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A la conquête du cyberpunk !
from Le 48 Pages
by le48pages
Qu’est-ce que le cyberpunk ? Comment la notion cyberpunk est-elle représentée à BANDE travers l’imaginaire ? Ce genre nous pousset-il à un questionnement sur nous-même, sur notre part d’humanité grâce aux différents thèmes abordés ? DESSINÉE !
Le genre cyberpunk est officialisé le 30 décembre 1984 lorsque Gardner Dozois qualifie Neuromancien de William Gibson de « cyberpunk ». Cela a conduit à l’utilisation généralisée du terme. Beaucoup d'œuvres s’inspirent de ce sousgenre de la science-fiction et de ses grands maîtres : Philip K. Dick, William Gibson ou Bruce Sterling. Le cyberpunk est l’association des mots « cybernétique » en référence à l’informatique et « punk », rappelant le mouvement de contre-culture. Le cyberpunk aborde un futur proche, une société technologiquement avancée, avec un monde empreint à la violence et au pessimisme, au sexe et aux drogues. Les protagonistes sont des anti-héros cyniques et blasés. Tout ceci dans une société futuriste. Les thèmes abordés sont variés : « la nature de la réalité et de l’identité, l’abus de drogue, la schizophrénie et les expériences transcendantes ». Le cœur du cyberpunk, c’est l’interrogation permanente et omniprésente sur ce qui fait la différence entre la machine et l’être humain ; l’effet de la technologie sur l’humanité.
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Voici notre guide essentiel pour découvrir les multitude qu’offre le cyberpunk dans la bande dessinée !
Commençons bien, commençons français ! Métal Hurlant est un magazine de bande dessinée de science-fiction française édité en 1975. L'idée vient de Jean-Pierre Dionnet qui s’associe avec Philippe Druillet et Mœbius et fondent ensemble Les Humanoïdes Associés.
Métal Hurlant devient un phénomène de lecture adulte, au grand dam des enfants trop jeunes. Dionnet souhaitait un renouvellement, une diversité de thèmes et de styles graphiques dans la bande dessinée française. Pari réussi !
L’Incal est une série de bande dessinée de science-fiction. Mœbius se charge des dessins et Alexandro Jodorowsky du scénario. Ils sont publiés en décembre 1980 dans Métal Hurlant. L’Incal est à la fois psychédélique et dans la mouvance du cyberpunk, avec la présence d’une description sociale : la révolte contre une dictature. Les dessins de Mœbius offrent une vision futuriste, où les lecteurs peuvent s’y noyer de détails des paysages. Les bâtiments sont métalliques emboîtés les uns sur les autres. Mais il y a aussi des véhicules volants, des vêtements de style robot, une technologie en abondance, le tout avec des couleurs hypnotiques, un graphisme inoubliable qui pousse chaque lecteur à analyser chaque détail.
Restons en Europe, faisons un petit tour en Italie. RanXerox est un androïde dessinée par l'italien Tanino Liberatore, avec les scénarios de Stefano Tamburini pour les deux premiers tomes et Alain Chabat 15 ans plus tard pour le troisième tome qui clôture la série. RanXerox illustre un univers lugubre aux traits réalistes. Ranx c’est une bande dessinée qui pousse tout à outrance et au paroxysme. Tous les thèmes du cyberpunk sont réunis : la drogue, la violence, la prostitution, l’humain et la machine. ,
C’est en 1982, avec la parution dans le Young Magazine, que Akira de Katsuhiro Otomo marque les débuts du genre cyberpunk au Japon, ainsi que son succès populaire du film d’animation en 1988.
Katsuhiro Otomo affirme à plusieurs reprises que son influence vient des œuvres de Mœbius et du cinéma occidental. En plus de son esthétique révolutionnaire dans la japanimation, Akira offre une palette de thématiques variées avec des personnages complexes. L'œuvre s’inspire du climat des Japonais dans les années 80, de leurs préoccupations, c’est-à-dire la peur d’une arme incontrôlable (nucléaire), le pouvoir militaire, les drogues, les motards ainsi que les obsessions religieuses omniprésentes que l’on retrouve dans les deux supports : le manga et le film.
ASTUCE : Il faut absolument lire ce manga avec la B.O du film pour plus d'immersion !
Explosion gigantesque anéantissant une partie de l’archipel nippone Tokyo. Des années plus tard, après la Troisième Guerre mondiale, la ville de Néo-Tokyo est bâtie sur les cendres de l’ancienne capitale. Kaneda est le leader d’un jeune gang de motards en marge de la société. L’un des membres, Tetsuo, est blessé dans un accident. Escorté et hospitalisé par l’armée, il s'aperçoit qu’il possède d’étranges capacités télékinésiques. Pour en savoir plus, foncez en librairie.
Restons dans le pays du Soleil Levant car il a joué un grand rôle dans le développement du genre cyberpunk dans l’Occident. Ghost in the Shell a été écrit par Masamune Shirow en 1989. L'adaptation du manga sort en 1995 et est réalisé par Mamoru Oshii. Le manga mêle organisme cybernétique, intelligence artificielle et enquête policière.
En l’an 2029 dans la mégapole japonaise dystopique de New Port City, la Major Motoko et son collègue Batou sont deux cyborgs qui travaillent au sein de l'unité spéciale « Section 9 » chargée du contre-espionnage des crimes cybernétiques. La particularité de cette œuvre régi par l'Internet va pousser nos protagonistes à la réflexion sur leur propre existence, sur ce qui fait leur humanité et sur la dualité corps-esprit.
Leur seule part d’humanité réside dans le « ghost ». Cette conscience humaine est téléchargée dans le corps appelé « shell », signifiant « coquille » en anglais.
Le cyberpunk a pour inspiration constante le monde qui l’entoure, source inépuisable d’idées, que ce soit dans le comportement humain et notre rapport technologique. Les artistes réussissent à nous projeter dans un futur qui pourrait être le nôtre. Le cyberpunk continue sa route et influence toute une génération d’écrits bercés par le pessimisme de ce genre.