ont des secrets, qui ressurgissent ou disparaissent avec celles et ceux qui les portent. Sauf quand les descendant·e·s en décident autrement. 22


« Je vais vous raconter comment ça s’est passé avec ma grand-mère. J’étais chez elle, on mangeait des beignets, on parlait de la pluie et du beau temps… Je ne voyais honnêtement pas comment j’allais passer de cette conversation si superficielle à la révélation de toute sa vie, ce qu’elle a toujours tu et toujours rendu secret. » Le 1er décembre dernier, Morgane Ortin tenait une conférence au Centre Pompidou à Paris, dans le cadre de

le moment où le secret est enfoui et celui où il est déterré, les étapes sont fastidieuses. Fabrice Brault est détective privé et généalogiste, « deux métiers différents et complémentaires », selon lui. Contacté par téléphone, il nous explique avoir été pris de passion pour la recherche familiale dès son adolescence, lorsque « sont arrivés trois cousins venus d’Éthiopie, adoptés par ma famille. Ils ont bouleversé ma vie, ça m’a beaucoup touché,

Enquêter sur son secret de famille la sortie de son livre Le Secret (Flammarion). Elle y entremêle des confidences d’inconnu·e·s recueillies via son compte Instagram, et une enquête sur un secret qui pèse sur sa famille depuis trois générations. C’est en moyenne la durée pendant laquelle ils « ricochent » d’une personne à l’autre, selon Serge Tisseron, auteur de Les Secrets de Famille (Que Sais-je ?, 1999). Peut-on définir précisément ce qu’est un secret, alors qu’il peut prendre autant de formes qu’il en existe ? Le psychiatre établit trois conditions pour délimiter le secret. Il concerne, chaque fois, un évènement douloureux, et « se constitue de quelque chose de caché et qu’il est interdit de savoir, voire même de pouvoir penser ». Morgane Ortin utilise l’image « d’une petite créature qui vit en nous, et qui a envie de crier très fort, on ne fait que lui demander de se taire, tout le temps, tout le temps. Et parfois on va craquer, et on va la confier ». Alors, la parole libère le ou la prisonnière du secret. Mais entre

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j’ai toujours voulu les aider à retrouver leur famille biologique ». Depuis 26 ans, il aide des personnes du monde entier à retrouver un parent, voire leurs parents, comme c’est le cas pour beaucoup d’enfants nés sous X. Selon lui, l’arme la plus efficace pour retrouver un proche de sa famille, c’est le test ADN, pourtant interdit en France. « Je dirai que les tests ADN sont un miracle pour les nés sous X, les enfants abandonnés en forêt ou devant les hôpitaux comme ça arrive souvent », relate le détective. Alors certain·e·s contournent la loi et envoient des prélèvements ADN dans des laboratoires, situés aux États-Unis ou en Israël, pour remonter le fil génétique. Si beaucoup de Français·e·s se sont enthousiasmé·e·s ces dernières années pour les tests ADN leur indiquant leurs origines ethniques et géographiques, le détective, lui, analyse dans les tests ADN les « listes de cousins génétiques » qui vont révéler des noms. Mais avant, il doit s’assurer du bien fondé de la demande : « morale, légitime, légale ».


la bonne enquête Ensuite, « si je retrouve une personne, je dois demander son consentement avant de fournir ses coordonnées au demandeur », précise-t-il. Dans la peau d’un chercheur « Genève, mai 1885. Fatiguée de vivre, excédée de l’attitude d’un mari infidèle et violent, Jeanne Lombardi décide de tuer ses quatre enfants pour leur épargner une longue vie de souffrance. Les surprenant dans leur sommeil, elle les égorge l’un après l’autre à l’aide d’un rasoir, avant de tenter de se donner la mort en ingérant de l’atropine mêlée à du curaçao. » Ce sont les premières lignes du roman de l’historien Michel Porret, Le sang des Lilas, mais aussi l’histoire de Marine, descendante de Jeanne

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Lombardi. Descendante, oui, puisque l’un des enfants, Joseph-Émile, a survécu : « Ça a fait énormément de bruit à cette époque-là autant en Suisse qu’en France parce que c’est la premièe fois qu’une femme n’a pas fait de prison mais a été déclarée folle, donc elle a été internée en asile. Puis au bout d’un moment, elle est ressortie et a refait sa vie », retrace la trentenaire, qui s’est à son tour lancée sur les traces de son aïeule. « Ma mère et mon grand-père ne s’étaient pas trop renseignés, ils pensaient qu’elle était restée à Genève et décédée là-bas. En fait non, pas du tout : elle a refait sa vie avec quelqu’un en Algérie et je suis en train de voir si j’arrive à retrouver les descendants de ce couple, des cousins perdus qui ont eu la même histoire que la mienne. »


« Ne t’inquiète pas, tu n’es pas malade, de toute façon ton père, ce n’est pas ton père. » La jeune femme a créé son arbre généalogique sur un site spécialisé, et déjà dégagé plusieurs noms de descendants. Prochaine étape : contacter l’historien auteur du livre pour dénicher d’autres informations. « La grande majorité des secrets a toujours concerné la naissance et la mort », avance Serge Tisseron. C’est le cas de Sandrine, née sous X en 1968, à Lyon, dans une clinique privée du très huppé 6e arrondissement, « dans une ville très bourgeoise, où il y a beaucoup de choses qui pouvaient s’acheter, notamment l’adoption. Visiblement, c’est une famille qui devait avoir de l’argent. Alors on se raconte des histoires, forcément : la bonne mise enceinte par le bon père de famille, la très jeune fille… La clinique a été mise en liquidation judiciaire en 1980, les archives ont disparu, personne ne sait où elles sont », explique cette mère de quatre enfants au téléphone. « Je n’ai pratiquement aucun élément autre qu’un procès-verbal d’abandon fourni par le CNAOP (Conseil national pour l’accès aux origines personnelles, un service du ministère de la Famille). C’est le PV sur lequel la mère signe et donne un nom qui pourrait être un nom d’emprunt. Ici, "Marie-Josée ", je pense qu’elle pourrait ne pas s’appeler comme ça », déplore Sandrine, qui recherche l’identité de sa mère biologique depuis trente ans.

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Il existe plusieurs ressources et institutions à destination du grand public. « Les né·e·s sous X peuvent consulter leur dossier de naissance et d’adoption auprès du conseil départemental de leur lieu de naissance, au service de l’aide sociale à l’enfance. Ensuite le conseil départemental va proposer à la personne née sous X de l’aide pour les recherches, puis le CNAOP, et enfin, certains font un test ADN pour préciser leurs recherches », énumère Fabrice Brault. Si ces services prévalent pour les personnes nées sous X, un autre outil puissant reste à disposition de celui ou celle qui recherche : la parole. Parfois s’armer de courage pour interroger un ou plusieurs membres de sa famille. « Si on n’a pas les mêmes expériences de vie, on a toutes et tous les mêmes expériences du silence, de ce que ça fait de se taire », explique Morgane Ortin. Les conséquences du secret « Le plus dur, ça n’a pas été les conversations, poursuit Morgane Ortin au cours de sa conférence. Ce qui a été le plus dur, c’est les quelques semaines qui ont suivi, où tu sens que tu viens de créer un séisme dans ta famille et que là tu te dis : “Est-ce que j’ai vraiment bien fait ?”, “Est-ce que c’était pas égoïste ?”, “Est-ce que j’ai révélé des choses trop douloureuses ?” » Tatiana a aussi souffert du secret pendant des années. Âgée aujourd’hui de 38 ans, elle est née et a grandi au Portugal jusqu’à ses trois ans. À l’âge de neuf ans, elle perd sa maman, mais on ne lui dit pas tout de suite de quoi sa mère meurt. À douze ans, lorsque son père lui annonce qu’il est atteint du SIDA et que ses jours sont comptés, elle craint d’être, elle aussi, contaminée par le virus. « Ma grand-mère me dit brutalement : “Ne t’inquiète pas, tu n’es pas malade, de toute façon ton père, ce n’est pas ton père.” Et là, mon monde s’est effondré. Parce que, même si au fond de moi je sentais qu’il y avait quelque chose, je ne m’attendais pas du tout à ça. » Et les secrets continuent d’entourer Tatiana toute sa vie : « Pendant des années on m’a caché tellement de choses.


la bonne enquête Ma mère était malade depuis 1986, on ne me l’a jamais dit. Je ne comprenais pas pourquoi elle ne me donnait pas à manger, pourquoi elle restait parfois trois jours au lit, pourquoi elle ne s’occupait pas de nous. Quand je suis devenue maman, j’ai voulu me renseigner sur plein de choses, et notamment les maladies. J’ai eu accès à un dossier de l’hôpital, j’ai su que ma mère était morte du SIDA. Elle était séropositive, mais la maladie n’était pas déclarée. On m’avait dit qu’elle était morte d’une méningite foudroyante. Le docteur n’a pas voulu que j’aie accès directement au dossier médical, parce qu’il estimait que ça allait peutêtre être trop dur, mais il m’a expliqué que ma maman avait décidé d’arrêter les traitements et avait décidé de mourir. Des secrets de famille, j’en ai eu plein. Je pense qu’on sent au fond de nous qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Mais quand ça te tombe dessus, ton monde s’écroule. » Depuis, elle a choisi de "tout dire" à ses enfants pour les protéger du secret. Car pour elle, le fait d’avoir été mise à l’écart a aujourd’hui des conséquences : « Je ne sais pas où mettre des barrières. Mais ça a laissé des séquelles dans ma vie d’adulte, parce que je n’ai pas de filtre. Je n’ai aucun souci à raconter ma vie, mon passé. J’ai eu une enfance compliquée, dans la drogue, j’ai vu des morts, j’ai vu mes parents se droguer, mais ça, j’ai découvert que ça n’était pas normal seulement en entrant dans la police. Ça m'a servi de leçon pour mes enfants, mais est-ce que je fais bien de tout leur dire ? Je ne sais pas. » Tatiana nous explique avoir coupé les ponts avec sa famille par la suite, après la découverte d’autres secrets douloureux. Quand le secret n’en est plus un, il n’est pas pour autant exempté de tout poids. « Ne pas reconstruire d’un côté pour détruire de l’autre, c’est ma philosophie, explique de son côté Fabrice Brault. Quand on est pas accompagné, on ne sait pas ce que l’on fait. Je préconise que les gens qui font des tests ADN par exemple soient accompagné·e·s par des associations, car souvent la prise de contact est très brutale. »

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Car ce qui entoure le secret est éminemment politique : la honte, le plus souvent, mais aussi la peur de l’oppression et du regard des autres. « Tant qu’il y aura des traumatismes, il y aura des secrets, parce que plus la douleur attachée à une situation est grande et plus il est difficile de trouver un interlocuteur qui accepte de l’écouter, et plus le risque est grand qu’elle provoque un clivage durable de la personnalité », résume Serge Tisseron.


Internet et les réseaux sociaux ont permis à beaucoup d’enquêtrices et d’enquêteurs amateurs de retrouver les traces de leurs (plus ou moins) proches. Et l’ADN permettra, selon Fabrice Brault, « de retrouver tout le monde », lorsque la pratique sera autorisée en France. « Ça fait seulement 6 ans que je travaille sur l’analyse d’ADN. On a travaillé sur 600 analyses et on a abouti dans 480 dossiers grâce à ça. Avant, c’était seulement 30 à 40% de réussite », se réjouit le détective. • M.M

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Pour aller plus loin : Le Secret, le bruit du silence, Morgane Ortin, ed. Albin Michel


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Bélier C'est le mois de toutes les folies : vous allez rencontrer tellement de belles personnes que vous n'aurez même plus de place dans votre répertoire de contacts. Les rencontres coquines s'enfileront comme des perles… mais attention quand même au surmenage, vous pourriez au fond du trou

Taureau Ça donne quoi pour vous la nouvelle année ? 2022 vous souritelle ? Est-ce que vos engagements et vos résolutions se portent bien ? Sans déconner, dites-moi, j’aimerais bien savoir si l’horoscope, c’est vraiment un truc qui marche.

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Vous êtes beau, tout le monde vous aime et j’aimerais avoir un truc moins sympa à vous dire mais je n’en trouve pas. Ah si, arrêtez de vous regarder dans le miroir et regardez un peu mieux les gens qui vous entourent… et déclarezleur votre amour, bordel. Et arrêtez d’être aussi parfaits svp.

Cancer Le fait de vivre à Paris met beaucoup de pression d’un point de vue culturel : toujours une expo à voir, un petit film d’auteur indépendant, un concert de jazz incontournable… Mais n’ayez pas peur, revendiquez votre amour des films de Jean-Paul Rouve et restez cette personne entière et touchante.

Lion Si l’intelligence n’est pas votre force – malgré ce que vous essayez de faire croire (personne n’est dupe) votre charme et votre persévérance vous mèneront au bout de vos rêves. Embrassez votre véritable but : trouver l’amour et croquer la vie à pleine dent. Un changement au boulot risque de tout chambouler pour le mieux. Faites confiance à vos supérieurs et faites attention aux réapparitions néfastes du passé.

Vierge La planète va mal, la vie est de plus en plus chère, le covid est toujours là et Manchester United peine à gagner malgré l’arrivée de Cristiano Ronaldo. Où est votre place dans ce microcosme d’anxiété ? Toujours en terrasse visiblement. Vous êtes à la vie ce que la Bretagne est à Paris : un grand bol d’air frais.


Février 2022 Balance Lorsque vous regardez fébrilement votre téléphone, dans l’attente d’un message providentiel, il est possible que votre interlocuteur soit déconnecté ou ait déconnecté, vous m’aurez compris. Vous devriez faire de même de temps en temps, ça fait du bien dans ce monde moderne cerné par les écrans !

Scorpion Vous démarrez l'année tambour battant, vos petits soucis de santé vont s'arranger progressivement… et vous allez retrouver toute la flamboyance qui vous caractérise. N'abusez pas trop des bonbons – à part les nôtres, qui eux ne font pas mal aux dents et nourrissent votre imaginaire. Je crois en vous, et en vos capacités à vous régénérer comme jamais.

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Verseau

Sagittaire Très bien, c’est l’hiver, mais il s’agirait de grandir un peu, de sortir de cet état léthargique et d’enfin accepter de sortir un peu plus ! Parce que franchement, l’excuse du « je reste chez moi, il fait trop froid » ça va 5 minutes. Je sais, je sais, je suis dur avec vous, mais c’est pour votre bien.

Capricorne Vous attaquez 2022 à toute allure ! Pas le temps d’hésiter, on fonce tête la première ! C’est vraiment une belle initiative, c’est juste dommage que comme tout le monde vous n’ayez pas encore pris l’habitude, et continuez d’écrire 2021 sur n’importe quel papier important. Pensez à respirer un bon coup, et patience, car de bonnes nouvelles financières sont à prévoir !

Vous glissez sur les problèmes comme un kayak sur l’eau, vous grimpez dans l’estime de votre supérieur tel le saumon qui remonte la cascade, il pleut sur vous une multitude de bonnes nouvelles et votre hydratation n’a d’égale que votre humeur positive. À bientôt pour d’autres jeux de mots mouillés.

Poissons Si Mercure en rétrograde a pu chambouler une partie de votre vie à la mi-janvier, vous retrouvez peu à peu une certaine sérénité et confiance en vous en février. À vous les rencontres, les soirées jusqu’à l’aube, les aventures d’un soir ou à plusieurs… ce mois-ci, votre libido est décuplée. Grande affinité avec les Vierges… peut-être la femme ou l’homme de votre vie ?


Petites annonces Je sais pas qui a écrit l'horoscope ce mois-ci, mais je tiens à rassurer ma communauté : c'était pas moi. J'étais au cinéma. Bill

Welcome on board Christine Que le Bonbon soit avec toi

- Cacahuètes - Sacs poubelle - Sucre - Lait - Café - PQ Flute c'est pas ce que je voulais dire.

Jeune homme de 28 ans cherche un moyen de bloquer quelqu'un dans la vraie vie (j'ai déjà cherché sur Google). Non sérieux s'abstenir.

Une question ? La communauté étudiante No Problemo te répond sur sa page Instagram ! @noproblemoapp

Kova ton expo était tip top !

Le Bonbon FC est deuxième, keep going pour aller chercher le titre

Merci pour tout DUDU, tu vas nous manquer et tu resteras pour toujours dans la famille du Bonbon Latoucheespacedemon clavierestpétée,maisje tenaisquandmêmeàvous direquejevousaime.

Vous méritez de tout faire, tout être et tout avoir, en adaptant votre état d’esprit à la direction qui vous tient vraiment à cœur. Faites-le pour vous !

Découvrez les artistes émergents de la scène parisienne. @creative_industry_only

Fier de toi ma princesse adorée ! Tu tiens le bon bout pour de belles vacances !

Poupou + Doudou = Bisous

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Venez voir mes pieds sur mym




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